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Toutefois, sous cette forme ils ne sont pas directement utilisables pour une analyse financière
parce que :
Par conséquent, avant d'analyser ces documents, il convient de procéder à plusieurs retraitements
de manière à :
Ces retraitements doivent permettre à l’utilisateur des états financiers de retrouver facilement les
quantités qui caractérisent le circuit financier et la situation financière de l’entreprise. C’est
l’analyse de ces quantités qui permet d’élaborer un diagnostic.
• aux dirigeants de l'entreprise qui veulent faire le point sur sa situation financière,
• aux actionnaires actuels ou potentiels qui veulent apprécier la rentabilité de
l'entreprise,
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• aux créanciers actuels ou potentiels (banquiers, fournisseurs ...) qui veulent s'assurer
que l'entreprise pourra faire face à ses engagements et rembourser ce qu'elle doit.
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COMPTE DE RESULTAT TYPE
Bénéfice Perte
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LECTURE DU COMPTE DE RESULTAT
Page : 4
- CONSOMMATION EN PROVENANCE
DE TIERS La valeur ajoutée constitue un indicateur de
dimension et de performance économique.
Achats de matières premières et autres
approvisionnements nets hors taxes Le taux de croissance de la valeur ajoutée permet
Variation de stocks de matières premières et d’apprécier le rythme de croissance de l’entreprise.
approvisionnements
La valeur ajoutée rémunère les facteurs de
Autres achats et charges externes production qui contribuent à la création de richesse :
travail, capitaux propres et empruntés, services
= VALEUR AJOUTEE rendus par l’Etat.
= RESULTAT D’EXPLOITATION
Le calcul des Interprétation des
Soldes Intermédiaires de Gestion Soldes Intermédiaires de Gestion
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PRODUITS EXCEPTIONNELS Le résultat exceptionnel est peu significatif car il n’a
pas vocation à se renouveler de façon cyclique. Une
- CHARGES EXCEPTIONNELLES part importante de ce résultat est représentée par les
plus values sur cession d’actif (comptes 775 et 675).
= RESULTAT EXCEPTIONNEL
RESULTAT COURANT AVANT IMPOT Le résultat net de l’exercice représente le revenu qui
revient aux associés. Sa forte volatilité d’une année
RESULTAT EXCEPTIONNEL sur l’autre permet difficilement d’apprécier la
- PARTICIPATION DES SALARIES performance de l’entreprise. Il intéresse les
investisseurs car son niveau détermine le montant
- IMPOT SUR LES BENEFICES des dividendes distribués.
PRODUITS DES CESSIONS D’ELEMENTS C’est un solde autonome qui regroupe les opérations
D’ACTIF exceptionnelles effectuées par l’entreprise.
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d'exploitation production + chiffre d'affaires d'exploitation (indépendamment de la
structure de l'entreprise).
- Taux de résultat Résultat net comptable 100 - Ce ratio est l'indicateur de l'activité de
net. Production + chiffre d'affaires l'entreprise.
Le calcul de ces écarts permet de détecter les variations favorables ou défavorables pour l'entreprise.
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EXERCICE D’APPLICATION
L’entreprise GLEIZAL a pour activité la production de vêtements de sport. Vous devez établir le
tableau des soldes intermédiaires de gestion.
Charges financières :
Dotations aux amortissements et aux provisions
Intérêts et charges assimilées 15 200
Différences négatives de change
Charges nettes sur cessions de valeurs mobilières de plac.
Total III 15 200
Charges exceptionnelles :
Sur opérations de gestion
Sur opérations en capital 300
Dotations aux amortissements et aux provisions
Total IV 300
Participation des salariés aux fruits de l'expansion (V)
Impôts sur les bénéfices (VI) 90 55
Total des charges (I + II + III + IV + V + VI) 21 637
Solde créditeur = bénéfice 95 50
TOTAL GENERAL 21 732 19 905
Y compris :
- redevances de crédit-bail mobilier
- redevances de crédit-bail immobilier
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PRODUITS
Produits (hors taxe) Exercice N Exercice N-1
Produits exceptionnels :
Sur opérations de gestion
Sur opération de capital (d) 485
Reprises sur provisions et transferts de charges
Total IV 485
TOTAL GENERAL
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TABLEAU DES SOLDES INTERMEDIAIRES DE GESTION
Produits Charges Soldes intermédiaires des exercices N N-1
(colonne 1) (colonne 2) (colonne 1 - colonne 2)
Ventes de marchandises......................... Coût d'achat des marchandises vendues (4)............... Marge commerciale...............................................
Production vendue...............................
Production stockée............................... ou déstockage de production (1).................................
Production immobilisée........................
Total.............................................. Total..................................................................... Production de l'exercice.........................................
Production de l'exercice......................
Marge commerciale.............................
Total.............................................. Consommation de l'exercice en provenance de tiers (4) Valeur ajoutée.......................................................
Valeur ajoutée...................................... Impôts, taxes et versements assimilés (2)...................
Subvention d'exploitation..................... Charges de personnel (4).............................................
Total.............................................. Total....................................................................... Excédent brut (ou insuffisance brute) d'exploitation
Excédent brut d'exploitation............... ou insuffisance brute d'exploitation.............................
Reprise sur charges calculées et
transferts de charges non affectables Dotation aux amortissements et aux provisions.........
Autres produits.................................. Autres charges.............................................................
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CAS TRICALLOU
Vous devez calculer les différents ratios de l’entreprise TRICALLOU et apporter des
conclusions.
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FICHE DE CALCUL
N N-1 le secteur
d'activité
Rendement de
la main 150 155
d’œuvre
Production de
la main 751 786
d’œuvre
Taux de frais
financiers 21 % 22 %
Taux de 23 % 22 %
marge
commerciale
Taux de 20 % 19 %
valeur ajoutée
Taux de 4% 3,8 %
marge
d'exploitation
Taux de 1% 0,9 %
résultat
d'exploitation
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CROISSANCE DE L'ENTREPRISE
Activité
commerciale 4,8 %
Activité
industrielle 4,8 %
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LECTURE DU COMPTE DE RESULTAT
LA CAPACITE D’AUTOFINANCEMENT
1. DEFINITION DE LA CAF : La capacité d’autofinancement est le surplus de trésorerie
dégagé par l’activité de l’entreprise, c’est l’excédent des recettes sur les dépenses, c’est à dire
la différence entre :
• les produits encaissés ou encaissables
• les charges décaissées ou décaissables.
L’autofinancement proprement dit qui en découle est inférieur à la CAF car le bénéfice est en
partie prélevé ou distribué.
La CAF est la ressource interne de l’entreprise. Elle appartient aux ressources propres. Elle
est donc une composante des ressources stables nécessaires au financement des emplois
stables.
2. LE CALCUL DE LA CAF
PREMIERE METHODE :
= CAPACITE D’AUTOFINANCEMENT
DEUXIEME METHODE
Résultat net d’impôt
+ Dotations aux amortissements et aux provisions (comptes 681, 686 et 687)
- Reprises sur amortissements (comptes 781, 786 et 787)
- Produits de cession d'éléments d'actif (compte 775)
+ Valeur comptable des éléments d'actif cédés (compte 675)
- Quote-part des subventions d'investissement virée au résultat de l'exercice (compte
777)
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= CAPACITE D’AUTOFINANCEMENT
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3. LES RATIOS D’AUTOFINANCEMENT
CAF
Valeur Ajoutée
• La capacité d’endettement
Dettes financières
CAF
Si ce ration est trop élevé, l’entreprise ne pourra s’endetter davantage.
CAS PERRIN
NB : Dans les produits exceptionnels, il faut compter 50 000 euros sur opérations en capital.
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CAS NUGUET
Calculez la capacité d’autofinancement de cette entreprise en utilisant chacune des deux
méthodes.
PRODUITS
Produits (hors taxe) Exercice N Exercice N-1
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Sous-total B 23 000
Total I (A + B) 1 823 000
Quotes-parts de résultat sur opérations faites en commun (II)
Produits financiers :
De participations
D'autres valeurs mobilières et créances de l'actif immob.
