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Concours International d'Essais 2011

« Jeunesse et migration »

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I. Définition
II. Causes de la migration
III. Conséquences et enjeux de la migration
IV. Pistes d’action

JOSE KATSIHA, Mars 2011


La Migration, une tendance de famille (3990 mots)

INTRODUCTION

Le phénomène de la migration est aussi vieux que l’histoire de l’humanité. Déjà au

commencement, Adam et Eve, les supposés précurseurs de toute l’humanité, fument migrés après avoir
désobéi à Dieu. Après la deuxième guerre mondiale, et surtout durant les trente glorieuses, la migration
a connu un essor exponentiel. Cependant avec les multiples causes et conséquences démographiques,
sociales, économiques, politiques voire culturelles qu’elle engendre, elle est aujourd’hui placée au plus
devant de la scène internationale. D’innombrables manifestations (travaux d’études, ateliers,
conférences etc.…) ont été organisées autour de « ce fléau mondial » durant ces quinze dernières
années, pour ne citer que « la conférence internationale sur la migration et le développement » dont la
3ème édition s’est tenue le 10 et 11 septembre 2010 passés à L’Ecole d’économie de Paris.

I. DEFINITION :
La migration se définit comme « le déplacement volontaire d'individus ou de population d'un pays dans
un autre ou d'une région dans une autre, pour des raisons économiques, politiques ou culturelles »,
d’après l’encyclopédie Larousse. Mais pour moi, la migration est tout simplement une « tendance
familiale ».

D’abord mon père, ensuite ma mère, après ma sœur et enfin moi, tous les membres de ma famille a
fait un jour ou fait encore l’objet d’une migration. Pour mon père et ma mère, c’était d’abord en
interne, d’une ville rurale à une ville plus urbaine et cela dans un souci de parfaire leur formation (vu
que la majorité des villes rurales à Madagascar sont dispensées de formation secondaire). Ce
mouvement s’est par la suite étendu vers une migration à l’étranger, en Roumanie pour mon père et en
France pour ma mère. Quelques années plus tard, ma grande sœur a suivi leur trace, pour s’installer au
Cameroun puis en Italie. Et actuellement, le relais me revient en effectuant mes études au Maroc.

A première vue, la principale raison de cette migration familiale semble être la recherche de la
connaissance (vu que les membres ont tous quitté leur pays natal pour suivre des études supérieures).
Portant cette raison n’est pas pour autant valide. Pour le cas mon père, à la limite celle de ma mère peut
être, mais pour ma sœur et moi il s’agit d’une pure imitation, une pratique qui s’est transmise de père
en fils.

2
II. CAUSES DE LA MIGRATION :
A. Constat :
Nombreuses sont les causes explicatives de la migration. Certains parlent de causes économiques,
sociales et culturelles, d’autres de causes politiques ou encore climatiques.

Cependant, ces raisons ne sont, pour la plupart valables que si on traite la migration sud-sud ou sud-
nord. Or, on constate vraisemblablement que la population des pays du nord est le plus victime de la
migration en interne ou en externe que d’autres pays (voir Tableau 1). Par conséquent, les causes
avancées précédemment ne sont pas complètes.

Tableau 1: Nombres estimatifs des migrants internationaux1

Pour pouvoir appréhender d’une manière simple et globale ces causes, on peut considérer l’approche
ci-après que j’ai baptisée, approche CIT de la migration et qui d’ailleurs reflète parfaitement la
situation de ma famille.

B. Approche CIT de la migration :


Il s’agit d’une approche simplifiée, globale et concise des causes de la migration (sans toutefois être
exhaustif), à travers l’analyse de trois axes principales : Circonstances, Idées et Tendance.

