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Ressources documentaires.

Métiers de l’environnement / Module Eau – Concepteur d’unités


de production d’eau potable

Concepteur d’unités de production d’eau potable

Dr. Abdoul A. Oubeidillah

Table des matières

Introduction ................................................................................................................... 2
SÉQUENCE 1 : Présentation d’un système de production et réseau d’eau potable
......................................................................................................................................... 3
A. Pourquoi un système de production et réseau d’eau potable ? ......................... 3
B. Le système de production d’eau potable – l’exploitation d’eau souterraine ..... 3
SÉQUENCE 2 : Viabilité de la source d’eau .............................................................. 7
A. Y a-t-il suffisamment d’eau de qualité ? ................................................................. 7
B. La qualité de l’eau ..................................................................................................... 9
C. Coûts d’exploitation .................................................................................................. 9
SÉQUENCE 3 : Équipements et ouvrages ............................................................... 12
A. Le refoulement ......................................................................................................... 12
B. La pompe .................................................................................................................. 13
C. Énergie ...................................................................................................................... 15
D. Stockage ................................................................................................................... 16
E. Les conduits............................................................................................................. 18
F. Génération de revenus ............................................................................................... 19

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Ressources documentaires. Métiers de l’environnement / Module Eau – Concepteur d’unités
de production d’eau potable

Introduction
Bonjour à toutes et à tous.

Dans ce module, nous allons présenter un aperçu d’un système de production d’eau potable.

Ce module est composé de trois séquences. La première présentera le système de production


en général. La deuxième étudiera la viabilité de la source d’eau et la troisième vous permettra
de vous familiariser avec les équipements et ouvrages.

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de production d’eau potable

SÉQUENCE 1 : Présentation d’un système de production et réseau


d’eau potable
A. Pourquoi un système de production et réseau d’eau potable ?

Avant de parler du système de production d’eau potable, commençons par nous demander,
pourquoi en avons-nous besoin. L’eau est source de vie, donc le système de production est
nécessaire pour l’épanouissement de nos communautés. Mais qu’est ce qui justifie
l’investissement d’un projet de développement d’une unité de production d’eau potable ?

Un projet doit répondre à un besoin établi. Pour ce besoin d’eau dans une communauté, il est
essentiel de répondre à ces questions.

1. Le besoin actuel peut-il être satisfait par des possibilités déjà existantes ? Si la réponse
est négative, un projet de production d’eau pourrait être nécessaire. Il faut alors poser
la question suivante.
2. S’il n’y a pas encore de projet, est-ce parce que personne n’a déclaré un intérêt
particulier pour initier un projet ou est-ce parce que le projet n’est pas prioritaire pour
la communauté ? Si la communauté conçoit qu’un tel projet est nécessaire et
prioritaire, c’est mieux. En revanche, si le besoin est là, mais que la communauté ne
trouve pas un tel projet prioritaire, il faut passer à la question suivante.
3. Comment font ou faisaient les usagers pour pallier leur besoin en eau ? La question
pourrait révéler des indications sur les possibilités d’amélioration de la situation actuelle
et ainsi faire naître et susciter le besoin du projet de production d’eau potable.
Une fois que le besoin est confirmé, on peut initier le projet.

B. Le système de production d’eau potable – l’exploitation d’eau souterraine

Quels sont les composants d’un système de production et de réseau d’eau potable ?

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de production d’eau potable

En général un système de production et de réseau d’eau potable est composé de trois parties
principales : le captage à la source, le stockage, et la distribution.

Dans le cas où la source présente de l’eau de mauvaise qualité, il est essentiel d’avoir un
traitement de l’eau avant de la distribuer. Le traitement peut se faire soit à la source, soit au
niveau du stockage.

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Ressources et captages

La source d’eau ou le captage peut être au niveau des eaux de surface avec une prise sur
une rivière, ou un lac naturel ou artificiel derrière un barrage. L’eau de surface n’étant
généralement pas potable, le traitement de l’eau est nécessaire avant la distribution et
consommation.