Autres intérêts et produits assimilés 1 800
Reprises sur provisions 1 400
Transferts de charges
Différences positives de change
Produits nets sur cessions de valeurs mobilières de plac.
Total III 3 200
Produits exceptionnels :
Sur opérations de gestion 6 000
Sur opérations en capital (d) 116 000
Reprises sur provisions 14 000
Transferts de charges
Total IV 136 000
Total des produit (I + II + III + IV) 1 962 200
Solde débiteur = perte
TOTAL GENERAL 1 962 200
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LECTURE GENERALE DU BILAN
Le plus souvent, les besoins nés de l’exploitation sont plus élevés que les ressources
d’exploitation. L’entreprise supporte alors un besoin net de financement de l’exploitation non
couvert par des ressources de même nature.
Dettes
d’exploitation
Créances
Le besoin net de financement de l’exploitation non couvert par des ressources d’exploitation
devra être financé par des ressources permanentes.
Les ressources permanentes doivent donc être suffisantes pour financer immobilisations et
besoin net de financement de l’exploitation.
LE FONDS DE ROULEMENT
C’est l’excédent de ressources permanentes permettant de financer le besoin net provenant de
l’exploitation.
Dettes financières
Fonds de roulement
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Fonds propres
Fonds de roulement
+ Dettes financières
- Immobilisations
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LE BESOIN EN FONDS DE ROULEMENT
Créances
d’exploitation Dettes
d’exploitation
Créances hors
exploitation Dettes hors
exploitation
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LA TRESORERIE
Il n’y a donc jamais parfaite égalité entre le fonds de roulement et le besoin net de
financement de l’exploitation (besoin en fonds de roulement) qu’il est censé couvrir. La
trésorerie vient de l’écart entre le fonds de roulement et le besoin en fonds de roulement.
Trésorerie
Francs
Fonds de roulement
+
Besoin en fonds de roulement
Temps
En matière de gestion de trésorerie, la trésorerie ZERO constitue un optimum. Elle est atteinte
lorsque fonds de roulement et besoin en fonds de roulement sont de même ampleur.
- - - + + +
- -
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L’EQUILIBRE FINANCIER
Actif immobilisé
Capitaux permanents
F.D.R.
SECONDE REGLE : Les stocks et les créances du cycle d'exploitation par leur
renouvellement créent un besoin permanent financé en partie seulement par les dettes
d'exploitation : le solde doit être financé par le FDR.
Stocks
Dettes
d’exploitation
Créances
d’exploitation B.F.R.
B.F.R
exploitation
TOTAL
TRESORERIE > 0
SECONDE REGLE : Les stocks et les créances du cycle d'exploitation par leur
renouvellement créent un besoin permanent financé en partie seulement par les dettes
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d'exploitation : le solde doit être financé par le FDR.
FDR BFR T-
+
T+ T- BFR
Le BFR est entièrement Le BFR est financé par Les CBC et SCB financent
financé par des des ressources une partie des actifs
ressources permanentes permanentes et par fixes (FDR -), le BFR et
(FDR +) dont l’importance l’excédent des CBC et SCB les disponibilités.
permet de dégager des sur les disponibilités. Cette situation est
disponibilités. Il convient Il convient d’apprécier mauvaise si elle n’est pas
de rechercher si elles ne l’importance du risque occasionnelle et exige de
recouvrent pas un sous- bancaire courant. reconsidérer les
emploi de capitaux. structures de
financement.
• Existence d’une ressource en fonds de roulement (RFR ou BFR négatif)
T+ RFR FDR
-
RFR T+ T-
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Les principales mesures à prendre peuvent être résumées dans le tableau ci-dessous :
• Augmenter les capitaux stables • Réduire le volume des stocks, des créances
(augmenter les capitaux propres),
• Augmenter le volume des dettes sans
• Diminuer l’actif stable modifier l’activité agir sur les
(cession d’immobilisations financières ou délais de rotation :
corporelles peu productives) • augmenter la rotation des stocks
• augmenter la rotation des créances
(réduire la durée de crédit accordé)
• réduire la rotation des dettes
(augmenter la durée du crédit
obtenu)
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EXERCICE D’APPLICATION
CAS TAIZE
Besoins Ressources
BFR = ..................................................................
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EXERCICE D’APPLICATION
1. De calculer :
• le fonds de roulement
• le besoin en fonds de roulement global
• le besoin en fonds de roulement d’exploitation
• le besoin en fonds de roulement hors exploitation
• la trésorerie nette et de vérifier le résultat à partir du besoin en fonds de roulement.
BILAN
ACTIF PASSIF
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ACTIONNAIRES $
propriétaires $
Fonds propres
BANQUES ACTIFS
créanciers
Résultat
d'exploitation
$
Rentabilité financière
des actionnaires
Rentabilité économique
des investissements
Pour apprécier la rentabilité, nous nous appuierons sur une vision financière du bilan qui
considère que les moyens mis en œuvre par l’entreprise pour assurer son activité
comprennent :
• les immobilisations,
• les besoins en fonds de roulement,
• la trésorerie.
Les éléments constituent l’actif économique de l’entreprise. Il est financé par les fonds
propres d’une part et par les fonds empruntés d’autre part qui constituent le passif financier de
l’entreprise.
Elle consiste à rapporter la richesse produite par l’activité de l’entreprise (le résultat
d’exploitation) aux moyens mis en œuvre pour produire cette richesse (l’actif économique).
Résultat d’exploitation
Taux de rentabilité économique =
Actif économique
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propres apportés par les actionnaires. Elle consiste à rapporter le résultat net qui rémunère les
actionnaires au montant de l’apport de ces derniers (les fonds propres).
Résultat net
Taux de rentabilité financière =
Fonds propres
De manière générale, un taux de rentabilité est satisfaisant s’il est supérieur au taux de
rentabilité requis par ceux qui ont financé l’activité.
En ce qui concerne les fonds propres, il s’agit donc de comparer le taux de rentabilité
financière avec le taux de rentabilité qu’exigent les actionnaires. L’exigence de rémunération
des actionnaires constituant une contrainte pour l’entreprise, on qualifiera de coût des fonds
propres le taux de rentabilité requis par l’actionnaire.
Si ce dernier n’est pas connu, on pourra considérer que les actionnaires exigent de
l’entreprise, une rentabilité équivalente à celle des entreprises du même secteur d’activité.
Le taux de rentabilité requis par les actionnaires correspond au coût des fonds propres. Le
taux de rentabilité exigé par les créanciers correspond au coût de la dette. Ce dernier se
détermine en rapportant les intérêts qui ont rémunéré l’emprunt aux montants empruntés.
Intérêts
Coût de la dette = Fonds empruntés
Si on appelle kFP , le coût des fonds propres et kE , le coût des emprunts, le coût global des
financements (taux de rentabilité exigé par les actionnaires et créanciers réunis) s’exprime :
k = kFP FP + kE E
FP + E FP + E
Le coût global du financement (k) est donc un coût moyen pondéré. Le coût des fonds propres
est pondéré par la part des fonds propres dans le financement de l’entreprise, le coût des
emprunts est pondéré par la part des fonds empruntés.
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EXERCICE : Rentabilité économique et rentabilité financière
REPONSES :
Page : 31
Les déterminants de la rentabilité financière
Cette relation montre comment la rentabilité financière résulte d’une combinaison entre la
rentabilité commerciale, la rotation de l’actif et l’endettement.
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EXERCICE : Rentabilité financière, rentabilité commerciale, rotation des actifs et
endettement
REPONSES :
N-1 N
Rentabilité commerciale 12.5 % 12 %
Rotation de l’actif 1 1.11
Endettement 2 2.15
Rentabilité financière 25 % 28.6 %
L’effet de levier de l’endettement stipule que le taux de rentabilité des fonds propres est en
fonction du taux de rentabilité économique, du coût des emprunts, du taux d’endettement et
du taux d’imposition.
