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ANALYSE FINANCIÈRE DE

LA COMPAGNIE
MICHELIN

Alyssia Lefeuvre
Maxence Péan
Reynaud Noah
Sommaire ……………………………………………………………………………..………1

Introduction …………………………………………………………………………….…….2

Partie 1 : Analyse financière du plan 2016-2020……………………………………..……..3

1. L’équilibre financier ………………………………………………………………………3

1.1 : Le besoin en fonds de roulement ……………………………………………………..….3


1.2 : Ratios d’endettement …………………………………………………………………….4

2. La rentabilité ………………………………………………………………………………6

2.1 : La rentabilité commerciale ………………………………………………………………6


2.2 : La rentabilité économique ……………………………………………………………….7
2.3 : La rentabilité financière …………………………………………………………………8

3. La trésorerie ……………………………………………………………………………….8

Partie 2 : Analyse financière sectorielle : Michelin VS Bridgestone …………………….11

2. La rentabilité comparée entre Michelin et Bridgestone ………………………………..

2.1 La rentabilité commerciale ………………………………………………………………

2.2 La rentabilité économique ………………………………………………………………

2.3 La rentabilité financière ………………………………………………………………

3. Trésorerie comparée entre Michelin et Bridgestone

Bibliographie et Sitographie

1
Introduction

En quelques années, Michelin est devenu un acteur incontournable dans le secteur des
pneumatiques. L’entreprise, qui suite au décès tragique de son dirigeant en 2006, connaît une
période de fragilité - accentuée par la crise des subprimes- jusqu’au début des années 2010.
Suite à cela, le groupe fait preuve d’une formidable capacité de rebond et ancre sa stratégie
décennale dans les mobilités durables qui lui permettent en moins de 10 ans de redevenir le
leader dans le secteur des pneumatiques. Aujourd’hui, le groupe emploie près de 170 000
personnes réparties dans près de 170 pays. En 2020, 37% de ces ventes étaient réalisées en
Europe, 35% en Amérique du Nord. Ces chiffres démontrent une forte implantation de la
compagnie au sein des pays occidentaux. Néanmoins, cette dernière peine à s’implanter de
manière durable dans les nouveaux pays émergents (Chine, Inde, Turquie) notamment à cause
d’une concurrence accrue venant des entreprises pneumatiques chinoises (Zhongce Rubber
Group, LingLong Tyre,..). En effet, ces sociétés sont venues bouleverser l’ancien modèle de
production des grands groupes du pneumatique comme Michelin, Bridgestone, Goodyear,
Pirelli notamment en réduisant drastiquement les coûts de production. Ces concurrents qui ne
représentaient que 6% du marché du pneumatique dans les années 2000 en représentent plus
d’un quart aujourd’hui. Face à cette concurrence-prix, Michelin a fait le choix de diversifier ses
activités notamment en lançant des programmes de recherche dans la mobilité durable, la santé
et les énergies renouvelables.
Néanmoins, la crise de la Covid-19 s’est traduite pour le leader du pneumatique par une
chute brutale de ces ventes sur le premier et deuxième semestre 2019. Par la suite, l’entreprise
a fait part d’une forte capacité de résilience notamment en atteignant des records de ventes sur
certains secteurs de ces activités. Malgré cela, au cours de cette analyse, nous avons remarqué
que l’entreprise avant la crise de la Covid-19 voyait certains de ces indicateurs financiers et
économiques se dégrader, signe de certaines fragilités.
Il conviendra ainsi tout au long de ce dossier de présenter à travers les trois outils de la
finance les performances économiques, financières de l’entreprise et d’en mesurer l’efficacité
notamment en effectuant une comparaison avec un autre leader du secteur : Bridgestone.

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Partie 1 : Analyse financière du plan 2016-2020
(4 lignes)

1. L’équilibre financier :

Aux côtés de la rentabilité et de la liquidité, l’équilibre financier forment l’une des trois clés
de la finance d’entreprise. En effet, l’analyse de l’équilibre financier est essentielle pour
déterminer l’état de santé d’une entreprise. L’équilibre financier s’articule autour de deux
questions principales à savoir « faisons-nous une utilisation performante des actifs ? » et «
l’activité procure-t-elle des bonnes ressources financières ? ». Pour répondre à ces questions,
l’équilibre financier s’appuie sur divers éléments que l’on retrouve dans le bilan tels que les
investissements, les stocks, les créances clients ou encore les dettes fournisseurs. En clair,
l’équilibre financier tend à évaluer le rapport entre les ressources financières et les emplois afin
de répondre aux deux précédentes questions.

