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CHAPITRE 4 : LES COMPTES DE PRODUITS

SECTION 1 : LES PRODUITS D'EXPLOITATION

11. NOTIONS FONDAMENTALES

12. NOMENCLATURE ET FONCTIONNEMENT DES COMPTES DE PRODUITS


D’EXPLOITATION

11. NOTIONS FONDAMENTALES

INTRODUCTION

Un produit d’exploitation est la contrepartie monétaire d’une marchandise vendue ou


d’un produit (bien ou service) créé par l’entreprise.

Il s’exprime soit en prix de vente lorsqu’il correspond à une marchandise ou un produit vendu
à un tiers, soit en coût calculé à un niveau approprié, s’il correspond à un produit stocké ou
créé par l’entreprise pour elle même.

Accessoirement, il inclut la valeur des subventions d’exploitation reçues, et des produits


divers perçus de manière récurrente par l’entreprise.

Par extension, il regroupe également le transfert de certaines charges à l'actif, ainsi que les
reprises sur des dotations aux amortissements et aux provisions antérieurement effectuées.

Dans le classement comptable établi par le PCGE, les produits d’exploitation sont enregistrés
dans la rubrique 71, selon leur nature économique ; Ils constituent globalement la somme
des éléments suivants:

ß Valeur des ventes de marchandises en l’état ainsi que celle des biens et services produits
(diminuées ou augmentées, selon le cas, de la variation négative ou positive des stocks de
produits d’une année sur l’autre),
ß Valeur des immobilisations produites par l’entreprise pour elle-même,
ß Valeur des subventions d’exploitation reçues.
ß Autres produits d’exploitation,
ß Reprises de dotations, transferts de charges.

L’essentiel des produits d’exploitation d’une entreprise provient de ses ventes, appelées
communément chiffre d’affaires.
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11.1 NOTION DE CHIFFRE D’AFFAIRES

Le chiffre d’affaires est normalement l’expression de l’activité de l’entreprise qui se


mesure par le volume de ses ventes. Le montant de celles-ci représente les biens et services
facturés dans le cadre de son activité normale et courante.

Les modèles de normalisation comptable de l’ONU, l’IASC et la CE préconisent tous des


détails de chiffre d’affaires relativement identiques :

ß Il est établi hors «taxe sur la valeur ajoutée» et hors «taxes parafiscales» (assises et
liquidées dans des conditions identiques à la TVA).

ß Les Rabais remises et ristournes accordés par l’entreprise (à l’exception de l’escompte


pour paiement comptant) en sont déduits .

ß La part à l’exportation est généralement distinguée des ventes sur le marché intérieur.

ß Le chiffre d’affaires est souvent ventilé par gamme de produits ou de services


différenciés ; une ventilation géographique peut être quelque fois opportune.

11.2 UTILISATION DE LA NOTION DE CHIFFRE D’AFFAIRES

Le chiffre d’affaires est un élément significatif de la vie courante de l’entreprise.

Ventilé par activité ou secteur géographique il fait l’objet généralement de commentaires


interprétatifs très larges dans les rapports de gestion de l’entreprise.

Ainsi, la notion de chiffre d’affaires est très utilisée pour situer l’importance de l’entreprise et
calculer un certain nombre de ratios d’analyse financière qui s’y réfèrent ; le chiffre
d’affaires étant généralement représentatif des flux financiers courants qui entrent dans
l’entité.

De fait, l’évolution du chiffre d’affaires est suivie avec une attention particulière par les
partenaires de l’entreprise :

ß la croissance du chiffre d’affaires témoigne sans doute de son développement mais


elle peut être synonyme également de croissance en besoin de financement.

ß Si cette croissance est excessive par rapport à la rentabilité, elle peut être au
contraire interprétée comme un signe précurseur de difficultés.

Par ailleurs, le chiffre d’affaires fait partie des éléments représentatifs de la dimension de
l’entreprise pour fixer certains seuils et modalités d’imposition.

Il est à la base du calcul de la T.V.A. (pour la partie des ventes non destinée à l’exportation).
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Au dessous d’un certain niveau de chiffre d’affaires, l’entreprise peut opter pour un régime
simplifié d’imposition et pour une présentation simplifiée des comptes annuels.

11.3 LIMITES ET PRECAUTIONS A L’UTILISATION

Cette notion ne peut cependant prétendre à elle seule résumer l’importance de l’activité de
l’entreprise qui est souvent mieux caractérisée par la valeur ajoutée : les entreprises à
caractère commercial ou qui intègrent dans une activité industrielle des matières premières
déjà transformées, se retrouvent avec des chiffres d’affaires proportionnellement plus élevés
que des industries se situant en amont des cycles de fabrication, sans que leur importance
relative soit pour autant plus grande.

De même, il peut être opportun de faire figurer, en plus du montant net du chiffre d’affaires,
le montant des produits courants regroupés sous un intitulé «Produits des activités
courantes» de façon à approcher d’une manière significative le niveau d’activité de
l’entreprise.

C’est particulièrement vrai dans l’industrie du bâtiment et des travaux publics: Le contenu de
la notion comptable de chiffre d’affaires qui comprend les ventes de marchandises et la
production vendue apparaît souvent impropre à rendre compte de l’activité économique de
ces entités.

Il se révèle en effet que, sauf à ce que l’entreprise pratique intégralement la méthode de


«l’avancement», le chiffre d’affaires comptable n’est en aucune manière représentatif des
activités réalisées au cours de l’exercice, dès lors que certains travaux ne sont enregistrés au
compte de vente qu’au moment de l’émission du mémoire définitif et non de l’établissement
des demandes d’acomptes correspondants aux travaux exécutés.

Il pourrait ainsi être utile de rechercher la notion de chiffre d’affaires économique


correspondant aux affaires réalisées au cours de la période, quel que soit le choix fait par
l'entreprise entre la méthode de «l’avancement» et la méthode de «l’achèvement» pour
valoriser les travaux en cours.

La notion de «Situation Méritée» qui correspond à l’avancement technique du chantier doit


dans ce cas être mise en évidence: celle-ci représente le total des travaux facturés aux clients,
augmenté des travaux effectués non encore passés en situations facturées et le cas échéant,
réduit des travaux facturés non encore exécutés.

Enfin, dans certaines activités professionnelles, la production vendue n’est pas représentative
de la totalité de l’activité normale et courante : les productions financières et les
subventions d’exploitation par exemple peuvent, pour certaines entreprises, relever de
l’activité d’exploitation courante.
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11.4 ELEMENTS CONSTITUTIFS ET REGLES D'EVALUATION DES


PRODUITS D'EXPLOITATION

Fondamentalement, le compte de produits et de charges récapitule les produits acquis lors


d’un exercice sans qu’il soit tenu compte de leur date d’encaissement.

Mais en vertu du principe de prudence, les produits ne sont à prendre en compte que si deux
conditions de caractère général sont remplies :

ß Etre mesurés de façon suffisamment sûre,

ß Etre fondés sur l’existence préalable d’un accord, d’un contrat ou d’une situation
assimilable (commande interne pour une livraison à soi même par exemple).

L'application de ces critères généraux s'applique ainsi aux différents produits d'exploitation :

a) Les ventes et produits à recevoir

Les ventes constituent des créances acquises sur les tiers dès qu'elles satisfont aux critères
généraux précisés ci-dessus

Ces créances sont retenues au bilan pour leur valeur nominale (article 14, alinéa 3) .