RN
FP
=
[ RE
AE
+
E
FP
( RE
AE
- k
)] (1 -)
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où :
RE = résultat d’exploitation
RN = résultat net
E = emprunts
FP = fonds propres
AE = actif économique
k = coût des emprunts
= taux d’imposition
Cette approche montre que la rentabilité financière est d’autant plus forte que le taux
d’endettement.
E
( FP )
est plus élevé, à condition que la rentabilité économique soit supérieure au coût des
emprunts RE k
(
AE > )
Regardons ce qu’aurait été la rentabilité financière de l’entreprise fictive si celle-ci avait
financé son activité par fonds propres à hauteur de 1 000 et par emprunt à hauteur de 9 000.
Dans ce cas, son taux d’endettement aurait été de 9 au lieu de 0.25.
L’intérêt se serait alors élevé à 540 (9 000 x 6 %) et l’impôt à 472 [ (1 720 - 540) x 40 % ]
et une rentabilité financière de 70.2 % ( 702 ) au lieu de 12 %
1 000
Autrement dit, toute close égale par ailleurs, le fait d’accroître l’endettement de 0.25 à 9
entraîne une augmentation de la rentabilité financière de 12 % à 70 %.
L’impact d’une augmentation de l’endettement sur la rentabilité financière est favorable parce
que le taux de rentabilité économique ( 17.2 % ) est supérieur au coût de l’emprunt ( 6 % ) .
Dans le cas contraire, cet impact aurait été défavorable.
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Pour comprendre ce phénomène, considérons l’entreprise FICTIVE.
BILAN
COMPTE DE RESULTAT
Elle présente :
• une rentabilité financière de 12 % ( 960 / 8 000),
• une rentabilité économique de 17.2 % ( 1720 / 10 000)
• pour un taux d’endettement de 25 % ( 2 000 / 8 000 )
12 % = [ 17.2 % + 25 % ( 17.2 % - 6 % ) ] ( 1 - 40 % )
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EXERCICE : Rentabilité financière et effet de levier
Considérant que l’entreprise FICTIVE est financée par 8 000 de fonds propres et 2 000
d’emprunts :
1. Calculez ce qu’aurait été sa rentabilité financière si son résultat d’exploitation
s’était élevé à 500.
2. Expliquez cette rentabilité financière par la relation de l’effet de levier de
l’endettement
3. Pour un résultat d’exploitation de 500, montrez comment un taux d’endettement de
9 au lieu de 0.25 aurait affecté la rentabilité financière de l’entreprise.
REPONSES :
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LES OUTILS DU DIAGNOSTIC FINANCIER
Taux d'endettement
Endettement total
Passif total
Dettes financières
Fonds propres
Rappelons que selon l’effet de levier de l’endettement, celui-ci est d’autant moins souhaitable
que l’ écart entre le coût de la dette et le taux de rentabilité économique est faible.
Capacité de remboursement
Poids de la dette
E.B.E.
Intérêts
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LES OUTILS DU DIAGNOSTIC FINANCIER
L’ANALYSE DE LA LIQUIDITE
L'analyse de la liquidité permet de déterminer si, à court terme, l'entreprise peut faire face à
toutes ses échéances. Ceci permet d'apprécier le risque de défaillance de l'entreprise.
Niveau de liquidité
L'INVESTISSEMENT
LA NOTION D'INVESTISSEMENT
1 - DEFINITION : 'investissement est l'engagement d'un capital dans une opération dont on
attend des gains futurs étalés dans le temps.
Un investissement ne sera acceptable que si les gains attendus sont supérieurs au capital
investi. C'est un bien patrimonial qui n'est pas consommé par la production.
Le premier critère de classement s'inspire de la comptabilité et se base sur la nature des actifs
investis, trois catégories d'investissement sont distinguées :
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➢ les actifs incorporels ou investissements immatériels (fonds de commerce, brevets,
licences, logiciels informatiques...),
➢ les actifs financiers supports à une prise de participation et de contrôle d'une société tierce.
Le second critère de classement s'appuie sur la stratégie de la firme et sur la finalité du projet
considéré. Quatre types d'investissement sont distingués :
La troisième classification des investissements repose sur la répartition dans le temps des
sorties et des rentrées de fonds :
➢ mise de fonds ponctuelle et revenus échelonnés sur plusieurs périodes (achat d'une
machine),
➢ mise de fonds ponctuelle et revenu ponctuel (plantation d'arbres pour la pâte à papier),
➢ mise de fonds continue et revenus continus (construction d'un complexe industriel avec
prévision d'extension).
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3 - CARACTERISTIQUES D'UN PROJET D'INVESTISSEMENT
Un projet d’investissement se caractérise par sa durée de vie et les flux qui lui sont associés.
Pour le calcul des flux, le raisonnement doit être différentiel : on fait la différence entre ce
qu’on a avec l’investissement et ce que l’on aurait eu sans investir.
Les flux d'exploitation représentent l'estimation du surplus monétaire généré par le projet, ce
sont des prévisions, ils sont notés FEj.
Les flux d'exploitation représentent le solde anticipé entre les produits et les charges
d’exploitation résultant du choix de l’investissement.
Les frais financiers ne sont pas pris en compte, le calcul des cash - flows ne doit pas
dépendre des modalités de financement du projet. Les décisions d'investissement et de
financement sont deux décisions indépendantes. Les flux financiers (dividendes, intérêts,
remboursement d’emprunt) n’interviennent que par le biais du taux d’actualisation.
Les flux d’investissement notés FIj représentent la 'dépense' que doit supporter l'entreprise
pour réaliser le projet.
Ils se composent :
➢ du coût d’acquisition des immobilisations,
➢ des coûts d’installation ou de démarrage de ces installations,
➢ de l'économie d'impôt réalisée sur les dotations aux amortissements,
➢ de l'augmentation du besoin en fonds de roulement.
Le besoin en fonds de roulement correspond aux capitaux à investir pour constituer des stocks
minimums indispensables de matières premières et de produits finis ainsi que pour financer
l’octroi d’un délai minimum de paiement aux clients, sous déduction du crédit minimum
susceptible d’être obtenu auprès des fournisseurs. Ces besoins sont marginaux en ce sens
qu’ils sont liés au projet d’investissement et sont de ce fait supplémentaires par rapport aux
besoins en fonds de roulement qui existent déjà dans l’entreprise.
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L’augmentation du besoin en fonds de roulement sera différente selon le type
d’investissement considéré.
Lors d’un investissement de renouvellement, l’entreprise est déjà présente dans la branche. La
rotation des stocks, les fournisseurs et tous les éléments constitutifs du BFR sont connus. Au
contraire lorsque l’investissement vise à s’implanter sur un nouveau marché, l’incertitude est
plus grande. La somme engagée au titre de l’augmentation de BFR ne donne pas lieu à
l’amortissement.
La variation du besoin en fonds de roulement à prendre en compte dans les flux de liquidités
doit être décalée d’une période car son financement doit intervenir avant qu’il soit
effectivement constaté.
A la fin de la durée de vie prévue du projet apparaissent les flux de désinvestissement. Ils sont
de deux types :
Lorsque la valeur de cession est égale à la valeur nette comptable, il n'y a pas d'impôt sur la
plus-value
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Plan stratégique Etat des immobilisations
(développement) (renouvellement)
Décision d'investir
Sélection d'un
investissement
Propositions de Structure financière de
financement l'entreprise
Sélection du financement
Programmation / budget
Page : 42
1. LES FLUX NETS DE TRESORERIE
Il convient, dans un premier temps, de recenser les différents flux générés par
l'investissement, puis de les évaluer sur sa durée de vie.
Les flux de trésorerie générés par le projet d'investissement sont de deux types :
• Les flux négatifs ou décaissements
• Les flux positifs ou encaissements
➢ Les décaissements
➢ Les encaissements
Les encaissements sécrétés par l'investissement projeté sont généralement évalués de manière
comptable en établissant un compte de résultat simplifié pour chaque période. Sont pris en
compte notamment :
• Les recettes sécrétées par l'investissement diminuées des charges liées aux recettes (frais
variables, frais fixes) et de l'impôt sur les bénéfices...
