Vous êtes sur la page 1sur 31

0.

INTRODUCTION
Il a été dit plus haut que le cours de CN se proposait de dresser un portrait du
Cadre central du SCN. Cette présentation part du point de vue selon lequel les comptes
nationaux forment un ensemble intégré de comptes, ensemble qui exige une cohérence
complète.

Le Cadre central décrit les phénomènes essentiels qui constituent la vie


économique : la production, le revenu, la consommation, l’accumulation et la richesse. Le
cadre central est un système intégré, ce qui signifie que des concepts, des définitions et des
nomenclatures identiques sont appliqués dans tous les comptes et tous les sous-comptes.

Fondamentalement, un système de comptes nationaux a pour but d’enregistrer


des flux et des stocks économiques. Les flux économiques peuvent être considérés de
différentes manières. Pour commencer, posons la question : « Qui fait quoi ? », « Qui »
fait référence à l’agent économique qui est engagé dans une action, l’opérateur. « Quoi »
concerne le type d’action que cet agent entreprend.

La réponse à cette simple question fournit une assez bonne représentation d’un
flux économique, mais cette description économique du flux est grossière. Prenons
l’exemple d’une personne qui achète un pain. Pour caractériser ce flux, il est nécessaire
alors de savoir à qui ce pain a été acheté (la maman du coin ou un supermarché), et ce qui
a été donné en échangé (un billet ou une pièce de monnaie). La question initiale devient
alors : « Qui fait quoi, avec qui, en échange de quoi ? Ce flux met en scène deux
opérateurs économiques (un acheteur et un vendeur) deux actions principales (un achat et
une vente), deux actions secondaires (un paiement et une recette) et deux objets (un pain et
une pièce ou un billet). Il est possible, pour obtenir une description complète, posséder
davantage d’informations au moins sur le poids, le type et le prix du pain.

Au moment où s’opère la transaction ci-dessus, le vendeur possédait une


certaine quantité de pain dans son magasin ; après, il a moins de pain mais plus d’argent.
L’acheteur avait une certaine quantité d’argent, maintenant, il en a moins, mais il a du pain
(avant de le manger). Le flux qui les a mis en relation a donc modifié leur situation
initiale. La question précédente devient donc : Qui fait quoi, avec qui, en échange de quoi,
avec quelles variations de stock ? ».

De questions supplémentaires peuvent aussi posées : Qui fait quoi et


comment ?» pour le boulanger. En ce moment, ce que fait le boulanger peut être
caractérisé de deux manières : l’activité (la cuisson) et son résultat (un produit, le pain).
On peut également se demander « pourquoi l’acheteur se procure-t-il du pain. Ce qui
soulève la question : « Qui fait quoi et dans quel but ? ».

Assembler toutes ces questions aboutit à une combinaison relativement


complexe de liens simples : « Qui fait quoi, comment et dans quel but, avec qui, en
échange de quoi et avec quelles variations des stocks ? ». Répondre à ces questions pour
tous les flux et tous les stocks économiques, et pour tous les opérateurs d’une économie
2

donnée fournirait une énorme quantité d’informations qui décrivent intégralement le


réseau des interdépendances économiques de base, deviendrait particulièrement très
important, et en plus ces données, dans la réalité, ne sont pas toujours disponibles, ni
complètes ... En outre, il faut organiser l’enregistrement des flux et des stocks
économiques d’une manière intelligible.

Par conséquent, le cadre comptable doit fournir une description de l’économie


qui, afin d’être intelligible et exploitable, doit être simplifiée. Ensuite, il doit donner une
image fidèle de la vie économique qui en couvre de façon équilibrée, tous les aspects
importants, sans en négliger aucun, et sans donner trop ou trop peu d’importance à l’un ou
l’autre. Enfin, il doit rende compte de tous les comportements économiques, de toutes les
interdépendances et de tous les résultats significatifs de l’activité économique.

Ceci nous amène à aborder par la suite les points ci-après qui constituent les
différents chapitres du cours :

1. Notions générales de la comptabilité nationale (CN)

2. Les grands tableaux


3

Chapitre Premier : NOTIONS GENERALES DE LA COMPTABILITE


NATIONALE

La comptabilité nationale se propose de répondre à un besoin ressenti par


tous : informer de manière synthétique sur la situation économique d'un pays. En réalité, il
est difficile de prendre la mesure d'une telle situation, tant sont diverses les activités des
uns et des autres, et nombreux les acteurs qui y participent. De plus, chacun se trouve
impliqué de manière différente, victime ou bénéficiaire d'un environnement qui s'impose à
lui, et dont il ne comprend pas les tenants et les aboutissants.

Bien plus, peu de lecteurs peuvent faire correctement le lien entre certains
agrégats tels que le revenu national ou le taux d'épargne, l'inflation ou les déficits publics
et la comptabilité nationale qui en fournit la mesure. Mais qu’est-ce cet instrument de
mesure ? Quel est son cadre logique ?

Section 1. Généralités

1.1. Ce qu’est la Comptabilité nationale

Il existe plusieurs définitions dans les manuels de Comptabilité Nationale ou


de Macro-économie.; certaines insistent sur son objet, d’autres soulignent l'originalité de
la technique et son domaine d'application et d’autres encore replacent cette technique par
rapport à la théorie économique.

1.1.1 Définie par son objet,

La CN n'est autre qu'un instrument permettant de présenter les équilibres


d'ensemble2. Le rôle fondamental de la CN serait de présenter l'activité passée de manière
à mieux connaître les phénomènes économiques récents et à permettre l'extrapolation vers
l'avenir : prévision, politique économique et planification.

1.1.2. La CN est une technique de présentation statistique des informations


économiques

C’est aussi une technique originale de présentation statistique de


l'information, cette dernière étant le produit d'une entité particulière : l'économie nationale.

Aussi pour Fabre, La CN est une "technique de classification systématique des


informations statistiques relatives à la vie économique d'une société donnée (un pays)
pendant une période donnée (un an). Elle se présente sous la forme d'un système de
tableau comptable ayant pour but de donner une représentation quantitative complète et
cohérente des structures et des circuits économiques essentiels"

On retrouve la même idée dans Bernier et Simon 4 pour qui la « CN a pour but
de fournir une représentation quantifiée de l’économie nationale et de présenter
l’ensemble des phénomènes économiques dans un cadre cohérent. La période de référence
est l’année … ».
4

Selon Arkhipoff, O., la Comptabilité Nationale est "un enregistrement


exhaustif, dans un certain cadre comptable d'opérations économiques intéressant un
ensemble d'agents économiques et réalisées au cours d'une période de temps
donnée".

Les comptes nationaux doivent donc couvrir aussi correctement que possible
tous les agents de l'activité économique nationale (enregistrement exhaustif). Mais, ils
doivent également se servir d'un cadre d'analyse cohérent qui intègre à la fois les trois
éléments essentiels suivants : le temps, les opérations et les agents économiques.

Pour construire un système de Comptabilité Nationale, il faut commencer par


définir le champ couvert à la fois dans l’espace et dans le temps. Dans l'espace, on limite
la description à l'économie nationale entendue comme étant « un ensemble des unités
ayant une activité durable sur le territoire économique » Et dans le temps, on considère
une période de temps égale à l'année. Mais, certains comptes sont établis
trimestriellement.

1.1.2 La CN s'élabore à partir d'une technique originale : la macrocomptabilité.

Dans ces cas, la CN devient un "modèle" comptable de l'Economie Nationale.


