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u
C.
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;::l les principales opportunités et risques de la pénétration ou
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u
du développement des marchés étrangers. Il présente les
u
,u
"'
·;::
besoins en informations et le degré de sophistication des
µ
0
;::l
~
C:
études marketing requis selon le stade de développement
0
C: international de l'entreprise et les pays ciblés, et aborde le
C:
0
·o
u
problème de la comparabilité des données, c'est-à-dire de
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-0
0
....
l'équivalence des informations collectées sur les marchés
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u
.... etrangers.
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u
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CV)
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c.
8
CHAPITRE 1
Démarche marketing
et internationalisation
des entreprises
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et en Russie, sous le nom Nissan Aprio au Mexique (Renault
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u
u
,u
étant allié à Nissan, plus présent dans ce pays) et sous le nom de
"'
·;:: Renault Tondar 90 en Iran.
µ
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C:
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L'approche d'un nouveau marché étranger est chaque fois
C:
C:
0
une démarche originale, où la question clé est celle de
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u
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l'équilibre entre la reproduction de solutions éprouvées
-0
0
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o..
sur d'autres marchés et le niveau d'adaptation nécessaire.
u
....
µ
u La diversité des configurations et des réactions des mar-
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u0 µ
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keting, voire, à en avoir une! Ainsi, l'introduction de la marque
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u
u
,u
internationale Lipton au Vietnam (avec des produits à base de
"'
·;:: thé noir sur un marché traditionnellement de thé vert et vendu
µ
0
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~ en vrac) a mené les producteurs locaux de thé vert à entrer eux-
C:
0
C: aussi dans une logique de marque.
C:
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u
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L'analyse externe permet de dégager les opportunités (élé-
-0
0
....
o..
ments extérieurs à l'entreprise qui pourraient lui donner
u
....
µ
u
un avantage compétitif) et les menaces (défis posés par
~
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des éléments extérieurs défavorables auxquels l'entreprise
-0
0
devra faire face pour conserver sa position sur le marché).
C:
;::l Les données incontrôlables de l'analyse externe s'imposent
0
@ à l'ensemble des acteurs d'un secteur donné. La finalité de
12 1 MARKETING INTERNATIONAL
0
:::,
ronnements étrangers ne sont pas identiques (voir figure 1.1).
CV)
,-t
0
Les forces et les faiblesses de l'entreprise peuvent également
N
@ être différentes lorsqu'elle franchit les frontières. L'« effet
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Cl
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prisme» est le phénomène de déformation des compétences
>-
c. (ou des faiblesses) de l'entreprise, selon qu'elles sont envisa-
8
gées sur le marché national ou sur le marché étranger.
Exemple: La mise en avant de l'origine belge de la marque Stella
Artois ne constituait pas un avantage concurrentiel sur le marché
belge, mais en est devenu un sur les marchés étrangers.
Soçio-_
c_ultqrel_
Fournisseurs
- - -
Politico-
teçhnqlogiqu_ç jyriqiqqe
Concurrents Prescripteurs
Distributeurs Consommateurs
m
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0
CV)
,-t
Variables incontrôlables et contrôlables pays étranger C
0
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..... .,;
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Cl ;J Figure 1.1 L'environnement marketing international
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>- C:
C. ;::l
0
u µ
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u
u
,u
"'
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µ
0
;::l
2 un état d'esprit particulier
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C:
0
> sensibilité culturelle étendue
C:
C:
versus critêre d'autoréférencelethnocentrisme
0
·o
u
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Comme nous venons de le voir, le ch allenge majeur que doit
-0
0
....
o..
relever un responsable marketing international est celui de la
u
....
µ
u
gestion de la diversité, notamment culturelle. Pour prendre
~
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ses décisions, tout responsable marketing se réfère incon-
-0
0
sciemment à la culture que son entreprise lui a inculquée
C:
;::l (culture d'entreprise) et à sa propre culture (culture natio-
0
@ nale) pour interpréter les situations, prendre des décisions,
14 1 MARKETING INTERNATIONAL
0
:::, de distanciation permanent, même lorsqu'il s'agit de notre
CV)
,-t
0
propre culture nationale.
N
@
..... Exemple: Quand Unilever a décidé de développer une lessive
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Cl
ï::::: adaptée aux consommateurs les plus pauvres du Brésil, elle a fait
>-
c.
appel à Laercio Cardoso, brésilien d'origine, qui avait préalable-
8
ment travaillé trois ans à la division « soin de la personne » d'Uni-
lever au Pakistan. Cette expérience pakistanaise lui a sans nul
doute permis d'acquérir une sensibilité culturelle qui l'a conduit
à ne pas envisager les consommateurs les plus pauvres du Brésil
comme les consommateurs brésiliens habituellement ciblés par
Unilever. Ainsi, bien que brésilien lui-même, Laercio Cardoso
est également allé, en sus des études de marché usuelles, observer
in situ dans leur maison ces «nouveaux » consommateurs afin
de mieux comprendre leur style de vie et leur comportement
en matière de lavage du linge. Ceci lui a permis de comprendre
que laver le linge était une tâche socialement valorisante pour les
ménagères brésiliennes à très faible revenu, contrairement au x
DÉMARCHE MARKETING ET INTERNATIONALISATION DES ENTREPRISES 15
-ci
> L'importance d'une vision globale
0
0
C
:::, Compte tenu de la complexité de la tâche qui lui est dévolue,
CV)
,-t il serait illusoire de croire que le responsable marketing
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international puisse faire cavalier seul. Il se doit d'avoir une
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vision globale pour mettre en œuvre des stratégies collabora-
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C.
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tives et opérer des synergies. Cette vision globale consiste à
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u avoir une vision élargie de l'entreprise. Par vision élargie de
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l'entreprise, on entend tout d'abord la capacité du respon-
0
µ
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~
sable marketing à opérer des synergies entre les différentes
C:
0 compétences marketing acquises sur l'ensemble des marchés
C:
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0 étrangers, et à les transférer d'un pays à l'autre.
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u
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Exemple: En raison de la crise économique, Unilever commer-
....
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u
....
cialise désormais en Espagne des mini-paquets de lessive prévus
u
µ
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pour cinq lavages, plus coûteux en valeur absolue, mais qui per-
~ mettent au x plus modestes de rester partie prenante de la société
-0
0
de consommation. Baptisé Surf, ce nouveau pro duit permet
C:
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;::l
au x ménages de fractionner leur budget. Il occupe aussi moins
@ de place d ans des logements devenus tro p exigu s. D e même,
16 1 MARKETING INTERNATIONAL
0
:::,
de vision globale. La vision globale permet de repérer les
CV)
,--t
0
similitudes qui existent entre les différents marchés ( uni-
N
@ cité)) alors que la sensibilité locale permet de repérer les dif-
.....
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Cl
ï:::::
férences qui existent entre les marchés (diversité) .
>-
c.
8 Le développement d'une stratégie marketing international
efficace s'appuie sur l'équilibre de ce couple unicité-diver-
sité. L'existence de similitudes entre les marchés encoura-
gera le responsable marketing à uniformiser (standardiser)
tout ou partie de sa stratégie marketing sur l'ensemble des
marchés, tandis que les différences l'obligeront à différen-
cier (adapter) tout ou partie de sa stratégie marketing. Le
débat standardisation-adaptation a été initié par Levitt
(1983), qui recommandait à toutes les entreprises de vendre
les mêmes choses, de la même m anière partout (stratégie de
standardisation totale). Douglas et Wind (1987), quant à
eux, considèrent que la standardisation totale n 'est appro-
DÉMARCHE MARKETING ET INTERNATIONALISATION DES ENTREPRISES 17
0
:::, keting au-delà des frontières nationales de façon à exploiter
CV)
,-t
0
des synergies éventuelles à l'échelle internationale. Or, ces
N
@ synergies ne sont pas l'apanage de la stratégie de standardi-
..... .,;
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Cl ;J sation totale . Autrement dit, l'adoption d'une perspective
ï::::: -0
>-
C.
0
C:
;::l mondiale n'induit pas forcément uniquement une stratégie
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u
u
de marques et de produits globaux.
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Une stratégie de standardisation totale permet de réduire
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~
C:
de manière substantielle les coûts de production et de com-
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C:
mercialisation, en réalisant des économies d'échelle et des
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·o
u
économies d'expérience. Elle permet également à l'entre-
;::l
-0
0
....
prise de se forger une image uniforme à l'échelle mondiale
o..
u
.... à travers une marque globale. Néanmoins, une stratégie de
µ
u
;::l standardisation totale ne peut s'avérer gagnante que si l'en-
~
-0
treprise peut identifier des consommateurs :
0
C:
;::l - homogènes en termes de critères de choix pour un pro -
0
@ duit donné et de préférence pour une marque globale;
18 1 MARKETING INTERNATIONAL
"'
u positionnement et cible différents, m ême con cept de service
u
,u m ais de plus en plus d'ad aptations locales. En France, on sert le
"'
·;::
µ
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« P'tit C harolais », et le logo (les arches jaunes) repose désormais
~
0
;::l
n om pendant u n mois ... pou r « Macca's », le surno m préféré des
@ Au stralien s pou r ment ionner la chaîne.
20 1 MARKETING INTERNATIONAL
4 Le risque éthique
> Nature et sources du risque éthique
en marketing international
L'entreprise internationale peut être confrontée à différents
types de boycotts (Hénault et Spence, 2006) : des boycotts
directs en réponse à une décision marketing international
(boycotter l'achat de chaussures Nike pour forcer l'entre-
prise à ne plus faire fabriquer ses produits par des enfants en
Asie, boycotter les produits Nestlé pour forcer l'entreprise à
modifier ses stratégies marketing de vente dans les pays en
développement) et des boycotts indirects sans relation avec
une action de l'entreprise (boycotter l'achat de Coca-Cola en
faveur de Mecca-Cola, parce que le produit est américain) .
Nous nous intéressons ici au premier type de boycott. Le
responsable marketing international est en effet confronté
à de nombreuses questions éthiques lorsqu'il introduit
un nouveau produit sur un marché étranger, notamment
lorsque les standards du marché étranger sont moins élevés.
-ci DÉFINITION - L'éthique concerne la prise de conscience par
0
C
0
:::,
les responsables marketing internationaux de leurs obligations
CV)
,--t morales dans leurs prises de décisions, et de leur responsabilité
0
N
@
d'évaluer les conséquences indirectes de leurs stratégies dans des
..... .,;
contextes socioculturels et politico-juridiques différents .
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C.
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C:
;::l Prenons le cas du boycott contre Nestlé dans les années
u µ
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u
u
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1970 (boycott européen à l'origine), en réponse à ses pra-
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·;::
0
tiques marketing de vente de lait infantile dans les pays en
µ
;::l
~ développement.
