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ABDELMOUMEN BERJAOUI
Enseignant chercheur à la Faculté de Droit de Kenitra
abdelmoumen.berjaoui@gmail.com
Résumé
Pour honorer les engagements pris envers les assurés, les compagnies d’assurances placent
les fonds collectés. Ils constituent de ce fait la garantie de leurs engagements envers les assurés.
Vu l’importance des montants mobilisés, l’Etat intervient par des mesures restrictives permettant
de garantir la rentabilité et la liquidité des placements. Les modalités comptables de ces derniers
sont loin d’être similaires à celles prévues par le Code général de la normalisation comptable
(CGNC). Le code des assurances (2005) a prévu une liste exhaustive, une règle de couverture,
des ratios et des provisions particulières.8
Abstract
To honor their commitments to policyholders, insurance companies invest the funds
collected. They are thus guaranteeing their obligations to policyholders. Given the importance
of the amounts raised, the state intervenes by restrictive measures to ensure the profitability and
liquidity of these investments. Accounting procedures of these are far from being similar to those
provided by General Code Accounting Standards (CNAC). The Insurance Code (2005) provides
an exhaustive list, a coverage rule, ratios and specific provisions.
INTRODUCTION
Les entreprises d’assurances profitent du décalage existant entre l’encaissement des primes et
le règlement des sinistres pour placer les fonds disponibles. Elles assurent la transformation des
ressources liquides en un investissement à moyen et long terme. Elles appartiennent de ce fait à la
famille des intermédiaires financiers.
8Les placements des sociétés d’assurances constituent la garantie de leurs engagements envers
les assurés. D’après l’article 238 du code des assurances : « Ils doivent à tout moment couvrir les
provisions techniques ».
Les modalités comptables des placements des compagnies d’assurances sont pourtant loin
d’être similaires à celles prévues par le Code général de la normalisation comptable (CGNC).
Afin de protéger les intérêts des assurés et vu l’importance des sommes en jeux, l’autorité de
contrôle impose aux assureurs une liste exhaustive, des règles de répartition et de dispersion et
de provisionnement des placements.
La réglementation des placements se veut prudentielle pour éviter les cas de ruine. En fait,
une faillite d’une compagnie d’assurances a un effet externe très sensible. A la différence d’une
entreprise industrielle, ce ne sont pas deux mais trois catégories de partenaires qui se trouvent
touchés. Aux actionnaires et au personnel s’ajoutent les assurés dont le nombre peut atteindre dans
le cas d’une entreprise de bonne taille 2 ou 3 millions de personnes (Vilain, 1990).
Les entreprises d’assurances placent une forte partie de leur actif en valeurs à revenus fixes
(obligations) pour couvrir avec un minimum de risque leurs engagements. Et pour se prémunir
contre l’inflation et améliorer la rentabilité de l’ensemble de leur portefeuille, elles sont incitées
à investir en actions et en immeubles (Vilain, 1990). Les entreprises d’assurances opérant dans
la branche « vie » ont des taux minimums obligatoire à garantir aux assurés. La prudence leur
commande un investissement massif en obligations à taux fixes, notamment les obligations d’Etat
ou garanties par celle-ci. L’objectif recherché par le législateur est de permettre aux compagnies
de confectionner une gestion financière permettant aux contrats d’absorber les chocs des marchés
financiers et techniques tels les sinistres en masse.
En matière de placements des compagnies d’assurances on distingue entre deux types d’actifs
financiers. Il y a d’abord la rubrique 24/25 Immobilisations financières, évaluées selon les dispositions
du droit commun appelées également « titres libres », et la rubrique 26 Placements affectés aux
opérations d’assurances dits « placements réglementés » ou « affectés à la représentation des
engagements techniques » ou « admis en couverture des provisions techniques », dont l’évaluation
fait l’objet de plusieurs textes prudentiels. Cette dernière rubrique constitue le deuxième élément
du bilan d’une compagnie d’assurance qui suscite plus d’attention après les provisions techniques.