Elle donne une image quantifiée d'un tout : l'économie nationale, des "parties" qui
composent ce tout : les agents "économiques, ainsi que son "organisation" ou sa
"structure" : les relations entre agents.

1.2 Architecture générale du Cadre central de la CN

L’objet du cadre central est de présenter l'équilibre des flux économiques qui
apparaissent au cours d'une période donnée au sein de l'économie nationale ainsi que les
liaisons de cette dernière avec "le reste du monde" Un flux est une grandeur économique
mesurée entre deux instants du temps. C’est la valeur de la variation d’un stock sur une
période. Le flux n’est pas à confondre avec un stock qui est une grandeur économique
possédée à un moment donné par un agent économique (ou un ensemble d’agents). Un
flux a une dimension temporelle, une durée. Le flux s’écoule sur une période déterminée.
On pourrait comparer l’enregistrement des variables de flux à un film : l’accroissement de
la population, la variation de la masse monétaire, l’investissement sont des flux.

La population, le patrimoine, les immobilisations, les créances, les dettes, le


portefeuille d’actions et d’obligations, le capital fixe au 31 décembre 2001 sont des stocks.
Par contre, le revenu, la production, l’épargne, l’investissement, la consommation, etc. au
cours de l ‘année 2001 sont des flux.

Le Cadre Central des comptes nationaux enregistre des flux. L'ensemble des
informations économiques rassemblées dans le "Cadre Central" est réparti dans trois
tableaux de synthèse articulés.

Chaque tableau présente les informations qui concernent un type de flux


particulier ou encore un type d'opération particulier.
5

Le TEE
Ce tableau donne une présentation synthétique des flux économiques de toutes
natures (Biens et Services, revenus financiers) entre les macro - agents retenus par la CN.
Il fournit une image du circuit économique entre ces agents. Il emprunte au TES une
information sur les flux de Biens et services, au TOF une information sur les flux
financiers.

Il présente enfin les liens existants entre ces opérations de nature différente.

Le tableau résumé qu'est le TEE doit être complété par des tableaux annexes
qui fournissent toutes les informations détaillées intéressant l'activité économique
nationale. Ainsi, un ensemble intégré de tableaux (ou matrices) entrées – sorties
comportant le tableau des ressources et des emplois (TRE) et des tableaux (ou
matrices) entrées – sorties symétriques (TES) permettent une analyse détaillée des
emplois de Biens et Services (les produits) et du revenu engendré par la production.

Le TES (Tableau des Entrées – Sorties)

Le TES présente une analyse spécifique du processus de production nationale


et de l'ensemble des flux de biens et de services ayant circulé dans l'économie ou entre
l'économie nationale et le Reste du monde. Il analyse l'équilibre des flux de Biens &
Services. Il est une application importante du modèle d’Input - Output de Léontief qui
montre les interdépendances existant dans la production des biens et des services.

Une partie de l'information de ce tableau est reprise dans le TEE ; c'est la


raison pour laquelle ces deux tableaux ont une partie commune dans le schéma ci-après.

Le TOF ou Tableau des opérations financières

De même, le Tableau des Opérations Financières (TOF) détaille les


mécanismes de financement de l'activité économique et le rôle qu'y jouent les
intermédiaires financiers.

Ce tableau présente les résultats en termes des variations d'actifs et de passifs


financiers, des échanges d'objets financiers au cours de l'année; échanges associées aux
opérations sur Biens et Services, aux opérations de répartition du revenu, mais aussi
échanges entre objets financiers.

Une partie des informations de ce tableau sont reproduites dans le TEE. Cela
explique, comme pour le TES, le chevauchement des deux tableaux dans le schéma ci-
après.

1.3. La démarche logique des comptes nationaux

Dans l'analyse de l'activité économique faite par les comptes nationaux, la


production nationale tient une place essentielle. C'est d'elle que proviennent les biens et
services consommés, investis, stockés ou exportés au cours de l'année; c'est d'elle aussi
6

que les unités économiques tirent, directement ou indirectement, la plus grande part de
leur revenu.

La démarche suivie par la comptabilité nationale se reflète dans la démarche


concrète d'élaboration des comptes nationaux.

- La première étape est une analyse détaillée du processus de production nationale.


Le contour de la production est décrit par la liste des produits qui en résultent. Ces
produits sont soit des biens, soit des services ; certains sont offerts sur le marché,
d’autres non (cas de produits non marchands). La production génère un revenu
qu’on appelle Produit intérieur brut (PIB). Il s’agit du revenu généré par les unités
résidentes sur le territoire économique. Une unité est qualifiée de résidente si elle
effectue des opérations économiques pendant un an ou plus sur le territoire
économique.

- La deuxième étape consiste à analyser la distribution primaire et la


redistribution du revenu découlant de la production entre les secteurs
institutionnels.

La distribution primaire

Le revenu généré par la production donne lieu à la distribution entre les agents
qui contribuent à sa réalisation : les salariés d'une part, les détenteurs des moyens de
production d'autre part; figurent également ici les prélèvements effectués par l'Etat sur la
production (impôts sur les importations et la production). La distribution primaire inclut
également la rémunération du patrimoine.

La redistribution

La distribution primaire étant réalisée, les agents économiques effectuent entre


eux un certain nombre de transferts, qui découlent éventuellement de décisions volontaires
mais surtout d'engagements pris ou d'obligations légales (impôts sur le revenu, transferts
sociaux,...). C'est seulement après prise en compte de tous ces transferts que peut être
évalué le revenu finalement disponible. Les agents utilisent ce revenu soit pour acquérir
les biens de consommation finale dont ils ont besoin, soit pour constituer une épargne qui
vient accroître leur patrimoine.

Après redistribution entre les secteurs, le revenu peut servir à la satisfaction de


besoins immédiats (sous forme de consommation finale) ou être utilisé pour augmenter le
patrimoine.

Au cours du temps, la nation s'est constituée un patrimoine, résultat de


l'accumulation, année après année, de l'épargne réalisée. Au cours de l'année considérée,
une nouvelle épargne est dégagée : elle permet le financement des biens destinés à
l'accumulation (investissements et variation de stocks). Mais simultanément, chaque agent
prend des décisions qui modifient la structure de son patrimoine. Finalement, et compte
7

tenu des créances et dettes échangées avec le reste du monde, apparaît une nouvelle
distribution du patrimoine de la nation.

Les flux d'accumulation décrivent les variations du patrimoine intervenues par


rapport à l'année précédente à la fois en niveau et en structure. Ainsi, l'articulation dans le
temps des schémas annuels successifs se réalise grâce à la mise au point de comptes de
patrimoine (il ne s'agit alors plus de flux mais de stocks). Les modalités du financement de
cette accumulation du patrimoine sont décrites par les opérations financières qui
permettent l'analyse des flux financiers entre secteurs institutionnels. Les comptes
financiers des secteurs institutionnels et leur synthèse dans le TEE présentent les résultats
de cette analyse sous une forme assez abrégée. Les résultats détaillés sont fournis par le
TOF.

La comptabilité nationale se présente, de la manière la plus synthétique, à


travers le Tableau Economique d'Ensemble (TEE), dont deux parties font l'objet d'un
développement particulier : Le TES et le TOF. Le TEE est le lieu de la mise en cohérence
généralisée. TES et TOF peuvent s'élaborer de manière autonome l'un de l'autre. Certains
éléments du TEE également (les transferts en général).

