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1 Introduction
Lors d’une analyse spectrochimique optique, les éléments contenus dans l’échantillon
sont déterminés grâce à leur spectre atomique à la condition qu’une partie significative
de l’échantillon, solide ou liquide, soit vaporisée.
Les atomes libres peuvent alors être identifiés et quantifiés autant par spectroscopie
d’émission, d’absorption ou de fluorescence. En outre, chacune de ces techniques
utilise différents types d’atomiseurs. Aussi, le choix de la méthode d’analyse se fera
selon le type d’information que l’on désire obtenir mais aussi selon le type d’échantillon
que l’on veut analyser. Notons que, du fait du processus d’atomisation, toutes ces
méthodes sont évidemment destructives. De façon générale, ces techniques sont
appropriées à l’analyse qualitative et quantitative de composés inorganiques. Elles
permettent l’analyse d’échantillons en phase liquide, solide ou gazeuse et la limite de
détection peut varier entre le ppm et le subppb. De plus, elles sont efficaces pour la
détection et la quantification de plus de 70 éléments.
Les quatre techniques spectrochimiques les plus couramment utilisées sont :
la FAAS (Flamme Atomic Absorption Spectrometry), la GFAAS (Graphite Furnace
Atomic Absorption Spectrometry), et plus sommairement la FES ( Flame Emission
Spectrometry) et ICPES(Inductively Coupled Plasma Emission Spectrometry).
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Figure 1 Spectre d’émission d’une eau salée dans une flamme oxhydrique
A la température des flammes les plus chaudes (>3000 K), près de la moitié du baryum
peut être présent sous forme ionique. Or les spectres de Ba et de Ba+ sont totalement
différents l’un de l’autre. Dès lors, dans une flamme à haute température, coexistent
deux spectres d’émission, celui de l’atome et celui de son ion chargé. Donc le contrôle
de la température de flamme est un facteur crucial en spectroscopie de flamme.
3.1 Principe
Une source de rayonnement discrète émet un rayonnement dont la longueur d’onde
correspond à la différence d’énergie entre l’état fondamental et un état excité des
atomes de l’échantillon à analyser. Par ailleurs, l’échantillon est atomisé soit par une
flamme ou un four en graphite. Le rayonnement passe ainsi à travers l’atomiseur est
en partie absorbé. Le rayonnement non absorbé passe alors par un monochromateur
jusqu’à un photo-détecteur et un système de traitement des données. L’absorption est
ensuite mesurée et celle-ci est une fonction linéaire de la concentration de l’analyte.
3.2 Atomisation
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3.2.1.1 Types de flammes utilisés en spectroscopie atomique
La durée du passage de l’échantillon dans la flamme est très courte. Aussi une portion
significative de celui-ci n’a pas le temps d’être atomisée, ce qui limite la sensibilité de la
méthode. On peut améliorer cette sensibilité en jouant sur la température de flamme,
dans la mesure où l’élévation de température a tendance à y augmenter la population
d’atomes. Il faut émettre toutefois quelques réserves pour certains éléments, tels les
métaux alcalins, où la perte d’atomes due à l’ionisation est plus importante que cette
augmentation. Bien que d’autres paramètres affectent la sensibilité de la spectroscopie
d’absorption, la température de flamme y joue donc un rôle important. Or cette dernière
dépend du mélange combustible-comburant utilisé. Le Tableau 1 donne le type de
flammes employés et le domaine des températures pour chacun de ces mélanges.
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température de flamme plus élevée que d’autres pour être excitées et ainsi émettre un
spectre utilisable.
