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Florence Gillet-Goinard
Laurent Maimi
I
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photocopillage. rectement est aujourd’hui
reproduction, partielle ou menacée.
totale,
taire,
Le le développement
Code de la propriétémassif du
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de donc que toute
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à usage juillet 1992
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sation des ayants droit. Or, cette pratique droit de copie (CFC, 20, rue des
s’est généralisée dans les établissements Grands-Augustins, 75006 Paris).
© Dunod, 2015
1e édition : 2007
5 rue Laromiguière, 75005 Paris
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Le Code de la propriété ISBN 978-2-10-072943-2
intellectuelle n’autorisant, aux termes de l’article
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Le Code àdel’usage
réservées la propriété
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copiste et nonn’autorisant, auxutilisation
destinées à une termes de l’article
collective »
L. 122-5,
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Code de la propriété intellectuelle.
Table des matières
Partie 1
Savoirs
Chapitre 1 Auto-évaluation de la fonction production 5
c Introduction 6
c Autodiagnostic : les thèmes d’analyse 10
c Questionnaire d’auto-évaluation 12
c Exploitation du questionnaire 23
IV
c L’équilibre entre lean et MRP 68
Ce qu’est le MRP (Management des Ressources de Production) 71
Finalités du MRPII 73
Les horizons du MRP II : de l’horizon annuel avec le plan industriel
et commercial à l’horizon immédiat avec le planning d’atelier 74
Retour sur le point d’entrée de la commande 79
c La production, interne et externe : trouver le bon équilibre ? 79
Conclusion : L’équilibre, en neuf mots-clés 83
V
Chapitre 6 La production : aujourd’hui et demain 117
c La focalisation en filières industrielles 118
Qu’est-ce que la focalisation ? 118
c De l’automatisation à l’autonomation 124
Autonomation et automatisation : quelques points de repères 124
Évaluer les avantages et inconvénients des différentes
organisations d’atelier 127
c L’évolution du rôle sociétal de l’entreprise 129
L’homme et le travail 129
L’entreprise et la collectivité 131
Le développement durable et la responsabilité sociétale
des entreprises 131
c Améliorer sa maturité méthode 133
Le niveau méthode : définition 134
Agir sur le niveau méthode 135
VI
c Réaliser un diagnostic de la production 160
Diagnostic phase 1 : équilibre des filières entre elles 161
Diagnostic phase 2 : performance QCD 163
Diagnostic phase 3 : performance équilibrée de chaque opération 165
Diagnostic phase 4 : mettre en œuvre un plan d’action 169
Partie 2
Savoir-faire
VII
Chapitre 10 Respecter et réduire ses délais 225
c Étudier les flux et repérer les zones sans valeur ajoutée 226
Le graphique d’opération : élément de base
du value stream mapping 226
c Identifier les goulots d’étranglements 235
Y a-t-il plusieurs goulots d’étranglement ? 235
Que coûte l’interruption d’un goulot d’étranglement ? 236
Deux méthodes de synchronisation des flux, pour résoudre
la contrainte liée au goulot 239
c Comment le Smed et le Recor conduisent à optimiser les délais
(fluidité et réactivité) 242
Smed, single minute exchange of die ou changement
de fabrication en moins de dix minutes 242
Le Recor, recomplètement de consommé réel
(appellation française du kanban) 248
c Mesurer et fiabiliser les temps 255
Les systèmes de mesure de temps 256
VIII
c Faire du contrôle un outil de progrès 312
Réagir en cas de non-conformité 312
Le traitement de la non-conformité 314
Exploiter les données de contrôle 318
IX
c Mettre en place des plans de prévention simple 369
Mettre en œuvre un plan de prévention en matière de sécurité
des personnes 369
Exploiter l’analyse environnementale 370
c Analyser les accidents de travail et presqu’accidents 371
Recueillir les données clés 372
Rechercher les causes à l’origine 372
c Améliorer les postes de travail 374
L’organisation du poste de travail 374
Exemples d’action d’amélioration 377
c Le 5S et la propreté en production 379
Les 5S : les 5 étapes 381
c Intégrer un nouvel embauché 388
Partie 3
Savoir-être
X
Le comportement manipulateur 410
Le comportement assertif 412
Caractéristiques des différents types de comportements 414
c Changer pour progresser 420
Sortir de la passivité 420
Sortir de l’agressivité 424
Sortir de la manipulation 427
XI
Les mécanismes de gestion des conflits 458
Sept étapes pour sortir du conflit 460
c Gérer son stress en cas de conflit ou de crise 461
Quel type de stressé êtes-vous ? 461
Gérer efficacement son stress 462
XII
c Se montrer exemplaire 501
Accepter les critiques 501
Utiliser les audits clients pour progresser 502
c Le changement et le paradigme, les sept nouvelles habitudes lean 503
La notion de paradigme 503
Lean management et changement 504
Bibliographie 508
Index 513
XIII
Introduction
Pour une production
« équilibrée »©…
L’idée clé de ce livre écrit à quatre mains, est celle d’une produc-
tion équilibrée qui concilie productivité, qualité, santé-sécurité des
salariés et respect de l’environnement. Nous le constatons lors de
nos missions sur le terrain, la fonction production est soumise à de
nombreuses pressions qui semblent parfois antagonistes mais que
nous considérons comme cohérentes dans cette recherche d’équi-
libre responsable.
Les responsables de production, ceux d’aujourd’hui et bien sûr
ceux de demain, doivent relever ce challenge : produire en visant à
être toujours plus rentable. Cette quête incessante ne peut se faire au
détriment des clients, des salariés ou de la collectivité.
Cet ouvrage propose aux hommes et aux femmes de la produc-
tion et de la qualité, l’ensemble des savoirs, savoir-faire et savoir-être
indispensables à la pratique efficace de leur métier. Il s’adresse bien
sûr de manière préférentielle aux domaines industriels mais égale-
ment aux sociétés de service qui s’organisent de plus en plus dans
une logique similaire.
1
La partie Savoirs vous donne les repères nécessaires pour
comprendre ce qu’est aujourd’hui une fonction production perfor-
mante, quels en sont ses contraintes et ses challenges.
La partie Savoir-faire permet de développer les outils indispen
sables aux responsables de production qui veulent produire plus vite,
mieux, en toute sécurité, et toujours en diminuant les coûts.
Enfin la partie Savoir-être accompagne les changements de
comportements nécessaires pour impliquer l’ensemble du personnel
dans une démarche de progrès continu.
Ce livre se veut utile à ceux qui cherchent sans a priori, sans
croire aux méthodes miracles, des idées, des repères, des outils
pour une production « équilibrée »© Qualité-Coûts-Délai-Sécurité-
Environnement, créatrice de valeur pour les clients, les actionnaires,
le personnel et la collectivité. La fonction production est la fonction
clé de líentreprise qui, sur le terrain, assure la création de valeur.
Nous leur dédions cet ouvrage.
Florence Gillet-Goinard,
Consultante Formateur Qualité-
Sécurité-Environnement
et Laurent Maimi,
Consultant Formateur Production-
Méthodes-Maintenance.
2
Liste des sigles
3
SPC Statistique Process Control
TIR Taux Interne de Rentabilité
TMS Troubles MusculoSquelettiques
TOC Théories des Contraintes
TPM Total Production Maintenance
TRC Taux de Rendement Comptable
TRS Taux de Rendement Synthétique
VAN Valeur Actualisée Nette
4
Savoirs
Chapitre 1
Auto-évaluation
de la fonction production
Savoir-faire
Les questions auxquelles répond ce chapitre
◆◆ Quels sont les points forts et les axes de progrès de la
fonction production dans mon entreprise ?
◆◆ Quels sont dans ce livre les chapitres à forte valeur ajoutée
pour moi ?
◆◆ Quels sont les points de repères d’un management de
production efficace ? Savoir-être
5
1 • Auto-évaluation Introduction
de la fonction production Autodiagnostic : les thèmes d’analyse
Questionnaire d’auto-évaluation
Exploitation du questionnaire
CC Introduction
Principes clés
6
ifférence entre le prix de vente et le coût de revient. On constate
d
aujourd’hui qu’il existe une pression forte des clients sur le prix de
vente et une pression tout aussi importante des actionnaires sur la
marge. Alors ? Il reste à agir en permanence sur les coûts de revient
en diminuant les pannes, les dysfonctionnements, la non-qualité, les
gaspillages et pertes de temps…
Mais il faudra aussi s’attacher à la gestion de la sécurité et de
Savoirs
l’environnement en production. De nos jours, la réglementation
et les médias accentuent la pression sur les entreprises industrielles.
Produire oui, mais pas au détriment des personnes ni de l’environ
nement. L’entreprise est aujourd’hui responsable au sens où elle
apprend à anticiper ses risques.
Le cercle vertueux qui assure la pérennité de l’entreprise va
conduire à satisfaire à la fois : les clients par la qualité des produits
et services délivrés, les actionnaires par le rendement de leur inves
tissement, les employés par l’amélioration de leurs conditions de
travail et leur employabilité, les collectivités et générations futures
par la prise en compte de la dimension écologique tout au long de la
vie du produit. Nous sommes dans le domaine de la Responsabilité
sociétale des entreprises (RSE).
Savoir-faire
Le client satisfait de la valeur ajoutée créée par l’entreprise
participe à l’augmentation de son chiffre d’affaires. Ce chiffre d’af-
faires se transforme en marge par une gestion efficace, permettant
aux actionnaires justement rémunérés d’investir en innovation,
moyens, formation. Ces investissements assureront à la fois le déve-
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
7
1 • Auto-évaluation Introduction
de la fonction production Autodiagnostic : les thèmes d’analyse
Questionnaire d’auto-évaluation
Exploitation du questionnaire
Client Méthodes
Organisation
Valeur
Chiffre Management
ajoutée
Gestion
Marge Production
Satisfaction
Actionnaires Personnel
Investissement
Respect
Moyens Ressources et
Employabilité Compétences
santé et sécurité
Collectivité
actuelle et
future Valeurs
Savoirs
formation aux outils si elle n’est pas accompagnée par des managers
convaincus et moteurs ne donnera pas les résultats visés, en tout
cas pas à long terme. Par exemple la mise en place du 5S, tech-
nique permettant « d’ancrer » la rigueur dans la propreté et le range-
ment des ateliers et des bureaux ne peut réussir que si les « actes »
du management associé favorisent cet « ancrage ». Quelle réponse
donner en effet à un opérateur qui doute « d’avoir le temps » de
nettoyer son poste surchargé à chaque fin de semaine ?…
Motivation
Savoir-faire
Performance
des hommes
mais pas de
résultats car
pas de
méthodes /
outils Collection de méthodes
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Outils
9
1 • Auto-évaluation Introduction
de la fonction production Autodiagnostic : les thèmes d’analyse
Questionnaire d’auto-évaluation
Exploitation du questionnaire
✓✓ « Produire vite ne sert à rien si, ensuite, il faut mettre les pièces
fabriquées en retouche. »
✓✓ « Produire vite oui, mais pas à n’importe quel prix, au propre
comme au figuré : le respect des budgets est une chose, la sécu
rité des salariés et le respect de l’environnement, deux autres axes
avec lesquels aucune concession ne pourrait être faite. »
✓✓ « Produire vite et bien s’apprend : des outils et méthodes ont fait
leurs preuves depuis des années, autant les utiliser ! »
✓✓ « Méthode, rigueur se concilie aussi avec flexibilité. Aujourd’hui
une entreprise se doit d’être à l’équilibre entre productivité et
réactivité. »
✓✓ « La production se prépare en amont du terrain de manière
réfléchie. »
Ces postulats posés, il faudra ensuite vivre ces convictions au
quotidien. Pour réussir les managers développent une ligne de
conduite qui assure une cohérence permanente entre le discours et
les actions.
De même dans ce livre nous veillerons à assurer un « équilibre »
permanent entre la nécessaire théorie et les outils à développer
concrètement dans les ateliers.
10
Chaque rubrique comprend plusieurs questions réparties en trois
thèmes :
Savoirs
délai-santé-sécurité-environnement.
Les questions portent donc sur l’évolution des résultats :
✓✓ qualité (satisfaction client, conformité produits) ;
✓✓ coûts (prix de revient, utilisation des ressources) ;
✓✓ délai de livraison ;
✓✓ santé-sécurité des salariés ;
✓✓ respect de l’environnement.
Savoir-faire
regroupent neuf aspects :
✓✓ gestion des flux (produits, matières, informations), ORG1 ;
✓✓ maintenance, ORG2 ;
✓✓ agencement des ateliers, ORG3 ;
✓✓ organisation des contrôles, ORG4 ;
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
11
1 • Auto-évaluation Introduction
de la fonction production Autodiagnostic : les thèmes d’analyse
Questionnaire d’auto-évaluation
Exploitation du questionnaire
CC Questionnaire d’auto-évaluation
Tableau 1.1 ■ Mesure de la performance
PERF1 Mesure de l’évolution globale de la performance
ces dimensions
dimensions
dimensions
OUI toutes
dimension
Une seule
Deux
Trois
PERF1 Questions
12
augmentation
En régression
Non suivi
Stable
En
PERF1 Questions
Savoirs
panne ?
PERF1 Quelle est l’évolution de l’indice de satisfaction
0 1 3 5
de vos clients sur vos produits ?
PERF1 Quelle est l’évolution de vos coûts de non-qualité ? 0 5 3 1
PERF1 Quelle est l’évolution de l’indice de satisfaction
0 1 3 5
de vos clients sur vos délais ?
PERF1 Quelle est l’évolution de vos coûts de revient
0 5 3 1
produit ?
PERF1 Quelle est l’évolution de vos accidents de travail ? 0 5 3 1
PERF1 Quelle est l’évolution du climat dans vos ateliers ? 0 1 3 5
PERF1 Quelle est l’évolution de vos consommations
0 5 3 1
énergétiques ?
PERF1 Quelle est l’évolution des alertes environnementales ? O 5 3 1
PERF1 Quelle est l’évolution par rapport à vos concurrents
0 1 3 5
Savoir-faire
de vos résultats QCD (qualité-coûts-délai) ?
Total rubrique PERF1 --/60
PERF2 Vers une production équilibrée
Oui,
Oui,
Un tout
PERF2 Questions Non partiel
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
peu à
lement
fait
PERF2 Le ratio CA/(Investissement + Exploitation)
de chaque processus principal de production 0 1 3 5
est-il calculé, comparé ?
PERF2 Le ratio Valeur ajoutée/(Investissement + Exploitation)
de chaque « partie » de processus est-il calculé, 0 1 3 5
comparé ?
PERF2 Avez-vous vérifié que chaque étape critique
0 1 3 5
de vos processus est apte à produire conforme ?
PERF2 Avez-vous vérifié que chaque étape critique
0 1 3 5
de vos processus est toujours disponible ?
Savoir-être
13
1 • Auto-évaluation Introduction
de la fonction production Autodiagnostic : les thèmes d’analyse
Questionnaire d’auto-évaluation
Exploitation du questionnaire
14
ORG1 Les goulets d’étranglement en production
0 1 3 5
sont-ils connus et en cours d’analyse ?
ORG1 Le taux de service inter-atelier est-il mesuré ? 0 1 3 5
ORG1 L’évolution du ratio : nombre d’arrêts par
manque de produit/nombre total d’arrêts 0 1 3 5
est-il en diminution ?
ORG1 Des techniques d’analyse de la valeur sont-
elles utilisées pour améliorer les processus 0 1 3 5
Savoirs
de fabrication ?
ORG1 Des méthodes telles que le juste-à-temps,
0 1 3 5
le kanban sont-elles mises en œuvre ?
Total rubrique ORG1 --/70
ORG2 Maintenance
ORG2 Organisez-vous périodiquement des réunions
fabrication-maintenance pour examiner 0 1 3 5
les travaux à effectuer ?
ORG2 Disposez-vous d’un inventaire à jour des
outillages et équipements utilisés 0 1 3 5
en production ?
ORG2 Utilisez des supports imprimés pour préparer
0 1 3 5
les travaux et/ou établir des devis ?
ORG2 Menez-vous des actions concrètes pour
0 1 3 5
Savoir-faire
standardiser les organes et les pièces ?
ORG2 Avez-vous un historique des travaux
0 1 3 5
pour chaque équipement ?
ORG2 Avez-vous un programme établi
0 1 3 5
de maintenance préventive ?
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
15
1 • Auto-évaluation Introduction
de la fonction production Autodiagnostic : les thèmes d’analyse
Questionnaire d’auto-évaluation
Exploitation du questionnaire
16
ORG4 L’accent est-il mis sur la prévention
0 1 3 5
de l’apparition des non-conformités ?
ORG4 Les opérateurs ont-ils l’autorité d’arrêter la
0 1 3 5
ligne en cas de détection de non-conformité ?
ORG4 Existe-t-il des séances de sensibilisation
0 1 3 5
sur la qualité ?
ORG4 Les résultats qualité sont-ils communiqués
0 1 3 5
et commentés par les chefs d’équipe ?
Savoirs
ORG4 Existe-t-il un système de suggestions ? 0 1 3 5
ORG4 Des groupes de progrès sont-ils mis en place ? 0 1 3 5
ORG4 Les procédures, modes opératoires,
0 1 3 5
sont-ils écrits avec les acteurs ?
ORG4 La capabilité des procédés est-elle mesurée ? 0 1 3 5
ORG4 La non-qualité est-elle mesurée et chiffrée ? 0 1 3 5
ORG4 Le nombre de dérogations est-il en baisse ? 0 1 3 5
Total rubrique ORG4 --/75
ORG5 Managements des hommes et des équipes
ORG5 Les effectifs sont-ils adaptés à la charge,
0 1 3 5
avec un ajustement hebdomadaire ?
ORG5 Les compétences du personnel sont-elles
0 1 3 5
adaptées aux technologies de la production ?
Savoir-faire
ORG5 L’évolution de l’investissement de la formation
0 1 3 5
est-elle conforme à la stratégie de l’entreprise ?
ORG5 L’équipe de direction/production mène-t-elle
des réflexions sur des scénarios de situations 0 1 3 5
de crise qui donnent lieu à des plans d’actions ?
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
17
1 • Auto-évaluation Introduction
de la fonction production Autodiagnostic : les thèmes d’analyse
Questionnaire d’auto-évaluation
Exploitation du questionnaire
18
ORG7 Des nomenclatures décrivant le produit
0 1 3 5
et ses composants existent-elles ?
ORG7 L’Amdec processus est-elle utilisée
0 1 3 5
pour anticiper les risques associés ?
ORG7 Des méthodes, gammes de travail
0 1 3 5
existent-elles pour tous les produits
ORG7 Les modifications de documents
0 1 3 5
se font-elles rapidement ?
Savoirs
ORG7 Un organigramme explicite de la production
0 1 3 5
est-il disponible ?
Total rubrique ORG7 --/40
ORG8 Gestion budgétaire
ORG8 Détermine-t-on les provisions
0 1 3 5
sur dépréciations du stock ?
ORG8 Êtes-vous responsable de la production
0 1 3 5
immobilisée (définition et imputation) ?
ORG8 La production a-t-elle une responsabilité
0 1 3 5
sur les encaissements clients ?
ORG8 Avez-vous un système de calcul de coûts
0 1 3 5
de revient des produits fabriqués ?
ORG8 Le calcul des coûts de revient des produits
0 1 3 5
est-il fait par commande ?
Savoir-faire
ORG8 Le calcul est-il fait hebdomadairement ? 0 1 3 5
ORG8 Le calcul des budgets est-il à coûts directs
0 1 3 5
et indirects ?
ORG8 La main-d’œuvre est-elle considérée comme
0 1 3 5
un coût fixe ?
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
0 1 3 5
sont-elles suivies ?
ORG9 La réglementation sécurité et
0 1 3 5
environnementale est-elle tenue à jour ?
19
1 • Auto-évaluation Introduction
de la fonction production Autodiagnostic : les thèmes d’analyse
Questionnaire d’auto-évaluation
Exploitation du questionnaire
Tableau 1.3 ■ Optimisation
Questions Plutôt Plutôt
Non Oui
non oui
OP1 Pilotage de l’amélioration
OP1 Le tableau de bord de la fonction production
reprenant des indicateurs qualité-coûts-délai- 0 1 3 5
sécurité – environnement est il en place et exploité ?
OP1 Sa parution varie-t-elle du jour au trimestre selon
0 1 3 5
les besoins ?
OP1 Son analyse déclenche-t-elle réellement
0 1 3 5
des actions suivies ?
OP1 Chaque année, des objectifs QCD-sécurité-
0 1 3 5
environnement- sont-ils exprimés ?
OP1 Des plans d’actions annuels sont-ils formalisés
pour atteindre ces objectifs ? ces plans sont-ils 0 1 3 5
mis à jour ?
OP1 Au quotidien, les dysfonctionnements déclenchent-
0 1 3 5
ils des actions de progrès (actions correctives) ?
20
OP1 Des retours sur investissement et/ou d’impact
client et/ou d’impact réglementaire sont-ils réalisés 0 1 3 5
pour les actions de progrès décidées ?
Total rubrique OP1 --/35
OP2 Optimisation des coûts
OP2 Le coût de revient est-il calculé ? 0 1 3 5
OP2 La consommation intermédiaire est-elle calculée
0 1 3 5
Savoirs
et optimisée ?
OP2 Les gaspillages (MUDAS) sont-ils analysés ? 0 1 3 5
OP2 Le ratio (stock matières premières/CA) est-il
5 3 1 0
en hausse ?
OP2 Le ratio (stock en cours + produits finis/CA)
5 3 1 0
est-il en hausse ?
OP2 Les dérives constatées par le contrôle de gestion
0 1 3 5
donnent-elles lieu à des plans d’action ?
OP2 L’évolution de main-d’œuvre par unité produite
0 1 3 5
est-elle en baisse ?
OP2 Les coûts de non-qualité internes et externes
0 1 3 5
sont-ils examinés pour analyse et action ?
OP2 Les coûts de non-qualité sont-ils exprimés par
famille (production, achat, conception, méthode) 0 1 3 5
pour déclencher les actions au bon niveau ?
Savoir-faire
Total rubrique OP2 --/45
OP3 Optimisation de la qualité
OP3 Les non-conformités sont-elles exploitées
0 1 3 5
pour mettre en place des actions correctives ?
OP3 Ces actions permettent-elles de réduire les coûts
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
0 1 3 5
de non-qualité ?
OP3 Les réclamations clients sont-elles exploitées
0 1 3 5
également ?
OP3 Les capabilités machines sont-elles calculées
0 1 3 5
pour adapter le plan de surveillance ?
OP3 La maîtrise statistique de la qualité est-elle
0 1 3 5
en place quand cela est judicieux ?
OP3 Les coûts de contrôle sont-ils optimisés ? 0 1 3 5
OP3 L’AMDEC processus permettent-elles d’anticiper
0 1 3 5
l’apparition des non-conformités
OP3 Des audits permettent-ils de vérifier l’application
0 1 3 5
et l’efficacité de ce qui est prévu ?
Savoir-être
21
1 • Auto-évaluation Introduction
de la fonction production Autodiagnostic : les thèmes d’analyse
Questionnaire d’auto-évaluation
Exploitation du questionnaire
22
OP6 Améliorer la sécurité environnementale
OP6 Des audits permettent-ils de vérifier l’application
0 1 3 5
et l’efficacité de ce qui est prévu ?
OP6 Un plan d’économie d’énergie est-il en place ? 0 1 3 5
OP6 Ce plan inclut-il des économies d’énergies,
0 1 3 5
du recyclage d’eau par exemple ?
OP6 Un, bilan, de performance énergétique a-t-il
0 1 3 5
Savoirs
été réalisé dans les bâtiments ?
OP6 Ce bilan a-t-il déclenché des actions d’économies ? 0 1 3 5
OP6 Les déchets sont-ils triés ? 0 1 3 5
OP6 Les déchets sont-ils recyclés ? 0 1 3 5
Total rubrique OP6 --/35
CC Exploitation du questionnaire
Principes clés
Savoir-faire
•• L’essentiel est de repérer des opportunités de progrès.
•• Certaines questions peuvent ne pas être adaptées à vos
entreprises ; pour plus de simplicité, nous vous proposons
de leur attribuer trois points pour ne pas vous pénaliser.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
23
1 • Auto-évaluation Introduction
de la fonction production Autodiagnostic : les thèmes d’analyse
Questionnaire d’auto-évaluation
Exploitation du questionnaire
24
3. Optimisation OP1 PILOTAGE 35
OP2 COÛTS 45
OP3 QUALITÉ 55
OP4 DÉLAI 35
OP5 SÉCURITÉ 25
OP6 ENVIRONNEMENT 35
Savoirs
Total Optimisation 230
Vos résultats
Total rubrique Performance --- / 10
Total rubrique Organisation --- / 10
Total rubrique Optimisation --- / 10
Total somme --- / 30
0 15 25 30
Savoir-faire
Voir les bases Encore Bravo !
de l’organisation un effort capitaliser
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Si votre score est entre 25 et 30, bravo ! Vous faites partie des entre-
prises performantes. À vous de formaliser si cela n’est pas encore fait
les bonnes pratiques de votre production pour les capitaliser. Assu-
rez-vous que vous êtes bien toujours dans une logique d’innovation
et d’amélioration continue.
Votre score est entre 15 et 25 si les bases de l’organisation sont
acquises ; il vous reste à travailler sur l’optimisation. Vous pouvez
aussi regarder par thème, les rubriques sur lesquelles vous pouvez
progresser.
Savoir-être
25
1 • Auto-évaluation Introduction
de la fonction production Autodiagnostic : les thèmes d’analyse
Questionnaire d’auto-évaluation
Exploitation du questionnaire
Votre score est entre 0 et 15. Vous allez devoir travailler pour
mieux organiser votre production. Attaquer dans un premier temps
les thèmes d’organisation qui vous semblent primordiaux pour votre
production
Performance
10
Optimisation Organisation
10 5 0 5 10
26
Figure 1.5 ■ Leviers d’action
Contrôle/ Management
Espace Qualité des RH Planification
de travail 10 10
10 Méthodes
10
Maintenance 10
10
Budget
Savoirs
10
Organisation
Pilotage
des flux 10
Sécurité
10
/environ.
Optimisation
Pilotage 10
10 Environnement
10
10
Coûts 10 10 Santé/sécurité
Qualité Délai
Pour plus d’efficacité, si vous avez repéré des thèmes sur lesquels
vous voulez agir en priorité, reportez-vous directement aux chapitres
Savoir-faire
du livre qui leur sont consacrés.
Tableau 1.4
Performance
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27
1 • Auto-évaluation Introduction
de la fonction production Autodiagnostic : les thèmes d’analyse
Questionnaire d’auto-évaluation
Exploitation du questionnaire
Optimisation
OP1 Pilotage ☞☞Chapitres 14, 18
OP2 Couts ☞☞Chapitres 7, 12
OP3 Qualité ☞☞Chapitres 4, 9, 15
OP4 Délai ☞☞Chapitre 12
OP5 Santé sécurité ☞☞Chapitres 5, 13
OP6 Environnement ☞☞Chapitres 5, 13
28
Savoirs
Chapitre 2
Processus et fonction
production : deux visions
de la production
Savoir-faire
Les questions auxquelles répond ce chapitre
◆◆ Qu’est-ce qu’un service production ?
◆◆ En quoi consiste un processus produire ?
◆◆ Quelles sont les différences entre la fonction production
et le processus produire ?
◆◆ Quels sont les rôles des différentes parties de la production
(fabrication, ordonnancement, méthodes) ?
◆◆ Quelles sont les différentes typologies de production ?
◆◆ Qui sont les hommes et les femmes de production ?
◆◆ Quel est le périmètre de la production ?
Savoir-être
29
2 • Processus et fonction Quelques définitions
production … Les services de la fonction production
Le processus produire
Les modèles de production
Les métiers de la production
La production dans les services
CC Quelques définitions
Principes clés
Savoirs
✓✓ Fabriquer : « Procéder à l’ensemble des opérations successives
aboutissant à la réalisation matérielle d’un produit. »
✓✓ Produire :
• du point de vue financier, « procurer un rendement » ;
• du point de vue du génie mécanique, « produire, en parlant de
moteurs, une certaine puissance en chevaux-vapeur » ;
• en radio ou en télévision, « assumer la responsabilité financière
d’une ou de plusieurs émissions ».
Notre définition
Produire serait donc « trouver un équilibre » entre :
−−fabriquer un bien fini ou non, produit ou service répondant à un
besoin ;
Savoir-faire
−−procurer un certain « rendement financier », « valeur en sortie/
valeur en entrée ».
Cette double logique implique une gestion globale : produire
inclut à la fois la réalisation du produit ou du service et la gestion
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Le service production
Le service production va comprendre classiquement les fonctions
suivantes : fabrication, méthode, ordonnancement, maintenance,
contrôle, approvisionnement, gestion de la production.
C’est donc sous l’angle de l’organigramme que nous observons
ce modèle.
Nous zoomerons sur ces différentes fonctions plus loin.
Figure 2.1 ■ Les fonctions d’un service production
Responsable
de
production
Approvision- Ordonnance-
Fabrication Méthodes Gestion Contrôle Maintenance
nement ment
Le processus produire
Le processus « produire » ordonne les grandes activités et permet
d’en repérer leur enchaînement. Il raisonne à partir du déclencheur
(par exemple un ordre de fabrication ou un seuil minimum des stocks)
et se termine au produit fini livré au client.
C’est un flux d’activités du client au client que l’on représente
ainsi :
Figure 2.2 ■ Représentation d’un processus
Déclencheur
Activité Activité Activité Produit fini livré
Matières premières
Produit
Besoin Traitement Appro Fabrication Contrôle Livraison livré,
demande client
Savoirs
satisfait
Savoir-faire
cient avec eux les contrats) ;
✓✓ le service qualité, entité indépendante qui met en place un
système de management qualité global. Ce système déploiera
dans toute l’entreprise, y compris en production, une politique
qualité exprimée par la direction ;
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Conseil
Une relation mature serait non pas de mettre ces services transversaux
Savoir-être
33
2 • Processus et fonction Quelques définitions
production … Les services de la fonction production
Le processus produire
Les modèles de production
Les métiers de la production
La production dans les services
Principes clés
L’ordonnancement et le lancement
À l’aide de prévisions fournies conjointement par le service commer
cial qui compile les prévisions clients et la connaissance subjective du
marché et leur propre extrapolation des historiques de commandes,
les collaborateurs qui travaillent à la planification-programmation
vont équilibrer globalement les charges. Ils créent le Plan Indus-
triel et Commercial qui contient un consensus sur les prévisions de
ventes par famille de produits finis (sur douze mois glissants, par
exemple).
Ces informations vont servir à toutes les directions de l’entreprise
pour « adapter et dimensionner » l’outil de production.
Lorsque l’horizon se rapproche à deux ou trois fois le cycle de
production (sur douze semaines glissantes, par exemple), ils vont
simuler l’équilibrage global des charges et des capacités de produc
tion au sein du programme directeur de production : prévisions de
production par référence de produit (pour les prochaines semaines).
Ces informations servent ensuite à l’entreprise pour s’engager vis-
à-vis de ses clients sur les délais et quantités.
34
L’ordonnancement détermine donc le calendrier prévisionnel
de la production.
Lorsque l’horizon se rapproche encore (les quatre prochaines
semaines), l’ordonnancement substitue aux prévisions les commandes
réelles des clients et effectue le « calcul des besoins nets » en compo-
sants fabriqués et achetés. Ils vont construire alors avec la fabrication
un planning de fabrication réalisable et avec les approvisionnements
Savoirs
un planning d’approvisionnement réaliste.
Chaque jour, le lancement assure le déclenchement des opéra
tions en émettant des ordres de fabrication (OF) ainsi que les ordres
d’achat (OA). Il tient compte des disponibilités réelles des compo-
sants dans les magasins. Le service approvisionnement se charge
d’assurer l’exécution du plan d’approvisionnement prévu et de veiller
au niveau de certains stocks magasin dont le recomplètement est dit
au « point de commande ». Les collaborateurs du service lancement
sont également chargés du « suivi » des opérations, de manière à
recaler la production en cas d’écarts constatés.
On appelle ainsi horizon libre, l’horizon au-delà d’un mois ;
horizon mouvant, de la deuxième à la quatrième semaine ; horizon
figé, la semaine prochaine.
Savoir-faire
Figure 2.4
Plan
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Planning Ordres de
industriel et fabrication et
de fabrication
commercial et d’approvision-
Program- Ordonnan- et plan
programme Lancement nement à la
mation cement d’approvi-
directeur de sionnement semaine ou
production réalisables à la journée
prévisionnels
☞☞Chapitre 9
Savoir-être
35
2 • Processus et fonction Quelques définitions
production … Les services de la fonction production
Le processus produire
Les modèles de production
Les métiers de la production
La production dans les services
Le service approvisionnement
En relation avec le service achat, qui sélectionne les fournisseurs et
négocie les contrats, les approvisionneurs déclenchent en fonction
des plannings de production et des stocks les commandes chez les
fournisseurs.
Ils assurent cette fonction en recherchant en permanence un équi
libre entre la sécurité de production et la gestion minimale des stocks.
La commande peut être déclenchée par un niveau défini du stock
du produit à acheter ou par le plan d’approvisionnement.
La maintenance
Ce service a pour mission d’assurer le maintien et l’optimisation des
matériels.
36
De la fiabilité des machines vont dépendre le respect des délais,
le maintien des coûts de revient et la conformité des produits fabri-
qués.
On distinguera :
✓✓ la maintenance curative déclenchée en urgence lors des pannes
machines ;
✓✓ la maintenance préventive qui se traduit par un contrôle pério
Savoirs
dique du parc machine et de travaux planifiés pour maintenir
son fonctionnement « nominal » ;
✓✓ la maintenance améliorative qui regroupe toutes les actions
d’amélioration liées à la productivité, la qualité, la fiabilité, la
maintenabilité, la durabilité, la sécurité et l’ergonomie, ainsi que
la conformité aux normes.
Si la maintenance peut faire partie de la production, elle est de
plus en plus assurée par un service indépendant, même si l’auto-
maintenance, la maintenance premier niveau, peut être assurée par
des opérateurs de production.
Le service contrôle
Savoir-faire
On constate de plus en plus dans les usines des services contrôles qui
ne dépendent plus du service qualité mais de la production, pour
plus de réactivité et aussi de responsabilisation.
L’entité contrôle va vérifier au moyen de tests, d’appareils,
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Le service fabrication-conditionnement
Il est le cœur technique de la production. Ce service réalise de
Savoir-être
37
2 • Processus et fonction Quelques définitions
production … Les services de la fonction production
Le processus produire
Les modèles de production
Les métiers de la production
La production dans les services
CC Le processus produire
Principes clés
38
✓✓ la livraison et la facturation éventuellement (parfois le processus
produire est fournisseur du processus logistique qui livrera le
produit au client).
Ce processus central au sein d’une entreprise industrielle a pour
mission de :
« Produire dans les délais et le respect du budget alloué des produits
conformes aux spécifications internes. Ceci en respectant les contraintes et
Savoirs
réglementations (qui peuvent intégrer la sécurité du personnel, le respect
de l’environnement, le Code du travail, etc.). »
Ce processus, déclenché par un besoin client réel (une commande)
ou prévisionnel (une anticipation de commande), se termine par la
mise à disposition du produit au client (ou dans certains cas la mise
à disposition du produit à une plateforme logistique).
Entre les deux, les procédés de fabrication vont transformer
des données en provenance de fournisseurs en un produit à valeur
ajoutée.
Le contrôle tout au long de la chaîne de fabrication va garantir
que seuls des produits conformes seront délivrés.
Globalement, le processus de production a besoin pour fonc
tionner de :
Savoir-faire
✓✓ personnel compétent ;
✓✓ machines adaptées et entretenues ;
✓✓ méthodes de travail définies et optimisées ;
✓✓ milieu adapté ;
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39
2 • Processus et fonction Quelques définitions
production … Les services de la fonction production
Le processus produire
Les modèles de production
Les métiers de la production
La production dans les services
Piloter
l’amélioration
Processus produire
40
Acteurs Autres ressources
Personnel des services fabrication, contrôle, Machines.
approvisionnement. Méthodes de travail.
Exigences à satisfaire (réglementaire / client / interne)
Produit conforme aux spécifications internes (réf SPE 89).
Palette conforme aux spécifications internes (réf SPE 45).
Code du travail.
Règles de gestion des déchets.
Savoirs
Risques associés
Risques d’accidents pour le personnel ; risque pour l’environnement.
Risques de non-qualité pour les clients (altération d’image de marque).
Risques financiers (processus non rentable).
Indicateurs de performance
Qualité : % non-conformité. Nombre de ruptures de stock.
Dépassement coûts / référence. % respect des délais.
Surveillance du processus
Activités de contrôle aux différents stades (décrit dans le plan de surveillance).
Surveillance machine (vitesse, réglages divers).
Audit interne (un audit par mois par ligne).
Tableau 2.2
Description du processus
Qui Activité Documents associés ou moyens
Savoir-faire
Besoin client
•• Service Programmation ou du marché •• Procédure
Ordonnancement •• Procédure
Lancement (POL) •• Procédure
Programmation
•• Service POL (Prévisions …) •• Procédure
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Approvisionnement
Fabrication
Stockage
à être expédié
41
2 • Processus et fonction Quelques définitions
production … Les services de la fonction production
Le processus produire
Les modèles de production
Les métiers de la production
La production dans les services
Principes clés
Savoirs
quantité de produit d’un même type est réalisée en une seule et même
séquence, qui peut durer plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Savoir-faire
contraintes, en anglais Technology Of Constraints ou TOC).
On ne cherchera pas à saturer systématiquement tous les moyens,
ou à produire trop vite à une étape pour attendre à l’étape suivante,
ou à produire pour du stock, mais à synchroniser la production sur
les goulots d’étranglements internes ET la demande du marché.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
☞☞Chapitre 10
besoin ». À noter que du coup, cette opération aval n’a plus besoin
de conserver de stock de ces produits de l’opération amont (ce qui
conduit à un gain considérable en en-cours).
43
2 • Processus et fonction Quelques définitions
production … Les services de la fonction production
Le processus produire
Les modèles de production
Les métiers de la production
La production dans les services
Approvision-
nements
Savoirs
Montage de
sous-ensembles 3° « sur
ou usinage … stock »
Fournisseur
Assemblage final
Client
ou finition …
4° « à la
campagne » Distribution
Goulot
Délai de
la demande
client
5° « sous-
Délai total de production contrainte »
Savoir-faire
En résumé
Les paramètres de différenciation des typologies de production sont :
Les « déclencheurs de la production » de type poussé
•• La commande d’un client.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
45
2 • Processus et fonction Quelques définitions
production … Les services de la fonction production
Le processus produire
Les modèles de production
Les métiers de la production
La production dans les services
Principes clés
46
Les évolutions techniques (automatisation, informatique,
nouveaux matériaux), les évolutions économiques, (d’une économie
de pénurie ou la problématique est de « vendre des produits réalisés
sur stock » à une économie de marché, ou « il ne faut produire QUE
ce qui est vendu »), l’allongement de la scolarité dans les pays déve-
loppés, ainsi que les progrès de la médecine ont conduit à une vision
différente du travail.
Savoirs
Les attentes des clients (zappeurs et infidèles), des actionnaires
(exigeants), des salariés (zappeurs et exigeants) furent les points de
départ de nouvelles solutions.
Le deuxième modèle d’organisation du travail a pour fondateurs
Mayo, Maslow, Mac Gregor puis Veltz, qui insistèrent sur l’impor
tance du travail de groupe, le management participatif, l’apprentis
sage collectif. Cela déboucha ensuite sur la notion d’équipes
autonomes au sein de la production.
L’organisation du travail fut donc dès les années 75 une remise
en cause pour faire face à une concurrence en augmentation et
répondre aux attentes des ouvriers à la recherche de reconnaissance.
On observa à la suite le remplacement partiel de l’homme par la
machine, puis l’intégration du processus de production dans un
Savoir-faire
système d’information qui traite du système global de production,
l’introduction de nouvelles techniques de production (TPM, Total
Production Maintenance ; juste-à-temps, lean manufacturing) et le
déploiement du management par objectifs.
De nos jours, l’importance est d’équilibrer les ressources humaines
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
47
2 • Processus et fonction Quelques définitions
production … Les services de la fonction production
Le processus produire
Les modèles de production
Les métiers de la production
La production dans les services
Taylor Polyvalence
Main d’œuvre spécialisée Équipes autonomes
Division du travail Manager coach
48
✓✓ l’équipe classique travaille pour un chef ;
✓✓ l’équipe « flux » travaille à l’intérieur d’un processus pour un
client interne qu’elle a identifié et à qui elle fournit son travail ;
✓✓ l’équipe à responsabilité étendue travaille pour le client (donc
intègre la notion de responsabilité qualité et l’obligation de
respect des délais) ;
✓✓ l’équipe autonome travaille aussi pour les actionnaires. Elle
Savoirs
développe une démarche d’amélioration continue sur les para
mètres QCD.
Équipe
Savoir-faire
classique Chefs
49
2 • Processus et fonction Quelques définitions
production … Les services de la fonction production
Le processus produire
Les modèles de production
Les métiers de la production
La production dans les services
Tableau 2.3
Missions et activités principales en production
Directeur de •• Autres intitulés : responsable de production, chef de production.
production •• Placé sous l’autorité du directeur général, du directeur d’usine ou du
directeur technique, le directeur de production est chargé de mettre en place
l’organisation telle qu’elle a été définie en accord avec eux.
•• Dans ce cadre, en plus de son équipe et de son budget, il assure l’inter
face entre la fabrication (dans les ateliers) et les services connexes (achats,
logistique, méthodes…) qu’il supervise. Il est chargé d’améliorer la productivité
des ateliers, de rationaliser les achats et les stocks, de gérer son unité dans
un souci de qualité (allant parfois jusqu’à entreprendre des démarches pour
la certification) et d’optimisation des moyens technologiques, de proposer,
justifier et mettre en œuvre les investissements nécessaires. Il peut également
être amené à participer au démarrage d’un site industriel ou d’une nouvelle
ligne de fabrication. C’est lui, enfin, qui entretient les contacts avec les sous-
traitants quand l’entreprise a affaire à eux. Ce poste constitue souvent un
tremplin avant la prise en charge de la responsabilité globale de l’usine.
•• Ingénieur ou BTS, 5 ans d’expérience dans le même secteur.
Ingénieur en •• Au sein de la fonction fabrication, l’ingénieur de fabrication est responsable
production d’un projet (lancement d’une ligne de production, d’une nouvelle organisation
ou d’un nouvel outil) et/ou en situation d’adjoint d’un cadre confirmé. Il est
généralement prévu, dès l’embauche, qu’il évolue par la suite vers d’autres
fonctions, souvent le remplacement de son supérieur hiérarchique.
•• Ingénieur ou BTS, 0 à 3 ans d’expérience.
Chef de •• Sous l’autorité du directeur de la production, du directeur technique, du directeur
fabrication d’usine ou, dans les petites entreprises, du directeur général, le chef de fabrication
a la responsabilité hiérarchique de tout ou partie des ateliers. Il commande les
chefs d’ateliers ou directement les chefs d’équipe et contremaîtres.
•• Lorsque les chefs de fabrication ont en charge des fonctions connexes, il
s’agit le plus souvent de la gestion de production et des approvisionnements,
suivis de loin par les méthodes, la maintenance et la qualité. Dans ce cas sa
fonction devient le plus souvent Directeur de production.
•• Tourné vers l’intérieur de l’établissement, le chef de fabrication organise et suit
le programme de production, gère son personnel, analyse les insuffisances
des ateliers et cherche à y remédier, assure la gestion économique de l’entité
dont il a la responsabilité. Il participe plus ou moins activement, selon les
entreprises, à l’élaboration du programme d’investissement.
•• Ingénieur, BTS ou DUT, 5 à 10 ans d’expérience dans le secteur.
Chef •• Animateur du progrès continu de son unité, il doit créer et maintenir
d’équipe l’esprit d’équipe, aux travers d’outils du type 5S et de son développe
ment personnel en communication, gestion de conflits, et encadrement de
proximité pour développer l’équipe.
50
CC La production dans les services
Principes clés
Savoirs
La production de services
Un service est un produit immatériel.
La production d’un service est la mise à disposition d’une pres-
tation sans fourniture de « matière ». Le client reçoit une prestation,
non un bien, ni un produit mesurable.
Un centre d’appels, une banque, une société de formation, une
mutuelle, une société de transport produisent des services. Les
caractéristiques de cette production de services sont multiples :
✓✓ Le côté intangible de la production ; fournir un service corres-
pond à une production spécifique de nature particulière
Savoir-faire
puisqu’elle ne consiste pas systématiquement en la fourniture
d’un bien tangible à un client. Celui-ci ne garde pas systémati-
quement de bien matériel. Sa perception du niveau de qualité est
par conséquent associée à une somme de « sentiments » heureux
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
ou malheureux.
✓✓ Les services sont fréquemment « co-produits » avec le client (cas
de la formation).
✓✓ Les services sont consommés en direct avec le client et donc ne
sont pas stockables et ne peuvent faire l’objet d’un contrôle final
comme un produit. La production et l’utilisation, la « consom-
mation » par le client, se font simultanément.
✓✓ Le service est produit à la fois par les personnes en contact avec
le client (front office) mais également par toutes les personnes
en back office invisibles pour le client mais qui alimentent en
production le processus de service.
Savoir-être
51
2 • Processus et fonction Quelques définitions
production … Les services de la fonction production
Le processus produire
Les modèles de production
Les métiers de la production
La production dans les services
52
Savoirs
Chapitre 3
La production équilibrée©
pour une performance
QCDSE
Savoir-faire
Les questions auxquelles répond ce chapitre
◆◆ Qu’est-ce que la « valeur » en production ?