1.4 A quels besoins répond la comptabilité nationale ?

La comptabilité nationale est née du besoin de l'analyse macro-économique de


disposer d'un instrument de mesure pour vérifier ses hypothèses et proposer les mesures
qui pourraient peser sur le cours de l'histoire économique des nations. A l'expérience, un
tel rôle a été confirmé, mais la comptabilité nationale a également conquis d'autres
espaces; il n'est donc pas inutile de faire l'inventaire des besoins auxquels cet instrument
est en mesure de répondre aujourd'hui. Parmi les besoins auxquels la comptabilité
nationale peut satisfaire, on citera plus particulièrement les sept aspects suivants :

1. La comptabilité nationale est un excellent moyen d'information mis à la


disposition du pays pour connaître son économie, aussi bien en structure qu'en
évolution. Par son intermédiaire, est proposé au public un cadre cohérent, complet
et permanent qui permet un accès facile aux principales grandeurs économiques
tels que le PIB, la Consommation finale, l’investissement, la valeur ajoutée, etc.
Les décideurs disposent pour leur part d'un instrument leur permettant d'inscrire
leurs choix dans l'environnement de l'économie nationale.

2. La comptabilité nationale est un instrument utilisé pour la prévision


économique, conformément à l'objectif qui lui avait été assigné lors de sa création.
La Comptabilité nationale enregistre des flux qui ont effectivement circulé dans
l'économie nationale ; elle est donc, comme toute comptabilité, tournée vers le
passé, c'est-à-dire, rétrospective. Mais elle peut aussi devenir prospective et
fournir, grâce à la projection d'éléments fondamentaux, une représentation
cohérente et équilibrée de l'avenir. C’est ainsi qu’elle donne aux modèles macro-
économiques les cadres comptables qui fondent une partie des équations; à partir
8

des séries passées, elle permet l'évaluation des paramètres qui caractérisent les
comportements jugés significatifs. De tels modèles sont aussi bien utilisés pour les
prévisions économiques à court, moyen et long terme. Mais la comptabilité
nationale peut également servir à des prévisions moins sophistiquées, comme par
exemple de tester des mesures spécifiques de politique économique (fiscalité,
parité monétaire, subventions, investissements,...) et constituer de ce fait l'outil
nécessaire de la planification ; c'est plutôt l'aspect modèle réduit qui est alors
utilisé pour la réalisation de telles simulations.

3. La comptabilité nationale est utilisée comme cadre pour une grande partie de
la statistique

Ce rôle, dont peu de gens ont été conscients à l'origine, a pris de plus en plus
d'importance; et il a été confirmé par le fait que l'élaboration des comptes
nationaux est le plus souvent confiée à l'institut de la statistique. Confrontation des
sources, mise en cohérence des nomenclatures, harmonisation des procédures de
collecte et de traitement, exploration de nouveaux domaines ou mise en valeur de
sources ignorées, la comptabilité nationale suscite tout cela, et plus encore. En
donnant à l'appareil statistique une utilisation immédiate et durable, elle ouvre un
espace de réflexion et une sollicitation permanente pour la démarche de production
de la statistique. Une ombre au tableau, cependant : les statistiques que la
comptabilité nationale n'utilise pas courent le risque d'être marginalisées.

4. Une formalisation du langage économique :

Le débat politique et social s'ouvre de plus en plus aux exigences économiques. La


comptabilité nationale contribue à la mise en place d'un langage utilisable par tous
les interlocuteurs de ce débat. Il est certes critiquable (et critiqué); il n'en demeure
pas moins une référence utile et qui s'impose à tous.

5. Un instrument pédagogique :

La comptabilité nationale se révèle un moyen précieux pour l'enseignement de la


macroéconomie. Il est d'ailleurs caractéristique qu'il vaut mieux mener de pair
l'enseignement des deux matières; les étudiants risquent sinon de ne pas découvrir
les richesses respectives de la comptabilité nationale et de la macro-économie.

6. Un moyen pour les comparaisons internationales :

Ceci est important, mais ne représentait pas, jusqu'à présent, un motif prioritaire
pour l'élaboration des comptes nationaux d'un pays. De plus, les moyens n'étaient
pas vraiment pris pour garantir une bonne qualité à de telles comparaisons ; et ce
n'est que récemment que des travaux ont été entrepris à l'échelle mondiale pour
introduire des comparaisons sur la base des parités de pouvoir d'achat. Un contexte
différent est par ailleurs en train d'apparaître, en particulier dans le cadre de l'Union
européenne. Pour cette dernière, en effet, la comptabilité nationale devient un
9

moyen de comparer les performances respectives, et de donner un cadre au débat


sur les politiques économiques.

7. Enfin, la comptabilité nationale se révèle de plus en plus comme un instrument


utile aux historiens dans leur recherche pour interpréter le contexte économique
des périodes auxquelles ils s'intéressent.

Section 2. Unités institutionnelles et secteurs


Une unité institutionnelle peut être définie comme une entité économique
susceptible, de plein droit, de détenir des actifs, de contracter des passifs, et d’entreprendre des
activités économiques et des transactions avec d’autres unités. Les unités institutionnelles
considérées sont celles qui sont résidentes.

Les unités institutionnelles sont regroupées en secteurs institutionnels et le critère


qui préside au regroupement des unités institutionnelles en secteurs est celui du comportement
économique

§ Les sociétés non financières


Ce secteur comprend :

 Toutes les sociétés résidentes non financières, quel que soit le lieu de résidence de
leurs actionnaires ;
 Toutes les quasi-sociétés1 non financières, y compris les filiales d’entreprises
étrangères qui exercent une activité économique sur une longue durée sur le territoire
économique ;
 Toutes les institutions sans but lucratif résidentes qui produisent des biens ou des
services destinés à être échangés sur le marché à un prix économiquement significatif.

§ Le secteur des sociétés financières (institutions de crédits)


Il s’agit de sociétés ayant une activité d’intermédiation financière ou une activité
d’auxiliaire financier. L’intermédiation financière consiste à mettre en relation des unités qui
disposent de fonds avec les unités qui en demandent.

Il existe cinq sous secteurs :

 La Banque Centrale dont le rôle est de réguler ou de superviser les sociétés financières
est une société financière publique. Elle a une autorité monétaire. Elle émet la
monnaie et conserve tout ou partie des réserves internationales du pays ;

1
Une quasi-société est une entreprise non constituée en société qui fonctionne comme si elle était une
société. C’est souvent le cas lorsqu’elle a une comptabilité complète.
10

 Les institutions de dépôt sont des sociétés financières dont les ressources proviennent
essentiellement de dépôts monétaires ou d’instruments financiers assimilables à de la
monnaie ;
 Les autres entreprises d’intermédiation financière collectent des fonds sur le marché
financier, sous une forme autre que de la monnaie, et l’utilisent pour acquérir d’autres
actifs financiers. Ce sont typiquement les établissements financiers qui financent des
investissements, des prêts personnels ou des crédits à la consommation ;
 Les auxiliaires financiers sont des entreprises qui ont des activités liées au domaine
financier, mais qui ne jouent pas elles-mêmes de rôle d’intermédiaire (bourses de
valeur, courtiers d’assurance, etc.) ;
 Les entreprises d’assurance et les fonds de pension sont des entreprises dont la
fonction principale est de couvrir des risques comme les accidents, la maladie, la mort,
le feu et autres.

