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Université Sidi Mohamed Ben Abdellah

Ecole supérieure de technologie

Département  : Sciences et techniques de gestion


Filière  : Techniques de management
Option : Gestion des affaires internationales

Rapport Projet de Fin d’Etudes:

Le libre-échange Maroc-UE :
Cas d’un accord de libre-échange complet et
approfondi entre le Maroc et l’UE

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Préparé par : Mr . Youssef HOURRI
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Encadré par : Mr . Mourad REHIOUI

Année Universitaire 2016-2017


DEDICACES

En témoignage d’affectation et de respect, je dédie ce rapport :

 A mes chers parents pour leurs sacrifices, leurs patiences et leur soutien moral et
matériel.
 A toutes les membres de ma famille pour leurs amours et leurs tendresses.
 A mes chers amis pour leur encouragement et soutient.
 A tous les étudiants de La filière Techniques de Management
 A tous les enseignants du département STG.
 A mon encadrant Mr Mourad REHIOUI.

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REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier dans un premier temps, toute l’équipe pédagogique de l’école supérieure de
technologie Fès et les intervenants professionnels responsables de la formation techniques de
management, pour avoir assuré la partie théorique de celle-ci. 

Je remercie également Monsieur Mourad REHIOUI pour l’aide et les conseils concernant les
missions évoquées dans ce rapport, qu’il m’a apporté lors des différents suivis.

Sans oublier d’adresser mes sincères remerciements à tous les professeurs, intervenants et toutes
les personnes qui par leurs paroles, leurs écrits, leurs conseils et leurs critiques ont guidé mes
réflexions et ont accepté à me rencontrer et répondre à mes questions durant mes recherches.

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Sommaire :
Introduction générale 04
Partie 1 : Contexte générale 06
Chapitre 1 : Présentation de la recherche 07
Section 1 : Fondements de la recherche 07
I- Présentation de la recherche 07
II- Définition de la problématique de la recherche 08
Section 2 : Concepts et définitions 09
Chapitre 2 : Principe du libre-échange 10
Section 1 : Principales théories du libre-échange 11
Section 2 : Analyse libérale 16
Partie 2 : Partenariat Maroc-UE : vision économique 21
Chapitre 1 : Caractéristiques économiques du Maroc et de l’UE 21
Section 1 : L’économie marocaine 22
I- Analyse SWOT pour le Maroc 22
II- Présentation du Maroc 23
III- Les indicateurs économique 26
Section 2 : Caractéristiques de l’UE 29
I- Une grande puissance-économique 30
II- Une économie diversifiée 31
Chapitre 2 : Les relations économiques : Maroc-UE 32
Section 1 : L’accord de libre-échange Maroc-UE 32
I- Présentation de l’Accord d’associations 32
II- Objectif de l’accord 33
III- Les négociations d’un ALECA entre le Maroc et l’UE 34
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Section 2 : Les implications d’un ALECA sur l’économie marocaine 36
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I- Impact économique de l’ALECA 36
II- Analyse d’un ALECA entre le Maroc et l’UE 39
Conclusion générale 41
Introduction générale :

Le monde change, l’économie mondiale est entrée dans une ère de mondialisation, fondée sur la
liberté des échanges et l’essor de la « nouvelle économie » et des technologies de l’information
et de la communication.

Historiquement, le libre-échange est une rareté exceptionnelle. Chaque État se définit notamment
par ses frontières et l'existence de taxes et toutes sortes de règlements propres concernant
l'importation et l'exportation, érigeant autant de barrières. La pensée économique rudimentaire
animant les dirigeants des anciens États les conduit à toujours préférer, entre deux biens
similaires, celui produit par leur nation à celui d'importation. Forcer les étrangers à ouvrir leur
commerce, abaisser leurs barrières et leurs droits de douanes, tout en tâchant de conserver les
siennes, est une politique ordinaire des relations internationales, éventuellement appuyée par la
menace militaire ou obtenue à l'issue d'une guerre. Du fait de ces pratiques, le commerce
international peut consister pour une part notable en contrebande, contournement illégal des
règles sur les importations, d'autant plus rentable que ces règles sont plus coûteuses.

L’évolution du commerce mondial au cours des dix dernières années démontre une augmentation
plus rapide des échanges internationaux, progressant en moyenne annuelle au taux de 6,2%
contre 3,7% pour la production mondiale, ce qui témoigne de l’ouverture croissante des
économies et du succès des politiques mises en œuvre dans le cadre de l’OMC et/ou à travers les
accords commerciaux régionaux qui sont considérés comme un instrument alternatif de
généralisation du libre échange au niveau international.

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Pour s’inscrire dans ce processus de la mondialisation, le Maroc a fait de l’ouverture sur
l’extérieur un choix stratégique. Dans ce cadre, les efforts menés dans la voie de la libéralisation
de l’économie particulièrement au cours des années 80 et 90 se sont notamment soldés par la
signature d’accords et de conventions avec différents pays que ce soit au niveau bilatéral,
régional ou multilatéral.

Néanmoins, les résultats obtenus par les différents pays ne sont pas uniformes. Les expériences
réussies font ressortir le caractère déterminant de l’intégration régionale comme condition
nécessaire pour une participation profitable aux échanges commerciaux internationaux. Ils
traduisent aussi le rôle clé de la modernisation de la politique commerciale (en termes
d’institutions et de structures) comme préalable à la bonne insertion dans les circuits mondiaux
de production et de commercialisation.

Cette note se propose de présenter, dans un premier temps, un bref aperçu sur les performances
du commerce extérieur marocain. Elle consistera également à mettre en exergue les dimensions
multilatérales et régionales de la politique commerciale extérieure de notre pays et les
implications préliminaires de la politique de libre échange conduite jusqu’à présent. Elle tentera
enfin d’examiner la question de la protection tarifaire et des réformes de modernisation
entreprises par le Maroc pour maximiser les gains issus de l’ouverture commerciale.

En visant l’importance historique, économique et géographique de l’Europe pour le Maroc, on


se focalisera sur le cas du libre-échange Maroc-UE et ses enjeux, comme étant un thème de notre
étude.

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Partie 1 :

Contexte générale

Dans cette partie on va élaborer en premier temps durant notre premier chapitre, une présentation
générale de la recherche, ce chapitre contient deux sections. La première section, on va présenter
le thème de recherche, et la définition de la problématique de cette dernière. En ce qui concerne
la deuxième section, on va définir des concepts et des organisations qui ont une relation avec
notre projet.

Le deuxième chapitre porte sur le concept de libre-échange, ce chapitre se divise aussi en deux
grandes sections, la première cite les principales théories du libre-échange, à savoir la théorie des
avantages absolus (Adam SMITH), les avantages comparatifs (David RICARDO), et
dernièrement La théorème de dotation factorielle (Modèle Heckscher-Ohlin-Samuelson). La
section deux, analysera le libre-échange, en donnant ces arguments, ces limites, ainsi on va citer
le principe du protectionnisme comme étant un principe opposant, et finalement le rôle de
l’organisation mondiale du commerce dans les accords du libre-échange.

Chapitre 1 :

Présentation de la recherche

Le premier chapitre comme déjà cité, on va focaliser les grands axes qui ont un lien avec notre
rechercher ainsi que les concepts et définitions liés à notre thème. Page

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Chapitre 1 : Présentation de la recherche

Section 1 : fondements de la recherche :


I- Présentation du thème de recherche :
Avant d’aborder le sujet principal de ce modeste travail, on doit absolument introduire ses
premières pages par une présentation du thème de recherche afin de vous permettre de se situer
par rapport au contenu des pages qui vont suivre.

En effet, ce rapport porte sur le libre-échange comme thème principal, tout en essayant de voir si
réellement ce type de politique économique permet de générer des gains pour les pays en
développement, à savoir le Maroc. Par contre, ses retombées positives ne sont qu’un mythe des
théories promouvant la libéralisation du commerce mondial.

Pour bien mener cette recherche, on a choisi l’accord de libre-échange entre le Maroc et l’Union
Européenne afin d’étudier les gains générés par cette intégration économique.
Ainsi on va parler des négociations d’une ALECA {accord de libre-échange complet et
avancée}, dans le cadre d’établir un statut avancée entre les deux parties.

En effet l’accord du libre échange Maroc-UE est signé le 26 février 1996, dans la nature est une
association entre les deux parties. L’entrée en vigueur de cet accord est en 1 er Mars 2000. Alors
que ce partenariat historique entre l’UE et le Maroc est renforcée par de nombreux accords
politiques et économiques, un partenariat qui donne au Maroc une nouvelle impulsion à son
processus de modernisation et de transition.

Pour bien cerner l’ensemble des éléments procurant à la réussite de ce travail, on a s’est inspiré
d’un cadre de recherche aussi théorique d’empirique, Pour cela, on a choisi un plan composé des
trois volets suivants :

 Une vision théorique : à ce niveau, l’accent est mis sur la conceptualisation théorique de la
notion du libre-échange en étudiant ses principales théories, ainsi on va faire une analyse
libérale, en citant les arguments et les limites de libre-échange, le débat historique du libre- Page

échange et protectionnisme, ainsi à la fin le rôle des organisations mondiales à savoir l’OMC 7
dans la procédure de libéralisation.
 Une vision sur l’économie marocaine : Ici, on élabore une présentation de l’économie
marocaine et les indicateurs économiques du Maroc ces dernières années, cette partie porte
sur une analyse exploratoire documentaire et des entrevues en profondeur. La première est
basée sur des documents publiés par le gouvernement marocains, l’Organisation mondiale du
commerce, ainsi que la banque mondiale.

 Une vision sur la relation Maroc-UE : en premier temps, on citera la situation


économique de l’union européenne : ses compétences, sa structure et ses principes. Puis
on étude le cadre des relations de libre-échange Maroc-UE, et la conclusion d’un accord
de libre-échange complet et approfondi (ALECA) on citant son impact sur le Maroc.

II- Définition de la problématique de recherche :

Depuis l’apparition de la notion libre-échange, avec la notion de ses premiers paradigmes de la


pensée libérale, la polémique autour des retombées du libre-échange était la principale
préoccupation des partisans de cette réflexion économique. En effet, l’histoire de libre-échange
montre que, depuis l’apparition des premières théories du commerce international, le débat
continue jusqu’à aujourd’hui, autours des gains associés à la libéralisation des marchés.

C’est donc le but d’approfondir le sujet en ce qui a trait à la littérature traitant de l’impact positif
du libre-échange, qui je me suis orienté à mener un travail de recherche intitulé « l’accord du
libre-échange complet et approfondi : Avantageux pour le Maroc ou pas ?»

Alors, la problématique de recherche de ce travail est décrite comme suit :

Quel impact de l’accord de libre-échange complet et approfondi avec l’UE sur l’économie


marocaine ?