◆◆ Comment mesurer la performance d’une production ?
◆◆ Quels sont les indicateurs clés d’une production efficiente ?
◆◆ Qu’entendons-nous pas production équilibrée ?
◆◆ Qu’apporte le Lean dans la recherche de performance ?
◆◆ Qu’apporte le MRP (Management des Ressources de
Production) dans la recherche de performance?
◆◆ Quel « équilibre » trouver entre MRP et le Lean ?
◆◆ Quels « équilibres » trouver entre production interne et
production externe ?
Savoir-être
53
3 • La production équilibrée© La valeur en production
pour une performance QCDSE La logique QCDSE
Les indicateurs associés
Vers une production équilibrée
L’équilibre entre LEAN et MRP
La production, interne et externe…
CC La valeur en production
Principes clés
54
Augmenter la valeur en production
La définition de la valeur que nous retiendrons est le ratio Satisfac-
tion / Coût qui permet d’exprimer de deux façons différentes d’aug-
menter la valeur : il s’agira soit d’augmenter le nombre de produits
conformes en maintenant les coûts engagés, ou maintenir le niveau
de qualité tout en diminuant les coûts de production.
L’amélioration de la qualité est abordée dans le chapitre 6, la
Savoirs
diminution des coûts en gagnant en productivité sera abordée dans
le chapitre 7.
CC La logique QCDSE
Introduction : Les indicateurs de performance
La valeur en production étant définie, comment concrètement
« piloter » la production pour garantir que cette valeur ne « dérive »
pas ?, que faut-il « mesurer » pour s’assurer que les clients seront
« satisfaits » ou bien que les coûts sont « sous contrôle » ?
Une production mesure ses performances traditionnellement
sous l’angle des résultats perçus par les clients et les actionnaires.
Savoir-faire
Ainsi le tableau de bord consolidé d’une production comprend cinq/
sept indicateurs clés qui permettent à une direction d’évaluer rapi-
dement si oui ou non cette production est performante.
Cette performance peut se traduire ainsi :
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
55
3 • La production équilibrée© La valeur en production
pour une performance QCDSE La logique QCDSE
Les indicateurs associés
Vers une production équilibrée
L’équilibre entre LEAN et MRP
La production, interne et externe…
Les 4 composantes
d une production
équilibrée ©
Vers une efficience
responsable
Savoirs
– Respecter les délais
Savoir-faire
naires, clients, personnel, environnement.
Bien sûr, en production, au quotidien, de nombreux autres indi-
cateurs seront suivis. Ils permettront de réagir au fil du temps,
d’être réactif en cas de dérive, ils assurent un pilotage permanent à
la différence des indicateurs de performance qui mesurent a poste-
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
riori des résultats (c’est souvent alors trop tard). Ces indicateurs de
surveillance sont les indicateurs des différentes entités qui compo-
sent une production.
Entité-activités Résultats
Indicateurs de Indicateurs de
surveillance performance
Savoir-être
(Pilotage) (Résultats)
57
3 • La production équilibrée© La valeur en production
pour une performance QCDSE La logique QCDSE
Les indicateurs associés
Vers une production équilibrée
L’équilibre entre LEAN et MRP
La production, interne et externe…
Principes clés
58
La mesure satisfaction client est bien sûr
un élément important
Par exemple, la production peut suivre certains indicateurs qualité
tels que :
✓✓ le pourcentage de clients très satisfaits. NB : cet indicateur va
induire une étude pour répartir les causes d’insatisfaction des
Savoirs
clients ; seront ainsi repérés les problèmes dus à la production
mais aussi à la conception, la livraison…
✓✓ Note qualité mensuelle ou annuelle attribuée par les clients.
✓✓ Pourcentage de produits finis conformes au contrôle final.
✓✓ Nombre de réclamations par cause / ramené au volume produit.
✓✓ Nombre de retours client par cause / ramené au volume produit.
✓✓ Nombre d’interventions SAV / ramené au volume produit.
✓✓ Pourcentage de retour client.
Savoir-faire
Mesurer les coûts
La mesure des coûts, de la rentabilité peut globalement s’apprécier
au travers de l’évaluation de la productivité au sens large.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
60
✓✓ Taux de fréquence des pannes.
✓✓ Taux de gravité des pannes.
✓✓ Pourcentage de pannes par (cause, machine, secteur, équipe).
✓✓ Pourcentage entretien (curatif, préventif).
✓✓ Valeur du parc entretenu / Salarié de maintenance.
D’autres paramètres sont intéressants à suivre :
✓✓ utilisation des surfaces, chiffre d’affaires par m2 ;
Savoirs
✓✓ valeur ajoutée par personne ;
✓✓ chiffre d’affaires (hors négoce) par personne (y compris contrats
à durée déterminée et intérim).
Délais globaux
Savoir-faire
et les délais/nombre de commandes livrées).
✓✓ Le leadtime (somme des encours tout au long du processus
en unité usine/production « vendue » en moyenne journalière
en unité usine).
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Réalisations
Expéditions
Savoir-être
61
3 • La production équilibrée© La valeur en production
pour une performance QCDSE La logique QCDSE
Les indicateurs associés
Vers une production équilibrée
L’équilibre entre LEAN et MRP
La production, interne et externe…
Principes clés
62
La logique de la performance équilibrée
Nous visons donc une production équilibrée qui utilise les différents
leviers de performance de la production : la qualité des produits, la
productivité du processus, dans une logique de respect des salariés
et de l’environnement.
Attention : équilibre n’est pas immobilisme !
Nous pouvons prendre comme exemple l’enfant qui doit passer
Savoirs
de l’équilibre à « quatre pattes » à celui sur ses deux jambes pour
marcher, puis courir, puis à l’équilibre sur une poutre.
L’équilibre est nécessaire pour progresser, et surtout il permet
de garantir que les améliorations engagées ne se feront pas au détri-
ment d’une des composantes QCDSE.
Une production « équilibrée »© est le résultat d’un travail sur
deux axes. D’abord, l’axe des processus, ou « l’équilibre des processus
entre eux » est d’abord recherché dans un découpage en filières
produit / process : découpage en processus équilibrés où les dépenses
relatives de chaque processus doivent être cohérentes avec les gains
relatifs générés.
Cet axe de réflexion permet de vérifier que nous travaillons sur
les filières prioritaires. On vérifie également que les dépenses rela-
Savoir-faire
tives de chaque opération sont en lien avec la valeur client générée
par cette opération.
Au total, un quadrillage de l’entreprise en processus équilibrés,
à l’intérieur desquels les opérations sont elles-mêmes équilibrées
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
(méthode Focale).
Ensuite, l’axe des opérations (tronçons de processus), où on utili-
sera, au sein de chaque filière, la méthode Catalise© où chaque
opération sera analysée en terme de création de valeur, optimisée
en terme de coût et de délai, et vérifiée en matière de sécurité et de
respect de l’environnement.
Savoir-être
63
3 • La production équilibrée© La valeur en production
pour une performance QCDSE La logique QCDSE
Les indicateurs associés
Vers une production équilibrée
L’équilibre entre LEAN et MRP
La production, interne et externe…
Équilibre
QCDSE
Axe processus
Axe opération
Méthode Focale
•• Filiériser, découper l’usine en sous processus de création de valeur et non
en secteurs fonctionnels.
•• Orienter chaque filière vers le marché, avec obligation de résultats
QCDSE.
•• Calibrer la filière pour une réponse équilibrée à son potentiel de gains.
•• Autonomiser la filière, avec éventuellement son propre compte de résul-
tats, la rendre étanche par rapport aux aléas des autres filières.
•• Lier les opérations de la filière, créer un flux transversal, depuis l’entrée des
matières premières jusqu’à la sortie des produits finis.
•• Equilibrer les tronçons de chaque filière (le % de valeur générée par ce
tronçon est cohérent avec le % de dépenses)
64
Figure 3.5 ■ Calibrage des processus
300 = 66% du
CA total
usine
100 = 22%
du CA
total usine
50 =11% du
3000 = CA total
Savoirs
75% des usine
dépenses de 200 = 5%
l’usine des dépenses
de l’usine 800 = 20%
des dépenses
de l’usine
Savoir-faire
de l’usine tout en ne « dépensant » que 5 % des dépenses totales
de l’usine, alors que la filière 1, elle produit 66 % du volume pour
75 % des dépenses. Ceci peut paraître intéressant dans une première
analyse, mais dénote un certain « déséquilibre » entre les filières. Ne
faut-il pas rééquilibrer en consacrant plus de moyens à la filière 2,
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voire à partir de la filière 1 ? En tous les cas, la filière 2 semble avoir
une efficience supérieure à la 1, nouvelle technologie, effort d’orga-
nisation…
L’outil Focale focalise l’attention sur l’efficience de chaque
filière, c’est-à-dire entre les moyens mis en œuvre et les résultats
obtenus.
Op 1
OP3 = 6%
de la valeur
Op 2 générée
au total
par la filière
Op 3
OP3 =
25% des
dépenses
totales de
la filière
Filière 1
66
Obtenir des opérations équilibrées
La méthode Catalise© permet ensuite de vérifier si l’opération
satisfait à tous les autres points suivants (voir encadré)
Méthode Catalise©
Savoirs
•• Créatrice de valeur. (l’opération est créatrice de valeur pour le client) Æ
Optimisation de la Qualité et de la productivité
•• Apte à produire conforme. (l’opération est capable d’assurer la conformité
du produit) Æ Optimisation de la Qualité
•• Toujours disponible. (la maintenance anticipe les pannes possibles) Æ
Rendement d’une machine Æ Optimisation du Coût
•• Adaptée à la charge, (l’opération est dimensionnée au volume visé) Æ
Rendement d’un poste d’assemblage Æ Optimisation du Coût
•• Lissée, fluide et sans à-coups. (l’opération traite des lots « plus petits
et mixés » pour éviter les attentes) Æ Optimisation du Délai
•• Induite par l’aval. (c’est le besoin de l’opération aval qui déclenche l’opération
en cours, réduisant des ruptures) Æ Optimisation du Délai
•• Sécurisée (les risques santé sécurité pour les salariés sont réduits à un
niveau acceptables) Æ Optimisation de la Sécurité
Savoir-faire
•• « Ecologique ». les impacts environnementaux sont limités (consommation
d’énergies, production de déchets etc.) Æ réduction des impacts Environ-
nementaux
☞☞Chapitre 8
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Figure 3.7
E C
S A
SE Q
D C
I T
Savoir-être
L A
67
3 • La production équilibrée© La valeur en production
pour une performance QCDSE La logique QCDSE
Les indicateurs associés
Vers une production équilibrée
L’équilibre entre LEAN et MRP
La production, interne et externe…
68
Lean est un qualificatif donné par une équipe de chercheurs du MIT
au système de production Toyota (TPS). À l’origine le TPS a été créé
par Sakichi Toyoda, puis par son fils Kiichiro Toyoda, et enfin par
son neveu Eiji Toyoda, assistés par un ingénieur, Taiichi Ohno.
Lorsque Daniel T. Jones et James P. Womack ont publié le livre
« The Machine that Changed the World » en 1990, Toyota était
la moitié de la taille de General Motors. Aujourd’hui Toyota est
Savoirs
considérée comme le plus grand constructeur automobile du monde
et est l’entreprise la plus cohérente et le succès le plus global de ces
cinquante dernières années. Ce livre a été le premier à révéler le
système de production de Toyota « Mince » = « Lean », qui est la
base de son succès durable.
Deux citations parmi les « inventeurs » du Lean nous permet-
tront d’en comprendre les enjeux :
Savoir-faire
On retrouve bien dans cette définition le souci d’atteindre l’effi-
cience à travers les enjeux client et l’optimisation de l’utilisation des
ressources …
69
3 • La production équilibrée© La valeur en production
pour une performance QCDSE La logique QCDSE
Les indicateurs associés
Vers une production équilibrée
L’équilibre entre LEAN et MRP
La production, interne et externe…
On peut dire que le LEAN est une synthèse de 100 ans d’histoire
industrielle.
Les outils du LEAN sont connus, pour une entreprise il est facile
de « faire » du Lean en ne faisant qu’appliquer des outils, il est par
contre beaucoup plus difficile d’« être » Lean …
C’est-à-dire d’avoir une culture managériale participative, de la
résolution de problème, de la standardisation des procédés, de l’or-
ganisation visuelle, de la chasse aux gaspillages, de l’écoute et de
l’amélioration continue …
Le Lean est bien plus qu’une somme d’outils, c’est une véritable
«philosophie industrielle». Il va nous permettre d’améliorer l’équi-
libre QCDSE.
Chacune des nouvelles habitudes qu’appelles le Management
Lean demande un véritable «basculement» de paradigme de la part
des managers …
☞☞Voir savoir être chapitre Lean Management,
les 7 habitudes pour réussir le Lean …
70
Ce qu’est le MRP (Management des Ressources
de Production)
En 1965, une méthode est élaborée par Joseph Orlicky
(Chicago) sous la dénomination Material Requirement
Planning (MRP 0)
Le MRP assure à cette époque la réalisation du calcul des besoins
Savoirs
nets en composants, afin d’établir un plan de fabrication et un plan
d’approvisionnement.
L’objectif est la détermination des délais et l’optimisation des
stocks.
Les principales données d’entrées nécessaires sont :
✓✓ les besoins prévisionnels en produits finis (programme directeur
de production) ;
✓✓ la situation des stocks et en-cours ;
✓✓ les nomenclatures ;
✓✓ les cycles de réalisations.
Savoir-faire
Au-delà du calcul des besoins nets, on détermine les charges géné-
rées par le plan de fabrication, on les compare à la capacité réelle-
ment disponible afin de prendre toutes les décisions d’équilibrage
utiles.
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71
3 • La production équilibrée© La valeur en production
pour une performance QCDSE La logique QCDSE
Les indicateurs associés
Vers une production équilibrée
L’équilibre entre LEAN et MRP
La production, interne et externe…
72
Finalités du MRPII
La finalité du MRPII est de garantir la satisfaction du client par le
respect des délais (on suivra le taux de service), de la qualité des expé-
ditions (pourcentage du nombre de commandes livrées conformes)
et des quantités (0 manquant). Ceci en assurant la rentabilité par le
juste stock (0 surstock) et l’optimisation des taux d’emploi (usage
optimum des moyens).
Savoirs
On retrouve donc au travers du MRP le suivi de la performance
QCD.
Pour atteindre ces objectifs, il faudra déterminer :
✓✓ quoi fabriquer ou commander ;
✓✓ combien fabriquer ou commander ;
✓✓ quand fabriquer ou commander.
En maîtrisant :
✓✓ la planification, les stocks et les encours ;
✓✓ l’équilibrage charge capacité nécessaire ;
✓✓ l’organisation et l’activité des ateliers (planning, suivi) ;
✓✓ les coûts de production.
Savoir-faire
Figure 3.8 ■ Le MRP II et ses finalités
Planification
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Équilibrage
Organisation
et suivi
73
3 • La production équilibrée© La valeur en production
pour une performance QCDSE La logique QCDSE
Les indicateurs associés
Vers une production équilibrée
L’équilibre entre LEAN et MRP
La production, interne et externe…
Long
Mois 1 Mois 2 Mois 3 Mois N
terme
Programme directeur
de production (PDP)
Plan de
fabrication
Court
Lundi Mardi Mercr. Jeudi Vendr.
terme
Planning
d’atelier
Poste de charge 1
Poste de charge 2
-
-
74
Le calcul des besoins au centre du MRP
Ce calcul des besoins nets consiste à passer du besoin brut au produit
fini, issu du Programme Directeur de Production, au plan de fabri-
cation et au plan d’approvisionnement des composants et des sous-
ensembles. Il tient compte des règles de gestion (taille de lot, stock
de sécurité, etc.) et des contraintes d’équilibrage.
On distinguera :
Savoirs
✓✓ les besoins indépendants, qui concernent les articles dont la demande
n’est pas liée à un autre produit. Les prévisions de besoins sont en
général liées à la consommation des clients. Ce sont souvent les
produits finis et les sous-ensembles et/ou composants pour SAV ;
✓✓ les besoins dépendants, qui sont les articles dont la demande est
liée à un autre produit. Les prévisions de besoins sont principale-
ment générées via les nomenclatures par le calcul des besoins. Ce
sont les sous-ensembles intermédiaires et les matières premières
nécessaires à la fabrication.
Savoir-faire
Exemple
Notez bien dans l’exemple de calcul des besoins qui suit, l’impor-
tance de la fiabilité des données (produit et production).
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A 2c
3z
Tableau 3.1 ■ Données
Stock Délai fabrication / Taille
initial approvisionnement de lot
Produit A 30 1 période 20
Sous ensemble « c » 30 2 périodes 85
Composant « z » 80 1 période 100
Savoir-être
75
Tableau 3.2 ■ Calcul des besoins nets réalisé par le MRPII
Périodes
Donnée clé 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
3 • La production équilibrée©
Désignation
pour une performance QCDSE
Besoin brut A 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10 10
Stock produit fini A stock init 30 20 10 0 10 0 10 0 10 0 10 0 10
Besoin net A 0 0 0 10 0 10 0 10 0 10 0 10
Fabrication de A lot de 20 20 0 20 0 20 0 20 0 20
76
Lancement de A cycle fab 1 20 0 20 0 20 0 20 0 20
Savoirs
pas bonnes ? Il est facile de se rendre compte que la précision d’un
calcul à plusieurs variables dépend de manière « multiplicative » des
précisions de ces variables. Prenons cinq variables dont chacune a
une fiabilité de 90 %, la précision d’un calcul faisant intervenir ces
cinq variables ne dépassera pas 60 % ( ! ). Il faudra alors être beau-
coup plus exigeant vis-à-vis de chacune de ces variables ;
•• Ensuite, vis-à-vis de la fiabilité des données, quel est le rôle
respectif de l’ERP (ordinateur) et celui du gestionnaire de produc-
tion (ordonnanceur) ? et quelle fiabilité demander à chaque
donnée ? qui va être dans l’entreprise responsable de chaque
donnée ? comment faire « vivre » ce principe ?
Savoir-faire
Tableau 3.3 ■ Rôles de l’ordinateur et de l’ordonnanceur
Ce que l’ordinateur sait bien faire Ce que l’ordonnanceur doit bien faire
Calculer vite et sans erreur. Corriger les données.
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77
3 • La production équilibrée© La valeur en production
pour une performance QCDSE La logique QCDSE
Les indicateurs associés
Vers une production équilibrée
L’équilibre entre LEAN et MRP
La production, interne et externe…
Contribution du Lean
L’aptitude au dimensionnement, à l’anticipation du MRPII et au
partage dans l’entreprise de données fiables ne doit pas masquer la
complexité et le manque de flexibilité au niveau du court terme et
de la gestion des aléas nombreux en production.
La prévision commerciale, et la production elle-même, sur le
terrain, sont toutes les deux soumises aux aléas, et si l’on veut réel-
lement recadencer les Ordres de Fabrication (OF) en fonction de la
demande réelle d’une part, et de la réalité de la production d’autre
part, on risque de ne produire que des résultats inexploitables, car
déjà faux arrivés dans les ateliers. De plus, la complexité de mise à
jour de ces données empêche toute remise en cause de ces mêmes
données et donc ne va pas dans le sens du progrès.
Il faut donc associer au MRPII, une autre approche qui de manière
complémentaire va bien voir de près, et faciliter la remise en cause des
données. C’est exactement le code génétique du Lean : l’amélioration
continue de tous les processus par la chasse à toutes les formes de
gaspillages … Les capacités de réactivité aux aléas, de synchronisation
et de progrès permanent qui sont les qualités dont le Lean dispose par
construction, lui permettent de servir le client sans qu’il attende, sans
pour autant faire de stock. Le Lean est une culture de la chasse au
« trop », alors que le MRPII est la culture de ne pas « manquer ».
78
Au jour le jour, sur le terrain avec le Lean, je suis capable d’être
réactif aux événements non prévus dans le MRP.
Savoirs
qu’il détermine les typologies de système d’ordonnancement et de
logistique. Il permet aussi de séparer le monde de l’anticipation et de
la prévision (MRPII) de celui de la réactivité et du Lean.
Fabrication par
Fournisseur
lots économiques,
ex. usinage Fabrication en
quantité client,
ex. montage Client
Distribution
Savoir-faire
Domaine de Domaine de
l’anticipation la réactivité
= MRPII = JAT
Principes clés
79
3 • La production équilibrée© La valeur en production
pour une performance QCDSE La logique QCDSE
Les indicateurs associés
Vers une production équilibrée
L’équilibre entre LEAN et MRP
La production, interne et externe…
Savoirs
prise ne veut pas transférer son image ;
✓✓ la direction a le souci de ne pas créer de problèmes sociaux dans
l’entreprise ;
✓✓ il existe une volonté de non transparence vis-à-vis des prestataires
potentiels ;
✓✓ le personnel de l’entreprise est motivé et performant.
On choisira de faire faire pour :
✓✓ répondre à la demande et ne plus être limité par sa capacité de
production ;
✓✓ avoir la possibilité d’accéder à des nouveaux marchés sans inves-
tissements préalables ;
✓✓ pouvoir mieux appréhender les facteurs de compétitivité de l’ac-
tivité sous-traitée ;
Savoir-faire
✓✓ supprimer des contraintes du personnel ;
✓✓ que le coût du service soit mieux appréhendé et des coûts fixes
souvent masqués transformés en coûts variables ;
✓✓ que le prestataire réalise une économie d’échelle, on ne paye que
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
ce qu’on utilise ;
✓✓ déléguer : on connaît la compétence du sous-traitant qui sait
mieux faire en coût, délai, qualité ;
✓✓ reporter certains risques ;
✓✓ que le prestataire amène la rigueur et le professionnalisme.
Ici nous aurons tendance à continuer à faire A et externaliser B,
mais dès que le produit A sera stabilisé en qualité et que son marché
sera mature, le problème devra être réexaminé.
Le choix de ces opportunités est lié à la pertinence économique :
mais attention, les comparaisons de coûts strictement basées sur
Savoir-être
81
3 • La production équilibrée© La valeur en production
pour une performance QCDSE La logique QCDSE
Les indicateurs associés
Vers une production équilibrée
L’équilibre entre LEAN et MRP
La production, interne et externe…
82
Conclusion : L’équilibre, en neuf mots-clés
Quatre objectifs fondamentaux, à optimiser EQUItablement
Equi
•• Efficience : rapport optimal entre résultats obtenus et les coûts investis
Savoirs
par les actionnaires, tout en haut de la pyramide cette mesure s’applique à
toute entité industrielle et commerciale.
•• Qualité : l’amélioration continue de la satisfaction des clients sur les
produits et services.
•• Utilité : la création de valeur demande des processus de qualité mais aussi une
organisation qui produit au bon moment, en bonne quantité et au bon endroit.
•• Intégration HSE : en parallèle, l’efficience ne peut se construire à moyen
terme au détriment de la sécurité du personnel, du respect de l’éthique et
de l’environnement, pour la collectivité d’aujourd’hui et de demain.
Savoir-faire
Libre
•• Lean : rechercher plus de valeur tout en « économisant » toutes les
ressources, y compris en anticipant avec l’Amdec et la MSP.
•• Innovation : innover au niveau du produit mais aussi du process par la veille
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
83
3 • La production équilibrée© La valeur en production
pour une performance QCDSE La logique QCDSE
Les indicateurs associés
Vers une production équilibrée
L’équilibre entre LEAN et MRP
La production, interne et externe…
CIBLE
Ressources
humaines
Balisage
Innovation
Lean
Projet industriel
Efficience – Quali
té – Unité – Intégrat
ion HSE
84
Le MRPII permet d’anticiper. Il voit bien de loin mais mal
de près. Les capacités de réactivité aux aléas et de syn-
chronisation sont les qualités du Lean. L’association du
MRPII et du Lean interfacés au niveau du point d’entrée
de la commande, couvre toute la logique exprimée
Savoirs
par l’équilibre QCDSE.
Savoir-faire
Savoir-être
85
Savoirs
Chapitre 4
Productivité et qualité
Savoir-faire
cinquante ans dans les entreprises ?
◆◆ Comment assurer la conformité du produit ? Sur quels
facteurs agir ?
◆◆ Comment améliorer en permanence une production en
termes de qualité ?
Savoir-être
87
4 • Productivité et qualité L’organisation qualité en production
Fabriquer conforme
Viser l’amélioration continue
Du curatif au correctif
Principes clés
Savoirs
Figure 4.2 ■ Une démarche qualité et réactivité
Fournisseurs Produits
Production
AQF conformes
Savoir-faire
fabriquer ou de recevoir produits non conformes. Ceci implique
un travail sur la qualité des fournisseurs (Assurance Qualité Four-
nisseur ; AQF) et sur les causes de production de non-conformes
(maîtrise du procédé).
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
CC Fabriquer conforme
Principes clés
•• moyens,
•• méthodes,
• matières premières.
89
4 • Productivité et qualité L’organisation qualité en production
Fabriquer conforme
Viser l’amélioration continue
Du curatif au correctif
Production Produit
conforme
Milieu Matières
premières
90
La mesure, les contrôles seront à adapter en fonction de la capa-
cité à anticiper les non-conformes.
Le contrôle est alors mis en place là où il y a un risque et ce contrôle
est d’autant plus important (en fréquence et quantité prélevée) que le
risque est grand.
Un contrôle induira des équipements de mesures adaptés et des
plans de contrôle formalisé. (Nous aborderons ce point dans le
Savoirs
chapitre 11.)
La maturité d’un système qualité ne s’arrête pas à l’assurance
qualité, elle assure aussi l’amélioration continue par le management
de la qualité, démarche qui induit une obligation de résultats :
comment démontrer en interne et au client que nos résultats qualité
sont en amélioration constante ?
Principes clés
Savoir-faire
•• Une exigence de la norme ISO 9001 V2008 (bientôt 2015…).
•• Un état d’esprit pour progresser.
• Une logique d’objectifs et de mesure.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
91
4 • Productivité et qualité L’organisation qualité en production
Fabriquer conforme
Viser l’amélioration continue
Du curatif au correctif
Figure 4.4 ■ Cycle PDCA
Act Plan
Check Do
pente du progrès
92
Par exemple :
✓✓ Objectif : diminuer de 20 % ; le taux de non-conformité de la
ligne de production.
✓✓ Plan d’action : améliorer l’auto maintenance.
Do : Faire
Savoirs
Cette étape est celle de l’action. Chacun va réaliser ce qui avait été
prévu dans le plan d’action et comme cela avait été prévu. Une phase
clé où le suivi est important pour ne pas dériver.
Check : Vérifier
Cette étape est celle du contrôle des résultats, l’heure du bilan.
Au travers du suivi du plan d’action, du recueil d’indicateurs, des
résultats d’audits, il s’agit de s’assurer que les résultats obtenus sont
cohérents avec les objectifs fixés. Nous utiliserons à cette phase des
indicateurs.
Act : Agir
Vérifier ne sert à rien si aucune action n’est déclenchée à l’issue du
Savoir-faire
constat :
✓✓ les résultats sont bons, il faut alors communiquer, partager, et
peut être formaliser puis généraliser ;
✓✓ les résultats ne sont pas conformes aux attentes, il faudra corriger,
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Tableau 4.1
4 étapes
P Des objectifs, un plan d’action.
D Mise en œuvre.
C Audit, contrôle, indicateurs.
A Correction, formalisation, généralisation, communication.
Savoir-être
93
4 • Productivité et qualité L’organisation qualité en production
Fabriquer conforme
Viser l’amélioration continue
Du curatif au correctif
CC Du curatif au correctif
Principes clés
Pourquoi du correctif ?
Toute démarche qualité et plus globalement de progrès prône l’im-
portance de passer du curatif au correctif.
Le curatif est le traitement du produit non-conforme. C’est un
réflexe qui permet dans un premier temps de maîtriser le produit
non-conforme (c’est-à-dire ne pas le mélanger aux produits bons) et
ensuite de décider de son devenir.
Exemple
10 heures : L’opérateur en production vient de détecter un produit
non-conforme. Son dernier contrôle remonte à 9 heures, il était ok.
Ainsi, potentiellement entre 9 heures et 10 heures, le procédé s’est
déréglé, amenant à la production de non-conformes.
Réflexe 1 : arrêter la ligne (si un réglage le nécessite), bloquer la
production fabriquée entre 9 et 10 heures (potentiellement toute
non-conforme).
Réflexe 2 : isoler ce lot de production en l’identifiant.
Réflexe 3 : décider de ce qui sera fait du lot. Le service qualité peut
opter pour :
•• détruire
•• retoucher
•• déclasser
94
•• accorder une dérogation (il est alors décidé exceptionnellement
d’accepter le lot non conforme, de le remettre dans le circuit de
production. Cette acceptation doit permettre de se poser alors le
problème légitime d’une éventuelle sur qualité…).
Ces décisions étant prises, il faut maintenant trouver pourquoi ces
pièces sont non conformes, quels facteurs sont à l’origine de la
non-conformité ?
Savoirs
Seules des actions au niveau de ces causes garantiront que cette
anomalie ne se reproduira pas.
Nous voilà au cœur d’une logique qualité : droit à l’erreur mais
obligation de progrès.
Savoir-faire
ments, les anomalies et repérer ceux qui vont devoir déclencher des
actions correctives.
Des actions correctives s’imposent si :
✓✓ les problèmes constatés sont graves et/ou répétitifs ;
✓✓ le retour sur investissement est assuré ;
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95
4 • Productivité et qualité L’organisation qualité en production
Fabriquer conforme
Viser l’amélioration continue
Du curatif au correctif
Prévoir
Après avoir défini un objectif clair, mesurable et partagé, on recher-
chera la cause racine du problème (celle d’origine) : cette recherche
de cause va nécessiter de clarifier factuellement le problème.
Ensuite, nous pourrons nous concentrer pour trouver la solution
efficace qui va supprimer définitivement le problème (l’idéal est de
faire œuvre de créativité pour se forcer à proposer au moins deux
solutions qui seront évaluées à l’aide de critères fixés au préalable).
Cette étape est à faire en groupe de travail. On ne dira jamais
assez les bénéfices d’un groupe de travail interservices et pluridisci-
plinaires : efficacité, créativité, implication dans la mise en œuvre.
Vérifier l’efficacité
Une évaluation de l’efficacité à chaud (quand on vient de mettre
en œuvre la solution) sera suivie d’une évaluation à froid (au bout
de trois mois, par exemple) Seule l’évaluation à froid permet de
garantir que la solution choisie a été efficace et que le problème a
définitivement disparu.
Agir
Selon les cas, il peut s’agir de formaliser la solution, de communi-
quer ou de… trouver une autre solution !
96
Et les systèmes de suggestions ?
Bien sûr que les suggestions sont de formidables sources de progrès !
Qui mieux que chaque collaborateur, peut proposer, suggérer des
pistes de progrès et même des solutions. Quel dommage de ne pas
utiliser plus les idées de chacun !
Un système de suggestions peut apporter beaucoup sous réserve
que les managers aient une réelle envie d’exploiter les idées de chaque
Savoirs
collaborateur et sachent inciter le personnel à exprimer leurs idées.
Quelles soient collectées lors de réunion de travail, sur un tableau,
de façon formelle dans une boite à idées, chacun proposition est
étudiée, faisant l’objet d’une réponse à son émetteur (pourquoi l’idée
n’a pas été retenue ou comment elle sera mise en œuvre).
Se pose alors la question de la rétribution, mais plus que de rétri-
bution, nous aborderons ici la notion de reconnaissance et de valo-
risation. Comment la participation de chacun est-elle alors valorisée
en production ? Chaque production, chaque usine peut choisir : du
bon d’achat, à la photo de l’émetteur dans le journal interne les
façons de remercier les opérateurs participatifs ne manquent pas.
Savoir-faire
Le rôle moteur permanent de la hiérarchie dans une production est
fondamental.
La démarche d’amélioration continue ne peut vivre que si
chaque manager, chaque chef d’équipe est convaincu de la nécessité
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
97
4 • Productivité et qualité L’organisation qualité en production
Fabriquer conforme
Viser l’amélioration continue
Du curatif au correctif
98
Savoirs
Chapitre 5
Savoir-faire
en production ?
◆◆ Quelles sont les exigences réglementaires en matière de
droit du travail ?
◆◆ Quelles sont les responsabilités pénales en cas d’accident
du travail ?
◆◆ Qu’entend-on par « responsabilité sociale de l’entreprise » ?
◆◆ Comment se repérer dans la réglementation
environnementale ?
Savoir-être
99
5 • Produire en toute sécurité Les dimensions à prendre en compte
Droit du travail et sécurité en production
Les points clés de l’analyse de risques
Les mécanismes de délégation de pouvoir
La responsabilité environnementale de l’entreprise
Principes clés
La sécurité du personnel
La production est un périmètre qui peut être dangereux pour les
travailleurs, que ce soit au niveau des conditions globales de travail
(bruit, chaleur, froid), les activités propres au poste de travail qui
peuvent induire des troubles musculo-squelettiques, des risques
propres à l’activité (maladies professionnelles, dangers liés à la
manipulation d’une machine) ou encore des risques psychosociaux
engendrés par des facteurs multiples.
Un grand travail a été réalisé ces dernières années pour anti-
ciper ces risques et, malgré les efforts enregistrés, les résultats dans
le domaine de la santé-sécurité ne sont pas toujours satisfaisants. Il
reste encore beaucoup à faire dans de nombreux sites de production.
Il importe aujourd’hui que la santé et sécurité des salariés devien-
nent un réflexe faisant partie intégrante du travail. Chaque salarié
doit être informé des risques liés à son poste et appliquer les mesures
de prévention qui en découlent. Chaque manager a la responsabilité
d’être exemplaire, de faire appliquer ses consignes et d’intervenir
dès la détection de nouveaux risques.
100
Le respect de l’environnement
On constate depuis quelques années une prise de conscience des
impacts d’un processus de production sur l’environnement au sens
large. Il aura fallu hélas des catastrophes écologiques, des constats
alarmistes locaux et mondiaux pour que bouge l’opinion publique
et que des lois soient votées.
Peu importe, aujourd’hui il s’agit de produire sans risque pour
Savoirs
l’environnement. Le législateur impose de prévenir des catastro-
phes et de prévoir ce qu’il faut faire si elles surviennent malgré
tout. L’entreprise réfléchit alors aux effets environnementaux d’une
production (les pollutions de l’eau, de l’air, le bruit induit, les vibra
tions), au devenir des déchets, à la consommation des ressources
naturelles, etc., et s’organiser pour faire face aux accidents.
Savoir-faire
mettre en œuvre les actions pour éviter les accidents avant qu’ils ne
se produisent.
Et puis, si malgré tout l’accident survient, chaque manager saura
quoi faire, quand le faire et comment le faire sans panique ni désor
ganisation.
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101
5 • Produire en toute sécurité Les dimensions à prendre en compte
Droit du travail et sécurité en production
Les points clés de l’analyse de risques
Les mécanismes de délégation de pouvoir
La responsabilité environnementale de l’entreprise
Savoirs
certaines opérations de bâtiments ou de génie civil.
Les principes généraux de prévention suivants sont contenus
dans l’article L 230-2 du Code du travail. Il y est ainsi expliqué que
le chef d’établissement doit prendre des mesures pour protéger la
santé physique et mentale des travailleurs. Plus précisément, il doit :
✓✓ éviter les risques ;
✓✓ évaluer les risques qui ne peuvent pas être évités ;
✓✓ combattre les risques à la source ;
✓✓ adapter le travail à l’homme, en particulier en ce qui concerne
la conception des postes de travail ainsi que le choix des équipe
ments de travail et des méthodes de travail et de production,
en vue notamment de limiter le travail monotone et le travail
cadencé et de réduire les effets de ceux-ci sur la santé ;
Savoir-faire
✓✓ tenir compte de l’état d’évolution de la technique ;
✓✓ remplacer ce qui est dangereux par ce qui n’est pas dangereux ou
par ce qui est moins dangereux ;
✓✓ planifier la prévention en y intégrant, dans un ensemble cohérent,
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travail ;
✓✓ indiquer au personnel les mesures de sécurité à prendre ;
103
5 • Produire en toute sécurité Les dimensions à prendre en compte
Droit du travail et sécurité en production
Les points clés de l’analyse de risques
Les mécanismes de délégation de pouvoir
La responsabilité environnementale de l’entreprise
104
Le rôle du CHSCT
Rôle et organisation
du CHSCT
Principes clés
Le CHSCT veille à l’applica-
tion des lois et des règlements en Le CHSCT a pour mission de
matière d’hygiène et de sécurité. contribuer à la protection de
Savoirs
la santé et de la sécurité
Il contribue à la promotion des salariés de l’établissement
de la prévention des risques et de ceux mis à sa disposition
professionnels. Il peut proposer par une entreprise extérieure.
des actions de prévention en Il contribue à l’amélioration des
matière de harcèlement sexuel conditions de travail, notam-
(loi du 1er nov. 1992) et de ment des femmes (protection de
la maternité).
harcèlement moral (loi du
17 janvier 2002).
« Des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail
sont constitués dans les établissements occupant au moins cinquante
salariés ».
Le CHSCT est constitué :
Savoir-faire
✓✓ du chef d’établissement ou son représentant légal ;
✓✓ d’une délégation du personnel désignée par les membres titulaires
du comité d’entreprise et par les délégués du personnel titulaires.
Avec voix consultative :
✓✓ le médecin du travail ;
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105
5 • Produire en toute sécurité Les dimensions à prendre en compte
Droit du travail et sécurité en production
Les points clés de l’analyse de risques
Les mécanismes de délégation de pouvoir
La responsabilité environnementale de l’entreprise
Savoirs
CC Les points clés de l’analyse de risques
Principes clés
Savoir-faire
Dans une entreprise, de nombreux dangers cohabitent (on appelle
danger, des situations, des équipements, des activités qui peuvent
occasionner des « dommages » à une personne dans une occasion
particulière que nous appellerons « événement »).
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Figure 5.1
Gravité +++
Zone de risque
inacceptable
Probabilité +++
Savoirs
✓✓ donner la priorité à la protection collective par rapport à l’indi
viduelle,
✓✓ tenir compte de l’état d’évolution de la technique.
Ainsi on recherche à déplacer les risques critiques vers une zone
« acceptable » en agissant sur les causes avant tout (on fait en sorte
que l’événement dangereux ne puisse apparaître) ou la gravité quand
cela est possible, (on limite les conséquences de l’accident).
Il faut revoir régulièrement l’analyse de risques, surtout après
toute modification de process ou de technique. C’est souvent ce qui
manque dans les entreprises, faute parfois de temps disponible ou
tout simplement par oubli.
Savoir-faire
Principes clés
109
5 • Produire en toute sécurité Les dimensions à prendre en compte
Droit du travail et sécurité en production
Les points clés de l’analyse de risques
Les mécanismes de délégation de pouvoir
La responsabilité environnementale de l’entreprise
santé ainsi que de celles des autres personnes concernées du fait de ses
actes ou de ses omissions au travail. »
110
priées doivent être prises pour qu’une telle utilisation ne pose aucun
problème de santé ou d’hygiène aux différents utilisateurs ».
Il y a lieu de « procéder ou faire procéder à des vérifications géné-
rales périodiques, afin que soit décelée en temps utile toute défec-
tuosité susceptible d’être à l’origine de situations dangereuses ». La
périodicité de ces vérifications est annuelle.
Les travailleurs, qui doivent utiliser des équipements de protec
Savoirs
tion individuelle, doivent être informés notamment « des risques
contre lesquels l’EPI les protège », et des conditions d’utilisation et
des usages auxquels l’EPI est réservé. Leur port et leur utilisation
sont décrits dans des notes de services, et/ou règlement intérieur.
Si les salariés ne portent pas les EPI, l’employeur reste tenu pour
responsable pénalement et il lui appartient de faire respecter les
règles de port. Tout salarié qui refuse ou s’abstient compte tenu de
sa formation et des possibilités d’utiliser un appareil de protection
individuelle conformément aux instructions qui lui sont données par
l’employeur ou le chef d’établissement dans les conditions prévues
pour les entreprises assujetties au règlement intérieur peut engager
sa responsabilité et s’exposer à des sanctions.
Savoir-faire
En quoi le manager est-il un élément déterminant
de la sécurité et de la prévention ?
Le comportement avec lequel le manager éduque son équipe va
conditionner le comportement de chacun des membres de ce groupe
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
111
5 • Produire en toute sécurité Les dimensions à prendre en compte
Droit du travail et sécurité en production
Les points clés de l’analyse de risques
Les mécanismes de délégation de pouvoir
La responsabilité environnementale de l’entreprise
112
Les responsabilités du manager opérationnel
Le chef d’entreprise peut déléguer ses pouvoirs à un salarié en mesure
de les exercer. : par exemple un manager en production.
On notera qu’une infraction aux règles de sécurité ne peut être
retenue à la fois contre l’employeur et son délégataire.
Le chef d’entreprise peut déléguer ses pouvoirs à un salarié
pourvu :
Savoirs
✓✓ de compétence ;
✓✓ d’autorité ;
✓✓ de moyens nécessaires.
Cette délégation doit être exclusive (pas de délégation identique
à plusieurs personnes) et formelle (il s’agit de déterminer de façon
claire et précise quels sont les pouvoirs transférés). Dans tous les cas,
le délégataire ne peut voir sa responsabilité engagée que s’il a eu les
moyens d’exercer la mission qui lui a été confiée, la compétence et
l’autorité.
CC La responsabilité environnementale
Savoir-faire
de l’entreprise
Principes clés
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113
5 • Produire en toute sécurité Les dimensions à prendre en compte
Droit du travail et sécurité en production
Les points clés de l’analyse de risques
Les mécanismes de délégation de pouvoir
La responsabilité environnementale de l’entreprise
Savoirs
celles liées aux déchets).
Une fois que l’installation est déclarée ou autorisée, toute modifi
cation entraînant « un changement notable des éléments du dossier »
doit être communiquée au Préfet avant la réalisation.
Savoir-faire
Aujourd’hui de nombreux industriels comme les particuliers ont
acquis une logique de gestion des déchets responsable :
✓✓ Le tri des déchets.
✓✓ Le recyclage, de certains déchets.
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115
5 • Produire en toute sécurité Les dimensions à prendre en compte
Droit du travail et sécurité en production
Les points clés de l’analyse de risques
Les mécanismes de délégation de pouvoir
La responsabilité environnementale de l’entreprise
116
Savoirs
Chapitre 6
La production :
aujourd’hui et demain
Savoir-faire
◆◆ Quelles évolutions dans l’organisation de production
observons-nous aujourd’hui ?
◆◆ Quelles en sont les conséquences techniques et sociétales ?
◆◆ Quelle autonomie individuelle et quelle maturité collective
atteindre pour faire face aux enjeux ?
Savoir-être
117
6 • La production : La focalisation en filières industrielles
aujourd’hui et demain De l’automatisation à l’autonomation
L’évolution du rôle sociétal de l’entreprise
Améliorer sa maturité méthode
Principes clés
118
Définition
Focaliser, c’est donc se différencier physiquement (logistique différente
si volume différent) mais aussi se différencier financièrement, décider
des affectations en fonction des enjeux financiers.
Savoirs
Comment focaliser en filières de production
Le problème le plus difficile est comme toujours, trouver le critère
discriminant entre les familles de produit ¥ processus.
Tout se passe comme si on se trouvait dans une matrice à trois
dimensions, produit ¥ processus ¥ marché
On peut donc imaginer des critères comme :
✓✓ forme du marché (tendances et saisonnalités) ;
✓✓ matériaux (acier, inox, risques de pollution pour l’activité
soudure) ;
✓✓ outils ;
✓✓ compétences ;
✓✓ exigences QCD (valeur…) ;
Savoir-faire
✓✓ niveau de méthode : pays, existence de la « fonction Processus de
fabrication » ;
✓✓ processus de fabrication analogues voire disparates.
Mais le vrai découpage doit être la conséquence d’un consensus
entre les différents acteurs de l’entreprise, ceci ne peut se faire
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
119
6 • La production : La focalisation en filières industrielles
aujourd’hui et demain De l’automatisation à l’autonomation
L’évolution du rôle sociétal de l’entreprise
Améliorer sa maturité méthode
Fonctionnement synthétique
Traitement initial
Préparation Mélange
25 cuves + fûts
plusieurs mois
Conditionnement Conditionnement
Expédition Expédition
fruits alcools
Source : Cegos
120
La cartographie est la représentation des flux de produits dans
l’entreprise au travers des différentes opérations que subissent les
produits (transfert et stockage compris).
Cette cartographie « qualitative » fait émerger les filières de l’en-
treprise, pour peu qu’on cherche vraiment et sans tabou à imaginer
une cartographie cible « désirable » en ce qu’elle répond au problème
posé au départ, comment faire « plus simple » ; « plus clair » ; « plus
Savoirs
orienté client »…
Cette vision qualitative et synthétique de l’entreprise peut devenir
un vrai « plan industriel » et appartenir définitivement au « patri-
moine » de l’entreprise, puisque c’est vers cette cible en toile de fond
que tous les changements et investissements doivent tendre.
Pareto
Savoir-faire
L’idée simple et géniale (basée sur des observations) derrière la courbe de
Pareto est que 20 % à 30 % des causes engendrent 70 % à 80 % des effets.
