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INTRODUCTION
Il a été dit plus haut que le cours de CN se proposait de dresser un portrait du
Cadre central du SCN. Cette présentation part du point de vue selon lequel les comptes
nationaux forment un ensemble intégré de comptes, ensemble qui exige une cohérence
complète.
La réponse à cette simple question fournit une assez bonne représentation d’un
flux économique, mais cette description économique du flux est grossière. Prenons
l’exemple d’une personne qui achète un pain. Pour caractériser ce flux, il est nécessaire
alors de savoir à qui ce pain a été acheté (la maman du coin ou un supermarché), et ce qui
a été donné en échangé (un billet ou une pièce de monnaie). La question initiale devient
alors : « Qui fait quoi, avec qui, en échange de quoi ? Ce flux met en scène deux
opérateurs économiques (un acheteur et un vendeur) deux actions principales (un achat et
une vente), deux actions secondaires (un paiement et une recette) et deux objets (un pain et
une pièce ou un billet). Il est possible, pour obtenir une description complète, posséder
davantage d’informations au moins sur le poids, le type et le prix du pain.
Ceci nous amène à aborder par la suite les points ci-après qui constituent les
différents chapitres du cours :
Bien plus, peu de lecteurs peuvent faire correctement le lien entre certains
agrégats tels que le revenu national ou le taux d'épargne, l'inflation ou les déficits publics
et la comptabilité nationale qui en fournit la mesure. Mais qu’est-ce cet instrument de
mesure ? Quel est son cadre logique ?
Section 1. Généralités
On retrouve la même idée dans Bernier et Simon 4 pour qui la « CN a pour but
de fournir une représentation quantifiée de l’économie nationale et de présenter
l’ensemble des phénomènes économiques dans un cadre cohérent. La période de référence
est l’année … ».
4
Les comptes nationaux doivent donc couvrir aussi correctement que possible
tous les agents de l'activité économique nationale (enregistrement exhaustif). Mais, ils
doivent également se servir d'un cadre d'analyse cohérent qui intègre à la fois les trois
éléments essentiels suivants : le temps, les opérations et les agents économiques.
L’objet du cadre central est de présenter l'équilibre des flux économiques qui
apparaissent au cours d'une période donnée au sein de l'économie nationale ainsi que les
liaisons de cette dernière avec "le reste du monde" Un flux est une grandeur économique
mesurée entre deux instants du temps. C’est la valeur de la variation d’un stock sur une
période. Le flux n’est pas à confondre avec un stock qui est une grandeur économique
possédée à un moment donné par un agent économique (ou un ensemble d’agents). Un
flux a une dimension temporelle, une durée. Le flux s’écoule sur une période déterminée.
On pourrait comparer l’enregistrement des variables de flux à un film : l’accroissement de
la population, la variation de la masse monétaire, l’investissement sont des flux.
Le Cadre Central des comptes nationaux enregistre des flux. L'ensemble des
informations économiques rassemblées dans le "Cadre Central" est réparti dans trois
tableaux de synthèse articulés.
Le TEE
Ce tableau donne une présentation synthétique des flux économiques de toutes
natures (Biens et Services, revenus financiers) entre les macro - agents retenus par la CN.
Il fournit une image du circuit économique entre ces agents. Il emprunte au TES une
information sur les flux de Biens et services, au TOF une information sur les flux
financiers.
Il présente enfin les liens existants entre ces opérations de nature différente.
Le tableau résumé qu'est le TEE doit être complété par des tableaux annexes
qui fournissent toutes les informations détaillées intéressant l'activité économique
nationale. Ainsi, un ensemble intégré de tableaux (ou matrices) entrées – sorties
comportant le tableau des ressources et des emplois (TRE) et des tableaux (ou
matrices) entrées – sorties symétriques (TES) permettent une analyse détaillée des
emplois de Biens et Services (les produits) et du revenu engendré par la production.
Une partie des informations de ce tableau sont reproduites dans le TEE. Cela
explique, comme pour le TES, le chevauchement des deux tableaux dans le schéma ci-
après.
que les unités économiques tirent, directement ou indirectement, la plus grande part de
leur revenu.
La distribution primaire
Le revenu généré par la production donne lieu à la distribution entre les agents
qui contribuent à sa réalisation : les salariés d'une part, les détenteurs des moyens de
production d'autre part; figurent également ici les prélèvements effectués par l'Etat sur la
production (impôts sur les importations et la production). La distribution primaire inclut
également la rémunération du patrimoine.
