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Martin Leseche, Int_3, Groupe 7, Promo 2025, Bastien Pessey

La désobéissance, d’après Frédéric Gros, est une nécessité pour la société actuelle.

Comme nous l’a montré le XXème siècle, et plus précisément la seconde guerre mondiale,
l’obéissance peut nuire à l’homme et lui faire commettre des actes immoraux, parfois monstrueux. Car
nous sommes prêts à exécuter des ordres qui sont tout à fait inhumains sans se poser aucune question.
C’est de ce postulat que Frédéric Gros est parti pour rédiger son essai Désobéir en 2017. L’urgence de la
désobéissance vient de l’idée qu’une remise en question constante de son gouvernement et de ses lois
par les citoyens est nécessaire au développement d’une société.

Frédéric Gros est un philosophe français aujourd’hui professeur à l’institut d’études politique. Il est né le
30 novembre 1965 et obtiens en 1990, après avoir étudié durant 4 ans à l’école Normale Supérieure,
l’agrégation de philosophie.

On retrouve dans ses écrits de nombreux ouvrages portant sur Michel Foucault, dont il était spécialiste
ainsi que des ouvrages plus révolutionnaires, moins conventionnels et exposant des idées peu banales,
comme le livre que nous allons étudier de suite, Désobéir. Ce livre apportant une vision presque
salvatrice de cette idée de désobéissance a même permis à Frédéric Gros de décrocher le prix du livre
incorrect en 2018, en plus du prix Bourdin qu’il avait obtenu en 2007 et du prix lycéen du livre de
philosophie qu’il obtiendra en 2019. Ce prix du livre incorrect accentue et prouve le caractère singulier
et spirituellement indépendant de ce livre.

La nature de cet essai est compliquée à déterminer. En effet, le livre apporte au lecteur un nouveau
moyen de penser ce qui peut s’apparenter à un essai philosophique. Seulement, ce courant de pensée
est basée sur l’étude au préalable du comportement et du mode de vie des civilisations passées on
pourrait alors penser qu’il s’agit d’un essai sociologique. L’origine de l’essai, provenant en partie de
l’histoire et de la seconde guerre mondiale, il aurait pu être qualifié d’essai historique.

Cependant, la théorie la plus valide reste celle qui qualifie cet ouvrage d’essai sociologique puisque, bien
qu’il apporte un enseignement philosophique, il est basé sur l’étude des sociétés humaines et des faits
sociaux pour tirer ses enseignements.

Le livre Désobéir de Frédéric gros est paru le 30 août 2017. L’ouvrage est composé de 217 pages et est
découpé en 13 chapitres différents. L’auteur a pris la décision d’écrire et de rendre son ouvrage public
par nécessité pour les citoyens français. Selon lui, nous vivons dans un monde où nous nous devons de
désobéir et où cette désobéissance n’est pas assez présente.

Selon Frédéric Gros, la désobéissance ne représente pas la criminalité, le contournement des lois et les
incivilités. Il parle donc de cette désobéissance comme d’une capacité provenant de chacun à se méfier
et à remettre en question constamment la société qui l’entoure. Selon lui, cette vigilance perpétuelle par
rapport au pouvoir permet d’éviter des évènements catastrophiques comme ceux de la seconde guerre
mondiale.

La vigilance continue face au pouvoir exercé est obligatoire dans une société.

La désobéissance est-elle nécessaire dans notre société ?

Nous allons voir de quelle manière la désobéissance peut être une victoire sur nous-mêmes et sur la
paresse du monde. Cependant nous verrons aussi que l’obéissance rassemble et qu’elle aide à se sentir
moins seul. Enfin nous regarderons comment désobéir permet d’échapper à la soumission.

« Désobéir peut-être une victoire sur soi, une victoire contre le conformisme généralisé et
l’inertie du monde ? » De cette citation on peut tout d’abord conclure que l’auteur place la
désobéissance comme étant opposée au conformisme. Le conformisme signifie la tendance à se
conformer aux usages, à accepter les manières de penser ou d'agir du plus grand nombre, les normes
sociales, sans forcément se sentir concerné. Désobéir serait donc l’action qui sépare ses deux groupes et
le groupe le plus important en nombre est évidemment les conformistes. De plus dans cette citation
être un conformiste a une connotation péjorative. Comme il l’explique dans son essai, le conformisme
représente là la paresse du monde. En effet Le monde d’aujourd’hui est perclus d’inégalités, rencontre
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de gigantesque crises écologiques, politiques et sanitaires et réagis trop peu à ces évènements. Désobéir
est donc non seulement un signe de rébellion face aux sociétés paresseuses et à cette inactivité mais
aussi une action ayant pour but de faire avancer le monde d’aujourd’hui. C’est aussi une victoire sur soi
car cela signifie retrouver son libre arbitre et arrêter de suivre le groupe.