Par contre, en spectroscopie d’absorption, le choix du mélange carburant-comburant est
essentiel pour la raison que des oxydes et des hydroxydes peuvent se former dans la
zone secondaire de la flamme, à partir des atomes de l’analyte. Ceci a alors pour
conséquence de créer des bandes moléculaires sources d’interférence. C’est pourquoi
les mélanges combustible-comburant les plus couramment utilisés en spectrométrie
d’absorption sont l’acétylène-air et l’acétylène-protoxyde d’azote
4 Appareillage
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Les spectromètres d’absorption atomique sont essentiellement composés d’une source
qui émet le spectre de l’élément à analyser, d’un atomiseur qui peut être soit une
flamme soit un four en graphite, d’un monochromateur , d’un détecteur et d’un appareil
d’acquisition et de traitement des données.
4.1.2 Sources
Il est important que la source de radiation émette des raies plus étroites que la raie
d’absorption. Ainsi, deux types de lampes répondent bien à cette exigence : la lampe à
cathode creuse et la lampe à décharge sans électrode.
4.1.2.1 Lampe à cathode creuse : Elle est composée d’une anode en tungstène ou en
nickel et d’une cathode creuse scellées dans un tube de verre contenant un gaz inerte
(néon ou argon) à une pression de 1 à 5 torr (fig.3). La cathode est constituée d’un
métal que l’on aura choisi ou elle peut servir de support à une couche de ce métal.
L’application d’un potentiel de quelques centaines de volts entre les électrodes
provoque l’ionisation de l’argon et l’apparition d’un courant de 5 à 10 mA lié au
déplacement des cations d’argon vers la cathode et des électrons vers l’anode. En
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appliquant une différence de potentiel on enclenche un procédé de pulvérisation
cathodique : des atomes de la cathode sont arrachés et passent à un état excité. Il y a
donc par la suite une désexcitation radiative caractéristique de ces atomes en revenant
à leur état fondamental. 40 espèces métalliques sont couramment utilisées comme
composante de la cathode. En outre, certaines sont équipées d’une cathode constituée
de plusieurs éléments ; de telles lampes produisent des raies spectrales permettant le
dosage de plusieurs espèces.
4.1.2.2 Lampe à décharge sans électrode : Les lampes à décharge sans électrode
produisent également des spectres de raies atomiques : leurs intensités de
rayonnement sont généralement de 10 à 100 fois plus élevées que celles des lampes à
cathode creuse.
Elles sont constituées d’un tube en quartz scellé contenant un gaz inerte tel que l’argon
et une petite quantité d’une espèce métallique, où d’un de ses sels, le tout sous une
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pression de quelques torrs. La lampe n’a pas d’électrode car l’énergie est fournie par un
champ électromagnétique intense de fréquence radio ou micro-onde. Aussi le gaz inerte
s’ionise et les ions produits sont accélérés jusqu’à une énergie nécessaire pour exciter
par collision les atomes du métal considéré. Il y a alors, tout comme pour la lampe à
cathode creuse, une émission radiative.
4.1.2.4 Détecteurs
Plusieurs types de détecteurs sont adéquats pour la spectroscopie d’absorption. Le
choix de celui-ci se fera, pour chaque raie d’absorption sélectionnée pour l’analyse, en
fonction de sa réponse en fréquence. On distingue entre autres:
Le tube photomultiplicateur , la cellule photoconductrice CdS, la cellule photovoltaïque
GaAs et les diodes au silicium
5 Interferences.
5.2.2 Effets de l’ionisation. L’ionisation des atomes et des molécules est généralement
insignifiante dans les mélanges de combustion où l’air est le comburant. Toutefois, dans
les flammes à haute température où l’oxygène ou le protoxyde d’azote servent de
comburant, l’ionisation devient appréciable et il existe une concentration significative
d’électrons libres en relation avec l’équilibre
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M < ======= > M+ + 1e-
où M représente un atome ou une molécule neutre et M+ l’ion correspondant. Le
spectre de M+ est en général tout à fait différent de celui de M.