C:
0
C:
C:
Les accusations contre Nestlé: Nestlé est accusé de revêtir
0
·o
u
d'une blouse blanche des milliers de représentants de com-
;::l
-0
0
merce, des femmes surtout, et de les diriger vers les maternités
....
o.. du tiers-monde pour convaincre les mères de la supériorité
u
....
u
µ
;::l
de l'alimentation artificielle . La même stratégie est utilisée à
~ l'égard des personnels des hôpitaux, gratifiés de primes et de
-0
0 cadeaux. Les établissements de soins, les services de maternité,
C:
0
;::l
sous-équipés, vétustes, reçoivent eux aussi divers matériels, des
@ échantillons et des dotations en boîtes de lait. De nombreux
22 1 MARKETING INTERNATIONAL
les laits jusqu'à 6 mois. Les Etats ont adopté le code plus ou
moins rapidement, ce qui a permis à N estlé de modifier ses
pratiques marketing progressivement: emphase mise sur la
supériorité du lait maternel et modification du packaging
dans un premier temps; création en 1982 d'une commission
de surveillance indépendante (N estlé Infant Formula Audit
DÉMARCHE MARKETING ET INTERNATIONALISATION DES ENTREPRISES 23
"'
u
(situés notamment dans les pays en développement ou en
u
,u
"'
·;::
transition). Si l'entreprise internationale est souvent vecteur
µ
0
;::l
du risque éthique en raison d'un comportement inadéquat
~
C:
0
en matière de développement durable, de respect des droits
C:
C:
0
des consommateurs et des conditions sociales de travail,
·o
u
;::l elle peut en être également victime à travers les boycotts
-0
0
....
o..
indirects, la contrefaçon de ses produits (presque 10 % du
u
....
µ
u commerce international), l'espionnage industriel (Procter
;::l
Il LA DÉMARCHE MARKETING
INTERNATIONAL
1 Les étapes de la démarche
marketing international
La démarche marketing international a pour objectif d'éla-
borer la stratégie marketing international et d'aboutir au
plan marketing international. Le plan est la traduction opé-
rationnelle de la stratégie finalement adoptée, il reprend les
différentes étapes de la démarche marketing international
présentée dans la figure 1.2.
Comme en marketing domestique, les objectifs de la stra-
tégie marketing international résultent de la confrontation
de l'analyse externe et de l'analyse interne. Néanmoins, la
figure 1.2 montre qu'en contexte marketing international:
- l'analyse externe tient compte de tout l'environnement
marketing international;
-ci - l'analyse interne intègre l'analyse de l'expérience préalable de
0
0
C
:::, l'entreprise à l'international (son degré d'internationalisation)
CV)
,--t et sa stratégie marketing actuelle, en sus de ses valeurs, de ses
0
N
@
ressources et de son organisation interne (finance, marketing,
..... .,;
RH, R & D, production);
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Cl ;J
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>-
C.
0
C:
;::l - le responsable marketing international doit évaluer l'attrac-
u µ
"'
u
u
tivité des marchés-pays (macrosegmentation), en sus de celle
,u
"'
·;:: des marchés-consommateurs (microsegmentation). Il doit
µ
0
;::l
~
également décider de la distribution au sens large, c'est-à-dire
C:
0
C:
du mode de pénétration des marchés étrangers (comment
C:
0
·o
le produit passera-t-il du pays d'origine au pays de destina-
u
;::l
-0 tion ?) , en sus de la distribution au sens classique du terme
0
....
o..
u
....
(comment gérer un réseau de distribution au sein du pays de
µ
u
;::l
destination?) .
~
-0
'
0
C:
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0
@
26 1 MARKETIN G INTERNATI ONAL
·juri~iqu§
Prescripteurs
Distributeurs Consommateurs
.. - -
• Ec?logique
- -
]2émÇ?graP.hiql!,c
PLAN
MARKETING
INTERNATIONAL
0,Pportunités et menances Forces et faiblesses
degagées de !'ANALYSE EXTERNE dégagées de J'ANALYSE INTERNE
[3 Au niveau des macroenvironnements • Au njveau de l'entreprise
Au niveau des acteurs du secteur
"-~- - - - - - - ~ - - - - - - - -)
t
FIXATION DES OBJECTIFS
u0 µ
;::l
tration des marchés étrangers. Les ventes sur les marchés
"'
u
u
,u étrangers sont au départ inférieures aux ventes sur le marché
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·;::
µ
0
;::l
domestique. Elles sont ponctuelles ou régulières, selon que
~
C:
0
l'entreprise adopte une démarche réactive (demande d'un
C:
C:
0
client lors d'un salon par exemple ou écoulement de stocks) ou
·o
u
;::l
proactive au fur et à mesure que son chiffre d'affaires export
-0
0
....
o..
augmente (prospection des marchés étrangers, démarche de
u
....
µ
u
sélection de partenaires commerciaux). L'entreprise étend
~
;::l
son marché à d'autres pays en maintenant la production dans
-0
0
son pays d'origine. Ses connaissances, ses compétences et ses
C:
;::l produits sont développés dans le pays d'origine et transférés
0
@ à l'étranger. Elle a une orientation ethnocentrique, dans la
28 1 MARKETING INTERNATIONAL
"'
u
montrer la complexité des stratégies marketing au fur et à
u
,u
"'
·;::
mesure de l'implication de l'entreprise sur les marchés étran-
µ
0
;::l
gers. Mais, en réalité, il est difficile de classer les entreprises
~
C:
0
dans un des trois stades présentés, car le processus est loin
C:
C:
0
d'être aussi linéaire. Ainsi, certaines entreprises naissent
·o
u
;::l «mondiales », comme les start-up centrées sur les hautes
-0
0
....
o..
technologies ou l'e-business (Yahoo ! Google), elles accèdent
u
....
µ
u directement au stade 3. D'autre part, une entreprise mon-
;::l
-0
pour memes seg- Produits pour Création
0
C ments à l'étranger des marchés Produits pour des
:::, Stratégie
0 étrangers segments de marchés
CV)
marketing
,-t
0 transnationaux
N
@ Produits mondiaux
..... pour des marchés
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Cl
ï:::::
>-
mondi aux
c.
8 À partir du pays Production À partir des sources de
Politique
d'origine locale pour production les moins
de produc-
servir les mar- chères pour servir le
tion
chés locaux marché mondial
Expatriation des Nationaux des Personnel le plus corn-
Politique
cadres du pays pays à forte pétent, indépendam-
RH
d'origine implantation ment de sa nationalité.
politique Pays d'origine Plusieurs pays Intégration interna-
R&D tionale
Style de Centralisé (top- Décentralisé Intégré
manage- down) (bottom-up)
ment
C:
0
niveau que les autres directions fonctionnelles ou opération-
C:
C: nelles. Enfin, le mode d'organisation le plus sophistiqué est la
0
·o
u
;::l
structure matricielle, qui donne une importance équivalente
-0
0
....
o..
au produit et à la zone géographique. Le marketing pour un
u
....
µ
u
produit donné est placé à la fois sous la responsabilité d'une
;::l
~
division produit globale qui coordonne tous les pays dans les-
-0
0
' quels le produit est vendu, et d'un directeur de zone respon-
C:
;::l sable de tous les produits de la zone. Les filiales sont placées
0
@ sous cette double responsabilité.
32 1 MARKETING INTERNATIONAL
Veille ma•keting
et études
inte•nationales
1 OPPORTUNITÉS DE DÉVELOPPEMENT
MARKETING INTERNATIONAL
ET RISQUES À MAÎTRISER
L'analyse marketing approfondie de l'environnement interna-
tional a pour finalité d'identifier les principales opportunités
et risques (menaces) de la pénétration ou du développement
des marchés étrangers. Il est impossible de dresser une liste
exhaustive de ces opportunités et de ces risques, dans la
mesure où ils diffèrent selon les secteurs et les entreprises.
Nous présentons donc ici plutôt quelques exemples d'oppor-
tunités à saisir et de risques à maîtriser, compte tenu des
-ci
0
C
macro-tendances de l'environnement international.
:::,
0
CV)
,-t
0
N
1 Dans l'environnement économique
@
..... .,;
Le commerce international de marchandises et de services
.r::
Cl ;J
ï::::: -0
>-
C.
C:
;::l
ne cesse de croître. Mais si encore plus de la moitié du com-
0
u µ
"'
u
merce international est réalisé au sein des marchés de la
u
,u
"'
·;::
Triade (Amérique du Nord, Europe occidentale et Japon), les
µ
0
;::l
BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) et les
/
~
C:
0
« next 11 » pays émergents (Bangladesh, Egypte, Indonésie,
C:
C:
0
Iran, Corée, Mexique, Nigeria, Pakistan, Philippines, Tur-
·o
u
;::l quie et Vietnam) contribuent pour une part grandissante au
-0
0
....
o..
développement du commerce international. Ce déplacement
u
....
µ
u du centre de gravité de l'économie mondiale incite les res-
;::l
Exemples:
2012 a marqué une étape importante dans l'internationalisation
du groupe L'Oréal puisque les Nouveaux Marchés (l'Europe de
l'Est, l'Asie, le Pacifique, l'Afrique, le Moyen-Orient et l'Amé-
rique Latine) sont devenus, pour la première fois dans l'histoire
de l'entreprise, la première zone d'activité, avec près de 40 % du
chiffre d'affaires cosmétique (versus 19 % en 2000 ). Dans le top
10 des pays les plus importants figuraient la Chine ( 3c) , le Brésil
(7c) et la Russie (Sc) .
Si le marché chinois est devenu une cible prioritaire pour les
multinationales, a contrario, les grands groupes chinois dis -
posent leurs pions à l'étranger avec l'ambition de devenir des
leaders mondiaux. Longtemps « usine du monde » qui produisait
pour des marques occidentales ou japonaises, le visage du « made
in China» se redessine peu à peu, avec des marques chinoises
internationales telles que Lenovo, Haier ou Huawei.
"'
u
u
marges, afin de se maintenir sur le marché.
,u
"'
·;::
µ
0
;::l
Selon un rapport d'Hammond et al. (2007) pour le World
~
0
C
:::, C'est donc toute une logique marketing dominante (à savoir
CV)
,-t
0
des pratiques marketing initialement plutôt adaptées aux
N
@
consommateurs du TOP dans les pays industrialisés) qui
..... .,;
.r::
Cl ;J est à repenser. De la même façon, les compétences déve-
ï::::: -0
>-
C.
C:
;::l
loppées pour servir les consommateurs du BOP dans les
0
u µ
"'
u pays émergents devraient modifier en profondeur égale-
u
,u
"'
·;:: ment, espérons-le, les pratiques marketing à destination des
0
µ
;::l
~
consommateurs du BOP dans les pays industrialisés.
C:
0
C:
C:
Exemple: Les résultats d'une vaste enquête internationale, menée
0
·o
u
pour évaluer le niveau de littératie de la population adulte de
;::l
-0
0
20 pays, ont montré qu'en Belgique, en Allemagne ou en Suisse,
....
o..
u
....
pays proches de la France, entre 40 % et presque 45 % de la popu-
µ
u
;::l
lation adulte n'était pas apte à comprendre et à utiliser l'infor-
~ mation écrite dans la vie courante. Par exemple, ces personnes à
-0
0
faible niveau de littératie envisagent le prix facial, et non le prix
C:
;::l
relatif (au kilo) ce qui les amène à privilégier les petits packagings.
0
@ Elles s'appuient prioritairement sur l'information illustrée (image,
38 1 MARKETING INTERNATIONAL
"'
u
COSUR, ALENA, etc.) et le multilatéralisme ( OMC,
u
,u
"'
·;::
ONU, OCDE, Banque mondiale, OIT, FMI, etc.) faci-
0
µ
;::l
~
litent les échanges et donnent accès à des marchés jusqu'ici
C:
0 protégés. L'intensification de la concurrence renforce la
C:
C:
0
nécessité de développer ou cultiver des avantages concur-
·o
u
;::l rentiels pour maintenir sa position sur le marché.