1) Circonstances :
Par circonstances, on entend forces majeures et imprévus, les causes auxquelles on ne peut pas résister.
Parmi ces causes, on cite :

1
Source: United Nations, Department of Economic and Social Affairs, Population Division (2009).Trends in International
Migrant Stock: The 2008 Revision (http://esa.un.org/migration/).
3
i. Les causes économiques et sociales :
Croissance économique faible, répartition inégale de revenus, chômage, inflation, précarité des
conditions de vie, injustice sociale, l’extrême pauvreté, endettement, famine, mauvaise ou inexistence
de centres de formation…autant de « misères » économiques et sociales qui obligent les individus à
migrer. Longtemps considérées comme causes de migration propres aux habitants des pays sous-
développés, la crise financière depuis 2007 a fait que même les habitants des pays riches sont aussi
concernés. Le cas de ce jeune français qui a décidé d’immigrer au Maroc pour lancer son affaire suite à
la fermeture du magasin où il travaillait depuis plus de 5 ans en France, en est l’exemple.

ii. Causes démographiques :


Parmi les causes démographiques, on cite la surpopulation, comme le cas de la Chine avec ses plus de
1 milliards de population dont 13% sont sujet d’une migration en interne2. On cite également le cas de
l’inégalité de nombres de femmes par rapport aux hommes (voir Tableau 2), contraignant certaines
jeunes femmes à quitter leur ville ou pays d’origine, dans l’espoir d’être un jour une mère de famille.

Tableau 2 : Nombre et pourcentage des femmes migrants dans le monde 3

iii. Causes politiques :


Crises politiques, coups d’Etat, soulèvements populaires, injustice, corruption, génocide... sont parmi
les causes qui incitent les individus à migrer. A titre d’exemple, le soulèvement populaire en Tunisie
depuis janvier 2011 a fait que des milliers de jeunes tunisiens migrent vers Lampedusa en Italie pour
échapper aux calvaires.

iv. Causes climatiques :


Le changement climatique, dégradation de l’environnement et les catastrophes naturelles poussent
également des personnes à migrer. Sur l’île de Madagascar, la monté du niveau de la mer oblige les

2
Hervé Kempf, « La moitié de la population mondiale est citadine », dans Le Monde du 28/06/2007
3
Source: United Nations, Department of Economic and Social Affairs, Population Division (2009). Trends in International
Migrant Stock: The 2008 Revision (http://esa.un.org/migration/).
4
habitants du coté sud-est et sud à se déplacer un peu plus au centre au risque de se retrouver un jour
submergé par la mer et mourir de soif avec la salinisation des eaux douces. La thèse d’une probable
disparition de cette troisième grande île du monde serait bientôt vérifiée, comme le cas actuel de
certaines îles des Maldives, toujours dans l’Océan Indien.
On peut également évoquer ici l’exemple de certains européens qui, avec la chute continuelle des
températures en hiver, migrent vers le Maroc où le soleil est, pour le moment, quasiment présent en
permanence toute l’année.

v. Causes culturelles
Parmi les causes culturelles, on peut évoquer la religion. Un jeune marocain a été obligé de migrer en
France, vu que son homosexualité n’est pas acceptée par sa religion et sa culture familiale au Maroc.

2) Idées :
« Une fois que le cerveau est sous l’emprise d’une idée, ceci est presque impossible à éradiquer »
disait l’acteur Leonardo Dicaprio dans le film « Inception » de Christopher Nolan (2010). Autrement
dit une idée bien façonnée honte l’esprit, ça s’incruste dans la tête à tel point qu’on ne peut s’en passer.
Et c’est grâce à elle qu’une personne peut faire des choses extraordinaires.
La question se pose: « quel rapport a ceci avec la migration ? ». La réponse est que la migration est
elle aussi le fruit d’une idée. Prenons le cas de Mon père. Certes au départ il a quitté sa ville natale pour
suivre une formation dans une autre ville, Circonstance l’oblige. Mais il pouvait bien rester sur le même
endroit pour poursuivre ses études supérieures. Mais, au lieu de ça il a eu l’idée de partir en Roumanie
qu’il a ensuite concrétisée.
Il est de même pour ce jeune homme qui a eu une fameuse idée : durant le génocide en Rwanda 1994,
plusieurs Rwandais ont pris la fuite surtout ceux d’origine Tutsi. Profitant de cette situation, cet
homme, qui est d’origine congolaise, voulant à tout pris partir en Europe, a profité de cette situation. Il
est donc parti en Belgique en tant que réfugié politique, en se faisant passer pour un Tutsi rescapé du
génocide !

