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INTRODUCTION GENERALE

Le droit du travail régit les rapports individuels et collectifs entre employeur et travailleurs
salariés. Prenant en considération l'inégalité qui affecte les relations de travail, le salarié
dépend juridiquement et économiquement de son employeur, ce droit apparait comme une
législation de protection conférant au salarié des droits d'ordre public, qui entraînent
corrélativement des obligations pour l'employeur et dont la violation peut être assujettie à
des sanctions pénales

LA NOTION DE CONTRAT DE TRAVAIL


Le Code de Obligations civiles et commerciales (COCC) et le code du travail ne donnent pas
une définition du contrat de travail. Celle-ci doit être recherchée dans l'article 2 du code du
travail, parmi les dispositions qui délimitent le champ d'application du code, en donnant la
définition du travailleur. On peut déduire que le contrat de travail est celui par lequel une
personne physique (le travailleur) s'engage à mettre son activité professionnelle,
moyennant rémunération, au service et sous l'autorité et la direction, d'une personne
physique ou morale, publique ou privée (l'employeur). Les 3 éléments caractéristiques de
ce contrat de travail sont :
l . La prestation de travail ;

2. La rémunération ;
3. Le lien de subordination.

C'est la réunion de ces trois critères qui donne un contrat de travail (I) dont la formation
obéit à des conditions générales et spécifiques (II).

I) CRITERES D'EXISTENCE DU CONTRAT DE TRAVAIL


Pour qu'on puisse parler de contrat de travail, il faut nécessairement avoir en présence trois
éléments à savoir la prestation de travail , la rémunération et le lien de subordination.

A- LA PRESTATION DE TRAVAIL

C'est l'obligation exécutée par le travailleur. Cette obligation doit être exercée soit
matériellement, soit intellectuellement. La prestation de travail doit présenter
certains caractères. Elle doit être :

Personnelle : c'est à dire que c'est celui qui a passé le contrat de travail qui
doit effectuer le travail. Aucune personne ne peut se substituer à lui •

individuelle : cela signifie qu'il est interdit de conclure un contrat d'équipe,


c'est à dire embaucher globalement une équipe pour la rémunérer ;

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Volontaire : autrement dit le travailleur ne doit pas exécuter son travail par la
force ou la contrainte imposée par l'employeur ;

Successive : cela veut dire que la prestation n'est pas exécutée en une seule
fois, elle s'écoule dans le temps (travail horaire, journalier, hebdomadaire,
mensuel, saisonnier.)

B- LA RÉMUNÉRATION

C'est le prix du travail effectué. C'est la contrepartie même du travail. Elle est
appelée salaire et payée journellement, mensuellement ou par quinzaine.

Aussi le travailleur bénévole, qui travaille gratuitement, n'a pas de contrat de


travail. C'est l'exemple de la petite soeur étudiante en médecine, qui aide durant
les grandes vacances sa grande sœur pharmacienne propriétaire d’une pharmacie.

C- LE LIEN DE SUBORDINATION

C'est le critère décisif du contrat de travail. La subordination juridique se caractérise


par les prérogatives ou pouvoirs de I 'employeur à I 'égard du travailleur. C'est le
pouvoir de direction, d'organisation, de commandement, de surveillance et
d'instruction.
La subordination juridique se définit par opposition au travail effectué
techniquement et intellectuellement de manière indépendante. Par exemple lorsque
la personne est maîtresse de ses horaires, de son programme de travail, elle échappe
à la définition de travailleur ; elle n'est pas un travailleur au sens du code du travail.

Il y a donc une dépendance juridique et non économique, ce qui signifie que l'employeur
a le pouvoir de donner des ordres, de contrôIer le travail de ses employés et de
sanctionner.

Cela suppose aussi que le travailleur ne doit pas bénéficier d'une grande liberté
de manœuvre. Cependant, certains travailleurs, de par leur qualification supérieure,
peuvent jouir d'une certaine autonomie.

II- LA FORMATION OU CONCLUSION DU CONTRAT DE TRAVAIL

Il est inutile de former un contrat si les conditions qui le rendent valables ne sont
pas remplies. Aussi pour qu 'un contrat de travail soit valablement formé il faut qu'il
remplisse certaines conditions générales de validité, mais aussi certaines conditions
propres au contrat de travail.