Les fonds de pension dont il est question ici sont des fonds autonomes, indépendants
des unités qui les ont créés. Ces fonds ont pour rôle de garantir un revenu à leurs adhérents lorsque
ceux-ci seront à la retraite.

§ Les Administrations publiques


Les administrations publiques sont des entités créées par décision politique, et qui ont
une autorité législative, judiciaire ou exécutive sur les autres unités institutionnelles dans un
domaine donné. Les fonctions principales des administrations sont de fournir des biens et des
services à la communauté dans son ensemble ou aux ménages de manière individuelle, de se
financer par des impôts ou d’autres revenus, de redistribuer les revenus par des transferts, de
produire des biens et services non marchands.

Une administration a donc autorité pour lever des impôts ou d’autres transferts
obligatoires. Elle dispose de ses propres fonds, recettes fiscales et autres transferts reçus d’autres
administrations qu’elle utilise pour mener à bien ses actions. Elle a la possibilité d’emprunter.

Une administration peut avoir trois types d’actions :

 la première consiste à fournir à la communauté des services collectifs comme les


services de défense, de sécurité, d’administration générale ;
 la seconde consiste à fournir gratuitement ou quasi gratuitement certains biens et
services aux ménages : santé, éducation… ;
 la troisième consiste à opérer une redistribution des revenus.

§ Les ménages
La fonction principale des ménages est de consommer : ils peuvent cependant exercer
également des activités de production.
11

Un ménage est un petit groupe de personnes qui partagent le même logement, qui
mettent en commun tout ou partie de leurs revenus, et consomment collectivement certains biens et
services, principalement le logement et les repos.

Les collectivités constituées par les congrégations religieuses, les patients à long
terme des hôpitaux, les prisonniers de longue durée ou les pensionnaires permanents de maison de
retraite forment chacune un ménage.

Le membre d’un ménage qui exerce, seul ou en association avec d’autres personnes,
une activité de production constitue de facto une « entreprise individuelle ». Cette entreprise
individuelle est indissociable de l’entrepreneur lui-même.

Certains ménages produisent des biens pour leur propre consommation. Cette activité
doit être retracée dans les comptes. Il s’agit de l’agriculture de subsistance, de construction pour
soi-même d’un logement ou d’autres constructions, de fabrication de vêtements, de meubles, etc.

§ Les institutions sans buts lucratifs au service des ménages


(Administrations privées)
Les institutions sans buts lucratifs sont des entités créées dans le but de produire des
biens ou des services non marchands au bénéfice des ménages, et dont le statut ne prévoit pas
qu’elles soient sources de profit pour les unités qui les contrôlent.

Elles comprennent principalement :

 des associations professionnelles, des associations de consommations, des partis


politiques, des églises et associations religieuses, des clubs sportifs, des organisations
à caractère social, culturel ou récréatif ;
 des organisations caritatives ou d’entraides, financées par des dons volontaires.

§ Le reste du monde
Le compte reste du monde regroupe l’ensemble des opérations que les unités
institutionnelles non résidentes effectuent avec les unités institutionnelles résidents. Ce secteur
n’est pas un véritable secteur institutionnel, car il ne rend compte de l’activité des unités non
résidentes que dans la mesure où elles sont entrées en relation avec les unités résidentes.
12

Tableau n°1 : Les secteurs institutionnels

Secteur institutionnel Fonction principale Ressources principales

Sociétés et quasi-sociétés non Production des biens et des Résultat de la vente


financière services marchands non
financiers

Institutions de crédit Financer, c’est-à-dire Fonds provenant des


collecter, transformer et engagements financiers
répartir des disponibilités contractés
financières

Entreprise d’assurance Assurer c’est-à-dire garantir Primes contractuelles ou


un paiement en cas de cotisations sociales
réalisation d’un risque volontaires

Administrations publiques Produire des services non Versements obligatoires


marchands destinés à la effectués par les autres
collectivité et effectuer des secteurs et reçus directement
opérations de redistribution du ou indirectement
revenu et des richesses
nationales

Administrations privées Produire des services non Contributions volontaires


marchands et, dans certains effectuées par les ménages :
cas, produire, sans but lucratif, éventuellement achats des
des services marchands ménages.
destinés aux ménages

Ménages2 Consommer et, en tant Rémunération des facteurs de


qu’entrepreneurs individuels, la production : transfert
produire des biens et services effectués par les autres
marchands non financiers secteurs : produits de la vente

Reste du monde Sous l’appellation « Reste du Monde », on regroupe dans un


même ensemble de comptes, les opérations entre unités
résidentes et non résidentes

A . Les comptes des secteurs

Toutes les opérations concernant chacun des sept secteurs institutionnels sont l’objet
d’un regroupement dans les comptes établis sur deux colonnes.

Nous rappelons ici que les ressources et les flux nets de créance sont inscrits à
gauche. Toutes les opérations propres à un secteur sont analysées dans les comptes intégrés dont
les principes sont repris sur le schéma ci-après :

2
Il est rappelé que les entreprises individuelles qui n’ont pas de personnalité distincte de cette de
l’entrepreneur sont intégrées dans ce secteur.
Source : INSEE « système élargi de comptabilité nationale » Collection de l’INSEE, C44-45
13

a.1. Les comptes séquentiels

COMPTE DE PRODUCTION

Emplois Ressources

Consommation – Intermédiaire Production


Valeur ajoutée

COMPTE D’EXPLOITATION

Rémunération des salaires Valeur Ajoutée


Impôts liés à la production
Excédent Brut d’Exportation

COMPTE DE REVENU

Subventions d’Exportation Excédent Brut d’Exportation


Intérêt, Dividendes, Rémunération des Salaires
Primes d’Assurances Dommages Indemnités d’Assurances Dommages
Impôts sur le Revenu
Cotisations sociales
Revenu Disponible brut

COMPTE D’UTILISATION DU REVENU

Consommation finale Revenu Disponible Brut


Epargne

COMPTE DE CAPITAL

Formation Brut de Capital Fixe Epargne Brute


Variation de stocks Transferts en capital
Capacité (+) ou Besoin (-) de financement (aide à l’investissement, etc.)

a.2. Compte de production

Le compte de production est le premier dans la séquence des comptes des unités
institutionnelles. Il concerne aussi bien les établissent et les branches que les secteurs
institutionnels. Dans sa partie droite (ressources) se trouve la production, dans la parie gauche
(emplois) la consommation intermédiaire, la consommation de capital fixe et la valeur ajoutée.

Pour équilibrer le total de ressources et des emplois, on fait apparaître, en emplois, le


solde de ce compte, appelé « valeur ajoutée ». Elle peut-être évaluée en montant brut ou net.
14

Valeur ajoutée nette = Valeur ajoutée brute – consommation de capital fixe

= production – consommation intermédiaire - consommation


de capital fixe

Le produit intérieur brut (PIB) découle directement de la valeur ajoutée.

PIB p.m = ∑ V.A. (au prix de base) + taxes – subventions sur les produits

a.4. Compte d’exploitation

Le compte de distribution primaire du revenu montre comment les revenus primaires


(ceux issus de la production) sont partagés entre les différentes unités institutionnelles. Il est
composé du « compte d’exploitation » et du « compte d’affectation du revenu primaire ». Il
concerne les unités résidentes.

