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Partie 2 

: les difficultés de la comptabilisation du contrat d’assurance selon


l’IFRS 17.
1.1 Généralité

1.1.1 Objectifs de la norme

Les normes IAS (International Accounting Standards) sont des normes comptables internationales qui
visent à renforcer la qualité de la communication financière au niveau international à travers la
standardisation de la présentation des données comptables et financières des entreprises. Ces
normes ont été élaborées par l’IASC (International Accounting Standards Committee), un organisme
international à but non lucratif. Depuis avril 2001, cet organisme a été remplacé dans cette fonction
par l'IASB (International Accounting Standards Board). Les nouvelles normes publiées par ce dernier
portent le nom IFRS (International Financial Reporting Standards). Le respect des IFRS et des IAS est
obligatoire en Europe pour les sociétés cotées et les grands groupes internationaux depuis le 1er
janvier 2005.

En mars 2004, l'IASB a publié « IFRS 4 Contrats d'assurance » pour aider les assureurs à améliorer
l'information financière sur leurs activités d'assurance tout en conservant leurs pratiques
comptables. IFRS 4 se traduit par l'application de deux nouveaux mécanismes : la comptabilité reflet
(« shadow accounting ») et le test de suffisance des passifs (Liability Adequacy Test, LAT).

Le principe de la « comptabilité reflet » réduit en partie l'asymétrie entre l'évaluation des actifs à la
valeur de marché et celle des passifs au coût amorti selon les règles de la comptabilité locale. En
l'appliquant à des contrats comportant une clause de participation aux bénéfices, elle a permis aux
assureurs de reconnaître une participation différée aux bénéfices qui reflétait les droits des assurés
sur les éléments de plus-values ou moins-values latentes existant sur les actifs. Ce principe peut se
résumer comme suit :

Comptabilité reflet

Au moyen du « test de suffisance des passifs », l’IFRS 4 cherche à obtenir une vision économique des
passifs. L’objectif de ce test est d’évaluer, à la fin de chaque exercice comptable, si les passifs des
contrats d’assurance comptabilisés sont suffisants en les comparants à la « meilleure estimation »
des flux de trésorerie découlant de ces contrats d'assurance. Le test consiste à comparer le montant
du passif du bilan (net des coûts d'acquisition différés et des actifs incorporels connexes) avec les flux
de trésorerie futurs estimés pour les contrats d'assurance et de réassurance acceptés et les contrats
de placement discrétionnaires.
Test d’insuffisance du passif.

Avec ces deux mécanismes, la comptabilisation des contrats d'assurance varie considérablement
d'une société à l'autre. En effet, pour le même type de contrat d'assurance, les multinationales
établissent leurs comptes consolidés en utilisant différents modèles comptables selon la juridiction
du pays. Toutefois, IFRS 4 demeure une norme transitoire pour les contrats d'assurance qui permet
le maintien des pratiques comptables actuelles des normes locales, dans l’attente de l'achèvement
de la mise en œuvre de « IFRS 17 Contrats d'assurance » en 2023.

La norme IFRS 17 fournit un cadre unique aux entreprises pour parvenir à une comptabilisation
uniforme pour tous les contrats d'assurance de leur portefeuille. En vertu de cette dernière norme,
une société multinationale évaluera de façon cohérente l'ensemble des contrats d’assurance de son
portefeuille, facilitant ainsi la comparaison des résultats par produits et par zone géographique.

1.2 Champ d’application

La norme IFRS 17 donne des indications claires sur la question de savoir si un contrat entre dans son
champ d'application. Elle couvre les contrats d'assurance émis directement par l'entité ou détenus
par elle en tant que contrats de réassurance. Toutefois, les droits et obligations découlant de la
détention d'un contrat d'assurance ne sont pas pris en compte dans la norme.

Les contrats qui relèvent de la norme IFRS 17 doivent présenter un risque d'assurance significatif.
Dans le cas contraire, les contrats doivent répondre à certains critères spécifiques pour être inclus
dans le champ de la norme. Par exemple, les contrats d’investissement à participation discrétionnaire
sont couverts par IFRS 17, à condition que l'entité commercialise également des contrats d'assurance
en plus de ces contrats de placement.

Un contrat d’investissement à participation discrétionnaire est un instrument financier qui confère à


un investisseur donné un droit contractuel de recevoir, en complément d’un montant qui n’est pas
soumis à la discrétion de l’assureur, des montants additionnels. Ce montant, complémentaire
distribué des contrats d'investissement, doit respecter les clauses suivantes :

- Il doit représenter une part importante du total des bénéfices contractuels ;

- Son montant ou son échéance doit être contractuellement à la discrétion de l’assureur ;

- Il doit s’appuyer contractuellement sur :


- La performance d’un groupe défini de contrats d’assurance ou d’un type de
contrats d’assurance spécifié ;

- Les plus ou moins-values réalisées et/ou latentes d’un pool spécifié d’actifs détenus
par l’assureur ; ou

- Le compte de résultat de l’entité émettrice du contrat.

L’assuré participe donc à un pool d’actifs bien spécifié. La juste valeur des éléments sous-jacents
payés à l’assuré est diminuée d’un montant variable rémunérant les services fournis par l’assureur
(variable fees) et de tout cash-flow ne variant pas avec les éléments sous-jacents.

C’est l’exemple d’un contrat d’assurance-vie. Le schéma donne la synthèse de classification d’un
contrat dans le champ de la norme.

Classification des contrats d’assurance par norme IABS.

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