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MODÈLES EN MARKETING 827

VIALA P., BRIYS E. (1995) Eléments de théorie mathématique de mettre en relation des variables
financière, Nathan. explicatives et des variables à expliquer. Toute pen­
sée structurée est modélisation car nous lions deux
Corrélats
choses entre elles lorsque nous pensons simultané­
+- Diversification ment à elles et ces relations sont des modèles.
Marché (droite de ***) S'il s'agit d'une représentation schématique, on
Modèle d'équilibre des actifs financiers peut alors parler de « modèle compréhensif » met­
Portefeuille (théorie moderne du ***) tant en relief les « variables intervenantes » d'un
® Actualisation phénomène, au sens de KATONA, c'est-à-dire décri­
Coût du capital vant le fonctionnement d'un système.
Diversification
Evaluation Par exemple, on citera le modèle économique du
consommateur de NICOSIA mettant l'accent sur la
Investissement/Désinvestissement
variable prix d'un produit dans un environnement de
Rentabilité
pénurie en interaction avec des attributs du consom­
Risque
mateur comme sa fonction d'utilité (ou préféren­
Risques financiers
ces), son désir de maximiser ses préférences et le
volume de ses ressources pour expliquer la quantité
MODÈLE DE HUFF de produit qui sera achetée (modèle normatif).
c? Attraction commerciale Par exemple aussi, le modèle de comportement
d'achat de ENGEL, KOLLAT et BLACKWELL, recen­

3591
MODÈLE EVA sant et développant quatre modules de variables en
c? Evaluation de l'entreprise relation les uns avec les autres : l'unité centrale de
c? Performance financière contrôle, le traitement des stimuli, les contraintes de

5410
l'environnement et la démarche d'achat (modèle
descriptif).
MODÈLE INDUSTRIEL
c? Propriété industrielle 9:16
Par exemple enfin, les différents modèles
d'influence publicitaire privilégiant chacun un ordre
35.1
d'influence et de causalité entre plusieurs états men­
MODÈLE MARAKON taux (AIDA Attraction, intérêt, désir, action) allant
=

ASSOCIATES
66.1

du cognitif à l'affectif puis au comportemental


c? lPerformance financière (modèle descriptif verbal).
105.

Une grande partie des recherches réalisées en


MODÈLE MCI comportement du consommateur ou en publicité
797:

c? Attraction commerciale met en avant de telles constructions hypothétiques


censées résumer de façon correcte un phénomène
0065

MODÈLE MNL complexe, en respectant la règle du rasoir d'OCCAM


c'est-à-dire en retenant un minimum de variables
c? Marché (modèles de part de ***)
pour atteindre un degré d'explication le plus élevé
27:1

possible. A charge pour le chercheur ensuite de tes­


MODÈLE MULTILOC ter la validité de tels modèles. Il faut remarquer que
7412

c? Attraction commerciale le « calibrage » du modèle, c'est-à-dire la quantifi­


cation des relations supposées entre les variables
MODÈLE RELATIONNEL n'est pas nécessaire à ce niveau. La construction du
1481

modèle sous cette forme est un but en soi.


c? Données (base de * * *)
Ces modèles graphiques ou conceptuels consti­
one:

MODÈLES DE CONVENTION tuent un moyen utile pour systématiser un phéno­


mène, dépouillé des éléments superflus, de manière
c? Internationales (conventions fiscales ***)
N

à pouvoir en saisir aisément la globalité. Ils consti­


com:

tuent une étape préliminaire logique pour élaborer


Il MODÈLES EN un modèle mathématique.
rvox.

MARKETING S'il s'agit de représentation mathématisée, on


parle alors de modèle mathématique d'analyse et le
De façon générale, un modèle est une représenta­ calibrage des fonctions est alors partie intégrante du
chola

tion de la réalité, représentation toujours simplifiée modèle. En marketing, on a discuté l'usage des
et imparfaite, permettant par le schéma ou l'analyse mathématiques sous cette forme comme dans toutes
uiz.s
828 MODÉLISATION EN ENTREPRISlE

les sciences sociales. Mais cette interrogation n'est


plus de mise aujourd'hui, si on considère que la
• MODÉLISATION
force des mathématiques repose sur son aptitude, en EN ENTREPRISE
tant que langage, à exprimer en une théorie les rela­
tions existant entre des concepts abstraits. Les rela­ L'objectif de la modélisation en entreprise est de
tions entre variables prennent la forme d'équations. rendre compte de l'organisation et du fonctionne­
Les hypothèses sont clairement formulées et les ment d'une entreprise (ou d'une partie d'une entre­
inconnues et autres variables d'erreur introduites de prise) suivant différents points de vue. Ces points de
manière explicite. L'avantage de ces modèles est de vue concernent généralement les aspects fonction­
pouvoir donner lieu à une collecte très précise de nels, les aspects informationnels, les aspects relatifs
données et de pouvoir ensuite réaliser des manipu­ aux ressources, la structure organisationnelle et les
lations sur les variables pour simuler des résultats aspects économiques de l'entreprise.
sur la variable à expliquer. L'intérêt de la modélisation en entreprise est dou­
ble. Dans le cas de la conception d'un système
Deux grands types de modèles mathématiques
industriel, elle fournit une aide, dans un cadre inter­
peuvent être distingués suivant les hypothèses for­
disciplinaire, à la définition puis à la conception et
mulées sur la forme des lois de distribution en jeu :
la validation des processus opérationnels qui vont
les modèles linéaires (modèle de régression simple
gouverner les opérations de l'entreprise.
ou multiple) et les modèles non-linéaires (modèle
logit ou régression logistique, modèle probit...). Les Les processus opérationnels d'une entreprise sont
premiers forment l'hypothèse que les relations entre toutes les procédures ou séquences d'activités (tech­

3591
variable à expliquer et variables explicatives sui­ niques, administratives ou de support) nécessaires
vent une loi linéaire tandis que les seconds admet­ pour la réalisation des objectifs de l'entreprise.
tent des relations de forme non-linéaire. Dans le cas de la réorganisation d'un système

5410
industriel existant, la modélisation en entreprise
Ces deux catégories de modèles mathématiques
permet d'évaluer l'état actuel du système, d'en
se trouvent utilisés dans tous les champs du
9:16
déduire les dysfonctionnements, de spécifier le sys­
marketing : comportement du consommateur (Nbd
tème idéal de remplacement et de définir une straté­
model), modèle stochastique de choix de marque,
35.1
gie d'implantation du système idéal.
modèle de BASS pour l'adoption du produit nou­
veau, modèle DIRICHLET dans la localisation com­ Dans tous les cas, elle fournit une vision com­
66.1

merciale, modèle MEDiAC dans le choix des sup­ mune aux différents intervenants chargés de la con­
ports publicitaires ... ception et de la maintenance du système industriel.
105.

J.JAUAIS Les techniques utilisées en modélisation d'entre-


prise sont diverses et dépendent du point de vue par­
797:

ticulier considéré :
Bibliographie
- pour la vue fonctionnelle, on utilise des techni­
0065

FISCHER F.M.(1966) The Identification Problem ques de modélisation d'activités et de processus


in Econometries, McGraw-Hill. d'entreprise (comme SADT, IDEF ou CIMOSA)
qui s'appuient sur un formalisme graphique et/ou
1

LILIEN G.L., KOTLER P. ; MOORTHY K.S.


227:

(1992) Marketing models, Prentice-Hall Ed. formel pour modéliser les flux d'activités. Le for­
malisme des réseaux de PETRI est utilisé pour
LILIEN G.L. ( 1987) Analyse des décisions marke­
1741

ting, Economica.
l'évaluation du comportement dynamique du
système ;
NAERT P. ( 1 978) Building Implementable Marke­ - pour la vue informationnelle, on utilise des tech­
:148

ting Models, Leiden. niques de modélisation des systèmes d'informa­


NICOSIA F. ( 197 1 ) Processus de décision du con­ tion basées sur le modèle entité-association
None

sommateur, Dunod. (comme MERISE) ou le modèle orienté objet


(comme OMT) ;
Corrélats - pour la vue des ressources, on modélise la dis­
com:

position des ressources par des techniques


+ ModèlelParadigme d'agencement des ressources et les politiques
-+ Achat (comportement d'***) d'utilisation des ressources (gestion des
rvox.

Comportement du consommateur ressources) ;


- pour la vue organisationnelle, on modélise la
Données (analyse de ***)
chola

structure organisationnelle de l'entreprise en ter­


® Méthodes de recherche en marketing mes de niveaux de décision (définit par leur hori­
Variable zon de décision et la période de remise en cause
uiz.s
MONOPOLE NATUREL 829

des décisions), de centres de décision et de res­ � MONOPOLE NATUREL


ponsabilités et autorités affectées à ces centres ;
- pour la vue économique, on utilise des métho­ Dans l'analyse économique standard on consi­
des d'évaluation par analyse de la valeur ou la dère que l'optimum, c'est à dire l'état de l'économie
méthode ABC (activity-hased costing) de comp­ qui maximise la fonction d'utilité collective, est nor­
tabilité à base d'activités. malement atteint, si on laisse jouer la concurrence.
Acronymes : CIMOSA Computer-Integrated Mais il existe des situations, où les mécanismes du
Manufacturing Open System Architecture ; IDEF marché sont défaillants : l'une d'elles correspond au
Integrated Computer-Aided Manufacturing fait que dans certaines activités, la concurrence se
(ICAM) DEFinition method ; OMT Object Mode/­ révèle inefficace et coûteuse, son organisation
ling Technique ; SADT Strutured Ana/ysis and « naturelle » est en conséquence le monopole.

Design Technique.
Le monopole naturel est induit par les caractéris­
F. VERNADA T tiques technologiques de certaines activités, qui
impliquent une fonction de coûts telle qu'aucune
Bibliographie configuration de plusieurs firmes pourrait satisfaire
la demande de façon moins onéreuse pour la collec­
AMICE, CIMOSA (1993) Open System Architec­ tivité, que ne peut le faire une seule firme desser­
turefor CIM, 2nd version, Springer-Verlag, Berlin.
vant la totalité du marché.
ROBOAM M. ( 1 993) La Méthode GRAI. Principes,
Outils, Démarche et Pratique, Teknea, Toulouse. La théorie du monopole naturel, précise ce qui

591
TARDIEU H., ROCHFELD A. ( 1983) and COL­ légitime le monopole, et fixe le cadre de l'interven­
LETTI R. ( 1983) La Méthode Merise.Principes et tion de l'Etat qui doit en contrôler la gestion. Elle a

4103
Outils, Les éditions d'Organisation. constitué l'une des principales justifications écono­
VERNADAT F. ( 1996) Enterprise Modeling and miques de la constitution des grands monopoles de
Integration : Principles and applications, Chapman services publics, intervenue après la seconde guerre

:165
& Hall, London. mondiale ; elle reste au centre des débats et recher­
VERNADAT F., HAMAIDI L. ( 1 998) Techniques ches actuelles sur la réforme de ces services publics.
5.19
de modélisation en entreprise, Economica.
e Les rendements croissants, fondements du
Couélats monopole naturel. Les rendements croissants cor­
6.13

respondent à des situations où un bien coûte


+ Organisation (structure d'***)
d'autant moins cher à l'unité, qu'il est produit en plus
05.6

Ressources technologiques (inventaire des ***) grande quantité. Ils correspondent à l'existence
-+ Décision (système de ***) d'économies d'échelle. Les rendements croissants
97:1

Données (base de ***) existent dans toutes les activités, au moins jusqu'à
@) Comptabilité à base d'activités un certain niveau de production, l'analyse marshal­
7

Valeur (analyse de la ***) lienne montrant qu'au delà d'une certaine échelle de
0065

production, généralement dépassée par les firmes,


les rendements deviennent décroissants. Néan­
MOF
27:1

moins lorsqu'une production repose sur un investis­


9 Financement sement initial, notamment des coûts fixes d'installa­
tion, très importants, les coûts unitaires de
7412

MONDIALISATION production peuvent rester décroissants ou constants


sur de très larges échelles de production. Cette
9 Globalisation
1481

situation est fréquente dans les activités en réseaux,


� Réseau d'innovation
en raison du coût élevé des infrastructures qui pro­
duisent ensuite des quantités croissantes de services
one:

MONDIALISATION à des coûts proportionnels, tant que la saturation du


DES MARCHÉS réseau n'est pas atteinte.
N
com:

� Marketing international La théorie des marchés contestables a élargi la


notion de rendements croissants aux firmes multi­
MONEP produits. A côté des économies d'échelle, peuvent
rvox.

exister des économies d'envergure (economies of


� Marché à terme international de France
scope), qui résultent des complémentarités existant
chola

dans la production de différents biens ou services.


MONITORING Alors le monopole se justifie si la fonction de coût
� Agence (relation d'***) d'un vecteur de différents produits est sous-additive,
uiz.s
830 MONOPSONE

ce qui signifie que le coût de production de ce vec­ d'autres mécanismes d'incitation, pour remplacer
teur de biens ou services est minimisé, s'il est pro­ ceux du marché.
duit par une seule firme.
Les difficultés à contrôler, à règlementer l'acti­
vité des monopoles naturels, la défaillance et les
Cette approche sert de fondement au réexamen
coûts associés à ces règlementations, ont conduit
des frontières des grands monopoles de services
dans la période récente, à contester leur caractère
publics, et de leur réforme par désintégration éven­
« naturel ». Les technologies de production sur
tuelle, dans la mesure où leur activité s'est générale­
lesquels ils sont fondés ne sont pas immuables,
ment diversifiée, ou tout au moins est
cela implique une redéfinition permanente de leur
décomposable : gestion de l'infrastructure, produc­
périmètre, enfin les inefficacités qu'ils génèrent,
tion d'un service, distribution. Le problème revient
conduisent à rechercher les voies de leur ouverture
alors à repérer, dans l'ensemble de leur activité, les
à la concurrence.
segments pour lesquels la fonction de coût est sous­
additive. Au-delà de la simplicité de la définition, J-P' THUILLIER
cette démarche se heurte à d'importantes difficultés,
liées à l'estimation des fonctions de coût. Bibliographie

• Les inefficacités du monopole. La règlemen­


BENARD J. ( 1 988) Les règlementations publiques
de l'activité économique, Revue d'Economie Politi­
tation de l'activité des monopoles naturels par la
que, janvier, vol.98.
puissance publique, résulte du fait que le comporte­
DUMEZ H., JEUNEMAITRE A. ( 199 1 ) La con­
ment des monopoles est à l'origine d'inefficacités
currence en Europe. De nouvelles règles du jeu

3591
qu'il convient de limiter. pour les entreprises, Editions du Seuil.
ENCAOUA D. ( 1 986) règlementation et

5410
La première inefficacité est dite allocative : la concurrence : quelques éléments de théorie écono­
possibilité pour le monopole de fixer son prix, peut mique, Economie et Prévision, 5 / n076.
le conduire à privilégier celui qui maximise son pro­

9:16
fit, au détriment des consommateurs (ou usagers). Corrélats
Le contrôle de l'Etat sur les prix est particulièrement
+- EconomieslDéséconomies
35.1
délicat à mettre en œuvre. En principe, l'allocation
Marché (structures de ***)
des ressources des différentes unités économiques
Rendement (s)
.66.1

est optimale, si pour les différents biens, le prix est


@) Concurrence (politique de ***)
égal au coût marginal (c'est-à-dire le coût de la der­
Dérèglementation
nière unité produite). Dans le cas des rendements
:105

Management public
croissants ce principe de tarification est non satis­
Marchés contestables
faisant. Il conduit nécessairement à des pertes (le
Règlementation
5797

coût de la dernière unité est inférieure à celui de tou­


Réseaux de firmes
tes les précédentes, donc à leur moyenne). L'Etat ne
peut préconiser au monopole d'appliquer aux con­
1006

sommateurs une telle tarification, qu'à condition • MONOPSONE


d'accepter de financer par subvention, donc par les
227:

contribuables, le déficit d'exploitation inévitable. Il s'agit d'une forme de marché tout à fait particu­
Dans la pratique, la puissance publique cherche un lière et relativement rare dans laquelle une seule
1741

compromis entre l'équilibre budgétaire du mono­ entreprise est acheteur d'un produit déterminé (le
pole qui désavantage le consommateur, et le finan­ plus souvent intermédiaire) ou d'un facteur de pro­
cement complet de la perte par l'impôt qui pèse sur duction. On évoque souvent le cas d'une entreprise
:148

la collectivité. unique offreur de travail sur un marché géographique


très localisé (Au XIXème siècle, l'existence du
None

La seconde inefficacité est d'ordre organisation­ « Livret ouvrier » favorisait grandement les prati­
nelle. Selon l'analyse développée par LEIBENSTEIN ques monopsonistiques). De nos jours, un puissant
(théorie de l'inefficience-X), l'efficience ou l'ineffi­ donneur d'ordre peut, dans une certaine mesure, se
com:

cience des firmes, s'expliquent par les différences situer dans la position d'un monopsoneur vis à vis de
dans la qualité de l'organisation, plus précisément ses sous-traitants lorsque ceux-ci ont été conduits à
rvox.

par la capacité à obtenir la plus grande intensité pos­ investir en sa faveur dans des actifs spécifiques
sible d'utilisation des facteurs. On considère généra­ « dédiés » (au sens de O.E.WILLIAMSON). Vers la [m
lement qu'en l'absence de pression concurrentielle, des années soixante-dix, l'organisation de la produc­
chola

l'organisation est peu incitée à faire l'effort pour tion de la société BENETTON correspondait, dans ses
parvenir à la plus grande efficience possible, et le grandes lignes, à ce type de relation (les sous-trai­
rôle de la puissance publique est alors de trouver tants produisaient de façon quasi-exclusive pour
uiz.s
MONOPSONE 8:.H

BENETION en utilisant des machines relativement La quantité optimale de xJ achetée par le monop­
spécifiques pour répondre aux besoins de ce donneur soneur ainsi que le prix auquel s'établira la transac­
d'ordres). Pour simplifier l'exposé théorique de la
tion dépendent de son coût de production en tant
stratégie d'optimisation (au sens de la théorie margi­
qu'offreur sur le marché du produit final A. Ces con­
naliste) d'un monopsoneur, on co.nsidérera que celui­
ci est offreur d'un produit final A obtenu en combi­ ditions d'optimisation peuvent être étudiées dans les
nant un seul facteur variable xJ avec un montant de deux cas polaires où le produit A est vendu soit sur
capital fixe donné et constant X2' La demande du fac­ un marché de concurrence, soit en situation de
teur Xl constitue ce qu'on appelle en analyse écono­ monopole.
mique « une demande dérivée » de celle du produit
final A que xJ concourt à fabriquer. Soit l' exemple suivant :

PA
qxl PxI = cmxI = DMxI DTxI Dmx] Q,j OQA I Oqxl VpmgxI PmgVxI
C.P.P. Mon.

4 230 920 335 JO 16

5 260 1 300 380 400 65 10 14.35 650 380

3591
6 290 1 740 440 460 60 10 12.8 600 148

7 1 1 .5

5410
320 2 240 500 510 50 JO 500 ·23

8 350 2 800 560 545 35 10 10.5 350 · 1 42 .5

9 380 3 520 620 555 10 JO 9:16


9 100 ·727.5
35.1
66.1

avec : Avec l'exemple utilisé, l'équilibre est réalisé pour


qxJ = 7 . Le prix d'achat de chaque unité de XI (fixé
cmxJ PxJ : fonction d'offre du facteur X I ,
105.

=
par la fonction d'offre du facteur) est de 320.
DMx1 : fonction de dépense moyenne du monop­
b) En situation de monopole sur le marché du
797:

soneur en facteur x I ,
produit A. Un accroissement de la production de A
D Txl : fonction de dépense totale, ne peut être vendu qu'au prix d'une baisse de prix.
0065

La quantité du facteur XJ employé par le monopso­


Dmxl : fonction de dépense marginale,
neur sera telle que :
1

ÔQA I ÔtJxJ : ÔQA ôRTA


227:

productivité marginale du facteur XI

PA (prix de A) CPP : en Concurrence Pure et


DmxJ = PmgVxJ =
ÔtJxJ . ÔQA
.
1741

Parfaite ; PAM ; en Monopole. soit, avec l'exemple utilisé, lorsque qxJ = 5 Le prix
d'achat de chaque unité de Xl sera alors de 260.
Vpmgxl = PA ÔQA / ÔtJxJ ;
:148

On peut écrire que :


ÔQA ôRTA
= -
�_ . �
PmgvxJ ôRTA / ÔtJxJ =

uqxJ uQA (1 + E�o )


None

DmxI = DMxJ

a) En situation de concurrence pure et parfante avec Epo élasticité-prix de l'offre du facteur xI


DMxJ
com:

(marché du produit A). Le monopsoneur vend


DmxJ - DM.d = --
chaque quantité du produit A au prix de concur­
Epo
rence, soit PA ' L'emploi de chaque unité supplé­
rvox.

(mesure du pouvoir monopsonistique de l'entre­


mentaire du facteur xJ induit un accroissement de la
production deA de ÔQAIÔqxJ ' Le monopsoneur aug­ prise). Un monopsoneur peut également pratiquer,
mente l'emploi de xJ jusqu'à ce que la dernière unité
chola

le cas échéant, une stratégie de discrimination, par


achetée lui rapporte autant qu'elle lui coûte, soit exemple, du premier degré. L'entreprise paiera alors
jusqu'à ce que DmxJ = VPmgxJ = PkÔQA I ÔqxJ' chaque unité successive du facteur employé au prix
uiz.s
832 MORPHOLOGIQUE (ANALYSE ***)

que l'offreur était réellement prêt à accepter pour GLAIS M. (1975) Micro-économie, Economica.
chacune d'elle. GLAIS M. ( 1992) Economie industrielle, Litec.
M GLAIS Corrélats
+ Marché (structure de ***)
Bibliographie � Prix limite
GABSZEWICZ J. (1994) La concurrence impar­ @l Monopole naturel
faite, La découverte, coll. Repères. Prix
p

/ 7'" crnx 1

/ :
L A, B/
:
380 - - - - - - - - - - - - - - - - - - ' 500

:; / ;
_______________ _
, "
, ,
,/" : 350 . :/_ _ _ : __ _
� .é.. . - . '
__________
260 _ _ _ _ _. _ . _ .

320
.,/
------ -----
Pl , A

3591
ql ,

5410
Produit A vendu en monopole Produ it A vendu en concurrence pure et parfaite

9:16
MORAL graphe ci-après). Dans l'exemple pris par
ZWICKY, les paramètres indépendants sont la
(ALEA, RISQUE, HASARD ***) masse chimiquement active, la production de
35.1

� Opportunisme/Risque moral poussée, l'augmentation de la poussée ;


q Agence (théorie de 1'***)
66.1

- déterminer, selon chaque dimension, les diffé­


MORATOIRE rents degrés de liberté (ddl), autrement dit effec­
105.

tuer pour chaque paramètre une recherche


� Plan de redressement
exhaustive des formes mutuellement exclusives
qu'il peut prendre. Ainsi, la masse chimique
797:

• MORPHOLOGIQUE active peut être intrinsèque ou extrinsèque (d'où


(ANALYSE ***) deux ddl, Pl i et Pl 2), la production de poussée
0065

'
est soit interrie, P2,1 soit externe P2,2' l'augmenta­
C'est l'analyse qui, en se concentrant sur la confi­ tion de la poussée peut être intrinsèque P3 l '
'
27:1

guration et la structure externe d'un objet, ou sur les extrinsèque P3 ,2 o u complètement absente P3 .3 ;
caractéristiques d'un phénomène, cherche à étudier
de façon exhaustive toutes les formes sous lesquel­ - chaque combinaison de paramètres de l'espace
7412

les cet objet ou ce phénomène peuvent se présenter. morphologique (P1,1o P2,2 ,P3,2) constitue une
solution du problème ou une forme de l'objectif à
L'astrophysicien Fritz ZWICKY a été, dans les réaliser.
1481

années quarante, le premier à proposer cette appro­


ddl l ddl2 ddl3
che dans le domaine de la prévision technologique,
one:

en parlant de « méthode morphologique » . Cette P 1,2


dimension 1
méthode qui consiste à énumérer tous les moyens
permettant de réaliser une possibilité fonctionnelle
N

donnée comprend plusieurs étapes :


com:

- énoncer avec précision le problème à résoudre dimension 2 P 2,1

et/ou le but à atteindre. ZWICKY propose comme


rvox.

exemple l'ensemble des fusées se déplaçant dans


un milieu pur grâce à l'énergie chimique ;
dimension 3 p 3, 1 P 3, 3
chola

- isoler les paramètres indépendants du problème


ou du but. Chaque paramètre constitue une
dimension de l' « espace morphologique » (voir ESPACE MORPHOLOGIQUE
uiz.s
MOTIVATION 833

Le nombre de combinaisons est souvent élevé. G MOTIVATION


Cependant, certaines de ces combinaisons sont con­
tradictoires et peuvent être écartées. Des critères La motivation tâche d'expliquer ce qui, chez l'être
d'exclusion et de préférence propres à ceux qui humain, relie l'activation de l'énergie interne à son
mènent l'étude ou à ces commanditaires seront orientation vers des buts ou des objets particuliers.
appliqués aux solutions restantes. Elle est en relation avec des mots comme désirs ou
besoins, qui en caractérisent les aspects incons­
L'analyse morphologique fait donc partie des cients ou latents, et d'autres comme préférences,
techniques systématiques qui, face à une situation motifs ou mobiles, qui en expriment les aspects
donnée, essaient de passer en revue, de façon conscients ou calculés.
exhaustive, tous les problèmes qui se posent, les
possibilités dont on dispose et les solutions qui per­ Par rapport à l'entreprise ou au travail, la motiva­
mettent de résoudre les difficultés et de répondre tion est interprétée comme un déterminant majeur
aux attentes. En faisant passer au « peigne fin » ces de la performance individuelle ou collective. Les
problèmes qu'elle pose occupent la moitié de
grandeurs, on est, presque sûr, d'examiner « tous »
l'ouvrage de MARCH et SIMON sur les Organisa­
les aspects de la situation qui se présente, en tout cas
tions. Globalement, les individus agissent sous
de n'en omettre aucun qui rentre dans la logique
l'impulsion d'éléments de nature interne (estime de
combinatoire.
soi, plaisir retiré de l'action) ou externe (incitations,
Cette technique a été utilisée par plusieurs entre­ récompenses, punitions). En gestion, les tenants de
prises qui ont même retenu les solutions les plus l'école classique ont insisté sur les facteurs externes,

591
ceux des écoles humanistes sur les facteurs internes
extravagantes, afin de déposer des brevets et contrer
(reconnaissance de la part d'autrui, sentiment d'uti­

4103
les concurrents potentiels.
lité, accomplissement d'un projet). Nombreuses
&! L'analyse morphologique est également utilisée sont les contingences liées aux différences indivi­

:165
par la prospective, pour la construction des scéna­ duelles, aux caractéristiques des emplois et aux pra­
rios. Il s'agit alors de dégager les différentes dimen­ tiques des organisations. De leur côté, les recher­
ches empiriques sur les rapports entre motivation,
5.19
sions d'incertitude auxquelles sera associé un
satisfaction et rendement sont ambiguës, compte
« espace morphologique » avec autant de dimen­
tenu de variables intermédiaires complexes. En
6.13

sions. Le long de chacune de celles-ci est menée une


théorie, la motivation est plutôt d'ordre individuel
recherche exhaustive des hypothèses à la fois possi­
(ce qui met « en mouvement » ) ; quant à l'implica­
05.6

bles et mutuellement exclusives. Un scénario tion, elle décrit les liens entre l'individu, son travail
s'obtient par la combinaison d'hypothèses corres­ ou l'organisation dont il fait partie ; elle traduit un
pondant, chacune, à une dimension d'incertitude. Le
1

engagement relationnel mêlé de marchandages et


797:

nombre de scénarios, ainsi obtenus, est souvent très d'identifications.