8Cet article est divisé en deux sections. La première section aborde la structure des placements
réglementés prévue par le plan comptable des assurances (PCA 2005) ainsi que les différentes
règles prudentielles. La deuxième section traite les modalités d’évaluation et de provisionnement.
8Les titres de capital sont toutes les types d’actions formant le capital d’une société ainsi que
toutes les autres valeurs émanant de ces actions sous une quelconque forme ou appellation et
conférant un droit de propriété sur le patrimoine de la société notamment les actions, actions de
jouissance, parts sociales, certificats d’investissements, etc.8888
8L’action est une valeur mobilière représentant les droits de l’actionnaire. Elle peut être cotée
en bourse. Seules les sociétés anonymes sont habilitées à émettre des actions. Elles sont négociables
et représentent le montant de l’apport de l’actionnaire. L’action peut être au porteur ou nominative,
en numéraire ou d’apport, ordinaire ou prioritaire.
8Les actions donnent à leurs titulaires, le droit à l’information, le droit de vote aux assemblées
et des droits pécuniaires comme par exemple le droit aux dividendes, aux distributions d’actions
gratuites, droit préférentiel de souscription aux opérations de capital, etc.
8Les titres de créances sont toutes les catégories de titres représentatifs d’emprunts obligataires
notamment les obligations, les bons de caisse et autres titres d’emprunt y compris les titres de
créances négociables qui comprennent les certificats de dépôts, les bons de sociétés de financement
et les billets de trésorerie (Dahir portant loi n° 1-93-211).
8Les obligations sont des titres négociables qui dans une même émission, confèrent les mêmes
droits de créances pour une même valeur nominale. Elles sont émises par une société pour constater
l’existence contre elle d’une créance. S’agissant des bons de trésor on distingue généralement
entre:
- Les bons à court terme: durée de 13, 26 ou 52 semaines;
- les bons à moyen terme: 2 à 5 ans amortissables au terme du placement;
- les bons à long terme: 10 à 15 ans.
8En ce qui concerne les titres de créances négociables, on distingue entre:
- les billets de trésorerie: titres négociables d’une valeur nominale de 100.000,00 DH en
représentation d’un droit de créance portant intérêt pour une durée déterminée (10 jours au moins
et 1an au plus);
- les certificats de dépôts: titres négociables d’une valeur nominale de 100.000,00 DH émis
par les banques, et constatent l’engagement de leurs émetteurs de rembourser à une échéance
déterminée (10 jours au moins et 7ans au plus);
- les bons des sociétés de financement: titres négociables d’une valeur nominale de 100.000,00
DH émis par les sociétés de financement. Le droit de créance étant de 2ans au moins et 7ans au
plus.
1.2.2. Règles de représentation et de couverture
8L’arrêté du 10 octobre 2005 édicte dans son article 27 les différentes catégories de titres admis
en couverture des provisions techniques (1.2.2.1). La marge de cette couverture doit être de l’ordre
de 30 % (1.2.2.2).
1.2.2.1. Les valeurs admises
8La liste exhaustive des valeurs admises en représentation des provisions techniques sont
citées au niveau de l’article 27 de l’arrêté du 10 octobre 2005. D’après cet article, les provisions
techniques ainsi que les autres passifs visés à l’article 238 de la loi 17-99 précitée, sont représentées
Source : tableau préparé par nos soins à partir du site du ministère de l’économie et des
finances :
http://www.finances.gov.ma/portal/page?_pageid=53,17813558&_dad=portal&_
schema=PORTAL&idtheme=4 (Date de la consultation : le 11/02/2013)
Il est à signaler que le respect de la règle de couverture est l’une des conditions à satisfaire pour
avoir l’autorisation de distribuer des dividendes. Selon l’article 240 de la loi n° 17-99 portant code
des assurances, les entreprise d’assurances et de réassurance ne peuvent procéder à la distribution
de dividendes ou à la répartition d’excédents de recettes (les ristournes pour le cas des mutuelles)
que si elles respectent les dispositions des articles 238 (règle de couverture) et 239 (règles sur la
marges de solvabilité).