Par exemple 20 % seulement des références de composants représentent
80 % du volume total d’achats de composants, de même 80 % d’un chiffre
d’affaires et réalisé avec 20 % des clients ou des produits.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
121
6 • La production : La focalisation en filières industrielles
aujourd’hui et demain De l’automatisation à l’autonomation
L’évolution du rôle sociétal de l’entreprise
Améliorer sa maturité méthode
Zone B : organisation en
cellules flexibles de production
Zone C : organisation en
ateliers polyvalents
122
Tableau 6.1 n Recherche de gamme « homogènes »
Étapes du process et outillages
1 2 3 4 5 6 7 8
A X X X X X
B X X X X X X
C X X X X X X
Produits
D X X X X X
Savoirs
E X X X X X
F X X X X X
G X X X X X
Le focus quantitatif
Associé à cette vision qualitative, un focus quantitatif peut et doit
être fait pour « dimensionner » les enjeux d’une amélioration et
adapter les moyens à mettre en œuvre aux enjeux. Chaque morceau
de filière appelé « tronçon » est alors étudié avec des outils comme le
« graphique d’opération » ou l’« analyse de la valeur processus » du
point de vue de la valeur produite pour le client.
La focalisation est une séparation selon deux axes :
✓✓ le premier axe est vertical, depuis l’entrée des matières premières
Savoir-faire
jusqu’à l’expédition des produits finis, depuis la commande jusqu’à
la facture, depuis le début du projet au lancement d’un nouveau
produit. L’entreprise est alors comme traversée par des tuyaux
étanches, flexibles (filières), produisant pour le client des produits
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
123
6 • La production : La focalisation en filières industrielles
aujourd’hui et demain De l’automatisation à l’autonomation
L’évolution du rôle sociétal de l’entreprise
Améliorer sa maturité méthode
CC De l’automatisation à l’autonomation
Principes clés
124
L’autonomation, elle va en plus assurer que la machine sera
incapable de réaliser des produits non conformes, L’objectif est
donc de supprimer les contrôles a posteriori De cette régularité sera
induit une baisse des coûts de non-qualité (retouches, rebuts) et de
contrôle.
Initiée par Toyota, l’autonomation associe aux avantages de
l’automate répétitif, la capacité à s’arrêter dès qu’un produit non-
Savoirs
conforme est réalisé ou détecté ou dès que des signes de pannes
machines apparaissent.
Il y a donc intégration de la notion d’autocontrôle et d’auto
maintenance qui permet aux opérateurs de se libérer d’opérations
de surveillance et donc de conduire à la fois plusieurs machines.
L’autonomation assure à la fois la régularité dans la production et
la qualité des produits fabriqués.
À l’opposé du taylorisme, l’autonomation permet de libérer les
opérateurs de tâches répétitives et peu valorisantes (retouches) pour
leur permettre de se concentrer sur le pilotage des machines.
Savoir-faire
stopper la totalité de la ligne ou du processus lorsque quelque chose
ne va pas. Ceci a des effets pratiques et psychologiques importants
qui contribuent grandement à l’amélioration continue !
En effet chez Toyota, le concept d’autonomation ne s’applique
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
125
6 • La production : La focalisation en filières industrielles
aujourd’hui et demain De l’automatisation à l’autonomation
L’évolution du rôle sociétal de l’entreprise
Améliorer sa maturité méthode
126
variabilité des produits à réaliser car il ne faut pas perdre en flexibilité
ce que l’on peut gagner en productivité. Là encore, il faudra trouver
l’équilibre entre automatiser pour gagner en productivité et mettre
en place l’autonomation pour gagner en qualité et flexibilité.
Savoirs
Évaluer les avantages et inconvénients des différentes
organisations d’atelier
En entreprise, les productions peuvent être organisées de différentes
façons selon notamment qu’il existe ou non dans le flux de produc
tion des machines uniques, en série ou en parallèle.
Machine unique
C’est le cas où une seule machine réalise l’ensemble des opérations.
Machines en parallèle
Savoir-faire
Nous observons cette organisation quand il est nécessaire d’uti-
liser en parallèle plusieurs machines identiques pour réaliser les
produits (les machines réalisent chacune la même opération, en
même temps).
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Machines en série
Dans cet atelier, les produits fabriqués suivent les mêmes étapes de
transformation et ce, de manière linéaire. On retrouve ce modèle
dans les productions de série en ligne. Chaque machine réalise une
opération de transformation dans un ordre précis et se situe dans un
flux défini.
En dehors de la possibilité technique de choisir un travail en
série ou en parallèle, on peut comparer ces deux méthodes de
production en listant pour chacune les avantages et les inconvé-
nients (tableau 6.3).
Savoir-être
127
6 • La production : La focalisation en filières industrielles
aujourd’hui et demain De l’automatisation à l’autonomation
L’évolution du rôle sociétal de l’entreprise
Améliorer sa maturité méthode
Tableau 6.3
Postes en parallèle Postes en série
Avantages Inconvénients Avantages Inconvénients
Main- •• Vision globale •• Personnel •• Flexibilité du •• Monotonie du
d’œuvre du produit pour plus qualifié, personnel. poste.
l’opérateur. plus cher •• Formation plus
Formation rapide.
plus longue.
•• Moins de
flexibilité.
Matière •• Moins de pertes •• Plus difficile de •• Traçabilité •• Plus de
de temps détecter une des non- manipulation
et de casse en non-qualité. conformités. du produit.
transfert.
Milieu •• Moins de •• Plusieurs fois •• Matériel et •• Un problème
manutentions les mêmes matière juste arrête toute
interpostes. outillages et nécessaire à la chaîne.
les mêmes chaque poste. •• Flux plus
composants. •• Moins de complexes.
surface.
Méthode •• Amélioration •• Plus de temps •• Existence •• Équilibrage
du processus en réglage. d’une des postes
sur le poste. dynamique de peut se révéler
•• Gestion plus flux. délicat.
simple des •• Réactivité. •• Moins de
baisses de •• Plus simple – souplesse,
charge. plus facile à pour des
•• Pas d’arrêt modifier. produits non
complet en standard, en
cas d’une développement.
absence. •• Sous-traitance
plus compliquée.
Machine •• Cycle plus court •• Investissements •• Moins d’inves •• Cycle plus long.
(logistique). plus élevés. tissements.
128
CC L’évolution du rôle sociétal
de l’entreprise
Principes clés
Savoirs
l’automatisation ont changé le regard des salariés sur
l’entreprise.
•• La notion d’entreprise « employante » est complétée aujourd’hui
par celle d’entreprise apprenante.
•• Dans le contexte de mondialisation, le maintien des emplois dans
une région est un problème d’actualité.
L’homme et le travail
Les évolutions sociales de ces dernières années interviennent pour
beaucoup dans le comportement des salariés et des dirigeants de
l’entreprise.
On constate en cinquante ans l’allongement de la scolarité : dans
les années 1960, on commençait à travailler en moyenne à 16 ans,
Savoir-faire
pour 20 ans aujourd’hui, et on prenait une retraite bien méritée à
65 ans, entre 60 et 65 aujourd’hui, mais avec une durée du travail
progressivement ramené de 42 heures à 35 heures.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
16 ans 65 ans
Par ailleurs, l’espérance de vie s’accroît tous les jours, grâce aux
Savoir-être
129
6 • La production : La focalisation en filières industrielles
aujourd’hui et demain De l’automatisation à l’autonomation
L’évolution du rôle sociétal de l’entreprise
Améliorer sa maturité méthode
130
L’entreprise et la collectivité
Par ailleurs, les dirigeants de l’entreprise peuvent choisir de donner
un rôle résolument socioéconomique à leur entreprise dans leur
« bassin d’emploi », par exemple les dirigeants d’une entreprise
peuvent choisir de ne pas délocaliser leur usine en considérant leur
engagement vis-à-vis de leur région et de leur personnel.
Savoirs
Enfin, le management par les compétences, les dynamiques de
VAE (validation des acquis de l’expérience), et les universités d’en-
treprises sont autant de moyens de développer et valider en interne
des compétences. Ces nouvelles qualifications sont à la fois facteur
de motivation, de performance et d’employabilité. Pour résumer,
certaines entreprises font le choix délibéré de « produire » plus de
compétences qu’elles n’en « consomment » !
Figure 6.5 n Augmenter les compétences pour plus de performance
pour l’entreprise et plus d’employabilité pour les
personnes
Polycompétences,
Une compétence (ou pas)
reconnues en interne ET
recrutée par l’entreprise
sur le marché du travail !
Savoir-faire
Entreprise managée
par les compétences
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Le développement durable
« Un développement qui répond aux besoins du présent sans
compromettre la capacité des générations futures à répondre aux
leurs. » Telle a été la définition du « développement durable » (DD)
Savoir-être
131
6 • La production : La focalisation en filières industrielles
aujourd’hui et demain De l’automatisation à l’autonomation
L’évolution du rôle sociétal de l’entreprise
Améliorer sa maturité méthode
132
Comment cela se traduit-il, plus précisément, dans le cadre d’une
production ?
✓✓ Des actions sur les conditions de travail des salariés : santé-sécu-
rité au travail, égalité hommes-femmes, liberté d’expression,
engagement sur la diversité (culturelle, ethnique, sociale, etc.) ;
lors des recrutements, lutte contre la discrimination, etc.
✓✓ Respect des engagements faits au client.
Savoirs
✓✓ Engagement aux côtés d’associations, d’écoles, pour aider l’in-
sertion professionnelle de jeunes des quartiers défavorisés.
✓✓ Partenariat avec des fournisseurs locaux.
✓✓ Réduction des risques et impacts environnementaux.
Ainsi, si les démarches qualité-santé-sécurité-environnement sont
un premier pas incontournable au sein de la Responsabilité socié-
tale des entreprises, il reste encore beaucoup de domaines à explorer
pour s’engager résolument dans une croissance responsable.
Savoir-faire
Principes clés
133
6 • La production : La focalisation en filières industrielles
aujourd’hui et demain De l’automatisation à l’autonomation
L’évolution du rôle sociétal de l’entreprise
Améliorer sa maturité méthode
Passable
Suffisant
Moyen
World
class
est associé un niveau global
de performance individuelle
et collective
Capacité à réaliser un produit de qualité C I
La place du C sur une ligne correspond au niveau méthodes collectif alors que la
place du I, au niveau méthodes individuel. L’organisation peut être à un meilleur
niveau méthodes que les individus ET inversement.
134
Pour évaluer ce niveau de méthodes, on observera les cinq para
mètres clés suivants :
1. Produit = la capacité à réaliser un produit de qualité.
2. Organisation = la capacité à s’organiser et à adapter cette orga
nisation aux événements.
3. Logistique autour de la production = la capacité à intégrer les
services supports au flux de production.
Savoirs
4. Environnement = la capacité à entretenir et améliorer les moyens
de production.
5. Méthodes/consignes de travail = la capacité à définir et forma
liser les meilleures pratiques de production.
Savoir-faire
La maturité collective s’acquiert par la diminution du nombre de
niveaux hiérarchiques, le développement des « équipes autonomes »
et le réel alignement des services support avec les besoins de la
production.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
135
6 • La production : La focalisation en filières industrielles
aujourd’hui et demain De l’automatisation à l’autonomation
L’évolution du rôle sociétal de l’entreprise
Améliorer sa maturité méthode
136
Savoirs
Chapitre 7
Gagner en productivité
Savoir-faire
différentes voies pour gagner en productivité
◆◆ Quels sont les points de repères pour produire plus rentable
et mieux?
◆◆ Comment éviter les gaspillages ?
Savoir-être
137
7 • Gagner en productivité Introduction à la notion de productivité
La notion de rendement
Supprimer les gaspillages
Analyser la valeur des processus de fabrication
138
Figure 7.1
Améliorer la
productivité
Savoirs
Augmenter le Réduire la
Réduire les
rendement des production de non
consommations
installations conformes
CC La notion de rendement
Le rendement d’une machine va impacter la productivité d’un
procédé. Le rendement est le rapport entre ce que produit une
entité, une personne, une machine et ce qu’elle représente ou ce
qu’elle pourrait produire.
Savoir-faire
Exemples :
✓✓ le rendement d’une terre agricole en nombre de quintaux par
hectare
✓✓ le rendement d’un ouvrier ou d’une machine en production par
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
unité de temps.
Le rendement d’un système est le rapport entre son efficacité
réelle et son efficacité théorique maximale.
Exemple : le rendement d’un moteur électrique est donné par le
rapport entre la puissance mécanique délivrée et la puissance élec-
trique absorbée.
En finance, le rendement d’un placement est le profit obtenu sous
forme d’intérêts, de dividendes ou de plus-value. Il est exprimé en
pourcentage du capital investi, en général pour une année pleine
Augmenter la productivité en augmentant le rendement d’un poste
de travail ou d’une machine doit être envisagé avec une vision globale
Savoir-être
du processus.
139
7 • Gagner en productivité Introduction à la notion de productivité
La notion de rendement
Supprimer les gaspillages
Analyser la valeur des processus de fabrication
Figure 7.2
Chaque jour, à la capacité maxi, 3 Chaque jour, à la capacité maxi, 1
éléments d’en cours s’accumulent éléments d’en cours manque à la
devant la machine 2 machine 3
140
CC Supprimer les gaspillages
Principes clés
Savoirs
•• Les temps d’attente.
•• Les transports et manutentions inutiles.
•• Les opérations inutiles ou toute action à valeur ajoutée qui ne se
fait pas simplement ou du premier coup.
•• Les stocks trop importants.
•• Les mouvements inutiles.
•• Les corrections et les rebuts.
Dans notre logique de production équilibrée, nous allons ajouter
5 autres formes de gaspillages : celui de la sur qualité, de la
consommation excessive d’eau et d’énergie, des pollutions
environnementales, de la non adaptation des ressources, de la
fatigue ou du stress inutile des employés.
Savoir-faire
Les types de gaspillages
La chasse aux gaspillages est une notion centrale dans l’approche de
la performance industrielle en général, et en particulier c’est le prin-
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
142
Etre dans la « régularité » : éviter les gaspillages
en maintenant une régularité
L’irrégularité, l’interruption d’un rythme de production, la variabi-
lité d’un processus sont un autre genre de gaspillage que les japonais
appellent MURA.
Le « tempo » idéal est de produire au rythme moyen du client,
parfaitement illustré par le Takt Time (Temps moyen qui sépare la
Savoirs
sortie de l’usine de deux produits successifs quelconques). Il ne s’agit
pas de produire au rythme des commandes, mais de ne produire
que des commandes dans un ordre qui permet de livrer le client
sans qu’il attende et sans faire de stock (Juste A temps), mais aussi
sans « à coups ». (L’exemple nous est donné par cette société qui
produit 50% de produit A, 25% de produits B, 25% de produits C.
La manière la plus lissée est de planifier des séquences de production
du type ABACABACABAC ……) !
Il s’agit aussi dans ce cadre de manager la production au quoti-
dien, de manière « équilibrée »
Savoir-faire
en productivité
Mura (l’irrégularité) EST cause de Muri (la surcharge, les efforts)
lui-même détruisant tout le travail de chasse aux Muda (l’inutilité).
Les responsables en production doivent se préoccuper du Mura
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
en priorité en 3 étapes :
✓✓ Première question, cette irrégularité est elle strictement le reflet
de la variation de commande client, ou bien est elle générée
« en interne » par des « habitudes comptables », et dans ce cas,
comment y remédier ? Comment protéger la production des
variations d’ordre venant de l’interne ?
✓✓ Deuxième question, est ce que l’irrégularité restante, réelle
variation de la demande client peut être lissée pour stabiliser les
opérations ?
✓✓ Troisième question, enfin même si toute variation n’a pu être
Savoir-être
143
7 • Gagner en productivité Introduction à la notion de productivité
La notion de rendement
Supprimer les gaspillages
Analyser la valeur des processus de fabrication
Tableau 7.1
MUDA : Management/ Méthode/ Milieu/
Matière Machine
gaspillages Main d’œuvre Info Energies
•• Productions •• Opérations •• Autonomie limitée •• Sur qualité •• Consomma
excessives inutiles des opérationnels •• Instructions tions d’eau
•• Stocks •• Non adaptation non triée, et d’énergies
•• Sur qualité des compétences points •• Transports et
Trop clés non manutentions
apparents inutiles
•• Pollution
environne
mentales
144
Afin d’éradiquer ensuite un grand nombre de ces gaspillages,
nous vous proposons la méthode « VOR » :
1° Rechercher les problèmes récurrents avec les 5M :
Main
Types Matière Méthodes
d’œuvre
Machine Milieu
TROP
PAS ASSEZ
Savoirs
PAS DU TOUT
PAS LA BONNE
Manque de
performance
Savoir-faire
3° Regrouper les problèmes par famille
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Manque de
performance
Savoir-être
145
7 • Gagner en productivité Introduction à la notion de productivité
La notion de rendement
Supprimer les gaspillages
Analyser la valeur des processus de fabrication
146
CC Analyser la valeur des processus
de fabrication
Principes clés
Savoirs
sans valeur ajoutée, à analyser chaque étape du processus de fabri-
cation et à l’évaluer sous l’angle de son utilité dans le processus. Ainsi
toute action sans valeur ajoutée sera impitoyablement supprimée.
Savoir-faire
contrôle). On remarque dans cet exemple que seulement 8% des
opérations sont des coûts utiles, qui autrement dit génèrent de la
valeur.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Tableau 7.2
Classement Analyse de la Valeur
Opération Transport Attente Contrôle
Libellé
en mn en mn en mn en mn
T1 A Stock de MP 0 0 3 0
T2 B Découpe 1 0 5 11 0
T3 C Découpe 2 6 14 15 3
T4 D Encours attente four 0 0 10 0
T5 E Fours 2 et 3 2 6 3 1
T6 F Four 4 2 6 4 2
Savoir-être
G Encours attente 0 0 12 0
T7
assemblage
T8 H Circuit composant 1 0 4 22 1
147
7 • Gagner en productivité Introduction à la notion de productivité
La notion de rendement
Supprimer les gaspillages
Analyser la valeur des processus …
T9 I Circuit composant 2 0 5 10 1
J Assemblage découpe 1 12 12 3
T10
composant
K Assemblage découpe 1 15 15 3
T11
composant
L Encours attente 0 2 6 0
T12
traitement
T13 M Traitement A et B 3 0 2 0
N Encours attente 0 0 7 0
T14
contrôle finition
P Contrôle finition 5 0 5 6
T15
cabines
T16 Q Contrôle finition lignes 5 2 19 4
R Encours attente 0 0 3 0
T17
recyclage
S Encours attente 0 0 6 0
T18
marquage
T19 T Marquage 0 3 3 0
U Encours attente 0 0 6 0
T20
contrôleur qualité
T21 V Analyseur qualité 3 0 6 4
T22 W Encours bloqué qualité 0 0 7 0
T23 X Stocks produits finis 0 1 5 0
Total 20 54,5 163 18,5
Utile 8 % 256
Non utile 92 %
148
Par exemple le lancement vérifiera si une commande importante
d’un seul client ne risque pas de perturber les cycles de production et
d’approvisionnement et découpera la commande en plusieurs lots de
taille acceptable par le système (voir Goulot d’étranglement chapitre 10
de la partie Savoir Faire)
ÉTAPE 3 : Équilibrer ensuite les dépenses,
le long du processus
Savoirs
Il s’agit ici d’analyser le processus en le découpant en tronçons. Pour
chaque tronçon on va comparer le pourcentage des coûts totaux
affectés (exploitation + amortissements), avec la contribution (en %)
de ce même tronçon à la valeur pour le client. Nous voyons par
exemple ici que le tronçon « Circuit composant 2 » ne contribue
qu’à hauteur de 2 % de la valeur alors qu’il coûte 7 % des coûts
totaux. De même évidemment les tronçons « stocks et en cours » ne
contribuent en rien à la valeur pour un coût non négligeable.
Figure 7.3
40 %
32 %
Savoir-faire
30 %
24 %
20 % 18 % 18 %
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
10 %
6%
2%
0% 0% 0%
0%
2
1
1
e
ur
ag
pe
pe
nt
fo
et
2
ur
sa
bl
ou
ou
nt
-6 %
2
Fo
m
nt
po
éc
éc
-7 %
sa
P
se
te
-10 %
ur
M
om
D
D
po
at
as
Fo
-8 % -10 %
de
om
tc
s
te
-9 %
ur
-13 %
k
ui
n
tc
oc
co
irc
te
-13 %
ui
St
En
at
irc
C
ur
co
En
-30 %
Savoir-être
-40 %
Utilité du tronçon Répartition des coûts totaux Coûts d’exploitaion Amortissements
149
7 • Gagner en productivité Introduction à la notion de productivité
La notion de rendement
Supprimer les gaspillages
Analyser la valeur des processus …
150
Savoirs
Chapitre 8
Diagnostiquer
son processus
Savoir-faire
◆◆ Comment réaliser une cartographie « utile » de ses
processus ?
◆◆ Comment évaluer les points forts et les axes de progrès de
son entité de production en zoomant depuis les filières de
production jusqu’aux opérations terrain ?
◆◆ Comment rechercher les déséquilibres des flux de manière à
trouver un meilleur équilibre ?
◆◆ Comment déclencher des plans de progrès pertinents ?
Savoir-être
151
8 • Diagnostiquer son Réaliser une cartographie utile
processus Réaliser un diagnostic de la production
Principes clés
152
Insuffisance des moyens usuels
de représentation de la fabrication
Ce souci de représentation du fonctionnement d’une production à
l’aide de schémas n’est pas une préoccupation nouvelle. Les entre
prises disposent généralement de tout un ensemble de diagrammes,
ordinogrammes, flow charts, représentations en tous genres pour
Savoirs
décrire les successions d’opérations subies par le produit, et les flux
d’informations associées. La mise en œuvre de l’assurance qualité a
généralisé ces pratiques. Mais la plupart du temps ces documents ne
répondent pas à notre préoccupation.
Bobine
Opération 1
Opération 2
Opération 3
Savoir-faire
Envoyeur
Opération 4
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Four
Opération 5
Opération 6
Non
Oui
Non Oui
Transport
Rebut Réparation
Emballage
Savoir-être
Source : Cegos
153
8 • Diagnostiquer son Réaliser une cartographie utile
processus Réaliser un diagnostic de la production
154
✓✓ affecter les ressources humaines tout au long du processus ;
✓✓ installer le pilotage du progrès et le déploiement des objectifs.
Selon l’intention visée par la cartographie, la représentation ne
sera pas la même : par exemple, une cartographie pour travailler sur
les équipes autonomes privilégiera les équipes de personnes, alors
qu’une cartographie pour améliorer la logistique mettra en lumière
les stocks et les flux.
Savoirs
Figure 8.2 n Exemple de cartographie « logistique »
Lancement Bobines
Lavage 1 référence
Lancement 45 minutes pour changer
de référence sur chacune
3 des trois installations
Pièce 1
2 de fabrication.
durée références Fabrication
heures et Aujourd'hui, une référence
2 heures
Traitement lancée une fois par jour.
thermique
Le traitement thermique
Durée limite la capacité de
2 heures l'atelier.
Il traite toutes les pièces
7 références dans leur ordre d'arrivée
Stock pour
Savoir-faire
sécurité si 600
arrêt étape 1 ou pièces
traitement 4 heures
Lancement thermique
Composant
Assemblage
Durée Cinq installations
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
4 heures
Lancement Composants
finaux
16 références
Client 1 3 600 unités / jour Client 2
2 jours livrées par containers 1 jour
Savoir-être
de 100 produits
Source : Cegos
155
8 • Diagnostiquer son Réaliser une cartographie utile
processus Réaliser un diagnostic de la production
Bobines
Lavage
Traitement
thermique
Îlot traitement thermique
5 personnes
Composant
Assemblage
Cinq installations
Durée en production simultanée,
en surcapacité
Îlot assemblage
6 personnes
composants
finaux
Tests
Îlot final
Finition
10 personnes
Emballage
Emballages
Client Client
2 2
Source : Cegos
156
Méthodologie d’élaboration de la cartographie
Savoirs
On se rappellera ensuite « qu’un tuyau se débouche par la sortie ».
En conséquence, l’étude d’une production nécessite toujours de
comprendre ce qui se passe dans le stade aval. Ne pas oublier de
représenter son client.
Exemple : pour travailler sur un atelier de composants, visua-
liser également les flux de montage. A quoi servirait de réduire les
séries de fabrication des composants si le montage reste organisé en
programme mensuel ?
Savoir-faire
méthodes de l’hélicoptère, méthode des gammes homogènes (gam
mes identiques), méthodes par l’approche Pareto.
Approche par le haut, méthode de l’« hélicoptère »
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
157
8 • Diagnostiquer son Réaliser une cartographie utile
processus Réaliser un diagnostic de la production
Filière1
Matières Produits
premières finis
Filière 2
D X X X X X
E X X X X X
F X X X X X
G X X X X X
158
Familles de pièces par volume de vente (Pareto)
Les volumes de ventes associés aux familles permettent d’affiner les
décisions de regroupement.
Se reporter à l’exemple de la figure 6.1 du chapitre 6.
Savoirs
Figure 8.6 n Le langage de la cartographie
Opérations
Stock
Transfert, transport
Controle
Savoir-faire
On représente en partant de la fin : cela rejoint le principe disant
qu’il faut « Toujours visiter l’atelier en partant de sa sortie ! »
À partir du quai des expéditions, nous visualisons le produit fini
tel qu’il est livré au client, puis nous remontons ensuite le flux de
production. Cela nous permet d’identifier toutes les opérations par
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
159
8 • Diagnostiquer son Réaliser une cartographie utile
processus Réaliser un diagnostic de la production
160
Principes clés
Savoirs
opération au sein de chaque filière ;
•• une proposition de plan d’actions issue de la synthèse des
études précédentes (points forts et points d’amélioration).
Savoir-faire
80 %
68 %
70 %
60 % 55 %
50 % 45 %
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Dépenses
40 %
32 % CA
30 %
20 %
10 %
0%
Savoir-être
161
8 • Diagnostiquer son Réaliser une cartographie utile
processus Réaliser un diagnostic de la production
Livraison
des fruits
Livraison
liquides, alcool
Équeutage
à 90°, sirops,
infusion
Stock fruits en
Mélange alcool
alcool à 90°,
parfumé
avant calibrage
Calibrage, Stockage
dénoyautage, mélange
coupage en cuves
Mise en seaux
Mise en Mise en
bocaux bouteilles
Expédition, Expédition,
mise en carton mise en carton
Fruits Alcools
Dépenses 45% 5%
CA 32% 68%
162
Nous observons qu’il y a déséquilibre entre les deux filières de
cette usine. On vérifiera toutefois que le système de comptabilité ne
fausse pas les calculs (affectation difficile des coûts indirects). Si cela
se confirme, il conviendra de réfléchir à un rééquilibrage des inves
tissements entre les deux filières.
Note : Dans le cas de la montée en puissance d’une nouvelle ligne de
production, il convient d’utiliser ce tableau avec prudence ; on peut par
Savoirs
exemple parler du chiffre d’affaires minimum prévisionnel.
Savoir-faire
Constats
À partir des données internes et externes, nous allons évaluer si la
production répond aux exigences de ses clients. en termes de confor
mité produit et de respect des délais annoncés. Nous étudierons
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Conséquences
Il s’agit d’exprimer les impacts de la situation constatée (positive ou
Savoir-être
163
8 • Diagnostiquer son Réaliser une cartographie utile
processus Réaliser un diagnostic de la production
Causes
Si elles sont démontrées, nous indiquerons les causes probables des
constats positifs ou négatifs (cela peut nous amener à étudier des
indicateurs de surveillance existants : TRS, taux de conformité aux
postes…). Les causes peuvent se regrouper par famille des 5 M :
MO = mains-d’œuvre, MP = matières premières, Me = méthodes,
Moy = moyens, Mi = milieu.
Tableau 8.1 n Analyse QCD sur la filière fruit
Q C D
Constats Beaucoup de fruits Coûts de stocks Le conditionnement
+ trop sont abîmés pendant excessifs des fruits est délicat.
– pas assez les nombreuses éta
pes de manutentions.
164
Diagnostic phase 3 : performance équilibrée
de chaque opération
La première analyse nous a permis de focaliser sur les filières à fort
impact pour l’entreprise.
La deuxième nous a permis d’isoler celle dont les résultats QCD
sont insatisfaisants et sur lesquels il nous faut agir (nous n’avons pas
Savoirs
volontairement abordé la notion de sécurité et environnement pour
ne pas alourdir ce chapitre mais il est évident que ce sont des cri
tères fondamentaux à prendre en compte et nous allons intégrer ces
dimensions maintenant).
La troisième étape consiste à travailler sur la filière particulière qui
représente un % fort du CA et ne produit pas les résultats. attendus.
La méthode que nous vous proposons est la méthode Catalise©.
La première partie de la matrice nous permet de vérifier que chaque
critère de la méthode Catalise apporte un élément de réponse à la
problématique de l’équilibre QCDSE.
La deuxième est réservée à votre analyse de chaque opération de
la filière concernée. Huit critères pour garantir que chaque opéra
tion remplit son juste rôle dans le processus de production. Ces huit
Savoir-faire
critères sont associés aux huit lettres du mot Catalise :
✓✓ C comme Créatrice de valeur. L’opération ajoute-t-elle au produit
une caractéristique nécessaire à la satisfaction du besoin client ?
☞☞Chapitre 10, Valeur stream mapping
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
la mesure du TRS.
☞☞Chapitre 12, taux de rendement synthétique
165
8 • Diagnostiquer son Réaliser une cartographie utile
processus Réaliser un diagnostic de la production
166
Grille d’analyse Catalise
Rappelez-vous, notre tableau comprend trois niveaux :
✓✓ niveau 1 : rappel des contributions des critères Catalise aux
impacts QCDSE ;
✓✓ niveau 2 : rappel des cotations des critères Catalise ;
✓✓ niveau 3 : réservé aux évaluations.
Savoirs
Tableau 8.2 n Grille Catalise
C A T A L I S E
Q X X X
Contribution
X X X X X X
Niveau 1
C
D X X X X X X
SE X X
Oui Trop Oui Trop Oui Oui Oui Oui
Niveau 2
Non Adaptée Non Adaptée Non Non Non Non
Cotation
Pas assez Pas assez
Savoir-faire
Opération 1
Niveau 3
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Opération 2
Opération n…
167
8 • Diagnostiquer son Réaliser une cartographie utile
processus Réaliser un diagnostic de la production
Opération Oui. Adaptée. Non, Adaptée. Oui. Non, c’est Oui. Non
Mise en Exigence Tests pannes, le flux de Consignes
carton des client. réalisés la production de sécu
bocaux sur une machine amont qui rité en
semaine : est déclenche place.
résultats indispo la mise en
conformes. nible 1,5 carton.
heure
par jour.
168
Diagnostic phase 4 : mettre en œuvre un plan d’action
Le constat étant réalisé, il nous faut maintenant établir un plan
d’action qui va formaliser :
✓✓ les actions clés à lancer ;
✓✓ l’objectif associé ;
✓✓ le délai de mise en œuvre ;
Savoirs
✓✓ le pilote de l’action.
Pour notre exemple, nous allons travailler sur les trois critères
Catalise non satisfaisants :
✓✓ T (Toujours disponible) : la machine est indisponible 1,5 h par
jour en moyenne, il faut définir un plan de maintenance ;
✓✓ I (Induite par l’aval) : aujourd’hui, c’est le flux de production
amont qui déclenche la mise en carton ;
✓✓ E (Écologique) : l’opération n’est pas écologique, les déchets
cartons et plastiques ne sont pas triés.
Savoir-faire
Mettre en œuvre un Ramener les temps 2 mois. Responsable
plan de maintenance. de pannes à moins de maintenance.
15 minutes par jour.
169
8 • Diagnostiquer son Réaliser une cartographie utile
processus Réaliser un diagnostic de la production
170
Savoirs
Chapitre 9
Organiser et piloter
sa production
Savoir-faire
◆◆ Comment planifier sa production, depuis la prévision jusqu’à
la réalisation, du long terme au court terme ?
◆◆ Comment traiter les surcharges et sous-charges et piloter
par l’équilibrage des charges et des capacités ?
◆◆ Quels documents sont indispensables au poste de travail,
comment construire le dossier d’organisation de production,
pour piloter par référentiel ?
◆◆ Comment construire le tableau de compétence, pour piloter
par les compétences ?
◆◆ Comment calculer le TRS (taux de rendement synthétique)
pour piloter l’amélioration de l’organisation, de la performance
des moyens et de la qualité produite ?
◆◆ Comment définir et suivre son tableau de bord, pour piloter
par les faits ?
Savoir-être
171
9 • Organiser et piloter Planifier sa production
sa production Les documents clés (référentiels)…
Le dossier d’organisation de production…
Le tableau de compétence
Le calcul du TRS
Le tableau de bord du responsable de production
CC Planifier sa production
Principes clés
Introduction
Planifier consiste à garantir la livraison aux clients des produits en
quantité et délai tout en « équilibrant » les charges issues des prévisions
de commandes ou des commandes fermes des clients avec les capacités
de l’usine. Cet « équilibre » doit se réaliser sur trois horizons, l’horizon
de programmation correspondant au long terme (au minimum une
année par période d’un mois), l’horizon d’ordonnancement, corres
pondant à deux ou trois fois le cycle de fabrication (au minimum
172
trois mois par période d’une semaine), et l’horizon de lancement (une
semaine ferme, trois semaines mouvantes, et libre au-delà du mois).
Le tableau 9.1 montre les trois horizons de planification et la
manière dont le PIC et le PDP y sont utilisés.
Tableau 9.1
Savoirs
Niveaux Rappel de l’objectif Horizon Fréquence de
mise à jour
PIC (plan Ce plan traduit en expression Programmation. Mensuelle
industriel et opérationnelle la stratégie de Glissant long terme,
commercial) l’entreprise. Il permet de vérifier de 1 à 3 ans.
la faisabilité et l’adéquation
entre les ressources de la
production, les moyens
financiers et les objectifs
commerciaux.
PDP Ce programme permet de Ordonnancement. Hebdomadaire
(programme d’anticiper sur les décisions Moyen terme, de 1 à
directeur de d’équilibrage en fonction 6 mois (en général
production) des ressources disponibles. 2 à 3 fois le cycle de
Il constitue l’entrée du calcul production).
des besoins.
Plan de Ce sont les ordres de fabrication Lancement. Court Quotidienne
Savoir-faire
fabrication à réaliser et qui font l’objet terme, de 1 à
et planning d’une planification détaillée. plusieurs semaines.
d’atelier
Tableau 9.2
Programme directeur de production accepté LOTI et ÉQUILIBRE p1
FAMILLE MIXEUR I E UR ROU E P lot = b stricte Stock sécurité 15
M-1 sept oct nov
S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4
Ventes prévisionnelles 21 21 21 21 18 18 18 18 15 15 15 15
Stock disponible : 55 49 44 38 32 32 32 32 32 34 36 39 41
Production prévisionnelle Besoins nets 15 15 15 15 18 18 18 18 17 17 17 17
174
Production prévisionnelle lot = 20 20 20 20 15 15 15 15 18 18 18 18 17 17 17 17
produit notamment des mixeurs.
Production réelle 21 19 19 20
Ecart 5% –5% –5% 0% 0 0 0
Le calcul du TRS
Horizon figé
Exemple
Horizon mouvant
Planifier sa production
Le tableau de compétence
Horizon libre
Les documents clés (référentiels)…
Le dossier d’organisation de production…
Savoirs
du PIC ou s’il est possible de construire directement le PDP. Ce
choix sera lié aux éléments suivants (tableau 9.3).
Tableau 9.3
Élaboration Construction
préalable du PIC directe du PDP
Nombre de produits Important Faible
indépendants à gérer.
Existence d’un Oui Non
regroupement
en famille de produit
possible.
Possibilité de Oui Non
déterminer un sous-
Savoir-faire
ensemble tronc
commun à un ensemble
de produit ensuite
personnalisé à l’aide de
variantes
et/ou d’options.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
175
9 • Organiser et piloter Planifier sa production
sa production Les documents clés (référentiels)…
Le dossier d’organisation de production…
Le tableau de compétence
Le calcul du TRS
Le tableau de bord du responsable de production
Tableau 9.4
176
et saisonnalité. En phase de déclin, en supposant ce déclin en pente
douce plutôt linéaire, on utilisera la moyenne mobile.
Figure 9.1
Quantité Stabilité Tendance et saisonnalité
Sans tendance
Déclin
Savoirs
Moyenne mobile
Croissance Lissage exponentiel
Temps
Savoir-faire
pas l’information en fonction de son « ancienneté », ensuite elle
ne fait pas référence à l’écart entre la prévision faite et sa « réalisa
tion ».
✓✓ Méthode de la moyenne mobile pondérée. Elle répond au
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Exemple (suite)
Soit les consommations de produits suivants sur les trois derniers
mois février = 70 ; mars = 100 ; avril = 100 :
Prévision pour mai avec la moyenne mobile pondérée sur une
période de trois mois = (70 ¥ 1 + 100 ¥ 2 + 100 ¥ 3) / 6 = 95
On voit bien que le dernier mois est mieux pris en compte.
Savoir-être
177
9 • Organiser et piloter Planifier sa production
sa production Les documents clés (référentiels)…
Le dossier d’organisation de production…
Le tableau de compétence
Le calcul du TRS
Le tableau de bord du responsable de production
Exemple (suite)
••Production de février prévue = 70.
••Production de février réalisée = 80.
On cherche celle de mars.
Cette fois-ci, on veut tenir compte de la consommation réalisée,
tout en affectant un poids d’autant plus grand que l’information
utilisée est récente. L’idée est pour calculer la prévision du mois
prochain, ici le mois de mars, d’ajouter à celle du mois courant, ici
février, un pourcentage de l’écart entre la prévision faite au mois
de février : 70 et la réalisation de ce même mois : 80. Fixons par
exemple ce pourcentage à 50 %.
Avec un pourcentage de 50 %, nous avons une prévision pour
mars = 70 + 0,5 ¥ (80 – 70) = 75.
Il est facile de voir qu’avec 80 %, nous aurions 78 et avec 30 %, 73 !
Le choix de ce pourcentage, appelé aussi coefficient de lissage,
est donc très important. S’il est proche de 0, il donne plus
d’importance au passé, ce qui correspond à des valeurs stables
sans tendance ni variations saisonnières, s’il est proche de 1, il
privilégie les informations récentes, ce qui correspond à une de-
mande très fluctuante.
exemple (suite)
••Fabrication février : prévue = 70 ; réalisée = 80.
••Fabrication mars : prévue = 75 ; réalisée = 83.
On veut estimer celle d’avril.
Tout en restant avec un coefficient de lissage de 0,5, calculons la
prévision pour le mois d’avril = 75 + 0,5 ¥ (83 – 75) = 79, qui peut
178
aussi s’écrire = 0,5 ¥ 83 + (1 – 0,5) ¥ 75, mais on peut remarquer
que 75 est déjà issu du calcul précédent, d’où :
Prévision d’avril =
0,5 ¥ 83 + (1 – 0,5) ¥ [0,5 ¥ 80 + (1 – 0,5) ¥ 70].
Ce qui peut s’écrire :
Prévision d’avril =
0,5 ¥ 83 + 0,5 ¥ (1 – 0,5) ¥ 80 + (1 – 0,5) ¥ (1 – 0,5) ¥ 70.
Savoirs
La prévision d’avril peut donc se calculer à partir de la réalisation
de mars (83) et de celle de février (80), chacun avec un coefficient
de plus en plus petit.
Ainsi de suite on peut donc calculer la prévision d’un mois à partir
des réalisations des mois précédents, et plus le nombre de mois
est grand et plus le dernier terme, ici en gras est négligeable.
Et ainsi de suite, chaque mois on peut prévoir la consommation du
mois suivant en s’appuyant sur un certain nombre de mois précé
dents, en donnant un poids décroissant plus on s’éloigne dans le
passé et en tenant compte des variations de la demande.
La figure 9.2 montre l’effet de lissage de cette technique, sur une
année.
Savoir-faire
exponentiel, coefficient de lissage de 0,5
120
100
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
80
60
Réalisé
Prévu
40
TS
Max TS
20
0
e
e
t
ai
in
r
re
s
ril
r
ût
ille
ie
br
br
br
ie
ar
Ju
Av
ob
Ao
nv
vr
em
em
em
Ju
M
Savoir-être
ct
Fé
Ja
pt
ov
éc
O
Se
179
9 • Organiser et piloter Planifier sa production
sa production Les documents clés (référentiels)…
Le dossier d’organisation de production…
Le tableau de compétence
Le calcul du TRS
Le tableau de bord du responsable de production
exemple (suite)
Notre société sous-traitante de produits d’électroménager qui
produit des mixeurs, batteurs et couteaux électriques pourra
s’appuyer sur l’historique de la consommation de ses clients,
par exemple sur les deux années précédentes pour dégager une
« tendance globale » en hausse ou en baisse, voire en dégager
aussi des « saisonnalités »
La figure 9.3 illustre comment une tendance et des saisonnalités
peuvent se dégager.
180
Figure 9.3
Famille MIXEUR
450
400
350
300
Savoirs
250
dance
d e ten
200 droite
150
100
50
0
m ai
m ai
m ai
ju il
ju il
ju il
m a rs
m a rs
m a rs
sept
sept
sept
ja n v
ja n v
ja n v
nov
nov
nov
Il est clair que l’étude des commandes client des deux dernières
années montre nettement une tendance et des saisonnalités
marquées.
Savoir-faire
••Calcul de la tendance (Tt)
La droite des tendances s’obtient facilement à partir des
consommations des années n – 2 et n – 1, c’est la droite des
moindres carrés facilement calculable avec Excel.
Ici elle vaut : Tendance au mois Tt = 5t + 50, dont on peut voir les
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
181
9 • Organiser et piloter Planifier sa production
sa production Les documents clés (référentiels)…
Le dossier d’organisation de production…
Le tableau de compétence
Le calcul du TRS
Le tableau de bord du responsable de production
Famille mixeur
ANALYSE DE L'HISTORIQUE : Ref Année N-2 & N-1
calcul de la tendance et de la saisonnalité modèle constant (additif)
t Ct Tt Cs=Ct-Tt Cs moyen
1 M-24 sept 1 115 55 60 38
2 M-23 oct 2 93 60 33 6
3 M-22 nov 3 56 66 -10 – 33
N 4 M-21 dec 4 40 71 -31 – 55
5 M-20 janv 5 32 76 -44 – 69
- 6 M-19 fev 6 27 82 -55 – 77
7 M-18 mars 7 35 87 -53 – 68
2 8 M-17 avril 8 56 93 -37 – 53
9 M-16 mai 9 104 98 6 – 10
10 M-15 juin 10 184 103 81 49
11 M-14 juil 11 288 109 179 167
12 M-13 août 12 237 114 123 104
13 M-12 sept 13 136 119 17 38
14 M-11 oct 14 104 125 -21 6
15 M-10 nov 15 75 130 -55 – 33
N 16 M-9 dec 16 56 135 -79 – 55
17 M-8 janv 17 48 141 -93 – 69
- 18 M-7 fev 18 47 146 -100 – 77
19 M-6 mars 19 68 152 -84 – 68
1 20 M-5 avril 20 88 157 -69 – 53
21 M-4 mai 21 136 162 -26 – 10
22 M-3 juin 22 185 168 18 49
23 M-2 juil 23 328 173 155 167
24 M-1 août 24 264 178 85 104
Moyenne 117 Pt origine A 50
Écart type 85 Pente B 5
Variance 7266
Tt = 5t + 50
••Calcul de la prévision Cn
Puisqu’on connaît la tendance et les coefficients saisonniers, il est
tentant de prolonger cette tendance sur les douze mois suivants
de l’année n et d’appliquer le coefficient saisonnier, ici l’ajouter
puisque nous sommes dans un modèle additif.
Ceci donnerait pour le mois de septembre de l’année n (25e mois ;
n = 25) :
Production du mois de septembre à partir de la formule de la
tendance Cn = 5 ¥ n + 50 soit
182
C25 = 5 ¥ 25 + 50 =175.
Ce chiffre est à corriger du coefficient saisonnier, soit la prévision
P25 = 175 + 38 = 213.
Ceci risque de fausser légèrement la prévision car la droite des
moindres carrés n’affecte pas de poids supérieur aux valeurs les
plus récentes.
Il est donc conseillé de recalculer la tendance sur l’année n – 1
et d’utiliser celle-ci pour extrapoler les points sur l’année n, puis
Savoirs
d’appliquer les coefficients saisonniers.
Ici on obtient Tt (N – 1) = 6t + 89 donc C13 = 6 ¥ 13 + 89 = 167
donc P13 = 167 + 38 = 205, ce qui est sensiblement différent de
notre premier calcul !
Ceci donnerait pour l’ensemble de l’année n (tableau 9.6).
Savoir-faire
- 18 M-7 fev 6 47 125
19 M-6 mars 7 68 131
1 20 M-5 avril 8 88 137
21 M-4 mai 9 136 143
22 M-3 juin 10 185 149
23 M-2 juil 11 328 155
24 M-1 août 12 264 161
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origine
A
Pente 6
B
183
9 • Organiser et piloter Planifier sa production
sa production Les documents clés (référentiels)…
Le dossier d’organisation de production…
Le tableau de compétence
Le calcul du TRS
Le tableau de bord du responsable de production
Exemple (suite)
Notre société sous-traitante de produits d’électroménager a
trois clients principaux réalisant à eux seuls plus de 85 % de ses
ventes.
Les prévisions de ventes sont obtenues du client, non pas sur
chaque référence de produit (ici de mixeurs), mais par famille et
par mois.
La figure 9.4 montre comment obtenir une prévision par somme
des prévisions de ces différents clients.
400 Nexpool
350 Indelips
Rowenix
300
Cumul famille
250
200
150
100
50
sept oct nov déc janv févr mars avril mai juin juill août
184
✓✓ La méthode Beta.
Sans informations venues des clients, on peut néanmoins
demander aux commerciaux des différents secteurs les volumes
qu’ils estiment vendre pour chaque famille de produit du PIC.