L’autre option, ce sont les eaux souterraines, qui sont accessibles avec des puits ou des
forages. Ce module se focalise surtout sur cette option. Toutefois, il va couvrir seulement
l’exploitation d’un puits ou forage déjà existant dans la communauté. Un puits permet d’avoir
accès à l’eau de la nappe la moins profonde. Il présente un grand diamètre pouvant aller de 1
à 2 mètres et est moins coûteux. Un forage, lui, permet d’atteindre des nappes plus profondes,
ce qui engendre un diamètre plus réduit. On aura tendance à creuser un trou de petit diamètre,
suffisamment profond pour atteindre l’eau des nappes les plus éloignées, de meilleure qualité
que celle des puits.

Pompage

L’exploitation des eaux souterraines nécessite le pompage de l’eau de la nappe au sous-sol


vers le réservoir et le réseau à la surface. Une pompe demande de l’énergie pour fonctionner.
On trouve des pompes à motricité humaine. Ce sont des pompes manuelles actionnées par
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l’usager soit avec un levier, soit avec des pédales. Ce type de pompe ne demande pas
beaucoup d’investissement et peut être durable. Toutefois, il n’est pas bien adapté aux forages
profonds et quand la demande est très importante. On recommande de n’utiliser ce type de
pompe que dans les cas où la demande est inférieure à 500 usagers.

Il existe également des pompes motorisées. Elles permettent de pomper l’eau à des grandes
profondeurs en quantités importantes et avec moins d’efforts. Ce type de pompe est plus cher
et demande une bonne maintenance. Le type le plus populaire en Afrique est la pompe
immergée au fond du forage ou du puits avec une source d’énergie requise pour la faire
fonctionner. La source d’énergie peut provenir d’un générateur solaire, un groupe électrogène,
ou du réseau électrique. L’énergie solaire demande un investissement initial élevé
contrairement aux autres sources d’énergies, mais c’est une énergie propre et disponible sans
raccordement à un réseau. Pour le groupe électrogène, la consommation de fuel dépend de
la demande en consommation d’eau. Le réseau électrique est idéal si disponible. Il permet de
pomper des quantités importantes d’eau et le coût d’exploitation revient moins cher. La facture
d’électricité est généralement beaucoup moins chère que le coût du gasoil. De plus, cela réduit
les coûts de maintenance par rapport à l’opération de générateurs.

Caractéristiques

Pour éviter d’avoir une pompe en opération continue, il est nécessaire de stocker l’eau
récupérée à partir de la source dans un réservoir. Le réservoir peut être situé loin ou près de
la source. Il est possible de la placer au sol ou élevé en château d’eau.

Dans le cas d’un réseau d’eau potable, l’emplacement et la hauteur du réservoir sont très
importants quant aux coûts de pompage, mais en ce qui concerne la pression de l’eau dans
le réseau de distribution. Il est aussi possible de construire le réservoir près de la source si la
commercialisation de l’eau se fait localement et ne demande pas de distribution. Dans ce
dernier cas, le système de production d’eau devient beaucoup plus simplifié.

Le dimensionnement des réservoirs, lui, dépend de la demande.

La distribution de l’eau vers des points d’eau comme des borne-fontaine publiques et/ou des
branchements privés nécessite une tuyauterie. Les tuyaux en PVC et Polyéthylène sont très
populaires. Ils sont légers, plus flexibles et coûtent moins cher.

Méthodes de paiement

Et pour finir, quel que soit l’investissement du projet, privé ou publique, il y aura toujours besoin
de revenus pour assurer le coût des opérations et pour la maintenance. Dans le cas d’un
investissement privé, il est certain que l’investisseur voudra aussi faire un profit. Une méthode
de paiement des usagers doit donc être prévue pour assurer la pérennité des opérations.

Ceci conclut la séquence 1 de ce module

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SÉQUENCE 2 : Viabilité de la source d’eau


Dans cette séquence du module sur la conception d’une unité de production d’eau potable,
nous allons parler de la viabilité de la source d’eau.

A. Y a-t-il suffisamment d’eau de qualité ?

Investir dans l’exploitation d’un puits ou forage qui n’est pas viable peut être source de
frustrations et de pertes économiques. Il est donc important de savoir si la source contient
assez d’eau et de bonne qualité avant d’investir.

Rivière

Pour capter l’eau d’une rivière il est nécessaire de connaitre les informations suivantes.

• Le débit : le débit de la rivière nous informe sur le débit maximal d’exploitation. Est-il
suffisant pour couvrir la demande journalière ? Combien de temps cela prendra-t-il
pour remplir le réservoir de stockage. ?

