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S4-09-0152/011-10
« Créer les conditions d’un fonctionnement compétitif, durable et équilibré du marché des
biens et services en Belgique. »
6
« Créer les conditions d’un fonctionnement compétitif, durable et équilibré du marché des
biens et services en Belgique. »
Introduction
La présente note s'efforce de fournir des éclaircissements quant aux mécanismes de
transmission des prix dans la filière porcine. Elle s'attache par ailleurs à analyser les
coûts et la rentabilité de chaque maillon de la chaîne de production.
Dans l'attente des travaux à proprement parler de ce comité et confronté à une hausse
des prix des denrées alimentaires notamment, le ministre pour l'Entreprise a mis
sur pied, fin juin 2008, un groupe de travail appelé « Transparence des prix dans le
secteur du lait et de la viande ». Celui-ci a chargé le Service public fédéral Économie
de faire la lumière sur les mécanismes de détermination des prix dans trois filières
agroalimentaires spécifiques. Les deux premières études, consacrées aux prix dans
le secteur du lait et de la viande de bœuf, ont été clôturées respectivement en octobre
2008 et en février 2009. 7
Le troisième volet, dédié au prix de la viande de porc, a été confié au SPF Économie par
le ministre pour l'Entreprise le 12 février 2009. Comme lors des études précédentes,
les mécanismes de transmission des prix de l'ensemble de la filière de production ont
été systématiquement décortiqués, sur la base de statistiques objectives et fiables.
Ce faisant, l'ensemble du trajet qu'effectue la viande a été parcouru, de l'élevage au
consommateur final, en passant par les différentes étapes intermédiaires (abattoir,
atelier de découpe, boucherie et secteur de la distribution). L'étude a été clôturée le
28 mai 2009.
Outre l'analyse des chiffres disponibles, l'approche suivie englobait également des
contacts avec les organisations qui représentent les différents acteurs de la filière.
Ainsi, entre mi-mars et mi-avril, le Boerenbond, la FEBEV, la Fenavian, la VEVA, la
Fedis, le BIRB, le département « Monitoring en Studie » et le service « Landbouw en
visserij» de la Région flamande, et le groupe technique Landbouweconomie (Université
de Gand) ont été consultés.
Le point de vue adopté pour cette étude était, comme cela a été expliqué par plusieurs
membres du groupe de travail, la situation financière pénible à laquelle sont confron-
tés les éleveurs de porcs. Début 2009, ceux-ci semblaient toujours à peine parvenir à
garder la tête hors de l'eau.
Le premier chapitre de la présente note décrit la chaîne de production de la viande
de porc, qui est similaire à celle de la filière bovine. Toutefois, il convient de noter
deux différences essentielles entre les deux secteurs. Il y a, d'une part, l'importance
du commerce extérieur. Si le secteur de la viande bovine, essentiellement axé sur le
Blanc Bleu Belge caractérisé par sa faible teneur en graisse est essentiellement tour-
né vers le marché belge, le marché de la viande porcine est, lui, européen, voire mon-
dial. D'autre part, les produits finaux obtenus du porc ne se limitent pas à la viande
fraîche (rôtis, côtelettes, côtes, etc.), mais consistent, pour une large part, en produits
transformés, tels que le jambon et le salami.
Le deuxième chapitre de la présente note, qui est aussi le plus volumineux, est consa-
cré à l'élevage porcin. Une attention toute particulière a ici été accordée à la rentabilité
des éleveurs. Les coûts (notamment ceux des aliments) et les recettes (prix des porcs
et porcelets sur pied) y sont répertoriés. Ce faisant, nous nous sommes appuyés, pour
la période antérieure à 2009, sur les chiffres officiels publiés. Pour début 2009, un
indice permettant d'évaluer l'évolution de la situation financière des éleveurs porcins
sur plusieurs mois a été élaboré. Parmi les autres aspects abordés dans ce chapitre,
citons notamment la structure de l'élevage, son importance économique ainsi que
8 l'importation et l'exportation de porcs sur pied.
Dans le dernier chapitre, on s'interroge sur une possible corrélation entre la fluctua-
tion des différents prix à la production et les prix à la consommation. À cet égard, les
mécanismes de détermination des prix de la viande de porc fraîche et de la charcute-
rie sont traités ensemble.
« Créer les conditions d’un fonctionnement compétitif, durable et équilibré du marché des
biens et services en Belgique. »
Concernant les élevages porcins, il convient d'établir une distinction entre trois types
d'exploitation : les éleveurs naisseurs, les engraisseurs et les exploitations en cir-
cuit fermé. Cette subdivision est également utilisée au niveau européen. Les éleveurs
naisseurs produisent des porcelets dans le but de les revendre à des engraisseurs.
Les exploitations en circuit fermé élèvent les porcelets et se chargent également de
les engraisser. En Belgique, il existe une intégration verticale au niveau fabricants
d'aliments composés/élevage, qui revêt la forme de contrats dits de garantie et de
contrats salariaux. Dans le cas des contrats salariaux, le fabricant d'aliments est pro-
priétaire des porcs. L'éleveur, quant à lui, preste un service contre rémunération. Il
ressort des entretiens avec les acteurs du secteur qu'environ 50 % des porcs d'en-
graissement belges sont produits sous contrat. Lorsqu'un contrat de garantie est
conclu, l'éleveur vend ses bêtes à un prix préalablement fixé (prix garanti) ou avec un 9
profit préalablement fixé (produit garanti).
Les animaux sur pied sont ensuite abattus dans des abattoirs belges ou exportés pour
transformation dans un pays voisin, par l'entremise des marchands de bestiaux. En
Belgique, l'intégration abattoir/atelier de découpe peut prendre des formes multiples.
Les carcasses sont alors découpées au sein de la même entreprise en morceaux pri-
maires, voire en morceaux directement consommables (voir aussi chapitre 3). Les
ateliers de découpe comptent quatre types de canaux d'écoulement différents : la
grande distribution, l'industrie de transformation, la boucherie et l'exportation (pour
une bonne part de leur production). Il n'y a, au sein de la filière porcine belge, prati-
quement aucune intégration entre ateliers de découpe et industrie de transformation.
Les entreprises de transformation belges se distinguent en cela de leurs concurren-
tes étrangères.
La grande distribution achète des carcasses auprès des abattoirs ou des morceaux
prédécoupés auprès des ateliers de découpe. Lorsqu'elle achète des carcasses, la
transformation de la viande est assurée par le département boucherie du supermar-
ché lui-même. Les bouchers achètent leur viande soit directement auprès des en-
treprises de transformation, des abattoirs ou des ateliers de découpe, soit auprès de
grossistes, qui agissent en tant qu'intermédiaires.
Graphique 1 : Schéma de la filière porcine
10
90
80
70
60
50
12
40
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Source : DGSIE
En dépit de la diminution de son cheptel porcin, la Belgique dispose encore d'un fort
taux d'auto-approvisionnement en viande de porc. En 2005 (chiffre le plus récent), il
était encore de 211 %. La production porcine belge est donc plus de deux fois plus
élevée que la consommation nationale de cette viande.
Comme évoqué ci-dessus, les exploitations porcines belges sont subdivisées en fonc-
tion de leur degré de spécialisation, sur la base de la classification Eurostat. D'une
part, nous établissons une distinction entre 3 classes d'entreprises spécialisées : les
éleveurs naisseurs, les engraisseurs et les exploitations en circuit fermé. Les exploita-
tions en circuit fermé sont la branche la plus importante en termes de nombre d'ani-
maux sur pied. En 2007, elles détenaient près de 29 % du cheptel porcin total, contre
28 % pour les engraisseurs. En revanche, les éleveurs naisseurs sont moins fréquents
en Belgique, où ils ne sont que 189, soit 3 % de la population totale, et ils possèdent
moins de 4 % de tous les porcs sur pied.
Les entreprises non spécialisées retirent quant à elles une part importante de leurs
recettes d'activités autres que l'élevage porcin (souvent, elles allient élevage de vo-
laille et de porcs). Si cette branche représente encore une grande part du cheptel total
« Créer les conditions d’un fonctionnement compétitif, durable et équilibré du marché des
biens et services en Belgique. »
Source : DGSIE
L'Union européenne est un exportateur net de porcs sur pied et de viande de porc
(carcasses et découpes). En 2007, les États membres de l'UE ont exporté pour près de
2,7 milliards d'euros de produits porcins (98 % de viande de porc et 2 % de porcs sur
pied) vers des pays tiers et n'en ont importé que pour 116 millions d'euros.
2.500.000.000
2.000.000.000
1.500.000.000
1.000.000.000
500.000.000
14
0
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Source : Eurostat
Dans cette section, après une brève esquisse du commerce extérieur au niveau euro-
péen, nous nous pencherons sur les importations et exportations belges de porcs et
porcelets sur pied. Le commerce de la viande de porc sera abordé plus en détail à la
section suivante.
Les exportations de porcs sur pied à destination d'États tiers (essentiellement des
porcs d'engraissement destinés à la Russie et à la Croatie) s'effectuent via la Pologne,
la Hongrie et la Lituanie, qui sont ensemble responsables de quelque 58 % des ex-
portations extracommunautaires. Entre janvier 2005 et décembre 2008, l'exportation
de porcs d'engraissement vers des États non membres de l'UE a toutefois connu
une croissance exponentielle (elle a été multipliée d'un facteur supérieur à 10).
L'exportation des porcelets a elle aussi connu une progression constante ces quatre
dernières années. En revanche, l'importation de porcs sur pied en provenance de pays
tiers dans l'Union européenne est quasiment inexistante.
