Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Les aptitudes de chaque être humain étant différentes d’un individu à l’autre, il
faut savoir rectifier les valeurs chronométrées, afin qu’elles soient réalisables
par le plus grand nombre.
Cette dernière solution est bien entendue inenvisageable, d’autant plus qu’au
cours de l’histoire, d’autres personnes se sont déjà chargées de réaliser
l’expérience.
Le chronométrage fait son apparition avec l’ère industrielle, mais très vite on
s’aperçoit de ses limites lorsqu’il s’agit de définir des temps pour l’activité
humaine.
Le jugement d’allure n’était pas encore au goût du jour.
En effet, nous ne sommes pas tous égaux : Certains sont plus rapides,
d’autres plus précis, d’autres ne réalisent pas les gestes de la même manière
d’un cycle à l’autre…
Ainsi, le temps passé par chaque individu pour exécuter une tâche donnée
varie.
Cette variation augmente avec la longueur du cycle.
On se demande alors comment faire pour assurer systématiquement les
mêmes temps de cycle face une telle imperfection de l’être humain.
Une solution est trouvée dans les années 1900, avec l’apparition de la pensée
Taylorienne. Alors chaque mouvement des exécutants est décomposé dans le
but d’assurer la répétabilité des tâches….
Oui, à cette époque aussi nous avions des penseurs et des chercheurs un peu
farfelus.
Mais c’est bien sur ces concepts d’un autre âge que se sont appuyés les
créateurs d’un outil de chiffrage mondialement connu : le MTM – Méthode
Time Measurement.
En 1948, H.B. Maynard, G.J. Stegemerten, et J.L. Schwab, se sont donc
appuyés sur les travaux des Gilbreth, afin de définir de nouvelles tables plus
proches des besoins de l’industrie.
Ainsi, cela fera bientôt 60 ans - hier pour certain, la préhistoire pour d’autre -
que certains utilisent la première version du MTM, appelé aussi le MTM1.
QU ’ EST CE QUE LE MTM
L’unité de temps choisie est le TMU (Time Measurement Unit), Soit 1/100.000
d’heure.
Pourquoi une unité si fine ? Parce que le niveau de détail des gestes
élémentaires est impressionnant !
Pour preuve, un petit aperçu des codes à connaître :
Encore plus fort…il faut en plus choisir le niveau de difficulté rencontré par
l’exécutant.
Prenons seulement pour exemple les choix possibles pour le symbole R
(atteindre un objet).
Il existe (pour simplifier les choses), cinq déclinaisons possibles pour ce
geste :
Mais attention, vous n’aurez pas encore défini le temps qu’il mettra pour saisir
l’objet! Il faudra alors regarder ce qui se passe pour le symbole G … mais
nous ne serons pas trop cruel avec le lecteur et respectons le travail de nos
ancêtres.
Vous entendrez parfois des adeptes vous parler du MTM3. Mais là ne vous
laisser pas abuser : c’est une base de données informatisée à créer sur
mesure, seulement pour l’activité de votre propre entreprise.
Comptez plus d’un an de présence d’un spécialiste MTM2 et d’un
informaticien à temps complet, avant d’en voir les premiers résultats.
Un coût de mise en place énorme et seulement quelques spécialistes dans
l’entreprise capable de s’en servir et surtout incapables de s’en passer.
Ceux qui on fait ce choix n’osent même pas avouer leur erreur.
Résultat : Des milliers de personnes formées au MTM et seulement quelques
centaines qui ont pu y survivre !
LA NAISSANCE DU MOST
Depuis 1974 (33 ans de cela quand même), grâce à la participation d’un
utilisateur reconnu du MTM – Le suédois Kjell Zandin - , Maynard a
développé une nouvelle technique de détermination des temps : le MOST
(Maynard Operation Sequence Technique).
Là par contre, c’est le nec plus ultra : sans aucune connaissance du poste de
travail à étudier, on arrive enfin à chiffrer une heure de cycle en une journée
d’étude.
Même un chronométreur confirmé ne peut faire mieux en voulant atteindre le
même niveau de précision.
Pour exemple :
Du coup la durée de la formation n’a plus rien à voir avec celle du MTM :
6 jours maximum suivant la formule choisie.
Et cette fois-ci 80% de chance de l’utiliser vis à vis des besoins réels des
industriels et de la simplicité de l’outil.
Pour être à peu prés complets sur le sujet des temps prédéterminés, nous
nous devons de citer d’autres techniques qui sont apparues dans la même
période que le MOST.
Ces outils de chiffrage n’ont malheureusement jamais été mis officiellement à
l’épreuve des statistiques. Il est donc difficile d’en assurer la précision.
L’histoire de ces outils de chiffrage est plus ou moins claire (pas de date
exacte, pas de certitude sur les créateurs).
Il est seulement à retenir que si tous ces outils ont été créés, c’est pour
s’adapter aux besoins réels des entreprises : obtenir des temps justes, avec la
meilleure efficacité pour les utilisateurs.
Leur utilisation permet de valoriser des temps à priori, même si le poste est
inexistant, contrairement au chronométrage qui n’est qu’une mesure directe.
Ce point est un avantage certain lorsque l’on voit que la force de nos
industries reste leur capacité à industrialiser de nouveaux produits dans les
meilleurs délais et au meilleur coût.
CONCLUSION
En effet, les temps de fabrication ne sont certainement pas les seules clés qui
permettent la réduction des coûts et des délais. Penser le contraire serait
n’avoir qu’une vision réduite de l’organisation industrielle…