A- CONDITIONS GÉNÉRALES DE FORMATION DU CONTRAT

Ce sont les conditions requises pour la validité de tout contrat. Il s'agit du


consentement, de la capacité, de la cause et de l'objet du

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1 Le consentement

La validité du contrat exige un consentement libre du travailleur. Le consentement


signifie l'acceptation sans contrainte des clauses du contrat. Pour cela, le travailleur doit
avoir une bonne connaissance de l’objet du contrat.

Il ne doit y avoir ni erreur, ni dol, ni contrainte. Aucune menace ou contrainte ne doit peser
sur le travailleur au moment où il contracte.
Donc, la validité du contrat est, en conséquence, subordonnée à l'absence
de vice du consentement des parties contractantes. Les vices du consentement sont
des faits susceptibles d'altérer le consentement des parties, qui peuvent entraîner
la nullité de l'accord. Sont considérés comme des vices, l'erreur, le dol et la violence.
Le dol signifie l'ensemble des agissements trompeurs ayant entraîné le
consentement qu'une des parties à un contrat n'aurait pas donné, si elle n'avait pas
été l'objet de ces manœuvres. Le dol suppose à la fois, de la part de l'auteur des
manœuvres, une volonté de nuire et, pour la personne qui en a été l'objet, un résultat
qui lui a été préjudiciable et qui justifie qu 'elle obtienne l'annulation du contrat
fondée sur le fait que son consentement a été vicié.
L'erreur est une mauvaise appréciation de l'objet du contrat.
La violence est une contrainte physique ou morale exercée sur l'une des parties au
contrat pour obtenir son consentement.

2- La capacité

C'est une notion qui tient compte de l'état mental et de l'âge du travailleur. Cela
suppose que le travailleur doit être une personne phySique saine d'esprit, apte
physiquement à l'emploi à tenir et âgée au moins de 15 ans.

En effet I 'article L. 145 du Code du Travail dispose que :

« Les enfants ne peuvent être employés dans aucune entreprise, même comme
apprentis avant l'âge de quinze ans... »

3 - Cause et objet licites du contrat


Licite signifie ce qui est conforme à l'esprit de la loi. Donc l'objet et la cause du
contrat, c'est-à-dire ce sur quoi porte l'accord des parties et ce pour quoi on contracte,
ne doivent pas être interdits par la loi.

Ainsi, un contrat de travail entre un préparateur en pharmacie et un pharmacien


consistant à fabriquer des drogues à partir des médicaments et destinées aux
toxicomanes, est illicite donc non valable.
Il en est de même d'un contrat dont le véritable objet est la poursuite de relations
adultérines.

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B- CONDITIONS PROPRES AU CONTRAT DE TRAVAIL

En principe, les parties à un contrat de travail ne sont pas tenues de donner à leur contrat
une forme écrite. Car l'écrit est une condition de preuve et non de validité.
Cependant il ne sert à rien d'avoir un droit si on ne peut pas apporter la preuve de
son existence ; d'où l'importance de l'écrit dans les relations de travail.

Toutefois pour certains contrats, l'écrit est une condition de validité sans laquelle le
contrat change de nature.
Aussi l'employeur est tenu de passer un contrat écrit lorsqu'il s'agit :

d'un contrat à durée déterminée ;


d'un contrat d'engagement à l’essai ;
d'un contrat d'apprentissage ; d'un contrat de tâcheronnat ; d'un contrat
à temps partiel.
d'un contrat qui nécessite le déplacement du travailleur hors de son lieu habituel
de résidence ;
Tous ces contrats doivent être écrits et déposés en 4 exemplaires accompagnés
d'un certificat médical d'embauche au niveau de l'inspection du travail pour enregistrement
ou visa pour les quatre premiers et auprès de la Direction générale du Travail
et de la Sécurité sociale.

L'employeur est aussi tenu de déposer auprès des services des statistiques du
travail 3 exemplaires de la déclaration du mouvement du travailleur et 3 autres de la
déclaration d'établissement s'il s'agit de l'ouverture, de la fermeture d'une entreprise
ou de son transfert à un autre lieu.

Un exemplaire du contrat et / ou du mouvement du travailleur doit être remis au


travailleur.

Egalement ce sont ces documents que l'employeur utilisera dans son dossier pour
l'immatriculation du travailleur à la Caisse de Sécurité Sociale (C.S.S.) et à l'Institution
de Prévoyance Retraite du Sénégal (I.P.RE.S).

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