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PGS METHODES INSTRUMENTALES DE CARACTERISATION

ABSORPTION DANS LE

VISIBLE ET L’UTRAVIOLET
PLAN DU COURS

I : INTRODUCTION

II : RAPPELS SUR LES ORBITALES MOLÉCULAIRES

III: PRINCIPE DE LA SPECTROSCOPIE ELECTRONIQUE

IV: TYPES DE TRANSITIONS

V: OBTENTION DES SPECTRES UV-Visible

VI: LES GROUPEMENTS CHROMOPHORES

VII: RÈGLES DE WOODWARD-FIESER

VIII:LOI DE L’ABSORPTION: LOI DE BEER-LAMBERT

IX:APPAREILLAGE

X: APPLICATIONS
INTRODUCTION

 La lumière visible ne représente qu'une infime partie du spectre


électromagnétisme; mais étant détectable par l'oeil humain, elle fut donc un des
premiers moyens de caractérisation des composés chimiques.

 L’absorption de la lumière UV-VIS par les molécules se produit, comme pour les
atomes, du fait de transitions électroniques entre différents niveaux d’énergie.

 Un électron à l’état fondamental absorbe des radiations d’une énergie E suffisante


pour l’élever à un niveau d’énergie supérieur, l’état excité, (ce qui détermine la
longueur d’onde λ, par la relation E = h c / λ, où « h » est la constante de Planck et
« c » la vitesse de la lumière).

 Les transitions UV-visible (180 à 750 nm) mettent en jeu les énergies les plus
importantes de la chimie. Elles se situent entre 13.000 à 50.000 cm -1 soit 160 à
665 kJ. mol-1.

 L’ordre de grandeur des énergies mises en jeu est celui des énergies de liaisons
des molécules. Ces rayonnements peuvent provoquer des ruptures de liaisons.
INTRODUCTION

 Le domaine du visible et de l'UV a été abondamment


étudié et ce depuis longtemps. Mais s'il est
indispensable pour une approche expérimentale de la
nature de la liaison, il est pauvre en information
structurale.

 Le domaine UV-visible s'étend de 80 à 800 nm (10-9


m) pour l’UV et de 400 (bleu) à 800 (rouge) nm pour le
visible, l'UV proche de 200 à 400 nm et l'UV lointain de
80 à 200 nm.

 Son emploi est de plus en plus réservé à l'analyse


quantitative
DOMAINE DE L’UV-VISIBLE

 Les transitions électroniques sont provoquées par des photons de longueur


d'onde comprise entre, 103 et 8 x 103 angströms. Ce domaine spectral comprend
les régions ultraviolette et visible.

λ (A) 103 4x103 8x103 104

Proche
Ultraviolet Visible Infra
Rouge

 L'étude des spectres UV procure d'importants résultats concernant les énergies


de liaison et les niveaux d'énergie électroniques.

 L'utilisation des spectrophotomètres ultra-violets est maintenant courante


dans les laboratoires.

 L'absorption dans le visible est liée à la couleur, une des propriétés les plus
étonnantes des composés chimiques. Elle explique pourquoi l'ion Cu(H 2O)++
est bleu, I'ion Ni(H2O)6 ++, vert, I'ion Ti(H2O)63+, rouge violacé.
RAPPELS SUR LES ORBITALES MOLÉCULAIRES

Lorsque se forme une liaison entre deux atomes, il y a formation d'une orbitale
moléculaire résultant du recouvrement des orbitales atomiques. Elle possède deux
niveaux, un liant plus stable que les orbitales atomiques originelles et un antiliant
moins stable. Chacun ne peut recevoir que deux électrons au plus.
exemple de la molécule d’hydrogène

OM antiliante
E- σ*

1s 1s
Orbitale
atomique

OM liante σ

E+
Etat fondamental de la molécule
d’hydrogène
RAPPELS SUR LES ORBITALES MOLÉCULAIRES

2pσ*
N:azote O: oxygène

2pπ*

2pN 2pσ
2pO
2pπ
2sσ*

2sN
2sO
2sσ

1sσ*
1sN 1sO

1sσ

Niveaux d’énergie des orbitales moléculaires de la molécule de NO


RAPPELS SUR LES ORBITALES MOLÉCULAIRES

 Quand un électron est promu dans une orbitale d'énergie


supérieure par effet d'un photon incident, son état de spin est
conservé, du moins dans un premier temps. C'est l'état singulet.
Ensuite, le spin peut se retourner pour donner l'état triplet  un
peu plus stable (règle de Hund).

 Chaque transition est caractérisée à la fois par sa longueur

d'onde et par son coefficient d'absorption molaire ε à cette


longueur d’onde.
RAPPELS SUR LES ORBITALES MOLÉCULAIRES

 La grande stabilité des liaisons  des composés organiques se


traduit par un écart important entre les niveaux orbitalaires
frontières correspondants. Cette transition d'un électron d'une
OM liante σ vers une OM antiliante  σ* demande beaucoup
d'énergie ; elle est intense, pour la liaison C-C par exemple, et
située dans le lointain UV, vers 130 nm
(λmax, éthane = 135 nm,  ε= 10.000).

C'est pourquoi les hydrocarbures saturés, tels l'hexane ou le


cyclohexane, qui ne présentent que des liaisons de type σ, sont
pratiquement transparents dans le proche UV.
PRINCIPE DE LA SPECTROSCOPIE UV-VISIBLE

Nous considérerons le cas le plus simple d'une molécule diatomique.

 À la température ordinaire, la plupart des molécules sont au niveau vibrationnel


fondamental v=0 de l’état fondamental.

 Les transitions issues de l'état électronique fondamental partiront en général de


ce niveau pour se terminer sur les différents niveaux vibrationnels de l'état
électronique excité.

 La figure suivante représente les courbes d'énergie potentielle d'une molécule


A-B à l'état fondamental et dans un état excité électronique.

