TP 3, Ecoulement à travers un venturi, par A. Daimallah et K.

Mansouri 2020

TP 3

Ecoulement à travers un venturi

1. Introduction
Le tube de Venturi est un appareil qui a été utilisé depuis longtemps pour la mesure de
débit dans une conduite. Il est constitué essentiellement d’un convergent, d’un col et d’un
divergent. Dans le convergent, la vitesse de fluide en écoulement augmente ce qui correspond
à une diminution de la pression. La mesure de la valeur de cette diminution de la pression
permet de déduire la valeur du débit.
En traversant le col, le fluide passe par un divergent où il reprend sa vitesse initiale et remonte
en pression.

2. Description de l’appareil
La figure (1) présente le schéma de l’appareil de Venturi. Il est fabriqué en plexiglasse.
Le banc hydraulique alimente en eau le venturi à travers un tuyau flexible. Un autre tuyau
flexible, branché après la vanne de commande assure la conduite de l’eau sortant da l’appareil
au réservoir de mesure du banc hydraulique.
Au niveau du convergent et du divergent du venturi, des prises de pressions piézométriques
percées sont connectés à des tubes manométriques verticaux montés en face d’échelle gradué
en millimètre (mm). Les tubes manométriques sont connectés entre eux à leurs extrémités
supérieures par un collecteur permettant de régler la quantité d’air contenue dans l’appareil à
l’aide d’une vanne d’air placé à l’une de ces extrémités.
L’ensemble de l’appareil est monté sur un support à pieds réglables, ce qui permet de mettre
l’appareil à niveau.

Collecteur

Vanne d’air

Tubes
manométriques

Vanne de réglage de
débit

Alimentation
Vers le réservoir de
mesure du débit

Pieds réglables

Figure 1: Schéma de l’appareil de Venturi

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3. Théorie du Venturi
Considérant l’écoulement d’un fluide incompressible à travers un convergent-
divergent d’un tube de venturi (Voir Figure 2).
A l’entrée du tube la section (1) a une surface A1, au niveau du col, la section (2) a une
surface A2 et toute surface (n) aura une section An.
Les tubes piézométriques placés au niveau des différentes sections (1, 2 et n) indiquent les
valeurs des hauteurs h1, h2 et hn.
Il est important que le tube ne soit pas incliné et l’appareil doit être obligatoirement horizontal.
On suppose que la vitesse et les hauteurs piézométriques sont constantes dans chacune des
sections considérées. On suppose que l’écoulement est monodimensionnel, la vitesse et les
hauteurs piézométriques varient seulement le long de la conduite. On peut donc appliquer le
théorème de Bernoulli à ce système (convergent- divergent) :

Hauteur totale

Sens de
l’écoulement

Niveau de référence

Figure 2 : Condition idéale dans un Venturi

u12 u 22 u n2
 h1   h2   hn (1)
2g 2g 2g
avec u1 , u 2 et u n sont les vitesses d’écoulement dans les sections 1, 2 et n.
L’équation de continuité est donnée par :
u1 A1  u 2 A2  u n An  Q (2)
avec Q : débit volumique de la conduite.
A partir de l’équation (2) on a:
u A
u1  2 2
A1
En remplaçant par cette équation dans (1) on obtient :
2
u 22  A2  u2
   h1  2  h2
2 g  A1  2g

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Et donc :
2 g h2  h1 
u2  2
(3)
1   A2 

 A1 
En multipliant les deux membres de l’équation (3) par A2 , on obtient la valeur du débit
volumique :
2 g h2  h1 
Q  A2 2
(4)
1  A2 

 A1 
Cette expression représente la valeur du débit idéal, obtenu pour un écoulement non visqueux
monodimensionnel ; mais en pratique, il existe une perte de charge entre les sections 1 et 2 et
aussi les vitesses ne sont pas constantes dans les sections droites. Donc la valeur réelle du
débit est légèrement inférieure à celle donnée par l’équation 4, ceci conduit à introduire un
coefficient « C » dans l’équation du débit (équation 4) :

2 g h2  h1 
Q  CA2 2
(5)
1   2 
A
 A1 

avec : C coefficient du Venturi.

La valeur du coefficient « C » est comprise entre 0.92 et 0.99
Il est déterminé expérimentalement et varie d’un Venturi à un autre et pour un même appareil
peut varier en fonction du débit.
Pour la distribution de la charge piézométrique le long du Venturi, il est important de
rechercher une voie adimensionnelle pour exprimer le changement de la charge piézométrique
entre la section d’entrée (1) et toute section (n).
u2
On peut faire ceci, en utilisant la vitesse de la charge 2 au col.
2g
On définit donc le coefficient de la charge piézométriques Cph par :

hn  h1
C ph  (6)
 u 22 
 2g 
 
u 22
Comme (hn – h1) et ont la même dimension de longueur, donc le coefficient de la charge
2g
piézométrique devient adimensionnel.
Par exemple pour un débit connu, les valeurs des charges piézométriques sont lus à partir des
tubes du Venturi, si ces valeurs lues (lectures) sont divisées par une valeur connue comme la
u2
vitesse au col, ( 2 ), donc les lectures deviennent le coefficient de charge piézométrique
2g
adimensionnel.
Il est simple de trouver une expression de la distribution idéale de Cph le long du venturi.
A partir de l’équation de Bernoulli (équation 1) :
u2 un
hn  h1  1  2
2g 2g

