Vous êtes sur la page 1sur 16

INTRODUCTION

En général, un prêt n’est pas remboursé en une seule fois. Les remboursements sont étalés
sur plusieurs périodes. De même, un capital est rarement constitué en un seul versement,
mais plus souvent en une succession de versements. Les produits de placement ou les
crédits proposés par les établissements financiers impliquent fréquemment des
engagements de versements égaux et réguliers :
- plan d'épargne logement
- plan d'épargne retraite
- plan d'assurance vie
- emprunt…
Ces versements sont désignés sous le terme générique d’annuités même si leur fréquence
est autre qu’annuelle (versements mensuels, trimestriels, bisannuels…).
Notre étude consistera à donner de façon claire et précise des informations qui permettront
de maitriser les annuités et les pratiquer en entreprise.
I APPROCHE DÉFINITIONNELLE

1 MATHEMATIQUE FINANCIERE
Les mathématiques financières sont une branche des mathématiques appliquées ayant
pour but la modélisation, la quantification et la compréhension des phénomènes régissant
les opérations financières d’une certaine durée (emprunt et placement /investissement) et
notamment les marchés financiers. Elles font jouer le facteur temps et utilisent
principalement des outils issus de l’actualisation, de la théorie des probabilités, du calcul
stochastique, des statistiques et du calcul différentiel.

Les annuités
On appelle annuités une suite de flux monétaires perçus ou réglés à intervalles de temps
égaux. Une suite d’annuités peut être aussi définie comme une succession de versements,
pour créer ou rembourser un capital.

Les annuités désignent une suite de versements effectués à intervalles de temps réguliers.
La distance d’un versement à l’autre peut être l’année, le semestre, le trimestre ou le mois.

Les caractéristiques
Le terme « annuité » est habituellement réservé à des périodicités annuelles. Lorsque la
période  est  différente  de  l’année,  il  est  préférable  de  remplacer  le  terme  « annuité »
par « semestrialité », « trimestrialité » ou « mensualité ».

L’étude des annuités consiste à déterminer la valeur actuelle ou la valeur acquise, à une
date donnée, d’une suite de flux. Elle prend en considération la date du premier flux, la
périodicité des flux, le nombre des flux et le montant de chaque  flux.

Lorsque les annuités sont égales, on parle d’annuités constantes, alors que lorsque leur
montant varie d’une période à une autre, on parle d’annuités  variables.

Les annuités peuvent être perçues ou versées en début de période ou en fin de  période.

Les annuités peuvent être certaines lorsque leur nombre est connu à l’avance, aléatoires ou
viagères, lorsque leur nombre est inconnu au moment du contrat ou  enfin  perpétuelles
lorsque leur nombre est illimité.
L’ORIGINE DES ANNUITES

Sont assimilés à des annuités, semestrialités, trimestrialités ou mensualités, les versements


destinés à :

- Constituer un capital, il s’agit alors d’annuités de placement ou de capitalisation ;

- Rembourser une dette, c’est le cas des annuités de remboursement ou


d’amortissement.
Ou encore, ceux dont l’objet est le paiement :

- Des redevances de crédit- bail ;

- Des loyers aux propriétaires d’immeubles ;

- Des rentes (somme d’argent qu’une personne est tenue de donner périodiquement à
une autre).
Cette notion s’applique également aux charges et recettes générées chaque année par un
investissement.

II LES TYPE D’ANNUITES


Il existe deux types d’annuités : annuités constantes et annuités variables
Les Annuités Temporaires
Une suite d’annuités est définie dès lors que sont précisés :

- La date du premier versement ;

- Le nombre et la fréquence des versements ;

Il convient également de préciser la nature de ces annuités :

- Les annuités de début de période donnent lieu à un versement immédiatement


consécutif à la signature du contrat. L’origine de cette suite d’annuités se situe à la
date du premier versement ;
- Les annuités de fin de période correspondant aux versements à terme échu. Leur
origine est antérieure d’une période à la période à la date du premier versement.
La nature des annuités est définitivement établie par la définition du montant de ces
versements. L’annuité constante désigne les versements de valeurs égales. Le cas
contraire correspond aux annuités variables. Le caractère de cette variation est
généralement précisé par la loi d’évolution des annuités, qui peut-être arithmétique ou
géométrique

