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Aux termes de l’article 23 du code du travail (CT) « le contrat de travail est une
convention par laquelle un travailleur s’engage à mettre son activité professionnelle sous
l’autorité et la direction d’un employeur en contrepartie d’une rémunération ». Le contrat de
travail est un acte générateur des rapports individuels. Il est de ce fait un acte primordial en
droit du travail. Sa qualification est importante car c’est lui qui fait acquérir au travailleur la
qualité de salarié et détermine en conséquence l’application du droit du travail.
Le contrat de travail est en principe à durée indéterminée. Il est en principe conclu sans
détermination de durée. Mais l’on assiste à la multiplication des contrats de travail à durée
déterminée, des contrats à temps partiel et du travail temporaire. Ainsi, à côté du noyau dur
dans l’entreprise constitué par les salariés lié par contrat à durée indéterminée, on trouve de
plus en plus de travailleurs liés par un contrat précaire même si le principe est qu’il n’y a pas
de différence de traitement entre les salariés permanents dans l’entreprise et ceux liés par un
contrat précaire.
Le code du travail distingue alors sept (7) formes de contrats de travail que sont le
contrat de stage, d’apprentissage, d’engagement à l’essai, le contrat à durée déterminée, le
travail temporaire, le tâcheronnat et le contrat à durée indéterminée.
La décision de recruter un candidat à un poste précis appartient à l’employeur. Celui-ci
vérifie en général ses aptitudes. Cette vérification commence à la phase de recrutement et se
fait selon plusieurs méthodes. Ce peut être par :
Le contrat de travail
• Voie de concours
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• Test psychotechnique et autres questionnaires
• Entretien
• Recrutement par le billet des cabinets en Ressources Humaines.
Apres le recrutement la conclusion d’un contrat de travail est possible et souvent
précéder des avant contrats. Il convient d’identifier le contrat de travail au préalable.
Le contrat de travail est composé de trois traits caractéristiques que sont la prestation de
travail, la rémunération et le lien de subordination.
La rémunération est aussi un élément nécessaire du contrat de travail qui est un contrat
à titre onéreux c’est-à-dire procurant à chacune des parties un avantage. La jurisprudence
considère en ce sens que, sans rémunération, il n’y a pas contrat de travail. Mais elle est
insuffisante pour qualifier un contrat de travail.
I et II 15 jours
III et IV 1 mois
V t VI 2 mois
VII et IX 3 mois
X et XII 4 mois
L’essai peut être renouvelé une seule fois en considération des délais ci-dessus
mentionnés. Les durées maximales sont fixées en fonction de la catégorie du travailleur. La
notification de renouvellement doit parvenir au plus tard le dernier jour de l’essai en cours. La
prolongation de l’essai sans l’intervention d’un nouveau contrat vaut engagement définitif qui
prend effet au début de l’essai. Il en est de même pour la confirmation de l’employé au terme
de l’essai qui prend effet à la date du début de l’essai dans le contrat.
B. Le contrat de formation
Le contrat de travail
C’est l’un des contrats qui naît avec le code de 1992 (article 28 al3). Il a pour but de
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donner une formation professionnelle appropriée au candidat à l’emploi afin de l’adapter au
poste proposé. A l’issue de la formation, l’employeur peut embaucher ou non le candidat à
l’emploi.
C. Le contrat d’apprentissage
Le contrat d’apprentissage n’excluant pas les adultes est réservé aux jeunes, qui doivent
être âgés d’au moins 14ans. Le maître quant à lui doit être âgé d’au moins 21 ans. Il tout
comme le contrat de travail suppose un lien de subordination. L’apprenti n’a pas droit à un
salaire, mais à une allocation (prestation en argent attribuée à une personne pour faire face à
un besoin). La durée maximale du contrat d’apprentissage est de 4 ans. Cependant, le contrat
d’apprentissage peut commencer par une période d’engagement à l’essai qui est d’un mois
renouvelable une seule fois. Cet engagement à l’essai est le même que celui mentionné plus
haut. Le contrat d’apprentissage est un contrat autonome qui doit être écrit sous peine de
nullité.
Dans ce contrat, l’apprenti peut servir au besoin de l’entreprise. Le maître peut lui
confier des tâches normalement confiées à un employé. Toutefois, son travail est destiné à le
former.
Le contrat de travail
TRAVAIL
Il doit respecter toutes les conditions prévu à l’article 1108 du Code Civil à savoir la
capacité et le consentement libre des parties, l'objet, la cause et la durée du contrat.
Le libre consensus : Le contrat est passé librement par les parties.
La capacité des parties : Le recrutement concerne les personnes âgées de 14 ans au
moins au moment de contracter.
L’objet du contrat doit être déterminé ou déterminable. Il doit être licite et moral
Le contrat de travail existe par le simple accord des parties en dehors de tout écrit et de
toute prestation préalable. C’est un contrat consensuel c’est-à-dire qu’il peut être constaté
dans les formes qu’il convient aux parties d’adopter. Il peut donc être écrit ou verbal.
