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04 | 2013
Histoire et archéologie du Sahel ancien : nouveaux regards, nouveaux chantiers
Hadrien Collet
https://doi.org/10.4000/afriques.1098
Résumé | Index | Plan | Notes de l’auteur | Texte | Bibliographie | Notes | Illustrations | Citation | Auteur
Résumés
FRANÇAISENGLISH
Parmi les nombreuses hypothèses portant sur la capitale du Mali à son apogée (XIIIe-début XVe siècle),
celle de Niani, apparue sous la plume des « historiens coloniaux », a connu la plus belle fortune.
Construite par l’histoire coloniale, puis partiellement déconstruite à partir des années 1970,
l’hypothèse de Niani, bien que porteuse d’une façon de faire de l’histoire aujourd’hui révolue, continue
d’avoir ses partisans. Apparue en 1923, elle traverse l’époque coloniale et celle des indépendances des
années 1960 avant de se retrouver confrontée à la méthode critique de l’histoire académique et de
l’archéologie. Cette étude propose donc d’appréhender l’historiographie spécifique à Niani, qui reflète
les évolutions de l’écriture de l’histoire ancienne du Soudan, et de faire le point sur l’état des
recherches actuelles sur la question de la capitale du Mali.
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Mots-clés :
archéologie, histoire coloniale, historiographie, Ibn Baṭṭūṭa
Keywords:
archeology, colonial history, historiography, Ibn Baṭṭūṭa, Mali, Niani, Sahel
Géographique :
Mali, Niani, Sahel
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Plan
Les sources arabes : le bréviaire colonial pour l’histoire du Mali médiéval et sa capitale
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Notes de l’auteur
Cet article doit beaucoup à la patiente relecture et aux précieux conseils de Camille Lefebvre, Thomas
Vernet, Robin Seignobos et Bertrand Hirsch qui ont toute ma gratitude. Tous mes remerciements vont
également aux personnes qui m’ont aidé dans ce travail.
Par ailleurs, tous les noms et mots arabes font l’objet d’une translittération selon la norme DIN-31635, dite
« translittération Arabica » tandis que les toponymes et les noms propres les plus connus suivent l’usage
commun des écritures francophones. Les noms et les mots arabes figurant dans les citations et les
références bibliographiques sont reproduits exactement comme dans le texte d’origine.
Texte intégral
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1L’histoire de la capitale médiévale du Mali est une histoire fragmentée. Lorsqu’on aborde pour la
première fois l’ensemble des études qui y sont consacrées, on se retrouve confronté à une succession
de désaccords et de consensus : existence d’une seule capitale sur la longue durée, de deux s’étant
succédé, de plusieurs capitales périphériques constituant des centres « décentrés » ou bien d’une
capitale itinérante, toutes les idées sont émises. A celles-ci s’ajoutent les divergences autour de
l’emplacement physique du ou des sites et de leurs noms.
2Parmi les diverses hypothèses avancées, celle de Niani a connu la plus grande longévité, à tel point
qu’elle apparaît encore aujourd’hui comme la capitale médiévale du Mali dans de nombreuses
publications. Le nom de Niani, employé seul ou avec son épithète « Sankarani », désigne
généralement les ruines situées le long du Sankarani, affluent du fleuve Niger, et proches du village
de Niani en Guinée, près de la frontière guinéo-malienne.
1 S. Dulucq utilise cette expression en l’appliquant aux administrateurs coloniaux, liés au monde ac (...)
3L’hypothèse faisant de Niani la capitale médiévale du Mali a été élaborée à partir des années 1920
sous la plume des « historiens coloniaux1 », au point de devenir une véritable doxa à l’époque, puis a
été consacrée par une série de fouilles en 1965, 1968 et 1973, conduites par l’équipe polono-
guinéenne dirigée par Władisław Filipowiak. Ces trois campagnes n’ont pas réussi à prouver que le site
de Niani était bien la capitale médiévale du XIVe siècle, ce qui n’a pas scellé son sort pour autant.
2 W.D. COOLEY, 1966 (1re éd. 1841).
3 J.VIDAL, 1923a.
4Les débats autour de la localisation et du nom de la capitale du royaume du Mali durent maintenant
depuis 1841, avec la parution de la première grande étude de l’histoire africaine subsaharienne, The
Negroland of the Arabs 2, publiée par William Cooley. Ceux relatifs à la question de Niani, capitale
supposée, ont pris forme en 1923 avec un article de l’administrateur colonial Jules Vidal3.
4 Cette nécessité est sûrement encore plus grande à cause de l'épineux problème de la décolonisation (...)
5 Pour une réflexion d’ensemble sur cette question, voir D. PESTRE, 1995.
5Cela nous amène à un autre problème, soulevé pour toute question relative à l’histoire médiévale du
Sahel, celui d’être confronté à une littérature extrêmement disparate. En effet, qu’on se trouve devant
l’étagère d’une bibliothèque ou devant une bibliographie, il faut composer avec un corpus dont les
éléments obéissent à des logiques et des histoires différentes. Or il n’est plus possible aujourd’hui
d’étudier l’histoire ancienne du Soudan sans procéder à un minutieux travail de déconstruction de
l’œuvre et de la pensée de chaque auteur, tant leur manière d’écrire l’histoire est un reflet de
l’historiographie de leur temps4. En somme, il s’agit d’appliquer aux historiens du passé la même
méthode que l’on applique aux sources5. En 1959, dans sa préface au numéro spécial de Notes
africaines consacré à l’empire du Mali, Théodore Monod, directeur de l’Institut français (puis
fondamental) d’Afrique noire (IFAN) de Dakar, écrivait : « L’histoire ne se fabrique pas. C’est une
réalité objective à découvrir, à explorer, à décrire. Avec son vrai visage, et non celui que,
consciemment ou non, parfois nous lui souhaiterions6. » En réalité, les matériaux qui nous permettent
d’écrire l’histoire, qu’ils soient écrits, oraux ou gravés dans la pierre, ne sont jamais objectifs. Ils sont
eux aussi biaisés par la pensée et les pratiques de leur époque et de leurs auteurs. La « réalité
objective » dont parle Monod est une chimère dans la mesure où tel auteur arabe aura écrit en
fonction de sa formation littéraire et de ses représentations, et telle tradition orale aura été façonnée
par un contexte politico-culturel précis. Il n’y a donc pas à découvrir une vérité cachée mais à
comprendre une pluralité de discours subjectifs sur un même objet. L’histoire du Soudan médiéval ne
peut plus s’écrire aujourd’hui sans ce double examen des sources et des procédés narratifs construits
à partir de celles-ci par une historiographie traversée, ici peut-être plus qu’ailleurs, par un ensemble
d’idéologies.
6L’historiographie spécifique à Niani, qui puise ses racines dans l’histoire coloniale, reflète les
évolutions épistémologiques, méthodologiques, et les changements dans les courants historiques qui
s’opèrent des années 1920 à aujourd’hui. L’accent sera mis sur les évolutions de cette période, sur la
préférence donnée à certains types de sources à certains moments, les manuscrits arabes pour la
science coloniale et les traditions orales dans les années 1960 par exemple, et les raisons de ces
choix, jamais innocents et toujours liés à un contexte politique ou idéologique.
7 P.F. DE MORAES FARIAS, 2003.
7Au début des années 2000, deux études majeures sont venues renouveler en profondeur l’approche
critique à adopter vis-à-vis de l’histoire du Soudan médiéval. La première, celle de P.F. de Moraes
Farias sur l’épigraphie médiévale et les chroniques soudanaises, a entraîné une remise en cause de
l’utilisation des différentes sources disponibles pour penser l’histoire de la région. En insistant sur le
fait que chaque catégorie de sources obéit à ses logiques propres, il a montré que, si elles peuvent
être concurrentes voire contradictoires, elles racontent des histoires qui leur sont spécifiques, et qu’il
convient de les étudier de façon critique plutôt que d’accorder la primauté à l’une sur l’autre. La
dimension heuristique de cette approche est importante car elle rend possible une compréhension plus
juste des conditions et des raisons de production de tel ou tel récit historique local7.
8 P. MASONEN, 2000.
8La seconde, celle de Pekka Masonen, s’intéresse à l’historiographie européenne consacrée à l’Afrique
médiévale, au Ghana et au Mali en particulier, et procède à un patient travail de restitution du
processus de découverte littéraire de l’histoire du Soudan par les Européens et de déconstruction de
certains mythes historiques et historiographiques, éclairant davantage les mécanismes mis en œuvre
dans l’écriture de cette histoire, tant au niveau local qu’au niveau européen 8. Sa méthode est
novatrice car il traite la littérature historiographique comme les sources primaires dont se sert
n’importe quel historien pour ses recherches.
9Ainsi nous tâcherons ici de combiner ces deux démarches ; accompagner un travail approfondi sur
les productions historiques coloniales et postcoloniales d’un travail critique sur les sources, toujours en
précisant la source utilisée par un auteur ainsi que ses raisons.
9 Voir par exemple le travail de S. Nixon à Es-Sūq (S. NIXON, 2010 ; S. NIXON et al., 2011), qui a p (...)
11 Ж.-Л.ТРИО , 1998, с. 215-216.
16 Дж. КУОК , 1975 , с. 296-301.
Когда я решился на поездку в Малли, а это 24-дневная прогулка для тех, кто торопится, я нанял
проводника из Массуфа. [...] После десяти дней ходьбы от Ивалатана мы прибыли в город Загари. Это
большой город, населенный Суданом, который называется Ванджарата. Вместе с ними живет группа
белых, которые следуют обряду ибадийя хавариджа. Белых маликитов-суннитов дома называют
Тури. Из этого города просо экспортируется в Ивалатан. Затем мы вышли из Загари и прибыли к
великой реке, то есть к Нилу, на котором расположен город Карсаху. Отсюда Нил спускается в Кабару,
а затем в Загу. [...] Затем Нил спускается к Тунбукту, затем к Каукау. [...] Затем мы шли из Карсаху и
прибыли к реке Сансара, которая находится примерно в десяти милях от Малли. В Судане принято
запрещать людям входить в него без разрешения. Ранее я писал белому сообществу [...] с просьбой
снять для меня дом. Подойдя к упомянутой реке, я переправился через нее на пароме, и никто мне не
запрещал. Таким образом, я прибыл в город Малли, столицу короля Судана.16 .