La Belgique est un importateur net de porcs sur pied. Seules les années 1999 et 2000
font figure d'exceptions à cet égard. Entre 2001 et 2005, moins de porcs sur pied ont
été importés et exportés. Il semblerait que l'on assiste à un renversement de la ten-
dance ces trois dernières années, le commerce extérieur des porcs montrant des si-
gnes de reprise. Pour la Belgique, ces transactions s'effectuent presque exclusive-
ment au niveau européen. Les principaux partenaires commerciaux de la Belgique
sont les Pays-Bas (71 % des porcs sur pied importés entre 2005 et 2007). Des Pays-
Bas, la Belgique importe essentiellement des porcelets et des porcs d'engraissement
(en moyenne 400 000 porcelets et 190 000 porcs d'engraissement par an au cours de 15
la période 2005-2008). Près de trois-quarts des porcs sur pied exportés sont destinés
aux Pays-Bas. Ces exportations se composent, pour près de 90 %, de porcs d'engrais-
sement (en moyenne quelque 400 000 porcs par an entre 2005 et 2008).
Graphique 5 : Importations et exportations belges de porcs sur pied : principaux partenaires
commerciaux entre 2005 et 2007 et évolution des importations et exportations
(en % et en nombre de porcs sur pied)
Importation Exportation
3,74% 5,39%
1,81%
2,43% 3,31%
7,97%
20,71%
10,52%
71,32% 72,81%
1.500.000
Importation
Exportation
1.300.000
16
1.100.000
900.000
700.000
500.000
300.000
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Source : Eurostat
Compte tenu de la structure de son élevage porcin, qui compte de nombreux engrais-
seurs, la Belgique importe beaucoup de porcelets. Toutefois, depuis 2000, elle importe
aussi davantage de porcs d'engraissement3 : l'offre intérieure diminue, et l'industrie
productrice de viande accroît son volume. En 2004, la Belgique a même importé da-
vantage de porcs d'engraissement que de porcelets. Les importations de porcelets
ont connu un pic en 1995, après quoi elles ont fortement diminué. En 2004, les im-
3 Voir aussi graphique 2 en annexe : Commerce de porcs sur pied avec l'étranger.
« Créer les conditions d’un fonctionnement compétitif, durable et équilibré du marché des
biens et services en Belgique. »
portations de porcelets avaient diminué de 70 % par rapport à 1995, avant de repren-
dre en 2005. En 2008, elles avaient retrouvé le niveau de 1993. Les importations de
porcs d'engraissement ont quant à elles pratiquement quintuplé entre 2000 et 2007.
En 2008, toutefois, elles ont essuyé un recul.
Si, en 1993, la part des porcs d'engraissement dans les exportations totales de porcs
sur pied était encore de 95 %, elle ne se montait plus qu'à 85 % en 2008. En 1999
(peste porcine aux Pays-Bas), les exportations de porcs sur pied ont connu un pic, tant
pour les porcelets que pour les porcs d'engraissement. Ce pic a été suivi par une forte
baisse en 2001, peut-être du fait de la crise de la dioxine. Depuis 2004, les exporta-
tions de porcs sur pied ont commencé à réaugmenter (récupération des parts perdues
après la crise de la dioxine) et, en 2008, près de deux fois plus de porcs (+ 80 %) ont été
importés qu'en 1993. En 1999 et en 2000, en dépit du faible prix des porcs d'engrais-
sement et grâce aux volumes en jeu, la valeur des exportations de porcs sur pied est
restée assez élevée. Les années suivantes, cette valeur a diminué mais, depuis 2005,
elle remonte, à la faveur d'une augmentation du nombre de porcs exportés et de la
hausse des prix (après un léger recul en 2007).
Le prix payé par l'éleveur belge à l'achat d'un porcelet provenant de l'étranger et le
17
prix obtenu par l'éleveur à la vente d'un porc d'abattage à l'étranger suivent la même
évolution que les prix sur le marché intérieur.
Tableau 2 : Prix sur le marché intérieur et prix à l'importation/exportation d'un porc et d'un
porcelet sur pied
(en euros par porcelet et en euros/kg)
6% 1%
2%
0,24% Semences et plants
Engrais
15%
Pesticides
Soins vétérinaires
Energie
18 Salaires imputés
Salaires payés
3%
Travaux effectués par des tiers
3%
Autres frais
4%
1% 0,35%
Source : AMS
Le graphique 7 illustre, d'une part, l'évolution des différents types d'aliments porcins
(farines pour porcs d'engraissement, pour truies et pour porcelets) et, d'autre part,
l'évolution moyenne pondérée des prix de quatre matières importantes pour la pro-
duction de ces aliments (froment, orge, maïs et tourteaux de soja5). Compte tenu du
fait que 90 % des coûts des fabricants d'aliments pour bétail sont liés à l'achat de ma-
tières premières, il existe une forte corrélation entre l'évolution des prix des aliments
porcins et celle du panier des matières premières. Entre janvier 2000 et septembre
2006, les prix des aliments pour bétail sont restés stables. Mais entre octobre 2006 et
mars 2008, le prix moyen pondéré des matières premières a enregistré une hausse
de 75 %, tandis qu'au cours de la même période, les prix des farines pour porcs d'en-
graissement, truies et porcelets ont considérablement augmenté (de respectivement
4 Le travail familial (coût imputé) représente 15 % des coûts totaux. Si l’on ne tient pas comp-
te de ce poste, la part des aliments dans les coûts totaux s’élève à 63 % en moyenne.
5 Pour le calcul de l'évolution moyenne pondérée des prix, nous avons attribué un coefficient
de 46 % au froment, de 25 % à l'orge, de 22 % au maïs et de 7 % au soja.
« Créer les conditions d’un fonctionnement compétitif, durable et équilibré du marché des
biens et services en Belgique. »
46 %, 44 % et 32 %). Après un pic en mars 2008, les prix des aliments ont baissé de
quelque 14 % entre mars 2008 et mars 20096. Il semble que les prix des aliments por-
cins se soient stabilisés ces derniers mois, il est vrai à un niveau supérieur (à l'instar
des prix des matières premières sous-jacentes) à celui d'avant cette flambée des prix
des matières premières. À en croire les données des derniers comptes annuels, les
marges des fabricants d'aliments composés (NACE 15.71) n'ont pas augmenté de ma-
nière substantielle (marge commerciale nette de 1,7 % en 2007 contre 2,0 % en 2006
et 1,7 % en 2000).
Graphique 7 : Evolution des prix des aliments porcins et de leurs matières premières, et com-
paraison avec les pays voisins
(indice 2000=100 et 2005=100)
200 180
Prix moyen pondoré de quatre matières premières
(maïs, froment, orge et tourteaux de soja) 170 Belgique Allemagne
180 Prix de la farine pour porcs d'engraissement
160 France Pays-bas
Prix de la farine pour truies
160 150
Prix de la farine pour porcelets
140
140
130
120
120
110
100 100
90
19
80
mar
avr
mai
mar
avr
mai
mar
avr
mai
mar
avr
mai
jan
fév
juin
oct
juil
août
sept
nov
déc
jan
fév
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sept
oct
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déc
jan
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août
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déc
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juin
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avr
avr
avr
avr
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avr
oct
oct
oct
oct
oct
oct
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juil
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2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2005 2006 2007 2008 2009
La Commission européenne publie également l'historique des prix des aliments por-
cins (en euros/kg) pour plusieurs pays européens. La qualité et/ou la composition
des aliments porcins variant d'un État membre à l'autre, une comparaison du niveau
des prix entre pays européens n'aurait que peu de sens. En revanche, une analyse de
l'évolution des prix s'avère pertinente. Il en ressort que les prix belges ont, ces der-
nières années, connu une augmentation moins rapide et moins marquée que ceux des
pays voisins. Ainsi, lorsque, début 2008, les prix des aliments ont atteint un pic dans
tous les pays européens, les prix belges étaient 50 % plus élevés que lors de l'année
de référence 2005, contre 62 % aux Pays-Bas et plus de 73 % à 74 % en France et en
Allemagne. À l'inverse, la baisse générale des prix de ces derniers mois semble se
répercuter plus lentement en Belgique que chez ses voisins. En comparaison avec
janvier 2005, période à laquelle les prix des aliments étaient encore stables, les ali-
ments porcins en Belgique ont connu un renchérissement de 22 %, comme en France.
En Allemagne et aux Pays-Bas, l'augmentation est d'environ 30 %.
6 Entre mars 2008 et mars 2009, les prix des farines pour porcs d'engraissement, truies et
porcelets ont respectivement diminué de 15 %, 16 % et 10 %.
2.D. Prix des porcs et porcelets sur pied
Le prix qu'obtient l'éleveur pour ses porcs sur pied présente un schéma cyclique. Ce
phénomène est également connu sous le vocable « cycle du porc » et s'explique par
le théorème de la toile d'araignée. Une forte offre sur le marché se traduit par un prix
peu élevé7 et génère une impulsion visant à réduire la production, ce qui, à terme,
aura pour conséquence une offre moindre assortie d'un prix supérieur. L'éleveur réa-
git à cette augmentation des prix en relevant sa production, ce qui accroît l'offre. Le
graphique 8 illustre ce cycle. Il fournit un aperçu du prix des carcasses de porcs par
trimestre depuis 1990. Le cycle du porc dure 3 à 5 ans environ. Les différentes crises
qui ont eu lieu en 1996 et 1997 (notamment la peste porcine aux Pays-Bas) ont été
la cause de prix historiquement élevés. Les années suivantes, au cours desquelles
la production porcine a repris et même augmenté, le prix du porc a atteint un creux,
notamment sous l'influence de la crise de la dioxine qui a éclaté à l'époque. En 2001,
la deuxième crise de l'ESB a à nouveau engendré une forte augmentation des prix. En
effet, les consommateurs ont délaissé la viande de bœuf au profit de la viande de porc,
et la demande a progressé. Ces dernières années, le secteur a encore connu quelques
grandes crises, et les prix ont semblé se lisser.