8Le besoin en couverture n’est qu’une exigence réglementaire. Il s’agit d’une hypothèse qui
suppose une adéquation entre la date d’exigibilité du passif et la date de disponibilité de l’actif.
Cette hypothèse n’est pas pour autant vérifiée en pratique car la disponibilité de l’actif n’est pas
forcément liée à l’exigibilité du passif. Par ailleurs, un excédent de couverture ne signifie pas une
aptitude certaine de la compagnie à honorer ses engagements. L’adéquation entre les flux du passif
et de l’actif ne pourrait s’apprécier qu’au fil du temps par le biais des modèles stochastiques.
1.2.3. Les règles de dispersion et de répartition: sécurité, liquidité et
rentabilité
8Les ratios de dispersion prévus dans l’article 32 de l’arrêté du 10 octobre 2005 ont pour
finalité de limiter la part d’un même immeuble, d’une même société immobilière, ou des valeurs
émises et prêts obtenus d’un même organisme, dans le montant global des placements.
8S’agissant de la répartition (A2), l’article 33 du dit arrêté impose aux placements certaines
limitations par catégories. Ainsi, nous pourrons tracer le tableau synthétique suivant des règles de
dispersion et de répartition et de limitation de certaines catégories de titres :
Tableau N°2 : tableau synthétique des limitations par catégories
Valeurs de l’Etat
Valeurs jouissant de la garantie de l’Etat
Créance sur le FSA
Créance sur la SCR Min 30%
Obligations émises par les banques 5% PT(A3)
Source : tableau élaboré par nos soins (voir intitulés des comptes en A6)
8A l’arrêté comptable, les moins-values latentes ressortant de la différence entre la valeur
comptable, diminuée des amortissements (634/644) et majorée des produits ci-dessus (734/744)
et la valeur de réalisation des titres (cours en bourse), ne font pas l’objet de provisions. Toutefois,
lorsqu’il est supposé que le débiteur ne sera pas en mesure de respecter ses engagements, soit pour
le paiement des intérêts, soit pour le remboursement du principal, une provision pour dépréciation
doit être constituée à l’inventaire. Le cours en bourse n’entre donc plus en ligne de compte pour
l’évaluation des valeurs mobilières amortissables. Tout écart est aujourd’hui constaté uniquement
entre la valeur d’achat et la valeur de remboursement et est étalé sur la durée résiduelle du titre.
L’autorité de contrôle cherche par cette mesure de permettre aux entreprises d’assurances de garder
plus de temps dans leurs portefeuilles les valeurs mobilières amortissables.
2.1.2. Evaluation des actions et des immeuble d’après les articles 39 et
40 de l’arrêté du 10 octobre 2005
A l’exception des valeurs citées dans l’article 38, les actifs mentionnés à l’article 27, plus
particulièrement les actions, sont évalués conformément à l’article 39 de l’arrêté du 10 octobre
2005 qui stipule qu’ils sont évalués à la date d’acquisition à leur valeur d’entrée (Article 39 de
l’arrêté du 10 octobre 2005).
8Il avance que les valeurs mobilières dont la moins-value au jour de l’inventaire atteint 25%
de leur valeur d’entrée, sont provisionnées à concurrence de la dite moins-value. Elle est égale
à la valeur d’entrée diminuée de la valeur de marché moyenne des trois derniers mois précédant
la date de l’inventaire (Article 39, a°) de l’arrêté du 10 octobre 2005). La valeur de marché est
calculée aujourd’hui sur la base de trois mois au lieu du seul jour de l’inventaire comme prévoyait
l’ancienne réglementation. La nouvelle valeur de marché permet d’avoir une information plus
fiable sur l’évolution des titres et atténuer l’effet des opérations d’allers-retours à la clôture de
l’exercice.