D’un point de vue méthodique, l’équilibre financier est étudié à la fois sur le court terme et
le long terme grâce au calcul du besoin en fonds de roulement (BFR). En effet, l’intérêt est
double : à court terme, la règle d’or est de réduire le BFR en jouant sur la réduction des valeurs
d’exploitation, l’accélération des règlements clients et l’obtention de crédits fournisseurs. Sur
le long terme la logique s’inverse, le BFR doit être positif afin de permettre aux capitaux
permanents de financer les actifs fixes. Il s’agira d’analyser l’équilibre financier de Michelin à
travers son BFR puis en étudiant ses différents ratios d’endettement.

1.1 : Besoin en fonds de roulement

Nous avons calculé le besoin en fonds de roulement (BFR) sur une période de 5 ans – entre
2016 et 2020 – et avons constaté que le
BFR de Michelin reste stable comme
Besoin en fonds de roulement
6,000
l’illustre le graphique ci-dessous. En
5,000
effet, il varie entre 4229 pour l’année
4,000
2020 et 5119 pour 2019. Ces valeurs
3,000
représentent respectivement la valeur
2,000
minimale et maximale du BFR sur la
1,000
période étudiée. Plus largement, le
0
BFR demeure positif. Un BFR positif 2016 2017 2018 2019 2020

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indique que les emplois d’exploitation sont supérieurs aux ressources de la même nature.
L’entreprise doit donc financer ses besoins à court terme soit par son fonds de roulement soit
par des dettes financières. L’entreprise Michelin se trouve ainsi dans une situation où ses
emplois d’exploitation sont supérieurs à ses ressources d’exploitation.

Dans l’objectif d’affiner l’analyse du BFR, nous allons maintenant s’intéresser à trois
éléments ayant une influence sur le BFR : le taux de productivité des dettes fournisseurs, le taux
de productivité des créances et le taux de productivité des stocks.

Le ratio d’encours fournisseurs varie sensiblement sur la période étudiée. Augmenter la


valeur de ce ratio serait dans l’intérêt de toute entreprise car cela lui permettrait de financer son
entreprise sans avoir à compter sur sa trésorerie. Si l’on prend le cas de l’année 2020, pour 1€
d’encours fournisseur, Michelin produit 0.133€ de chiffre d’affaires. Le processus de variation
corrélé du CA et de la valeur des créances clients permet de maintenir le ratio d’encours clients
autour de 0.147 (en moyenne sur les cinq années étudiées). Ce ratio que nous pouvons qualifier
de « faible » assure à Michelin de minimiser les prises de risques. En effet, plus le ratio
d’encours clients est faible, plus les délais de paiements sont courts. Enfin, le ratio d’encours
stock permet de mettre en évidence la valeur du CA par euro de stock détenu. Dans le cadre de
notre étude, le ratio d’encours stock connaît sa plus faible valeur en 2020 en atteignant 0.193,
une baisse sans doute causée par la crise sanitaire ? Néanmoins, le ratio d’encours stock reste
stable en 2020 par rapport à l’année précédente et cela s’explique par la diminution presque
proportionnelle non seulement du CA mais aussi des stocks.

2020 2019 2018 2017 2016

Ratio d’encours client 0,147 0,146 0,157 0,140 0,146

Ratio d’encours fournisseurs 0,133 0,128 0,138 0,137 0,129

Ratio d’encours stock 0,193 0,194 0,213 0,205 0,214

1.2. Ratios d’endettements

En complément de l’analyse du Besoin en Fonds de Roulement de l’entreprise Michelin,


nous nous sommes concentrés sur trois ratios d’endettement : global, financier et financier net.
Les ratios d’endettement constituent un indicateur financier qui renseigne sur l’endettement

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d’une entreprise. Exprimé en pourcentage, il permet de comparer les capitaux propres de
l’entreprise à ses dettes. Par extension, il détermine le niveau de dépendance financière de
l’entreprise vis-à-vis de ses tiers. Afin de comprendre sa fonction, il convient tout d’abord
d’énoncer quelques éléments de cadrage de ces ratios. On considère que plus le ratio
d’endettement est élevé, plus l’entreprise est dépendante de ses tiers. Néanmoins, un ratio
d’endettement faible peut indiquer un manque de prise de risque d’une entreprise sur d’un point
de vue financier et donc donner une image de manque de compétitivité par rapport à d’autres
entreprises. Ainsi, il est estimé qu’un « bon » ratio d’endettement tourne autour de 30% - même
si cela dépend avant tout du secteur et de la taille de l’entreprise.