élevé ; il sera réduit par l'examen de la cohérence et
Les théories sur la motivation au travail s'intéres­
0065

des probabilités des différentes combinaisons des


hypothèses d'incertitude. sent soit aux contenus qui l'activent (facteurs moti­
vationnels), soit aux processus comportementaux
27:1

A.SMIDA par lesquels les individus se motivent dans un con­


texte d'action particulier. Parmi ceux qui ont théo­
7412

Bibliographie risé sur les contenus, on peut citer MASLOW (cinq


catégories de besoins hiérarchisés), ALDELFER
AYRES R.U. ( 1972) Prévision technologique et (besoins d'existence, de sociabilité, de croissance),
1481

planification à long terme, Hommes et Techniques. HERZBERG (facteur passif d'hygiène et facteur
dynamique de motivation), Mc CLELLAND (besoins
JANTSCH E. (1967) La prévision technologique,
one:

OCDE. d'affiliation, de pouvoir, d'accomplissement). Parmi


les théories du processus, il faut faire une place à
ROUBELAT F. (1993) La prospective : pratiques part aux modèles béhavioristes de renforcement (en
N

et méthodes, sous la direction de F.HATEM, Eco­ particulier, celui du conditionnement opérant de


com:

nomica.
SKINNER). Les autres modèles font intervenir le
raisonnement : celui de l'équité (ADAMS) s'appuie
Corrélats
rvox.

sur la comparaison sociale ; celui des objectifs


(LOCKE) proportionne l'engagement à la qualité des
+- Créativité
chola

objectifs à réaliser (leur difficulté, leur intérêt, leur


� Prévision réalisme) ; celui de l'expectative (VROOM) relie la
Prospective motivation à la conviction que l'effort à fournir sera
uiz.s
834 MOUVEMENT

suivi d'effets et que ceux-ci permettront d'obtenir LOUART P. (1997) La motivation, in JOFFRE P.,
une récompense jugée attractive. SIMON Y. Encyclopédie de gestion, 2ème éd., Eco­
nomica.
Actuellement, les théoriciens tâchent de cons­ MARCH J., SIMON H. (1964) Les organisations,
truire des modèles complexes incluant tout ou partie Dunod (rééd.).
des facteurs précédents. Mentionnons les travaux de PEPIN R. (1993) Motivation au travail : des appro­
PORTER et LAWLER ( 1968), LOCKE et LATHAM ches globales, Gestion, nov.
(1990) ou KATZELL et THOMPSON (1990), qui
THEVENET M. (1 992) Impliquer les personnes
visent à relier rendement et motivations. dans l'entreprise, éd. Liaisons.
Dans un souci instrumental, la gestion s'intéresse VROOM V. (1964) Work and motivation, NY
surtout aux motivations dites positives, celles qui Wiley.
permettent de mobiliser (par rapport à un projet col­
Corrélats
lectif) ou d'impliquer (par sentiment d'appartenance
et intérêt). Or, chez tout être humain, il existe des +- Implication
motivations répulsives (peur, envie, rejet) et des -+ Attitude (s)
conflits motivationnels perturbant l'action (par Besoin
exemple, des conflits cognitifs, avec recherche ou Contingence
non de réduction des dissonances). De plus, une Métier
même organisation doit gérer des logiques motiva­ Mission
tionnelles spécifiques aux différences des person­ Satisfaction
nes et des groupes qui en font partie. @) Comportement du consommateur

3591
Ressources humaines (gestion stratégique des ***)
Chez l'être humain, il existe une distance essen­
tielle entre les besoins (caractéristiques d'un man­
MOTIVATION AU TRAVAIL

5410
que) et leurs représentations (chargées de désirs
actifs). On doit donc analyser les motivations dans q Travail (motivation au ***)
ce qu'elles signifient pour les individus, à travers
leurs discours conscients (motifs, enjeux) ou moins _ MOUVEMENT 9:16
conscients (pulsions, passions, scénarios implici­
35.1
tes). 11 faut tenir compte des aspects directionnels Un mouvement traduit le changement de place ou
des motivations, ceux-là mêmes qui nourrissent les de position d'un corps. A ce titre, l'étude des mou­
66.1

visions, les aspirations ou les projets porteurs de vements fait partie de l'analyse scientifique des pos­
sens global. tes de travail. Certains successeurs de TAYLOR se
sont d'ailleurs spécialisés dans la mesure des temps
105.

La motivation au sens large est moins une réalité


et des mouvements (MTM), à partir d'un découpage
ponctuelle et linéaire, dissécable selon des causali­
de l'activité professionnelle en gestes et postures
797:

tés simples qu'une réalité systémique, inscrite dans


élémentaires. Aujourd'hui, l'ergonomie a élargi le
des configurations à causalités complexes et inte­
champ d'observation du travail, tout en restant
0065

ractives. Mieux vaut parler de champs motivation­


attentive aux mouvements humains pour concevoir
nels, avec, certes, des objets motivants mais aussi
des équipements qui leur soient adaptés. C'est de
des réseaux et schèmes complexes de comporte­
cette réflexion que sont tirés les matériels ou les
27:1

ments. De tels champs sont en rapport avec la matu­


mobiliers ergonomiques.
ration cognitive des individus. Les registres de
De façon plus large, le mouvement caractérise un
7412

motivation évoluent selon l'âge des personnes, leur


degré d'expérience et leur développement socio­ déplacement ou une évolution :
affectif, ce qui oblige à les gérer de façon contex­ - il peut concerner la circulation de biens ou de
1481

tuelle et négociée. monnaie. Par exemple, un mouvements de fonds


PLOUART est une opération de débit ou de crédit sur un
one:

compte bancaire ;
Bibliographie - il peut correspondre à des changements sociaux.
C'est ainsi qu'on parle du mouvement des idées
N
com:

DOLAN S. et alii (1996) La motivation au travail, ou des mœurs ;


in Psychologie du travail et des organisations, - plus techniquement, il désigne une série de
G.Morin. mutations dans un corps civil ou militaire, par
rvox.

KANFER R. (1990) Motivation theory, in cxemple, un mouvement préfectoral.


DUNETTE M., HOUGH L. Handbook of industrial De son côté, le personnel d'une entreprise est con­
and org. psychology.
chola

fronté à deux types de mouvements. Les premiers


LOCKE E., LATHAM G.P. ( 1 990)A theory ofgoal sont structurels. Ils décrivent les changements de
setting and task perfonnance, Prentice Hall. poste ou d'activité d'une partie des salariés, avec une
uiz.s
MULTI-NATIONALISATION 835

fréquente production d'effets en cascade. Dans le SELLIER F. (1976) Les relations industrielles,
détail, ils incluent les déplacements, les mutations, PUF.
les promotions, les reclassements et les départs TOURAINE A. ( 1 965) Sociologie de l'action,
volontaires (tum over). Plus conjoncturels, les Seuil.
seconds types de mouvements expriment le ressenti TOURAINE A. ( 1978) lA voix et le regard, Seuil.
ou l'action collective des salariés par rapport à cer­
taines situations organisationnelles (événements Corrélats
agréables ou désagréables, tensions ou conflits
+- Changement organisationnel
sociaux) : par exemple, ce sont les mouvements de
-+ Groupe de pression
satisfaction, de mécontentement, de protestation, de
Taylorisme
grève ou de retour au travail.
® Institution (s)
Un mouvement peut devenir plus formel et pren­
Pouvoir
dre l'aspect d'un groupe humain qui se constitue,
Représentation (s)
soit pour accomplir des activités spécifiques (mou­
vement de jeunes, mouvement artistique), soit pour
produire un changement plus large au profit de ceux MOUVEMENT FRANÇAIS
qu'il représente (mouvement social). En ce sens, les POUR LA QUALITÉ
mouvements syndicaux sont des groupements dont
� Qualité (politique- ***)
l'objet principal est la protection des intérêts des tra­
vailleurs. Les mouvements catégoriels ont une
vocation plus large. Ils développent une multitude
MOYENS DE PAIEMENT

3591
d'initiatives permettant de faire évoluer leurs mem­ � Paiement (moyens de ***)
bres et de réaliser leurs aspirations.
MRP

5410
Selon TOURAINE, un mouvement social est régi
par trois principes : � Approvisionnements
- le principe d'identité, qui clarifie ses partisans

9:16
(au nom de qui parle-t-il, quels intérêts protège-t­ MRT
il ou défend-il ?) ; � Ressources technologiques
35.1
- le principe d'opposition, qui précise ses adver­ (management des ***)
saires (quels sont ses opposants, quels sont ceux
MSP
66.1

qui restent indifférents à ses enjeux ?) ;


- le principe de totalité, qui détermine ses référen­ � Qualité (politique- ***)
105.

tiels normatifs (à quelles valeurs se rattache-t-il,


à quels idéaux, à quelles philosophies sous­ MTM
jacentes ?).
797:

� Temps
Au delà de leurs missions spécifiques, les mouve­
ments sociaux jouent le rôle d'agents socialisateurs. MULTI DIMENSIONAL
0065

Comme d'autres groupements intermédiaires, ils


contribuent à intégrer leurs membres au sein des
SCALLING
1

sociétés plus complexes dont ils font eux-mêmes � Cartographie perceptuelle


227:

partie. Par exemple, ils les aident à mieux compren­


dre les réalités sociales, même si c'est avec l'inten­ MULTIDIMENSIONNELLE
1741

tion de les critiquer. D'un caractère combatif et (GRADATION ***)


mobilisateur, ces mouvements tendent à développer � Cartographie perceptuelle
une conscience active chez leurs affiliés, les incitant
:148

à vouloir améliorer les choses et à influencer les ins­ MULTILOC


titutions. C'est pourquoi certains les assimilent à des
None

groupes de pression.
� Attraction commerciale
P.LOUART
[!gl MULTI�
com:

BibHiographie
NATIONALISA TION
De COSTER M. (1987) Sociologie du travail et
rvox.

gestion du personnel, éd. Labor, Bruxelles. Une firme qui développe son activité au-delà de
LEVY-LEBOYER e., SPERANDIO J-e. (1 987) son pays d'origine par le contrôle de la production
Traité de psychologie du travail, PUF.
chola

de valeur ajoutée, dans des établissements situés à


MARTlNEAU J-L. ( 1988) Changer de fonction, l'étranger sur les territoires de plusieurs pays-hôtes
Dunod. réalise un processus de multinationalisation.
uiz.s
836 MIULTI-NATIONALlSATnON

Dans la situation-type, une fmne nationale « a» avec une bonne part d'investissements effectués
du pays A réalise dans un pays étranger B la cons­ sous forme d'acquisition d'actifs préexistants. Une
truction d'une usine pour y produire un bien qui sera réorientation sectorielle a fait apparaître le secteur
vendu principalement sur le marché du pays étranger. des services comme un secteur important. Les
L'investissement réalisé à l'étranger sera considéré Etats-Unis sont devenus le premier pays-hôte : à la
comme un investissement direct à l'étranger du pays fin des années quatre-vingt le bilan entre les inves­
A vers le pays B parce qu'il permet à l'investisseur le tissements reçus et ceux réalisés à l'étranger est
contrôle de l'actif constitué par l'investissement. Il devenu positif. L'Europe est également un pays­
s'agit ici d'un investissement ex-nihilo, un greenfield hôte important mais le Japon reste relativement
investment, alors que le contrôle d'une production de fermé aux investissements venant de l'étranger, au
valeur ajoutée à l'étranger peut aussi se faire par le contraire des pays d'Asie, au tout premier rang des­
rachat d'une activité préexistante. L'usine construite quels la Chine, qui ont été un lieu d'accueil impor­
dans le pays B sera organisée comme une entreprise tant. Les investissements croisés entre le Japon et
« b » dans le respect de la législation du pays B. Ce les pays dynamiques d'Asie en font une zone d'inté­
peut être une entreprise du type société anonyme, gration régionale par certains côtés comparable à
cotée en bourse. Cette entreprise « b » sera en général l'Europe. Pour certains analystes (OHMAE) une
considérée comme filiale de « a » sa maison-mère, firme qui a l'ambition d'être parmi les leaders mon­
pourvu que « a » détienne plus de la moitié de son diaux se doit d'avoir des implantations dans chacun
capital social. Lorsque d'autres partenaires impor­ de ces hôtes : Europe, Etats-Unis, Japon-Asie qui
tants détiennent également une part significative du forment une triade, lieu de la dynamique mondiale
capital social, « b » pourra être tenue pour une filiale

3591
de la production de valeur ajoutée.
minoritaire ou une joint-venture (co-entreprise) s'il
Dans les années soixante, seules les firmes d'une
s'agit de partenaires ayant un intérêt dans la produc­

5410
taille suffisante se posaient la question de la multi­
tion de « b » • En général, quand l'investissement à
l'étranger dans un actif productif permet le contrôle nationalisation. Les analystes développaient une

de 10 % du capital social, il est considéré comme approche séquentielle du processus d'internationali­

9:16
investissement direct. En dessous de ce seuil, il est sation. La firme exporte à l'étranger, quand les

considéré comme investissement de portefeuille. exportations franchissent un certain seuil, elle ins­
35.1
talle une agence commerciale, puis elle peut envisa­
La multinationalisation des firmes est un phéno­ ger de créer un outil de production sur place. L'éta­
mène qui a une origine ancienne, toutefois il ne cor­ blissement créé à l'étranger est alors une réplication
66.1

respond à la définition que nous venons d'en donner d'un établissement existant dans ce pays d'origine.
que depuis la fin du XIXème siècle. C'est à cette La firme multinationale qui reconduit l'opération
105.

date, et au tout début du XXème siècle, que se sont dans plusieurs pays devient une firme multidomes­
constituées les principales grandes firmes mondia­ tique (PORTER) dont chacune des filiales à l'étranger
797:

les de l'automobile, du textile, de l'agro-alimentaire, peut produire de manière relativement autonome.


de la construction électrique et électronique, de la Dans les années soixante-dix, un certain nombre
chimie et de la pharmacie, des industries minière et
0065

d'investissements ont été réalisés pour bénéficier de


pétrolière. Toutefois, le phénomène a pris une plus
coûts salariaux plus bas. Des firmes ont ainsi
grande ampleur depuis la seconde guerre mondiale.
implanté, en particulier en Amérique Latine et sur­
27:1

Dans le même temps, la multinationalisation a


tout en Asie, des filiales-ateliers (MrCHALET) qui
moins concerné la création de filiales à la recherche
réexportaient leur production vers les maisons­
7412

de produits primaires miniers et agro-industriels


mères. Enfin, plus récemment, des firmes se sont
principalement dans les pays du sud et plus la créa­
efforcées de gérer de manière intégrée l'ensemble
tion d'établissements destinés à produire pour les
1481

de leurs activités dispersées sur le globe. Certaines


marchés des pays industriels du nord où ils sont
ont pratiqué la division internationale des processus
implantés. Les entreprises des pays industrialisés,
productifs et se sont engagées vers la globalisation.
one:

en particulier dans les secteurs industriels oligopo­


Les fmnes ne sont plus multidomestiques mais glo­
listiques, se sont massivement multinationalisées.
bales. Cela concerne surtout les industries où la
N

Dans les années soixante, les firmes américaines concurrence est globale, c'est-à-dire que la position
com:

ont beaucoup investi en Europe, puis dans la décen­ concurrentielle d'une fmne sur un marché national
nie suivante les firmes européennes ont répondu en quelconque est liée à sa position sur les autres mar­
rvox.

investissant aux Etats-Unis. Dans les années quatre­ chés nationaux. Cela dépend aussi du dosage tou­
vingt, les firmes japonaises, tout en continuant à jours difficile entre la standardisation mondiale de
investir dans les pays d'Asie de l'Est, ont effectué de l'offre et la nécessaire adaptation aux spécificités
chola

nombreux investissements aux Etats-Unis puis en nationales. Il faudrait (selon le co-fondateur de


Europe. Les flux d'investissement se sont accrus SONY, Akio-Morita) penser globalement et agir
très fortement au cours des années quatre-vingt-dix localement, à savoir, réaliser la « glocalisation ».
uiz.s
MUTUELLES 837

Comment l'entreprise peut-elle décider de se mul­ MU'fA'fiON TECHNOLOGiQUE


tinationaliser et choisir d'être multidomestique ou
c:> Technologique (mutation ***)
globale ? Le problème concerne par exemple la
meilleure manière d'apporter son offre sur des mar­
chés étrangers. Si l'exportation paraît peu perfor­ III MU1fUIEILILJE§
mante, alors que la fIrme pense détenir des avantages
La Mutualité moderne est issue des communau­
compétitifs, il faut songer à réduire le handicap de
tés de métiers du moyen âge et, plus précisément,
l'éloignement vis-à-vis du client. Accorder une
du compagnonnage. La solidarité qui liait les com­
licence à un producteur local peut ne pas être suffi­
pagnons entre eux au sein d'un même « devoir »
sant ou satisfaisant en particulier si les coûts de tran­
impliquait une entraide en cas de maladie, de
saction paraissent trop élevés. Le choix d'un lieu
vieillesse et de décès. L'évolution générale n'a pas
d'implantation doit tenir compte des perspectives du
conduit l'entraide mutualiste à rester l'apanage de
marché qui peut être efficacement servi à partir du
communautés restreintes locales. Les mutuelles
site et des avantages de coûts offerts par celui-ci.
sont aujourd'hui très nombreuses et organisées en
C'est quand sont réunis ces trois types d'avantage :
réseaux. Elles · disposent, par la FÉDÉRATION
avantage spécifique à la firme (0), avantage à l'inter­
NATIONALE DE LA MUTUALITÉ FRANÇAISE, d'une
nalisation (1) et avantages de localisation (L) que la
représentation à l'échelon national. Les relations
fIrme se multinationaIise en investissant sur ce site
avec les pouvoirs publics sont fréquentes, la Mutua­
(DUNNING). Aujourd'hui la multinationalisation est
lité se situant sur le terrain de l'intérêt général.
devenue relativement « banale » et un grand nombre
de PME sont des multinationales. Elles ne sont cer­ L'article L . l l l - i du Code de la Mutualité indique

3591
tainement pas toutes recensées par les Nations-Unies que : « Les mutuelles sont des groupements à but
qui en dénombrent cependant près de 40 000. En non lucratif qui, essentiellement au moyen de coti­

5410
revanche, elles ne figurent pas dans la liste des 500 sations de leurs membres, se proposent de mener,
plus grandes firmes mondiales que publie chaque dans l'intérêt de ceux-ci ou de leur famille, une
année le magazine Fortune et qui montre que ces flf­ action de prévoyance, de solidarité et d'entraide en

9:16
mes jouent un rôle moteur dans l'économie mondiale. vue d'assurer notamment :
M.HUMBERT - la prévention des risques sociaux liés à la per­
35.1
sonne et la réparation de leurs conséquences ;
Bibliographie - l'encouragement de la maternité et la protection
66.1

de l'enfance, de la famille, des personnes âgées


BUCKLEY P., CASSON M. (eds) ( 1 992) Multina­ ou handicapées ;
tional enterprises in the world economy, Edward
.

- le développement culturel, moral, intellectuel et


:105

Elgar.
physique de leurs membres et l'amélioration de
DELAPIERRE M., MILELLI C. (1995) Lesfirmes
leurs conditions de vie. »
5797

multinationales, Vuibert.
DUNNING J. ( 1 993) Multinational enterprises and Le premier type d'actions est au cœur des activi­
the global economy, Workingham, Addison-Wes­ tés traditionnelles de la Mutualité. Il s'agit du verse­
1006

ley. ment de prestations en nature ou en espèce à court


MUCHIELLI J-L. ( 1985) Les firmes ou à plus long terme. Le second type concerne plus
particulièrement les réalisations sociales de la
227:

multinationales : mutations et nouvelles perspecti­


ves, Economlca. Mutualité : établissements pour personnes âgées
(maisons de retraite, centres gériatriques), services
1741

Corrélats visant à permettre le maintien à domicile ... Le troi­


sième type d'actions inscrit la démarche de la
+- Internationales (comparaisons ***)
:148

Mutualité dans un cadre large, tracé par l'ORGANI­


-+ Internationale
SATION MONDIALE DE LA SANTÉ.
(division *** des processus productifs)
None

Investissement à l'étranger Dès lors, au sens strict, les seules mutuelles sont
les groupements mutualistes. Elles sont régies par le
® Conglomérat
Code de la Mutualité. Leurs buts sont centrés uni­
Internationales (conventions fiscales ***)
com:

quement sur la personne humaine et non sur les


biens. Ces groupements sont gérés par les représen­
MULTIPLE OPTION FACILITY tants bénévoles élus parmi leurs membres et fonc­
rvox.

tionnent avec des salariés. Le but non lucratif les


c:> lFinancement
différencie des sociétés commerciales. Par le verse­
chola

ment d'une cotisation le membre participant


MUNICH (CONVENTION DE ***) acquiert un droit d'expression et des avantages
c:> lProduit (protection du *** nouvesu) garantis déterminés par les statuts. Les membres
uiz.s
838 MUTUELLES

sont traités de manière égale. A quelques excep­ leurs propres statuts. L'assemblée générale souve­
tions près prévues par le Code, l'appartenance à une raine élit un conseil d'administration. Les associa­
mutuelle est facultative. tions perçoivent les cotisations de leurs membres.
A côté des groupements mutualistes, il existe un Les excédents éventuels ne peuvent être partagés
ensemble de structures proches de cet univers, dans entre les adhérents mais doivent être consacrés à la
leur vocation et leur fonctionnement.Ainsi, une par­ réalisation du but commun. Les associations, même
tie de la législation mutualiste s'applique aux orga­ si elles œuvrent souvent dans le cadre de l'intérêt
nismes de la SÉCURITÉ SOCIALE. Toutefois, la général, ne peuvent assurer la couverture des ris­
règlementation comporte des dérogations aux prin­ ques sociaux. Cependant, elles ont le droit d'interve­
cipes de la Mutualité en raison des notions d'assu­ nir dans les deux autres activités (2ème et 3ème)
jettissement obligatoire et d'unité de caisses. Le prévues dans l'article L. l l l - i du Code de la Mutua­
Code de la SÉCURITÉ SOCIALE soumet les caisses à lité. La concurrence ainsi exercée doit être relativi­
une tutelle plus étroite que celle imposée aux grou­ sée puisque les contributions ou dons que reçoivent
pements mutualistes. Les différences fondamenta­ les associations de bienfaisance sont utilisés au pro­
les n'empêchent nullement ces deux organisations fit d'autres personnes que celles qui ont effectué ces
de collaborer. apports. En outre ces actions se présentent sous
forme d'assistance et n'ont pas un caractère de cou­
Les sociétés d'assurance mutuelle ne sont pas verture permanente.Le secteur mutualiste est com­
assimilables aux groupements mutualistes. Elles plexe et diversifié. Les mutuelles doivent, dans le
sont régies par le Code des Assurances et non par le cadre d'une concurrence européenne plus rude, res­
Code de la Mutualité. Toutefois, le champ d'action ter à l'écoute des besoins des sociétaires, faire

3591
des sociétés d'assurance mutuelle se recoupe avec preuve d'innovation et d'efficience. Les outils de
celui de la Mutualité dans le domaine de l'assurance gestion sont présents depuis longtemps dans ces
des personnes : elles ont le droit de couvrir tous les

5410
organisations. Le professionnalisme est réel, malgré
risques de prévoyance. Il s'en différencie aussi les difficultés rencontrées par certaines entreprises.
puisqu'il intègre l'assurance des biens (incendie, Cependant la majorité des sociétaires manque
automobile, responsabilité). Ces sociétés se situent
dans un milieu très concurrentiel, celui de l'assu­
9:16
d'esprit militant. Les mutualisés sont bien plus nom­
breux que les mutualistes ...
35.1
rance. Elles ne doivent pas être confondues avec les
L.PUJOL
sociétés classiques d'assurance (à forme anonyme).
Proches de l'esprit de la Mutualité, intégrant élus et
66.1

Bibliographie
salariés dans leur fonctionnement, les sociétés
d'assurance mutuelle ont un objet non commercial BENHAMOU J., LEVECQUE A. (1983) La
105.

et n'ont pas de capital social. Les sociétaires ont la


Mutualité, Que Sais-je
?, n02 1 14, PUF.

double qualité d'assureurs et d'assurés. COLLECTIF ( 1991 ) Guide de l'administrateur,


797:

Mutualité Française.
La Mutualité Agricole comprend deux catégories
DUROY J-P. ( 199 1 ) Le compagnonnage aux sour­
d'organismes. Premièrement, les assurances
ces de l'Economie Sociale, Mutualité Française.
0065

mutuelles agricoles ; leurs activités, régies par le


Code des Assurances et le Code Rural, ne s'adres­ VIENNEY C. ( 1994) L'économie sociale, La
Découverte, Repères.
sent pas uniquement aux agriculteurs. Deuxième­
27:1

ment, les caisses de MUTUALITÉ SOCIALE AGRI­ Corrélats


COLE sont régies par le Code Rural et assument la
+- Association (s)
7412

gestion des régimes de sécurité sociale de la popu­


-+ Bénévolat
lation active agricole, exploitants et salariés. Il est à
Motivation
1481

noter que ces deux catégories d'organismes sont


Pouvoir
réunies dans des fédérations ou unions départemen­
tales, l'ensemble étant regroupé au sein de l'UNION
® Organisations (théorie des ***)
one:

DES CAISSES CENTRALES DE LA MUTUALITÉ AGRI­ Stratégie d'entreprise


COLE (UCCMA).
MYTHE
N

Les associations sont des organisations à but non


com:

lucratif régies, dans le cadre de la loi de 1 901, par � Schémas d'interprétation


rvox.
chola
uiz.s
NÉGOCIATION COMMERCIALE 839

NANTISSEMENT moins dans le court terme ;


" - c'est ensuite un processus qui oppose entre des
� Paiement (garanties de ***)
intérêts divergents et des activités orientées ;
� Paiement (moyens de ***)
- c'est enfin l'interaction vécue d'individus en
chair et en os.
NAPPE DES TAUX
La négociation commerciale se définit par son
� Taux d'intérêt (structure par terme des ***)
objet puisque l'on qualifie ainsi la négociation qui a
pour but de conclure une transaction liant les parte­
NASH (ÉQUILffiRE DE ***) naires et portant sur des produits et leurs caractéris­
� Anticipations rationnelles, tiques - notamment les conditions commerciales qui
� Marché (structures de ***), entourent la transaction. La vente se définit comme
� Rationalité interactive en finance une négociation commerciale dans laquelle les con­
ditions de l'échange (prix, conditions de paiement,
services après-vente, ... ) sont fixées par le vendeur,
NÉGOCIA TION (GRANDE ***)
alors que dans la négociation, ces conditions résul­
� Négociation commerciale
tent d'une discussion entre les parties.