20
Graphique 8 : Evolution du prix des carcasses de porcs
2,00
1,80
1,60
1,40
1,20
1,00
0,80
T1
T2
T3
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1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 20082009
Source : BIRB
Outre le caractère cyclique des prix sur le long terme, le prix du porc se caractérise
également par des tendances saisonnières très marquées. Le prix des carcasses, et
7 Voir aussi graphique 3 en annexe : Nombre d'abattages en Europe et prix des porcs sur pied.
« Créer les conditions d’un fonctionnement compétitif, durable et équilibré du marché des
biens et services en Belgique. »
donc celui du porc (voir ci-dessous) connaît toujours un pic au cours des mois d'été,
avant de diminuer au cours des quatre derniers mois de l'année. Ce schéma saison-
nier peut s'expliquer par les mises bas plus nombreuses en hiver, qui signifient que
l'offre est moindre en été, époque à laquelle la demande est plus forte (notamment
du fait des barbecues). La baisse des prix enregistrée en février 2009 semble sortir
quelque peu de l'ordinaire. En mars, le prix du porc a connu une reprise et les derniers
chiffres d'avril 2009 indiquent un revirement positif.
1,10
1,00 21
0,90
0,80
0,70
r
v
v
n
in
il
ût
pt
c
ar
ai
oc
av
ju
fé
no
dé
ja
ju
m
ao
se
m
Source : Westvlees
Le prix qu'obtient l'éleveur belge est conditionné par l'offre et la demande sur le mar-
ché européen, le prix payé en Allemagne pour un porc sur pied étant déterminant à
cet égard. Le prix allemand du porc oriente l'ensemble du marché nord-européen
(Allemagne, Danemark, Pays-Bas, Belgique, etc.). L'Allemagne reste en effet la prin-
cipale destination des exportations dans l'Union européenne, tant pour les porcs sur
pied que pour la viande de porc. Les différents prix du porc sur pied dans les différents
pays ne peuvent pas être comparés en termes absolus. En effet, chaque pays utilise sa
propre définition, et les suppléments appliqués au prix de base divergent fortement.
Toutefois, les prix des porcs sur pied et de la viande de porc suivent une évolution ana-
logue en Belgique, aux Pays-Bas, en France et en Allemagne8.
8 Le graphique 4 en annexe illustre l'évolution des prix des porcs sur pied et des carcasses
de porcs en Belgique, en Allemagne, aux Pays-Bas et au Danemark.
Les recettes que tire un éleveur de la vente d'un porc d'engraissement ou d'un por-
celet se composent de deux éléments : le prix de base mais aussi tout un arsenal de
suppléments (supplément qualité, supplément volume, etc.), ce qui ne favorise pas
la transparence dans le secteur. Les prix Danis et Westvlees sont souvent cités en
tant que prix de base des porcs d'engraissement (les deux connaissent une évolution
identique et, après consultation avec le secteur, c'est le prix Westvlees qui a été choisi
comme indicateur. Les prix des carcasses de porcs sont collectés et diffusés par le
BIRB9. Concernant le prix des porcelets, les prix du marché de Saint-Trond sont re-
présentatifs. En règle générale, on peut poser que les prix des porcs sur pied et des
carcasses de porcs suivent, en Belgique comme à l'échelle européenne, une évolution
analogue. Sur la période concernée, les prix des porcs et des porcelets ont évolué
dans la même direction. En effet, lorsque le prix du porc sur pied est élevé, il y a
également une plus forte demande en porcelets. Les baisses et hausses de prix sont
toutefois plus marquées pour les porcelets que pour les porcs d'engraissement.
Graphique 10 : Prix des porcs sur pied, carcasses de porcs et porcelets en Belgique
(indice janvier 2001 = 100)
150
22 Porcs sur pieds Carcasses de porcs Porcelets
130
110
90
70
50
30
avr
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avr
avr
oct
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oct
oct
oct
oct
oct
oct
juil
juil
juil
juil
juil
juil
jan
jan
juil
juil
jan
jan
jan
jan
jan
jan
jan
9 Les abattoirs transmettent les prix aux autorités flamandes, qui les communiquent au
BIRB.
« Créer les conditions d’un fonctionnement compétitif, durable et équilibré du marché des
biens et services en Belgique. »
Le prix que l'éleveur pouvait obtenir en 2008 pour son porc sur pied était nettement
supérieur à celui des années écoulées. Ce prix était particulièrement élevé au cours
du premier semestre de 2008. Vers la fin de l'année, il a à nouveau diminué. Le schéma
saisonnier et la baisse de la demande extracommunautaire y ont sans aucun doute
contribué. Au cours des deux premiers mois de 2009, le prix du porc sur pied a conti-
nué de baisser jusqu'à atteindre 0,91 euro le kilo. En mars et en avril, il a commencé
à renchérir. Toutefois, ce mouvement semble s'être interrompu en mai 2009. Le prix
du porc sur pied était alors de 1,02 euro le kilo, soit 10 % de moins que l'année précé-
dente.
Pour les porcelets aussi, 2008 a été une bonne année. En octobre 2007, le prix du por-
celet a commencé à grimper fortement, tendance qui s'est poursuivie dès le troisième
trimestre 2008, après une brève stabilisation. Ces derniers mois, cette hausse des prix
se maintient. En janvier et en février, on payait 35 euros pour un porcelet, et 37 euros
en avril, soit le niveau le plus élevé depuis juin 2006. En mai 2009, le prix du porcelet
est revenu à 36,25 euros.
Porcelet 46,15 28,93 23,84 27,56 29,42 34,03 23,83 32,11 29,63 35,82
Au cours des 5 premiers mois de 2009, l'éleveur recevait, pour un porc sur pied, en
moyenne 4 centimes d'euro de moins au kilo qu'un an auparavant. Pour un porcelet,
on payait en moyenne 6,19 euros de plus. La Commission européenne s'attend10 à ce
que les prix du porc recommencent à augmenter au printemps et en été, jusqu'à un
niveau tout juste inférieur à celui de 2008.
2.E. Rentabilité
Ce chapitre a pour but de présenter les différentes estimations les plus récentes de
la rentabilité économique des exploitations porcines. La plupart des estimations tien-
nent compte de la distinction entre les trois grandes catégories d’exploitations porci-
nes : les éleveurs naisseurs, les engraisseurs et les exploitations en circuit fermé. Le
10 The European Pigmeat sector, Single CMO Management Committee, 19 mars 2009
type et la structure des coûts et des recettes sont en effet spécifiques à chacune de
ces catégories.
La rentabilité peut être estimée soit directement, soit indirectement. L’approche di-
recte se fonde sur les données du Rica11 et permet d’établir un calcul de rentabilité an-
nuelle, qui couvre donc les activités d’une année. L’approche indirecte permet un suivi
régulier et rapide, mois par mois, de la situation financière sur base de par l’évolution
des prix de vente et d’achat.
Graphique 11: Exploitations spécialisées, résultat net avec prise en compte du travail familial13
euros/porc
350
Coût variable Coût fixe
Coût total Revenu
300
Solde
250
200
150
100
50
0
2001 2002 2003 2005 2006 2007 moy 2001-07 25
-50
Une étude de l'AMS d'avril 2009 répertorie les résultats économiques des éleveurs
naisseurs et des engraisseurs entre 2006 et 200814. Cette étude utilise des concepts
tels que le « solde brut » (recettes minorées des coûts variables), la « rémunération
du travail familial » (solde brut minoré des frais fixes, hors salaire attribué au res-
ponsable de l'exploitation) et le « résultat d'exploitation net » (rémunération du travail
familial, déduction faite du salaire attribué au responsable de l'exploitation).
Les résultats ont trait à des exploitations porcines membres du Réseau d’Information
Comptable Agricole (RICA). Il n'est toutefois tenu compte que des recettes et des coûts
ayant trait à l'activité porcine. Les indicateurs économiques provenant d'autres acti-
vités, comme les cultures, ne sont pas pris en compte dans l'analyse (contrairement
aux informations fournies dans le graphique 11). Un autre point de divergence réside
dans la population étudiée. Celle-ci est notamment déterminée par un plancher : le
nombre d'animaux présents dans une exploitation. Pour les éleveurs naisseurs, les
exploitations étudiées comptent plus de 50 truies (66 exploitations), alors que pour
les engraisseurs, le plancher est fixé à 300 bêtes (63 exploitations). Les résultats éco-
nomiques des exploitations en circuit fermé ont été collectés dans 49 exploitations,
Graphique 12 : Résultats économiques de l'élevage par branche d'activité entre 2006 et 200815
(en euros, par truie et par porc d'engraissement présents en moyenne)
Exploitations de porcs reproducteurs Exploitations de porcs d'engraissement
1000
300
800
250
600
200
400
150
200
100
0
2006 2007 2008
50
-200
0
-400 2006 2007 2008
Source : AMS
26
Les éleveurs naisseurs ont vu leurs résultats s'améliorer en 2008 par rapport à l'an-
née précédente, particulièrement mauvaise. Toutefois, ils ne sont pas arrivés à sortir
du rouge, la rémunération du travail familial étant restée négative.