Afin de lisser encore une fois ces informations, on demandera à
chacun de donner :
Une prévision dite « pessimiste » P, les ventes passées sans
Savoirs
nouveaux contacts commerciaux.
Une prévision « optimiste » O, qui ajoute aux ventes passées les
volumes vendus si tous les nouveaux contacts aboutissent.
La prévision « probable » R, en ajoutant uniquement les volumes
venant des contacts les plus favorables.
Si le phénomène peut se caractériser par une loi « normale » de
moyenne M. et d’écart-type S, il existe une relation démontrée
entre S, P et O, car il y a très peu de chance de se trouver à plus de
trois fois l’écart-type, de chaque côté de la moyenne, d’où (P – O)
= 6S ; S = (P – O) / 6.
Dans ce type de distribution, la moyenne M. se trouve au tiers
de l’intervalle entre la médiane (P + O) / 2 et la valeur la plus
probable R.
Savoir-faire
Soit M = R + ((P + O) / 2 – R) / 3 = (4R + P + O) / 6, que nous
choisirons comme la prévision pour le mois et le secteur commercial
considéré.
Une fois les prévisions établies pour les douze mois de l’année
suivante, on renseigne le PIC comme l’indique le tableau 9.7.
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185
Tableau 9.7 n Exemple de PIC prévisionnel
sa production
sept oct nov dec janv fev mars avril mai juin juil août
M-3 M-2 M-1 M M+1 M+2 M+3 M+4 M+5 M+6 M+7 M+8 M+9 M+10 M+11
Ventes prévisionnelles 190 335 258 205 179 146 129 122 119 134 156 204 270 393 337
Ventes réelles 185 328 264
Écart -2% -2% 2%
Stock disponible 115 35 35 35 35 35 35 35 35 35 35 35 35
Production prévisionnelle 125 179 146 129 122 119 134 156 204 270 393 337
Famille batteur PP40000 Stock sécurité = 20
sept oct nov dec janv fev mars avril mai juin juil août
186
M-3 M-2 M-1 M M+1 M+2 M+3 M+4 M+5 M+6 M+7 M+8 M+9 M+10 M+11
Ventes prévisionnelles 55 54 51 73 114 111 161 135 130 121 96 95 60 62 66
Ventes réelles 58 55 52
Le calcul du TRS
Écart 5% 2% 2%
Stock disponible 80 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20
Production prévisionnelle 13 114 111 161 135 130 121 96 95 60 62 66
Planifier sa production
sept oct nov dec janv fev mars avril mai juin juil août
M-3 M-2 M-1 M M+1 M+2 M+3 M+4 M+5 M+6 M+7 M+8 M+9 M+10 M+11
Ventes prévisionnelles 94 87 102 117 144 179 236 218 220 180 157 147 91 100 123
Ventes réelles 87 90 100
Les documents clés (référentiels)…
Savoirs
Capacité mensuelle Prévision de charges
maximale de l’usine en peinture résultant
peinture du PIC
Peinture
600
500
400 PB
300 Capa
200
PP
100
PA
Savoir-faire
0
Total
ai
il
ût
in
pt
nv
ril
s
v
oc
ju
no
de
ar
fe
ju
ao
se
av
ja
Répartition par
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famille de produit
Mixeurs : code PA ; Batteurs : code PP ; Couteaux : code PB ; Capacité maximum : Capa
187
9 • Organiser et piloter Planifier sa production
sa production Les documents clés (référentiels)…
Le dossier d’organisation de production…
Le tableau de compétence
Le calcul du TRS
Le tableau de bord du responsable de production
Équilibrage charges / capacités
•• Standardiser.
Moyen terme •• Embaucher CDD. •• Chômage technique.
(trimestre)
•• Utiliser la polyvalence. •• Formation.
•• Gains productivité. •• Groupe de résolution de problème.
188
Après ajustement, le PIC sera validé par l’ensemble des acteurs
concernés.
Plusieurs cas peuvent alors se produire : soit la somme des charges
issues de l’ensemble des produits à passer en peinture est inférieure à
la capacité de l’usine peinture, on parlera alors de sous-charge ; soit les
charges sont supérieures à la capacité, et on parlera de surcharge.
L’horizon de la sous-charge ou de la surcharge est très important,
Savoirs
on ne traitera pas de la même manière une surcharge ponctuelle et
une surcharge à long terme par exemple.
Comme le montre la figure 9.5, dès septembre, on sait qu’il y a
une surcharge au mois de décembre et une autre au mois de juillet
suivant. Si un lissage est imaginable à moyen terme, en anticipant
des productions en septembre, peu chargé, il est envisageable aussi
d’investir dans un cinquième robot de peinture puisque la tendance
à long terme semble être à la hausse.
Le tableau 9.9 montre les alternatives nombreuses dans les cas de
sous-charges ou surcharges à court, moyen et long terme.
Dans ce tableau, les deux choix d’investissements et de lissage
sont imaginables, le coût de l’amortissement annuel du robot sera à
comparer avec le coût de possession des produits dont la réalisation
Savoir-faire
a été anticipée.
Peinture
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
600 PB
500
Capa
400
300 PP
200
100 PA
0
Total
ai
il
ût
in
pt
c
t
ril
nv
v
oc
ju
no
de
ar
m
fe
ju
ao
av
se
ja
Mixeurs : code PA ; Batteurs : code PP ; Couteaux : code PB ; Capacité maximum : Capa
Savoir-être
189
9 • Organiser et piloter Planifier sa production
sa production Les documents clés (référentiels)…
Le dossier d’organisation de production…
Le tableau de compétence
Le calcul du TRS
Le tableau de bord du responsable de production
Peinture
700 PB
600
500 Capa
400
PP
300
200 PA
100
0 Total
ai
il
ût
in
pt
c
t
s
nv
ril
v
oc
ju
no
de
ar
fe
ju
ao
se
av
ja
Mixeurs : code PA ; Batteurs : code PP ; Couteaux : code PB ; Capacité maximum : Capa
190
En fonction des données commerciales, ventes exceptionnelles
d’une option ou d’une variante, effet de mode, promotion, évolution
de l’environnement certains ajustements peuvent s’avérer indispen
sables.
Le PDP devant comporter l’ensemble des articles indépendants,
les résultats obtenus après éclatement seront complétés des besoins
non traités pendant l’élaboration du PIC comme par exemple les
Savoirs
besoins SAV.
2) Règles d’éclatement des périodicités
Le passage d’une périodicité mensuelle pour le PIC à une périodicité
hebdomadaire pour le PDP nécessite de déterminer les règles de
répartition des besoins.
Cette répartition sera souvent dictée par le marché ou la relation
contractuelle avec le client :
✓✓ répartition linéaire.
✓✓ tout en première semaine.
✓✓ tout en dernière semaine.
✓✓ en pourcentage variable.
Cette répartition pourra être différente pour chaque famille de
Savoir-faire
produit.
Le tableau 9.9 montre comment passer du PIC au PDP en éclatant
les familles en références grâce à l’historique des consommations des
dernières années et en éclatant le mois en semaines.
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disponibles.
191
Tableau 9.9 n Processus de passage du PIC au PDP
DU PLANINDUS
DUPLAN TRIELETCOM
INDUSTRIEL ET RCIAL validé
MECOMMERCIAL validé HISTORIQUES SVENTE
HISTORIQUESDEDES S
VENTES
FAMILLE MIXEUR PA50000 FAMILLE MIXEUR
sa production
sept oct nov dec janv fev mars rouge vert blanc famille
M-3 M-2 M-1 M M+1 M+2 M+3 M+4 M+5 M+6
Rouge
PA51000 PA52000 PA53000 PA50000
Ventes prévisionnelles 190 335 258
Sept . 205 179 146 129 122 119 134 1 M-24 sept 45 29 41 115
Ventes réelles 185 328 264 2 M-23 oct 40 19 35 93
Ecart -2% -2% 2% 3 M-22 nov 29 8 19 56
Stock dispo : 115 66 66 96 40 35 36 71 4 M-21 dec 19 8 13 40
9 • Organiser et piloter
REGLES
REGLEDE GESTIONDES
SDEGESTION ARTICLE
DES S
ARTICLES 9 M-16 mai 45 24 35 104
Client Stock de sécurité Cycle de production Règle de répartition Taille de lot Stock dispo 10 M-15 juin 72 51 61 184
sur 24 mois
1/4 (Appro +Fab +Liv) S1 S2 S3 S4 11 M-14 juil 107 85 96 288
MIXEUR 35 4 semaines 1/4 1/4 1/4 1/4 115 12 M-13 août 85
mini 69 83 237
rouge PA51000 NEXPOOL 15 b stricte 55 13 M-12 sept 56 35 45 136
vert PA52000 10 40 30 14 M-11 oct 45 24 35 104
blanc PA53000 10 40 30 15 M-10 nov 35 16 24 75
16 M-9 dec 27 11 19 56
17 M-8 janv 24 8 16 48
18 M-7 fev 21 11 15 47
19 M-6 mars 27 19 23 68
192
De la demande 20 M-5 avril 37 21 29 88
21 M-4 mai 56 35 45 136
mensuelle … 22 M-3 juin 72 52 61 185
23 M-2 juil 120 93 115 328
24 M-1 août 99 77 88 264
Le calcul du TRS
AUPROGRAM
AU MEDIRECTE
PROGRAMME URDEPRODUCTION
DIRECTEUR proposé
DE PRODUCTION proposé
Le tableau de compétence
Productionprévisionnelle nette 20 20 20 20 15 15 15 15 15 15 15 15 15 15 15 15
Production réelle 21 19 19 20 15
Ecart 5% -5% -5% 0% 0 0 0
Le dossier d’organisation de production…
À la demande
Le tableau de bord du responsable de production
hebdomadaire !
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193
Production prévisionnelle nette 10 10 10 10 10 10 10 10 11 11 11 11 11 11 11 11
Production réelle 9 10 10 11
Écart -10% 0% 0% 10% 0 0 0
Mixeur blanc PA 530000 lot = 40 Stock sécurité = 10
M-1 sept oct nov
S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4
Ventes prévisionnelles 17 17 17 17 15 15 15 15 12 12 12 12
Stock disponible : 30 26 21 17 13 13 13 12 12 14 16 17 19
Production prévisionnelle brute (issue du PIC validé) 13 13 13 13 15 15 15 15 14 14 14 14
Production prévisionnelle nette 20 20 20 20 13 13 13 13 15 15 15 15 14 14 14 14
Production réelle 19 20 20 19
Écart -5% 0% 0% -5% 0 0 0
194
Figure 9.8 n Calcul de la quantité économique de lancement
de commande par la formule de Wilson
12 000
Savoirs
Euros
6 000
Cl Cp
4 000
2 000
0
0 20 40 60 80 100 120
Qt lancée
Savoir-faire
valeur de 120 _.
Si N est le nombre de lancements réalisés en une année, on peut
dire que N est égal au rapport entre la quantité annuelle Qa réalisée,
ici 618 mixeurs verts, et la quantité lancée Ql à chaque fois.
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195
Tableau 9.11 n Exemple de PDP loti
sa production
196
M-1 sept oct nov
S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4
Ventes prévisionnelles 13 13 13 13 12 12 12 12 9 9 9 9
Le calcul du TRS
Stock disponible : 30 17 44 30 17 46 34 23 51 42 32 23 54
Production prévisionnelle brute 10 10 10 10 11 11 11 11 11 11 11 11
Production prévisionnelle nette 10 10 10 10 40 40 40 40
Planifier sa production
Le tableau de compétence
Production réelle 9 10 10 11
Écart -10% 0% 0% 10% 0 36 32
Mixeur blanc PA 530000 lot = 40 Stock sécurité 10
M-1 sept oct nov
Les documents clés (référentiels)…
S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4
Ventes prévisionnelles 17 17 17 17 15 15 15 15 12 12 12 12
Stock disponible : 30 13 35 18 41 26 11 35 20 48 36 23 51
Le dossier d’organisation de production…
Savoirs
Qe = Racine ((2 ¥ C ¥ Qa) / (Ta ¥ Pu))
L’application numérique donne
Qe = Racine ((2 ¥ 120 ¥ 618) / (0,25 ¥ 366)) = 40
Ayant calculé la quantité économique de lancement, il faut lotir
le PDP, c’est-à-dire, pour le mixeur vert par exemple, lancer un de
lot de quarante au lieu de quatre lots de dix.
Une fois loti, le PDP doit être équilibré, exactement comme le
PIC en comparant, mais cette fois-ci sur une période plus courte (ici
trois mois), les charges et la capacité de l’usine peinture (figure 9.9).
Savoir-faire
Capacité hebdomadaire Charges totales
maximale de l’usine peinture résultant du PDP
Peinture
200
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150 Capa
PB
100
PP
PA
50
Total
0
sept oct nov
résultant du PDP
197
9 • Organiser et piloter Planifier sa production
sa production Les documents clés (référentiels)…
Le dossier d’organisation de production…
Le tableau de compétence
Le calcul du TRS
Le tableau de bord du responsable de production
198
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199
10 10 10 10 11 11 11 11 11 11 11 11
Production prévisionnelle nette 10 10 10 10 28 28 28 28 28
9 10 10 11
-10% 0% 0% 10% 16 28 12
Mixeur blanc PA 530000 lot = 40 → 28
M-1 sept oct nov
S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4 S1 S2 S3 S4
17 17 17 17 15 15 15 15 12 12 12 12
Stock disponible : 30 41 23 34 17 30 15 27 12 28 16 3 19
13 13 13 13 15 15 15 15 14 14 14 14
20 20 20 20 28 28 28 28 28 28
19 20 20 19
-5% 0% 0% -5% 4 0 0
Peinture
140
120
100
80 Capa
PB
60
PP
40
PA
20 Total
0
sept oct nov
200
Définir le plan de fabrication, utilisation du Gantt
Revenons à notre société sous-traitante de l’électroménager.
Exemple
Le PIC et le PDP ont été proposés, équilibrés et validés, il s’agit
maintenant de mettre les produits en fabrication pour la semaine
prochaine. Les données issues du PDP pour la première semaine
Savoirs
d’octobre sont de dix-huit mixeurs rouges, huit batteurs jaunes
et huit couteaux électriques bleus qui doivent donc être réalisés
en 40 heures, nous sommes dans une semaine ARTT haute, en
journée normale, dans trois usines : injection (deux lignes) ; pein-
ture (une seule ligne) ; montage (deux lignes). Les données tech-
niques sont les suivantes (tableau 9.13).
Savoir-faire
de série semaine
Ligne 1
Mixeur 1 2 4 4 18
Ligne 2
1 2 4 4 18
Ligne 1
Batteur 1 2
0 0 8
Ligne 2
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
1 2
Ligne 1
Couteau 1 2
0 0 8
Ligne 2
1 2
Corps
1 : peint 12 12 18
mixeur
2 en même
Accessoire
temps 0 0 18
mixeur Une seule
Corps ligne
2 1 6 6 8
batteur
Corps
2 1 0 0 8
couteau
Corps Ligne 1
Savoir-être
4 1
18
Ligne 2
4 1
mixeur
Ligne 1
4 1
18
Ligne 2
mixeur
4
201
1
couverture du stock en entrée
Corps Ligne 1 de 2 semaines environ
4 1
8
Ligne 2
4 1
batteur
Corps Ligne 1
4 1
8
Ligne 2
0 0 8
Ligne 2
1 2
Ligne 1
Couteau 1 2
0 0 8
Ligne 2
1 2
Corps Le tableau
ligne
2
de compétence
1 6 6 8
batteur Le calcul du TRS
Corps
couteau
Le tableau2 de bord 1 du responsable
0 de production
0 8
Corps Ligne 1
4 1
18
Ligne 2
4 1
mixeur
Ligne 1
4 1
18
Ligne 2
4 1
mixeur couverture du stock en entrée
Corps Ligne 1 de 2 semaines environ
4 1
8
Ligne 2
4 1
batteur
Corps Ligne 1
4 1
8
Ligne 2
4 1
couteau
Mixeur Ligne 1
1 1 1 1 1 1 1 1 1
Ligne 2
1 1 1 1 1 1 1 1 1
Batteur Ligne 1
1 1 1 1
Ligne 2
1 1 1 1
Couteau Ligne 1
1 1 1 1
Ligne 2
1 1 1 1
USINE PEINTURE
Corps
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
mixeur
Accessoire
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
mixeur Une seule
Corps ligne
203
1 1 1 1 1 1 1 1
batteur
Corps
1 1 1 1 1 1 1 1
couteau
USINE INJECTION
Corps Ligne 1
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Ligne 2
mixeur
Accessoire Ligne 1
Ligne 2
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
mixeur
Corps Ligne 1
1 1 1 1 1 1 1 1
Ligne 2
batteur
Corps Ligne 1
Ligne 2
1 1 1 1 1 1 1 1
couteau
heures 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40
USINE MONTAGE
Mixeur Ligne 1
1 1 1 1 1 1 1 1 1
Ligne 2
1 1 1 1 1 1 1 1 1
Batteur Ligne 1
1 1 1 1
Ligne 2
1 1 1 1
Couteau Ligne 1
1 1 1 1
Ligne 2
0 0 1 1 1 1
204
US INE P E INT URE
Corps
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
mixeur
Le calcul du TRS
Accessoire
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
mixeur Une seule
Corps ligne
1 0 1 1 1 1 1 1 1
batteur
Corps
1 0 1 1 1 1 1 1 1
couteau
Planifier sa production
Le tableau de compétence
Ligne 2
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
mixeur
Corps Ligne 1
Le dossier d’organisation de production…
1 1 1 1 1 1 1 1
Ligne 2
batteur
Corps Ligne 1
Le tableau de bord du responsable de production
Ligne 2
1 1 1 1 1 1 1 1
couteau
En conséquence, les deux autres usines – en amont l’injection,
beaucoup plus flexible et capacitaire avec ses deux lignes – devront
s’adapter au besoin du goulot peinture. De même, le montage,
pourtant plus près du client, avec deux lignes, devra lui aussi s’ali
gner en faisant fonctionner ses deux lignes selon une planification
« batteurs-couteaux-mixeurs », sauf les premières heures ou l’usine
écoulera son stock de « mixeurs rouges ».
Savoirs
Ce document va également servir à « suivre » de près la fabrication,
et à ajuster les fabrications. Il permet régulièrement de confronter les
états de production des trois usines. Le tableau 9.16 suivant montre un
ajustement dès le deuxième jour, suite à des aléas en peinture.
Une heure ayant été perdue en peinture, en heure 4, un corps
de batteur est manquant, il a fallu planifier un corps de batteur
supplémentaire en peinture en heure 11 et donc décaler toute la
planification en peinture. Une autre heure ayant de même été
perdue en heure 15, il a fallu replanifier un corps de couteau en
heure 22. La peinture livrant le montage toutes les deux heures, il a
donc été impossible de réaliser le premier couteau sur la deuxième ligne
de montage. Deux heures donc perdues pour le montage, les heures
16 et 17. Heureusement, la surcapacité du montage permet de plani
Savoir-faire
fier le couteau manquant en heures 24 et 25. Le décalage en pein
ture empêchera de reconstituer complètement le stock de mixeurs
en entrée du montage, mais le client, lui sera servi !
PRÉALABLE
Réunir les données « statiques »
gammes, nomenclatures, cycles,
capacités, ressources critiques,
Du Définir macro – gammes
et macro - nomenclatures
L De
O
N
la
G Consolider
ÉLABORER la prévision
P
LE R
T
É
E
PIC V
R
Fréquence Élaborer le PIC I
M 1re simulation
mensuelle (Plan Industriel et S
E pour Faisabilité I
Commercial)
O
N
Au
Fréquence
quotidienne
Analyse des
écarts
Source : Cegos
206
Cela implique l’obtention d’un consensus sur les compromis
à faire pour rendre conciliables les ressources de production, les
ressources financières, les objectifs commerciaux et les objectifs
stratégiques de l’entreprise. Le PIC/PDP est un « contrat » négocié
et non imposé dans un rapport de force.
Dès lors, il apparaît indispensable de constituer un dispositif à
plusieurs étages :
Savoirs
✓✓ Réunion PIC mensuelle : réactualisation du PIC en tenant compte
des réalités de production, de l’évolution du marché et des
commandes. Cette réactualisation sera établie sur un horizon
long terme glissant avec la participation des acteurs suivants ou
de leurs représentants :
• direction générale,
• commercial,
• financier,
• production,
• ordonnancement,
• achats.
✓✓ Réunion PDP hebdomadaire : mise à jour du PDP en fonction
des quantités réellement produite et mise en œuvre des actions
Savoir-faire
correctives en cas de dérives. Les participants seront :
• production,
• ordonnancement,
• commerciaux,
• achats.
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207
9 • Organiser et piloter Planifier sa production
sa production Les documents clés (référentiels)…
Le dossier d’organisation de production…
Le tableau de compétence
Le calcul du TRS
Le tableau de bord du responsable de production
Principes clés
208
Décrire un article
Les articles vont être décrits. Ce travail va consister à attribuer à
chaque article :
✓✓ un code ;
une désignation ;
un descriptif de l’article ;
éventuellement, des renseignements sur les conditions de stoc
Savoirs
kage.
La nomenclature, elle, va permettre de lister tous les composants
dont est constitué l’article. Cette nomenclature décompose en fait
le produit.
Les nomenclatures
La nomenclature de fabrication va donc partir du produit fini et
décrire les sous-éléments qui le composent de manière logique : du
plus général (produit fini) au particulier (pièce élémentaire).
On y ajoutera le nombre de pièces utilisées pour monter un sous-
ensemble.
La figure 9.12 montre un exemple de nomenclature.
Savoir-faire
Figure 9.12 n Nomenclature, du produit fini aux pièces
élémentaires
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Table Éco
432 725
x1 x4 x4 x 12
x 0,96 x1 x 4,2 x1 x1
x 0,96
Savoir-être
Aggloméré
302 006
209
9 • Organiser et piloter Planifier sa production
sa production Les documents clés (référentiels)…
Le dossier d’organisation de production…
Le tableau de compétence
Le calcul du TRS
Le tableau de bord du responsable de production
Principes clés
210
Les documents indispensables sur le poste de travail sont ceux qui
sont définis par les producteurs eux-mêmes comme « utiles chaque
jour ». Ils doivent être rédigés sous une forme standardisée facilitant
la formation et la polyvalence d’un poste de travail à l’autre.
Le dossier d’organisation de production est disponible sur chaque
poste de travail, écrit dans le langage de l’utilisateur, avec le juste
niveau d’information nécessaire à son travail.
Savoirs
Ce document est à la fois :
✓✓ une référence, car il décrit les conditions de volume, d’organisa
tion de logistique d’environnement et de méthodes sur lesquelles
ajuster sa production ;
✓✓ un guide, car quelque soit l’expérience de l’utilisateur, débutant
ou confirmé, il y trouvera quoi faire et avec qui, notamment dans
toutes les situations d’interface, trop souvent laissées à la seule
appréciation du titulaire du poste ;
✓✓ un résultat, car la performance obtenue sera le résultat de l’appli
cation de toutes les recommandations du DOP ;
✓✓ un script, ce n’est pas une photographie à un moment donné de
ce qui se passe en production mais le vrai scénario voulu par
l’ensemble des acteurs à « jouer » chaque jour par la production ;
Savoir-faire
✓✓ un contrat, signé par tous, somme du travail commun, qui engage
la production, les méthodes, la maintenance et la qualité ;
✓✓ un consensus, car les intérêts de chacun doivent être ajustés à l’in
térêt commun, ou l’on peut sacrifier un intérêt local au profit du
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résultat global ;
✓✓ un format, car sa structure, identique quel que soit le poste de travail,
permet de retrouver les mêmes informations au même endroit.
En résumé
Le dossier d’organisation de production aide à mettre en
place et à maintenir dans le temps les conditions d’obtention
des résultats QCDS. En cela, il est le support écrit de la
production équilibrée©.
Savoir-être
211
9 • Organiser et piloter Planifier sa production
sa production Les documents clés (référentiels)…
Le dossier d’organisation de production…
Le tableau de compétence
Le calcul du TRS
Le tableau de bord du responsable de production
Une référence
Un format Un guide
DOP
Un résultat
Un consensus
Quoi
Quoi ?? Le juste
Qui
Qui fait Un
fait contrat
quoi
quoi ?? nécessaire
Combien
Combien et et quand
quand ?? 0. INTRODUCTION
0.1. Sommaire
Avec
Avec quoi
Société : ABCD
quoiLeet où
où ?? doit être SIGNE par tous
etD.O.P
0.2. Liste de diffusion
0.3. Gestion du DOP
Comment
Comment ??
1. PRODUIT
1.1. Objet et domaine d'application
1.2. Documents associés
1.3. Glossaire
1.4. Niveau d'application
Dossier d’ ACTIVITE
XXXXXXX
Organisation de la 2. ORGANISATION
2.1. Organisation, fonctions et responsabilités
Production
2.2. Horaires et Allocations
2.3. Sécurité
2.4. Indicateurs et Communication
2.5. Procédures de traitement des anomalies
Secteur : AAAAA
C'est un contrat
3. LOGISTIQUE
3.1. Planification
3.2. Approvisionnement des composants
6. AUTO EVALUATION 3
Implémentation 4
212
On retrouvera systématiquement un chapitre Introduction permet
tant d’intégrer le DOP dans le système qualité et plus globalement le
système qualité-santé-sécurité-environnement, un chapitre Produit
répondant à la question « De quoi s’agit-il ? Quelles sont les spéci
fications cibles ? », un chapitre Organisation répondant à « Qui fait
quoi ? », un chapitre Logistique répondant à « Combien et quand ? »,
un chapitre Environnement de travail répondant à « Avec quoi
Savoirs
et où ? », enfin un chapitre Méthodes répondant bien sûr à la ques
tion « Comment ? ». Dans cette dernière partie, on inclut les modes
opératoires expliquant les bonnes pratiques à appliquer au regard des
risques qualité-santé-sécurité-environnement du poste de travail.
Tableau
ENTREPRISE Mode opératoire Version 3
Poste montage
Rédigé par : M. Florentin Le 23 mars 2014
Approuvée par : M. Sergio Le 25 mars 2014
Modification à l’origine de la version 3 : Ajout des consignes environnementales
1. Démarrage de l’opération
Vérifier les références des plans, appeler le responsable si nécessaire.
Vérifier les composants, leurs références et leur état (pastille verte), appeler le
Savoir-faire
responsable si nécessaire.
Vérifier l’état d’étalonnage de la balance.
2. En cours de montage
Respecter les consignes de montage.
Utiliser le gabarit pour éviter les erreurs de positionnement.
Le vissage se fait à l’aide de la clé dynanométrique.
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213
9 • Organiser et piloter Planifier sa production
sa production Les documents clés (référentiels)…
Le dossier d’organisation de production…
Le tableau de compétence
Le calcul du TRS
Le tableau de bord du responsable de production
CC Le tableau de compétence
Principes clés
Méthodologie
1. Établir par domaine (électricité, automatisme, etc.) et pour chaque niveau de
maintenance les connaissances nécessaires à la bonne exécution des tâch-
es.
Plus que des connaissances scolaires, on recherchera des éléments de savoir,
savoir-faire et savoir être qui tiendront compte des expériences acquises.
Ces éléments pourront être adaptés aux caractéristiques de chaque poste et
à leurs évolutions
2. Évaluer le niveau de connaissance de chaque opérateur, reconstituer son his
torique de formation et préciser ses attentes :
• Niveau 1 : connaît l’opération.
• Niveau 2 : sait faire s’il est encadré.
• Niveau 3 : peut faire seul et assume les critères QCDSE.
• Niveau 4 : sait former les autres.
3. Comparer le niveau de compétence des opérateurs à celui qui est nécessaire
pour atteindre le niveau de maintenance que l’on souhaite déléguer aux opé
rateurs.
4. Définir les besoins de formation qui en résultent pour chaque opérateur.
5. Constituer et planifier ces actions de formation après avoir identifié les forma
teurs potentiels internes.
214
Tableau 9.17 n Exemple de tableau des compétences
Synthèse des Atelier : Équipe :
besoins de formation responsable : date :
Savoirs
nom Actuel Objectif Actuel Objectif Actuel Objectif Actuel Objectif Actuel Objectif Actuel Objectif Actuel Objectif Actuel Objectif Actuel Objectif Actuel Objectif Actuel Objectif
DUPONT 2 4 3 4 25 40
DURANT 1 2 3 4 20 36
MARTIN 2 4 3 4 25 40
X 2 4 3 4 22 35
Y 3 4 3 4 25 40
Z 2 4 2 4 30 45
Actuel 12 17 147
Savoir-faire
Objectif 22 24 236
1 → 1 à 2
Besoin à la
5 → 2 à 4
FORMATION
6 → 3 à 4
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son activité.
215
9 • Organiser et piloter Planifier sa production
sa production Les documents clés (référentiels)…
Le dossier d’organisation de production…
Le tableau de compétence
Le calcul du TRS
Le tableau de bord du responsable de production
CC Le calcul du TRS
Principes clés
Savoirs
Exemple de mesure de TRS
Activité d’embouteillage
Un carrousel d’embouteillage de bières fonctionne à une cadence
standard de 200 bouteilles par minute.
Les résultats de la production du jour sont :
––temps d’ouverture : 8 heures ;
––pause : 0,5 heure ;
––arrêt nettoyage fin de journée : 0,25 heure ;
––arrêt rupture de capsule : 0,25 heure ;
––arrêt bouteille coincée : 0,25 heure ;
––quantité produite : 80 000 ;
––défectueux : 500.
Savoir-faire
La première chose à faire est de séparer les arrêts
« programmés » des aléas.
Ici, la pause et l’arrêt nettoyage sont tous deux « programmés ».
0,25 heure pour
bouteille coincée
217
9 • Organiser et piloter Planifier sa production
sa production Les documents clés (référentiels)…
Le dossier d’organisation de production…
Le tableau de compétence
Le calcul du TRS
Le tableau de bord du responsable de production
Temps 500
utile : TUE bouteilles
= 6,63 heures rebutées/
200 ¥ 60 =
0,042h
perdues
Temps d’ouverture TO 8h
Temps requis (-temps d’arrêts programmés TR 7,25 h
Temps de fonctionnement (- aléas) TF 6,75 h
Temps net TN 6,67 h
Temps utile TU 6,63 h
Nous pouvons remarquer que TRS = Do ¥ Tp ¥ Tq, ce qui en fait un indicateur « intelligent »
en effet, rien ne sert d’accélérer le carrousel si c’est pour faire plus de défectueux, et ralentir
le carrousel pour une meilleure qualité conduirait à diminuer le taux de performance.
Par ailleurs, seulement 1,3 % de perte de rendement est due à la perte de performance par
rapport au fonctionnement nominal du carrousel, 16,7 % due à la perte de disponibilité et
0,6 % à la non-qualité.
Dans cet exemple, la moitié de la perte de disponibilité est due à l’organisation où le non-
remplacement de l’opérateur pendant sa pause conduit à arrêter le carrousel.
218
Tableau 9.20
Actions (liste non exhaustive)
Taux de performance •• Auto maintenance.
•• SMED.
•• Mesure anti-pannes.
•• Maintenance préventive.
•• Poka-yoké (détrompeur).
•• …
Savoirs
Taux de disponibilité •• Ergonomie.
•• Simplification du travail.
•• Formation.
Tableau 9.21
Savoir-faire
Avant Après
Process continu 80 % 90 % à 98 %
Principes clés
219
9 • Organiser et piloter Planifier sa production
sa production Les documents clés (référentiels)…
Le dossier d’organisation de production…
Le tableau de compétence
Le calcul du TRS
Le tableau de bord du responsable…
220
Le principe de respect de l’individu. Balayer l’atelier.
Le principe de la primauté de la Ne pas faire passer le productivisme
qualité. d’abord.
La Charte, le projet d’entreprise. Afficher un planning d’entretien respecté.
Savoirs
production. On distinguera :
✓✓ le tableau de bord de production reporting adressé au direc
teur : il regroupe les indicateurs synthétiques de performance
QCDS.
☞☞Chapitre 4
Savoir-faire
Comment afficher les résultats ?
Figure 9.13 n Automaintenance et son impact sur l’évolution globale
des pannes
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Savoir-être
221
9 • Organiser et piloter Planifier sa production
sa production Les documents clés (référentiels)…
Le dossier d’organisation de production…
Le tableau de compétence
Le calcul du TRS
Le tableau de bord du responsable…
222
Figure 9.15 n La satisfaction du client
Bonne : Qualité
Bon : Délai
Bonne
Bonne::Quantité
Qualité
Nb de Commande livrée Bon : Délai
Taux de satisfaction =
Nbre de Commande total Bonne : Quantité
Nb de Commande livrée
Taux de satisfaction =
Nbre de Commande total
Savoirs
Figure 9.16
Nbn La satisfaction du client
RETARD Nb RETOUR Nb dʼERREUR de QUANTITÉ
Savoir-faire
Kanban Cartes de contrôle Formation
Les cartes de contrôle mise
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Savoir-être
223
9 • Organiser et piloter Planifier sa production
sa production Les documents clés (référentiels)…
Le dossier d’organisation de production…
Le tableau de compétence
Le calcul du TRS
Le tableau de bord du responsable…
Figure 9.17 n Répartition de la non-satisfaction
(depuis la semaine1)
Quantité
Retour Retard
224
Savoirs
Chapitre 10
Respecter et réduire
ses délais
Savoir-faire
Les questions auxquelles répond ce chapitre
◆◆ Comment étudier ses flux en repérant les zones sans valeur
ajoutée pour améliorer les délais (value stream mapping) ?
◆◆ Comment identifier les goulots d’étranglement et les maîtriser
pour respecter les délais ?
◆◆ Comment le Smed et le Recor conduisent-ils à optimiser les
délais (fluidité et réactivité) ?
◆◆ Comment mesurer les temps de production, pour fiabiliser
les délais ?
Savoir-être
225
10 • Respecter et réduire ses Étudier les flux et repérer les zones…
délais Identifier les goulots d’étranglements
Comment le Smed et le Recor conduisent…
Mesurer et fiabiliser les temps
Principes clés
226
Suite à cette analyse, il est élaboré un plan d’actions court et
moyen termes pour réduire/éliminer les non-valeurs ajoutées et créer
les conditions d’une organisation au plus juste (Lean).
Le VSM est une méthode simple, participative et très efficace.
Elle comporte quatre étapes.
Savoirs
opérations
Il s’agit de décrire l’état actuel :
✓✓ définir le périmètre de l’étude (quel produit ? pour quels clients ?)
et le groupe de travail (concerné – disponible – habilité) ;
✓✓ faire la liste des opérations dans le sens du processus (début – fin)
en fonction du périmètre préalable défini ;
✓✓ pour chaque opération, définir le type (opération à valeur ajou
tée1, transport, attente/stock, contrôle), la durée, (distance), et le
quoi/qui/ou/quand/comment ;
✓✓ faire le bilan complet par type.
Il convient dans cette phase de :
✓✓ observer : aller sur le terrain, voir et comprendre les enchaîne
Savoir-faire
ments de tâches ;
✓✓ décrire : documenter ce qui est et non pas ce que les procédures
disent comment cela devrait être ;
✓✓ mesurer : rendre objectives les observations et descriptions ;
✓✓ représenter l’état actuel : synthétiser pour communiquer simple
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1. Une opération à valeur ajoutée (VA) est une action ajoutant une (ou plusieurs)
Savoir-être
227
10 • Respecter et réduire ses Étudier les flux et repérer les zones…
délais Identifier les goulots d’étranglements
Comment le Smed et le Recor conduisent…
Mesurer et fiabiliser les temps
Figure 10.1
Processus
sélectionné
Tâche
n° …
Nécessaire Non
nécessaire
228
Dans un processus de fabrication, différentes étapes types sont
repérées, seules celles de production « pures » sont à valeur ajoutée.
Figure 10.2
Opération
10 % valeur ajoutée
Savoirs
Transport
Manutention
Contrôle
90 % non
valeur ajoutée
Attente ou retard
Savoir-faire
Stockage
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229
10 • Respecter et réduire ses Étudier les flux et repérer les zones…
délais Identifier les goulots d’étranglements
Comment le Smed et le Recor conduisent…
Mesurer et fiabiliser les temps
Tableau 10.1
230
À noter l’intérêt de travailler en groupe avec un outil et se
convaincre mutuellement du bien-fondé du plan d’action (ici action
sur les attentes…).
Figure 10.3
Savoirs
90 %
80 %
70 %
60 %
50 %
40 %
30 %
20 %
10 %
0%
Opération Déplacement Attente Contrôle
Savoir-faire
Au vu de la figure 10.3, il semble plus qu’évident qu’un travail
sur les temps d’attentes est nécessaire et souhaitable.
2. Démarche d’analyse : le calcul de l'indice de tension
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231
10 • Respecter et réduire ses Étudier les flux et repérer les zones…
délais Identifier les goulots d’étranglements
Comment le Smed et le Recor conduisent…
Mesurer et fiabiliser les temps
Figure 10.4
Gains Chasser les derniers gains est
déraisonnablement coûteux
3
2
Investissements
1 2 3
Source : Cegos
232
Tableau 10.2
Où Au magasin
Savoirs
Comment Sur une étagère
Qui
Où Magasin central
Où Atelier
Savoir-faire
Quand 2 jours de couverture
233
10 • Respecter et réduire ses Étudier les flux et repérer les zones…
délais Identifier les goulots d’étranglements
Comment le Smed et le Recor conduisent…
Mesurer et fiabiliser les temps
Actions
Priorité
Comment mesurer
les progrès ?
Quand l’action
est-elle à finir ?
234
CC Identifier les goulots d’étranglements
Principes clés
•• Une ressource goulot est une ressource dont la capacité est sur
une période donnée inférieure ou égale à la charge occasionnée
par le mix produit du moment : on parle alors de situation de
Savoirs
surcharge.
•• Une ressource non goulot est une ressource dont la capacité
est sur une période donnée, supérieure ou égale à la charge
occasionnée par le mix produit du moment. (mix produit :
répartition en volume des produits vendus par l’entreprise) ; on
parle alors de sous-charge.
Savoir-faire
goulots d’étranglement. Du point de vue économique, la TOC est
basée sur le fait qu’il ne suffit plus de créer de la valeur, il faut que
cette valeur sorte au plus vite de l’usine (throughput).
La TOC a été inventée et popularisée par Eliahu Goldratt dans
les années 1970, notamment grâce au livre Le But, sorte de « roman
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Tableau 10.4
Machine goulot
CA réalisé 14 256 k
Appro 1 711 12 %
VA 12 545
Heures
semaine 38
Heures
annuelle 1 900 50 semaines
Taux Horaire
Réaliste 6 603 /heure
Perte pour
1 mn d’arrêt
du goulot 110 /minute !
236
La théorie de la TOC (theory of constraints) développée par
Eliahu Goldratt a amené les entreprises à développer des méthodes
pour se concentrer sur la maîtrise des goulots et plus globalement
des outils pour travailler sur la synchronisation de la production en
fonction de ces goulots (méthode OPT initiée aussi par Goldratt et
méthode du takt time utilisée dans la philosophie Toyota Produc
tion System).
Savoirs
Comment maîtriser un poste goulot en dix points
Un poste goulot est un poste dont la capacité est inférieure ou égale
à la demande, pendant une période donnée, c’est une situation de
surcharge.
La maîtrise du goulot est indispensable car elle assure un niveau
minimum de stock et d’en cours et participe à la fluidification des
processus, garantissant ainsi le respect du délai annoncé au client.
Cette maîtrise est réalisable par l’utilisation d’outils et de
méthodes variés :
1. Appliquer le Smed pour assurer rapidement les changements de
série.
Savoir-faire
☞☞Voir plus loin dans ce chapitre
sur la machine.
237
10 • Respecter et réduire ses Étudier les flux et repérer les zones…
délais Identifier les goulots d’étranglements
Comment le Smed et le Recor conduisent…
Mesurer et fiabiliser les temps
Savoirs
Au lieu de réaliser un équilibrage des charges et capacités complexe
sur l’ensemble des moyens et pousser vers l’aval un volume de
production qui va soit saturer les goulots soit mettre en attente les
non goulots, l’équilibrage des charges est juste réalisé sur la machine
goulot et c’est ce volume de production qui est envoyé à l’entrée du
processus.
Savoir-faire
au takt time est donc se synchroniser parfaitement avec le besoin
client.
Dans cette méthode, les postes de travail seront aménagés, éven
tuellement dupliqués pour assurer la réponse au besoin du client.
Implicitement, on construit l’unité de production de manière à
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
239
10 • Respecter et réduire ses Étudier les flux et repérer les zones…
délais Identifier les goulots d’étranglements
Comment le Smed et le Recor conduisent…
Mesurer et fiabiliser les temps
Figure 10.5
D X X X X X
E X X X X X
X X X X X Famille FG
F
G X X X X X
240
Figure 10.6
Équilibrage au Takt Time, produit B
70
Série1
60 Takt time
60
50
Savoirs
40
36
32
30
23,36 23,36 23,36 23,36 23,36 23,36 23,36
20 18
13
10
0
Test Opération 1 Opération 2 Contrôle Contrôle 2 Assemblage Assemblage
final 1 final 2
Figure 10.7
Équilibrage au Takt Time, produit B
70
Savoir-faire
Série1
Takt time
60
50
40
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30
23,5 23,5 22,5 22,5
23,36 23,36 23,36 23,36 23,36 23,36 23,36
20
18 18 18
10
0
Test Opération 1 Opération 2 Contrôle Contrôle 2 Assemblage Assemblage
final 1 final 2
241
10 • Respecter et réduire ses Étudier les flux et repérer les zones…
délais Identifier les goulots d’étranglements
Comment le Smed et le Recor conduisent…
Mesurer et fiabiliser les temps
Principes clés
242
Le Smed, pourquoi ?
Dans le cas d’une machine goulot, le gain sur le temps de change
ment va être utilisé pour produire plus donc augmenter la capacité de
la machine.
Dans le cas d’un non-goulot on va plutôt rechercher la flexibi
lité. en réduisant le temps de changement on réussit à faire plus de
séries dans un même délai. Ce qui revient à réduire le délai de mise
Savoirs
à disposition de chaque référence.
Tableau 10.5
Temps de changement
AVANT de production
Temps à valeur ajoutée
Savoir-faire
production production
Tableau 10.6
Exemple de calcul d'objectif SMED, centrale à béton
Fonctionnement en 3 × 8
244
✓✓ Étape 2 : séparer les activités internes I des activités externes E
(une activité interne doit être faite machine arrêtée, une acti
vité externe peut être faite machine en marche), puis réaliser le
maximum d’opérations externes pendant la série précédente.
Tableau 10.7
Savoirs
Le changement de production est étudié et les opérations
sont scindées en opération internes et externes
Production Production
Changement de production
série n – 1 série n
Les opérations externes sont regroupées et exécutées en temps masqué pendant la production précédente
Production
Production série n – 1 Changement de production
série n
Savoir-faire
Tableau 10.8
Les opérations internes sont étudiées
pour les convertir en externes
Temps
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245
10 • Respecter et réduire ses Étudier les flux et repérer les zones…
délais Identifier les goulots d’étranglements
Comment le Smed et le Recor conduisent…
Mesurer et fiabiliser les temps
Tableau 10.9
Les opérations internes sont étudiées pour les réduire
Temps
Temps Temps Temps interne Temps Temps
AVANT externe externe externe converti en interne interne
externe
Changement de Production
Production série n – 1
production série n
Temps Temps
Temps Temps Temps interne
APRÈS interne
externe externe externe converti en réduit
externe
Change-
Production série n – 1 ment de Production série n
production
Tableau 10.10
Les opérations externes sont étudiées pour les réduire
Temps Temps
Temps Temps Temps interne
APRÈS interne
externe externe externe converti en réduit
externe
Change-
Production série n – 1 ment de Production série n
production
Les opérations internes réduite réduisent encore le temps de changement de production
Temps
APRÈS Temps externe reduit interne
réduit
Change-
Production série n – 1 ment de Production série n
production
246
Tableau 10.11
Les opérations internes sont étudiées pour les réaliser en parallèle
Temps interne
APRÈS Temps externe réduit
réduit
Changement
Production série n – 1 de production Production série n
Les opérations internes réalisées en parallèle réduisent encore le temps de changement de production
Savoirs
Temps
APRÈS Temps externe réduit
internes
réalisés
en //
Change-
Production série n – 1 ment de Production série n
produc-
tion
Savoir-faire
Production Productio n
Changement de production
série n – 1 série n
Après le SMED
Temps
APRÈS Temps externe réduit
internes
réalisés
en //
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Change-
ment de
Production série n – 1 Production série n
produc-
tion
247
10 • Respecter et réduire ses Étudier les flux et repérer les zones…
délais Identifier les goulots d’étranglements
Comment le Smed et le Recor conduisent…
Mesurer et fiabiliser les temps
Figure 10.8 n Exemple de la Noria
Dispositif de vidage
Courant
Rivière
248
nence l’obligation de boire l’eau qui arrive dans la conduite d’arrivée
d’eau ! Il vous faudra certainement la stocker ! Combien de temps
restera-t-elle aussi fraîche et limpide que celle de la rivière ?
Le Recor est une boucle, mais elle tourne dans l’autre sens. C’est
la consommation d’eau qui ici déclencherait le recomplètement
d’une citerne par exemple !
Le Recor utilise des étiquettes qui transitent en boucle entre
Savoirs
client et producteur. Le client, dès qu’il a utilisé la première pièce
d’un container, détache une étiquette du container et la met dans
une boîte aux lettres d’où elle sera acheminée vers le producteur.
La réception de cette carte constitue un ordre de fabrication pour le
producteur.