Dans une négociation commerciale, les partenai­


NÉGOCIATION (PETITE ***)

591
res sont l'acheteur et le vendeur. L'acheteur peut

NÉGOCIATION À DOMINANTE
� Négociation commerciale

4103
agir pour son propre compte ou être un profession­
nel agissant pour compte de tiers. II cherche à obte­
nir les meilleures conditions commerciales (objec­
ACHETEUR :165
tifs de maximisation des quantités, de minimisation
des prix, de conditions et délais de paiement, de

NÉGOCIA TION À DOMINANTE 1:,',,' "


� Négociation commerciale
5.19
livraison et de service après-vente). Le vendeur
s'attache, par la négociation, à remplir des objectifs
6.13

de maximisation des quantités vendues, du chiffre c,

VENDEUR
'

d'affaires (s'il privilégie le court terme) ou de fidéli­


05.6

sation des clients. L'issue d'une négociation com­


� Négociation commerciale
merciale dépend fréquemment des caractéristiques
personnelles des négociateurs, de leurs motivations
97:1

� NÉGOCIATION bien sûr (recherche du profit, de la domination par


COMMERCIALE exemple), mais aussi de la capacité des individus.
0657

L'observation et l'expérimentation ont permis de


La définition de la négociation comme mode de dégager les qualités requises d'un bon négociateur
7:10

résolution, par la discussion, d'un conflit d'intérêt (d'après KARASS cité par DUBOIS et JOUBERT) à
entre des parties qui ne disposent pas de procédure l'aide des variables :
4122

préétablie pour parvenir à un accord renseigne à la


- de performance dans la tâche (énergie, compé­
fois sur les composantes de la négociation et sur son
tence, dévouement, ... ) ;
cadre conceptuel.
7

- d'agressivité (obstination, esprit de compétition,


1481

On trouvera donc dans une négociation les com­ capacité à jouer du pouvoir, ... ) ;
posantes suivantes : des partenaires qui se trouvent - de socialisation (patience, personnalité attirante,
one:

face à face, porteurs de déterminants psychologi­ ouverture d'esprit, sens du compromis) ;


ques, sociologiques et culturels, des intérêts qui - de communication (expression verbale ou non,
s'opposent et se trouvent à la base de tensions et à
om:N

capacité de dissuasion, sens du contact) ;


l'origine d'un problème à résoudre, une volonté de - du processus de pensée (expérience, capacité à
parvenir à un accord puisque, la participation étant analyser et juger, esprit de décision) ;
vox.c

volontaire, les parties cherchent à s'accorder par - du moi (capacité à s'imposer, confiance en soi,
cette négociation alors qu'ils pourraient chercher maîtrise de soi, déontologie, ... ).
d'autres voies (l'adjudication, l'affrontement, le
r

La négociation commerciale engendre une


chola

recours à des procédures autoritaires, . .. ). ROJOT


grande variété de situations liée notamment au type
analyse le concept de négociation en trois étapes :
d'organisation, au pouvoir, à la localisation tempo­
uiz.s

- la négociation se produit dans un environne­ relle et spatiale, au type de contrat, à la complexité


ment donné et a donc une structure préétablie au de l'objet de la négociation. Elle implique souvent la
840 NÉGOCIATION COMMERCIALE

présence d'organisations, les centrales d'achat par La préparation de la négociation passe par quatre
exemple, dont les stratégies influencent fortement stades :
le type de négociation (négociation coopérative
- le choix des négociateurs et de la part que cha­
pour les biens d'équipement, négociation conflic­
cun prendra à la négociation ;
tuelle lorsque prédominent des objectifs à court
- la maîtrise des informations sur le produit, le
terme d'échange de produits de grande consomma­
marché et la concurrence ;
tion). La multiplicité des partenaires dans une négo­
- la planification détaillée des modalités de
ciation résulte souvent de la présence d'institutions ;
déroulement de la négociation, des rencontres
elle influence le déroulement et l'issue d'une négo­
avec les décideurs (comment et quand les
ciation. Les cinq sources de pouvoir traditionnelle­
rencontrer) ;
ment identifiées (pouvoir légitime, de référence,
- la définition des concessions possibles.
d'expert, de coercition et de récompense) engen­
drent des déséquilibres dans la négociation. ROJOT Le terme de négociation est appliqué à des échan­
rappelle que les trois éléments constitutifs du ges si différents qu'il convient d'établir des types de
pouvoir : le contrôle de l'accès à l'information, aux négociation pour appréhender [mement chaque situa­
personnes, aux instrumentalités ou, plus vulgaire­ tion. On parle (cf supra) de « grande négociation » ou
ment aux ressorts faisant agir les personnes, occu­ de « négociation à dominante acheteur » lorsque les
pent une place centrale dans la réussite d'une négo­ conditions de l'échange - prix, paiement, ...certes mais
ciation. Par définition même toujours selon ROJOT, aussi caractéristiques du produit, éventuellement pro­
cessus de fabrication - sont ouvertes à la discussion. n

3591
la négociation nécessite un certain degré de dépen­
en va ainsi des négociations entre groupes industriels,
dance mutuelle. Le pouvoir des parties dépendra de
de celles qui impliquent la participation de plusieurs
l'intensité de cette dépendance - le vendeur pourra­

5410
partenaires et se déroulent sur une longue période. On
t-il vendre à un autre acheteur si celui qui est son
parle a contrario de « petite négociation » ou de
actuel interlocuteur se dérobe ? - et de l'incertitude
« négociation à dominante vendeur » lorsque les con­
qui pèse sur les intentions du partenaire - le vendeur 9:16
ditions de la négociation sont pour l'essentiel impo­
a-t-il absolument besoin du produit de sa vente ? Le
sées par le vendeur. On qualifie de négociation créa­
35.1

temps, notamment les différences d'empressement à


tive la forme de vente personnelle dans laquelle la
conclure du vendeur ou de l'acheteur, déterminent complexité de la décision à prendre par l'acheteur (cas
66.1

les concessions auxquelles les parties peuvent se de nouveaux équipements ou de certains nouveaux
résoudre. Le lieu de la négociation et son agence­ produits, par exemple) implique du vendeur une forte
105.

ment, forme de la table, disposition des sièges par­ capacité d'analyse des besoins et de conviction liée à
ticipent à l'ambiance de la négociation. Le contrat, la pertinence de la solution proposée. Bien que le pro­
797:

objet de la négociation et qui résume les termes de cessus de négociation diffère suivant le type de négo­
l'accord, influe sur le type de négociation. La situa­ ciation, des constantes apparaissent sur les stratégies
0065

tion de négociation varie en effet selon la longueur possibles de négociation, les conseils ou commande­
et la complexité du contrat - clauses nombreuses ments pour réussir une négociation. La plus fréquente
des négociations, la petite négociation, se décompose
27:1

dans les transactions industrielles, conditions de


livraisons et pénalités de retard, entretien du maté­ en étapes que des exemples puisés dans la vente per­
riel, .... La complexité issue de l'ampleur des clauses mettent d'illustrer.
7412

à négocier a également un impact sur le type de Deux stratégies de négociation résument le choix
négociation. On parlera de grande négociation - ou principal des négociateurs. Pour qualifier ces straté­
1481

à dominante acheteur - lorsque le nombre et gies, on parle de « stratégie de conflit », lorsque cha­
l'importance des clauses justifient une négociation que partie cherche à obtenir le maximum de conces­
one:

longue entre des partenaires spécialisés, parfois sions possibles de son interlocuteur. Le vendeur
nombreux, portant sur des aspects techniques et d'une automobile d'occasion cherchera le prix le plus
N

commerciaux. élevé, le paiement comptant, l'absence de garan­


com:

ties, .... L'acquéreur voudra au contraire un prix bas,


L'environnement culturel, le système de signes de
un paiement différé, des garanties, .... A ce premier
valeurs, de traditions et de conventions, affecte
type de stratégie, s'ajoute la « stratégie de
rvox.

toute négociation et s'impose à l'évidence comme coopération » dans laquelle les personnes concernées
l'une des bases des négociations commerciales cherchent ensemble ce qu'elles peuvent tirer de
chola

internationales. Les négociations sont longues dans l'accord. Pour mener à bien une stratégie de conflit
certains pays, les documents écrits auront une place (aussi qualifiée de stratégie d'opposition) ou, au con­
plus importante sur certains continents que sur traire, une stratégie de coopération, les acteurs utili­
uiz.s

d'autres. On ne négocie pas de la même façon à sent une variété de tactiques réparties sur chacune
Paris, à Ryad, à New-York et à Tokyo. des étapes du processus de négociation.
NÉGOCIATION COMMERCIALE 841li

Des règles permettent aux partenaires ou adver­ s'installer une critique des produits) ;
saires d'une négociation de parvenir à un accord. - l'échange d'informations permet au vendeur,
Elles sont d'autant plus précieuses qu'elles servent afin de connaître les besoins du client, de prati­
aux différentes personnes impliquées dans un pro­ quer un questionnement dirigé voire suggestif,
cessus de vente : autrement dit qui appelle des réponses positives,
et prend la forme d'une démonstration intégrant
- les relations commerciales nécessitent un enga­
les éléments persuasifs de l'étape suivante ;
gement personnel, une confiance, un enthou­
- la persuasion s'articule autour d'une argumenta­
siasme et un sens de la communication
tion en trois temps à savoir l'énoncé :
interpersonnelle ;
.des caractéristiques ;
- un vendeur doit protéger, avant la négociation,
.des avantages de ces caractéristiques ;
ses produits, ses secrets de fabrication et de
commercialisation ; .des preuves de ces avantages, et repose sur la
mise en évidence des objections qui participent à
- au fur et à mesure que la négociation se déroule,
la connaissance des besoins du client et dont la
son objet passe d'une simple vente à une fourni­
levée par une argumentation simple et directe
ture de services attendus de l'acheteur dont le prix
permet au vendeur de progresser ;
n'est qu'un attribut parmi d'autres ;
- la conclusion dont le moment est annoncé par
- avant de négocier, il est indispensable de con­
des « signaux » émis par le prospect (demande de
naître les conditions qui ne sont en aucun cas
délai de paiement, de garanties, ... ) se concrétise
acceptables ;
par la proposition de commande et plus précisé­
- il est souvent préférable de laisser l'autre partie

591
ment par la présentation du bon de commande,
prenante de la négociation faire l'offre initiale ;
éventuellement l'enregistrement puis le traite­

4103
- un vendeur tire un meilleur prix de son produit ment de l'objection majeure qui empêche l'ache­
lorsque sa demande initiale est élevée que teur de contracter sur le champ, et doit suivre
lorsqu'elle est proche de son prix de base. Cette immédiatement l'émission des signaux ;

:165
- le suivi qui doit correspondre à la vérification de
règle n'est pas valable quand l'acheteur connaît
bien le marché ; la satisfaction du client et qui vise à éviter la dis­
5.19
- dans les négociations complexes entre parties sonance cognitive et à transfonner le client en
qui ne se connaissent pas, il est utile de savoir leader d'opinion favorable à la marque.
6.13

assez tôt si un accord semble possible sur les


Le rôle déterminant de la réussite de négociations
points les plus fondamentaux ;
commerciales dans le succès des entreprises expli­
05.6

- mieux on connaît les objectifs fondamentaux de


que les soins apportés par les gestionnaires au recru­
son contradicteur, plus on a de chance d'aboutir à
tement, à la formation, à la motivation et au contrôle
97:1

un accord.
de la force de vente. Il fonde aussi la part croissante,
Dans de nombreux cas, un acteur, ni acheteur, ni au sein des firmes, des préoccupations logistiques
0657

vendeur, joue un rôle important : le prescripteur. visant à réguler de façon optimale la distribution des
Son rôle est d'orienter le client vers les produits et flux de produits.
0

son problème est de savoir montrer que d'un point


P.GRÉGORY
27:1

de vue déontologique son choix n'est pas lié à des


relations privilégiées avec des fournisseurs. On Bibliographie
7412

retrouve ces cas sur le marché du médicament avec


le médecin qui prescrit au consommateur ; de DUBOIS P-L., JOUBERT A. (1 992) Le
Marketing : Fondements et Pratique. Economica.
même, l'expert-comptable est souvent sollicité pour
1481

donner son avis lors d'investissements informati­ DUPONT C. (1 990) La négociation : conduite,
ques en particulier dans les PME.
théorie, applications, Dalloz.
JOUBERT A., TEXIER M. (1988) La néS0ciation
:
None

Malgré la diversité des situations et des stratégies commerciale. ESF-EME Librairies Techmques.
de négociation, des constantes apparaissent dans le
MACQUIN A. (1993) Vente et négociation, Dalloz.
déroulement du processus d'échange qu'on présente
com:

généralement en cinq étapes en ce qui concerne la ROJOT J. (1994) La négociation, Vuibert.


petite négociation (à dominante vendeur) :
Conélats
rvox.

- la prise de contact qui permet de présenter


� CommunicationIPromotion
l'apport du produit pour le prospect, puis de lais­
chola

ser ce dernier exprimer ses besoins, de montrer Vente


les produits et les réalisations de l'entreprise (évi­ Stratégie d'entreprise
ter de s'excuser de déranger, d'être ennuyeux, @) Négociation sociale
uiz.s

autrement dit trop long, ou excentrique, de laisser Pouvoir


842 NÉGOCIATION SOCIALE

NÉGOCIATION CRÉATIVE tionnement des organisations.


� Négociation commerciale Les signataires des accords collectifs sont, du
côté des salariés les syndicats représentatifs dans
une entreprise. Les délégués syndicaux désignés par
• NÉGOCIATION les syndicat sont ainsi un monopole de signature des
SOCIALE accords (sauf quelques exceptions qui ouvrent cette
La négociation collective qui s'est développée possibilité aux CE en certaines matières et à certains
dès la fin du XIXe siècle dans les pays anglo-saxons salariés dans les finnes sans syndicats depuis la loi
s'est en revanche affinnée tardivement en France de 1996). N'étant pas élus, à la différence des délé­
(lois de 1950 puis, surtout, loi de 1 982 relative à la gués du personnel ou des représentants au Comité
négociation en entreprise). Le contenu des discus­ d'entreprise, leur légitimité a été contestée. Faut-il
sions s'est enrichi en même temps qu'une décentra­ élargir le droit du Comité d'entreprise à conclure
lisation se produisait. Ces deux évolutions ont sus­ des textes et reconnaître les accords
. atypiques qui y
cité une transfonnation progressive des acteurs sont conclus ?
signataires des accords collectifs. Signalons que les pays industrialisés distinguent
La négociation collective a traditionnellement généralement l'activité de négociation de la compé­
consisté en un partage des fruits de la croissance ou tence des syndicats et l'activité de participation con­
des gains de productivité. On négociait sur le thème fiée à des élus pas toujours syndiqués.
des salaires et plus généralement sur ce qu'on La négociation est en effet inséparable du conflit

1
appelle les conditions d'emploi ou les avantages d'intérêt, elle suppose une manipulation de l'infor­

0359
acquis. mation et la surenchère. Il ne doit pas en être de
Les accords collectifs abordent désonnais des même de la participation aux décisions ou de la con­

6541
thèmes comme l'aménagement du travail, la fonna­ sultation.
tion, l'organisation du travail. .19:1 J-F.AMADIEU

La négociation ne traite donc plus seulement des Bibliographie


conditions d'emploi mais aussi des conditions de
Ministère du travail, ln négociation collective, la
.135

production c'est-à-dire des moyens à mettre en œvre Documentation Franç aise.


pour réaliser des gains de productivité, pour
Ministère du travail, Le bilan annuel de la négocia­
5.66

employer pleinement les capacités de production,


tion, la Documentation Française
pour réussir l'introduction de nouvelles technolo­
REYNAUD J.D. ( 1 995) Le conflit, la négociation
7:10

gies.
et la règle, Octares éditions.
Les négociations collectives se déroulent à plu­ ROJOT J. ( 1994) La négociation, Vuibert.
9

sieurs niveaux :
0657

Corrélats
- au niveau national interprofessionnel, de grands
accords, repris dans la loi, sont signés. Ce niveau + Comité d'entreprise
0
27:1

n'est pas dans la tradition française en raison des -+ Relations professionnelles


réticences du patronat à laisser le CNPF ou la Représentants du personnel
7412

CGPME s'engager. En outre, la prééminence de ® Syndicat


l'Etat restreint la sphère de l'accord Travail (conflits du ***)
interprofessionnel ; Travail (organisation du ***)
1481

- les conventions de branches sont, en France


comme en Europe le niveau dominant. Malgré les NÉGOCIATIONS COLLECTIVES
one:

incitations des pouvoirs publics et la volonté des


� Négociation sociale
syndicats, les accords ont, dans de nombreuses
om:N

branches, un contenu modeste ;


- les accords d'entreprise ont connu un spectacu­ NÉGUENTROPIE
laire développement depuis 1982. L'obligation de � Entropie
vox.c

négocier chaque année les salaires, la durée et


l'organisation du temps de travail explique ce NÉO-INSTITUTIONNALISME
holar

phénomène. Ajoutons aussi le souci des � Organisations (théories des ***)


employeurs d'impliquer salariés et syndicats dans
la modernisation des entreprises, l'intérêt straté­
NET OPERATING PROFIT
c
uiz.s

gique de négocier à un niveau où les syndicats


sont affaiblis, la nécessité d'aborder de manière AFTER TAX
locale des thèmes nouveaux qui ont trait au fonc_ � Performance financière
NORME 843

NETTOYAGE DE BILAN NON-ACQUISITION


� Bilan (gestion de ***) (CLAUSE DE ***)
� Conventions entre associés
NEURAL NETWORKS
� Réseaux neuronaux NON-EXCLUSION
� Management public

NEURODE
NON-MARCHAND
� Réseaux neuronaux
� Management public

NICHE (STRATÉGIE DE ***) NON-RIVALITÉ


� Cible
� Management public
� Création d'entreprise
� Produit
NOPAT
� Performance financière
NIKKEI
� Indices boursiers NORIA (EFFET DE *** )
� Masse salariale

1
NOEUDS DE CONTRATS

0359
� Contrôle NORMALISATION
� Référentiel normatif

6541
NOM COMMERCIAL
NORMATIF (RÉFÉRENTIEL ***)
� Propriété industrielle .19:1
� Référentiel normatif

NOM GÉNÉRIQUE
1
o NORME
.135

� Marque
Ce qui différencie dans une large mesure
5.66

l'homme de l'animal, c'est le contrôle de son envi­


NOMENCLATURE ronnement, en particulier la production d'outils et
7:10

DES MÉTIERS leur usage. L'homme commence à faire des assem­


� Métier blages de pièces il y a environ 10 000 ans ; les
9

Egyptiens utilisent des arcs et des flèches interchan­


0657

geables il y a 5 000 ans. Chacun sait qu'au début de


NOMINALISME notre ère les Romains « normalisaient » l'écarte­
7:10

� Droit comptable ment des roues de leurs chariots en même temps


qu'ils unifonrusaient leur réseau routier.
.
NOMOTHÉTHIQUE
2

Comment parler un langage commun et harmoni­


7412

(MÉTHODE ***) ser les pratiques ? La norme est un document com­


mun, un document qui fait référence. La norme est
� Méthode (s)
1481

la concrétisation d'un savoir et d'un savoir-faire


reproductibles, reconnus et acceptés.
NON COMPENSATION
one:

La norme autorisera d'importants gains de temps.


(PRINCIPE DE ***) Cependant elle doit être choisie et appliquée de
� Charges façon volontaire, sinon elle sera un règlement.
om:N

� Convention comptable Les objectifs de la normalisation sont de trois


� Droit comptable ordres :
vox.c

- la satisfaction des producteurs et des clients à


NON FOR PROFIT propos de la qualité, du coût, des délais, des
r

performances ;
chola

� Management public
- l'amélioration des communications et des
échanges, aussi bien dans le domaine des idées ou
NON STORE
uiz.s

concepts que dans le domaine des produits et des


� Vente (point de ***) services ;
844 NOTATION

- la satisfaction aux exigences réglementaires. Corrélats


Les exigences réglementaires sont imposées par +- Qualité
l'Etat et concernent en particulier la sécurité. Elles -+ Qualité (assurance-***)
peuvent s'appuyer sur les normes existantes.
Référentiel normatif
Il existe quatre familles de normes : ®Certification d'entreprise
Qualité totale
- les normes qui couvrent les domaines généraux.
Il s'agit de normes fondamentales telles que ter­
minologie, métrologie, symboles, par exemple, la NORME FRANÇAISE
norme sur le vocabulaire de la qualité ; � Valeur (analyse de la ***)
- les normes qui concernent les produits, sous la
forme de normes de spécifications qui définissent
des performances ;
_ NOTATION
- les normes de méthodes, d'essais et d'analyses Une note est une appréciation portée par une
pour mesurer les caractéristiques de ces produits ; société spécialisée (appelée « Agence de notation »
- les normes touchant les organisations, les systè­ ou de rating) sur le risque de défaut de paiement
mes, par exemple, les normes décrivant les systè­ d'un titre de créances. Par risque de défaut de paie­
mes qualité et/ou environnement. ment, il faut entendre la probabilité de non-paie­
ment à la bonne date de l'intégralité des sommes
La norme exerce son influence dans des espaces

3591
dues au titre de l'emprunt considéré (intérêts et
différents : l'espace national, l'espace régional et capital) ; un retard de paiement est donc considéré
l'espace international. comme un défaut de paiement.

5410
Au niveau national, un organisme coordonne Les notes sont le plus souvent exprimées au tra­
l'activité de normalisation. En France, l'AFNOR vers d'une échelle-lettre allant de AAA à C en pas­
(ASSOCIATION FRANÇAISE DE NORMALISATION) 9:16
sant par AA, A, BBB, .... Les signes « + » e t « - » ou
édite les normes françaises. des gradations numériques viennent parfois nuancer
35.1

Au niveau « régional », tel l'Europe, l'organisa­ ces appréciations. Au total, l'échelle compte envi­
tion devient plus complexe. Le CEN (COMITÉ ron une vingtaine de positions. On distingue, dans
.66.1

EUROPÉEN DE NORMALISATION), à Bruxelles, com­ l'ensemble de ces notes, deux grands groupes : les
posé des 1 8 instituts nationaux de normalisation notes allant de AAA à BBB inclusivement dési­
:105

européens, qui édite les normes CEN (mode de gnant des investissements de séculité, et les notes
fonctionnement : un pays, une voix). inférieures ou égales à BB qui s'appliquent à des
créances spéculatives (junk bonds ou obligations de
5797

Au niveau international, les normes sont définies pacotille).


par l'Iso (International Standard For Organisation)
1006

qui siège à Genève depuis 1 947 et qui comprend Les méthodes permettant l'établissement des
127 états membres. Exemples de normes ISO : les notes sont celles de l'analyse et du diagnostic finan­
systèmes ISO 9000 sur la qualité et les normes ISO ciers. Elles sont toutefois complétées par une ana­
227:

14 000 sur l'environnement. La règle du jeu est lyse stratégique visant à déterminer la capacité de
simple : tout pays membre de l'Iso et/ou du CEN doit long terme de l'entreprise à rembourser ses
1741

retirer de son référentiel national toute norme natio­ emprunts. Cette analyse ne peut se faire qu'avec la
nale dès lors qu'une norme Iso ou CEN correspon­ collaboration de l'émetteur qui révélera à l'agence
:148

dante vient de paraître. ses plans stratégiques. Il est aussi déterminant pour
l'agence de pouvoir apprécier la stratégie de l'émet­
Aujourd'hui, dans un contexte de concurrence teur au regard de celle de ses concurrents. Les agen­
None

économique, les normes sont abordées d'un point de ces fortement établies disposant, du fait de leur acti­
vue stratégique pour accroître la compétitivité de vité de notation antérieure, d'informations
l'entreprise face au marché international ou comme
com:

privilégiées sur les concurrents auront ainsi un


facteur de progrès pour harmoniser les règles de avantage concurrentiel non négligf!able. L'acquisi­
sécurité, développer la Qualité ou favoriser la pro­ tion de données stratégiques, tant nationales
rvox.

tection de l'environnement. qu'internationales, constitue une des barrières à


M.ROGÉ l'entrée du secteur de la notation.
chola

L'activité de notation est apparue au début du


Bibliographie XXème siècle aux Etats-Unis : John MOODY com­
uiz.s

mença à apprécier la qualité des obligations en


CNES (1992) La Normalisation, nO�ecial de la
Revue Qualité-Espace, éditée par le Centre Natio­ 1909, Poor's Publishing Company émit ses premiè­
nal d'Etudes Spatiales. res notes en 1 9 1 6, Standard Statistics Company et
NOTIONNEL 8415

Fitch Publishing Company en 1922. En 1 94 1 deux que), d'un montant nominal de 500 000 F, d'une
de ces sociétés fusionnèrent pour former l'actuelle durée de 10 ans, remboursable in fine et portant
Standard and Paars. On note enfin la création de intérêt à 5,5 % depuis l'échéance de décembre 1 997.
Duff and Phelps en 1982. Avant cette échéance le taux du notionnel s'élevait
à 10 %. Cette réforme répond à un souhait des
Les agences de rating ont su, au fil du temps,
investisseurs qui désiraient disposer d'un outil de
faire la preuve de leur utilité. Elles sont aujourd'hui
couverture proche des standards de l'euro dont les
aux Etats-Unis incontournables à qui veut émettre
taux d'intérêts sont plus proches de5,5 % que de
sur les marchés financiers. Ce capital-confiance
10 %. Coté sur un marché organisé (MATIF) le con­
dont jouissent les agences installées constitue la
trat sur notionnel est du type futures par opposition
seconde barrière à l'entrée du secteur, et certaine­
au contrats forward cotés sur les marchés de gré à
ment la plus importante. La reconnaissance par le
gré. De même que les obligations, le notionnel est
marché a rapidement conduit les agences à une
coté en pourcentage. Par convention le coupon
reconnaissance institutionnelle : dès les années
couru est toujours égal à O. Le cours étant connu et
trente, les autorités monétaires et financières nord­
les flux certains, le taux du notionnel (r) est obtenu
américaines imposaient aux établissements finan­
par un calcul simple d'actualisation :
ciers des règles prudentielles en partie fondées sur
O
la qualité, c'est-à-dire la note, des titres obligataires Cours=5.5 / (1 +r)+5.5 / (1 +rl+ ... + 105.5 / (1 +r) 1
détenus .
Ce taux a un contenu informatif sur les anticipa­
La situation en Europe, e t notamment e n France, tions de taux longs des investisseurs. Un cours infé­

3591
est largement différente. La première agence à rieur à 100 indique un taux supérieur à 5,5 %, inver­
s'implanter fut l'ADEF (AGENCE D'EVALUATION sement un cours supérieur à 100 reflète un taux
FINANCIÈRE) en 1986 suivie en 1 988 par Moody s ; inférieur à 5,5 %.

5410
l'ADEF fusionna ultérieurement avec Standard and
Paars ;enfin, EURONOTATION, qui devait devenir
Le dénouement d'un contrat peut intervenir :
JBCA-NOTATION, fut créé en 1 990. La jeunesse des 9:16
- soit par une prise de position de sens inverse
agences françaises et le caractère assez peu risqué (revente d'un même nombre de contrats de même
35.1

du marché obligataire expliquent qu'elles ne soient échéance dans l'hypothèse d'un achat, ou achat
pas encore pleinement reconnues par le marché dans le cas d'une vente préalable) ;
.66.1

financier. - soit à l'échéance par un transfert de titres du ven­


PH.RAIMBOURG deur vers l'acheteur, ce dernier effectuant un
règlement en espèces au vendeur.
:105

Bibliographie
Le dénouement du contrat par transfert de titres
5797

ALTMAN K. ( 1989) Measuring corporate bond pose deux problèmes : en premier lieu, la qualité
mortality and performance, The Journal ofFinance, des titres susceptibles d'être transférés ou obliga­
vol.44, n04. tions du gisement et en second lieu l'équivalence
1006

HUBLER J., RAIMBOURG P. ( 1996) La notation entre ces derniers et le notionnel. En ce qui con­
et le marché obligataire primaire en France, Revue cerne les titres, il s'agit d'emprunt d'État (OAT :
d'Economie. Financière. Septembre.
227:

Obligation Assimilable du Trésor) de maturité com­


RAIMBOURG P. ( 1 990) Les agences de rating, prise entre 7 et 10 ans. A partir de l'échéance de
Economica. Gestion obligataire.
1741

décembre 1 997, les titres du gisement auront une


Corrélats
maturité de 8,5 à 10,5 ans. Pour déterminer l'équi­
valence entre les titres, on calcule un facteur de con­
:148

+ Obligation cordance pour chaque titre du gisement. Ce facteur


-+ Evaluation de l'entreprise de concordance est obtenu par actualisation, au taux
None

Scoring du notionnel, des flux de chaque obligation du gise­


® Evaluation ment. On rend ainsi les titres du gisement équiva­
com:

lents au notionnel. Mais cette équivalence n'est pas


stricte en raison des différences de taux nominal et
NOTES DE SERVICE de maturité de ces titres par rapport aux caractéris­
rvox.

� Règlement intérieur tiques du notionnel. Aussi le vendeur contraint par


l'acheteur de livrer des titres choisira celui qui pré­
chola

Œl NOTIONNEL sente le prix de revient le moins cher. Pour cette rai­


son, le titre est appelé Obligation Livrable La Moins
Le notionnel ou plus exactement le contrat à
Chère (OLLMC ou Cheapest).
uiz.s

terme sur notionnel est un contrat portant sur une


obligation théorique dont les caractéristiques sont Pour assurer la garantie des opérations, chaque
celles d'une obligation d'Etat (même niveau de ris- investisseur doit effectuer un dépôt de garantie
846 NOUVEAUTÉ

(deposit) dont le montant est fixé par les autorités de NOTORIÉTÉ SPONTANÉE
tutelle du Marché. Ce montant est égal à un pour­
c:> Images
centage (2 %) de la position prise. En outre, chaque
jour, la situation comptable des investisseurs est
calculée en soldant « théoriquement » leur position • NOUVEAUTÉ
par comparaison entre le cours auquel ils ont réa­
Une nouveauté est une production nouvelle de
lisé leur opération ou de la situation de la veille et le
l'industrie ou de l'artisanat. De nombreux auteurs
cours de compensation fixé par MATIF-SA. L'inves­
utilisent indifféremment les termes de nouveauté et
tisseur dont la situation apparaît bénéficiaire est cré­
d'innovation. Une nouveauté est en fait considérée
dité de son gain et celui qui a enregistré une perte
comme le résultat d'un processus de travail impli­
doit reconstituer son dépôt de garantie (appel de
quant différentes fonctions de l'enlreprise (marke­
marge). Si au cours d'une journée les variations de
ting, recherche et développement, bureau
cours absorbent le dépôt de garantie de l'une des
d'études, ...) ; elle est constituée de plusieurs phases
contreparties (hausse des cours pour le vendeur ou
(idée, étude, plans, prototypes, ... ). La nouveauté est
limit up et baisse de cours pour l'acheteur ou limit donc le produit du process d'innovation, elle s'appli­
down), les cotations sont interrompues et les inves­ que au produit mais aussi aux proc:édés industriels
tisseurs perdants doivent reconstituer leur dépôt de
et aux services.
garantie, sinon ils sont éliminés du marché.
Toute nouveauté entraîne une modification de
Les contrats sur notiormel représentent des instru­
son envirormement (marché, réglementation, ... ) et
ments de couverture des portefeuilles obligataires.