La redistribution
tenu des créances et dettes échangées avec le reste du monde, apparaît une nouvelle
distribution du patrimoine de la nation.
des séries passées, elle permet l'évaluation des paramètres qui caractérisent les
comportements jugés significatifs. De tels modèles sont aussi bien utilisés pour les
prévisions économiques à court, moyen et long terme. Mais la comptabilité
nationale peut également servir à des prévisions moins sophistiquées, comme par
exemple de tester des mesures spécifiques de politique économique (fiscalité,
parité monétaire, subventions, investissements,...) et constituer de ce fait l'outil
nécessaire de la planification ; c'est plutôt l'aspect modèle réduit qui est alors
utilisé pour la réalisation de telles simulations.
3. La comptabilité nationale est utilisée comme cadre pour une grande partie de
la statistique
Ce rôle, dont peu de gens ont été conscients à l'origine, a pris de plus en plus
d'importance; et il a été confirmé par le fait que l'élaboration des comptes
nationaux est le plus souvent confiée à l'institut de la statistique. Confrontation des
sources, mise en cohérence des nomenclatures, harmonisation des procédures de
collecte et de traitement, exploration de nouveaux domaines ou mise en valeur de
sources ignorées, la comptabilité nationale suscite tout cela, et plus encore. En
donnant à l'appareil statistique une utilisation immédiate et durable, elle ouvre un
espace de réflexion et une sollicitation permanente pour la démarche de production
de la statistique. Une ombre au tableau, cependant : les statistiques que la
comptabilité nationale n'utilise pas courent le risque d'être marginalisées.
5. Un instrument pédagogique :
Ceci est important, mais ne représentait pas, jusqu'à présent, un motif prioritaire
pour l'élaboration des comptes nationaux d'un pays. De plus, les moyens n'étaient
pas vraiment pris pour garantir une bonne qualité à de telles comparaisons ; et ce
n'est que récemment que des travaux ont été entrepris à l'échelle mondiale pour
introduire des comparaisons sur la base des parités de pouvoir d'achat. Un contexte
différent est par ailleurs en train d'apparaître, en particulier dans le cadre de l'Union
européenne. Pour cette dernière, en effet, la comptabilité nationale devient un
9
Toutes les sociétés résidentes non financières, quel que soit le lieu de résidence de
leurs actionnaires ;
Toutes les quasi-sociétés1 non financières, y compris les filiales d’entreprises
étrangères qui exercent une activité économique sur une longue durée sur le territoire
économique ;
Toutes les institutions sans but lucratif résidentes qui produisent des biens ou des
services destinés à être échangés sur le marché à un prix économiquement significatif.
La Banque Centrale dont le rôle est de réguler ou de superviser les sociétés financières
est une société financière publique. Elle a une autorité monétaire. Elle émet la
monnaie et conserve tout ou partie des réserves internationales du pays ;
1
Une quasi-société est une entreprise non constituée en société qui fonctionne comme si elle était une
société. C’est souvent le cas lorsqu’elle a une comptabilité complète.
10
Les institutions de dépôt sont des sociétés financières dont les ressources proviennent
essentiellement de dépôts monétaires ou d’instruments financiers assimilables à de la
monnaie ;
Les autres entreprises d’intermédiation financière collectent des fonds sur le marché
financier, sous une forme autre que de la monnaie, et l’utilisent pour acquérir d’autres
actifs financiers. Ce sont typiquement les établissements financiers qui financent des
investissements, des prêts personnels ou des crédits à la consommation ;
Les auxiliaires financiers sont des entreprises qui ont des activités liées au domaine
financier, mais qui ne jouent pas elles-mêmes de rôle d’intermédiaire (bourses de
valeur, courtiers d’assurance, etc.) ;
Les entreprises d’assurance et les fonds de pension sont des entreprises dont la
fonction principale est de couvrir des risques comme les accidents, la maladie, la mort,
le feu et autres.
Les fonds de pension dont il est question ici sont des fonds autonomes, indépendants
des unités qui les ont créés. Ces fonds ont pour rôle de garantir un revenu à leurs adhérents lorsque
ceux-ci seront à la retraite.
Une administration a donc autorité pour lever des impôts ou d’autres transferts
obligatoires. Elle dispose de ses propres fonds, recettes fiscales et autres transferts reçus d’autres
administrations qu’elle utilise pour mener à bien ses actions. Elle a la possibilité d’emprunter.
§ Les ménages
La fonction principale des ménages est de consommer : ils peuvent cependant exercer
également des activités de production.