Figure 10.9
Savoir-faire
Cette étiquette fournit les informations suivantes : référence du
produit, quantité à produire (500), nombre total dans la boucle
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(2).
Exemple
Soit un opérateur qui réalise des opérations de fraisage sur des
supports, à destination de l’atelier d’assemblage. Son contrat est
que ses clients internes ne tombent pas en rupture. Mais :
••Comment l’opérateur sait-il que ses clients ont consommé ?
••Comment sait-il combien de « reprise de fraisage » ont été
consommées ?
Savoir-être
249
10 • Respecter et réduire ses Étudier les flux et repérer les zones…
délais Identifier les goulots d’étranglements
Comment le Smed et le Recor conduisent…
Mesurer et fiabiliser les temps
250
Calcul des zones RECOR
Soit les données suivantes :
TRMINI est le Temps de Re complètement, pour re-fabriquer
1 container, TRMAXI est le Temps de Re complètement, pour
re-fabriquer un lot de containers.
TRMAXI et TRMINI sont définis par les services méthodes et
logistique. (le lot est le lot économique voir chapitre 9).
Savoirs
CMJ est la Consommation Moyenne Journalière qui est définie
par les services Programme et Ordonnancement.
CT est la CapaciTé d’un container, définie par la maîtrise atelier
et les opérateurs.
Le nombre d’étiquettes (donc de containers) dans la zone rouge,
au dessus de la ligne rouge, est donné par la formule :
Nombre d’étiquettes dans la Zone Rouge
= CMJ ¥ TRMINI / CT
Le nombre d’étiquettes (donc de containers) dans la zone verte,
au dessous de ligne rouge est donnée par la formule :
Nombre d’étiquettes dans la Zone Verte
Savoir-faire
= CMJ ¥ TRMAXI / CT
Exemple
Pour la référence Ly22, on dispose des données suivantes : CMJ =
3 / jour ; TRMINI = 4 jours ; TRMAXI = 8 jours ; CT =10 produits. On
obtient alors :
Nombre d’étiquettes dans la Zone Rouge = CMJ x TRMINI / CT
= 3*4/10 soit 2 étiquettes et
Savoir-être
251
10 • Respecter et réduire ses Étudier les flux et repérer les zones…
délais Identifier les goulots d’étranglements
Comment le Smed et le Recor conduisent…
Mesurer et fiabiliser les temps
252
Figure 10.10 n Tableau RECOR, pour les références Ly22 et Db22
Références
Ly22 Db22
En cours de 5Db22
5Db22
5Db22
5Db22
5Db22
Les étiquettes
fabrication sur les containers
pleins repartent
chez le client
Savoirs
5Db22
10Ly22
10Ly22 5Db22
Zone verte Étiquette sur son
emplacement
5Db22
10Ly22
Savoir-faire
Les étiquettes et
5Db22 les containers vides
reviennent de chez
le client
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253
délais
MAGASIN :
• Surveiller les boites aux lettres
UTILISATEUR :
• Faire revenir les étiquettes +
• Je mets les étiquettes dans les boites
bacs chez le producteur, en respectant
aux lettres quand le bac est vide
le temps prévu
• Je mets le bac en zone dʼenlèvement, à temps
• Empiler les étiquettes par le bas
• Je me pose des questions, jʼalerte
du tableau
254
si les boites ne reviennent pas,
• Faire au moins plusieurs
je surveille que la boucle tourne bien GÉNÉRAL : passages par jour
• Je respecte les emplacements un contenant affecté • Faire régulièrement lʼinventaire
à un RECOR est et doit rester des bacs et des étiquettes
exclusivement
affecté à CE RECOR
PRODUCTEUR :
• Je ne produis que si étiquette présente
• Je produis la bonne quantité,
Mesurer et fiabiliser les temps
Savoirs
Pour réussir la mise en œuvre du Recor, de nombreuses entre
prises construisent et affichent des chartes Recor qui clarifient les
responsabilités des acteurs.
Savoir-faire
CC Mesurer et fiabiliser les temps
Principes clés
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255
10 • Respecter et réduire ses Étudier les flux et repérer les zones…
délais Identifier les goulots d’étranglements
Comment le Smed et le Recor conduisent…
Mesurer et fiabiliser les temps
256
Comparatif des méthodes
On peut comparer ces méthodes en fonction de trois critères ; la
précision, la rapidité de la mesure et le résultat obtenu (c’est-à-dire
que l’on peut mesurer uniquement un résultat, un temps ou alors
obtenir les résultats et les conditions d’obtention de ce résultat au
sein d’un processus).
Savoirs
☞☞Tableau 10.13
Savoir-faire
standard se trouvant dans la colonne de droite ! Ce temps s’exprime
en 10 000e d’heure.
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Savoir-être
257
Tableau 10.13
délais
instantanées
258
Chronométrage Présent ±5% Lente Précision Opérateur expérimenté Temps et
(> 30 mesures) Jugement allure difficile processus
Temps MTM1 sans ±5% 400 h / 1h Précision, analyse Très lent et formation très Temps et
prédéterminés existant et simulation lourde processus
MTM2 sans ±5% 150 h / 1h Précision, analyse Très lent et formation très Temps et
existant et simulation lourde processus
MTM3 sans ±5% 50 h / 1h Précision, analyse Très lent et formation très Temps et
Mesurer et fiabiliser les temps
Work Factor R sans ±5% 400 h / 1h Précision, analyse Très lent et formation très Temps et
existant et simulation lourde processus
Comment le Smed et le Recor conduisent…
Most - basic R sans ±5% environ Simplicité, précision Orienté processus Temps et
existant 3 h / 1h et rapidité processus
Tableau 10.14
Savoirs
5. 3 pas. 1. Posé libre.
S : Saisir 3.
1. Simple. 5. Ajusté.
2. Petit ou plat.
3. Emmêlé.
Savoir-faire
Ainsi la séquence d’opération élémentaire suivante… :
••se déplacer vers la palette se trouvant sur le sol à trois pas
(nécessite de se pencher et de se relever) ;
••saisir la pièce suivante à contrôler (saisie facile et pièce légère) ;
••revenir vers la machine en faisant cinq pas ;
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259
10 • Respecter et réduire ses Étudier les flux et repérer les zones…
délais Identifier les goulots d’étranglements
Comment le Smed et le Recor conduisent…
Mesurer et fiabiliser les temps
260
Savoirs
Chapitre 11
Maîtriser la qualité
des produits
Savoir-faire
Les questions auxquelles répond ce chapitre
◆◆ Comment trouver le bon équilibre entre contrôle et
prévention ? productivité et qualité ?
◆◆ Quelle méthode appliquer pour anticiper l’apparition de
défectueux ?
◆◆ Comment établir un plan de surveillance ?
◆◆ De quelle manière implanter l’auto contrôle en production ?
◆◆ Quels sont les réflexes à acquérir en cas de dérive ?
Savoir-être
261
11 • Maîtriser la qualité Le bon équilibre prévention-contrôle…
des produits Le plan de surveillance
L’autocontrôle
Repérer les dérives du processus SPC…
Faire du contrôle un outil de progrès
Principes clés
262
À l’origine, destinée aux processus en conception, cette méthode
peut être aussi utilisée pour rendre du recul sur des processus exis
tants.
Savoirs
être totalement performante se fera en groupe avec le personnel de
production (notamment les opérateurs), les méthodes, la qualité, le
SAV. Car il s’agit d’utiliser les expériences de chacun, d’exploiter
l’ensemble des données disponibles, de rechercher ensemble des
solutions techniques, de s’assurer de l’appropriation des solutions
décidées par les acteurs.
Les préalables seront d’avoir décrit le processus et surtout d’avoir
formalisé pour chaque étape du processus les caractéristiques qualité
attendues du produit.
De même, avant démarrage de l’analyse, le groupe doit
connaître :
✓✓ les fonctions du produit fabriqué et ses contraintes (à quoi
Savoir-faire
sert‑il ?..) ;
✓✓ son environnement (où est-il monté ? avec quel organe ?..) ;
✓✓ les exigences de fabrication et de montage ;
✓✓ la décomposition du processus (diagramme flux : comment est
prévue la réalisation du produit ?) ;
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263
11 • Maîtriser la qualité Le bon équilibre prévention-contrôle…
des produits Le plan de surveillance
L’autocontrôle
Repérer les dérives du processus SPC…
Faire du contrôle un outil de progrès
La gravité (G)
Il s’agit de coter la conséquence exprimée précédemment. Selon les
cas, on peut choisir de coter de 1 à 10 :
✓✓ 10 quand il y a une conséquence extrêmement grave pour le
client (il ne pourra pas utiliser le produit, on risque de perdre
le client ou il y aura des risques pour lui, ou encore c’est une
non-conformité réglementaire).
264
✓✓ 7-8 : c’est grave - fort mécontentement du client.
✓✓ 4-5 : la conséquence est moyenne.
✓✓ 1-2 : la conséquence est très minime.
L’occurrence (O)
On étudie ici la probabilité d’apparition de la non-conformité compte
tenu des causes possibles identifiées. Cette évaluation se fait aussi de
Savoirs
1 à 10. Si le processus est déjà en fonctionnement on tient compte de
la fréquence d’apparition déjà constatée, sinon on l’estime.
✓✓ 10 : la défaillance apparaît chaque jour.
✓✓ 7-8 : la défaillance apparaît chaque semaine. La probabilité est
forte. Nous sommes sûrs que la défaillance pourrait intervenir
fréquemment.
✓✓ 4-5 : la défaillance est rare (1 fois par mois), le risque est réel mais
faible.
✓✓ 1-2 : la défaillance est très rare (1 fois par trimestre), le risque est
pratiquement nul.
La détection (D)
Savoir-faire
C’est en fait le risque de « ne pas détecter » la non-conformité si elle
apparaît et surtout de « ne pas la bloquer » avant qu’elle ne passe au
stade suivant du processus. Nous analysons ici les contrôles prévus
et leur efficacité.
La cotation se fera de 1 à 10.
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265
11 • Maîtriser la qualité Le bon équilibre prévention-contrôle…
des produits Le plan de surveillance
L’autocontrôle
Repérer les dérives du processus SPC…
Faire du contrôle un outil de progrès
1. Seuil déterminé par le groupe de travail en fonction des circonstances particu-
lières.
266
Nous allons d’abord étudier comment agir sur l’apparition des non-
qualités produit et réfléchir sur les actions à mettre en place pour en
diminuer l’occurrence.
Pour cette analyse des causes, nous allons utiliser la méthode des
5 M.
Figure 11.1
Savoirs
Moyens Main-d’œuvre Milieu
Conformité
produit
Matière Méthodes
Savoir-faire
pertinentes ? connues ?
✓✓ matières premières :
• garantit-on les matières premières, composants utilisés à l’étape
critique ?
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managériales) ?
267
11 • Maîtriser la qualité Le bon équilibre prévention-contrôle…
des produits Le plan de surveillance
L’autocontrôle
Repérer les dérives du processus SPC…
Faire du contrôle un outil de progrès
✓✓ moyens :
• les moyens sont-ils adaptés ? la capabilité des machines est-elle
connue et suffisante ?
• ces moyens sont-ils entretenus efficacement ?
L’Amdec peut amener à intervenir à plusieurs niveaux. Pour s’as
surer de la pertinence et la complétude des actions décidées une
nouvelle cotation de la criticité est effectuée en tenant compte des
nouvelles données.
Si la gravité peut être rarement diminuée (G devient G’), on peut
diminuer la note de détection (D devient D’) et celle de l’occurrence
(O devient O’).
La nouvelle criticité C’ devient = Gravité’ ¥ Occurrence’ ¥
Détection’ = G’ ¥ O’ ¥ D’.
Chaque action décidée va être planifiée. La phase 3 de remise
en cause va conduire à construire un plan d’action qui formalise :
« Qui fait quoi et dans quel délai ».
Cette étape est fondamentale car elle transforme la phase
réflexion en action.
Sur notre exemple
Avant de mettre en place des contrôles, il faut agir sur la mainte
nance de la machine et la qualité de la colle (action en amont
sur les fournisseurs). Nous pouvons d’abord faire chuter la note
d’occurrence (O) de 8 à 2, soit une nouvelle note de criticité C’:
10 ¥ 2 ¥ 9 = 180.
Compte tenu de la note toujours élevée, un contrôle journalier,
juste au démarrage, sera formalisé soit une nouvelle note C’’ : =
10 ¥ 2 ¥ 6 = 120.
Savoirs
auquel n’a pas été affecté de contrôles. Urgence !
Quelques exemples
Il s’agit tout d’abord d’estimer quels risques a le processus de produire
la non-conformité engendrée par une cause.
Savoir-faire
Critères Note 0 Risque que le défaut
se produise
(à titre indicatif)
Probabilité très faible. 1 ou 2 1/20 000
Défaut inexistant sur processus analogue 1/10 000
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269
11 • Maîtriser la qualité Le bon équilibre prévention-contrôle…
des produits Le plan de surveillance
L’autocontrôle
Repérer les dérives du processus SPC…
Faire du contrôle un outil de progrès
270
Probabilité élevée de ne pas détecter 7 ou 8 1/100
le défaut avant que le produit ne quitte 1/50
l’opération concernée.
Le contrôle est subjectif.
Contrôle par échantillonnage mal adapté.
Probabilité très élevée de ne pas détecter 9 ou 10 1/20
le défaut avant que le produit ne quitte > 1/10
l’opération concernée.
Savoirs
Le point n’est pas contrôlé ou pas
contrôlable. Le défaut n’est pas apparent.
Tableau 11.3 n Niveau de gravité – G –
Effet minime. Le client ne s’en aperçoit 1 Aucune influence sur les opérations
pas. de fabrication et/ou de montage.
Effet mineur que le client peut déceler, 2 ou 3 Effet minime décelable lors des
mais ne provoquant qu’une gêne légère opérations de fabrication et/ou de
et aucune dégradation notable des montage mais ne provoquant qu’une
Savoir-faire
performances. gêne sans perturbation du flux.
Effet avec signe avant-coureur qui 4 ou 5 Légère perturbation du flux de
mécontente le client ou le met mal fabrication et/ou montage due à des
à l’aise. Aucune dégradation notable opérations difficiles à réaliser (cotes
des performances. difficiles à réaliser).
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271
11 • Maîtriser la qualité Le bon équilibre prévention-contrôle…
des produits Le plan de surveillance
L’autocontrôle
Repérer les dérives du processus SPC…
Faire du contrôle un outil de progrès
272
Tableau 11.4 n Exemple de document support d’une analyse Amdec
processus
Page :
AMDEC PROCESSUS
Date :
Savoirs
Fonction : Repère :
11 12 13 14 15 16 17
Savoir-faire
Légende du support AMDEC processus 13. Faits probables générateurs de la
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273
11 • Maîtriser la qualité Le bon équilibre prévention-contrôle…
des produits Le plan de surveillance
L’autocontrôle
Repérer les dérives du processus SPC…
Faire du contrôle un outil de progrès
CC Le plan de surveillance
Principes clés
274
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verrou
Méthodes Méthode/ référence produit
Produit 1 23
13 Siège Lavage ALPASO NON MACHINE : Instruction Feuille A chaque 1 Audit. Préventive Fiche Signalisation
et NIC Fonctionne- générale de démarrage. fois/ Procédure. n° P 200. d'entretien (visible) du
13 roto- ment général. n° A2.
séchage suivi jour. Arrêt Arrêt de la numéro de la
trichlo- junior. Graissage. Planning prolongé
Année 88 Température de prolongé machine y machine.
éthylène de bain. changeme n° P 300. n° P 300. compris les
chaud et Numéro
de Concentration nt des vidanges. Changement
utra-son. Machine : du bain. bains.
Cycle de Consignes Audit N3. des bains tous
A2. Fiche les
temps. de
G F F sécurité. d'analyse 15 jours.
C Consignes des bains.
C S Ø de
propreté
n° C01.
AUDIT
Visuel NON PRODUIT Gamme Toutes les Audits Blocage du
275
de NO 2 heures N1 lot.
Aspect contrôle. 1 pièce
• Propreté. Expertise.
• Chocs.
Fiche
Qualité Plan de surveillance
ARCH. n° Q 10.
* Fiche =
suiveuse.
Procédure
Rebut d'acceptat maîtrise du processus
ion
Modif :
* Niveau 1 : Opérateur
* Niveau 2 : Maîtrise ou contrôle fabrication
Source : Cegos
* Niveau 3 : Service Qualité
La notion de contrôle
Le contrôle est une opération qui permet d’évaluer la conformité
d’un produit ou d’un service. On contrôle en mesurant un critère
caractéristique du produit et surtout en comparant les résultats de la
mesure aux spécifications définies. Ce critère est un composant de la
conformité produit et nécessaire à la satisfaction client.
Mesure :
résultats
Spécifications :
valeurs à obtenir
276
car cette technique fait intervenir l’appréciation sensorielle : vue,
odorat, ouïe, toucher ou goût.
Savoirs
la qualité du produit.
Remarque : Ce caractère n’est pas obligatoirement intrinsèque
à la technique, mais est lié au couple technique/domaine d’applica
tion (exemple : contrôle de dureté d’un acier par billage. L’empreinte
peut ou non altérer le produit suivant que ce billage peut ou non
être fait en dehors d’une zone comportant des spécifications d’état
de surface).
Savoir-faire
que…).
La technique qui donne à chaque critère de chaque produit
contrôlé une valeur est appelée technique « Contrôle par Mesure ».
produits).
277
11 • Maîtriser la qualité Le bon équilibre prévention-contrôle…
des produits Le plan de surveillance
L’autocontrôle
Repérer les dérives du processus SPC…
Faire du contrôle un outil de progrès
Le plan de contrôle
Établir un plan de contrôle, c’est répondre aux six questions
suivantes :
✓✓ Quoi ? Quels contrôles effectuer ?
✓✓ Combien ?
✓✓ Où ?
✓✓ Quand ?
✓✓ Par qui ?
✓✓ À quelle fréquence ?
✓✓ On ajoutera ensuite le comment (technique).
278
Combien ?
À la question « Combien de pièces prélevées ? », on associera trois
façons de contrôler :
✓✓ contrôle unitaire : le ou les critères retenus sont contrôlés sur tous
les produits fabriqués (contrôle à 100 %) ;
✓✓ contrôle par prélèvements empiriques : le ou les critères retenus
ne sont contrôlés que sur une « partie » de la fabrication. Cette
Savoirs
« partie » de la production correspond à un ou plusieurs prélève
ments réalisés sans règle stricte et préétablie (exemple : une
poignée de rondelles prises dans un conteneur) ;
✓✓ contrôle statistique : le ou les critères retenus ne sont contrôlés
que sur une « partie » de la fabrication. Il s’agit donc également
d’un contrôle par prélèvement, mais les prélèvements ne sont
pas empiriques mais sont réalisés suivant des règles strictes et
préétablies dites « Statistiques ». Le traitement des informations
recueillies se fera également à partir de règles statistiques. Cette
méthode permet de ne contrôler qu’une partie de la production
pour prendre une décision avec un risque connu de se tromper.
Où ?
Savoir-faire
Avec la question « Où contrôler », nous abordons le lieu, l’emplace
ment du contrôle au sein de l’entreprise.
Le contrôle des produits peut se faire en trois endroits :
✓✓ en amont : c’est le contrôle réception avant fabrication (récep
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Quand ?
Il s’agit de répondre aux questions : « À quelle fréquence, à quelle
occasion effectue-t-on le contrôle défini ? »
On peut définir par exemple un contrôle toutes les quinze
minutes et/ou à chaque démarrage machine.
Nous vous donnons deux exemples : un contrôle effectué sur une
pièce achetée et un autre réalisé en cours de production.
Non automatique
Non automatique
280
Cas particulier du contrôle par démérite
La méthode s’applique à des produits comportant un nombre impor
tant de critères qualité.
Ces critères mesurables ou non sont envisagés d’un point de vue
« dichotomique » : présence ou non d’un défaut. Les défauts corres
pondant aux différents caractères étant d’importance inégale, on
leur affecte des « poids » différents.
Savoirs
Le démérite est donc une pénalité attribuée à l’ensemble d’un
produit, en fonction du nombre de défauts décelés sur l’échantillon
et de la gravité de chaque défaut.
Savoir-faire
que le défaut est grave…). Par exemple :
• PC : Poids défaut critique, par ex. = 30 ;
• PM : Poids défaut majeur, par ex. = 10 ;
• Pm : Poids défaut mineur, par ex. = 3.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
281
11 • Maîtriser la qualité Le bon équilibre prévention-contrôle…
des produits Le plan de surveillance
L’autocontrôle
Repérer les dérives du processus SPC…
Faire du contrôle un outil de progrès
Exemple
Défauts majeurs 10 5
Défauts mineurs 3 20
282
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283
Savoir-être Savoir-faire Savoirs
11 • Maîtriser la qualité Le bon équilibre prévention-contrôle…
des produits Le plan de surveillance
L’autocontrôle
Repérer les dérives du processus SPC…
Faire du contrôle un outil de progrès
CC L’autocontrôle
Principes clés
Intérêt de l’autocontrôle
On ne peut dissocier des postes de production, la responsabilité de
faire bien et de vérifier de manière plus ou moins formelle que ce
travail a été conforme plutôt que d’attendre que ce constat soit fait
a posteriori par une personne extérieure.
Ce contrôle en tant réel permet aussi d’être plus réactif en cas de
détection de non-conformes. L’opérateur peut réagir tout de suite,
corriger, rechercher la cause de la dérive immédiatement.
L’autocontrôle au sein d’une société est un outil qualité performant
permettant d’associer à chacun sa responsabilité dans la qualité finale
de la prestation. Cela garantit de tendre vers le zéro défaut.
Cette responsabilité doit entraîner :
✓✓ un respect des règles d’organisation et la preuve de la confor
mité ;
✓✓ un contrôle individuel de son travail qui ne doit être fourni à
son client interne ou externe que s’il est conforme aux caracté
ristiques prévues.
Il s’agit d’un engagement individuel qui ne peut être demandé
ni formalisé que s’il existe une volonté du contrôle et de la hiérarchie
de déléguer la fonction, et que si tous les moyens ont été fournis à
l’opérateur.
284
C’est un système sûr et efficace, qui permet de fonder une légi
time confiance, dans la mesure où il est considéré comme une forme
d’organisation à part entière. Il ne remplace pas le service contrôle
mais le complète.
En fait, l’autocontrôle induit une approche positive et rentable de
la qualité : faire bien du premier coup.
Passer en autocontrôle, c’est décider que l’opérateur, après
Savoirs
avoir réalisé ses opérations, devra vérifier la conformité du produit
fabriqué. Bien sûr, dans ce cas, on adapte et intègre les opérations de
contrôle dans les gammes de fabrication.
Le passage du contrôle traditionnel (indépendant) à l’auto
contrôle exige donc de s’assurer – au préalable – que les conditions
de réussite sont satisfaites sur ces quatre axes :
1. Que le mode de fonctionnement de l’entreprise soit basé sur la
délégation et la participation (mettre les gens dans le coup, savoir
oser, faire confiance…).
2. Que la méthode de travail et les moyens de production soient
aménagés en conséquence.
3. Que les opérateurs aient toute la compétence requise (et que celle-
Savoir-faire
ci soit dûment établie par un système de qualification).
4. Qu’ils se sentent suffisamment concernés et motivés par leur tra-
vail pour s’engager sur sa bonne exécution.
Les points 1 et 4 requièrent une action de sensibilisation : de l’en
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
285
11 • Maîtriser la qualité Le bon équilibre prévention-contrôle…
des produits Le plan de surveillance
L’autocontrôle
Repérer les dérives du processus SPC…
Faire du contrôle un outil de progrès
286
expliquer « À quoi sert ce que je fais ? ». Faire percevoir la fi-
nalité et les conséquences de la non-qualité. Valoriser
l’importance de l’opérateur dans la construction de la qualité ;
• former le personnel aux méthodes de contrôle qu’il aura à
appliquer, ainsi qu’aux matériels de contrôle qu’il aura à
utiliser. Ce point est tout à fait fondamental. Il importe, en
effet, que l’opérateur ait toute la compétence requise pour
Savoirs
mener à bien sa mission d’autocontrôle et engager sa res
ponsabilité ;
• prendre en compte les éventuelles incidences sur le niveau
de qualification (coefficient) et sur le mode de rémunéra
tion ;
• expliquer son nouveau rôle au contrôleur : l’autocontrôle
transforme à la fois le travail de l’opérateur et celui du
contrôleur : certaines opérations de contrôle sont transférées
du contrôleur vers l’opérateur. Mais il ne s’agit pas d’un sim
ple remplacement : ce transfert crée de nouvelles tâches au
service contrôle (vérification et étalonnage des instruments de
contrôle, mesure de la qualité sortie, etc.). Non seulement, le
passage du contrôle traditionnel à l’autocontrôle multiplie le
Savoir-faire
nombre d’instruments de contrôle mis en service, mais de
plus, les conditions d’utilisation augmentent la fréquence des
vérifications (et des remplacements) nécessaires pour assurer
une « mise sous contrôle » efficace. L’autocontrôle accroît
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
287
11 • Maîtriser la qualité Le bon équilibre prévention-contrôle…
des produits Le plan de surveillance
L’autocontrôle
Repérer les dérives du processus SPC…
Faire du contrôle un outil de progrès
288
• mesurer le niveau de qualité en sortie et, en retour, infor
mer l’opérateur. L’efficacité du contrôle sera analysée et par
tagée. Chaque non-conformité détectée après l’autocontrôle
sera signalée sans esprit polémique mais pour comprendre
sur quoi il faut agir pour améliorer l’efficacité de l’auto
contrôle.
7. Concernant le matériel, il importe :
Savoirs
• de veiller à ce que l’équipement de contrôle soit maintenu en
bon état (à l’état standard) ; vérifié et étalonné périodiquement
par le service métrologie. On affecte parfois le matériel de fa-
çon nominative (l’opérateur est responsable des équipements –
dûment identifiés – mis à sa disposition) ;
• d’adapter le poste de travail et le matériel à l’autocontrôle
(faire participer les opérateurs à l’aménagement de leur
poste, puis à l’amélioration des équipements), et de s’orien
ter, dans toute la mesure du possible, vers des matériels sim-
ples d’emploi.
Savoir-faire
L’Andon pourrait se traduire du japonais par l’expression la « lumière
où il faut aller ».
Ce concept a été développé comme beaucoup de démarches
qualité par Toyota. Il est repris depuis des années par toutes les
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289
11 • Maîtriser la qualité Le bon équilibre prévention-contrôle…
des produits Le plan de surveillance
L’autocontrôle
Repérer les dérives du processus SPC…
Faire du contrôle un outil de progrès
290
CC Repérer les dérives du processus :
SPC (ou MSP)
SPC : Statistique process control.
MSP : Maîtrise statistique des processus.
Principes clés
Savoirs
Le SPC ou MSP est une technique qui permet de contrôler les
productions non pas dans une logique de constat a posteriori (le
contrôle permet de repérer si les produits fabriqués sont conformes
ou pas) mais d’anticipation : on cherche à repérer des signes qui
nous permettront d’observer les dérives du processus.
Il s’agit en premier lieu d’établir si le procédé est « capable » de
produire conforme ; puis de définir les cotes produits limites qui,
si elles sont atteintes en production, permettront de repérer que la
production est en train de se dérégler.
But du MSP
La maîtrise statistique du procédé (MSP, ou SPC en anglais) a donc
Savoir-faire
pour but de surveiller la stabilité de la production (caractérisée par
son centrage et sa dispersion) à partir des résultats obtenus sur les
échantillons – prélevés régulièrement pendant la production.
Il s’agit en fait d’une technique de pilotage des procédés qui
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privilégie la prévention.
La stabilité de la production n’est pas définie en fonction des
tolérances produit ou d’un objectif quelconque mais uniquement en
fonction de ce que l’on sait pouvoir être fait couramment par l’outil
de production contrôlé. Le contrôle porte alors sur les variations au
cours du temps de la qualité des « produits » fabriqués. Les résultats
de contrôle sont portés sur une carte de contrôle. Au vu de ces résul
tats, il sera décidé de régler la machine (c’est-à-dire d’intervenir sur
la machine et cela avant de produire des produits non conformes).
Æ prévention – maîtrise – amélioration
Savoir-être
291
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L’autocontrôle
Repérer les dérives du processus SPC…
Faire du contrôle un outil de progrès
Quelques définitions
✓✓ Capabilité : mesure établissant le rapport entre la performance
exigée d’une machine1 ou d’un procédé2 et la performance réelle.
La démarche de calcul diffère suivant que l’on s’intéresse à la
machine ou au procédé.
✓✓ Carte de contrôle : représentation graphique d’une caractéristique
d’un procédé visualisant certains paramètres statistiques et leurs
seuils de probabilité. Elle constitue un tableau de bord de la
qualité de production permettant de déclencher des alarmes et
de maîtriser le risque de fabriquer des pièces hors tolérances.
✓✓ Stabilité : propriété de la machine (ou du procédé) de produire
suivant une loi de distribution dont les paramètres de position
nement et de dispersion restent homogènes dans le temps. Cette
aptitude traduit l’absence de causes spéciales de variations (assi
gnables ou erratiques). Le comportement d’un procédé stable est
prévisible lorsqu’il est placé sous contrôle statistique.
✓✓ Dérive : déviation progressive et continue du paramètre de posi
tionnement de la distribution de production.
✓✓ Causes aléatoires : sources de variations du procédé imputables
au hasard. Elles sont nombreuses et toujours présentes à divers
degrés dans le procédé. Le procédé est stable, donc prévisible
quand il ne subit que l’influence de causes aléatoires.
✓✓ Causes assignables : facteurs de variations du procédé entraî
nant l’instabilité du procédé, qui n’est plus sous contrôle. Les
causes assignables sont identifiables. Leur irrégularité les rend
difficiles à prévoir.
✓✓ Causes erratiques : sources de variations du procédé imprévisi
bles ne pouvant faire l’objet d’un contrôle statistique.
292
✓✓ Procédé sous contrôle : procédé dont le suivi statistique permet
d’affirmer que la qualité de production est telle que CPK ≥
1,33.
Principes
Un procédé, nous l’avons vu, est un ensemble comprenant plusieurs
facteurs agissant simultanément sur la qualité du produit.
Savoirs
La qualité du « produit » va donc dépendre de ces différents para
mètres. On regroupe les causes de variabilité du procédé en deux types :
✓✓ les causes assignables, identifiables (leur effet est marqué), corri
geables : elles génèrent de l’instabilité ;
✓✓ les causes aléatoires, d’influence individuelle faible, globalement
prévisibles : variabilité naturelle.
Le SPC ou MSP va permettre de mettre en évidence l’influence
des causes de variation du processus, de les supprimer lorsqu’elles sont
clairement identifiées et/ou de les surveiller dans la durée.
La mise sous contrôle du procédé (mise en place des cartes de
contrôle) va se réaliser en plusieurs étapes (figure 11.2).
Savoir-faire
Figure 11.2
Spécifications
Choix d'une caractéristique d'un produit
Enregistrement de données
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Analyse de données
- Histogramme fréquences
- Étude normalité (droite de Henry ou Khi 2)
NON
LOI NORMALE Recherche des causes
Savoir-être
OUI
- Histogramme fréquences
- Étude normalité (droite de Henry ou Khi 2)
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L’autocontrôle
LOI NORMALE Repérer lesNONdérives du processus SPC…
Recherche des causes
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Figure 11.2 (suite)OUI
OUI
Rassemblement de données
Prélèvement de X sous-groupes
de n pièces (x n > 100)
Analyse
Identification des causes assignables
Actions correctives
294
Les notions statistiques au cœur de la MSP
L’observation d’un grand nombre n de pièces produites permet de
vérifier qu’il existe pour la caractéristique x un ensemble de valeurs
mesurables, avec une dispersion plus ou moins importante qui peut
être représentée par un histogramme. Cette distribution provient de
causes variées.
Si cette distribution ne peut être représentée sous forme d’histo
Savoirs
gramme symétrique (type courbe en cloche du graphique ci-dessous
caractéristique d’une loi normale), il sera impossible de mettre en
place le SPC (figure 11.3).
Savoir-faire
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X
Valeurs d’épaisseur
X
295
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L’autocontrôle
Repérer les dérives du processus SPC…
Faire du contrôle un outil de progrès
–3 σ –2 σ –1 σ +1 σ +2σ +3σ
Moyenne
296
que 99,8 % de ces produits ont un poids compris entre 10 + 3 ¥ 1 et
10 – 3 ¥ 1, soit entre 7 et 13 grammes.
Calcul de la capabilité
On s’efforcera d’étudier la capabilité de la machine et la capa
bilité du procédé en identifiant les différents facteurs influant sur
la conformité du produit.
Savoirs
Il s’agit d’abord pour la machine, puis pour le procéd é, d’étudier
leur capabilité en positionnant la distribution de la production par
rapport aux tolérances produit minimum et maximum spécifiées.
La tolérance supérieure sera appelée Ts et la tolérance inférieure Ti.
Un procédé capable assure une « sécurité ». C’est-à-dire que la
qualité de la production est meilleure que les tolérances. Sa dispersion
(6 s) doit donc être inférieure à l’intervalle de tolérance (Ts – Ti). De
plus, si la dispersion de la production est juste limitée aux tolérances,
à la moindre dérive on risque de produire non conforme.
Comme le montre la figure 11.5, seule la distribution de gauche
correspond à un procédé « capable » car, en cas de décentrage ou
de plus grande dispersion ponctuelle, on saura réagir avant de
produire non conforme.
Savoir-faire
Figure 11.5 n La Capabilité liée au centrage et à la dispersion de la
distribution
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99,73 % 99,73 %
Ti Ts Ti Ts
–6σ –5σ –4σ –3σ –2σ –1σ +1σ +2σ +3σ +4σ +5σ –6σ –5σ –4σ –3σ –2σ –1σ +1σ +2σ +3σ +4σ +5σ
x x
Moyenne Moyenne
Le centrage est OK, la dispersion aussi, Le centrage est OK, mais la dispersion
Savoir-être
99,73 % 99,73 %
297
Ti Ts Ti Ts
Ti Ts Ti Ts
99,73 % 99,73 %
Ti Ts Ti Ts
–6σ –5σ –4σ –3σ –2σ –1σ +1σ +2σ +3σ +4σ +5σ –6σ –5σ –4σ –3σ –2σ –1σ +1σ +2σ +3σ +4σ +5σ
x x
Moyenne Moyenne
La distribution est décentrée, La distribution est décentrée,
mais la dispersion reste correcte coté Ts, et la dispersion est trop grande coté Ts,
cette distribution correspond cette distribution correspond à un procédé
à un procédé « capable » « non capable »
m ( x x )
2
n 1
Calcul de CM et CMK
On compare le rapport entre l’intervalle de tolérance et la base le
l’histogramme de production évaluée à six sigma (6 sm).
298
Figure 11.6 n Calcul de Cm et Cmk
99,73 % 99,73 %
Ti Ts Ti Ts
Savoirs
–6σ –5σ –4σ –3σ –2σ –1σ +1σ +2σ +3σ +4σ +5σ –6σ –5σ –4σ –3σ –2σ –1σ +1σ +2σ +3σ +4σ +5σ
x x
Moyenne Moyenne
Ts – Ti Ts – X X – Ti
Cm = Cmk = ;
6 ��σ m 3�σm 3�σm
Note : Cmk est calculé dans le cas ou la distribution est décentrée par
rapport au milieu de Ts – Ti, dans ce cas on comparera chaque moitié de la
distribution avec respectivement Ts X et X Ti . C’est la plus petite des
deux valeurs qui est retenue.
Savoir-faire
pouvoir obtenir ensuite une capabilité procédé acceptable, (matière, main
d’oeuvre, milieu, méthode…).
On fixe pour cela une marge de deux écarts types de sécurité de chaque
côté de la distribution (représentée par 6 sm). On obtient alors un Cm d’au
moins 6 + 2 + 2 = 10 sm/6 sm soit 1,67.
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299
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L’autocontrôle
Repérer les dérives du processus SPC…
Faire du contrôle un outil de progrès
main d’œuvre, milieu, méthode est bien prise en compte. Il est égale
ment possible de calculer sp à partir de toutes les valeurs relevées sur
une carte de contrôle (voir plus loin dans ce chapitre). Par exemple :
125 valeurs si 25 prélèvements de 5 sont effectués.
Calcul de Cp et Cpk
On compare le rapport entre l’intervalle de tolérance et la base le
l’histogramme de production évaluée à six sigma (6 sp).
Figure 11.7 n Calcul de Cp et Cpk
99,73 % 99,73 %
Ti Ts Ti Ts
–6σ –5σ –4σ –3σ –2σ –1σ +1σ +2σ +3σ +4σ +5σ –6σ –5σ –4σ –3σ –2σ –1σ +1σ +2σ +3σ +4σ +5σ
x x
Moyenne Moyenne
Ts – Ti Ts – X X – Ti
Cp = Cpk = ;
6 ��σ p 3�σp 3�σp
300
sentée par 6 sp). On obtient alors un Cp d’au moins 6 + 1 + 1 =
8 sp/6 sp soit 1,33.
Dans le cas d’une distribution décentrée, il faut disposer aussi
du côté le moins capable, d’au moins un écart type, ce qui donne
un Cpk au moins égal à 3 + 1 = 4 sp/3 sp, soit 1,33, comme pour
Cp.
Savoirs
Figure 11.8 n De la capabilité machine à la capabilité procédé
Distribution de la machine Distribution du procédé
99,73 % 99,73 %
6 σm 6 σp
Ti Ts Ti Ts
10 σm 8 σp
–6σ –5σ –4σ –3σ –2σ –1σ +1σ +2σ +3σ +4σ +5σ –6σ –5σ –4σ –3σ –2σ –1σ +1σ +2σ +3σ +4σ +5σ
x x
Moyenne Moyenne
2 σm de chaque côté 1 σp de chaque côté
Savoir-faire
Que faire si une production n’est pas capable ?
Rechercher les causes et agir sur elles ! Un procédé non capable
est un procédé qui produit non-conforme (surtout si la capabilité
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301
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L’autocontrôle
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Faire du contrôle un outil de progrès
302
La probabilité est donc faible de prélever une pièce dont la carac
téristique X est > à X 3 .
On peut supposer (avec un risque d’erreur de 0,135 %) que le
procédé s’est déréglé justifiant l’arrêt de la machine et son réglage
(même si les valeurs restent dans l’intervalle de tolérance).
Les valeurs X 3 vont donc représenter des limites de
contrôle.
Savoirs
D’autre part, la loi normale indique que 95,44% des pièces
auront une caractéristique X dont la valeur sera située dans l’inter
valle X 2 .
Ceci permet de créer également des limites de surveillance
à X 2 : zone où on règle la machine après vérification de la
mesure par un deuxième prélèvement.
Savoir-faire
Limite de Limite de
surveillance surveillance
Inférieure = LSS Supérieure = LSS
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– 3σ –2σ – 1σ + 1σ + 2σ + 3σ
x
Moyenne
Savoir-être
303
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L’autocontrôle
Repérer les dérives du processus SPC…
Faire du contrôle un outil de progrès
304
Tableau 11.9
Savoirs
(ou valeur à viser) x FABRICATION OK (voir annexe 2) contre-
prélèvement
Limite de surveillance L si +++++++++++++++++++++++++++++
inférieure RENFORCEMENT DU CONTROLE
+++++++++++++++++++++++++++++
+++++++++++++++++++++++++++++
Limite de contrôle inférieure L ci ARRÊT DE LA FABRICATION
Réglage
Actions (causes, capabilité)
Savoir-faire
Après réglage, en fonction du Cpk, on prendra une décision
concernant l’utilisation des pièces produites (voir page suivante).
Procédé hors contrôle mais Tri à 100 %. Tri des pièces Accepter
toutes les valeurs individuelles produites depuis le les pièces.
sont dans les tolérances dernier point « sous
contrôle ».
Procédé hors contrôle et Tri à 100 %. Tri des pièces produites depuis le dernier
au moins une pièce hors
Savoir-être
305
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L’autocontrôle
Repérer les dérives du processus SPC…
Faire du contrôle un outil de progrès
Exemple
Nous allons contrôler la dimension des pièces produites (épais-
seur) à la sortie d’une machine. Les tolérances sont 7 et 10.
Un premier contrôle permet le tracé de l’histogramme qui donne
la visualisation de l’ensemble de la distribution. Les produits sont
classés en fonction de la taille des pièces (le pas des classes a été
choisi entre 0,5 et 0,2 mm).
Tableau 11.11
Classes Effectifs %
[6 ; 6,2[ 1 2
[6,2 ; 6,4[ 3 5
[6,4 ; 6,6[ 8 14
[6,6 ; 6,8[ 2 4
[6,8 ; 7[ 1 2
[7 ; 7,2[ 0 0
[7,2 ; 7,4[ 0 0
[7,4 ; 7,6[ 0 0
[7,6 ; 7,8[ 0 0
[7,8 ; 8[ 0 0
[8 ; 8,2[ 4 8
[8,2 ; 8,4[ 8 14
[8,4 ; 8,6[ 10 17
[8,6 ;8,8[ 12 22
[8,8 ; 9[ 4 8
[9 ; 9,2[ 2 4
306
Figure 11.13
25
22
20
17
14 14
15
Savoirs
%
10 8 8
5 4
5 4
2 2
0
Classes d’épaisseur
Savoir-faire
premières provenant d’origines différentes, des appareils de
mesure ou des méthodes de mesure différentes, des erreurs
d’identification sur les pièces mesurées (on a mélangé involon-
tairement plusieurs lots différents)…
À la question : « la ligne de production est-elle apte ou non à
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x 8, 5
sn – 1 = 0,269 (on prendra 0,27).
307
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L’autocontrôle
Repérer les dérives du processus SPC…
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Tableau 11.12
308
De même, la lecture de tables statistiques nous donne Dc1 = 0 ;
Dc2 = 4,918 ; Ds1 = 0,598 ; Ds2 = 4,054 d’où :
Savoirs
Figure 11.14 n Carte de contrôle aux moyennes
Moyenne arithmétique
d’un échantillon de 5 pièces
x = 8.5
Temps
LSI = 8.26
Limite de surveillance inférieure contrôle renforcé
LCI = 8.14
Limite de contrôle inférieure arrêt immédiat
Savoir-faire
Figure 11.15 n Carte de contrôle aux étendues
R : étendue d’un échantillon
de 5 pièces
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Arrêt immédiat
LCS = 1.33
Contrôle renforcé
LSS = 1.09
OK
LSI = 0.16
Contrôle renforcé
Temps
Savoir-être
309
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L’autocontrôle
Repérer les dérives du processus SPC…
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Moyenne arithmétique
d’un échantillon
de 5 pièces
8,86
LCS
LSS
8,74 + 5e cas
m = 8,62 m= 8,58
x = 8,50 2e cas + Temps
m = 8,34
8,26
LSI
3e cas +
m = 8,18
8,14 LCI
8,00
310
Figure 11.17 n Carte de contrôle aux étendues
R : Étendue
d’un échantillon
de 5 pièces
+ 4e cas
R = 1,4
1,33 LCS
2e cas : +
Savoirs
R = 1,2
1,09 LSS
+ 3e cas +
1er cas : R = 0,6
R = 1,0
0,16
LSI
+
5e cas R = 0
0
Temps
1er prélèvement :
X = 8,62 : vert R = 0,6 : vert, donc tout va bien.
2 prélèvement :
e
Savoir-faire
La dispersion est anormalement élevée ; il est donc nécessaire de
procéder à une nouvelle série de 5 mesures afin de confirmer ou
d’infirmer cette élévation de la dispersion.
3e prélèvement :
X = 8,18 : orange R = 1,0 : vert
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311
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L’autocontrôle
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Principes clés
312
Selon l’organisation de l’entreprise, ces actions incombent en
tout ou partie à la production. Quelles sont ces actions ?
L’identification
Le produit ou le lot de produits non conforme doit être identifié en
tant que tel.
L’objectif est qu’il ne puisse pas être confondu avec un lot
Savoirs
conforme par une personne non avertie. Lors d’un contrôle par
échantillonnage, c’est l’ensemble du lot qui doit être identifié si
l’échantillon est non conforme.
Il est souvent fait usage d’étiquettes de couleur rouge pour identi
fier les produits non conformes. Néanmoins, le système d’identifi
cation relève de règles propres à chaque entreprise. Ces règles étant
établies, elles doivent être appliquées rigoureusement.
L’isolement
Lorsque cela est possible, il faudra isoler physiquement le produit ou
le lot non conforme.
Il est souvent créé une zone prison à cet effet, où sont consignés
les produits non conformes en attente de traitement. L’accès à cette
Savoir-faire
zone prison est géré, de telle sorte qu’aucun produit non conforme
ne puisse quitter la zone par décision d’une personne non autorisée.
La documentation
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313
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L’autocontrôle
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Faire du contrôle un outil de progrès
L’évaluation du risque
Le contrôle n’étant pas un filtre à 100 %, il est possible que la non-
conformité ne soit pas circonscrite au lot détecté non conforme.
Il va donc falloir en fonction de la gravité de la non-conformité,
évaluer :
✓✓ si des produits comportant des risques de non-conformité simi
laires n’auraient pas pu être livrés à certains clients ;
✓✓ si des produits comportant des risques de non-conformité simi
laires n’auraient pas pu être placés en stock de produits finis ;
✓✓ si des produits comportant des risques de non-conformité simi
laires ne seraient pas en cours de production.
Le traitement de la non-conformité
Une décision de traitement de la non-conformité devra être prise
par la personne qui en a la responsabilité.
En présence d’un lot comportant un pourcentage trop élevé de
défectueux, ou lorsque l’on cherche à éliminer un risque potentiel
dans un lot déjà stocké ou livré, des opérations exceptionnelles de tri
pourront être organisées.