3591
suscite par conséquent des réactions plus ou moins
Le gérant de portefeuille qui anticipe une hausse des
favorables. La pérermité d'une nouveauté dépend
taux (dépréciation des lignes obligataires) peut ven­
donc de la qualité de décisions techniques mais sur­

5410
dre des contrats. Si la hausse des taux se réalise, la
tout stratégiques, organisatiormelles ...
dépréciation du portefeuille sera compensée par le
Différents degrés d'intensité peuvent être distin­
9:16
gain réalisé sur l'achat des contrats nécessaires au
solde de sa position. La compensation est d'autant gués pour classer les nouveautés en radicales, rela­
plus parfaite que le ratio de couverture utilisé reflète tives et superficielles.
35.1

une borme corrélation entre l'évaluation du porte­


• Les nouveautés radicales (ou absolues ou
feuille couvert et celle du contrat notiormel.
.66.1

incontestables) ont trait à des produits procurant des


Par extension, le notionnel indique le montant sur services au futur utilisateur qui ll(! pourrait pas le
lequel porte un produit de taux. On parlera ainsi du trouver sur le marché. L'évolution se mesure soit en
:105

notionnel d'un swap, du notionnel d'un FRA. termes de performance accrue ou �'ncore en termes
de fonctions d'usage supplémentaires.
CH-A. VAILHEN
5797

Le compact-disque lors de son apparition dans les


Bibliographie années soixante-dix, était une nouveauté. Il rendait
1006

possible de nouvelles fonctions : écoute à la carte


BRUSLERIE de la H. ( 1 990) Gestion obligataire
des plages musicales, transport sans risque... De
internationale, Economica.
227:

plus ses performances acoustiques étaient nette­


NAVATTE P. (1992) Eléments de gestion obliga­ ment supérieures aux supports vinyle. Les nouveau­
taire, Sirey.
tés radicales découlent généralem�!nt de la mise en
1741

ROURE F. ( 1 992) Stratégies financières sur le


œvre de procédés industriels nouveaux.
Matifet le Monep, EconOIIllca.
• Les nouveautés relatives (011 partielles) sont
:148

Corrélats des déclinaisons d'objets préexist.ants. Il s'agit du


+- Marchés financiers (contrats sur ***) résultat d'un processus d'adaptation, d'amélioration.
None

-+ Assurance de portefeuille Les produits informatiques (miçro ordinateurs)


Duplication représentent souvent des successions de nouveautés
com:

Swap relatives (augmentation des capacités, apparition


d'une fonction supplémentaire). L'utilisateur de
@) Produits de taux
cette nouveauté relative est généralement apte à dif­
rvox.

SensibilitélDuration
férencier les générations successives de produits,
sauf lorsque la nouveauté réside dans le process
NOTORIÉTÉ
chola

d'élaboration de ce produit. De nombreuses nou­


c:> Images veautés relatives succèdent souvent à une nou­
veauté radicale.
uiz.s

NOTORIÉTÉ ASSISTÉE • lLes études marketing mettent en exergue un


c:> Images besoin de nouveauté de la part des consommateurs.
NUISANCE (S) 8�7

Pour promouvoir un article il est souvent fait réfé­ Une externalité survient lorsque l'action d'une
rence à son « caractère nouveau ». Toutefois les personne physique ou morale - ou de plusieurs liées
investissements liés au processus d'innovation ou entre elles - a des effets sur un tiers qui n'a pas
d'amélioration étant très importants, les entreprises donné son consentement. Aucun contrat, aucun
se contentent souvent de nouveautés superficiel­ marché ne supplée aisément à ces situations où le
les. Les fonctions du produit et ses performances préjudice subi est rarement réparé. Ces nuisances
sont inchangées. Seuls certains éléments constitu­ représentent un coût social aussi important que dif­
tifs tels que son aspect ou son emballage atteste d'un ficilement chiffrable. Au-delà de la perte du bien­
caractère diftèrent. Le marché de l'alimentaire est être individuel et du bien-être social, elles accrois­
très friand de ce type de nouveauté : le développe­ sent le ressentiment des citoyens envers la société
ment de l'industrie de l'emballage alimentaire en est impuissante et contribuent à accroître la fracture
la conséquence tangible. On parle parfois de sociale entre les habitats protégés et ceux exposés
« nouveauté commerciale ». Certains auteurs clas­ aux dommages. Le développement économique et
sent le phénomène de mode (vestimentaire par urbain accentue la gêne que génère l'encombrement
exemple) dans cette catégorie. des biens et des hommes. La croissance des nuisan­
ces va d'ailleurs de pair, dans les sociétés dévelop­
V.BOL Y, C.GUIDA T
pées, avec l'exigence qu'ont les hommes de vivre
dans un cadre de vie préservé.
Bibliographie
Les enjeux sont à l'image de la complexité et de
AIT EL HADJ S. (1989) L 'entreprise face à la muta­ la fragilité de nos sociétés. Réduire les nuisances

3591
tion technologique, Les Editions d'Organisation.
devient un impératif mais comment y parvenir ? Les
BATTINI P. ( 1991) Innover c 'est gagner, Dunod. solutions reposent toujours sur une forme d'interna­

5410
lisation qui, d'une façon ou d'une àutre, vise à régler
Corrélats par une médiation les relations entre les auteurs des
nuisances et les victimes. Un rapide panorama des
+ Innovation 9:16
solutions permet de les classer en deux grandes
-+ Marché (traction du *** )
catégories, selon que la médiation est plutôt publi­
35.1

Technologie (poussée de la ***) que ou plutôt privée.


@> Achat (processus de décision d' ***)
De la réglementation au droit à la réparation.
66.1

Analyse fonctionnelle
Peut-on interdire la production de la nuisance par
une loi ? Cette voie semble sans issue sauf pour les
105.

NOUVEAUX PRODUITS nuisances graves dont les causes et les auteurs sont
FINANCIERS parfaitement identifiables. Le législateur doit conve­
797:

nir de seuils dont la définition est l'objet de pressions


9 Produits sur taux
- l'amiante en est une illustration dramatique -, soit
0065

pour permettre à des entreprises d'éviter de lourdes


@i NUISANCE (S) dépenses, soit au contraire pour les y obliger. Cette
27:1

solution réglementaire, à l'origine de la complexité


La nuisance désigne un trouble de jouissance de la législation, aujourd'hui largement européenne,
supporté par un individu ou un groupe dans la con­
7412

est jugée partiellement efficace. Le risque de respon­


sommation d'un bien privé ou collectif. Ce préju­
sabilité pénale des chefs d'entreprise joue un rôle
dice trouve son origine dans une pollution - eau, air,
grandissant dans la mise en conformité de leurs ins­
1481

déchets, bruit - ou dans l'insécurité. La nuisance tallations.


peut aussi s'étendre à la perception d'une dégrada­
tion dans l'esthétique d'un paysage, d'une construc­ La solution coercitive peut faire preuve de sou­
one:

tion ou d'une ville. Un risque d'accident industriel plesse dans son application. De nombreuses expé­
ou de catastrophe naturelle doit être considéré riences de justice de proximité, comme l'institution
om:N

comme une nuisance potentielle. des médiateurs et le rapprochement des coupables


et des victimes, permettent de lutter plus efficace­
Le préjudice subi se présente d'une manière plus
vox.c

ment contre les nuisances occasionnées par la délin­


ou moins objective ; son intensité peut être ressentie
quance.
différemment selon les individus ou selon les cultu­
r

res. La nuisance ressentie dans les conditions de tra­ Faut-il aller jusqu'à reconnaître le droit à la répa­
chola

vail est interne à une organisation ; dans ce cas, les ration intégrale des préjudices subis par les victimes
responsabilités sont réglées par la législation non consentantes. Les juges seraient alors tenus de
uiz.s

sociale, complétée par un contrat de travail. Il en va rétablir les droits de propriété dans leur état d'ori­
différemment de la nuisance qui résulte d'un effet gine. La généralisation d'une telle dispositionjuridi­
externe. que serait radicale pour faire cesser nombre de nui-
848 NUISANCE (S)

sances quotidiennes mais rien ne prouve - en dehors pondant, des droits de polluer. Une firme doit choisir
des lois statistiques - que les micro-pollutions soient entre renoncer à l'offre de ces droit:; - mais elle est
responsables du préjudice invoqué, que la pollution alors dans l'obligation de traiter ses rejets pour faire
n'ait pas d'autres causes, ou bien que la réparation cesser la pollution - ou acheter des droits de polluer
réclamée soit évaluable financièrement comme pour un montant couvrant ses besoins de pollution.
pour un préjudice de santé. En outre, la justice serait Elle peut bien sûr panacher ces deux solutions qui lui
submergée de recours. Le nombre grandissant des sont offertes mais le résultat - théorique - est une
conflits portés devant les tribunaux pour des motifs réduction de la pollution dans une proportion décidée
d'atteinte au cadre de vie ou de contestation des pro­ par les pouvoirs publics. Si, de plus, ees droits ont des
jets d'urbanisme atteste que ni le dirigisme régle­ dates d'extinction variables, il est possible de prévoir
mentaire à la française, ni la surenchère jurispru­ une diminution graduelle de la pollution jusqu'à son
dentielle à l'anglo-saxonne ne peuvent constituer à éradication. L'originalité de cette régulation tient au
eux seuls des solutions satisfaisantes. caractère négociable de ce droit de propriété que les
[rnnes peuvent s'échanger en fonction de leurs
Une solution intermédiaire consiste à généraliser
besoins et de leur choix. Une entreprise peut ainsi
le marché de l'assurance, afin d'obliger les respon­
revendre ses droits de polluer pour financer en partie
sables de la nuisance à s'assurer contre le risque de
de nouveaux équipements moins nocifs. Logique­
recours. L'inconvénient est que l'assurance couvre
ment, le prix d'équilibre de ces droits sera égal au
le responsable et par là même l'incline à négliger les
coût marginal de dépollution de l'entreprise qui
coûts sociaux que ses actes entraînent, surtout si les
occupe une position médiane pour le taux de pollu­
dommages causés et les dommages propres sont

3591
tion.
également garantis. Le système de malus-bonus de
l'assurance automobile, comme les audits des ris­ Là aussi, une solution intermédiaire entre le con­

5410
ques réalisés par les sociétés d'assurance dans les trat privé et le marché des pollutions est offerte par
entreprises, sont de nature à limiter ce risque la mutualisation des investissements contre les nui­
d'opportunisme. Ainsi, l'assurance peut agir sur les sances. En France, l'AGENCE DE L'EAU est l'exemple
trois registres : réparation, protection et prévention. 9:16
type de cette intermédiation. Le fonctionnement
retenu est celui du « pollueur-paye,ur » : qui pollue
35.1
Du contrat privé au marché des pollutions.
beaucoup paie une redevance élevée mais qui
Internaliser le préjudice peut conduire à faire payer
dépollue est aidé sous forme de subventions ou de
.66.1

les victimes. Ainsi, les habitants vivant à proximité


prêts à taux faibles.
d'une usine polluante peuvent racheter les titres de
celle-ci directement auprès des actionnaires ou sur La lutte contre les nuisances ne saurait privilégier
:105

le marché financier. Une fois qu'ils disposent d'une une seule solution. Un dispositif pu blic efficace doit
majorité de contrôle, ils peuvent soit faire les inves­ être capable de combiner plusieurs mesures pour
5797

tissements nécessaires pour supprimer la pollution, atteindre la variété requise. Dans la lutte contre les
soit arrêter l'exploitation. Ils peuvent aussi proposer déchets industriels, il est possible d'établir une
1006

un apport en capital pour réaliser les équipements réglementation coercitive pour traquer les opportu­
nécessaires à la cessation du préjudice. Cette solu­ nismes les plus graves et de proposer des subven­
tion du « pollué-payeur » est non seulement peu tions ou des avantages fiscaux pour inciter les entre­
227:

équitable mais de surcroît peu réaliste en raison de prises à développer des technologies propres. Mais
l'existence de passagers clandestins qui laisseraient la création d'un marché des déchets recyclables sur
1741

aux autres le soin d'agir, tout en bénéficiant de une grande échelle entre les entreprises productri­
l'action en cas de réussite. Il est d'ailleurs fort pro­ ces de déchets et celles spécialisées dans leur reva­
bable que les nombreux participants ne parvien­ lorisation renforcera l'efficacité de l'action. Cette
:148

draient pas à se mettre d'accord pour évaluer le prix efficacité reste toutefois soumise à l'existence
à payer pour ne plus subir les nuisances. Ce prix d'objectifs clairs, d'une volonté politique sans faille
None

n'existe pas, il s'agit d'une valeur d'option. C'est et d'une information transparente.
pourquoi, l'Etat se substitue aux habitants en accor­ G. ORANGE
com:

dant, sous condition, des aides financières pour ces


investissements spécifiques. Bibliographie
Une autre solution, de type « pollueur-payeur »,
rvox.

HENRY C. ( 1 993) Le principe pollueur-payeur,


consiste à créer un marché de la pollution. Certaines vingt ans après, in EnVironnement et Economie,
villes des Etats-Unis l'ont déjà expérimentée sous le Actes du Colloque, Paris, 1 5 et 1 6 février 1 993,
chola

nom de bulles atmosphériques. Les pouvoirs publics Insee Méthodes n039-40.


souhaitent agir pour limiter les nuisances industriel­ JULIA M. (1994) Les marchés de l'environnement,
uiz.s

les d'un effluent quelconque. Ds fixent un seuil de Sessi.


pollution inférieur à celui qui existe à un moment LAGADEC P. ( 1 991) La gestion des crises,
donné et mettent en vente, pour un volume corres- McGraw-Hill.
NUISANCE (S) 84\9

MARECHAL J-P. ( 1 99 1 ) Le prix du risque, Presses NULLITÉ FACULTATIVE


du CNRS.
t:!> Période suspecte
MARMUSE c., MONTAIGNE X. (1 989) Manage­
ment du risque, Vuibert Entreprise.

Corrélats
NUMÉRAIRE
t:!> Probabilité risque neutre
+- Internalisation
t:!> Probabilités forward neutre
-+ Propriété (droits des droits de ***)
Variété requise (loi de la ***)
@) Groupe de pression NUMÉRIQUE
Régulation
Risque t:!> Protocoles de communication

NULLITÉ DE DROIT NUMÉRISATION


t:!> Période suspecte t:!> Protocoles de communication

3591
5410
9:16
35.1
66.1
105.
797:
0065
27:1
7412
1
:148
None
com:
rvox.
chola
uiz.s
850 OBJECTIF (8)

o
OBJECT MODELLING ses opérations et le plus grand nombre d'acteurs
impliqués dans les prises de décision et ayant besoin
TECHNIQUE de guides et de repères à cet égard.
q Modélisation en entreprise
Il ne manque pas d'enquêtes qui ont tenté de révé­
ler ce que sont les objectifs poursuivis par les entre­
• OBJECTIF (S) prises, notamment selon ces deux paramètres, mais
leurs résultats sont le plus souvent sujets à caution
Un objectif est un résultat que l'entreprise se pro­ en raison du décalage que l'on imagine assez facile­
pose d'atteindre à une date donnée, un état désiré ment entre objectifs déclarés et objt!ctifs réellement
pour un moment déterminé du futur. Par exemple, il poursuivis dont la divulgation est ri.�n moins qu'évi­
s'agira de réaliser un certain montant de bénéfice ou dente. Ceci se comprend d'autant plus aisément que
d'atteindre une certaine part de marché d'un produit des facteurs autres que le secteur d'activité et la
considéré pour une année donnée. Un objectif est taille de l'entreprise pèsent sur la détermination des
donc exprimé en termes plus absolus et précis qu'un
objectifs, notamment les jeux de pouvoir internes et
but, qu'il s'agisse d'une formulation en termes quan­ externes de l'entreprise et le système de valeurs de
titatifs ou qualitatifs ; de ce fait, sa réalisation peut ses principaux dirigeants.

1
faire l'objet d'une vérification. L'éloignement varia­

0359
ble de l'horizon temporel déclaré dans la formula­ Les objectifs d'une entreprise remplissent de mul­
tion de l'objectif permet de distinguer des objectifs tiples fonctions. Outre leur contribution à la défini­
tion du sens de l'action, voire à l'identité de l'entre­

6541
de court, moyen et long terme. Il n'est cependant
guère possible de spécifier de façon générale les ter­ prise et à sa légitimation par rapport à son
mes d'un telle distinction dans la mesure où elle environnement, les objectifs foumissent des stan­
.19:1
dards d'évaluation de la performance de l'entreprise
dépend fondamentalement des caractéristiques du
secteur d'activité de l'entreprise (notamment du et aident à la coordination des décisions. Cela ne va
.135

cycle de vie des investissements) et de la perception pas sans difficulté puisqu'il faut souvent se livrer à
qu'a cette dernière de sa capacité à anticiper. Notons des arbitrages entre objectifs qui nt� sont pas néces­
sairement immédiatement compatibles. On ne con­
5.66

simplement que l'horizon temporel de la réflexion


stratégique, qui relève du moyen ou long terme, a eu çoit cependant pas la mise en œuvre d'une stratégie
tendance à se raccourcir en raison de l'accentuation sans l'explicitation des objectifs à poursuivre et leur
7:10

du caractère turbulent de l'environnement au cours déclinaison selon les différents niveaux de décision
de ces dernières années. et de responsabilité constitutifs de la structure de
9

l'organisation.
0657

Une entreprise ne poursuit évidemment pas un


Cette logique de mise en œuvre de la stratégie
objectif unique mais possède un vecteur d'objectifs
grâce à la décomposition et la déclinaison du vecteur
0

hiérarchisés et pondérés, correspondant aux différen­


27:1

tes dimensions constitutives de la performance de d'objectifs, associée à un style de direction à base de


l'entreprise, son efficacité et son efficience, et cou­ délégation et d'adhésion aux théories de la motiva­
7412

tion des individus dites des « ressources humaines »


vrant les principales fonctions qui fondent son orga­
nisation. Une liste en quelque sorte standard pourrait
fonde un système de contrôle connu sous le vocabl �
de direction par les objectifs (Di'o). D'origine améri­
1481

ainsi consister en énoncés relatifs à la rentabilité, au


caine, ce système pose des problèmes de transposi­
chiffre d'affaires, à la position sur les marchés, à la
tion et n'est pas dénué d'ambiguïté dès lors qu'il assi­
composition de la gamme de produit, ainsi qu'en exi­
one:

gences en matière d'équilibre financier, de recherche­ mile motivation et objectifs. Dans le contexte
développement, de gestion de personnel, d'organisa­ français la Dpo, requalifiée de direction participative
om:N

par les objectifs (Dppo), n'a guère produit les résul­


tion, etc. Le contenu de cet ensemble est toutefois
éminemment variable, selon le secteur d'activité et la tats désirés en matière de motivation des responsa­
taille de l'entreprise. Les caractéristiques du secteur bles. n reste que la formulation d'objectifs, outre ses
vox.c

fonctions précédemment évoquét:s, joue un rôle


d'activité déterminent en bonne partie les données du
important dans la mobilisation des énergies en vue de
jeu concurrentiel et les facteurs de réussite ; ces élé­
la poursuite de la stratégie de l'entr€:prise. n est géné­
holar

ments ne peuvent que constituer un cadre de réfé­


rence pour la détermination des objectifs à poursui­ ralement admis que cette formulation doit trouver un
vre. Quant à l'incidence de la taille, il va de soi qu'une équilibre entre difficulté d'atteinte, pour être réelle­
c

ment moteurs, et réalisme, pour éviter d'induire le


uiz.s

grande entreprise a le plus souvent besoin de spéci­


fier un plus grand nombre d'objectifs qu'une petite ou découragement ou la démotivation.
une moyenne entreprise étant donné la complexité de A.DESREVMAVX
OBLIGATION 851

Bibliographie nérées par un taux d'intérêt déterminé au moment de


l'émission.
BOUQUIN H. ( 1 986) Le contrôle de gestion, PUF.
Les émissions obligataires diffèrent par leurs
GELINIER O. (1968) Direction participative par
modalités d'émission, de remboursement et de ver­
objectifs, Hommes & techniques.
sement des intérêts.
MERIGOT J.G., LABOURDETTE A. ( 1980)
Eléments de gestion stratégique des entreprises, o Certaines émissions sont assorties d'un bon de
Cujas. souscription d'action (OB SA) ou d'obligation
THIETART R.A. ( 1984) La stratégie d'entreprise, (OBSO). Après l'émission, l'obligation et le bon
McGraw-Hill. sont cotés séparément. Ces titres hybrides, appelés
également obligations à warrant, donnent le droit au
Corrélats porteur du bon de souscrire dans des conditions pré­
-+ Buts cises, un ou plusieurs titres nouveaux. La souscrip­

EfficiencelEfficacité tion d'un titre avec le bon n'éteint pas l'obligation


d'origine. Ces obligations se distinguent, ainsi, des
Mission
obligations convertibles en actions, puisque lorsque
Perfonnance (évaluation de la ***)
la conversion est réalisée, l'obligataire devient asso­
® Contrôle de gestion
cié et l'obligation souscrite est éteinte.

CI Au titre des modalités de remboursement, il


OBJECTIFS existe plusieurs fonnules : remboursement éche­

3591
(DIRECTION PAR ***) lonné, avec prime, indexé, « à fenêtres » (l'amortis­
0:> Management public sement ne s'effectue qu'au cours des périodes défi­

5410
nies au contrat d'émission). Il convient de citer,
0:> Objectif(s)
également, le remboursement in fine dans lequel le
principal est remboursé à la maturité. Cette moda­
OBLIGATION 9:16
lité est utilisée notamment pour les emprunts d'Etat
de type OAT (Obligation Assimilable du Trésor)
35.1

1 � Obligation o Les intérêts ou coupons, versés annuellement en


� � Obligations convertibles France, sont calculés en fonction de deux types de
.66.1

Obligation à warrant rémunération : taux fixe ou taux variable. Dans cette


i 0:> Obligation dernière hypothèse, la référence du taux variable est
:105

Obligation coupon zéro définie au moment de l'émission. Il existe également


0:> Obligation
des obligations « coupon-zéro » : aucune rémunéra­
Obligation du gisemcnt
5797

tion n'est versée pendant la durée de vie du titre qui


0:> Notionnel
est remboursé à sa valeur nominale. Par voie de con­
Obligation in fine
séquence, ces obligations sont émises à la valeur
1006

O:>Obligation
Obligation livrable actuelle du nominal, l'actualisation étant faite au
0:> NOtionnel taux d'intérêt prévu au contrat. A titre d'exemple,
227:

une émission coupon-zéro de maturité de 10 ans,


portant intérêt à 8 % et de valeur nominale 1 000 F,
1741

est réalisée au cours de 1 000 / 0 ,08) 10 ::;: 463,19 F.


III OBLIGATION On doit noter que toute obligation in fine peut être
démembrée en n+ 1 obligations coupon-zéro : n obli­
:148

Selon l'article 284 de la loi du 24 juillet 1966 « les


gations correspondent au montant et à la maturité de
obligations sont des titres négociables qui, dans une
chacun des coupons et une obligation correspondant
None

même émission, confèrent les mêmes droits de


au nominal et à la date de remboursement de l'obli­
créance pour une même valeur nominale ». L'obli­
gation. Ce démembrement est expressément utilisé
gation (bond) désigne ainsi à la fois le titre négocia­
com:

pour certaines OAT.


ble et la créance sur la société. L'émission d'obliga­
tions n'est permise « qu'aux sociétés par actions Sur un marché financier, les obligations sont
rvox.

ayant deux années d'existence et qui ont établi deux cotées en pourcentage et « au pied du coupon » :
bilans régulièrement approuvés par les l'obligation et le pourcentage du coupon couru sont
actionnaires ». Toutefois, ces conditions ne sont pas cotés séparément. Ainsi, pour une obligation de 1 000
chola

applicables aux émissions qui bénéficient soit de la F de valeur nominale cotée au pair, portant intérêt à
garantie de l'Etat ou d'une collectivité publique, soit 8 % et de 6 mois de coupon couru, la cotation indi­
uiz.s

de la garantie d'une société ayant elle-même deux quera respectivement 100 (obligation) et 4 (coupon
ans d'existence et dont deux bilans ont été approu­ couru). En négligeant les frais de courtage, l'acheteur
vés par les actionnaires. Les obligations sont rému- devra régler au vendeur 1 000 x (104 / 1 00) ::;: 1040 F.
852 OBLIGATION

La cotation sur le marché secondaire pose le pro­ rendement d'une obligation lorsque le cours est
blème du calcul du rendement de l'obligation et celui connu, il ne peut donc être utilisé lorsque l'on est
de son évaluation ou pricing. confronté au problème du pricing de l'obligation.

• En matière de rendement, il convient de distin­ @ Pour évaluer une obligation, i l est nécessaire

guer le cas des obligations à taux fixe et celui des de connaître le taux d'intérêt cor::espondant à la
obligations à taux variable. maturité de chaque flux issu de l'obligation (cou­
pon et principal). Ces taux, appelés taux coupon­
Le rendement des obligations à taux fixe se
zéro, donnent l'allure de la courb� par terme des
mesure par le taux actuariel, c'est-à-dire le taux pour
taux d'intérêt (ascendante ou normale, inversée, .. ),
lequel la somme des flux de l'obligation est égal au
dont la pente peut être plus ou moins accentuée et
cours :
qui se déforme rapidement dans les périodes de
Cours =L Ft (1 +r)'. forte volatilité.
Le taux actuariel r est facilement déterminé puis­ En l'absence de modélisation, il est possible
que le cours et les flux de l'obligation sont connus. d'obtenir la courbe coupon-zéro à partir d'actifs
Par ailleurs, on voit que lorsque le rendement obligataires cotés.
augmente (en fait le taux d'intérêt du marché), le Il existe deux méthodes : la méthode qui repose
cours diminue et inversement lorsque le taux dimi­ sur l'existence de taux actuariels et celle préconisée
nue le cours augmente. De même le taux actuariel par VASICEK et FONG :
est fonction du risque présenté par l'émetteur

3591
(rating) : le taux actuariel des emprunts d'Etat est - la première est issue de la courbe des taux actua­
donc plus faible (risque souverain) que celui des riels correspondant aux différentes maturités.
Soient 2 obligations de maturité respective 1 et 2

5410
em-prunts des entreprises privées.
ans, leurs taux actuariels étant notés r1 et r2. Par
Pour les obligations à taux variable il est, a priori,
définition, le taux r1 correspond à un taux cou­
9:16
impossible de déterminer le taux actuariel qui
pon-zéro à un an noté rO, 1. Pour obtenir le taux
nécessite que soient connus avec certitude les flux
coupon-zéro à 2 ans (rO.2) on doit avoir :
35.1
futurs. On fait donc l'hypothèse que le taux variable
de référence restera à son niveau actuel jusqu'à la P2=C2 / (1 + ro. /)+(C2+ N) / (1+ ro.2 /
maturité de l'obligation. On « cristallise » ainsi le
.66.1

P2, C2 et N représentant respect:ivement le cours,


taux variable ; les flux devenant certains il est alors le coupon et la valeur de remboursement de
possible de déterminer le taux actuariel d'une obli­ l'obligation de deux ans.
:105

gation à taux variable. Soit une obligation à taux


variable référencée sur le Paris interbank offered Le taux coupon-zéro rO.2 est déterminé puisque
tous les paramètres de l'équation sont connus. On
5797

rate (P/BOR) 3 mois (5 % au moment du calcul),


cotée à 100,4 et d'une maturité de 2 ans remboursa­ obtient ensuite, par récurrence, la courbe des cou­
ble in fine. Avec la cristallisation on peut écrire : pon-zéro. Cette méthode néces&ite l'existence de
1006

titres cotés pour l'ensemble des maturités. Il est


100,4= 5 / (1 + r) + 105 / (l +r)2 évident que si rO 1 = rO 2 = ... = rO. on est en pré­
. . n
227:

d'où : r = 0,0479 soit 4,79 % sence d'une structure plate. Dans une telle struc­
ture, le taux identique, quelle que soit la maturité,
On appelle marge actuarielle la différence entre
représente le taux actuariel ;
1741

le taux actuariel calculé et le taux de référence cris­


tallisé. Dans l'exemple ci-dessus, la marge actua­ - la méthode de VASICEK-FoNG détermine la
rielle est négative (4,79 % - 5 %= - 0,21 %). Une courbe des coupon-zéro à partir non des taux
:148

marge actuarielle négative indique des obligations actuariels mais du prix des obligations sur le mar­
cotées au dessus du pair et traduit une anticipation à ché. On évalue les coefficients d'actualisation
None

la hausse des taux. A l'inverse, une marge actua­ correspondant à la valeur actualisée d'un flux de
rielle positive reflète une cotation au dessous du 1 F pour toute échéance t à partir d'une fonction
com:

pair et une anticipation à la baisse des taux. Le ren­ de forme exponentielle. Ces coefficients détermi­
dement actuariel d'une obligation à taux variable nés, on calcule les prix théoriques des obligations
repose sur l'hypothèse de cristallisation, il qui sont comparés aux prix du marché. Une
rvox.

n'exprime donc pas un rendement certain, il permet régression linéaire est effectuée pour « lisser »
néanmoins d'obtenir un classement ordinal des obli­ les écarts entre prix théoriques et prix réels. La
chola

gations à taux variable, et exprime la classe de ris­ courbe obtenue élimine les irrégularités. Mais la
que de l'obligation. fonction d'actualisation est très influencée par la
place et le nombre de points de raccordement.
uiz.s