-0
0
....
o.. Exemple: En adhérant à l'OMC le 11 décembre 2001, la Chine
u
....
u
µ
;::l
bénéficia d'emblée de la levée des quotas d'importation sur le
~ textile et les vêtements au 1cr janvier 2005, et put augmenter ses
-0
0 exportations vers l'Europe. Les entreprises textiles européennes
C:
0
;::l
les plus fragiles ont disparu, les autres se sont repositionnées sur
@ le haut de gam me ou des marchés de niche . Tricotage des Vosges
40 1 MARKETING INTERNATIONAL
4 Dans l'environnement
scientifico-technologiQue
L'essor et la diffusion des nouvelles technologies de l'in-
formation et de la communication (NTIC) permettent
-ci
0
aux entreprises de commercialiser des produits partout dans
C
0
:::,
le monde, sans passer par un réseau de distribution local. Les
CV)
,-t
0
NTIC impactent fortement les pratiques marketing interna-
N
@ tional, et renforcent le marketing participatif, comme nous le
..... .,;
.r::
Cl
ï:::::
;J
-0
verrons dans les prochains chapitres .
>- C:
C. ;::l
u0 µ Exemple: Makesense.org, site d'open innovation, a développé
"'
u
u
,u «Hold-up », une technique d'innovation qui permet à des entre-
"'
·;::
µ
0 prises sociales de solliciter les compétences des internautes. Une
;::l
~
C:
fois les participants mis en relation, arrive l'heure du hold-up, à
0
C: savoir 30 minutes d'échanges pour générer une centaine d'idées.
C:
0
·o
u
Entre 2011 et 2013, 450 h old-up ont été commis dans 30 pays
;::l
-0 différents. Source: http://www.e-marketingfr
...o..
0
u
....
µ
u
Les NTCI favorisent également la mise en place de progi-
~
;::l
ciels de gestion intégrés (PGI), pour coordonner autour
-0
0
d'un même système d'information l'en semble des activités
C:
;::l de l'entreprise (activités dites verticales, telles que la pro-
0
@ duction, l'approvisionnement; ou bien horizontales comme
42 1 MARKETING INTERNATIONAL
Il LE SYSTÈME D'INFORMATION
MARKETING INTERNATIONAL
Un système d'information marketing international (SIMI)
performant suppose que chaque respon sable marketing au
niveau du siège et au niveau local a fait l'inventaire des infor-
m ations dont il a besoin (et sous quelle forme et à quelle fré -
quence elles doivent lui parvenir); que les informations, une
VEILLE MARKETING ET ÉTUDES INTERNATIONALES 45
"'
u
Les informations externes à l'entreprise peuvent être col-
u
,u lectées directement par l'entreprise (service études) ou en
"'
·;::
µ
0
;::l
faisant appel à un institut d'études. Quel que soit le parti
~
C:
0
pris, leur collecte et leur mise en œuvre sera néanmoins
C:
C:
0
plus complexe à l'international. En effet, les techniques tra-
·o
u
;::l
ditionnelles de collecte de données ne sont pas toujours
-0
0
....
o..
transposables et utilisables dans tous les marchés étrangers
u
....
µ
u
pour des raisons légales, culturelles, linguistiques, ou liées
;::l
1 La complexité méthodologique
des études internationales
Douglas et Craig (2009) ont identifié les difficultés métho-
dologiques (risques de non-équivalence) auxquelles sont
confrontées les entreprises lorsqu'elles pratiquent une étude
marketing dans plusieurs pays en même temps. Ces risques de
-0
0
C
non équivalence peuvent se produire à chacune des grandes
:::,
0
CV)
étapes de la conduite d'une étude marketing internationale
,--t
0
N
(conception de l'instrument, échantillonnage, administration
@
..... et interprétation), et rendre impossible toute comparaison.
.r::
Cl
ï:::::
>-
c. > Au niveau de la conception de l'instrument d'étude
8
L'équivalence du construit (équivalence des notions étu-
diées) concerne l'équivalence conceptuelle et l'équivalence
fonctionnelle. L' équivalence conceptuelle consiste à s'assurer
que les concepts utilisés dans les études ont le même sens
dans toutes les cultures, autrement dit que les questions
posées mesurent bien la même chose. Si ce n'est pas le cas, il
vaut mieux poser des questions différentes selon les cultures,
pour s'assurer que l'on cerne bien le même concept.
Exemple: Le concept de « beauté du cheveu » est différent d'une
culture à l'autre : en Europe, la beauté des cheveux est asso ciée
à leur volume, leur tenue et leur brillance ( dans une certaine
VEILLE MARKETING ET ÉTUDES INTERNATIONALES 47
"'
u
Exemple: Prenons une échelle de satisfaction en 10 points (1 -
u
,u pas du tout satisfait à 10 - tout à fait satisfait). Pour un même
"'
·;::
µ
0 niveau de satisfaction, les Italiens accorderont une note de 8,
;::l
~
C:
les Anglais de 6, et les Japonais de 5. Ceci signifie que cette
0
C: échelle de satisfaction n'est pas transculturelle, le sens accordé
C:
0
·o
u
aux énoncés est différent selon les pays.
;::l
-0
0
....
o..
On ne peut donc pas raisonner en valeur absolue lors de l'in-
u
....
µ
u terprétation des résultats, mais en valeur relative (un 8 ita-
;::l
"'
u comparées, et une version finale est élaborée. Il faut s'assurer
u
,u
"'
·;:: de choisir des traducteurs qui n'ont pas les mêmes références
0
µ
;::l
~
culturelles, de façon à ce qu'ils n'aboutissent pas aux mêmes
C:
0
C:
versions. La discussion qui en résultera permettra d'obtenir
C:
0
·o
une version finale qui retranscrira mieux le sens.
u
;::l
-0
0
....
Exemples: Pour reprendre l'exemple précédent, les traducteurs
o..
u
.... devront s'accorder sur la meilleure traduction du mot hair en
u
µ
;::l français, en tenant compte du contexte de l'étude.
~
-0
0
Les deux techniques précédentes doivent être combinées
C:
;::l quand les deux langues sont très éloignées (technique
0
@ mixte). Dans ce cas, on peut modifier la version originale
50 1 MARKETING INTERNATIONAL
"'
u
u
,u
passe par la standardisation des méthodes de travail et des
"'
·;::
0
outils (les équipements CATI, CAPI, CAWI, et les logiciels
µ
;::l
~ par exemple). Les outils (test produit, test packaging, etc.)
C:
0
C: sont pensés de façon globale, mais sont adaptés aux pays.
C:
0
·o
u
;::l
Exemple: Ifop a le m ême omnibus téléphonique à Buenos-
-0
0
.... Aires, en France et à Toronto. L es centres CATI de Belgique, de
o..
u
.... Grande-Bretagne et de France du groupe TNS peuvent travailler
µ
u
;::l dans les mêmes conditions, chaque structure pouvant venir en
~ renfort si un terrain national est surchargé.
-0
0
C:
;::l Le chiffre d'affaires du secteur mondial des études ne cesse
0
@ de croître, il atteignait 33,5 milliards de dollars en 2011
54 1 MARKETING INTERNATIONAL
0
:::, mateurs avec Internet se fait via leur téléphone mobile et non via
CV)
,-t
un ordinateur. De ce fait, pratiquer des études sur mobile dans ces
0
N pays permet de toucher une plus grande base de consommateurs
@
.....
.r::
.,; et pas seulement le sommet de la pyramide socio-économique .
Cl ;J
ï:::::
>-
-0
C:
Source: http://w1vw.syntec-etudes.com/
C. ;::l
0
u µ
"'
u Une seconde tendance est l'écoute des «conversations » des
u
,u
"'
·;:: consommateurs sur les communautés online (dédiées aux
0
µ
;::l
~
études), mais également sur le web (forums, blogs, réseaux
C:
0
C:
sociaux).
C:
0
·o
u
Exemple: Le test d'une nouvelle boisson gazeuse peut désor-
;::l
-0
0
mais s'effectuer par l'envoi des produits à domicile et l'écoute des
....
o.. blogs individuels quotidiens relatant l'usage de la boisson pen-
u
....
u
µ
;::l
dant 7 jours. Les participants y notent leur ressenti et postent des
~ photos de leur environnement au moment de leur consommation
-0
0 de la boisson. U n forum de 3 jou rs réunit à la fin l'ensemble des
C:
0
;::l
participants des blogs en collectif afin de faire un bilan glo bal des
@ 7 jours d'expérience et de comparer les points de vue.
56 1 MARKETING INTERNATIONAL
-ci
0
C
:::,
1 LE CHOIX DES MARCHÉS CIBLES
0
CV)
,--t
0
1 Macro et microsegmentation
N
@ internationale
..... .,;
.r::
;J
Cl
ï:::::
>-
-0 À l'international, les entreprises opèrent une démarche
C:
C.
u0 µ
;::l
séquentielle de segmentation: dans un premier temps, elles
"'
u
u
,u réalisent une segmentation pays (macrosegmentation) pour
"'
·;::
µ
0
;::l
sélectionner les zones géographiques où il faut investir
~
DÉFINITIONS:
Exemples:
Les « tangueras » (danseurs de tango argentin) peuvent avoir des
caractéristiques et des attentes identiques dans tous les pays, et
constituer un segment transnational pour les organisateurs de
festivals de Tango.
LE CHOIX DES MARCHÉS: LE CONSOMMATEUR GLOBAL EXISTE-T-IL? 59
"'
u
transnational, qui couvre des régions géographiquement conti -
u
,u guës (les Pays-Bas, le nord-est de la France, le sud-ouest et le
"'
·;::
µ
0
;::l
nord-ouest de l'Allemagne, ainsi qu'une partie de la Belgique) .
~
0
;::l
radio. Ils sont peu ethnocentriques, ce qui indique qu' ils sont
@ plus à même d'acheter des produits étrangers. L es distributeurs,
60 1 MARKETING INTERNATIONAL
0
:::, généraux, ils ne tiennent pas compte des indicateurs spéci-
CV)
,-t
0
fiques à l'entreprise, à ses secteurs d'activités et à ses marchés.
N
@
.....
La macrosegmentation apparaît plus facile et moins coû-
.r::
Cl
ï:::::
teuse que la microsegmentation, car les données relatives
>-
c. aux critères de macrosegmentation peuvent être collectées
8
au moyen d'études documentaires. Il s'agit d'une facilité
apparente, car les données secondaires ne sont pas tou-
jours disponibles, ou comparables, d'un pays à l'autre (les
méthodologies des organismes de statistiques ne sont pas les
mêmes). Les critères de macrosegmentation retenus doivent
mesurer la même chose.
Exemple: Le nombre de postes de télévision n'est pas un bon
indicateur de l'accessibilité au m édia en Inde, car il n e reflète pas
le taux de d iffusion ( on y regarde la télévision à plusieurs).
Copyright © 2013 Dunod.
--1
~mironnc:mcnt Êconomjquc Produit in1cricur l1ru1 glotul c1 rar h.,bit: m : S<>ld,: Jç la h1l:n.:c dC'I p.,icnl\:l\l); ni,c:iu, d 1:xpona1ion~ ct d'imroruiion~; f\lrt de) pruJuit) tu
domcHiqm.~ dai-1) C) imp.>rtation~ du marl.'.hr · dette pt.bliquc et l\lèrinm: ; niveau de, if\\e)ti~'-{mc1m ctran~m; tau, dïntlati,rn · uux de O"
génér.tl
(han~,: ,:1 l.'.ml\\'.rtibihté d, la monn3rl l'J'ion..,k, l'1C <D
tu
Di,un,:r gli,gt irh qul par rap1)(•·1 au n,ard1t: J,"11c11i..Juc et p.i.r rappm t .tm autrl:> mm:hn potcnt!ch . 1opog1 aphic , cc nJition~ clim,uiquc, C: r
Géographique m
l_;èologii: IM>ls} ci rcs,ouri:ù n:uurdb; prindr.1b ,illcs; ch.". UII
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P<111uh1'.01l u,uk ; den, h' t't n:w,m de <t,lll."l11tmion dc b 1mrulauon; taux <le crni~nù: dc la pqn1Lrno11 ; de~ d'urb.1111~ucm \'I rl1\}rtitmn m 0
Démogr.iphique lit grt 1t1pl) urb.tin\ l1 rurJu\ n.·p.trution J( 11 populuion par ~Al· plr age, {\lr t:,roupc~ cthn:quc!, ; pouvoir d'ach.it ct n:1,ar111hn par d.füè!! Je ><
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r\."\COU!> : dc~~ d':ilpl-uhcti~tion, ch:.