• La récupération du besoin en fonds de roulement : lorsque le matériel n'est plus productif,
l'accroissement du besoin de financement lié au cycle d'exploitation de l'investissement
constaté au départ disparaît ;
• Eventuellement, la part résiduelle de l'immobilisation en fin d'utilisation ou sa valeur
vénale (prix de revente).
Remarque : l'évaluation des flux doit se faire indépendamment des modalités de financement
de l'investissement. Le choix de l'investissement doit reposer sur l'estimation de sa rentabilité
économique. Le choix du financement du projet ne doit pas influencer la rentabilité
économique de l'investissement.
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1.2. La détermination des flux nets de trésorerie
La détermination des flux nets de trésorerie s'effectue sur la durée de vie prévisionnelle de
l'investissement mesurée en nombre d'années ou périodes.
Exemple :
L'entreprise Malandain envisage l'acquisition d'une nouvelle machine pour son atelier de
fabrication. Cet investissement de 1 000 000 euros ( 1 000 K euros) permettrait d'augmenter la
production dans les conditions suivantes :
Années 1 2 3 4 5
Chiffres d'affaires supplémentaires 900 1 200 1 000 950 800
Rubriques 1 2 3 4 5
(1) Chiffres d'affaires HT 900 1 200 1 000 950 800
(2) Coûts variables 40 % -360 -480 -400 -380 -320
(3) = (1) - (2) Marge sur coûts variables 540 720 600 570 480
(4) Frais fixes -100 -100 -100 -100 -100
(5) Dotations aux amortissements 1000/5 -200 -200 -200 -200 -200
(6)=(3)-(4)-(5) Résultat avant impôts 240 420 300 270 180
(7) =(6) x 33,1/3 % Impôt sur les bénéfices 80 140 100 90 60
(8) = (6) - (7) Résultat net d'impôt 160 280 200 180 120
(5) Amortissements 200 200 200 200 200
(9) = (8) + (5) Capacité d'autofinancement 360 480 400 380 320
Pour déterminer le flux net de trésorerie, l'amortissement est ensuite ajouté au résultat net
comptable pour obtenir la capacité d'autofinancement de l'investissement.
Rubriques 0 1 2 3 4 5
(1) Investissement - 1000
Page : 44
(2) Variation du besoin en fonds de roulement - 100 100
d'exploitation
(3) Capacité d'autofinancement 360 480 400 380 320
(4) = (1) + (2) Flux nets de trésorerie - 1100 360 480 400 380 420
+ (3)
On constate que sur les cinq années, le flux net de trésorerie de l'investissement s'élève à :
-1100 + 360 + 480 + 400 + 380 + 420 = 940 milliers d'euros.
Le projet d'investissement apparaît donc rentable puisque les flux d'encaissement sont
supérieurs aux flux de décaissements. Cependant, 420 KE perçus aujourd'hui n'ont pas la
même valeur. L'actualisation des flux nets de trésorerie va permettre de ramener une somme
future à sa valeur actuelle.
Les méthodes utilisées dans le choix des investissements font généralement intervenir
l'actualisation pour prendre en compte le coût du temps.
Le taux choisi ne saurait être inférieur au taux d'intérêt à long terme. Sinon, il serait préférable
pour l'entreprise, de faire un placement financier plutôt que d'investir dans du matériel de
production. Pour tenir compte du risque lié à l'investissement, le taux d'intérêt à long terme
peut être majoré de quelques points.
L'entreprise peut également fixer le taux d'actualisation au taux de rentabilité attendu des
capitaux investis.
En principe, l'actualisation a pour effet de ramener la valeur des flux à la période "zéro", date
à laquelle la décision d'investir est prise.
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➢ La valeur actuelle nette
Pour calculer la valeur actuelle nette (VAN) d'un investissement, il faut actualiser les flux de
trésorerie futurs engendrés par l'investissement puis soustraire le montant de l'investissement
initial.
VAN à 10 % = 360 (1.1)-1 + 480 (1.1)-2 + 400 (1.1)-3 + 380 (1.1)-4 + 420 (1.1)-5 - 1100
= 444.83
La valeur actuelle nette est positive aux taux de 10 %, 15 % et 20 % et devient légèrement
négative à 25 %. L'investissement est rentable si l'entreprise se contente d'un taux inférieur à
25 %.
La valeur actuelle nette est généralement le premier critère utilisé pour déterminer si un
investissement est rentable ou pas. Cependant, d'autres critères sont mis en oeuvre, permettant
de choisir entre plusieurs projets dont la valeur actuelle est positive.
Page : 46
2. LES AUTRES CRITERES DE CHOIX D'INVESTISSEMENT
Exemple :
Considérons que l'entreprise Malandain hésite entre un projet A et un projet B, dont
l'investissement de départ est inférieur, mais qui nécessite un aménagement important au
cours de la troisième année de vie, générant un flux de trésorerie négative à la fin de la
troisième période.
Projet A
Rubriques / Périodes 0 1 2 3 4 5 VAN
Flux nets de trésorerie -1100.00 360.00 480.00 400.00 380.00 420.00 940.00
Cumul des flux non actualisés -1100.00 -740.00 -260.00 +140.00 +520.00 +940.00
Actualisation à 20 % -1100.00 300.00 333.33 231.48 183.26 168.79 116.86
Cumul des flux actualisés -1100.00 -800.00 -466.67 -235.19 -51.93 +116.86
Délai de récupération du projet A
Flux non actualisés 2 ans, 7 mois et 24 jours : (260/400) x 12 mois = 7.8 mois
Flux actualisés à 20 % 4 ans, 3 mois et 21 jours : (51.93 / 168.79) x 12 mois = 3.7 mois
Projet B
Rubriques / Périodes 0 1 2 3 4 5 VAN
Flux nets de trésorerie -980.00 550.00 550.00 -100.00 400.00 250.00 670.00
Cumul des flux non actualisés -980.00 -430.00 +120.00 +20.00 +420.00 +670.00
Actualisation à 20 % -980.00 458.33 381.94 -57.87 192.47 100.47 95.77
Cumul des flux actualisés -980.00 -521.67 -139.73 -197.60 95.77 95.77
Délai de récupération du projet B
Flux non actualisés 1 an, 9 mois et 12 jours : (430 / 550) x 12 mois = 9.38 mois
Flux actualisés à 20 % 4 ans et 17 jours : (4.70 / 100.47) x 12 mois = 0.56 mois
Selon le critère de la VAN, c'est le projet A qui apparaît le plus rentable. Pour le taux
d'actualisation à 20 %, la VAN du projet A ressort à 116.86 contre 95.77 pour le projet B.
Cependant, si l'entreprise privilégie le délai de récupération du capital investi, calculé à partir
des flux de trésorerie non actualisés, ce dernier est plus court pour le projet B.
Le délai de récupération calculé à partir des flux de trésorerie actualisés reste légèrement plus
court (3 mois) pour le projet B.
Dans cet exemple, les deux critères donnent des résultats contraires.
Page : 47
Le taux interne de rentabilité est le taux d'actualisation pour lequel la valeur actuelle nette est
nulle. On suppose, dans le calcul du TIR, que les flux de trésorerie générés par
l'investissement sont placés au taux interne de la rentabilité.
Le taux interne de rentabilité (i) est déterminé par la résolution de l'équation suivante :
Exemple :
Reprenons le cas de l'entreprise Malandain
On cherche le taux i pour lequel la VAN est nulle :
VAN = 360 (1+i)-1 + 480 (1+i)-2 + 400 (1+i)-3 + 380 (1+i)-4 + 420 (1+i)-5 - 1100 = 0
• La valeur actuelle nette du projet A est égale à zéro pour un taux d'actualisation de 24.70
%. Le TIR de cet investissement est donc de 24.70 %.
La valeur actuelle nette du projet B est égale à zéro pour un taux d'actualisation de 25.40 %.
