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ROYAUME DU MAROC

OFFICE DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE ET DE LA PROMOTION DU TRAVAIL

*****

Réalisation de l’installation de chantier et


Etablissement d’un calendrier de travaux
*****

Secteur
BATIMENTS ET TRAVAUX PUBLICS

Spécialité
TSCTTP
Installation de chantier

Introduction

Un projet de construction doit passer par une phase d’étude et une phase d’exécution. La
phase d’étude permet de fournir les documents nécessaires pour mener à bien les travaux de
construction. L’entreprise d’exécution doit respecter les exigences du maître d’ouvrage et
réaliser les prescriptions dont elle a pris charge dans les meilleurs délais. Cette exécution
commence par une installation de chantier.

Dans ce module, l’objectif est de connaître les règles d’installation et de les appliquer sur
un projet de construction réel en élaborant un plan d’installation de chantier.

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TSCTTP / EMBTP

PARTIE 1

Réalisation de l’installation de
chantier

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Installation de chantier

Généralités

1. Intervenants :
La réalisation d’un projet de construction se fait par collaboration de plusieurs
intervenants, notamment :
 Le maître de l’ouvrage ;
 Le maître d’œuvre ;
 Le bureau d’étude technique (BET) et les laboratoires géotechniques ;
 Le bureau de contrôle ;
 Les entrepreneurs.

1.1. Le maître d’ouvrage :


C’est une personne physique ou morale pour le compte de qui les travaux ou les ouvrages
sont exécutés. Le maître d’ouvrage exprime ses besoins de construction, choisit le maître
d’œuvre et le bureau d’étude, assurer le suivi et le contrôle des travaux et finance les
travaux.
Un maître d’ouvrage peut être une entité publique (Etablissement publics,
Collectivités locales) ou une entité particulière (Promoteurs, Entreprises privés, particuliers,
etc.).

1.2.Le maître d’œuvre :


C’est une personne physique ou morale qui, pour sa compétence, est chargée par le
maître d’ouvrage de diriger l’exécution du marché et de proposer la réception ainsi que le
règlement des travaux. Le maître d’œuvre a pour missions principales de :
 S’assurer de la faisabilité de l’opération ;
 Concevoir, décrire et évaluer les ouvrages ;
 Etablir les dispositifs réglementaires ;
 Préparer les marchés ;
 Consulter les entreprises ;
 Contrôler la qualité des travaux réalisés ;
 Superviser les versements d’acomptes aux entreprises, etc.
Un maître d’œuvre peut être une entité publique (Direction Départementale
d’Equipements « DDE », Direction Départementale d’Agriculture « DDA », Office Publique
d’Habitation « OPH », etc.) ou une entité particulière (architecte, entrepreneur, BET, etc.)

Figure 1 : Maître d'œuvre simple

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Lorsque le maître d’œuvre conduit seul le processus de construction, on parle de maître


d’œuvre simple. Dans le cas contraire, on parle de maître d’œuvre composé.

Figure 2 : Maître d'œuvre composé

Le bureau d’étude technique (BET) :


1.3.
Un bureau d’étude technique est un organisme indépendant ou service interne d’une
entreprise, chargé d’étudier sur le plan technique le projet du maître d’œuvre afin de garantir
la résistance et la stabilité des ouvrages ainsi que le bon fonctionnement des équipements
techniques.
Les principales attributions d’un bureau d’étude technique sont :
 La rédaction des rapports d’études techniques (géotechnique, acoustique,
hydraulique, etc.) ;
 Etablissement de toutes les notes de calculs nécessaires au dimensionnement des
ouvrages par rapport des résultats obtenues en rapports ;
 Dessin de tous les plans d’exécution des ouvrages accompagnés de leur
nomenclature et instructions techniques éventuelles, définissant sans ambiguïté
les travaux des divers corps d’état.
Un bureau d’étude technique peut être spécialisé en béton armé, en études thermiques, en
électricité, en charpente, etc.

Le bureau de contrôle :
1.4.
Un bureau de contrôle est un organisme choisi et rémunéré par le maître d’ouvrage, qui
prend en charge le projet pour assurer la sécurité des biens et des personnes et contrôler la
réalisation des travaux.
Les principales missions d’un bureau de contrôle sont :
 Le contrôle des travaux pendant leur exécution ;
 La réalisation de tous les essais et les mesures de contrôle nécessaires ;
 La rédaction des procès-verbaux correspondants, etc.
L’organisme de contrôle peut être un bureau de contrôle autorisé ou bien même une
personne physique agrée pour accomplir la mission de contrôleur technique.

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Installation de chantier

1.5. L’entrepreneur :
Un entrepreneur est une personne physique ou morale qui est chargé de réaliser les
travaux ou les ouvrages aux conditions définies dans les pièces du marché.
Les principales tâches d’un entrepreneur sont :
 Etudier les coûts des travaux ;
 Vérifier les avant-métrés ;
 Déterminer les prix de vente unitaires HT pour réaliser chaque ouvrage
élémentaire (sous-détail de prix) ;
 Compléter les cadres des bordereaux des prix ;
 Etablir les devis quantitatif-estimatif prévisionnels ;
 Organiser le chantier ;
 Rédiger le plan particulier d’hygiène et de sécurité ;
 Proposer un plan d’assurance qualité de construction ;
 Elaborer les plannings d’exécution des travaux ;
 Dessiner les plans d’installations de chantier ;
 Commander les matériaux nécessaires ;
 Réaliser les ouvrages prévus ;
 Gérer le déroulement du chantier ;
 Etablir le métré des ouvrages réalisés à comparer avec les avant-métrés ;
 Comparer la prévision des prix à leur réalité ;
 Présenter aux maîtres d’œuvre les projets de décomptes mensuels (PDM), liés
aux situations des travaux ;
 Etablir des statistiques ou des ratios de prix, de quantités d’ouvrage ou de temps
unitaires ;
 Modifier la bibliothèque des prix de vente unitaires ;
 Analyser le bilan de fin de chantier ; etc.

L’entrepreneur peut se présenter sous forme d’un entrepreneur général, d’entrepreneurs


groupés, d’entrepreneurs séparés avec une cellule de synthèse ou pas :

Figure 3 : Entrepreneur général

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Entrepreneur général :
Il s’agit d’un entrepreneur titulaire d’un marché unique qui a pour objet l’ensemble des
travaux concourant à la réalisation d’un même ouvrage.

Figure 4 : Entrepreneurs groupés (solidaires)

Entrepreneurs groupés :
Ce sont des entrepreneurs titulaires chacun d’un marché, après avoir étudié en commun,
chacun pour sa spécialité, des travaux concourant à la réalisation d’un ouvrage et avoir
soumissionné par l’intermédiaire d’un mandataire commun.