3) Tendance :
Pour certains, dont ma famille, la migration est devenu une pratique courante, un effet de mode
comme les ordinateurs portables ou les iPads : comme mon père a fait l’expérience de la migration, la
tendance veut que nous ses enfants en font pareil.
La tendance est aussi l’explication apportée aux mouvements actuels de migration des habitants des
pays occidentaux : la tendance veut qu’ils expérimentent ailleurs, qu’ils passent une fraction de leur vie
à l’étranger de peur d’être traités d’inculte au même titre que les analphabètes. On dirait même que la
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migration est en train de devenir une nécessité, tout comme le téléphone. La preuve, les entreprises
surtout multinationales ne recrutent de nos jours que les jeunes ayant des expériences ailleurs, voire à
l’étranger, que d’autres qui n’en ont pas, soi disant que ces personnes sont plus ouvertes, créatives,
s’intègrent facilement et donc plus rentables.

En bref la migration peut est causée soit par les Circonstances, soit par la force des Idées ou la
Tendance. Cependant, il importe de signaler que le « CIT de la migration » peut être abordé séparément
ou dans l’ensemble : les causes de la migration peuvent être l’un ou les deux éléments de la triade voire
tous les éléments. Pour ma famille, elle est motivée par ces trois éléments : circonstance l’oblige mon
père et ma mère ont quittés leur ville natale pour une autre ville, ensuite avec une Idée fortement
intériorisée ce mouvement interne s’est étendu vers une migration à l’extérieur du territoire malgache
et enfin de père en fils la pratique se transmet comme une sorte de tendance pour nous leurs enfants.

Figure 1 : Triade de la migration

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III. CONSEQUENCES ET ENJEUX DE LA MIGRATION :
Nombreuses sont les effets de la migration. Dans un souci de simplicité nous aborderons ces effets
sous deux aspects : aspect individuel et aspect étatique. Aussi, pour chaque aspect, nous traiterons
respectivement son coté positif et négatif.

A. Conséquences individuelles de la migration :


En se mettant du coté de la personne qui migre, on peut recenser les conséquences positives que
négatives ci-après.

1) Effets positifs :

Enrichissement du capital intellectuel :


Mon expérience actuellement au Maroc me permet non seulement de renforcer mes
connaissances et compétences (savoirs et savoir-faire) mais aussi d’ajouter un plus à ma culture.
En effet, grâce à elle, ma communication avec les autres s’est améliorée, mes relations se sont
élargies, une autre langue (la langue arabe) s’est ajoutée à mon répertoire de langue, d’autres
pratiques culinaires (couscous et tajine marocains) et artistiques (musiques, danses et chants
arabes) se sont ancrées dans ma bouche et mes oreilles. A cela s’ajoute les différentes pratiques
que les autres membres de ma famille ont amenées de leur expérience migratoire antérieure. Avec
la langue Roumaine et italienne que mon père a appris en Roumanie, la cuisine française que ma
mère a ramené de la France et les habits et danses camerounais, sans oublié quelques objets d’arts
africaines, que ma sœur s’est procurée en Cameroun, notre maison familiale à Madagascar est une
devenue un véritable « centre culturel ».

Renforcement de la personnalité :
Aussi grâce à mon expérience au Maroc, je deviens plus indépendant (j’ai appris à prendre davantage
soin de mon corps, à faire attention ce que je fais, et surtout à gérer mes dépenses) et plus endurant
face aux « étranges » situations que les étrangers comme moi doivent affronter (arnaque, violence,
racisme..). Enfin, vivre dans un autre pays conduit à une large ouverture d’esprit : j’ai pris conscience
que le monde est habité par une variété de personnes et c’est du fait de cette diversité qu’une évolution
est possible, autant considérer chaque particularité comme une ressource à exploiter.

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Source de revenus :
Pour les habitants des pays pauvres, la migration est souvent une source de revenu pour la famille.
Différentes théories socio-économiques4 de la migration défendent cette idée, en stipulant que la
migration est un choix rationnel, où l’individu essai de maximiser ses revenus et minimiser les risques
ou les couts de la migration.