Généralement, la décision de traitement d’une non-conformité
peut être :
✓✓ reprise pour rendre le produit conforme ;
314
✓✓ acceptation du produit par dérogation avec ou sans réparation ;
✓✓ déclassement du produit pour une autre application ;
✓✓ mise au rebut.
Dans tous les cas, le produit qui aura fait l’objet d’une reprise ou
d’une réparation devra être contrôlé à nouveau.
Savoirs
Fiche de non-conformité n°
Atelier : Date :
Produit :
Référence :
Quantité :
Non-conformité :
Description :
Non-conformité :
Savoir-faire
critique :
majeure
mineure
Traitement :
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Rebut Le :
Retouche Le :
validé Le :
Dérogation
Commentaires :
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316
Tableau 11.14 n Méthode de résolution de problèmes
en sept étapes
C CHOISIR UN PROBLÈME
Étudier les données disponibles, définir ses critères
de choix, de priorité
Outils : Pareto
Savoirs
A ANALYSER LE PROBLÈME
Rassembler les données associées au problème
Outils : QQOQCCP (qui quoi ou quand comment
pour quoi ?)
Savoir-faire
Trouver plusieurs solutions possibles
Outil : créativité
E ESSAYER / TESTER
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tester
D DÉCIDER
Choisir selon des critères prédéfinis
Outils : matrice de décision
317
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L’autocontrôle
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n° FNC :
Pilote :
Causes identifiées :
Causes racines :
Solutions retenues :
Réalisation le :
Validation le : par :
318
On peut ainsi suivre le % de produits de conformes détectés aux
différentes étapes de la production, voir l’évolution de ces valeurs au
cours du temps.
Il est possible aussi d’analyser les différents types de non-
conformités constatés et plus précisément ensuite les causes des
non-conformités.
Pour cela, on utilisera un diagramme de Pareto (figure 11.18).
Savoirs
Figure 11.18 n Diagramme de Pareto (loi des 80/20), sur un bilan
de non-conformités
% de non-conformités
50
40
80 % des non-conformités
sont dues à 2 produits,
30
soit 20 % des produits
20
10
Savoir-faire
X T Y P Z R P S F G Produits
319
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320
Savoirs
Chapitre 12
Réduire encore les coûts
Savoir-faire
niveau de l’entreprise ? Economic value created (EVC), return
on capital employed (ROCE) ?
◆◆ Comment chaque service d’une entreprise contribue-t-il à la
création de valeur ?
◆◆ De quelle manière établir ses coûts de revient au niveau de
chaque produit et de chaque activité ?
◆◆ Quelles sont les pistes d’action pour réduire ses coûts de
revient ?
◆◆ Comment évaluer la rentabilité d’un investissement ?
Savoir-être
321
12 • Réduire encore les coûts Structure des coûts industriels
Contribution de chaque service à la création…
Calculer ses coûts de revient
Optimiser ses coûts de revient
Mesurer la rentabilité d’un investissement
Principes clés
Le bilan financier
Le bilan financier de l’entreprise représente lui aussi un équilibre entre
les « biens » que l’entreprise possède et ce qu’elle doit. Le bilan est
une photographie des actifs – appelés aussi emplois (où va l’argent) –
et des passifs – appelés aussi ressources (d’où vient l’argent). Cette
photographie est réalisée à chaque fin d’exercice et est destinée plutôt
à représenter l’entreprise vers l’extérieur : actionnariat, État…
Le bilan est représenté par deux colonnes de données, les éléments
de l’actif, dans la colonne de gauche, et ceux du passif, dans la colonne
de droite.
L’argent est dit plus « circulant » en bas de la colonne actif qu’en
haut. Il est en revanche plus « permanent » en haut de la colonne
passif qu’en bas.
Comme le montre la figure 12.1, il est intéressant de représenter
ce bilan en faisant apparaître les deux domaines de l’opérationnel
et du financier. Ceci va permettre de comprendre comment
maintenir l’équilibre actif = passif, en le réécrivant : capitaux
employés = ressources financières. Les capitaux sont employés par les
322
managers de l’entreprise, tandis que les ressources financières sont apportées
par les investisseurs, actionnaires et banquiers.
Figure 12.1
EMPLOIS RESSOURCES CAPITAUX RESSOURCES
EMPLOYÉS FINANCIÈRES
(ACTIF = où va = (PASSIF = d’où (le domaine du = (le domaine du
l’argent) vient l’argent) management) financier)
Savoirs
Immobilisations Capitaux Propres Immobilisations Capitaux Propres
(les murs ( des actionnaires)
et les machines)
Dettes Financières
(auprès des CASH
Stocks et Besoin en Fonds Si (1) > (2)
banques) de Roulement
Créances clients (1) (BFR)
Dettes fournisseurs
Trésorerie positive et
(2) Acomptes clients
L’ÉQUILIBRE
CAPITAUX EMPLOYÉS =
RESSOURCES
LE BILAN FINANCIÈRES
Savoir-faire
Les capitaux employés (CE) sont donc constitués des immobilisa
tions et du besoin en fonds de roulement (BFR). C’est la colonne de
gauche de notre « équilibre ».
Ces capitaux employés sont « couverts », à l’euro près, par les
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Exemple
Soit un taux de rendement des capitaux propres de 15 %,
demandé par les actionnaires, et un taux de rendement des dettes
financières de 6 % négocié avec les banques. Supposons que
les capitaux propres représentent 40 % de ces ressources et les
dettes financières, 60 %.
Le taux moyen résultant de ces deux taux de rendement s’appelle
le WACC (weighted average cost of capital) et positionnera le
« niveau d’exigence » posé par les apporteurs des ressources qui
couvriront les capitaux employés.
Dans notre exemple, nous avons :
WACC = 15 % ¥ 40 % + 6 % ¥ 60 % = 10 %
Le suivi des résultats opérationnels est donc insuffisant, les mana
gers de l’entreprise devront tenir compte du coût des capitaux
employés, à hauteur du niveau d’exigence des apporteurs de
ressources (ici 10 % des capitaux employés).
324
Donc, il y a création de valeur si :
EVC > 0 fi ROCE > WACC
c’est-à-dire si chaque e du capital employé rapporte plus que le taux
exigé par les prêteurs : dans notre exemple, plus de 10 %.
Savoirs
Quelques définitions
• EVC Economic Value Created
• Management Opérationnel
– BFR : Besoin en Fonds de Roulement
– IMMO : Immobilisations
– CE : Capitaux Employés (CE = BRF + IMMO = CP + CASH)
– NOPAT : Net Operating Profit After Tax ou Résultat Opérationnel
– CA : Chiffre d’Affaires
– NOPAT / CE = ROCE = Return On Capital Employed ou Rendement
Opérationnel des Capitaux Employés
– NOPAT / CA : Rentabilité opérationnelle
– CA / CE : Rotation des Capitaux
• Apport de ressources
– TRCP : Taux de Rendement des Capitaux Propres demandé par les
Actionnaires
– TRDF : Taux de Rendement des Dettes Financières demandé par les
Savoir-faire
banques
– CP : Capitaux Propres
– DF : Dettes Financières
– WACC : Weighted Average Cost of Capital ou Taux du Coût du Capital
Augmenter le ROCE
Afin d’augmenter le ROCE (Rendement Opérationnel des Capitaux Employés)
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pour qu’il soit supérieur au WACC (Rendement Exigé par les Apporteurs de
Ressources) il faut agir sur les deux grandeurs qui le composent :
– La rentabilité opérationnelle qui est égale au Résultat Opérationnel Net divisé
par le Chiffre d’Affaires = NOPAT / CA.
– La rotation des capitaux qui est égale au Chiffre d’Affaire divisé par les
Capitaux Employés = CA/CE.
Le Rendement Opérationnel des Capitaux Employés est bien le produit de la
Rentabilité Opérationnelle par la Rotation des Capitaux.
En effet, les définitions précédentes donnent bien :
– ROCE = Résultat Opérationnel Net / Capitaux Employés = NOPAT / CE.
– En faisant intervenir le Chiffre d’Affaire : NOPAT/CE = NOPAT / CA ¥ CA / CE.
325
12 • Réduire encore les coûts Structure des coûts industriels
Contribution de chaque service…
Calculer ses coûts de revient
Optimiser ses coûts de revient
Mesurer la rentabilité d’un investissement
Principes clés
326
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VALEUR
Emporter un contrat
Activité
Assurer une parfaite qualité 1re Source
(produit/ service) (CA)
de Valeur :
Rentabilité
Défendre la marge Résultat
Réduire les coûts Opérationnelle
opérationnel
Gagner en productivité
Réduire les stocks et en-cours
VALEUR
Négocier les termes et conditions clients Working Capital
(BFR)
Encaisser les créances clients
327
Négocier les conditions fournisseurs 2e Source
Capitaux de Valeur :
employés Rotation
des Capitaux
Vendre des actifs inutiles
Immobilisations
Investir au plus juste
Principes clés
328
Un coût est un compromis, c’est aussi un équilibre !
Le coût à déterminer dépend :
✓✓ du moment où il est calculé ;
✓✓ de la méthode de calcul utilisé ;
✓✓ du niveau hiérarchique où il est considéré ;
✓✓ de l’organisation même de l’entreprise ;
Savoirs
✓✓ de la facilité d’accès à l’information…
Aussi, si l’on veut connaître la rentabilité de sa production pour
lancer ou suivre les actions décidées dans l’entreprise, il convient de
faire un compromis entre : l’exactitude d’un coût, le coût d’éla
boration et le risque de prendre une décision.
Un coût doit être avant tout : Pertinent c’est-à-dire : élaboré au
bon moment, pour le bon décideur, avec une précision suffisante.
Savoir-faire
faisant le rapport entre la somme des charges globales de l’entreprise
et le nombre d’heures travaillées.
C’est un calcul global, non précis mais assez rapide.
La méthode du THO est basée sur le calcul du rapport entre les
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329
12 • Réduire encore les coûts Structure des coûts industriels
Contribution de chaque service…
Calculer ses coûts de revient
Optimiser ses coûts de revient
Mesurer la rentabilité d’un investissement
ENTREPRISE CREAPLUS
Capacité annuelle normale (ou nombre d'heures travaillées) : 25000
Salaires et charges sociales : 630000
Rémunérations état, prêteur, ... : 48300
Amortissement technique : 105000
Valeur locative des sols : 4200
Energie, fluide et consommable : 60000
Matière première et fournitures : 142170
Sous-Traitance : 69930
Charges globales (hors Matière première et sous-traitance) : 847500
330
Exemple
L’entreprise Creaplus à deux ateliers de production : un atelier
presse et un atelier traitement de surface Nous allons calculer le
coût de l’unité d’œuvre (UO) de chacun de ces deux ateliers.
Le budget interne de l’atelier presse est de 220 000 _ pour 10 000
heures travaillées ; celui de l’atelier traitement de surface, de
470 000 _ pour 15 000 heures travaillées.
Savoirs
Prenons également en compte le budget maintenance de 150 000 _
et de chauffage de 7 500 _ et supposons, pour simplifier, que
l’ensemble des coûts de chauffage soit répartis sur l’atelier presse,
l’atelier traitement de surface et le service de maintenance et que
les coûts de maintenance soient entièrement répartis sur ces deux
premiers ateliers.
Le calcul dit « à sections homogènes » va dans un premier temps
répartir les coûts de chauffage (7 500 euros) sur les deux ateliers
et le service de maintenance en prenant comme base les m2 de
surface, soit 1 000 m2, pour les deux ateliers de production et
500 m2 pour la maintenance.
Soit la répartition suivante :
••coûts totaux de chauffage : 7 500 euros pour 2 500 m2 de surface
au total ;
Savoir-faire
••coûts pour atelier presse : 7 500/2 500 ¥ 1 000 = 3 000 euros ;
••coûts pour atelier traitement de surface : 7 500 / 2 500 ¥ 1 000
= 3 000 euros ;
••coûts pour la maintenance : 7 500 / 2 500 ¥ 500 = 1 500 euros.
Pour la répartition des coûts de maintenance, on prendra comme
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
base de calcul les heures travaillées : par exemple 151 500 euros sur
les deux ateliers et le service de maintenance, avec 15 000 heures
travaillées pour l’atelier presse et 10 000 heures pour le traitement
de surface.
Soit la répartition suivante :
••coûts totaux de maintenance : 151 500 euros ;
••coûts pour atelier presse : 151 500 / 25 000 ¥ 10 000
= 60 600 euros ;
••coûts pour atelier traitement de surface 7 500 / 25 000 ¥ 15 000
= 90 900 euros.
Le budget total de l’atelier presse devient alors : 220 000
Savoir-être
331
12 • Réduire encore les coûts Structure des coûts industriels
Contribution de chaque service…
Calculer ses coûts de revient
Optimiser ses coûts de revient
Mesurer la rentabilité d’un investissement
Nous savons que cet atelier travaille 10 000 heures par an, soit
un coût horaire pour lui de 283 600 / 100 000 = 28 euros (voir
tableau 12.2).
Traitement
Désignation Atelier presse Maintenance Chauffage
de surface
Budget Interne 220000 470000 150000
Clé de ventilation
représente les représente les 7500
chauffage (M2) 2/5 du nombre 1000 1000 1/5 du nombre 500
Répartition chauffage de M2 total 3000 3000 de M2 total 1500
Budget section 223000 473000
Clé de répartition
représente les représente les
Maintenance 2/5 du nombre 3/5 du nombre
( Nombre d'heures total d’heures total d’heures
travaillées travaillées 151500
travaillées dans les
ateliers) 10000 15000
Répartition
60600 90900
Maintenance
Budget global 283600 563900
Coût horaire 28 38
En cas d’investissement
Imaginons qu’un investissement intervienne au traitement de
surface, une automatisation du chargement qui permet de
diminuer le nombre d’heures de MO, de 15 000 à 5 000 heures,
nous pouvons calculer la conséquence sur les coûts d’UO dans
les deux sections.
On supposera pour l’exercice que le budget interne du traitement
de surface est inchangé avec un coût lié à l’investissement
compensé par le gain en main-d’œuvre.
Nous constatons dans le tableau 12.3 que les coûts d’unité
d’œuvre ont augmenté dans les deux ateliers (de 28 à 32 pour
l’atelier presse et 38 à 105 pour le traitement de surface) par le jeu
de la répartition.
Que le coût d’UO ait augmenté de manière conséquente dans
l’atelier de « traitement de surface » n’a rien d’étonnant ; en
revanche, que dire de l’augmentation sensible de l’UO dans
l’atelier « presse » ?
332
Avec un certain mode de répartition, ici le nombre d’heures
travaillées dans les ateliers, nous faisons donc porter les frais
de maintenance en majorité sur l’atelier « presse », alors que ses
conditions de production n’ont pas changé. À travers cet exemple,
nous pouvons apprécier les conséquences que peut induire une
méthode d’analyse des coûts sur la mesure de la rentabilité.
Savoirs
investissements au traitement de surface
Traitement
Désignation Atelier presse Maintenance Chauffage
de surface
Budget Interne 220000 470000 150000
7500
Répartition chauffage 3000 3000 1500
Budget section 223000 473000
Clé de répartition
représente les 10000 15000
Maintenance 2/3 du nombre représente seulement
( Nombre d'heures total d’heures le 1/3 du nombre 151500
travaillées total d’heures
travaillées) travaillées 5000
Répartition 60600 90900 Investissement au traitement
Maintenance 101000 50500 de surface :
automatisation
Budget global 283600 563900 chargement/déchargement
324000 523500 transport (carroussel…)
Coût horaire 28 38
Savoir-faire
32 105
333
12 • Réduire encore les coûts Structure des coûts industriels
Contribution de chaque service…
Calculer ses coûts de revient
Optimiser ses coûts de revient
Mesurer la rentabilité d’un investissement
334
Tableau 12.4 n Calcul du taux de marge sur coût direct
Savoirs
Taux de marge
sur coût direct 20% 50% 30% 35% objectif !!!
Somme des charges INDIRECTES 250000 25%
MARGE ( objectif = 10%) 100000 10%
Savoir-faire
chiffre d’affaire.
Taux de marge sur coûts variables (TMCV) du produit A =
(CA du produit A – Charges variables directes du produit A) /
CA du produit A.
Pour A : TMCV = (500 000 – 200 000) / 500 000 = 60 % !
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
335
12 • Réduire encore les coûts Structure des coûts industriels
Contribution de chaque service…
Calculer ses coûts de revient
Optimiser ses coûts de revient
Mesurer la rentabilité d’un investissement
Coût de l’inducteur
Dans notre exemple de l’activité « éditer une facture client », le coût
unitaire de l’inducteur est le coût par facture émise. L’ensemble des
coûts liés à l’activité sont cumulés sur une période de douze mois par
exemple, puis ces coûts sont divisés par le nombre de factures émises
dans la même période de douze mois.
Savoirs
coûts indirects par pourcentage), et selon la méthode par activités
(répartition des coûts grâce aux inducteurs de coût de chaque acti
vité du processus).
Tableau 12.5 n Méthode traditionnelle
Postes Unité d’œuvre Coût Quantité Coût
unitaire de revient
Matières kg 10 10 100
Main-d’œuvre directe Heure 200 0,5 100
Frais de structure 15 % du coût de 100 15
la main-d’œuvre.
Frais commerciaux 4 % prix de vente 250 10
Savoir-faire
Tableau 12.6 n Méthode par activité
Matières kg 10 10 100
Approvisionner kg 0,3 10 3
Produire Heure 180 0,5 90
Livrer kg/km 0,1 50 5
Planifier Heure 100 0,01 1
Visiter les clients Nombre de visites 4 1 4
Facturer Nombre de factures 2 1 2
Total coûts 205
Savoir-être
337
12 • Réduire encore les coûts Structure des coûts industriels
Contribution de chaque service…
Calculer ses coûts de revient
Optimiser ses coûts de revient
Mesurer la rentabilité d’un investissement
Principes clés
338
Le poids de la consommation intermédiaire est pratiquement
toujours le plus important dans la structure des coûts. Selon les études
et le type d’industrie, il varie de 40 et 80 % des coûts totaux.
Aussi, la CI est un enjeu important dans la recherche de rentabi
lité et une cible prioritaire.
Exemple
Savoirs
Imaginons l’entreprise Alpha :
••chiffre d’affaire (CA) =100 ;
••consommation intermédiaire (CI) = 50 (50 % du CA) ;
••valeur ajoutée (VA), dont : = 50
––frais de personnel = 35
––impôt = 5
––résultat = 10
Si on demande aux acheteurs de diminuer la CI de 5 %, alors le
résultat passe de 10 à 12,5 !
Pour avoir le même résultat en agissant sur les frais de personnel,
il faudrait obtenir 2,5/35 = 7 % de gains !
De plus, avec environ 50 % de main-d’œuvre directe (MOD) et
50 % de main-d’œuvre indirecte (MOI) ➨ on obtient alors 14 % à
obtenir sur la MOD !
Savoir-faire
Dans cet exemple, un gain de 5 % sur la consommation intermé
diaire équivaut à un gain de 14 % sur la main-d’œuvre directe !
15 %
20 %
10 %
60 %
20 % 75 %
Savoir-être
339
12 • Réduire encore les coûts Structure des coûts industriels
Contribution de chaque service…
Calculer ses coûts de revient
Optimiser ses coûts de revient
Mesurer la rentabilité d’un investissement
340
Revaloriser les chutes Fabrication Suivi des quantités et
et déchets : et/ou service des valeurs.
•• Vendre à des entreprises achat –
spécialisées. maintenance –
•• Recycler en interne. méthodes
Savoirs
d’achat et coût d’achat) : consommations.
•• La réduction de consom
mation devrait compenser
l’augmentation de prix.
Matières Réduire les rebuts Fabrication
premières pendant les opérations de et/ou méthodes
transformation : – Qualité
•• Plan d’expérience.
•• Maîtrise du processus
(coûts de contrôle).
Analyse de la valeur sur les Travail de groupe Analyse de la
produits finis : – Bureau d’études décomposition des
•• Changement de référence. (BE) – méthodes prix avant/après.
•• Standardisation des – production
exigences techniques. – etc.
Savoir-faire
Réduire les chutes et Fabrication et/ou Suivi des quantités.
déchets. méthodes
Réduire les défauts qualité Fabrication et/ou Suivi des retours
sur les approvisionnements : achat – qualité fournisseurs et des
•• Assurance qualité pièces acceptées
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
fournisseurs. en dérogation.
•• Certification.
•• Préparer le travail.
•• Rationaliser les
implantations.
341
12 • Réduire encore les coûts Structure des coûts industriels
Contribution de chaque service…
Calculer ses coûts de revient
Optimiser ses coûts de revient
Mesurer la rentabilité d’un investissement
342
Main-d’œuvre Afficher des indicateurs de Fabrication Suivi d’indicateur,
performances pour donner exemple :
des objectifs communs à Taux de rendement
l’équipe. synthétique (TRS).
Productivité.
Respect des délais.
Réduction
des coûts.
Savoirs
Etc.
Savoir-faire
Énergie et fluide Renégociation des contrats. Achat Montant des
factures.
Tenir compte de ce type de Fabrication et/ou Calcul d’investisse
consommation dans le choix méthodes ment et suivi après
des outillages et des équipe mise en route.
ments.
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343
12 • Réduire encore les coûts Structure des coûts industriels
Contribution de chaque service…
Calculer ses coûts de revient
Optimiser ses coûts de revient
Mesurer la rentabilité d’un investissement
344
Maintenance Respecter les conditions Fabrication Suivi du coût des
d’utilisation (formation des interventions de
opérateurs). maintenance par
nature.
Remise en état rapide des Fabrication et Suivi de la rapidité
dégradations : maintenance des interventions.
•• Procédures de détection.
•• Formation des opérateurs
Savoirs
à la connaissance des
équipements.
Savoir-faire
une intervention de
sous-traitance.
Partenariat. Fabrication
et/ou achat
345
12 • Réduire encore les coûts Structure des coûts industriels
Contribution de chaque service…
Calculer ses coûts de revient
Optimiser ses coûts de revient
Mesurer la rentabilité d’un investissement
346
CC Mesurer la rentabilité d’un investissement
Principes clés
Savoirs
financiers engendrés par l’investissement sur toute la période
d’amortissement. La VAN tient compte de la dépréciation
monétaire.
•• Le TIR mesure le taux interne de rentabilité, c’est-à-dire la
résistance à la dépréciation monétaire (qui ramènerait la VAN à 0
au bout de la période d’amortissement).
Savoir-faire
L’investissement s’impose pour obtenir des résultats concrets et
mesurables. Comment peut-on par exemple augmenter la capacité
de production d’une usine en sur-charge, toujours en nombre de
produits bons par jour, bien sûr.
On pourra par exemple :
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
347
12 • Réduire encore les coûts Structure des coûts industriels
Contribution de chaque service…
Calculer ses coûts de revient
Optimiser ses coûts de revient
Mesurer la rentabilité d’un investissement
Cette liste montre bien qu’investir est seulement une des solu
tions possibles pour augmenter la capacité de production.
Investir, c’est affecter des ressources à un projet dans l’espoir d’en
retirer des profits futurs. C’est se donner les moyens pour atteindre
un objectif, en consacrant des ressources aujourd’hui dans l’espoir
d’en tirer des avantages dans l’avenir, en prenant des risques.
• Durée.
• Rentabilité.
• Risque.
• Irréversibilité.
348
Il est irréversible
Une fois la décision d’investir prise, l’industriel doit aller au bout de
son projet pour espérer en tirer un profit. Il est bien rare qu’un début
d’investissement (achat de terrain, de licence, construction d’usine)
puisse être liquidé avec profit ; si c’est le cas, il s’agit, en général,
d’opérations spéculatives étrangères au déroulement normal des
projets industriels.
Savoirs
Il engage le futur
L’acte d’investir engage toute l’exploitation future de l’entreprise ; la
preuve de l’échec ou de la réussite ne pourra être faite qu’au terme
de plusieurs années.
Il comporte un risque
En dépit des précautions que l’on peut prendre, la décision d’investir
ne peut être dissociée de l’idée de risque. En effet, les techniques
de connaissance de l’avenir et de prévision des comportements ne
fournissent que des résultats probables et non des certitudes.
L’accélération du progrès technique et technologique qui avive
Savoir-faire
les phénomènes d’obsolescence et la part croissante des phénomènes
de mode rend ce risque de plus en plus grand.
Il est à noter à ce propos qu’un des grands handicaps que doivent
surmonter les petites et moyennes entreprises est la taille du risque
qu’elles peuvent prendre. Une petite entreprise peut faire faillite
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
parce qu’elle a acheté une seule machine d’un modèle inadapté à son
type de production ; pour une grosse entreprise, ce ne serait qu’un
incident bénin.
Le pay back
L’objectif de cette méthode est de déterminer le délai au bout duquel
les recettes dues à l’investissement couvrent le capital investi ; le
projet retenu étant celui dont le délai est le plus court (y compris par
rapport à une durée « objectif »).
Figure 12.4 n Exemple
Investissement A
N0 N1 N2 N3 N4 N5
Temps
Dépenses initiales – 280 k
Recettes annuelles 70 k 70 k 70 k 70 k
Récupération 70 k 140 k 210 k 280 k
Délai 4 ans
Investissement B N0 N1 N2 N3 N4 N5
Temps
On choisit B.
Le TRC (taux de rentabilité comptable)
L’objectif est d’évaluer le rapport entre le bénéfice annuel moyen
procuré par l’investissement et la dépense initiale ; le projet retenu
étant celui dont le taux est le plus grand.
350
Figure 12.5 n Exemple
Investissement A
N0 N1 N2 N3 N4 N5
Temps
Dépenses initiales – 150 k
Recettes annuelles 10 k 50 k 70 k 100 k 70 k
Récupération 10 k 60 k 130 k 230 k 300 k
Délai 3 ans +
Savoirs
Bénéfice moyen = 300 / 5 k = 60 k
Taux de rentabilité comptable = 60 k / 150 k = 40 %
Investissement A N0 N1 N2 N3 N4 N5
Temps
Savoir-faire
annuelle nette
La valeur actuelle nette ou VAN = Dépenses initiales + Recettes
nettes d’exploitation actualisées.
L’objectif est de déterminer l’excédent du cumul des flux nets de
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Exemple
Les investissements A (150 K€) et B (150 K€) sont d’une durée
de vie de 5 ans. Le taux d’actualisation donné est de 15 %. La
dépense d’investissement est réalisée en année 0.
VAN = 17,6
352
Valeur actualisée nette de B
Produit B
Année Dépenses Recettes Flux net = Coefficient Flux net Flux
n Recette – actualisé actualisé
Dépenses cumulé
Savoirs
1 80 80 0,870 69,6 – 80,4
VAN = 33,3
Savoir-faire
Le taux interne de rentabilité (TIR)
Le TIR est le taux d’actualisation pour lequel la VAN = 0.
Si TIR < taux objectif fi Rejet.
Si TIR A < TIR B fi B.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Figure 12.6
VAN
Taux d’actualisation
TIR
353
12 • Réduire encore les coûts Structure des coûts industriels
Contribution de chaque service…
Calculer ses coûts de revient
Optimiser ses coûts de revient
Mesurer la rentabilité d’un investissement
est « résistant », car il induit une « décote » d’autant plus élevée pour
que la VAN soit nulle.
CC Annexes
Tableau 12.10
Tableau 12.11 n Données
Coût global 1 050 000 €
Dont : 100 000 fiTerrain.
Savoirs
200 000 fiBâtiment.
700 000 fiMatériel et outillage.
50 000 fiCharges diverses pour aménagement
(non amortissable).
Fin février – année 0 : fiPaiement du terrain et du bâtiment.
fiEngagement de la moitié des charges.
1 janvier – année 1 :
er
fiAmortissement du bâtiment.
fiMise en place, paiement du matériel
et démarrage de I’ amortissement,
paiement du solde des charges.
Règles fiscales Terrain. fiPas d’amortissement.
d’amortissement
Bâtiment. fi20 ans (linéaires).
Savoir-faire
Matériel. fi10 ans (linéaires).
Taux d’imposition des sociétés 34 %.
Frais supplémentaires 30 000 Année 1.
40 000 Années suivantes.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
355
Tableau 12.12 n Compte de résultat
1 2 3 1+2–3
Flux
Delta Base pour
d'exploitation Amortis.
Années Investissement d'exploi- calcul Impôt Flux nets Cumul des flux
fiscal
+ – tation d'impôt
12 • Réduire encore les coûts
Entrées Sorties
356
3
6
Calculer ses coûts de revient
Durée de vie
Optimiser ses coûts de revient
Structure des coûts industriels
7
Contribution de chaque service…
10
Mesurer la rentabilité d’un investissement
2. Étude de rentabilité
Remarque : les chiffres seront exprimés en k_.
Savoirs
et que l’investissement devient profitable (ici sans réactualisation de
l’argent).
Ici, il aura fallu 3,2 années pour que cet investissement soit
rentable.
Figure 12.7
4 000
3 500
3 000
Flux actualisé cumulé
2 500
2 000
1 500
3,2 ans
Savoir-faire
1 000
500
0
– 500
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– 1 000
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Années
357
Tableau 12.13
de
1 1 1
actualisé actualisé actualisé actualisé actualisé actualisé
Années
(1 + a )n (1 + a )n (1 + a )n
Flux nets
trésorereie
cumulé cumulé cumulé
0 – 316,5 1 – 316,500 – 316,5 1 – 316,500 – 316,5 1 – 316,500 – 316,5
1 – 643,1 0,909 – 584,578 – 901,1 0,769 – 494,544 – 811,0 0,667 – 428,948 – 745,4
12 • Réduire encore les coûts
2 330,8 0,826 273,241 – 627,8 0,592 195,834 – 615,2 0,444 146,875 – 598,6
3 528,8 0,751 397,129 – 230,7 0,455 240,604 – 374,6 0,296 156,525 – 442,0
4 528,8 0,683 361,170 130,5 0,350 185,080 – 189,5 0,197 104,174 – 337,9
5 528,8 0,621 328,385 458,8 0,269 142,247 – 47,3 0,132 69,802 – 268,1
358
6 528,8 0,564 298,243 757,1 0,207 109,462 62,2 0,088 46,534 – 221,5
7 528,8 0,513 271,274 1 028,4 0,159 84,079 146,3 0,058 30,670 – 190,9
8 528,8 0,466 246,421 1 274,8 0,122 64,514 210,8 0,039 20,623 – 170,2
9 528,8 0,424 224,211 1 499,0 0,094 49,707 260,5 0,026 13,749 – 156,5
Calculer ses coûts de revient
Optimiser ses coûts de revient
Structure des coûts industriels
10 528,8 0,385 203,588 1 702,6 0,072 38,074 298,6 0,017 8,990 – 147,5
Contribution de chaque service…
Savoirs
tance de l’investissement » à l’érosion monétaire. En effet le TIR est
le pourcentage d’actualisation pour lequel la VAN vaut 0 à la fin de
la période d’amortissement.
3 500,0
3 000,0
2 500,0
2 000,0
VAN
Savoir-faire
1 500,0
1 000,0 TIR = 41 %
500,0
0,0
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0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3 0,35 0,4 0,45 0,5
– 500,0
Coefficient d’actualisation
Ici nous trouvons un TIR de 41 %, ce qui indique une très bonne
résistance à l’inflation de l’investissement.
Savoir-être
359
12 • Réduire encore les coûts Structure des coûts industriels
Contribution de chaque service…
Calculer ses coûts de revient
Optimiser ses coûts de revient
Mesurer la rentabilité d’un investissement
360
Savoirs
Chapitre 13
Préserver le personnel
et l’environnement
Savoir-faire
Les questions auxquelles répond ce chapitre
◆◆ Comment évaluer et hiérarchiser les risques auxquels peut
être confronté le personnel de production ?
◆◆ Comment évaluer les risques pour l’environnement ?
◆◆ Quelles sont les actions de prévention simple à mettre en
œuvre ?
◆◆ Face à des dysfonctionnements, comment réagir pour tirer
parti de l’expérience ?
◆◆ Comment intégrer efficacement un nouvel embauché ?
◆◆ En quoi le 5S permet-il d’être plus efficace en matière de
sécurité ?
Savoir-être
361
13 • Préserver le personnel Participer à l’analyse de risques
et l’environnement Mettre en place des plans de prévention simple
Analyser les accidents et presqu’accidents
Améliorer les postes de travail
Le 5S et la propreté en production
Intégrer un nouvel embauché
PRINCIPES CLÉS
Il s’agit successivement :
•• d’identifier les différents risques pour le personnel et
l’environnement ;
•• d’évaluer ces risques au moyen d’un système de cotation
(classiquement, sous la forme de la combinaison de la probabilité
et de la gravité) ;
•• de définir et de mettre en œuvre un plan d’action dans le but de
limiter les risques à des niveaux acceptables.
362
On distinguera ensuite le risque initial, considéré sans les actions
de protection mises en œuvre dans les systèmes de management des
risques, et le risque résiduel, qui résulte des actions de prévention.
La cartographie des risques permet de représenter et de hiérar
chiser les risques santé/environnement en production et de piloter
une démarche de prévention efficace.
Le graphique obtenu permet de repérer quatre zones :
Savoirs
✓✓ la zone d’inacceptabilité (gravité forte, probabilité élevée) : prio
rité d’action à court terme ou mesures compensatoires ;
✓✓ la zone critique (gravité forte, probabilité élevée) : demande
action à court ou moyen terme ;
✓✓ la zone à surveiller (demande une vigilance de façon à éviter
l’accident, peut demander une action à moyen terme) ;
✓✓ la zone de sécurité relative (gravité faible, probabilité minime) :
pas d’action immédiate.
Tableau 13.1
Conséquences
Conséquences
Conséquences
Conséquences
irréversibles 4
sérieuses 2
mineures 1
critiques 3
Savoir-faire
Fréquent D D1 D2 D3 D4
Possible C C1 C2 C3 C4
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Rare B B1 B2 B3 B4
Extrêmement rare A A1 A2 A3 A4
de réalisation du dommage.
La prévention est la démarche qui va empêcher la réalisation du
dommage.
363
13 • Préserver le personnel Participer à l’analyse de risques
et l’environnement Mettre en place des plans de prévention simple
Analyser les accidents et presqu’accidents
Améliorer les postes de travail
Le 5S et la propreté en production
Intégrer un nouvel embauché
Prévention
Cible à
Danger Événement dangereux >> dommage protéger :
travailleurs
364
Évaluer les risques
Il s’agit ici de mesurer, de classer les risques.
Le risque étant la combinaison de la gravité G et de la probabilité
P qu’un danger se concrétise et cause le dommage compte tenu des
dispositions en place, de l’exposition des travailleurs, nous allons
pour chaque danger repéré attribuer une note ou une classification.
Très souvent, c’est le produit des deux notes G × P qui est retenu.
Savoirs
Exemples de cotations :
✓✓ Gravité :
4 : mortel – incapacité totale ;
3 : critique – accident longue durée, dommages irréversibles ;
2 : grave – accident avec arrêt ;
1 : mineur – accident bénin, soins ;
✓✓ Probabilité :
D : très possible, fréquent ;
C : probable ;
B : rare, peu probable ;
A : extrêmement rare, improbable.
Savoir-faire
La combinaison des deux facteurs nous donne une cotation
globale des risques.
C probable C4 C3 C2 C1
B rare B4 B3 B2 B1
A extrêmement rare A4 A3 A2 A1
Légende : D4, D3, C4 : risque inacceptable, priorité- urgence. B4, C3, D2 : risque à diminuer.
B4, B3, C2 D1 : risque à surveiller. Autre risque faible acceptable.
365
13 • Préserver le personnel Participer à l’analyse de risques
et l’environnement Mettre en place des plans de prévention simple
Analyser les accidents et presqu’accidents
Améliorer les postes de travail
Le 5S et la propreté en production
Intégrer un nouvel embauché
Risque de dommages
lors de la manutention
mécanique.
Risque de dommages lors
de manutention manuelle.
Risque d’incendie.
Efforts physiques.
Risque dû à l’ambiance des
lieux : ambiance thermique,
vibrations, intoxication par
vapeurs, bruit.
366
L’analyse environnementale
Une direction de production responsable ne peut plus aujourd‘hui
rester insensible à la conséquence qu’a son activité sur la collecti
vité.
Sans se lancer dans des systèmes de management environne
mentaux types ISO 14001, il est possible d’agir simplement à son
niveau pour réduire et prévenir les nuisances occasionnées.
Savoirs
Bien entendu, il existe une réglementation très dense à ce sujet.
Cette veille réglementaire est généralement assurée par un respon
sable Qualité Sécurité Environnement (QSE) et déclinée ensuite en
consignes opérationnelles sur le terrain.
En production, il est important que les managers et les collaborateurs
soient conscients des impacts de leur activité sur l’environnement.
Simplement une réflexion peut être organisée pour identifier
méthodiquement sur l’ensemble des activités du site (y compris les
stockages et les transferts) celles qui sont susceptibles d’interactions
avec l’environnement. Cette analyse sera faite en étudiant :
✓✓ les effets sur l’eau ;
✓✓ les effets sur l’air ;
Savoir-faire
✓✓ les effets sur le sol ;
✓✓ les effets sur le bruit ;
✓✓ la production de déchets ;
✓✓ la consommation de ressources ;
✓✓ la notion d’esthétique des bâtiments peut être aussi envisagée.
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367
13 • Préserver le personnel Participer à l’analyse de risques
et l’environnement Mettre en place des plans de prévention simple
Analyser les accidents et presqu’accidents
Améliorer les postes de travail
Le 5S et la propreté en production
Intégrer un nouvel embauché
Conditionnement :
Normale. Gêne des riverains. 1 5 1 5
émission de bruit
368
Attention !
Que ce soit en sécurité et en environnement, ces diagnostics doivent être
renouvelés à chaque modification de processus et/ou de procédé.
Savoirs
simple
PRINCIPES CLÉS
Savoir-faire
de sécurité des personnes
En reprenant les risques les plus importants, le groupe de travail va
proposer des actions de prévention.
Il s’agit, dans l’ordre :
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Programme de prévention
À partir de la cotation de chaque risque, et de sa priorité, on décide
des actions à mener, ce qui doit amener à une meilleure cotation,
chaque action est affectée et positionnée dans le temps, les éléments
permettant la validation sont définis.
Tableau 13.5 n Tableau synthétique du programme de prévention
Savoirs
postes de travail (nous développons cet outil ci-après) ;
✓✓ exemplarité des managers, cohérence des discours avec les actions
quotidiennes ;
✓✓ formation et sensibilisation du personnel pour que chacun
prenne conscience de l’incidence de la poste sur la qualité d’un
produit, les conséquences environnementales associées et les
risques auxquels il est confronté ;
✓✓ mise en place d’un système de suggestions pour être toujours
dans la prévention ;
✓✓ mise en œuvre des audits de poste pour s’assurer que chacun a
bien compris, applique les règles définies mais aussi que le plan
d’action est efficace ;
✓✓ recherche systématique des causes profondes des accidents ou
Savoir-faire
presqu’accidents pour trouver les solutions qui en empêcheront
le renouvellement. Nous allons développer ce point.
et presqu’accidents
PRINCIPES CLÉS
371
13 • Préserver le personnel Participer à l’analyse de risques
et l’environnement Mettre en place des plans de prévention simple
Analyser les accidents et presqu’accidents
Améliorer les postes de travail
Le 5S et la propreté en production
Intégrer un nouvel embauché
372
À droite, on note l’accident puis en se posant la question « qu’a-
t-il fallu pour que l’accident survienne », puis on crée les branches de
causes en répétant « est ce nécessaire, est ce suffisant pour que cela
arrive ». Ensuite on se pose la même question pour chaque cause
« qu’a-t-il fallu pour que cette cause survienne ». Ainsi de suite,
jusqu’à ce que la ou les causes « racines » soient trouvées.
Chaque cause peut être initiée par un ou plusieurs événements
Savoirs
déclencheurs. Évidemment, au fur et à mesure que l’accident est
décortiqué, on constate des ramifications de plus en plus longues
avec en parallèle un éloignement relatif du fait accidentel.
L’objectif est de trouver la, ou leplus souvent, les causes racines.
Exemple
Joël, au service expédition, s’est coupé la main avec un cutter.
Qu’a-t-il fallu pour qu’il se blesse ?
••Qu’il découpe lui-même les emballages ;
••Qu’il utilise un cutter ;
••Qu’il ne soit pas protégé par des gants ;
••Que le carton soit très résistant (le cutter a dérapé).
Donc quatre branches partent de l’accident.
Savoir-faire
Prenons maintenant chaque branche et identifions les causes :
Qu’a-t-il fallu pour qu’il utilise un cutter ?
••Que la machine à découper les emballages soit en panne ;
••Qu’il y ait une commande urgente d’un client à préparer.
Donc de la branche « cutter » partent deux nouvelles branches.
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373
13 • Préserver le personnel Participer à l’analyse de risques
et l’environnement Mettre en place des plans de prévention simple
Analyser les accidents et presqu’accidents
Améliorer les postes de travail
Le 5S et la propreté en production
Intégrer un nouvel embauché
PRINCIPES CLÉS
374
1. Rassembler les données de départ
Il s’agit de recueillir à la fois :
✓✓ les besoins, les servitudes de la production et d’exploitation :
listes des produits fabriqués à ce poste, quantité et cadences de
fabrication, produits non répétitifs ou répétitifs stabilisés, répé
titifs non stabilisés, variations de production, flux des matières
Savoirs
premières et produits finis ;
✓✓ la gamme de fabrication avec les autocontrôles éventuels ;
✓✓ les servitudes inhérentes à l’activité au poste de travail : caracté
ristiques du produit / sous produits à élaborer (locaux spéciaux,
risques divers, équipements particuliers, déchets) ; mais aussi
caractéristiques des machines, moyens de manutention ; ainsi
que les liaisons avec les autres postes de travail, etc.
Savoir-faire
productivité ;
✓✓ critiques des défauts de fonctionnement de l’outil industriel exis
tant ;
✓✓ déplacement de personnel, accidents, rebuts, défauts de manu
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tention ;
✓✓ probabilités d’évolution des données du problème, évolution des
produits, évolution des plans de charge ;
✓✓ etc.
375
13 • Préserver le personnel Participer à l’analyse de risques
et l’environnement Mettre en place des plans de prévention simple
Analyser les accidents et presqu’accidents
Améliorer les postes de travail
Le 5S et la propreté en production
Intégrer un nouvel embauché
4. Choix de la solution
Pour chacune des solutions envisagées, on établira un bilan de
rentabilité qui doit mettre en évidence les différents coûts et gains.
Si tous les coûts sont généralement aisément quantifiables, certains
facteurs – qui pourtant concourent à la productivité globale au poste de
travail – ne sont pas toujours aisément chiffrables en terme de gains.
Ils doivent toutefois être pris en compte dans la décision, ce qui
nécessitera à leur égard de construire un argumentaire pertinent.
Voici quelques exemples.
376
Exemples d’action d’amélioration
Savoirs
tenant compte des aires normales et maximales de travail.
Savoir-faire
En installant un poste de travail, s’il faut appliquer le mieux
possible les principes d’économie de mouvements, il faut aussi
tenir compte des positions incommodes de l’opérateur, maximum
d’aisance et minimum de fatigue. Lorsque cela est possible, penser à
utiliser la pesanteur.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
ordre logique afin d’éviter les hésitations (ex : du plus près au plus loin,
de l’extérieur vers l’intérieur).
377
13 • Préserver le personnel Participer à l’analyse de risques
et l’environnement Mettre en place des plans de prévention simple
Analyser les accidents et presqu’accidents
Améliorer les postes de travail
Le 5S et la propreté en production
Intégrer un nouvel embauché
378
Une bonne visibilité : c’est d’abord la sécurité qui en bénéficie mais
aussi un produit fabriqué de meilleure qualité puisque les loupés dimi
nuent. L’opérateur est plus sûr de la bonne exécution, les contrôles sont
fiabilisés.
Les niveaux élevés de bruit gênent l’opérateur. Outre les risques
de surdité, l’attention de l’opérateur a tendance à se relâcher lorsque le
niveau de bruit est élevé.
Savoirs
Les troubles musculosquelettiques
Les TMS (troubles musculosquelettiques) représentent une part non
négligeable des surprimes d’assurance payées par certaines entreprises.
En renfort de l’éthique développée concernant la sécurité, l’ergonomie, –
c’est-à-dire l’adaptation du poste de travail à l’homme – permet de dimi
nuer les efforts, la répétitivité et surtout les mauvaises postures, qui sont
les trois causes de TMS. Ces causes sont aggravées par l’état de santé des
personnes et le « stress », qui agissent comme facteurs multiplicateurs de
troubles.
La mécanisation de certaines opérations, la motorisation des
outillages utilisés, ainsi que les formations « geste et postures » sont
évidemment de nature à diminuer ces TMS dans les entreprises.
Savoir-faire
Tout responsable de production doit faire un tour d’atelier de temps
en temps avec le médecin du travail et relever toutes les situations poten
tiellement génératrices de TMS. Il est classique que l’étude de ces situa
tions anti-ergonomiques conduise parallèlement à la diminution des
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
CC Le 5S et la propreté en production
PRINCIPES CLÉS
379
13 • Préserver le personnel Participer à l’analyse de risques
et l’environnement Mettre en place des plans de prévention simple
Analyser les accidents et presqu’accidents
Améliorer les postes de travail
Le 5S et la propreté en production
Intégrer un nouvel embauché
380
En résumé
Les 5 « S » représentent un système d’organisation et d’entretien des postes
de travail et de leur environnement, visant à faire du lieu de travail un endroit
propre, pratique et sécurisant. Cette démarche simple, où chacun est acteur,
ne nécessite pas de connaissances compliquées et conduit à des résultats
visibles rapides puis à des changements profonds de comportements.