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Pmdu,1io:l <l'cncq:,ic I"' habit.1111, Ji,punihilité J1.~ .:ircutt) d( di~1ih,1ion ph ,i1.1 ,1c 1cntu:p1 ¼) de ~fouil u1ion). di"f)CHlil, ilitc, ni1cau Je d..:\ck,prt
3
"C
0
m
Cf)
11\\.lll et I.'< Îlt d1., moyen~ de tr.m•port (p1r ,1ir, cw route!>, 1.+tcminHk fer) di,ponib,litc, nin"J,1 de d1."\·d<l!'l'ènl.111 ct1:·ot'1t d1. \lnl~tructurCHic :1lc1'.-b~.: <D :5'.:
)>
lnfn~m1m 1rcs Ji'i'<>1ùl1ilitc. 1tÎ\CJU l;t dndlll p..1uu1 tl (l ùt tk'I 1110wn!,<lc rnn•1'UJ11(,1tio11 (.tl!l'IKC!> <l.: JluVkit~ l1 <le rnn1111u 1kJtio11, 111cdi.h Jlt1b?idt.ù11:~... J ~ ti,'>ll
(1)
Al
l X'Jl lun<.iÎrc (dll(ll11C Ju !>}:>:CO>.: 0,;.11(.UfC •• ) Cl\.'.( nJltlOlb J, 1.Tl\.J.11:>, Cl( •
1
a. n
:r:
~ m-
Régime politique .:11 ,·iguc111; ,t,lhilitc de cc ·c~imc ; pohti,1uc cconomitc ,i, 1 ,i, de\ f\l\!> c· cnucpn,e~ ctnng.cr. , b.mièm d11u.1ni~,c~ a. Cf)
..
Politique
(drom de dou_anc, h,1.1m~ et quoi,, d:111pona11on. 1.'.0llt m1:cntcmrm,. 1 : amlm ~-m !anfairc<- . polm~uc 1!\Cak.n YA tn~. 1mpot\ wndi n· r
m
tmm Je ~p.1tncmrn1 dù toncb ... ) rq;unc dù 1m·ùb~cmŒli (trangc~ ta\'.,~ .t ,cna.m) tin.inù:mcm~. dcJuctmn) h!>eJlc), n,in(T.rtmn::. tonpo·
ntrl'\ d'u l( prnrr <h'\ ch.ugl', , ,12b ) ort~n1Ytnl p.1h11q11e (t Adm11u,1r:im c (dq,•r{ de burc.tut'r311l' t"· irru('tnn ) · t'\l\h'nt·c ,l'a(l."onl,
,...
tu
n
<D 0
commcrdau\, dl lt~1ixr.11iun tcdmiqul ou ~c pn tocob IÎnJnl'.tc~ an'\: J'.iutre!> p.t~l. etc C:
'""li
z
Cf)
(1)
l égbbrim rd,uh-c à la mi)C à la i:01,om'll.ltinn (inl<>niiations obl:i!.ttoi~. c1iquc1.1gc, cml:\11lagc, "4.T\ kc JJ'rèS v,:nu:, H"-J1<10)Jbi1i1~ l.'.ililc du pm· 0
du,tcur .. ) ; kgi,fati rn •,o:i,llc 1rrgime l~JI, rro1c,11,111 ~h-'1.lk ... ) , ll.'si~;11iun rn matiae de wnmt~ ,onuncr<1Ju, ; 'îi'l.mon rnl"iro11ncmci1 "C :5'.:
Juridique 0 :5'.:
uk. lcgi!J.uior t:n matièrc dl pro1,xtion tk la rn1pnl·te intdlcw1dk 1hrcn1, et marqul"~ ; rq_~kmcnrn:on~ ~r k pro uit lt lc~ ~unditd'> tl'ch- C:
11i4uc~. Je 5-l'\"untc et de '111ll , kg,)IJIÎ< n l'O n- atim· dl· pubh:itc et dt' promonon (j,·u, et «11Kou~ ; rcgkmcnt.1uon )Ur k) prh : etc '""li ~
m
Di,nncc lin~u \ti:~tlC
p11 upp,111 au nurché domc~1iq11c tl pi, nprnrt ,llJ\ ,1u11e-. mar(hts ai,'tcntid'>, imp1 rt.in,c d, la rcl1lt1on, norme~ ,
<D
(1)
C
Al
Culturel fro,·u,ces; h,bitu c.~ de W1l)(lllln'.ltiun ; c,mlliu '-<l\.'i.aux ; !>\tldi.:Jli1Jtion ; )ituition ~11:i~h: ( l)p< n1bili1c, cnit Cl ni\crn de qL131i Îlltion de ,~ 3 C)
r
lllJJll d'1tu\rl", tlnîl ih11. Je l"e111ploi, tJU\ dt d1t'i 111.1~c); l'.ll tu 0
n (D
Offre ~aturc et pu~ncc Je li .;c;n:urrcn,c (railk, pam de nun:hc, l'.hiffr\' J'1tlàm.-,. c:t raux de crni,,111..:c. )trarq_tk, mar~cting ): fü. '""li )>
r
0
~tr\'JII )l'.tud (k b demandl.' · 111\1.'.,u pn1c:n11c dt: la dc:1mndt·, l·ro1,,:1n(<' lk 1:1 lki'lJn1k: tl,;J'l'll'<' d<' cmN11nn1.1111111 dt-.. m~n~r,r, n1w~\1 d\•qur- n m
'""li X
Demande r~m:nt (ll<ll'brc Je \t>Ïlt.l"C!>. Je tc:kplmt1C), CC pmlC) J( tdrn!>ÏOll, Je r.ulio, J'apr;ucib dc\Jrctl1H'11df.O':>/ llli'.lc habit.tilt!, OI\C.lU Jl pr\ i=t V)
ilùl'J'll', (lU\"l'flurC .lll\ rroJu l~ llr.lngCI) , l'1l" (Di -i
m
'""li
Ct rab/mu r1·m·a11oc da d01111écs du nrr t'ttr·o:oorr-G:11rrt' tir RalJtrdk.' I'JIE rr d'tnrrftlmwm11t dt' l'U11irt1Tiré dr Ltrnr a L,md,111 Bmi11t-sr Sdl.MI -l1wo:/lw11,r.rnr-f.\"P0rt.ta111
<D
(1) +i
r
·-v
-
a,
~
62 1 MARKETING INTERNATIONAL
u0 µ
;::l
général, l'offre et la demande. Rappelons que la nature
"'
u
u
,u et le nombre d'indicateurs retenus sont arbitraires, ils
"'
·;::
µ
0
;::l
dépendent des secteurs d'activité, des entreprises, des mar-
~
Source: http://www.atkearney.com
0
C
:::, mement attractif pour les distributeurs : les consommateurs
CV)
,--t sont très réceptifs aux formats de distribution modernes,
0
N
@
le Liban est une porte d'entrée sur le Moyen-Orient et un
..... .,;
.r::
Cl ;J marché pilote (Prime et al., 2006) .
ï::::: -0
>-
C.
0
C:
;::l A' l'inverse, un pays peut être attractif, mais l'ent reprise
u µ
"'
u
u
,u
n'a peut-êt re pas les atouts nécessaires pour exploiter ce
"'
·;::
µ
0
potentiel. La deux ième ét ape consiste don c à évaluer les
;::l
~
C:
atout s de l'entreprise (degré de maîtrise des facteurs clés
0
C: de succès) pou r réussir dans les pays retenus. La nature et
C:
0
·o
u
le nombre d'indicateurs (facteurs clés de succès) retenus sont
;::l
-0
0
....
arbitraires, ils varient selon les pays et les secteurs d'activité.
o..
u
.... Certains pays seront encore rejetés à cette étape, car l'en tre-
u
µ
;::l prise ne d ispose pas des atouts pou r y réu ssir.
~
-0
0
' La tro isième, et dernière ét ape, consiste à comparer les
C:
;::l atouts de l'entreprise à ceux de ses concurrents locau x,
0
@ sur les pays retenus. L'objectif est d'identifier les facteurs
66 1 MARKETING INTERNATIONAL
0
C
:::, centages, afin d'arriver à un chiffre plus réaliste. Pour évaluer
CV)
,-t
0
le marché des buveurs de bières, on partira du chiffre de la
N
@
population totale, qu'on pondérera par un pourcentage estimé
..... .,;
.r::
Cl ;J de la population âgée de 18 à 60 ans, etc.;
ï::::: -0
>-
C.
0
C:
;::l - l'utilisation d'indicateurs « de substitution» (proxy)
u µ
"'
u
u
,u
consiste à utiliser l'information disponible sur un autre pro-
"'
·;:: duit, dont les modes de consommation présentent des simi-
µ
0
;::l
~
C:
larités avec ceux du produit dont on veut estimer la demande.
0
C: Cette méthode est particulièrement efficace quand les pro-
C:
0
·o
u
duits ont une demande complémentaire (comme les machines
;::l
-0
0
....
outils et les activités de construction, ou le matériel médical et
o..
u
.... le nombre de lits d'hôpitaux et de chirurgiens, etc.);
µ
u
~
;::l
- l'audit de filière commerciale consiste à mener des
-0
0
' enquêtes auprès de tout ou partie des membres de la chaîne
C:
;::l de distribution (importateurs, intermédiaires divers, grossistes
0
@ et détaillants). Le marché est appréhendé à travers les yeux de
68 1 MARKETING INTERNATIONAL
Il CULTURE ET MARKETING:
LE CONSOMMATEUR GLOBAL EXISTE-T-IL?
Le fait que des marques/produits globaux, tels que Coca-
Cola, Levi's, Nike, !phone sont achetés partout dans le
monde, signifie-t-il que le monde est de plus en plus homo-
gène et que les consommateurs sont tous semblables? Ces
marques ciblent-elles des consommateurs de cultures natio-
nales différentes qui consomment les mêmes produits et ser-
vices pour les mêmes raisons (segments transnationaux tels
que définis précédemment, autrement dit demande homo-
gène)? Ou s'agit-il ici plutôt d'une offre homogène, achetée
par des consommateurs de cultures nationales différentes
pour des raisons différentes (demande hétérogène) ? Autre-
ment dit, les consommateurs sont-ils identiques, ou encore
les cultures convergent-elles?
Pour répondre à cette question, il convient tout d'abord de
-ci
0 définir la notion de culture.