En ressources ne figure que la valeur ajoutée, en emplois figure la rémunération des


salariés et les taxes, nettes de subventions sur la production. Le solde du compte d’exploitation est
appelé « excédent d’exploitation ».

Le compte d’affectation du revenu primaire n’est élaboré que pour les unités
institutionnelles résidentes. Il relate les revenus reçus ou versés par ces unités.

a.4 Compte de revenu

Le compte a pour objectif l’enregistrement, des opérations de répartition non


directement liées à la production. L’essentiel des ressources est constitué par l’excédent brut
d’exploitation, solde du compte précédent et dont la reprise assure la liaison avec les comptes
d’exploitation.

Le revenu de la propriété et le revenu de l’entreprise sont recensés dans ce compte,


car il s’agit des revenus qui ne sont pas directement liés à l’activité de production.

Les indemnités reçues au titre des assurances comme compensation des dommages
constituent également des ressources : alors que les primes d’assurance versées aux assureurs
apparaissent en emplois.

Mais les emplois les plus importants, par les masses qu’ils représentent, sont les
impôts versés aux administrations publiques et des revenus de la propriété et de l’entreprise.

Le solde de ce compte donne le revenu disponible brut.

a.5. Compte d’utilisation du revenu

L’objet du compte d’utilisation du revenu est de montrer comment se répartit le


revenu disponible entre consommation finale et l’épargne. L’épargne est donc le solde du compte
d’utilisation du revenu. Les sociétés n’ayant pas de consommation finale, leur épargne est égale à
leur revenu disponible. L’épargne si elle est positive, permet d’acquérir des actifs ou de réduire
son passif. Si elle est négative, il faudra céder des actifs ou augmenter son passif.
15

L’épargne est donc le lien entre les comptes courants et les comptes d’accumulation.

a.6. Compte de capital

Le compte de capital est le premier des comptes d’accumulation qui évaluent les
actifs et les passifs des unités institutionnelles, à un moment donné, ou leur évolution dans le
temps.

Le compte de patrimoine mesure ensuite les stocks d’actifs et de passifs en début et


en fin de période.

Les actifs pris en compte par le système sont des actifs économiques. Ils sont définis
comme des entités sur lesquelles les unités institutionnelles peuvent détenir des droits de propriété,
et desquelles on peut retenir un bénéfice.

Les actifs financiers sont des actifs qui donnent à leurs détenteurs (les créanciers) le
droit de percevoir des paiements d’une autre unité (le débiteur) dans certaines circonstances
spécifiques entre eux par contrat.

Les actifs produits (non financiers) sont le résultat d’un processus de production au
sens de la comptabilité nationale.

Le compte de capital est le compte qui enregistre les variations d’actifs non financiers
dues à des transactions. D’une manière générale, dans un compte d’accumulation, les actifs sont
enregistrés à gauche et les passifs à droite. Dans le compte de capital, on enregistrera donc les
actifs à gauche et les autres éléments à droite. Le solde (capacité ou besoin de financement) est
enregistré à gauche.

a.7. Compte financier

Le compte financier est le second des comptes d’accumulation et le dernier à décrire


des transactions entre secteurs institutionnels. Il décrit comment les emprunteurs nets obtiennent
les ressources financières qui leur sont nécessaires et comment les prêteurs nets disposent de leurs
ressources financières, par catégories d’actifs financiers.

On distingue sept catégories d’instruments financiers :

 or monétaire et droit de tirages spéciaux (DTS) ;


 numéraire et dépôts ;
 titres (autres que les actions) ;
 crédits ;
 actions et autres participations ;
 réserves techniques d’assurance ;
 autres productions à recevoir/à payer.

a.8. Compte du reste du monde

Afin de boucher le système de comptabilité nationale, il est nécessaire de décrire les


relations entre les unités résidentes et les unités non résidentes. C’est l’objet du compte du reste de
monde ou « compte des transactions extérieures ».
16

Le compte du reste du monde enregistre uniquement les relations des unités


résidentes avec une unité non résidente. Le compte du reste du monde est établi du point de vue du
reste du monde. Ainsi, une exportation du pays dont on établit ces comptes constitue un emploi
pour le reste du monde, une importation : une ressource.
17

CHAPITRE DEUXIEME : LES GRANDS TABLEAUX


Trois grandes séries de tableaux permettent une vision synthétique des activités dans
l’économie nationale. Il s’agit du tableau Entrée-sortie qui décrit la structure de la production
nationale, du tableau des opérations financières (TOF) et du tableau économique d’ensemble
(TEE).

2.1. Tableau d’Entrée-sortie (TES) ou input output

L’optique de production est basée sur les valeurs ajoutées, celle des revenus sur les
répartitions entre facteurs de production. L’optique des dépenses ne considère que les produits
finis à l’exclusion des produits intermédiaires.

L’analyse d’input output, appelée aussi analyse interindustrielle, a pour objet d’établir
des relations quantitatives qui doivent être maintenues entre les diverses branches de la production
afin d’assurer un flux régulier de production dans l’économie nationale.

Cette analyse étudie les conditions de cohérence mutuelle des différentes branches de
l’économie résultant du fait que l’output d’une branche est à l’origine de l’input d’autres branches.

L’analyse d’input output donne lieu à une visualisation numérique des relations
d’interdépendance qui s’établissent entre les différentes activités économiques dans un pays
donné. Elle permet de décrire le processus de production et de répartition des biens et services en
représentant dans un moule unique toute l’activité économique de ce pays. 3

Prenons un modèle composé de trois secteurs. On suppose qu’un secteur vend une
partie de sa production aux deux autres (production intermédiaire) et une partie à la demande
finale y compris l’exportation, même une matière première exportée entre dans la demande finale,
car elle ne subit plus de transformation à l’intérieur de l’économie.

Chaque secteur achète par conséquent aux deux autres des biens et de services qu’il
incorpore dans sa production ; ce sont des inputs. La production totale d’un secteur (production
intermédiaire et finale) s’appelle output et est égale à la somme des inputs et de la valeur ajoutée.

Représentant les achats de chaque secteur dans sa colonne et ses ventes dans sa ligne,
le système de flux intermédiaires constitue une matrice carrée. A chaque ligne (vente) on ajoute les
ventes à la demande finale. A chaque colonne, on ajoute la valeur ajoutée. Chaque ligne a un total
égal à celui de la colonne correspondante. Tout l’output produit set vendu par conséquent, on a les
identités suivantes : en colonne, la sommation des achats des produits intermédiaires plus
sommation des valeurs ajoutées égale sommation des outputs. En ligne, on a sommation des ventes
intermédiaires plus sommation des ventes finales égale sommation des outputs.

Soient trois secteurs de l’économie A, B et C


3
KANKWANDA G., Croissance et structure de l’économie congolaise. Une analyse par l’approche input
output. Thèse, Université de Kinshasa, 2003 – 2004, p. 74
18

A B C Ventes Ventes Output


Intermédiaires finales

A - 40 20 60 80 140

B 20 - 30 50 60 110

C 20 30 - 50 40 90

V.A. 100 40 40

Output 140 110 90

Inputs totaux 40 + 70 + 50 = 160

Outputs totaux 140 + 110 + 90 = 340

∑ V.A. 100 + 40 + 40 = 180

∑ output - ∑ input = ∑ V.A.