Pour les produits à recevoir constituant des produits acquis à l’entreprise mais dont le
montant n’est pas définitivement arrêté (c’est à dire dont le montant n’est pas inscrit au débit
du «tiers débiteur»), trois cas sont à considérer :

1. Le produit est certain dans son principe mais le montant non fixé d’une façon
satisfaisante à la clôture : Dans ce cas, si les informations obtenues, le cas échéant, entre
la date de clôture et la date d’arrêté des comptes, permettent d’affiner l’estimation, il y a
lieu de comptabiliser le produit à recevoir ;

2. Le produit est certain dans son principe mais l’estimation comporte à la clôture un
aléa très important : Dans ce cas, si l’incertitude demeure à la date d’arrêté, le principe
de prudence doit s’appliquer :

• Si aucune estimation n’est possible, aucun produit ne doit être constaté ;


• S’il est possible d’élaborer une fourchette d’estimation, l’hypothèse la plus basse est à
retenir.

3. Le produit n’est pas certain dans son principe à la date de clôture, mais il est
probable : Les produits probables ne peuvent pas être comptabilisés (cas de subventions
d’exploitation légalement prévues mais non encore matérialisées par une décision
administrative au profit de l’entreprise concernée).
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b) La variation des stocks de produits

La valeur des variations de stock résulte de la différence entre les estimations d’inventaire
effectuées à la clôture de l’exercice et celles de l’exercice précédent.

Les stocks sont évalués à la date de l’inventaire, soit à la valeur nette de réalisation, soit au
cours du jour . A la clôture, ils sont évalués, par prudence, à la plus faible des valeurs d'entrée
ou d'inventaire.

c) Les subventions

La valeur des subventions d’exploitation à porter en produits est celle qui apparaît sur la
décision administrative d’octroi, avant la déduction de toute commission bancaire ou
d’intermédiaire et honoraires, mais après soustraction de la TVA due sur la subvention.

d) Les livraisons à soi même d'immobilisations

L’évaluation de l’immobilisation faite par l’entreprise pour elle-même s'effectue sur la


base du coût de production (article 14, alinéa 1) composé :

ß des coûts directs engagés dans cette production,


ß de la fraction des coûts indirects que l’on peut raisonnablement rattacher à
l’immobilisation, sans que ces coûts intègrent des frais de structure administrative (frais
généraux) et financière (charges financières) de l’entreprise.

Exceptionnellement, le coût direct peut inclure des charges de nature financière ou


administrative «opérationnelle» qui se rapportent spécifiquement au projet, et sans lesquelles
l’immobilisation n’aurait pu être réalisée. Dans ces cas particuliers, il y a lieu de mettre en
évidence cette modalité d’évaluation à l’ETIC (tableau A1).

e) Les autres produits

L’évaluation des autres produits d’exploitation s’effectue selon les mêmes règles que
celles relatives aux ventes.

f) Les reprises et transferts

La valeur des reprises de provisions d'exploitation ou de transfert des charges est établie
directement par l’entreprise, sous sa responsabilité, sur la base de la part des provisions
qu’elle estime devoir reprendre des dotations antérieures, ainsi que des transferts de charges
qu'elle juge nécessaire d'affecter, soit d'un compte de charge à un autre, soit d'un compte de
charge à un compte de tiers ou d'immobilisation en non-valeurs.
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11.5 REGLES DE SEPARATION DES EXERCICES

a) Règles générales

Selon l’article 16 de la loi (alinéa 1), seuls les produits acquis à la clôture de l’exercice
peuvent être inscrits dans les comptes annuels et à eux seuls; peuvent s’ajouter :

ß Les résultats acquis au titre des exercices précédents mais qui, par erreur ou omission,
n’ont pas été pris en compte à l’époque de leur apparition.

ß Les produits comprenant des sommes à recevoir en contrepartie de fournitures, biens,


travaux ou services faits par l’entreprise.

Ainsi, lorsqu’un bien livré ou une prestation effectuée n’a pas fait l’objet d’une facture, elle
est rajoutée aux produits d’exploitation avec en contrepartie le débit du compte d'actif
circulant «3427 Clients-Factures à établir».

A l’inverse, lorsqu’une créance comptabilisée à la fin de l’exercice correspond à un bien non


livré ou une prestation non exécutée, le produit constaté doit être éliminé par la contrepartie
d’un compte de passif circulant 4491 «produits constatés d’avance».

De même, s’ajoutent aux produits d’exploitation selon l’article 17 de la loi «le bénéfice
réalisé sur une opération partiellement exécutée, lorsque sa durée est supérieure à un an, sa
réalisation certaine et qu’il est possible d’évaluer avec une sécurité suffisante le bénéfice
global de l’opération».

Pour donner lieu à constatation de produits, ces règles de base doivent être complétées
par la justification de l’exécution réelle des accords .

Cette justification varie selon les types de vente de produits ou de services :

b)La vente de produits

La vente est parfaite entre les parties dès que l’on a convenu de la chose et du prix ; le
transfert de propriété accompagne normalement l’échange des consentements. Toutefois le
contrat de vente peut stipuler une date différente de transfert de propriété.

L’entreprise vendeuse doit donc constater son chiffre d’affaires lors du transfert effectif de
propriété à l'acheteur et dont la date est déterminée par le contrat de vente entre les parties
(fabrication stockée pour le compte de l'acheteur, départ usine du vendeur, FOB, CIF, rendu
usine de l'acheteur).

En fin d’exercice une régularisation est effectuée pour tenir compte du décalage éventuel
entre facturation établie et livraison effectivement réalisée .
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c) Les prestations de services

La notion de transfert de propriété ne peut pas être appliquée en matière de prestations de


services.

Dans la pratique, et le plus souvent, les effets des conventions ne sont constatés qu’à
l’exécution de l’obligation contractuelle :

ß Si le prestataire est tenu à une obligation de résultat, tant que celui-ci n’est pas atteint et
constaté par le bénéficiaire, le client ne peut être considéré comme ayant donné son
accord ; les acomptes reçus par l’entreprise fournisseur ne peuvent être comptabilisés en
chiffre d’affaires.

ß S’il s’agit d’une obligation de moyens (en paiement de certaines diligences exécutées),
l’inscription de la facture en produit d’exploitation est possible.

d) Plusieurs cas particuliers de vente de biens et de services :

ß Services rendus facturables à la clôture de l’exercice (ex: loyers- intérêts de prêt


courus, Contrat d’entretien, abonnements ...) : Les produits correspondants doivent être
calculés et pris en compte pour la période courue au fur à mesure de l’exécution.

ß Services rendus non encore à l’état d’être facturables (gros travaux par exemple) :
Parce qu’il ne peut être dégagé de résultat sur les contrats en fin d’exercice, les encours
doivent alors être évalués à leur coût de production et comptabilisés comme tels.

ß Services rendus ou à rendre facturés forfaitairement (les assurances par exemple) : Il


est établi une répartition forfaitaire de la rémunération , selon le mode prorata temporis ;
la partie afférent à l’exercice suivant concerné par le contrat est à porter en «produits
constatés d’avance».

ß Vente avec clause de réserve de propriété : Le transfert de propriété n’a lieu qu’au
paiement intégral du prix :

3 le vendeur peut inscrire à son actif la créance résultant du bien vendu avec cette clause
au compte spécifique «créance sur vente avec clause de réserve de propriété».
3 la créance peut être provisionnée ultérieurement si apparaissent des risques de non
paiement partiel ou total.

ß Vente sous condition suspensive : Le transfert de propriété et donc la constatation


comptable de la vente a lieu à la date où la condition est réalisée.

ß Vente sous condition résolutoire : La vente est inscrite normalement comme si elle était
pure et simple ; elle sera annulée rétroactivement si la condition se réalise.