• Le régime de la rivière. La rivière est-elle pérenne ? Coule-t-elle tout le temps et quelle


est la variabilité saisonnière par rapport au débit ? Court-elle un risque de
tarissement ? Bien évidemment, on ne veut pas investir dans une source qui n’est
disponible qu’une partie de l’année.

• La qualité de l’eau de surface demande certainement un traitement avant distribution.


Quelle est la qualité de l’eau ? Cet élément donnera une indication de la complexité et
du coût du traitement.

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Eaux souterraines

En ce qui concerne les eaux souterraines, la qualité de l’eau dépend du type de source : puits
ou forage. Il est aussi important d’avoir des informations sur le niveau de l’eau de la source
pour avoir le débit d’exploitation et les paramètres des pompes à acquérir. Les paramètres
suivants sont requis :

• Le niveau statique est la différence de hauteur entre le sol et le niveau de l’eau dans
l’ouvrage de captage au repos, lorsque la pompe n’est pas opérationnelle. Ce niveau
dépend de la pression qui règne dans la nappe de captage. Cette pression, elle,
dépend de plusieurs facteurs incluant l’altitude du lieu où se trouvent le puits par
rapport au point le plus haut de la nappe, ou encore de l’exploitation ou non de puits
avoisinant. Les changements environnementaux comme la saison sèche ou la marée,
pour les zones côtières, ont aussi une influence sur ce niveau statique.

• Le rabattement et niveau dynamique. L’eau qui rentre dans le puits et qui monte
jusqu’au niveau statique provient de formation géologique et prend du temps pour
remplir l’ouvrage. Pendant le pompage, le niveau de l’eau baisse. L’ouvrage est ainsi
soumis à l’entrée d’eau des formations géologiques et au vidage de l’eau par la pompe.
Ce phénomène va entrainer la baisse du niveau de l’eau jusqu’à un seuil où tout
s’équilibre et se stabilise. Ce niveau est le niveau dynamique correspondant au débit
de pompage, et la baisse constatée entre le niveau statique et le niveau dynamique
est le rabattement. Que se passe-t-il si le débit de pompage augmente ? Plus le débit
de pompage devient important, plus le niveau dynamique baisse et le rabattement
augmente. Et plus la profondeur augmente, plus les coûts de pompage augmentent.

• Le débit de réception et d’exploitation. Nous avons vu qu’au niveau dynamique, le


niveau de l’eau se stabilise. En continuant de pomper, ce niveau dynamique oscille
dépendamment du débit de pompage. Ce niveau dynamique ou cette stabilisation ne
sera jamais atteint si le débit de pompage dépasse un certain seuil où l’on vide
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l’ouvrage de captage plus vite qu’il ne se remplit. Le débit de réception est ce seuil qu’il
ne faut pas dépasser sous peine de vider l’ouvrage de captage. La pompe à acquérir
doit avoir un débit inférieur au débit de réception. Le débit de la pompe choisie est le
débit d’exploitation. Ce débit d’exploitation engendra un niveau dynamique dans
l’ouvrage de captage. Ce niveau dynamique, lui, dictera la profondeur de calage, qui
est la profondeur où il faut installer la pompe avec une marge de sécurité permettant à
la pompe d’être toujours submergée. Si la pompe n’est pas submergée pendant son
opération, elle aspire de l’air et surchauffe, ce qui peut conduire à sa perte.
Ces informations vont révéler si la source est adéquate et si l’on peut continuer le projet ou s’il
faut l’abandonner. En général, si le débit d’exploitation ne permet pas de couvrir la demande
journalière en moins de 14 heures d’opération, il est recommandé d’abandonner la source.

Exemple : Le rendement est-il adéquat ?

Paramètres :

• POPULATION : 8000 PERSONNES


• DÉBIT D’EXPLOITATION : 11 LITRES/SECONDE
• DEMANDE PAR PERSONNE : 100 LITRES/JOUR
Quel sera le nombre d’heures d’opération ?
• DEMANDE : 8000 PERSONNES * 100 L/P = 800 000 LITRES PAR JOUR
• PRODUCTION PAR HEURE : 11 L/S * 3600 S/HR = 39 600 LITRES PAR HEURE
• NOMBRE D’HEURES D’OPÉRATION : 800 000 / 39600 = 20,2 heures

Avec 20,2 heures d’opération, LE RENDEMENT N’EST PAS ADÉQUAT

B. La qualité de l’eau

La qualité de l’eau des forages est généralement adéquate pour la consommation. Toutefois
il est nécessaire de la tester avant exploitation. La question de la qualité et du traitement de
l’eau fait l’objet d’un autre module, dans le cours de Technologies de l’environnement.