Pour être plus précis par rapport à la problématique choisie, ce projet se basera sur l’étude de cas
du libre-échange entre le Maroc et l’UE, tout en essayant de répondre à ces deux principaux axes
de recherche :

 La relation commerciale entre le Maroc et l’Union européenne, et le rôle d’un accord de


libre-échange complet et approfondi dans le cadre d’un statut avancé entre ces deux
partenaires.
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 L’impact d’un ALECA avec l’UE sur l’économie marocaine.
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Section 2 : concepts et définitions :

Libre-échange :
Le libre-échange correspond à une politique économique qui préconise de supprimer les
restrictions douanières (tarifaire et non tarifaire) afin de laisser place à la libre circulation des
biens et services entre les pays sans intervention des gouvernements. C’est donc l’application du
principe libéral selon lequel il convient de « laisser faire » le marché et donc de supprimer les
entraves, c'est-à-dire les interventions extérieures comme la fixation de quotas et de droits de
douane par l'État afin d'aboutir à la meilleure situation économique possible.

Protectionnisme :
Le protectionnisme est une politique économique qui cherche à limiter l’accès au territoire
national de produits étrangers. Il s’agit d’accorder une préférence nationale aux produits mis sur
les marchés, en limitant les importations. C’est donc une attitude qui vise à protéger l’économie
nationale des importations étrangères excessives sans décourager les exportations.
De nombreux pays ont mis en œuvre des politiques mixtes, favorisant tantôt le protectionnisme
dans les secteurs encore en développement ou considérés comme stratégiques.

La mondialisation :
La mondialisation désigne une vague « de libéralisation des échanges, des investissements et des
flux de capitaux ainsi que l’importance croissante de tous ces flux et de la concurrence
internationale dans « l’économie mondiale ». Elle traduit surtout une intensification des échanges
économiques entre les principaux pôles de croissance que sont l’Amérique du Nord, le Japon,
l’Europe occidentale, les nouveaux pays industrialisés d’Asie, parmi lesquels il faut compter la
Chine, l’Inde et l’Indonésie.
Ces évolutions ont des retombées et des effets d’entraînement dans plusieurs pays en voie de
développement. Elles sont inséparables de grandes innovations technologiques, qui ont pour
conséquences de rétrécir l’espace international en créant des interactions toujours plus denses
entre les sociétés Page

L’OMC : 9
L'Organisation mondiale du commerce (OMC) est la seule organisation internationale qui
s'occupe des règles régissant le commerce entre les pays. Au cœur de l'Organisation se trouvent
les Accords de l'OMC, négociés et signés par la majeure partie des puissances commerciales du
monde et ratifiés par leurs parlements. Le but est d'aider les producteurs de marchandises et de
services, les exportateurs et les importateurs à mener leurs activités.
Chapitre 2 : principe du libre-échange :

Le chapitre porte dans sa première section sur les fondements théoriques du libre-échange, en
communiquons les principales théories du libre-échange, à savoir les avantages absolus (Adam
SMITH), les avantages comparatifs (David RICARDO) et le théorème HOS. Durant la deuxième
section, on présenterait une analyse sur le libre-échange : Quelles sont les arguments en faveur
de libre-échange ? Quelles sont ces limites ? La définition de protectionnisme et le lien avec le
libre-échange, ainsi on citera le rôle de l’organisation mondiale du commerce dans les accords du
libre-échange ?

Section 1 : les théories du libre-échange

Le libre-échange est une pensée économique qui procure la libre circulation des biens et des
services entre les pays. Cette théorie applique, au niveau international, le principe libéral selon
lequel il convient de « laisser faire » le marché et donc de supprimer les entraves, c'est-à-dire
les interventions extérieures comme la fixation de quotas et de droits de douane par l'État afin
d'aboutir à la meilleure situation économique possible. Dans cette perspective, l'échange serait
mutuellement avantageux. Ce ne serait pas un jeu à somme nulle.

Avant Smith, les Mercantilistes [1] (16e-17e) voient dans le commerce international un moyen


d’augmenter l’entrée de métaux précieux dans le Royaume. Pour eux, la richesse de la nation se
mesure par les métaux précieux. Dans la vision mercantiliste, pour que le pays s’enrichisse il doit
avoir une balance commerciale favorable, c’est-à-dire exporter plus qu’il n’importe. Pour ce
faire, chacun essaie de mettre des barrières à l’importation (protectionnisme) et de favoriser les
exportations. Dans ce système, les intérêts des pays sont donc opposés : si un pays acquiert de la
richesse, c’est au détriment d’un autre pays, ce que l’un gagne l’autre le perd. C’est ce que l’on
appelle un jeu à somme nulle.

Aux 18e-19e, cette perspective change avec notamment Adam Smith [2] et David Ricardo [3]. Page
Dans « La richesse des Nations » [4], Smith se positionne contre la vision mercantiliste. En 10
suivant l’argument du jeu à somme nulle, il ne serait pas possible pour toutes les nations de
s’enrichir simultanément. Smith pense que, au contraire, l’enrichissement de tous est possible, à
condition de se spécialiser dans la production du bien que l’on produit mieux que les autres.

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[1] Le mercantilisme est un courant de la pensée économique contemporaine de la colonisation du Nouveau Monde  et du triomphe de
la monarchie absolue (depuis le xvie siècle jusqu'au milieu du xviiie siècle en Europe)
[2] un philosophe et économiste écossais des Lumières. Il reste dans l’histoire comme le père des sciences économiques modernes
[3] né le 19 avril 1772 à Londres, un économiste britannique et également un agent de change et un député.
[4] le plus célèbre ouvrage d’Adam Smith. Publié en 1776, c’est le premier livre moderne d’économie.
Cette réflexion découle de sa théorie de la division du travail : c’est l’idée qu’on peut être plus
efficace dans la production d’un bien si on se répartit les tâches; ainsi chaque travailleur se
spécialise dans une activité précise et il y consacre tout son temps. De cette manière,
la productivité se trouve améliorée par la division du travail. Le raisonnement est similaire au
niveau des pays, chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production du bien qu’il produit le
mieux, et à échanger le surplus contre d’autres produits. C’est la division internationale du
travail (DIT).

I. Théorie des avantages absolus : Adam SMITH

Pour Adam Smith, tous les pays ont tout intérêt à se spécialiser et à développer les échanges avec
les autres pays. Pour lui, le principe de la division du travail [*] s'applique au niveau national,
au sein des fabriques, mais aussi au niveau international. Selon lui, chaque pays doit
se spécialiser dans la production pour laquelle il est le plus efficace. Ainsi, si chaque pays se
spécialise, la production mondiale s'accroît, du fait des gains de productivité engendrés, et les
échanges se développent.
Mais qu'en est-il des pays qui ne sont les meilleurs nulle par ?

Smith, explique qu’un pays possède un avantage absolu dans la production d’un certain bien
quand la productivité (la production par heure de travail) de ce bien est plus élevée que dans les
autres pays. Prenons un exemple avec deux pays et deux biens, en situation d’autarcie (ils ne
pratiquent pas l’échange) :

Tableau 1.1 : Heures de travail nécessaires pour produire une unité de bien (Avant
spécialisation) :

Portugal Angleterre

1Litre de vin 10 H 20 H Page

1 Mètre de drap 20 H 10 H 11
Heures et
30 H pour 1 M de drap 30 H pour 1M de drap
Production
Et 1L de vin Et 1L de vin
Totales
60h pour 2m de drap et 2L de vin

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[*] Principe de la division international du travail : désigne le fait que les pays se sont spécialisés : ils ne fabriquent pas tous la même
chose et, de ce fait, échangent entre eux leur production.
Au Portugal, un travailleur a besoin de 10h de travail pour produire 1 litre de vin, tandis qu’en
Angleterre, le soleil étant moins généreux, il nécessite 20h. Pour le drap par contre, pour en
produire 1 mètre, il faut moins de temps au travailleur anglais.

L’Angleterre possède donc un avantage absolu dans la production de drap, tandis que le Portugal
possède un avantage absolu dans la production de vin.

Selon Smith, le Portugal a donc intérêt à se spécialiser dans la production de vin et l’Angleterre
dans celle de drap. Si chacun cesse de produire le produit pour lequel il est moins efficace, et se
consacre au produit pour lequel il a un avantage absolu, on arrive à la situation suivante : le
Portugal affecte 30h de travail à la production de vin, et l’Angleterre 30h à celle de drap. Chacun
pourra ensuite échanger le surplus de sa production avec l’autre pays. Cette théorie est donc un
encouragement au libre-échange.

Tableau 1.2 : Situation après spécialisation :

Portugal Angleterre

30 H pour 0 M de drap 30 H pour 3 M de drap


Heures et
Et 3 L de vin Et 0 L de vin
Production totales
60 H pour 3 M de drap et 3 L de vin

Dans ce second tableau, on constate que chaque pays s’étant spécialisé dans le bien pour lequel il
est le plus productif, la production totale a été augmentée : pour un même temps (60h de travail),
on a produit au total 3m de drap et 3L de vin, contre 1m et 1L avant spécialisation.

En conclusion, chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production du bien pour lequel il a
un avantage absolu et laisser la production des autres biens à d’autres pays : « La maxime de tout
chef de famille prudent est de ne jamais essayer de faire chez soi la chose qui lui coûtera moins à
acheter qu’à faire ». Ceci n’a de sens que si l’on peut s’échanger facilement les biens (situation Page
de libre-échange).
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Un problème apparait toutefois dans cette théorie si l’un des deux pays possède un
avantage absolu pour les deux produits, ou lorsqu’un pays ne dispose d’aucun avantage
absolu. Si l’on suit Smith, c’est un cas où il n’y aurait pas d’échange. David Ricardo va
apporter une autre réponse avec sa théorie des avantages comparatifs.

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[*] Principe de la division international du travail : désigne le fait que les pays se sont spécialisés : ils ne fabriquent pas tous la même
chose et, de ce fait, échangent entre eux leur production.
II. Théorie des avantages comparatifs : David Ricardo

La théorie des avantages comparatifs corrige celle des avantages absolus d’Adam Smith.


Celle-ci disait qu’un pays profite du libre-échange s’il se spécialise dans la production des biens
pour lesquels il a un avantage absolu. Selon la théorie des avantages comparatifs, peu importe si
un pays a des avantages absolus ou pas : il gagne à se spécialiser dans la production des biens
pour lesquels son avantage comparatif est le plus élevé, c’est-à-dire dont les coûts relatifs sont
les plus bas, et à échanger les biens qu’il ne produit pas. C’est donc un argument pour le libre-
échange : tous les pays peuvent gagner du libre-échange s’ils se spécialisent.

Les avantages comparatifs :

La théorie des avantages absolus de Smith mène à une situation problématique : si un pays n’a
d’avantage absolu pour aucun produit (c’est à dire s’il n’est plus productif que les autres pays
pour aucun bien), il n’aurait pas intérêt à se lancer dans la spécialisation d’un produit en
particulier, et aurait intérêt à garder ses frontières fermées au commerce international (pas de
libre-échange). Par exemple, dans la situation simplifiée comportant deux pays et deux biens
résumée dans le Tableau 1.3, l’Angleterre n’a aucun avantage absolu par rapport au Portugal sur
le drap et le vin (le Portugal produit à meilleur coût ces deux biens). Selon la théorie de
l’avantage absolu, l’Angleterre n’a donc aucun intérêt à ouvrir ses frontières pour échanger ces
biens, ce serait risquer que les Anglais achètent tout au Portugal et donc que l’économie
nationale s’effondre.