C
:::,
0
CV)
,-t
0
N
1 La notion de «culture»
@
..... .,;
et sa mesure en marketing
.r::
Cl ;J
ï:::::
>-
-0
C:
La définition de la notion de culture ne fait pas l'unanimité
C. ;::l
u0 µ
"'
u
(il existe près de deux cents définitions dans la communauté
u
,u scientifique), m ais on peut néanmoins retenir deux dimen-
"'
·;::
µ
0
;::l
sions communes à ces définitions pour définir une culture :
~
C:
0
les caractéristiques d 'une culture, qui permettent d'identi-
C:
C:
0
fier les fonctions qu'elle remplit; et les composantes d'une
·o
u
;::l culture, à savoir, les éléments culturels implicites ou expli-
-0
0
....
o..
cites qui composent une culture .
u
....
u
µ
;::l > Les caractéristiques d'une culture
~
-0
0
' La culture est un ensemble de significations et de pratiques
C:
;::l partagées par les membres d )un groupe, qui leur permet
0
@ d'interpréter le monde et de résoudre les problèmes. Les
70 1 MARKETING INTERNATIONAL
u
C.
0 µ
;::l Dans la mesure où elles permettent de comprendre la culture
"'
u
u
,u
des consommateurs d'un pays, ces composantes doivent être
"'
·;::
étudiées (constitution d'une « fiche pays »).
µ
0
;::l
~
C:
0
Lorsque l'on envisage la culture au-delà des frontières
C:
C:
0
nationales, on peut identifier trois grandes composantes
·o
u
;::l
communes à toute culture (ou sous-culture) : le langage
-0
0
....
o..
(explicite ou implicite), les normes explicites ou implicites
u
....
µ
u
(rituels, coutumes), et les croyances et valeurs. Ces com-
;::l
Le langage
Selon l'Unesco, entre 6 000 et 7 000 langues et plusieurs
dizaines de milliers de dialectes sont parlés dans le monde.
Plus de 50 % d'entre elles sont menacées de disparition (une
langue disparaît en moyenne toutes les deux semaines) et
environ 96 % ne sont parlées que par 4 % de la population
mondiale. 50 % de la population mondiale utilise une des
huit langues les plus répandues: le chinois, l'anglais, l'hindi,
l'espagnol, le russe, l'arabe, le portugais et le français. La
connaissance de la langue parlée et écrite est fondamentale
pour la communication marketing.
Exemples:
L'équivalent du «non» français, n'existe pas à l'oral en japonais.
Le non formel n'est utilisé qu'à l'écrit. Il existe ainsi de nom-
breuses façons d'éviter de dire non en japonais: le silence, la
contre question, la réponse vague, les excuses, etc.
La langue influence le traitement cognitif et affectif des noms de
marque, et par là même leur évaluation et leur mémorisation. Un
nom de marque dans une autre langue peut ne rien signifier ou
bien provoquer des réactions négatives chez le consommateur. La
première tentative en chinois pour traduire Coca-Cola fut «ke kou
ke là » en Hanyu pinyin (système de transcription phonétique en
-0
0
C
écriture latine du mandarin) et « PJDll4i » en mandarin tradi-
:::,
0 tionnel. Cette traduction avait l'avantage d'avoir une consonance
CV)
,-t
0
similaire, mais malheureusement signifiait littéralement « mordez
N
@ le têtard ciré» ou encore « jument farcie avec de la cire», en fonc-
.....
.r::
Cl
tion du dialecte. La seconde tentative de création de marque fut
*
ï:::::
>-
c.
plus efficace, en utilisant un autre assemblage de caractères («
8 oJ D oJ » en mandarin traditionnel, «ke kou ke lè » en pinyin
et «Ho-Hau-Ho-Hohk » en cantonnais), qui ont une connota-
tion plus positive, et peuvent être traduits par « le bonheur dans la
bouche ». « ke kou ke lè » se prononce en français « keukokeuleu »,
avec le « o » qui se prononce « ohü » (le son « ü » est quasi ellipsé) et
le «leu » final très accentué. En Extrême-Orient, et plus particu-
lièrement en Chine, la calligraphie (visuel) et le sens (connotations
positives) sont plus importants que la sonorité.
Dans les cultures où le langage écrit est peu utilisé, les embal-
lages produits devront privilégier les images.
u0 µ
;::l
les publicités n'est pas permise en Arabie Saoudite, et la viande
"'
u
McDonald's est 100 % kascher en Israël. Il s'agit de normes
u
,u
"'
·;::
0
explicites.
µ
;::l
~
C:
Comme le partage des tâches entre conjoints a évolué (normes
0
C: implicites - coutume), la publicité en Amérique du Nord de la
C:
0
·o marque de couches pour bébés Pampers, dont le message ori-
u
;::l
-0 gina l était « Bébé au sec, maman aux anges», a été complétée par
0
....
o..
u
« .. . papa aussi ».
....
u
µ
;::l
L'agence BBDO a observé (étude ethnographique) et interviewé
~ plus de 5 000 personnes dans 26 pays en 2006. L'étude a duré neuf
-0
0 mois et permis d 'identifier cinq rituels majeurs de consommation.
C:
0
;::l
Le rituel du matin pour se préparer à aller travai ller varie selon les
@ pays, même si la plupart des interviewés ont un rite matinal qui
74 1 MARKETING INTERNATIONAL
passe par sept étapes et dure moins d'une demi-heure (se brosser
les dents, se laver, parler à sa famille ou à son partenaire, regarder
ses e-mails, manger et boire, se raser ou se maquiller et s'informer,
via la télévision, la radio ou la presse). L'étude révèle que 89 % des
personnes interrogées font confiance à la même marque lors de
leur rituel et que trois personnes sur quatre n'aiment pas qu'on
interrompe leur routine. Les Chinois adoptent presque toujours le
même rituel (96 % ont une séquence), les Brésiliens sont ceux qui
se lavent les dents le plus souvent (94 %), tandis que les Japonais
sont ceux qui se lavent le moins le matin (27 %).
Les croyances
Un même élément (nombre, chiffre, objet) peut symboliser
différentes choses selon les cultures et le contexte.
Exemples:
Le colorbranding est primordial dans les pays qui émergent, car
plus que partout ailleurs, on ne lit pas une marque, on la voit.
Le rouge sang, par exemple, est impensable en Occident pour
vendre des laits infantiles. C'est pour nous la couleur de l'amour
et du désir. En Asie, au contraire, c'est une couleur qui porte
chance, d'où la surreprésentation de cette couleur.
En Chine, le rouge est traditionnellement la couleur de la joie et
de la fête, mais également de la séduction et de l'autorité ( Cité
-0
0
Interdite, drapeau national et petit livre rouge). Mais dans l'uni-
C
0
:::,
vers de consommation féminin (maquillage, vêtements, produits
CV)
,-t de luxe), le pouvoir de séduction porté par la couleur rouge
0
N
@
évoque très explicitement la sensualité pour les Françaises, alors
..... qu'il a une valeur de séduction véridique, authentique (il emprunte
.r::
Cl
ï:::::
>- à la nature, à sa beauté et à son pouvoir d'attraction) pour les
c.
8 Chinoises. Sources: http://www.e-marketingfr
"'
u
u
,u
interpersonnelles).
"'
·;::
µ
0
;::l
Les quatre dimensions de différenciation des cultures
~
C:
0
nationales sont issues d'un questionnaire administré dans
C:
C: les années 1970 aux employés de la société IBM, dans ses
0
·o
u
;::l
différentes filiales. Les questions posées portaient essen-
-0
0
....
o..
tiellement sur les valeurs au travail ( et non sur les valeurs
u
....
µ
u
en général). L'enquête a permis d'attribuer à chaque pays
;::l
~
étudié des scores quantitatifs sur chacune des dimensions
-0
0
' précitées. L'attribution d'un score à un pays sur une dimen-
C:
;::l sion donnée ne signifie pas que tous les ressortissants du
0
@ pays concerné sont identiques, il s'agit bien de moyennes,
76 1 MARKETING INTERNATIONAL
u
C.
0 µ
;::l
statut social) laisse place à une quête d'authenticité, d'iden-
"'
u
u
,u tité affirmée. Les marques locales peuvent alors prendre
"'
·;::
leur revanche, car elles offrent un discours de proximité et
µ
0
;::l
~
C:
racontent une histoire qui parle à leurs consommateurs.
0
C:
C:
0
Ainsi, peut-être faut-il oublier d'appliquer le qualificatif de
·o
u
;::l
« global » au consommateur. « Ni global, ni local, mais mul-
-0
0
....
o..
tipolaire, le consommateur contemporain est simplement
u
....
µ
u
un consommateur pluriel » (Boutineau et I(apferer, 2005).
;::l
~
-0
0
C:
;::l
0
@
Copyright© 2013 Dunod.
CHAPITRE 4
Le p•oduit, la ma•que
et le PPiX
à l'inte•national
1 LE PRODUIT À L'INTERNATIONAL
La gestion des produits à l'international consiste à choisir les
gammes de produits, les lignes de produits, et les modèles
au sein de ch aque ligne, qui doivent être commercialisés sur
-ci
0
les marchés cibles. Les gammes, lignes, et produits peuvent
C
0
:::,
être identiques sur les différents marchés, ou adaptés aux
CV)
,-t
0
spécificités des marchés locaux.
N
@
..... .,; Exemple: Le concept de service de McDonald's est le même par-
.r::
;J
Cl
ï::::: -0 tout dans le monde, mais la gamme de produits varie: McDonald's
>- C:
C.
u0 µ
;::l
propose en Inde une version végétarienne de son hamburger (le
"'
u
«Mac Veggie ») et un h amburger au poulet (le «Maharaja Mac »),
u
,u
"'
·;:: et en France le McBaguette ainsi qu'un burger au camembert.
µ
0
;::l
~ Le service de livraison à domicile est proposé en Inde, et dans de
C:
0
C: nombreux autres pays, mais pas en France.
C:
0
·o
u
;::l
Le choix des produits commercialisés dans chaque pays
-0
0
....
o..
dépend de contraintes internes à l'entreprise ( contraintes de
u
....
µ
u
production, financières, logistiques), et externes (offre des
~
;::l
concurrents, attentes des consommateurs, environnement
-0
0
' général, notamment juridique). Le défi des entreprises est
C:
;::l de concilier la demande croissante de diversité de la part des
0
@ consommateurs et le besoin de maîtrise de la productivité,
80 1 MARKETING INTERNATIONAL
0
:::,
1 Adaptation ou standardisation
des produits?
CV)
,--t
0
N
@
.....
.r::
Certaines adaptations sont obligatoires pour pouvoir péné-
Cl
ï:::::
>-
trer le marché ciblé (exigences des pays relatives aux carac-
c.
8 téristiques techniques du produit), d'autres sont indispensables
(exigences des consommateurs relatives aux caractéristiques
commerciales). L'analyse du degré d'adaptation nécessaire,
ou de standardisation possible des produits, doit donc s'ef-
fectuer du point de vue technique et marketing, au niveau
des trois types d'attributs d'un produit:
"'
u terme est employé dans les publicités de la marque ). Par exemple,
u
,u
"'
·;::
lors de leur assemblage dans les usines, les véhicules destinés aux
0
µ
;::l
pays africains subissent une préparation particulière: plaque
~
C:
0
protection moteur, suspensions et système de refroidissement
C:
C: renforcés, moteur adapté aux différents types de carburants, etc.
0
·o Source: http:// www.peugeot-cotedivoire.com/tropicalisation
u
;::l
-0
0
....
o..
u
....
u
> Les attributs de service
µ
~
;::l
Les attributs de service concernent l'ensemble des ser-
-0
0
vices proposés avec le produit: la réparation, la mainte-
C:
;::l nance , l'installation, les notices d'utilisation, l'assistance
0
@ technique, la livraison, la garantie , la fourniture de pièces
82 1 MARKETING INTERNATIONAL
"'
u
u
,u
Exemple: Tous les produits Apple portent la mention: « conçu
"'
·;:: par Apple Californie, fabriqué en Chine ».