1 ANNUITES CONSTANTES
L'annuité constante est le remboursement annuel d'un emprunt avec les intérêts par un
montant constant, qui est calculé en fonction du taux d'intérêt et de la durée de l'emprunt
selon une formule mathématique. Une annuité constante peut désigner aussi à l'inverse un
versement à intervalle régulier d'une même somme pour un placement échelonné.
Le tableau de remboursement d’un emprunt
Pour une entreprise, l’emprunt est un moyen de financement de ses investissements. Sa
banque lui avance des fonds pour l’acquisition de ses immobilisations, qu’elle
remboursera selon une durée et un taux fixés.
Le tableau d’amortissement d’emprunt récapitule toutes les toutes les ensembles
périodiques (ou échéances) de l’emprunt. Il détaille les versements(annuités,
mensualités…) en amortissements remboursements de l’emprunteur) et intérêt
(rémunération de l’emprunteur).
Exemple
Une entreprise contracte un emprunt auprès de sa banque aux conditions suivantes :
montant de 10000 remboursable en 5 ans au taux de 5% ;
La formule du taux d’annuité constante

Le calcul d'une annuité constante versée par l'emprunteur chaque année ou chaque période
s'exprime par la formule :

 avec :
A : la valeur de l’annuité
E : la valeur de l’emprunt
i : le taux
n : la période
Méthode 1 : emprunt remboursable par amortissement constants

Méthode 1 : emprunt remboursable par annuités constantes


La valeur acquise
La valeur acquise ou la valeur actuelle d’une suite d’annuités constantes dépend de la date
de versement c’est à dire début de période ou fin de  période.
La valeur acquise d’une suite d’annuités constantes de capitalisation(en fin de
période)
Définition
La valeur acquise d’une suite d’annuités constantes de fin de période désigne la somme
des valeurs acquises par chacune de ces annuités, exprimée immédiatement après le
versement de la dernière annuité.
La valeur acquise est la somme des valeurs actualisées par chaque annuité lors du
versement de la dernière annuité. La valeur acquise d’une suite d’annuités constantes de
fin de période suit une progression géométrique de raison (1+i) n. Le calcul de la valeur
acquise peut être effectué à l’aide de la formule de la somme géométrique.
Dans ce cas, désignons par :
a: le montant constant de l’annuité ;
n : le nombre d’annuités (de périodes) ;
i : le taux d’intérêt ;
Vn : la valeur acquise par la suite d’annuités au terme de la dernière ;
avec Vn la valeur acquise, n le nombre d’annuités, i le taux d’intérêt et a le montant de
l’annuité constante.
Exemple
1000 Fcfa sont placés à un intérêt composés chaque mois pendant 5 ans de 2%. La valeur
acquise au bout de 5 ans est de :
1000 (1+0,02)5-1
= 5204
0,02

(1+i)n-1
La valeur de l’expression est donnée par la table financière n°3
i
Transformation de l’expression générale
L’expression générale comporte trois variables : a, n, i. Si l’une d’elles est inconnue, la
recherche de sa valeur implique la transformation de la formule initiale :

- Cas où a est l’inconnue

La détermination de la valeur numérique de a ne pose aucun problème à l’utilisateur d’une


calculatrice.
Exemple :
Déterminer l’annuité qui, capitalisé à 7%, fournit une valeur acquise de 51 299, 01.
Nombre de versements : 8

0,07
a = 51299,01
(1,07)8-1

a=4999,99 soit 5000


cas où n est l’inconnue
La valeur de n s’obtient à partir de :

Vn (1+i)n-1
=
a i
La correspondance tabulaire de V n /a fournit la valeur de n ; deux cas de figure sont alors
possible :
n est un nombre entier. Cette valeur constituera la solution au problème posé.
n est un nombre fractionnaire. Le problème, tel qu’il est présenté n’a aucune solution.
Illustrons ces deux éventualités à l’aide des applications suivantes :

Cas où n est un nombre entier i :


Déterminer, au taux de 7% le nombre d’annuités constantes de 5 000 nécessaire à la
constitution d’un capital de 51 299,01.