Dans le cas de Michelin, ce ratio d’endettement global croît constamment entre 2016 et 2020
passant de 22.89% à 36,24%. Chaque année, Michelin augmente donc légèrement ses dettes.
Le ratio d’endettement financier apporte un éclairage sur la relation que l’entreprise entretient
avec ses investisseurs financiers. En effet, le ratio d’endettement financier réunit les emprunts,
les avances de trésorerie ou encore les crédits bancaires. Dans notre étude de cas, nous
constatons des variations du taux d’endettement avec une stabilisation quasiment parfaite entre
2018 et 2019. Néanmoins, le taux d’endettement financier a augmenté de plus de 20 points entre
2017 et 2020 ce qui pourrait s’expliquer avec la crise sanitaire apparue en 2020 dont la
conséquence s’est traduite par un besoin de financement. Enfin, le calcul du taux d’endettement
financier net constitue la première étape pour calculer d’autres indicateurs de la santé d’une
entreprise tels que le taux d’endettement net, la capacité d’endettement, la capacité de
remboursement et l’effet de levier de l’endettement. En l’occurrence, nous constatons une
variation importante entre la valeur minimale du taux d’endettement financier net et sa valeur
maximale. En effet, elle varie entre 8.80% et 29.80% entre 2017 et 2019. Comment interpréter
cette variation ? Il est important tout d’abord de rappeler que le taux d’endettement financier
net est un outil d’analyse plus fin que les deux précédents taux, il est donc logique de percevoir
des variations plus importantes. Le taux de 2017 qui représente le taux le plus bas dans le cadre
de notre étude signifie que Michelin marque une période de faible endettement par rapport aux
capitaux propres détenus mais sans prendre en compte les disponibilités. Ensuite, ce taux
d’endettement financier net a cru de manière logique en raison de l’acquisition de Fenner et
Camso ainsi que de la prise de participation dans le JV TBC. Malgré une variation entre les
différentes périodes, Michelin reste une entreprise dont le taux d’endettement financier net reste
faible et permet d’assurer ses dettes.

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2. La rentabilité
La rentabilité désigne le rapport entre les résultats réalisés et les ressources nécessaires
pour y parvenir. Dans le cadre d’une entreprise, la rentabilité mesure l’efficacité des moyens
mis en œuvre pour mettre en œuvre son activité. La rentabilité est donc une notion d’équilibre
axée autour d’un seuil visant à déterminer si une entreprise crée de la richesse. Afin de
déterminer si une entreprise génère de la valeur, il convient de décliner l’analyse de la rentabilité
en trois axes : la rentabilité commerciale, la rentabilité économique et la rentabilité
financière.

2.1 La rentabilité commerciale

Axée sur l’activité de l’entreprise, la rentabilité commerciale vise à déterminer si les


activités de l’entreprise génèrent de la valeur ajoutée. L’un des premiers outils afin d'analyser
la rentabilité commerciale d’une entreprise est la marge brute. Cet indicateur en faisant la
différence entre le chiffre d’affaires et l’ensemble des coûts de production indique si l’entreprise
crée de la valeur lors du cycle d’exploitation. Afin d’affiner davantage la rentabilité
commerciale d’une entreprise, deux ratios viennent en complément de cette marge brute. Il
s’agit de la marge commerciale et de la marge EBE. Ces deux indicateurs sont des ratios de
rentabilité. Ce qui les distingue est que le calcul de la marge commerciale ne prend pas en
considération certaines charges comme l’amortissement des immobilisations, le salaire des
employés ou encore les taxes et impôts.

Pour la compagnie Michelin, on observe une diminution de la marge commerciale nette.