En 2007, le faible prix du porcelet, allié à l'augmentation du prix des aliments (+16 %),
a entraîné une véritable dégringolade du solde brut. Celui-ci est passé, par truie pré-
sente en moyenne, de 258 à 37 euros. À partir de la 2e moitié de 2008, les prix des
aliments ont commencé à diminuer, alors que le prix du porcelet remontait au niveau
de 2006, résultant en un solde brut de 152 euros par truie présente en moyenne. Les
coûts fixes ont augmenté en 2007 comme en 2008, principalement du fait des amor-
tissements et des intérêts fictifs, ce qui a donné lieu à une rémunération du travail
familial négative. Si, en outre, on tient compte de la rémunération du responsable
de l'exploitation, le résultat d'exploitation net en 2008 est, pour un éleveur naisseur
moyen, de -233 euros par truie présente en moyenne.
La tendance est dans une large mesure similaire pour les engraisseurs. La situation
en 2008 est plus positive qu'en 2007, mais reste en deçà de celle de 2006, qui a été
une bonne année pour les engraisseurs. Contrairement aux éleveurs naisseurs, ceux-
ci n'ont pas enregistré de pertes au cours de la période étudiée, la rémunération du
travail familial étant restée positive.
15 Voir aussi tableau 2 en annexe : Résultats économiques par branche d'activité dans l'éle-
vage porcin.
« Créer les conditions d’un fonctionnement compétitif, durable et équilibré du marché des
biens et services en Belgique. »
Après une faible diminution des revenus (l'achat du porcelet étant ici déduit) en 2007
suite à la baisse du prix des porcs d'engraissement, les prix ont réaugmenté en 2008.
Il en a résulté une hausse du rendement total par porc d'engraissement présent en
moyenne, qui est ainsi passé de 206 à 246 euros. En 2007 et 2008, les coûts variables
ont augmenté de respectivement 26 % et 12 %. Le solde brut a chuté en 2007, avant
de se reprendre en 2008. Les coûts fixes sont restés stables entre 2006 et 2007, mais
ont ensuite légèrement augmenté en 2008. En outre, ils pèsent beaucoup moins dans
le coût total que dans le cas des éleveurs naisseurs (11 contre 20 %).
Indicateur synthétique des tendances récentes dans la situation financière des éle-
veurs porcins
Pour l'année 2009, nous ne disposons encore d'aucun chiffre de rentabilité officiel.
L'étude a toutefois pour objectif de brosser le tableau de la situation financière actuel-
le. Pour y parvenir, le SPF Économie a développé un indicateur de rentabilité synthéti-
que. Cet indicateur simplifié se fonde uniquement, d'une part, sur le prix de vente d'un
porc ou d'un porcelet sur pied et, d'autre part, sur le prix de revient des aliments por-
cins. Signalons que le Boerenbond d’un côté et le bureau PKS (bureau de consultance)
en collaboration avec la revue Varkensbedrijf de l’autre côté établissent également
27
des indicateurs de rentabilité instantanée, en comparant ce que rapporte un animal
lorsque on le vend au prix le plus récent avec une estimation de son coût (partiel ou
total). Cette approche ne donne donc pas le résultat économique annuel d’une exploi-
tation mais permet de suivre l’évolution hebdomadaire d’un indicateur de rentabilité
et donc met en évidence les variations de rentabilité au cours d’une année.
Les coûts des aliments sont de loin le principal facteur de coût des exploitations por-
cines (voir section 2C). Selon le type d'exploitation, différents types d'aliments sont
pris en compte (aliments pour porcelets, truies et porcs d'engraissement). L'indice
du coût des aliments par type d'exploitation porcine au mois t est calculé par le biais
d'une moyenne progressive et pondérée des mois antérieurs portant sur les aliments
pour porcelets, truies et porcs d'engraissement. Ce faisant, il est tenu compte des
différents types d'aliments dont un porc a besoin au cours d'un cycle (de la truie avec
porcelet jusqu'au porc d'engraissement)16. Les informations de prix ont été obtenues
via l'Association professionnelle des fabricants d'aliments composés pour animaux.
Pour les engraisseurs qui achètent des porcelets en vue de les revendre comme porcs
d'engraissement, le prix d'achat de ceux-ci est déduit du prix de vente des porcs afin de
calculer leur prix de vente net17. Pour les éleveurs naisseurs, on n'utilise que le prix de
vente des porcelets, tandis que pour les exploitations en circuit fermé, on se base sur
le prix de vente des porcs d'engraissement. Les prix des porcs sur pied correspondent
aux prix de vente de Westvlees, et les prix des porcelets sont ceux de Saint Trond.
Dans le cas des engraisseurs, la forte baisse du prix de vente net des 6 derniers mois
résulte d'une forte augmentation du prix d'achat des porcelets, d'une part, (+ 30 %
entre février 2008 et août 2008, à savoir les mois au cours desquels les porcs vendus
en août 2008 et février 2009 ont été achetés en tant que porcelets) et d'une baisse du
prix de vente des porcs sur pied, d'autre part, (-27 % entre août 2008 et février 2009).
Comme mentionné ci-dessus, l'indicateur RFR du bureau PKS n'a pas affiché une
telle baisse de rentabilité au cours de la période considérée. En effet, l'indicateur RFR
ne tient pas compte du prix d'achat des porcelets.
16 L'indice relatif aux aliments pour une exploitation en circuit fermé au mois t correspond
alors à la moyenne pondérée de l'évolution du prix des aliments pour les porcs d'engrais-
sement de t-4 à t-1, l'évolution du prix des aliments pour les porcelets de t-6 à t-5 et l'évo-
lution du prix des aliments pour les truies de t-10 à t-7. Pour les éleveurs naisseurs, il s'agit
de la moyenne arithmétique de l'évolution du prix des aliments pour les porcelets de t-2 à
t-1 et de l'évolution des prix des aliments pour les truies de t-6 à t-3. Pour les engraisseurs,
on ne tient compte que de l'évolution du prix des aliments pour les porcs d'engraissement
de t-4 à t-1.
17 Le calcul s'effectue sur la base du prix de vente d'un porc sur pied au mois t, avec un poids
de 114 kilos, déduction faite du prix d'achat du porcelet au mois t-6.
« Créer les conditions d’un fonctionnement compétitif, durable et équilibré du marché des
biens et services en Belgique. »
Dans les exploitations en circuit fermé, seule la baisse du prix de vente des porcs
sur pied joue un rôle. L'indice des prix des aliments montre un recul pour les deux
types d'activité, mais il reste néanmoins à un niveau élevé. Ainsi, l'indice des prix des
aliments pour les engraisseurs n'a diminué que de 13 % entre août 2008 et février
2009, tandis que celui des exploitations en circuit fermé a baissé de 9 % au cours de
la même période. La situation financière des élevages de truies semble en revanche
légèrement plus favorable. La courbe synthétique atteint son creux en octobre 2007,
puis recommence à grimper fortement. Entre octobre 2007 et février 2009, le prix des
porcelets a augmenté de pas moins de 77 %, alors que l'indice de prix des aliments
calculé pour les éleveurs naisseurs au cours de la même période n'a augmenté que
de 9 %.
29
110 -10 100 -10
100 -20 90 -20
90 -30 80 -30
80 -40 70 -40
70 -50 60 -50
60 -60 50 -60
avr
avr
avr
avr
avr
jan
oct
juil
jan
oct
juil
jan
oct
juil
jan
oct
juil
jan
avr
avr
avr
avr
avr
jan
oct
juil
jan
oct
juil
jan
oct
juil
jan
oct
juil
jan
2005 2006 2007 2008 2009 2005 2006 2007 2008 2009
avr
avr
avr
avr
jan
oct
juil
jan
oct
juil
jan
oct
juil
jan
oct
juil
jan
La rentabilité dans les élevages porcins a été cartographiée sur la base de différents
indicateurs et sources. Nous allons y revenir. La rentabilité des exploitations porcines
spécialisées varie fortement. 2001, 2005 et 2006 ont été de bonnes années, contraire-
ment à 2002, 2003, 2007 et 2008.
Les différentes branches ont enregistré de moins bons résultats en 2007 que l'année
précédente, et 2008 montre des signes d'une reprise limitée, les résultats restant en-
deçà du niveau de 2006. En 2007 et 2008, les éleveurs naisseurs n'obtiennent même
aucun bénéfice (rémunération du travail familial négative). En 2006, ils étaient béné-
ficiaires, mais si l'on tient compte de la rémunération du responsable de l'exploita-
tion dans l'analyse, les résultats d'exploitation nets sont aussi négatifs en 2006. Les
engraisseurs enregistrent un faible bénéfice au cours de la période 2006 - 2008. Les
premières indications pour 2009, avec des prix du porc qui restent à la traîne, laissent
supposer que des problèmes pourraient survenir dans cette branche aussi. Divers
contacts avec les associations qui représentent les éleveurs porcins confirment cet
état de fait. D'après leurs calculs, ni les engraisseurs ni les éleveurs naisseurs ne
peuvent actuellement sortir du rouge18.
30
18 Voir aussi le tableau 3 en annexe : Structure des coûts des éleveurs naisseurs et des en-
graisseurs.
« Créer les conditions d’un fonctionnement compétitif, durable et équilibré du marché des
biens et services en Belgique. »
L'éleveur vend un porc d'engraissement prêt à l'abattage au kilo de masse sur pied
(environ 114 kg). Après l'abattage, il reste environ 89 kilos de masse chaude abattue
(il y a donc 25 kilos de déchets d'abattage, à savoir, par exemple, les os, les viscères
et leur contenu, les organes, les poils, le sang, ... Ces produits annexes sont recy-
clés, entre autres, par les entreprises pharmaceutiques et les fabricants d'aliments 31
pour animaux). Les os ne peuvent plus être valorisés, notamment suite à l'interdiction
d'utiliser des farines animales. La valeur économique des autres flux secondaires a
elle aussi considérablement diminué.