Tableau 1.3 : Heures de travail à la production d’une unité de chaque bien

Portugal Angleterre
1 M de drap 90h 100h
1 L de vin 80h 120h

Total d’heures 170h 220h

David Ricardo, qui est aussi partisan du libre-échange, propose une solution à cette situation. Page
Sa théorie des avantages comparatifs démontre que même en l’absence d’avantages absolus,
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l’Angleterre a quand même intérêt à se spécialiser et à échanger avec le Portugal. Les deux pays
ont en fait intérêt à se spécialiser dans les biens pour lesquels ils ont un avantage comparatif (ou
relatif) et les échanger contre ce qu’ils ne produisent pas.
Déterminer l’avantage comparatif :

Pour déterminer pour quel produit on a un avantage comparatif, il faut regarder les
productivités comparées avec celles des autres pays. Pour rappel, la productivité est le rapport
entre quantité produite et quantité de travail nécessaire à la production (en heures de travail, par
exemple). Observons donc les productivités :

Tableau 1.4: Productivité :

Portugal Angleterre

1 M de drap 1/90 1/100


1 L de vin 1/80 1/120

Pour savoir dans quoi l’Angleterre doit se spécialiser, comparons sa productivité pour chacun
des produits avec celle du Portugal:

 Rapport entre productivité du vin des Anglais et productivité du vin des Portugais:
(1/120) / (1/80) = 0.66

 Rapport entre productivité du drap des Anglais et productivité du drap des Portugais:
(1/100)/ (1/90)= 0.9

Le désavantage de l’Angleterre est moins grand pour le drap que pour le vin, car sa productivité
relative est meilleure (0.9 contre 0.66 pour le vin).

Regardons maintenant dans quel bien le Portugal doit se spécialiser:

 Rapport entre productivité du vin des Portugais et productivité du vin des Anglais:
(1/80)/(1/120)=1.5.
 Rapport entre productivité du drap des Portugais et productivité du drap des Anglais:
(1/90)/(1/100)=1.11
Page

Le Portugal a donc un avantage comparatif pour le vin (productivité de 1.5 contre 1.11 pour le 14
drap).
Comparaison des situations avant et après le libre-échange :

Avant le libre-échange, pour produire 2m de drap il fallait 190h de travail (100+90), et 200h de
travail pour 2L de vin (120+80). Etant donnés les avantages comparatifs de chacun, le Portugal
se spécialise dans le vin et l’Angleterre dans le drap. Pour produire les 2m de drap l’Angleterre
va mettre 200h, économisant 20h par rapport à la situation précédente (Tableau 1.3). Elle peut
maintenant consacrer ces 20h supplémentaires à produire plus de drap par exemple. Le Portugal
abandonnant la production de drap, va mettre 160h pour produire les 2L de vin, il économise
ainsi 10h de travail. Ainsi au total 30h de travail sont économisées (ou sont utilisées pour
produire davantage de marchandises). Les deux pays bénéficient donc de la spécialisation et du
libre-échange.

III. Théorème HOS : Dotation factorielle :

HOS ou Le modèle Heckscher-Ohlin-Samuelson [*] est le « modèle standard » de la théorie du


commerce international . Fondé sur l’avantage comparatif de David Ricardo, le modèle HOS
vise à expliquer la présence d’échanges internationaux par les différences de dotations en
facteurs de production de chaque pays. À travers ce modèle, les auteurs entendent prouver la
supériorité du libre-échange et les bénéfices de la spécialisation.

Dans le théorème HOS (ou Allocation optimale des ressources par l'échange), chacun doit se
spécialiser dans la production pour laquelle il possède une meilleure dotation en facteurs (capital,
travail, ressources...). La conclusion est encore plus forte que celle de Ricardo (avantage
comparatif) : les pays pauvres n'ont d'autres choix que de se concentrer aux productions de main-
d’œuvre. 

Exemple : Les biens produits en Chine, pays qui possède une importante force de travail, sont le
reflet de l'intensité du facteur travail tandis que les machines produites en Allemagne, par
exemple, reflètent l'intensité du capital en termes d'utilisation de facteurs. Page

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Contre exemple : Les États-Unis ont un taux de capital par tête parmi les plus élevés du monde
et pourtant ils exportent des produits relativement intensifs en travail.

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[*] Modèle HOS : Heckscher-Ohlin-Samuelson :un modèle qui vise à expliquer la présence d’échanges
internationaux par les différences de dotations en facteurs de production de chaque pays.
Section2 : Analyse libérale :

Il est de bon ton de clamer traditionnellement le supposé échec flagrant du libéralisme et de


dénoncer son caractère vicié ou pernicieux, il n’est pas inutile d’en revenir aux fondamentaux et
s’enquérir de ce qu’il est réellement, ainsi que de ce qu’il n’est pas.

Malheureusement, l’ignorance et la méconnaissance fondamentale de ce qu’est le libéralisme


engendrent un immense malentendu. Parmi les erreurs courantes, l’assimilation du libéralisme
aux politiques de droite, au matérialisme, à la poursuite exclusive de la richesse aux dépens de
toute autre valeur, ou encore à la fameuse « loi de la jungle », voire l’assimilation à l’extrême-
droite autoritaire.

I. Les arguments en faveur du libre-échange :

Préconisé par les auteurs classiques ‘’SMITH, RICARDO’‘, néo-classiques et libéraux, le libre-
échange se voit attribuer de nombreux arguments en sa faveur, parmi lesquels on peut citer :

- La spécialisation internationale : « Division internationale du travail », qui permet à un pays


de se consacrer aux productions pour lesquelles il est le plus efficace ou pour lesquelles il
dispose d’un ‘’avantage comparatif ‘’ ;

- La concurrence entre pays et entreprises, qui stimule l’innovation (le progrès technique) et
permet la baisse des prix pour le consommateur ;

- Les « économies d’échelle » [1], qui permettent en agrandissant les marchés de faire baisser
les prix des biens et services ;

- La limitation de l’inflation [2] dans un pays, puisqu’une offre étrangère peut répondre Page
facilement à un excès de demande interne dans secteur donné ; 16
- La paix entre les peuples, le libre-échange favorisant la coopération internationale,
contrairement au protectionnisme.

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[1]Une économie d'échelle correspond à la baisse du coût unitaire d'un produit qu'obtient une entreprise en
accroissant la quantité de sa production.
[2] L'inflation est la perte du pouvoir d'achat de la monnaie qui se traduit par une augmentation générale et durable
des prix. 
II. Limites du libre-échange :

Le libre-échange est une politique visant à supprimer toutes les entraves aux échanges
internationaux pour garantir la libre circulation des biens et services au niveau international (ex :
ZLE [1] de l’UE).

Concernant les limites du libre-échange, il y en existe plusieurs : 

- A court terme, il y a une détérioration de la balance commerciale [2], de l'emploi et un


ralentissement de la croissance économique. 

- Perte d'indépendance / Favorise les pays qui exploitent le plus leur main d’œuvre.

- Les pays qui dominent imposent une DIT qui les avantage par le jeu des firmes multinationales.

- Un risque d’acculturation [3] notamment par la diffusion d'un mode de consommation.

Le libre échange ne présente pas que des inconvénients, il permet dans certaines conditions aux
pays les plus pauvres de se développer plus rapidement. Mais, dans un régime capitaliste, le
libre-échange débridé est un système non équitable qui s'apparente à une guerre
économique entre les travailleurs du monde entier pendant que les détenteurs du capital
engrangent les bénéfices.

III. Protectionnisme : «L’échange international : un jeu à somme


nulle»

Le protectionnisme désigne la politique et les pratiques d'un Etat qui intervient dans


l'économie afin de défendre ses intérêts et ceux de ses entreprises face à la concurrence étrangère
et de maintenir ou développer ses propres forces de production. Le protectionnisme peut se
mettre en place sur un ou des secteurs particuliers de l'économie.
Page
Il ne faut pas oublier que le protectionnisme s'oppose au libre-échange. 
17
Les mesures protectionnistes mises en place visent à limiter l'accès des marchandises, services
ou capitaux étrangers :

 Limitations (contingentements) ou interdictions des importations,


 Droits de douane, taxes à l'importation, impôts spéciaux,
 Mise en place de normes, de licences (contingentement qualitatif),
 Contrôle des changes (contrôle des mouvements de capitaux),

[1]ZLE : zone de libre-échange : constituée de pays membres éliminant entre eux les droits de douane ainsi que les restrictions
quantitatives à l'importation
[2] La balance commerciale est le compte qui retrace la valeur des biens exportés et la valeur des biens importés.
[3] Processus de transformation réciproque engagé à  la suite de la rencontre de deux groupes de cultures différentes.
 Aides ou subventions à l'exportation...

Page

18

[1]ZLE : zone de libre-échange : constituée de pays membres éliminant entre eux les droits de douane ainsi que les restrictions
quantitatives à l'importation
[2] La balance commerciale est le compte qui retrace la valeur des biens exportés et la valeur des biens importés.
[3] Processus de transformation réciproque engagé à  la suite de la rencontre de deux groupes de cultures différentes.
Le protectionnisme peut prendre des formes variées : Indépendance nationale, défense
d’industries stratégiques, l’exception culturelle, patriotisme économique …

Considéré comme non conforme aux lois du marché, le protectionnisme est


vivement critiqué par les partisans du libre-échange et les économistes libéraux. Faussant la
répartition internationale du travail et favorisant des groupes d'intérêt au détriment du bien public
et de la majorité des individus, le protectionnisme provoquerait une perte de niveau de vie.
A l'inverse la possibilité d'échanger les biens et services est perçue comme bénéfique.
De nombreux pays mettent en œuvre des politiques mixtes, favorisant tantôt le libre-échange
lorsqu'ils disposent d'un avantage sur certains secteurs et tantôt le protectionnisme dans les
secteurs encore en développement ou considérés comme stratégiques.

Tableau 3 : Les pays ayant instauré le plus de mesures protectionnistes depuis 2008 :

Nombre de
Rang Nombre de Secteurs Pays
Pays Produits
mesures concernés concernés
concernées
1 Russie 170 446 45 144
2 Argentine 147 468 64 150
3 Inde 74 401 33 153
4 Royaume-Uni 68 161 27 151
5 Allemagne 64 61 44 155
6 Chine 61 701 52 192
Source: GTA: Global Trade Atlas
Interprétation :
La Russie arrive en tête de ce classement, avec 170 mesures prises depuis 2008 affectant les
intérêts commerciaux de 144 ses partenaires. Ces mesures concernent 446 "lignes tarifaires"
(produit tel qu'il est défini dans les listes des taux par l'OMC) de 45 secteurs. Le pays, qui vient
pourtant de rejoindre l'OMC en août 2012, a par exemple décidé qu'un tiers des véhicules vendus
en Russie devront être équipés d'un moteur ou d'une transmission fabriqués localement jusqu'en Page

2020. Sans compter le droit de douane de 30% sur les importations de voitures étrangères. 19
IV. Rôle de L'organisation mondiale du commerce (OMC) dans les
accords commerciaux ?