Ces deux courbes ne sont pas superposables car la liaison A-B est plus faible dans
l'état excité que dans l'état fondamental et la distance internucléaire à l'équilibre,
pour un niveau de vibration donné, est plus grande dans l'état excité.
PRINCIPE DE LA SPECTROSCOPIE ELECTRONIQUE

Dissociation

Courbe de l’énergie
potentielle de la
molécule:état excité

Courbe de l’énergie
potentielle de la
molécule:état fonda-
mental
PRINCIPE DE LA SPECTROSCOPIE ELECTRONIQUE

 Les transitions électronique sont extrêmement brèves, inférieures à l0 -


13
seconde et, par conséquent, nettement plus rapides que ne le sont les
vibrations des noyaux atomiques, beaucoup plus inertes que les
électrons.

 Le physicien allemand FRANCK et le physicien américain CONDON ont


émis I'hypothèse qu‘au début et à la fin d'une transition électronique la
distance internucléaire est la même; ce qui permet de représenter cette
transition par une droite verticale.

 Dans cette figure la transition électronique qui part d’un point P,


conduit en P’ à un niveau vibrationnel de l’état excité, mais celle qui part
de Q aboutit en Q’ à un niveau situé au-dessus de l’asymptote à la
courbe de l’énergie potentiel de l’état excité.

 Une telle transition aboutit à la dissociation de la molécule et


l’énergie en excès se transforme en énergie cinétique des atome
A et B.
PRINCIPE DE LA SPECTROSCOPIE ELECTRONIQUE

Le spectre électronique se compose :

• d'un spectre continu au-delà de la fréquence v L qui correspond à la transition


NN'; en effet, il n'y a plus de niveaux discrets d'énergie dans la partie de la
courbe d'excitation située au-dessus de l'asymptote qui passe en N'.
PRINCIPE DE LA SPECTROSCOPIE ELECTRONIQUE

Le spectre électronique se compose :

• d'une série de bandes en deçà de cette fréquence v L. La fréquence la plus


basse correspond à la transition PP'.

• Dans cette partie les états sont quantifiés


PRINCIPE DE LA SPECTROSCOPIE ELECTRONIQUE

Le spectre électronique se compose :

• la bande la plus intense provient de la transition MM', M étant


le point milieu du segment PQ. En effet, la mécanique
quantique montre que, au niveau vibrationnel v = 0, la distance
internucléaire à l'équilibre OM = re est la plus probable.
PRINCIPE DE LA SPECTROSCOPIE ELECTRONIQUE

Le spectre électronique se compose :

•pour des états de vibration supérieurs, la probabilité maximale


est plus voisine des points extrêmes de la vibration. Rappelons
que la mécanique classique prévoit une probabilité maximale
en ces points extrêmes.
TYPES DE TRANSITIONS

 Pour prédire un spectre UV-visible, il faut pouvoir connaître précisement les niveaux
énergétiques de la molécule étudiée à l’aide de la mécanique quantique.

 La description exacte étant illusoire, on procède souvent par modélisation


moléculaire par informatique. On peut cependant dégager quelques règles générales.

 Comme nous l’avons vu dans le cours précédent, l’absorption de la lumière UV-VIS


par les molécules se produit, comme pour les atomes, du fait de transitions
électroniques entre différents niveaux d’énergie.

 Cependant, de nombreux autres niveaux d’énergie (dus à des vibrations, des


rotations et des transitions moléculaires) se superposent aux niveaux d’énergie
électroniques, et plusieurs transitions sont possibles.

 Le spectre résultant prend alors la forme d’une bande large sans caractéristique très
marquée comme le montre la figure suivante:
TYPES DE TRANSITIONS

Dans l’UV-VIS, les transitions électroniques sont accompagnées par des


transitions de vibration entre les niveaux électroniques (c’est la « structure fine
vibrationnelle »). Ainsi, les pics ont l’apparence de bandes.
OBTENTION DES SPECTRES UV Visible

Atome Molécule diatomique

E2

V=0 E1
Quelques eV

Passage
E1 E2
V=0 V=1
2 J=-1

2J=0

2J=+1
OBTENTION DES SPECTRES UV-Visible

Bandes et pics d’absorption

A la transition v = 0 à v = 1 correspond une bande d'absorption.


Cette bande large est constituée de plusieurs pics d'absorption plus étroits dus aux
transitions entre les niveaux rotationnels qui accompagnent la transition entre les
niveaux de vibration.

Avec des instruments ayant une bonne résolution, on peut noter une structure fine.

En effet, il y a non seulement une ligne ou raie qui correspond aux transitions
d’énergie vibratoire ou électronique, mais également plusieurs lignes très
étroitement espacées à cause des variations de l’énergie rotationnelle qui ont lieu en
même temps pour les raies en infrarouge et des variations de l’énergie vibratoire et
rotationnelle pour celles en UV-visible, comme le montre le la figure suivante.
OBTENTION DES SPECTRES UV-Visible
OBTENTION DES SPECTRES UV - Visible

Niveaux
d’énergie Spectre

Structure
fine

Bande

En réalité, les divers types de transitions énergétiques provoquées par l’interaction


avec une onde électromagnétique peuvent se produire simultanément. Par
exemple, une transition dans le domaine UV-visible peut être composée d’une
transition UV-visible vraie mais aussi de transitions d’énergies beaucoup plus
faibles (dans l’infrarouge). Ainsi près de la transition vraie d’autres raies
apparaissent pour constituer une bande aux contours parfois peu nets suivant la
résolution. L’ensemble de ces raies est qualifiée de structure fine.
TYPES DE TRANSITIONS

D’une manière générale, les transitions électroniques qui peuvent avoir lieu dans
une molécule sont les suivantes.

Transition dans l’UV


LES GROUPEMENTS CHROMOPHORES

σ *

Etat
excité
*

Le passage des électrons σ de l'état


fondamental à un état excité σ* peut
provoquer la dissociation de la molécule.


Etat
fondamental
σ
TYPES DE TRANSITIONS

n σ*

n *

 *

σ σ*
TYPES DE TRANSITIONS

Les transitions σ σ*

ΔE grand λ petit

Ces transitions sont très intenses, mais non


visibles dans les conditions de travail.

Les solvants possédant uniquement des électrons


σ pourront être utilisés pour préparer les
solutions (hydrocarbures saturés tel que le
méthane, hexane pour lesquels λ<140nm).
TYPES DE TRANSITIONS

Les transitions n π
ΔE moyen λ moyen

ex CH3Cl λmax = 170 nm


CH3OH λmax = 183 nm

Ces transitions sont moyennement intenses.