Я уехал 22 мухаррама 754 года [28 февраля 1353 года]. […] Мы достигли дороги в Миму . […] Мы
подошли к большому каналу, выходящему из Нила . Его можно пересечь только на лодках. Это место
кишит комарами. Мы ходим туда только ночью. Мы прибыли на этот канал в первой трети ночи, при
лунном свете. […] Наша остановка возле этого канала произошла в большом городе, главой которого
был судан , паломник (из Мекки), полный знатности, по имени фарба.Мага. […] Мы покинули этот
город у канала и прибыли в местность Кури Манса. […] Затем я отправился в местность Мима. Мы
остановились возле колодца за городом. Затем мы отправились в город Тимбукту 17 .
18Что касается Ибн Баттуты, то это новое поле для размышлений заставило Франсуа-Ксавье
Фовель-Аймара и Бертрана Хирша усомниться в подлинности части его путешествия .. Они
отмечают, что поразительно заметить, читая его отчет, что структура повествования, принятая
автором, изменяется каждый раз, когда он достигает границ мира, известных арабо-
мусульманской географической науке его времени, изображения которых были по-прежнему в
значительной степени основаны на птолемеевской географии. Авторы подчеркивают эти
аномалии, присутствующие в рассказе, ссылаются на «игры зеркал» и удивляются скудости
сведений о столице, которая была, по данным самого автора, даже самым продолжительным его
пребыванием в то же место за пределами Мекки и периоды, когда он добровольно прекращал
свои путешествия, чтобы поступить на службу к местным правителям, как, например, в
Дели 21. В Мали он отказывается от своей анкеты и своей обычной таблицы для чтения и почти
не описывает столицу, к чему он, тем не менее, приучил своего читателя к теме многих больших
городов в своем рассказе 22 .. Разрыв в его нарратологии будет происходить в Валате, где сам
путешественник заявляет о своем намерении отменить поездку в столицу, из-за невнимания к
которой он считает жертвой со стороны официальных лиц Мали, прежде чем окончательно
решить Идти туда. Можно думать, что с этого момента он мог довольствоваться сбором
информации от купцов, привыкших к торговле в Мали. Как бы то ни было, по признанию самих
двух авторов, если невозможно дать ясный и окончательный ответ о реальном присутствии или
отсутствии Ибн Баттуты в столице Мали, допустимо усомниться в некоторых частях этот аккаунт.
Администратор Видаль после недолгого пребывания в смешанных коммунах Алжира служит в Судане
почти двадцать лет. Он оказал самые блестящие услуги даже во время военной оккупации благодаря
своим качествам исключительной энергии и выносливости, а также знанию арабского и суданского
диалектов. Никто лучше него не заслуживал высокой награды, которой он только что был
удостоен. Видаль, администратор 1 класса колонии 27 .
28 Название его функции выделено и сопровождает его имя в каждой из его статей.
29 Например, в своей статье о Гане: «Благодаря [...] информации, которую мне удалось собрать в (...)
22Остальную информацию дает сам Дж. Видаль в своих статьях. В 1923 году он был главным
администратором колоний 28 . Как и Делафосс, он, похоже, совмещал жизнь администратора и
жизнь исследователя. Он часто сообщает о своей работе на местах и информации, которую он
получает от населения 29 .. До декабря 1922 года он провел первое исследование столицы Мали,
а затем провел полевые работы в Ниани в декабре 1922 года во время сезона высокой травы, что
сделало невозможным проведение раскопок. В своей второй статье от 20 февраля 1923 года он
сделал Ниани-Санкарани средневековой столицей Мали. Трудно точно сказать, какое отношение
он занял по отношению к населению, помощи которого он просил, и даже узнать, каким образом
он получил эту «помощь», но временами он явно выражает определенное презрение:
Во время моих исследований местонахождения древнего Малли, находясь тогда в Кангабе, я вступил в
контакт с гриотами Кьелы, официальными хранителями — если можно так сказать — традиции древних
правителей мандингов, я не не попросить их рассказать мне историю знаменитого
основателя империи .
23Поскольку он сам арабист, его история в значительной степени отдает предпочтение арабским
источникам. Хотя его интересует традиция, относящаяся к Сунджате Кейте, он опровергает
любую связь между Ниани и этим, в то же время неявно отдавая предпочтение арабским
авторам:
В заключение этого слишком длинного вклада в память о герое, который был скорее предводителем
отрядов и авантюристом, чем воином, достойным этого имени, я бы добавил, что Саундиата так и не
сумел за все время своего эпического существования нигде не закрепить свою резиденцию, живя в
случайные экспедиции, очень мало заботясь о судьбе своих подданных, и что только во время
правления его внука Каона Мамади, чей отец Диурунику был свергнут и убит узурпатором Секуре,
пленником короны, империя манден начала принять форму организованного государства и что Ниани
был окончательно избран резиденцией государей 31 .
26До декабря 1922 года Жюль Видаль пишет статью по вопросу о столице. С самого начала он
очень четко выделяется из идей Бингера и Делафосса: «Тезис, принятый Бартом и М.М. Бингер и
Делафосс относительно определения местонахождения Мали остаются неопределенными, если не
ошибочными 34 . С этим заявлением он вступил в дебаты с Делафоссом, которые должны были
длиться два года, и в конце которых последний принял его гипотезу, дополнив ее, что, как
правило, стирало видимость Видаля в этом вопросе. Опубликованные в 1923 г. выводы, которые
Видаль делает из своего первого «эссе» о столице, направлены прежде всего на установление
соответствия между местонахождением Ниани и маршрутом Ибн Баттуты. Однако он еще не
произносит имя Ниани:
Подводя итог этому довольно длительному спору и формулируя свое мнение по интересующему нас
вопросу, заключаю, текст Ибн Баттуты в руках:
1. Что столица империи мандинка никогда не существовала в районе Ньямины;
2. Местонахождение этой столицы следует искать либо в петле, образованной слиянием Нигера и
Шанкарани, либо в районе Фарабы, к востоку от последней реки 35 .
36 «М. Видаль был первым европейцем на памяти живущих, приехавшим в Ниани», М. ГАЙЯР , 1923,
с. (...)
Из сведений, утвержденных в самой категоричной форме всеми этими информаторами, следует, что:
1. Никогда, никогда правители мандинго не проживали где-либо, кроме как в мандинго, северной
границей которого на Нигере является Бамако;
2. Что у этих государей последовательно было несколько столиц: первая, до Саундиаты, основателя
империи, называлась Дьериба, на месте нынешней деревни Дьерибакоро, недалеко от устья Мило, на
левом берегу Нигера и выше по течению. Сигири; вторая, наиболее известная и сохранявшая свое
звание на протяжении нескольких столетий, называлась Ниани, на месте нынешней одноименной
деревни, расположенной у реки Санкарани, притока Нигера, на границе колоний Французского Судана
и Гвинеи 38.
Адриан Колле
По Ниани 1, первый город Ниани. По Ниани 2 город Ниани Манса Мамуру, разрушенный при Нанамуду
в 1696 году. По Ниани 3 город Н'Фа Каба, разрушенный вождем Сегу; Ниани без индекса будет
обозначать нынешнее село Ниани, перестроенное Фади в 1877 г. 40 .
29Его усилия также заключаются в топографическом анализе мест, чтобы увидеть, могли ли они
вместить в себя город размером со столицу. Что касается раскопок, он подчеркивает наличие
каталонских печей, развитую металлургическую промышленность и посвятил длинное
приложение найденным фрагментам глиняной посуды. В целом ясно, что его целями было не
столько подтвердить или опровергнуть гипотезу Видаля, сколько придать ей определенную
глубину за счет углубления знаний о Ниани. Как бы то ни было, название его статьи однозначно:
«Ниани, бывшая столица империи мандинка».
30Таким образом, Видаль и Гайяр были пионерами дебатов вокруг Ниани. Их тезис был быстро
принят Морисом Делафоссом, который также расходится с Видалем по вопросу о королевстве
Гана, на этот раз не идя на компромисс со своими убеждениями 41 .
43 Арабский сборник БнФ, рукопись 2287 г., Тухфат ан-нузар фи гараиб аль амсар ва аджаиб аль-асфар.
45 Мы могли бы выполнить ту же операцию с халиф максурой в конце, что дало бы тот же результат (...)
46 Сегодня общепризнано, что Махмуд Кахти не является единственным автором Тарих аль-фатт (...)
32Поэтому нет Ниани. Как видим, названия, используемые арабскими авторами для обозначения
столицы, довольно сильно отличаются друг от друга. Если написания, данные Ибн Халдуном и
аль-Умари, имеют «морфологическую» структуру, которая имеет сходство, диакритические точки
показывают, что они использовали очень разные трехбуквенные корни для написания
имени. Тем не менее можно подумать, что они оба говорили об одном и том же городе, хотя
название пишется по-разному.
33Мы уже приводили причины, объясняющие, почему арабское название столицы, данное Ибн
Батутой, так далеко от названия, данного двумя другими основными
авторами четырнадцатого ВЕКА . Все эти разрозненные названия, якобы описывающие один и тот же
город, создавали настоящую проблему для сторонников Ниани. Именно в ответе Делафосса
Видалю, опубликованном в 1924 г., Ж.-Л., что переделка происходит на арабских
топонимах. Быстро склонившись к тезисам Видаля, Делафосс попытался устранить
непоследовательность, вызванную объявлением об открытии столицы, когда имя последней
отсутствовало в арабских источниках, которые тогда считались выше других. Таким образом, он
дает научную гарантию, которая направлена на то, чтобы выделиться из Видаля, уделяя больше
внимания его лингвистическим навыкам, в частности говорению по-арабски, работая над
именами, где Видаль довольствовался тем, что дано устной традицией 49 . В своей статье «Гана и
Мали и расположение их столиц» он делает название важным вопросом для решения уравнения
столицы Мали. Так он заявляет в начале:
34Здесь он явно говорит об Ибн Баттуте, который перепутал название провинции, в которой
находилась столица, с названием самой столицы.