Ensuite, la carcasse est réfrigérée, ce qui entraîne une nouvelle perte de poids (7 ki-
los). Le prix de revient augmente du fait du coût de l'abattage et de cette double perte
de poids. La carcasse est ensuite découpée dans un atelier de découpe. Outre la ré-
munération des artisans, une nouvelle perte de poids intervient. Au final, il reste envi-
ron 80 kg de viande propre à la consommation humaine. Une demi-carcasse pèse en-
viron 40 kg et se compose d'un carré, du jambon, du jambonneau, du lard de poitrine,
du lard dorsal et d’une demi-tête. Certains morceaux du porc ne sont pas vendus en
tant que tels comme viande fraîche, mais sont transformés plus avant par l'industrie
de transformation. En pratique, ces produits sont valorisés à un prix inférieur aux pro-
duits destinés à être vendus comme viande fraîche. L'achat de la viande et les coûts
salariaux sont les principaux postes de coûts pour les abattoirs et ateliers de découpe
(voir aussi section 3.D).
* Celui-ci se compose, outre du coût d'acquisition du porc sur pied, d'autres coûts liés aux différentes
étapes avant distribution (abattage, marge, découpe grossière et amortissements).
Source : FEBEV
Dans la pratique, le stade auquel la grande distribution achète la viande peut varier.
32 Selon les chaînes, les pièces achetées peuvent être des carcasses entières qui seront
redécoupées au rayon boucherie, des morceaux ou de la viande préemballée. Dans
certains cas, la filière fonctionne avec un « calcul ouvert », dans le cadre duquel des
partenaires stables fournissent des informations sur leurs coûts directs.
Part dans
Le nombre La production La
d'abattages de viande transformation
de la viande
Intégration de bout en bout C C C
Intégration au début de la chaîne 19,2 20,1 0,0
Intégration à la fin de la chaîne C C C
Spécialisation dans l'abattage 67,2 0,0 0,0
Spécialisation dans la production de 0,0 48,5 0,0
viande
Spécialisation dans la transformation 0,0 0,0 85,7
de la viande
Total 100,0 100,0 100,0
• les entreprises intégrées de bout en bout tirent une part importante de leur chiffre
d'affaires de chacune des trois branches. Deux entreprises seulement appartien-
nent à cette catégorie, à savoir Westvlees et Detry Frères, mais elles font partie des
grandes entreprises du secteur ;
• une seule entreprise est intégrée à la fin de la chaîne : Vlevico, qui détient une part
considérable tant dans la production que dans la transformation de la viande de
porc ;
Les trois branches sont fortement morcelées. La part de marché totale (dans le chiffre
d'affaires) des huit plus grandes entreprises s'élève à 62,3 % pour les abattoirs (à titre
de comparaison, dans les pays comme les Pays-Bas et le Danemark, il y a une entre-
prise, Vion et Danish Crown, respectivement, qui domine le marché de l'abattage des
porcs), 61,1 % pour la production de viande et 42,7 % à peine pour la transformation
de la viande.
Il ressort du graphique ci-dessous que, sur la période considérée, soit entre 2001 et
2007, les volumes produits par les deux secteurs ont augmenté, de 38 % pour la pro-
duction de viande (15.11) et de 17 % pour la transformation de la viande (15.13). En
termes de valeur, en revanche, la production des deux secteurs a enregistré une pro-
gression de près de 40 %. Cela signifie que le prix par unité produite dans le secteur
de la transformation a plus fortement augmenté, soit parce que ses produits ont une
plus grande valeur ajoutée, soit parce que le secteur est parvenu à facturer des prix
plus élevés pour les mêmes produits.
150
Valeur 1511 Valeur 1513 Volume 1511
Volume 1513 Prix unitaire 1511 Prix unitaire 1513
34 140
130
120
110
100
90
avr
avr
avr
avr
avr
avr
avr
oct
oct
oct
oct
oct
oct
oct
juil
juil
juil
juil
juil
juil
juil
jan
jan
jan
jan
jan
jan
jan
Source : DGSIE
« Créer les conditions d’un fonctionnement compétitif, durable et équilibré du marché des
biens et services en Belgique. »
Avec une part de 42 %, le Danemark est le plus grand exportateur de viande de porc 35
à destination d'États tiers (non-UE). Plus d'un quart de toutes les exportations ex-
tracommunautaires sont destinées au Japon. Les autres grands acheteurs sont la
Russie (22 %) et la Corée du Sud (13 %). Les restitutions à l'exportation entrées en
vigueur en novembre 2007 ont eu pour conséquence de doper les exportations vers
les pays tiers21. Ce sont surtout les exportations de carcasses de porc non découpées
qui en ont profité. Les exportations de ce produit ont été multipliées par six entre no-
vembre 2007 et juillet 2008. Quant aux exportations de viande découpée, elles ont, au
cours de la même période, progressé d'environ 55 %. Cette mesure a pris fin en juillet
2008, et les échanges avec les pays tiers ont à nouveau diminué. Vers décembre 2008,
les exportations de carcasses non découpées étaient inférieures de plus de 66 % au
20 Sous l'appellation « viande découpée » sont regroupées les classifications Eurostat suivantes :
02031211 – Jambons et morceaux de jambons, non-désossés, de porcins domestiques,
frais ou réfrigérés
02031913 – Longes et morceaux de longes, de porcins domestiques, frais ou réfrigérés
02031915 – Poitrines (entrelardés) et morceaux de poitrines, de porcins domestiques,
frais ou réfrigérés
02031955 – Viandes désossées de porcins domestiques, fraîches ou réfrigérées [à l’excl.
des poitrines (entrelardés) et des morceaux de poitrines]
02032955 – Viandes désossées de porcins domestiques, congelées [à l’excl. des poitrines
(entrelardés) et des morceaux de poitrines]
Les chiffres concernant les carcasses proviennent de la nomenclature suivante :
02031110 – Carcasses ou demi-carcasses, de porcins domestiques, fraîches ou réfrigérées.
21 Voir le graphique 6A en annexe : Exportations extracommunautaires de viande de porc.
niveau de juillet 2008, tandis que les exportations de viande découpée avaient diminué
de près de 40 % au cours de la même période. On peut par ailleurs supposer que les
exportations supplémentaires bénéficiant des restitutions à l'exportation ont contri-
bué à la forte augmentation du prix des carcasses au cours de l'été 2008 (offre moin-
dre sur le marché intracommunautaire). Le recul des échanges après l'abrogation de
cette mesure a donc entraîné une correction des prix (offre supérieure sur le marché
intracommunautaire)22. Les exportations de viande de porc à destination des États non
membres de l'UE ont toutefois connu un creux entre novembre et décembre. Les ex-
portations à destination de la Russie et du Japon, notamment, ont enregistré une forte
baisse depuis juillet 2008 (de 48 % et 62 % respectivement entre juillet et décembre).
Le pouvoir d'achat moindre, du fait de la crise économico-financière, l'absence de
garanties à l'exportation et l'euro fort peuvent y avoir contribué.
Les importations de viande de porc en provenance de pays tiers (hors UE) sont insigni-
fiantes (environ 1 % des importations totales). Les principaux pays importateurs sont
l'Allemagne (22 %) et l'Italie (20 %), suivies de la France et du Royaume-Uni.
Au sein de l'UE, la Belgique est l'un des principaux exportateurs de viande de porc.
En 2008, comme ces dernières années, la balance commerciale belge relative tant
36
aux carcasses (+ 495 millions d'euros) qu'à la viande de porc découpée (+ 577 millions
d'euros) était excédentaire. Le graphique 16 montre que pas moins de 53 % des ex-
portations belges de viande de porc sont destinées au marché allemand. La Belgique
exporte aussi vers l'Italie (9 %), les Pays-Bas (8 %) et le Royaume-Uni (7 %). Ses im-
portations de viande de porc proviennent essentiellement des Pays-Bas (33 %), d'Alle-
magne (27 %) et de France (16 %). D'Allemagne, la Belgique importe essentiellement
de la viande de porc prédécoupée et, de France, des carcasses non découpées. Les
Pays-Bas sont un important partenaire à l'importation tant de viande découpée que
de carcasses non découpées.
22 Naturellement, le caractère saisonnier bien connu du produit joue également un rôle, avec
des prix plus élevés en été qu'en hiver.
« Créer les conditions d’un fonctionnement compétitif, durable et équilibré du marché des
biens et services en Belgique. »
Exportation Importation
17,33% 53,01%
12,35%
5,78% 26,58%
11,71%
7,93%
7,18% 16,07%
8,78% 33,30%
Volume (en tonnes) Total Carcasses Viande découpée Valeur (en milliers d'euros) Total Carcasses Viande découpée
600.000 1.050.000
950.000
500.000
850.000
750.000
400.000
300.000
650.000
550.000 37
450.000
350.000
200.000
250.000
150.000
100.000
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
93
94
95
96
97
98
99
00
01
02
03
04
05
06
07
08
19
19
19
19
19
19
19
20
20
20
20
20
20
20
20
20
Ces dernières années, les exportations belges de viande de porc23 ont augmenté pro-
gressivement en termes de volume. Cette augmentation est essentiellement due à
l'augmentation des exportations de carcasses non découpées. En 2008, les expor-
tations de carcasses non découpées étaient supérieures de quelque 109 % à celles
de 1993, tandis que les exportations de viande découpée n'avaient augmenté que de
14 %. En 2008, en termes de volume, la Belgique a même exporté davantage de car-
casses non découpées que de viande découpée.
En termes de valeur, les exportations de viande de porc ont connu un creux en 1999.