Ces transitions ne sont pas observées dans les
conditions classiques de travail.
Les solvants possédant des électrons σ et n
pourront être utilisés pour préparer les solutions
(éthanol, eau, chloroforme).
TYPES DE TRANSITIONS

Les transitions n π*

ΔE petit λ grand

Pour observer cette transition, la molécule doit


posséder des éléctrons σ, π et n.

ex: CH3COCH3 , l’acétone λ = 279 nm

Ces transitions sont visibles dans les conditions


classiques de travail, mais elles sont faiblement
intenses.
TYPES DE TRANSITIONS

Les transitions π π*

ΔE moyen λ moyen

Visibles dans les composés carbonylés et les


autres composés possédant des liaisons
insaturées.

Elles sont intenses.


TYPES DE TRANSITIONS

En résumé

L’absorption dans la région des ultraviolets met en jeu:

 les électrons σ des liaisons saturées


 les électrons π des liaisons insaturées
 les électrons n des doublets non liants des hétéroatomes.

λ nm
200 400
LES GROUPEMENTS CHROMOPHORES

 Les groupements chromophores des composés organiques sont, à la


ressemblance des fonctions, des groupements d'atomes responsables d'absorptions
caractéristiques.

 Par extension, le chromophore correspond au site qui est dans la molécule, à


l'origine de la transition électronique.

 Les molécules appelées chromogènes sont formées d'un squelette porteur d'un ou
de plusieurs chromophores.

 Pour une série de composés possédant le même chromophore, la position ainsi


que l'intensité des bandes d'absorption restent sensiblement constantes, sauf s'il y a
accumulation de plusieurs chromophores à proximité les uns des autres.

 Lorsque les chromophores sont isolés, c'est-à-dire séparés par au moins deux
liaisons simples, on observe uniquement la superposition des effets individuels.
LES GROUPEMENTS CHROMOPHORES

ABSORPTION DANS L’UV

CHROMOPHORES

Double liaison
Hétéroatome
(X,S etc)
LES GROUPEMENTS CHROMOPHORES

Quelques exemples

Chromophore λmax Log ε


C=C (alcène) 170 3.5= 3162
(C=C)2(diène) 220 4.2=15849
(C=C)3 (triène) 260 4.6=39811
(C=C)4 (tétraène) 290 4.8=63096
COOH (acide) 210 1.6
C≡C (alcyne) 180 <2
CONH2(amide) 210 2.2
C=N (imine) 190 3.7
C≡N (nitrile) 170 <2
C=O (carbonyle) 290 1.3 =( 20)
C=S (thio) 330 1.0
N=N (azo) 370 1.2
LES GROUPEMENTS CHROMOPHORES

Quelques exemples

λmax
NOM Chromophore ε max
(nm)

amine -NH2 195 3000

oxime -NOH 190  5000

nitro -NO2 210  3000

nitrite -ONO 230  1500

nitrate -ONO2 270  12

nitroso -N=O 300 100


LES GROUPEMENTS CHROMOPHORES

Chromophore Exemple Excitation λmax nm ε Solvant

C=C Ethene π  __>   π* 171 15,000 hexane

C≡C Hex-1-yne π  __>   π* 180 10,000 hexane

n  __>  π* 290 15 hexane


C=O Ethanal
π  __>  π* 180 10,000 hexane

n  __>  π* 275 17 ethanol


N=O Nitromethane
π  __>  π* 200 5,000 ethanol

C-X   X= Br Bromométhane n  __>  σ* 205 200 hexane


      X= I Iodidométhane n  __>  σ* 255 360 hexane
LES GROUPEMENTS CHROMOPHORES

Chromophores des systèmes conjugués

 Si plusieurs chromophores sont juxtaposés dans une même molécule,


l'ensemble forme un système conjugué de chromophores.

 Le spectre est fortement perturbé par rapport à la simple superposition des


effets produits par les chromophores isolés.

 Plus le nombre d'atomes sur lequel le système conjugué s'étend, plus la


délocalisation spatiale des électrons est importante et plus l'écart entre
niveau fondamental et niveau excité diminue.

 Dans les molécule polyéthylèniques, la bande d'absorption se déplace de


I'ultraviolet vers le visible à mesure que le nombre de double liaisons conjuguées
augmente. À partir de 8 double liaisons conjuguées, les corps absorbent dans le
visible.

 Ainsi la couleur orangée du  β-carotène (formule ci-dessous), provient de la


réunion de onze doubles liaisons conjuguées entre elles λmax = 497 et 466 nm
dans le chloroforme.
β-carotène
LES GROUPEMENTS CHROMOPHORES
Cas des éthyléniques

Molécule Nombre Transition Bande


De (= )  - 
*
d’absorption
1
1750 Å
Ethylène

2 2270 Å
Butadiène

2630 Å
3

3520 Å
CH3-(CH=CH)6-CH3 6

9 4130 Å

CH3-(CH=CH)9-CH3
LES GROUPEMENTS CHROMOPHORES
LES GROUPEMENTS CHROMOPHORES

Naphtalène Anthracène Tétracène

Plus la conjugaison augmente plus les λmax se déplacent vers les grandes
longueurs d’onde.

Les énergies de transition sont plus faibles


LES GROUPEMENTS CHROMOPHORES

 L 'absorption des composés aromatiques est beaucoup plus complexe


que celle des éthyléniques.

 Plusieurs transitions, sont observées et elles présentent une structure


fine.

 La substitution du noyau modifie les bandes d'absorption de manière


très importante. Le spectre de la vapeur de benzène, obtenu a partir d'un
échantillon constitué d'une goutte déposée au fond d'une cuve de silice
de 1 cm de trajet optique, est un excellent test pour évaluer la résolution
des appareils du proche UV.
LES GROUPEMENTS CHROMOPHORES

La présence dans une même molécule de plusieurs chromophores peut se traduire


soit :

• (1) par une simple additivité si ces chromophores sont indépendants,

• (2) par un déplacement vers les plus grandes longueurs d'onde en UV ou vers le
visible et une augmentation du coefficient d'absorption moléculaire lorsque
ces chromophores sont conjugués.