D’après la doctrine du libre-échange, tous les biens économiques doivent circuler librement entre
pays. Des accords régionaux et mondiaux ont été conclus afin de développer des stratégies
d’échange.

Le 1er janvier 1995 à Genève l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) est fondée :
comme son nom l’indique, c’est une organisation, et non un simple accord comme le fut son
papa le GATT (General Agreement on Tariffs and Trade). Importante différence ! L’OMC
dispose d’autorité grâce à l’Organe de Règlement des Différends (ORD), qui sanctionne les pays
ne respectant pas les règles instaurées concernant le commerce international, et plus
généralement l’organisation vise « à garantir une concurrence ouverte, loyale et exempte de
distorsions ». Ces règles sont édictées lors de négociations commerciales multilatérales (NCM)
entre les (très) nombreux pays membres (164 au total) et s’inscrivent dans les Accords de
l’OMC.

Comme dit précédemment, l’OMC vise à empêcher le repli protectionniste qui porte préjudice au
fonctionnement du commerce international, et y est parvenue apparemment efficacement. Depuis
sa création, les quotas, prônés par les mercantilistes, ont été interdits dans la plupart des secteurs
et remplacés par des droits de douane, qui sont passés de 14% en 1997 à 4% aujourd’hui, soit
une diminution de 10 points, favorisant ainsi l’ouverture des pays. Dans le cas contraire, comme
le montre le modèle standard du commerce international, la présence de droits de douane
diminue le volume des importations et permet donc à la production nationale d’augmenter, ce qui
favorise le surplus du producteur au détriment de celui du consommateur:

Il y a alors une perte de surplus global. Ainsi, grâce à la baisse des droits de douane, l’OMC
permet de limiter l’effet frontière. Cependant, force est de constater que la baisse la plus
importante des droits de douane a eu lieu avant l’année 2000, lors du Cycle d’Uruguay de 1986 à
1994, soit avant la naissance de l’OMC : alors qu’en 1947 les droits de douane atteignaient 40%, Page
ils valaient 14% en 1997 : 60 pays avaient entrepris un processus de libéralisation de leur
20
économie. À cette difficulté s’ajoute celle du contrôle de l’interdiction des subventions à
l‘exportation et des normes techniques…
Résumé Partie 1 :

Tableau 2 : Avantages absolus, avantages comparatifs, Théorème HOS :

Adam SMITH David RICARDO


Théorème HOS
« Avantages « Avantages
« Dotation factorielle »
absolus » comparatifs »

Chaque pays gagne


Chaque pays gagne à Chaque pays gagne à
à produire ce pour
produire ce pour quoi produire ce qui
Théorie quoi il a l’avantage
il a un avantage utilise les facteurs
absolu et à acheter
comparatif et à dont il est
le reste.
acheter le reste. abondamment doté.
Temps de travail Temps de travail Les facteurs de
Mesure des avantages nécessaire à la nécessaire à la production : Travail,
production. production. Capital, Terre.
Le libre-échange est
Le libre-échange
nécessaire. Le
favorise la croissance
Le libre-échange commerce
Conclusion mondiale et le
est nécessaire international est un
développement de
jeu à somme
tous les pays.
positive.
Les dotations
Comment prendre en
Que fait un pays factorielles sont-elles
compte tous les
Questions n’ayant aucun éternelles et
facteurs de
avantage absolu ? identiques dans leurs
production ?
effets ?

Interprétation :

Si on veut comprendre les phénomènes économiques actuels, il est indispensable de considérer


les théories classiques dans l'histoire économique.

« On peut dire, , qu'aucune interprétation erronée du passé [la division du travail dans la société
Page
dépendait de l'existence de marchés] ne s'est jamais révélée aussi annonciatrice de l'avenir. Car
si, jusqu'à l'époque d'Adam Smith, cette propension ne s'était guère manifestée sur une grande 21
échelle dans la vie d'aucune des communautés observées, et n'était restée, au mieux, qu'un trait
secondaire de la vie économique, cent ans plus tard un système industriel était en pleine activité
sur la plus grande partie de la planète, ce qui signifiait, pratiquement et théoriquement, que le
genre humain était dirigé dans toutes ses activités économiques par cette seule propension
particulière. »
Partie 2 :
Partenariat Maroc-UE : vision économique :

Le partenariat Euromed a connu une nouvelle orientation avec la mise en place de la politique
européenne de voisinage. Cette dernière a instauré de nouvelles règles de coopération basée sur
une approche différenciée. Le Maroc figure parmi les sept pays ayant mis en place un Plan
d’action avec l’Union européenne. L’intérêt accordé par notre pays à cette nouvelle politique
s’inscrit en harmonie avec l’objectif d’approfondir son ancrage à l’Europe et de faire évoluer ses
relations avec l’Union européenne vers un « Statut Avancé », désigné dans un accord de libre-
échange complet et approfondi. Il convient de souligner que le Maroc s’est engagé dans une
dynamique de réformes économique, sociale et institutionnelle avant le lancement du processus
de Barcelone et la mise en œuvre de la politique européenne de voisinage. Néanmoins,
l’approfondissement de ce processus de réforme est appelé à prendre un nouvel élan avec la mise
en place du Plan d’action Maroc-Union européenne à même de favoriser l’alignement du Maroc
sur les normes et standards européens.

Chapitre 1 :
Caractéristiques économiques du Maroc et de l’UE 

Ce chapitre porte sur une analyse de la situation économique du Maroc et de l’UE. En premier
temps on va élaborer l’économie marocaine, ainsi que la situation du commerce extérieur
marocain, tout de même on va citer les principaux indicateurs économiques et les chiffres de ces
dernières années.
Dans la seconde section on va prendre en compte l’économie de l’union européenne comme Page

étant une puissance économique mondiale, et comme étant une économie diversifiée. 22
Section 1 :L’économie marocaine :
L'économie du Maroc est la situation économique conjoncturelle et structurelle du Maroc. Le
Maroc est classé comme faisant partie des pays en voie de développement et adhérant à
une économie de marché (capitalisme).

Les grandes réformes et les grands chantiers entamés par le pays ont donné de bons résultats,
notamment avec la hausse continue du PNB [1], et ceci même durant les mauvaises saisons
agricoles dues à des périodes de sécheresse.

L'économie marocaine dispose aujourd'hui d'un cadre macroéconomique sain susceptible de


constituer un levier efficace pour la réalisation des objectifs de croissance durable, de résorption
du chômage et de réduction de la pauvreté.
I- Analyse SWOT pour l’économie du Maroc :
Forces Faiblesses
1/ Le Maroc a un bon taux de croissance 1/ Transition démographique et déficit
économique : 2,6 % en 2016 selon le haut d’emplois pour les jeunes
commissaire au plan.

2/ Une grande volonté au sommet de l’Etat 2/ Sans ressources naturelles stratégiques, le


d’aller vers un développement économique Maroc n’arrive pas à avoir un bon classement
et social illustré par de grands projets selon la valeur de son produit intérieur brut
structurants partout (Tanger Med, annuel par habitant : 8840 $ en 2016
Bouregreg, Marina…) et une bonne
Initiative Nationale du Développement 3/ Une économie en partie rentière. Ce qui
Humain (INDH) . n'encourage pas l'effort de travail et la
productivité porteuse de progrès;
3/ le salaire minimum marocain (SMIG) est
4/ Un faible pouvoir d’achat dû à une hausse
le plus élevé au Maghreb : selon les chiffres
régulière des prix par rapport à des revenus
de l’OIT [Organisation international du
des ménages presque stagnants.
travail]

4/ Des entreprises privées dynamiques et 5/ Faible productivité totale des facteurs de


productrices de richesse et de main production (eau…)
d’œuvre, avec à leur tête les pôles de Page
l’ONA [Omnium Nord Africain] [2].
6/ Déficit de convergence des politiques
sectorielles 23
5/ Cadre institutionnel et réglementaire
porteur : code des investissements
agricoles, loi sur l’eau, agences de bassin 7/ Le poids de l'économie informelle qui
hydraulique… représente, d'après les statistiques officielles
14% du PIB [3] et 37% des emplois non
6/ Un multipartisme et multi-syndicalisme agricoles;
réels et non de façade.
8/ Système de subventions à la
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
[*] PNB : Produit national brut. Le PNB est la valeur totale de la production finale de richesses (valeur des biens
et services créés - valeur des biens et services détruits ou transformés durant le processus de production) des acteurs
économiques d'un pays donné au cours d'une année donnée.
[2] ONA : abréviation de Omnium Nord Africain, Il était le premier groupe industriel et financier privé marocain.
[3] PIB : Le produit intérieur brut (PIB) est l'un des agrégats majeurs des comptes nationaux.
consommation (alimentation et énergie) non
fiscalement soutenable sur la durée.

Page

24

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
[*] PNB : Produit national brut. Le PNB est la valeur totale de la production finale de richesses (valeur des biens
et services créés - valeur des biens et services détruits ou transformés durant le processus de production) des acteurs
économiques d'un pays donné au cours d'une année donnée.
[2] ONA : abréviation de Omnium Nord Africain, Il était le premier groupe industriel et financier privé marocain.
[3] PIB : Le produit intérieur brut (PIB) est l'un des agrégats majeurs des comptes nationaux.
Opportunités Menaces
1/ Une proximité des marchés porteurs 1/ Changement climatique, conjonction avec
(UE, Etats-Unis, Moyen Orient…) ; fragilité rurale (écologique et sociale)

2/ Une stabilité politique qui encourage le 2/ Une forte dépendance de notre commerce
tourisme et les investissements étrangers… extérieur à l’UE (les 2/3 de nos échanges) .

3/Une Histoire séculaire prestigieuse et une 3/ Creusement des déséquilibres territoriaux


Géographie stratégiquement avantageuse ;
4/ Le chômage des jeunes et surtout des
4/Une riche et belle culture (artisanat, diplômés… Malgré le fait que le Maroc soit
gastronomie, habit traditionnel, musique, le moins mauvais par rapports aux voisins
peinture, cinéma, etc.…) (Tunisie & Algérie).

5/ Un bon climat, avec des sites naturels 5/Un voisinage direct hostile aux intérêts du
variés, des produits médicinaux et Maroc, avec une droite espagnole
cosmétiques de qualité (Argan, henné, réactionnaire et un régime militaire algérien
girofle, safran, …) rancunier

II- Présentation du Maroc :


1) Economie :
Tableau 4.1 : Fiche descriptive de l’économie marocaine : (dernières données disponibles.)