C. Coûts d’exploitation

Même avec un rendement adéquat et une eau de bonne qualité, il est possible que les coûts
d’exploitation soient prohibitifs. C’est généralement le cas pour des forages plus profonds. Les
dépenses les plus importantes sont celles liées à la consommation d’énergie. Il est donc
nécessaire d’avoir une estimation des couts énergétiques pour déterminer si l’exploitation sera
rentable.

La consommation d’énergie par jour en kWh peut être évaluée par la formule suivante :

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e : consommation d’énergie en kWh


m : masse de l’eau par jour en kg (1 l = 1 kg)
h : hauteur du point de captage au point de
livraison
g. : 9,8 m/s2
n : efficacité de la pompe, 0,5
approximativement (50 % tenant compte des
pertes d’énergie dues aux frictions des
tuyaux)

La consommation, elle, dépend de plusieurs facteurs :

• La production journalière, qui dépend de la demande, un volume d’eau à déplacer.


Comme on peut le voir dans la formule présentée, l’énergie consommée est
proportionnelle à la masse d’eau déplacée.
• Les heures d’opérations, qui dépendent du débit. Si le débit est faible, il prendra plus
longtemps pour parvenir à la demande.
• Le niveau de calage, car la consommation d’énergie est proportionnelle à la hauteur
de captage.
• Le tarif local d’électricité par kWh
• Le coût du carburant au cas où on utilise un générateur.
Le tableau montre la consommation minimale par jour et par type d’usager. Il sert à calculer la
demande qui est le premier paramètre requis pour le dimensionnement des ouvrages.

Calcul des coûts énergétiques, sont-ils abordables ?

Dans cet exemple, les paramètre suivants sont à prendre en compte :

• Un générateur pompe 60 000 litres par jour


• Hauteur du réservoir. : 35 mètres
• Niveau dynamique : 44 mètres
• Cout du diesel : 1,03 euros/litre
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Selon ces paramètres, quel serait le coût d’énergie de pompage par jour ?
• Hauteur de pompage : 35 mètres + 44 mètres = 79 mètres
• Énergie : selon la formule donnée précédemment (60 000 kg * 79 mètres * 9,8 m/s2)
/ (3.6 * 106 * 0,5) = 25 kwh
• Nombre de litres de diesel : 25,8 kWh * 0,3 litres/kwh = 7,74 litres par jour
• Cout énergétique par jour : 7,74 litres * 1,03 euro/litre = 7,97 euros par jour

Il ne vous reste plus qu’à voir si ce coût peut être adéquat ou non pour votre projet.

Ceci conclut cette séquence sur la viabilité de la source.

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SÉQUENCE 3 : Équipements et ouvrages


Bonjour. Dans cette 3eme séquence de ce module sur la conception d’une unité de production
d’eau potable, nous allons parler des équipements et ouvrages requis pour le refoulement de
l’eau de la source, le stockage, et la tuyauterie dans l’exploitation d’un puits ou forage

Nous allons tout d’abord aborder les éléments spécifiques du système avec un peu plus de
détails.

A. Le refoulement

Commençons par le refoulement, qui permet de transférer l’eau du sous-sol au réservoir à la


surface, par le biais d’une pompe.

En plus de la pompe, le système de refoulement est composé des éléments suivants :

• Le clapet anti-retour. Il permet à l’eau de passer dans un seul sens, de la pompe au


réservoir ou château d’eau, empêchant ainsi, comme son nom l’indique, le retour de
l’eau à la source lorsque la pompe n’est pas en opération. Cela évite ainsi au réservoir
de se vider et de se reverser à la source, avec un risque de contamination par des
impuretés à la surface.
• La première vanne sert à faire des « démarrages vannes fermées » lorsque la colonne
de pompage est vide.
• Le compteur volumétrique affiche le nombre de mètre cube d’eau qui sont passés
dans le conduit depuis son installation. Il permet d’obtenir des données statistiques
sur le volume pompé par jour. Ces données permettent aussi d’obtenir le débit de la
pompe.