• C'est le cas des systèmes diéniques, polyéniques, aromatiques (plusieurs liaisons


>C=C<) ou résultant de la conjugaison de chromophores différents.

• Ces interactions obéissent à des règles qui permettent de prédire la zone


d'absorption maximale. Les spectres dépendent également des interactions avec le
solvant. Bien évidemment, dans l'eau, les spectres sont très souvent sensibles au
pH qui modifie l'ionisation de certaines fonctions chimiques.
LES GROUPEMENTS CHROMOPHORES
SOLVATOCHROMIE

 Les solvants :

 L'étude de ces modifications permet de tirer quelques règles générales. Le spectre


UV Visible d’une molécule dépend du solvant dans lequel elle est dissoute. C’est le
phénomène de solvatochromie.

 La position, l'intensité et la forme des bandes d'absorption des composés en


solution, diffèrent lorsqu'on change de solvant. C'est une des raisons qui rendent les
bibliothèques de spectres UV difficilement exploitables.

 Ces changements traduisent les interactions physiques soluté/solvant qui


modifient la différence d'énergie entre état fondamental et état excité.

 Plus un solvant est polaire, plus une molécule polaire en solution est stabilisée;
plus il est apolaire, plus il stabilise les molécules apolaires.
SOLVATOCHROMIE

Les solvants :

 Ils doivent dissoudre le produit et être transparents dans la région examinée.


L'éthanol à 95% est le solvant le plus utilisé ; il est suffisamment bon solvant pour
beaucoup de composés organiques.

 Les hydrocarbures sont des solvants utilisés pour des substances non polaires ;
ils doivent être purifiés soigneusement pour éliminer toute trace de substances
aromatiques ou éthyléniques.

 L'eau distillée et les acides sont de bons solvants: leur transmission est très
bonne.

 Les solvants ont tout de même des effets : leur polarité changeant, on observe
des changements quant à la longueur d'onde et à l'intensité du maximum
d'absorption.
SOLVATOCHROMIE

Effet hypsochrome

Il existe des transitions pour lesquelles la polarité du chromophore diminue


quand on passe de l'état fondamental à l'état excité. Il en est ainsi pour la
transition n π* du carbonyle des cétones en solution.

Avant absorption, la polarisation C+-O- sera d'autant plus stabilisée que le


composé sera en présence d'un solvant polaire dont les molécules seront attirées
par effet électrostatique autour du soluté.

Ceci aura pour effet de nécessiter plus d'énergie pour provoquer la transition
électronique, d'où un déplacement du maximum d'absorption correspondant vers
les courtes longueurs d'ondes (effet hypsochrome) comparativement à la
position de la bande d'absorption de ce chromophore dans un solvant non
polaire. L'état excité étant atteint rapidement, la cage de solvant qui entoure le
carbonyle n'a pas le temps de se réorienter pour stabiliser la situation après
absorption du photon.

Cet effet s'observe également pour la transition n σ*


SOLVATOCHROMIE
Effet bathochrome

Pour les solutés peu polaires, il n'y a pas d'effet d'orientation des molécules de solvant
autour des molécules de soluté.

On rencontre cette situation pour la transition   * des hydrocarbures éthyléniques


dont la double liaison de départ est moins polaire avant qu'après absorption du
photon.

Un solvant polaire a donc pour effet de stabiliser la forme excitée, ce qui


favorise la transition : on observe un déplacement vers les grandes
longueurs d'ondes.

Cet effet bathochrome est défini par rapport au spectre obtenu dans un solvant
non polaire (apolaire).

En résumé, l'étude du déplacement et des variations d'intensité des bandes


d'absorption par effet de la polarité des solvants peut aider à reconnaître la
nature électronique des transitions observées.
SOLVATOCHROMIE

Effet sur le coefficient d'absorption (ε):

 Lors de changement de solvant ou d'ajout de substituant sur la molécule, il peut y avoir une
modification du coefficient d'extinction molaire ε.

 Si ε diminue on a alors un effet hypochrome, les transitions sont moins


favorables et le nombre de photons absorbés diminue.

 L'effet inverse, pour  ε qui augmente, est appelé effet hyperchrome.

Effet Conséquences
Hypsochrome (Blue shift) λmax diminue
Bathochrome (Red shift) λmax augmente
Hyperchrome Imax augmente
Hypochrome Imax diminue
EFFET DE L’ENVIRONNEMENT
Effets de solvant :
RÈGLES DE WOODWARD-FIESER

Dans la série des composés insaturés, il existe des règles


empiriques permettant de prévoir la λmax d'un composé (règles de
Woodward-Fieser).

Selon la nature cis ou trans du diène, λmax est différent. Pour


l’hexa-1,3,5-triène trans, λmax = 258 nm ; par contre, pour l’hexa-
1,3,5-triène cis, λmax = 256 nm :
RÈGLE DE WOODWARD-FIESER

Règle: Si le substituant est autre chose qu’un groupe alcoyle, il faut rajouter aux
λmax des incréments correspondant à la nature des substituants

Substituant Valeur à ajouter pour


chaque substiuant (nm)

Double liaison conjuguée


supplémentaire 30
Double liaison exocyclique 5
Alkyle 5
—O—R 6
—S—R 30
— Cl , — Br 5
— NR2 60
0
— O — CO — R
RÈGLE DE WOODWARD-FIESER

Cétones éthyléniques
Ici λmax = 215 nm (but-3-ène-2-one). S’il y a une double liaison supplémentaire, il

faut incrémenter de 30 nm si les doubles liaisons sont trans, et de 69 nm si elles

sont cis.

H2C CH H
C C (= ) en trans (E)
C O
H λmax = 215 + 30 = 245 nm
H H H3C
C C
H C O
H3C
H H
C C (= ) en Cis (Z)
λmax = 215 nm
H2C CH C O
λmax = 215 + 69 = 284 nm
H3C
RÈGLE DE WOODWARD-FIESER

Règles WOODWARD pour les composés carbonylés α,β insaturés


RÈGLE DE WOODWARD-FIESER

Molécules aromatiques
Le benzène présente trois bandes d’absorption U.V. :
la bande K : 184 nm (ε = 6000)
la bande B : 203 nm (ε= 7900)
la bande R : 256 nm (ε= 200)

Si l’on étudie la symétrie des orbitales moléculaires du benzène, on constate


que seules quatre transitions sont permises, dont deux de même énergie, d’où
les trois bandes K, B et R.

