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Antigone partie 6 

: Antigone et le garde, 2ème partie , 8.9.10.11.12.13.

8. Ici, Hémon, bien qu’absent, joue le rôle d’un confident. Que lui dévoile
Antigone ? Expliquez pourquoi ces révélations contredisent les motivations
qui animaient Antigone au début de la pièce.

Dans sa lettre, Antigone se confie à Hémon. Elle lui dit ce qu’elle ressent vraiment. Elle lui
avoue qu’elle l’aime, qu’elle lui demande pardon, qu’elle a peur et qu’elle ne sait plus
pourquoi elle meurt. Elle avoue à demi-mot qu’elle s’est trompée et qu’une vie auprès de
lui, avec l’enfant qu’ils désiraient tous les deux aurait été un bonheur simple, mais du
bonheur.

Son ton est implorant et s’oppose au ton autoritaire et ferme qu’elle employait lors de sa
première discussion avec Hémon.

9. Quel sentiment pousse Antigone à renoncer à ces confidences ? Relevez


une phrase qui exprime ce sentiment.

Pourtant, après avoir dicté sa confession au garde, elle lui demande de rayer tout ce qu’elle
vient de dire. Elle ne veut pas finalement qu’Hémon reçoive cette lettre avec un tel contenu
de défaite et de regret.

« Il vaut mieux que personne ne sache » dit-elle. Il semblerait qu’elle veuille laisser l’image
d’une personne qui a affronté la mort avec courage, qui était convaincue jusqu’au bout de
ses convictions. Cela est surtout important pour les autres, plus que pour elle, car Ismène,
Hémon, sa nounou, auraient souffert du fait qu’elle ait fait tout cela pour rien. Au moins ils
croiront qu’elle est partie fidèle à son idéal. Elle pense qu’il vaut mieux que personne ne
sache pour préserver ceux qu’elle aime.

10. Cette lettre parviendra-t-elle à son destinataire ? Comment peut-on


expliquer ce choix de l’auteur ?

Non, il semblerait que cette lettre ne parviendra pas à Hémon. La question : « et c’est à qui
qu’elle est adressée ? » n’a pas de réponse et ensuite, Antigone est emmenée. L’auteur agit
ainsi pour renforcer encore un peu plus l’absurdité de sa mort. Il souligne sa solitude dans
ses derniers instants encadrée par l’indifférence, voire l’inhumanité du garde.
11. A la fin de la pièce, quel rôle jouent le messager et le chœur ? Que nous
apprennent-ils sur le sort des personnages ? Sommes-nous surpris d’un tel
dénouement ?

Le messager et le chœur font avancer l’action par la narration. La mort de Hémon est
racontée au présent. C’est un présent de narration qui permet de raconter un récit qui
aurait dû l’être au passé simple, mais qui est rendu plus vivant et plus fort pour le lecteur
par l’utilisation du présent. Ils apportent également une conclusion à l’intrigue. Grâce à eux,
on connaît le sort des personnages.
Les protagonistes meurent tous très rapidement : Antigone, pendue ; Hémon, suicidé ;
Eurydice, égorgée. Ils laissent Créon seul face à son destin. Sa décision aboutit à cette fin.
Ismène ne réapparaît pas, parce que son destin n’est pas d’avoir une mort tragique
puisqu’elle n’a pas pris part au combat d’Antigone. Son sort n’est pas mentionné,
puisqu’elle est devenue insignifiante.

12. Qu’est-ce qui peut justifier le choix d’un jeune page comme ultime
confident pour le roi Créon ?

Créon représente l’homme politique qui se sacrifie pour son règne et qui accomplira des
actes violents, l’exposition du corps de Polynice ou l’exécution d’Antigone. Tous ceux qui
l’aimaient sont morts, son fils, sa femme, sa nièce. Il montre que tout l’idéalisme de
l’adolescence disparait à l’âge adulte, comme un compromis qui permet de vivre. Mais à
quel prix. Créon, lui, le sait, car il souffre de la perte d’êtres chers pour avoir voulu maintenir
un équilibre politique fragile en appliquant la loi de façon aveugle.

Créon continuera à gérer sa politique. On remarque que la seule personne qui est près de lui
est un page, le degré le plus bas parmi les domestiques. En général, un page est très jeune.
Cela souligne l’aspect dérisoire de sa situation de roi.

13. Pourquoi Jean Anouilh choisit-il de terminer sa pièce par le jeu de cartes
des gardes ?

Le monde va continuer à tourner comme si toute cette tragédie ne s’était pas passée. Les
gardes reprennent leur fonction, et d’autres le feront après eux. Le monde oubliera le
sacrifice d’Antigone, d’Hémon et des autres. Tout cela au fond, n’a eu aucun impact sur le
cours des choses. D’ailleurs, l’attitude des gardes le montre, ils sont indifférents et jouent
aux cartes comme si rien ne s’était passé.
Une pierre est tombée dans l’eau, elle crée des sillons qui se meurent sur le rivage, puis la
surface de l’eau redevient calme et on ne sait plus que quelques minutes plus tôt, la surface
de l’eau avait frémi. Tout est rentré dans l’ordre. Voilà une métaphore qui pourrait résumer
l’action d’Antigone. Cela fait frémir sur notre place et notre influence sur cette terre. C’est
une vision très pessimiste.

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