Si l’on considère que l’ionisation est un processus à l’équilibre (où les électrons libres
constituent un des partenaires de la réaction), on arrive à la conclusion que le degré
d’ionisation des atomes d’analyte est fortement influencé par la présence d’autres
métaux ionisables dans la flamme. Si le milieu contient une espèce B qui s’ionise en
plus de l’espèce M, selon l’équilibre
B < ======= > B+ + 1e-
Le degré d’ionisation de M diminue par l’effet d’action de masse exercé par les électrons
formés à partir de B. Les erreurs résultant de l’ionisation de l’analyte s’éliminent par
l’addition d’un tampon d’ionisation qui élève la concentration d’electrons dans la flamme
et l’ionisation de l’analyte s’en trouve supprimée. On utilise les sels de potassium
comme tampons d’ionisation à cause de la faible énergie d’ionisation de ce métal.
6 Conclusion
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soufre, du carbone de l’azote et de l’oxygène. Bref, une analyse qualitative et
quantitative de 70 éléments est possible. Le processus d’analyse est destructif et cette
méthode de spectrométrie n’est pas encore optimisée pour l’analyse simultanée
d’éléments.
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7 La spectrométrie d’émission de flamme
7.1 Appareillage
La conception des appareils d’émission de flamme est semblable à celle des appareils
d’absorption de flamme ; cependant, dans le cas de l’émission, c’est la flamme qui sert
de source de rayonnement, il ne faut donc ni lampe à cathode creuse ni modulateur de
faisceau.
Pour des analyses hors routine, il est souhaitable de disposer d’un spectrophotomètre
enregistreur ultraviolet-visible ayant une résolution d’environ 0,05 nm. Un appareil de ce
type permet d’obtenir des spectres d’émission complets et identifier ainsi les éléments
présents dans l’échantillon. La figure 1 fournit l’exemple d’un spectre d’émission d’un
échantillon d’eau de mer excité par une flamme oxhydrique. Les raies et les bandes
spectrales de plusieurs éléments y sont identifiables. Pour des dosages de routines des
métaux alcalins et alcalino-terreux, il suffit souvent d’un simple photomètre à filtre pour
les effectuer. On utilise une flamme à basse température pour éviter l’excitation de la
plupart des autres métaux. Les spectres sont simples au point que l’on peut se borner à
employer des filtres interférentiels pour isoler la raie d’émission choisie.
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8 Spectrométrie d’émission atomique utilisant des sources à plasma
Les atomiseurs à plasma, qui sont apparus sur le marché au milieu des années 1970,
offrent plusieurs avantages sur les atomiseurs à flamme. L’atomisation à plasma a été
utilisée en spectroscopie d’émission thermique et de fluorescence. Elle n’a pas encore
été beaucoup employée en spectroscopie d’absorption atomique.
Par définition, un plasma est un mélange gazeux conducteur contenant une
concentration appréciable de cations et d’électrons. Dans le plasma à argon utilisé pour
les analyses d’émission, les ions d’argon et les électrons sont les espèces conductrices
principales, bien que les cations de l’échantillon contribuent également à la conductivité.
Une fois formés, les ions d’argon sont capables d’absorber ce qu’il faut de puissance
d’une source externe pour maintenir la température à une valeur telle que toute
ionisation ultérieure entretienne indéfiniment le plasma ; on peut ainsi atteindre des
températures de 10.000 K. On utilise trois sources de puissance en spectroscopie de
plasma à argon. L’une d’entre elles est une source de tension continue capable de
maintenir un courant de plusieurs ampères entre des électrodes placées au sein du
plasma d’argon. Les deux autres sont de puissants générateurs de fréquences radio ou
micro-onde à travers lesquels on fait passer un courant d’argon. De ces trois sources,
celle à fréquence radio génère un plasma à couplage inductif (ICP) qui offre les plus
grands avantages en termes de sensibilité et d’absence d’interférence. D’autre part, la
source à plasma à courant continu (DCP) présente les avantages de la simplicité et d’un
moindre coût.
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Figure 4
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8.4 Applications quantitatives
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