51299,01 (1,07)n-1
=
5000 0,07
(1,07)n-1
10,259802 =
0,07

10,259802 se trouve dans la colonne du taux 7% de la table n°3. Le nombre


correspondant à cette valeur est 8.
Cas où n est un nombre fractionnaire
Déterminer, au taux de 7%, le nombre d’annuités constantes de 5 000 nécessaire à la
constitution d’un capital de 55 000.

55 000 (1,07)n- 1
=
5000 0,07

(1,07)n- 1
11 =
0,07

La table financière n°3 indique que 11 correspond à un nombre de versements compris


entre 8 et 9. La condition impérative étant d’obtenir une valeur entière pour n, ce
problème n’a donc pas de solution correspondant à la forme sous laquelle il est posé.

Deux solutions peuvent être envisagées en fonction des modifications de l’énoncé admises
:
PREMIERE SOLUTION :
Elle n’implique que l’annuité constante définie dans l’énoncé soit supérieure ou inférieure
à celle initialement imposée : 5 000 FF.
Pour n  8, l’annuité constante est égale à :

i
a= Vn
(1+i)n-1

0,07
a= 55000
(1,07)8-1

a= 5360,73
Pour n=9, l’annuité constante devra être égale à :

0,07
a=55000
(1,07)9-1

a=4591,76
Si l’énoncé du problème impose une annuité constante de 5 360,75 FF ou 4 591,76 FF, la
solution fournira alors un nombre entier pour n qui sera, respectivement, 8 ou 9.

SECONDE SOLUTION
La modification imposée par le recours à cette solution est relative au caractère de
l’annuité. Elle implique une exception à la constante des annuités définie dans l’énoncé.
Pour n  8 , la valeur acquise obtenue est :
(1+i)n-1
Vn= a
i
(1,07)8-1
Vn= 5000
0 0,07

a=51299,01
Pour parvenir à une valeur acquise de 55000 il est nécessaire que la dernière annuité soit
égale à :
5000+ (55000-51299,01)= 8700,99
Pour n=9, la dernière annuité doit être minorée afin que la valeur acquise ne soit pas
supérieure à 55 000
Vn = 59 889,94
La neuvième et dernière annuité sera égale à :
5000- (59889,94 – 55000)= 110,06
L’inconvénient majeur de cette seconde solution est évident. Elle aboutit parfois à une
valeur négative pour la dernière annuité.
La valeur actuelle
La valeur actuelle est la somme des valeurs actuelles de chaque annuité évaluée une
période avant le versement de la première annuité. Elle suit une progression géométrique
de raison (1 + i)-n, d’où:

Exemple :
Quelle somme pouvons-nous emprunter si nous nous engageons à la rembourser en 5
annualités de 1 000 chacune, la première étant payée 1 an après la remise des fonds ?
Taux : 2 %
1000(1-(1+0,02)-5
V0= = 4713
0,02

Évaluation d’une suite d’annuités constantes de début de période


La formule de la somme des suites géométriques nous ramène toujours une période avant.
Valeur actuelle
La valeur actuelle nous donne la valeur en 0. Or, en cas de versement en début de période,
la valeur actuelle nous donne la valeur en -1, il convient de ramener le tout à l’année 0 en
multipliant le tout par (1+i).

La valeur acquise
Le raisonnement est le même pour la valeur acquise :
Évaluation d’une suite d’annuités en progression arithmétique de fin de période
La valeur acquise
La valeur acquise d’une suite d’annuités de fin de période de progression r est :

Avec r la raison de la progression arithmétique, a 1 la première annuité et i le taux


d’actualisation.

Exemple :
Calculer la valeur acquise d’une suite de 10 annuités de fin de période en progression
arithmétique de raison 100, la première annuité étant de 1 000 et le taux de 2 %.
Vn= (1,02)10-1/0,02*(1000+100/0,02)-10*100/0,02=15698,33

(1,02)n-1 100 10*100


X( 1000+ - =15698,33
0,02 0,02 0,02
La valeur actuelle
La valeur actuelle d’une suite d’annuités de fin de période en progression arithmétique r
est :

Exemple :
La valeur actuelle de l’énoncé précédent
V0 = 15 698,33 (1,02)-10 = 12 878

1-(1,02)-10 10*100
100
V0= X( 1000+ +nr) - - =12 878
0,02 0,02 0,02

La valeur actuelle
La valeur actuelle d’une suite d’annuités en progression géométrique de fin de période est
:

Remplacement d’une suite d’annuités constantes


Remplacement d’une suite d’annuités constantes par une autre
Une suite d’annuités constantes peut être remplacée par une autre si, pour un taux
d’intérêt donné et à une date quelconque, leur équivalence est établie. À l’époque zéro,
l’équivalence est exprimée par l’égalité des valeurs actuelles des deux suites. V0 = V’

a[1-(1+i)-n /i] = a’ [1-(1+i)-m /i]

1-(1+i)-n 1-(1+i)-m
a a‘
=
i i
Les applications relatives au remplacement d’une suite d’annuités posent généralement le
problème de la détermination des valeurs a’ et m

Remplacement d’une suite d’annuités par un versement unique :

Cas général de l’échéance commune


Dans le cas présent, la nouvelle suite d’annuités constantes est réduite à un seul terme, qui
sera désigné par U. Le nombre de périodes au terme desquelles U est payé sera noté u.

1-(1+i)-n
U (1+i = a (
)-u
)
i

Les applications traitant de ce cas impliquent la détermination de la valeur de U. si celui –


ci est connu, la valeur de U cherchée correspond à l’échéance commune des annuités
constantes de la suite initiale.
Cas particulier de l’échéance moyenne d’une suite d’annuités constantes
A l’instar du cas précédent, la nouvelle suite ne comporte qu’un seul terme. Dans le cas
présent, ce terme est constitué par la somme des annuités constantes de la suite initiale.
L’équivalence à l’époque zéro s’écrit :

1-(1+i)-n
U (1+i = a (
)-u
)
i

Avec : U= n.a
D’où:
n.a (1+i)-u = a [1-(1+i)-n / i] → n (1+i)-u = [1-(1+i)-n / i]

1-(1+i)-n 1-(1+i)-n
n.a(1+i) =a(
-n
) n(1+i) =(
-u
)
i i

La valeur de u est indépendante de celle de l’annuité constante de la suite initiale (a).


La valeur de i/1-(1+i)-n est donnée par la table financière n°5.

Exemple :
Un débiteur engagé initialement par le remboursement de 10 annuités constantes de 8000
envisage d’acquitter sa dette soit par :
- le versement de 12 trimestrialités constantes, un versement unique de 80000,
Déterminer, au taux annuel de 10% :
- le montant de chaque trimestrialité,
- l’échéance du versement unique

Valeur acquise d’une suite de versements constants non annuels


Le traitement de ce cas particulier implique le recours à l’expression de la valeur acquise
fondée sur une fréquence annuelle ainsi que l’utilisation de la notion de taux équivalents :
Exemple
Déterminer la valeur acquise par une suite de 14 trimestrialités de 4 000 FF. Taux
d’intérêts annuel : 12%.
Calcul du taux trimestriel équivalent au taux annuel de 12% :
ik= (1+i)1/k-1
i4=(1,12)1/4-1
i4= 0,02874

Détermination de la valeur acquise

(1+i4)-14-1
V14=4000
I4
V14= 4000 (1,02874)14-1
0,02874
V14=67764,75

Montant constant des trimestrialités.


La détermination de ce montant nécessite le recours à un taux trimestriel équivalent au
taux annuel de 10%
i= (1+i)1/4 -1= (1,10)1/4 -1 = 0.0241137.
Égalisons à présent les valeurs à l’instant zéro de la suite initiale de 10 annuités constantes
de 8000 et de la nouvelle suite de 12 trimestrialités de T f chacune.

T[1-(1,0241137)-12 / 0,021137]= 8000[1- (1,10)-10 /0,10] = 4766,45

Échéance du versement unique de 80000


Le montant de ce versement est égal à la somme des annuités constantes de la suite
initiale. L’échéance à déterminer est donc l’échéance moyenne.
(1+i)-u = n [i/1-(1+i)-n ] → (1,10)u = 10[0,10 / 1- (1,10) -10] = 1,627454 u= log 1,
627454/log (1, 10) =5, 11
Le versement unique de 80000 doit être intervenir au terme de 5 ans, 1 mois et 10 jours.
Cette date correspond à l’échéance moyenne des annuités de la suite initiale.

Vous aimerez peut-être aussi