340 - 160 = 180

Cette représentation simplifiée ne tient compte ni des importations ni des impôts


indirects. On peut admettre qu’il faut des quantités fixes d’inputs pour produire un output donné.
Par exemple, il faudrait un kilo de fil par mètre de tissus, de coke par tonne de fonte, d’acier par
auto. Ces quantités dépendent de l’état de la technologie : on les appelle des coefficients
techniques.

En d’autres termes, ces coefficients montrent quelles sont les quantités de productions
consommés nécessaires à la production d’une branche.

aij = Cij/Xj

Cij = consommation en valeur de la branche j de produits I ;

Xj = production en valeur de la branche j.

Soit la production de la branche agricole (j = o…i) est Xj = 32.801

Les Cij sont les produits achetés par cette branche nécessaires pour produire 32.801,
c’est-à-dire produits des industries agricoles C02.01 = 1.640, combustibles C03.01 = 2 et
électricité C04.01 = 231.

Les coefficients aij = Cij/Xj

a.02.01 = 1640 = 0,049


32.801

a.03.01 = 2 = 0,00006
19

32.801

a.04.01 = 231 = 0,0027


32.801

Les consommations intermédiaires de ces produits représentent 5% ; 0,006% et


0,9% de la production de la branche Agriculture.

Le coefficient technique de production indique quelle quantité de bien i est utilisée


pour la production d’une unité du bien j. Ces coefficients caractérisent donc les conditions et la
structure de la production au cours de l’année considérée. On remarquera que dans la matrice
des consommations intermédiaires, la diagonale principale ne porte aucun chiffre.

Les matrices des consommations intermédiaires et des coefficients techniques


permettent de mieux pénétrer les opérations de production et les relations d’interdépendance
d’industrie à industrie.

a. Signification des tableaux d’échanges industriels

L’objet principal est de servir de base aux décisions des responsables de la politique
économique d’un pays. Ces décisions portent sur de nombreux aspects de l’activité économique.
Le tableau des échanges peut ainsi fournir un cadre complet de l’économie nationale, d’autant plus
qu’il donne des informations par produit, objet de la production et de la consommation finale. Le
tableau ainsi conçu doit donc se relier aux autres comptes de la comptabilité nationale. Il doit aussi
permettre un traitement rapide des problèmes économiques. Cette possibilité est fournie par le
modèle linéaire de la production que constitue le tableau.

On suppose que les consommations intermédiaires d’une branche j dans les divers
produits i sont proportionnelles à la production de cette branche.

L’hypothèse de proportionnalité s’écrit :

Cij/Xj = aij = constante = coefficient technique (1)

La liaison entre consommations intermédiaires et production est de forme linéaire :

Cij = fij (Xj) (2)

Cij = aij x Xj (3)

Considérons un produit (et donc une branche) i et posons que ses ressources et ses
emplois sont au nombre de : deux : ressources et deux emplois.

Ressources  Emplois 

xi = production intérieure cij = consommation intermédiaire par les branches j

ri = autres ressources di = emplois finals (consommation, formation brute de capital fixe,


formation des stocks)

L’équilibre des ressources et des emplois s’écrit par la relation comptable


20

xi + ri = ∑j Cij + di (4)

En ne retenant de cette équation que les éléments susceptibles d’être connus dans une
projection, c’est-à-dire xi et di, on peut poser

di – ri = yi (5)

où yi est la demande finale nette du produit i (absence du commerce extérieur notamment). En


tenant compte des relations de comportement contenues dans les équations (1), (2) et (3), on a :

xi = ∑j aij x yi (6)

= ∑ Cij + yi

Pour n produits, le système d’équations linéaires s’écrit :

x1 = a1.1x1 + a1. 2x2 + … + a1. nxn + y1


x2 = a2. 1x1 + a2. 2x2 + … + a2. nxn + y2 (7)
………………………………….
Xn = an. 1x1 + an. 2x2 + … + an. nxn+ yn

En posant :

x1 y1 a1.1 … a1.n
X= . , Y= . , A = ……….
. . ……….
Xn yn an.1 … an.n

Le système s’écrit sous forme matricielle :

X = AX + Y (8)

Si on prend en compte les autres ressources et emplois du produit i :

ei = exportation du bien i

ii = importation du bien i

mi = marges commerciales

On obtient la relation suivante :

xi + ii + mi = ∑j Cij + yi + ei (9) et

xi = ∑j Cij + yi + ei - ii – mi (10)

Ou encore sous forme matricielle :

(I - A) X = Y + E - I -M (11) où I est la matrice unité ; E, I, M sont les vecteurs


appropriés.
21

b. Utilisation des tableaux d’échanges industriels

Les tableaux d’échanges interindustriels sont des instruments de projection. Ils sont
utilisés pour les prévisions à court et moyen terme (planification).

1. La détermination des productions

L’équilibre global des ressources et emplois pour un produit i, s’écrit sous forme
simplifiée et matricielle.

X = Ax + y

Le système du type (7) peut aussi s’écrire :

y1 = (1 - a1.1)x1 - a1.2x2 … - a1.nxn


y2 = -a2.1x1 + (1 – a2.2)x2 … - a2. nxn (12)
………………………………….
yn = -an.1x1 - an.2x2 … + (1 – an.n) xn

Soit, en désignant par I la matrice unité

Y = (I – A) X (13)

Ces équations permettent de connaître les quantités de produits y1, y2, … yn destinées
à la demande finale lorsque les produits des branches sont x1, x2, … xn. La liaison entre demande
finale et production est assurée par les coefficients techniques aij. Cependant, les prévisions au
niveau d’une économie se posent en termes inverses : quelles productions doivent réaliser les
branches pour satisfaire des demandes finales données ou prévues ?

Mathématiquement le problème revient à exprimer les x en fonction des y, soit à


calculer de nouveaux coefficients a tels que :

x1 = a1.1y1 + a1.2y2 + … + a1.nyn


x2 = a2.1y1 + a2.2y2 + … + a2.nyn (14)
……………………………
Xn = an.1y1 + an.2y2 + … + an.nyn

Soit encore à écrire la relation matricielle :

Y = (I - A) X :

X = (I – A)-1 Y (15)

où (I – A)-1 est la matrice inverse de (I – A).

Cette matrice permet, lorsque les demandes finales sont connues, de calculer les
productions nécessaires à leur satisfaction. Les diverses consommations intermédiaires se
calculent facilement à partir des productions ainsi déterminées par application de l’équation de
comportement.

Cij = aij x Xj
22

2. Autres utilisations (étude sur les prix)

Tous les prix des produits sont liés entre eux : une variation du prix de l’électricité a
des répercussions sur les branches qui utilisent cette source d’énergie (répercussion amont), mais
aussi sur toutes les branches clientes (répercussion aval).A l’aide d’une matrice des coefficients
techniques, ou peut calculer les répercussions d’une hausse ou d’une baisse du prix de tel ou tel
produit.4

En conclusion on peut dire que les tableaux d’input output doivent être utilisés avec
grande prudence :

 il y a tout d’abord le problème d’agrégation. Le coefficient technique n’a de


signification que pour un processus technologique donné, ce qui supposerait que les
lignes et les colonnes du tableau s’appliquent à un processus plutôt qu’à un secteur  ; il
faudrait alors un tableau comportant plusieurs milliers de lignes et de colonnes, ce qui
rendrait les manipulations impossibles ;

 le tableau est inévitablement exprimé en valeur. Si le prix d’un input change par
rapport aux prix de l’output, le coefficient technique se modifiera sans qu’il y ait eu de
changement dans la technique de production ;

 le progrès technique s’exprime en partie par une diminution des quantités d’input par
rapport aux outputs. Il se traduit aussi par des changements de prix relatifs qui peuvent
entraîner une diminution des facteurs de production nécessaire. Ainsi, si le besoin
d’inputs et celui de facteurs diminuent également, le prix de l’output baissera, et en
l’absence de tout autre changement de prix, le coefficient technique apparaîtra
inchangé malgré la diminution de ce coefficient exprimé en termes physiques ;

 Finalement, dans une économie ouverte, la signification de l’input-output diminue si


l’on tient compte de la possibilité de variations dans les importations concurrentes de
la production nationale.