Le taux interne de rentabilité du projet B est de 25.40 %
La valeur actuelle nette est positive pour tous les taux d'actualisation inférieurs au taux interne
de rentabilité. On peut donc en conclure que l'investissement est acceptable si le taux interne
de rentabilité de l'investissement est supérieur au taux d'actualisation envisagé par l'entreprise.
Lorsque l'entreprise doit choisir entre plusieurs projets, il convient de retenir le projet dont le
taux interne de rentabilité est le plus fort. Le critère du TIR, dans le cas de l'entreprise
Malandain, conduit à retenir le projet B dont le TIR ressort à 25.40 % contre 24.70 % pour le
projet A.
Lorsque l'on utilise le taux interne de rentabilité dans un choix d'investissement, on suppose
que les capitaux sont réinvestis au taux d'actualisation du TIR lui-même. Le TIR est parfois
très élevé et ne reflète pas les taux pratiqués sur le marché.
C'est le résultat du rapport entre la valeur actuelle des flux de trésorerie nette sécrétés par
l'investissement et le coût de l'investissement. L'indice de profitabilité mesure l'avantage
produit par un euro de capital investi.
L'indice de profitabilité est calculé à partir de la VAN obtenue pour un taux d'actualisation
donné.
Page : 48
Exemple :
Si l'on reprend les deux projets A et B de l'entreprise Malandain, avec un taux d'actualisation
de 20 %, l'indice de profitabilité de chaque projet ressort à :
Dans notre exemple, l'investissement de départ des deux projets est différent : le projet A
offre un indice de profitabilité supérieur au projet B ; il doit donc être préféré au projet B.
Les projets sont acceptables si l'indice est supérieur à 1, c'est-à-dire si la VAN est positive.
Plus l'indice de profitabilité est grand, plus le projet est rentable.
Projet retenu
Critères Projet A Projet B selon le critère
VAN à 20 % VAN la plus forte 116.86 95.77 Projet A
Délai de récupération du Délai le plus court 2 ans 1 an Projet B
capital (non actualisé)
et 8 mois et 9 mois
Taux interne de rentabilité Taux le plus élevé 24.70 % 25.40 % Projet B
Indice de profitabilité Indice le plus grand 1.106 1.098 Projet A
Page : 49
EXERCICES D'APPLICATION
Une entreprise décide d'investir 1 000 000 euros dans un équipement dont la valeur résiduelle
au bout de 5 ans, est estimé à 10 000 euros. Elle espère (compte tenu des recettes, des charges
et de l'impôt sur les sociétés) des rentrées nettes de trésorerie constantes de 250 000 euros par
an pour une période de 5 années.
Quel serait le délai de récupération actualisé des capitaux investis (au taux de 8 %, au taux
interne de rentabilité et au taux de 10 %) ?
1 000 000 euros 250 000 euros 250 000 euros 250 000 euros 250 000 euros 250 000 euros
0 1 2 3 4 5
10 000 euros
Au taux d'actualisation de 8 % :
VAN0 = - 1 000 000 + 250 000 x 1 - (1.08)-5 + 10 000 x (1.08)-5 = 4 983.34 euros
0.08
A taux d'actualisation de 10 % :
VAN0 = - 1 000 000 + 250 000 x 1 - (1.1)-5 + 10 000 x (1.1)-5 = - 46 094.10 euros
0.10
Au taux d'actualisation de 8 % l'an, le projet est rentable : la décision d'investir peut être prise.
Au taux de 10 % l'an, l'investissement n'est pas rentable (VAN négative).
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0.08 4983.34 4 983.34
0.02 t 0 4 983.34 - (-46094.10) = 51077.44
0.10 -46 094.10
Années 1 2 3 4 5
Flux 250 000 250 000 250 000 250 000 250 000
Flux
actualisés à8% 231 481 214 334 198 458 183 757 176 951
à 8.1876 % 231 080 213 592 197 427 182 486 175 422
Page : 51
Exercice 2 : Choix d'investissement
Une entreprise souhaite acquérir un certain matériel industriel en vue de l'ouverture prochaine
d'une nouvelle branche d'activité. Elle a le choix entre trois types de matériel dont les
caractéristiques sont résumées dans le tableau ci-dessous :
Les flux nets de trésorerie ont été évalués en fin d'année, compte tenu des recettes, des
charges et de toutes les incidences fiscales. Le prix d'acquisition est intégralement payé au
début de la première année.
I F1 F2 F3 F4 F5 + R
0 1 2 3 4 5
• Matériel A
70000 x (1+t)-1 + 72000 x (1+t)-2 + 76000 x (1+t)-3 + 71000 x (1+t)-4 + 68000 x(1+t)-5 + 5000 x (1+t)-5 = 250000
Page : 52
• Matériel B
30000 x (1+t)-1 + 40000 x (1+t)-2 + 70000 x (1+t)-3 + 90000 x (1+t)-4 + 80000 x(1+t)-5 = 200000
• Matériel C
38000 x (1+t)-1 + 42000 x (1+t)-2 + 81000 x (1+t)-3 + 84000 x (1+t)-4 + 69000 x(1+t)-5 = 230000
Le matériel B présente l'avantage d'un prix d'acquisition plus faible, donc d'un décaissement
initial moins important mais les rentrées nettes de trésorerie prévues sont moins élevées et la
valeur résiduelle nulle.
Le choix entre ces deux types de matériel fera intervenir d'autres éléments telles des
considérations purement techniques (facitilité d'utilisation, encombrement des locaux,
possibilité de dépannage rapide ...) ou économiques (poursuite de l'activité au bout de cinq
ans avec le matériel A).
Page : 53
Le contrôle de gestion et le contrôle budgétaire
I. Le contrôle de gestion
Il n’y a pas de gestion sans contrôle. Ainsi, pour Henry Fayol (1841-1925) Administrer, c’est
prévoir, organiser, commander, coordonner et contrôler.
Selon Henry Bouquin, il y a trois niveaux de contrôle :
• le contrôle stratégique qui concerne les buts de l’entreprise et les stratégies à
l’employer pour atteindre ces buts.
• le contrôle de gestion qui permet aux dirigeants de suivre la mise en œuvre de la
stratégie :
• et le contrôle d’exécution ou contrôle opérationnel qui concerne les tâches courantes.
Les outils du contrôle de gestion sont très variés : comptabilité de gestion, budgets, tableaux
de bord… Ils sont adaptés à chaque entreprise, à chaque besoin.
De même, les domaines d’application de ces outils sont très variés : gestion commerciale,
approvisionnement, production, investissement, financement, recherche, logistique,
informatique…car il n’ y a pas de fonction ou de service qui puisse se passer de pilotage et
contrôle.
Page : 54
B. Qui utilise le contrôle de gestion ?
Les actionnaires engagent des capitaux qu’ils mettent entre les mains des dirigeants qui les
investissent. Les actionnaires surveillent la gestion des dirigeants : en matière de réalisations,
ils analysent les résultats, en matière de prévisions, ils étudient les plans de financement.
Les dirigeants délèguent des responsabilités à des opérationnels. Ces opérationnels ont une
mission et des objectifs. Régulièrement, les dirigeants surveillent la gestion des
opérationnels : en matière de réalisations, ils analysent le degré d’atteinte des objectifs (part
de marché, rentabilité économique, qualité, etc.), en matière de prévisions, ils étudient leurs
budgets prévisionnels ou leurs propositions d’investissement.
Ainsi chaque responsable, à son niveau, doit rendre compte au niveau « supérieur » et
analyser les comptes rendus (« reporting ») des niveaux « inférieurs » afin de maîtriser sa
gestion. A chaque niveau, avec des périodicités différentes, le contrôle de gestion peut être
utile. Tantôt financier et global, tantôt technique et détaillé, le contrôle de gestion s’adapte au
contexte et aux objectifs à surveiller.
Le contrôle de gestion est parfois confondu, à tort, avec le contrôle budgétaire. Pourtant, il
revêt une dimension beaucoup plus large. En fait, le contrôle budgétaire constitue la seconde
phase du processus budgétaire qui est avec l’analyse des coûts l’un des outils essentiels du
contrôle de gestion.