35Но он идет дальше. По его словам, имена несут в себе «болезнетворные элементы» для
изучающего их ученого, которые ведут его по ложному пути. Причин много; они могут
обозначать исчезнувший город, могут стерться из человеческой памяти, относиться
одновременно к области и нескольким городам без различия или даже быть результатом ошибок
в транскрипции с одного языка на другой, как устно, так только письменно. Ввиду этого он
объясняет яны, содержащуюся в Тарих аль-фаттах , тем, что «мы знаем, что влажный n
суданских языков обычно транскрибируется арабским y 51 ». Позже он уточняет в сноске, что
буква ʿaïn(« )عбез гласной, вероятно, предназначено для обозначения назализации, которая
обычно следует за уменьшительным суффиксом ni в диалектах малинке 52 ». Таким образом,
установление того, что название начинается с «ни», является вторым шагом, направленным на
то, чтобы сделать Ниани названием столицы.
36Но для г-на Делафосса этого недостаточно: на третьем этапе остается еще разобраться с
именем, оставленным Ибн Халдуном 53 . По его словам, Ибн Халдун также упомянул имя Ниани,
говоря о городе мансов . Однако ошибка чтения не позволила бы понять его
априори . Следующий отрывок стоит процитировать полностью, потому что из немногих работ,
посвященных конкретно названию, именно он фактически установил парадигму в наименовании
столицы:
В своем переводе « Истории берберов » де Слейн заставляет Ибн Халдуна говорить так: «столица
королевства Мелли, — говорит это» тот же Эбн Уасул, называется Белед-Бени [...]; он «очень
обширный, очень густонаселенный и очень коммерческий и т. д. ". Он добавляет в примечании, что
«название племени», которое должно было следовать за Бени , «осталось пустым во всех рукописях»,
указание, воспроизведенное позже г-ном Бингером. Из этого был сделан вывод, что имя, указанное
великому арабскому историку как имя столицы Мали, было «городом Бени X...», «городом племени
X...», без мы могли бы знать, что это за племя.
Мне показалось совершенно невероятным, что информатор Ибн Хальдуна, который был уроженцем
Сиджилмассы (Тафилалет), но путешествовал и даже проживал в Судане, так как он выполнял
функции кади в Гао, назвал имя суданского город в форме, которая никогда не используется в черных
странах и очень редко используется даже в арабоязычных странах для обозначения местности. У меня
было любопытство изучить рукописи, из которых Слейн опубликовал текст, который он затем перевел,
и я обнаружил, что не было пробела после слова, которое этот ученый переписал Блаженным. Далее я
заметил, что это слово пишется не Бени, учитывая, что первая вертикальная черта не несет под собой
диакритическую точку, которая характеризует арабское b : на самом деле эта черта не несет никакой
точки, из чего следует, что ее можно читать безразлично b , n или y . Я подумал тогда, что допустимо
транскрибировать слово Яни так же, как и Бени , и читать «столица [...] называется городом
[ беледом ] Ниани ». Таким образом, я сознательно предложил назвать столицу Мали Ниани. Вскоре
после этого я нашел в « Тарих ал-Феттах» подтверждение своей гипотезы 54 .
55 Лишь в последнее время топонимы, написанные на арабском языке, стали даваться транслитом (...)
56 К. МОНТЕЙЛ , 1929 г.
38Первым, кто высказал оговорки, был Шарль Монтейл в 1929 году. Изучив все упоминания в
источниках названия столицы, сверившись с рукописями, он осознал недостатки, которые
привели к выводам Мориса Делафосса и Луи-Гюстава Бингера до него. , указывая на
«зацикленность на имени» и пробелы в арабских транскрипциях. Тем не менее, в своей статье
56 он использует название Ниани для столицы Мали .
Руины Мали были бы гораздо важнее и ценнее, чем руины Ниани. Несколько человек говорили мне об
этом и всегда указывали мне в одном и том же направлении. Но никто из них не осмелился взять меня
туда, «чтобы не тревожить остальных старейшин» и, главное, «чтобы не умереть». […] «День, когда
белые прибудут в Мали, станет концом света. […] Так говорят в стране. Даже ценой денег трудно
получить какую-либо точную информацию 57 .
40Дальнейшее развитие идей Монтра нецелесообразно, так как его заметка, опубликованная
лишь в 1958 году по инициативе « Африканских заметок », бюллетеня французского (тогда
фундаментального) Института Черной Африки, не способствовала дискуссии о столице в
историографии. межвоенного периода. Это как раз и позволяет нам осознать, что гипотеза Ж.
Видаля, М. Гайара и М. Делафосса не вполне убедила всех колониальных историков того
времени и что археологические раскопки воспринимались как единственное средство
окончательно решить проблему средневековая столица золотого века Мали ( 14 -
начало 15 века ) век): «Где нам искать Мали? По моему скромному мнению, безусловно, следует
исследовать регион, называемый «развилкой Нигера и Санкарани»58 » [ выделено нами]. Хотя
консенсус не является абсолютным, его никогда не бывает, когда речь идет о Ниани, вопрос
оставался таким, каким он был до деколонизации 59 , и определенная докса была
зафиксирована.
42В течение этого десятилетия устные традиции были в центре внимания как африканских, так и
европейских историков. Вообще говоря, все исследования по истории Африки в то время были
переосмыслены. Речь идет об открытии «африканской правды», о доступе через устные
традиции, используемые правильным методом, к «истинному» африканскому прошлому .. Это
стремление подвергнуть сомнению гуманитарные науки в их связи с африканской историей
сначала возникло из двойного наблюдения; необходимость покончить с методами колониальной
науки, с одной стороны, и стремление впредь писать «африканизированную» историю, с
другой. С 1962 года Жак Берк подчеркивал чувство бессилия социальных наук понять
незападные общества и их неспособность выйти из западноцентристских концепций. Речь идет о
том, чтобы поставить «африканского человека» в центр и порвать с историей, в которой
молчаливым референтом является, согласно Берку, «взрослый с западного полуострова
» 61 . Мы находим эту идею в дебатах вокруг африканизации. По словам Э. Брисуэла-Гарсия:
62 Э. БРИСУЭЛА -ГАРСИЯ , 2006, с. 87.
Африканизация означала две вещи. Сначала необходимо было избавиться от написания африканской
истории и от предрассудков и ограничений, наложенных традиционной колониальной и европейской
историей. В связи с этим методы, вопросы и источники, используемые историками в трудах по истории
Африки, необходимо было африканизировать. Во-вторых, предполагалось, что большая часть
персонала, занимающегося написанием африканской истории, и институтов, поддерживающих это
начинание, будет базироваться в Африке, иметь связи с африканскими обществами и их
повседневными проблемами 62 .
63 Дж. ВАНСИНА , 1961.
64 Дэвид Ньюбери реконструировал долгие дебаты, начатые Вансиной в 1961 году, и многочисленные
критические замечания (...)
43Таким образом, устные традиции появились в этот период как единственная альтернатива для
написания истории средневековой Африки «подлинно» африканской, то есть из эндогенных
источников, которые считались единственными, действительно способными раскрыть «локальную
историческую правду». Ян Вансина, опубликовавший в 1961 г. свой знаменитый метод «О устных
традициях», эссе об историческом методе 63 , воплощает в себе это новое отношение к этому
типу источников, которые отныне будут анализироваться как тексты и чье богатство информации
окажется при условии, что был принят правильный метод их допроса 64 .
67 Эта идея уже была развита Дэвидом Конрадом с другими примерами (D. CONRAD , 1994).
70 В. ГӦРӦГ , 1981 , С . 287-288.
71 По этому вопросу см. исследование Бернара Муралиса, в котором конкретно рассматривается этот
вопрос (Б. МУРАЛИС , (...)
77 Cette conception est relativement bien acceptée à cette période. Toujours dans sa préface pour le (...)
48Son traitement de la question de la capitale s’intègre dans les tableaux qu’il fait du Mali à
différentes époques. Si Niani a bien été la capitale, celle des premiers temps, les souverains maliens
ont ensuite déplacé leur siège. Ainsi la capitale de l’âge d’or serait selon lui Māllī, visitée par Ibn
Baṭṭūṭa. Le 29 avril 1963 il écrit ainsi dans L’Essor : « Il [Sunjata Keita] agrandit ses domaines de tous
les côtés, autour de Niani, dans la vallée du Sankarani75. » Puis, un peu moins d’un mois plus tard
dans l’édition du 13 mai : « La capitale Mali était une ville entièrement musulmane. Des jurisconsultes
marocains et égyptiens s’y coudoyaient [sic]76. » On voit clairement à quelles sources appartiennent
les deux noms ; le premier, Niani, est cité dans les traditions orales et renvoie surtout à la ville
développée par le héros fondateur Sunjata Keita (XIIIe siècle), tandis que le second est celui donné
par Ibn Baṭṭūṭa dans sa Riḥla. Rien n’est dit dans les écrits de Sidibé sur ce changement de nom ;
s’agit-il de la même ville, de la fondation d’une nouvelle au XIVe siècle, d’une évolution dans
l’appellation de la capitale ? Quoi qu’il en soit, il est permis de penser qu’il avait connaissance du
travail de Vidal, qu’il ne cite pas, puisqu’il affirme avoir lu Delafosse et Gaillard. D’autres noms étaient
à sa disposition pour le XIVe siècle, mais il est manifeste qu’il donne ici sa préférence à Ibn Baṭṭūṭa.
L’hypothèse qui paraît la plus plausible réside dans le fait que Niani se trouvait en Guinée et non au
Mali. Étant donné le profond nationalisme de Sidibé et sa croyance selon laquelle l’histoire de la
république du Mali s’inscrivait en droite ligne dans la descendance politique du Mali médiéval 77, il est
difficile d’imaginer qu’il aurait pu concevoir l’emplacement de la capitale de Mansā Mūsā, plus grand
souverain du XIVe siècle, à Niani. Toutefois, face à la concordance des traditions orales sur lesquelles il
avait travaillé, sous sa plume Niani a bien été capitale, au moins au début, du Mali.