µ
0
;::l
~
C:
0 La délocalisation de la production a donné naissance à des
C:
C:
0
produits marqués binationaux, c'est-à-dire des produits
·o
u
;::l
-0
associés à la fois :
0
....
o..
u
....
- à un pays de conception (via le pays d'origine de l'entre-
u
µ
;::l
prise qui conçoit/développe le produit);
~
-0
' - et à un pays de fabrication (via le « made in »).
0
C:
;::l Si le pays de fabrication est connu (il est mentionné obliga-
0
@ toirement sur les produits), le p ays de conception du produit
84 1 MARKETING INTERNATIONAL
0
:::, et selon les consommateurs (leur nationalité, leur degré de
CV)
,-t
0
familiarité avec les produits et les pays, leur degré d'implica-
N
@ tion pour la catégorie de produit). De même, les stéréotypes
.....
.r::
Cl
associés au divers pays d'origine des produits évoluent, au
ï:::::
>-
c. fur et à mesure de l'expérience des consommateurs avec ces
8 produits, et des actions des pays pour modifier leur image.
Exemple: Skoda était la «Rolls-Royce » des pays de l'Est avant
l'arrivée des communistes en Tchécoslovaquie. Son image s'est
ensuite détériorée au point qu'il circulait de nombreuses blagues
sur la marque (surtout en Angleterre) : « Comment doubler la
valeur de ma Skoda ~ Il suffit de faire le plein d'essence! ». L'image
de Skoda a connu un revirement après le rachat par Volkwagen en
1991: amélioration de la qualité des automobiles (formation du
personnel Skoda aux standards de production VW), élargissement
de la gamme ( Octavia, Fabia), globalisation de la marque ( 62 pays
couverts en 1996), au gmentation des prix, campagne de com-
munication paneuropéenne . Mais les ventes ne décollaient pas en
LE PRODUIT, LA MARQUE ET LE PRIX À L'INTERNATIONAL 85
0
C
:::, 3 À quel moment introduire le produit
CV)
,--t
0
sur les marchés étrangers?
N
@
..... .,;
L'entreprise peut choisir un lancement séquentiel pour cer-
.r::
Cl
ï:::::
;J
-0
tains produits à certaines périodes, et/ou un lancement
>- C:
C.
0
;::l simultané pour d'autres produits.
u µ
"'
u
u
,u DÉFINITION - La stratégie de lancement séquentiel de produits,
"'
·;::
consiste à lancer un nouveau produit sur les marchés cibles avec
µ
0
;::l
~ un décalage dans le temps.
C:
0
C:
C:
0
Cette stratégie permet de réduire les coùts d'introduction
·o
u
;::l du produit: le retour sur investissement du premier marché
-0
0
....
o..
finance l'introduction du produit sur le second, etc. Cette
u
....
µ
u stratégie peut permettre également, dans certains cas, de
;::l
0
C
:::, Cette stratégie nécessite plus de capacités marketing,
CV)
,-t
0
humaines , financières et de production (et de stockage),
N
@
que la stratégie de lancement séquentiel. Le marché total
.....
.r::
Cl
visé dès le départ doit donc être le plus large possible. L'in-
ï:::::
>-
c. novation produit et de procédé est la clé de cette stratégie,
8 pour avoir les produits les plus compétitifs. Cette stratégie
est souvent utilisée pour freiner ou rendre plus difficile et
coûteuse l'arrivée de concurrents sur un marché (prime au
premier entrant ou avantage du pionnier).
Exemples:
Le 25 octobre 2012, Microsoft a réalisé le lancement simultané
mondial de Windows 8 auprès du grand public, annonçant éga-
lement que Windows XP SP3 et Office 2003 ne seraient plus
supportés dès le 8 avril 2014.
Glaxo, dans les années 1980, avait réussi à déloger Tagamet, le
produit leader des anti-ulcéreux de SmithKline (médicament
LE PRODUIT, LA MARQUE ET LE PRIX À L'INTERNATIONAL 87
pour lequel son inventeur avait reçu un Prix Nobel). Il avait fallu
6 années à SmithKline pour que Tagamet soit présent dans 122
pays. Le succès du lancement de Zantac a été dû à l'adoption d'une
réelle démarche marketing (en plus de la démarche de vente clas-
siquement adoptée par les groupes pharmaceutiques à l'époque).
Zantac avait ainsi été lancé simultanément au niveau mondial avec
une communication adaptée aux différents pays, et des accords de
co-marketing avec des firmes locales, pour démultiplier le nombre
de visiteurs médicaux. Zantac était, par exemple, vendu en Italie
sous son nom, avec les visiteurs médicaux de Glaxo Italie, et sous
la marque Ranidil d'une firme locale; et en coentreprise avec les
laboratoires Roche aux États-Unis. Ceci a permis à Glaxo d'avoir
une force de vente toujours supérieure à celle de SmithKline sur
les différents marchés (Angelmar et Pinson, 1992).
Il LA MARQUE À L'INTERNATIONAL
Les stratégies de portefeuille de marque à l'international
varient selon les entreprises : certaines adoptent une stra -
-ci tégie mono-marque pour signer leurs produits (Yamaha,
0
C
:::,
0 par exemple), d'autres, une stratégie multimarques, pour
CV)
,--t
0
N
couvrir leurs différents marchés.
@
.....
.r::
.,; Exemple: Nestlé Waters détenait en 2013 un portefeuille de
Cl ;J
ï:::::
>-
-0
C:
64 marques au niveau mondial. Dans les pays émergents, le
C. ;::l
u0 µ portefeui lle contient souvent la marque internationale Nestlé
"'
u
u
,u Pure Life et une marque locale . E n France, Nestlé Waters com-
"'
·;::
mercialise plus de marques, selon le niveau de gamme, le type
µ
0
;::l
~ de produits (plate versus pétillante), le canal de distribution et
C:
0
C: l'usage (m inceur, vitali té, etc.): Panna, S. Pellegrino, Perrier,
C:
0
·o
Vittel et Contrex, H épar, Valvert, Quézac, Plancoët, Sainte Alix,
u
;::l
-0 Abatilles, Saint Lambert, Carola.
0
....
o..
u
....
µ
u
;::l 1 De la marque locale à la marque globale
~
-0
0
Les entreprises qui ont une stratégie multimarques sont ame-
C:
;::l nées à gérer, à l'international, d ifférents types de marques :
0
@ des marques locales, des marques régionales, des marques
88 1 MARKETING INTERNATIONAL
"'
u
dont 40 marques globales: Lipton, Slim-Fast, Axe, Skip, etc.
u
,u (Lai, 2006).
"'
·;::
µ
0
;::l
~ Les raisons qui poussent les entreprises à développer des
C:
0
C: marques globales sont nombreuses :
C:
0
·o
u - les économies d'échelle, l'existence de segments mondiaux
;::l
-0
0
.... à exploiter, la négociation avec les distributeurs qui devient
o..
u
.... plus facile, ou l'intégration de l'entreprise en fédérant les
µ
u
;::l
employés autour d'un projet;
~
-0
0
' - l'augmentation de la valeur financière de la marque est éga-
C:
;::l lement un facteur important. Interbrand publie chaque année
0
@ la valeur des 100 premières marques globales: Coca-Cola
90 1 MARKETING INTERNATIONAL
"'
u
u
,u
munication, etc.) ;
"'
·;::
µ
0 - la participation des responsables au siège (démarche des-
;::l
~
C:
cendante), ch argés de fournir des éléments sur la mission de
0
C:
C:
l'entreprise, sa stratégie globale d'internationalisation et ses
0
·o
u
;::l
priorités.
-0
0
....
o..
Cette approche interactive va s'appliquer à tous les éléments
u
....
µ
u du marketing-mix, de façon à coordonner les marchés (au
;::l
La transplantation
Elle consiste à ne faire aucune traduction. Le consomma -
teur se débrouille pour lire le nom.
Exemple: Le consommateur français lit Ali-Bran, Haagen-
Dazs, Microsoft, Hoegaarden, etc., des noms gui ne signifient
rien pour lui, mais ont simplement une connotation étrangère.
La traduction littérale
Elle peut s'employer quand le nom de marque est un nom
-ci
0
C
générique : le consommateur interprète la valeur sémantique
:::,
0
CV)
du nom. Mais on perd la connotation sonore du nom. La
,-t
0
N
traduction littérale n'est cependant possible que lorsque le
@
..... .,;
nom d'origine a déjà une signification.
.r::
Cl ;J
ï::::: -0
>-
C.
C: Exemple: Afin d'être comprise de tous, La vache gui rit se
;::l
0
u µ
décline dans des dizaines de langues: elle devient The laughing
"'
u
u
,u cow au Royaume-Uni et aux États-Unis, Die lachende Kuh en
"'
·;::
µ
0 Allemagne et Autriche, Vesela krava en République tchèque,
;::l
~
C:
I(rowka smieska en Pologne, A vaca que ri au Portugal, Con bo
0
C:
C:
cuoi au Vietnam, Vessiolaia bourionka en Russie, etc.
0
·o
u
;::l
-0
0
....
La translittération
o..
u
....
µ
u
Elle s'emploie quand le nom de marque n'a pas de sens par-
~
;::l
ticulier. Il n'y a pas toujours d'équivalence de sens, mais
-0
0
au minimum une correspondance phonétique et si possible
C:
;::l graphique . La marque est ainsi prononcée de la même façon,
0
@ partout dans le monde.
94 1 MARKETING INTERNATIONAL
Exemples:
Motorola se lit « Mou-tuo -luo-la » en Chinois, Exxon
«Ai-ke-sen», et Disney «Disini ». C'est le cas de la plupart des
traductions de noms de marque en chinois gui sont des imita-
tions phonétiques du nom original, sans forcément avoir une
signification. Danone est ainsi également orthographié Dannon
aux États-Unis, ce qui préserve l'équivalence sonore . Coca-Cola,
a réussi, quant à lui, à préserver l'équivalence phonétique et gra-
phique dans toutes les langues.
La transmutation
Elle consiste en une substitution ou un aménagement de
l'appellation originale pour le public cible, de façon à pré-
server les associations aux produits de la marque.
Exemples:
Bolino devient « Quick Lunch » en Suisse et « Maggi 5 Minuten
Terrine » en Allemagne . Saint Moret devient « San Millan »
en Espagn e. Volkswagen est traduit « D à Zhàng » en chinois,
mais signifie peuple. Diet Coke est traduit par « Coca-
Light » en France, car le mot diète évoque un régime sévère.
Johnson & Johnson a adopté un nom radicalement différent
à Hong-Kong et en Chine. À Hong-Kong, le nom est traduit
« zhuang-cheng » qui fa it référence à un seigneur (classe sociale
-0 supérieure) et est associé à la tradition, alors qu'en Chine il est
0
C
:::, traduit « qiang-Sheng » qui fait référence à la vie active et est plus
0
CV)
,-t
associé à la modernité.
0
N
@
.....
La méthode de traduction choisie est très importante, car
.r::
Cl
ï:::::
elle peut apporter dans certains cas une valeur ajoutée à la
>-
c. marque à l'étranger, voire lui donner une image «locale »,
8
ou encore modifier son image (Fan, 2002 ).