Cette baisse est imputable à un recul des exportations (en valeur) de carcasses non
découpées et de viande découpée. La diminution de la valeur des exportations en 1999
était dans une large mesure imputable à la chute des prix qui a suivi la crise de la
dioxine. En 2008, la valeur des exportations de carcasses non découpées a augmenté
de 41 % par rapport à 2007. Celle des exportations de viande découpée a, quant à elle,
3.D. Rentabilité
Dans cette section, nous nous pencherons successivement sur la structure des coûts,
sur les prix à la production et sur les marges réalisées. Comme l'illustre le tableau 5,
la part du coût d'achat de la viande dans la structure totale des coûts diminue à me-
sure que l'on avance dans la chaîne. Dans les abattoirs et les ateliers de découpe, il
représente respectivement 85 % et 78 % des coûts totaux, tandis que dans les entre-
prises de transformation, sa part n'est plus que de 54 %. La part des coûts salariaux,
des amortissements et de l'achat des autres biens et services est considérablement
38 plus élevée dans la transformation que dans les deux autres branches. Ainsi, les sa-
laires dans les entreprises de transformation représentent 18,6 % des coûts totaux
(contre à peine 4,7 % dans les abattoirs et 5,6 % dans les ateliers de découpe), tandis
que les amortissements sont responsables de 5 % des coûts totaux (contre 1,3 % dans
les abattoirs et 1,7 % dans les ateliers de découpe). De même, l'achat des autres mar-
chandises et services constitue un important facteur de coût, avec une part de 13,9 %
des coûts totaux (contre 4,8 % pour les abattoirs et 7,9 % pour les ateliers de découpe).
Ces informations sont compilées au départ des comptes annuels (source : Centrale
des bilans de la BNB) et des données statistiques provenant de l'enquête structurelle
(source : DGSIE).
« Créer les conditions d’un fonctionnement compétitif, durable et équilibré du marché des
biens et services en Belgique. »
Tableau 6 : Structure des coûts des trois branches des secteurs de la production et de la trans-
formation de viande
(en %)
(*) Pour les abattoirs, la production de viande et la transformation de la viande, la matière première de
base est, respectivement, le porc sur pied, la carcasse et la viande découpée.
Source : DGSIE
Face aux coûts d'une entreprise figurent les recettes réalisées par celle-ci. Celles-ci
dépendent du volume vendu, qui augmente pour les deux secteurs (voir ci-dessus) et
du prix facturé.
Graphique 16 : Prix à la production dans les secteurs de la production et de la transformation
de viande
(indice 2005=100)
113
107
105
103
101
99
97
40
95
T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2
2005 2006 2007 2008
Source : DGSIE
Le prix à la production des ateliers de découpe (15.11) connaît une évolution en dents
de scie. Cette volatilité est étroitement liée à la forte part du coût d'achat de la viande
dans les coûts totaux, celui-ci connaissant un schéma cyclique (voir aussi section 2D).
Mi-2008, la masse salariale dans les entreprises productrices de viande était 12 %
supérieure à celle de 2005. En dépit de l'importance relativement limitée des coûts
salariaux (environ 5 %) dans la structure totale des coûts, de telles augmentations
accroissent la pression sur les marges déjà restreintes du secteur. Du fait du morcel-
lement de ce secteur et de la possibilité restreinte de diversifier la production, ce qui
renforce le rôle de la concurrence étrangère, les possibilités de répercuter la hausse
des coûts sur le secteur de la distribution, très concentré, et sur l'industrie de trans-
formation sont limitées. C'est ce que confirme l'analyse VECM, dont il ressort qu'une
augmentation des coûts salariaux dans le secteur de la production ne résulte pas en
une augmentation du prix à la production.
mi-2008, à légèrement réduire leur masse salariale totale, alors même que leur pro-
duction augmentait, ce qui a contribué à préserver leur rentabilité.
Graphique 17 : Marges de vente nettes dans les secteurs de la production et de la transforma-
tion de viande
(en %)
7%
6%
5%
41
4%
3%
2%
1%
0%
-1%
-2%
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
En règle générale, la marge de vente nette des entreprises étudiées augmente consi-
dérablement à mesure que l'activité de l'entreprise se déplace vers l'aval de la chaîne.
Les marges les plus faibles se retrouvent dans les abattoirs spécialisés et les entre-
prises qui allient abattoir et atelier de découpe (en moyenne 0,56 % et 0,41 % res-
pectivement pour la période 2003-200724). Les marges des ateliers de découpe (pro-
duction de viande) sont légèrement supérieures (1,07 %), tandis que celles des deux
entreprises entièrement intégrées présentent des fluctuations (en moyenne autour
de 1,18 %). Pour une entreprise de production, il est donc intéressant de fabriquer des
24 Voir tableau 3 en annexe : Marges de vente nettes dans les secteurs de la production et de
la transformation de viande.
produits avec une valeur ajoutée la plus haute possible. L'évolution de la demande en
Allemagne25 (carcasses plutôt que viande découpée), que nous avons déjà abordée ci-
avant, est donc néfaste pour la rentabilité du secteur de la production. Les entreprises
de transformation spécialisées ont, avec l'entreprise intégrée à la fin de la chaîne
(Vlevico), de loin les marges les plus élevées (4,99 % et 5,18 % respectivement). Leurs
marges sont même légèrement supérieures à la moyenne de l'ensemble de l'indus-
trie agroalimentaire.
42
Entre janvier 1999 et mars 2009, le prix tant de la viande de porc que de la charcute-
rie a augmenté, de respectivement 28 et 29 %. Cette hausse correspond à celle des
familles de produits auxquels sont subordonnées les deux composantes, à savoir la
viande et les denrées alimentaires. Ces catégories ont connu une hausse légèrement
supérieure à celle de l'indice global sur l'ensemble de la période, un phénomène im-
putable à la faible inflation de ces derniers mois, du fait de la baisse du prix des pro-
duits pétroliers. Le graphique 18 montre clairement que le prix de la viande de porc
fraîche a enregistré une forte progression au cours du premier semestre de 2001, et
qu'un choc des prix s'est également produit au cours du second semestre 2006.
Graphique 18 : Evolution du prix de la viande de porc fraîche, de la charcuterie et des familles de
produits superordonnées (viande, denrées alimentaires et indice des prix à la consommation)
(indice janvier 1999 = 100)
130
Indice des prix à la consommation
Denrées alimentaires et boissons
125 Viande
Viande de porc
Charcuterie et préparations à base de viande
120
115
110
105
100
44 95 avr
avr
avr
avr
avr
avr
avr
avr
avr
avr
oct
oct
oct
oct
oct
oct
oct
oct
oct
oct
juil
juil
juil
juil
juil
jan
jan
juil
juil
jan
jan
juil
juil
juil
jan
jan
jan
jan
jan
jan
jan
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Source : DGSIE
Le graphique 19 présente l'évolution des prix de tous les produits à base de porc suivis
dans le panier de la ménagère (indice des prix à la consommation). Pour la viande de
porc fraîche, il s'agit du rôti de porc, des côtes au filet et des côtes au spirlingue. Pour
les charcuteries, le panier reprend, notamment, le jambon cru et cuit, le salami et le
hachis. Les saucisses fraîches entrent dans cette dernière catégorie. Il ressort d'une
analyse statistique qu'au sein du groupe « viande fraîche », c'est le salami et le jam-
bon cru/cuit qui présentent la plus forte volatilité. Si on se base sur la hauteur du prix
moyen (mesurée via le coefficient de variation), les produits les plus volatiles sont le
lard fumé, le salami et le boudin.
Dans la catégorie de la viande fraîche, le prix des côtes au spirlingue suit la même
évolution que celui des côtes au filet. Dans le groupe de produits « charcuterie », on
peut établir une distinction entre cinq sous-groupes, dont le prix connaît une évolution
analogue : le lard fumé et le jambon cru, le saucisson de jambon et la salade de viande,
le hachis et la saucisse fraîche; le jambon cuit et, enfin, les saucisses de Francfort.
« Créer les conditions d’un fonctionnement compétitif, durable et équilibré du marché des
biens et services en Belgique. »
Graphique 19 : Evolution du prix de certaines catégories de viande de porc fraîche, de la char-
cuterie et des préparations à base de viande de porc
(en euros/kg)
Viande de porc fraîche Charcuterie et préparations à base de viande
Côté de porc au filet Côté de porc au spirlingue Boudin Hachis
Jambon Cru Jambon cuit
8,50 Rôti de porc dans le talon Lard fumé Pâté de campagne
Salade de viande Salami
8,00 20,5 Saucisse fraîche Saucisses de francfort
7,50 18,5
16,5
7,00
14,5
6,50
12,5
6,00
10,5
5,50 8,5
5,00 6,5
4,50 4,5
avr
avr
avr
avr
avr
avr
avr
avr
avr
avr
jan
oct
oct
juil
jan
oct
juil
jan
oct
oct
oct
juil
jan
oct
juil
jan
juil
jan
juil
jan
juil
jan
oct
juil
jan
oct
juil
jan
oct
juil
jan
avr
avr
avr
avr
avr
avr
avr
avr
avr
avr
jan
oct
juil
jan
oct
oct
oct
oct
juil
jan
oct
juil
jan
juil
jan
juil
jan
juil
jan
oct
juil
jan
oct
juil
jan
oct
oct
juil
jan
juil
jan
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 20082009 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 20082009
Source : DGSIE
En mars 2009, les 442 prix pour le rôti de porc ont été relevés dans 187 boucheries,
192 supermarchés et 63 discounters.
Le prix moyen du rôti de porc s’élevait à 8,14 euros en mars 2009 contre 6,58 euros en
janvier 1999 soit une augmentation de 23,6 %.