En effet, on constate que celle-ci est en diminution croissante sur ces cinq dernières années
(passant de 12% en 2016 à 5% en 2020). Une baisse, qui s’est accentuée durant la crise de la
Covid. En revanche, la marge EBE demeure, elle, constante à l’exception de l’année 2020. Cela
ne s’explique notamment par le fait que le groupe a été impactée par la crise diminuant ainsi le
résultat net. Par conséquent, le ratio de rentabilité économique s’est retrouve diminué. Cette
constance de la marge EBE est ainsi signe d’une rentabilité commerciale stable et saine pour
l’entreprise, la baisse de sa marge nette est due à une augmentation de ses investissements
notamment dans la volonté de développer les mobilités durables avec la stratégie 4R. Ainsi,
l’entreprise Michelin demeure rentable commercialement.

6
La rentabilité commerciale vise donc à déterminer la marge commerciale d’une entreprise.
Celle-ci se calcule en faisant le rapport entre le résultat d’exploitation et le chiffre d’affaires
d’une entreprise.

2.2 La rentabilité économique

En second lieu, l’étude de la rentabilité économique s’intéresse à l’ensemble des moyens


engagés par l’entreprise pour générer de la richesse. Le principal indicateur nommé Return on
Asset (ROA) s’intéresse à l’ensemble des actifs utilisés pour créer de la valeur. On observe que
cette ROA a diminué ces dernières années pour la société Michelin. Cela s’explique par une
augmentation des actifs employés dans le processus de production tandis que le résultat du
groupe a stagné sur la période. Il en résulte alors une moins bonne utilisation de ses actifs. Ainsi,
100€ investis par le géant du pneumatique générait 10€ en 2016 contre 3€ aujourd’hui. Malgré
des chiffres en baisse constante, il convient toutefois de les nuancer. En analysant la moyenne
ROA sur 5 ans d’autres entreprises, on remarque que ROA de la compagnie Michelin demeure
supérieure à celle de ses principaux concurrents (7,3% pour Michelin, 5,59% pour Bridgestone,
0,71% pour Goodyear).

Toutefois, la rentabilité économique ne saurait se limiter à la ROA. D’autres indicateurs


comme le Return on Capital Employed (ROCE) calculent la capacité de Michelin à dégager du
profit en tenant compte des ressources employées notamment des dettes et capitaux propres.
Tout comme la ROA, le ROCE est en diminution sur les cinq dernières années. En analysant
plus en détails les comptes sociaux de l’entreprise, on remarque que Michelin voit ses
ressources employées augmenter, ainsi elle a besoin de davantage de ressources pour
fonctionner mais son résultat net lui n’augmente pas de manière significative. Il en résulte alors
une diminution du ROCE qui traduit une perte de rentabilité vis-à-vis des ressources utilisées.

7
2.3 La rentabilité Financière

Enfin, la rentabilité peut être analysée sous l’angle financier. Il s’agit ici de déterminer
l’efficacité de l’utilisation des capitaux propres de l’entreprise, c’est-à-dire la part capitalisée et
donc détenue par ses actionnaires. Grâce au Return on Equity (ROE), il est possible d’établir
un rapport entre le résultat net et les capitaux propres. Tout comme les ratios de rentabilité
économique, le ROE est en forte baisse jusqu’en 2019 avec 23% en 2016 contre 17% en 2019.
Il connaît même une baisse drastique en 2020 puisque celui-ci ne s'élève qu'à 8%. Michelin
connaît donc une baisse structurelle de sa rentabilité économique amplifiée par la
conjoncture économique défavorable due à la pandémie de 2020.

3. La trésorerie

La liquidité constitue le dernier point d’analyse financière d’une entreprise. La liquidité


permet de mesurer la capacité d’une entreprise à rembourser ses créanciers ou à financer de sa
poche une partie de ses investissements. L’un des indicateurs premiers de la mesure de la
liquidité est le flux de trésorerie d’exploitation (FTE). Cet indicateur renseigne sur la capacité
des activités courantes d’une entreprise de dégager un excédent de trésorerie. Pour la société
Michelin, on observe que le FTE est en perpétuelle croissance sur ces cinq dernières années,
démontrant ainsi une aptitude de la compagnie à générer un excédent de liquidité grâce à ses