Exemples:
Lancôme (Lan Kou en chinois), est une imitation phonétique
qui utilise le nom d'une fleur «orchidée». Cette traduction
évoque une personnalité élégante, relevée et raffinée, des asso-
ciations que le nom de m arque en français n e transmet pas. Le
nom chinois choisi par BMW signifie « Cheval précieux (au sens
de trésor) », le cheval étant une créature héroïque dans la culture
traditionnelle chinoise. Nivéa ( en chinois N iWeiYa) utilise des
caractères qui ressemblent à u n prénom de fille étrangère, et
soulig ne ainsi son origine étrangère. À l' inverse, la traduction de
Glaxo utilise un caractère chinois qui est très souvent employé
LE PRODUIT, LA MARQUE ET LE PRIX À L'INTERNATIONAL 95
u0 µ
;::l
chargés de sens : la marque chinoise de cosmétique Xia Fei
"'
u
u
,u signifie nuages rouges (xia) et tourbillonner (fei). En Chine,
"'
·;::
µ
0 le nuage rouge est signe de bonheur. Ils présentent tous des
;::l
~
C:
connotations positives : utilisation d'éléments de la flore ou
0
C:
C:
de la faune ou de mots porteurs de chance dans la culture
0
·o
u
;::l
chinoise.
-0
0
....
o..
Le nom de la marque étrangère est pratiquement toujours
u
....
µ
u utilisé à côté du nom de marque sinisé. Celui-ci doit, si pos-
;::l
"'
u
du produit aux goûts des consommateurs, coùts d'emballage
u
,u
"'
·;::
et de conditionnement spécifiques à l'exportation), les coûts de
µ
0
;::l
fonctionnement du service export, les coûts de prospection des
~
C:
0
marchés (études de marché), les coûts de commercialisation
C:
C:
0
sur le marché étranger (commissions des intermédiaires du sys-
·o
u
;::l tème de distribution, coùts de la filiale locale, dépenses mar-
-0
0
....
o..
keting de communication, coùts de service après-vente, etc.),
u
....
µ
u les coûts financiers (frais liés aux assurances diverses contre
;::l
u
C.
0 µ
;::l
de coordonner les prix à l'international, en alignant les prix
"'
u
u
,u au sein d'un corridor suffisamment étroit, pour que les
"'
·;::
importations parallèles ne soient plus rentables (Mayrhofer
µ
0
;::l
~
C:
et Walser-Luchesi, 2002).
0
C:
C:
0
La fixation du prix à l'international est donc spécifique à
·o
u
;::l
chaque entreprise, et dépend des conditions de marchés et
-0
0
....
o..
des produits.
u
....
µ
u
;::l
Exemple: Le marché mexicain du vin est à suivre avec beau-
~ coup d'intérêt parce qu'il connaît une forte croissance depuis
-0
0
plusieurs années. Pour exporter du vin au Mexique en 2013, le
C:
;::l
paiement d'une série d'impôts et de taxes étaient nécessaires:
0
@ Impôt Spécial sur la Production et les Services (25 % pour un %
100 1 MARKETING INTERNATIONAL
"O
0
C
:::,
0
CV)
,--t
0
N
@
.....
.r::
Cl
ï:::::
>-
c.
8
CHAPITRE 5
Dist•ibution
et con1n1unication
à l'inte•national
0
:::, local. Une fois le produit arrivé à destination, la distribution
CV)
,-t
0
sur le marché local peut-être sous le contrôle de l'entreprise
N
@ (la filiale gère son réseau de distribution comme elle le ferait
..... .,;
.r::
Cl ;J sur son marché domestique), ou sous le contrôle de l'impor-
ï::::: -0
>-
C.
C:
;::l
tateur ou d'une autre entreprise (qui ont leur propre réseau
0
u µ
"'
u de distribution, que l'entreprise ne peut contrôler).
u
,u
"'
·;::
0
DÉFINITION - La distribution internationale, au sens large,
µ
;::l
~
consiste à faire passer le produit du pays d 'origine au pays de
C:
0
C:
destination. Au sens étroit, il s'agit de gérer un réseau local de
C:
0 distribution pour assu rer la distribution physique et la promo-
·o
u
;::l tion auprès des clients finaux (Prime et Usunier, 2012). Selon
-0
0
....
o..
le mode de pénétration choisi, l'entreprise pourra prendre en
u
....
u
charge les deux étapes (l'entreprise possède une filiale locale et
µ
;::l
ses propres points de vente ) ou les déléguer à des intermédiaires
~
' (elle passe par un importateur qui s'occupera de distribuer les
-0
0
C:
;::l
produits via son réseau local de distribution).
0
@
102 1 MARKETING INTERNATIONAL
0
:::,
l'entreprise dont le rôle est uniquement de rechercher des
CV)
,-t
0
clients pour l'entreprise;
N
@
..... - soit par implantation directe, via la mise en place d'un
.r::
Cl
ï::::: bureau de représentation ou d'une succursale, ou via la créa-
>-
c.
8 tion d'une filiale commerciale et/ou de production (usine).
L'exportation concertée est un mode de pénétration par
lequel l'entreprise exporte en coopération avec une ou plu-
sieurs entreprises partenaires, nationales ou étrangères. Les
modes de pénétration en coopération sont les groupements
d'exportateurs (mise en collectivité par plusieurs entreprises,
non concurrentes, d'une partie ou de l'intégralité de leur
activité d'exportation sur des marchés étrangers), le portage
ou piggy-back (une grande entreprise («porteuse ») met à
disposition d 'une PME exportatrice («portée») sa structure
de distribution à l'étranger), la franchise commerciale, la
coentreprise (joint-venture), et la licence.
DISTRIBUTION ET COMMUNICATION À L'INTERNATIONAL 103
0
C
:::, - facteurs liés à Fentreprise : son expérience internationale, sa
CV)
,-t
0
disponibilité en temps (rapidité de pénétration désirée), ses
N
@ ressources humaines et financières, le degré de maîtrise de la
...., .,;
.r::
Cl ;J stratégie marketing qu'elle souhaite avoir, le degré de connais-
ï::::: -0
>-
C.
0
C:
;::l
sance du marché (remontée d'informations sur les consomma-
u µ
"'
u teurs, les concurrents, etc.) qu'elle souhaite obtenir;
u
,u
"'
·;::
µ
0
- facteurs liés au produit: le niveau de technicité du produit (qui
;::l
~
C:
peut nécessiter un service après-vente sur place), les contraintes
0
C:
C:
en matière de stockage et de transport (produit périssable, pon-
0
·o
u
déreux) et l'importance de l'image du produit (qui implique
;::l
-0
0
....
une maîtrise ou un contrôle étroit de la politique commerciale) ;
o..
u
....
µ
u
- facteurs liés au marché: le potentiel du marché, les contraintes
~
;::l
juridiques (obligation par exemple de créer une coentreprise en
-0
0
' collaboration avec un partenaire local) , l'importance du risque
C:
;::l politique, l'importance de la concurrence, la structure locale
0
@ de la distribution (niveau de développement, complexité) .
104 1 MARKETING INTERNATIONAL
0
:::, - des clubs de vins;
CV)
,-t - des bars à vins ;
0
N
- et le circuit CHR (Cafés, Hôtels, Restaurants) qui s'approvi-
@
...., .,; sionne principalement auprès des importateurs pour les vins étran-
.r::
Cl ;J
ï:::::
>-
-0
C:
gers, voire auprès des magasins spécialisés pour leurs demandes
C. ;::l
u0 µ spécifiques. Source: http://www.dordogne-perigord-export.com/fr
"'
u
u
,u
"'
·;:: puis mettre en place une politique d)animation du réseau
0
µ
;::l
~
(motiver les distributeurs et/ou la force de vente), en tenant
C:
0
C:
compte des différences culturelles et des habitudes commer-
C:
0
·o
ciales en vigueur. Nous ne traiterons pas cette facette.
u
;::l
-0
0
Le choix du réseau de distribution à l'étranger est fonction
....
o..
u
.... d'un certain nombre de facteurs, parmi lesquels :
µ
u
;::l
- les caractéristiques du produit (industriel ou bien de consom-
~
-0
mation, valeur unitaire, poids, volume, niveau de technicité et
0
C:
;::l
de périssabilité, positionnement, etc.) ;
0
@ - les réseaux utilisés par les concurrents;
106 1 MARKETING INTERNATIONAL
0
:::,
rejoindre ses consommateurs ruraux en Inde, grâce à son pro-
CV)
,-t
0
gramme Shakti. Ce programme consiste à recruter et à former
N
@
des femmes (et depuis 2012 des hommes) appartenant aux com-
...., .,;
.r::
;J
munautés villageoises, qui revendent à leur compte les produits
Cl
ï::::: -0
>- C:
d'Unilever à leur communauté. Unilever commencent à équiper
C. ;::l
u0 µ
ses « shakti entrepreneurs » de téléphones mobiles afin qu'ils
"'
u
u
,u puissent mieux gérer les commandes.
"'
·;::
µ
0
;::l
Le secteur indien de la distribution est fragmenté en une mul-
~
0
;::l
L'institution dominante est celle des hawkers (colporteurs) qui
@ offrent généralement un seul produit ( comme du jus de canne
108 1 MARKETING INTERNATIONAL
Il COMMUNIQUER À L'INTERNATIONAL
La communication internationale est assez semblable à la com-
munication nationale dans son principe et dans les moyens
de communication employés (médias et hors médias), mais
elle est plus complexe dans sa mise en œuvre. Le défi est, en
effet, de coordonner et d'assurer la cohérence des messages
-ci
0
diffusés aux différents publics de l'entreprise (consomma-
C
0
:::, teurs, prescripteurs, employés, partenaires et distributeurs,
CV)
,-t
0
gouvernement s étrangers, etc. ), compte tenu de nombreuses
N
@ contraintes supplémentaires (les législations locales, la dispo-
...., .,;
.r::
Cl ;J nibilité et les h abitudes en matière de supports et de médias,
ï::::: -0
>- C: les différences culturelles et linguistiques, etc.).
C. ;::l
0
u µ
"'
u
u
,u
"'
·;::
0
1 Le marché mondial
µ
;::l
~ de la communication marketing
C:
0
C:
C: Dans la plupart des pays industrialisés, les budgets de
0
·o
u
;::l
communication marketing favorisent la communication
-0
0
....
o..
hors médias, c'est-à-dire le marketing direct, la promotion
u
....
µ
u
des ventes, la communication événementielle (parrainage
~
;::l
d'événements, mécénat, sponsoring, foires et les salons),
-0
0
les relations publiques, et les annuaires et les guides. C 'est
C:
;::l le cas également dans les pays en développem ent, compte
0
@ tenu de la plus faible disponibilité de certains médias dans
110 1 MARKETING INTERNATIONAL
2 standardisation ou adaptation
de la communication?
Standardiser la communication internationale consiste à
utiliser une communication identique dans tous les pays
ciblés (ou à l'intérieur d'un espace géographique donné),
au niveau de la stratégie (de marque et de création: message
-ci véhiculé) et de la réalisation (contenu et diffusion). On peut
0
C
:::,
0 ainsi identifier un continuum allant de la standardisation
CV)
,--t
0
N
totale (mêmes messages et mêmes réalisations) à l'adapta-
@
...., .,;
tion totale (messages différents et réalisations différentes),
.r::
Cl
ï:::::
;J
-0
en passant par une standardisation adaptée (mêmes mes-
>- C:
C.
0
;::l sages, avec une simple traduction ou avec des réalisations
u µ
"'
u
u
,u
différentes).
"'
·;::
µ
0 Les décisions relatives à la standardisation ou à l'adaptation
;::l
~
Exemples:
En France, la publicité télévisée pour l'alcool ou le tabac est
interdite (loi Évin), tandis que la publicité pour la grande distri-
bution n'est autorisée que depuis le 1cr janvier 2007.