L’effet inductif des substituants ne modifie pas les niveaux énergétiques des
O.M.  .

Par contre l’effet mésomère les transforme profondément, et on a


rapprochement de ces O.M.
RÈGLE DE WOODWARD-FIESER

Valeurs des incréments pour les bandes B et R :


R
R peut être un groupement donneur ou attracteur
Il peut avoir un effet électronique inductif ou mésomère.

Substituant
Effet
-NH3+ - Cl - OH - NH2 - CO – CH3 - CHO
Mésomère

bande B +3 +6 +7 + 17 + 32 + 36
bande R +5 +7 + 14 + 24    

NH2
H
Bande B : 203 nm (ε= 7900)
Bande R : 256 nm (ε= 200)
λB=203+17=220nm
λR=256+24=280nm
Règles Empiriques de l’Absorption dans les systèmes conjugués

Woodward-Fieser Rules for Calculating the λmax of Conjugated Dienes and Polyenes

λmax (calculated) = Base (215 or 260) + Substituent Contributions


Règles Empiriques de l’Absorption dans les systèmes conjugués

Some examples that illustrate these rules follow


Woodward-Fieser Rules for Calculating the π __>  π* λmax of Conjugated Carbonyl Compounds

Core Chromophore Substituent and Influence


α- Substituent

                                         R = Alkyl   215 nm


  R- (Alkyl Group)
  Cl- (Chloro Group)
  Br- (Chloro Group)  
+10 nm
+15
+25
R = H   210 nm   HO- (Hydroxyl Group)   +35
R = OR'   195 nm   RO- (Alkoxyl Group) +35
  RCO2- (Acyl Group)   +6
β- Substituent
  R- (Alkyl Group)   +12 nm
  Cl- (Chloro Group) +12
Cyclopentenone 202 nm   Br- (Chloro Group)   +30
  HO- (Hydroxyl Group) +30
  RO- (Alkoxyl Group)   +30
  RCO2- (Acyl Group)   +6
  RS- (Sulfide Group)   +85

 
  R2N- (Amino Group)  +95
γ & δ- Substituents
                                                       R- (Alkyl Group)   +18 nm (both γ & δ)
  HO- (Hydroxyl Group)   +50 nm (γ)
  RO- (Alkoxyl Group)   +30 nm (γ)

Further π -Conjugation
 C=C (Double Bond)   ...   +30
 C6H5 (Phenyl Group) ...   +60

                       (i) Each exocyclic double bond adds 5 nm. In the example on the right, there are two exo-double bond
components: one to ring A and the other to ring B.
(ii) Homoannular cyclohexadiene component adds +35 nm (ring atoms must be counted separately as substituents)
(iii) Solvent Correction: water = –8; methanol /ethanol = 0; ether = +7; hexane/cyclohexane = +11
λmax (calculated) = Base + Substituent Contributions and Corrections
Some examples that illustrate these rules follow.

                                                                                                                                                                                            
λ λ
MISE EN OEUVRE
LOI DE BEER-LAMBERT
I0 I
LOI DE L’ABSORPTION: LOI DE BEER-LAMBERT

Soit un rayon lumineux traversant une solution absorbante de concentration C et


de trajet optique égal à L. Si I0 est l'intensité du rayon lumineux à l'entrée de la
solution et I son intensité à la sortie, alors :
L = trajet optique

I0 I
I0 I

dl
L'absorption de la lumière se traduit par un nombre de photons (une intensité
lumineuse) plus faible à la sortie de l'échantillon qu'à l'entrée (I 0>I).
I L
dI
I – I0 = -dI = k.c.I. dl dI/I = - k.c.dl    kc  dl
I I
0
0

I
qui donne après intégration: Ln   kcL
I0
LOI DE L’ABSORPTION: LOI DE BEER-LAMBERT

 On définit plutôt l'absorbance (A) selon A = - log (I/Io) = ε.c.L, où ε est le


coefficient d'absorption molaire (en M-1.cm-1). [ε = k/2,30]

 On utilise aussi quelquefois la transmission T = I/Io.

 Bien noter que 0<T<1 et 0<A<∞  et que l'absorbance est additive, tandis que la
transmission ne l'est pas.
Ii

A1 = - log (Ii/I0) ; A2 = - log (IS/Ii) ;

I0 IS Atotale = - log (IS/I0)


= - log (IS/Ii x Ii/I0)
= - log (IS/Ii) – log (Ii/I0)
= A1 + A 2
Atotale = ε1C1L + ε2C2L = L(ε1C1+ε2C2)
Les absorbances s’additionnent. Alors que la
transmission T = T1 x T2
Loi d'additivité des absorbances : à unetotale
longueur d'onde donnée, l'absorbance
A d'un mélange de solutions absorbantes est la somme des absorbances
individuelles.
LOI DE L’ABSORPTION: LOI DE BEER-LAMBERT
En conclusion:

 La relation fondamentale utilisée en spectrophotométrie est présentée sous la


forme:

 L'épaisseur de la cuve est exprimée en centimètres.

 Le coefficient d'extinction ε dépend de la manière dont est exprimée la


concentration de la solution.

 Si la concentration est exprimée en grammes par litre, ε est appelé


coefficient d'extinction spécifique.

 Si la concentration est exprimée en moles par litre, ε est appelé


coefficient d'extinction molaire .
LOI DE L’ABSORPTION: LOI DE BEER-LAMBERT
Domaines utiles de transparence des solvants
dans la région de l’UV proche
LOI DE L’ABSORPTION: LOI DE BEER-LAMBERT

Déviation de la loi de Beer-Lambert

 De nombreux paramètres peuvent provoquer une déviation de la loi de Beer-


Lambert.

 Celle-ci n’est plus vraie quand la concentration devient trop élevée, quand une
réaction modifie la composition ou le pH, ou quand il reste des impuretés.

 En outre elle doit être adaptée en cas de liaisons hydrogène avec le solvant, de
solvatation, d’interactions molécule-molécule aux fortes concentrations.

 Le calibrage doit alors faire appel à des méthodes non linéaires.