ß Vente par abonnements : Lors de la souscription, l’abonnement est enregistré au passif,


au crédit d’un compte de produits constatés d’avance «abonnement restant à servir». A
chaque arrêté périodique des comptes, il y a lieu de répartir le solde entre abonnement
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servis et restant à servir, les abonnements servis étant enregistrés à un compte «vente de
produits finis».

ß Vente à réméré : Un réméré est une faculté de vendre avec une clause prévoyant de
racheter au bout d’un certain délai, la valeur vendue à un prix fixé au départ ; une clause
parallèle engage le vendeur de racheter à l’échéance à ce prix : En terme comptable il
s’agit d’une vente, suivie ultérieurement d’un achat.

ß Vente à terme : Pour ces ventes le transfert de propriété a lieu quand la marchandise a
été déterminée dans son individualité (par lot par exemple). Lorsque l’opération laisse
prévoir un risque de perte il y a lieu de constituer une provision pour perte.

ß Vente à tempérament: c’est une modalité de vente à crédit dans laquelle le paiement est
effectué à plusieurs échéances déterminées.

ß Location-vente : Il y a dans ce cas délivrance de bien sans transfert de propriété.


L’exécution du contrat s’énonce en deux phases :
3 Une première, où le propriétaire donne en bail le bien et perçoit des loyers.
3 Une seconde, où bailleur et locataire deviennent réciproquement vendeur et acheteur.

Il y a donc contrat de louage de la chose suivi d’une vente.

ß Prêt de consommation : Il s’agit d’un contrat par lequel une des parties livre à l’autre une
certaine quantité de choses qui se consomment par l’usage, à charge pour cette dernière de
lui rendre la même quantité et de même espèce. Ainsi l’emprunteur devient le propriétaire
: Cette opération est assimilable à une vente, et la restitution à un achat d’égal montant.
(Cas des échanges en produits pétroliers).

ß Vente en l’état futur d’achèvement : Le transfert de propriété a lieu au fur et à mesure


de l’exécution de l’ouvrage. Toutefois les professionnels considèrent que le résultat des
opérations immobilières destinées à la vente est dégagé lors de la délivrance à l’acquéreur.

ß Contrats à long terme : Pour le cas particulier des contrats à long terme, l’application
des règles de rattachement précédemment évoquées peut ne pas être satisfaisante au
regard de l’objectif d’obtention d'une image fidèle du résultat de l’exercice : Dans le cas
de contrats dont l’exécution s’étend sur plusieurs exercices, les critères de transfert de
propriété ou d’accomplissement total des prestations, conduisent à attribuer à un seul
exercice la totalité du résultat dégagé par une activité déployée sur plusieurs années.

Il convient dans ce cas de rattacher à chaque exercice concerné la quote-part qui lui
revient dans le résultat total.

Si par contre, le contrat de longue durée est déficitaire, le principe de prudence impose la
constitution obligatoire d’une provision couvrant le montant global des pertes prévisibles.

Ainsi, une option est ouverte entre le traitement comptable de droit commun (méthode de
l’achèvement où le profit ou la perte n’est constaté que sur l’exercice d’achèvement des
travaux) et la méthode du bénéfice à l’avancement, où l’attribution à chaque exercice
concerné de sa part dans le résultat total est constatée.
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C’est le dispositif prévu par la Norme N° 11 de l’IAS repris par la loi comptable à
l'article 17.

12. NOMENCLATURE ET FONCTIONNEMENT DES PRODUITS D’EXPLOITATION

Les produits d’exploitation se subdivisent selon la nomenclature suivante des postes :

711 Ventes de marchandises


712 Ventes de biens et services produits
713 Variation des stocks de produits
714 Immobilisations produites par l’entreprise pour elle-même
716 Subventions d’exploitation
718 Autres produits d’exploitation
719 Reprises d’exploitation, transferts de charges.

12.1. LES VENTES

a) Nomenclature

711 : Ventes de marchandises

7111 : Ventes de marchandises au Maroc


7113 : Ventes de marchandises à l’étranger
7118 : Ventes de marchandises des exercices antérieurs
7119 : Rabais, remises et ristournes accordés par l’entreprise.

712 : Ventes de biens et services produits

7121 : Ventes de biens produits au Maroc


7122 : Ventes de biens produits à l’étranger
7124 : Ventes de services produits au Maroc
7125 : Ventes de services produits à l’étranger
7126 : Redevances pour brevets, marques, droits et valeurs similaires
7127 : Ventes de produits accessoires
7128 : Ventes de biens et services produits des exercices antérieurs
7129 : Rabais, remises et ristournes accordés par l’entreprise

b) Règles générales de fonctionnement

ß Les comptes du poste 711 enregistrent à leur crédit les ventes de négoce réalisées à leur
montant hors taxes, par le débit des comptes clients concernés si le règlement est différé,
ou par le débit d’un compte de trésorerie si le règlement est au comptant.
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ß Les comptes du poste 712 enregistrent de manière identique les ventes des biens et
services produits (comptes 712 à 7125) ainsi que les redevances pour droits intellectuels
cédés ou mis à disposition (compte 7126) et tout autre produit accessoire facturé (compte
7127)

ß Les comptes des postes 711 et 712 peuvent être subdivisés de manière à faire apparaître
distinctement les ventes par types (marchandises, produits finis ou groupes de produits
finis) et par zone géographique (Maroc, Europe, USA,...).

ß Les ventes afférentes aux exercices antérieurs non constatées auparavant en comptabilité
sont isolées dans des comptes spécifiques, respectivement le 7118 ou le 7128.

ß Les remises accordées sur facture ne sont pas constatées en comptabilité ; les
enregistrements des ventes devant se faire nets des réductions accordées.

ß Par contre, les rabais, remises et ristournes accordés après l’établissement des factures
sont à porter au débit soit du compte 7119 soit du 7129 selon le type de vente.

ß Les escomptes de règlement, considérés comme la contrepartie du service financier reçu


du client en ayant consenti d'anticiper son règlement, sont à constater parmi les charges
financières (voir n° 333) et non dans les comptes de remises accordées.

ß Le PCGE recommande d’exprimer la comptabilisation des Ventes en montants hors taxes.


Cette recommandation est fondée sur le principe selon lequel la TVA est à la charge du
client, l’entreprise jouant uniquement le rôle de collecteur d’impôt. Par conséquent la
taxe ne doit pas figurer parmi les comptes de produits mais dans le compte du tiers
concerné- 4455 «Etat TVA facturée».

12.2 ILLUSTRATION DE CERTAINS CAS D'ENREGISTREMENT DES VENTES

a) Le cas général

Enregistrement d'une facture de vente de marchandises au Maroc, se présentant


comme suit :

- Brut 3.500
- Remise 10% 350
_____
- Net 3.150
- Emballages consignés 100
- Port /vente départ 75
_____
3.325
- Escompte de caisse 65
- TVA 665
_____
3.925
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3421 Client 3.925


6386 Escompte accordés 65
7111 Vente de marchandises au Maroc 3.150
4425 Clients, dettes pour emballages et 100
matériels consigné
71276 Ports et frais accessoires facturés 75
4455 Etat - TVA facturée 665

b)Les régularisations de fin d’exercice

Deux types de régularisation peuvent se présenter :

ß facture comptabilisée, bien ou service non livré :

3 Le produit constaté est alors annulé par le débit du compte concerné de la rubrique
711 ou 712 et le crédit du compte 4491 «Produits constatés d’avance». L’écriture est
extournée l’exercice suivant .

ß Facture non comptabilisée, bien ou service livré :

3 Le produit est alors constaté en créditant le compte de vente concerné par le débit
du compte de régularisation 3427 «Clients-factures à établir et créances sur travaux
non encore facturables», l’écriture est extournée l’exercice suivant.