Monnaie locale Dirham marocain (MAD)


Taux de change 1 MAD = 0,0996 USD, 1 USD = 10,0410 MAD 
(au 6/04/2017) 1 MAD = 0,0933 EUR, 1 EUR = 10,7221 MAD
Pays à revenu intermédiaire (tranche inférieure), Marché
financier émergent.
Niveau de développement
Plus grandes réserves et premier exportateur de phosphate
du monde ; importance du tourisme.
PIB
111,09
(milliards USD)
PIB
(croissance annuelle en %, 4,8
prix constant)
PIB par habitant
3.253
(USD) :
Endettement de l'Etat
63,8
(en % du PIB) : Page
Taux de chômage
(% de la population active)
10,1 25
Taux d’inflation % 1,3
Emploi par secteur
Agriculture (39,2), Industrie (21,4), Services (39,4)
(en % de l’emploi total)
Valeur ajoutée
Agriculture (14,5), Industrie (29,2), Services (56,3)
(en % du PIB)
Source 1: FMI - World Economic Outlook Database, 2017
Source 2: Banque Mondiale, 2016
Interprétation :

L'économie marocaine a réussi à traverser la dernière crise mondiale (2008) grâce, en bonne
partie, aux nombreuses réformes adoptées au cours des années précédentes.
Par ailleurs, depuis 2011, la crise dans la zone euro (zone dont sont issus ses principaux
partenaires commerciaux) a affecté ses performances économiques. Le chômage a augmenté, en
particulier dans les villes et chez les jeunes.

Toutefois, le rééquilibrage des finances publiques et la gestion prudente de celles-ci ont permis
au pays de se dégager une marge de manœuvre financière pour répondre aux demandes sociales
(subventions du prix de l'énergie et de certaines denrées alimentaires).

En 2016, le pays a enregistré les résultats suivants :


 une croissance du produit intérieur brut (PIB) réel de 4,8 % (3,7 % en 2010), selon les
données du Fonds monétaire international (FMI).
 une inflation de 1,3 % (contre 1,0 % en 2010);
 un taux de chômage qui devait frôler les 10,1 %.

L'évolution économique est teintée d'incertitudes attribuables en grande partie à :

 l'instabilité de la situation politique et sécuritaire de certains pays du Moyen-Orient et


d'Afrique du Nord;
 la difficulté à lire la trajectoire de la demande extérieure;
 une baisse possible du taux de croissance de l'économie mondiale.
2) Commerce extérieur : (Annexe 1)
Tableau 4.2 : fiche descriptive du commerce extérieur marocain (dernières données
disponibles)
Importations de biens
37.514
(millions USD)
Exportations de biens
21.886
(millions USD)
Importations de services
7.039
(millions USD) Page
Exportation de services
13.746
(millions USD)
Balance commerciale (hors services)
26
14.688
(millions USD)
Commerce extérieur
76,4
(en % PIB)
Source 1: OMC - Organisation Mondiale du Commerce, 2015
Source 2: Banque Mondiale, 2015
Tableau 4.3 : Taux des principaux pays partenaires en termes des exportations et importations :

Principaux clients Principaux fournisseurs


2014 2014
(% des exportations) (% des importations)
Espagne 21,9% France 13,5%

France 20,8% Espagne 13,3%

Brésil 4,6% Chine 7,6%

Italie 4,3% Etats-Unis 7,0%

Inde 3,6% Arabie saoudite 5,4%

44,8%
Autres pays Autres pays 53,2%

Source: Comtrade, (dernières données disponibles)

Interprétations :

Le Maroc possède une économie ouverte, le commerce représentant plus des trois quarts du PIB
(2015). Les principaux partenaires commerciaux du Maroc sont la France et l'Espagne. Le pays
importe essentiellement du pétrole brut, des équipements de télécommunication, du blé, du gaz
et de l'électricité. Il exporte principalement du textile, des composants électriques, des engrais,
des agrumes et des légumes.

Le Maroc affiche une balance commerciale structurellement déficitaire, qui aggrave la chute des
réserves de change du royaume. Toutefois, la baisse des importations énergétiques dont les coûts
ont diminué avec la baisse des cours du pétrole a permis de réduire ce déficit en 2015. En 2016,
le déficit commercial s’est à nouveau creusé, les importations (notamment de biens
d’équipement) augmentant plus rapidement que les exportations. 

Les pouvoirs publics essaient de remédier au déficit commercial à travers des plans sectoriels:
« Émergence » pour le secteur industriel, « Maroc vert » pour l’agriculture, Maroc Export Plus Page
qui vise à tripler le volume des exportations de biens et services au cours des dix prochaines 27
années. Des accords de libre-échange ont été conclus avec les États Unis, la Turquie, ainsi que la
Tunisie, l’Egypte et la Jordanie. Enfin, le Maroc consolide son intégration commerciale avec
l'Union européenne, par des négociations d’un accord de libre-échange complet et approfondi.
III- Les indicateurs économiques :
1) Indicateurs de croissance :

La croissance économique désigne la variation positive de la production de biens et


de services dans une économie sur une période donnée, généralement une période longue. En
pratique, l'indicateur le plus utilisé pour la mesurer est le produit intérieur brut ou PIB. Il est
mesuré « en volume » ou « à prix constants » pour corriger les effets de l'inflation. Le taux de
croissance, lui, est le taux de variation du PIB. On utilise souvent la croissance du PIB par
habitant comme indication de l'amélioration de la richesse individuelle, assimilée au niveau de
vie.
Tableau 5.1 : Les indicateurs de la croissance économiques du Maroc entre 2013 et 2016, avec des
données estimées de l’année en cours 2017 :

Indicateurs de croissance 2013 2014 2015 2016 2017 (e)

PIB (milliards USD) 106,83 109,88 100,59 104,91(e) 111,09

PIB (croissance annuelle
4,5 2,6 4,5 1,8(e) 4,8
en %, prix constant)

PIB par habitant (USD) 3.252 3.312 3.003 3.10 (e) 3.253

Solde des finances


-5,2 -6,2 -4,5 -4,5(e) -3,8
publiques (en % du PIB)

Endettement de l'Etat (en 61,727 63,454 64,059 64,412(e) 63,774


% du PIB)

Taux d'inflation (%) 1,9 0,4 1,5 1,3(e) 1,3

Balance des transactions -8,13 -6,23 -1,93 -1,28(e) -1,54


courantes (milliards USD)

Balance des transactions


-7,6 -5,7 -1,9 -1,2(e) -1,4
courantes (en % du PIB) Page

Source: FMI - World Economic Outlook Database - 2016. 28


Note : (e) Donnée estimée
Tableau 5.2 : Les indicateurs socio-économiques du Maroc (taux de chômage) de l’année 2015et 2016, et
l’estimation de l’année 2017 :

Indicateurs socio-économiques 2015 2016 2017 (e)

Taux de chômage (%) 9,7 10,2 10,1

Source: FMI - World Economic Outlook Database - 2016.

Tableau 5.3 : Les indicateurs monétaires du Maroc entre 2011 et 2015 (dernières données disponibles)  :

Indicateurs monétaires 2011 2012 2013 2014 2015

Dirham marocain (MAD) -


Taux de change annuel 11,26 11,09 11,16 11,17 10,83

moyen pour 1 EUR

Source: Banque Mondiale - 2016.

Tableau 5.4 : Les principaux secteurs économiques

Répartition de l'activité
Agriculture Industrie Services
économique par secteur

Emploi par secteur (en % de


39,2 21,4 39,4
l'emploi total)

Valeur ajoutée (en % du PIB) 14,5 29,2 56,3

Valeur ajoutée (croissance 13,0 2,8 0,9


annuelle en %)

Source : Banque Mondiale - 2016.


2) Indicateurs du commerce :

Depuis 2013 le déficit commercial recule, grâce à la montée en puissance des exportations
automobiles et, plus récemment, à la baisse du prix du baril. Les postes traditionnels
Page
(exportations de phosphates et importations de produits énergétiques) perdent de leur poids
relatif pour laisser la place à des secteurs à plus forte valeur ajoutée (exportations de matériels de 29
transports et importations de biens d’équipement). Le commerce marocain est toujours largement
tourné vers l’Europe.
Tableau 6 : Les principaux indicateurs du commerce extérieur entre 2011 et 2015 :

Indicateurs du
2011 2012 2013 2014 2015
commerce extérieur

Importations de
44.272 44.872 45.190 45.832 37.514
biens (millions USD)

Exportations de
21.654 21.446 21.972 23.826 21.886
biens (millions USD)

Importations de
6.713 6.578 6.418 7.693 7.039
services (millions USD)

Exportations de
15.486 14.947 13.935 15.223 13.746
services (millions USD)

Importations de biens et
services (croissance 9,1 3,3 -0,1 3,3 -3,1

annuelle en %)

Exportations des biens


et services (croissance 5,6 2,7 -0,0 8,4 6,0

annuelle en %)

Balance commerciale
(hors services) (millions -21.387 -21.885 -21.592 -20.687 -14.688

USD)

Commerce extérieur (en
83,4 85,1 80,0 81,2 76,4
% du PIB)

Importations de biens et
48,7 50,2 47,2 46,8 42,1
services (en % du PIB) Page

Exportations des biens 30


et services (en % du 34,7 34,9 32,8 34,3 34,3

PIB)

Source : Comtrade, (dernières données disponibles)


a) Structure géographique des échanges commerciaux du Maroc :

En 2010, l'Union européenne était la zone économique avec laquelle les échanges commerciaux
globaux du Maroc ont été les plus importants :

 59,7 % pour les exportations;


 49,2 % pour les importations.
L'Inde et la Chine venaient en deuxième place respectivement pour les exportations et
les importations.

b) Principaux groupes de produits : les produits manufacturés dominent

En 2010, les principaux groupes de produits exportés par le Maroc étaient les suivants :

 les produits manufacturés (63,3 %);


 les produits agricoles (21,0 %);
 les produits combustibles et des industries extractives (15,1 %).

Les principaux groupes de produits importés par le Maroc étaient les suivants en 2010 :

 les produits manufacturés (54,6 %);


 les produits combustibles et des industries extractives (28,9 %);
 les produits agricoles (14,0 %).

Section 2 : Caractéristiques économiques de l’UE :

L'Union européenne est l'un des trois pôles de la Triade, qui regroupe les régions économiques
les plus puissantes au monde. Depuis son élargissement à 28 États, son PIB (produit intérieur
brut) nominal (un peu plus de 18 000 milliards de dollars) dépasse celui des États-Unis (15 000)
et il distance encore nettement celui de la Chine (7 000). L'UE représente donc un peu plus du
quart (26 %) de la richesse mondiale ! La question qui se pose, c’est :
Quelles sont les manifestations de la puissance économique européenne ?

Page

31
I- Une grande puissance commerciale :
1)  Le poids de l'Union européenne dans le commerce mondial :

L'Union européenne (UE) joue un rôle prépondérant dans les échanges internationaux : elle est
le premier pôle commercial du monde (14,6 % des exportations et 17 % des importations dans le
monde, hors échanges intracommunautaires). C'est la première zone mondiale exportatrice de
marchandises et de services, la première zone réceptrice et émettrice d'IDE (investissements
directs à l'étranger).