8
activités. Cette croissance de la FTE notamment pendant les deux dernières années s’explique
par une meilleure maîtrise des stocks qui, au cours de la dernière année d’activités, se sont
fortement réduit. Cette capacité à créer de la liquidité témoigne ici, de la bonne santé de
l’entreprise car est capable de faire face à ces dépenses d’exploitations et n’a pas besoin de
recourir à des emprunts de court terme afin de financer ces activités. Un second indicateur qui
détermine la bonne santé de la trésorerie d’une entreprise est le flux de trésorerie
d’investissement (FTI). Ce flux calcule le flux de trésorerie correspondant aux recettes et
dépenses effectuées sur les actifs immobilisés. Il permet notamment de cerner la politique
d’investissement menée par les dirigeants et d’évaluer la rentabilité de leurs décisions
d’investissements. Bien que ce montant soit négatif chaque année d'environ 2 milliards d’euros,
il s’avère rassurant car il montre des dépenses d’investissements qui restent stables et montre
une réelle volonté de l’entreprise d’être un acteur des mobilités de demain en investissant
notamment plus que des compagnies concurrentes. Lorsque l’on additionne le FTE et le FTI,
nous obtenons le flux de trésorerie avant financement (FTAF), ce flux indique si l’entreprise a
besoin de ressources extérieures pour se financer. Or, on remarque que cet indice est toujours
positif excepté en 2018 où en raison de l’acquisition des entreprises Camso et Fenner il était
devenu négatif. Ainsi, le flux de trésorerie d’exploitation dégagé par Michelin pourrait
permettre de financer à la fois ces dépenses courantes mais également les investissements.
Cependant, l’entreprise n’utilise pas son flux de trésorerie d’exploitation pour financer ses
investissements car il est plus rentable pour Michelin de financer son investissement par de
l’endettement plutôt que par ses capitaux propres. Ainsi, elle recourt à un financement externe
qui peut être analysé dans le flux de trésorerie de financement (FTF). Cet indicateur se génère
en faisant la différence entre les charges et les revenus générés dans le cadre des opérations de
financements. Dans le cadre de ses activités Michelin à un FTF disparate selon les années. Cela
s’explique principalement par des contractions de dettes financières à intervalle régulier ainsi
que par des programmes d’émission de dettes tous les deux ans.

Enfin, la trésorerie d’une entreprise peut s’analyser à l’aide de sa capacité


d’autofinancement. La capacité d’autofinancement désigne l’ensemble des ressources brutes
que détient une entreprise à la fin de son exercice comptable. Elle mesure ainsi les excédents
de trésorerie et indique la capacité de financement interne d’une entreprise. Contrairement à
FTE, il s’agit d’un flux de trésorerie potentiel et non réel. Cet indicateur correspond donc au
résultat net augmentée des dotations aux amortissements et provisions (DAP). Les DAP sont
incluses dans le calcul de cet indicateur, car lorsqu’une entreprise génère une DAP, elle
immobilise une partie de ses ressources d’un point de vue comptable. Ainsi, contrairement à
une charge courante, cette opération ne donne pas lieu à une sortie de trésorerie vers un tiers.

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La capacité d’autofinancement en ne considérant pas l’année 2020 se renforce pour la société
Michelin. Elle est notamment due à un accroissement des DAP suite à de nombreuses
acquisitions entre 2018 & 2019. Mis en corrélation avec l’endettement dette de l’entreprise, ce
ratio indique le nombre d’année que mettrait Michelin à rembourser ses dettes en utilisant
uniquement sa capacité d’autofinancement. Pour de nombreux comptable, ce chiffre se doit
d’être inférieur à 4 sinon il signifie que l’entreprise un endettement trop lourd compte-tenu de
sa rentabilité. On observe que cet indicateur au début du plan 2016-2020 était inférieur à une
année, mais qu’il a augmenté de manière logique suite aux nombreuses acquisitions du groupe.
Ainsi, en 2020 l’entreprise met environ un an et demi afin de rembourser ses dettes en n’utilisant
que sa capacité d’autofinancement. Cet indicateur envoie alors un signal positif sur la santé de
l’entreprise.

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Partie 2 : Analyse financière sectorielle : Michelin VS
Bridgestone.

2. La rentabilité comparée entre Michelin et Bridgestone

Bien que les chiffres de Bridgestone ne concernent pas les années antérieures à 2018 et ont déjà
été publiés pour l’année 2021, une analyse comparative de rentabilité entre les deux principales
industries du pneu (Michelin et Bridgestone) peut être réalisée sur les années 2018, 2019 et
2020.

2.1 La rentabilité commerciale

En analysant la marge commerciale des deux entreprises, on observe que la marge nette
de Bridgestone est relativement stable entre 2018 et 2019 avant de diminuer fortement suite à
la crise de la Covid-19. Sa marge a ainsi diminué de 9 points de pourcentage entre 2019 et 2020,
avant de connaitre un formidable rebond pour l’année 2021.