Au début de la période d’analyse, les prix à la consommation du rôti de porc ont fluctué
abondamment. Après avoir atteint un niveau plancher sous la barre des 6,5 euros en-
tre la mi-1999 et la mi-2000, ils culminaient au-delà des 7,5 euros à la mi-2001. Cette
hausse sensible des prix ne fut amortie que très faiblement et aussi très partielle-
ment dans les années qui ont suivi. Les prix du rôti de porc se sont tassés légèrement
jusqu’à la mi-2003 aux environs de 7,25 euros. A partir de juin 2003, ils ont augmenté
de manière plus régulière jusqu’en mars 2009 où ils se sont élevés à 8,1 euros.
Graphique 20: Evolution du prix moyen global d'un kilo de rôti de porc par type de distributeur
(en euros/kg)
9,0
8,0
7,5
7,0
6,5
6,0
5,5
46
avr
avr
avr
avr
avr
avr
avr
avr
avr
avr
oct
oct
oct
oct
oct
oct
oct
oct
oct
oct
juil
juil
juil
juil
jan
jan
juil
juil
juil
jan
jan
juil
juil
juil
jan
jan
jan
jan
jan
jan
jan
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Source : DGSIE
Une analyse des trois groupes de distributeurs montre que les boucheries ont aug-
menté leur prix de vente du rôti de porc de manière tendancielle et plus fortement que
les deux autres groupes de distributeurs. Sur l’ensemble de la période d’analyse, le
prix du rôti de porc a grimpé dans les boucheries de 6,94 euros à 8,84 euros, soit une
augmentation de 1,9 euro ou 27,3 %. Durant la première période, les prix ont légère-
ment augmenté après une forte baisse en 1999 à cause de la crise dioxine. La crise de
la vache folle en 2000 a poussé les prix du rôti de porc ensuite à la hausse jusqu’à mi-
2001 dans tous les types de magasins, et principalement dans les discounters. Mais
alors que le prix du rôti de porc a commencé à fléchir dans les supermarchés et les
discounters dès le second semestre de 2001, il a continué à croître dans les bouche-
ries. Durant la dernière période, de mi-2003 jusqu’au premier trimestre de 2009, le
prix du rôti de porc dans les supermarchés et discounters est reparti à la hausse mais
dans une moindre proportion que celui appliqué dans les boucheries.
« Créer les conditions d’un fonctionnement compétitif, durable et équilibré du marché des
biens et services en Belgique. »
Tableau 8: Evolution du prix moyen du rôti de porc par type de distributeur et par sous-périodes
(en euros/kg, et en %)
Source : DGSIE
Dès lors, cette étude comparative tient compte des indices de prix à la consomma-
tion nationaux, plus détaillés mais propres à chaque pays. Les données utilisées sont
fournies par les instituts statistiques nationaux belge (SPF Economie, DGSIE), fran-
çais (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques, INSEE), néerlan-
dais (Centraal Bureau voor de Statistiek - CBS) et allemand (Statistiches Bundesamt
Deutschland - StBa). Les indices relatifs à la viande de porc ont été sélectionnés pour
chaque pays. Les chiffres exposés au graphique 21, représentent une moyenne simple
des différentes catégories de viande porcine (rôti de porc, côte de porc, filet de porc).
Graphique 21: Evolution des prix à la consommation pour la viande de porc en Belgique et dans
les pays limitrophes.
(indice 1998=100)
120
115
110
105
100
95
48
90
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Source : DGSIE
L’analyse suivante tente d’établir une comparaison des niveaux de prix moyens en
Belgique et en France, les seuls pays qui les rendent publics. Les données de l’INSEE
pour la France et celles du SPF Economie pour la Belgique donnent un niveau de prix
pour certaines catégories de biens de consommation, dont certaines sortes de viande
porcine. Néanmoins, il n’existe pas de correspondance exacte entre les différentes
catégories de viande porcine en France et en Belgique. Seul le rôti de porc se retrouve
dans les deux sources statistiques.
9,00
8,50
8,00
49
7,50
7,00
6,50
6,00
avr
avr
avr
avr
avr
avr
avr
avr
avr
avr
oct
oct
oct
oct
oct
oct
oct
oct
oct
oct
juil
juil
juil
juil
juil
juil
jan
jan
juil
juil
jan
jan
juil
juil
jan
jan
jan
jan
jan
jan
jan
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009
Il apparaît clairement que le niveau de prix du rôti de porc pour le consommateur est
plus élevé en France qu’en Belgique. En 2008, la différence moyenne de prix entre les
deux pays atteignait 17,8 % contre 11,4 % en 1998.
Conclusions
Il ressort des chapitres ci-dessus que l'évolution des différents prix à la production et
à la consommation que l'on peut distinguer dans la filière porcine diverge fortement.
Si le prix à la consommation connaît une lente tendance à la hausse, celui des porcs
présente quant à lui des fluctuations bien plus marquées. La période considérée va de
janvier 2002 à mars 2009 inclus.
Les prix à la production des ateliers de découpe montrent, dans les grandes lignes,
un comportement comparable au prix du porc sur pied, ce qui était prévisible, vu que
l'achat des porcs constitue une part importante du coût global du secteur de produc-
tion. Plus on avance dans la chaîne, moins le rôle du prix du porc sur pied est impor-
tant, puisque de plus en plus d'éléments (salaires, énergie, marges de chaque maillon
intermédiaire, etc.) déterminent le prix de revient.
Les calculs basés sur la structure théorique des prix à la consommation (voir tableau
à la section 3.A) indiquent que l'augmentation relevée pour le prix à la consommation
suit de près la hausse théorique attendue26. Le prix à la consommation réel a tendance
50 à grimper moins au cours des années où le prix d'achat de la pièce, principal facteur
de coût (54 %), augmente fortement. Le retard accumulé est alors rattrapé l'année
suivante. C'est ce qui s'est passé en 2003 et 2004. En 2008 aussi, on constate un petit
écart dans l'évolution du prix à la consommation noté (+ 8,7 %) et théorique (+ 12,2 %).
Il est possible que celui-ci soit comblé dans le courant de cette année. Afin d'évaluer
les divers postes de coûts sous-jacents du prix théorique, les variables représentati-
ves suivantes ont été utilisées :
S'il existe souvent pour la viande fraîche un écart entre l'évolution du prix à la consom-
mation et le prix à la production du maillon précédent (en l'occurrence, les ateliers de
découpe), la plus grande différence au niveau de la charcuterie se situe un peu avant
dans la chaîne, à savoir entre les ateliers de découpe et l'industrie charcutière. Le
130
Prix du porc sur pied
Prix à la production atelier de découpe
Prix à la production industrie charcutière
120 Prix de détail de la charcuterie
Prix de détail de la viande de porc
110
100
90
51
80
70
avr
avr
avr
avr
avr
avr
avr
oct
oct
oct
oct
oct
oct
oct
juil
juil
juil
juil
juil
jan
jan
juil
juil
jan
jan
jan
jan
jan
jan
Les maillons intermédiaires connaissent une histoire différente. Si les abattoirs et les
ateliers de découpe sont confrontés à de faibles marges, l'industrie de la transfor-
mation parvient quant à elle à réaliser des marges considérablement plus élevées.
Comme pour la viande bovine, selon le secteur de la distribution et différentes études,
pratiquement aucune marge n'est réalisée sur la vente de viande de porc fraîche dans
les supermarchés. La viande de porc y est peut-être aussi utilisée comme un généra-
teur de trafic : un moyen d'appâter le client en sachant qu'il remplira son caddie avec
d'autres produits. Le consommateur semble profiter de cette stratégie, du moins pour
l'achat de viande de porc.