Figure 5 : Entrepreneurs séparés (sans cellule de synthèse)

Entrepreneurs séparés :
Ce sont des entrepreneurs ayant signé indépendamment les uns des autres des marchés
étudiés séparément par chacun d’eux, relatifs à des travaux concourant à la réalisation d’un
même ouvrage. On peut trouver parfois insérée dans l’organigramme une cellule de
synthèse, comme sur le schéma ci-dessus.

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Installation de chantier

Figure 6 : Entrepreneurs séparés (avec cellule de synthèse)

2. Missions d’un conducteur de travaux :


Par rapport de ces catégories des intervenants dans l’acte de construire, le conducteur de
travaux est plus souvent placé dans la position de Maître d’œuvre. Dans cette fonction, on
peut trouver pour un conducteur de travaux plusieurs types des missions, en phase d’études
ou d’exécution des travaux, comme en suite :
En phase d’étude :
Il s’agit d’étudier l’esquisse (ESQ), l’avant-projet sommaire (APS), l’avant-projet détaillé
(APD) et le projet d’exécution (PE) :

Tableau 1 : Principales missions d'un conducteur de travaux en phase d'étude

Etude d’esquisse  Proposer des solutions satisfaisant le


programme ;
(Esquisses à l’échelle 1/500, Détails à  Indiquer les délais de réalisation prévus ;
l’échelle 1/200, Délai d’exécution)
 Examiner leur compatibilité avec l’enveloppe
financière ;
 Vérifier la faisabilité du projet.
Etude de l’avant-projet sommaire  Préciser la composition du projet en plan et
en volume ;
(Plans, Façades et Schémas des réseaux à  Apprécier les volumes intérieurs et l’aspect
l’échelle 1:200, Détails à l’échelle 1:100, extérieur de l’ouvrage ;
Descriptif, Calendrier, Estimation de coût)
 Proposer les dispositions techniques à
envisager ;
 Préciser le calendrier de réalisation ;
 Etablir une estimation provisoire du coût
prévisionnel des travaux.
Etude de l’avant-projet détaillé  Déterminer les surfaces détaillées du
programme ;
(Documents graphiques à l’échelle 1:100,  Etablir les plans, les coupes, les façades en

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TSCTTP / EMBTP

Détails à l’échelle 1:50, Descriptif des dimensions et aspect ;


ouvrages, Evaluation détaillée)  Définir les modes constructifs, les matériaux,
et les installations techniques ;
 Etablir l’estimation définitive du coût
prévisionnel des travaux ;
 Calculer le forfait de rémunération prévu par
le contrat.
Etude du projet d’exécution  Préciser par les plans, coupes et élévations la
forme des éléments de la construction, la
(Plans à l’échelle 1:50, Prescriptions nature et les caractéristiques des matériaux et
techniques, Avant-métré des ouvrages, les conditions de mise en œuvre ;
Devis quantitatif estimatif, Calendrier  Déterminer l’implantation et l’encombrement
général des travaux par corps d’état) de tous les éléments de structure ainsi que des
équipements techniques ;
 Préciser les tracés d’alimentation et
d’évacuation des fluides ;
 Etablir un coût prévisionnel des travaux par
corps d’état sur la base d’un avant-métré ;
 Déterminer le délai global de réalisation de
l’ouvrage.

 En phase de travaux :
Il s’agit de fournir les plans d’exécution, de planifier, de gérer et d’assurer le contrôle des
travaux de construction.

Tableau 2 : Principales missions d'un conducteur de travaux en phase d'exécution

Plans d’exécution des ouvrages :  Etablir tous les plans d’exécution à l’usage du
chantier ;
(Calculs et notes techniques, Plans à
l’échelle 1:50, Détailles à l’échelle de 1:20 à  Etablir sur la base des plans d’exécution un
1:2, Devis quantitatif détaillé par lot, devis quantitatif détaillé par lot ou corps
Calendrier des travaux détaillé par lot, d’état ;
Installation de chantier)  Etablir le calendrier prévisionnel d’exécution
des travaux par lot ou corps d’état ;
 Effectuer la mise en cohérence technique des
documents fournis par les entreprises lorsque
les documents pour l’exécution des ouvrages
sont établis, partie par le maître d’œuvre,
partie par les titulaires des lots ;
 Assurer le visa des études d’exécution et de
synthèse (VISA).

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Installation de chantier

Direction des travaux et contrôle  S’assurer que les documents d’exécution ainsi
général des travaux (CGT) : que l’ouvrage en cours de réalisation
respectent les dispositions des études
(Notes de services, Ordres de service,
effectuées et vérifier la conformité entre
Procès-verbaux, Gestion financière du
documents produits par l’entrepreneur et
chantier)
l’exécution des travaux en application du
contrat ;
 Délivrer tous les ordres de service, établir
tous les procès-verbaux nécessaires à
l’exécution des travaux, procéder aux
constats contradictoires, organiser et diriger
les réunions de chantier ;
 Vérifier les projets de décomptes mensuels
(PDM) ou les demandés d’avances présentées
par l’entrepreneur ;
 Etablir les états d’acomptes ;
 Etablir le décompte général, etc.
Pilotage de l’opération :  Analyser les tâches élémentaires portant sur
les études d’exécutions et les travaux ;
Ordonnancement – Pilotage –
Coordination (OPC)  Déterminer leur enchaînement ainsi que le
chemin critique par des documents
graphiques ;
 Harmoniser dans le temps et l’espace les
actions des différents intervenants au stade
des travaux ;
 Mettre en application les mesures
d’organisation jusqu’à la levée des réserves
dans les délais impartis par le contrat ;
 Elaboration du calendrier d’exécution des
travaux.
Assistance au maître de l’ouvrage  Organiser les opérations préalables à la
(AOR) : réception des travaux et assurer le suivi des
réserves formulées lors de la réception des
Réceptions des travaux
travaux jusqu’à leur levée ;
 Procéder à l’examen des désordres signalés
par le maître d’ouvrage pendant la période de
garantie de parfait achèvement.
 Emettre les procès-verbaux de réception.
Dossier des ouvrages exécutés (DOE) :  Constituer le dossier des ouvrages
nécessaires à leur exploitation ;
 Mettre à jour les pièces contractuelles, les
Plans d’ensemble et les plans techniques
(recollement à partir des documents
entrepreneurs) ;
 Emettre les notices d’utilisation ou
d’entretien.

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3. Phases de préparation d’un chantier :


On résume les phases de préparation d’un chantier dans tableau suivant :

Figure 7 : Phases de préparation d’un chantier

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Installation de chantier

La préparation de chantier intervient, après attribution du marché, deux ou trois mois


avant le commencement des travaux. La préparation de chantier a pour objectifs de :
 Mettre en évidence tous les problèmes éventuels de réalisation et de y trouver des
solutions optimales ;
 Limiter les temps improductifs ou les temps morts, afin d’obtenir un coût de
revient minimal ;
 Livrer au chantier le matériel strictement nécessaire et juste à temps, etc.