Il est analytiquement évident que le taux actuariel


d'une obligation suppose une structure par terme A partir des taux coupon-zéro, il est aisé d'éva­
des taux d'intérêt strictement plate. Il exprime le luer les titres. Soit une obligation in fine de taux
OBLIGATIONS CONVERTmLES 853

nominal 8 % et arrivant à échéance dans deux Notation


ans, avec des taux coupon-zéro à 1 et 2 ans res­ Risque de taux
pectivement de 7 et 7,5 % sera cotée : ® Obligations convertibles
8 / 1 ,07 + 108 / ( 1 ,075)2 ", 1 00,93
Au total, le cours d'une obligation est fonction de
OBLIGATION À WARRANT
son rating, de la volatilité des taux d'intérêt (risque q Obligation
de taux), de sa maturité et plus précisément de sa
duration et de sa convexité. OBLIGATION COUPON ZÉRO
Au plan théorique, il existe des modèles de struc­ q Obligation
ture des taux qui permettent une valorisation des
obligations et plus généralement des produits de OBLIGATION DU GISEMENT
taux. On distingue les modèles d'équilibre et les q Notionnel
modèles de déformation de la structure des taux.
Les premiers sont construits à partir d'un raisonne­
ment d'arbitrage et prennent en considération une
OBLIGATION IN FINE
ou plusieurs variables dites d'état. q Obligation

Ils comprennent :
OBLIGATION LIVRABLE
- les modèles qui déterminent un équilibre du q Notionnel

1
marché financier (équilibre partiel) : VASlCEK

0359
( 1 977, une variable : le taux court), BRENNAN et
SCHWARTZ (1979, deux variables : le taux court � OBLIGATIONS
CONVERTIBLES

6541
et le spread taux long-taux court), HULL et
WHITE ( 1990, modèle qui utilise un arbre trino­
mial dans le contexte retenu par VASICEK) ; Les obligations convertibles possèdent tous les
.19:1
- les modèles d'équilibre général qui prennent en attributs des obligations classiques. Elles compor­
compte l'ensemble de l'économie pour obtenir la tent en outre un droit d'option, ou droit de conver­
.135

structure des taux. Dans cette hypothèse, le taux sion, qui garantit au souscripteur la faculté de con­
d'intérêt est obtenu de manière endogène : Cox­ version de ses titres en actions. L'apparition en
France des obligations convertibles s'est heurtée à
5.66

INoERSOLL-Ross ( 1 985, variable d'état : le 'taux


court). des difficultés de nature j uridique liées au principe
de fixité du capital social des entreprises. Ce n'est
7:10

Les modèles de déformation de la structure des


qu'en 1969 que le législateur devait assouplir la
taux partent de l'observation de la structure des taux
réglementation et permettre aux firmes d'émettre
9

de marché, dont on envisage une série de


0657

des obligations convertibles à tout moment. L'émis­


( 1 986), BLACK DERMAN
déformations : Ho et LEE
sion d'obligations convertibles est réservée aux
TOY (1990), HEATH-JARROW-MoRTON ( 1 987,
sociétés par actions. Elle est soumise à l'autorisation
0

1 990).
27:1

de l'assemblée générale extraordinaire des action­


CH-A. VAILHEN naires. Cette décision a pour conséquence la renon­
ciation des actionnaires à leur droit préférentiel de
7412

Bibliographie souscription pour les actions qui seront émises au


titre de la conversion des obligations. En revanche,
AUGROS I.e. (1987) Option et obligation conver­
1481

les actionnaires conservent un droit préférentiel de


tible,
Economica.
souscription aux obligations convertibles auquel,
de la BRUSLERlE H. ( 1 990) Gestion obligataire
dans la pratique, ils renoncent le plus souvent.
one:

internationale, Economica.
de CLERMONT TONNERRE A., LEVY M.A. Les obligations convertibles présentent, selon
om:N

( 1 992) Les obligations à coupon-zéro, Economica. l'analyse classique, plusieurs avantages tant pour le
NAVATIE P. ( 1992) Eléments de gestion obliga­ souscripteur que pour la société émettrice. Dans un
taire, Sirey. premier temps, le souscripteur a le statut d'obliga­
vox.c

VASICEK O.A., FONG H.G. (1 982) Term struc­ taire, avec la sécurité et les avantages fiscaux qu'il
ture modeling using exponential Splines, Journal of implique : en effet, même si l'obligataire n'est pas à
Finance, Mm.
holar

l'abri des fluctuations à court et moyen terme de la


valeur de ses titres, liées aux variations des taux
Corrélats
d'intérêt, l'encaissement à dates fixes de coupons
c

� Taux d'intérêt (structure par terme des ***)


uiz.s

dont le montant est connu d'avance assure au sous­


� Bons de souscription cripteur d'obligations la sécurité relative qu'il est en
DurationJSensibilité droit de rechercher. En outre, au plan fiscal, le
854 OBLIGATIONS CONVERTIBLES

revenu des obligations convertibles bénéficie d'un date prévue pour leur remboursement. La valeur de
abattement fOlfaitaire et, au choix du contribuable, conversion est égale au produit du cours de l'action
du prélèvement libératoire. Dans un deuxième par la base de conversion ; elle représente la valeur
temps, le souscripteur d'obligations convertibles de l'obligation en équivalent action. La comparai­
peut, à son gré, demander à convertir ses titres en son entre le prix de l'obligation et celui de l'action
actions de la société émettrice, sur des bases fixées peut être également réalisée par l'intermédiaire du
dès l'émission. C'est la liberté de choix du souscrip­ prix de conversion, égal au cours d(: la convertible
teur qui confère à l'obligation convertible tout son divisé par la base de conversion. Le :prix de conver­
intérêt. En effet, selon l'évolution du cours de sion présente l'avantage d'être directement compa­
l'action de la société émettrice, le souscripteur peut rable au prix de l'action, quelle que soit la valeur de
opter pour la conversion ou bien la refuser. la base de conversion. Le prix d'une obligation con­
vertible est en principe toujours supérieur à sa
Du point de vue des entreprises, l'émission d'un
valeur de conversion. La différence entre ces deux
emprunt convertible est intéressante pour deux rai­
valeurs constitue la prime de conversion et repré­
sons principales :
sente le prix de l'avantage de l'obligation converti­
- en premier lieu, le taux d'intérêt des obligations ble par rapport à l'action.
convertibles est plus faible que celui des obliga­ Par ailleurs, il est d'usage de décomposer la valeur
tions classiques. La réduction du taux de rende­ d'une obligation convertible en deux: éléments : « la
ment constitue la contrepartie de l'avantage offert valeur nue » et le droit de conversion.
par ailleurs aux souscripteurs d'obligations con­

591
vertibles et représenté par l'octroi du droit de con­ La valeur nue d'une obligation convertible, que
version. Le recours aux obligations convertibles l'on qualifie aussi de « valeur obligataire » ou

4103
permet donc aux firmes de réduire la charge encore de « plancher actuariel », représente le cours
d'intérêts de leurs emprunts ; fictif d'une obligation classique équivalente qui
aurait pu être émise par la même société et dont les
:165
- en second lieu, la conversion des obligations en
actions contribue à alléger le passif réel des socié­ coupons ainsi que la valeur de remboursement
auraient été en tout point identiques à ceux de l'obli­
5.19
tés émettrices et corrélativement à augmenter
leurs fonds propres. Leur capacité d'emprunt s'en gation convertible. Le « droit de conversion » d'une
obligation convertible ou « prime par rapport à la
6.13

trouve donc renforcée. Si la conversion a effecti­


vement lieu, l'augmentation de capital qui en valeur nue » représente la différence entre le prix de
résulte est avantageuse car le prix d'émission des l'obligation convertible et sa valeur nue. La valeur
05.6

obligations convertibles est toujours supérieur au du droit de conversion constitue le prix de l'avan­
cours des actions au moment de l'émission. tage de l'obligation convertible par rapport à l'obli­
1

gation classique. Le droit de conversion peut être


797:

Les avantages les plus apparents des obligations assimilé à une option d'achat, permettant à l'inves­
convertibles ne suffisent pas à justifier leur émis­ tisseur d'acquérir des actions en échange de ses
0065

sion et d'autres raisons doivent être avancées. Ainsi droits liés au statut d'obligataire. Le prix d'acquisi­
selon la théorie de l'agence ces obligations seraient tion des actions obtenues par conversion - ou, en
27:1

susceptibles de réduire les conflits d'intérêt entre d'autres termes, le prix d'exercice de l'option repré­
actionnaires et obligataires. Elles seraient, en effet, sentée par le droit de conversion - est donc égal à la
émises par des sociétés pour financer des projets
2

valeur nue de l'obligation convertible au moment de


1741

d'investissement particulièrement risqués. La la demande de conversion.


valeur des obligations convertibles pouvant
En cas de non conversion, les obligations conver­
s'accroître avec les risques pris ultérieurement par la
:148

tibles sont remboursables in fine ou selon un tableau


société, les obligataires trouveraient dans ce type
d'amortissement. Le contrat d'émission prévoit
d'émission le moyen de se prémunir contre un ris­
None

assez souvent une clause de remboursement anti­


que excessif.
cipé au gré de l'émetteur (cali émetteur) ou au gré
Un vocabulaire particulier permet d'identifier les du souscripteur (put porteur). En principe l'exercice
com:

caractéristiques d'une émission d'obligations con­ du call émetteur n'est autorisé que si le cours de
vertibles. La base de conversion exprime le nombre l'action franchit un certain seuil, défini dans le con­
rvox.

d'actions susceptibles d'être obtenues par conver­ trat et pour lequel la conversion est préférable au
sion d'une obligation. Afin de préserver la valeur du remboursement. L'exercice du cali émetteur a donc
droit de conversion des obligations, la base de con­ pour objet de forcer la conversion. La maximisation
chola

version peut être ajustée en cas d'opération sur le de la valeur de la firme suppose que l'exercice du
capital de la fume émettrice. Passé le différé de con­ cali émetteur intervient dès lors que la valeur des
uiz.s

version pendant lequel la conversion ne peut avoir convertibles devient supérieure à kur prix de rem­
lieu, les obligations sont convertibles à tout moment boursement anticipé. L'existence de cette clause
jusqu'à l'issue de la période de trois mois qui suit la fixe une valeur théorique « plafond » aux obliga-
OBSERVATOIRE SOCIAL 355

tions. De manière symétrique les souscripteurs ont AUGROS J.e., N. LEBOISNE ( 1 995) Validation
intérêt à exercer leur put porteur lorsque la valeur d'un modèle d'évaluation d'obligations convertibles,
Proceedings of 5th International AF/R Colloquium,
des obligations franchit à la baisse le prix de. rem­ September 7-8, Brussels.
boursement anticipé. Partant, à sa date d'exercice,
AUGROS J.e., N. LEBOISNE ( 1996) Validation
un put porteur impose une valeur plancher aux obli­ empirique d'un modèle d'évaluation d'obligations
gations. convertibles, Revue Banque et Marchés, n024, Sept­
Oct.
Les actions nouvelles obtenues par conversion
d'une obligation convertible donne droit aux divi­ BARLES G., BERESTYCKI H., ROMANO M.
(1993) Obligations convertibles : une revue des
dendes versés au titre de l'exercice comptable au modèles, Les Cahiers de la C.A.R., n04, Avril.
cours duquel la conversion des obligations a été
BOULIER J-F., JAMET F. ( 1 99 1 ) Un regard neuf
demandée. Dans l'hypothèse où le prochain divi­ sur la valorisation des obligations convertibles
dende est connu avec suffisamment de certitude, il françaises : sont-elles à leur prix ?, Quants n0 1 ,

r
peut théoriquement être profitable, dans certaines Mars.
circonstances, de convertir par anticipation une BRENNAN M.J., SCHWARTZ E.S. ( 1 977) Con­
obligation convertible en fin d'exercice, c'est-à-dire vertible bonds : valuation and 0 timal strategies for
juste avant que les actions susceptibles d'être obte­ call and conversion, Journa of Finance, 32,
Décembre.
nues par conversion perdent leur droit au prochain
dividende. Il semble en effet optimal de convertir le COX J.C., RUBINSTEIN M. ( 1 985) Options mar­
kets, Prentice Hall [ne. , Englewood Cliffs, New
titre en fin d'exercice si, à ce moment là, sa valeur Jersey.
de conversion est supérieure à la somme du coupon
INGERSOLL E. (1977) A contingent claims valua"

3591
et de la valeur de l'obligation convertible telle tion of convertible securities, Journal of Financial
qu'elle doit ressortir au début de l'exercice suivant. Economies, 4.

5410
Les méthodes modernes d'évaluation des obliga­ Corrélats
tions convertibles s'inspirent toutes de la théorie des
options. Elles sont essentiellement de deux types : +- Obligation
celles pour lesquelles la valeur nue et le droit de -+ Bons de souscription 9:16
conversion sont évalués séparément et où la varia­ @) Capitaux propres
35.1

ble d'état retenue est le cours des actions et celles Dilution


pour lesquelles l'obligation est évaluée en bloc et où Option
.66.1

la variable d'état est la valeur de l'entreprise émet­ Risque de taux

1
trice. La première de ces approches présente au
:105

moins deux inconvénients. Le premier est de négli­


ger le phénomène de dilution qui accompagne la
OBNL (MARKETING DES ***)
conversion des obligations en actions. Le second est c:> Marketing des services
7
6579

de ne pas permettre une prise en compte satisfai­


sante du risque de signature de l'émetteur. Ce risque o OBSERVATOIRE
peut même être totalement négligé alors que la
SOCIAL
:100

défaillance de l'émetteur ne peut jamais être totale­


ment écartée. La seconde approche, proposée initia­ Il peut être utile de rassembler les diverses infor­
7

lement par E.lNGERSOLL (1 977) et M.J.BRENNAN et


4122

mations relatives au climat social, aux dysfonctions


E.S.SCHWARTZ (1977), dans des articles déjà de l'organisation, aux opinions, attitudes et valeurs
anciens mais qui sont toujours des références, con­ des salariés. On parle alors d'observatoire social.
7

siste à utiliser comme variable d'état non plus la


1481

valeur des actions mais celle du pseudo-bilan de Plusieurs modalités d'observation sociale sont
l'émetteur, définie par la valeur de marché de utilisées par les entreprises, de manière souvent
one:

l'ensemble des titres -actions et convertibles- émis inorganisée. Ces techniques répondent à des objec­
par la firme. Cette méthode présente l'avantage tifs différents et s'inspirent de présupposés varia­
bles. Leur efficacité résulte aussi de leur bonne adé­
N

d'intégrer le phénomène de dilution et de permettre


com:

une prise en compte moins incomplète du risque de quation aux caractéristiques de l'organisation du
signature, celui-ci pouvant dès lors se traduire par le travail où elles sont mises en place.
rvox.

remboursement partiel des obligations à l'échéance. L'observation sociale s'appuyait traditionnelle­


ment sur un traitement quantitatif des données con­
J-c. AUGROS
cernant les grèves : nombre de préavis, de journées
chola

ou d'heures perdues, taux de participation, thèmes


BibBiographie
revendicatifs. Ces informations sont parfois com­
uiz.s

AUGROS J.e. ( 1 987) Finance : options et obliga­ plétées par des analyses qualitatives. On peut à cet
tions convertibles, 2ème édition, Economica. effet mettre à la disposition des cadres des grilles
856 OBSERVATOIRE SOCIAL

d'analyse des conflits ou faire réaliser des études d'observation ;


approfondies ou monographies de cas de conflits. - une modification des pratiques de gestion (dis­
Les conflits ouverts du travail sont de bons révéla­ poser d'un bon indicateur de l'absentéisme sup­
teurs de l'état d'esprit des salariés et du fonctionne­ pose de s'en préoccuper).
ment d'une organisation puisque, comme A.
Certains observatoires sont d'inspiration bureau­
HIRSCHMAN l'a posé, les salariés insatisfaits peu­
cratique, d'autres empruntent à l'école des relations
vent choisir entre la démission (Exit) et la protesta­
humaines (les sondages d'opinions), d'autres encore
tion (Voice). Le suivi des grèves n'est plus suffisant
s'appuient sur les principes de J 'individualisme
car la conflictualité a nettement diminué. Aussi, les
méthodologique. Ces présupposés théoriques ne
entreprises ont développé d'autres moyens d'obser­
sont pas toujours clairement établis ..
vation sociale.
Toute démarche d'observation se heurte au corps
Le recueil et l'analyse des tracts syndicaux social auquel elle s'applique. Comment respecter
s'effectue parfois avec des grilles de dépouillement
l'autonomie des membres de l'organisation tout en
et peut faire l'objet d'analyses de contenu quanti­ assurant une centralisation de l'infoJrmation et une
fiées ou lexicologiques (Comment évoluent les
qualité des indicateurs ? L'engouement pour
positions et le vocabulaire syndical ?).
l'enquête d'opinion menée par un cabinet spécialisé
Les contacts personnels et les informateurs peu­ (malgré ses sérieuses insuffisances) ou la constitu­
vent être utilisés. Un réseau de salariés responsables tion d'un observatoire isolé ne sont-ils pas des mani­
de l'observation sociale et formés à cet effet existe festations d'une réticence des membres des organi­

3591
dans de grandes entreprises (la SNCF parle de sations à une réelle écoute et observation ?
« capteurs sociaux » pour désigner ces individus). J-F. AMADIEU

5410
Les tableaux de bord et bilans sociaux permettent de
rassembler une série d'indicateurs relatifs à la ges­ Bibliographie
tion des ressources humaines et aux comportements
des salariés qui renseignent sur le climat social, sur 9:16
CROZIER M. ( 1989) L'entreprise à l'écoute, Inte­
ce qui l'influence et sur le résultat de l'action des réditions.
35.1

cadres (le tableau de bord est un outil de pilotage). IGALENS J., LOIGNON C. (1997) Prévenir les
conflits en accompagner les changements -l'obser­
vatIOn sociales au service des entreprises et des
.66.1

Enfin, à partir de la fin des années quatre-vingt,


les sondages d'opinion ont connu une certaine administrations, Maxima éd.
vogue. Ceux-ci reposent sur l'idée qu'en posant à un
:105

échantillon de salariés une série de questions on


Corrélats
peut se doter d'un baromètre de climat social � Audit social
5797

(RENAULT ou la RATP par exemple). Il suffit de Bilan social


renouveler l'enquête tous les 6 mois ou 1 an. Les
Travail (conflits du ***)
1006

questions concernent l'appréciation que les salariés


@ Absentéisme
portent sur les choix de la firme, la santé de l'entre­
Attitude (s)
prise, la motivation, l'adhésion, la satisfaction à
227:

l'égard du salaire et de la carrière, .... Les instituts de Implication


sondage proposent une comparaison avec des don­ Motivation
1741

nées nationales ou sectorielles. Travail (satisfaction au ***)


Turn over
La mise en œuvre d'un observatoire social permet Veille stratégique
:148

de clarifier les objectifs des différents outils (leur


fonction manifeste et latente) : recueil d'informa­
OBSOLESCENCE
None

tions et connaissance sur les opinions, les compor­


tements et les attitudes. � Innovation
� Progrès technique
com:

L'observation peut être très sommaire ou aller


jusqu'au travail de recherche. Elle peut aussi être
OBSTACLES À L'ENTRÉE
rvox.

conçue comme :
� Barrières à la mobilité
- une aide à la décision ;
� Différenciation (stratégie de ***)
chola

- une évaluation de la performance des managers ;


- une redistribution et une circulation de l'infor-
OCCAM
uiz.s

mation au sein de l'entreprise ;


- un facteur de satisfaction des salariés liée à (RÈGLE DU RASOIR D'***)
l'écoute, quelle que soit la pertinence de l'outil � Modèles en marketing
OFFRE 857

OCQ produit peut être un bien ou un service, une idée


voire une personne comme en marketing politique,
c:> Implication
ou un lieu touristique.

OD Le marketing a été fondé au lendemain de la crise


c:> Développement de 1 929, suite aux difficultés nées de la surproduc­
c:> Manage�ent participatif tion et du déséquilibre des marchés en faveur des
offreurs, sur une exigence érigée en dogme pendant
plus de 50 ans sell;m laquelle seule la demande doit
onD PRICE
guider l'activité de la firme. Les difficultés écono­
c:> Prix
miques des années soixante-dix dues en particulier
à l'augmentation des prix des matières premières et
OEB énergétiques et l'arrivée de nouveaux pays dans le
c:> Produit (protection du *** nouveau) concert des grandes nations industrielles ont exa­
cerbé la concurrence. La réussite des entreprises
OFFICE (ÉVALUATION D'***) japonaises qui proposaient des produits comme les

c:> Droit de reprise de l'Administration fiscale automobiles avec un équipement très complet à un
prix inférieur aux modèles de base américains ou
européens, a incité nombre d'observateurs et de
OFFICE (TAXATION D'***) décideurs à s'interroger sur les fondements de ce
c:> Droit de reprise de J'Administration fiscale

3591
qu'on peut appeler le marketing de [a demande.
Vouloir à tout prix (l'expression est ici utilisée à
OFFICE EUROPÉEN dessein) répondre au moindre caprice de la clientèle

5410
DES BREVETS relevait parfois de l'ineptie sur le plan industriel :
des auteurs américains ont comparé deux modèles
c:> Produit (protection du *** nouveau)
9:16
d'automobile, l'un américain était proposé en un
nombre de versions supérieur à 62 000 quand un
� OFFRE
35.1
modèle équivalent japonais n'en offrait que 32.
L'offre recouvre ce que les économistes nomment Toute la philosophie du Juste à temps se retrouve
66.1

la capacité et la volonté d'une firme de vendre un derrière l'idée d'une simplification de l'offre.
bien ou un service et se mesure par les quantités
L'idée de développer un marketing de l'offre
105.

variées à écouler sur le marché à différents prix à un


fondé à la fois sur sa simplification et sur un avan­
moment donné. Il a été montré que, à court terme,
tage concurrentiel lié à une créativité supérieure
une firme qui cherche à maximiser son profit a inté­
797:

s'est trouvée renforcée par l'évolution même des


rêt à proposer son offre tant que la courbe de coût
marginal est égale Ou supérieure à la courbe de coût consommateurs devenus plus exigeants face aux
0065

variable moyen, et à long terme, tant que la courbe produits. Cette évolution, en fait cette rupture, se

de coût marginal est égale ou supérieure à la courbe manifeste en termes de comportements par la
remise en cause des marques, l'importance attachée
27:1

de coût moyen.
au prix, à la valeur d'usage du produit et aux servi­
L'économie de l'offre est un mouvement de
ces qui l'accompagnent. L'entreprise doit donc se
7412

pensée considéré comme une réaction aux théo­


montrer plus créative que ses concurrentes sans
ries et politiques keynesiennes et constitue donc
pour autant alourdir son système de production afin
un retour aux théories· classiques d'Adam SMITH
1481

d'en maintenir sa capacité de réaction.


et de Jean-Baptiste SAY. Ce courant, issu du
monétarisme, reproche aux méthodes keynesien­ Le jeu consiste ainsi à configurer une offre, pre­
:
None

nes de relance par la demande et le déficit systé­ mière étape du marketing-mix, capable d'ajouter de
matique d'être une cause d'instabilité économique la valeur de manière identifiable en liant d'une part
en particulier en termes d'inflation et d'aboutir à l'augmentation de la valeur d'usage du produit et la
com:

une sur-taxation qui décourage l'initiative. Il con­ diminution de son coût (l'industrie automobile se
vient donc de diminuer les impôts (tax-cut) pour rend enfin compte de cette nécessité), et d'autre part
relancer l'offre qui se trouve alors supérieure à la
rvox.

l'amélioration de la qualité et la réduction du prix.


demande d'où une réduction des phénomènes Cette offre doit reposer, selon certains auteurs, à la
inflationnistes. fois sur une valeur de performance, une valeur ima­
chola

En gestion et plus particulièrement en marketing, ginaire et une valeur relationnelle. En effet, la per­
l'offre est constituée par un produit et constitue elle­ formance permet de mesurer la qualité quand la
uiz.s

même une ressource pour l'entreprise à condition de valeur relationnelle rassure et la valeur imaginaire
répondre au besoin d'une demande solvable. Ce confirme.
858 OFFRES PUBLIQUES

Cela peut se traduire concrètement par une offre


• OFFRES PUBLIQUES
susceptible de s'installer sur une niche suffisam­
ment rentable qu'il conviendra de développer. L'offre publique d'acquisition (OPA) ou
L'exemple du rnonospace de RENAULT-MATRA en d'échange (OPE) est l'opération par laquelle un
est une bonne illustration. On retrouve aussi ces investisseur propose publiquement aux actionnaires
idées dans le développement de produits qui suivent d'une société de leur acheter leurs titres. L'achat
au plus près l'évolution des modes de vie comme en peut se faire moyennant paiement en numéraire ;
témoigne l'histoire de NIIŒ. Cette approche exige c'est l'OPA classique qui représente près de deux
évidemment de profondes transformations dans le tiers des opérations d'offre publique. L'opération
management de l'entreprise en particulier un décloi­ peut prévoir en revanche la remise dte titres (actions
sonnement des fonctions encore bien difficile à réa­ ou obligations) en échange des titr,�s de la société
liser dans nombre de fmnes. convoitée : il s'agit d'une offre publique d'échange.
Initialement destinée à assurer la prise de contrôle
G CLIQUET
d'une société ; l'offre publique est également utili­
sée pour assurer la fermeture du capital ou encore
Bibliographie
affermir une participation préexistante.
BADOT O., COVA B. ( 1 992) Le néo-marketing, En dehors de l'opposition OPA-OPE, on distin-
ESF
gue du point de vue terrninologique :
GLAIS M. ( 1 988) Microéconomie, Economica.
- les offres publiques mixtes. Une offre publique

591
OCHS P. ( 1994) Le marketing en mutation, Vuibert. d'achat ou d'échange peut être soit une offre
ONEAL C., BERTRAND K. ( 1991 ) Developping a publique uniquement d'achat ou OPA, soit une

4103
winning ].I. T. marketing strategy, Prentice Hall, offre alternative, OPA ou OPE, soit OPA ou OPE
Englewood Cliffs, NJ.
à titre principal, assortie d'une OPE ou OPA à

:165
Corrélats titre subsidiaire ;
- les offres publiques suivant la procédure nor­
5.19
� Concurrence (politique de ***) male et les offres simplifiées. Le règlement du
Demande CONSEIL DES MARCHÉS FINANCIERS détermine
6.13

Marketing-mix une procédure dite normale. Da.ns certains cas,


Performance (s) une procédure simplifiée peut être mise en
œuvre :. ainsi pour l'achat d'une participation
05.6

@ Juste à temps/Kanban
égale à 10 % ou encore le rachat par une société
de ses propres actions ;
1

OFFRE (ÉCONOMIE DE L'***)


797:

- les offres publiques de retrait ;


� Offre - le retrait obligatoire ou squeeze out ;
0065

- les offres publiques dites « de fermeture » cha-


OFFRE (GESTION que fois qu'un actionnaire détenant déjà, directe­
ment ou indirectement, les deux-tiers au moins
27:1

INTERACTIVE DE L'***) du capital et des droits de vote d'une société, sou­


� Yield Management haite acquérir le contrôle total de: la société.
2
1741

La pratique oppose encore les offres publiques


OFFRE DE FERMETURE amicales aux offres publiques inamicales, selon que
:148

� Offres publiques l'initiateur de l'offre agit ou non en accord avec les


dirigeants de la société convoitée.
OFFRE PUBLIQUE D'ACHAT
None

• L'Offre Publique d'Acquisition (OPA) qui

� Offres publiques demeure l'opération la plus répandue est, à l'origine,


un procédé technique qui permet à une entreprise
com:

(voire à une personne physique) dt: prendre le con­


OFFRE PUBLIQUE D'ÉCHANGE trôle d'une société cotée en offrant à son actionna­
rvox.