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• La vanne de refoulement se situe au niveau de la conduite de refoulement qui monte


au réservoir ou château d’eau. Cette vanne est fermée durant les périodes de
maintenance du réservoir.

La partie qui se trouve dans le forage doit être résistante, car c’est elle qui soutient la pompe.
La partie extérieure peut être enfouie au sol pour aller vers le réservoir.

B. La pompe

Choisir une pompe adéquate qui peut fournir le débit optimum à la hauteur désirée est une
des plus importantes étapes, et aussi un des investissements clé d’un projet de production
d’eau potable. Le choix d’une pompe adéquate aidera aussi au dimensionnement du réservoir.

Une pompe rapide permettra de construire un petit réservoir, car on peut l’allumer et
rapidement subvenir à la demande une fois que le réservoir se vide. Cependant, il faut trouver
un équilibre entre le nombre de cycle de lancement de la pompe et la taille du réservoir, de
façon à réduire le nombre de cycles pour empêcher l’endommagement rapide de la pompe.

Le débit requis peut être calculé avec les étapes suivantes :


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• Calculer la demande journalière selon les usagers


• Diviser par 24 pour obtenir le débit moyen par heure
• Multiplier par un facteur de 1,8 pour prendre en compte la variabilité diurnale

Cas pratique de débit requis

Prenons l’exemple de ce village pour illustrer le calcul du débit requis.

• Population : 2580 personnes


• Chaque famille a : 40 chèvres, 2 vaches,
6 personnes

Quel est le débit requis ?

Nombre de familles : 2580/6 = 430 familles


430 familles * 40 chèvres = 17 200 chèvres
430 familles * 2 vaches = 860 vaches

Demande :
• 2 580 personnes * 30 litres/personne/jour = 77 400 litres/jour
• 17 200 chèvres * 5 litres/chèvre/jour = 86 000 litres/jour
• 860 vaches * 20 litres/vache/jour = 17 200 litres
• Total = 180 600 litres par jour

Débit moyen :
• 180 000 litres/jour * 1 m3 /1000 litres * 1jour/24heures = 7,5 m3/heure
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Ajustement : 7,5 m3/heure * 1,8 = 13,5 m3/h ou 3,75 litres/sec

Si l’on prend la hauteur de 79 mètres de l’exemple précédent, alors la pompe à choisir doit
être capable de fournir au minimum 13,5 m 3 d’eau par heure à une hauteur de 79 mètres.
Toutefois, si on veut éviter de pomper toute la journée, un débit plus élevé serait idéal.

C. Énergie

Comme on l’a déjà indiqué, l’énergie requise pour la pompe motorisée peut être solaire, d’un
groupe électrogène, ou provenir du raccordement au réseau électrique. Il est donc important
d’estimer ses besoins, le budget à consacrer aux investissements et le prix que la population
est prête à payer pour l’eau. Le tableau suivant résume l’investissement requis pour chacune
de ces options.

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Les pompes solaires sont utilisées pour les pompes à faible puissance allant jusqu’environ
2kW. Pour ce type de pompe, l’investissement initial, est important mais les frais d’opération
sont faibles.

Pour un système au-delà 2500 habitants, l’investissement solaire peut devenir trop élevé et à
défaut d’un raccordement au réseau électrique, un groupe électrogène peut être utilisé.

Choisir le générateur

Comment choisir le générateur ? Le générateur dépend de la puissance requise par la pompe.


On peut estimer la puissance requise avec les étapes suivantes :

• Trouver la puissance de la pompe. Cette information peut être inscrite sur la plaque de
la pompe ou dans le manuel d’utilisateur.
• Vérifier le facteur de puissance de surtension. Cette information est généralement
fournie par le fabriquant de la pompe. Sinon, utiliser un facteur de 3.
• Ajuster la puissance du générateur avec la température et l’altitude. Ces deux
paramètres affectent la puissance du générateur. À défaut d’information du fabriquant
augmenter la capacité de 0,4 % par degré Celsius au-dessus de 25°C et de 1,4 % pour
chaque 100 mètres d’altitude au-dessus de 100 mètres.

D. Stockage

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Le réservoir de stockage permet de stocker l’eau et la distribuer rapidement selon le besoin. Il


permet aussi de ne pas avoir à faire fonctionner la pompe tout le temps. Le réservoir à la
surface est moins cher que le château d’eau. Il peut être placé à un niveau élevé au-dessus
de la zone de service pour fournir une pression adéquate chez les usagers, si on suppose que
l’unité de production va desservir un réseau, des bornes-fontaines et des particuliers.