Ses principaux partenaires sont les pays industrialisés, essentiellement les États-Unis, mais aussi
la Chine émergente (qui représente 9 % de ses exportations, mais 17 % de ses importations). Au
cours des dernières années, les pays de l'Est et les pays de l'aire Pacifique sont également
devenus des partenaires majeurs de l'UE. C'est le cas notamment de la Turquie, pays émergent
également, qui compte pour environ 5 % du commerce de l'UE.

L'UE est toujours dépendante du reste du monde pour les produits de base, en particulier pour
l'énergie. Son taux de dépendance énergétique dépasse les 50 % et pourrait atteindre 70 % d'ici à
20 ans. Sa dépendance vis-à-vis des pays de l'OPEP [Organisation des pays exportateurs de
pétrole] et de la Russie (12 % de ses importations en 2011) est forte. Elle est toutefois
compensée par d'importantes exportations de produits manufacturés, qui permettent de limiter le
déficit.
Les échanges avec les autres pays du Sud ont une importance secondaire. Les liens privilégiés
que l'Europe préserve avec l'Afrique pèsent peu sur l'ensemble des échanges.

2) Les échanges intracommunautaires :

Les échanges commerciaux entre les pays membres de l'UE ont permis de consolider la


construction de la communauté européenne. Ils représentent à eux seuls le tiers du commerce
mondial et deux tiers des échanges de l'UE. Le passage de 15 à 28 États n'a fait que renforcer
cette situation.
Cet accroissement des échanges intracommunautaires est le résultat de l'ouverture des frontières, Page
mise en place par l'Acte unique de 1986, de l'élargissement progressif de la communauté et de la 32
spécialisation des différents espaces européens dans certaines commercialisations. Les
économies de l'UE sont donc fortement interdépendantes et complémentaires.
II- Section 2 : Une économie diversifiée :
1) Une grande puissance industrielle :

L'industrie européenne est encore globalement la première du monde. Quatre États (Allemagne,
France, Italie et Royaume-Uni) fournissent la majeure partie de la production industrielle de
l'UE. On ne peut pas, cependant, parler d'« Europe industrielle », car, dans ce domaine, aucune
politique commune n'a été mise en place.

En ce qui concerne la recherche, l'Europe est souvent dépassée par les États-Unis et par le Japon,
ce qui la handicape dans les domaines de pointe, comme l'informatique. Les pays membres ont
cependant su mettre en place une coopération efficace dans deux secteurs : l'aéronautique
(Airbus Industrie) et l'aérospatiale (Arianespace).
2) Une grande puissance agricole :

L'agriculture est la seule activité où une véritable politique commune, la PAC (politique agricole
commune), a été instaurée. Cette politique a porté ses fruits : après une période de modernisation
(mécanisation, usage d'engrais, sélection des plantes et des animaux), l'agriculture est devenue
exportatrice et concurrence les États-Unis. L'UE se classe dans les premiers rangs mondiaux
pour de nombreux produits (blé, vin, viande de porc et de bœuf, etc.). L'industrie agroalimentaire
(qui transforme les produits de l'agriculture) européenne est la première du monde.

La PAC est cependant victime de son efficacité : l'agriculture souffre actuellement de


surproduction. Elle est également critiquée par les Américains et par les pays émergents, qui
dénoncent une concurrence déloyale.

3) La tertiarisation de l'économie :

Le secteur tertiaire domine l'économie européenne. Les activités concernant le commerce, les
transports, les télécommunications, les banques, les assurances et les services aux entreprises
représentent les deux tiers du PIB et des emplois de l'UE. La communauté européenne est
une grande exportatrice de services.
Page

33
Chapitre 2: Les relations du Maroc avec l’Union européenne : du
partenariat au statut avancé:

Le Maroc et l’Union européenne sont liés par un accord d’association signé en 1996 et entré en
vigueur en 2000. En octobre 2008, sous présidence française de l’Union européenne, le Maroc
s’est vu reconnaître un « statut avancé ». Ce statut, qui s’inscrit dans le cadre établi par l’accord
d’association de 2000, vise un approfondissement des relations politiques, une intégration au
marché intérieur par un rapprochement réglementaire, une coopération sectorielle et une
dimension humaine.

Il est très important de citer un Extrait du Discours Royal du 30 juillet 2014, à l’occasion de la
fête du Trône « Nous croyons que le modèle de développement marocain a atteint un seuil de
maturité qui nous habilite à adopter des critères avancés et plus pointus pour évaluer la
pertinence des politiques publiques et la portée de leur impact effectif sur la vie des citoyens. ».
Ces mots de sa majesté le roi Mohamed 6 montre que le Maroc a bien préalablement compris la
nécessité d’avoir une vision encore profonde du commerce extérieur pour évaluer la stratégie du
développement économique du Maroc.

Section 1 : L’accord du libre échange Maroc-UE :


I- Accord d’association Maroc-Communautés Européennes (Annexe 2) :

L'UE est toujours le plus important partenaire commercial du Maroc et le premier investisseur
étranger. La mise en œuvre de plusieurs accords commerciaux a permis la suppression définitive
des droits des douanes sur des échanges des produits industriels ainsi que de beaucoup de
produits de l'agriculture et la pêche ce qui a donné lieu à une dynamisation des échanges
commerciaux. Le Maroc et l'UE opèrent leurs échanges à travers une zone de libre échange qui a
été mise en place progressivement par l'Accord d'association UE-Maroc depuis le 1er mars 2000.

Si les produits industriels marocains entrent à droit zéro dans l'UE depuis 1976, le Maroc a Page

depuis mars 2000, réduit progressivement ses droits de douane selon un calendrier bien précis. 34
C'est seulement au 1er mars 2012 que tous les biens industriels européens entrent à droit zéro au
Maroc.

Les exportations du Maroc vers l'UE sont dominées par trois grands groupes de produits:
vêtements, produits agricoles, machines et matériel de transport. Les importations marocaines
originaires de l'UE sont dominées par les machines et matériel de transport, des biens de
consommation, les produits chimiques et carburants. Il faut ajouter à cela l'entrée en vigueur le
1er octobre 2012 de l'accord communément appelé "accord agricole" qui va vers une très grande
libéralisation des échanges: 98 % des produits agricoles marocains potentiellement exportables
vers l'UE peuvent accéder immédiatement sur le marché européen à droit de douane 0%.

Présentation de l’accord :

L'accord de libre-échange entre le Maroc et l'Union européenne est un accord d'association, signé


le 26 février 1996 et mise en application 1er mars 2000. L'accord porte sur l'élimination
progressive des droits de douane sur les produits industriels, agricoles, et services entre les deux
régions de manière progressives sur environ une décennie.

Nature de l'accord : Accord d’Association


Date de signature : Le 26 février 1996 
Entrée en vigueur : Le 1er mars 2000
Champ d'application : Tous les secteurs de l’activité économique.

II- Objectif de l’accord :


1) Etablir une zone de libre-échange industrielle ‘’ZLE’‘ :

Pour les produits industriels : Les exportations marocaines  bénéficient d’un accès aux marchés
de l’UE en franchise depuis  l’entrée en vigueur de l’accord, alors que  les produits originaires
de l’UE accèdent au marché marocain selon le schéma suivant :

 Accès libre pour les biens d’équipement et certaines pièces de rechange dès le 1er mars 2000.
 Accès libre pour les matières premières et intrants non fabriqués localement depuis mars
2003.
 Élimination progressive des droits de douane (DD) pour les produits fabriqués au Maroc, à
raison de 10% par an à compter de la 4èmeannée de l’entrée en vigueur de l’Accord : la
9ème tranche de réduction  est intervenue   le 1er mars 2011, date qui correspond à la Page

réduction deo 90% des droits appliqués. 35


 Élimination progressive des DD pour  certains véhicules automobiles depuis Mars 2003 à
raison de 3% par an pendant 4 ans  et 15% par an à compter de la 8ème année de l’entrée en
vigueur de l’Accord jusqu’à la suppression totale des droits : depuis le 1er mars 2011, ces
produits accèdent au marché marocain en bénéficiant d’une réduction de 87% des droits.
2) Approfondir la libéralisation du commerce des produits agricoles et de la pêche :
Pour les produits agricoles : L’Accord d’Association a prévu (articles 16 et 18) une libéralisation
progressive des échanges agricoles entre les deux parties ;

Un nouvel Accord relatif à la libéralisation des produits agricoles, agro-industriels et les produits
de pêche a été signé le 13 décembre 2010.

3) Libéraliser les échanges de services et l’établissement :


La libéralisation du commerce des services et du droit d’établissement est prévue par l’article 31
de l'Accord d'Association qui stipule : « Les parties conviennent d’élargir le champ d’application
du présent Accord de manière à inclure le droit d’établissement des sociétés d’une partie sur le
territoire de l’autre partie et la libéralisation de services fournis par les sociétés d’une partie
envers les destinataires de services dans une autre partie». 

Les négociations bilatérales entre le Maroc et l’UE basées sur le principe d’une  libéralisation
progressive et réciproque du commerce des services et du droit d’établissement, ont commencé
en février 2008.

Ces négociations ont été intégrées dans les négociations de l’Accord de Libre Echange Complet
et Approfondi (ALECA) entre le Maroc et l’Union Européenne...
III-Les négociations d’un accord de libre-échange complet et approfondi :
(Annexe 3) :
L'UE vient de négocier une nouvelle génération d'accords commerciaux avec des partenaires de
grande envergure (Etats-Unis, Japon, etc.). Le choix du Maroc pour négocier un ALECA montre
une fois de plus l'importance que l'UE donne au Maroc, partenaire privilégié qui a un rôle
dynamisant clé dans le processus d'intégration dans la région méditerranéenne.

L'ALECA n’est pas toujours facile à comprendre car déjà l'appellation "Accord de libre-échange
complet et approfondi" est à l'origine de beaucoup de malentendus sur cette négociation. Le but
de l'ALECA n'est pas plus de libéralisation mais l'approfondissement de nos relations
commerciales. En effet, tant l'accord d'association (produits industriels) que l'accord agricole Page
(produits agriculture et pêche) prévoyaient uniquement l'élimination des tarifs douaniers pour le
36
commerce des biens. Donc le seul avantage des produits marocains étaient de pouvoir être
exportés vers l'UE à droit de douane nul «  0%  ».

L'ALECA vient compléter cette ouverture existante par une intégration plus poussée du Maroc
dans l'économie européenne, en réduisant les obstacles non tarifaires, en simplifiant et facilitant
les procédures douanières, en libéralisant le commerce des services, en assurant la protection de
L'ALECA vient compléter cette ouverture existante par une intégration plus poussée du Maroc
dans l'économie européenne, en réduisant les obstacles non tarifaires, en simplifiant et facilitant
les procédures douanières, en libéralisant le commerce des services, en assurant la protection de
l'investissement et en harmonisant les réglementations dans plusieurs domaines de
l'environnement commercial et économique.