2) Risques négatifs :

Marginalisation :
Etant donné que l’origine et la manière d’être et d’agir sont différentes, une sensation de
marginalisation de la société d’accueil peut régner dans l’esprit d’un immigrant. Pour ma part, à ces
différences s’ajoutent la question de race vu que je suis de « race noire ».
Sans ami, sans relation, solitude, ennui, sensation de rejet et de dégoût, envi de revenir dans son pays
d’origine, envi de disparaitre…autant de choses auxquelles je pensais en arrivant au Maroc.
Heureusement cette sensation s’est vite évaporée après quelques semaines d’adaptation, pas comme le
jeune malgache qui est venu avec moi au Maroc : il a tellement paniqué qu’au bout de quelques jours il
a commencé à parler tout seul dans la rue, comme un fou. Il a été par la suite rapatrié à Madagascar le
mois qui a suivi notre arrivé.

Acculturation :
La migration peut entraîner également un risque d’acculturation ou perte de culture. Mon cas en est
surement la preuve vu qu’actuellement, à force d’étudier d’autres langues (français, anglais, arabe et
espagnol), j’ai oublié certaines règles grammaticales de ma langue maternelle : le Malagasy. Ma mère
a eu tellement honte en voyant les fautes commises dans mes courriers qu’elle a décidé de m’envoyer
des œuvres littéraires malagasy avec les principes grammaticaux de base.

Exploitation et arnaque :
L’arnaque est la chose la plus courante à laquelle un immigrant doit y faire face. Comme on ne
connait pas le véritable prix des produits au marché, les marchands en profitent pour les augmenter.
Plus encore, comme on ne sait pas l’emplacement exact de notre destination en tant que nouveau venu,
les taximen font le grand tour de la ville pour qu’à la fin les conteurs affichent le double voire le triple
du prix d’une course normale.

4
Notamment la théorie néoclassique de la migration, la théorie des ménages de Stark en 1991 ou encore la théorie des
réseaux.
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Pour la question d’exploitation, une colocataire de ma sœur en Italie nous a raconté son expérience en
tant que femme de chambre dans un hôtel italien. Pour un salaire misérable, elle se charge d’arranger
les chambres, de nettoyer les toilettes et la cuisine, de faire la vaisselle, la lessive et le repassage, sans
oublier de répondre aux attentes des clients.

Conditions de vie déplorable :


Une des risques liés à la migration est de vivre dans des conditions déplorables. Par manque de moyen
financier, je suis obligé d’habiter avec d’autres étudiants au Maroc. Actuellement, nous sommes six
dans une maison de deux chambres. Pas facile d’avoir son propre intimité dans ces conditions. Et
heureusement pour nous qu’on a un chez nous, car pas mal de jeunes, qui sont pour la plupart des
immigrés clandestins, n’ont pas d’endroit où s’abriter et sont obligés de vagabonder partout où ils
peuvent.

Violence et agression :
En tant qu’étranger dans un pays, les autochtones pensent souvent que les immigrants ont les poches
pleines. Donc Ils sont souvent victime d’agressions, de vols ou de violences. L’exemple de cette jeune
française de 26 ans qui est venue au Maroc pour un stage de 6 mois en tant qu’enseignante en langue
française. A peine 1 mois après son arrivé, elle a fait l’objet de 2 agressions et est vite retournée en
France.

B. Conséquences étatiques de la migration :

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Pays d’origine Pays d’accueil
Effets positifs Risques négatifs Effets positifs Risques négatifs