Pour préparer un chantier, on peut suivre les étapes suivantes :


 Recenser les problèmes à solutionner ;
 Identifier toutes les contraintes connues ou supposés, susceptibles d’influencer le
fonctionnement du chantier ;
 Ordonner celles-ci de plus importantes au plus minimes ;
 Rechercher par approches successives les solutions prenant en compte les
exigences du dossier marché, les possibilités de l’entreprise en débouchant sur le
coût de revient le plus bas, dans les meilleurs délais, avec la meilleure qualité de
réalisation ;
 Relever les écarts durant l’exécution du chantier entre le déroulement
prévisionnel et le déroulement réel des travaux ;
 Etablir un bilan général qui servira d’hypothèse d’étude pour les chantiers
ultérieurs, etc.

Pratiquement, la préparation de chantier doit permettre de :


 Construire un planning type Gantt à partir de la méthode des potentiels ;
 Choisir le matériel le mieux adapté au problème posé ;
 Etablir un planning de rotation des matériels de coffrage et de sécurité ;
 Définir les caractéristiques des matériels de : levage, bétonnage, transport
nécessaires au chantier ;
 Déterminer les besoins en main-d’œuvre par ouvrage ;
 Réaliser un planning de main-d’œuvre directe et indirecte ;
 Déterminer les quantités de matériaux et de matériels par ouvrage ;
 Elaborer le planning de livraison et d’utilisation des matériaux et des matériels ;
 Elaborer un planning journalier des tâches accomplies, etc.

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Choix du mode constructif

1. Définition :
Le mode constructif caractérise les procédés de construction retenus pour réaliser tous
les ouvrages élémentaires du bâtiment à réaliser.

2. Etapes à suivre :
Le choix du mode constructif doit s’établir très tôt dès que l’entreprise est adjudicataire
du marché, car toute la préparation du chantier en découle. D’habitude les critères de choix
sont nombreux et il est nécessaire de procéder par élimination en considérant dans l’ordre
les points suivants :
 Les orientations imposées par le client et décrites dans les documents contractuels
peuvent interdire ou induire certains techniques en fonction des finitions
demandées ;
 Les contraintes techniques et réglementaires liées au site (accès du chantier, travail
de nuit, nature du sol) qui impliquent certaines directives ou orientations ;
 Les délais d’exécution qui imposent des procédés comme la préfabrication de certains
éléments de construction ;
 L’expérience et le savoir-faire des équipes d’exécution sur les procédés déjà utilisés
et/ou facilement transportable ;
 Les engins et les matériels disponibles couramment employés dans l’entreprise ;
 La détermination du coût de réalisation après étude comparative partielle ou totale,
etc.
Le mode constructif retenu portera sur le procédé qui garantit la souplesse de
fonctionnement, la fiabilité et qui sera réalisé avec les meilleurs coûts de revient. Pour
optimiser son choix, on propose de suivre la méthode suivante :
(1) Analyser les différentes pièces du dossier de marché, notamment le CCTP :
Cette analyse devra permettre de :
 Noter tous les points particuliers ;
 Décoder soigneusement tous les plans du projet établis par l’architecte ;
 Mettre en relation le CCTP et les plans de définition des ouvrages ;
 Vérifier la possibilité de proposer au maître d’œuvre des variantes ;
 Apprécier les délais fixés par le planning contractuel de travaux, etc.
(2) Inventorier les disponibilités en matériels et en main-d’œuvre productive de
l’entreprise :
Cela revient à :
 Analyser le carnet des commandes de travaux de l’entreprise ;
 Consulter le service matériel ;
 Dégager les possibilités d’utilisation de personnel et de matériel ;

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Installation de chantier

 Etudier techniquement les méthodes possibles d’exécution et selon la complexité du projet,


on peut être amené à consulter des bureaux d’études techniques spécialisés et/ou mettre à
contribution son service méthode travaux, afin de résoudre techniquement tous les
problèmes envisagés.
(3) Consulter et négocier avec les sous-traitants et les fournisseurs de matériels et de
matériaux :
Dans ce cas, il est souhaitable de lancer des appels à la concurrence afin de choisir des sous-
traitants et des fournisseurs qui présentent le plus d’intérêt pour l’entreprise.

(4) Evaluer le coût de revient de chaque méthode ou de chaque solution envisagée :


En fait, à partir des méthodes de construction retenues, il est nécessaire de chiffrer le coût de
chacune d’entre-elles en calculant les valeurs en déboursés secs : main-d’œuvre, matériaux, matériels et
matières consommables.

(5) Etablir un bilan comparatif des méthodes étudiées :


Ainsi, on vérifie la faisabilité globale et la compatibilité entre les solutions retenues pour réaliser
chaque ouvrage élémentaire.

(6) Choisir le mode constructif à mettre en œuvre :


Une fois le choix du mode constructif est définitif, on peut établir les plans d’exécution d’ouvrages
(PEO) par les BET consultés et lancer les commandes en matériaux et matériels.

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Besoins en main-d’œuvre

1. Introduction :
La main d’œuvre productive concerne le personnel du chantier affecté directement à la
réalisation des ouvrages. Les besoins en main-d’œuvre se déterminent à partir :
- Du fichier des ouvriers de l’entreprise (noms, qualifications, compétences, etc.) ;
- Du bordereau des temps unitaires d’ouvrier ou d’équipe spécifiques à l’entreprise ;
- Des horaires de travail du chantier.

2. Démarche à suivre :

Pour déterminer les besoins en main-d’œuvre d’un chantier, on peut suivre la démarche
suivante :
(1) Etablir l’avant métré des ouvrages à exécuter :
Après avoir décomposé l’ouvrage en lots, parties de lots, phases et tâches, on recherche pour chaque
lot, partie de lot, phase ou tâche les quantités d’ouvrages à réaliser et on détermine de cette manière les
quantités en œuvre.

(2) Calculer le crédit d’heures à partir des temps unitaires d’exécution :


On suppose que le chantier va se dérouler à peu prés comme le ou les chantiers
précédents sur lesquels on a relevé des temps unitaires :
 A partir de ces temps unitaires d’ouvrier ou d’équipe on retient les temps unitaires qui
correspondent à l’exécution du même ouvrage dans les mêmes conditions, avec le même
matériel ;
 Le crédit d’heures se détermine alors pour chaque tâche en multipliant les temps unitaires
d’exécutions par les quantités en œuvre des ouvrages à réaliser ;
 Les domaines souvent utilisées pour cette méthode sont les études de prix et les estimations
globales de coût ;

Si on commence à calculer le crédit d’heures à partir des temps élémentaires :


 Après avoir établi le processus d’exécution en décomposant les tâches à effectuer en
opérations élémentaires, on dénombre la quantité (ou fréquence) de chaque opération
élémentaire et on chronomètre les temps nécessaire à chaque opération élémentaire ;
 Puis on calcule le temps sec à la vitesse ou à l’activité de référence en effectuant les
produits de chaque temps élémentaire par le nombre d’opérations correspondantes et on
totalise les résultats ;
 Cette méthode a l’avantage de prendre en compte des difficultés spécifiques au chantier
étudié.