78 « En Afrique noire, il faut faire la distinction entre la tradition populaire, véhicule des légend (...)
49Pour ce qui est du Guinéen Djibril Tamsir Niane (né en 1932), qui appartient à une génération plus
jeune que celle de M. Sidibé, la position est moins confuse. En effet, il s’est distingué comme l’un des
plus fervents défenseurs de Niani comme capitale du Mali médiéval. Écrivain prolifique, il a beaucoup
composé sur l’histoire médiévale du Mali, ses traditions orales et l’espace mandingue, devenant le plus
grand spécialiste africain de son temps sur ces questions. Il fut l’un des promoteurs les plus actifs de
l’histoire du Soudan ancien après la décolonisation. En 1959, il soutient un mémoire sur l’« empire »
du Mali, ce qui lui vaut d’obtenir son diplôme supérieur d’histoire à la faculté des lettres de Bordeaux.
De 1964 à 1968, il est professeur à l’institut polytechnique de Conakry puis à l’IFAN et, de 1965 à
1972, il est associé étroitement aux missions archéologiques dirigées par W. Filipowiak. Il représente
certainement l’exemple le plus abouti de ces historiens des années 1960 qui firent une utilisation la
plus littérale possible des traditions orales, conférant aux griots le statut d’archivistes78.
79 Cette seconde édition n’a pas, semble-t-il, été remaniée puisque D.T. Niane n’y parle pas du tout (...)
50Son histoire, qui prend souvent l’apparence d’une pure narration et qui place les traditions orales
au-dessus des sources écrites, présente un récit général peu problématisé de la région. En 1960,
dans Soundjata ou l’épopée mandingue, il publie une version du récit de Sunjata Keita provenant de
Dieliba-Koro (en Guinée), qui favorise le site guinéen de Niani comme capitale. En 1962, son
ouvrage Recherches sur l’empire du Mali au Moyen Âge, travail adapté de son mémoire de 1959,
connaît un certain succès puisqu’il est réédité en 1975 79. Il permet de voir que l’auteur s’adapte aux
contradictions de ses sources avec une grande souplesse : Niani a bien été la capitale, mais Malli l’a
supplantée à partir du règne de Mansā Mūsā jusqu’à celui de Mansā Sulaymān, puisque c’est le nom
donné à la ville par Ibn Baṭṭūṭa quand il est au Mali pendant le règne de ce dernier, donc au moins de
1324 à 135380. Puis Niani aurait à nouveau occupé le rôle de capitale avant de laisser sa place à
Kangaba au XVIIe siècle81. Кроме того, отчетливо виден националистический и социалистический
проект, частью которого является эта работа, поскольку именно Национальный институт
исследований и документации Конакри контролирует печать (которая проходила в Берлине), а
заголовок обложки выделен « Республика Гвинея».
51С французской стороны Раймон Мони (1912-1994) олицетворяет ученого, разделяющего две
эпохи и интересующегося историей средневекового Судана. Время администратора-
исследователя вымерло вместе с его поколением, и история древней Африки вскоре была
написана под пером «штатных историков», которые отвели ей новое место в академическом
мире. Карьера Мони свидетельствует об этом процессе, который представляет собой не столько
внезапный прорыв, сколько эволюцию. Впервые он прибыл в Сенегал в 1937 году для работы в
канцелярии генерал-губернатора. С 1949 по 1962 год именно в ИФАНЕ он проводил свои
исследования африканского Средневековья. С 1949 по 1951 год руководил раскопками,
проводившимися на городище Кумби-Салех 82 .. Затем он преподавал историю доколониальной
Африки в Сорбонне с 1962 по 1977 год и создал там Центр африканских исследований в 1965
году 83 . Когда он опубликовал в 1961 году свою знаменитую «Таблицу Западной Африки в
средние века по письменным источникам, традициям и археологии », он считался одним из
крупнейших специалистов по средневековому Сахелю. Его архивы, которые сейчас находятся в
Библиотеке африканских исследований ( BRA ) 84 и полная инвентаризация которых еще
предстоит сделать, свидетельствуют о переписке с величайшими именами того времени; Амаду
Ампате Ба, Шейх Анта Диоп, Ян Вансина, Джозеф Куок, чье предисловие к Сборнику арабских
источников…, требник для всех французских студентов университетов по истории
средневекового Судана. Его опыт работы в этой области с 1942 по 1962 год, его должность в
Сорбонне и его книга, влияние которой напоминает влияние Верхнего Сенегала и Нигера .М.
Делафосса объясняют, что именно к нему В. Филиповяк обращается за ценным советом во время
своих раскопок в Ниани. Название его книги имеет сильное программное измерение его подхода
к африканской истории. Хотя доступная ему литература — это скорее история, написанная в
колониальной ситуации, часто позитивистская, история, которую он написал в 1958 году, когда
он написал свою диссертацию, из которой проистекает его работа 1961 года, скорее воплощает
«всеобщую историю» Школы. из Анналов. Таким образом, различные типы источников больше не
ранжируются, а рассматриваются как единое целое и мобилизуются для получения максимально
исчерпывающей истории.
52В специальном выпуске посвященном «империи» Мали « Африканских заметок » 1959 года он
упоминает о существовании трех столиц: «Историки долго колебались по поводу
местонахождения столицы Мали. Кажется, что было несколько следующих друг за другом столиц:
Диелиба, Ниани, Кангаба 85 . Затем он упоминает о своем полевом опыте в Ниани:
Сегодня Ниани — это небольшая деревня. […] Я тщетно рыскал по этому месту в поисках участка
стены, мусульманской стелы, какой-нибудь подсказки, и моим предшественникам повезло не
больше. […] Чтение аэрофотоснимков ( ИФАН имеет весь аэрофотоснимок района и увеличение Ниани)
не дало ни малейшего представления и я напрасно облетал в начале 1958 года район слияния рек
Нигер-Санкарани и Кангаба, в поисках развалин которой некоторые авторы говорили о вере в местные
предания 86 .
Ч. Монтейл в заключение говорит, что вопрос не решен, местная информация иногда указывает на
Диэлиба-Кото, в месте слияния Нигера и Тинкиссо, а иногда на одноименную местность,
расположенную напротив Кангабы, что «дополнительная информация является не менее необходимо
для Ниани-сюр-Санкарани» [Р. Мони цитирует Ш. Монтея] — отсутствие погребальной стелы, по его
мнению, имеет большое значение — и что сама транскрипция названия столицы в Ниани вызывает
сомнения: масаликские рукописи аль-Омари (которых г-н Делафосс не знает и не знает). ) несут Бити,
Бина, Банба или Бинби, а не Ньени или Ниани. […]
Таким образом, остается еще нерешенный вопрос о Мали: есть все основания полагать, что Ниани
является столицей, которую часто посещали путешественники и иностранные купцы, особенно
в четырнадцатом ВЕКЕ : собранные предания вполне согласуются друг с другом. . Но мы повторяем вместе с
Ш. Монтейлом, что необходима «дополнительная информация». Район между Нигером и Санкарани, в
котором все указывает на то, что в нем находилась столица Мали, должен быть
исследован; местонахождение Ниани только тогда покажет, можно ли его отождествить со столицей
Манса Мусса или последнюю следует искать в другом месте 87 .
55В конце концов, неудивительно, что Ниан, благодаря своему знанию устных преданий, и Мони,
благодаря своему опыту в этой области, были двумя экспертами, на которых Филиповяк ссылался
во время проведения своих трех археологических кампаний в Ниани. становятся, каждый по-
своему, неизбежными.
89 Пример, взятый наугад: «Мы находим более подробное описание столицы «Мале (...)
91 Разработан Уиллардом Франком Либби (1908-1980), лауреатом Нобелевской премии по химии в 1960 г.,
первым да (...)
61Чтобы понять причины, которые привели Филиповяка к выводу, что он правильно определил
средневековую столицу Мали, когда ему так и не удалось найти ни малейших средневековых
свидетельств, необходимо сравнить результаты работы Филиповяка с научной перепиской,
которую он имел с Раймондом. Мауни между 1962 и 1981 годами. Эта эпистолярная связь
превосходно воссоздает атмосферу раскопок этого десятилетия и позволяет определить личность
польского археолога. Это показывает амбивалентность чувств Филиповяка, разрывавшегося
между научным стремлением к открытиям, когда он постоянно обращается к специалистам в этом
вопросе, связать свои успехи с советами, если не находить в них определенной законности, и
желанием показать, что он ищет столицу Малийского королевства в нужном месте, вплоть до
иногда чрезмерной интерпретации его результатов. Эта переписка была отредактирована и
тщательно изучена Ф.-Х. Fauvelle-Aymar в статье, которая скоро будет опубликована. Мы
ограничимся здесь тем, что возьмем пример этой работы, чтобы проиллюстрировать одну из
ошибок, которая могла привести В. Филиповяка к заключению, что это действительно была
столицаЧЕТЫРНАДЦАТЫЙ век . В письме от 25 марта 1969 г. Р. Мони сообщил ему долгожданный
двумя учеными результат датирования по углероду-14 91 :
Я только что получил письмо [...] с результатами анализов C-14 ваших двух образцов 5 и 13 из Ниани
(Гвинея).
92 Р. Мони В. Филиповяку, письмо от 25 марта 1969 г., Ф.-Х. Фовель - АЙМАР , 2013, с . 343. Это Р.
Мау (...)
Voici ces résultats : Votre n° 5 ; GSY-1291. 1400 ± 100 BP=550 ± 100 AD (stat. 1). Votre n° 13 ; GSY-
1292. 1200 ± 100 BP=750 ± 100 AD (stat. 6D). [...] Je vous avoue que je suis très surpris, comme vous le
serez vous-mêmes aussi, des dates fournies. Elles doivent plutôt se rapporter à un site antérieur à la
capitale du Mali, à une occupation primitive du site qui n’a rien à voir avec la ville médiévale. [...] Je vous ai
écrit le 5 novembre [...]. Je vous demandais des précisions sur la poterie émaillée que vous aviez
découverte. [...] Cette poterie émaillée serait la preuve de l’âge médiéval de Niani et de ses contacts avec le
Maghreb et résoudrait à mon avis la question de l’identification de Niani avec Malli, en attendant les dates
au C-14 des couches médiévales, que nous aurons bien un jour ou l’autre92.