 Source de devises Fuite de cerveaux, de connaissances  Accroissement de la demande Augmentation des dépenses publiques
étrangers et donc et de compétences ; de biens et services et donc de en logement, infrastructures, sécurité
facteur de la production et la croissance sociale, santé etc.…à cause de
développement avec les Diminution de la demande et donc économique ; l’accroissement du nombre de
transferts de fonds ; frein à la croissance économique ; population à charge ;
 Innovation et créativité, grâce à
 Transfert d’expérience Retour massif des émigrants dans la confrontation de différents Sortie de fonds due à l’exode des
et de connaissances leur pays d’origine, bouleversant modes de pensées ; fonds par les immigrants vers leur pays
acquises à l’étranger ainsi son ordre économique : avec la d’origine ;
dans le pays crise politique en Lybie, de dizaines  Solution aux imperfections du
d’origine par les dés de milliers d’européens et marché de travail et aux Perte d’identité culturelle. Le Président
immigrants; d’asiatiques sont rapatriés chez eux. pénuries de main d’œuvre Français Nicolas Sarkozy, La
Y aura-t-il de travail pour ces (surtout avec le vieillissement chancelière allemande Angela Merkel
 Diminution du nombre personnes ? l’Etat aura-t-il de la population des pays et le Premier Ministre britannique
des chômeurs. suffisamment de fonds pour les occidentaux). David Cameroun admettent l’échec de
prendre en charge dès leur retour ? multiculturalisme en évoquant
tel sont les enjeux qui se posent l’expansion considérable de l’Islam en
après un retour massif d’émigrants Europe.
dans leur pays d’origine.
Enfin les risques d’attentats terroristes
en vogue depuis quelques années.
IV. PISTES D’ACTION :
A terme de cet essai, nous allons voir un certains nombres de pistes d’action pour remédier aux
risques négatifs de la migration. Pour ce faire, nous allons nous focaliser et sur les causes et sur les
effets. En se référant à l’approche CIT évoquée précédemment, à chaque cause peut s’associer une ou
plusieurs solutions.

A. Agir sur les causes pour réduire Les flux migratoires :


Concernant la migration engendrée par les Circonstances, certes on ne peut pas empêcher certains
imprévus de surgir, par contre on peut se prévenir de quelques circonstances, éradiquer d’autres et
multiplier les issues pour certaines :

 Pour les causes d’ordre économiques et sociales, l’alternative au lieu de la migration serait la
multiplication des sources de revenus (ex : par la création ou reprise d’entreprise) et les APD ou les
Aides Publiques au Développement avec les programmes de développement en faveur des pays
pauvres afin d’améliorer leur conditions de vie.
 Pour les causes politiques, les conflits politiques peuvent être anticipés à l’avance et donc
éradiqués avant même qu’ils surgissent. Exemple, le système FEWER ou Forum for Early Warning
and Early Response est un diapositif d’alerte avancée et de réaction rapide permettant de détecter
d’éventuels conflits et de proposer des solutions d’interventions rapide. Il serait peut être temps de
vulgariser l’application de ce système dans différents pays du monde, surtout en Afrique !
 Pour les causes climatiques, au lieu de fuir la montée des mers pourquoi ne pas chercher des
solutions pour y remédier, comme : interdire la construction d’hôtels, de campements et de maisons à
moins de 81 mètres des plages , enterrer les câbles électriques et téléphoniques et construire des
barrages afin de collecter le maximum d'eau potable, ou construire des digues, comme en Polynésie,
ou encore créer des îlots artificiels surélevés, comme aux Maldives. Aussi, les Ecotaxes doivent être
harmonisées au niveau mondial et appliquées surtout aux industriels qui émettent plus de gaz à effet
de serre afin de préserver l’écosystème.
 Enfin, pour les causes culturelles, je crois qu’une révision des articles de la déclaration
universelle du droit de l’homme (ratifiée en 1948) est imminente, en intégrant les aspects
socioculturels, religieux et technologiques de chaque pays et ainsi arriver à un consensus international
accepté par tous.
En ce qui concerne les Idées, il est possible de les éliminer et surtout de les modifier. Si nous essayons
de se mettre à la place de celui qui a eu l’idée de migrer, une question se pose : d’où lui vient cette
idée ? Une idée surgit dans la majorité des cas à partir de nos relations, de nos fréquentations et de nos
contacts. Si mon père a eu l’idée de partir en Roumanie c’est que un jour il est tombé sur une carte
postale montrant une douce nuit lumineuse à Bucarest. Si ce congolais a eu l’idée de partir en Belgique
en se faisant passer pour un Rwandais c’est qu’à la télé, on parle de la Belgique comme l’eldorado, le
pays des rêves. Tout cela pour dire que pour modifier ou éliminer une idée de migration, il faut agir sur
ses sources. Les émissions télés, les magazines et journaux, les photos et animations diverses,
l’internet…autant de vecteur d’idée pour encourager la migration. Pourquoi ne pas utiliser également
ces moyens pour répandre l’idée d’une non migration !