(3) Rechercher le délai global d’exécution :


A partir du calendrier prévisionnel des travaux on identifie les durées calculées pour chaque lot,
partie de lot, phases ou tâches. Le crédit d’heures global pour chaque lot résulte de l’addition de tous
les temps des tâches associés.

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Installation de chantier

(4) Déterminer le nombre et la composition des équipes de travail :


A partir des horaires journaliers et hebdomadaires du chantier, on compose les équipes en calculant
l’effectif par équipe et par tâche. Ainsi :
 Si la durée de la tâche est imposée par le calendrier de travaux :

 Si la main d’œuvre disponible est limitée – et dans ce cas on a :

 Si la durée est imposée et la main-d’œuvre limitée – dans ce cas on a :

Ensuite, cumuler au niveau de l’équipe pour obtenir le couple délai-effectif en


arrondissant au nombre entier d’ouvriers immédiatement supérieur quand le délai est
impératif.

Exercice 1 :

Une opération de construire comporte 43 m3 de béton armé, avec un ratio des aciers égale à
80 kg par m3.

La part des poteaux parmi ce béton est 16 m3, et la part des poutres est 14 m3.

Pour le coffrage :

- 1m3 de béton des poteaux nécessite 15 m2 de coffrage ;


- 1m3 de béton des poutres nécessite 10 m2 de coffrage ;
- Le reste du béton nécessite 6 m2 de coffrage par m3 de béton.
L´entreprise responsable du projet travaille 8h/jr, avec une efficacité de 85%.

Les temps unitaires :

- Béton : 3h / m3
- Acier : 0,05h / kg
- Coffrage : 0,4h / m2.

1) Etablir le métré d´acier et de coffrage.


2) Calculer le crédit d´heures du projet.
3) Si on dispose de 3 ouvriers :
a) Calculer la durée des travaux.
b) Calculer la quantité des heurs déficitaires et en déduire les heures
supplémentaires journalières pour terminer les travaux dans 17 jours.

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Exercice 2 :

Soit des travaux de construction comportant :

- 350 m2 de cloison avec un rendement d´ouvrier 0,54 h/m2 ;


- 580 m2 d´enduit avec un rendement d´ouvrier 0,43 h/m2 ;
- 150 m2 de dalle de forme avec un rendement d´ouvrier 0,66h/m2 ;

1) Calculer le crédit d´heures des travaux.

2) Si on a 4 ouvriers :
a. Calculer la durée que va prendre la totalité des travaux.
b. Pour terminer les travaux dans 14 jours, calculer la quantité des heures
déficitaires et les heures supplémentaires journalières.
c. On n´a commencé les heures suppl. qu´à partir du 4éme jour, et uniquement 3
ouvriers acceptent de les rajouter. Calculer les heures suppl. dans ce cas pour un
délai également de 14 jours.

3) Dans ce cas on suppose qu´on a 3 ouvriers spécialisés dans l´enduit et les cloisons, et
un ouvrier spécialisé dans la dalle de forme.

a. Calculer la durée des cloisons/enduit ;


b. On ne peut commencer la forme qu´après la réalisation de 60% des
cloisons / enduit.
Calculer la durée du projet.

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Installation de chantier

Besoins en matériels

1. Introduction :
Les besoins en matériels d’un chantier de bâtiment se déterminent suivant les modes
constructifs retenus pour la réalisation des ouvrages, à partir des quantités des ouvrages à
réaliser issues l’avant métré établi et de la durée d’utilisation ou des rendements des
matériels comprenant la part de temps morts inhérente à l’exécution sur chantier.
On rappelle que le temps prévisionnel d’utilisation du matériel, par nature de l’ouvrage,
est :

Le résultat doit être arrondi en nombre entier de jours et la somme de tous ces résultats
donne le temps total prévisionnel d’utilisation des matériels.
A titre d’information, on rappelle les principaux matériels de génie civils sont classés en
20 classes, et les plus utilisés sont :
 Classe 1 : Alimentation en eau et épuisement ;
 Classe 2 : Production d’air comprimé et travaux d’abattage;
 Classe 4 : Terrassement ;
 Classe 5 : Transport routier ;
 Classe 6 : Levage et manutention ;
 Classe 7 : Construction et entretient des routes ;
 Classe 9 : Fabrication, transport et mise en œuvre de bétons, mortiers et Enduits ;
 Classe 10 : Production, transformation et distribution de l’énergie ;
 Classe 11 : Atelier bois ;
 Classe 13 : Baraquements ;
 Classe 14 : Topographie, mesure et télécommunication ; etc.

2. Démarche à suivre :
Pour déterminer les besoins en matériels d’un chantier on se propose de suivre les étapes
suivantes :

(1) Evaluer le travail à réaliser :


A partir des résultats de l’avant métré on récapitule les quantités poste par poste ;

(2) Analyser la disponibilité des matériels :


A partir des fiches des caractéristiques du matériel (performances, capacités, rendement) on
identifie les matériels disponibles aux ceux susceptibles d’être loués ;

(3) Déterminer les matériels nécessaires et leur durée d’utilisation :


A partir de la durée du chantier, des quantités d’ouvrages à réaliser, on calcule les délais
prévisionnels d’exécution pour chaque ouvrage puis pour l’ensemble de la construction, poste par poste ;

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TSCTTP / EMBTP

(4) Réserver et planifier l’utilisation du matériel :


Sur la base du planning des travaux planifier l’exploitation du matériel en fonction de
l’avancement du chantier ;

(5) Déterminer les besoins en matières consommables :


A partir des consommations (Carburants, électricité) évaluées statistiquement pour chaque engin
ou matériel et des durées d’utilisation définies préalablement, calculer les besoins en produits et
matières consommables ;

(6) Evaluer les coûts des matériels et des matières consommables :


Pour chaque matériel, on doit évaluer le coût de location interne ou externe à l’heure, jour ou mois.

Lorsque les besoins en matériels nécessaires pour le chantier sont déterminés en nombre
et durée, on peut établir un calendrier d’utilisation et puis évaluer le budget correspondant.