Illustration 1 Facture enregistrée de 3000 DH correspondant à


une marchandise hors champ de T.V.A non livrée à la date
de clôture de l’exercice N.

Courant N
3421 Clients 3.000
7111 Ventes de marchandises au Maroc 3.000

31/12/N
7111 Ventes de marchandises au Maroc 3.000
4491 Produits constatés d'avance 3.000

01/01/N+1
4491 Produits constatés d'avance 3.000
7111 Ventes de marchandises au Maroc 3.000
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Illustration 2 Bien produit exonéré de la TVA livré avant la clôture de l'exercice N mais dont la
facture, pour un montant de 4.500 n'a été établie qu'au cours de l'exercice N+1. La
créance a été estimée à 4.000 DH à la clôture de l'exercice

31/12/N
3427 Clients factures à établir 4.000
7121 Ventes de biens produits au Maroc 4.000

01/01/N+1
7111 Ventes de biens produits au Maroc 4.000
4491 Produits constatés d'avance 4.000

Courant N+1
3421 Clients 4.500
7121 Ventes de biens produits au Maroc 4.500

12.3 LES PRODUITS NETS PARTIELS SUR OPERATIONS A LONG TERME

On distingue trois méthodes dans la comptabilisation des opérations à long terme:

ß La méthode à l’achèvement des travaux : Cette méthode consiste à constater le résultat


dégagé par le contrat au moment de son exécution intégrale, c’est à dire au moment où le
produit est définitivement acquis par l’entreprise.

ß La méthode du bénéfice à l’avancement des travaux : Selon cette méthode, on constate


à la clôture de chaque exercice le résultat sur chaque opération même partiellement
exécutée.

ß La méthode à l’avancement des travaux : Elle consiste à constater à la clôture de


chaque exercice l’ensemble des produits et l’ensemble des charges de production liés à
une opération sur la base de ce qui est appelé des situations méritées.

Illustration Une entreprise de bâtiment, dont l'exercice comptable correspond à l'année civile, a
contracté en Février 1994 un contrat pour la construction d’un complexe touristique
sur une durée de 26 mois. Le coût global estimé au départ est de 37.000.000 DH hors
taxes.
Le montant des travaux à facturer en exonération de taxe en vertu du code
d'encouragement des investissements touristiques est évalué d’après le contrat à
45.000.000 DH révisable, en cas d’augmentation des coûts, forfaitairement et
globalement à raison de 5%.
Les modalités de règlement sont fixées comme suit :

1994 18.000.000
1995 21.000.000
1996 6.000.000

La situation des coûts hors taxes prévisionnels plus la révision des prix établie au
début de chaque exercice ressort ainsi :
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Ex. Coûts prévus au départ Coûts prévus à fin 1994 Coûts prévus à fin 1995 Coûts prévus à la fin du
contrat

1 23.125.000 (*) 25.600.000 (*) 25.600.000 (*) 25.600.000


2 9.250.000 10.150.000 (*) 10.750.000 (*) 10.750.000
3 4.625.000 3.500.000 3.620.000 (*) 3.730.000

37.000.00 39.250.000 39.970.000 40.080.000

Coûts hors taxes effectivement supportés, et par hypothèse, facturés en exonération de


taxe par les fournisseurs et payés durant l'exercice de leur engagement.

Le résultat final des opérations a été le suivant:


(45.000.000 x 1,05 - 40.080.000) = 7.170.000 DH

Comptabilisation selon la méthode à l'achèvement des travaux: Les montants


sont enregistrés en KDH

Courant 1994
5141 Banque 18.000
4421 Clients, dettes avances et acomptes 18.000
reçus sur commandes en cours

Constatation de l'acompte

Courant 1994
6xxx Charges par nature 25.600
5141 Banque 25.600

Constatation des charges engagées

31/12/1994
34341 Travaux en cours 25.600
Variation des stocks de travaux 25.600

Courant 1995
5141 Banque 21.000
4421 Clients, dettes, avances et acomptes 21.000
reçus sur commandes en cours

Constatation de l'acompte

Courant 1995
6xxx Charges par nature 10.750
5141 Banque 10.750

Constatation des charges engagées


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Courant 1995

31341 Travaux en cours 10.750


71341 Variation des stocks de travaux en 10.750
cours

Constatation des travaux en cours à la


clôture
Courant 1996
5141 Banque 8.250
4421 Clients, dettes, avances et acomptes 8.250
reçus sur commandes en cours

Constatation de l'acompte (6.000) + la


révision des prix (45.000 x 5% = 2.250)

Courant 1996
6xxx Charges par nature 3.730
5141 Banque 3.730

Constatation des charges engagées

Courant 1996
3421 Clients 47.250
71241 Travaux 47.250

Comptabilisation de la facture définitive

Courant 1996
4421 Clients, dettes, avances et acomptes reçus 47.250 47.250
sur commandes en cours
3321 Clients

Solde des comptes d'acomptes

Courant 1996
71341 Variation des stocks de travaux 36.350
31341 Travaux en cours 36.350

Destockage (25600 + 10750)


CHAPITRE 4 : LES COMPTES DE PRODUITS
SECTION 1 : LES PRODUITS D'EXPLOITATION

Durant les exercices 1994 et 1995, le compte des stocks de travaux en cours aura
enregistré un total de (25600 +10750) = 36350 KDH.

L'extourne de ce stock à fin 1996 par le débit du compte 71341 permet de rattacher le
résultat total de toute l'opération à l'exercice de fin du contrat de la manière suivante :

• Solde au crédit du compte 71241 :....................………………. 47.250


• Solde au débit du compte 71341 :...........……………….......... (36.350)
• Solde au débit des comptes de
charges du dernier exercice : .........................……………..... ( 3.730)

Résultat d'exploitation de l'exercice.... ... 7.170 KDH

Comptabilisation selon la méthode du bénéfice à l'avancement des travaux

Courant 1994
5141 Banque 18.000
4421 Clients, dettes, avances et acomptes 18.000
reçus sur commandes en cours

Constatation des acomptes

Courant 1994
6xxx Charges par nature 25.600
5141 Banque 25.600

Constatation des coûts engagés

31/12/1994
31341 Autres travaux en cours 25.600
71341 Variation des stocks de travaux en 25.600
cours

Travaux encours à la clôture

31/12/1994
34272 Clients créances sur travaux non encore 5.218
facturables
71241 Produits nets sur opérations à long 5.218
terme
CHAPITRE 4 : LES COMPTES DE PRODUITS
SECTION 1 : LES PRODUITS D'EXPLOITATION

Constatation du bénéfice net partie selon la


méthode ci-dessous :
45.000 x 5% = …………………….. 2.250
prix global révisé = ……………...…47.250

/ Total des charges connues


à fin 1994 ………………….…..39.250
/ Bénéfice connue à
fin 1994 ………………………. 8.000
/ Pourcentage de
réalisation ………..…….25.600/39.250
(en fonction des charges)
/ Bénéfice à rattacher
à 1994 ……………………..……5.218

Courant 1995
5141 Banque 21.000
4421 Clients, dettes, avances et acomptes 21.000
reçus sur commandes en cours

Courant 1995
6xxx Charges par nature 10.750
5141 Banques 10.750

Fin 1995
31341 Variation en cours 10.750
Variation des stocks de travaux en 10.750
cours
Fin 1995
34272 Clients créances sur travaux non encore 1.402
facturables
7183 Produits net sur opérations à long 1.402
terme

Constatation du bénéfice net partiel


selon la méthode ci-dessous :