Enfin, sur la question de la tendance à la migration, il est également possible d’agir sur ce point. En
effet, comme toute chose, la migration suit également un cycle de vie : il y a une période de croissance,
de développement, de maturité et de déclin. La croissance a débuté avec l’exode d’Adam et Eve, le
développement s’est surtout accéléré après la seconde guerre, et actuellement on assiste de plus en plus
à une maturité et cela depuis le début du 20ème siècle.

Figure 3 : Cycle de la migration

Le cycle normal de la migration est, comme on le constate dans la figure ci-dessous, très lente. Si on
veut donc réduire la migration ou carrément le stopper, il importe d’accélérer la période de transition
entre maturité et déclin, en bouleversant la tendance vers une nationalisation ou autres phénomènes.
Il est clair qu’aucune action sur les causes n’empêchera pas l’existence de la migration. Autant donc
réduire les risques impactés par cette dernière.
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B. Réduire les risques pour améliorer la migration :
Si on ne peut pas réduire la migration, on peut tout de même envisager de réduire ses risques
négatifs. Il s’agit en particulier de développer un véritable programme d’intégration.

Trois actions ont facilité mon intégration dans la société marocaine.


 La première est le Retour d’expérience (REX) : il s’agit de se référer aux expériences passées
d’une personne ayant expérimenté une vie à l’étranger. Pour mon cas, mes références n’étaient pas bien
loin : les membres de ma famille. Avant de venir au Maroc, chacun m’annonce ce qu’il juge utile à
savoir durant mon séjour. Mais surtout avec notre ALBUM PHOTO DES SEJOURS A
L’ETRANGER, les recommandations deviennent plus réelles, plus explicites. A titre d’exemple, ma
sœur n’arrêtait pas de me dire que si je voyage, il ne faut apporter avec soi que le strict minimum sinon
je souffrirai. Cette souffrance est vraiment marquée dans une de ses photos où elle essai par toute ses
forces de soulevées une grosse valise afin de pouvoir la montée dans l’autobus ;
 Le deuxième est l’adhésion dans des associations et des réseaux d’immigrants. Au Maroc je
suis membre de deux associations : l’association des étudiants malagasy au Maroc (TSINGY) et
l’association des étudiants étrangers au Maroc (CESAM). Ces associations m’ont vraiment facilité
l’intégration. Déjà avant même de quitter Madagascar, un ancien membre de TSINGY m’a expliqué ce
que je dois apporter, et sur ce qui m’attend. Une fois au Maroc, toujours cette association s’est occupée
de mon accueil à l’aéroport, mon logement, mon inscription, mes papiers de séjour. Mais surtout ces
associations m’ont aidées à vivre les fêtes, que j’avais l’habitude de fêter en famille, en communauté ;
 Enfin, la dernière il s’agit des nouvelles technologies de communication, notamment
l’internet. Avec facebook, je peux discuter instantanément à n’importe quelle personne dans le monde
et surtout je peux demander à n’importe quel marocain qui figure dans ma liste d’ami, et que pour la
plupart je ne connais pas forcement de vu, de me donner des conseils pour telle ou telle chose, de
montrer tel ou tel endroit afin d’échapper à l’arnaque du taximan. Aussi avec Google Maps, je peux
facilement me positionner et avec les sites comparateurs de prix il est facile de trouver le produit qui
me convient, à prix raisonnable.

CONCLUSION
Pour conclure, il est difficile de dire que le phénomène de la migration peut être appréhendé avec ces
quelques pages. Tant ses causes que ses conséquences sont multiples et complexes. Quant aux pistes
d’action pour améliorer la migration, ils varient selon les causes et les risques à éviter. L’exemple de
ma famille est ici mis au centre de l’analyse, ajouté des témoignages de quelques entourages et des
actualités.
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