Savoirs
Les 5S : les 5 étapes
Après avoir choisi le champ d’application du chantier et créé le
groupe de travail avec un animateur, les 5S vont être mis en œuvre
sur un lieu prototype en atelier. Il est recommandé de choisir un lieu
prototype relativement facile et « visible » pour commencer, afin de
faciliter le déploiement ultérieur. Il est également recommandé de
mener en parallèle un chantier « administratif » ! On aura pris soin
avant de démarrer de photographier l’état des ateliers au démar
rage du chantier (le management visuel est très important dans la
démarche 5S).
Savoir-faire
Tableau 13.6 n Les étapes du 5S
Débarrasser Supprimer tout ce qui est inutile sur le poste de travail et son
environnement.
Ranger Trouver une place pour chaque chose et mettre chaque chose à sa
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
place = ordre et méthodes.
Nettoyer Obtenir une propreté irréprochable du poste et la maintenir, donc suppri
mer les sources de salissures et supprimer les difficultés de nettoyage.
Standardiser Définir un « standard » à partir des résultats acquis, et s’assurer du
maintien du niveau.
Évoluer Respecter le standard établi et améliorer en permanence l’organisation en
faisant évoluer l’état d’esprit.
381
13 • Préserver le personnel Participer à l’analyse de risques
et l’environnement Mettre en place des plans de prévention simple
Analyser les accidents et presqu’accidents
Améliorer les postes de travail
Le 5S et la propreté en production
Intégrer un nouvel embauché
Source : Cegos
382
1. Débarrasser
Classer par importance les objets que vous utilisez (pour repérer ce
Savoirs
qui est inutile) : Un des critères, peut être bien sûr, le degré d’utili
sation : ce repérage peut être réalisé par la méthode des « étiquettes ».
Ainsi un objet non utilisé depuis un an, sera considéré comme inutile
et retiré du lieu de travail immédiat.
Il pourra être stocké à part ou ailleurs, ou jeté tout simplement.
Attention à être « honnête ». Tout jeter serait une erreur, se lancer
dans le « on garde au cas où… aussi ! ». « On vise l’efficacité…, ce
qui veut dire parfois être ferme et… décidé ! ».
Élargir l’étude à toutes « les choses inutiles » ; il ne faut pas se
restreindre aux objets utilisés mais élargir l’action aux endroits qui
ne servent qu’à stocker justement ce qui ne sert à rien ainsi que les
tuyaux, les câbles…
Repérer aussi les objets cassés ; dans le cadre de la grande opéra
Savoir-faire
tion de « remise à niveau », la recherche des objets cassés est impor
tante, on vérifiera les objets et lieux de l’entreprise pour repérer ce qui
est cassé et abîmé, ou qui ne « marche plus ou mal » par une étiquette
aussi. Cette étape se fait lors d’une visite où tout sera noté.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
383
13 • Préserver le personnel Participer à l’analyse de risques
et l’environnement Mettre en place des plans de prévention simple
Analyser les accidents et presqu’accidents
Améliorer les postes de travail
Le 5S et la propreté en production
Intégrer un nouvel embauché
384
3. Nettoyer
Savoirs
de maintenir propre et d’utiliser le temps prévu pour contrôler si
tout va bien.
On cherchera à obtenir la propreté à la source, c’est-à-dire de
traiter les causes présentes ou potentielles des salissures (ou désordre),
supprimer les sources de salissures et simplifier les nettoyages. Pour
cela il faut affecter des zones de responsabilités (par division des
lieux de travail). Choisir ce qui doit être nettoyé (et le résultat à
atteindre par zone), définir un planning, des méthodes de nettoyage
souples et les moyens nécessaires. Parallèlement, le groupe va aussi
trouver et éliminer les causes de salissures et rechercher avant tout à
pratiquer le nettoyage à valeur ajoutée. Le nettoyage doit être consi
déré comme un outil de détection et correction à tous les niveaux.
Les étiquettes sur les objets cassés abîmés ou ce qui ne marche « plus
Savoir-faire
ou mal » serviront alors à remettre à niveau, à réparer ce que l’on
veut conserver.
À la fin de cette étape, on a donc fixé des priorités en localisant les
endroits générateurs de salissures et difficiles à nettoyer et démarrer
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385
13 • Préserver le personnel Participer à l’analyse de risques
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Analyser les accidents et presqu’accidents
Améliorer les postes de travail
Le 5S et la propreté en production
Intégrer un nouvel embauché
✓✓ ranger vers « ne pas déranger », avec la question (2) « qu’est ce qui
peut déranger ? » mais aussi…
✓✓ débarrasser vers « ne pas embarrasser », avec la question (3)
« qu’est ce qui peut embarrasser ? »
À noter que ces questions 1, 2 et 3 peuvent être posées au cours
de la mise en œuvre d’un nouvel atelier, de manière à mettre en
œuvre tout de suite, a priori, le 5S et ses bénéfices. À noter égale
ment, que cet état d’esprit conduit à ramener à sa plus simple expres
sion le « coût » des 5S, débarras, rangement et nettoyage coûtent de
moins en moins cher. Il faut donc surtout éviter de « gammer » les
5S, ce qui serait contraire à l’esprit que l’on veut développer.
386
5. Faire évoluer l’état d’esprit
Faire respecter avec rigueur le standard établi et progresser en faisant
évoluer l’état d’esprit.
Cette étape est celle de la rigueur et de la mesure et les 5 « S » ne
peuvent réussir sans rigueur, ni mesure.
Pour réussir cette étape, il faudra :
Savoirs
✓✓ suivre l’application des règles : mettre en place des dispositifs anti-
erreur mais aussi responsabiliser chacun, former, et faire prendre
de bonnes habitudes ; instaurer un programme de suivi ;
✓✓ pratiquer régulièrement les audits, exploiter les audits et le
tableau de communication pour mettre en place le progrès
permanent. On mettra en place des audits personnels, ou
chacun évalue le rangement et la propreté de son propre poste
(ce qui a tendance à responsabiliser chacun, avant d’écrire que
mon poste est bien ou mal rangé, ne suis-je pas tenté de le
ranger ?). Bien sûr il faut aussi des audits croisés entre ateliers
et aussi, pour bénéficier d’un œil externe, mettre en place des
audits par une personne extérieure aux ateliers. Oser demander
son avis au client lors d’une visite est aussi dans la logique de
Savoir-faire
l’état d’esprit à rechercher ;
✓✓ bien sûr, il n’y a pas de progrès sans mesure, une mesure effi
cace (mais pas forcément la plus simple à réaliser) est celle du
temps moyen que l’on met pour retrouver un objet, outil,
outillage et aussi une information pour un client, en interne
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
387
13 • Préserver le personnel Participer à l’analyse de risques
et l’environnement Mettre en place des plans de prévention simple
Analyser les accidents et presqu’accidents
Améliorer les postes de travail
Le 5S et la propreté en production
Intégrer un nouvel embauché
PRINCIPES CLÉS
388
Lui montrer :
✓✓ les voies de circulation et les risques qui y sont liés ;
✓✓ son poste de travail.
Lui présenter :
✓✓ son collègue de travail, ou l’opérateur le plus proche de son poste
de travail qui pourra l’assister en cas de besoin ;
Savoirs
✓✓ le membre du CHSCT du secteur (s’il existe).
Lui faire acquérir :
✓✓ les comportements et les gestes les plus sûrs, en ayant recours, si
possible, à des démonstrations ;
✓✓ les méthodes de travail en insistant particulièrement sur les points
ayant une incidence sur sa sécurité ou celle des autres salariés ou
sur l’environnement ;
✓✓ le fonctionnement des dispositifs de protection et de secours, et
lui expliquer les motifs de leurs emplois.
Lui remettre :
✓✓ les consignes sécurité/environnement spécifiques au poste de
travail.
Savoir-faire
Après la prise effective du poste, faire le point
En fin de journée
Savoir-être
389
13 • Préserver le personnel Participer à l’analyse de risques
et l’environnement Mettre en place des plans de prévention simple
Analyser les accidents et presqu’accidents
Améliorer les postes de travail
Le 5S et la propreté en production
Intégrer un nouvel embauché
390
Savoirs
Chapitre 14
Être un responsable de
production dans l’action
Savoir-faire
Les questions auxquelles répond ce chapitre
◆◆ Quelle est la valeur ajoutée d’un responsable de production
au sein d’une organisation ?
◆◆ Quelles sont les missions d’un manager de production ?
◆◆ Quelle est la journée type d’un manager de production ?
◆◆ Comment utiliser l’outil Kamishibai, un standard de
management ? Savoir-être
391
14 • Être un responsable de Comment manager pour obtenir…
production dans l’action La journée type d’un manager
Le Kamishibaï
PRINCIPES CLÉS
392
des plans d’actions nécessaires, c’est la dynamique qu’il créera dans ses
équipes, cette envie de se dépasser qui lui permettra de réussir.
Une deuxième citation nous vient alors à la mémoire, celle de
Lord Beveridge, économiste britannique : « La raison d’ être d’une
organisation est de faire accomplir par des hommes ordinaires des choses
hors de l’ordinaire. »
Ainsi le responsable de production manage pour obtenir le
Savoirs
meilleur de chacun de ses collaborateurs. Facile ? Pas sûr… mais en
tout cas, pas impossible si l’on se base sur le bon sens, qui pousse
chaque manager à :
✓✓ reconnaître, encourager et récompenser les qualités individuelles :
un bon manager a envie de faire réussir ses équipes ; pour elles
comme pour lui ;
✓✓ mettre en valeur les forces latentes de chaque individu en les
appliquant à faire ce qu’il sait et peut faire, plutôt qu’à ce qu’il
ne peut pas faire.
Viser le pas à pas : il ne faut pas commencer par les choses les
plus difficiles mais par les plus faciles pour que les gens en retiennent
comme impression « Bon, on peut le faire, et nous avons survécu, ce
n’était pas trop dur, et on voit le résultat ». Peter Drucker, auteur de
Savoir-faire
nombreux ouvrages sur le management, est à l’origine de nombreux
concepts managériaux. Citons deux de ces célèbres maximes :
« La meilleure façon de prédire l’avenir, c’est de le créer. »
« Chaque fois que vous voyez une entreprise qui réussit, dites-vous
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
que c’est parce qu’un jour quelqu’un a pris une décision courageuse. »
Cela nous amène naturellement sur une autre qualité du bon
manager, le courage de prendre des risques :
✓✓ fixer des objectifs concrets et mesurables et surtout expliquer le
sens de ses objectifs feront partie de ses obsessions ;
✓✓ équilibrer quotidiennement ses missions est aussi un challenge
qu’il se lance : piloter sa production, l’organiser, manager ses
collaborateurs directs. Toute décision prise se fera pour créer de la
valeur pour les clients, les actionnaires et l’entreprise. S’il agit loca
lement, le responsable raisonne avant tout de manière globale. S’il
Savoir-être
PRINCIPES CLÉS
394
Tableau 14.1 n Répartition des temps par activité
Classement Tâches % temps
Préparer Créer ou faire le point sur les plans stratégiques.
le futur
Participer au comité de direction.
Communiquer sur les plans stratégiques.
Réaliser ses entretiens.
Savoirs
S’informer, réaliser sa veille technologique, concurrentielle.
Se former.
Appeler, rencontrer les clients.
Appeler, rencontrer les fournisseurs.
Appeler, rencontrer les organisations réglementaires.
Appeler, organiser, rencontrer les partenaires industriels
et régionaux.
Organiser Planifier les productions et les hommes.
sa production Travailler sur les budgets et les investissements.
Appuyer les évolutions de l’organisation.
Piloter Faire le point avec ses responsables d’équipes (QCDSE).
le quotidien
Stimuler ses équipes.
Aider à régler les problèmes.
Savoir-faire
Observer, faire un tour de piste des ateliers et des bureaux.
Responsables % temps
Commercial
Achats
Qualité-Sécurité-Environnement
Méthodes
Maintenance
Logistique
Fabrication
Contrôle de gestion
Savoir-être
RH
Informatique
395
14 • Être un responsable de Comment manager pour obtenir…
production dans l’action La journée type d’un manager
Le Kamishibaï
Il évalue
Il ne s’agit pas de l’évaluation annuelle de ses collaborateurs, mais
du constat au cas par cas des résultats atteints et des moyens utilisés
pour y arriver. Le responsable de production sent aussi le moral de
ses troupes, le climat social de l’entreprise.
396
Il ne veut pas subir un état de fait, constater a posteriori, mais être
dans l’anticipation. Ainsi au sein de ses ateliers :
✓✓ les compétences sont gérées ;
✓✓ les machines sont entretenues pour en obtenir un rendement
adapté aux besoins ;
✓✓ les fournisseurs sont sélectionnés et évalués ;
✓✓ les processus sont décrits et analysés sous l’angle de la valeur ;
Savoirs
✓✓ les méthodes de travail sont optimisées ;
✓✓ l’organisation en atelier permet une productivité maximale ;
✓✓ etc.
Il stimule, aide ses responsables d’équipe à faire bien
et toujours mieux
De quoi a besoin un chef d’équipe pour accomplir au mieux sa
mission ? Il a besoin avant tout d’avoir un responsable de produc
tion qui soit un véritable relais de la direction, qui décline la stra
tégie en objectifs pour les ateliers et sait remonter les difficultés du
terrain quand il le faut.
Pour être crédible vis-à-vis de ses chefs d’équipe, le manager de
production saura aussi être crédible entre ses discours et ses actes :
Savoir-faire
✓✓ s’il dit que l’environnement est important, il refusera de prendre
des risques importants quand il faut prendre une décision mettant
en danger l’environnement ;
✓✓ quand il dit que le client est important, il refusera de faire partir
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Il reporte à sa direction
Ces reportings permettent à la direction de constater l’avancement
des plans d’actions stratégiques.
Ils permettent aussi d’engager la direction dans la prise
de décisions : le responsable de production sait présenter ses
398
demandes en les associant à des données factuelles et des
analyses financières pour convaincre la direction de lui affecter
les moyens nécessaires à atteindre ses objectifs. Pour aider la
direction à prendre ses décisions en parlant risque, impact, béné
fices et coûts.
Il échange avec la direction sur les résultats financiers mais aussi
sur la perception des clients, le moral des équipes.
Savoirs
CC Le Kamishibaï
Qu’est-ce que le Kamishibaï ?
Au premier abord, on pourrait penser que Kamishibaï est seulement
un terme japonais pour désigner un storyboard de management
visuel.
Mais il semble qu’il soit un peu plus que cela.
Les origines du Kamishibaï sont liées aux « théâtres de papier »,
des comédies morales datant du xii° siècle. Ces comédies boudd
histes sont des drames moraux destinés au départ aux illettrés. Les
spectateurs du Kamishibaï pouvaient y faire une véritable autoé
Savoir-faire
valuation de la moralité de leur façon de vivre, à partir de ce qu’ils
apprenaient de la présentation visuelle !
Chacun peut faire ici une pause significative pour mesurer
les implications du Kamishibaï dans le management moderne. À
l’époque moderne, on raconte des histoires ou on apprend des leçons
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
399
14 • Être un responsable de Comment manager pour obtenir…
production dans l’action La journée type d’un manager
Le Kamishibaï
Tableau 14.3 n Kamishibaï
10
400
Figure 14.1 n Carte Kamishibaï
Note : Les deux côtés de la carte sort imprimés, l’un vert, l’autre rouge.
Savoirs
de travail ? Est-ce que le standard de travail ? Est-ce que le standard
de travail est bien rempli ? de travail est bien rempli ?
2. Instruction 2. Instruction
Est-ce que toute l’informtation est Est-ce que toute l’informtation est
correcte et inclue les points clés ? correcte et inclue les points clés ?
3. EPI 3. EPI
Est-ce que le membre de l’équipe Est-ce que le membre de l’équipe
porte son équipement individuel porte son équipement individuel
de protectin ? de protectin ?
4. Visuel 4. Visuel
Est-ce que chaque chose est à sa Est-ce que chaque chose est à
place et existe — t — il une place sa place et existe — t — il une
pour chaque chose ? place pour chaque chose ?
5. TPM 5. TPM
Est-ce que les outillages, les Est-ce que les outillages, les
calibres, les équipments sont calibres, les équipments sont
fonctionnels ? fonctionnels ?
Savoir-faire
D’après John Miller du Kaizen Institute
Conditions de réussite
402
c ontrôles ne deviennent prévisibles. En effet si les contrôles suiv-
aient une tendance prévisible en théorie, il serait possible pour
les membres de l’équipe de contourner le système, s’ils le désiraient,
en suivant le standard lors de la vérification, mais pas à d’autres
moments.
Savoirs
Alors que la vérification du chef d’équipe est axée sur son environ-
nement immédiat de travail et les cartes de vérification quotidienne,
hebdomadaire et mensuelle sont tirées de façon aléatoire, le proces-
sus Kamishibaï pour les chefs de groupe, chefs de secteur et au-dessus
diffère légèrement.
Ils ont une portée plus large (audit de lignes multiples ou de
plusieurs zones pour les responsables de groupes, sections ou dépar
tement pour les managers de secteurs, etc.) et l’échéancier des cartes
et des contrôles sont basés sur un programme.
Ce calendrier est intégré dans le travail standard du leader qui
indique quand les superviseurs et les managers vont passer du temps
directement dans l’atelier pendant la journée. Les contrôles effec
tués ont tendance à se concentrer davantage sur des systèmes tels
Savoir-faire
que le Kanban, l’Andon réponse, ou le suivi du rendement horaire.
Ce peut être également des contrôles spécifiques sur les processus
essentiels à la qualité.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
404
Savoirs
Chapitre 15
Savoir-faire
Les questions auxquelles répond ce chapitre
◆◆ Comment développer la connaissance de soi en tant que
manager, au travers d’un questionnaire d’autodiagnostic ?
◆◆ Quelles sont les conséquences de cette connaissance
sur son organisation personnelle et ses relations avec les
autres ?
◆◆ Comment progresser pour créer de meilleures relations avec
sa hiérarchie et ses collaborateurs ?
Savoir-être
405
15 • Mieux se connaître pour Analyse des comportements…
établir des relations… Changer pour progresser
PRINCIPES CLÉS
406
La description de ces comportements caricaturaux permet
de mieux les comprendre et met chacun en position de choisir le
comportement qui lui semble le meilleur pour lui et les autres dans
la situation où il se trouve.
Le comportement passif
Savoirs
Le comportement passif, souvent de fuite, est un comportement
d’évitement devant les gens et les événements. Plutôt que de s’af
firmer tranquillement mais fermement, le « passif » préfère se taire,
se soumettre, remettre la décision à plus tard ou bien s’en aller.
Il prend rarement d’initiatives hardies, car il tient à « ne pas faire
de vagues ». Ses décisions sont tardives et font suite à un consensus
ou même à une pression de son entourage.
Il ne sait pas dire « non » à ses interlocuteurs, même dans les cas
où il le veut, car il ne souhaite pas les « provoquer ».
Quand il parvient à exprimer une opinion contraire à celle de
ses interlocuteurs, il le fait avec d’infinies précautions qui rendent
son argumentation peu crédible. Ses positions sont peu tranchées et
laissent un doute sur son opinion finale : « Nous allons faire pour le
Savoir-faire
mieux mais nous ne sommes pas sûrs d’y arriver. Il faut que j’y réflé
chisse ». Cette incertitude permet d’ailleurs d’éviter bon nombre de
conflits.
En tant que responsable hiérarchique, il veut tellement être
gentil pour se faire bien voir et être aimé, qu’il finit par se faire
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
exploiter.
À propos de motivation, il prétend que l’on n’obtient rien des
collaborateurs s’il n’existe pas une forme concrète de récompense,
notamment pécuniaire. Il déplore d’ailleurs le manque de moyens
en ce domaine. Cependant, en matière d’augmentations de salaires
ou de promotions, il souhaite avant tout ne pas faire de jaloux, ce
qui accentue le nivellement et la prépondérance de l’ancienneté.
Lorsqu’il donne ou rappelle une consigne à l’un de ses subor
donnés, il préfère employer une forme impersonnelle (« il faudrait
faire cela » ou bien « on pense qu’ il vaudrait mieux… »), plutôt qu’une
Savoir-être
407
15 • Mieux se connaître pour Analyse des comportements…
établir des relations… Changer pour progresser
Le comportement agressif
L’agressivité est un comportement qui consiste à s’opposer aux autres
et à tenter de les soumettre ou de les faire plier en les intimidant, en
les rabaissant, en les ignorant ou bien en critiquant leurs actes.
L’agressif parle fort, écoute très peu et interrompt souvent ses interlo
cuteurs. Il arbore souvent un sourire ironique ou bien manifeste par des
mimiques son mépris ou sa désapprobation ou encore présente un visage
« de glace ». Il aime recourir à des images choquantes ou brutales.
En tant que responsable hiérarchique, il a besoin de « casser
ses subordonnés » en les punissant ou en ayant recours à la disgrâce.
408
La plupart de ses collaborateurs « courbent le dos » et se soumettent.
Certains se rebellent et entrent alors dans une situation conflictuelle
très appréciée de leur chef qui trouve ainsi une justification à son
comportement.
Il conserve soigneusement pour lui les informations qu’il reçoit afin
d’éprouver le plaisir de voir ses subordonnés venir les lui demander.
À propos de motivation, il prétend que tout est affaire « d’auto
Savoirs
rité », véritable don du ciel peu répandu, et montre son style de
commandement en exemple.
Avec sa hiérarchie, il fait preuve d’un esprit de contradiction
généralisé qu’il argumente de démentis et d’objections qui mettent
mal à l’aise. Il perd d’ailleurs souvent de vue l’objectif d’une discus
sion, l’essentiel étant pour lui de montrer à son chef que ce dernier
s’est trompé. Il aime faire redresser les torts par l’intermédiaire de
sa hiérarchie et rejette continuellement la « faute » sur ses collègues
quand on lui demande des explications.
Pour développer ce genre de comportement, l’agressif avance de
nombreux alibis.
Savoir-faire
••« Dans ce monde, il faut savoir s’imposer. »
••« Si certains étaient à la place qu’ils méritent, tout irait certainement
mieux. »
••« Les gens ont besoin d’obéir à un tempérament fort. »
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
••« Il n’est pas étonnant que de multiples erreurs soient commises quand on
regarde le niveau des gens. »
••« Si on commence à se laisser marcher sur les pieds, c’est la catas-
trophe. »
••« Si on laisse un peu d’autonomie aux gens, on assiste automatiquement
à un gaspillage épouvantable. C’est pourquoi, je tiens à faire respecter
l’ordre. »
••« Les syndicalistes réussissent à désorganiser l’entreprise quand ils sont
face à des responsables faibles. Moi, je sais les mater. »
••« Dans le travail, si on commence à faire de la psychologie ou si l’on est
trop sensible, cela ne marche pas. »
Savoir-être
••« Je vous l’avais bien dit, tant que l’on ne changera pas de Direction, la
situation empirera. »
409
15 • Mieux se connaître pour Analyse des comportements…
établir des relations… Changer pour progresser
Le comportement manipulateur
La manipulation est un comportement qui consiste à chercher à
atteindre un objectif en utilisant le mensonge ou tout au moins une
présentation fallacieuse de la réalité. Le manipulateur considère qu’il
est moins efficace et surtout qu’il ne sert à rien d’aborder les autres
« de front », alors qu’il est si facile de les « contourner » en imaginant
un scénario, une présentation ou une mise en scène telle qu’ils ne
peuvent faire autrement que d’agir dans le sens souhaité.
Le manipulateur se veut habile et machiavélique. Il ne craint pas
de tenir des discours différents selon ses interlocuteurs. Il est parti
culièrement friand des phrases à double sens. Il se tient en général
en retrait quand il y a débat et son activité s’intensifie lors des inter
ruptions de séance. Souvent, il se présente comme un intermédiaire
utile, sinon indispensable.
Face à lui, on a toujours l’impression qu’il « joue un rôle » et on
ne sait jamais s’il dit vrai ou faux. Il commence souvent ses phrases
par « franchement… », « ne tournons pas autour du pot… », pour que
l’autre se livre et baisse la garde.
Manipuler, c’est ne pas annoncer ses objectifs, ou au moins ne pas
être clair sur ses intentions. Ainsi, le manipulateur pratique avec délice
et efficacité la flatterie et la séduction. La personne séduite pourra
ainsi faire des efforts fantastiques dans le sens souhaité par le manipu
lateur, sous réserve de ne pas s’apercevoir de la supercherie…
Proposer à d’autres des alliances ou des combines pour tourner
les règles fait également partie des tactiques du manipulateur. Selon
les cas, il est difficile de cerner où se situe son intérêt dans l’affaire,
mais en tout cas on est sûr qu’il existe !
Une autre de ses multiples armes consiste à faire peur à son inter
locuteur, ou bien à le culpabiliser, ou encore à lui proposer de relever
un défi, afin de le motiver à agir dans le sens qu’il avait prévu, sans
que l’autre ne s’en aperçoive. Ses interlocuteurs ne perdent jamais la
face puisqu’il leur fournit justement une raison d’agir et, de ce fait,
ils ne peuvent pas se sentir agressés.
410
En cas de relations répétées avec les personnes d’un même
milieu, un individu faisant « trop fréquemment » appel à la mani
pulation pour arriver à ses fins, se fera vite repérer. Son étiquette
de « faux jeton » rendra ses manœuvres plus difficiles et moins effi
caces.
Néanmoins, les cas où il se trouve vraiment mis en défaut sont
rares, car son imagination galopante lui permet de se tirer de la
Savoirs
plupart des situations difficiles par une « pirouette ».
En tant que responsable hiérarchique, il fait preuve d’une
étonnante imagination dans la transmission des consignes et des
informations. En entretien individuel, il arrive toujours à éviter les
conflits en entretenant le flou sur son pouvoir de décision, sur ses
appréciations ou sur les mesures qu’il compte prendre, en dépit d’un
ton bien assuré qui met en confiance.
À propos de motivation, il pense que tout est affaire de « diplo
matie » : il faut « savoir les prendre et on en fait alors ce que l’on veut ».
Il est d’ailleurs persuadé qu’il excelle dans le domaine de la moti
vation. En effet, il sait inventer l’histoire ou la mise en scène néces
saire pour « convaincre » chacun de ses collaborateurs qu’il a intérêt
à travailler dans le sens voulu.
Savoir-faire
Sa politique salariale est originale car émaillée de « possibilités »
qui ne sont pas des promesses mais des éventualités dont personne
ne connaît exactement les conditions de réalisation.
Avec sa hiérarchie, il se montre discipliné, enthousiaste et
imaginatif. Il propose souvent de prendre en charge des travaux
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
délicats, car il a une idée sur la façon dont il pourra en tirer parti.
Il sait déformer à son avantage les informations qu’il transmet
sur le fonctionnement de son service. C’est pourquoi il n’apprécie
guère que ses chefs traitent directement avec ses collaborateurs.
Il explique parfois à sa hiérarchie que les objectifs qui lui ont été
fixés l’obligent à adopter des techniques manipulatrices. Il a donc
conscience d’agir ainsi « pour la bonne cause » en suivant l’adage de
Machiavel : « la fin justifie les moyens ».
Savoir-être
411
15 • Mieux se connaître pour Analyse des comportements…
établir des relations… Changer pour progresser
Le comportement assertif
Le comportement assertif, basé sur l’affirmation de soi, consiste
à affirmer ses opinions sans complexe et de façon constructive, à
défendre ses droits sans chercher à empiéter sur ceux des autres.
C’est en fait la manière la plus naturelle et la plus simple qu’il soit
d’entrer en relation avec les autres.
Là où le « passif » ne dira rien, où l’agressif attaquera et où le mani
pulateur affabulera pour s’en sortir, l’assertif dira exactement ce qu’il
pense en prenant soin de prendre en compte le point de vue de son
interlocuteur et de ne pas l’agresser, ce qui n’est pas toujours facile.
L’assertif entretient de saines relations avec son entourage. On
n’hésite pas à traiter un problème avec lui, car on sait qu’il écoute,
qu’il ne dévalorise jamais ses interlocuteurs, mais aussi qu’il n’hésite
pas à s’exprimer même si ses idées sont opposées à celles des autres.
Ainsi, on estime qu’il a « du caractère » sans avoir mauvais caractère.
412
En tant que responsable hiérarchique, il joue « cartes sur table »
en expliquant à chacun ce que l’entreprise attend de lui. C’est un
chef apprécié, car il sait prendre en considération les aspirations ou
les problèmes de son personnel sans tomber dans l’apitoiement ou la
démagogie. Pour permettre la bonne expression de chacun, il met
en place avec efficacité des entretiens annuels d’appréciation.
Il sait où il veut aller, le dit autour de lui et prend ses décisions en
Savoirs
conséquence. À propos de motivation, il prétend qu’il est important
que l’entreprise ainsi que chaque équipe de travail se mobilise autour
d’un projet commun, chaque salarié trouvant dans ses activités
professionnelles des possibilités de développement personnel.
Avec sa hiérarchie, il considère qu’il a le droit et même le devoir
de discuter les objectifs, de la même façon qu’il le fait, lui, avec
ses subordonnés. Cependant, en cas de désaccord, il fait en sorte
d’aboutir à la décision qui lui semble la plus efficace en évitant les
conflits et en respectant les droits de ses supérieurs. Il est important
pour lui que l’information ascendante et descendante soit absolu
ment transparente.
Savoir-faire
Le comportement de l’assertif l’incite à dire :
••« Être franc et naturel, c’est encore la meilleure façon de bien communi
quer et de travailler efficacement. »
••« Quelle valeur accorder à des relations basées sur la manipulation donc
sur le mensonge ? »
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
••« Être agressif, c’est défendre ses propres droits mais ignorer ceux des
autres. C’est donc un comportement illogique. »
••« Être assertif devrait être un comportement naturel, mais notre éducation
ne nous a pas forcément incités à le devenir. »
Savoir-être
413
15 • Mieux se connaître pour Analyse des comportements…
établir des relations… Changer pour progresser
Comportements
Caractéristiques
Passif Manipulateur Agressif Assertif
1. Respect de soi et de l’autre
Tient compte des droits, besoins et Oui Non Non Oui
sentiments des autres et les laisse
choisir pour eux-mêmes.
2. Communication
Communique clairement et Non Non Oui Oui
directement besoins et sentiments.
3. Efficacité du comportement
Est efficace pour atteindre un but. Non Oui Oui/non Oui
Source : Cegos
414
Autodiagnostic : évaluez-vous
Répondez spontanément en mettant une croix correspondant à
votre réponse dans la colonne :
✓✓ plutôt vrai : si vous pensez ou agissez de cette façon la plupart
du temps ;
✓✓ plutôt faux : si vous ne faites ou ne pensez que rarement ce qui
Savoirs
est décrit.
NB : Ne trichez pas avec vous-même. Cet exercice vous engage
pour la suite de la lecture.
Savoir-faire
Il est en général plus facile et habile d’agir par personne
5 interposée que directement.
415
15 • Mieux se connaître pour Analyse des comportements…
établir des relations… Changer pour progresser
416
Quand je me suis fait avoir une fois, je sais prendre ma
30 revanche à l’occasion.
Savoirs
Je suis capable d’être moi-même, tout en continuant
33 d’être accepté socialement.
Savoir-faire
40
et risqués.
Créer des conflits peut être plus efficace que réduire
41 les tensions.
en confiance.
417
15 • Mieux se connaître pour Analyse des comportements…
établir des relations… Changer pour progresser
Source : Cegos
418
Tableau 15.3
Fuite Affirmation
Attaque agressive Manipulation
passive de soi
1 4 3 2
7 6 5 8
Savoirs
15 10 9 14
16 11 12 18
17 20 13 23
25 21 19 24
26 28 22 27
35 29 31 33
36 30 32 34
37 39 41 38
50 40 42 43
Savoir-faire
51 48 46 44
52 49 47 45
59 55 54 53
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
60 56 57 58
Source : Cegos
419
15 • Mieux se connaître pour Analyse des comportements…
établir des relations… Changer pour progresser
15
10
PRINCIPES CLÉS
Sortir de la passivité
La passivité implique la crainte de réagir, de dire les choses simple
ment, de s’engager personnellement.
420
C’est une attitude d’évitement devant les gens, les événements, qui
amène à censurer ses propres idées pour s’adapter à ce que pense l‘autre.
Ce comportement induit une inefficacité en termes d’initiative.
Une personne à comportement passif va refuser de voir les
problèmes et/ou va manquer de confiance en elle pour les résoudre.
Elle a besoin d’être aimée et reconnue de tous mais son attitude
engendre méfiance ou indifférence.
Savoirs
Attention
Un manager à l’attitude passive risque d’avoir une équipe sans initiative qui
réalise juste ce qu’on attend d’elle.
Savoir-faire
prend le dessus sur la frustration : soit elle retourne sa colère contre
elle, quitte à s’en rendre malade, soit elle explose de façon dispropor
tionnée, et retourne à la case départ, à ses croyances inefficaces.
Il est donc important d’agir au plus vite quand vous vous sentez
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421
15 • Mieux se connaître pour Analyse des comportements…
établir des relations… Changer pour progresser
Contre soi-même
(se ronger les ongles
par exemple)
Passivité Frustration Agressivité
Parfois contre les autres
2
« Défaite » du passif Réactions de l’environnement
422
Figure 15.3 n Cercles d’autorenforcement positif de l’action
Avec soi
Savoirs
Sentiment de réussite Réaction positive de l'environnement
Savoir-faire
1. Je parle dans les trois premiers à l’occasion d’un tour de table
en groupe.
2. Je prends l’initiative de dire bonjour et au revoir.
3. J’apprends à connaître chacun en échangeant avec lui.
4. Je regarde dans les yeux les autres personnes quand je leur
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
parle.
5. J’ose exprimer mes goûts et préférences.
6. Je ne me justifie pas.
7. Je pose des questions claires et je maintiens l’intonation,
même sur les derniers mots.
8. Je réponds directement à la question qui m’est posée.
9. Je m’assure que j’ai répondu à la question posée.
10. J’ose dire « je », je parle en mon nom plutôt que comme
représentant d’une autorité extérieure.
Savoir-être
423
15 • Mieux se connaître pour Analyse des comportements…
établir des relations… Changer pour progresser
12. J’exprime plus souvent ce que je ressens pour être plus vi-
vant, plus proche.
13. En cas de désaccord, je prends l’initiative d’exprimer ce que
je ressens et mes besoins.
14. J’ose plus souvent dire non à une demande pour me faire
respecter. Je prends soin de moi.
Source : Cegos
Sortir de l’agressivité
L’agressivité induit la volonté, plus ou moins consciente, de dominer
autrui, d’avoir la bonne réponse, de vouloir se mettre absolument en
valeur quitte à s’opposer, ignorer, dévaloriser les autres.
L’agressif peut aussi être : quelqu’un de très dur, très exigeant
avec lui-même, « dur pour lui, dur pour les autres ». Il ou elle ne se
donne pas le droit à l’erreur et ne le donne pas à autrui. Il ou elle voit
tout de suite ce qui ne va pas chez lui et chez les autres.
Cette attitude consomme de l’énergie en terme de réaction et
non pas en terme de recherche de relations constructives avec les
autres.
Ce comportement peut induire une soumission, accompagnée de
démotivation, de manque d’initiatives, ou aussi de l’agressivité. Cela
peut créer un niveau de stress pour soi et les membres de son équipe.
Il existe deux systèmes de renforcement.
Premier cas
L’attaque provoque de la soumission apparente : naïvement, l’agressif
se met à avoir confiance en sa méthode et la poursuit de plus belle.
La soumission appelle l’agression.
424
Deuxième cas
L’attaque provoque une contre-attaque et nous sommes en situation
de duel :
✓✓ l’agresseur gagne… et continue ;
✓✓ l’agresseur perd… frustré de son échec, il prépare sa revanche.
Savoirs
Attaque Soumission
Domination
de l’agresseur
Savoir-faire
Contre-attaque
de l'agressé
Défaite
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de l’agresseur
Frustration,
désir de
vengeance
✓✓ d’écouter.
425
15 • Mieux se connaître pour Analyse des comportements…
établir des relations… Changer pour progresser
426
Sortir de la manipulation
Si la fuite et l’attaque sont des attitudes primaires, elles nous ramè
nent à la préhistoire, au temps rude où elles nous garantissaient la
survie, La manipulation est une attitude plus « civilisée ».
Le manipulateur se veut habile, discret, parlant par énigme ; on
ne sait jamais s’il dit vrai ou faux. Il tourne autour du pot et ne s’im
plique guère en réunion, en groupe, préférant les hors séances.
Savoirs
Les moyens classiques utilisés par le manipulateur sont les flatte
ries, la séduction les sous entendus, l’exagération de ce qui a été dit,
les rumeurs qu’il lance, le dénigrement.
Face à un manipulateur, les personnes peuvent se retirer ou
devenir agressive et /ou perdre toute confiance. La manipula
tion engendre une ambiance peu propice au travail d’équipe, à la
synergie, et ralentit la réalisation du travail.
La manipulation est souvent l’arme des personnes sans pouvoir
réel ou qui le ressentent comme tel.
On distinguera la manipulation de l’influence. Il s’agit dans
le cas de l’influence de developper des relations gagnant-gagnant
où les objectifs de chacun sont énoncés clairement et les accords
respectés.
Savoir-faire
De la manipulation à l’assertivité
nant position.
11. J’exprime mes opinions sans les transformer en
questions.
427
15 • Mieux se connaître pour Analyse des comportements…
établir des relations… Changer pour progresser
428
Savoirs
Chapitre 16
Savoir-faire
Les questions auxquelles répond ce chapitre
◆◆ Qu’est-ce que l’autonomie, des individus autonomes, une
équipe autonome ?
◆◆ Comment évaluer l’autonomie de chacun et adapter son
management en fonction de cette évaluation ?
◆◆ Comment initier l’autonomie individuelle par des objectifs
adaptés à chacun ?
◆◆ Comment faire suffisamment confiance aux équipes pour
augmenter l’autonomie par l’information, la formation, la
délégation ?
◆◆ Comment initier l’autonomie collective par la communication
des résultats et les réunions d’information minute ?
Savoir-être
429
16 • Manager des équipes Les équipes autonomes
autonomes Évaluer l’autonomie de ses collaborateurs…
Être d’accord pour déléguer
Conduire des réunions minutes pour entraîner…
PRINCIPES CLÉS
430
Cette organisation se met en place progressivement, les équipes
passent par plusieurs étapes au cours desquelles elles augmentent
leur participation, en route vers l’autonomie. La formation aura une
grande part dans ce modèle car les membres de l’équipe doivent non
seulement apprendre à travailler efficacement en équipe et à acquérir
les compétences indispensables pour gérer leur activité, analyser des
problèmes et prendre des décisions.
Savoirs
On peut aussi traduire cela en quatre stades, qui sont ceux de la
« montée en autonomie », quatre niveaux d’évolution :
✓✓ équipe traditionnelle, « je travaille pour mon chef » ;
✓✓ équipe flux, « je travaille pour mon client interne », développement
de la polyvalence ;
✓✓ équipe à responsabilité étendue, « je travaille pour le client final »,
développement de la poly compétence, l’auto contrôle, l’auto main
tenance, l’auto planification ;
✓✓ équipe autonome, « je travaille pour le client final et pour l’entre
prise, je suis capable de m’auto-améliorer », développement de
compétences transversales, du travail en groupe, de la résolution
de problèmes, de l’organisation visuelle, d’un sytème d’analyse et
de mise en œuvre de suggestions.
Savoir-faire
Figure 16.1 n Évolution vers l’équipe autonome compétences
+ Auto-amélioration
Équipe
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
autonome
+ Polycompétence
Équipe
à responsabilité
étendue
+ Polyvalence
Équipe flux
+ Métier
Équipe classique
Savoir-être
Clients
Chef Client Client Client
interne final final et
entreprise
431
16 • Manager des équipes Les équipes autonomes
autonomes Évaluer l’autonomie de ses collaborateurs…
Être d’accord pour déléguer
Conduire des réunions minutes pour entraîner…
432
Tableau 16.2
Phase 1 2 3 4 5
Étape Démarrage Confusion Équipe Équipe Équipe
centrée soudée autonome
sur un leader
Temps 6 à 9 mois 6 à 9 mois 6 à 12 mois 6 à 12 mois indéfinie
Savoirs
Caractéris Optimisme Boulever Dépendance Loyauté totale Auto
tique sement à un leader à l’équipe management
Sociologique Conflits de coopératif
loyauté
Transfert du
pouvoir de Pouvoir de décision
décisions.
Manager Équipe
Équipe Manager
Savoir-faire
et motivants nance, auto piliers de
= Tableau planification l’amélioration
de bord continue
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433
16 • Manager des équipes Les équipes autonomes
autonomes Évaluer l’autonomie de ses collaborateurs…
Être d’accord pour déléguer
Conduire des réunions minutes pour entraîner…
PRINCIPES CLÉS
434
Figure 16.2 n Triangle de l’autonomie de chaque collaborateur
Savoir faire Le collaborateur a-t-il les compétences,
l’expertise technique ? A-t-il les
connaissances, la formation nécessaires ?
Savoirs
Pouvoir Vouloir faire
Savoir-faire
Ne sait pas = 0 ou 1 Ne sait pas bien = 2
Il attend les informations, les connaissances, Il attend du manager des explications sur
les idées de l’extérieur et du manager. Si rien ce qu’il a à faire et sur la façon de le faire.
ne vient, il ne fera rien. Il ne fait pas le lien entre Il commence à poser des questions sur le
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435
16 • Manager des équipes Les équipes autonomes
autonomes Évaluer l’autonomie de ses collaborateurs…
Être d’accord pour déléguer
Conduire des réunions minutes pour entraîner…
Degré 0 Degré 1
Très faible Faible autonomie
Degré 3 Degré 2
Forte autonomie Autonomie moyenne
436
Tableau 16.4 n Adapter ses niveaux de communication de manager
Savoirs
Décision par le manager. Décision par le manager.
Faire obtenir au collaborateur des résultats
positifs pour lui permettre de développer un
sentiment de satisfaction, de confiance en soi.
Savoir-faire
Décision par le collaborateur. Partage des décisions.
Source : Cegos
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437
16 • Manager des équipes Les équipes autonomes
autonomes Évaluer l’autonomie de ses collaborateurs…
Être d’accord pour déléguer
Conduire des réunions minutes pour entraîner…
Style Style
directif persuasif
Équipe autonome
Style
adaptatif
438
Complétez par les actions à mettre en place, pour développer,
en fonction des réponses précédentes, soit les compétences, soit la
motivation, soit les moyens (colonne 5).
Comment en tenez-vous compte dans votre management ? Quelles
attitudes, quel style pouvez-vous développer pour adapter votre
management au degré d’autonomie du collaborateur (colonne 6) ?
Savoirs
CC Être d’accord pour déléguer
PRINCIPES CLÉS
Savoir-faire
sable pour qui veut avoir en responsabilité une activité dont il ne peut
pas matériellement assumer toutes les parties, ou lorsqu’une tâche
importante lui est affectée en plus de sa responsabilité actuelle.
Elle est aussi une manière de motiver, de récompenser les
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d’engagement.
439
16 • Manager des équipes Les équipes autonomes
autonomes Évaluer l’autonomie de ses collaborateurs…
Être d’accord pour déléguer
Conduire des réunions minutes pour entraîner…
6. Pourquoi déléguer ce que j’aime faire ? Parce que je n’ai pas le temps de tout
faire et parce que je ne suis peut-être pas
le meilleur sur ce dossier.
Comment déléguer
D’abord se poser la question : « que déléguer ? ».
Tout ne se délègue pas. Il faut faire le tri entre ce que vous ne
pouvez pas déléguer (c’est de votre responsabilité, votre cœur de
métier, votre valeur ajoutée) et ce que vous pouvez déléguer.
440
Le choix peut se fixer sur ce qui n’est pas important et qui prend
du temps.
Ensuite, recherchez « à qui déléguer ? ».
Déléguer ne s’improvise pas. On va déléguer à quelqu’un à qui
on a confiance ou à qui on a envie de faire confiance en acceptant
qu’en le faisant on ne perd pas son identité professionnelle loin de là
et que la personne va peut-être utiliser une méthode différente de la
Savoirs
sienne. Cette personne possède les compétences nécessaires et est
disponible.
On ne délègue pas ce que l’on ne pourra pas contrôler (évaluer).
Savoir-faire
une tâche à quelqu’un. Dans le premier cas la personne à l’initiative
dans l’autre cas elle doit exécuter. Les besoins de reconnaissance et
de réalisation définis par Maslow ne seront satisfaits que dans le
cadre d’une délégation.
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441
16 • Manager des équipes Les équipes autonomes
autonomes Évaluer l’autonomie de ses collaborateurs…
Être d’accord pour déléguer
Conduire des réunions minutes pour entraîner…
Celui qui reçoit la délégation reçoit ainsi tout de suite les critères
sur lesquels il sera évalué au cours de sa mission.
La définition de l’objectif va aller de pair avec la clarification
des moyens fournis. Il pourra d’ailleurs y avoir négociation entre
les objectifs fixés et les moyens alloués (budget, moyens humains,
techniques…).
442
L’évaluation finale
L’évaluation finale est l’appréciation du résultat en fin de mission.
On compare les résultats aux objectifs fixés ; ce constat déclenche
alors des actes forts de management :
✓✓ une analyse constructive si l’objectif n’est pas atteint pour
comprendre ce qui a échoué ;
Savoirs
✓✓ une valorisation des résultats si l’objectif est atteint.
PRINCIPES CLÉS
Savoir-faire
•• Elle permet aussi de Focaliser les énergies de chacun sur le
même objectif.