62Après deux campagnes (1965 et 1968), Filipowiak n’avait toujours pas retrouvé d’éléments
tangibles, poterie émaillée et dénéraux en circulation à la période médiévale, ou bien datation au
carbone 14, lui permettant d’affirmer qu’il fouillait la capitale des mansa. Pourtant W. Filipowiak se
montre enthousiaste dans la réponse à cette lettre, car il a confondu les dates BP (before present)
et AD (anno domini), lui autorisant une interprétation médiévale des résultats 93 et l’incitant à faire
d’emblée des rapprochements avec les textes arabes et notamment al-Idrīsī (XIIe siècle). Par la suite,
il se rend compte de son erreur et s’excuse de son emballement. La dernière campagne de fouilles de
1973, qui se concentre sur le quartier royal putatif, apparaît alors comme un dernier baroud d’honneur
pendant lequel tous les efforts sont orientés vers la découverte du palais royal, avec ses murs en
plâtre et ses arabesques décrits par Ibn Ḫaldūn94, mais il n’est pas identifié. Les échanges deviennent
erratiques puis sporadiques, l’intérêt de Mauny étant passé. Dans la dernière lettre de la
correspondance, datée du 23 mars 1981, Mauny revient sur les datations du quartier royal, et sa
conclusion est sans ambiguïté :
Par contre, j’ai été déçu que les dates données pour Niani-Kaba (« quartier royal ») soient de 1570 ± 50 et
1650 ± 50 AD. Cela correspondrait non à la capitale des grands Mansa du XIVe, mais à la période finale,
avant les destructions des Songaï et des Bambara aux XVe-XVIIe. Or comme il est invraisemblable qu’une
ville aussi importante que celle de quelque 20 km de long décrite par Al-Omari et Ibn Battuta au XIVe n’ait
pas laissé de traces archéologiques, la capitale du XIVe doit se trouver hors du secteur que vous avez fouillé
mais sans doute pas trop loin – mais peut-être à quelques km quand même... [...] Je ne puis donc que
souhaiter que de nouvelles campagnes de fouilles aient lieu dans le secteur de Niani pour retrouver
l’emplacement de la capitale de Mansa Moussa et Mansa Souleiman95.
96 Un exemple, qui figure dans une revue polonaise faisant un compte rendu du livre de W. Filipowiak, (...)
97 Y. PERSON, 1981.
63Pourquoi alors Filipowiak a-t-il conclu avoir trouvé la capitale du Mali en 1979 ? Il est difficile
d’avancer des explications satisfaisantes ; moins qu’un manque de probité intellectuelle, il faut y voir
une détermination sans faille qui ne laissait place à aucune invalidation des hypothèses après dix ans
d’études sur la question. Les enjeux liés aux fouilles ne peuvent pas être éludés. La Guinée
nouvellement indépendante, qui avait soutenu en grande partie l’entreprise, ne s’attendait sans doute
pas à autre chose que de posséder sur ses terres la capitale d’un des empires médiévaux les plus
prestigieux. Il est possible que W. Filipowiak se soit « approprié » les enjeux nationaux accompagnant
cette aventure96, ne lui permettant pas d’émettre d’autres conclusions qui auraient permis de
dessiner les contours d’une histoire plus moderne de ce site, conformément à la datation, portant sur
la capitale du XVIIe siècle, période à laquelle se rapportent la plupart des traditions orales encore
vivantes autour du Sankarani, comme l’a montré Y. Person97.
98 M.-C. DE GRAEVE, 1983, p. 1-2.
64Quoi qu’il en soit, il est incontestable que le gouvernement guinéen, désormais persuadé de détenir
sur ses terres la capitale médiévale du Mali, a considéré Niani comme un joyau du patrimoine national.
Un rapport de l’Unesco de 1983, qui détaille une mission à Niani qui s’est déroulée du 16 mai au 5 juin
1982, montre, d’une part, que pour le gouvernement guinéen, les conclusions des résultats des
fouilles polono-guinéennes avaient été acceptées et que, d’autre part, il fallait se hâter de sauver un
« monument » en péril, puisque la construction du barrage de Sélingué sur le Sankarani en 1980, côté
malien, avait eu comme effet d’inonder complètement une partie du site, le reste étant exploitable
lors de la saison des basses eaux, uniquement cinq mois par an98 :
65Les conclusions du rapport, tout en soulignant que le site est un héritage collectif, affirment à
nouveau que Niani était la capitale du Mali, laissant penser que le Mali médiéval n’a eu qu’une seule
capitale. On peut sûrement y voir ici l’influence des écrits de W. Filipowiak que l’auteure a lus :
Les sources écrites, les données de la tradition orale et les fouilles archéologiques ont prouvé que Niani a
connu une vie intense pendant mille quatre cents ans (du VIe au XXe siècle). Ce patrimoine culturel constitue
la tradition et la culture de la Guinée, du Mali, de la confédération de la Séné-Gambie et de la Guinée-
Bissau, puisque Niani était la capitale de l’empire médiéval du Mali100.
66Pourtant, dans le monde académique, le moment de Niani est passé. Considérée longtemps comme
la capitale majeure, elle n’est plus considérée, au terme des fouilles, que comme une capitale possible
parmi d’autres.
102 J. HUNWICK, 1973.
103 Il conviendrait aussi de signaler l’article de l’anthropologue marxiste Pierre-Philippe Rey qui s’ (...)
67Les fouilles n’ayant pas réussi à prouver que le site de Niani avait été actif au XIVe siècle, de
nouvelles hypothèses n’ont pas tardé à être élaborées. Dès 1972, Claude Meillassoux procède à un
réexamen critique de l’itinéraire d’Ibn Baṭṭūṭa101, un retour aux sources en somme. En 1973, John
Hunwick102 lui répond par un autre article103 et propose lui aussi une nouvelle hypothèse pour
l’emplacement de la capitale du XIVe siècle.
106 Le yâ' (ي, le y) a en arabe un double statut, il est semi-consonne et semi-voyelle, on peut donc le (...)
68Il remet également en cause le travail de M. Delafosse – sans le citer – sur la question du nom. En
comparant plusieurs versions du manuscrit d’al-ʿUmarī, il se retrouve confronté à l’artificialité du choix
de Niani à partir de la documentation arabe. La consultation des différentes traductions qui ont été
faites de l’œuvre du géographe l’a conduit à un constat : le nom du siège du pouvoir malien a été
retranscrit dans des formes diverses. Celle de Maurice Gaudefroy-Demombynes de 1927 donne : Binī,
Binā ou Bitī, Bitā. Le seul manuscrit imprimé, édité par al-Munajjid, qui est à Beyrouth 104, donne Y.nī,
mais Hunwick préconise de se méfier de la façon dont le texte a été construit. De même, la traduction
anglaise105 donne cette fois-ci pour Ibn Ḫaldūn : B.nī ou B.nā. Première constatation, ils ont en
commun à l’initiale la lettre bā’ (ب, le b) et non la lettre nūn (ن, le n) ou encore le yā’ (ي, le y) qui
seraient nécessaires au vocable Niani ou Nyani106. Le passage d’al-ʿUmarī a été recopié par un
écrivain arabe, al-Qalqašandī, qui mourut moins de cinquante ans après lui et qui utilisa une des
premières copies de son travail. Il donne B.n.bī, B.n.bā. Parmi les lectures possibles, on peut donc lire
Banba ou Banaba. Et Hunwick de conclure : [...] it scarcely helps the argument in favour of the name
of the capital being Nyani107.
69Si la date des articles est si proche de la parution de l’ouvrage de Filipowiak, cela s’explique par le
fait que, comme nous l’avons déjà vu, les résultats de ses fouilles, achevées en 1973, sont déjà
connus par la publication d’articles, par les échanges entre les spécialistes sur le sujet, et ont déjà eu
le temps d’être discutés. Les conclusions de Filipowiak étaient prévues. C. Meillassoux et J. Hunwick
n’ont donc pas eu à attendre la sortie de son livre en 1979 pour se prononcer et émettre de nouvelles
propositions, ils en connaissaient sans doute déjà la substance.
70Les années 1970 constituent une rupture. Le paradigme de Niani s’effrite progressivement dans le
monde académique d’une part, et, d’autre part, on peut observer une dichotomie de plus en forte
entre les cercles académiques francophones et anglophones, ces derniers étant beaucoup moins
sensibles à Niani dans la mesure où l’essentiel des publications sur la question avaient surtout été
jusqu’ici écrites en français.
108 Voir R. et S.K. McIntosh dont les publications s’étalent de 1981 à 2005 ; J. DEVISSE, 1983 ; S. NI (...)
110 T. INSOLL, 2003, p. 320-322. Il est important de noter que les archéologues anglophones ne sont pa (...)
71Après Niani, l’archéologie s’est intéressée à d’autres régions de l’histoire médiévale du Soudan ; S.K
et R. McIntosh108 à Djenné, J. Devisse à Tedgaoust, S. Nixon à Es-Sūq, ou encore K. MacDonald à la
région de Ségou. Si J. Hunwick avait rejeté Niani, dès 1973, il l’avait surtout fait de façon indirecte au
travers d’une réinterprétation du chemin emprunté par Ibn Baṭṭūṭa, mais n’avait pas parlé
spécifiquement du travail de W. Filipowiak. L’historien états-unien D. Conrad, en 1994, en
s’intéressant à l’une des premières capitales supposées du Mali, restait encore prudent face à ce qui
se dessinait de plus en plus comme une évidence : Niani was apparently chosen on the basis of the
writtings of Vidal, Gaillard and Delafosse and D.T. Niane, who accompanied the expeditions of 1965
and 1968109. Il n’est pas étonnant au final que la première condamnation sans appel des conclusions
de Filipowiak soit venue du milieu de l’archéologie. T. Insoll, en reprenant les idées de Hunwick et
Conrad, est le premier archéologue à écrire noir sur blanc, en 2003, que Niani « n’est pas la capitale
du Mali110 » (au XIVe siècle).