3. Cas des engins de terrassement:


Rotation des engins :
Cycle de travail de camion:
La durée d’un cycle de production est le temps nécessaire pour exécuter un tour
complet, pour une opération donnée. Pour estimer la durée d’un cycle, un simple
chronométrage suffit. Un bon résultat est obtenu en faisant une moyenne sur
quelques rotations. Un cycle est composé de plusieurs étapes ayant chacune une
durée élémentaire que l’on peut représenter de la façon suivante :

Le temps de chargement est égal à la charge utile du camion divisée par (le rendement
théorique de la pelle x coeff d’efficience x Masse volumique apparente foisonnée)
Qu’est ce que le coefficient d’efficience ?
Des imprévus dus à l’opérateur, à la marche du chantier ou de la machine diminuent le
temps d’utilisation réel par rapport au temps d’utilisation théorique. Pour une heure (60min)
de fonctionnement théorique, un engin travaillera effectivement, par exemple, 50min. Le
coefficient d’efficience est k = 50/60 = 0,83
Le temps de transport en charge : est égal à la distance du lieu d’emprunt au lieu de
dépôt divisé par la vitesse en charge moyenne.
Le temps déchargement : dépend de l’encombrement, de l’espace disponible sur le
chantier.... Et est donné forfaitairement
Le temps de transport à vide : est égal à la distance du lieu d’emprunt au lieu de dépôt
divisé parla vitesse à vide moyenne

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Installation de chantier

Nombre de camions: Le nombre de camions à affecter à l’engin d’excavation est égal au


temps de cycle d’un camion divisé par son temps de chargement.
4. Cas du poste de levage :
Pour choisir l’emplacement d’un poste de levage, on peut suivre la démarche suivante :
(1) Tracer l’axe de la voie de la grue sur le plan de terrassement :
Il s’agit de localiser sur le plan de l’emprise des bâtiments et des terrassements l’axe de la voie de
la grue. Cet axe est dessiné le plus souvent parallèlement aux bâtiments à construire, à une distance
minimale (D) donnée par les règles :

(2) Déterminer la longueur minimale de la flèche en mètre :


Après voir repéré l’angle du bâtiment le plus éloigné de l’axe de la voie, on trace une
perpendiculaire à cet axe, puis on mesure à l’échelle cette distance, que doit être arrondie par excès au
mètre supérieur ;

(3) Calculer la hauteur minimale sous crochet :


Le calcul se fait par rapport au-dessus des rails de la grue, avec la relation suivante :

Où :
 : est la hauteur plus grande des bâtiments à construire ou déjà construits ;
 : est la hauteur de sécurité entre charges à lever et le point le plus haut du bâtiment,
fixée à 2 mètres ;
 : est la hauteur des charges à lever y compris le matériel de manutention.

(4) Déterminer les valeurs maximales des charges à lever en bout de flèche :
Après études comparatives, on retient la plus grande valeur des charges à lever aux portées
maximales et intermédiaires ;

(5) Choisir la grue optimale :


A partir des caractéristiques calculées, on cherche le type de grue correspondante le mieux au
chantier et à la valeur locative minimale, tout en vérifiant les possibilités de son démontage à la fin des
travaux ;

(6) Déterminer la longueur de la voie de grue :


Ceci peut se faire graphiquement en traçant deux arcs de cercle de centre (O1) et (O2), points plus
éloignés du projet de construction, et de rayon "R" égal à longueur de la flèche et on mesure la distance
A1-A2 comme l’indique le schéma suivant :

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Figure 8 : Axe de voie de grue

(7) Définir la voie de roulement :


Selon la nature du sol, les caractéristiques de la grue retenue et les solutions à envisager sont : voie
sur traverses, voie sur longrines du bois ou béton armé ;

(8) Etablir la demande d’installation de grue aux autorités locales.

Figure 9 : Exemples de caractéristiques de grue

Pour la mise en fonction d’une grue sur chantier on doit faire encore :
 Demander l’autorisation de transport ;
 Préparer le terrain d’emplacement : décapé, assaini, consolidé, etc. ;
 Effectuer la mise en place de la grue par les services spécialisés ;
Effectuer la mise en service de la grue : essais statiques et dynamiques.

5. Cas du poste de bétonnage :


Pour un chantier de bâtiment, on aura globalement le choix entre deux méthodes :

• le Béton Prêt à l’Emploi (BPE), livré par camions toupies externes au chantier,

• le Béton Fabriqué sur Chantier (BFC), réalisé sur site par un engin de
production(bétonnière ou centrale à béton)

Le choix du poste de bétonnage nécessite une étude conséquente dont l’élément


prépondérant est le prix de revient du m3 de béton.

21
Installation de chantier

Ce prix et le choix final dépendent de nombreux critères, comme :


- la taille du chantier (volume de béton),
- la durée du chantier (durée montage et démontage BFC),
- la localisation du chantier : proximité d’une centrale BPE (< 50 km) et durée de
livraison ; facilité d’approvisionnement des constituants pour le BFC,
- l’espace disponible sur le chantier : pour du BFC, espace disponible ≈ 200 à 400m²
avec la contrainte de positionner le malaxeur sous l’emprise de(s) grue(s),
- la production journalière de béton (courante et exceptionnelle),
- les disponibilités de matériels (parc entreprise et location)

Le Béton Prêt à l’Emploi (BPE)

Le BPE est produit dans des centrales à béton .La livraison s’effectue par
l’intermédiaire de camions toupies (de 6 à 10 m3 en général) dont le délai de transport est
limité à 1h30 entre la fabrication de la gâchée et la mise à disposition sur le chantier (durée
variable en fonction de la température).La mise en place dans les coffrages doit alors se faire
dans les 30 minutes suivant l’arrivée du camion toupie.

Un des avantages du BPE est que l’entreprise commanditaire définit ces besoins et
n’est donc pas responsable des problèmes du produit livré : slump inadéquat, résistance
inférieure à celle demandée, délai de livraison > 1h30…

Pour les chantiers nécessitant une diversité de compositions de bétons, la centrale


BPE gère ses propres approvisionnements (granulats , liants, adjuvant..)

Le coût des BPE est négocié avec la centrale à béton, il dépend du type de béton, de la
quantité livrée, des « relations » client / centrale BPE.

Le Béton Fabriqué sur Chantier (BFC)

On distingue plusieurs types d’engins capables de produire du béton sur chantier :

• les bétonnières, utilisées pour des chantiers de petite taille (pavillons individuels, petits

logements collectifs). Les caractéristiques du béton fabriqué sont irrégulières

• les auto-bétonnières

• les centrales à béton de chantier (fixes ou mobiles) : Pour utiliser une centrale à béton
sur un chantier, il est cependant nécessaire de disposer de place (200 à 400 m²) et de libérer
un accès pour l’approvisionnement des silos et parcs ; il faut également prévoir l’installation
électrique conséquente.