8S’agissant des immeubles et parts ou actions des sociétés immobilières non cotées, la valeur
d’entrée est soit le prix d’achat ou de revient ou selon la valeur d’expertise conformément à l’article
40. Les valeurs sont diminuées des amortissements pratiqués. Le prix de revient des immeubles est
celui qui ressort des travaux de construction et d’amélioration, à l’exclusion des travaux d’entretien
proprement dits.
On suppose en fait qu’une provision pour dépréciation de 2.500,00 sur le titre D a été constatée
conformément aux dispositions de l’article 38.
Au cours de l’exercice, les mouvements suivants on été constatés:
- vente de 50 obligations A: 5.000,00
- remboursement de 100 obligations B: 10.000,00
- vente de 10 titres C: 950,00
- remboursement de 5 titres D: 450,00.
Soit donc le tableau suivant:
Tableau N° 5 : calcul de la provision pour capitalisation
aux 1°/ à 4°/ et 6°/ de l’article premier ci-dessus ou, diminué d’un dixième, est inférieur au quotient
du montant des intérêts techniques (A9) et du montant moyen des provisions mathématiques brutes
de réassurance des deux derniers exercices, une provision pour aléas financiers est constituée. Cette
provision est égale à la différence entre le montant des provisions mathématiques calculées avec le
taux de rendement réel des placements mentionnés au premier alinéa, diminué d’un dixième et le
montant des provisions mathématiques à l’inventaire. Le taux de rendement sus mentionné est égal
au rapport:
- du produit des placements sus-visés net de charges au sens de l’état modèle de détermination
de la participation des assurés aux bénéfices (A10),
- au montant moyen, des deux derniers exercices, des provisions mathématiques, brutes de
réassurance, afférentes aux opérations d’assurances sur la vie, d’assurances nuptialité- natalité, de
capitalisation ou à la gestion spéciale des rentes accident du travail.
8La provision ainsi constituée est reprise dans les comptes de l’entreprise à l’ouverture de
l’exercice suivant. Les contrats à capital variable ne sont pas concernés par ces dispositions ».
8En pratique, la provision pour aléas financiers concerne:
- les opérations d’assurances sur la vie;
- la capitalisation;
- le gestion spéciale des rentes AT.
8A partir de cet article on peut dire que la provision pour aléas financiers est calculée lorsque:
90% TR<IT/PM moyenne
Tel que:
- TR est le taux de rendements des placements affectés à la représentation des provisions
techniques concernées;
- IT: intérêts techniques;
- PM moyen = PM à l’ouverture + PM à la clôture/2.
8Le PCA (2005) a prévu les comptes suivants pour la provision pour aléas financiers:
6051 Variations des provisions pour aléas financiers vie
60520 Variation des provisions pour aléas financier non vie
1651 Provisions pour aléas financiers vie
1652 Provisions pour aléas financiers non vie
La provision à l’ouverture est reprise par le crédit des mêmes comptes.
CONCLUSION
Nous avons essayé dans cet article d’expliquer le régime prudentiel des placements ainsi que
les différentes interprétations pratiques qui en résultent. C’était aussi l’occasion de présenter l’une
des spécificités du ce régime à savoir le lien actif-passif.
8Afin de leur permettre d’honorer les engagements pris envers les assurés, les compagnies
d’assurances placent les fonds collectés dans le marché financier et immobilier. L’Etat intervient
en force dans la politique financière des compagnies en leur imposant un ensemble de règles.
L’objectif recherché est que ces placements soient en mesure de satisfaire les conditions de sécurité,
de liquidité et de rentabilité.