Structurellement, nous remarquons ainsi que la rentabilité commerciale de


Bridgestone sur ces dernières années est plus faible d’environs 2 points de pourcentage. En
outre, l’écart des rentabilités commerciales s’accroit fortement en 2020, notamment en raison
des mesures sanitaires très strictes au Japon, qui ont mis à l’arrêt l’ensemble des lignes de
production de Bridgestone. Néanmoins, le leader japonais du pneu a montré en 2021 une bien
meilleure résilience que Michelin, notamment en augmentant ses marges commerciales – signe
d’une adaptation de ses activités opérationnelles à la crise. Bridgestone jouit ainsi aujourd’hui

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d’un accroissement de sa rentabilité commerciale, contrairement à la société Michelin qui peine
à augmenter ses taux de marges.

2.2 La rentabilité économique

Du point de vue de la rentabilité économique, Bridgestone affiche une ROA un ROCE


supérieures de 2 à 3 points de pourcentage sur la période 2018-2020. Pour les deux entreprises,
ces indicateurs ont connu un net recul en raison de la crise. Cependant, en plein cœur de la crise,
Michelin est parvenu à maintenir ces deux indicateurs dans une zone positive, montrant ainsi
que l’entreprise demeure rentable économiquement même si cette rentabilité s’est fortement
dégradée. Au contraire, Bridgestone en période de crise n’a pas réussi à maintenir ces deux
indicateurs dans une zone positive, ainsi l’entreprise japonaise n’a pas était rentable durant la
crise contrairement à son concurrent. Même si les mesures sanitaires ont été bien plus strictes
au Japon qu’en Europe, on peut tout de même affirmer que les capitaux de Bridgestone dans
une conjoncture économique stable permettent de dégager davantage de rentabilité que son
principal concurrent mais qu’en période d’instabilité ou de crise ce n’est pas le cas.

2.3 La rentabilité financière

Stable à 12,5% entre 2018 et 2019, le ratio de rentabilité financière (ROE) devient
légèrement négatif en 2020 avant de connaître un rebond de plus de 16% l’année suivante. Face
à son principale concurrent, Michelin, ce ratio est plus faible de 5 points de pourcentage en
moyenne entre 2018 et 2021. La rentabilité financière de Bridgestone est donc structurellement
plus faible que celle de Michelin.

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3. Trésorerie comparée entre Michelin & Bridgestone.

En comparant les revenus de trésorerie des activités courantes, on remarque que


Bridgestone parvient plus facilement à générer de la liquidité sur ses activités courantes. Ainsi,
son FTE est plus important sur ces dernières années. Néanmoins, la crise de la Covid-19 a
fortement bouleversé la liquidité générée par l’entreprise. En effet, en 2020 Bridgestone affiche
un recul de plus de 3 milliards d’euros de son FTE. En revanche, sur la même période Michelin
a su accroitre les revenus générés par son activité notamment en jouant sur ses stocks.

En analysant le flux de trésorerie d’investissement, on remarque que les deux firmes ne


sont pas sur des stratégies de long termes similaires. En effet, Michelin a choisi ces dernières
années d’augmenter ses dépenses d’investissement ce qui a pour effet d’accroitre les ressources
nécessaires pour financer ses investissements. Pour Bridgestone, le flux de trésorerie
d’investissement est deux fois moins élevé que pour Michelin ce qui révèle une stratégie
différente en la matière. Cette stratégie s’est confirmée lors de la crise, où la firme japonaise à
décide de vendre plusieurs de ces immobilisations, faisant croitre ainsi son FTI et redressant
donc sa trésorerie. Ainsi, elle a fait le choix de sauvegarder sa trésorerie quitte à sacrifier ses
investissements sur le long terme.

Comparaison des différents flux de trésorerie


Michelin & Brigestone
5,000,000,000
4,000,000,000
3,000,000,000
2,000,000,000
1,000,000,000
0
(1,000,000,000) 2017 2018 2019 2020

(2,000,000,000)
(3,000,000,000)
(4,000,000,000)
(5,000,000,000)
(6,000,000,000)
FTE CGEM FTE Bridgestone
FTI CGEM FTI Brigestone
FTF CGEM FTF Bridgestone

Le FTF pour les deux firmes est très disparates selon les années ce qui indique des
phases d’endettement et de désendettement.

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