/ Bénéfice global prévu


fin 1995 : 47.250 – 39.970 =
7.280
/ Bénéfice acquis à fin 1995
(en fonction des charges engagées
sur le total des charges prévues)
7.280 x 36.350 / 39.970 =
6.620
/ Bénéfice revenant à l'exercice 1995
:
6.620 – 5.218 = 1.402
CHAPITRE 4 : LES COMPTES DE PRODUITS
SECTION 1 : LES PRODUITS D'EXPLOITATION

Courant 1996
5141 Banques 8.250
4421 Clients, dettes, avances et acomptes 8.250
reçus sur commandes en cours

Courant 1996
6xxx Charges par nature 3.730
5141 Banques 3.730

Courant 1996
3421 Clients 47.250
71241 Travaux 47.250

Facturation définitive
Courant 1996
4421 Clients, dettes, avances et acomptes reçus 47.250
sur commandes en cours
3421 Clients 47.250

Solde des comptes mouvementés


Courant 1996
7183 Produits nets sur opérations à long 6.620
terme
34272 Clients, créances sur travaux non 6.620
encore facturables

Extourne du cumul des bénéfices nets


partiels à fin 1995
Courant 1996

71341 Variation des stocks de travaux 36.350


61341 Travaux en cours 36.350

Destockage (25.600 + 10.750)

Durant 1994 et 1995, l'entreprise a enregistré les quote-parts du bénéfice final revenant
à chacun des exercices, et constaté le cumul des travaux en cours à chaque clôture.

En 1996, l'entreprise :

/ Constate le chiffre d'affaires total de l'opération.………………......... 47.250


/ Enregistre les opérations de charges relatives à l'exercice
1996 .............................................................................…………… (3.730)
/ Extourne le cumul des travaux en cours précédents.….……………. (36.350)
/ Annule les précédentes constatations des bénéfices
partiels........................................................................………………. (6.620)
CHAPITRE 4 : LES COMPTES DE PRODUITS
SECTION 1 : LES PRODUITS D'EXPLOITATION

/ Afin de dégager le bénéfice relatif au seul exercice 1996,


soit (KDH)............................................................................ 550

Ainsi le rattachement des différents bénéfices aura été le suivant :

* 1994 :....................................................................... 5.218


* 1995 :....................................................................... 1.402
* 1996 :....................................................................... 550

* Total (KDH)................................……………............ 7.170

Comptabilisation selon la méthode du bénéfice à l'avancement des travaux

Cette méthode qui paraît la plus adéquate pour assurer une meilleure information sur
l'activité réelle de l'entreprise à travers ses indicateurs annuels de gestion, se base sur
la comptabilisation annuelle du chiffre d’affaires et des charges correspondantes, en
déterminant ce qui est appelé les situations méritées, en fonction du degré
d'avancement des travaux constatés chaque fin d'année.

Ainsi, c’est le montant des situations méritées qui est comptabilisé comme produits,
les sommes reçues en plus sont comptabilisées à titre d’avances et acomptes.
Dans notre exemple d'illustration, les situations méritées à la clôture de chaque
exercice se présentent comme suit sur la base du rythme de progression des travaux :

Détermination des pourcentages d'avancement des travaux

Clôture Réalisé Total prévu % d'avancement

1994 25.600 25.600 39.250 65% 65%


1995 10.750 36.350 39.970 25% 90%
1996 3.730 40.080 40.080 10% 100%

Détermination des situations méritées des ventes :

Clôture Taux de Situations Cumul des situations Résultat annuels


progression méritées de méritées
l'exercice

1994 65% 30.712 30.712 65% 5.112


1995 25% 11.813 42.525 90% 1.063
1995 10% 4.725 47.250 100% 995

47.250 7.170
CHAPITRE 4 : LES COMPTES DE PRODUITS
SECTION 1 : LES PRODUITS D'EXPLOITATION

Détermination des avances reçues

Clôture Situations Avances reçues Reliquat à encaisser

1994 30.712 18.000 12.712


1995 42.525 39.000 3.525
1996 47.250 45.000 2.250

Courant 1996

6xx Charges par nature 3.730


5141 Banques 3.730

5141 Banques 8.250


Clients 8.250
Courant 1994
6xxx Charges par nature 25.600
5141 Banques 25.600

Constatation des coûts engagés

Courant 1994
5141 Banques 18.000
4421 Clients, dettes, avances et acomptes 18.000
reçus sur commandes en cours

Fin 1994
3421 Clients 30.712
71241 Travaux 30.712

Constatation des situations méritées 1994

Fin 1994
4421 Clients, dettes, avances 18.000
3421 Clients 18.000

Courant 1995
6xxx Charges par nature 10.750
5141 Banques 10.750

Courant 1995
5141 Banques 21.000
3421 Clients 21.000

Fin 1995
3421 Clients 11.813
71241 Travaux 11.813

Constatation de situations méritées 1995


CHAPITRE 4 : LES COMPTES DE PRODUITS
SECTION 1 : LES PRODUITS D'EXPLOITATION

Courant 1996
3421 Clients 4.725
Travaux 4.725

Constatation de situations méritées 1996

Comparaison des résultats selon les trois méthodes

Année Méthode 1 Méthode 2 Méthode 3

1 - 5.218 5.112
2 - 1.402 1.063
3 7.170 550 995
7.170 7.170 7.170

Rappel sommaire des règles fiscales

l Selon la législation fiscale, les ventes de l’entreprise comprennent l’ensemble des


sommes reçues ou des créances acquises pour le prix des marchandises ou services
vendus durant la période d’imposition qui correspond généralement à l’exercice
comptable.

l Les ventes doivent être inscrites pour le montant hors taxes qui figure sur la facture,
mémoire ou situation de travaux, déduction faite des rabais et remises accordés.

l Fiscalement, l’exercice de rattachement des créances est celui au cours duquel


intervient la livraison des biens ou l'achèvement des services.

l La difficulté souvent rencontrée réside dans le mode de facturation adopté par les
entreprises de bâtiments et de travaux publics qui établissent des décomptes de
travaux "contradictoirement" avec le client pour valoir réception partielle.

l Deux cas peuvent se présenter dans lesquels l'entreprise cherche à obtenir des
financements par avance :

/ 1er cas : Au départ, l'entreprise chiffre son offre de prix de telle sorte que les
premiers travaux qu'elle effectuera sur le chantier soient facturés au plus haut des
prix possibles, au détriment des prix unitaires des travaux de fin de chantier qui
seront facturés au plus bas de leur prix possible, sinon à perte.
Cette manière de faire, sans changer le coût du chantier pour le client, permet à
l'entreprise d'anticiper au maximum possible les encaissements.
CHAPITRE 4 : LES COMPTES DE PRODUITS
SECTION 1 : LES PRODUITS D'EXPLOITATION

/ 2ème cas : En fin d'année budgétaire, l'entreprise accélère la présentation de


décomptes provisoires pour permettre au client de les imputer sur le crédit
budgétaire de l'année, bien que les travaux correspondants ne soient pas encore
totalement réalisés.

l A notre avis dans l'un et l'autre cas, il y a lieu d'être attentif aux conséquences
fiscales et comptables qui découlent de chaque situation d'espèce :

Ü Dans le premier cas, le risque existe de faire ressortir :

* des bénéfices substantiels lors des premiers exercices;


* des pertes significatives lors des exercices suivants.

Dans pareille situation, la loi fait obligation à l'entreprise de constituer dès l'exercice où
elle peut estimer raisonnablement les recettes et coûts futurs, une provision pour pertes
et charges égale à une quote-part du montant prévisible de la perte qui se dégagerait sur
les exercices ultérieurs, et qui est née en fait dès la conclusion du contrat.