➢ La phase de prévision :
Les axes stratégiques décidés par la direction générales sont déclinés au niveau opérationnel
au moyen des budgets. Chaque dirigeant de centre de responsabilité s’engage sur des objectifs
à atteindre en terme de résultat, de volume de production, de niveau de service etc. En
contrepartie, il négocie un volume de ressources (matérielles, humaines, financières) qu’il
mettra en œuvre pour atteindre les prévisions. Les prévisions inhérentes aux différents centres
sont ensuite consolidées pour établir le compte de résultat et dégager le bénéfice prévisionnel
de l’entreprise.
La gestion budgétaire s’inscrit généralement dans une démarche plus générale de planification
c’est à dire de tentative de l’entreprise de façonner l’avenir.
Plan
Programmes
Budget
Un programme est un plan d’action à court terme. Il traduit les prévisions en unités
physiques (quantités, volumes…)
Un budget est un programme traduit en unités monétaires. Son horizon temporel, le court
terme, peut varier selon les organisations.
Page : 56
1. Les différents budgets
Budget de
production
Budget de trésorerie
Les budgets sont établis dans un certain ordre. On commence par le budget des ventes car
celles-ci conditionnent la survie de l’entreprise. On établit ensuite le budget de production en
fonction des prévisions de ventes. Ces deux budgets sont des budgets de base. Les autres, qui
en dépendent, sont des budgets résultants. La production prévue détermine les achats et les
investissements nécessaires (compte tenu des stocks et des investissements existants), ainsi
que les autres charges. Les encaissements et décaissements qui résultent de ces différents
budgets permettent d’établir le budget de trésorerie.
Cependant, une contrainte au niveau d’un budget résultant peut conduire à modifier un budget
de base. Ces étapes sont donc interactives.
La démarche budgétaire suppose la division de l’entreprise en centres de responsabilité. Le
responsable de chaque centre établit son budget en relation avec les autres responsables. Des
ajustements sont effectués pour obtenir un ensemble cohérent et conforme aux objectifs de
l’entreprise. La procédure d’élaboration des budgets, le calendrier et la forme (généralement
des tableaux) sont déterminés par le contrôleur de gestion qui peut aussi aider les responsables
à préparer leur budget.
Postérieurement, les budgets sont comparés aux réalisations. Les écarts sont analysés afin de
prendre des mesures correctives. C’est la dernière phase de la démarche budgétaire : le
contrôle budgétaire.
Page : 57
LES COÛTS PREETABLIS
I. Définitions
Le plan comptable général définit les coûts préétablis comme des coûts calculés a priori soit
pour faciliter certains traitements analytiques, soit pour permettre le contrôle de gestion pour
l’analyse des écarts.
Calculés antérieurement aux faits qui les ont engendrés les coûts préétablis sont des coûts de
référence qui serviront de normes, d’objectifs ou de prévisions.
Les objectifs ou les finalités des coûts préétablis sont les suivants :
Coûts préétablis
La fiche de coût standard d’un produit résume les quantités et les coûts consommés par
facteur de production.
Les quantités standard résultent d’analyses techniques, faites par le bureau des méthodes, qui
définissent les gammes (temps de main d’œuvre) et les nomenclatures (quantités de matières
consommées).
Page : 58
Exemple
Tube A Tube B
Quantités Prix Unitaire Coût Quantités Prix Unitaire Coût
Charges directes:
Matières 3,00 1,00
emballages 0,45 0,25
Charges indirectes:
montage 9,50 1,60 15,20 3,50 1,60 5,60
vide fermeture 0,09 4,00 0,36 0,06 4,00 0,24
conditionnement 0,10 1,20 0,12 0,10 1,20 0,12
Coût standard unitaire 19,13 7,21
2) Le coût prévisionnel
Il est déterminé selon les tendances dégagées par l’analyse du passé (ajustement).
Ces coûts sont calculés à partir :
- du coût constaté de la période précédente ;
- d’un coût moyen constaté des périodes précédentes.
3) Le budget flexible
Exemple
4) Le devis
Page : 59
III. Le processus de détermination des coûts préétablis
A partir des objectifs fixés par le responsable de production, la détermination des coûts
préétablis s’effectue en quatre étapes, ainsi que l’indique le tableau suivant :
Page : 60
Exercice test
Une entreprise fabrique chaque mois 6 000 articles de produits dans les conditions de
production suivantes considérées comme normales.
Travail à faire
1 Calculer le coût de production préétabli pour la production normale.
2 Etablir la fiche de coût standard en faisant apparaître les charges fixes et les charges
variables du produit.
Page : 61
Solution
Coût
Eléments Unités unitaire Quantité Montant
Charges directes :
matières premières kg 25 18000 450000
main d'œuvre directe heure 60 3000 180000
Total 1 630000
charges indirectes:
centre de montage heure machine 20 3000 60000
frais fixes 10 3000 30000
frais variables 10 3000 30000
centre de finition heure ouvrier 60 1500 90000
frais fixes 40 1500 60000
frais variables 20 1500 30000
Total 2 150000
Coût de production préétabli 780000
Le coût de production préétabli pour 6 000 unités produites s’élève à 780 000 € soit un coût
unitaire préétabli de 130 €. Une décomposition de ce coût est donnée par la fiche de coût
unitaire standard de production.
Pour obtenir le nombre d’unités d’œuvre pour une unité produite (colonne quantité), il est
nécessaire de diviser la quantité consommée (pour 6 000 unités) par le nombre d’unités
produites (6 000)
Page : 62
La fiche de coût unitaire standard indique que la production d’une unité du produit dans les
conditions normales d’exploitation nécessite les quantités suivantes :
• Matières premières 3 kg
• Main d’œuvre directe 0.5 heures main d’œuvre
• Centre de montage 0.5 heure machine
• Centre de finition 0.25 heure ouvriers
1. Corrélation linéaire
Nuages de points
3
2,5
2
Ventes y
1,5
1
0,5
0
0 1 2 3 4 5 6 7
Autre variable x
Coefficient de corrélation
( X i Yi )
r =
( Xi2- Yi2)
Ou encore
r ( x I y I - n xy
( xi - n x 2 ) ( yi 2 – n y 2 )
2
Un ajustement linéaire est autorisé si le nuage est allongé en ligne droite, c’est à dire si le
coefficient r est proche de – 1 ou de + 1.
2. L’ajustement linéaire
La droite ajustée y = f(x) permet de prévoir les ventes y en fonction des valeurs de la variable
x.
Page : 64
Si la tendance x représente des périodes de temps annuelles, la droite ajustée représente la
tendance ( ou trend).
Avec a = X i Y i
3
Xi 2
2,5
Ventes y
1,5 Ou encore
1
0,5 a = x i y i – nxy
0 x i2- nx2
0 1 2 3 4 5 6 7
Autre variable x et b= y – a x
Les moyennes mobiles permettent de déterminer la tendance, même si celle-ci n’est pas
linéaire.
a. Rapport à la tendance :
Page : 65
productives. En effet, des ajustements sur les ventes peuvent être nécessaires du fait de
goulets d’étranglement, à moins de procéder à des investissements complémentaires.
I. Le programme linéaire
La fonction économique :
Il s’agit le plus souvent de maximiser la marge sur coût variable totale en fonction du
nombre de produits fabriqués et vendus.
Exemple
Une entreprise fabrique deux types de pièces, A et B, chacune dégagent respectivement
une marge sur coût variable unitaire de 20 € et 25 €.
Si X exprime les quantités produites et vendues de pièces A et Y celles de pièces B, on
obtient : MSCV= 20 X + 25 Y
II. Application
Une entreprise fabrique deux produits A et B par passage dans deux ateliers de découpe et
montage. Elle souhaite déterminer les quantités X1 et X2 des biens A et B à produire.
A. Les contraintes
Les temps d’utilisation des ateliers sont connus ainsi que les heures disponibles dans chacun
de ces ateliers :
Contraintes de production
Les marges unitaires dégagées par les produits A et B sont respectivement de 950 € et 600 €.