1) les réformes d’élaboration de l'ALECA:

Les négociations ALECA couvriront de nombreux secteurs tels que les marchés publics, les
normes techniques pour les produits industriels, les procédures douanières et la facilitation des
échanges, les mesures sanitaires, les droits de propriété intellectuelle, la concurrence, le
commerce de l'énergie, des aspects commerciaux du développement durable, etc …

L'ALECA ne constitue pas une garantie automatique de succès. Sa réussite dépend fortement de
la volonté politique et de la capacité administrative du Maroc à mettre en place des réformes et la
modernisation des institutions qui pourraient être nécessaires afin d'avancer dans le processus
d’intégration économique et commercial attendu. Le Maroc a obtenu le statut avancé en 2008 et
a accompli d'importants progrès quant au rapprochement des législations marocaines vers
l'acquis de l'UE (entre autres, en matière de normes et standards, d'exigences sanitaires, de
marchés publics...).

Dans la négociation, l'UE et le Maroc prennent en considération le progrès déjà effectué par le
Maroc ainsi que des priorités mutuelles pour ce processus de rapprochement législatif, basées
autant que possible sur les priorités marocaines dans son propre processus de réformes
économiques.
2) Les secteurs économiques diversement impactés
La Commission européenne, a mené une étude pour évaluer l’impact de l’ALECA sur le Maroc
et l’UE. Cette étude prévoit à long terme une augmentation des exportations du Royaume vers
les pays de l’Union (+15%). Les importations elles aussi devraient croitre, mais de seulement
8%. 

Les exportations du secteur des autres équipements de transport devraient augmenter de 89% et Page

celles des secteurs autres machines et véhicules automobiles devraient progresser respectivement 37
de 71 et 50%, selon les auteurs de cette analyse qui estiment que le secteur des autres machines
devrait profiter le plus de la libéralisation des échanges et connaitre la plus grande augmentation
des exportations en valeur absolue (+3,3 milliards d’euros à long terme). 

L’analyse souligne d’autre part que l’ALECA devrait profiter à certains secteurs de l’économie
nationale plus que d’autres. Ainsi, si la valeur ajoutée dans les secteurs des fruits et légumes
ainsi que celui des services devait croître respectivement de 4% et de plus 1%, le secteur du cuir
devrait être le secteur le plus affecté par l’accord avec une réduction de la production de 3,6% à
long terme suivi du secteur des céréales et autres cultures dont la production devrait baisser de
2,7% à long terme.

En ce qui concerne les services, le secteur des technologies de l’information et de


communication et autres services aux entreprises pourrait perdre près de 1,7% de sa production à
long terme en raison d’une concurrence plus accrue de la part des entreprises européennes.

Section 2 : Les implications de l’accord de libre-échange avec l’UE


sur l’économie marocaine :

L’accord de libre-échange entre le Maroc et l’Union Européenne est un accord qui a créée
certainement des opportunités pour notre pays en matière de modernisation du tissu industriel, de
transfert de savoir-faire, de développement des investissements extérieurs et, partant, de
croissance économique et de bien être.
Il préconise une ouverture progressive du marché marocain aux produits de l’Union Européenne
sans contrepartie pour les produits marocains qui bénéficient déjà d’un accès privilégié aux
marchés européens.
L’accord de partenariat, qui institue le dialogue politique et économique, maintient cependant
des restrictions sur les exportations des produits agricoles marocains vers l’Union Européenne
puisque la libéralisation des échanges de ces produits n’est abordée qu’à partir de l’an 2000.

I- Impact économique de l’ALECA :

L’ALECA entre l’UE et le Maroc devrait donner lieu à des effets macroéconomiques
globalement positifs pour les deux régions et des effets négligeables sur les autres régions.
Cependant, l’ALECA devrait avoir un impact économique nuancé au niveau sectoriel.

1) Effet macroéconomique global :


Page
Le tableau ci-dessous résume les principaux impacts économiques à court et long terme
respectivement pour l´UE et le Maroc. 38
Tableau 7: Les principaux effets macroéconomiques globaux de l’ALECA pour le Maroc et l’UE:
A court terme A long terme
Variable
Maroc UE Maroc UE
Revenu national (million €) 1145 834 1300 1403
PIB (variation en %) 1.3 0.0 1.6 0.0
Prix à la consommation (%) 0.4 0.0 0.4 0.0
Salaires travailleurs moins
1.4 0.0 1.5 0.0
qualifié (%)
Salaires travailleurs plus
1.6 0.0 1.9 0.0
qualifié (%)
Total des importations (%) 8.0 0.0 8.4 0.0
Total des exportations (%) 15.3 0.0 15.3 0.0
Source: IIDE calcul du modèle CGE

Interprétation :
A long terme, les gains attendus en revenu national devraient atteindre 1,4 milliards d’euros
pour l’UE et 1,3 milliards d’euros pour le Maroc. Compte tenu de la taille de ces économies, les
gains en PIB en termes relatifs seront proches de zéro pour l’UE mais représenteraient une
augmentation à long terme de près de 1.6 % du PIB pour le Maroc.

L’impact de l’ALECA sur les flux commerciaux est aussi important pour le Maroc, avec une
augmentation escomptée de 15 % des exportations et de 8 % des importations à long terme, ce
qui se reflèterait dans une amélioration de sa balance commerciale en termes relatifs.

Pour le Maroc, des effets positifs significatifs sont attendus en termes de salaires, avec une
augmentation potentielle à long terme comprise entre 1,6 et 1,9 %. Même si le prix des biens de
consommation devrait augmenter d’à peu près 0,4 % suite à l’augmentation des revenus et de
l’augmentation de la demande qui en suivrait, l’augmentation des salaires devrait améliorer le
pouvoir d’achat de la moyenne des citoyens marocains. Pour l’UE, l’impact de l’ALECA sur le
commerce, les salaires et le prix des biens de consommation devrait être négligeable.
- Remarque : Effets attendus sur les pays tiers :

L’ALECA UE-Maroc devrait également avoir un impact sur les pays tiers, notamment suite à
une réorientation des échanges. Même si ces effets devraient être négatifs pour certains pays
tiers, tels que la Tunisie et la Turquie, ils devraient être minimes, voire même nuls en
pourcentage du PIB. L'effet estimé sur la Tunisie suppose que ce pays va aussi conclure des
négociations pour un ALECA avec l'UE.

Page

39
2) Les secteurs économiques en termes de valeur ajoutée :

Même si les effets globaux de l’ALECA sur le PIB sont positifs pour les deux régions, les
résultats par secteurs diffèrent. Tandis que certains secteurs se développent, d’autres se
contractent.
Au Maroc, l’effet le plus important est attendu dans le secteur des autres machines avec une
augmentation de 8,5 % de la valeur ajoutée à long terme ; ceci étant dû principalement à la
réduction des Mesures Non Tarifaire (MNT). Le secteur des Fruits et Légumes, un secteur
relativement important en termes de valeur ajoutée et d’emploi, devrait également augmenter de
4 % à long terme. Dans le secteur des services, le secteur des services publics et autres services,
un secteur déjà important au Maroc, devrait être celui qui augmentera le plus (+1 % à long
terme).

En ce qui concerne l’agriculture, le secteur des céréales et autres cultures devrait être le plus
grand perdant de l’ALECA (2,7 % de réduction de la production à long terme), principalement
dû à l’alignement des MNT du Maroc à celles de l’UE.
Le secteur du cuir devrait être le secteur le plus touché par l’ALECA avec une réduction de la
production estimée à 3,6 % à long terme. En ce qui concerne les services, le secteur des
Technologies de l’information et de la communication et autres services aux entreprises devrait
faire face à une compétition plus accrue de la part des entreprises européennes et pourrait perdre
près de 1,7 % de sa production à long terme.

Au sein de ce secteur global, l'industrie de la délocalisation des services aux entreprises (ou
offshoring) est peu susceptible d'être négativement impactée par l’ALECA en raison d’un
environnement commercial actuellement libéralisé et d´attentes élevées de la libéralisation du
commerce des services dans le cadre de cet ALECA spécifique.

Page

40
II- L’Analyse de l’ALECA entre le Maroc et l’UE:

1) Soutien financier :

L’ALECA ne sera pas sans impact sur le tissu économique national, appelé à plus de
convergence avec celui de l’UE. D’où les négociations parfois ardues entre les deux parties.
Depuis le lancement de l’ALECA, quatre rounds de négociations ont déjà eu lieu. Par la suite, et
sur la demande du Royaume, les deux parties ont convenu de reporter la 5ème session de
négociation. Cette pause permettre au Maroc d’impliquer davantage le privé et la société civile.
Elle sera également mise à profit pour lancer des études afin de mesurer l’impact de l’accord et
d’évaluer l’écart entre les secteurs marocains et ceux de l’UE. Les résultats de ces études
d’accompagnement seront prêts à priori vers la fin 2014 et le début 2015. Une fois ces études
sectorielles bouclées et l’écart déterminé, une étude d’impact globale sera réalisée. Ce n’est
qu’après que le 5ème round des négociations de l’ALECA sera lancé. A cette occasion, les deux
parties vont mesurer les besoins financiers et techniques de soutien à mettre en place pour la
mise à niveau des secteurs marocains.

Et sur ce volet financier, le Maroc était déjà le second bénéficiaire de la coopération financière
de l’UE dans le voisinage sud avec 580,5 millions d’euros encaissés sur la période 2011-2013,
soit plus de 190 millions d’euros par an, principalement sous forme d’appui budgétaire. Le
Royaume bénéficiera aussi d’un appui financier conséquent sur la période 2014-2017 pour
l’accompagner dans divers domaines. De plus, une fois les négociations du 5ème round
bouclées, l’UE et les banques européennes pourront mettre en place des packages pour offrir des
facilités de financement au secteur privé marocain, appelé à se mettre à niveau pour mieux tirer
profit de l’ALECA.

Enfin, il faut noter que le volet agricole ne figure pas dans l’agenda de l’ALECA. Il est régi par
l’Accord commercial agricole qui est entré en vigueur le 1 er octobre 2012, et qui contient un Page
volet «accès au marché» et des dispositions prévoyant la protection mutuelle des indications
41
géographiques. De même, la pêche est régie par le Protocole de pêche UE-Maroc.
2) Les bénéfices de l’ALECA par rapport aux autres accords commerciaux entre
le Maroc et l’UE :

- Les produits marocains pourront accéder plus facilement au marché européen de 500
millions de consommateurs; de plus, une fois que le Maroc se sera rapproché de la législation de
l'UE dans tous les domaines couverts par l'ALECA, ses produits pourront être plus facilement
exportés vers d'autres pays non-UE.

- Il y aura une participation plus fluide des entreprises des deux parties dans le cadre des
passations de la commande publique;

- Les consommateurs tant marocains qu'européens auront une garantie plus forte de
sécurité et de meilleure qualité et de plus grand choix des produits et services.

- Les conditions plus favorables d'investissement dans le pays devraient attirer des
investisseurs de l'UE et d'autres pays tiers.