« Créer les conditions d’un fonctionnement compétitif, durable et équilibré du marché des
biens et services en Belgique. »
ANNEXE STATISTIQUE
Graphiques
Graphique 3 : Nombre d'abattages en Europe et prix des porcs sur pied................................... 59
Graphique 4 : Prix belges et étrangers des porcs sur pied et des carcasses
de porcs.................................................................................................................................................................................................................................... 59
Graphique 5 : Flux des produits lors de l'abattage et de la découpe d'un porc.................... 60
Tableau 1 : Résultats économiques par branche d'activité dans l'élevage porcin........... 62
Tableau 2 : Structure des coûts des branches d'activités éleveurs naisseurs
et engraisseurs selon la Vereniging voor varkenshouders, situation au mois
de mai 2009......................................................................................................................................................................................................................... 63
11.000.000
10.000.000
9.000.000
8.000.000
7.000.000
6.000.000
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
55
Source : DGSIE
Graphique 2 : Commerce extérieur belge de porcs sur pied
(nombre de bêtes, en milliers d'euros et prix par bête)
Importations animaux sur pied (nombre) Exportations de porcs sur pied (nombre)
1.600.000 1.400.000
Total
1.400.000 Totale
Porcelets 1.200.000
1.200.000 Porcs d'engraissement Porcelets
1.000.000 Porcs d'engrais
1.000.000
800.000
800.000
600.000
600.000
400.000
400.000
200.000 200.000
0 0
93
94
95
96
97
98
99
00
01
02
03
04
05
06
07
08
93
94
95
96
97
98
99
00
01
02
03
04
05
06
07
08
19
19
19
19
19
19
19
20
20
20
20
20
20
20
20
20
19
19
19
19
19
19
19
20
20
20
20
20
20
20
20
20
Importations de porcs sur pied (valeur) Exportations de porcs sur pied (valeur)
140.000
120.000
Total 120.000 Totale
100.000 Porcelets Porcelets
Porcs d'engraissement 100.000 Porcs d'engrais
80.000
80.000
60.000
60.000
40.000
40.000
20.000
56
20.000
0
0
93
94
95
96
97
98
99
00
01
02
03
04
05
06
07
08
93
94
95
96
97
98
99
00
01
02
03
04
05
06
07
08
19
19
19
19
19
19
19
20
20
20
20
20
20
20
20
20
19
19
19
19
19
19
19
20
20
20
20
20
20
20
20
20
Importations de porcs sur pied (prix unitaire) Exportations de porcs sur pieds (prix unitaire)
200 180
Total
180
Porcelets 160
160
Porcs d'engraissement
140
140
120 120
100 100
Totale
80
80 Porcelets
60
Porcs d'engrais
60
40
20 40
0 20
93
94
95
96
97
98
99
00
01
02
03
04
05
06
07
08
93
94
95
96
97
98
99
00
01
02
03
04
05
06
07
08
19
19
19
19
19
19
19
20
20
20
20
20
20
20
20
20
19
19
19
19
19
19
19
20
20
20
20
20
20
20
20
20
Source : Eurostat
« Créer les conditions d’un fonctionnement compétitif, durable et équilibré du marché des
biens et services en Belgique. »
Graphique 3 : Nombre d'abattages en Europe et prix des porcs sur pied
(indice 2002=100)
130
Prix des porcs sur pied
Nombre d'abattages
120
110
100
90
80
70
57
av
av
av
av
av
av
av
oct
oct
oct
oct
oct
oct
oct
juil
juil
juil
juil
juil
juil
juil
jan
jan
jan
jan
jan
jan
jan
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Graphique 4 : Prix belges et étrangers des porcs sur pied et des carcasses de porcs
(euros/100 kg)
200
Pays-bas
Danemark
Allemagne
180 Carcasses (BE)
Porcs sur pied (BE)
160
140
120
100
80
fev
avr
avr
nov
fev
avr
nov
fev
nov
fev
avr
août
oct
août
oct
août
oct
sep
dec
sep
dec
sep
dec
juil
juil
juil
jan
juin
jan
juin
jan
juin
jan
mai
mai
mai
mars
mars
mars
mars
58
Carcasses de porc
600.000 Viande découpée
500.000
400.000
300.000
200.000
100.000
avr
avr
avr
avr
avr
avr
avr
avr
avr
avr
oct
oct
oct
oct
oct
oct
oct
oct
oct
oct
juil
juil
juil
juil
juil
juil
jan
jan
jan
jan
juil
juil
juil
juil
jan
jan
jan
jan
jan
jan
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
59
Source : Eurostat
Exportations de carcasses
160.000
Exportatons de viande découpée
150.000
140.000
130.000
120.000
110.000
100.000
avr
avr
avr
avr
avr
avr
avr
avr
avr
oct
oct
oct
avr
avr
avr
avr
oct
oct
oct
oct
oct
oct
oct
juil
oct
oct
oct
juil
juil
juil
juil
juil
juil
jan
jan
juil
juil
juil
jan
jan
jan
jan
jan
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1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
Source : Eurostat
Tableau 1 : Résultats économiques par branche d'activité dans l'élevage porcin.
Source : AMS
60
« Créer les conditions d’un fonctionnement compétitif, durable et équilibré du marché des
biens et services en Belgique. »
Tableau 2 : Structure des coûts des branches d'activités éleveurs naisseurs et engraisseurs
selon la Vereniging voor varkenshouders, situation au mois de mai 2009
(en euros et en %)
Source : VEVA
Tableau 3 : Exportations belges de viande de porc (carcasses et viande découpée)
(Valeur en milliers d'euros, volume en tonnes, prix en euros/kg)
Total
Niveau Indice : 1993=100 Évolution en pourcentage
Année Valeur Volume Prix Valeur Volume Prix Valeur Volume Prix
1993 735.390 359.127 2,05 100 100 100
1994 717.421 373.034 1,92 97,56 103,87 93,92 -2,44 % 3,87 % -6,08 %
1995 848.117 439.856 1,93 115,33 122,48 94,16 18,22 % 17,91 % 0,26 %
1996 949.284 434.718 2,18 129,09 121,05 106,64 11,93 % -1,17 % 13,25 %
1997 956.740 417.431 2,29 130,10 116,23 111,93 0,79 % -3,98 % 4,96 %
1998 787.141 463.176 1,70 107,04 128,97 82,99 -17,73 % 10,96 % -25,85 %
1999 625.045 418.034 1,50 85,00 116,40 73,02 -20,59 % -9,75 % -12,02 %
2000 844.258 444.884 1,90 114,80 123,88 92,67 35,07 % 6,42 % 26,92 %
2001 1.044.178 463.435 2,25 141,99 129,04 110,03 23,68 % 4,17 % 18,73 %
2002 873.824 459.106 1,90 118,82 127,84 92,95 -16,31 % -0,93 % -15,53 %
2003 785.878 458.187 1,72 106,87 127,58 83,76 -10,06 % -0,20 % -9,88 %
2004 909.700 492.361 1,85 123,70 137,10 90,23 15,76 % 7,46 % 7,72 %
62 2005 898.165 474.673 1,89 122,13 132,17 92,40 -1,27 % -3,59 % 2,41 %
2006 948.907 477.267 1,99 129,03 132,90 97,09 5,65 % 0,55 % 5,08 %
2007 922.384 512.893 1,80 125,43 142,82 87,82 -2,80 % 7,46 % -9,55 %
2008 1.045.798 539.134 1,94 142,21 150,12 94,73 13,38 % 5,12 % 7,86 %
Carcasses
Niveau Indice : 1993=100 Évolution en pourcentage
Année Valeur Volume Prix Valeur Volume Prix Valeur Volume Prix
1993 225.484 136.855 1,65 100 100 100
1994 229.446 143.001 1,60 101,76 104,49 97,38 1,76 % 4,49 % -2,62 %
1995 288.964 175.099 1,65 128,15 127,95 100,16 25,94 % 22,45 % 2,85 %
1996 323.563 172.633 1,87 143,50 126,14 113,76 11,97 % -1,41 % 13,57 %
1997 322.629 165.289 1,95 143,08 120,78 118,47 -0,29 % -4,25 % 4,14 %
1998 255.788 186.744 1,37 113,44 136,45 83,13 -20,72 % 12,98 % -29,83 %
1999 203.453 166.889 1,22 90,23 121,95 73,99 -20,46 % -10,63 % -11,00 %
2000 273.860 173.978 1,57 121,45 127,13 95,54 34,61 % 4,25 % 29,12 %
2001 373.295 198.196 1,88 165,55 144,82 114,31 36,31 % 13,92 % 19,65 %
2002 267.012 175.159 1,52 118,42 127,99 92,52 -28,47 % -11,62 % -19,06 %
2003 252.378 177.797 1,42 111,93 129,92 86,15 -5,48 % 1,51 % -6,88 %
2004 308.333 199.215 1,55 136,74 145,57 93,94 22,17 % 12,05 % 9,04 %
2005 312.029 195.389 1,60 138,38 142,77 96,93 1,20 % -1,92 % 3,18 %
2006 340.790 205.295 1,66 151,14 150,01 100,75 9,22 % 5,07 % 3,95 %
2007 351.069 233.316 1,50 155,70 170,48 91,33 3,02 % 13,65 % -9,36 %
2008 496.997 286.614 1,73 220,41 209,43 105,24 41,57 % 22,84 % 15,24 %
« Créer les conditions d’un fonctionnement compétitif, durable et équilibré du marché des
biens et services en Belgique. »
Viande découpée
Niveau Indice : 1993=100 Évolution en pourcentage
Année Valeur Volume Prix Valeur Volume Prix Valeur Volume Prix
1993 509.906 222.273 2,29 100 100 100
1994 487.975 230.032 2,12 95,70 103,49 92,47 -4,30 % 3,49 % -7,53 %
1995 559.153 264.757 2,11 109,66 119,11 92,06 14,59 % 15,10 % -0,44 %
1996 625.721 262.084 2,39 122,71 117,91 104,07 11,91 % -1,01 % 13,05 %
1997 634.111 252.142 2,51 124,36 113,44 109,63 1,34 % -3,79 % 5,34 %
1998 531.353 276.432 1,92 104,21 124,37 83,79 -16,21 % 9,63 % -23,57 %
1999 421.592 251.145 1,68 82,68 112,99 73,18 -20,66 % -9,15 % -12,67 %
2000 570.398 270.907 2,11 111,86 121,88 91,78 35,30 % 7,87 % 25,43 %
2001 670.883 265.239 2,53 131,57 119,33 110,26 17,62 % -2,09 % 20,13 %
2002 606.811 283.948 2,14 119,00 127,75 93,16 -9,55 % 7,05 % -15,51 %
2003 533.499 280.390 1,90 104,63 126,15 82,94 -12,08 % -1,25 % -10,97 %
2004 601.367 293.146 2,05 117,94 131,89 89,42 12,72 % 4,55 % 7,82 %
2005 586.136 279.284 2,10 114,95 125,65 91,48 -2,53 % -4,73 % 2,31 %
2006 608.117 271.973 2,24 119,26 122,36 97,47 3,75 % -2,62 % 6,54 %
2007 571.315 279.577 2,04 112,04 125,78 89,08 -6,05 % 2,80 % -8,61 % 63
2008 548.801 252.521 2,17 107,63 113,61 94,74 -3,94 % -9,68 % 6,35 %
Abattoir -0,02 % 1,53 % 0,05 % 0,27 % 0,31 % 0,18 % 1,30 % 0,77 % 0,56 %
Production 1,59 % 1,52 % 1,13 % 0,72 % 1,28 % 1,21 % 0,78 % 1,33 % 1,07 %
de viande
Transformation 3,80 % 4,72 % 5,49 % 5,82 % 5,59 % 5,29 % 4,50 % 4,72 % 5,18 %
de la viande
Industrie 4,15 % 4,75 % 4,58 % 3,63 % 4,28 %
agro-alimentaire
64
Source : Centrale des bilans de la BNB