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u 22
En divisant cette expression par :
2g
2 2
hn  h1  u1   u n 
     
u 22  u2   u2 
2g

On peut remplacer les termes à droite de cette expression par l’équation de continuité :
u1 A2 u A
 et n  2
u2 A1 u 2 An

et l’expression du second membre (termes à gauche) représente le coefficient de la charge

piézométrique Cph , on obtient :
2 2
A  A 
C ph   2    2  (7)
 A1   An 
Comme la variation de la charge piézométrique idéale adimensionnelle le long du tube de
Venturi.
Sachant que A & D², On peut représenter Cph en fonction du diamètre du tube D :

4 4
D   D2 
C ph   2     (8)
 D1   Dn 

4. Procédure expérimentale
Avant de commencer la manipulation, il faut mettre l’appareil à niveau, pour faire ceci,
en ouvrant la vanne d’alimentation du banc hydraulique et la vanne de réglage de débit placée
à la sortie de l’appareil, ce qui permet une circulation de l’eau pour quelque second et par
conséquent les poches d’air existants dans l’appareil se dégagent à l’extérieur.
En refermant graduellement la vanne de réglage de débit pour augmenter la pression, ce qui
provoque une augmentation du niveau d’eau dans les tubes manométriques et comprime l’air
contenu dans le collecteur. Quant l’eau atteint le niveau désiré dans les tubes manométriques
en referme graduellement la vanne d’alimentation du banc hydraulique. Les deux vannes étant
fermées, le Venturi n’est plus soumit qu’à une pression statique modérée. Les pieds réglables
sont ensuite manœuvrés pour mettre l’appareil à niveau. Pour établir le coefficient « C » du
Venturi, en relevant différents mesures de la différence entre (h2 – h1) pour différentes valeurs
du débit Q. Il est recommandé de prendre la première lecture avec une valeur maximale (h2 –
h1), c.à.d. h1 proche de la valeur la plus élevée de l’échelle et h2 pratiquement au minimum.
Pour obtenir cette condition, en ouvrant simultanément et progressivement la vanne
d’alimentation du banc hydraulique et la vanne de réglage de débit. En ouvrant
successivement chacune des deux vannes en faisant augmenter le débit d’écoulement et donc
la différence entre h1 et h2. En ouvrant la vanne d’alimentation du banc hydraulique
s’accompagne par une augmentation de la pression dans les tubes manométriques et ouvrir la
vanne de réglage de débit fait l’effet inverse (entraîne une diminution de la pression dans tous
les tubes manométriques). En équilibrant donc judicieusement l’ouverture de ces deux vannes
pour obtenir la condition requise. Si cette condition est difficile à être vérifié, on peut faire
entrer ou retirer l’air du collecteur par la vanne placée à l’une de ses extrémités.
En mesurant le débit par recueillir l’eau sortant de l’appareil dans le réservoir de mesure de
débit du banc hydraulique. Entre temps, en relevant les valeurs des hauteurs h1 et h2
correspondant sur les tubes manométriques. Il est possible d’effectuer une lecture similaire

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par la prise d’une série de valeur réduite (h1 - h2) régulièrement espacées entre 0 et 250 mm et
il est possible de procéder jusqu’à 10 mesures.
Pour établir la répartition des pressions dans le tube de Venturi, il suffit de relever les
pressions données par l’ensemble des tubes manométriques pour n’importe valeur des débits.
Il est conseillé de prendre ces valeurs pour des débits maximales.

Figure 3 : Dimensions du venturi et positions des tubes piézométriques

5. Mesures et analyse des résultats

1) Compléter le tableau 1 ci-dessous et déterminer la valeur du coefficient idéal du venturi
« Cph).
2) Faites varier le débit Q et remplir le tableau 2 en prélevant les valeurs de h1, h2, (h1- h2) et
Q.
3) a) Tracer la courbe représentant la variation de (h1-h2)1/2 en fonction de Q.
b) Déterminer la valeur du coefficient « C » à partir du tableau et calculer sa valeur moyenne.
c) Déterminer encore la valeur du coefficient « C » graphiquement. Conclusion.
u 22
4) a) Fixer une valeur du débit Q, déduire la valeur de .
2g
b) Remplir le tableau 3 en prélevant les valeurs de hn et h1 .
c) Représenter l’évolution de Cph (idéal) et C en fonction de xn à partir du point A(1).
Conclusion.
5) Quelle est votre proposition pour améliorer cet appareil.
6) Utiliser la valeur de C obtenue expérimentalement, déterminer le diamètre du col pour un
venturi qui mesure un débit de 0.4 m3/s dans une conduite de 0.6 m de diamètre avec une
différence de pression de 0.8 m.

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Tableau 1

Référence Xn (mm) Diamètre Dn (D2/Dn) (D2/Dn)4 Cph

piézométrique en (mm)
A(1) -13 26
B 7 23.2
C 19 18.4
D(2) 33 16
E 48 16.79
F 63 18.47
G 78 20.16
H 93 21.84
J 108 23.53
K 123 25.21
L 143 26

Tableau 2

Volume t (s) Q (m3/s) h1 (mm) h2 (mm) (h1 – h2) (h1– h2)1/2 C

d’eau (l) (m) (m1/2)

Tableau 3

Q= m3/s ; (u22/ 2g) = m

Référence du tube hn (mm) h1 (mm) hn  h1
piézométrique ( )  C ph
u22
2g
A(1)
B
C
D(2)
E
F
G
H
J
K
L

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