8Dans un premier temps l’article 27 de l’arrêté du 10 octobre 2005 prévoit une liste exhaustive
des actifs admis en couverture des engagements, classés en grandes catégories: obligations et
autres titres de taux garantis ou non garantis par l’Etat, actions et assimilées, actifs immobiliers,
prêts et dépôts. Les provisions techniques ainsi que les autres passifs visés à l’article 238 de la loi
17-99 précitée, sont représentées à l’actif des entreprises d’assurances par les valeurs énumérées
dans l’article 27. C’est ce qu’on appelle la règle de couverture. La réglementation des entreprises
d’assurances au Maroc a imposé une marge de couverture de l’ordre de 30%.
8Vient par la suite les ratios de dispersion et de répartition prévus par l’article 35 de l’arrêté
du 10 octobre 2005. Ces ratios permettent de se prémunir contre les risques d’actif. Il s’agit plus
exactement d’un moyen qui vise à limiter la part d’un même immeuble, d’une même société
immobilière, ou des valeurs émises et prêts obtenus d’un même organisme dans la valeur globale
des placements par rapport au montant des provisions techniques.
8En matière d’évaluation, ces titres sont enregistrés au cours de l’exercice avec leur prix d’achat
hors frais d’acquisition et net du prorata d’intérêts courus depuis la dernière échéance. Mais à la
date de l’inventaire leur estimation déroge à celle du droit commun. Des provisions particulières
relatives à ces titres sont prévues par la réglementation prudentielle.
8L’article 38 de l’arrêté du 10 octobre 2005 stipule en effet que pour les obligations émises ou
garanties par l’Etat, tout écart constaté à la date de l’inventaire entre le prix d’achat et le prix de
remboursement est étalé sur la durée de vie résiduelle des titres. Cette nouvelle mesure permet donc
l’enregistrement des plus et moins-values latentes et ce contrairement à l’ancienne réglementation
(l’article 23 de l’arrêté du 10 juin 1996). Il s’agit selon le plan comptable (2005) de la règle dite
du « coût amorti ». Le cours en bourse n’entre plus en ligne de compte pour l’évaluation de
ces titres. Tout écart est aujourd’hui constaté uniquement entre la valeur d’achat et la valeur de
remboursement.
Par ailleurs, A l’exception des valeurs citées dans l’article 38 précité, les actifs mentionnés
à l’article 27 sont évalués conformément à l’article 39 de l’arrêté du 10 octobre 2005. Il stipule
que les valeurs mobilières dont la moins-value au jour de l’inventaire atteint 25% de leur valeur
d’entrée, sont provisionnées à concurrence de la dite moins-value. Elle est égale à la valeur d’entrée
diminuée de la valeur de marché moyenne des trois derniers mois précédant la date de l’inventaire.
La valeur du marché est désormais calculée sur la base de trois mois au lieu du seul jour de
l’inventaire comme prévoyait l’ancienne réglementation.
8S’agissant des immeubles et parts ou actions des sociétés immobilières non cotées, la valeur
d’entrée et soit le prix d’achat ou de revient ou selon la valeur d’expertise conformément à l’article
40. Les valeurs sont diminuées des amortissements pratiqués.
8Les provisions propres à l’activité des placements sont: la provision pour risque d’exigibilité
des engagements techniques, la provision de capitalisation et la provision pour aléas financiers.
8Le principe de la provision pour risque d’exigibilité déroge au droit commun comptable. Il
réside d’une comparaison globale des valeurs comptables et des valeurs de réalisation à l’inventaire.
Il permet ainsi de constater une provision pour dépréciation globale de l’ensemble des placements.
Cette provision est calculée selon les modalités prévues à l’article 22 de l’arrêté précité.