Illustration Une entreprise a contracté un marché de fournitures et de montage dont les


caractéristiques suivent :

A facturer Coûts prévisibles Résultat

Exercice N 100 50 50
Exercice N+1 100 60 40
Exercice N+2 100 70 30
Exercice N+3 60 130 (70)
360 310 50

La provision à constituer sera calculer ainsi :


N = 70 x 50/120 (1 )
N+1 = 70 x 40/120
N+2 = 70 x 30/120

12.3. LA VARIATION DES STOCKS DE PRODUITS ET SERVICES

Comptablement ce poste comprend les comptes suivants :

7131 Variations des stocks de produits en cours


7132 Variations des stocks de biens produits
7134 Variations des stocks de services en cours

1
Bénéfice de l'année/total des bénéfices
CHAPITRE 4 : LES COMPTES DE PRODUITS
SECTION 1 : LES PRODUITS D'EXPLOITATION

Comme l'exige la loi comptable, tout commerçant est tenu de procéder obligatoirement
chaque année à un inventaire des éléments actifs et passifs de son entreprise, dont notamment
les stocks de marchandises, matières, produits et de services.

L'ensemble des biens ou des services qui peuvent être détenus par l'entreprise sous forme de
stocks, se constitue des éléments suivants.

ß Marchandises
ß Matières et fournitures
ß Produits et services en cours
ß Produits finis

Le CGNC distingue tous ces stocks en deux catégories séparées :

ß Les stocks ayant pour origine les achats d'approvisionnement(Marchandises, matières et


fournitures) ;
ß Les stocks ayant pour origine le cycle de production (Produits et services en cours,
produits finis).

La variation des stocks d'approvisionnement doit être constatée dans des comptes de charges
en liaison avec les comptes d'achats concernés.

Par contre, la variation en plus ou en moins des stocks issus de la production est enregistrée
dans l'un des comptes de produits, en liaison avec les comptes de ventes de l'exercice.

Le solde des comptes du poste 713 est toujours porté du côté produits dans le CPC :
ß en plus s’il s'agit d'une augmentation du stock en valeur
ß en moins s’il exprime un destockage (diminution des stocks en valeur).

Le fonctionnement des comptes de variation de stocks s’opère de la façon suivante, si


l'entreprise ne tient pas de fichier d'inventaire permanent :

ß le stock initial figurant au bilan précédent est crédité par le débit des comptes concernés
du poste 713.
ß le stock résultant de l’inventaire physique des existants de fin d’exercice est crédité aux
comptes du poste 713 par le débit des comptes stocks au bilan en cours de clôture.

Illustration 1 Cas de l'inventaire intermittent

Stock début de Stock fin de période Ecart


période

Produits en cours 70.000 25.000 (45.000)

Produits finis 15.000 37.000 22.000

Total 85.000 62.000 23.000

Destockage sur la 23.000


période
85.000 85.000
CHAPITRE 4 : LES COMPTES DE PRODUITS
SECTION 1 : LES PRODUITS D'EXPLOITATION

Fin Ex.
7131 Variation des stocks des produits en cours 70.000
7132 Variation des stocks des biens produits 15.000
3131 Biens en cours 70.000
3151 Produits finis 15.000

Extourne du stock initial


Fin Ex.
3131 Biens en cours 25.000
3151 Produits finis 37.000
7131 Variation des stocks des produits en 25.000
cours
7132 Variation des stocks des biens 37.000
produits

Constatation du stock initial

ß Les soldes des comptes de variations des stocks s'établiront ainsi:

7131 VARIATION DES STOCKS 7132 VARIATION DES STOCKS


DES PRODUITS EN COURS DES BIENS PRODUITS

70.000 15.000
25.000 37.000

SD 45.000 PC 22.000

La différence nette de 23.000 représente le destockage sur l'exercice.

Illustration 2 Cas de l'inventaire permanent

Les entrées et les sorties des magasins de produits finis sont enregistrées en
comptabilité en inventaire permanent.

Stock début Entrée Sorties Stock fin

Produits finis 15.000 500.000 478.000 37.000

Courant Ex.
3152 Produits finis 500.000
7132 Variation des stocks de biens produits 500.000

Constatation des entrées en stocks de biens


produits
CHAPITRE 4 : LES COMPTES DE PRODUITS
SECTION 1 : LES PRODUITS D'EXPLOITATION

7132 Variation des stocks de biens produits 478.000


3151 Produits finis 478.000

Constatation des sorties pour ventes

Le solde du compte 3151 s'établira ainsi à :

• Stock initial............................................................ 15.000


• Entrées .................................................................. 500.000
• Sorties..................................................................... 478.000

* Solde inventaire................................................…… 37.000

Le solde du compte 7132 exprime la valeur du stockage supplémentaire


(5000.000 - 478.000 = 22.000).

Courant Ex.
3151 Produits finis x
7132 Variation des stocks de biens produits x

Ecart favorable
ou
7132 Variation des stocks de biens produits x
3151 Produits finis x

Ecart défavorable

12.4. LES IMMOBILISATIONS PRODUITES PAR L’ENTREPRISE POUR ELLE-


MEME

Ce poste regroupe les comptes suivants :

7141 Immobilisations en non valeurs produites


7142 Immobilisations incorporelles produites
7143 Immobilisations corporelles produites
7148 Immobilisations produites des exercices antérieurs

Ces comptes sont crédités :

ß Au fur à mesure de la progression des travaux à immobiliser pour enregistrer le coût réel
de production des immobilisations incorporelles ou corporelles créées avec les moyens
propres de l’entreprise :

♦ soit par le débit du compte 2285 "Immobilisations incorporelles en cours" ;

♦ soit par 239 «Immobilisations corporelles en cours» ;


CHAPITRE 4 : LES COMPTES DE PRODUITS
SECTION 1 : LES PRODUITS D'EXPLOITATION

ß Soit directement par le débit du compte de l’immobilisation concernée, s'il s'agit:

♦ d'une immobilisation en non-valeurs,


♦ d'une immobilisation incorporelle ou corporelle entrée en service l'année de l'acquisition
du bien ou de l'immobilisation des charges.

Ainsi, les charges créditées aux comptes «immobilisations en non valeurs produites» doivent
être toujours directement débitées aux comptes de l’immobilisation concernée, sans jamais
transiter par un compte d'immobilisation en cours.

Rappel sommaire des règles fiscales

l A l'exception de la constatation d'immobilisations en non-valeurs, qui ne


constituent pas un enrichissement de l'entreprise, la production des autres
immobilisations par les moyens propres de celle-ci représente un accroissement réel
d'actif, qui n'est cependant pas retenu dans la base de calcul de la cotisation
minimale, puisque ce produit d'exploitation n'a pas été acquis sur un tiers, et ne
générera donc pas de recette de trésorerie.

l La production d'immobilisations corporelles est par ailleurs assujettie à la TVA au


taux correspondant à la nature du bien ou du service produit.

l Les opérations de constructions sont soumis à la TVA au taux de 14% applicable sur
le montant des marchés, mémoires ou factures des travaux effectués.

l L’entreprise, assujettie à la TVA doit procéder à la déclaration à soi-même le mois


de mise en service de l’immobilisation concernée, et porter à la fois en taxe due et
taxe à récupérer le montant de la TVA correspondant à la livraison. Les taxes ayant
grevé en amont les achats de matières et de biens nécessaires la réalisation de
l'immobilisation, sont déduites sur les autres produits vendus (Cf. illustration ci-
dessous).

l Dans le cas où l’entreprise est assujettie partiellement à la TVA, elle portera :

3 en TVA exigible, le montant de la taxe correspondant à la production de


l’immobilisation,

3 et en déduction, ce même montant, affecté du prorata de l’activité taxable sur


l’activité totale ;

l Les taxes ayant grevé en amont les coûts de l’élaboration de l’immobilisation étant,
elles, déduites en totalité sur la taxe due sur les autres produits.
CHAPITRE 4 : LES COMPTES DE PRODUITS
SECTION 1 : LES PRODUITS D'EXPLOITATION

Construction d’un dépôt par l’entreprise pour elle-même. L’entreprise est


assujettie à la TVA sur l'ensemble de ses opération.