Seuil de rentabilité :

Le coût des BFC dépend de plusieurs éléments :

22
TSCTTP / EMBTP

• de frais fixes b : coûts d’installation et de repliement de la centrale , coût du radier


support, frais d’amortissement ou de location, entretien, déboursés secs main d’oeuvre de
l’opérateur…,

• de frais variables en fonction du béton fabriqué a : déboursés secs de matériaux ,


énergie, main d’œuvre

Donc le coût du béton BFC présente une droite d’équation:

y(BFC)=a* x+b

**Le coût du béton prêt à l’emploi BPE livré au chantier est traité au meilleur prix après
négociation, les frais sont uniquement proportionnelles au volume de béton livré d’où

y(BPE)=a’ *x

a’ : coût d’un mètre cube de béton livré au chantier HT

x : volume du béton livré

23
Installation de chantier

Besoins en matériaux

1. Introduction :
Les besoins en matériaux pour un chantier de bâtiment se déterminent pour chaque
ouvrage élémentaire à partir de l’avant métré et des quantités élémentaires de matériaux
entrant dans l’unité d’ouvrages, y compris les pertes dues au transport ou à la mise en œuvre
des matériaux.

2. Démarche à suivre :
Pour déterminer les besoins en matériaux on se propose de suivre la démarche suivante :

(1) Etablir l’avant métré des ouvrages à réaliser :


Après avoir décomposé l’ouvrage en lots, phases et tâches, on recherche pour chaque lot, phases ou
tâche les quantités d’ouvrage à réaliser ;

(2) Déterminer les quantités de matériaux élémentaires entrant dans l’unité d’ouvrage
élémentaire selon une des méthodes suivantes :
 Soit à partir de résultats statistiques issus de chantiers analogues, dans ce cas les pertes de
matériaux sont déjà incluses ;
 soit en effectuant des calculs à partir des caractéristiques géométriques des éléments
constitutifs que l’on majore d’un coefficient de pertes ;

(3) Evaluer les pertes prévisibles sur les matériaux :


En effectuant le rapport des quantités de matériaux utilisées sur le chantier, divisé par les
quantités d’ouvrages réalisés.

(4) Déterminer les quantités globales des matériaux pour approvisionner le chantier :
Ces quantités s’obtiennent pour chaque matériau en faisant le produit des quantités élémentaires, y
compris les pertes, entrant dans l’unité d’ouvrage, et les quantités d’ouvrage à réaliser.

(5) Planifier les commandes :


La productivité des équipes et les rendements des matériels permettent de prévoir l’état
d’avancement des travaux. On peut alors calculer les consommations prévisionnelles des matériaux en
fonction du temps et on établit un planning des commandes en précisant les dates et les quantités
nécessaires, en tenant compte des difficultés d’accès et délais de livraison.

(6) Evaluer le coût des matériaux rendus chantier hors taxes :


Pour chaque matériau, on calcule le coût rendu sur chantier HT à partir de sa valeur d’achat,
auquel on ajoute les frais de chargement, de transport et de déchargement.

En fait, les coûts qui s’appliquent aux quantités livrées sur le chantier sont les suivants :
 Les valeurs d’achats hors taxes, remises éventuelles déduites ;
 Les frais de conditionnement ou d’emballage perdu ;

24
TSCTTP / EMBTP

 Les frais de chargement et de déchargement ;


 Les frais de transport et de livraison ;
 Les frais divers, tel que : assurances, frais financiers, frais de gestion de stocks, etc.

25
Installation de chantier

Installation de réseaux pour chantier

1. Introduction :
Il s’agit des réseaux d’alimentation en eau, électricité, téléphone, ainsi que les réseaux
d’évacuation des eaux usées et des eaux pluviales.
L’implantation des réseaux sur le plan d’installation du chantier est nécessaire pour les
demandes d’autorisations de branchement aux concessionnaires et pour déterminer les
canalisations d’alimentation et d’évacuation à la charge de l’entreprise :
 Alimentation en eau : pour cantonnements, centrale à béton, colonne montante dans le
bâtiment, nettoyage des roues des camions à la sortie du chantier, etc.
 Alimentation en électricité : pour cantonnements, grue, centrale à béton, colonne montante
dans le bâtiment, éclairage du chantier, etc.
 Evacuation des eaux usées des cantonnements.

La figure suivante donne la schématisation classique de ces réseaux :

Figure 10 : Schématisation classique des réseaux

2. Les schémas types d’une installation électrique :


Même si une installation électrique de chantier présente un caractère provisoire, elle doit
obligatoirement être réalisée en conformité avec les réglementations spécifiques.
De ce point de vue, un chantier est considéré comme un lieu de travail mouillé dans
lequel il y a lieu d’éviter de porter ou de maintenir les masses métalliques à un potentiel
supérieur à 25 V.
Sur chantier deux types de risques d’accident existent :
 Le contact direct entre travailleur et des pièces conductrices sous tension ;
 Le contact indirect entre un travailleur et des masses mises accidentellement sous tension à
la suite d’un défaut d’isolement.

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TSCTTP / EMBTP

Selon l’importance du chantier, l’installation électrique comprendra les points suivants :


(a) Pour les petits chantiers :
L’installation est raccordée sur le réseau de distribution basse tension par l’intermédiaire
d’une armoire (LM) de petite puissance et d’une armoire (CD) pour second œuvre. Dans ce
cas l’appareil de coupure et de protection est commandée par un relais différentiel de 30 mA,
non retardé.

(b) Pour les chantiers moyens :


L’installation comprend une armoire générale suivie d’armoires divisionnaires typa
(AS1) équipées de disjoncteurs différentiels de moyenne sensibilité pour l’alimentation de
matériels fixes (> 30 mA) et d’armoires type (AS2) équipées de disjoncteurs différentiels de
grande sensibilité pour l’alimentation de matériels mobiles (de 0 à 30 ma).

(c) Pour les grands chantiers :


Les chantiers sont alimentés à partir d’un transformateur renfermant le dispositif de
protection différentiel, les dispositifs permettant de sectionner les départs des armoires
d’alimentation des matériels fixes et mobiles type (CGO) qui est une armoire de distribution
pour gros œuvre, comprenant (AS1) et (AS2), comme le montre le schéma suivant :

Figure 11 : Schéma d'une installation électrique pour chantier

3. Démarche à suivre :
A titre d’exemple, voici un plan montrant les réseaux nécessaires pour un chantier :

27
Installation de chantier

Figure 12 : Plan d'installation indiquant les réseaux

Pour tracer le réseau électrique on doit respecter les règles suivantes :


 En tête de circuit on doit placer une armoire générale de répartition, à une intensité
nominale supérieure à 200 A, comprenant les appareillages de sectionnement, de
coupure, éventuellement de comptage et de protection des circuits et des personnes ;

 Des armoires de distribution de 40 à 200 A, sont ensuite placées au pied de la colonne


montante du bâtiment et à proximité des divers postes de travail: grue, centrale à
béton, cantonnements, etc.
 Des coffrets de distributions de 64 A maximum sont placés dans les étages du
bâtiment pour multiplier les points de distribution de faible puissance ;
 Les câbles seront calculés à partir de la puissance à installer et choisis dans les séries :
 Câbles souples sous gaine de polychloroprène ;

28
TSCTTP / EMBTP

 Câbles rigides adaptés aux zones de travail mouillées et aux contraintes mécaniques ;
 Durant leur parcours, les câbles seront protégés par des fourreaux, des gaines et par
grillage avertisseur s’ils sont enterrés.