Il faut aussi souligner le rôle dynamisant que la mise en place de l'ALECA peut avoir dans le
processus d'intégration dans la région du Maghreb ou dans la région méditerranéenne en général.
En effet, l'UE compte négocier des ALECA aussi avec d’autres partenaires de la région, ce qui
devrait augmenter les opportunités des échanges entre les pays qui font partie de l'Accord
commercial Agadir (Maroc, Tunisie, Egypte et Jordanie). Le fait que les quatre pays membres de
l'Accord Agadir pourraient s'engager dans un processus d'intégration économique avec l'UE
peut constituer un levier favorable pour la facilitation des échanges entre ces pays et pour
améliorer le climat des affaires.
Résumé de la deuxième partie :
Cette partie constitue le fond de notre recherche, on a précisé la relation économique qui lie le
Maroc et l’Union européenne, Cette partie se constitue de deux chapitres. Durant le premier
chapitre, on a pris les caractéristiques économiques du Maroc et celles de l’union européenne
comme thème, la première section est désignée comme une présentation de l’économie
marocaine ainsi les indicateurs économiques du Pays, la deuxième section présente la puissance
de l’économie européenne la diversification de cette dernière. Page

Le deuxième chapitre, présente la relation qui lie le Maroc et l’Union européenne. Ici on a pris 42
l’accord d’association comme un exemple, et on a analysé la problématique principale de cette
recherche qui se désigne dans l’impact de l’accord de libre-échange complet et approfondi
Maroc-UE sur l’économie marocaine, un impact qu’on l’a présenté d’une vision optimiste, et
qu’on a conclu à la fin qu’il va apporter le développement rapide de notre économie national, et
donne une opportunité à l’économie pour se développer encore rapidement que possible.
Conclusion générale :

En conclusion, ce rapport aura notamment permis de rendre compte des divers aspects relatifs au
libre-échange et de mieux cerner les implications sur l’économie marocaine de l’accord de libre-
échange Maroc-UE, visant l’établissement d’une grande zone de libre-échange euro-
méditerranéenne.

Face aux mutations de l’environnement international marquées par les négociations d’un accord
de libre d’échange complet et approfondi (ALECA), et l’intensification de la compétition, le
libre-échange ne se présente pas pour le Maroc comme une option, mais davantage comme une
exigence qui est la conséquence à la fois de son évolution vers une économie de marché et son
besoin d’ouverture sur l’économie mondiale.

Le modèle marocain, combinant l’ouverture économique, libéralisation financière et profondes


réformes structurelles, a su tirer profit des enseignements des expériences passées et a contribué
à la réussite du programme de stabilisation macro-économique.

Sur le plan économique, le Maroc continue à afficher des résultats encourageants, ses derniers se
caractérisent par la consolidation du cadre macroéconomique et une diversification progressive
de la base productive de l’économie nationale traditionnellement dépendante du secteur
agricole. En d’outre le Maroc vient de réaliser des progrès remarquables en matière de
modernisation des procédures administratives.

La démarche suivie par le gouvernement marocain contribuant à un développement économique,


se matérialise par la signature d’un nombre important des accords de libre-échange avec ses
principaux partenaires commerciaux. Sans oublier le fait que le Maroc a opté pour une politique
commerciale d’ouverture et d’intégration irréversible à l’économie mondiale, avec un certain
nombre d’engagements sur le plan multilatéral (OMC), régional et bilatéral.

Le Maroc peut alors relever les défis de l’ouverture et saisir les opportunités offertes par les
divers accords de libre-échange et profiter à travers son ancrage particulièrement important vers Page

l’UE, des externalités technologiques transmises par le biais du commerce et des investissements 43
étrangers, à savoir l’élaboration d’un ALECA avec son ultime partenaire. Cet accord va
permettre au Maroc une ouverture plus vaste à l’économie européenne, ainsi qu’une libre
circulation des biens réels, financiers, et monétaires entre les deux parties.
Bibliographie :

- Les naufragés du libre-échange : De l'OMC ( Attac, Editions Les Liens qui Libèrent,
Paris, 2015)
- Discours sur la question du libre-échange (Karl Marx, Editions Editions du Sextant, Paris,
2014)
- Smith, A. (2011). Théorie des sentiments moraux (2e éd.). Paris: PUF.
- Deleplace, G., Lavialle, C. (2008). Histoire de la pensée économique. Paris: Dunod.
- Ohlin, B. (1933). Interregional and International Trade. Cambridge: Harvard University
Press.
- ROYAUME DU MAROC : HAUT-COMMISSARIAT AU PLAN
- Haut commissariat au plan, 2014, «  Note d'information présentant la situation
macroéconomique du Maroc en 2013 et une exploration de son évolution en 2014 ».
- Rapport économiques et financier, «Indicateurs du Développement Durable du
Maroc » Ministère de l'énergie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement
- Département de l'Environnement, MAROC.
- Projet de loi de finances pour l’année budgétaire 2016 : ministère de l’économie et
finances : ROYAUME DU MAROC.
- TelQuel N°459, page 21
- Rapport économiques et financier, « projet de loi de finance pour l'année budgétaire
2014 », ministère de l'économie et des finances, MAROC.
- Royaume du Maroc Haut Commissariat : Les sources de la croissance économique au
Maroc
- BENAZZOU C. & MOUYLINE T. (1993) "Panorama économique du Maroc : 1985-
1990", Rabat, Librairie Livre Service Éditeur, 487 p.
- EL MALKI H. (1989) "Trente ans d’économie marocaine : 1960-1990", Paris, Ed.
CNRS, 244 p.
Page
- « Publications juridiques » [archive], sur le site de la Cour de justice de l'Union
européenne.
44
- L'annuaire de la méditerranée, le statut avancé à l'épreuve de l'Union pour la
Méditerranée, édition 2009, page 11, GERM.
Webographie :

- https://fr.wikipedia.org/wiki/Libre-%C3%A9change

- https://www.youtube.com/watch?v=32R1PneIViI
- http://www.imsee.mc/Chiffres-Cles/Economie/Indicateurs-du-commerce-exterieur.
- https://import-export.societegenerale.fr
- https://www.youtube.com/watch?v=0pcUcuZpF7I
- https://www.youtube.com/watch?v=-qGmCjN7JDk
- http://www.invest.gov.ma/?Id=77
- http://www.lejournalinternational.info/libre-echange-au-maroc-quelle-equite/
- http://www.agriculture.gov.ma/pages/les-accords-de-libre-echange
- https://www.lesechos.fr/30/09/2016/LesEchos/22288-037-ECH_le-libre-echange-au-
secours-de-l-economie-mondiale.htm
- https://www.wto.org/french/thewto_f/whatis_f/tif_f/fact2_f.htm
- http://major-prepa.com/geopolitique/omc-peut-elle-encore-assurer-la-progression-du-
libre-echange/
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Accord_de_libre-%C3%A9change_complet_et_approfondi
- http://www.cadtm.org/L-ALECA-avec-l-UE-Un
- http://leconomiste.com/article/916735-l-aleca-nouvelle-g-n-ration-d-accord-avec-des-
domaines-de-n-gociation-plus-complexesp
- http://www.ub.edu/graap/pdfcallejon/UE-MAROC.pdf
- http://www.fenagri.org/index.php?option=com_content&view=article&id=1787:aleca-
etude-dimpact-alerte-sur-lagriculture-et-les-services-les-eco-29-octobre-2015-
&catid=178:fenagri-dans-les-medias&Itemid=72
Page
- https://www.finances.gov.ma/depf/SitePages/publications/en_catalogue/doctravail/
doc_texte_integral/dt48.pdf 45
- http://www.douane.gov.ma
Annexes :

Annexe 1 : Ensembles des accords de libre-échange conclus par le Maroc.

Annexe 2 : Fiche représentatifs de l’accord d’association Maroc-UE.

Annexe 3 : Accord entre l'Union européenne et le Royaume du Maroc relatif aux mesures de
libéralisation réciproques en matière de produits agricoles, de produits agricoles transformés, de
poissons et de produits de la pêche

Page

46
Table des matières
Rubriques Page
Dédicaces 01
Remerciements 02
Introduction générale  04
06
Partie 1 : Contexte générale :
07
Chapitre 1 : Présentation de la recherche : 07
Section 1 : Fondements de la recherche 07
I- Présentation du thème de recherche ; 08
II- Définition de la problématique de recherche ; 09
Section2 : Concepts et définitions ;
10

Chapitre 2 : principe du libre-échange : 10


11
Section 1 : Principales théories du libre-échange 13
I- Théorie des avantages absolus : Adam SMITH 15
II- Théorie des avantages comparatifs : David Ricardo 16
III- Théorème HOS : Dotation factorielle : 16
Section2 : Analyse libérale  17
I- Les arguments du libre-échange ; 17
II- Limites du libre-échange 19
III- Protectionnisme : «L’échange international : un jeu à somme nulle»
IV- Rôle de L'organisation mondiale du commerce (OMC) dans les 21
accords commerciaux ? Page
21
Partie 2 : Partenariat Maroc-UE : vision économique : 47
Chapitre 1 : Caractéristiques de du Maroc et de l’UE 22
23
Section 1 :L’économie marocaine :
23
I- Analyse SWOT pour le Maroc  24
26
II- Présentation du Maroc :
26
1) Economie : 27
2) Commerce extérieur :
29
III- Les indicateurs économiques :
30
1) Indicateurs de croissance : 30
2) Indicateurs du commerce : 30
31
Section 2 : Caractéristiques économiques de l’UE
31
I- Une grande puissance commerciale :
31
1) Le poids de l'Union européenne dans le commerce mondial : 31
2)  Les échanges intracommunautaires :
II- Une économie diversifiée : 32
1) Une grande puissance industrielle ;
2) Une grande puissance agricole ; 32
3) La tertiarisation de l’économie
32
33
Chapitre 2: Les relations du Maroc avec l’Union
européenne : du partenariat au statut avancé: 33
34
Section 1 : L’accord du libre échange Maroc-UE :

34
34
I- Accord d’association Maroc-Communautés Européennes (Annexe 1) :
II- Objectifs de l’accord : 35
1) Etablir une zone de libre-échange industrielle ‘’ZLE’‘ : 35
2) Approfondir la libéralisation du commerce des produits agricoles et de la
36
pêche :
3) Libéraliser les échanges de services et l’établissement : 36
III- Les négociations d’un accord de libre-échange complet et approfondi 36
(ALECA) :
38
39
1) les réformes d’élaboration de l'ALECA: Page
39
2) Les secteurs économiques diversement impactés
40 48
Section 2 : Les implications de l’accord de libre-échange avec l’UE 41
sur l’économie marocaine : 42
I- Impact économique de l’ALECA :
43
3) Effet macroéconomique global : 44
4) Les secteurs économiques en termes de valeur ajoutée
II- L’Analyse de l’ALECA entre le Maroc et l’UE:
1) Secteur financier
2) Les bénéfices de l’ALECA par rapport aux autres accords commerciaux
entre le Maroc et l’UE 
Conclusion générale
Bibliographie
Webographie
Liste des Annexes

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