72De la même façon que les archéologues se sont éloignés de la région du Manding, les historiens se
sont peu à peu détournés de la période XIVe-XVe siècle pour se consacrer à la supposée première
capitale du Mali (XIIIe siècle) ou alors à son histoire tardive des XVIe et XVIIe siècles. Les années 1970
marquent également un tournant dans l’utilisation des traditions orales, qui deviennent le principal
matériel de travail pour l’histoire de la capitale primitive du Mali. Dès le début des études sur le Mali
ancien, l’idée de deux capitales au moins, dont la première précéderait celle de l’âge d’or, est
présente. On doit cette conception au Ta’rīḫ al-fattāš qui parle d’une capitale nommé Diêriba, qui
aurait précédé celle de Yaniʿ111. Ainsi D. Conrad et K.L. Green se penchent respectivement sur les
villages de Dakajalan et Kangaba.
73En 1991, Kathryn L. Green publie une étude dans laquelle elle choisit de façon originale de se
focaliser sur la place de Kangaba dans la question de la capitale. Elle explique son intérêt pour
Kangaba par le fait que de nombreuses communautés de langue mandé font remonter l’origine de
leurs ancêtres à cette localité112.
113 M. KAʿTI, 1913, p. 66.
74M. Delafosse le premier pensait que Kangaba avait été la capitale du Mali, assez pour lui consacrer
une place dans son Haut-Sénégal-Niger de 1912. Il réitéra cette idée dans ses annotations du Ta’rīḫ
al-fattāš en établissant une synonymie entre Kangaba et Diêriba fondée sur son interprétation des
traditions orales113.
75C’est au travers d’une minutieuse reconstitution de Kangaba que Green met en avant son
raisonnement. Kaba est un site qui abrite un sanctuaire, kamablõ, qui est reconstruit tous les sept ans
sous l’impulsion d’un prétendu descendant de Sunjata. Pendant cette cérémonie, la geste du Mali est
racontée par les djeli de Keyla, gardiens de l’histoire malienne censés être les descendants
des djeli des mansa. Green attire une première fois notre attention sur le fait que les traditions qui
entrent en jeu ici ne se rattachent pas au temps de Sunjata mais seulement à celui de ses
descendants. En découle un premier décalage entre l’historiographie, qui en fait un centre ancien, et
les populations, qui en font un centre plus tardif.
76Elle focalise ensuite son étude sur la question de Kangaba dans l’historiographie. Si Delafosse, en
marge de la traduction d’un manuscrit en 1913, fait toujours dans ses gloses de Kangaba la première
capitale du royaume du Mali, Vidal la considère lui comme le lieu de refuge de la famille royale face
aux conquêtes des Bambara. En 1929, C. Monteil convainc Delafosse ; Naréna est probablement la
première capitale, mais ce dernier ne renonce pas à donner à Kangaba le statut qu’elle mérite, eu
égard au prestige qui, à ses yeux, l’accompagne. Il y voit la banlieue de la véritable capitale.
K.L. Green attribue ce phénomène (la volonté de Delafosse de ne pas abandonner ce site) à
l’importance prise par Kangaba dans les populations à l’aube du xxe века и его роль в социальной
«сплоченности». Ниане окончательно проливает свет на этот вопрос, когда он опубликовал в
1960 году версию эпоса Сунджата, которую он собрал в деревне Джелиба Коро. Он говорит нам,
что Кейта прибыли в Кангабу позже (современное время) и что город был основан Траоре и
Сиби-Камара, а не Кейта.
77Поэтому Грин хочет определить причины этого широко распространенного мнения, которое
делает город одной из первых резиденций Кейта, королевской семьи средневековья. Его статус
святилища и уникальная церемония, которая там происходит, делают его ipso facto одним из
официальных городов в пересказе истории Кейта. История святилища камаблы дает объяснения:
В преданиях, собранных Дитерленом, говорится, что камабло в Каабе был построен Манса Сама,
потомком Сунджаты. Ниане предположил, что этот Манса Сама в традициях относится к Мансе
Сулейману из древнего Мали ( годы правления 1336-58), который после своего возвращения из
Мекки в 1352 году построил камабло как исламское святилище. После падения империи в 1670
году камабло стал «языческим» святилищем, предполагает Ниане. Ив Персон эффективно показал, что
трактовка Ниан генеалогии Кейта после четырнадцатого века ошибочна. Он предполагает,
убедительно и подкрепляя традиции Каба относительно недавней резиденции Кейта, что Манса
Сама камаблоОсновополагающим в традициях является не Манса Сулейман четырнадцатого века,
предложенный Ниане, а признанный на местном уровне четвертый преемник и потомок мансы Канда
Кейта семнадцатого века 114 .
78Она объясняет, что традиции Кангаба сегодня связаны с престижными предками либо потому,
что эти персонажи прибыли поздно, после СЕМНАДЦАТОГО века, либо потому, что упоминание
«Манде Каба» было добавлено в Наблюдение состоит в том, что город приобрел там репутацию
благодаря исчезновению других святилищ того же типа в других городах и статусу,
присвоенному ему потомками королевской семьи.
79Если кажется очевидным, что Кейта прибыли в Кангабу намного позже средневекового
периода, причины, по которым сегодняшние традиции связывают город с древними персонажами,
более неясны. К. Л. Грин видит в этом вину колонизации. С одной стороны, администраторы
(Делафоссе, Видаль) проявляли неподдельный интерес к рассказам о джели и к церемониям, о
которых знали колонизированные элиты. С другой стороны, французские офицеры столкнулись с
большими трудностями при создании кантона и создания шеф-де-кантона вокруг Кангабы,
другими словами, при создании структуры, отличной от традиционной кафу.. Грин цитирует
Теренса Рейнджера, который объясняет, что период 1920-х и 1930-х годов был временем
великого изобретения населением традиций, что повысило престиж определенных историй в
ответ на колонизацию и ее новые структуры.
80Д. Конрад в статье, опубликованной в 1994 г., также интересовался этой первой
предполагаемой столицей. Согласно выдвинутым гипотезам, город Дакаджалан должен был быть первой столицей
королевства Сунджата, тогда как Ниани, если он когда-то был центром власти, не мог быть им
до ШЕСТНАДЦАТОГО века... В сноске он указывает личности людей, от которых он получил
совет; Дж. Ханвик, Н. Левцион, С.К. и Р. Макинтош, все исследователи истории этого
пространства или царства того времени. На протяжении всей статьи он сообщает о
размышлениях, порожденных личным общением с Левционом, от которых он
дистанцируется. Поэтому интересно узнать, что последний думает о средневековой столице
Мали:
115 Н. ЛЕВЦИОН , 1973, с. 61-62 (переиздано без перезаписи для этого выпуска в 1980 г.).
У Кейта Мали были последовательные столицы, из которых Ниани процветал во время великого
имперского периода Сунджаты и его преемников. […] Из преданий можно сделать вывод, что у Кейта
были разные столицы в разные периоды их долгой истории, но весьма вероятно, что в имперский
период, с двенадцатого по шестнадцатый век, в Мали была только одна столица . .
86D. Conrad est convaincu de la capacité des traditions à ouvrir de nouvelles perspectives, aussi
propose-t-il une méthode novatrice, ne plus partir des sources écrites pour lancer des campagnes
archéologiques mais essayer au contraire de trouver les réponses dans les traditions. Il regrette que
seule Niani, parmi toutes les localisations potentielles que propose la région du Vieux Manding, ait été
fouillée. La méthode de W. Filipowiak fut trop orientée vers des résultats, qui, à ses yeux, ne
pouvaient être autres que ceux espérés. A fortiori, en poussant plus loin les investigations, Filipowiak
aurait trouvé d’autres traditions qui vont dans un sens nouveau ; plusieurs djeli118 décrivent Niani
comme la résidence du chef du clan des Konaté. Un Libérien originaire du Mandé indique que ce fut un
des premiers centres urbains du Mandé fondé par les Kamara. J. Vidal avait en sa possession une
tradition qui faisait de Niani la capitale prospère de Mansa Mamourou (ou Mamadu), qui a régné dans
la seconde partie du XVIe siècle. Nous sommes donc assez éloignés de la version de l’épopée de
Sunjata de D.T. Niane, où le souverain avait fondé Niani peu après sa victoire sur les Soso. En
définitive, les traditions qui font état d’un rayonnement de Niani sous Mansa Mamourou, la
rapprochant d’un statut de capitale, sont les plus plausibles puisqu’elles trouvent un écho jusque dans
les datations au carbone 14 qui témoignent d’une activité artisanale et commerciale assez dense à
cette période.
119 Гипотеза Д. Конрада развивает старую идею Шарля Монтея (C. Monteil , 1929), но также (...)
87Версия Ниан Сунджаты не является канонической версией Конрада, это далеко не так. Его
главная цель в этой статье - создать жизнеспособную гипотезу, основанную на устных
традициях, относительно столицы Сунджата Кейта. Что касается устных источников, то город
Дакаялан 119 пользуется наибольшим количеством упоминаний.
120 А. Ба КОНАРЕ , 1983 .
88Версия эпоса Сунджата , сборник нескольких существующих преданий, составленная Адаме Ба Конаре
Дакаджалан
и опубликованная в 1983 году, начинается со ссылки на региона Кри в самом
конце ДВЕНАДЦАТОГО века.. Для Д. Конрада ссылка на регион Кри имеет большое значение,
поскольку известно, что он является колыбелью мифов малийского происхождения, и к нему
относятся несколько традиций. Среди них тот, который Монтейл собрал у традиционалистов в
городах Медина, Кита, Бамако и Дженне, которые делают регион Кири (Кри) и До сердцем
первых проявлений политической власти в городе «Дакадиали». Другой традиционалист в Ниоро
повторяет один из основных вариантов жеста Мали, помещая резиденцию Сунджаты в
«Дахадиалу», штаб-квартиру для подготовки к войне против Сосо. Показывая, что все
имеющиеся у него версии вознесения Сунджаты делают Дакаджалан центром военных операций
во время войны против Сосо, он распространяет военную и административную роль города на
следующий период, во время объединения и завоеваний. Он также ставит под сомнение в версии
Д. Т. Ниана тот факт, что после победы в битве при Кирине собрание собралось в Кангабе, чтобы
назначить Сунджату королем зарождающегося королевства. Действительно, в очередной раз
Дакаялан концентрирует благосклонность большинства устных традиций.
