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Univ. Hassiba Benbouali de Chlef/Fac. de Technologie/Dépt. De Génie Méc.

/Filière : Génie mécanique/L2 GM/2019/M’hamed Beriache 1

TP_04 : Ecoulement dans un tube de Venturi

But du travail :
Les objectifs de ce TP sont :
1. vérifier la loi de Bernoulli ;
2. mesurer le débit au moyen d’un tube de Venturi ;
3. étudier la perte de charge le long du tube.

1. Introduction :
Le venturi est un appareil utilisé depuis très longtemps pour mesurer le débit d’une conduite. Le
fluide circulant dans la conduite passe dans un convergent avant d’atteindre un col de section
inférieure à celle de la conduite. La vitesse de l’écoulement augmente dans ce convergent. Cette
augmentation de vitesse correspond par ailleurs à une diminution de pression fonction du débit. En
mesurant cette diminution de pression, on peut donc déduire la valeur du débit de l’écoulement. Après
le col, le fluide passe dans un divergent où il perd de sa vitesse et remonte en pression.

2. Description de l’appareil :
Le tube de Venturi (Fig. 1) réalisé en Plexiglas est alimenté à partir du banc hydraulique par un
tuyau flexible. Un autre tuyau flexible, branché après la vanne de commande, conduit l’eau sortant de
l’appareil au réservoir de mesure de banc hydraulique. Tout le long du convergent et du divergent,
onze prises de pressions statiques reliées à des tubes manométriques verticaux montés en face
d’échelle, graduée en mm, permettent de mesurer les hauteurs d'eau h . Les prises de pression sont
n

reliées à un multimanomètre qui n'est pas en liaison directe avec l'atmosphère ; toutes les branches
débouchent dans un collecteur muni d'une valve A permettant de faire une contre pression réglable.

Le venturi est monté sur un support à pieds réglables, qui permettent de mettre l’appareil de niveau.

On ne perce qu’une prise de pression à l’entrée du divergent et une prise au niveau du col. Les
valeurs, ainsi relevées, sont suffisantes pour déduire le débit. Les nombreuses prises de pression
percées sur le venturi d’étude ont pour but de permettre une étude précise de la répartition des
pressions le long du divergent et du convergent de venturi.

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Fig.1 : Schéma de l’installation.

3 Théorie du tube de Venturi :


Considérant l’écoulement d’un fluide peut appliquer l’équation de Bernoulli et écrire
incompressible dans un convergent et un que :
divergent d’une conduite (figure 2). La section
d’entrée (1) a une surface a1 , la section du col

(2) a une surface a 2 . Toute section n aura une

surface a n . Les tubes piézométriques placés au

niveau des sections (1), (2), (3), indiquent les


hauteurs h1 , h2 , hn .

En supposant qu’il n y a aucune perte de


charge dans cette conduite et que les vitesses et
Fig.2 : Ecoulement d’un fluide parfait dans un
les hauteurs piézométriques sont constantes
dans chacune des sections de la conduite, on
tube de Venturi

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U 12 U2 U2
 h1  2  h2  n  hn (1)
2g 2g 2g
Avec U1, U2 et Un vitesse de l’écoulement dans les sections 1,2 et n l’équation de continuité entraîne
que :
U 1 . S1  U 2 . S 2  U n . S n  Q (2)

Avec Q : débit volumique de la conduite.


En remplaçant dans (1) la valeur de U1 tirée de (2), on peut écrire que :

2
U 22  S2  U 22
   h1   h2
2g  S1  2g
On résolvant cette équation en U2, on trouve que :
1/ 2 1/ 2
   
   
 2 g (h1  h2 )   2 g (h1  h2 ) 
U2   2 
 Q  S 2 . 2 
(3)
 1   S1    1   S1  
 S    S  
  2    2 

En réalité, d’une part il y a une perte de charge entre les sections 1 et 2 et d’autre part, les
vitesses ne sont pas constantes dans les sections droites. Le débit réel est légèrement inférieur à la
valeur trouvée en (3). On tient compte de cette différence en introduisant le coefficient C pour écrire :
Q  C.S 2 .U 2 (4)
Le coefficient C du venturi se détermine expérimentalement. Ce coefficient varie d’un venturi à
l’autre, et est en fonction du débit ; ses valeurs sont comprises entre 0,92 et 0,99. La distribution idéale
de la pression dans le convergent-divergent est donnée par l’équation de Bernoulli (1).
U 12  U n2
hn  h1 
2g
Pour la suite des calculs et pour la comparaison entre des résultats expérimentaux et théoriques,
il est pratique d’exprimer le rapport de (h1  h2 ) et de la charge dynamique au niveau du col.

hn  h1 U 12  U n2

U 22 / 2 g U 22
En remplaçant les rapports des vitesses par le rapport des surfaces des sections, en utilisant l’équation
de continuité en peut écrire :
2 2
hn  h1  S 2   S 2 
     (5)
U 22 / 2 g  S1   S n 

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4. Conduite de l’expérience :