� Offres publiques riat dispersé l'acquisition simultanée des titres en


circulation détenus par lui. L'offre publique se
OFFRE PUBLIQUE DE RETRAIT
chola

recommande alors par son efficacité : à défaut


� Offres publiques d'offre publique, la solution technique serait le
ramassage en bourse, solution longue et aléatoire.
uiz.s

C'est sous ce seul visage que l'offre publique


OFFRE PUBLIQUE DE VENTE d'acquisition a été pratiquée en France jusqu'à la
� Offres publiques veille des années soixante-dix.
OFFRES PUBLIQUES 859

A partir des années soixante-dix, les offres publi­ en particulier l'avis motivé des membres du conseil
ques d'acquisition vont faire l'objet de l'élaboration d'administration sur l'opération dont leur société est
par la COMMISSION DES OPÉRATIONS DE BOURSE l'objet. L'offre doit être maintenue pendant au
d'un code de bonne conduite régissant le comporte­ moins vingt jours de bourse. Au cours de cette
ment de l'initiateur de l'offre et celui des dirigeants période, si le cours de l'action s'élève ou si des
de la société convoitée. Par ailleurs, la même Com­ offres concurrentes apparaissent, l'initiateur de
mission prescrit en Février 1 973 le respect d'une l'offre a la faculté de surenchérir mais dans une pro­
procédure dite de garantie de cours au cas d'acqui­ portion au moins égale à 2 % du prix initial. A la fin
sition d'un bloc de contrôle sur le marché. Au terme de la période retenue pour l'opération, le CMF cons­
de cette procédure, l'acquéreur d'un bloc de contrôle tate le succès ou l'échec de l'offre. Dans cinq cas
doit proposer à tous les minoritaires qui le souhaite­ limitativement énumérés par la loi, la procédure
raient le rachat de leurs titres à la valeur unitaire des d'offre publique peut faire l'objet de simplifications
titres constituant le bloc de contrôle. (CONSEIL DES MARCHÉS FINANCIERS : Art. 5-3-3
du règlement général).
Cette procédure assure une égalité entre action­
naires, que ceux-ci soient détenteurs d'une fraction Ainsi donc, les procédures d'offres publiques
des titres emportant le contrôle ou d'une participa­ d'acquisition de titres sont aujourd'hui des procédu­
tion très accessoire. res régies moins par des exigences d'efficacité que
A la veille des années quatre-vingt-dix, l'offre par des exigences de transparence du marché et
publique d'acquisition est une procédure faculta­ d'égalité entre actionnaires : l'offre d'achat sponta­

3591
tive, sauf à réserver le cas d'acquisition d'un bloc de née qui n'est imposée par aucun texte particulier est
contrôle qui implique la mise en jeu d'une procé­ néanmoins assortie de l'obligation d'acquérir 100 %
dure contraignante. La loi du 2 août 1989 va modi­ des titres.

5410
fier assez profondément la philosophie des choses. Cette réglementation française est pour large
En instituant des cas d'offre publique obligatoire, part inspirée des règles en vigueur sur la place de
elle retire à la démarche le caractère optionnel qui 9:16
Londres. Des dispositions assez proches se retrou­
était le sien : désormais le franchissement de cer­ vent en droit italien et en droit espagnol.
35.1

tains seuils (notamment le seuil de 1/3) emporte


obligation de lancer une offre publique d'acquisi­ Pour beaucoup d'auteurs, l'offre publique
d'acquisition participe de l'essence des sociétés libé­
.66.1

tion portant sur les deux autres tiers des titres. Afin
d'éviter une fraude facile, l'obligation pèse non seu­ rales. Le risque d'offre publique constitue pour les
lement sur ceux qui agissent seuls mais aussi sur dirigeants une pression considérable puisque, en cas
:105

ceux qui agissent de concert, telles par exemple les de changement de contrôle, leur situation sera dans
filiales d'un même groupe. Pour la même raison, la majeure partie des cas compromise. Au travers
5797

obligation est faite de déclarer les seuils franchis des offres publiques s'exerce le pouvoir de police du
(5 %, 10 %, 20 %, 33 %, 50 %, 66 %) sous peine de marché. On observera toutefois que cette observa­
tion est pour une large part liée à la culture anglo­
1006

voir les titres acquis privés du droit de vote. Il est


bien évident que cette procédure d'offre obligatoire saxonne, certains pays ignorant totalement la prati"
retire l'essentiel de son originalité à la procédure de que des offres publiques : l'Allemagne et le Japon,
227:

garantie de cours qui ne sera plus désormais qu'une pays d'économie libérale, n'ont aucune pratique de
modalité procédurale de l'offre publique. l'offre publique.
1741

Le déroulement de l'offre publique est stricte­ Pour un certain nombre de sociétés, l'OPA cons­
ment réglementé (CONSEIL DES MARCHÉS titue une véritable menace contre laquelle elles doi­
:148

FINANCIERS : Art. 5-1-1 à 5-6-5 du règlement vent tenter de se prémunir. L'arsenal des moyens de
général ; COB. : Règlement 89-03). Le projet d'offre défense anti-OPA est très vaste. Il repose soit sur
None

publique doit être déposé auprès du CONSEIL DES l'utilisation à titre préventif de techniques juridi­
MARCHÉS FINANCIERS (CMF) qui dispose d'un délai ques, soit sur des moyens de défense employés à
de cinq jours pour apprécier la recevabilité de titres curatif pour contrer l'OPA déclenchée. Parmi
com:

l'offre, délai pendant lequel les cotations sont sus­ les techniques juridiques utilisées à titre préventif,
pendues. Le projet doit également être communiqué et sans prétendre à l'exhaustivité, on peut citer :
rvox.

au Ministre de l'Economie et à la COMMISSION DES l'utilisation du droit de vote double, le plafonne­


OPÉRATIONS DE BOURSE (COB). Lorsque le CMF a ment du droit de vote dans les assemblées, l'émis­
prononcé la recevabilité de l'offre, celle-ci est sion de certificats d'investissement ou d'actions à
chola

l'objet de mesures de publicité destinées à la faire dividende prioritaire sans droit de vote, la transfor­
connaître au public et donne lieu à une note d'infor­ mation en société en commandite par actions ou
uiz.s

mation détaillée soumise au visa de la COB. De la encore le recours dans les limites légales à auto­
même manière, la société convoitée doit établir une contrôle. Parmi les moyens de défense destinées à
note d'information visée par la COB, note précisant lutter contre une OPA déclenchée, on peut évoquer
860 OLIGOPOLE

le recours au « chevalier blanc » qui consiste à faire COZIAN M., VIANDIER A. (1 996) Droit des
déclencher une OPA concurrente par une société Sociétés, 9ème éd., Litec.
amie, le lancement d'une contre OPA sur l'initiateur HUSSON B. ( 1990) La prise de contrôle d'entrepri­
de l'offre ou encore des méthodes plus répandues ses, 2ème éd., PUF.
aux Etats-Unis telles que les poison pills qui consis­ RAFFOURNIER B. (1988) Vingt ans d'OPA : le
tent à faire supporter des engagements importants à bilan d'une pratique, Revue du Financier, oct. n064.
l'initiateur de l'offre en cas de succès de l'OPA, ou VIANDIER A. (1998), OPA-OPE Garantie de
encore le crown jewels option, technique par cours, 3ème éd., Francis Lefebvre.
laquelle la société convoitée se défait pendant
l'offre de tous les éléments visés par l'initiateur. Corrélats

Plus subtiles, mais réservées à de très grandes -+ Contrôle (prise de ***)


entreprises, sont les stratégies de détention d'actifs Evaluation de l'entreprise
réglementés (banques, assurances, . . . ) qui paralysent ® Evaluation
le déroulement des OPA en raison de la nécessité Ingenierie financière
pour l'acquéreur d'obtenir l'autorisation d'autorités
de rutelle souvent lentes à délivrer l'agrément solli­
cité. - OLIGOPOLE
Comme l'indique l'origine grecque de ce mot,
• L'offre publique de retrait (OPR) est une
l'oligopole peut, en première analyse, se définir
procédure qui permet à des actionnaires minoritai­
comme une situation de marché dans laquelle n'évo­

91
res d'une société cotée d'obtenir dans quatre cas de
lue qu'un petit nombre d'offreurs. Un marché oligo­
figure définis strictement par la loi le rachat de

1035
polistique peut avoir émergé de faç:on « naturelle »
leurs titres par le groupe majoritaire (loi n089-5 3 l
sous la pression des forces impersonnelles du mar­
du 2 : août 1989 et CONSEIL DES MARCHÉS

4
ché et plus particulièrement de contraintes impo­
FINANCIERS : Art.5-5-2 et s. du règlement général).
:165
sées par la technologie en vigueur. Les analyses
La loi du 2 août 1989 exige qu'une protection soit portant sur l'étude de ce type de configuration met­
9
accordée aux minoritaires dans le cadre de l'offre tent alors en évidence le caractère tout à fait déter­
35.1

publique de retrait ou OPR. En cas en effet de modi­ ministe de l'émergence d'une telle ,:onfiguration de
fication substantielle de la condition de l'actionnaire marché et s'intéressent à ses conditions d'équilibre
.66.1

dans une société cotée (contrôle à 95 %, transfor­ sans s'interroger sur le jeu complexe des relations
entre les oligopoleurs en place ni entre ceux-ci et les


mation en commandite par actions, modification
éventuels concurrents potentiels (A). Mise en évi­
:105

des actifs ou des statuts de la société) les actionnai­


res minoritaires peuvent exiger sous contrôle du dence par E.H.CHAMBERLIN, l'interdépendance des
Conseil des Marchés Financiers le rachat de leurs décisions stratégiques adoptées par les offreurs
5797

titres. Cette procédure très protectrice au départ constitue pourtant la caractéristique déterminante
peut également se transformer en une procédure du fonctionnement d'un marché d'oligopole. C'est
1006

d'exclusion : l'OPR peut en effet être assortie depuis sur la base de la reconnaissance de l'interdépen­
1993 d'un retrait obligatoire (squeeze out), les dance oligopolistique que s'est ac:cumulée depuis
227:

actionnaires n'ayant pas répondu favorablement à les années trente une littérarure particulièrement
l'offre de retrait étant exclus sous réserve d'une juste riche ayant pour objectif de fournir un cadre analy­
indemnisation. tique explicatif des comportements de marché les
1741

plus fréquemment constatés dans le monde des


• Enfin, l'Offre Publique de Vente (OPV) per­
affaires (émergence de positions dominantes, phé­
:148

met à l'associé détenteur d'un certain quota mini­ nomènes de collusion, érection de barrières à
mum d'actions d'une société cotée de proposer au rentrée de nouveaux offreurs, ... ) (B)
None

public la vente de tout ou partie de ses titres à un


prix déterminé et selon une procédure également • (A) Une situation d'oligopolE: peut s'imposer

réglementée par la COB et le CMF (CONSEIL DES sur un marché pour des raisons d'origine essen­
com:

MARCHÉS FINANCIERS : Art.7- I l à 7- 1-10 et COB :


-
tiellement technique. Dans une telle configuration,
Règlement 89-03). le volume de production nécessaire: pour répondre à
une demande déterminée ne nécessite l'existence
rvox.

M. CHADEFAUX, A. COURET que d'un petit nombre d'offreurs susceptibles de


produire aux coûts les plus bas. La configuration
chola

Bibliographie d'un tel marché est alors efficiente, au sens où la


somme des coûts totaux supportés par l'ensemble
CHARREAUX G. ( 1 996) Gestion Financière, des firmes en place est égale au rrùnimum du coût
uiz.s

5ème éd., Litec.


de
{Qproduction de l'industrie concernée :
J Q2 Q
COB, Rapports Annuels. , . . m l représente une configuration indus-
.
OLIGOPOLE SM

trielle efficiente si et seulement si : d'oligopole au sein de typologies destinées à com­


m m bler le vide existant entre les situations de monopole
L1 c(Q j) = min m Qj L C(Qj) := C /(Q /) et de concurrence. Nombreuses furent alors, les pro­
j= ' j=J
m positions de classification des marchés fondées sur
avec Q I:= I.
=1
Qj la production totale de l'industrie l'utilisation des élasticités-directes et croisées de la
j
demande (mise en évidence du degré d'homogé­
et CI(Q 1), la fonction de coût de celle-ci. Au sens de néité ou de différenciation des produits offerts, esti­
l'analyse des marchés contestables développée par mation du degré d'interdépendance des offreurs)
W.BAUMOL, J.C.PANZAR et R.WILLIG, une situa­ (GLAIS et LAURENT).
tion d'oligopole pourra alors être qualifiée de
« naturelle » si elle prend la forme d'une configura­
L'intérêt porté au cours des années trente à cin­
quante aux stratégies adoptées par les firmes oligopo­
tion réalisable et soutenable.
listiques n'a par ailleurs pas été sans liens avec la part
Elle sera réalisable si l'ensemble des entreprises de responsabilité que nombre d'observateurs leur
évoluant sur ce marché couvrent au moins leurs attribuèrent dans le dysfonctionnement des marchés
coûts au prix P d'équilibre entre offre et demande : observé à l'époque de la crise des années trente. Soup­
si les m entreprises vendent les quantités Q I, Q 2 , çonnées de pratiquer des prix « administrés » (établis
..... Qm, au prix P ; il faut donc que : non sur la base du libre jeu de la concurrence mais de
m décisions unilatérales imputables à leur pouvoir de
.� Q j:;:: Q(P) avec PQ j ;::: C(Qj) ;::: O.
J=/ marché) ces fIrmes furent également rendues respon­
sables des rigidités de prix constatées sur de nom­

3591
Elle sera soutenable si aucune nouvelle entreprise
breux marchés (travaux de R. L .HALL H.C.HITCH et-
ne peut entrer de façon profitable sur le marché.
de P.sWEEZY sur le concept de « demande coudée » )
Soient P e et Q e, les prix et quantités adoptés par un

5410
mettant en évidence le risque d'asymétries de répon­
concurrent potentiel, p eQ e<C(Qe) pour toute
ses des concurrents à des variations positives ou néga­
valeur de pe5, P et de Q e5, Q(p e) .
9:16
tives de prix initiées par l'un d'entre eux (GLAIS,
Dans un tel cadre analytique, une situation d'oli­ 1 992). La nécessité de surveiller les comportements
des fIrmes oligopolistiques fut alors préconisée par
35.1

gopole émerge donc bien en longue période du jeu


des forces impersonnelles du marché et s'explique tous ceux qui, dans la continuité de ces travaux ainsi
essentiellement par le poids d'une technologie don­ que de ceux de E H C HAMBERLIN et W.FELLNER,
. .
66.1

née de façon exogène. L'utilité pédagogique d'un tel craignaient de les voir dégénérer en ententes tacites
modèle est incontestable, ne serait-ce que pour con­ ou explicites. Les recherches effectuées tant sur [es
105.

fronter les situations « réelles » de marché à une manifestations concrètes que sur la mise en forme
situation oligopolistique idéale où les entreprises ne théorique des phénomènes d'oligopole se sont consi­
797:

réaliseraient aucun super-profit. Dans un tel schéma dérablement enrichies au fIl des années en empruntant
de raisonnement toutefois « il n'y a pas de place des voies méthodologiques les plus diverses. Ainsi,
0065

pour les comportements stratégiques basés sur le l'utilisation d'un outillage mathématique sophistiqué
bluff, la dissuasion, la menace crédible, l'engage­ et de la théorie des jeux répétés a ouvert des chantiers
27:1

ment irréversible à travers des dépenses irrécouvra­ d'analyse théorique pratiquement illimités aux bâtis­
bles et plus généralement par la manipulation des seurs de modèles soucieux de dépasser le cadre stati­
que au sein duquel avaient raisonné les économistes
7412

conditions de l'environnement et des règles du jeu »


(JACQUEMIN). de l'immédiat après-guerre.

• (8) L'importance des conditions techniques


1481

Ont ainsi commencé à être étudiées les implica­


en tant que fadeur explicatif de l'émergence des tions sur les équilibres oligopolistiques de l'adop­
marchés de petit nombre n'exclue cependant pas tion, au sein de modèles à multipériodes des phé­
one:

l'existence de comportements stratégiques de la nomènes d'imperfection et d'incomplétude de


part des offreurs. Elle l 'exclue d'autant moins que l'information (FuDENBERG et TIROLE 1986,
om:N

ceux-ci sont obligés de reconnaître, l'interdépen­ TIROLE 1989). Les conditions d'émergence et de
dance de leurs décisions et de s'interroger sur l'inci­ stabilité des équilibres de collusion ont également
dence de leurs décisions sur la position de leurs con­ été mieux précisées. De nombreux travaux ont été
c
rvox.

currents ainsi que sur la réaction probable de ceux­ consacrés au problème de la protection des situa­
ci. En situation d'oligopole, aucun des participants tions d'oligopole vis à vis des menaces de la con­
au marché ne peut en effet raisonner en supposant currence potentielle : Analyse de la crédibilité des
chola

que ses décisions auront des effets négligeables sur politiques de prix « limite » et prédateur, mise en
la situation des autres offreurs et n'amèneront pas évidence de l'importance des asymétries d'infor­
uiz.s

ceux-ci à réajuster leurs stratégies. La littérature mation (et des stratégies de désinformation) dans
consacrée à l'analyse de cette forme de marché s'est la décision finale des entrants potentiels, démons­
tout d'abord attachée « à positionner » les situations tration du caractère stratégique de l'adoption
862 OPPORTUNISME/RISQUE MORAL

« d'engagements crédibles » (tels que les investis­ -+ Prix limite


sements en surcapacités) dans l'aptitude des entre­ Prix prédateurs
prises en place à décourager l'entrée . ... (GLAIS ® Marché (structures de *** )
1992).
D'autres courants d'analyse se sont placés sur un OMT
terrain différent : c:> Modélisation en entreprise
- le rôle des managers et des arguments de leur
fonction de préférences ont été mis en évidence ONE BEST WAY
dans l'explication de certains choix stratégiques c:> Finalité
des firmes oligopolistiques et en particulier de
leur penchant en faveur d'une croissance conglo­
mérale (considérée comme réductrice de risque ;
ONG
c:> Association(s)
- les déterminants du choix entre « guerre et
paix », donc entre stratégies concurrentielles et
stratégies d'entente ont fait l'objet de recherches OPA
s'appuyant davantage sur l'appel aux enseigne­ c:> Offres publiques
ments de la psycho-sociologie et aux approches
organisationnelles des relations inter-firmes : OPCVM
analyses des déterminants « interprétationnels »
q Epargne (gestion collective dt� 1'***)

1
et perceptuels du processus concurrentiel (Par

0359
q Fonds communs de placement spécialisés
exemple les travaux de ZAJAC et BAZERMAN, de
� Fonds de placement à vocation générale
SMITH, GRIMM et GANNON, de ASLEY et FOM ­

6541
BRUN, de BRESSER et HARL, sur ce point voir
IBERT 1997). D'autres travaux enfin se sont plu­ OPE
tôt attachés à se libérer de l'hypothèse d'un envi­ q Offres publiques
.19:1
ronnement technologique donné et à étudier les
stratégies individuelles et collectives de création OPEN INTEREST
.135

de ressources spécifiques génératrices d'innova­


� Position de place
tions majeures. (modèle de courses au trésor
5.66

(GAFFARD, GLAIS 1 996).


M.GLAIS OPEN SYSTEM
7:10

INTERCONNECTION
Bibliographie c:> Ressources (intégration des ***)
9

BAUMOL W., PANZAR J .c. WILLIG R ( 1 982)


0657

Contestable markets and the theory of industry OPÉRATIONEL


structure, Harcourt Brace.
(PROCESSUS ***)
7:10

FUDENBERG D., TIROLE J. (1986) Dynamic


model of oligopolies, Harwood. c:> Reconfiguration
4122

GAFFARD J-L. (1990) Economie Industrielle et de


l 'innovation. Dalloz. OPÉRATIONNEL
GLAIS M. (1992) Economie Industrielle . Les stra­
4817

tégies concurrentielles des firmes, . Litec.


(AUDIT ***)
c:> Audit opérationnel
GLAIS M. ( 1 996) Les accords de coopération inter­
ne:1

entreprises, Revue d'Economie industrielle n076,


2ème Trim. OPÉRATIONNEL
m:No

GLAIS M., LAURENT P. (1983) Traité d'Econo­ (MARKETING ***)


mie et de Droit de la Concurrence, PUF.
c:> Marketing management
IBERT 1. ( 1 997) La dynamique concurrentielle et
ox.co

ses déterminants, . Dauphine -thèse.


JACQUEMIN A (1985) Sélection et pouvoir dans • OPPORTUNISME!
la nouvelle économie industrielle, Economical RISQUE MORA.L
v

Cabay.
holar

TIROLE J. (1989) The theory of industrial organi­ L'opportunisme, hypothèse comportementale


zation, MIT Press. retenue par O.WILLIAMSON, chef de file du courant
c
uiz.s

de l'économie des coûts de transaction, caractérise


Corrélats
l'absence d'honnêteté dans les transactions, la
+- Marchés contestables recherche de l'intérêt personnel par la ruse. L'oppor-
OPPORTUNISME/RISQUE MORAL 863

tunisme se différencie d'un comportement basé sur agents doivent donc faire face à l'incomplétude con­
des relations de confiance dans lesquelles la pro­ tractuelle ex post, s'exposant aux comportements
messe d'une partie peut être considérée comme un opportunistes de leurs contractants. Ce risque est
engagement, une obligation. Un comportement d'autant plus élevé que des actifs spécifiques sont
opportuniste soumet la transaction à des aléas, car il engagés dans la transaction.
peut générer des fausses promesses, une manipula­
Dans la perspective de l'économie des coûts de
tion et une déformation de l'information possédée
transaction, la spécificité des actifs est l'attribut
par chaque contractant.
essentiel de la transaction. Un actif est spécifique
D'une manière plus précise, WILLIAMSON distin­ lorsque sa valeur dans des utilisations alternatives
gue deux types d'opportunisme, un opportunisme ex est plus faible que dans son utilisation présente. Il
ante, et un opportunisme ex post : s'agit par exemple d'actifs physiques spécifiques,
- dans le premier cas, un individu désireux de se comme des équipements conçus pour une transac­
faire embaucher par une entreprise peut tricher tion particulière et donc non redéployables. Les
sur ses véritables qualités et compétences (phé­ propriétaires d'actifs spécifiques ont tout intérêt à la
nomène de sélection adverse traité par la théorie continuation de la relation. En effet, les dépenses
de l'agence) ; encourues lors de l'engagement de tels actifs sont
- dans le second cas, la tricherie a lieu en cours irrécouvrables car ceux-ci ne sont pas, ou très fai­
d'exécution du contrat, le salarié ne fournissant blement, redéployables vers d'autres applications.
pas le niveau d'effort prévu dans la transaction De tels investissements sont donc risqués, car ils
(risque moral de la théorie de l'agence). peuvent engendrer des pertes de valeur du capital

3591
engagé en cas de rupture du contrat, contrairement
Dans une relation inter-entreprises, le risque aux investissements standardisés dont le redéploie­
moral a trait à la difficulté pour l'acheteur de con­ ment est plus aisé.

5410
naître précisément l'évolution du coût de produc­
tion, au moment de la renégociation du prix, lorsque Dès lors, les parties sont susceptibles d'engager
le contrat n'est pas instantané mais à exécution suc­ 9:16
des comportements post-contractuels opportunis­
cessive. L'acheteur ne peut donc pas déduire l'effort tes, c'est-à-dire de tenter de renégocier le contrat en
lésant l'autre partie. C'est dans cette configuration
35.1

du vendeur à partir de la seule observation du coût


et il est dans ces conditions impossible de relier le que l'opportunisme contrarie fortement l'échange,
puisque la possibilité de substituer un contractant à
66.1

paiement au niveau d'effort fournit par le vendeur.


Là surgit le risque moral. un autre est coûteuse. Dans l'optique de l'économie

1
des coûts de transaction, l'intégration verticale est la
105.

Les conséquences du choix de cette hypothèse solution la plus radicale pour contrecarrer de tels
comportementale sur l'organisation des transactions agissements et éviter une perte d'efficience. En
797:

ne peuvent néanmoins pas être appréciées si l'on ne revanche, en l'absence d'actifs spécifiques, l'oppor­
présente pas deux autres concepts clés de l'écono­ tunisme ne pose pas de problème, puisqu'un con­
0065

mie des coûts de transaction, la rationalité limitée et tractant dupé a la faculté de changer de partenaire
la spécificité des actifs. sans coût et sans délai, et le recours au marché est
plus efficient que l'intégration verticale.
27:1

Tout d'abord, l'opportunisme est une menace qui


pèse sur le bon déroulement de la transaction car les
Le concept d'opportunisme est crucial pour l'éco­
agents sont dotés d'une rationalité limitée,
7412

nomie des coûts de transaction. C'est la conjonction


deuxième hypothèse comportementale retenue par
de l'opportunisme, de la rationalité limitée et de la
WILLIAMSON. Ce type de rationalité, qui s'oppose à spécificité des actifs qui détermine le niveau des
1481

la « rationalité maximisatrice » de l'analyse néo­


coûts de transaction encourus lors de l'échange et
classique standard, renvoie d'une part aux difficul­
induit le choix des arrangements institutionnels, ou
:

tés qu'éprouve un individu pour recevoir, emmaga­


None

structures de gouvernance, retenus par les


siner et trier l'information, et, d'autre part aux
individus : marché, hiérarchie ou forme hybride.
difficultés qu'ont les individus à communiquer leurs
8.8A(lDRY
com:

savoirs et leurs sentiments aux autres. Par rapport à


ces limites, il est très coûteux, voire impossible,
Bibliographie
d'identifier toutes les contingences futures et de spé­
rvox.

cifier ex ante les adaptations appropriées aux états BAUDRY B. (1995) L'économie des coûts de tran­
futurs du monde. Il est alors impossible de rédiger saction, Cahiers Français, n0272.
chola

des contrats contingents complets, c'est-à-dire des JOFFRE P. (1987) L'économie des coûts de tran­
contrats établis pour la fourniture d'un produit dont saction, in De nouvelles théories pourgérer l'entre­
les caractéristiques pourront varier en fonction prise, CHARREAUX G. et alii (eds) Economica.
uiz.s

d'événements futurs, ces événements et les adapta­ WILLIAMSON, O. (1985) The economic institu­
tions contractuelles étant spécifiés ex ante. Les tions of capitalism, Free Press, New York.
864 OPTION

Corrélats dénouer ou non. Les options font partie de cette der­


nière catégorie de contrats.
+- Coûts de transaction (théorie des ***)
Internalisation Une option est un actif financier qui confère à son
Rationalité limitée acheteur, le droit mais non l'obligation d'acheter
(option d'achat ou cali), ou de vendre (option de
� Gouvernement d'entreprise
vente ou put) une certaine quantité d'actif sous­
® Agence (théorie de 1'***)
jacent (action, obligation, matière première,
Intégration verticale devise...) jusqu'à une date future convenue, à un
Quasi-intégration prix dit d'exercice fixé dès le début du contrat, en
contrepartie du versement immédiat d'un prernium.
OPPORTUNITÉ (COÛT D'***) Lors de leur apparition ces actifs n'ont fait l'objet
que d'un marché primaire, les opérateurs les ayant
� Groupe de pression
acheté ne pouvant les revendre sur un marché
� Valeur d'option
secondaire (absence de liquidité). n a fallu attendre
1973 pour que le Chicago Board Option Exchange
OPPORTUNITÉS/MENACES offre la possibilité aux opérateurs de négocier libre­
� Activité (stratégie d'***) ment les contrats acquis auprès des émetteurs. Une
� Environnement chambre de compensation fut créée afin de
� Flexibilité
« fiabiliser » les transactions et pour permettre aux
investisseurs de solder leur position à tout instant.

91
En revanche, les contrats furent standardisés au
OPPOSITION

1035
niveau des montants des prix d'exercice, et des dates
(STRATÉGIE D'***) d'échéance. Le succès de ces marchés dits
« organisés » fut très important. Cependant il existe

4
� Négociation commerciale
:165
toujours des marchés dits « de gré à gré » où la
liquidité est peu importante, mais où l'émetteur
OPR
9
tente de répondre très exactement au besoin mani­
35.1

� Offres publiques festé par l'acheteur. On parle alors de marché du


« sur-mesure » , par rapport au marché« de
.66.1

gros » symbolisé par les marchés ,.tandardisés.


OPTION
Le nombre de marchés d'options dans le monde
• Option
:105

s'est développé très rapidement (le London Inter­


• Options réelles
national Futures Financial, Liffe à Londres, le
Option (coût d'***)
5797

�Valeur d'option MONEP et le MATIF à Paris, l'EOE à Amsterdam . . . )


Option (prime d'***) et la nature des contrats s'est diversifiée. On trouve
des options « européennes » essentiellement sur le
1006

�Valeur d'option
Option (prix d'***) marché de « gré à gré » . Elles ne sont exerçables
� Valeur d'option par leurs détenteurs qu'à l'échéance. Sur les mar­
227:

chés dits « organisés » , les options sont le plus


souvent de type « américain » , c',est-à-dire exerça­
- OPTION
1741

bles à tout moment durant leur période de vie.