C’est celui dont le terme est fixé à l’avance par les parties. C’est un contrat de date à
date c’est-à-dire conclu d’une date à une autre ; pour tel nombre de jours, de semaines, de mois,
Le contrat de travail
d’années. L’arrivée du terme librement choisie par les parties au moment de la conclusion du
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contrat, met automatiquement fin au contrat (sans préavis et sans indemnité). La durée ne peut
être supérieure à deux ans. Il ne peut être renouvelé qu’une seule fois pour la même durée avec
la même. Cependant, lorsqu’après le renouvellement du CDD la relation de travail se poursuit,
le contrat de travail se transforme en CDI.
Le terme de ce type de contrat peut aussi être subordonné à la survenance d’un
évènement futur et certain, dont la réalisation ne dépend pas exclusivement de la volonté des
deux parties, mais qui est indiqué avec précision (il peut s’agir d’un contrat entre une personne
et un menuisier qui aimerait faire des meubles pour son futur enfant. Le contrat a pour terme le
jour de l’accouchement).Ici le terme est fixe, mais inconnu à l’avance. L’essentiel est que sa
durée n’excède pas deux ans.
Il s’agit ensuite du contrat conclu pour un ouvrage déterminé (par exemple : un chantier
de construction). Les entreprises qui démarrent un chantier peuvent donc recruter et s’en séparer
sans difficulté le terme échu. Cependant, dans ce type de contrat ce n’est pas la durée, mais
l’objet qui doit être pris en compte
Le contrat à durée déterminée par assimilation ne se renouvelle pas. La violation de cette
règle entraine la transformation du contrat en CDI.
Le travail temporaire a pour objet soit le remplacement d’un travailleur absent ou dont
le contrat est suspendu, soit l’achèvement d’un ouvrage dans un délai déterminé nécessitant
l’emploi d’une main d’œuvre supplémentaire. Un emploi temporaire peut être conclu pour un
jour ou pour 3 mois, mais ne peut dépasser cette durée. Tout comme le contrat d’engagement à
l’essai, le contrat de travail temporaire porte sur 3 mois renouvelables une seule fois.
Cependant, la continuité dans une relation professionnelle entre les parties aboutit à un contrat
à durée indéterminée. Le recrutement de temporaire peut se faire de manière directe c’est-à-dire
entre l’employeur et l’employé ou indirecte c’est-à-dire entre l’employeur, une entreprise de
travail temporaire et le travailleur. Ce dernier cas de figure s’appelle la mise à disposition.
NB : Le code du travail camerounais interdit de remplacer un travailleur temporaire par
un autre.
B. Le contrat de travail occasionnel
C’est un contrat lié à la nature cyclique ou climatique des activités de l’entreprise (article
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25 al 4c Code du travail camerounais). Il ne peut excéder 6 mois. Il peut être renouvelé chaque
année avec la même entreprise suivant les besoins des contractants. C’est un contrat qui règle
le problème de main d’œuvre dans les entreprises agricoles, les coopératives agricoles et les
entreprises de jouets. Au cas où la période de 6 mois n’est pas respectée, le contrat se transforme
en contrat à durée indéterminée.
Les conventions légalement formées tiennent lieu de loi pour ceux qui les ont faites (art
1134 du Code Civil). Elles doivent être exécutées de bonne foi. le contrat de travail qui est une
convention fait naitre des droits et des obligations à la charge des deux parties. Toutefois, il
arrive souvent que l’exécution de ce contrat soit affectée par certains évènements pouvant soit
suspendre ou modifier son cours.
Elle porte sur les droits et obligation du travailleur. Cependant, Les obligations de
l’employeur constituent les droits du travailleur. Ces droits sont renforcés notamment par le
droit de grève, de rupture, d’enquête reconnue à l’inspecteur de travail en vue de s’assurer de
l’application de la législation du travail.
A. L’obligation matérielle
Il est tenu d’exécuter le travail convenu et de l’exécuter lui-même. Il ne peut pas se faire
remplacer dans l’exécution de sa prestation qu’avec l’accord de son patron. Il doit exécuter
correctement, avec diligence et en bon père de famille son travail. Aujourd’hui, avec la
contractualisation, le travailleur n’est plus seulement un chercheur d’emploi, mais il partage
Le contrat de travail
avec l’employeur les risques de l’entreprise. Il est en principe responsable de ses fautes. La
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faute du travailleur s’apprécie aussi par comparaison ou analogie. On considère une toute autre
personne à sa place et on se demande si son attitude serait différente ou identique.
1. Le devoir d’intégrité
Le code pénal en son art 312 puni sévèrement l’employé non intègre. C’est le délit de
corruption <<est puni d’un emprisonnement d’1 à 3 ans et d’une amende de 50 000 frs à 500
000 frs ou d’une de ces deux peines seulement tout employé rémunéré sous quelque forme que
ce soit qui sans l’autorisation de son patron reçoit les dons ou agrée les promesses pour faire
ou s‘abstenir de faire un acte de son service.>>
La violation de l’obligation d’intégrité constitue sur le plan contractuel une faute lourde
légitimant le licenciement ou une faute grave remettant en question la légitimité d’un contrat
de travail à durée indéterminée.
