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Questions – CORRIGE

COMPÉTENCE - J'établis des liens entre des productions littéraires et artistiques issues de
cultures et d'époques diverses

Aragon
1. a) Sur quelle figure de style les trois premières strophes de ce poème sont-elles construites ? b)
Quel effet cela produit-il sur le lecteur ?

→ a) Les trois premières strophes sont construites sur des anaphores : « Que serais-je sans toi »
dans la première strophe, « j’ai tout appris de toi » dans la deuxième strophe, « tu m’as pris par la
main » dans la troisième strophe. b) Le lecteur a l’impression de lire un chant, une sorte
d’incantation célébrant la femme aimée.

2. Que serait le poète si la femme aimée n’était pas venue à lui ? Citez le poème et expliquez les
trois images.

→ Aragon utilise trois métaphores pour décrire la vie qu’il aurait vécue sans Elsa. Il aurait été tout
d’abord « un coeur au bois dormant » (v. 2). À l’instar de la Belle au bois dormant, il aurait attendu
le baiser salvateur, condamné à vivre une existence dépourvue d’amour. Il aurait été ainsi prisonnier
du temps comme « une heure arrêtée au cadran de la montre » (v. 3). Enfin, il serait resté « un
balbutiement » (v. 4), incapable de s’exprimer, de communiquer, d’écrire. La femme est celle qui
réveille le poète, lui révèle le sentiment amoureux et l’inspire.

3. « J’ai tout appris de toi sur les choses humaines/Et j’ai vu désormais le monde à ta façon ». À
quoi ressemble l’amour selon Aragon ?

→ Selon Aragon, l’amour est une sorte d’initiation qui donne un nouveau sens à la vie : « J’ai tout
appris de toi sur les choses humaines » (v. 5) et qui transforme le monde : « j’ai vu désormais le
monde à ta façon » (v. 6).

4. a) À qui le poète s’adresse-t-il dans la dernière strophe ? b) Quel est son message ?

a) Le poète s’adresse au lecteur dans la dernière strophe à travers le pronom personnel « vous » : «
je vous dis » (v. 20). b) Aragon veut prouver qu’il est inutile de chercher le bonheur ailleurs que
dans notre présent : « je vous dis que le bonheur existe/Ailleurs que dans le rêve, ailleurs que dans
les nues/Terre, terre, voici ses rades inconnues… » (v. 20 à 22).

Neruda
5. Observez les temps des verbes. a) Quels temps sont employés ? b) À quel moment y a-t-il une
rupture ? Pourquoi ?

→ a) Neruda emploie l’imparfait de l’indicatif (« je n’avais rien », « j’hésitais », « rien ne parlait »,
« rien n’avait », « le monde appartenait »...), le passé simple (« je connus ») et le présent du
subjonctif dans le dernier vers « ta beauté et ta pauvreté ne donnent ». b) La rupture intervient dans
le dernier tercet : « jusqu’à ce que ta beauté et ta pauvreté ne donnent cet automne empli de leurs
cadeaux » (v. 11 et 12). Le passé simple et l’imparfait insistaient sur la vie passée du poète : triste,
solitaire et monotone. Le présent du subjonctif marque le changement, le temps du renouveau
amoureux.

6. Pour le poète qui n’avait « rien », quelle a été la clé du bonheur dans son existence ?
→ La clé du bonheur pour Neruda est l’amour offert par Matilde : « Mon amour, avant de t’aimer je
n’avais rien » (v. 1).

7. Quel est le sens de l’expression « cet automne empli de leurs cadeaux », au dernier vers ? Que
symbolise l’automne ?

→ Pablo Neruda et Matilde Urrutia se rencontrent tardivement, à « l’automne » de leur vie. Neruda
utilise cette métaphore dans son dernier vers « cet automne empli de leurs cadeaux », insistant sur
les dons offerts par la femme aimée : « ta beauté », « ta pauvreté » (v. 11).

8. Synthèse. Quels sont les points communs entre ces deux poèmes ? À quelle strophe du poème
d’Aragon le poème de Neruda pourrait-il correspondre ?

→ Ces deux poèmes célèbrent la femme aimée comme celle qui peut donner un sens à la vie,
métamorphoser le poète, changer son regard sur le monde, l’inspirer. Elsa et Matilde sont des
muses. Le premier quatrain du sonnet de Neruda : « Mon amour, avant de t’aimer je n’avais
rien/j’hésitais à travers les choses et les rues/rien ne parlait pour moi et rien n’avait de nom/le
monde appartenait à l’attente de l’air » correspond au poème d’Aragon : « Que serais-je sans toi…
»

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