Pour étudier le coefficient C du venturi, il est nécessaire de relever les valeurs (h1  h2 ) pour
les différents débits Q. Dans un premier temps il est nécessaire d’effectuer la mise à zéro des
manomètres. Pour cela il faut chasser les poches d’air de l’appareil en ouvrant la vanne d’alimentation
du banc hydraulique et la vanne de réglage du débit placée à la sortie de l’appareil. Au bout de
quelques instants, on referme peu à peu la vanne de réglage du débit pour augmenter la pression dans
le venturi, afin que l’eau pénètre dans les tubes manométriques et comprime l’air contenu dans le
collecteur.
Quand l’eau atteint le niveau désiré dans les tubes manométriques, on referme la vanne
d’alimentation du banc hydraulique. Les deux vannes étant refermées, le venturi n’est plus soumis
qu’à une pression statique modérée. Les pieds réglables du support sont manœuvrés pour mettre
l’appareil à niveau. Après cette mise à niveau, d’une part le plan des tubes manométriques doit être
vertical et d’autre part tous les tubes manométriques doivent indiquer la même valeur. Il est
maintenant possible de relever les valeurs (h1  h2 ) qui correspondent à différents débits. Il est

conseillé de choisir comme première valeur de débit celle qui correspond au maximum de (h1  h2 ) ,
c'est-à-dire celle qui donnera h1 pratiquement au maximum de l’échelle et h2 pratiquement au
minimum. On obtient cette condition en ouvrant simultanément et progressivement les vannes du banc
hydraulique et de l’appareil. L’ouverture de ces vannes entraînera une augmentation du débit et donc
une différence entre h1 et h2. L’ouverture de la vanne d’alimentation du banc hydraulique
s’accompagne d’une augmentation de pression dans tous les tubes manométriques, tandis que
l’ouverture de la vanne de réglage du débit de l’appareil entraînera une diminution de la pression dans
les tubes manométriques. C’est donc en équilibrant judicieusement l’ouverture de ces deux vannes que
l’on atteint la condition requise. Au cas ou cette condition est difficile à atteindre, il est possible
d’introduire ou de retirer de l’air du collecteur par la vanne placée à l’une de ses extrémités.
Le débit volumique est mesuré en recueillant l’eau sortant de l’appareil dans le réservoir de
mesure du débit du banc hydraulique. On relève les hauteurs de h1 et h2 correspondantes sur les tubes
manométriques. On peut procéder à une dizaine de mesures de (h1  h2 ) régulièrement espacées entre
0 et 250 mm.
Pour étudier la répartition des pressions dans le venturi, il suffit de relever les pressions
données par tous les tubes manométriques pour une ou deux valeurs du débit. Pour augmenter la
précision des mesures, il est conseillé de procéder à relevés pour des débits importants.

5. Mesures expérimentaux et calculs :


Les dimensions caractéristiques du venturi et les positions des prises de pression
piézométriques sont données à la figure (3).

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Le tableau [1] indique les valeurs des diamètres des sections de chaque prise de pression et les
calculs de la pression idéale des sections à partir de l’équation (5).

Fig.3 : Dimensions caractéristiques du venturi et Positions des prises de pression


piézométriques

N° du tube Diamètre de
d2/dn (S2/Sn)2 (S2/S1)2-(S2/Sn)2
piézométrique La section en mm
A (1) 26.00 0.615 0.144 0.000
B 23.20
C 18.40
D (2) 16.00 1.000 1.000 -0.856
E 16.80
F 18.47
G 20.16
H 21.22
J 23.53
K 25.24
L 26.00
Tableau1 : Valeurs des pressions idéales dans les différentes sections.

Compléter le tableau 1 sur la page de l’exemple de calcul donné ci-dessus avec les valeurs de la 1ère et
la 4ème ligne.
d1 = 26,00 mm S1 = 531 mm2
d2 = 16,00 mm S2 = 201 mm2
(S2/S1)2 = 0,144 (S2/S1)2 - 1 = -0,856
Les résultats expérimentaux seront donnés sous forme de tableau 2
Masse (kg) Temps (s) Q (kg/s) h1 (m) h2 (m) h1- h2 (m)

Tableau 2. Valeurs expérimentales de h1- h2 (m) et de Q.

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- tracer le graphe de (h1- h2)1/2 en fonction de Q,


- Monter que la courbe obtenue est une droite,
- En déduire le coefficient de débit C.

En analysant très attentivement les résultats, on peut remarquer que les valeurs expérimentales
de (h1- h2)1/2 pour les débits importants sont en fait légèrement inférieures à celles données par la
droite obtenue, tandis que les valeurs expérimentales de (h1- h2)1/2 pour les débits faibles, sont
légèrement supérieures à celles données par la droite obtenue, ceci indique que « C » varie légèrement
avec Q, il semble que C augmente avec le débit.

En raison de cette observation, calculer les valeurs de C pour chaque point expérimental et
tracer C  f (Q ) :

Q (m3/s) (h1- h2)1/2 (m)1/2 C

Tableau 3. Valeurs de C pour chaque point expérimental.

En utilisant les valeurs de C calculer la chute de pression, le long du venturi pour le débit
maximum.
6. Conclusion :
1- Quelle est l’influence sur les résultats de l’inclinaison de l’axe du venturi ? Faudrait-il
procéder à des corrections des lectures de pressions piézométriques si le venturi était vertical ?

2- En utilisant la valeur de C déterminée par cette expérience, calculer le diamètre du col d’un
venturi permettant de mesurer un débit de 0,4 m3/s, dans une conduite de 0,6 m de diamètre,
pour obtenir une différence de pression de 0,3 m ?

3- Quelle amélioration peut-on apporter à cet appareil ?

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