En ce qui concerne le réseau d’alimentation en eau, il doit être tracé du compteur jusqu’aux
cantonnements, poste de bétonnage, aire de lavage, etc.

Quant aux réseaux d’évacuation (EU, EV, EP), on doit rechercher le système
d’assainissement en vigueur dans la localité concernant les eaux à évacuer (en système
unitaire ou séparatif). Ensuite, on repère la position du regard de jonction à l’égout et celle
du regard avaloir recueillant les EP. Ainsi, On peut tracer le meilleur parcours entre ces
regards et les autres regards recevant les eaux usées des cantonnements et du poste de
bétonnage, etc.

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Installation de chantier

La clôture du chantier

1. Introduction :
Pour diverses raisons de sécurité, un chantier doit être limité par une clôture. Cette
clôture doit être opaque et d’une hauteur de 2 mètres environ.
Les portes doivent, de préférence, s’ouvrir vers l’intérieur du chantier pour l’accès des
véhicules et l’accès des piétons.

2. Démarche :
Après avoir dessiné sur le plan, la position et les dimensions des accès on trace
l’emplacement de la clôture, comme sur le schéma suivant :

Figure 13 : Exemple de clôture de chantier

3. Caractéristiques :
Dans toutes les villes, les clôtures sont réglementées par arrêté municipale et ces
règlements indiquent les caractéristiques de la clôture : hauteur, distance entre poteaux, etc.

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TSCTTP / EMBTP

Figure 14 : Caractéristiques de la clôture

Il faut que la partie enterrée dans le sol d’un poteau et assurant le scellement de la
clôture vérifie la relation :

La valeur de doit être minimum égale à 40 cm. étant la hauteur du mur de clôture.

31
Installation de chantier

Plan d’installation d’un chantier

1. Définition :
Un plan d’installation de chantier définit les matériels nécessaires à la réalisation des
ouvrages et les cantonnements pour accueillir le personnel du chantier.

Ce plan d’installation de chantier sert aussi pour :


 Obtenir les autorisations d’installation de grue, des branchements des réseaux ;
 Obtenir les autorisations d’installer le chantier suivant les règles d’hygiène et de sécurité
des services de l’inspection du travail.

2. Démarche :
Pour élaborer le plan d’installation de chantier on doit :
(a) Analyser toutes les contraintes liées au site et à l’environnement ;
(b) Déterminer les caractéristiques de grue, des cantonnements, des ateliers, des
dépôts, des réseaux, etc.

2.1. Analyse des contraintes de site :


Pour faire cette analyse on doit suivre les phases suivantes :

(1) Visiter le site pour identifier l’environnement :


L’état des lieux permet de relever :
 Les accès, la topographie du site, les clôtures existantes ;
 Les positions des égouts ;
 L’emplacement du poste de transformation électrique le plus proche ;
 Les voiries (dimension, sens de circulation, gabarit, charge roulante), etc.

(2) Visiter les services municipaux, préfectoraux et les services de sécurité :


Cela permet d’obtenir :
 Les conditions de survol des bâtiments voisins ou des voies ;
 Les conditions de travail du site vis-à-vis de bruit ;
 Les possibilités éventuelles de travailler la nuit ;
 Les régimes des eaux et des intempéries, les périodes venteuses, etc.

2.2. Elaboration de plan d’installation :


Après que sont déterminées toutes les caractéristiques de grue, des cantonnements, des
ateliers, des dépôts, des réseaux, etc. en conformité avec les règles déjà établis, on trace le
plan d’installation dans lequel il faut :

(1) Positionner l’engin de levage :


Les grues sont dessinées à l’échelle sur un plan de masse qui indique l’emplacement des bâtiments à
construire et l’emprise de terrassements. Ce dessin doit indiquer :

32
TSCTTP / EMBTP

 La longueur de la flèche et de contre-flèche ;


 La surface au sol occupée par l’embase de la grue ;
 La longueur de voie de grue et le niveau des rails ;
 La zone d’interférence entre les grues et la zone de survol interdit en charge ;
 L’alimentation et la puissance électrique ;
 La marque, le type et les caractéristiques de la grue ;
 Les fondations nécessaires pour la grue.

(2) Placer las aires de production ou de transport du béton :


Si le béton sera acheté, on dessine les accès et les aires de stationnement des camions toupies. Si, par
contre, il sera fabriqué sur chantier à l’aide d’une centrale à béton. On dispose alors ce poste prés de
l’accès, sous l’aire de balayage de la grue.

(3) Disposer les aires de réalisation des : coffrages, armatures, préfabrication ;

(4) Représenter les bureaux et les cantonnements :

(5) Représenter les réseaux : d’eau, d’électricité, d’assainissement ;

(6) Représenter les aires de stockage et les voies de circulation :


Les aires de stockage et les voies de circulation à représenter sont principalement :
 Les zones de stockages des terres végétales et des remblais ;
 Les zones de stockage des matériaux pour les entreprises de second œuvre ;
 Les zones de circulation autour des divers postes ;
 Les clôtures et panneaux de chantier et de signalisation des voies, etc.

(7) Représenter les équipements, y compris ceux d’éclairage ;

(8) Dessiner une coupe verticale sur les bâtiments en concordance avec le matériel de
levage, pour vérifier les côtes en hauteur.

3. Exemple :
D’après tous ce qui a été abordés, un plan complet d’installation de chantier doit être
comme sur la figure suivante :

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Installation de chantier

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TSCTTP / EMBTP

4.Cantonnements pour main-d’œuvre :


Selon l’importance de l’opération, à l’entrée du chantier sont installés des locaux
provisoires pour assurer aux personnels minimum de confort et d’hygiène durant les travaux
(vestiaires, réfectoires, sanitaires, etc.) et pour accueillir les diverses réunions de
chantier (bureaux, salles de réunions, etc.).

Par rapport à la durée de travaux, on distingue trois types de chantier :


 Chantier de type (1) : La durée est de moins de 15 jours et le nombre de travailleurs ne
dépasse pas 20 personnes ;
 Chantier de type (2) : La durée varie entre 15 jours et 4 mois. Quant au nombre de
travailleurs, il est de plus de 20 travailleurs ;
 Chantier de type (3) : Ce sont des chantiers fixes avec une durée qui dépasse 4 mois quel
que soit l’effectif.

