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Les débris d'un univers mort continueront simplement à dériver sans fin dans l’espace

en expansion.

Et qu'en est-il de l'être humain ? N’existe-t-il donc aucun but pour l’espèce humaine ?
Va-t-elle simplement disparaître un jour, égarée dans un univers indifférent et sans
mémoire ? Le romancier anglais H. G. Wells a envisagé une telle perspective. Dans son
romain The Time Machine (La machine à remonter le temps), son héros voyage dans le
futur afin de découvrir le destin de l'homme. Il ne découvre rien d'autre qu'une terre sans
vie, où poussent quelques lichens et de la mousse, et qui tourne en orbite autour d'un
gigantesque soleil rouge. Les seuls bruits sont les coups de vent et le léger et doux
clapotis de la mer. Wells écrit : « À part ces bruits assourdis, le monde était silencieux.
Silencieux ? Il serait difficile d'en donner une idée. Tous les bruits de la vie, le bêlement
des moutons, les cris des oiseaux, les bourdonnements des insectes, toute l'agitation qui
constitue le cadre de notre vie humaine, tout cela n'existait plus [3]. » Puis le voyageur du
roman de Wells est rentré de son voyage dans le temps. Rentré où ? Vers un point situé
plus tôt dans cette course sans but vers l'oubli dans lequel l’univers la précipite. Lorsque
j'ai lu le livre de Wells pour la première fois, n’étant pas chrétien à l’époque, j'ai pensé :
« Non ! Cela ne peut finir ainsi ! » Mais si Dieu n'existe pas, cela finira ainsi, que vous
le vouliez ou non. Telle est la réalité dans un univers sans Dieu : il n’y a aucune
espérance, aucune finalité.

Ce qui est vrai de toute l'humanité dans son ensemble l'est aussi de chacun de nous
individuellement : notre existence sur terre n'a pas de but. Sans Dieu, notre vie n'est pas
fondamentalement différente de celle d'un chien. Comme le dit l'auteur de l'Ecclésiaste :
« Le sort des fils de l'homme et celui de la bête est pour eux un même sort ; comme
meurt l'un, ainsi meurt l'autre, ils ont tous un même souffle, et la supériorité de l'homme
sur la bête est nulle ; car tout est vanité. Tout va dans un même lieu ; tout a été fait de la
poussière et tout retourne à la poussière. » (Ecclésiaste 3:19-20). Dans ce livre biblique,
qui peut se lire comme un extrait de la littérature moderne existentialiste, l'auteur révèle
toute la futilité du plaisir, de l'éducation, de la gloire politique, de la richesse et des
honneurs dans un monde voué à l'extinction par la mort. Quel est son verdict ? « Vanité
des vanités ! Tout est vanité ! » (Ecclésiaste 3:1-2). Si la vie s'achève à notre mort, nous
n'avons aucune raison ultime de vivre.

Et plus encore : même si la vie ne s’achevait pas à notre mort, elle n'aurait toujours pas
de finalité si Dieu n'existe pas. Car, dans ce cas, l'homme et l'univers seraient de simples
accidents du hasard, jetés dans l'existence sans aucune raison. Sans Dieu, l'univers
résulte, en effet, d'un accident cosmique, d'une explosion due au hasard. Il n’y a aucune
raison attachée à son existence. Tout comme l'homme, ils sont de simples caprices de la
nature ; les produits aveugles de la matière, du temps et du hasard. L'homme n'est qu'un
tas de boue qui a développé de la rationalité. Comme l'a dit un philosophe : « La vie
humaine s'élève à partir d'un socle de nature subhumaine, et doit naviguer, pour son
propre et seul compte, au cœur d’un univers silencieux et sans pensée  [4] »

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