90Таким образом, вопрос о первой столице Мали, столице Сунджаты Кейты или его
предшественников, приводит к новому использованию устных преданий. После периода 1910-х и
1920-х годов, когда их часто игнорировали, и периода 1960-х годов, когда они считались
единственными возможными источниками подлинно африканской истории, использование снова
изменилось. Теперь мы должны взять их в целом, сравнить и перепроверить. Если К. Л. Грин
явно использует их для деконструкции древней истории, к которой они относятся, то Д. Конрад
не совсем отказывается от мысли, что они все еще могут пролить свет на неразрешенные тайны
средневековой истории Мали. С конца 1990-х годов вопрос об устных традициях снова
изменился. Важная работа Дж. Янсен на эпопее Сунджата Кейта, плоде долгих рассуждений,
раскрыл глубокое антропологическое измерение традиций, пролив свет на социологические
механизмы и тем самым показав, что они приходят к легитимации и релегитимации —
посредством окружающих их церемоний — организации. общества мандинка. Много раз заново
изобретаемые, трудно оперировать с ними регрессивным историческим анализом, который
уходил бы дальше современной эпохи. Вот анализ, который трудно провести над ними
регрессивный исторический анализ, который уходил бы дальше современной эпохи. Вот анализ,
который трудно провести над ними регрессивный исторический анализ, который уходил бы
дальше современной эпохи. Вот анализ, которыйв конце концов, Янсен, после многочисленных
публикаций об эпосе Сунджата Кейта: « Таким образом, эпос Сунджата должен изучаться как
представитель образа жизни, как «тотальный социальный факт», по словам Мосса, а не как
текст 121 .
91С другой стороны, именно поздний период Мали вызывает новое любопытство, которое как раз
и способно дать законное место Ниани. Ее начало традиционно относят к середине XV ВЕКА ,
после чего произошли два крупных события: первые контакты с португальскими
мореплавателями на атлантическом побережье, с одной стороны, и потеря сахелианского фронта
в пользу тогдашних туарегов. Songhay, с другой стороны 122 .
92В более общем плане с 1970-х годов оспаривался не только статус Ниани, но и само понятие
«столицы». Мы видели, что некоторые историки размышляли над вопросом о первобытной
столице Мали (Конрад, Грин) на основе устных преданий и что другие источники, такие
как Тарих аль-фаттах , также говорят о двух столицах, которые должны были последовать.
Это дает, что нас здесь интересует, когда накапливаются люди, это дает, может быть, что-то вроде
города, но города определенного типа. Столицы, бывшие столицы Западной Африки - и это также
случай Сегу - это своего рода "столичные зоны", то есть то, что на самом деле - арабские авторы
описывают это очень хорошо для столицы старого Мали , но и в Сегу тоже дело и там дело обстоит
поближе – это, по сути, в масштабах того, что французы назовут «кантоном», это некая довольно
большая территория, которая может быть километров двадцать-тридцать или сорок километров в
диаметре, и внутри этого есть место, которое является королевским дворцом, который, в конце концов,
перемещается в этой зоне, а затем эти люди, которых мы накапливаем, расселяются вокруг. И селятся
они в виде разрозненных деревень, но находящихся внутри этой же местности. Так что это своего рода
городское поселение, потому что здесь высокая плотность населения. […] Государство — это
центральная зона, […] куда прибывают люди, истощенные королем и его людьми. И тогда у вас есть
периферия, состоящая из крестьян, данников, вассальных вождей и т. д. В то время как в случае
торговых коммун, охватывающих всю Западную Африку, преобладает сетевая модель. И тогда у вас
есть периферия, состоящая из крестьян, данников, вассальных вождей и т. д. В то время как в случае
торговых коммун, охватывающих всю Западную Африку, преобладает сетевая модель. И тогда у вас
есть периферия, состоящая из крестьян, данников, вассальных вождей и т. д. В то время как в случае
торговых коммун, охватывающих всю Западную Африку, преобладает сетевая модель.123 .
Тем не менее, как убедительно указал Конрад, само понятие «капитал» представляет собой вводящую
в заблуждение арабскую и европейскую формулировку, имеющую мало общего с местным пониманием
власти и ее организации. Вместо этого в устных традициях описывается понятие «царских городов»,
центров власти, связанных с королевскими дворами, которые со временем могли меняться 124 .
97Более того, сам вопрос о единой централизованной столице, столь зависимой от понятия
империи, сегодня кажется менее правдоподобным, поскольку Соротомо представляет
особенности королевской резиденции, организация которой подчинялась бы более
горизонтальной логике, которая, по-видимому, преобладает в отношении этого типа. городской
структуры, этой вертикали. Поэтому сегодня предстоит еще многое сделать для разрешения этого
вопроса о столице, вернее, о столицах, который более чем когда-либо нуждается в археологии,
единственном способе пролить свет на средневековое пространство Мали.
Адриан Колле
129 См., например, его исследование Малийской империи в средние века, 1962 г. (переиздано в 1975 г.).
Что мы должны думать? Обратите внимание на серьезные пробелы: в С-14 в Ниани до сих пор не
найдена дата XIV века и не собрано ни одного фрагмента эмалированной североафриканской
керамики, которой так много в Кумби Салехе и Тегдаусте, тогда
Так что если мы склонны отождествлять Ниани со столицей Мали, хотя бы по постоянной устной
традиции, то археология при нынешнем состоянии исследований позволяет нам лишь оценить точный
факт для малой поздней столицы. ЧЕТЫРНАДЦАТЫЙ _, разграбленный сонгаями в 1545 году, затем
разрушенный бамбарами около 1630-1645 годов. Но проблема остается нерешенной для места власти
с 13 -ГО века (Сундиата) до начала 16 -ГО века , в частности, великой Мансы 14 -ГО века 132 .
134 Доклад Р. Мони был все же категоричен, но когда он его писал, он уже был отозван (...)
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1 S. Dulucq utilise cette expression en l’appliquant aux administrateurs coloniaux, liés au monde
académique ou simples passionnés, qui ont fait œuvre d’historiens. Voir S.DULUCQ, 2009, p.228.
3 J.VIDAL, 1923a.
4 Cette nécessité est sûrement encore plus grande à cause de l'épineux problème de la décolonisation de
l'histoire africaine et les débats qu'elle a suscités. Pour approfondir la question, voir E.S IBEUD, 2004 et
2011 ; C.LEFEBVRE, 2011.
5 Pour une réflexion d’ensemble sur cette question, voir D. PESTRE, 1995.
7 P.F. DE MORAES FARIAS, 2003.
8 P. MASONEN, 2000.
9 Voir par exemple le travail de S. Nixon à Es-Sūq (S. NIXON, 2010 ; S. NIXON et al., 2011), qui a prouvé
que des flans d’or était frappés au sud du Sahara à la période médiévale, ce qui a des conséquences sur la
façon de penser le rôle de cette ville aux niveaux local, régional et international, ses interactions avec les
royaumes soudanais ou encore les raisons qui pousseraient à la conquérir.
14 Comme l’épigraphie dans la région Gao par exemple, voir P.F. DE MORAES FARIAS, 2003, p. lv.
18 Voir plus bas les différentes études qui ont été réalisées à partir du texte d’Ibn Baṭṭūṭa.
19 Voir A. MUHAMMAD, 1985 ; P.F. DE MORAES FARIAS, 1985 ; T. INSOLL, 1994, 2004 ; J. HUNWICK, 2005.
28 Le titre de sa fonction est mis en exergue et accompagne son nom dans chacun de ses articles.
29 Par exemple dans son article sur le Ghana : « Grâce […] aux informations que j'ai pu recueillir dans les
milieux indigènes aux cours de ma longue carrière au Soudan », J. VIDAL, 1923b, p. 513.
36 « M. Vidal fut le premier Européen, de mémoire d'homme, qui vint à Niani », M. GAILLARD, 1923,
p. 621.
43 Fonds arabe de la BnF, manuscrit 2287, Tuḥfat al-nuẓẓār fī gharā’ib al amṣar wa ‘adjā’ib al-asfār.
45 On pourrait effectuer la même opération avec un ʾalif maqṣūra à la fin ce qui donnerait la même chose
mais avec un a en voyelle longue finale, en mettant une ḍamma, voyelle brève qui correspond au u, sur les
consonnes ou encore en mettant une fatḥa voyelle brève a sur le yā' final, ce qui donnerait le son ya,
exemple : banaya. La vocalisation pour une racine de trois lettres est donc très riche.
46 Il est généralement admis aujourd’hui que Maḥmūd Kaʿti n’est pas l’unique auteur du Ta’rīḫ al-fattāš. Il
est plus que probable qu’il le commença et qu’il fut achevé par des membres de sa famille, par l’un de ses
petits-fils notamment. Pour plus de détails, voir N. LEVTZION, 1971.
47 Une erreur s’est glissée dans la traduction française de Houdas et Delafosse. Dans la note p. 66, on
peut lire que le nom de la capitale est Yanʿ ( ) َي ْنعet non Yaniʿ. Or, si on se réfère au texte arabe, le nom
donné par les manuscrits est bien Yaniʿ, comme indiqué dans le tableau.
54 M. DELAFOSSE, 1924, p. 519-520. Les guillemets sont reproduits comme dans le texte original dans la
mesure où, par la densité dans l’emboîtement des idées, ils reflètent certainement dans ce passage l’état
d’effervescence intellectuelle de l’auteur sur cette question. En outre, le nom d’Ebn Ouaçoul est accompagné
d’une note dans le texte original dans laquelle il est dit qu’il était un informateur d’Ibn Ḫaldūn.
55 Ça n’est que récemment que les toponymes écrits en arabe ont commencé à être donnés en
translittération ou simplement sous une forme consonantique en l’absence de vocalisation. Comparer par
exemple les deux recueils de sources arabes de J. CUOQ, 1975 ; N. LEVTZION, J.F.P. HOPKINS, 1981.