Dans le cas où la source est éloignée du village et des usagers, on peut soit installer un
château d’eau près de la source et poser une longue conduite de distribution jusqu’au village,
soit près du village en posant une longue conduite de refoulement de la source. Chacun de
ces choix présente des avantages et inconvénients. Dans le premier cas, on a besoin d’une
pompe moins puissante, mais le château d’eau doit être plus élevé. Dans le second cas, le
château d’eau peut être moins haut, mais la pompe doit être plus puissante, ce qui engendre
des coûts d’énergie plus élevés. Une analyse des coûts est indispensable pour choisir l’option
la moins onéreuse.

Le réservoir peut être construit en métal, béton ou en plastique. Le réservoir en métal a un


coût d’investissement plus faible par rapport au réservoir en béton, mais demande des frais
d’entretien élevés pour traiter contre la rouille, renouveler la peinture intérieure et procéder au
brossage de la cuve. Il ne dure pas aussi longtemps que le réservoir en béton ou en plastique.
Contrairement au réservoir en métal, l’entretien pour les réservoirs en plastique et béton est
presque négligeable à part un nettoyage sanitaire de temps en temps. Le dimensionnement
dépend des besoins présents et à court terme. Les réservoirs en plastique constituent une
solution pour un simple stockage local de l’eau comme le montre les illustrations suivantes.

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E. Les conduits

En fonction du type d’unité de production, s’il est envisagé de distribuer l’eau au-delà de la
source à un réseau, à des bornes-fontaines et des particuliers, il est nécessaire d’installer une
tuyauterie. Cela peut s’avérer être la partie la plus coûteuse du projet. Les coûts varient selon
la matière et le diamètre. Le tableau suivant résume les avantages et inconvénients de chaque
type de matière.

Les tuyaux en PVC et Polyéthylène sont populaires dans plusieurs régions d’Afrique.
Le dimensionnement des tuyaux dépend du débit requis à la destination, de la distance de
transport de l’eau, et de la rugosité de la matière dont ils sont fabriqués.

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PVC HDPE

F. Génération de revenus

Et pour finir, il est nécessaire de penser à la commercialisation de l’eau pour générer des
revenus. Dans un projet public, les revenus doivent être capables d’assurer le coût des
opérations et de maintenance. Si le projet est privé, le propriétaire voudra, en plus des
opérations et de la maintenance, rembourser son investissement et générer des profits. Les
revenus reposeront alors sur la capacité des usagers à payer pour l’utilisation de la ressource.

Dans le cas de points d’eau comme les bornes-fontaines ou l’achat à la source, on peut
envisager des cartes d’adhésion permettant au détenteur de bénéficier d’une certaine quantité
d’eau. Il existe également des bornes électroniques automatiques avec une carte à puce que
l’utilisateur peut charger pour bénéficier d’une quantité d’eau selon le montant disponible sur
la carte. Ceci est similaire aux stations d’essence ou aux rechargements des cartes
téléphoniques.

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Dans le cas des branchements privés, on peut envisager un paiement forfaitaire ou recourir à
l’utilisation de compteurs.

L’avantage de l’utilisation des bornes automatiques et compteurs est qu’ils permettent :

• un paiement équitable du service de l’eau. Chaque usager paie ce qu’il a réellement


consommé ;
• la diminution des risques de gaspillage. On ne risque pas de laisser un robinet couler
pour rien car chaque goutte d’eau est comptabilisée ;
• la mesure des performances de la production et l’identification des pertes d’eau.

Ceci conclut le module sur la conception d’une unité de production d’eau potable. Dans ce
module, nous avons présenté un aperçu général d’un système de production d’eau potable.

Nous avons présenté les composants d’un système de production en général, exploré la
viabilité de la source d’eau et abordé les équipements et ouvrages. Dans ce module, nous
avons essayé de toucher la surface de ce qui est essentiel pour vous orienter sur le potentiel
de la production de l’eau. Nous avons présenté des exemples simples pour illustrer le contenu
et maintenant, il est possible pour chacun de vous informer davantage en détail sur chacun
des composants de ce module pour approfondir les connaissances.

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