11
Un ménage est un petit groupe de personnes qui partagent le même logement, qui
mettent en commun tout ou partie de leurs revenus, et consomment collectivement certains biens et
services, principalement le logement et les repos.
Les collectivités constituées par les congrégations religieuses, les patients à long
terme des hôpitaux, les prisonniers de longue durée ou les pensionnaires permanents de maison de
retraite forment chacune un ménage.
Le membre d’un ménage qui exerce, seul ou en association avec d’autres personnes,
une activité de production constitue de facto une « entreprise individuelle ». Cette entreprise
individuelle est indissociable de l’entrepreneur lui-même.
Certains ménages produisent des biens pour leur propre consommation. Cette activité
doit être retracée dans les comptes. Il s’agit de l’agriculture de subsistance, de construction pour
soi-même d’un logement ou d’autres constructions, de fabrication de vêtements, de meubles, etc.
§ Le reste du monde
Le compte reste du monde regroupe l’ensemble des opérations que les unités
institutionnelles non résidentes effectuent avec les unités institutionnelles résidents. Ce secteur
n’est pas un véritable secteur institutionnel, car il ne rend compte de l’activité des unités non
résidentes que dans la mesure où elles sont entrées en relation avec les unités résidentes.
12
Toutes les opérations concernant chacun des sept secteurs institutionnels sont l’objet
d’un regroupement dans les comptes établis sur deux colonnes.
Nous rappelons ici que les ressources et les flux nets de créance sont inscrits à
gauche. Toutes les opérations propres à un secteur sont analysées dans les comptes intégrés dont
les principes sont repris sur le schéma ci-après :
2
Il est rappelé que les entreprises individuelles qui n’ont pas de personnalité distincte de cette de
l’entrepreneur sont intégrées dans ce secteur.
Source : INSEE « système élargi de comptabilité nationale » Collection de l’INSEE, C44-45
13
COMPTE DE PRODUCTION
Emplois Ressources
COMPTE D’EXPLOITATION
COMPTE DE REVENU
COMPTE DE CAPITAL
Le compte de production est le premier dans la séquence des comptes des unités
institutionnelles. Il concerne aussi bien les établissent et les branches que les secteurs
institutionnels. Dans sa partie droite (ressources) se trouve la production, dans la parie gauche
(emplois) la consommation intermédiaire, la consommation de capital fixe et la valeur ajoutée.
PIB p.m = ∑ V.A. (au prix de base) + taxes – subventions sur les produits
Le compte d’affectation du revenu primaire n’est élaboré que pour les unités
institutionnelles résidentes. Il relate les revenus reçus ou versés par ces unités.
Les indemnités reçues au titre des assurances comme compensation des dommages
constituent également des ressources : alors que les primes d’assurance versées aux assureurs
apparaissent en emplois.
Mais les emplois les plus importants, par les masses qu’ils représentent, sont les
impôts versés aux administrations publiques et des revenus de la propriété et de l’entreprise.
L’épargne est donc le lien entre les comptes courants et les comptes d’accumulation.
Le compte de capital est le premier des comptes d’accumulation qui évaluent les
actifs et les passifs des unités institutionnelles, à un moment donné, ou leur évolution dans le
temps.
Les actifs pris en compte par le système sont des actifs économiques. Ils sont définis
comme des entités sur lesquelles les unités institutionnelles peuvent détenir des droits de propriété,
et desquelles on peut retenir un bénéfice.
Les actifs financiers sont des actifs qui donnent à leurs détenteurs (les créanciers) le
droit de percevoir des paiements d’une autre unité (le débiteur) dans certaines circonstances
spécifiques entre eux par contrat.
Les actifs produits (non financiers) sont le résultat d’un processus de production au
sens de la comptabilité nationale.
Le compte de capital est le compte qui enregistre les variations d’actifs non financiers
dues à des transactions. D’une manière générale, dans un compte d’accumulation, les actifs sont
enregistrés à gauche et les passifs à droite. Dans le compte de capital, on enregistrera donc les
actifs à gauche et les autres éléments à droite. Le solde (capacité ou besoin de financement) est
enregistré à gauche.
L’optique de production est basée sur les valeurs ajoutées, celle des revenus sur les
répartitions entre facteurs de production. L’optique des dépenses ne considère que les produits
finis à l’exclusion des produits intermédiaires.