• Les travaux ont débuté durant l’exercice n et ont été achevés lors de l’exercice n+1
♦ Exercice n : coûts engagés 150.000
♦ Exercice n+1 : coût du complément :120.000

Ex. N
2392 Immobilisations en cours 150.000
7143 Immobilisations corporelles produites 150.000

Ex. N+1
2392 Immobilisations en cours 120.000
7143 Immobilisations corporelles produites 120.000

Ex. N+2
2321 Bâtiments 270.000
34551 Etat - TVA récupérable sur immobilisation 37.800
239 Immobilisations corporelles en cours 270.000
4455 Etat – TVA facturée 37.800

Constatation du dépôt dans les conditions suivantes:

3 exercice N = 150.000 hors TVA de 20%


3 exercice N+1 = 120.000 hors TVA de 20%

Le chiffre d'affaires de l'entreprise pour l'exercice N s'établit comme suit:

3 Chiffre d'affaires TTC (sur activité – imposable) = 22.750.000

3 Chiffre d'affaires exonéré sans droit à déduction = 12.250.000

Exercice N
2392 Immobilisations en cours 150.000
7143 Immobilisations corporelles produites 150.000

Exercice N+1
6xxx Charges par nature 120.000
34552 Etat TVA récupérable sur achats 24.000
5141 Banques 144.000

2392 Immobilisations en cours 120.000


7143 Immobilisations corporelles produites 120.000
CHAPITRE 4 : LES COMPTES DE PRODUITS
SECTION 1 : LES PRODUITS D'EXPLOITATION

2321 Bâtiments 283.230


34551 Etat - TVA récupérable sur immobilisation 24.571
239 Immobilisations corporelles en cours 270.000
4455 Etat – TVA facturée 37.800

Lors de la mise en service

270.000 x 14% = 37.800 de TVA exigible

Dont 37.800 x 65% (1) = 24.570 de TVA


récupérable

(1) Prorata de déduction exercice N+1 (en


KDH) :

22.750
______________ = 65%
22.750+12.250

12.5. LES SUBVENTIONS D’EXPLOITATION

Le PCGE prévoit les comptes principaux suivants :

7161 : Subventions d’exploitation reçues


7168 : Subventions d’exploitation reçues des exercices antérieurs

Les subventions d’exploitation reçues sont celles accordées par l’Etat et les Collectivités
Publiques et qui, différemment des subventions d’équilibre, ou des subventions
d’équipement, sont destinées à faire face à l'insuffisance de produits d’exploitation, du fait de
la réglementation de certains tarifs de vente.

Les subventions d’exploitation sont créditées aux comptes 7161 et 7168 par le débit des
comptes de trésorerie concernés. Néanmoins la subvention peut être constatée dès que la
décision de subvention a été notifiée au bénéficiaire à titre définitif ; elle est alors enregistrée
par le débit du compte 3451 «Subventions à recevoir».

Rappel sommaire des règles fiscales

l Les subventions d’exploitation reçues entraînent un accroissement de l’actif net, et


constituent par conséquent un élément du chiffre d'affaires imposable de l’exercice
de leur encaissement ou de leur inscription en "subventions à recevoir".

l Ces subventions doivent être retenues pour le calcul de la cotisation minimale à l'IS
ou à l'IGR et faire par ailleurs l’objet de déclaration à la TVA au titre du mois de
leur encaissement, en considérant les sommes reçues comme étant TTC ( en
principe au taux de 20%).
CHAPITRE 4 : LES COMPTES DE PRODUITS
SECTION 1 : LES PRODUITS D'EXPLOITATION

12.6. LES AUTRES PRODUITS D’EXPLOITATION

Ce poste regroupe les comptes suivants :

7181 : Jetons de présence reçus


7182 : Revenus des immeubles non affectés à l’exploitation
7185 : Profits des opérations faites en commun
7186 : Transfert de pertes sur opérations faites en commun
7188 : Autres produits d’exploitation des exercices antérieurs

a) Les jetons de présence

Les jetons de présence reçus par l'entreprise au titre des fonctions d'administrateur qu'elle
assure au sein de sociétés anonymes dans lesquelles elle est actionnaire , sont ainsi constatés

Illustration
5141 Banque x
7181 Jetons de présence reçus x

b) Les revenus des immeubles

Les revenus des immeubles loués à des tiers sont rattachés à l’exercice de leur compétence,
même lorsqu’ils ne sont pas encore encaissés, et portés au crédit du compte 7182 «revenus
des immeubles non affectés à l’exploitation».

Ces revenus sont normalement enregistrés sans compensation avec les charges liées à leur
perception (taxe urbaine, taxe d’édilité, frais de concierge, commission d'agence,...) même
payées directement par le locataire et retenues sur le loyer reçu.

Illustration Une entreprise doit percevoir le loyer d’un immeuble inscrit à l’actif et mis à la
disposition d’une tierce personne pour un loyer annuel de 24.000 DH ; l'agence
immobilière doit prélever une commission de 10% sur le montant encaissé.

3487 Créances rattachées aux autres débiteurs 24.000


7182 Revenus des immeubles non affectés à 24.000
l'exploitation

61361 Commissions et courtages 2.400


4487 Dettes rattachées aux autres créanciers 2.400
CHAPITRE 4 : LES COMPTES DE PRODUITS
SECTION 1 : LES PRODUITS D'EXPLOITATION

c) Les opérations faites en commun

Le compte 7185 est crédité des quotes-parts de résultat obtenus sur les opérations faites en
commun avec d’autres entités qui jouent le rôle de pilote de ces opérations.

Le compte 7186 enregistre par contre la quote-part des pertes mises à la charge des associés
quand l’entreprise est opérateur à titre de pilote.

Illustration Une entreprise doit percevoir le loyer d’un immeuble inscrit à l’actif et mis à la
disposition d’une tierce personne pour un loyer annuel de 24.000 DH ; l'agence
immobilière doit prélever une commission de 10% sur le montant encaissé.

Une entreprise X est en association à 50% avec un confrère pour réaliser des travaux
en commun (A) dont elle assure le pilotage.

Elle participe par ailleurs à 25% dans un autre chantier (B) en association où elle n'a
aucun rôle de gestion.