Malgré ces réserves, l’input-output reste un instrument précieux pour l’analyse et la


prévision. Il donne une première approximation d’un modèle d’équilibre général. 5

c. Tableau d’entrée-sortie congolais (T.E.S.)

En 1984 fut construit un T.E.S. pour l’économie de l’ex-Zaïre. Celle-ci fut divisée en
dix secteurs à savoir : agro-alimentaire, bois, chaussure, énergie, fabrication métallique, industrie
chimique, industrie textile, mines, minéraux non métalliques, transport, auxquels il faut ajouter
tous les produits non définis ailleurs désignés par l’appellation « non classifiés ».

La lecture horizontale du T.E.S. nous renseigne pour chaque secteur d’activité, sur les
ventes de ces secteurs aux autres secteurs (y compris lui-même) et à la consommation finale.

Verticalement, on peut lire les achats d’un secteur d’activités, à l’étranger et à la


valeur ajoutée. Le tableau est conçu de telle la ligne se rapportant à un secteur soit égale au total de
la colonne correspondante.

4
BERNIER B. et SIMON Y., op. cit., p. 173 - 178
5
KERVYN de Lettenhove, Macro Economie I, SICEFAC, Louvain
23

On écrit alors :

Xj = ∑i Xij + Mj + Vj = ∑j Xij + di + Xi

Xj = Total achats

∑i Xij = Total achats intermédiaires

Mj = Importation

Vj = Valeur ajoutée

∑j Xij = Total ventes intermédiaire

di = Demande

Xi = Total ventes

La valeur ajoutée dans un T.E.S. est composée d’éléments suivants : les salaires et
traitements, les résultats d’exploitations, la dépréciation du capital, les impôts indirects.

Nombre d’informations sur la structure économique de l’ex-zaïre se dégagent du


tableau. L’orientation des ventes de divers secteurs d’activité apparaît, exception faite du secteur
de l’énergie dont les ventes intermédiaires représentent près de 59% de sa production, à la lecture
horizontale du tableau. En général, cet examen indique que la plupart de secteurs d’activités
vendent principalement à la consommation finale (exploitation, consommation publique et privée,
formation de capital).6

Ainsi, le pourcentage de la population que chaque secteur vend comme


consommation intermédiaire aux autres secteurs est très faible : 4,2% pour les fabrications
métalliques ; 6% pour les industries chimiques, 8% pour les mines ; 19,2% pour les textiles ;
21,4% pour les minéraux non métalliques etc.

En moyenne, près des ¾ des ventes des secteurs d’activités sont directement destinées
aux utilisateurs finaux, l’autre partie étant consacrée aux divers secteurs de l’économie nationale.

En examinant le tableau « Entrée-sortie » de l’ex-zaïre, colonne par colonne, il est


possible de dégager un certain nombre de précisions quant à la structure des coûts de production.
Cette analyse montre qu’il y a peu de secteur dont les ventes constituent un élément vraiment
important du coût de production d’un autre, car les achats auprès des industries locales ne
représentent qu’une faible proportion des achats totaux : 1% pour le transport ; 4% pour les
textiles ; 5% pour les agro-alimentaires ; 9% pour les fabrications métalliques ; 12,5% pour les
industries chimiques, etc.

La plupart des secteurs repris ici utilisent des matières premières d’origine étrangère.

Les différents secteurs examinés ici donnent une idée de l’ampleur et de la nature de
l’interdépendance entre eux. Le degré de cette interdépendance se mesure, pour chaque secteur, en
calculant soit :

6
Actes de la première table ronde nationale sur l’intégration et la réhabilitation de
l’industrie zaïrois, N’sele du 15 au 19 janvier 1986, p. 178 etc.
24

 la proportion de sa production totale qui ne va pas à la demande finale, mais à d’autres


secteurs (Wi) ;

 soit la proportion de sa production qui représente des achats à d’autres secteurs de


l’économie nationale (Uj).

L’indice Wi est appelé coefficient d’entraiment en aval. L’indice Uj est appelé


coefficient d’entraiment en amont.

Ces coefficients, ainsi que le montrent les colonnes 2 et 3 de ligne 5 du tableau n°11,
sont relativement bas en moyenne. Cela signifie que les entreprises zaïroises achètent et vendent
peu sur le marché local. Ce manque d’interdépendance et de liaison est naturellement l’une des
caractéristiques essentielles des économies sous-développées.7

Tableau n° 10 : Composition sectorielle du T.E.S.

(République Démocratique du Congo)

Total output
Secteurs Demande finale Total output
intermédiaire

Agro-alimentaires 25 75 100

Bois 45 55 100

Chaussures 100 100

Energie 59 41 100

Fabrications 4 96 100
métallurgiques
100
Industries chimiques 6 94

Industries textiles 100


19 81
Mines 100
8 92
Minéraux non 100
métalliques 21 79

Transport
100 100
Non classifié
100 100

Source : Actes de la première table ronde nationale sur l’intégration et la réhabilitation de


l’industrie zaïrois, N’sele du 15 au 19 janvier 1986, p. 183

7
Pour des plus amples informations, lire la Thèse de KANKWANDA G., op. cit .
25

Tableau n° 11 : Composition sectorielle du T.E.S.

Intégration effective (en %)

Secteurs Total input intermédiaire Valeur ajoutée Total input

Domestiques Importés

Agro-alimentaires 5 1 94 100

Bois 60 40 100

Chaussures 18 33 49 100

Energie 49 1 50 100

Fabrications 9 28 63 100
métallurgiques

Industries chimiques 12,5 47,5 40 100

Industries textiles 4,2 53,3 40,5 100

Mines 25 28 47
100
Minéraux non 64 2 34
métalliques 100

Transport 1 3 96 100

Non classifié 100 100

2.2. Tableau des opérations financières (TOF)

2.2.1. Construction des TOF

Ils se présentent formellement comme des tableaux à double entrée où sont croisés les
secteurs institutionnels et leurs opérations financières. Ils mettent en relations des secteurs
institutionnels portés en colonnes et les opérations financières portées en lignes qui apparaissent
comme des comptes écran.

Un compte financier est établi pour chaque secteur institutionnel ; il retrace les
variations de créances et d’engagement du secteur au cours de la période considérée.
26

Le solde des variations des créances et des dettes représente l’accumulation financière
nette des secteurs institutionnels. Un solde positif (variation des créances), correspond à une
capacité de financement.