L’entreprise souhaite maximiser la marge totale obtenue qui s’exprime en fonction des
quantités X1 et X2 d’une part, des marges unitaires d’autre part.
2 X1 + X2 140
X2 70
Contraintes implicites
( Xi = quantités à produire ) et maximiser 950 X1 + 600 X2
B. La résolution graphique
Il faut :
a) construire un repère cartésien représentant l’ensemble des solutions possibles
b) tracer, dans ce repère, des droites représentant les contraintes afin de définir les solutions
acceptables
c) traduire la fonction critère par une droite, puis positionner celle-ci dans le graphique de
manière à trouver la solution optimale (programme de production acceptable au vu des
contraintes et maximisant la fonction critère).
Page : 67
1) Représentation des contraintes dans un repère cartésien
Les contraintes, exprimées par des inéquation, sont traduites graphiquement par des équations
tout point situé au dessus de la droite ainsi tracée n’est pas acceptable par rapport à
la contrainte considérée.
X2
140
90
70
Zone
d ‘acceptabilité
X1
0
70 90
2) L’optimisation
Z= 950 X1 + 600 X2
Il s’agit donc de tracer la droite représentant la fonction d’optimisation, ensuite faire glisser la
droite la plus loin possible de l’origine par des translations parallèles jusqu’à obtention du
dernier point d’intersection avec l’ensemble des solutions réalisées.
Page : 68
On obtient le point C comme maximum. C est l’intersection des droites D1 et D2.
X2
1)
2) 90
3) 70
A B C Optimum
4) Z
20
D X1
0
70 90
12.6
Remarque : si l’une des droites est complètement en dehors du domaine des solutions
réalisables, la contrainte relative à cette droite est toujours satisfaite. On dit qu’elle est
redondante et peut être éliminée de la résolution du programme.
Si les contraintes sont incompatibles, on ne peut pas déterminer une région de
solutions réalisables communes les satisfaisants. Le problème posé n’admet pas de solution.
3) La méthode énumérative
Page : 69
Cette méthode permet de vérifier la détermination graphique (il ne s’agit pas d’une résolution
algébrique).
L’un au moins des sommets du polygone qui définit la zone d’acceptabilité ( 0, A, B, C, D,
sur le graphique), détermine l’optimum recherché
La méthode énumérative calcule la valeur de la fonction Z pour les valeurs prises par les
variables X1 et X2 aux divers sommets.
Z= 950 X1 + 600X2
Sommet X1 X2 Z
A 0 70 42000
B 20 70 61000
C 50 40 71500
D 70 0 66500
Des calculs économiques amènent la recherche d’un minimum ( des dépenses ) sous des
contraintes de supériorité ( production minimum).
Ses principes de représentation graphique sont identiques à ceux exposés ci-dessus, mais le
raisonnement est inverse.
La gestion des commandes induit des charges indirectes dans un centre d’approvisionnement :
charges de personnel du service achat et du magasin, charges de transports, etc.….
Une partie de ces charges varie en fonction du nombre de commandes passées mais
indépendamment des quantités commandées à chaque fois ( contrôle des réceptions,
traitement administratif des commandes, une partie des coûts de transport).
Il sera très élevé dans le cadre d’une politique de réapprovisionnement en « juste à temps ».
La possession d’un stock induit des charges dont le montant varie en fonction du niveau de
stock.. Certaines de ces charges se retrouvent dans le centre d’analyse
« approvisionnement » : assurances, amortissement des locaux, etc.. ; d’autres sont
comptabilisées comme charges administratives et financières dans les coûts hors production :
coût du financement du stock.
Ce coût de possession est proportionnel à la valeur du stock moyen. Il sera à la limite nul dans
le cas d’une politique de réapprovisionnement en « juste à temps ».
Le coût de rupture correspond au surcroît de charges généré par les retards de livraison ou de
production du fait des stocks insuffisants. Il comporte aussi le manque à gagner lié aux ventes
non réalisées.
Les calculs précédents mettent en évidence que le coût total de lancement des commandes est
une fonction décroissante des quantités commandées ; que le coût total de stockage est une
fonction croissante de ces mêmes quantités.
On est donc amené à se poser le problème de l’existence d’une solution optimale.
LE MODELE DE WILSON
CT’(Q) = 0 t x p – Ca x C/Q2 = 0 Q= 2 x Ca x C
t xp
Page : 72
Au lieu d’appliquer la « formule de Wilson », on peut exprimer la fonction « coût total », en
calculer la dérivée et rechercher la valeur de N qui l’annule.
3500
3000
2500
2000
Coûts
1500
Coût total
1000
Coût de lancement
500 des commandes
Coût de stockage
0
0 1 2 6 10 12
N
Exemple
Dans ce qui précède, on a supposé fixée la période de réapprovisionnement. Pour faire face
aux aléas de la demande, une autre solution consiste à passer une nouvelle commande chaque
fois que le stock atteint un niveau donné appelé stock d’alerte (ou stock critique).
Ce stock d’alerte doit permettre de couvrir :
- la consommation normale pendant la période de réapprovisionnement ;
- une accélération éventuelle de la demande pendant cette période ;
- les incertitudes sur le délai de livraison.
Stock
Page : 73
Stock d’alerte
Stock de sécurité
Temps
Délai de livraison
APPLICATION
L’entreprise Martin utilise une matière A, la consommation est régulière 9 000 unités dans
l’année ( 360 jours ) prix d’achat unitaire est de 50 €uros.
Le coût de lancement de chaque commande est de 400 €uros, le coût de stockage est de 0.08
€uros par unité stockée et par jour de stockage.
Travail à faire
Solution
METHODE DE WILSON
1) QE = 2DCI
CS
Page : 75
Coût d’achat total pour 1 an ( minimum )
Le calcul et l’analyse des écarts entre les réalisations et les prévisions font partie du contrôle de gestion.
Ils ont pour but d’expliquer les divergences entre ce qui a été prévu et les réalisations effectives afin
d’entreprendre les mesures correctives.
Le contrôle budgétaire doit permettre de vérifier la cohérence entre les prévisions effectuées dans le cadre
de la gestion budgétaire et les réalisations répertoriées par la comptabilité de gestion et plus précisément
par le module analyse des coûts. Les écarts (favorable ou défavorable ) sont calculés entre les éléments
constatés et les éléments prévisionnels et préétablis puis analysés.
On voit que des écarts peuvent être calculés sur des éléments variés ( coûts, marges, chiffre d’affaires), et
que certains nécessitent une analyse plus approfondie : ainsi l’analyse de l’écart sur coût distingue
généralement les coûts directs et indirects. Par convention, tous les écarts sont calculés dans le sens :
Le chiffre d’affaires prévisionnel est obtenu à partir du budget des ventes. Il indique les quantités de
produits à vendre et le prix de vente prévisionnel. Les réalisations fournissent le chiffre d’affaires constaté
et les quantités vendues. L’écart se détermine alors :
Ecart sur chiffre d’affaires = Chiffre d’affaires constaté – Chiffre d’affaires budgété
Il est intéressant de l’analyser en 2 sous-écarts. Ces deux sous écart sont définis par convention comme
suit :
Le comptable chiffre :
- Le coût réel de la production constatée → ce qu’elle a coûté effectivement
- Le coût préétabli de la production constatée → ce qu’elle aurait dû coûter si les prévisions avaient
été tenues.
Ce calcul est effectué pour chaque élément de coût (matières, main d’œuvre, centre d’analyse).
Centres d’analyse
Centres d’analyses
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Main d’œuvre Centres d’analyses
Matières
COUT REEL de la Main d’œuvre
PRODUCTION Matières
CONSTATEE
COUT
PREETABLI de la Ecart sur COUT
PRODUCTION DE LA
PRODUCTION
CONSTATEE
CONSTATEE
- =
Un écart positif est défavorable car le coût dépasse les prévisions. Un écart négatif est favorable.
EXERCICE RESOLU
Les établissements Massais souhaitent contrôler la fabrication de l’article B par la méthode des coûts
préétablis.