Figure 15 : Types de chantiers

4.1Installations obligatoires dans les chantiers :


En fonction du type de chantier les installations obligatoires sont les suivants :

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Installation de chantier

Figure 16 : Installations obligatoires dans un chantier fixe

4.2Conception types des cantonnements :


En fonction de l’envergure du chantier, la conception et l’importance des cantonnements
varient d’un chantier à l’autre. Néanmoins, on peut citer quelques exemples types :

Figure 17 : Exemples d'aménagements

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TSCTTP / EMBTP

Figure 18 : Caractéristiques des cantonnements

En principe tous les cantonnements doivent être placés à l’entrée du chantier, et ils
doivent assurer l’accès des ouvriers aux vestiaires, pour pouvoir changer leurs habilles avant
les travaux ;
Pour l’accès des visiteurs et des participants aux réunions de chantier, il est préférable de
choisir l’emplacement la salle de réunion à l’entrée du chantier ;
Les bureaux et les réfectoires, quant à eux, ils doivent être placés un peu loin des espacés
salés du travail.

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Installation de chantier

5.Surfaces nécessaires pour dépôts et ateliers :


La surface nécessaire "S" pour le dépôt des matériaux peut être déterminée en utilisant la
formule simple suivante :

Où :
 P : est la quantité totale du matériau considéré ;
 p : est la quantité du même matériau qui peut être déposée sur une surface de 1 m² ;
  : est le coefficient de majoration pour tenir compte de la circulation et des accès, qui
varie entre 1.2 et 1.7 ;
 q : est la réserve journalière ;
 n : est la norme du stockage du matériau ;
 K : est un coefficient tenant compte du non uniformité de la consommation du matériau, et
qui prend des valeurs allant de 1.5 jusqu’à 2.0 ;
 a : est le nécessaire annuel ;
 T : est le nombre total des jours du travail par année ;
  : est un coefficient pour prendre en considération les pertes des matériaux pendant les
opérations de charge, décharge, transports, etc.

Pour déterminer la surface nécessaire "S" pour le façonnage d’armatures, on peut utiliser
la formule empirique suivante :

Avec :
 Q : est la quantité totale des ferraillages en tonne ;
 K : est un coefficient exprimant en quel pourcentage de Q on doit le faire en atelier ;
 q1 : est un coefficient qui exprime quel pourcentage du Q on doit le faire mannuel ;
 q2 : est idem, mécanisée ;
 b1 : est le numéro d’heures/homme pour un tonne de ferraillage réalisé mannuel ;
 b2 : est idem, mécanisée ;
 f1 : est 10 m², la surface nécessaire pour travailler pour un homme ;
 f2 : est 16 m², la surface nécessaire pour un outillage ;
 g1 : est 2.200 heures X homme / année, le numéro des heures qui doit travailler un homme
pendant d’une année ;
 g2 : est le numéro des heures qui doit travailler un outillage dans une année ;
 t : est la période d’exécution d’ouvrage après le planning de travaux ;

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TSCTTP / EMBTP

 S1 : est la surface nécessaire pour les autres outils : de 6.0 à 12.0 m².

Pour les petits chantiers, on peut travailler avec les surfaces suivantes :

Figure 19 : Cas des petits chantiers

Quant à l’organisation de l’espace de travail, il existe plusieurs manières parmi lesquels


on donne les formes suivantes :

Figure 20 : Organisation d'espace de réalisation des armatures

Pour un atelier des coffrages, il fonctionne comme le montre l’organigramme suivant :

39
Installation de chantier

Figure 21 : Démarche pour élaboration d'un coffrage en bois

De ce fait, on doit tenir compte des aires nécessaires pour chaque poste de travail, en
s’appuyant sur les dimensions indiquées sur le tableau suivant :

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TSCTTP / EMBTP

On peut procéder de la même manière pour dimensionner un atelier de menuiserie, de


préfabrication d’éléments en béton, etc.

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Installation de chantier

Planification de piquetage

1. Système de piquetage :
Un système de piquetage, sur tout chantier de construction consiste en la détermination
et l’établissement d’un système bien défini de lignes, de distances et des plans permettant de
disposer d’un réseau approprié pour obtenir la position et le niveau exact des ouvrages et
éléments d’ouvrage.
Un système de piquetage comporte trois niveaux ordonnés et connectés, comme sur le
schéma suivant :

Figure 22 : Les niveaux de piquetage

 Le système primaire (ou canevas principal) :


Couvre normalement tout le chantier et il est constitué d’un réseau de points, connecté
au système de contrôle officiel (national, municipal, etc.) ;
 Le système secondaire (position en X et Y et altitude Z) :
Permet d’implanter l’ouvrage sur sa parcelle et il sert de référence ou de réseau de
quadrillage pour la construction d’un bâtiment ou d’un groupe de bâtiments ainsi que pour
les travaux annexes. Dans ce cas les repérés doivent être mis en place de manière durable
pendant le déroulement du chantier ;

42
TSCTTP / EMBTP

 Points de position :
Marquent l’emplacement des éléments isolés (exemple : poteaux, voile, etc.).

Le respect de la géométrie de l’ouvrage exige que les procédures de mesurage soient


réalisées par un personnel spécifique et l’exactitude «internes» des mesures (entraxe de voile
par exemple) est plus critique pour le processus de construction que l’exactitude absolue de
ces points dans un système de coordonnées plus général.

De ce point de vue, les tâches sont réparties de la manière suivante :


 Le réseau primaire : doit être réalisé avant le piquetage de réseau secondaire et
seulement par un géomètre expert ;
 Le réseau secondaire : doit être réalisé avant le piquetage des points de positions
par un géomètre topographe de l’entreprise ;
 Les points de position : doivent être réalisé avant le début des travaux de
coffrage par un spécialiste du chantier.

Il faut mentionner qu’après la réalisation de chaque niveau de piquetage, s’impose une


vérification effectuée par maître d’œuvre seulement.

Figure 23 : Jalonnement

Chaque fois, un piquetage doit comporter aussi un nombre d’observations surabondantes,


pour pouvoir détecter les erreurs grossières et permettre une vérification des points
implantés pendant la durée du chantier.

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Installation de chantier

De point de vue de tolérances acceptées, on a les valeurs suivantes :


 Pour une distance L > 7 m, on a une tolérance  1,5  L (mm) ;
 Pour une distance L < 7 m, la tolérance est  4 mm ;
 Pour un angle (i), la tolérance est  0,1  i (°) ;
 Pour une hauteur H > 4 m, on a une tolérance  1,5  H (mm) ;
 Pour une hauteur H < 4 m, la tolérance est  3 mm.

Les points de mesures doivent être définis avec exactitude et clairement jalonnés, d’une
telle manière pour ne pas gêner le déroulement de la construction, tout en veillant à
empêcher tout déplacement accidentel de leur position, comme sur la figure ci-avant.

2. Chaises d’alignement :
Les chaises sont les cadres sur lesquelles on repère une ligne pour le contrôle des
terrassements en fouille, des pentes ou pour l’implantation des fondations d’une
construction.

Figure 24 : Chaises d’alignement

Elles doivent Toujours être situées à l’extérieur des limites de l’excavation ou des
travaux routiers prévus, comme sur la figure ci-dessus.

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