• Il s’agit de donner de l’information rapidement, en se concentrant
sur l’essentiel.
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443
16 • Manager des équipes Les équipes autonomes
autonomes Évaluer l’autonomie de ses collaborateurs…
Être d’accord pour déléguer
Conduire des réunions minutes pour entraîner…
444
Savoirs
Chapitre 17
Savoir-faire
confronté un responsable de production ?
◆◆ Comment réagir face à ces crises, quels comportements
adopter et plus particulièrement comment gérer les conflits ?
◆◆ De quelle manière gérer son propre stress occasionné par la
crise ?
Savoir-être
445
17 • Faire face à une Les crises en production
crise S’organiser pour être efficace et gérer la crise
Communiquer en cas de crise
Cas particulier des conflits internes
Gérer son stress en cas de conflit ou de crise
Principes clés
446
✓✓ une crise sécurité : un de vos employés s’est gravement blessé ;
✓✓ une crise sociale : une grève vient de se déclencher.
Avant de réfléchir aux comportements nécessaires à développer
quand une crise se déclare il est intéressant de remarquer que la
plupart du temps quand la crise est effective et que rien n’a été anti
cipé le chaos s’installe, renforçant justement l’effet de crise. On ne
sait pas ou plus quoi faire, que communiquer, qui contacter, le stress
Savoirs
s’installe renforçant encore le climat de désordre.
Une crise a très schématiquement trois phases :
✓✓ avant la crise, avant l’élément déclencheur (celle où l’on refuse
parfois de voir les signes avant-coureurs) ; la crise est latente mais
on ne la voit pas ;
✓✓ l’ émergence de la crise à partir de l’élément déclencheur : là,
il est possible que l’on recherche encore à nier, à minimiser le
problème, ou à le transférer à d’autres responsabilités ;
✓✓ les dérives peuvent alors s’instaurer et créer une déstabilisation
car on ne sait pas gérer l’urgence, ce processus se traduit en
3D : déferlement, dérèglement, divergence.
Déferlement
Savoir-faire
La crise provoque une somme de difficultés à maîtriser, les capa
cités de réponse sont limitées. On constate un envahissement par la
complexité et l’aléatoire.
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Dérèglement
La crise menace le fonctionnement de l’entreprise, des systèmes :
Qui fait quoi ? Avec qui ?
Cette désagrégation du système, en tant qu’ensemble organisé,
est constatée.
Divergence
La crise ébranle les références essentielles. Le questionnement sur les
choix fondamentaux est un de ces éléments de divergence qui remet
en cause des valeurs et des options de base.
Savoir-être
447
17 • Faire face à une Les crises en production
crise S’organiser pour être efficace et gérer la crise
Communiquer en cas de crise
Cas particulier des conflits internes
Gérer son stress en cas de conflit ou de crise
Savoirs
Raisonner risque, crises possibles
Crise
Savoir-faire
CC S’organiser pour être efficace et gérer
la crise
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Principes clés
Nous sommes ici dans l’action. La crise s’est déclenchée, il faut agir
Savoir-être
450
Tableau 17.2 n Cellule de communication
Mission Composition Règles Activités suivantes
de conduite
Communication Directeur de la Être l’une des •• Préparer les messages vers
sur la crise : communication. meilleures l’interne et l’externe. recueillir
sources les faits
•• sous l’autorité Experts en
d’informations. •• Prendre en charge les appels des
de la cellule communication.
journalistes et gérer la pression
Savoirs
pilotage ; Se mettre
Personnes médiatique
•• en étroite dans la logique
d’autres •• Faire valider par la cellule
relation avec la d’anticipation.
services ou pilotage l’orientation des
cellule gestion. externes. Être l’émetteur messages et certains termes
central et clés.
rapide vers
•• Déterminer qui communique
tous les acteurs
quoi.
concernés.
•• Se mettre à l’écoute des infos,
des médias.
•• Analyser le jeu des acteurs en
cause.
•• Tenir un tableau de bord de
synthèse.
Savoir-faire
Mission Composition Règles Activités clés
de conduite
Conduite Des spécia Assurer •• Prendre et garder contact avec les
centrale de la listes du pro l’analyse de sites de la crise.
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logistique
451
17 • Faire face à une Les crises en production
crise S’organiser pour être efficace et gérer la crise
Communiquer en cas de crise
Cas particulier des conflits internes
Gérer son stress en cas de conflit ou de crise
452
CC Communiquer en cas de crise
Principes clés
Savoirs
risqués. Il s’agit de trouver un juste équilibre et surtout de ne
communiquer que sur des faits et décisions raisonnées.
•• Il faudra repérer les interlocuteurs clés et identifier leurs attentes,
de manière à leur retourner des messages sans ambiguïté,
répondant à leurs besoins (être rassuré, compris, percevoir votre
capacité à réagir efficacement).
Savoir-faire
Les démentis : « Il ne se passe rien ».
La mise en cause de ceux qui informent : « Une fois de plus, les médias mettent l’accent
sur… ».
✓✓ de se situer ;
✓✓ de comprendre ;
453
17 • Faire face à une Les crises en production
crise S’organiser pour être efficace et gérer la crise
Communiquer en cas de crise
Cas particulier des conflits internes
Gérer son stress en cas de conflit ou de crise
✓✓ de se sécuriser ;
✓✓ de percevoir que la crise est gérée.
Cela nécessite de différencier deux types d’interlocuteurs. On
distinguera :
Médias.
Groupes de pression. Employés.
Leaders d’opinion. Consommateurs, clients.
Experts, avocats. Victimes.
Administrations de tutelle.
Inspecteurs de travail.
454
Chaque interlocuteur fera l’objet de réponses particulières car
son attente peut être différente.
Savoirs
des dirigeants.
Les salariés Possibilité Communication Responsable de
de s’exprimer. immédiate directe. production, DG, DRH.
Les Accès à l’information. Réseaux DG
consommateurs commerciaux Dr qualité
Les clients Information Dr commercial
spécifique.
Le conseil Adaptation Info régulière. DG
d’administration à la situation.
Partenaires Accès à l’information. Information légale, DRH, responsable de
sociaux régulière. production.
Partenaires Relations maintenues. Canaux Resp. com.
professionnels. Resp. achats.
Resp. commercial
Savoir-faire
Leaders Réactivité, analyse. Gestion de DG ou
d’opinion, l’information en temps Experts
experts, avocats réel et en interaction.
Médias Accès à Information précise, PDG ou
l’information. régulière, fiable. Responsable de
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communication.
Recherche
du scoop.
DG Disposer Information précise, Responsable
d’informations clés. régulière, fiable. de production
455
17 • Faire face à une Les crises en production
crise S’organiser pour être efficace et gérer la crise
Communiquer en cas de crise
Cas particulier des conflits internes
Gérer son stress en cas de conflit ou de crise
Principes clés
•• Les conflits font parfois peur mais ils sont « normaux » dans la
vie d’une équipe ou d’une entreprise.
•• Les conflits – comme « mini crise » – suivent plusieurs phases
clés qu’il faut savoir repérer : ainsi des conflits latents non
exprimés peuvent prendre des proportions plus importantes sur
un élément déclencheur minime.
•• Gérer les conflits, c’est savoir gérer ses émotions.
Savoirs
Conflits liés à l’ambiguïté des rôles
Dans les productions où les fonctions ne sont pas ou mal définies, des
zones de flou existent portant sur les frontières des responsabilités,
des pouvoirs et des prérogatives de chacun.
Savoir-faire
Les projets qui modifient les rôles et touchent à la structure du
pouvoir de l’entreprise sont intrinsèquement porteurs de conflits.
Comme dans le cas d’une crise, avant qu’un conflit ne se déclare
réellement, il y a souvent au tout début des signes avant-coureurs qui
n’ont pas forcement été pris en compte, explicités (évitement, sous
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457
17 • Faire face à une Les crises en production
crise S’organiser pour être efficace et gérer la crise
Communiquer en cas de crise
Cas particulier des conflits internes
Gérer son stress en cas de conflit ou de crise
Comportements négatifs
Et vous, avez-vous parfois des comportements négatifs en situation
de conflit ?
En voici une liste.
✓✓ Avoir des attitudes « dominantes » (de toute façon, c’est moi qui
ai raison) ou de « soumission » (j’ai forcément tort).
✓✓ Jeter de l’huile sur le feu, en rajouter pour accroître le conflit (par
des réflexions ou des attitudes).
✓✓ Répondre du tac au tac, argument contre argument, jugement
contre jugement.
✓✓ Lancer des messages « vous » accusateurs, des jugements de
valeur.
✓✓ S’affronter en public.
✓✓ S’emporter verbalement, hausser le ton.
✓✓ Raisonner en tout ou rien, s’obstiner.
✓✓ Dénigrer les positions de l’autre, refuser de le comprendre.
✓✓ Utiliser l’humour blessant.
✓✓ Faire pression par le biais d’une autre personne.
458
✓✓ Contester systématiquement ce que l’autre vous dit.
✓✓ Chercher un coupable.
✓✓ Ressortir de vieilles histoires pour en rajouter.
✓✓ Formaliser les conflits par écrits.
✓✓ Raisonner perdant/perdant.
✓✓ Cataloguer « définitivement la personne » : lui coller une
étiquette.
Savoirs
Des comportements positifs pour résoudre les conflits
Savoir-faire
conflit, le laisser exprimer ses sentiments.
✓✓ Reconnaître l’expertise et le pouvoir de l’autre. Prendre en
considération son point de vue comme une option possible.
Mettre en valeur ce qui est vrai dans ses propos. Assumer sa
propre part de responsabilité dans le conflit.
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459
17 • Faire face à une Les crises en production
crise S’organiser pour être efficace et gérer la crise
Communiquer en cas de crise
Cas particulier des conflits internes
Gérer son stress en cas de conflit ou de crise
1. Se préparer
Avant d’entreprendre un entretien de gestion de conflits, posez-vous
quelques questions clés : Quels sont les enjeux pour vous et l’autre ?
Êtes-vous les seules personnes concernées ? Quels sont vos intérêts
communs ? Et avez-vous vraiment envie de résoudre ce conflit ?
Se poser des questions sur le conflit en lui-même : sur quoi porte
ce conflit ? Depuis quand dure-t-il ?
460
6. Conclure et reformuler vos prises de décisions
Montrez à l’autre les conséquences positives à adopter la solution.
Éventuellement présentez-lui les conséquences négatives de la non-
résolution du problème.
Si un accord est trouvé, définissez les modalités d’application. Qui
fait quoi ? Quand ? Comment ? Confirmez l’accord concrètement
par la voix, le sourire, une poignée de mains. Ces gestes permettent en
Savoirs
outre de vérifier le degré d’accord de l’autre.
Principes clés
Savoir-faire
comportements différents.
Le stress, c’est l’ensemble des efforts que l’on doit faire pour s’adapter
à son environnement et à tous les changements de façon générale. Le
stress peut donc être positif ou négatif.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
461
17 • Faire face à une Les crises en production
crise S’organiser pour être efficace et gérer la crise
Communiquer en cas de crise
Cas particulier des conflits internes
Gérer son stress en cas de conflit ou de crise
462
Chacun a ses stresseurs. Pour l’un, prendre la parole devant
cinquante personnes sera source de stress alors que cela n’aura aucun
effet pour tel autre. N’oublions pas qu’une situation peut être posi
tivement ou négativement stressante.
Pour un responsable de production, ces nombreuses missions
(gestion des hommes des budgets, les responsabilités vis-à-vis des
clients) sont autant de source de stress.
Savoirs
Et vous, quels sont vos stresseurs négatifs dans le cadre de votre
travail ?
N’hésitez pas à compléter notre liste :
✓✓ la pression des objectifs ;
✓✓ le management des hommes ;
✓✓ la charge de travail ;
✓✓ la variété des dossiers à traiter ;
✓✓ les conflits ;
✓✓ les comptes rendus à réaliser ;
✓✓ la prise de parole en comité de direction ;
✓✓ les restructurations ;
✓✓ dire non à un collègue ;
Savoir-faire
✓✓ …
463
17 • Faire face à une Les crises en production
crise S’organiser pour être efficace et gérer la crise
Communiquer en cas de crise
Cas particulier des conflits internes
Gérer son stress en cas de conflit ou de crise
1. Dunod, 2003.
464
avec la confiance. Les gens agissent selon des voies bien plus directes
et efficaces. Grâce à elle, les personnes, les équipes ou les organi
sations repoussent leurs limites et découvrent alors des possibilités
méconnues jusque-là.
Savoirs
La production peut être confrontée à des crises : rappel
du produit avec impact des médias, grève, accident grave
du personnel ou conflit interne. Un manager de produc-
tion responsable prévoit les crises potentielles et organise
leur gestion par anticipation. Ainsi quand la crise survient,
le « qui fait quoi » et « qui a autorité sur quoi » sont déjà
définis. Il sait également gérer les conflits internes de
manière constructive.
Savoir-faire
Savoir-être
465
Savoirs
Chapitre 18
Être leader de la
dynamique de progrès
Savoir-faire
Les questions auxquelles répond ce chapitre
◆◆ Quels comportements développer pour assurer en
permanence l’équilibre QCDSE ?
◆◆ Comment faire rentrer la voix du client dans l’entreprise ?
◆◆ Comment développer de nouveaux réflexes au sein de son
équipe ?
◆◆ De quelle manière instaurer une logique d’amélioration
continue dans les ateliers ?
◆◆ Par quels moyens intégrer les fournisseurs dans une
démarche d’amélioration ?
Savoir-être
467
18 • Être leader de la Assurer en permanence l’équilibre QCDSE
dynamique de progrès Faire rentrer la voix du client en production
Le nouveau rôle des managers
Instaurer une logique d’amélioration continue
Intégrer ses fournisseurs dans la démarche…
Principes clés
Nous l’avons vu, produire vite dans les délais ne sert à rien si les
budgets sont explosés et si les produits sont au final non conformes.
De plus, un responsable de production ne transigera pas avec la sécu
rité du personnel et le respect de l’environnement. Chaque décision,
chaque investissement, chaque projet sera managé sous ses quatre
aspects, avec au centre une préoccupation incessante ; celle de la
gestion du risque pris, du risque acceptable.
Le savoir-être du manager de production est ici un savoir-faire
en terme d’intégration des impératifs QSE dans des objectifs de
production coûts-délai.
Faisons un test : répondez oui ou non aux propositions
suivantes.
✓✓ Les indicateurs qualité-sécurité-environnement sont-ils intégrés
dans le tableau de bord de production ?
✓✓ Les consignes qualité-sécurité-environnement sont-elles intégrées
dans les modes opératoires de production ?
✓✓ Le plan de progrès défini en production inclut-il les actions pour
améliorer ?
✓✓ Les investissements sont-ils examinés en terme de rentabilité
mais aussi de contraintes environnementales et d’impacts sur la
sécurité du personnel ?
✓✓ Lors de vos réunions d’équipes examinez-vous systématiquement
les résultats de la production sous ses angles : QCDS ?
468
✓✓ Le contrôle des produits est-il intégré dans les responsabilités de
la production ?
✓✓ Les opérateurs sont-ils dans leur circuit d’intégration amenés
à prendre connaissance des consignes de poste, de la politique
QSE ?
✓✓ Leur explique-t-on aussi le devenir des produits fabriqués et les
causes de non-qualité ?
Savoirs
✓✓ Le non-respect des consignes QSE leur est-il expliqué en termes
d’impacts et de conséquences ?
✓✓ Les délais définis sont-ils ceux exprimés par les clients ?
✓✓ La prévention, l’anticipation sont-elles pour vous une obsession ?
✓✓ Mesurez-vous les coûts de non-qualité et d’absentéisme ?
✓✓ Avez-vous réfléchi à l’opportunité de nommer des correspon
dants QSE au sein de votre entité de production et en avez-vous
déjà nommé le cas échéant ?
Vous avez répondu oui à toutes les questions, alors bravo ! Vous
avez intégré dans votre management toutes les dimensions indis
pensables à la conduite de votre mission en production.
En dessous de dix bonnes réponses, vous laissez privilégier inévi
tablement un domaine aux autres.
Savoir-faire
Cet équilibre n’est pas facile, il est parfois fragile mais de lui
dépend aussi l’image perçue par les clients et les autres parties
prenantes de l’entreprise.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Principes clés
469
18 • Être leader de la Assurer en permanence l’équilibre QCDSE
dynamique de progrès Faire rentrer la voix du client en production
Le nouveau rôle des managers
Instaurer une logique d’amélioration continue
Intégrer ses fournisseurs dans la démarche…
470
Cette approche, cette volonté de mettre le client au cœur des
préoccupations de la production se traduira ainsi en une formidable
énergie collective qui produira de bons produits dans les délais en
quantité suffisante et dans le respect des budgets.
Figure 18.1
Savoirs
Des
Volonté du compétences Envie de
manager et moyens faire bien
adaptés
Savoir-faire
tion le domaine du client : ils voient, ils prennent alors conscience
des impératifs liés aux spécifications produits dont ils sont respon
sables.
Le client ne doit pas être seulement associé aux réclamations et
aux audits souvent sources de stress, il doit aussi être vécu comme
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Principes clés
471
18 • Être leader de la Assurer en permanence l’équilibre QCDSE
dynamique de progrès Faire rentrer la voix du client en production
Le nouveau rôle des managers
Instaurer une logique d’amélioration continue
Intégrer ses fournisseurs dans la démarche…
472
Souvent, chacun consacre du temps à des choses qui ne sont pas
de son ressort, de son rôle. Le responsable de production va régler
une machine ou négocier avec un fournisseur, le chef d’équipe va
contrôler les produits, toutes ces activités sont nécessaires, doivent
être conduites mais ces activités chronophages nous éloignent du
rôle de manager.
Un manager de production doit avant tout se positionner
Savoirs
comme :
✓✓ celui qui fixe des objectifs QCDSE (déclinaisons de ceux qui lui
ont été attribués par la direction) et sait négocier les moyens ;
✓✓ celui qui organise la production de manière à ce que chacun
sache ce qu’il doit faire et quand le faire. Ce travail se fait en
tenant compte des observations/suggestions des collaborateurs ;
✓✓ celui qui donne envie car, au-delà des objectifs, il donne alors un
sens au suivi des indicateurs. Il donne aussi envie car chacun a
compris l’intérêt personnel de s’engager dans l’action (cet intérêt
n’est pas forcément et uniquement financier). Ce point impor
tant qui va rejoindre la notion de leadership sera développé plus
loin ;
✓✓ celui qui évalue et donne les moyens à ses collaborateurs de
Savoir-faire
s’autoévaluer. Il analyse les résultats, et assure lui-même un
reporting à sa direction ;
✓✓ celui qui fait progresser en termes de compétence. En tant que
responsable il a la possibilité d’étoffer les savoir faire ou de les
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
développer.
On demandera en plus à ce manager :
✓✓ d’avoir une vision : clarifier le but, les objectifs, la mission. anti
ciper le futur ;
✓✓ d’être passionné : donner le goût et la permission pour agir ;
✓✓ de donner l’exemple et d’être intègre ;
✓✓ de faire preuve d’audace, de curiosité, d’innovation, de créati
vité ;
✓✓ d’encourager plutôt que blâmer.
Savoir-être
473
18 • Être leader de la Assurer en permanence l’équilibre QCDSE
dynamique de progrès Faire rentrer la voix du client en production
Le nouveau rôle des managers
Instaurer une logique d’amélioration continue
Intégrer ses fournisseurs dans la démarche…
Calcul du BFR
BFR = emplois d’exploitation – ressources d’exploitation
Ou, d’un point de vue comptable :
BFR = actif circulant – passif circulant
☞☞Chapitre 12
474
La figure 18.2 ci-dessous montre que le BFR peut être réduit en
agissant sur :
✓✓ les contrats de règlements des clients et des fournisseurs (dimi
nuer les délais de règlement des clients et augmenter les délais de
paiement des fournisseurs) ;
✓✓ les durées de stockage des produits finis (le client est livré rapi
dement et les produits réalisés en juste-à-temps) ;
Savoirs
✓✓ les durées de stockage des matières premières (livraison au plus
tard et utilisation immédiate) ;
✓✓ le cycle de production.
Cycle de production
Paiement
des clients
Valeur moyenne
en stock Paiement aux
fournisseurs
Savoir-faire
Réception Livraison
des Besoin en
des produits
matières et fond de
finis
composants roulement
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
475
18 • Être leader de la Assurer en permanence l’équilibre QCDSE
dynamique de progrès Faire rentrer la voix du client en production
Le nouveau rôle des managers
Instaurer une logique d’amélioration continue
Intégrer ses fournisseurs dans la démarche…
Favoriser l’innovation
L’innovation est un investissement permettant de créer de nouveaux
produits, de développer de nouvelles technologies ou organisations
pour améliorer la compétitivité de l’entreprise.
Favoriser l’innovation, c’est favoriser une démarche de progrès
rapide, mettre en place un ensemble de pratique permettant de faire
émerger et de réaliser les idées nouvelles de tous les collaborateurs.
Chacun dans les ateliers peut être contributeur : le rôle des managers est de
protéger et d’exploiter chaque idée, chaque nouvelle proposition…
Savoirs
les aider à sortir de leur routine.
2. Accepter soi-même de remettre en cause ses idées.
3. Former vos managers à la création d’idées (brainstorming par
exemple) et positionner ce modèle comme une composante du
management.
4. Féliciter, encourager, valoriser les personnes qui émettent des
idées, afficher ces idées !
5. Créer dans vos ateliers des prix innovations.
6. Expliquer le traitement des idées et argumenter le choix de vos
décisions (critères de choix pour retenir des idées).
7. Réserver du temps pour des séances de créativité.
Savoir-faire
CC Instaurer une logique d’amélioration
continue
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Principes clés
477
18 • Être leader de la Assurer en permanence l’équilibre QCDSE
dynamique de progrès Faire rentrer la voix du client en production
Le nouveau rôle des managers
Instaurer une logique d’amélioration continue
Intégrer ses fournisseurs dans la démarche…
Figure 18.3
Pente importante
Performance ⇒ rupture
Pente faible ⇒
amélioration
continue
Temps
478
Être rigoureux dans la formulation des objectifs
et l’élaboration du plan d’action associé
Une démarche progrès réussie passe par une formulation rigoureuse
des objectifs associés :
✓✓ D’abord ces objectifs sont mesurables, ils sont associés à des
indicateurs clairs et pertinents.
Savoirs
Exemple
Nous voulons améliorer nos délais
Objectif : d’ici six mois, nous devons livrer en 72 heures (délai
compris entre la réception de la demande client et la réception de
ses produits)
Cet objectif ne se réalisera pas au détriment de la qualité de nos
produits
Cela induit aussi que les indicateurs sont réalistes (pour ne pas
décourager) mais suffisamment ambitieux pour être motivants.
✓✓ Ces objectifs généraux pourront ensuite être déclinés par ateliers
en sous objectifs.
Savoir-faire
✓✓ Ensuite ils sont limités en nombre. L’adhésion des personnes
dans l’atelier sera d’autant plus forte qu’il ne sera pas dispersé.
✓✓ Ils sont bien sûr cohérents entre eux.
✓✓ Ils sont associés à un délai. Et globalement à un plan d’action
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Les objectifs sont ainsi perçus non pas comme une finalité mais
un moyen de réussir un projet collectif. Certains appellent cela
« définir sa vision ».
Elle assure une fonction de sens aux actions demandées, en
proposant un voyage dans le temps sur du moyen ou long terme.
Elle favorise et valorise les actes du quotidien. Elle aide chacun à
comprendre le « pourquoi ? ».
Catherine Lainé, Emmanuel Portany et Étienne Roy donnent,
dans leur livre Révélez vos talents de leader, des pistes pour construire
cette vision en un parcours en cinq étapes de travail que vous pouvez
bien sûr mettre en œuvre avec vos collaborateurs.
✓✓ Définir l’état présent, la situation actuelle (dans votre cas, pour
la production et sa logique QCDS), lister les problèmes, les
symptômes, les causes mais aussi les évolutions futures de l’envi
ronnement au sens large de la production.
✓✓ Définir l’état souhaité. Il s’agit en faisant acte de créativité de
s’orienter vers l’avenir désiré, celui qui fera rêver. Plus précisément
ce travail sera complété par les critères de réussite associés (à quoi
vous saurez que vous avez réussi). Dans le cadre de votre mission
en production, il s’agira de formuler comment vous voyez dans
trois, quatre ans votre production, les résultats obtenus, l’image
interne et externe développée, les valeurs déployées…
• Que souhaitez-vous comme avenir pour votre production et
son personnel ?
• Qu’êtes-vous aujourd’hui et que voulez-vous être demain ?
• Que faites-vous aujourd’hui et que voulez-vous faire demain ?
• Comment travaillez-vous et comment voulez-vous travailler
demain ?
• Comment vous comportez-vous et comment demain voulez-
vous vous comporter ?
Il s’agit de remettre en cause les habitudes pour rechercher un
avenir motivant pour chacun. Ici les objectifs opérationnels peu
vent prendre place.
480
✓✓ La troisième étape consiste à identifier les moyens, les ressources
dont vous avez besoin pour construire cet idéal. Vous repérerez
aussi les personnes potentiellement favorables au projet.
✓✓ La quatrième étape est celle de l’anticipation car il s’agit d’iden
tifier les obstacles et les résistances.
✓✓ Enfin il faudra s’entraîner à la représentation mentale et à la
visualisation du film de la réussite en faisant un scénario précis
Savoirs
de cette réussite. Le plan d’action va se formaliser.
Cette vision n’aura de valeur que si bien sûr elle est communi
quée et partagée avec chacun. Un leader convaincu qui a confiance
en lui et foi en son projet sera le meilleur ambassadeur de ce projet.
Figure 18.4
Savoir-faire
et les objectifs), le comment étant explicité (le plan d’action est
formalisé à l’aide des acteurs), il s’agit maintenant de montrer et
démontrer que le projet se déroule conformément à ce qui est prévu
et que des résultats sont obtenus.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Savoirs
Ceci permet d’exprimer un objectif clair et quantifiable et d’in
diquer comment le mesurer.
Savoir-faire
problème à réellement adresser.
la question :
Question 5 : « Est-ce que la solution proposée pour le travail nous
rapproche de l’ idéal ? »
483
18 • Être leader de la Assurer en permanence l’équilibre QCDSE
dynamique de progrès Faire rentrer la voix du client en production
Le nouveau rôle des managers
Instaurer une logique d’amélioration continue
Intégrer ses fournisseurs dans la démarche…
Savoirs
è équipes démotivées – principaux développeurs sur le
point de démissionner DO – Reméde : Proposer et exécuter les actions pour enrayer
chaque cause racine du problème. Définir à l’avance les
è les coûts augmentent – le temps de développement
résultats attendus.
augmente à cause de la qualité technique déclinante
1. Equipes multifonctionnelles
è Pression pour travailler plus vite
è Attendu : Livraison 2 × plus rapide
PLAN – Situation : Representer la situation avec des
schémas, quel est le problème, et ce qui est mesuré è Fin de l’interdépendance – aujourd’hui on passe 75 % du
aujourd’hui temps en attentes et négociations
2. Ne garder que les 3 jeux les plus prometteurs par
liste d’attente. Ne faire qu’UN seul jeu par équipe
multifonctionnelle à la fois
è Livraison 4 × plus rapide en réduisant le transfert de tâches
è Eliminer les files d’attentes permet de gagner 1,3 années
de calendrier
3. Engager les ingénieurs à jouer aux jeux vidéo at à
sélectionner les idées
è 30 % de profit en plus, à la hauteur du meilleur concurrent
Taux de fluidité : 3 mois de valeur ajoutée / 25 mois de 1) Améliorer le tri des idées de jeux
temps de cycle = 12 % 2) Realiser de jeux plus « fun » plus populaires
PLAN – But : Exprimer un objectif clair et quantifiable et CHECK – Bilan : Suivre le plan d’action avec les échéances et
indiquer comment le mesurer les participants. Appliquer si nécessaire des contre-mesures
Savoir-faire
è Temps de cycle / 8 d’urgence
1. Equipes multifonctionnelles
è 5 fois moins de défauts
è Moitie moins de temps d’attente
è 20 % d’amélioration du CA
2. Un jeu a la fois
PLAN – Cause : Analyser la/les causes(s) racine(s) du
problème è Elimination des files d’attente. temps de cycle ramene
a 4 moins (divise par 6)
3. Engager les ingénieurs à jouer aux jeux vidéo et à
sélectionner lees idées
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485
18 • Être leader de la Assurer en permanence l’équilibre QCDSE
dynamique de progrès Faire rentrer la voix du client en production
Le nouveau rôle des managers
Instaurer une logique d’amélioration continue
Intégrer ses fournisseurs dans la démarche…
Ceci permet de définir quoi faire pour aller plus loin et les actions
pour capitaliser le savoir acquis, puis donner le « tour de roue » suivant.
Un A3 est considéré comme réussi si les efforts consentis rapprochent
de l’idéal, même si tout n’est pas réalisé du premier coup.
L’A3 dans sa logique reprend donc, après avoir posé le contexte et
le constat, les éléments de la roue de Deming, le PDCA (Plan, Do,
Check, Act : planification, mise en œuvre, vérification, ajustement).
L’A3 est une forme standard de rédaction de la résolution d’un
problème permettant une amélioration continue, concertée et
concrète.
Le processus A3 est satisfaisant pour tout le monde, en particu
lier les opérateurs. L’A3 est facile à apprendre et facile à enseigner.
486
La troisième attitude est celle du bon sens, celle qui va permettre
d’exploiter les erreurs pour progresser. Ne dit-on pas qu’il y a droit à
l’erreur mais obligation de progrès ?
Se servir des erreurs pour apprendre nécessite effectivement un
préalable important : le droit à l’erreur. Ainsi dans vos ateliers :
✓✓ une personne qui commet une erreur peut-elle la signaler sans
que cela déclenche pour elles des conséquences négatives ?
Savoirs
✓✓ les collaborateurs expriment-ils leur difficulté à remplir leur tâche
si besoin ?
✓✓ fait-on avec eux régulièrement des bilans pour évaluer leurs
compétences techniques et les moyens à leur disposition ?
Exploiter une erreur, c’est décider que cette erreur ne se repro
duira pas. Cela va nécessiter de comprendre ce qui c’est passé et
d’accepter a priori une coresponsabilité- individu/entreprise.
Il faut donc comprendre non pas qui a commis l’erreur (recherche
du coupable) mais ce qui a amené l’individu a commettre cette
erreur et faire en sorte qu’il ne la reproduise pas et mieux que ces
collègues ne la reproduisent pas !
La personne qui commet l’erreur a-t-elle ainsi les bonnes informa
tions ? La bonne formation ? Le bon poste ? Les bonnes consignes ?
Savoir-faire
Figure 18.5 n Apprendre des erreurs commises pour progresser
Engagement
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de l’individu
Droit à Traiter Comprendre
l’erreur l’erreur ce qui c’est passé
Engagement
de l’entreprise
487
18 • Être leader de la Assurer en permanence l’équilibre QCDSE
dynamique de progrès Faire rentrer la voix du client en production
Le nouveau rôle des managers
Instaurer une logique d’amélioration continue
Intégrer ses fournisseurs dans la démarche…
Principes clés
488
Clarifier la relation avec le fournisseur
Pour intégrer les fournisseurs dans votre démarche progrès, il est
nécessaire de développer avec eux une réelle relation de partenariat.
Il doit avoir identifié que vous le considérez comme un acteur clé de
votre processus et que vous lui demandez le même professionnalisme
que vous exigez de chacun.
Avec les achats, la production va clarifier ce que l’entreprise
Savoirs
attend d’eux.
Les Achats vont maîtriser la vision business et la relation
commerciale, surveiller les flux financiers, définir les prix / quan
tité annuelle, définir le mode de changement de propriété (Franco,
Départ…). La Logistique et la Production (méthodes) vont maîtriser
la vision technique et la vision flux, les flux physiques, l’organisation,
le qui fait quoi, les quantités sur les différents horizons, court / long
terme, ferme, prévisionnel.
Il est important que soit clarifié dans le contrat, ce que véritable
ment l’entreprise attend de ses fournisseurs en terme de produit mais
aussi en terme de service. En incluant dans cette notion de service
toute proposition que le fournisseur pourrait faire pour améliorer
ses produits.
Savoir-faire
Exiger des plans de progrès
Il sera aussi bien sur incontournable d’exiger de vos fournisseurs à la
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489
18 • Être leader de la Assurer en permanence l’équilibre QCDSE
dynamique de progrès Faire rentrer la voix du client en production
Le nouveau rôle des managers
Instaurer une logique d’amélioration continue
Intégrer ses fournisseurs dans la démarche…
490
Savoirs
Chapitre 19
Être le chef
du changement
Savoir-faire
Les questions auxquelles répond ce chapitre
◆◆ Qu’est-ce que le changement ?
◆◆ Pourquoi faut-il accepter le changement ?
◆◆ Quelles sont les résistances au changement les plus
fréquentes ? et comment y résistez-vous ?
◆◆ Comment faciliter le changement au sein de vos équipes ?
◆◆ Comment être exemplaire en tant que manager ?
◆◆ Comment se changer d’abord soi-même en adoptant les
sept nouvelles habitudes lean ?
Savoir-être
491
19 • Être le chef du La courbe du changement
changement Les résistances au changement
Conduire le changement
Se montrer exemplaire
Le changement et le paradigme…
Notions générales
Notre capacité à accepter le changement est une dimension mana
gériale clé aujourd’hui. Le changement, sa détection, son anticipation,
son acceptation adulte, sont autant liés à la capacité d’observation et
d’écoute de ce qui nous entoure qu’à la connaissance des mécanismes
de fonctionnement du changement chez tout être humain.
Le manager, vu comme détecteur-anticipateur expliquant et
accompagnant le changement, voit son rôle profondément changer,
les compétences associées également.
Penser le changement et agir en cohérence sont deux qualités clés
du manager en production.
Le management équilibré ©
Le management équilibré© est basé sur un précepte simple : la seule
constante dans le monde de l’entreprise aujourd’hui est le change
ment ! Pour progresser, le manager de production pourra et devra
mettre en œuvre un plan d’action qui perturbera peut-être ses
équipes.
Face à cette obligation, il se doit de répondre à trois questions :
✓✓ Quoi changer ?
✓✓ Vers quoi changer ?
✓✓ Comment provoquer et conduire ce changement ?
Un diagnostic de la production, tel que nous vous en avons
proposé au chapitre 1, vous aide à répondre à la première question
quoi changer. Un diagnostic est un outil objectif et radiographique
des points gagnants et des points à améliorer dans une production.
Il permet de mettre l’accent là où il faut progresser : sur la tech
nique, les hommes, ou l’organisation.
Pour répondre à la deuxième question vers quoi changer, le
manager peut choisir d’utiliser le prisme du « client » et le bench
marking pour reconfigurer ses processus, changer vers des processus
totalement recentrés sur l’accélération de la création de valeur
pour le client.
492
À la troisième question comment changer, il est difficile de
répondre si on n’a pas évalué la profondeur et l’urgence du change
ment.
La profondeur s’exprime par ce qu’il y a à changer. Du plus
simple au plus complexe nous pouvons être obligés de changer :
✓✓ le savoir, (simple) ;
✓✓ la façon de fixer des objectifs, (assez facile si le changement est
Savoirs
perçu comme légitime) ;
✓✓ les méthodes de travail, (on touche au « savoir faire », à la
compétence, on remet en cause le métier, mais on peut accepter
d’essayer pour voir si les résultats sont meilleurs avec une autre
méthode) ;
✓✓ et enfin les valeurs-croyances, c’est le plus difficile, on touche au
« savoir être », la remise en cause d’une croyance entraîne tout
l’édifice et peut être très déstabilisante.
L’urgence va s’exprimer par deux chiffres, le temps objectif pour
mettre en œuvre le changement et le temps nécessaire à chacun pour
changer.
Il est possible de changer en une seconde, si on y a été préparé, si on
est entraîné, si on est accompagné et surtout si on voit un « intérêt » au
Savoir-faire
changement, ne serait-ce qu’ à moyen terme (perdre aujourd’ hui pour
gagner demain) !
Accompagner le changement demande d’en connaître les phases
obligatoires, plus ou moins longues selon que la perception de ce que
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
CC La courbe du changement
Principes clés
493
19 • Être le chef du La courbe du changement
changement Les résistances au changement
Conduire le changement
Se montrer exemplaire
Le changement et le paradigme…
Le temps et le changement
La perception classique du temps dans le cadre d’une démarche
d’amélioration, de mise en place de nouvelles structures est celle
d’un temps régulier, mécanique. Avec cette approche du temps, les
résultats doivent apparaître régulièrement.
Or nous savons tous, par expérience, que les projets débutent
lentement, accélèrent et puis ralentissent en fin de projet (travail de
finition, documentation, transfert aux utilisateurs).
Le changement suit une évolution dont la courbe se traduit par
une courbe en S.
Figure 19.1 n La « courbe » du changement
Performance État désiré
Fatigue
résistance
Défense de
Mise en valeur
l’ancien
des réussites
système
Efforts
Résistance
État actuel
Temps
494
Dans un premier temps, à l’annonce d’un changement (modifi
cation d’organisation par exemple entre deux services) nous pouvons
constater des résultats en amélioration presque naturelle : c‘est la phase
où consciemment ou pas les personnes défendent l’ancien système.
Puis la résistance se développe et les résultats s’effondrent
(deuxième phase).
La troisième phase est celle des efforts, on construit ensemble car
Savoirs
les résistances ont été levées. Cette période est fatigante et peut au
bout d’un moment être suivie d’une phase de découragement.
Au final, la mise en valeur des résultats, la reconnaissance de
l’implication de chacun permettront encore de progresser.
Savoir-faire
qui peuvent en tirer profit également dans leur vie privée. Cette
croissance de l’individu procure à son tour enthousiasme et
satisfaction.
✓✓ Enfin, les résultats commencent à apparaître au niveau de l’entre
prise : évolution de la culture, des pratiques managériales et des
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Origine du changement
Le changement peut avoir une origine interne ou externe et un
impact sur les évolutions des savoir-faire et savoir-être à court ou
long terme.
Il peut être choisi ou imposé. Il sera bien sûr mieux vécu s’il est
anticipé.
Le changement peut ainsi toucher le savoir-faire ou le savoir-être,
Savoir-être
Principes clés
496
Le rôle des managers est d’anticiper les freins au changement, car
lorsqu’ils deviennent visibles, il est souvent trop tard.
Savoirs
non comme image de la réalité). C’est-à-dire modifier parfois ces
convictions profondes (par exemple la mise en place de l’autocontrôle
peut perturber les opérateurs persuadés et convaincus que le contrôle est
le travail de la qualité et non pas le leur !).
Cette modification de paradigme doit se faire en démontrant, en
assistant, en accompagnant.
Cela se traduit par un processus d’appropriation collectif. Au
départ les personnes pensent que globalement ce qu’on leur propose
est intéressant, puis ils acceptent l’idée « pour les autres » mais le
refusent pour eux (oui la TPM est très intéressante mais pas chez nous
dans notre activité !).
Au final, le groupe est d’accord pour se lancer mais a une dernière
résistance, celle de la capacité à le faire : oui d’accord ce serait bien de
Savoir-faire
calculer nos coûts de non-qualité mais on ne saura pas le faire !
Résistance conjoncture
Résistance sociologique
Compréhension de l’enjeu.
Rejet « OK, mais ce n’est pas
pour nous »
Résistance
Résistance pédagogique
pédagogique
Compréhension de l’enjeu.
Adhésion
Savoir-être
497
19 • Être le chef du La courbe du changement
changement Les résistances au changement
Conduire le changement
Se montrer exemplaire
Le changement et le paradigme…
498
CC Conduire le changement
Principes clés
Savoirs
•• Cela demande aussi de réfléchir et d’anticiper constamment.
Ne pas chercher à imposer mais à démontrer l’intérêt, la
nécessité de changer et surtout de rassurer sur le fait que
chacun trouvera sa place, sera aidé dans son évolution.
•• Trois phases vont rythmer la conduite du changement :
la préparation, l’exécution, la finalisation.
Savoir-faire
✓✓ Définir ensemble une vision commune : une nouvelle image qui
a du sens, montrer la finalité avant de travailler sur le comment
et sur les contraintes que cela va occasionner. S’assurer que cette
vision est bien partagée.
✓✓ Vérifier que le management incarne cette vision au quotidien et
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
500
9. Communiquer encore et encore sur les étapes, les résultats inter-
médiaires, sur les bilans.
Savoirs
problèmes, de revue de projet).
✓✓ Bâtir le tableau de bord du projet.
✓✓ Communiquer sur les actions et les résultats.
✓✓ Valoriser les efforts et les résultats.
Savoir-faire
✓✓ Proposer une nouvelle étape d’extension du projet.
CC Se montrer exemplaire
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
Principes clés
Savoirs
ment si vous répondez ou non à des exigences clients préalablement
définies et acceptées.
Vous devez démontrer au client votre conformité par des preuves,
des traces !
Si le client n’a pas suffisamment confiance en votre production,
il vous demandera de mettre en place des actions de progrès pour
que votre organisation lui garantisse la livraison de ses produits en
quantité, en qualité et dans les délais.
CC Le changement et le paradigme,
les sept nouvelles habitudes lean
Savoir-faire
Principes clés
La notion de paradigme
Savoir-être
« à l’est bien sûr ! », et pourtant c’est bien le fait que la terre tourne
sur son axe qui nous donne l’impression que le « soleil se lève ».
Après avoir été obligé de renier ses convictions scientifiques
en 1663 et en particulier le fait que la terre tourne sur elle-même,
Galilée, alors âgé de 70 ans, aurait murmuré « Et pourtant elle
tourne ». Cependant il est fort probable que cette phrase ne soit
qu’un mythe. L’Église le réhabilitera en 1992.
Ainsi, certains « paradigmes » ont la vie dure. Un vrai chan
gement qui touche à un paradigme d’un groupe de personne sera
nécessairement difficile à obtenir, et surtout à ancrer et pérenniser.
Savoirs
Engager une « Bienvenue au problème », MÉTHODIQUE
amélioration structurée : car c’est une opportunité de
progrès, toute technique de
résolution de problème se
base sur des faits, pas des
opinions…
S’appuyer sur des La perfection n’est pas de ce PATIENT
standards respectés monde, c’est un but jamais
et améliorés en atteint, on peut toujours
permanence : améliorer, le standard
est le support local de
l’amélioration…
Mettre en œuvre une Pas de progrès sans mesure, AUTONOMISANT
organisation visuelle : pas de mesure sur ce qui est
hors de mon champ d’action,
on doit voir les flux, les savoirs,
les résultats, les réussites, les
Savoir-faire
problèmes…
Faire une chasse Supprimer les non-valeur TENACE
généralisée au ajoutées plutôt qu’optimiser la
gaspillage : valeur ajoutée, il y a bien plus à
gagner dans l’espace entre les
opérations du processus que
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
505
19 • Être le chef du La courbe du changement
changement Les résistances au changement
Conduire le changement
Se montrer exemplaire
Le changement et le paradigme…
506
Révolutionner les techniques, les savoir-faire ou l’organisation est parfois
nécessaire. Cela ne peut s’envisager que si l’ensemble de l’encadrement de
production accompagne le changement induit. Un changement se prépare, se
structure. Il nécessite beaucoup de communication en amont et tout au long
de la démarche. Chacun doit se sentir aidé, rassuré. Les qualités du Manager
lean, utilisées dans la mise en œuvre des sept nouvelles habitudes lean seront
toutes nécessaires à changer les paradigmes… y compris les siens.
Savoirs
Révolutionner les techniques, les savoir-faire ou l’orga
nisation est parfois nécessaire. Cela ne peut s’envisager
que si l’ensemble de l’encadrement de production accom-
pagne le changement induit. Un changement se prépare,
se structure. Il nécessite beaucoup de communication en
amont et tout au long de la démarche. Chacun doit se
sentir aidé, rassuré.
Savoir-faire
Savoir-être
507
Bibliographie
Diagnostic industriel
B. Sechet et Y. Beunon, Diagnostiquer la performance industrielle, Gere-
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C. Catry, J.-L. Muller, Exercez votre autorité avec diplomatie, ESF Édi-
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512
Index
A E
accident 107 écart-type 295
Amdec équipes autonomes 429
environnementale 367 ergonomie 374
autocontrôle 126
automaintenance 124 F
B FOCALE 124
focalisation industrielle 118
besoin en fonds de roulement (BFR) formule de Wilson 194
323, 476 fournisseur 491
C G
capabilité 36, 297 Gantt 201
carte de contrôle gravité 264
aux étendues 311
Carte de contrôle H
aux moyennes 310 homogènes 122
comportement 406 horizon
assertif 412 figé 35
conflit 458 libre 35
courbe
du changement 496 I
D indicateurs
de délai 61
délégation 439 qualité 59
de rendement synthétique 165 Ishikawa 90
des risques 184
document unique 366 J
droit à l’erreur 489
JAT 53
513
K P
Kamishibaï, 399 PDCA 91
kanban, 248 point de commande 35
KIT de production 45 POL 41
processus « produire » 32, 38
L production équilibrée© 7
l’indice de tension des flux 231 productivité 130
produit 30
M programme de prévention 369
maintenance 60 R
manager 474
méthode A3 483 réinternalisation 80
Méthode tendance et saisonnalités S
60
missions du responsable stress 463
de production 53
MO 36 T
N taux
de service 61
niveau méthode 133 Technology Of Constraints (TOC)
nomenclatures 209 43
notions statistiques 295 TPM 47
troubles musculosquelettiques 379
O TRS 60
occurrence 265 V
Optimized Production Technology
(OPT) 129 valeur 116
value stream mapping 226
514