L’analyse d’input output, appelée aussi analyse interindustrielle, a pour objet d’établir
des relations quantitatives qui doivent être maintenues entre les diverses branches de la production
afin d’assurer un flux régulier de production dans l’économie nationale.
Cette analyse étudie les conditions de cohérence mutuelle des différentes branches de
l’économie résultant du fait que l’output d’une branche est à l’origine de l’input d’autres branches.
L’analyse d’input output donne lieu à une visualisation numérique des relations
d’interdépendance qui s’établissent entre les différentes activités économiques dans un pays
donné. Elle permet de décrire le processus de production et de répartition des biens et services en
représentant dans un moule unique toute l’activité économique de ce pays. 3
Prenons un modèle composé de trois secteurs. On suppose qu’un secteur vend une
partie de sa production aux deux autres (production intermédiaire) et une partie à la demande
finale y compris l’exportation, même une matière première exportée entre dans la demande finale,
car elle ne subit plus de transformation à l’intérieur de l’économie.
Chaque secteur achète par conséquent aux deux autres des biens et de services qu’il
incorpore dans sa production ; ce sont des inputs. La production totale d’un secteur (production
intermédiaire et finale) s’appelle output et est égale à la somme des inputs et de la valeur ajoutée.
Représentant les achats de chaque secteur dans sa colonne et ses ventes dans sa ligne,
le système de flux intermédiaires constitue une matrice carrée. A chaque ligne (vente) on ajoute les
ventes à la demande finale. A chaque colonne, on ajoute la valeur ajoutée. Chaque ligne a un total
égal à celui de la colonne correspondante. Tout l’output produit set vendu par conséquent, on a les
identités suivantes : en colonne, la sommation des achats des produits intermédiaires plus
sommation des valeurs ajoutées égale sommation des outputs. En ligne, on a sommation des ventes
intermédiaires plus sommation des ventes finales égale sommation des outputs.
A - 40 20 60 80 140
B 20 - 30 50 60 110
C 20 30 - 50 40 90
V.A. 100 40 40
En d’autres termes, ces coefficients montrent quelles sont les quantités de productions
consommés nécessaires à la production d’une branche.
aij = Cij/Xj
Les Cij sont les produits achetés par cette branche nécessaires pour produire 32.801,
c’est-à-dire produits des industries agricoles C02.01 = 1.640, combustibles C03.01 = 2 et
électricité C04.01 = 231.
a.03.01 = 2 = 0,00006
19
32.801
L’objet principal est de servir de base aux décisions des responsables de la politique
économique d’un pays. Ces décisions portent sur de nombreux aspects de l’activité économique.
Le tableau des échanges peut ainsi fournir un cadre complet de l’économie nationale, d’autant plus
qu’il donne des informations par produit, objet de la production et de la consommation finale. Le
tableau ainsi conçu doit donc se relier aux autres comptes de la comptabilité nationale. Il doit aussi
permettre un traitement rapide des problèmes économiques. Cette possibilité est fournie par le
modèle linéaire de la production que constitue le tableau.
On suppose que les consommations intermédiaires d’une branche j dans les divers
produits i sont proportionnelles à la production de cette branche.
Considérons un produit (et donc une branche) i et posons que ses ressources et ses
emplois sont au nombre de : deux : ressources et deux emplois.
Ressources Emplois
xi + ri = ∑j Cij + di (4)
En ne retenant de cette équation que les éléments susceptibles d’être connus dans une
projection, c’est-à-dire xi et di, on peut poser
di – ri = yi (5)
xi = ∑j aij x yi (6)
= ∑ Cij + yi
En posant :
x1 y1 a1.1 … a1.n
X= . , Y= . , A = ……….
. . ……….
Xn yn an.1 … an.n
X = AX + Y (8)
ei = exportation du bien i
ii = importation du bien i
mi = marges commerciales
xi + ii + mi = ∑j Cij + yi + ei (9) et
xi = ∑j Cij + yi + ei - ii – mi (10)
Les tableaux d’échanges interindustriels sont des instruments de projection. Ils sont
utilisés pour les prévisions à court et moyen terme (planification).
L’équilibre global des ressources et emplois pour un produit i, s’écrit sous forme
simplifiée et matricielle.
X = Ax + y
Y = (I – A) X (13)
Ces équations permettent de connaître les quantités de produits y1, y2, … yn destinées
à la demande finale lorsque les produits des branches sont x1, x2, … xn. La liaison entre demande
finale et production est assurée par les coefficients techniques aij. Cependant, les prévisions au
niveau d’une économie se posent en termes inverses : quelles productions doivent réaliser les
branches pour satisfaire des demandes finales données ou prévues ?