Cependant, le conformisme n’a pas que des défauts et pour le démontrer nous allons étudier la
leçon qu’a tiré Frédéric Gros du récit des Frères Karamazov : « C’est dans l’obéissance seulement qu’on
se rassemble, qu’on se ressemble, qu’on ne se sent plus seul. L’obéissance fait communauté. La
désobéissance divise. » Ici la désobéissance est montrée comme étant moins facile d’accès et surtout
moins plaisante et plus solitaire que le conformisme. Ceci explique pourquoi beaucoup plus d’individus
se situe dans le groupe des conformistes selon Frédéric Gros. Et on peut l’observer au cours de l’histoire
que la plupart du temps, les personnes ayant des idées assez révolutionnaires pour leurs temps sont la
plupart du temps perçus comme des fous, par exemple au XV ème siècle les personnes pensant que la
terre était ronde étaient très peu et leur avis n’étais pas considéré. Pour résumer, bien qu’étant
déconseillé par Frédéric Gros puisque selon lui, le monde a plus que jamais besoin de désobéir, le
conformisme est séduisant sous bien des aspects, c’est la solution de facilité puisqu’il s’agit de ne rien
faire, et il apporte un certain confort a son groupe puisqu’ils sont plus nombreux et qu’ils prennent peu
l’avis des gens qui n’en font pas partie.

Dans cette dernière partie nous allons voire qu’il y a différentes sortes de soumission et nous
observeront les effets qu’à la désobéissance sur eux. Tout d’abord intéressons nous a la plus connue, la
soumission militaire ou gouvernementale, quand nos libertés sont limitées. Nous allons prendre
l’exemple de la seconde guerre mondiale, ou la folie d’un homme associé à un conformisme bien trop
grand a cette époque a engendré une guerre mondiale et des millions de pertes humaines Hannah
Arendt, une écrivaine citée par Frédéric gros déclare en 1967 dans son Journal de pensées déclare que «
Pendant des siècles, les hommes ont été punis pour avoir désobéi. À Nuremberg, pour la première fois,
des hommes ont été punis pour avoir obéi. » A l’inverse, ceux qui désobéissaient, ceux qui résistaient
ont réussi à sauver de nombreuses vies et ont échappé à cette soumission. On retrouve aussi la
soumission lors des grandes crises ou nous sommes ne soumis non pas à d’autres nations ou puissances
mais a des évènements comme le dérèglement climatique. Une fois encore on retrouve les deux
groupes distincts, ceux qui n’agissent que très peu, qui sont toujours le groupe le plus important en
nombre et ceux qui désobéissent qui essayent de faire avancer au maximum le monde vers un futur plus
vert. L’appel à la désobéissance est ici très urgent et commence à se faire ressentir puisque les avis
écologiques sont de plus en plus écoutés et que le groupe non conformiste grandit. On s’aperçoit que
sous plusieurs formes, désobéir permet de battre la soumission qui est représentée par le conformisme.

On peut donc conclure que la désobéissance, définie par Frédéric Gros, est nécessaire au monde et l’a
toujours été, comme on l’a vu un manque de désobéissance mène à des crises et même si le
conformisme est préférable et plus agréable il peut mener à effectuer des actes immoraux. De plus nous
avons également vu que c’est la désobéissance qui fait en grande partie avancer le monde et de la viens
ce besoin urgent de désobéir dans notre société qui est remplie de défauts, de crises écologiques,
d’inégalités que le conformisme ne battra pas. Cet ouvrage de Frédéric Gros est intéressant sous
multiples angles. Tout d’abord à travers les références variées et justes qu’il utilise telles que par
exemple Socrate, Thoreau, Antigone ou encore le procès Eichmann et la seconde guerre mondiale. Le
livre se démarque aussi de par son audace de critiquer le mode de vie des civilisations passées et de
dévoiler selon lui les défauts de ces sociétés.

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