56 C. MONTEIL, 1929.
59 Notes africaines publie en 1959 un autre court article retrouvé dans la documentation de l’ IFAN, celui
d’un certain instituteur, H. Hervé, daté du 25 juin 1938 et intitulé « Niani, ex-capitale de l’empire
manding ». À l’instar de M. Montrat, il a également entrepris un voyage à Niani pour « y recueillir la tradition
locale et rechercher les traces de l’ancienne capitale » (H. HERVÉ, avril 1959, p. 51). Hormis le fait que
d’après son titre il souscrivait entièrement à l’hypothèse de Niani comme capitale et qu’il a sans doute
participé d’un mouvement dans les années 1930 (même s’il est difficile de généraliser à partir de deux
exemples) qui a voulu voir « Niani de près », son article n’apporte pas grand-chose de nouveau.
60 Cette idée entre en résonance avec la citation de Théodore Monod qui figure en introduction.
63 J. VANSINA, 1961.
64 David Newbury a reconstitué le long débat ouvert par Vansina en 1961 et les nombreuses critiques qu’il
a dû affronter. Son analyse, qui serait trop longue à développer ici, porte sur l’historiographie de l’oralité de
1960 à 1985 et est un bon éclairage, centré sur le personnage de Vansina, des débats et des évolutions
dans les théories et les pratiques de l’oralité. Voir D. NEWBURY, 2007, p. 213-254.
67 Cette idée a déjà été développée par David Conrad avec d’autres exemples (D. CONRAD, 1994).
68 Unique quotidien pendant les années 1960. Le quotidien en langue bambara Kibaru paraît pour la
première fois en 1972.
71 À ce propos, voir l’étude de Bernard Mouralis qui aborde spécifiquement la question (B. MOURALIS,
2004).
73 Un exemple de cette construction d’une identité nationale malienne qui se fait par l’histoire se trouve
dans un de ses articles écrits pour L’Essor : « L’armée malienne avait cent mille hommes dont dix mille
cavaliers tous armés de flèches empoisonnées, d’arcs, de hachettes, de coutelas, de sabres, etc. Elle
assurait la défense du territoire national », 10 juin 1963, p. 2. L’expression « territoire national » pour le
royaume du Mali est ici clairement anachronique.
74 Par exemple : « Cette civilisation [celle du Mali] négro-africaine, par ses institutions, politiques, sociales,
religieuses et judiciaires, était nettement supérieure à celle des États européens qui se disent civilisés
aujourd’hui, alors que la colonisation européenne les avait gratifiés de sauvages et de sanguinaires.
Cependant, au Moyen Âge, pendant que l’administration malienne avait instauré la paix et la sécurité, il y
avait des guerres continuelles en Europe médiévale », M. SIDIBÉ, 10 juin 1963, p. 2.
77 Cette conception est relativement bien acceptée à cette période. Toujours dans sa préface pour le
numéro spécial consacré à l’empire du Mali par Notes africaines, en 1959, T. Monod déclare : « 1670-1959 :
289 ans. Le Mali, réduit en 1670 par la conquête bambara à la dimension d’une province, renaît de ses
cendres. Il nous a paru qu’il valait la peine de réunir en un même fascicule un certain nombre de documents
destinés à renseigner nos lecteurs sur le premier Mali. Les Africains veulent connaître leur histoire »
(T. MONOD, avril 1959, p. 34). À noter que Monod parle ici de la fédération du Mali et pas encore de la
république du Mali, mais l’idée demeura la même.
78 « En Afrique noire, il faut faire la distinction entre la tradition populaire, véhicule des légendes
historiques, et ce que nous appellerons la "tradition-archives" : celle-ci, pour l’Ouest africain, est détenue
par ceux que l’on appelle communément "griots". Autrefois dans les cours royales, le griot a joué le rôle du
chancelier, l’homme qui possède tous les documents sur les coutumes et les traditions des rois et qui les dit
au roi de vive voix. Le griot a été le lien vivant des souverains de l’Ouest africain », D.T. NIANE, 1975, p. 7-
8.
79 Cette seconde édition n’a pas, semble-t-il, été remaniée puisque D.T. Niane n’y parle pas du tout de sa
présence à Niani et exprime même ses regrets de pas avoir pu se rendre sur le site alors qu’avant 1975 il
s’y est rendu plusieurs fois. D.T. NIANE, 1975, p. 78.
82 Ses cahiers scientifiques de terrain témoignent dans leur ensemble de liens étroits avec l’administration
coloniale et notamment certains officiers de l’armée française qui mettent à sa disposition véhicules et
équipement. Pour en savoir plus sur les conditions de la recherche en Afrique de l’Ouest à cette période,
nous conseillons ici la lecture passionnante des Cahiers de terrain de Raymond Mauny, dont la publication
est assurée par Fabrice Melka, disponible en ligne : http://mauny.hypotheses.org.
84 Fonds Raymond Mauny, Bibliothèque de recherches africaines, CEMAf (Centre d’études des mondes
africains).
89 Un exemple pris au hasard : « Nous trouvons une description plus détaillée de la capitale du "Malel"
chez Ibn Batouta au XIVe siècle, qui mentionne la rivière Sankarani (Sansara) », W. FILIPOWIAK, 1968,
p. 218.
90 Pour une analyse plus complète sur la façon d’écrire l’histoire à l’époque coloniale dont le livre de
W. Filipowiak est à bien des égards une émanation tardive voir S. DULUCQ, 2009 et B. HIRSCH, 2005.
91 Mise au point par Willard Frank Libby (1908-1980), prix Nobel de chimie en 1960, la première datation
au carbone 14 est réalisée en 1949. Elle prit rapidement, sous l'impulsion de la communauté des
archéologues américains, une place incontournable dans les études archéologiques.
92 R. Mauny à W. Filipowiak, lettre du 25 mars 1969, F.-X. FAUVELLE-AYMAR, 2013, p. 343. C’est R. Mauny
qui souligne.
96 Un exemple, qui figure dans une revue polonaise faisant un compte rendu du livre de W. Filipowiak,
illustre un des enjeux qui semblent apparaître, souvent en filigrane, dans les différentes publications
relatives à ces fouilles : « Il serait inutile de souligner l’importance de cette problématique [retrouver la
capitale du Mali] pour la cristallisation de la conscience nationale des pays qui, héritiers des traditions du
Mali, n’ont pu recouvrer leur indépendance qu’il y a vingt ans (Mali, Guinée) », M. KONOPKA, 1985, p. 233.
97 Y. PERSON, 1981.
98 M.-C. DE GRAEVE, 1983, p. 1-2.
101 C. MEILLASSOUX, 1972.
102 J. HUNWICK, 1973.
103 Il conviendrait aussi de signaler l’article de l’anthropologue marxiste Pierre-Philippe Rey qui s’interroge
également sur l’itinéraire d'Ibn Baṭṭūṭa mais sans s’intéresser à la capitale du Mali. Son article est le dernier
avatar de ce questionnement sur le chemin emprunté par le voyageur marocain (P.-P. REY, 1998).
108 Voir R. et S.K. McIntosh dont les publications s’étalent de 1981 à 2005 ; J. DEVISSE, 1983 ;
S. NIXON et al., 2011, K. MACDONALD et al., 2011.
110 T. INSOLL, 2003, p. 320-322. Il est important de noter que les archéologues anglophones ne sont pas
tous unanimes sur la question. Voir par exemple O. ATMORE, 2003 (1re éd. 1981), qui fait le choix de Niani
comme capitale. D. Conrad donne également quelques noms d’auteurs anglophones restés fidèles à Niani,
D. CONRAD, 1994, p. 355.
115 N. LEVTZION, 1973, p. 61-62 (réédité sans réécriture pour cette question en 1980).
116 Par les reconstructions généalogiques par exemple, avec la filiation à Bilali, premier muezzin de l'islam,
qui était un esclave noir racheté et affranchi par Abu Bakr.
117 L'existence de Mansa Wali est attestée par le pèlerinage à La Mecque qu'il entreprit sous le règne de
Baybar (1260-1277), alors souverain du Caire.
120 А. Ба КОНАРЕ , 1983 .
125 Р. Младший ХАНТ Дэвис ( РЕДАКТОР ), 2005, с. 108. Хотя Ниани не представлен в качестве столицы
в посвященной ему заметке, тем не менее, необходимо указать на некоторые серьезные фактические
ошибки и, мягко говоря, на оригинальную подачу сайта, что вызывает вопросы о происхождении этой
информации. : Ниани Ключевой центр торговли и бизнеса Малийской империи.Ниани находился
недалеко от слияния рек Нигер и Санкарани. Он процветал в районе, расположенном недалеко от
золотых приисков Буре, и это также было хорошо для сельского хозяйства. Рис, бобы, ямс, лук,
зерновые и хлопок были среди обычно выращиваемых культур. Этот район был густонаселенным, в 14
веке здесь проживало не менее 100 000 жителей. Хотя Ниани был оживленным торговым городом во
время правления Сундиаты (годы правления 1235–1255), именно во время более позднего правления
Мансы Мусы I (годы правления 1307–1332) город достиг своего апогея в качестве торгового центра
для всей страны. западный регион Судана. Писцы, судьи, главы гильдий и чиновники казначейства
занимались своими повседневными делами в Ниани, а золото, соль и орехи кола обменивались на
рынке. Сонгаи совершили набег на Ниани в начале 15 века и добавили город к своей расширяющейся
империи..
134 Отчет Р. Мони, тем не менее, был категоричен, но когда он писал его, он уже был на пенсии,
поглощенный своими обязанностями историка своего города Шинон, и уже не следил за историей
Африки лишь дальним, хотя и мудрым взглядом.
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Адриан Колле , «Невиданная столица Мали. Вопрос о столице в историографии средневекового
королевства Мали » , Afriques [Online], 04 | 2013, опубликовано 26 мая 2013 г., проверено 3 февраля
2022 г. URL : http://journals.openedition.org/afriques/1098; DOI : https://doi.org/10.4000/afriques.1098
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Адриан Колле
Аспирант Парижского университета 1 Пантеон-Сорбонна , Центр изучения мира Африки (CEMAf)
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