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On peut distinguer les sceaux à encre, très utilisés depuis l'Antiquité en Asie orientale et qui permettent de
signer des documents de papier, et d'autre part les sceaux en relief qui impriment un motif sur une matière
molle qui va durcir rapidement : argile humide, cire à cacheter chauffée à la flamme, plomb.
Dès l'Antiquité, il a été remarqué qu'il était extrêmement difficile de réaliser un faux sceau convenable à
partir de l'empreinte authentique d'un sceau en relief. En permettant de réaliser des empreintes
remarquables, des matériaux modernes comme le silicone ruinent cependant la garantie de confidentialité et
d'authenticité de ces sceaux.
Le contre-sceau est une empreinte appliquée sur le revers du sceau à partir du xiiie siècle pour éviter toute
fraude ou erreur en ajoutant une autre figuration. C'est également un sceau apposé à côté d’un premier pour
authentifier un document. Le contre-sceau en général de taille plus petite que le sceau est apposé sur le tiret
de parchemin (petit morceau de parchemin long et tortillé, servant à relier des documents entre eux).
Histoire
Préhistoire
Les premières utilisations des sceaux sont constatées en Mésopotamie au milieu du VIIe millénaire av. J.-C.
et au cours de la période de Hassuna sur les sites de Bouqras et Tell es-Sawwan. Les sceaux qui
s'impriment sur de l'argile apparaissent sur de petits couvercles blancs et garantissent, sinon la « propriété »,
la provenance du contenu du récipient scellé. À la fin de la période de Samarra, au Centre et au Nord de la
Mésopotamie, ces sceaux semblent être des dispositifs « contractuels » largement utilisés au côté de
statuettes brisées. La Culture de Halaf (vers 6100 av. J.-C. - 5200 av. J.-C.) semble également en faire un
usage intensif. Les chercheurs voient dans l'utilisation de ces sceaux un indice de contrôle d'une société
Note 1, 5, 6
dont les structures se complexifient de plus en plus .
Antiquité
Au Moyen Âge, le sceau devient l’unique moyen d’authentifier un document. En plus de faire office de
signature, il permet de garantir la confidentialité d’un message mais également de certifier son origine. Il
était constitué par un cachet de cire imprimé par une matrice faite de bois ou de métal au motif trop
compliqué pour être reproduit de façon certaine. Ces matrices de sceau pouvaient être des anneaux
sigillaires faits également de métal ou encore de
pierres gravées de facture antique ou médiévale (soit
enchâssée dans une monture d’anneau ou pendue à
un lien).
Epoque moderne
Les « pains à cacheter », très petits pains minces et ronds dont on se servait pour cacheter les lettres, étaient
composés de pain azyme, auquel on ajoutait des colorants comme de l'indigo en fine poudre, du noir de
fumée ou des décoctions de cochenille, de safran, de curcuma, etc.
Types de sceaux
Si elle est faite directement sur le document on parle de sceau plaqué, une variante, le sceau rivé, consistait
à fixer le sceau au document en le rivetant au recto, si l'empreinte est appendue au document on parle de
sceau pendant. Ce dernier est appendu au document par le biais d'une cordelette appelée lac ou d'un
lambeau de parchemin appelé queue, si celle-ci est dédoublée, on parle de double queue. La chancellerie du
roi de France utilisait des codes couleurs : lacs de soie verts et cire verte pour les actes à valeur perpétuelle,
couleur blanche pour les actes à durée limitée et cire rouge pour les missives secrètes.
Les sceaux avaient
aussi plusieurs formes: une forme ovale, forme d'ogive ou en navette (réservée
aux dames et aux ecclésiastiques, les hommes d'église) et une forme ronde
(pour tous les autres). Les sceaux en plomb, appelés "bulles", étaient réservés
au pape et à l'empereur.
À l'origine, l'empreinte n'avait qu'un côté, mais pour avoir plus de sécurité, on prit l'habitude d'apposer un
deuxième sceau au revers du premier, ce qui devint le contre-sceau.
Chevalière ou anneau sigillaire, est une bague à large chaton sur laquelle sont gravées
des armoiries ou des initiales. La chevalière destinée à servir de sceau (sigillum) présente
un motif gravé en creux qui a varié de l'Égypte antique jusqu'à nos jours.
(Rhénanie, 1284), portant Les lacs, éventuellement gorgés de cire, peuvent aussi se dégrader
l'inscription : S. ecclesie in à cause de réactions chimiques avec le support (parchemin ou
ulinchusen textile de soie ou de chanvre le plus souvent, ou papier), ou avec
des encres, colorants ou autres substances ayant contaminé le
support ou le sceau. Certains cachets contiennent du plomb toxique
ou sont en plomb pur. Tous ces matériaux sont sensibles à l'hygrométrie, plus encore qu'à la lumière. Enfin,
il faut absolument éviter de les toucher à mains nues, car les sels de la sueur peuvent suffire à enclencher
une corrosion irréversible des pièces anciennes.
À partir du xve siècle, les cachets sont souvent fait de « cire-laque » (ou « cire d’Espagne ») matériaux très
cassant.
Le restaurateur peut éventuellement souder des fragments grâce à une pointe fine chauffante à température
variable ou combler des lacunes, avec un matériau de couleur légèrement différente et un léger retrait pour
ne pas cacher la restauration.