8Concernant la provision de capitalisation, il est à signaler que les nouvelles dispositions
réglementaires et comptables ont permis à cette provision d’étendre son champ d’application. Il
s’agit d’une provision destinée à parer à la dépréciation des valeurs comprises dans l’actif de la
société et à la diminution de leurs revenus. Elle vise aussi à éviter que l’entreprise ne fasse des
bénéfices distribuables en ayant recours à la réalisation des plus-values obligataires au détriment
des produits financiers futurs. Elle est déterminée conformément aux dépositions de l’article 25 du
dit arrêté. La provision de capitalisation est constituée dans le cas de réalisation des plus-values
sur certaines catégories de titres. L’alimentation de cette provision est effectuée par les plus-values
réalisées en cas de vente ou de remboursement des dites valeurs. Cette provision est soumise aussi
à la règle de couverture.
8La provision pour aléas financier et la provision de capitalisation sont deux mécanismes
reliant l’évaluation des engagements et l’évaluation des actifs. La provision pour aléas financiers
vise à compenser la baisse des rendements de l’actif au regard des hypothèses faites dans le tarif.
Au Maroc cette provision est prévue par l’article 26 de l’arrêté du 10 octobre 2005.
8Le régime prudentiel des placements qui apparaît jusqu’à maintenant parfaitement adaptés
à l’activité des entreprises d’assurances marocaines, subira les conséquences de la conception
économique des normes IFRS.
Annexe
A1 :
1°- valeurs de l’Etat;
2°- valeurs jouissant de la garantie de l’Etat;
3°- créances sur le fonds de solidarité des assurances;
4°- créance sur la société centrale de réassurance (SCR) ;
5°- obligations émises par les banques;
6°- avances octroyées aux assurés de la branche vie;
7°- immeubles urbains bâtis, situés au Maroc;
8°- autres immeubles urbains situés au Maroc;
9°- parts et actions de sociétés immobilières y compris les avances en compte courant;
10°- prêts en première hypothèque sur des immeubles situés au Maroc;
11°- prêts sur les valeurs énumérées aux 1° et 2° du présent article;
12°- titre de créances négociables (certificats de dépôt);
A7 : pour les contrats en unités de compte, la liaison actif-passif n’existe pas du fait
que l’engagement de l’entreprise évolue en fonction de l’évolution du titre représentatif de
l’unité de compte. L’assureur ne court pas le risque de placement car il est transféré sur
l’assuré.
A8 : en pratique c’est le quotient des Produits financiers nets et le montant moyen de la
provision mathématique. (D’après la DAPS).
A9 : intérêts techniques = Provision mathématique (N) x taux technique garanti à
l’assuré.
A10: voir « le dossier statistique et financier » en annexe du code des assurances : état
modèle D19.
Bibliographie
• Arrêté du ministre des finances et de la privatisation n° 213-05 du 15 Hijja 1425(26 janvier
2005) relatif aux assurances obligatoires.
• Arrêté du ministre des finances et de la privatisation n° 2240-04 du 14 Kaada 1425 (27
decembre2004) relatif aux contrats d’assurances.
• Arrêté du ministre des finances et de la privatisation n° 2241-04 du 14 Kaada 1425(27 décembre
2004) relatif à la présentation des opérations d’assurances.
• Arrêté du ministre des finances et de la privatisation n° 857-05 du 2 Rabii I 1426 (11 avril 2005)
fixant les conditions générales types des contrats relatifs à l’assurance responsabilités civiles
automobile.
• Auffret M.Y, Bellando J.L. , Dardhalon M., Henriot B.P., Kessler D., Lavais F., Le Douit J., Papaz
R., Simonet G., Tabourot J. et Valing., «Comment lire les comptes d’une société d’assurance »,
journée d’étude du 16 septembre 1994.
• Axa- Befecpwc (1994), Gestion et analyse financière, L’argus.
• Axa- Befecpwc (1997), Normes et réglementation comptable de l’assurance vie, L’argus.
• Berjaoui A (2011), « La nouvelle réglementation comptable des entreprises d’assurances
marocaines », série de publications de l’équipe de recherche sur le management des organisations,
ouvrage collectif, Dar el kalam.