2. Le devoir d’obéissance
Le devoir d’obéissance est l’une des conséquences logiques du lien de subordination.
Le comportement insolent (injure, mépris, insubordination…) du travailleur à l’égard de
l’employeur peut justifier une perte de confiance de l’employeur, et être un motif légitime pour
le licenciement du travailleur. Ce dernier doit donc exécuter son travail loyalement,
consciemment en évitant toute perte de temps, tout gaspillage.
Le travailleur ne doit pas révéler le secret professionnel même après la fin du contrat de
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travail. Il s’agit là d’une obligation qui pénalise nécessairement le travailleur qui a travaillé
pendant quelques jours dans une entreprise. Un travailleur est tenu de garder le secret
professionnel pendant tout le reste de sa vie.
2. Le pouvoir règlementaire
C’est aptitude à ériger des règles indispensables pour la bonne marche de l’entreprise.
Les règles sont généralement contenues dans le règlement intérieur, circulaires,
notes…l’employeur est obligé de rédiger un règlement intérieur lorsque l’effectif des employés
atteint onze. Le règlement intérieur doit être soumis au délégué du personnel pour avis et à
Le contrat de travail
l’inspecteur du travail pour visa. Il doit être publié par affichage au lieu du travail et ne doit pas
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contenir des clauses abusives mais celles relatives à l’organisation technique du travail, la
discipline, l’hygiène et la sécurité.
3. Le pouvoir disciplinaire
Plusieurs sanctions s’offrent à l’employeur :
• Les sanctions pécuniaires comme des retenues sur salaire ; les amendes
sont interdites
• Les sanctions professionnelles : retard dans l’avancement de grade,
mutation, rétrogradation, mise à pied (durée maximale 8 jours et doit être
signifiée à l’employé par écrit avec indication des motifs)
Il existe deux sortes d’incidents dont peut faire l’objet l’exécution d’un contrat de travail
: la suspension ou la modification.
B. Le congé de maternité
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Selon l’art 32 al d du CT, le contrat de la femme salarié est suspendu pendant le congé
de maternité. Ce congé dure 14 semaine reparti comme suit : 4 semaines avant la date présumée
de l’accouchement et 10 semaines après l’accouchement. Toutefois, ce délai peut être prorogé
de 6 semaines en cas de maladie constatée résultant, soit de la grossesse, soit des couches.
Pendant le congé de maternité le CT en son art 84 al 2 interdit à l’employeur de rompre le
contrat de travail de la femme (conciliation des droits à l’enfant et à la procréation).
C. Le chômage technique
Le chômage technique se définit comme l’interruption collective du travail totale ou
partielle du personnel d’une entreprise ou d’un établissement résultant soit des causes
accidentelles ou de force majeure, soit d’une conjoncture économique défavorable. Le caractère
collectif de la mise à pied économique permet de distinguer les autres formes de mise à pied :
la mise à pied disciplinaire et la mise à pied conservatoire. Le chômage technique n’est une
situation conflictuelle, mais se négocie dans un dialogue tripartite (employeur, délégué du
personnel et inspecteur du travail du ressort).
D. Le congé payé
Le travailleur a droit au congé payé après un an de service effectif (article 92 al 1CT).
Selon l’art 89 al 1 quant à lui, <<le travailleur acquiert droit au congé payé à la charge de son
employeur à raison d’un jour et demi ouvrable par mois de service effectif. >>
L’art 89 al1 CT stipule que << le droit au congé est porte d’un jour et demi à deux jours
et demi par mois de service effectif au profit des jeunes gens de moins de 18 ans. >>
La durée du congé est augmenté en faveur des mères salariées soit de deux jours
ouvrables par enfant de moins de 6 ans à la date du départ en congé inscrit à l’état civil et vivant
au foyer, soit d’un jour seulement si le congé principal ne dépasse pas 6 jours.
Lorsque le travailleur a fait 5 années successives dans une entreprise, il a 2 jours
ouvrables supplémentaires sur son congé. La mère salariée qui se satisfait à ces conditions peut
ajouter les jours supplémentaires alloués aux enfants de moins de 6 ans.
Cependant, d’un commun accord avec son employeur, le salarié peut décider de diviser
ses congés en fraction de 12 jours lorsqu’ il est plus long.
30%--------------le 4è mois
17
25%--------------le 5è mois
20%--------------le 6è mois
. Cette indemnité est calculée sur le salaire de base majoré de primes d’ancienneté perçu
au moment de l’arrêt du travail. Les conventions collectives peuvent prévoir des dispositions
plus favorables. Ces dernières peuvent diminuer ou augmenter la période de suspension.
Dans le second cas, c'est-à-dire si la durée de suspension est supérieure à 6 mois, elle
doit maintenir la totalité du salaire. Un travailleur mis en chômage technique peut recourir à un
autre emploi, mais il doit s’agir d’un emploi de date à date. Autrement dit, l’employeur est en
droit de mettre fin au contrat de travail lorsque le travailleur est introuvable au moment où on
a besoin de lui parce qu’il est retenu par le lien contractuel.