Y = (I - A) X :
X = (I – A)-1 Y (15)
Cette matrice permet, lorsque les demandes finales sont connues, de calculer les
productions nécessaires à leur satisfaction. Les diverses consommations intermédiaires se
calculent facilement à partir des productions ainsi déterminées par application de l’équation de
comportement.
Cij = aij x Xj
22
Tous les prix des produits sont liés entre eux : une variation du prix de l’électricité a
des répercussions sur les branches qui utilisent cette source d’énergie (répercussion amont), mais
aussi sur toutes les branches clientes (répercussion aval).A l’aide d’une matrice des coefficients
techniques, ou peut calculer les répercussions d’une hausse ou d’une baisse du prix de tel ou tel
produit.4
En conclusion on peut dire que les tableaux d’input output doivent être utilisés avec
grande prudence :
le tableau est inévitablement exprimé en valeur. Si le prix d’un input change par
rapport aux prix de l’output, le coefficient technique se modifiera sans qu’il y ait eu de
changement dans la technique de production ;
le progrès technique s’exprime en partie par une diminution des quantités d’input par
rapport aux outputs. Il se traduit aussi par des changements de prix relatifs qui peuvent
entraîner une diminution des facteurs de production nécessaire. Ainsi, si le besoin
d’inputs et celui de facteurs diminuent également, le prix de l’output baissera, et en
l’absence de tout autre changement de prix, le coefficient technique apparaîtra
inchangé malgré la diminution de ce coefficient exprimé en termes physiques ;
En 1984 fut construit un T.E.S. pour l’économie de l’ex-Zaïre. Celle-ci fut divisée en
dix secteurs à savoir : agro-alimentaire, bois, chaussure, énergie, fabrication métallique, industrie
chimique, industrie textile, mines, minéraux non métalliques, transport, auxquels il faut ajouter
tous les produits non définis ailleurs désignés par l’appellation « non classifiés ».
La lecture horizontale du T.E.S. nous renseigne pour chaque secteur d’activité, sur les
ventes de ces secteurs aux autres secteurs (y compris lui-même) et à la consommation finale.
4
BERNIER B. et SIMON Y., op. cit., p. 173 - 178
5
KERVYN de Lettenhove, Macro Economie I, SICEFAC, Louvain
23
On écrit alors :
Xj = ∑i Xij + Mj + Vj = ∑j Xij + di + Xi
Xj = Total achats
Mj = Importation
Vj = Valeur ajoutée
di = Demande
Xi = Total ventes
La valeur ajoutée dans un T.E.S. est composée d’éléments suivants : les salaires et
traitements, les résultats d’exploitations, la dépréciation du capital, les impôts indirects.
En moyenne, près des ¾ des ventes des secteurs d’activités sont directement destinées
aux utilisateurs finaux, l’autre partie étant consacrée aux divers secteurs de l’économie nationale.
La plupart des secteurs repris ici utilisent des matières premières d’origine étrangère.
Les différents secteurs examinés ici donnent une idée de l’ampleur et de la nature de
l’interdépendance entre eux. Le degré de cette interdépendance se mesure, pour chaque secteur, en
calculant soit :
6
Actes de la première table ronde nationale sur l’intégration et la réhabilitation de
l’industrie zaïrois, N’sele du 15 au 19 janvier 1986, p. 178 etc.
24
Ces coefficients, ainsi que le montrent les colonnes 2 et 3 de ligne 5 du tableau n°11,
sont relativement bas en moyenne. Cela signifie que les entreprises zaïroises achètent et vendent
peu sur le marché local. Ce manque d’interdépendance et de liaison est naturellement l’une des
caractéristiques essentielles des économies sous-développées.7
Total output
Secteurs Demande finale Total output
intermédiaire
Agro-alimentaires 25 75 100
Bois 45 55 100
Energie 59 41 100
Fabrications 4 96 100
métallurgiques
100
Industries chimiques 6 94
Transport
100 100
Non classifié
100 100
7
Pour des plus amples informations, lire la Thèse de KANKWANDA G., op. cit .
25
Domestiques Importés
Agro-alimentaires 5 1 94 100
Bois 60 40 100
Chaussures 18 33 49 100
Energie 49 1 50 100
Fabrications 9 28 63 100
métallurgiques
Mines 25 28 47
100
Minéraux non 64 2 34
métalliques 100
Transport 1 3 96 100
Ils se présentent formellement comme des tableaux à double entrée où sont croisés les
secteurs institutionnels et leurs opérations financières. Ils mettent en relations des secteurs
institutionnels portés en colonnes et les opérations financières portées en lignes qui apparaissent
comme des comptes écran.