 Pour des mesures précises l’absorbance ne doit pas excéder 1
Absorbance

l
εc
) tg α = ε l

C mol/L
LOI DE L’ABSORPTION: LOI DE BEER-LAMBERT

Validité de la loi de Beer – Lambert :

Cette relation de proportionnalité n’est vraie que dans certaines conditions :

 lumière monochromatique (pour une longueur d’onde unique)

 concentration pas trop élevée

 pas de fluorescence ni d’hétérogénéité (fluorescence et diffusion


négligeables)

 la substance ne doit pas donner lieu à des réactions chimiques sous l’effet du
rayonnement incident

 la substance ne doit pas donner lieu à des associations variables avec le


solvant
LOI DE L’ABSORPTION: LOI DE BEER-LAMBERT

Déviation de la loi de Beer-Lambert

Absorbance

l
εc
) tg α = ε l

C mol/L

Cas idéal: c’est une droite


LOI DE L’ABSORPTION: LOI DE BEER-LAMBERT

Déviation de la loi de Beer-Lambert

Le spectre peut également être modifié par le rayon émergeant du


monochromateur qui possède une lumière assez différente de celle que l’on devrait
obtenir théoriquement.

 On appelle cette lumière la lumière parasite, due aux réflexions involontaires


dispersives dans le monochromateur.

 Soit S, l’intensité de radiation parasite non absorbée à la longueur d’onde λ, et I0


et I, les intensités de la lumière incidente et transmise à l0.

 L’absorbance apparente Aapp est donnée par :


LOI DE L’ABSORPTION: LOI DE BEER-LAMBERT

Absorbance

Zone de linéarité

Concentration
APPLICATION DE LA LOI DE BEER-LAMBERT

Deux cas sont possibles :

 La substance à doser possède un pic d'absorption caractéristique dans


le visible (substance colorée) ou dans l'UV; on fait alors un dosage direct.

 La substance à doser ne possède pas de pic d'absorption caractéristique;


il faut alors effectuer une réaction colorée; on fait alors un dosage indirect.

Introduction d’un
Solution Gt chromophore
Solution absorbe
n’absorbe pas dans
Réaction chimique dans l’UV-Visible
l’UV-Visible ou
dérivatisation
APPLICATION DE LA LOI DE BEER-LAMBERT

Les conditions d'une bonne méthode de dosage sont les suivantes :

 spécificité : la réaction chimique doit être spécifique de la substance à doser


(qui doit être seule à réagir avec les réactifs de dérivatisation)

 solubilité : le produit dérivé obtenu doit être soluble; la solution doit être limpide
pour permettre une lecture en spectrophotométrie d'absorption.

 stabilité : le dérivé doit être stable pendant un certain temps, pour permettre
d'effectuer les lectures sans que l’absorbance n'évolue.

 proportionnalité : l'absorbance doit être proportionnelle à la quantité


de substance à doser présente; cela nécessite de mettre les réactifs de dérivatisation
en excès (pour que la réaction soit totale), et éventuellement de diluer la solution
à doser (pour être dans les conditions de validité de la loi de Beer-Lambert).

 sensibilité : la réaction de dérivatisation doit être sensible, pour permettre


de doser des solutions de faibles concentrations .
APPLICATIONS

Applications les plus courantes

 Mesure des couleurs : on analyse la lumière réfléchie par une surface. La couleur
correspond au complémentaire du spectre réfléchi.

 Mesure de l’épaisseur des films : cette mesure, se fait sur l’échantillon sans avoir
recours à des méthodes mécaniques qui pourraient l’endommager. Elle intervient par
exemple dans l’études des semi-conducteurs. On envoie le faisceau sur le film pour
plusieurs longueurs d’onde et on observe les interférences entre les lumières réfléchie
par le film et par le substrat. L’intensité totale du rayonnement réfléchie est une
sinusoïde fonction du nombre d’onde. Par transformée de Fourier, on en déduit
l‘épaisseur du film déposé sur le substrat. Il est aussi possible de travailler en
transmission: le film se comporte comme un interféromètre de Fabry-Pérot.
APPLICATIONS

Exemples concrets

La mesure du phénol pur dans l’eau en continu est possible dans la bande
200-300nm. La gamme de mesure s’étend de 0 à 500mg/L avec une
plage de pleine précision de 0 à 200mg/L.

L'analyse de chlorures se pratique en mode UV à 185nm suivant la loi de


Beer-Lambert; L'analyse s'opère dans une gamme de 0 à 300 mg/L
avec une précision de 2% et de 300 à 1000mg/L avec une précision de
10%.

La matière organique contenue dans l'eau et les effluents, les matières en


suspension et les nitrates possèdent un spectre d'absorption dans le
domaine UV.
On peut ainsi estimer la demande chimique en oxygène (DCO), la
demande biologique en oxygène (DBO), les nitrates et les détergents.
APPLICATIONS

Applications quantitatives:

 Plus de 90% des analyses médicales sont basées sur la spectrométrie


d’absorption UV-VIS. Ceci est dû à:

• Une bonne sensibilité: limite de détection 10-5 à 10-7 M


• Une bonne sélectivité: un seul composé absorbe à un λ donné
• Une bonne exactitude: les erreurs relatives sur la concentration
sont de l’ordre de 1-5%.
• Un champ d’application très vaste: même si l’analyte n’absorbe pas,
on peut lui faire une transformation chimique en le faisant réagir un
réactif possédant un groupement chromophore qui absorbe
(Cette réaction doit être quantitative)
• Facilité de mise en œuvre (méthodes automatisées).
APPLICATIONS

Titrages (spectro) photométriques :

Les mesures (spectro) photométriques peuvent être employées pour


déterminer le point équivalent (fin de titrage), si un ou deux composés
entrant dans la réaction absorbe.

La courbe de titrage est obtenue en portant l’absorbance en fonction du


volume titrant.