Au Québec, la loi 101 impose l'usage du français dans toute com-
munication commerciale, tout en admettant l'utilisation concur-
rente d'une autre langue, à condition que le français conserve
un impact visuel beaucoup plus important. Contrairement à la
France, où l'entreprise peut utiliser des mots étrangers dans sur
une affiche (si la traduction apparaît de façon explicite au bas de
l'affiche), la traduction doit être totale au Québec.
0
:::, publicité institutionnelle de prestige et d'image, et pour des
CV)
,--t
0
campagnes internationales.
N
@
..... Exemples:
.r::
Cl
ï:::::
>-
c.
En 2009, Evian a lancé « roller babies», une campagne interna-
8 tionale sur le Web (Youtube, Facebook) qui lui a permis de cou-
vrir les 152 pays où la marque était présente. L'objectif était aussi
de réaliser une campagne Web de grande qualité pour que les
pays puissent la passer à la télévision s'ils le souhaitaient.
En 2012, Starbucks et Foursquare (réseau social où les utilisateurs
communiquent leur emplacement à leurs amis via la localisation
GPS de leur smarphone) ont monté une opération de bienfai-
sance, au cours de laquelle Starbucks s'engageait à reverser un
dollar pour la lutte contre le Sida à chaque fois qu'un utilisateur
signalait sa présence dans ses cafés des États-Unis et du Canada.
Exemples:
Le comportement des consommateurs en matière de mobile en
Europe, aux États-Unis et en Asie varie. En 2011, l'Asie se pla-
çait en tête des usages mobiles au niveau mondial : la moitié de
la population du Japon et des grandes villes chinoises utilisaient
l'Internet sur mobile au moins une fois par mois (versus 18 %
en France). En ce qui concerne les réseaux sociaux, un tiers des
utilisateurs de mobile résidant dans les métropoles chinoises
les consultaient au moins une fois par mois via leur téléphone
mobile (11 % en Europe). Source: http://www.e-marketingfr/
Pour communiquer vers les consommateurs ruraux en Inde qui
n'ont pas accès aux médias traditionnels, les entreprises peuvent
recourir aux voyageurs de commerce multimarques de Linterland,
agence indienne spécialisée dans le marketing et la communication
vers les consommateurs ruraux. Ces animateurs-vendeurs sillonnent
les villages isolés, y chantant les slogans des marques internatio-
nales, et y vendant leurs produits. Ils visitent en moyenne 3 villages
isolés par jou r pour un salaire allant de 200 à 350 $ par mois.
0
:::,
Parmi les facteurs internes, l'entreprise devra tenir compte
CV)
,-t
0
des facteurs suivants.
N
@
.....
.r::
Cl
> La nature des marchés
ï:::::
>-
c. La standardisation de la communication est facilitée lorsque
8 l'entreprise s'adresse à des segments transnationaux au com-
portement et aux besoins homogènes. Lorsque ce n'est pas
le cas, il vaut mieux prévoir des opérations de communica-
tion spécifiques.
Exemple: En 2006, Nestlé a lancé une opération de communica-
tion sur son site web destiné à l'Arabie saoudite pendant le temps
du Ramadan . Le site proposait des recettes de Ramadan et des
e-cards de vœux de Ramadan, ainsi que « R amadan Kareem »,
un projet qui avait pour but d'allumer 100 000 lanternes dans
tout le monde arabe pour reverser 100 000 riyals saoudiens
(environ 21000 euros) à la C roix-Rouge Internationale. Source:
www.adverblog.com
DISTRIBUTION ET COMMUNICATION À L'INTERNATIONAL 1 115
"'
u
du temps d'origine locale. On peut utiliser la métaphore
u
,u
"'
·;::
du balancier pour décrire la communication des marques
µ
0
;::l
globales: allant de la standardisation à outrance (même
~
C:
0
annonce diffusée à l'identique dans le monde entier) à
C:
C:
0
l'adaptation de la communication aux différents marchés.
·o
u
;::l Quand le siège social réalise que dans un pays, ses valeurs
-0
0
....
o..
ne sont pas respectées dans une communication adaptée
u
....
µ
u par les filiales locales, la réaction est immédiate, et augure
;::l
4 La communication interculturelle
A' l'international, les entreprises doivent gérer une diversité
culturelle externe à l'entreprise (des consommateurs, dis-
tributeurs, fournisseurs, etc., de différentes nationalités) et
une diversité culturelle interne à l'entreprise (des employés
et des filiales ou coentreprises de différentes nationalités).
Les activités de marketing international impliquent des
contacts entre des personnes d'origines culturelles variées
qui ne partagent pas forcément les mêmes codes de com-
munication (verbaux et non verbaux) . Ceci peut conduire
DISTRIBUTION ET COMMUNICATION À L'INTERNATIONAL 117
"'
u attentivement la carte en montrant de l'intérêt, sourire et ne pas
u
,u
"'
·;:: laisser transparaître d'émotions trop fortes (colère, peine, trop
0
µ
;::l d'enthousiasme, trop de froideur) .
~
C:
0
C:
C:
0
·o
u
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-0
0
....
o..
u
....
µ
u
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~
-0
0
C:
;::l
0
@
118 1 MARKETING INTERNATI ONAL
"'
u
sociale, de changer le rapport des responsables marketing à
u
,u leur métier en donnant du sens à leurs actions quotidiennes,
"'
·;::
µ
0
;::l
de s'engager dans un processus d'innovation vertueuse, et
~
C:
0
de créer une opportunité de se renouveler en réfléchissant
C:
C:
0
au rôle du m arketing dans la société. Au-delà des stratégies
·o
u
;::l
marketing pour les marchés du BOP, le marketing inter-
-0
0
....
o..
national de demain devra être un marketing répondant à
u
....
µ
u un retour global aux valeurs écologiques, éthiques et soli-
;::l
"'
u
u
1987.
,u
"'
·;::
0
FAN Y., «The National Image of Global Brands », Journal of
µ
;::l
~ Brand Management, vol. 9, n° 3, 180-192, 2002.
C:
0
C: FORNERINO M., ZHANG M. et JOLIBERT A ., «La Formation
C:
0
·o
u
des noms de marque en Chine », Décisions Marketing,
;::l
-0
0
....
n° 43-44, 13-23, 2006.
o..
u
.... GUIDÈRE M., Publicité et traduction, Paris, L'harmattan,
µ
u
;::l
2000.
~
-0
' HALL E .T., « The Silent Language in O verseas Business »,
0
C:
;::l Harvard Business R eview, vol. 38, n° 3, 87-96, 1960.
0
@ HALL E .T., Beyond Culture, N ew York, Anchor Press, 1976.
122 1 MARKETING INTERNATIONAL
A critère d'autoréférence/
adaptation, 80 eth nocentrism e, 13, 14
adaptation de la communica- croyances, 74
tion, 111 culture
adaptation totale, 18 comparaison, 75
américanisation, 76 Hofstede, 75
analyse customisation de masse, 80
externe, 11-12 cycle de vie du produit, 8 5
interne, 12
D
multicritère, 63
décentrage, 50
animosité pour un pays
démarche de sélection des
donné,83
marchés (pays), 63
attrait d'un segment (pays,
démarche marketing internatio-
consommateurs), 63
nal, 25, 27
B détermination du prix
de vente, 97
BOP, bas de la pyramide des
développement local, 28
revenus, 35
d ifférenciation retardée, 80
BRICS, 33
direction internationale, 31
C distribution
caractéristiques d'une intern ationale, 101
-ci transfrontalière
0
C culture, 69
0
:::,
choix du réseau de distribution du produit, 101
CV)
,-t
à l'étranger, 105 diversité, 16
0
N
co-marketing, 108 domestication, 77
@
..... .,;
.r::
Cl ;J commerce parallèle, 99 E
ï::::: -0
>-
C.
C: corn mun ication effet prisme, 12
;::l
u0 µ
codes verbaux et non EMIC, 51
"'
u
u
,u verbaux, 116 enJeu
"'
·;::
interculturelle, 116
µ
0 concurrentiel, 44
;::l
~ internationale, 109 d'adaptation, 44
C:
0
C:
composantes de la culture, 7 1 de redéploiement, 44
C:
0 conception modulaire, 80 ent reprise
·o
u
;::l conséquentialisme, 22 internationale, 28, 31
-0
0
.... consommateur global, 69 mondiale, 31
o..
u
.... consommateurs transnationaux multinationale, 28, 31
µ
u
;::l géographiquemen t environnement marketing
~ contigus, 59 international, 12, 13
-0
0 coordination internationale des équivalence
C:
0
;::l
prix, 98 conceptuelle, 46
@ créolisation, 77 de calibrage, 4 7
126 1 MARKETING INTERNATIONAL
de la mesure, 47 internationales, 87
de traduction, 48 locales, 77, 87, 90 -91
du construit, 46 régionales, 87
fonctionnelle, 4 7 microsegmentation, 57-58
métrique, 4 7 critères de, 62
estimer la demande, 66 mode de pénétration , 102
éthique, 21, 24 indirect, 103
ethnocentrisme, 14 mondialisation, 28
ETIC, 51 MOP, milieu de la pyramide
études marketing internatio- des revenus, 36
nales, 45
N
G négocier à l'international, 117
GRDI ( Global retail develop- « next 11 », 33, 110
ment index), 64 normes explicites
ou implicites, 73
H
hybridation, 77 0
occidentalisation, 76
1 orientation
importations parallèles, 99 ethnocentrique, 27, 31
internationalisation initiale, 27 géocentrique, 29
polycentrique, 28
L régiocentrigue, 29
lancement
séquentiel, 85 p
simultané, 85 pays
langage, 72 de conception, 83
-0
langage de fabrication, 83
0
C
:::,
non verbal ou « langage silen- d'origine du produit, 82
0
CV)
cieux », 73 plan marketing
,-t
0 verbal, 72 international, 25
N
@ levier culturel, 34 portefeuilles internationaux de
.....
.r:: marques, 89
Cl
ï:::::
>-
M pnx
c.
macrosegmentation , 57 à l' international , 96
8
macrosegmentation critères de transfert, 98
de, 60 produits binationaux, 83
made in, 83
marché local, 101 R
marketing rapport
à l'exportation, 28 , 31 à la confiance, 118
global pur., 17 à l'amitié, 118
glocal, 19 au pouvoir, 118
international, 10-12, 31 au temps, 118
local pur, 18 aux autres, 118
mondial, 17, 31 aux règles, 118
marque réseau local de distribution, 104
globale, 77, 87-89 rétro-traducti on , 49
locale, 87 risque éthique, 21, 23 -24
INDEX l 127
s structure
segmentation pays, 57 géographique, 31
segments transnationaux, 18 matricielle, 31
sélection d'un marché, 62 style de communication, 117
sensibilité culturelle culturels, 118
étendue, 13-14
SIMI, système d'information T
marketing international, 44 TOP, haut de la pyramide des
sous-culture, 70 revenus, 36
stade traduction
dans le développement inter- parallèle en aveugle, 49
national, 27 phonétique, 9 3
développement local, 31 phonosémantique, 93
internationalisation initiale, sémantique, 93
31 transférer un nom de marque à
mondialisation, 31 l'étranger, 92
standardisation, 111 transplantation, 93
-adaptation, 16 triade, 33
des produits, 80 TSC, Test de Souveraineté du
totale, 17 Consommateur, 22
stratégie
d'adaptation totale, 18 u
de communication pour les unicité, 16
marques globales, 115
de standardisation V
adaptée, 19 valeurs, 74
de standardisation totale, 17 vision globale, 15
-0
0
C
:::,
0
CV)
,-t
0
N
@
.....
.r::
Cl
ï:::::
>-
c.
8