Un compte financier est établi pour chaque secteur institutionnel ; il retrace les
variations de créances et d’engagement du secteur au cours de la période considérée.
26
Le solde des variations des créances et des dettes représente l’accumulation financière
nette des secteurs institutionnels. Un solde positif (variation des créances), correspond à une
capacité de financement.
crédit
Institution de
d’assurance
Entreprise
publique
Administration
privée
Administration
Moyens
de
paiement
internati
onaux
Monnaie
et
dépenses
non
monétair
es
Bons
négociab
les et
titres
Crédit à
CT
Crédit à
L & MT
Total
Solde
des
créances
et des
dettes
Parmi les secteurs institutionnels (en colonnes) on trouve les ménages qui, en général,
dégagent un excès d’épargne ou capacité de financement et les entreprises caractérisées par une
insuffisance d’épargne ou besoin de financement.
27
La présence du secteur Etat qui, bien qu’étant une APU, se justifie par le fait qu’il
exerce, par l’intermédiaire du trésor et de la poste, une activité financière importante.
Les opérations financières (en lignes) sont regroupées, selon le critère général de
fonctionnalités économiques, en quatre grandes catégories, comme signalé plus haut :
les instruments de paiement destinés à être utilisés pour effectuer des règlements sur le
territoire national ou à l’étranger (or, devises, DTS) ;
Les TOF permettent de décrire comment les capitaux nouveaux, les accroissements
de créances de toute nature des agents non financiers son collectés, transformés, redistribués par
les intermédiaires financiers.
l’analyse des structures d’emprunt et de leur évolution peut être effectuée à partir des
TOF. C’est ainsi qu’il est possible de déterminer l’importance relative des diverses
ressources d’un emprunteur primaire comme les entreprises (autofinancement, actions,
obligations, etc.) ;
l’étude de la transformation assurée par les institutions de crédit. En effet, l’un des
rôles essentiels de celles-ci est de transformer les créances liquides (inscrites à l’actif
du compte financier des ménages) en prêts à terme (inscrits au passif du compte des
entreprises. Les mécanismes de cette transformation sont les suivants :
a. les prêteurs (ménages) effectuent des dépôts à vue ou à court terme auprès des
institutions de crédit. Ces dépôts sont inscrits au passif du compte financier des
institutions de crédit ;
b. les institutions de crédit consentent des prêts aux emprunteurs (entreprises) qui
apparaissent à l’actif du compte des institutions de crédit ;
Les institutions de crédit ont donc assumé le risque d’échéances dont ne veulent pas
les prêteurs primaires. Elles permettent ainsi la distribution et la transformation de
l’épargne liquide en prêts à long et moyen terme (autorisant l’investissement).
Le TEE regroupe l’ensemble des comptes de flux des secteurs constituant l’économie
nationale. En colonnes, on lit les comptes des secteurs institutionnels, du compte de production au
compte non financier (le TEE comprend le compte financier). En lignes, sont représentés les
comptes d’opérations. A chaque ligne correspond une opération. Le TEE est équilibré en lignes et
en colonnes : pour une opération en ligne, le total des ressources est égal au total des emplois. De
même, le total des emplois est égal au total de la colonne correspondante en ressources. Une
colonne supplémentaire, dénommée « Biens et Services et une unité fictive » donne à la fois
l’équilibre sur les biens et services bancaires imputés ;
La valeur ajoutée brute (VAB), par exemple, s’inscrit comme solde en emploi du
compte de production, au dessus de la ligne qui le sépare du compte suivant. Au dessous de cette
ligne, la valeur ajoutée brute constitue une ressource avec laquelle on ouvre le compte
d’exploitation ;
Les comptes des relations avec le reste du monde ne comprennent que deux comptes :
les opérations non financières et les opérations financières. Le solde du compte des relations avec
le reste du monde s’interprète en effet du point de vue de l’économie nationale à l’inverse des
autres opérations du compte qui se lisent du point de vue du reste du monde.
Instrument du constat des flux passés, le TEE permet de mesurer : des résultats
économiques globaux (excédent brut d’exploitation, épargne brute, …) ; la contribution de chaque
secteur institutionnel à ces résultats ; l’importance des relations entre l’économie nationale et le
reste du monde ;
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