A cette fin, l’entreprise a établi les prévisions suivantes pour le 1er trimestre :
Fiche technique
Coût préétabli d'un article B
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Les résultats du premier trimestre sont les suivants :
- production : 2400 unités de produit B
- Consommation :
Matière première : 16 900 kg à 20.50 €
Temps de travail : 2 300 heures à 62 €
Centre fabrication : 387 200 € pour 2420 heures / machine
Calculer l’écart sur coût de la production constatée du 1ér trimestre et distinguer l’écart sur chaque
élément consommé :
Solution
L’étude du tableau précédent nous indique que l’écart trouve son origine dans des différences :
- de quantités (nombre d’unités de matières, nombre d’heures, nombre d’unités d’œuvre). C’est un
écart sur quantité.
- de coût unitaire (coût de l’unité de matières, taux horaire, coût des unités d’œuvre). C’est un écart
sur coût.
Page : 79
Evaluons les écarts comptables.
L’écart comptable est obtenu en valorisant les écarts techniques. Représentons graphiquement la situation.
Le coût des matières est le produit de la quantité par le coût unitaire. Chacun des coûts (le réel et le
préétabli) peut être représenté sous forme d’aire. Exemple : cas théorique d’un écart défavorable.
coût unitaires
7
A
Cr 6
B
5 E F
4
Cp
3
1
D G C
0 quantités
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14
QP QR
Réelles (Qr)
Préétablis (Qp)
Cr Coût réel
Cp Coût préétabli
Au point d’ordonnée 6 on a le coût Réel (Cr)
Au point d’ordonnée 4 on a le coût préétabli
Analyse graphique
L’aire de l’écart global sur coût des matières peut être scindée en deux zones.
Coûts unitaire
Cr
Zone I : Ecart sur coût
Cp
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Zone II : Ecart sur
quantités
Quantités
Formulation générale
Ecart sur quantités (Quantités réelles - Quantités préétablies) x Coût unitaire préétabli
( Qr - Qp) x Cp
Exemple
Sens :
Nature de l’écart Formulation Calculs F : favorable
D : défavorable
Ecart sur coût ( C r – C p) Q r (20.5 – 20 ) 16900 + 8450 D
Ecart sur quantités (Qr – Qp) Cp (16900 – 16800) 20 + 2000 D
Ecart global sur coût des matières + 10450 D
La méthode est la même que pour l’analyse des écarts sur coût des matières :
Page : 81
Page : 82
EXERCICE RESOLU
Les charges indirectes comportent le plus souvent des charges fixes. Une variation du niveau d’activité
d’un centre a donc un effet sur le coût des unités d’œuvre. Par exemple, si l’activité réelle est supérieure à
l’activité normale, le coût d’une unité d’œuvre diminue du fait d’économie d’échelle.
Une variation du coût unitaire des facteurs a donc deux explications possibles que l’on analyse en deux
sous écarts :
- une hausse réelle du prix des facteurs qui est évaluée par l’écart de budget,
- l’effet d’activité qui est mesuré par l’écart d’activité.
Pour les frais de centre, l’écart sur quantité est appelé écart de rendement.
Page : 83
Le calcul
Ecart de budget =
Coût réel – coût budgété
Le coût budgété est déterminé à partir d’un budget flexible en référence à l’activité réelle (nombre réel
d’unités d’œuvre), ce qui est logique puisque les écarts sur coût sont pondérés par des quantités réelles.
Réel 160
Ecart sur BUDGET
(ou sur coût variable )
Budgété 151.983
Ecart sur ACTIVITE
(ou sur imputation du
coût fixe)
Préétabli 150
Ecart sur
RENDEMENT du
travail
Activité exprimée
en nombre
2400 2420 d’unités d’œuvre
préétablie réelle
LE PILOTAGE DE LA PERFORMANCE
Le contrôle de gestion peut être défini comme un système de mesure et de pilotage des
performances.
Mesurer la performance, c’est suivre les résultats pour les rapprocher des objectifs.
Page : 84
On peut distinguer la performance externe, qui intéresse les différents partenaires de
l’entreprise, et la performance interne, liée au processus de production et aux relations
internes de l’entreprise.
- la performance externe est liée à l’information des tiers (banques, actionnaires, clients,
fournisseurs….). Ses indicateurs sont souvent issus de l’analyse financière.
- La performance interne comporte différentes approches :
. évaluations de la performance dans l’organisation, grâce aux analyses d’écarts et au tableau
de bord.
. évaluations de la performance à l’intérieur d’un groupe, avec la remontée des comptes et les
prix de cession internes.
. évaluations de la performance en référence au marché, à l’aide du coût cible.
D La performance sociale
La performance sociale peut être définie comme le niveau de satisfaction atteint par les
individus participant à la vie de l’entreprise.
Page : 85
II) Le processus de pilotage de la performance interne
Le pilotage de la performance interne peut être approché sous des angles différents :
- la performance de l’organisation : calcul et analyse des écarts, tableau de bord.
- La performance à l’intérieur d’un groupe : les prix de cession internes, la remontée des
comptes.
- La performance en référence au marché : le coût cible
l’analyse des écarts permet de constater les causes de dérapage entre les prévisions et les
réalisations. Ces écarts peuvent provenir des quantités consommées ou vendues, d’erreurs sur
les prix de vente, d’achat ou sur les coûts unitaires. Ces constations engendrent des mesures
correctives différentes selon les sources et la nature de l’écart relevé.
Les actions correctrices visent à modifier les résultats futurs ou à réviser les normes et les
standards utilisés pour le calcul des coûts préétablis.
Exemple
Extrait du tableau de bord du responsable du service après vente d’une entreprise spécialisée
dans le montage et la vente de micro-ordinateurs :
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Exercice N objectifs N –1)
GARANTIES
Nombre d’interventions
Délai moyen d ‘attente
Durée moyenne d’intervention
Nombre de retours
Nombre de réclamations
Nombre de litiges
Coût total des « ré-interventions »
Coût moyen de l’intervention
le prix de cession interne est le prix auquel est échangé un bien ou un service entre centres de
profit d’une même entreprise ou d’un même groupe, dans le cadre d’une relation client –
fournisseur.
Un prix de cession interne est le prix auquel un service d’une entreprise ou d’un groupe va
vendre ses prestations à un autre de l’entreprise ou du groupe. Il n’y a pas de transaction au
sens juridique du terme mais reconstitution de relations clients – fournisseurs entre différentes
divisions de l’entreprise. L’objectif est d’évaluer la performance de chacune de ces divisions,
de mesurer sa contribution au résultat de l’entreprise et d’accroître la motivation des
responsables.
La cession interne sera un produit dans le compte de résultat du service amont et une charge
dans celui du service qui reçoit la prestation. Plus son niveau sera élevé, plus la performance
du service amont sera facile à atteindre. La détermination du prix de cession interne est donc
importante et délicate.
Exemple
La société possède deux établissements (A et B) qui fabriquent des produits différents.
Chaque établissement vend directement ses produits sur le marché. Cependant,
l’établissement B, mieux situé géographiquement, peut acheter les produits de
l’établissements A pour les commercialiser. La direction de ….. a fixé le prix de cession
interne au prix de vente sur le marché diminué de 20 % . cette réduction tient compte des frais
de distribution qui ne sont plus supportés par l’établissement A mais par l’établissement B.
PCI
Etablissement A Etablissement B
PV PV
………………………………..Marché…………………………….
PV : prix de vente sur le marché
PCI : prix de cession interne = prix de vente sur le marché x ( 1-20%)
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5°) Le coût cible
Le coût cible (ou coût objectif) est défini à partir du prix du marché et d’une marge
recherchée :
L’essentiel est de partir du prix du marché pour déterminer un coût à ne pas dépasser.
Le coût cible est donc prévisionnel et se définit pour la période de conception du produit. Il
est ré-estimé régulièrement, au fur et à mesure que l’on progresse vers la phase de mise sur le
marché. Le coût cible est une contrainte à priori que l’entreprise doit respecter dans le cadre
du développement du produit, compte tenu des attentes des clients et de la marge fixée (au
plan stratégique).
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