La création de cet actif financier est le résultat de Désormais, il existe des options d'achat et de vente
l'effort d'innovation permanent qui existe sur les sur des actifs sous-jacents très divers : indices
:148

marchés financiers soumis à une concurrence inter­ boursiers, devises, écarts de taux d'intérêt, matiè­
nationale très vive. Ces derniers ne doivent leur sur­ res premières, ... Certains contrats ont été récem­
None

vie qu'à la mise en place d'outils de plus en plus ment qualifiés d' « exotiques » car ils ne se confor­
sophistiqués permettant de répondre exactement ment pas, au moins d'un point de vue, à la
com:

aux besoins d'opérateurs toujours plus exigeants et définition classique donnée précédemment. Le
soucieux de se couvrir contre la montée des risques flux terminal associé à l'option peut ainsi dépendre
liés notamment à la variabilité des taux de change et non pas de la valeur de l'actif sou s-j acent observée
rvox.

des taux d'intérêt. A côté des opérations qui s'effec­ à l'échéance, mais de la moyenne des cours enre­
tuent au comptant se sont donc développées des gistrés par ce dernier pendant la durée de vie de
chola

transactions à terme ferme et à terme conditionnel. l'actif dérivé (asian option). En outre, l'option,
Dans le cas d'un contrat à terme ferme, l'acheteur et bien qu'un prernium ait été versé dès le départ, peut
le vendeur sont contraints à l'échéance de dénouer être « désactivée » ou n'être « activée » au con­
uiz.s

l'opération, alors que dans celui d'un contrat à terme traire, que si un certain seuil spécifié à l'avance a
conditionnel, l'acheteur a seul la faculté de le été ou non franchi à la hausse ou à la baisse par
OPTION 865

l'actif sous-jacent (barrier options) durant la vie le profil de risque de la position prise sur l'action
de l'option. Notons par ailleurs que certains con­ étant exactement compensé par le résultat obtenu de
trats déconnectent totalement le montant du flux l'autre position inhérente à l'option. En réajustant
tenninal de l'option de sa définition classique. En continuellement le portefeuille, la stratégie étant
fait, ces contrats associent à une valeur de l'actif autofinancée, la position peut demeurer sans risque.
support compris entre deux bornes à l'échéance, un Alors, sur un marché en équilibre, la rentabilité d'un
certain montant convenu dès la signature du con­ tel investissement ne doit pas être différente du taux
trat, et rien autrement (binary options). .. Ces sans risque. On peut donc actualiser à ce taux le flux
options très particulières ne sont négociées que sur terminal du portefeuille pour en découvrir la valeur
les marchés dits de gré à gré et ont été évaluées présente et en extraire le prix de l'option.
principalement grâce aux modèles élaborés par
De façon plus précise, le modèle de F.BLACK et
M .RUBINSTEIN ( 1 99 1 ).
M.SCHOLES ( 1 973), qui évalue une option euro­
La valeur d'une option se décompose en deux péenne sur action ne distribuant pas de dividende,
parties : sa valeur « intrinsèque » et sa valeur considère qu'il existe cinq déterminants au prix des
« temps ». options : le prix de l'actif sous-jacent, le prix d'exer­
cice, la volatilité de l'actif support, le taux d'intérêt
Il La valeur intrinsèque d'un contrat indique ce
sans risque, et la durée de vie du contrat. Par
que vaut l'option si on l'exerce immédiatement. Elle
ailleurs, il est possible de quantifier l'impact sur le
se révèle donc être positive ou nulle selon que
prix d'une option des modifications des paramètres
l'option est exerçable ou non. Ainsi la valeur intrin­
qui l'influencent. Le coefficient delta mesure la sen­
sèque d'une option d'achat n'est strictement positive

91
sibilité du premium à une variation du cours de
que si le prix de l'actif sous-jacent est supérieur au

1035
l'actif sous-jacent. L'intérêt de cet indicateur est
prix d'exercice convenu. Dans cette hypothèse, elle
manifeste dès lors que l'on souhaite « dupliquer »
est égale au cours de l'actif support diminué du prix
un contrat d'option ou protéger un portefeuille. Si ce

4
d'exercice. A l'inverse, la valeur intrinsèque d'une
dernier est insensible à une légère variation du cours
option de vente n'est positive que si le cours côté de
:165
du titre de base, la stratégie adoptée est dite « en
l'actif de base est inférieur au prix. d'exercice. Dans
delta neutre ». Le coefficient gamma indique com­
9
ces deux cas, on dit que l'option est « en dedans »
35.1

ment évolue le « delta » de l'option à mesure que le


(in the money). Par contre lorsque la valeur intrinsè­
prix de l'action se modifie. Il constitue un indicateur
que d'une option d'achat ou de vente est nulle, elle
.66.1

d'alerte déclenchant des ajustements de portefeuille


est dite soit « en dehors » (out of the money) ou « à
de façon à maintenir le delta de la position globale
parité » (at the money). Le contrat n'est réputé à
au niveau désiré. Les coefficients véga et rho per­
:105

parité que dans le cas précis où le cours de l'actif


mettent de calculer la sensibilité de la valeur du
sous-jacent est juste égal au prix d'exercice. Il faut
contrat d'option eu égard à des changements de
noter en outre qu'une option de type « américain »
5797

volatilité et du taux d'intérêt. Il faut signaler que


doit toujours posséder un prix au moins égal 'à sa
dans le modèle cité plus haut, la constance du taux
valeur intrinsèque, puisqu'elle est exerçable à
1006

d'intérêt sans risque et de la volatilité est supposée ...


n'importe quel moment durant sa période de vie.
Enfin le coefficient theta lui pennet d'évaluer l'effet
e La valeur temps représente le supplément de négatif du passage du temps sur la valeur d'un con­
227:

prix qu'il faut acquitter pour obtenir un actif dont trat d'option.
l'échéance n'est pas immédiate. Plus l'échéance est
1741

Beaucoup d'autres modèles ont été construits sur


éloignée, et plus on est en droit de penser que le prix
cette base. M.GARMAN et S.KOHLHAGEN (1983)
de l'option sera élevé, le pari qu'elle représente
ont évalué le prix d'options de change. D'autres se
:148

ayant une probabilité plus forte de se réaliser.


sont attachés à valoriser des contrats plus comple­
Le modèle construit par F.BLACK et M.SCHOLES xes, par exemple les options de type américain :
None

( 1 973) suppose l'existence d'un marché financier G.BARONE-AoESI et R.WHALEY ( 1 987). Puis
parfait et complet. Il pennet d'évaluer des options FJAMSHIDIAN ( 1 989) a découvert grâce à la proba­
de type européen en univers de temps continu. Celui bilité « forward neutre » une solution analytique à
com:

bâti par J.Cox, S.Ross, M.RuBINSTEIN ( 1 979) par­ la valorisation d'une option sur obligation à coupon
vient au même résultat (des applications à des cas zéro. Enfin R.CHEN (1992) a évalué une option sur
rvox.

plus complexes étant possibles) le cadre temporel contrat à tenne ayant pour sous-jacent une obliga­
considéré étant cette fois discontinu. Cependant, les tion du même type ... On dispose donc aujourd'hui
chola

deux modèles sont basés sur le même principe : d'un éventail de modèles assez large. Cependant il y
l'absence d'opportunité d'arbitrage. En fait l'idée de a consensus pour estimer que la volatilité de l'actif
base est la suivante : en combinant habilement deux sous-jacent ne doit plus être considérée comme sta­
uiz.s

actifs risqués (l'action et l'option), il est possible de ble, mais « stochastique » (aléatoire) comme le taux
constituer un portefeuille non risqué« localement », d'intérêt sans risque du reste... Les modèles précé-
866 OPTION

dents deviennent alors insuffisants. Les recherches valorisation d'une dette risquée qui peut être compa­
actuelles concernant l'évaluation des options ne rée à un portefeuille incluant une èette non risquée
donnent plus lieu à des formules analytiques, mais et la vente d'une option de vente sur les actifs de la
à des solutions numériques obtenues de diverses firme. Notons enfin que la théode classique de
manières (simulation de MONTE-CARLO, différen­ l'investissement, c'est-à-dire le calcul de la valeur
ces finies ... ). Si l'on souhaite être encore plus précis, nette présente d'un projet par simple actualisation
il convient de tenir compte des effets inhérents à la des flux futurs associés est remise en question par
microstructure des marchés (intensité de la concur­ l'évaluation nécessaire des options implicites
rence entre les teneurs de marché, situation d'asy­ (options réelles) au contrat. En effet, un projet peut
métrie d'information . . . ) et du risque de défaut carac­ être dimensionné de différentes façons, peut être
térisant la contrepartie pour obtenir des prix abandonné à certains stades de sa réalisation, peut
théoriques plus proches des prix réels pratiqués sur être retardé, ou avancé ... Toutes ces possibilités qui
offrent une flexibilité supplémentaire au gestion­
le marché ...
naire et donc diminuent le risque, doivent être valo­
Les applications de ce type d'actif à la gestion de risées et intégrées dans le calcul d'une valeur nette
portefeuille sont très nombreuses. L'individu spécu­ présente « étendue » . L'analyse de la flexibilité de
lateur par nature trouve dans le support {< option » l'entreprise passe donc sans doute désormais par
un outil qui, grâce à l'effet levier qui y est inclus, l'étude de la théorie des options.
peut lui permettre de réaliser des gains très impor­ P.NA VA TTE
tants à l'aide d'une mise initiale faible. En réalité

591
l'imagination des opérateurs est telle qu'une infinité Bibliographie
de stratégies spéculatives existe (écarts ou spreads,

4103
combinaisons ou straddles ... ). Une stratégie d'écart AUOROS J.e., NAVATTE P. ( 1'987) Bourse : les
sur option d'achat consiste par exemple à acheter un
options négociables, Vuibert.

:165
caU de prix d'exercice donné, et à en vendre un autre OmSON R. ( 1 993). L'évaluation des options. Ana­
de prix d'exercice plus élevé, les deux options pos­
lyse et évaluation des contrats d'options standardi­
sés. PUF.
5.19
sédant le même sous-jacent. La mise initiale est
donc très faible et le moindre mouvement favorable
JOBARD J.P., NAVATTE P., RAIMBOURO P.
(1 994) Finance : finance d'entreprise, finance de
6.13

de l'actif de base génère des profits qui rapportés à marché, diagnosticfinancier, Précis DaHoz.
l'investissement initial apparaissent tout de suite
PONCET P., PORTAIT R., HAYAT S. (1993)
comme considérables. Le risque d'une telle stratégie
05.6

Mathématiquesfinancières, Précis Dalloz.


est cependant à la mesure des gains potentiels. Mais
QUITTARD-PINON F. (1993) Marchés des capi­
grâce aux options, on peut également assurer un
1

taux et théorie financière, Econornica.


797:

portefeuille de valeurs mobilières contre un « krack


boursier » . Il suffit pour cela d'acheter des options Corrélats
5

de vente concernant l'indice boursier local, si le por­


+- Marchés financiers (contrats sur *** )
1006

tefeuille ne comprend que des actions


-+ Duplication
« domestiques ». De plus, il est possible de réaliser
Probabilité forward neutre
227:

certains arbitrages profitables grâce aux options si


certains prix relatifs ne sont pas cohérents entre eux. Valeur actuelle nette
® Action
1

L'intérêt des options est en réalité d'offrir la possibi­


8174

lité à tous les gestionnaires de portefeuilles d'attein­ Arbitrage


dre le niveau souhaité de performances en matière Change (risque de *** )
e:14

de rendement et de risque. Bien entendu, si le mar­ Microstructure


ché fonctionne efficacement, à un plus haut taux de Portefeuille (théorie moderne du *** )
n

rendement espéré, correspond un niveau de risque Volatilité


m:No

plus élevé.

La finance d'entreprise est en train de se renouve­ OPTION (COÛT D' ***)


o
vox.c

ler grâce à la théorie des options. Depuis le célèbre � Valeur d'option


article de F.BLACK et M.SCHOLES ( 1 973), on sait
que la valeur des actions d'une entreprise peut être
OPTION (PRIME D'***)
r
chola

assimilée au prix d'une option sur les actifs de la


� Valeur d'option
firme dont le prix d'exercice serait égal à la valeur
de remboursement de ses dettes . Par ailleurs, la
uiz.s

capacité d'endettement de l'entreprise peut être ana­ OPTION (PRIX D'***)


lysée à la lumière de cette théorie, tout comme la � Valeur d'option
OPTIONS RÉELLES 867

marché (option d'abandon). Mais la direction dis­


• OPTIONS RÉELLES pose de multiples possibilités intermédiaires : retar­
Cette appellation générique recouvre toutes les der le projet de quelques mois ou années (option de
catégories d'options qui ne font pas l'objet d'une report), fermer temporairement certaines usines
cotation sur un marché donné, mais qui existent au (option d'arrêt temporaire), modifier le processus de
niveau de la réalité économique sous forme production, changer de matières premières utilisées
d'opportunités. Elles s'apparentent à des potentiali­ (option d'échange). Des projets d'acquisition de
tés que recèlent les marchés de biens et services et sociétés, de diversification d'activités, ou même liés
qu'une entreprise à un moment donné peut être en à la protection environnementale (achat de machi­
mesure d'exploiter. Souvent, l'actif sous-jacent de nes moins polluantes en échange d'une baisse des
ces options n'est même pas négocié de façon conti­ dépenses nécessitées par la détention de droits à
nue sur les marchés financiers ou de marchandises. polluer) peuvent être étudiés par l'intermédiaire de
Il se pose alors un certain nombre de questions pour cette approche. Au total, pour évaluer au plus juste
savoir, si on peut les évaluer, en utilisant la même les mérites d'un projet d'investissement, il faut tenir
méthodologie que pour les options classiques ... compte du portefeuille d'options réelles attaché à ce
Cependant, leur importance théorique et pratique projet, et ceci biaise à la hausse ses résultats antici­
est déterminante car elles permettent de renouveler pés.
un certain nombre d'approches, notamment en
I! faut noter malgré tout que si J'évaluation des
matière d'analyse stratégique, ainsi qu'au niveau de
projets d'investissement constitue un champ d'appli­
la théorie de l'investissement.
cation privilégié de la théorie des options, des pro­

3591
Un précurseur dans ce domaine est sans doute blèmes subsistent. En effet, les options classiques
S.MYERS ( 1 977) qui a tenté de valoriser les oppor­ font l'objet d'échanges permanents, voire standardi­
tunités de croissance d'une entreprise, en les consi­ sés sur les marchés financiers au niveau desquels

5410
dérant comme des options d'achat sur ses projets leur actif sous-jacent (actions, devises étrangères ... )
d'investissement futurs. Selon S.MASON et R.MER­ est régulièrement coté. L'une des principales diffi­
TON ( 1985), les dirigeants disposent en effet d'une 9:16
cultés qui vient entraver l'application directe des
certaine flexibilité dans l'allocation des ressources techniques d'évaluation classique aux options réel­
35.1

qu'ils ont à disposition. Cette nexibilité s'analyse les, provient justement de l'absence de valeur de
alors comme une série d'options réelles (un porte­ marché pour leur actif sous-jacent (les flux de tréso­
66.1

feuille) à la disposition de l'entreprise. Dans ce rerie futurs). Les gestionnaires de projet sont suppo­
cadre, tout projet d'investissement peut être étudié à sés pouvoir J'estimer à partir de l'observation des

1
105.

l'aide de la théorie des options. Ainsi, la valeur pré­ marchés financiers (supposés complets) sur lesquels
sente des nux de trésorerie futurs associés à un pro­ est censé exister un actif coté en parfaite corrélation
jet d'investissement peut elle être considérée avec la variation de la valeur brute du projet. Ceci
797:

comme l'actif sous-jacent de l'option. Le prix implique que le niveau de risque encouru est le
d'exercice est alors représenté par la dépense ini­ même pour l'actif coté et le projet à l'étude. L'hypo­
0065

tiale. En réalité, c'est essentiellement du fait de leur thèse de perfection des marchés conduit alors à envi­
nature asymétrique que les options réelles consti­ sager qu'un tel projet rémunère les propriétaires de
27:1

tuent un outil adapté d'évaluation de la flexibilité l'entreprise au taux de rentabilité d'équilibre étant
opérationnelle. Elles permettent en effet de modéli­ donné le niveau de risque pris. Cette démarche n'est
7412

ser explicitement la faculté qu'ont les dirigeants de pas forcément pertinente en ce qui concerne l'éva­
modifier les conditions de réalisation de leur projet luation des options réelles (R. MACDONALD et D.
en cours d'exploitation, pour couvrir la valeur de la SIEGEL 1985, 1986). En effet, il faut prendre en con­
1481

dépense initiale, sans mettre de limites aux gains sidération les éventuelles « imperfections » existant
réalisables. sur les marchés de biens et services, car il se peut que
:
None

l'équilibre qui y prévaut soit différent de celui cons­


De façon plus précise, beaucoup reconnaissent taté sur un marché financier supposé « parfait ».
que le critère de la valeur actuelle nette est insuffi­
com:

sant pour prendre une décision d'investissement. En Un autre problème inhérent aux options réelles
effet, il ne tient pas compte des possibilités qu'a la provient de leur possible non additivité. Lorsque les
direction de l'entreprise, de s'adapter aux conditions options possèdent un même sous-jacent, la simple
rvox.

constatées du marché, ou de réviser ses espérances présence d'options ultérieures augmente la valeur
eu égard à des réactions non anticipées des concur­ de l'actif de base pour les options les plus rappro­
chola

rents et de la demande. En pratique, à mesure que chées dans le temps. En fait, les premières options
l'information parvient à J'entreprise, des actions cor­ ont pour actif de base la valeur présente du projet
rectrices sont prises. La taille de l'investissement d'investissement à laquelle il faut ajouter la valeur
uiz.s

peut ainsi être augmentée (option d'expansion) ou des options futures. L'exercice de l'une des prenùè­
bien ce dernier peut également être revendu sur le res options disponibles peut modifier la valeur de
868 ORDRElDÉSORDRE

l'actif sous-jacent, et donc la valeur des options ulté­ OPV


rieures, impliquant un effet de rétroaction. Les
� Offres publiques
valeurs d'options estimées séparément s'addition­
nent si la probabilité d'exercice joint des deux con­
trats tend vers zéro. A l'inverse, si l'interaction est ORDRE (BILLET A ***)
élevée, c'est à dire si la probabilité d'exercice joint � Paiement (moyens de ***)
est forte, la règle d'additivité ne tient plus. Dans le
cas d'une séquence incluant l'existence d'un cali
ORDRE (DONNEUR ***)
(option d'expansion) au départ, l'interaction est
positive, alors qu'elle est négative s'il s'agit d'un put � Sous-traitance
(réduction de l'échelle de production). Ignorer cer­
taines options ne conduit pas forcément à des • ORDRE/DÉ SORnRE
erreurs d'évaluation significatives, car la valeur
d'une option supplémentaire tend à devenir margi­ La notion d'ordre exprime un rapport intelligible
nale dès que sa région d'exercice recouvre (au entre les choses, Elle peut d'abord traduire un arran­
moins partiellement) celle d'autres options déjà pri­ gement régulier que l'on constate ou que l'on
ses en considération. En réalité il faut, lorsqu'on institue : par exemple un ordre chronologique, hié­
évalue un projet, tenter de retenir le nombre maxi­ rarchique ou de succession. C'est ce que signifie
mum d'options dont les frontières d'exercice ne se l'ordre du jour, qui classe les sujets à traiter dans une
recoupent pas, L.TruGEORGIS ( 1991) a proposé une réunion ou une assemblée.
méthode numérique pour évaluer un portefeuille

3591
Une telle structuration peut dépendre de lois
d'options impliquant de nombreuses interactions naturelles (l'ordre de l'univers), de prescriptions (les
positives et négatives, rappels à l'ordre) ou de conventions (l'ordre d'un

5410
La prise en compte de l'existence des options tableau). Dans le premier sens, on considère le
réelles constitue sans nul doute une avancée consi­ monde comme soumis à des caus,ùités qui détermi­
dérable de la théorie de l'investissement. Ceci per­ 9:16
nent « l'ordre des choses ». Dans le second, on met
met d'abord aux dirigeants d'entreprise de mieux l'accent sur les institutions sociales et leurs règles
35.1

structurer leurs projets, en leur facilitant l'identifica­ qui permettent de fonctionner nonnalement (grâce à
tion des diverses opportunités qui se présentent à l'ordre public), avec un minimum de sécurité (les
services d'ordre). Dans le troisième, on construit des
.66.1

eux. Ensuite, cette approche permet d'estimer la


valeur de la flexibilité opérationnelle et stratégique. organisations rationnelles pour ni:eux répondre aux
Notons cependant que leur utilisation est assez déli­ buts qu'on se donne, notamment quand on « aime
:105

cate, l'ordre » ou qu'on en a « le souci ». C'est une acti­


vité que connaissent bien les gestionnaires, compte
PNA VA TTE
7

tenu de leurs objectifs d'efficacité. Par exemple, ils


6579

font de l'ordonnancement pour les projets comple­


Bibliographie xes en tâchant d'opérationaliser au mieux leurs con­
:100

BIERMAN H., SMIDT S. (1993) The capital budge­ tenus, Mais l'idée d'ordre est parfois subjective.
ring decision : economic analysis of investment pro­ Quand on met de l'ordre dans un service, c'est avec
jects. New-York, the Macmillan company, 8th ed,
7

un ordre implicite de référence qui doit beaucoup


4122

DIXIT A., PYNDICK E. ( 1994) lnvestment under aux présupposés personnels.


uncertainty, Princeton University Press,
Parallèlement, un ordre peut dési gner une classe
HULL J. ( 1 993) Options, Futures and other Deri­
7

d'êtres ou de choses (celles du même ordre), ainsi


1481

vative Securities, Prentice Hall International Inc.


qu'un rang dans un ensemble organisé (un ordre
TRIGEORGIS L. ( 1 995) Real options in capital
d'idées, un ordre de grandeur, qudqu'un de premier
mvestment : Models, Strategies and ApplicatIOns,
one:

Westport Praeger. ordre), De façon concrète, il fait aussi référence aux


ordres religieux, aux trois ordres de l'ancien régime
GOFFIN R. (1 994) Options réelles : l'option
N

d'échange d'un mt>ut contre un output. Revue Ban­ ou aux ordres professionnels (celui des notaires, par
com:

que et marchés, n 1 3 Mai 1 Juin. exemple) qui sont chargés d'assurer la réglementa­
tion et la défense de certaines professions libérales.
Corrélats
rvox.

Enfin, l'ordre est un commandement, une injonc­


+- Option tion. C'est l'acte par lequel une autorité prescrit de
-+ Diversification
chola

faire ou non quelque chose, en se servant parfois


Stratégie d'entreprise d'ordonnances. Dans les pratiques de gestion,
® InvestissementlDésinvestissement l'ordre est une décision qui déclenche une opération
uiz.s

Projet d'entreprise technique (ordre de fabrication), commerciale


Valeur actuelle nette (ordre de livraison) ou financièn� (ordre de bourse,
ORDRE/DÉSORDRE 869

billet à ordre). Le donneur d'ordres est un industriel tion est d'autant plus utile qu'elle diminue le nombre
qui fait appel à des sous-traitants. de possibilités d'événements ultérieurs.

Aussi complexe que son opposé, le désordre est En sociologie des organisations, BUCKLEY établit
tout autant un manque d'ordre qu'un ordre potentiel. une distinction entre les systèmes en équilibre clos
Tantôt il montre un déséquilibre, une désorganisa­ (entropiques) et les systèmes adaptatifs ouverts
tion ou un état dysfonctionnel dont il faut corriger le (néguentropiques). Les systèmes entropiques ne
dérangement. Tantôt c'est lui qui énergise les struc­ sont affectés que par des perturbations exogènes ;
tures en place, qui précède leur mise en ordre ou sert leur caractéristique essentielle est de fonctionner
de base aux changements à venir. Cette dialectique pour maintenir leur structure initiale à l'intérieur de
entre ordre et désordre est ancienne, puisqu'elle date limites préétablies. A l'inverse, les systèmes com­
des philosophes grecs présocratiques. Elle est réac­ plexes adaptatifs, comme la société ou toute forme
tivée de nos jours par les théories du chaos, des d'organisation sociale, sont ouverts sur l'intérieur et
paradoxes organisationnels ou de l'entropie. Ce der­ J'extérieur ; ils possèdent un potentiel de transfor­
nier terme a connu au cours des dernières années un mation de leur variété environnementale et de leurs
tel usage en sciences de gestion que son emploi contraintes organisationnelles.
manque souvent de rigueur et de précision.
FORSÉ combine les théories habituelles de l'équi­
Etymologiquement, l'entropie veut dire �� retour libre (évolutionnisme, fonctionnalisme) ou du désé­
en arrière » (par rapport à une idée d'ordre ou de quilibre (interactionnisme, conflits créateurs) au
structuration). C'est une grandeur thermodynami­ sein des organisations. En s'appuyant sur l'idée
que caractérisant l'état de désordre d'un système. A d'entropie, il montre que les systèmes sociaux se

3591
l'inverse, néguentropie caractérise un système qui structurent entre deux positions limites : celle de
construit un ordre structurel lui permettant de diffé­ l'équilibre stable (désordre absolu), où tous les élé­

5410
rencier ses éléments constitutifs. ments seraient égaux et homogènes ; et celle de

La thermodynamique distingue les phénomènes l'ordre parfait, où tous les éléments seraient parfai­
tement différenciés. 9:16
réversibles (par exemple, l'expansion d'un gaz dans
un piston dont on augmente doucement le volume) et Quand ils se servent du modèle entropique, cer­
35.1

les phénomènes irréversibles (l'expansion d'un gaz tains théoriciens font des parallèles parfois poussés
dans le vide). En physique, les phénomènes élémen­ entre les systèmes physiques et sociaux. Pour
66.1

taires sont réversibles. Mais ce n'est pas le cas du LUGAN, par exemple :
monde macroscopique, le second principe de la ther­

1<"
- tout système fermé composé d'une population
modynamique ayant montré que la qualité de l'éner­
105.

nombreuse tend spontanément et irréversible-


gie se dégrade sans retour dans les systèmes fermés.
,
ment vers son état de plus grand désordre
Au bout du compte, ce processus conduit à un état
797:

homogène où chaque chose est à même température thermodynamique ;

et où l'on n'observe plus aucun événement. Dans les - un système ouvert, comme une société ou une
0065

situations courantes, tout changement irréversible organisation sociale, peut gagner en ordre en pui­
augmente l'entropie du système physique concerné. sant dans l'environnement la néguentropie
nécessaire ;
27:1

Cette entropie est une quantité propre à ce système


(BOTZMANN), au même titre que son énergie. - plus un système socio-culturel est isolé, moins
il est capable de maintenir un certain degré de
2

L'entropie peut être regardée à la fois comme une


1741

néguentropie, plus il est fragile aux perturbations


mesure de l'ordre du système, ou une évaluation de
ou agressions exogènes.
la probabilité que ce système soit dans un certain
:148

état entre l'ordre (néguentropie) et le désordre L'originalité de ces démarches ne peut faire
(entropie maximale). En micro-physique, l'entropie oublier que la thermodynamique s'applique à des
None

mesure l'homogénéité statistique de la distribution systèmes physiques dont les propriétés n'ont pas
des molécules sur les états d'énergie qu'elles peu­ d'équivalent dans les systèmes sociaux (mouvement
vent occuper. Le désordre correspond à une réparti­ erratique des particules, lois de dégradation de
com:

tion moléculaire équiprobable, l'ordre à une hétéro­ l'énergie, ... ). Il convient donc de ne pas croire que
généité (probabilités inégales). les raisonnements métaphoriques puissent s'appa­
rvox.

renter à des démonstrations de type scientifique.


Pour SHANNON, l'information est un apport
d'ordre qu'on peut mesurer par un indice statistique En gestion, CYERT et MARCH soulignent l'intérêt
chola

d'entropie. Dans sa théorie, l'information apportée du slack (désordre) organisationnel dont les res­
par la connaissance d'une situation est inversement sources inemployées peuvent être utilisées pour
proportionnelle à sa probabilité de réalisation. l'adaptation des entreprises. MORIN est encore plus
uiz.s

L'intérêt est faible d'être averti de la réalisation d'un catégorique : « pour qu'il y ait organisation, il faut
événement très probable. A l'inverse, une informa- qu'il y ait interactions ; pour qu'il y ait interactions,
870 ORGANISATION

il faut qu'il y ait rencontres ; pour qu'il y ait rencon­ PADIOLEAU JO. (1986) L'ordre social, Lharmattan.
tres, il faut qu'il y ait désordre ». Dans les points de PRIGOGINE 1. ( 1 996) La fin des certitudes, Od
vue les plus récents, ordre et désordre se conjuguent Jacob.
à travers des structurations temporaires . Pour SEGRE E. (1984) Les physiciens modemes et leurs
PADIOLEAU par exemple, un ordre social est une découvertes, Fayard.
sorte d'équilibre entre des régulations institution­ THIETARD R-A., FORGUES B. ( 1 993) La dialec­
nelles qui, si elles étaient trop lourdes, étoufferaient tique de l'ordre et du chaos dans ks organisations,
le jeu social, et des interactions humaines qui, si Revue Française Gestion.
elles étaient trop spontanées, deviendraient chaoti­ WEICK K. ( 1 977) Organization design, organiza­
ques. tions as self-designing systems, Organizational
Dynamics, 6.
Les rapports dialectiques entre convergence et
divergence, stabilité et instabilité, sont inhérents à Corrélats
la nature des organisations. Celle-ci est faite d'élé­
+- Intelligence
ments de rationalité, de formalisme et d'ordre qui
ModèlelParadigme,
s'articulent avec des aspects intuitifs, informels et
-+ Dialectique
désordonnés. C'est pourquoi les modèles descriptifs
Entropie
des organisations sont toujours incomplets. Dans
Information
certains contextes, de petites variations dans la sta­
Organisation
bilité d'une structure ou d'un fonctionnement (glis­
Système
sement d'ordre local) peuvent avoir des effets con­

3591
@) Décision
sidérables (désordre généralisé). Si l'adaptation à
Equilibre
court terme passe par des répétitions ou des habitu­
InstitutioI\(s)

5410
des, à long terme elle requiert des innovations. Les
Variété requise (loi de la***)
organi sations actives sont tendues entre un ordre
structurant, qui en permet le contrôle, et un désordre
9:16
adaptatif, qui les réorganise en relation avec leurs ORGANIGRAMME
environnements. Ne pouvant planifier leur avenir,
35.1

� Fayolisme
elles doivent expérimenter des solutions à travers
� Organisation (structure d'***)
une interprétation et une mise en scène de leurs pos­
66.1

sibilités. C'est ce que font les systèmes vivants, dont


l'ordre est maintenu par auto-organisation. ORGANISATION
105.