Pour permettre aux historiens et chercheurs de travailler plus facilement, les archivistes ont développé
diverses techniques de moulage de sceaux, dès le milieu
du xixe siècle. Le Service français des sceaux des
Archives nationales conserve ainsi environ 100 000 modèles de sceaux issus des Archives nationales,
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départementales, communales, ou encore de bibliothèques ou de musées .
Les sceaux sont largement utilisés pour garantir l'intégrité et l'originalité d'un produit. Ils peuvent être très
solides, ou au contraire très fragiles pour témoigner de la moindre tentative d'effraction. Ils peuvent être
passifs ou actifs (faisceau lumineux passant dans une boucle de fibres optiques par exemple, ou circuit
électronique). Une forme très courante sont les emballages à témoin d'ouverture, provoquant une
déformation irréversible du système s'ils ont été ouverts. Ainsi un système de scellement de document de
type ruban à cacheter est fabriqué par la firme 3M. Ces bandes d'adhésion instantanée fonctionnent sur la
plupart des surfaces (papier, métal, plastique, bois, verre). Toute tentative d'ouverture est sanctionnée par
une empreinte de couleur après le décollement, la délamination du support, des amorces de déchirure sur les
bords dentelés, etc.
Sceau informatique
Dans le domaine de l'informatique il est possible de sceller des données pour authentifier leurs origines et
assurer leurs intégrités à l'aide d'un sceau ou un code d'authentification de message (MAC).
Ce procédé est
souvent utilisé après le hachage de données.
Illustrations
sceau et contre-
sceau de la
commune de Corbie
(XIIIe siècle).
Notes et références
Notes
1. Il est fort probable que l'invention de l'écriture soit un prolongement de l'utilisation des
sceaux. Au IVe millénaire av. J.-C. apparaissent des jetons sur lesquels est sculpté un
symbole. Ces jetons sont ensuite imprimés sur des tablettes d'argiles. Mais c'est une
hypothèse qui n'est pas encore formellement avérée : ces jetons pourraient tout aussi bien
être apparus après l'invention des tablettes et n'avoir servi qu'à uniformiser l'usage des
symboles 3, 4.
Références
1. Joseph Roman, Manuel de sigillographie française, A. Picard et fils, 1912 (lire en ligne (http
s://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k955352)).
2. (en) « Stamp seal and modern impression: geometric pattern » (https://www.metmuseum.org/
art/collection/search/327236), sur Metropolitan Museum of Art (consulté le 27 mai 2020).
3. Erik Gubel et Bruno Overlaet, De Gilgamesh à Zénobie : Trésors de l'antiquité. Proche-Orient
et Iran, Bruxelles, Musées Royaux d'Art et d'Histoire & Fonds Mercator, 2007, 304 p., p. 37
4. Oates 2012, p. 483.
5. (en) Joan Oates, « Southern Mesopotamia », dans D.T. Potts, A Companion To The
Archealogy Of The Ancient Near East, Oxford, Blackwell Publishing Ltd., 2012
(ISBN 978-1-4051-8988-0), p. 478-479
6. (en) Joan Oates, « Prehistory and the Rise of Cities in Mesopotamia and Iran », dans Colin
Renfrew (dir.), The Cambridge World Prehistory, Cambridge, Cambridge University Press,
2014, p. 1478
7. Jean Bottéro, Mésopotamie. L’écriture, la raison et les dieux, Gallimard/NRF, 1987, p. 191 et
s.
8. Oates 2012, p. 482.
9. Delphine Majdanski, La signature et les mentions manuscrites dans les contrats, Presses
Univ. de Bordeaux, 2000 (lire en ligne (https://books.google.fr/books?id=mg06nZrr_YAC&pg
=PA28&dq=Henri+II+%2B+ordonnance+de+Fontainebleau+%2B+signature)), p. 24
10. Delphine Majdanski, op. cité, p. 26.
11. document mars 2007 [PDF] (http://cths.fr/_files/an/pdf/bulletin12.pdf), de Marie-Adélaïde
Nielen Conservateur responsable des collections sigillographiques du Centre historique des
Archives nationales
Bibliographie
Lucie Jardot, Sceller et gouverner. Pratiques et représentations du pouvoir des comtesses
de Flandre et de Hainaut, xiiie – xve siècle, PUR, 2020.
Johnston R., Témoins d'effraction : les scellés, Pour la Science, février 2008, p. 82-89
Articles connexes
Cire à cacheter
Bulle d'or
Grand sceau de France
Grand sceau du Royaume-Uni
Intaille
Sceau (Extrême-Orient)
Sigillographie
Scellés
Fonctions
Chancelier
Garde des Sceaux
Liens externes
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Sceau (https://commons.wikimedia.org/wi
ki/Category:Seals?uselang=fr), sur
Wikimedia Commons
sceau, sur le Wiktionnaire
Musée du Sceau de La Petite Pierre (http://www.musee-sceau.com/)
Le costume au Moyen Âge d'après les sceaux, sur le site de la BNF (https://gallica.bnf.fr/ar
k:/12148/bpt6k95365f)
Sigilla - Base numérique des sceaux conservés en France (http://www.sigilla.org)