La courbe est constituée de 2 parties linéaires de pente différente, une droite


avant le P.E. une autre après le P.E.; le P.E. est donné par l’intersection des
2 droites.
APPLICATIONS

Titrages (spectro) photométriques :

Titrant (B)

La réaction de dosage est:

A+B C+D

La réaction est totale Kéq>>1


Le dosage est suivi par UV-Vis

Corps titré
ou dosé (A)
APPLICATIONS

Titrages (spectro) photométriques :

Rappel sur les titrages:

A + B C + D

t=0 C0 0 0 0

Avant le PE, x<1 (C0 - C0x) 0 C0x C0x

Au PE x=1 ≈0 ≈0 C0 C0

Après le PE 0 C0x – C0 C0 C0

Concentration ajoutée Concentration ajoutée


x 
Concentration initiale C0

 Concentration ajoutée  C0 x
APPLICATIONS

Titrages (spectro) photométriques :


Les différents cas sont les suivants: seul le titrant absorbe

A + B C + D
Absorbance

A, C et D
n’absorbent pas
εi = 0

B en excès après le P.E.


commence à absorber
εB > 0

Volume du titrant (VB)


P.E.
APPLICATIONS

Titrages (spectro) photométriques :

L’un des produit de la réaction absorbe


A + B C + D
Absorbance

C ou D
absorbe
εC > 0

A, B et C (ou D)
n’absorbent pas
εi = 0

P.E. Volume du titrant (VB)


APPLICATIONS

Titrages (spectro) photométriques :


Seul le composé à doser absorbe

A + B C + D
Absorbance

Seul A absorbe
B, C et D
εA > 0
n’absorbent pas
εi = 0

Volume du titrant (VB)


P.E.
APPLICATIONS

Titrages (spectro) photométriques :

Le composé à doser et le réactif absorbent

A + B C + D
Absorbance

A absorbe
εA > 0 et

B
absorbe
εB > 0

Volume du titrant (VB)


P.E.
APPLICATIONS

Titrages (spectro) photométriques :

Un des produits de la réaction et le réactif absorbent

A + B C + D
Absorbance

C ou D absorbent
εC > 0 et εD > 0

B
absorbe
εB > 0

P.E.
Volume du titrant (VB)
APPLICATIONS

Titrages (spectro) photométriques :

Un des produits de la réaction et le réactif absorbent

A + B C + D
Absorbance

C ou D absorbent
εC > 0 et εD > 0
B
absorbe
εB > 0

P.E.
Volume du titrant (VB)
APPLICATIONS

Titrages (spectro) photométriques :


Soit le dosage photométrique à 745 nm de 100ml d’une solution de 2,0 x 10 -3 M
en Bi3+ et en Cu2+ par de l’EDTA 0,1 M (Éthylène diamine tétracétique (Y 4-).
l’EDTA forme dans l’eau des complexes stables avec les métaux de transition.

Cu2+ + Y4- CuY2- pKC= 18,8 ; Bi3+ + Y4- BiY- pKC>>18,8


Le complexe BiY- est plus stable que CuY2- : il se forme le premier.

La réaction de titrage est:

1) Bi3+ + Y4- BiY-

2) Cu2+ + Y4- CuY2-

BiY- n’absorbe pas dans UV-Vis

CuY2- absorbe
APPAREILLAGE

UV - Vis
APPAREILLAGE

Le schéma de principe est le suivant:

Source Monochromateur Échantillon Détecteur Lecture

Éléments constituant un spectrophotomètre U.V./visible


Éléments constituant un spectrophotomètre U.V./visible
APPAREILLAGE
source lumineuse

Elle est constituée par :


Une lampe à décharge au deutérium utilisée dans le domaine de 190
   à 400 nm avec un maximum d'émission à 652,1nm.

lampe UV au deutérium  
 Une lampe à filament de tungstène pour la région allant de 350 à 800 nm.

 La lampe à décharge au xénon est utilisée dans le domaine UV et visible.


Ce type de lampe est très énergétique. Elle fonctionne sous forme de
flash, juste au moment de faire une mesure.
monochromateur

L'élément de base est un prisme, un réseau ou un filtre coloré. Le rôle du


monochromateur est d'isoler le rayonnement sur lequel on fait la mesure.
Il est composé principalement d'un système dispersif, d'une fente d'entrée
et d'une fente de sortie.
monochromateur

Sa fonction est de séparer les radiations de longueur d'onde différente et


de sélectionner une longueur d'onde parmi le spectre du rayon incident.

Les monochromateurs les plus utilisés sont composés en général d'une


fente d'entrée, d'un dispositif de dispersion comme un prisme ou un
réseau, et d'une fente de sortie.

L'échantillon et le détecteur, placés juste derrière le monochromateur,


ne seront donc traversés que par un domaine étroit de longueurs d'onde.
Pour changer de longueur d'onde, il suffit alors de faire pivoter le
dispositif de dispersion. En réitérant cette opération, le spectre entier
sera balayé.

Les 2 types sont le prisme et le réseau .

Sa principale caractéristique est sa résolution (aptitude à séparer 2


longueurs d’onde voisines.
monochromateur

 le prisme

Son principe est basé sur la réfraction de la lumière . L'indice du verre ou


du quartz variant avec la longueur d'onde , la déviation du faisceau
lumineux sera différente suivant λ :
                                                           
La résolution du prisme , au minimum de déviation est : R = E. (dn/dλ) ,
où E est la base du prisme et (dn/dλ) la variation de l'indice avec la
longueur d'onde .
monochromateur
monochromateur

 le réseau

C'est un bloc de silice sur lequel on a gravé des traits


                                                                                      
Q est l'angle de blaze . La dispersion angulaire est donnée par la relation :

Dang= diz /dλ = ( k . n) / cos i2 , où k est l'ordre , n , le nombre de traits/mm et i2 ,


l'angle de réflexion ;

La résolution du réseau est donnée par la formule :


R0= k . n . L , où L est la longueur du réseau , on peut écrire également :
R0 = k . N , où N = n . L , c-à-d le nombre total de traits .

Les défauts des réseaux sont:


• la superposition éventuelle des différents ordres ;
• l'existence ,en voie de disparition, de ghosts liés à la présence de défauts
périodiques dans le tracé du réseau .

Q
monochromateur

La qualité du spectre obtenu par utilisation d’un instrument dispersif est


fonction de la monochromaticité du rayon incident.

Celle-ci dépend de la largeur des fentes du monochromateur ainsi que de


la quantité de lumière parasite.