A la fin de l'exercice, sa position sur ces deux opérations se présente comme suit :

Chantier A Chantier B

ç Dépenses totales engagées sur A 100


ç Encaissement quote-part de B 50
ç Dépenses déboursées pour B 30
ç Encaissements reçus du client à titre de 140
pilote de l'association
ç Encaissements reçus du pilote pour sa 35
participation sur B

Illustration ç Traitement comptable du chantier A chez l'entreprise X :

61xx Comptes de charges 100


5141 Banques 100

Constatation des dépenses

5141 Banques 50
4464 Associé, opérations faites en commun 50

Appel de fonds auprès de l'associé

5141 Banques 140


71341 Travaux 140

Constatation de l'encaissement
CHAPITRE 4 : LES COMPTES DE PRODUITS
SECTION 1 : LES PRODUITS D'EXPLOITATION

4464 Associé, opérations faites en commun 50


5141 Banque 50

Restitution de l'avance associé

6186 Transfert de profits sur opérations faites en 20


commun
5141 Banques 20

Répartition des résultats avec l'associé

Illustration ç Traitement comptable du chantier B chez l'entreprise X :

3464 Associé, opérations faites en commun 30


5141 Banques 30

Constatation du versement de fonds

5141 Banques 35
3464 Associé, opérations faites en commun 30
7185 Profits sur opérations faites en 5
commun

Constatation de l'encaissement reçu

Dans le cas où le résultat sur A avait été déficitaire de 10 (encaissement 90 - Dépenses


100) la contribution à la perte par l'autre entreprise participante aurait été constatée par
l'écriture suivantes :

4464 Associé, opérations faites en commun 50


5141 Banques 45
7186 Transfert de pertes sur opérations 5
faites en commun

Si l'entreprise avait eu à supporter une quote-part de perte sur le chantier B, elle


l'aurait inscrite dans le débit du compte «6185 - pertes sur opérations faites en
commun».
CHAPITRE 4 : LES COMPTES DE PRODUITS
SECTION 1 : LES PRODUITS D'EXPLOITATION

12.7. LES REPRISES D’EXPLOITATION : TRANSFERTS DE CHARGES

Le poste 719 regroupe les comptes divisionnaires suivants:

7191 : Reprises sur amortissements de l’immobilisation en non valeurs


7192 : Reprises sur amortissements des immobilisations incorporelles
7193 : Reprises sur amortissements des immobilisations corporelles
7194 : Reprises sur provisions pour dépréciation des immobilisations
7195 : Reprises sur provisions pour risques et charges
7196 : Reprises sur provisions pour dépréciation de l’actif circulant
7197 : Transferts des charges d’exploitation
7198 : Reprises sur amortissements et provisions des exercices antérieurs.

a) Les reprises d'exploitation

Les comptes de reprise d’exploitation permettent de réajuster à la fin de l’exercice les


montants des dotations aux amortissements et aux provisions constituées auparavant.

Ainsi, les provisions et, dans certains cas exceptionnels, les amortissements sont rapportés au
résultat d'un exercice quand les raisons qui avaient motivé leur constatation ont cessé
d’exister.

Les comptes 7191 à 7196 sont alors crédités du montant des reprises sur amortissement et
provision par le débit des comptes d’amortissement et de provision concernés au bilan.

Toutefois, lors de la cession d’une immobilisation amortissable, le cumul de l’amortissement


enregistré n’est pas porté au crédit d’un compte de reprise 719 mais soldé par le crédit du
compte de l’immobilisation concernée, afin de déterminer la valeur nette d’amortissement de
l’élément cédé.

Par contre en ce qui concerne le sort des provisions, lors de la réalisation du risque ou de
l’apparition de la charge, la provision antérieurement constituée est soldée par le crédit du
compte concerné du poste 719. Corrélativement la charge intervenue est inscrite au compte
intéressé de la classe 6.

Une provision d'exploitation est reprise selon son origine, par l'un des comptes 7194 à 7196.

Illustration Encaissement durant l’exercice N+1 d’une créance client pour 10.000 HT considérée
comme irrécouvrable et provisionnée en tant que telle durant l’exercice N:

Lors de l'exercice N
3424 Clients douteux 11.900
3421 Clients et comptes rattachés 11.900
CHAPITRE 4 : LES COMPTES DE PRODUITS
SECTION 1 : LES PRODUITS D'EXPLOITATION

6196 Dotations aux provisions pour dépréciation de 10.000


l'Actif circulant
3942 Provisions pour dépréciation des clients 10.000
et comptes rattachés

N+1
3942 Provisions pour dépréciation des clients et 11.900
comptes rattachés
3421 Clients et comptes rattachés 11.900

6196 Dotations aux provisions pour dépréciation 10.000


de l'Actif circulant
3942 Provisions pour dépréciation des clients 10.000
et comptes rattachés

b) Les transferts de charges d'exploitation

L’usage du compte « 7197 - transferts de charges d'exploitation» doit être limité, car il peut
conduire à fausser la présentation du compte de produits et de charges ainsi que l'état des
soldes de gestion.

Ainsi, il convient d’en limiter l’usage aux seuls cas explicitement visés par le plan comptable,
à savoir :

ß Quand l’entreprise n’est pas réellement en mesure, au moment de l’imputation initiale, de


faire la distinction entre charges d’exploitation et charges non courantes.

ß Pour constater les charges à répartir sur plusieurs exercices, ou comptabiliser les
indemnités d’assurances perçues en contrepartie de réparations comptabilisées en
entretien, ou encore, enregistrer les aides forfaitaires de l’Etat ou des collectivités
publiques perçues à titre de contribution aux charges générales de l'entreprise.

Par contre, les comptes "transferts de charges" ne doivent pas servir à des écritures
rectificatives d'erreurs. Si l'on a inscrit par erreur une charge dans un compte donné, on
corrigera ce compte par "extourne" simple, ou par une écriture "en négatif".
Ainsi, l'on peut résumer ci-après les types d'écritures de transfert de charges possibles :

Nature de Charge Poste correspondant au CPC Poste d'actif correspondant au


Bilan

− Charges supportées pour le Transferts de charges Tiers concernés


compte de tiers
− Charges à répartir sur Transferts de charges Charges à répartir sur plusieurs
plusieurs exercices exercice
− Charges à imputer d'un D'un compte de charges à un Néant
compte de charges à un autre compte de charges
autre compte de charges
CHAPITRE 4 : LES COMPTES DE PRODUITS
SECTION 1 : LES PRODUITS D'EXPLOITATION

Illustration 1 Une société a déterminé le coût de sa campagne publicitaire qu’elle vient de finir pour
le lancement d’un nouveau produit (Détermination analytique) à 1.200.000 DHS. Elle
estime pouvoir étaler cette charge sur trois exercices.

Elle a par ailleurs supporté diverses charges à titre d'avantages en nature octroyés à
son personnel pour 60000 DHS qu’elle souhaite faire apparaître dans le poste de frais
de personnel.

Elle a enfin reçu de l'Office de formation professionnelle une indemnité de 50% des
frais supportés au titre des charges de la formation, qui se sont élevés durant l'exercice
à 100.000 DH

2117 Frais de publicité 1.200.000


7197 Transferts de charges d'exploitation 1.200.000

Transfert de charges à répartir

61713 Avantages divers au personnel 60.000


7197 Transferts de charges d'exploitation 60.000

Transferts des avantages en nature

5141 Banque 50.000


7197 Transferts de charges d'exploitation 50.000

Constatation de l'aide de l'office

De l'analyse des comptes de la société X, qui souhaite obtenir le coût des achats à
Illustration travers sa comptabilité générale, on constate les faits suivants:
2
1. Enregistrement dans les comptes de frais de transports sur achats une somme de
67.400 DH et de frais de courtage sur achats d'un montant de 17.250 DH, qui sont
en fait tous les deux des frais accessoires d'achat.
L'analyse des factures montre que 51.270 DH sont afférentes aux marchandises et
33.380 aux matières premières.

2. Le tirage analytique de la comptabilité donne un total de frais d'approche de


387.200 DH, à répartir pour 241.500 sur matières premières et 145.700 sur
matières consommables
Ces charges sont inscrites au cours de l'exercice dans les différents comptes de
charges par nature.

6111x Frais accessoires d'achats sur 51.270


marchandises
6121xx Frais accessoires d'achats sur matières 33.380
7197 Transferts de charges d'exploitation 84.650
CHAPITRE 4 : LES COMPTES DE PRODUITS
SECTION 1 : LES PRODUITS D'EXPLOITATION

6121xx Frais accessoires d'achats sur matières 241.500


6122xx Frais accessoires d'achats sur autres 145.700
approvisionnements
7197 Transferts de charges d'exploitation 387.200

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