Tableau n° 12 : Structure du TOF

Opération Flux nets de créance Flux nets de dettes


crédit
Institution de
d’assurance
Entreprise
publique
Administration
privée
Administration

crédit
Institution de
d’assurance
Entreprise
publique
Administration
privée
Administration
Moyens
de
paiement
internati
onaux

Monnaie
et
dépenses
non
monétair
es

Bons
négociab
les et
titres

Crédit à
CT

Crédit à
L & MT

Total

Solde
des
créances
et des
dettes

Parmi les secteurs institutionnels (en colonnes) on trouve les ménages qui, en général,
dégagent un excès d’épargne ou capacité de financement et les entreprises caractérisées par une
insuffisance d’épargne ou besoin de financement.
27

La présence du secteur Etat qui, bien qu’étant une APU, se justifie par le fait qu’il
exerce, par l’intermédiaire du trésor et de la poste, une activité financière importante.

Les opérations financières (en lignes) sont regroupées, selon le critère général de
fonctionnalités économiques, en quatre grandes catégories, comme signalé plus haut :

 les instruments de paiement destinés à être utilisés pour effectuer des règlements sur le
territoire national ou à l’étranger (or, devises, DTS) ;

 les instruments de paiement ;

 les instruments de financement notamment les prêts à moyen et long terme ;

 les réserves techniques des compagnies d’assurances.

2.2.1. Utilisation des TOF

Les TOF permettent de décrire comment les capitaux nouveaux, les accroissements
de créances de toute nature des agents non financiers son collectés, transformés, redistribués par
les intermédiaires financiers.

Ils conduisent ainsi à :

 l’analyse du rôle des institutions de crédit dans les circuits de financement ; 

 l’analyse des structures de placement et d’emprunt des différentes catégories d’unités


économiques. Ainsi, les structures de placement des ménages sont-elles
particulièrement intéressantes dans la mesure où ceux-ci constituent les principaux
prêteurs primaires, c’est-à-dire, les unités qui après avoir financé leurs dépenses
courantes et leur formation de capital, disposent d’une capacité de financement
résiduelle. Ils peuvent affecter cette capacité à divers emplois : logement, assurance,
bourse (actions et obligations), épargne liquide et monnaie ;

 l’analyse des structures d’emprunt et de leur évolution peut être effectuée à partir des
TOF. C’est ainsi qu’il est possible de déterminer l’importance relative des diverses
ressources d’un emprunteur primaire comme les entreprises (autofinancement, actions,
obligations, etc.) ;

 l’étude de la transformation assurée par les institutions de crédit. En effet, l’un des
rôles essentiels de celles-ci est de transformer les créances liquides (inscrites à l’actif
du compte financier des ménages) en prêts à terme (inscrits au passif du compte des
entreprises. Les mécanismes de cette transformation sont les suivants :

a. les prêteurs (ménages) effectuent des dépôts à vue ou à court terme auprès des
institutions de crédit. Ces dépôts sont inscrits au passif du compte financier des
institutions de crédit ;

b. les institutions de crédit consentent des prêts aux emprunteurs (entreprises) qui
apparaissent à l’actif du compte des institutions de crédit ;

c. les emprunteurs inscrivent au passif de leur compte ces prêts.


28

Les institutions de crédit ont donc assumé le risque d’échéances dont ne veulent pas
les prêteurs primaires. Elles permettent ainsi la distribution et la transformation de
l’épargne liquide en prêts à long et moyen terme (autorisant l’investissement).

 des études prévisionnelles. Les projections du TOF accompagnent nécessairement


celles du tableau économique (TEE, voir IV.3 infra) et du TES, les équilibres réels
devant être compatibles avec les équilibres financiers.

2.3. Tableau économique d’ensemble (TEE)

Les comptes de flux des secteurs institutionnels et les relations de l’économie


nationale avec le reste du monde font l’objet d’une présentation synthétique dans le tableau
économique d’ensemble (TEE). La partie Emploi de ce compte se trouve à gauche et la partie
Ressources, à droite. C’est un tableau croisé des opérations et des agents.

2.3.1. Construction du TEE

Les comptes nationaux du pays comportent un TEE formé de quatre secteurs


institutionnels : les sociétés qui comprennent les sociétés non financières et les institutions
financières, les ménages, le APU et le reste du monde.

Tableau n° 13 : Tableau économique d’ensemble


29

2.3.4. Mode de lecture du TEE

Le TEE regroupe l’ensemble des comptes de flux des secteurs constituant l’économie
nationale. En colonnes, on lit les comptes des secteurs institutionnels, du compte de production au
compte non financier (le TEE comprend le compte financier). En lignes, sont représentés les
comptes d’opérations. A chaque ligne correspond une opération. Le TEE est équilibré en lignes et
en colonnes : pour une opération en ligne, le total des ressources est égal au total des emplois. De
même, le total des emplois est égal au total de la colonne correspondante en ressources. Une
colonne supplémentaire, dénommée « Biens et Services et une unité fictive » donne à la fois
l’équilibre sur les biens et services bancaires imputés ;

La valeur ajoutée brute (VAB), par exemple, s’inscrit comme solde en emploi du
compte de production, au dessus de la ligne qui le sépare du compte suivant. Au dessous de cette
ligne, la valeur ajoutée brute constitue une ressource avec laquelle on ouvre le compte
d’exploitation ;

Les comptes des relations avec le reste du monde ne comprennent que deux comptes :
les opérations non financières et les opérations financières. Le solde du compte des relations avec
le reste du monde s’interprète en effet du point de vue de l’économie nationale à l’inverse des
autres opérations du compte qui se lisent du point de vue du reste du monde.

2.3.3. Utilisation du TEE

Instrument du constat des flux passés, le TEE permet de mesurer : des résultats
économiques globaux (excédent brut d’exploitation, épargne brute, …) ; la contribution de chaque
secteur institutionnel à ces résultats ; l’importance des relations entre l’économie nationale et le
reste du monde ;
30

Table des matières


0. INTRODUCTION
Chapitre Premier : NOTIONS GENERALES DE LA COMPTABILITE NATIONALE
1.1. Ce qu’est la Comptabilité nationale
1.1.1 Définie par son objet,
1.1.2 La CN s'élabore à partir d'une technique originale : la macrocomptabilité.
1.2 Architecture générale du Cadre central de la CN
Le TEE
Le TES (Tableau des Entrées – Sorties)
Le TOF ou Tableau des opérations financières
1.3. La démarche logique des comptes nationaux
La distribution primaire
La redistribution
1.4 A quels besoins répond la comptabilité nationale ?
Section 2. Unités institutionnelles et secteurs
§ Les sociétés non financières
§ Le secteur des sociétés financières (institutions de crédits)
§ Les Administrations publiques
§ Les ménages
§ Les institutions sans buts lucratifs au service des ménages (Administrations privées)
§ Le reste du monde
A . Les comptes des secteurs
a.1. Les comptes séquentiels
a.2. Compte de production
CHAPITRE DEUXIEME : LES GRANDS TABLEAUX
2.1. Tableau d’Entrée-sortie (TES) ou input output
a. Signification des tableaux d’échanges industriels
b. Utilisation des tableaux d’échanges industriels
c. Tableau d’entrée-sortie congolais (T.E.S.)
2.2. Tableau des opérations financières (TOF)
2.2.1. Construction des TOF
2.2.1. Utilisation des TOF
2.3. Tableau économique d’ensemble (TEE)
2.3.1. Construction du TEE
2.3.2. Mode du lecture du TEE
31

2.3.3. Utilisation du TEE


Tableau n° 13 : Tableau économique d’ensemble
2.3.4. Mode de lecture du TEE

Vous aimerez peut-être aussi