Lorsque la largeur des fentes diminue, la forme de la courbe spectrale se


modifie jusqu’à ce qu’une image plus ou moins nette apparaisse
monochromateur

Effet de la largeur de fente spectrale sur le spectre du benzène


(largeur de fentes: 1 :2 mm ; 2 :1 mm ; 3 :0.5nm)
La cuve à échantillon

Elle contient soit l'échantillon soit la référence. La longueur de la cuve est


définie (1, 2, 4 ou 5cm de trajet optique). Elle doit être transparente aux
radiations d'étude. Par exemple en UV, les cuves sont en quartz, ne peuvent
être ni en verre ni en plastique.

Sa largeur influe sur la densité optique (absorption) d’une manière linéaire


comme le montre la loi de Beer-Lambert:
A ou D = ε C l avec l = largeur de la cuve.

Dans les appareils actuels, les spectrophotomètres sont équipés de deux


cuves; l’une servant de référence, l’autre pour l’échantillon à analyser.
détecteur

photodiode (semi-conducteur) :

Lorsqu'un photon rencontre un semi-conducteur, il peut transférer un


électron de la bande de valence (niveau énergétique bas) vers la bande
de conduction (niveau énergétique haut) en créant une paire électron -
trou. Le nombre de paires électrons - trous est fonction de la quantité
de lumière reçue par le semi-conducteur qui peut donc être utilisé en
tant que détecteur optique.
détecteur

•Le photomultiplicateur :
Une radiation incidente arrache un électron de la cathode par effet photoélectrique.
Cet électron est alors accéléré vers une seconde électrode appelée dynode portée à
un potentiel supérieur. L'énergie de l'électron incident est suffisante pour arracher
plusieurs autres électrons et ainsi de suite, d'où l'effet multiplicatif. Pour un
électron arraché sur la cathode on peut récupérer jusqu'à 10 6 électrons sur l'anode.
détecteur: barette de diodes

Ce type d’appareil ne comporte pas de monochromateur.


La lumière polychromatique de la source est envoyée sur la cuve qui en
transmet une partie vers un réseau. Le réseau disperse cette lumière.

Chaque photosite du capteur ne reçoit qu’un très petit intervalle de longueur


d’onde λ ± dλ sur lequel il mesure la puissance Po(λ) lorsque la cuve contient la
référence ou P(λ) lorsque la cuve contient l’échantillon.

L’intérêt d’un tel dispositif est que la mesure de la puissance transmise se fait
instantanément sur l’ensemble du spectre de longueurs d’onde.
détecteur: barette de diodes

•barrette de diodes : L'emploi d'une barrette de diodes permet une


mesure simultanée sur toute l'étendue du spectre.

• Une barrette CCD (Charge coupled device) est un alignement de


photodiodes de petites dimensions (14µm x 14 µm) qui fonctionnent en
intégrateur de lumière.

• Le détecteur est constitué de plusieurs centaines -ou milliers- de


capteurs élémentaires, ce qui permet la détection simultanée de toutes
les longueurs d’onde séparées par le réseau.

• Couplé à un ordinateur, le spectrophotomètre permet de tracer très


rapidement des spectres d'absorption. Le logiciel gère le temps de pose
du capteur CCD.
détecteur: barettes de diodes

« Polychromateur » à détecteur CCD (Charge coupled device)


APPAREILLAGE

détecteur: barrettes diodes

La barrette de diodes, bien que présentant un niveau de bruit assez élevé ( de


l'ordre de quelques milliers d'électrons par pixel) et étant sensible aux effets de
lumière parasite, possède divers avantages.

Tout d'abord, elle permet l'acquisition en seulement un dixième de secondes


avec une excellente sensibilité d'un spectre complet. C'est pourquoi on l'utilise
fréquemment pour la mesure de systèmes dynamiques tels que la détection en
chromatographie en phase liquide, les analyses en débit continu, le contrôle de
processus ou les mesures cinétiques.

Les spectrophotomètres à barrettes de diodes sont simples à utiliser: comme il n'y a


pas de fentes à régler et que la vitesse de balayage est sans effet sur la forme du
spectre, les possibilités d'erreur de manipulation sont réduites.
APPAREILLAGE
Le recueil du signal

Le détecteur est relié grâce à un convertisseur, à un microprocesseur, qui non


seulement recueille toute la série de mesures, mais également, dans certains
spectrophotomètre, conduit le pivotement du système optique (réseau ou prisme).
Grâce à l'amélioration de la reproductibilité des mesures, la spectrophotométrie par
absorption UV-visible apporte maintenant des réponses qualitatives.

La spectrophotométrie par absorption UV-visible peut être utilisé soit pour une
mesure qualitative grâce au tracé du spectre d'absorption en fonction de la longueur
d'onde, soit pour une analyse industrielle en déterminant la composition d'un
échantillon grâce à la loi de Beer-Lambert.

Actuellement, grâce aux spectrophotomètres modernes, on préfère effectuer une


analyse multicomposants plutôt qu'une analyse monocomposant: on obtient ainsi en
moins de 1 seconde la totalité des données, ce qui permet de résoudre des
problèmes de plus en plus complexes et de comparer les spectres de différents
échantillons.
APPLICATIONS
Applications les plus courantes

La spectrométrie UV-Visible s’utilise principalement dans deux cas:

 en laboratoire afin d’établir un tracé quantitatif d’un spectre d’absorption en


fonction de la longueur d’onde,

 en analyse industrielle soit pour déterminer la composition d’un échantillon, soit


pour mesurer des paramètres (couleur, turbidité, ...).

Parce que la majorité des molécules organiques complexes est transparente au


radiation de longueur d’onde supérieure à 180nm, la mesure d’un pic d’absorption
entre 200 et 400nm indique clairement la présence de molécules instaurées ou de
groupes d’atomes tels les sulfures ou les halogènes (groupements chromophores).

Ce genre de données complète parfaitement d’autres méthodes en particulier la


spectrométrie IR et de masse, la résonance magnétique nucléaire, les techniques
chromatographiques.

L’analyse monocomposants : on utilise directement la loi de Beer-Lambert.


Dans le cas d’une solution limpide sans recouvrement des spectres d’absorption des
composés, il suffit d’une seule longueur d’onde pour effectuer la mesure.
Pour un mélange de composés, il est possible d’utiliser plusieurs longueurs d’onde.

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