1 P.LOUART
• Organisation
797:

Bibliographie • Organisation (structure d '***)


• Organisation d'employeurs
0065

ATLAN H. ( 1 985) Ordre et désordre dans les systè­ • Organisation marketing


mes naturels in CHANLAT, DUFOUR (coord.) La • Organisation qualifiante
rupture entre l 'entreprise et les hommes, éd. d'Orga­
27:1

• Organisations (théorie des***)


nisation.
Or�anisation (formes et stJUctures d'***)
BUCKLEY W. ( 1 967) Sociolog)' and modem sys­ � Configurations structurelles
7412

tems theory, Prentice Hall, New Jersey, Englewood Organisation du travail


Cliffs .
� Travail (organisation du ***)
1

Cahiers Français, ( 1 993) Ordre et désordre dans le Organisation Non Gouvernementale


:148

monde, n0263, oct-déc. � Association (s)


COVER T., THOMAS J. ( 1991 ) Elements ofinfor­ Organisation publique
� �mploi public
None

mation theory, John Wiley & Sons.


FORSE M. ( 1 989) L'ordre improbable : entropie et
processus sociaux, PUP. • ORGANISATION
com:

GLEICK J. (199 1 ) La théorie du chaos, Flammarion


• Dans un premier sens, les organisations dési­
LE DUFF R. (1989) Analyse de système in Ency­ gnent des groupements humains qui coordonnent
rvox.

clopédie de gestion, Economica. leurs activités pour atteindre les buts qu'ils se don­
LE DUFF R., MAISSEU A. (1988) L'antidéclin, nent. Elles sont de nature économique (entreprises),
chola

Edition moderne de l'entreprise. sociale (syndicats), politique (partis) ou religieuse


LESTIENNE R. ( 1 993) Le hasard créateur, La (églises).
Découverte.
uiz.s

• Dans un second sens, elles caractérisent les


LUGAN J.C.( 1984) La systémique sociale, PUF.
diverses façon:; par lesquelles ces groupements
MORIN E. La méthode, Seuil. agencent ou structurent les moyecs dont ils dispo-
ORGANISATION 871

sent pour parvenir à leurs fins. Ces modes organisa­ rant les conditions de stabilité nécessaires à son
tionnels sont appliqués à des ensembles concrets fonctionnement, elle importe des ressources et les
(atelier, réseau commercial, service après-vente) ou transforme en produits, prestations ou services con­
à des fonctions génériques (information, travail). formes à sa mission. Il existe autant de formes spé­
Ce sont des instruments de rationalisation, permet­ cifiques d'organisations que d'objectifs justifiant
tant d'optimiser la gestion des ressources, la divi­ l'action collective. La nature des enjeux est un fac­
sion des tâches, la répartition des pouvoirs ou les teur essentiel de différenciation, comme on le voit
règles de fonctionnement. par exemple entre les entreprises traditionnelles
(organisations à intérêts commerciaux privés) et les
" Dans un troisième sens, le terme d'organisation
établissements de type hospitalier ou universitaire
sert à décrire l'action d'organiser, c'est-à-dire le pro­
(organisations à intérêt public sans but lucratif). La
cessus qui engendre les groupements ou les structu­
diversité vient aussi du degré de complexité (selon
rations décrits plus haut.
la taille, la technologie, le contexte d'action) ou de
L'ambiguïté de cette notion n'est pas sans impact la façon dont les hommes sont impliqués dans
sur les théories de l'organisation, qui mélangent l'action commune (ErzIONI) : plutôt par contrainte
souvent les règles de méthode (principes organisa­ (prisons, asiles), par espérance de gain (entreprises)
tionnels) et les a priori sur les formes que prennent ou par conviction idéologique (syndicats, associa­
(ou devraient prendre) les organisations concrètes tions).
(celles qui se constituent en entreprises et en institu­
Pour expliquer l'origine et le développement des
tions). Cette ambiguïté ressort clairement des prises
organisations, plusieurs théories contradictoires
de position tayloriennes (l'OST) ou wébériennes (le

3591
sont en présence. Les unes insistent sur l'impact
modèle bureaucratique). Par exemple, l'OST sem­
essentiel des environnements (déterminisme con­
ble avant tout un moyen d'aménager le travail ; mais
textuel), soit parce que ces derniers disposent des

5410
elle exprime en même temps une visée globale sur
ressources nécessaires, soit parce que leurs exigen­
l'entreprise et ses modes de fonctionnement (rap­
ces jouent un rôle fondamental sur les possibilités
port salarial, hiérarchie, contrôle et système de déci­ 9:16
de survie et d'adaptation. D'autres soulignent
sion). Avec des nuances, on retrouve les mêmes
l'importance des inerties structurelles (ou du passé
confusions dans les courants théoriques ultérieurs,
35.1

culturel des organisations) sur les possibilités stra­


de celui des « relations humaines » à ceux de la
tégiques. D'autres encore accordent du poids aux
« contingence structurelle des organisations » .
66.1

équipes dirigeantes en fonction de leur aptitude à


Comme le souligne MORGAN, on ne peut penser les

", '.
saisir les opportunités qui se présentent (discrétion

l
organisations sans en même temps les imaginer,
managériale). Comme souvent, ces différentes ver-
105.

autrement dit sans leur prêter un cadre métaphori­


sions gagnent à être combinées dans une explication
que dont la nature varie en fonction des personnes, "

globale. Par ailleurs, l'émergence de nouvelles for-


.
797:

des époques et des contextes. Par exemple, on peut


mes organisationnelles (réseaux, alliances, partena-
les voir comme des machines, des organismes, des
riats, systèmes virtuels) incite à des analyses ouver-
0065

fonctions cognitives, des phénomènes culturels, des


tes, complexes et multidimensionnelles.
systèmes politiques, des pièges pour le psychisme
ou des processus continuels d'auto-transformation. Par rapport aux hommes, certains définissent
27:1

l'organisation comme un nœud de contrats, mon­


Envisageons successivement l'organisation
trant par là qu'ils s'intéressent avant tout aux aspects
2

comme groupement, puis comme façon de structu­


productifs et aux règles qui garantissent les transac­
1741

rer des moyens d'action et, enfin, comme action


tions (contractualisations statutaires, commerciales,
d'organiser.
salariales, ... ). D'autres estiment que l'organisation
:148

• Tout d'abord, une organisation peut être consi­ est une communauté de personnes dont les rapports
dérée comme un agent de production et une struc­ complexes interviennent sur les fonctionnements
None

ture sociale concrète. C'est le « lieu de rencontre où opérationnels ; les salariés partagent entre eux des
s'affrontent concrètement les aspirations des acteurs antagonismes et des solidarités, des habitudes cultu­
sociaux (personnes et groupes plus ou moins insti­ relles et des apprentissages collectifs.
com:

tutionnalisés) et les exigences créées par les activi­


En tant que structure sociale concrète, l'organisa­
tés collectives de travail » (TABATONI, JARNIOU).
tion est un ensemble de rôles, de normes, de rap­
rvox.

D'un point de vue productif, c'est une tentative de ports de pouvoir, de finalités et de valeurs en inte­
réponse au problème de l'action collective. L'orga­ ractions symboliques. Les individus tâchent de
chola

nisation permet d'associer un ensemble d'activités s'intégrer dans ce réseau relationnel, en s'accommo­
volontaires, en les coordonnant pour réaliser des dant au mieux des obligations qu'ils y vivent : les
objectifs communs. Pour ce faire, elle s'adresse à un uns parce qu'ils n'ont pas le choix, les autres parce
uiz.s

environnement avec lequel elle entretient des qu'ils attendent des bénéfices personnels. Tenue
échanges indispensables à sa survie. Tout en assu- d'arbitrer entre intégration sociale et recherche de
872 ORGANISATION

perfonnance, l'organisation peut être perçue soit données) ;


comme un ensemble solidaire, soit comme une - celui de la gestion des ressources (humaines,
unité cohérente qui intègre ses parties (management techniques, procédurales, immatérielles) ;
culturel), soit comme une coalition qui s'efforce, - celui de la gestion des flux de production, de
tant bien que mal, de vivre avec les rationalités stockage et de distribution.
divergentes de ses membres (analyse stratégique).
• Si on parle de l'organisation comme processus,
Au fond, un système social est une configuration
plus ou moins fonctionnelle, dont les solidarités et c'est qu'on s'interroge sur le changement. Ce dernier
les oppositions peuvent se lire selon des critères peut d'abord être conçu comme un acte volontaire,
variés ; par exemple, différentes façons existent qui se sert des outils d'organisation pour construire
d'aborder les conflits. Néanmoins, toute démarche ou réagencer une forme (pour la (ré)organiser), avec
organisationnelle doit gérer les contraintes qui tous les problèmes liés aux transformations structu­
pèsent sur l'action des salariés, car il faut que ces relles et sociales.
derniers puissent contribuer à la réalisation des buts On retrouve ici la question paradoxale qui a été
collectifs. Le repérage des antagonismes et des jeux posée plus haut, à propos des théories sur
de pouvoirs est très important ; mais il est plus utile l'organisation : comment mettre plus ,( d'organisation »
de partager des enjeux ou des pratiques opération­ (de rationalité normative) dans « Ime organisation
nelles, en traduisant les actions nécessaires dans un donnée » (c'est-à-dire dans une configuration réaliste,
langage négocié collectivement. dont le désordre apparent est fait d'ordres subtils façon­
nés au cours du temps, à partir d'opp"rtunités, de con­
• Quand elle désigne une façon de structurer des

1
0359
traintes ou de compromis) ? Quand elle est possible,
moyens d'action, l'organisation peut prendre une
cette action-là passe par les systèmes d'information et
signification plus ou moins large.
de décision (opérationnels, tactiques ou stratégiques),

6541
Pour TABATONI et JARNlOU, le système global de ainsi que par les principes de structuration des activités
gestion d'une entreprise est un agencement dynami­ (division du travail, mécanismes de coordination et de
.19:1
que de trois sous-systèmes : la finalisation, l'anima­ contrôle), avec des modes d'agencement eux-mêmes
tion et l'organisation. Cette dernière englobe la contingents, provisoires et contextualisés.
.135

répartition des tâches (ainsi que les procédures opé­ Mais l'acte organisateur peut venir de l'organisé
ratoires correspondantes) et la structuration des lui-même, comme cela se produit au sein des systè­
rôles (autrement dit les dispositifs hiérarchiques et
5.66

mes complexes. Quand elle a le sens de groupement


statutaires matérialisant les pouvoirs fonnels). constitué, l'organisation n'est pas structurée dans un
Selon les cas, l'articulation de ce sous-système avec
7:10

état dont elle ne changerait qu'accidentellement.


les deux autres engendre des effets synergiques ou C'est plutôt l'inverse qui est vrai, à savoir l'évolution
dysfonctionnels. permanente. C'est pourquoi beaucoup de théori­
579

ciens placent le changement au cœur de l'analyse


Parmi les méthodes utilisées en management,
1006

organisationnelle. Selon CAPET, une réorganisation


certaines sont stratégiques (telles l'analyse de la
peut porter sur tout ou. partie de cinq composantes :
valeur, la recherche de l'avantage concurrentiel ou
les flux de production (ou de distribution) ; la struc­
227:

la conduite de projets). D'autres sont plutôt techni­


turation générale (en particulier la configuration
ques (l'aide à la conception de produit, la mesure
hiérarchique des acteurs ou des sous-ensembles
des temps, le planning GANTT, le PERT) ou opéra­
1741

internes) ; la régulation des services ou de leurs pro­


tionnelles (les modèles de résolution de problème,
cédés d'ajustement (soit les uns par rapport aux
les études de fiabilité). D'autres encore développent
:148

autres, soit dans leur relation à l'environnement) ;


l'individu en favorisant la flexibilité (le brainstor­
les types d'intégration individuelle ou collective
ming et les méthodes de créativité, les jeux de rôles,
dans l'organisation ; les systèmes d'infonnation.
None

la direction par objectifs). Toute cette instrumenta­


tion est décrite dans les manuels pratiques traitant P.LOUART
d'organisation. Mais certains outils ont une portée
com:

plus spécifiquement organisationnelle que les pré­ Bibliographie


cédents. Ce sont ceux qui touchent à la structuration
CAPET M. ( 1989) Le design des organisations, in
rvox.

d'ensembles-clefs comme :
JOFFRE P., SIMON Y. Encyclopédie de gestion,
Econornica.
- celui des coûts (organisation des comptes, des
chola

budgets, ainsi que des moyens de leur prévision, CHANLAT J-F. ( 1989) L'analyse sociologique des
de leur évaluation ou des calculs financiers organisations : un regard sur la production anglo­
saxonne contemporaine ( 1 970- 1 9E8), Sociologie du
uiz.s

correspondants) ; Travail, n03.


- celui des informations (conception de systèmes, CHAUVET A. (1995) Méthodes de management,
réseaux d'échanges, gestion de bases de éd. d'Organisation.
ORGANISATION (STRUCTURE D'***) 873

DESREUMAUX A. (1992) Structures d'entreprise, difficilement cernables dont l'utilisation se retrouve


Vuibert. tant dans les sciences dures que souples : les mathé­
FRIEDBERG E. ( 1988) L'analyse sociologique des matiques, la physique, la chimie, la biologie, la lin­
organisations, Revue Autrement. guistique, l'économie, l'ethnologie, l'histoire,
LIVIAN Y .F. (1995) Introduction à l'analyse des l'anthropologie, la sociologie, la psychologie, ...
organisations, Economica. constituent quelques uns de champs disciplinaires
MARCH J., SIMON H. (1964) Les organisations, qui font un large usage de ce terme dans des sens
Dunod. souvent différents et parfois contradictoires.
MORGAN G. (1989) Images de l'organisation,
Eska. En sciences de gestion, le concept de structure tel
ROJOT J. (1989) Théorie des organisations in JOF­ qu'il est utilisé est emprunté à d'autres disciplines au
FRE P., SIMON Y. Encyclopédie de gestion, Eco­ statut scientifique mieux établi. Sa signification
nomica. prend toutefois un sens plus circonscrit et précis que
TABATONI P., JARNIOU P. ( 1 975) Les systèmes dans d'autres champs disciplinaires. En première
de gestion, PUF. analyse, la structure recouvre l'ensemble des dispo­
sitifs et mécanismes par lesquels une organisation
Conélats
répartit, coordonne, contrôle ses activités et, au­
+- Changement organisationnel delà, oriente ou tente d'orienter les comportements
Contrôle de ses membres. Composante ou variable de l'orga­
OrdrelDésordre nisation, première manifestation de son identité, la
-+ Configurations structurelles structure de l'organisation constitue, depuis les pre­

3591
Organisation (théorie des ***) mières conceptualisations de la gestion, un champ
Processus d'observation, d'action ou de prescription privilégié

5410
® Adminsitrations Publiques et incontournable de toute forme d'analyse organi­
Design organisationnel sationnelle et, de manière plus générale, de toute
Information forme d'action collective. Cette clarification séman­
9:16
tique et cette centralité thématique (contingente
selon les époques) ne signifient pas pour autant que
35.1

ORGANISATION (FORMES ET les travaux conceptuels et empiriques sur ce thème


STRUCTURES D'***) soient dépourvus d'ambivalences et de zones
66.1

� Configurations structurelles d'ombre. En effet, en ce domaine, l'effervescence


théorique se conjugue avec l'incomplétude et des
105.

piétinements manifestes pour rendre toutes les ten­


G) ORGANISATION tatives de synthèse périlleuses.
(STRUCTURE D'***)
797:

Q lLes définitions du concept de structure •

• Historique et principales notions théoriques.


0065

Comme nombre d'autres concepts utilisés en ges­


Associé au départ à un sens architectural, le sens de tion, la notion de structure est victime d'un souci
la notion de structure (du latin structura, de struere, d'originalité qui conduit chaque auteur s'exprimant
27:1

construire) s'est élargi par analogie, aux XVIIe - sur ce sujet à en proposer une définition person­
XVIIIe siècle, aux êtres vivants. Le terme prend nelle. Si les multiples définitions avancées ne
7412

alors le sens de la description sur la manière dont les débouchent pas nécessairement sur une solution
parties d'un être concret s'organise en une totalité.
opérationnelle largement acceptée, un inventaire et
Avec son extension dans les sciences humaines, à
1481

une analyse de contenu des définitions disponibles


partir du XIXe avec SPENCER, MORGAN et MARX
mettent en évidence trois perspectives ou modes
et, à la fin du XIXe siècle, avec la méthode sociolo­
d'approches complémentaires du concept : l'appro­
:
None

gique de DURKHEIM, elle désigne un arrangement


che en termes de composants, d'attributs et de fonc­
durable reliant de manière complexe les parties d'un
tions.
ensemble. Consacrant l'importance de cette notion,
com:

le structuralisme, en fondant la suprématie de lL'approche en tennes de composants définit la


l'ordre signifiant contre une conception atomiste structure en énumérant, de façon plus ou moins
rvox.

des choses, la dressera au rang de principe d'analyse exhaustive, les variables ou composants qu'il con­
à part entière pour hypostasier le logos. vient d'évoquer à son propos. S'il n'existe pas de
chola

La généralisation de son utilisation contempo­ véritable consensus autour d'une définition précise,
raine se signifie pas pour autant que son acception il semble qu'une majorité d'auteurs tende à distin­
soit dénuée d'ambiguïté et de complexité. En effet, guer deux groupes principaux de composants struc­
uiz.s

la notion de structure appartient à cette famille de turels qui ont fait rarement l'objet d'observations
concepts transversaux à la fois indispensables et simultanées.
874 ORGANISATION (STRUCTURE D'***)

Les composants manifestes, anatomiques décrits tante d'un processus de choix managérial que de lut­
par l'organigramme (division horizontale et verti­ tes pour le contrôle du pouvoir.
cale du travail, mécanismes de coordinations, ... ).
• La signification du concept elle structure. Il
Ces éléments de la « superstructure » (p.N.KHAND­
WALLA) correspondent à un mode de départementa­ est possible d'envisager deux conceptions opposées
lisation de l'organisation, à sa structure managériale de la structure organisationnelle, que G.K.Dow
ou encore à la stratégie administrative de ses diri­ appelle la conception « configurati-onnelle » et la
geants. conception « interactionniste » , qui trouvent leurs
fondements dans deux traditions sodologiques.
La deuxième catégorie d'éléments recouvre les
composants moins visibles, difficilement décrits La conception « configurationnelle » , dont
par l'organigramme (système d'information et de l'image « archétype » est fournit: par l'organi­
contrôle, système de communication, système de gramme, est la conception la plus répandue, en tout
décision, ... ). Ces éléments, pouvant être qualifiés de cas la plus ancienne. Elle se retrouve chez les théo­
structurels en raison de leur relative stabilité et légi­ riciens classiques comme chez ceux de la contin­
timité dans le fonctionnement organisationnel, gence. Elle consiste à voir dans la structure un
constituent « l'infrastructure » (P.N.KHANDWALLA). ensemble de relations formelles, abstraites enca­
Ils traduisent une certaine stratégie de contrôle, au drant l'action quotidienne, à la considérer comme
sens large du terme, ou un mode de régulation une configuration formelle de rôles et procédures.
socio-organisationnel de la Direction Générale. Avec cette conception, les structures apparaissent
Plutôt que de définition, l'approche en termes comme des réalités susceptibles de mesures et de

91
d'attributs procède d'une description de caractéris­ descriptions objectives, des réalités indépendantes

5
tiques structurelles le plus souvent pertinents pour des perceptions des individus dont on peut décou­

4103
spécifier des éléments d'infrastructure. Elle consiste vrir les lois de formation, à l'instar de lois naturelles.
à positionner la structure par rapport à une accumu­ Dans cette perspective, la structure serait la mani­

:165
lation d'indicateurs ou d'attributs caractéristiques, festation de la main visible de la Direction générale
d'intensité variables, susceptibles d'en restituer qui la modèle à son gré au service de la poursuite
9
l'essence ou le style. Ainsi, quelle que soit sa confi­ des objectifs organisationnels.
35.1

guration, une structure sera définie comme plus ou


Trouvant ses premières formulations dans les tra­
moins bureaucratique, formalisée, standardisée, etc.
vaux de l'école dite « CARNEGIE » , la conception
.1

Si certains inventaires n'hésitent pas à multiplier les


5.66

« interactionniste » consiste à an;ùyser l'organisa­


éléments, trois catégories d'attributs majeurs sem­


tion comme un réseau de communications à travers
blent faire l'objet d'un relatif consensus : complexité
7:10

lequel les acteurs ou les groupes traitent de façons


(degré de différenciation et de spécialisation des
récurrentes des ressources et des jnformations. La
tâches), formalisation/standardisation (existence de
structure organisationnelle est alors inférée des régu­
9

règles et procédures officielles, notamment écrites),


0657

larités comportementales des acteurs, de la stabilité


centralisation/décentralisation (géographie de la
des systèmes relationnels institutionnalisés, tels
décision).
qu'elles sont observées dans le temps. Elles réduisent
7:10

L'étude de la relation entre les structures et les les possibilités de s'engager dans une large diversité
fonctions se trouve, dans des approches plus ou de comportements. Elle procède de processus d'inte­
2

moins subjectives ou philosophiques, au cœur


7412

raction réguliers, d'un paradigme collectif émergent


même de la biologie, s'exprimant chez les êtres de l'action en cours, d'une réalité construite à travers
vivants par l'adaptation des premières aux secondes. la structuration progressive des stratégies d'acteurs.
1481

L'approche en termes de fonctions consiste, le plus Dans cette perspective, les structures ne sont plus
souvent selon une conception instrumentale uniquement ou simplement un outil rationnel au ser­
empreinte de fonctionnalisme, à définir la structure
one:

vice d'un projet, mais une propriété émergente des


par référence aux fonctions ou rôles qu'on lui attri­ dynamiques socio-politiques, des conflits d'intérêt
bue par rapport à l'accomplissement de la tâche et
om:N

entre les différents catégories d'acteurs qui ne peut


l'atteinte des buts de l'organisation. Si les formula­ refléter pleinement le désir d'un seul d'entre eux, fut­
tions varient dans le détail, la structure n'en est pas il la Direction générale.
c

moins considérée alors comme le moyen d'atteindre


rvox.

les buts de l'entreprise, un outil de mise en œuvre Vraisemblablement, prises séparément, ni l'une
d'une stratégie, à travers la différenciation et la ni l'autre de ces conceptions ne peuvent rendre
chola

coordination des tâches et la régulation socio-orga­ compte parfaitement du phénomène structurel. Une
nisationnelle des comportements des membres de compréhension plus complète requiert une vision
l'organisation. Entretenant des rapports étroits avec synthétique de la structure, à la fols produit et con­
uiz.s

les dynamiques socio-politiques endogènes, les dis­ trainte des comportements des acteurs, associée à
positifs structurels apparaissent tout autant la résul- une conception de l'organisation non comme entité
ORGANISATION MARKETING 875

dotée d'une existence indépendante des acteurs ou ment des explications, même si une conciliation
comme un simple contexte donné des interactions. véritable des thèses en présence n'est pas encore
apparue.
• Les déterminants de la structure. Pour la plu­
part d'entre eux, les travaux centrés sur la décou­ PH.PAILOT
verte des facteurs déterminants des structures peu­
vent se classer en deux approches principales, Bibliographie
développant chacune un principe explicatif
DESREUMAUX A. ( 1989) Structures de l'entre­
préféré : celle des historiens des affaires ou du cou­ prise in JOFFRE P. SIMON Y. (sous la direction
rant d'études stratégiques et celle des théoriciens de ae), Encyclopédie de gestion, tome III, Economica.
la contingence selon laquelle la structure est le DESREUMAUX A. (1992) Structures d'entreprise :
résultat d'un impératif contextuel . analyse et gestion, Vuilbert gestion.
. ·
Principalement soucieux de décrire les transfor­ DOSSE F. (1992) Histoire du structuralisme, Tome
1 et 2, Editions La Découverte, Le Livre de Poche.
mations des structures d'entreprise sur longue
période, le courant « historiens des affaires » DOW G.K. (988) Configurational and coactivatio­
nal views of organizational structure, Academy of
développe une conception quasi immanente des
Management Review, 23 / 1 .
structures selon laquelle ces dernières sont insépa­
KALIKA M . (1993) Structures d 'entreprises, Eco­
rables des managers, ne sont pas au-dessus d'eux
nomica.
puisqu'ils peuvent les modifier de par leur volonté.
Etroitement associée au travaux d'A.D. CHANDLER, KHANDWALLA P.N. ( 1 977) The Design oforga­
nizations, Harcourt Brace Jovanovich.
selon cette approche volontariste, la direction de

3591
l'entreprise choisit entre différents arrangements Corrélats
structurels pour mettre en œuvre sa stratégie. La
+ Contingence

5410
formation des structures s'explique alors par réfé­
rence à un principe de « discrétion managériale » ; -+ Attributs structurels
elles sont conçues à la fois pour engendrer des stra­ Configuration organisationnelle
9:16
tégies pertinentes et permettre leur mise en œuvre @l Buts
réussie. Objectif (8)
35.1

Organisation
En procédant à de multiples mesures statistiques
66.1

de caractéristiques ou d'attributs structurels et en les


corrélant avec des données de contextes, le courant ORGANISATION DU TRAVAIL
des « théoriciens de la contingence » aboutit à une
1
105.

c:;> Travail (organisation du ***)


conclusion simple dans sa formulation : les structu­
res d'entreprise sont le résultat d'un impératif con­
o
797:

textuel et la direction de l'entreprise une entité pas­


ORGANISATION
sive dont les décisions reflètent la logique inévitable MARKETING
0065

d'un mécanisme causal. Il ne saurait exister, dans ces


conditions, de structure idéale. Le problème, toute­ La place consacrée par les manuels de marketing
à J'organisation de cette fonction est le plus souvent
27:1

fois, est que cette constatation est multiforme. En


réduite, et sans proportion avec J'importance que
effet, les théoriciens de la contingence s'opposent
cette activité revêt dans l'entreprise. Si l'analyse des
2

sur la nature de la contingence la plus explicative.


1741

marchés et la prise de décision stratégique sont des


Certains mettent en avant la technologie de l'entre­
tâches complexes, exigeant des compétences tech­
prise, d'autres, sa taille, d'autres encore les caracté­
ristiques de son environnement. En outre, un débat niques spécifiques, la mise en œuvre de ces déci­
:148

existe s'agissant du pouvoir explicatif du contexte sions passe par la maîtrise de J'organisation, c'est à
dire l'élaboration de structures adaptées et la spéci­
culturel dans lequel évoluent les entreprises.
None

fication de processus de décision et de contrôle effi­


Le thème de la formation des structures constitue caces.
un sujet quasi permanent de recherche. Si la distinc­
com:

Aborder le champ de l'organisation marketing


tion entre les deux courants qui viennent d'être pré­
renvoie à trois problématiques complémentaires :
sentés garde son sens en termes de philosophie
rvox.

d'appréhension du fait structurel, en raison notam­ - préciser la place du marketing dans J'organisa­
ment de leur caractère antagoniste, chacun d'entre tion, non seulement en termes d'organigramme,
mais aussi en termes de culture d'entreprise ;
chola

eux présente toutefois des limites dont les principa­


les sont l'absence d'homogénéité, l'incomplétude de - doter le marketing de structures qui supportent
leurs schémas explicatifs et le réductionnisme à la fois le fonctionnement des activités de mar­
uiz.s

excessif voire le simplisme de certaines thèses. keting et les relations avec les autres fonctions de
Notons enfin qu'il existe des amorces de rapproche- l'entreprise ;
876 ORGANISATION MARKETING

- enfin formaliser des procédures de prise de déci­ Une interprétation étroite des conséquences de
sion, de mise en œuvre de ces décisions, et de l'évolution du rôle du marketing a ccnduit vers 1970
contrôle de leur mise en œuvre et de leurs résul­ à une conception maximaliste de la place du marke­
tats. ting dans l'organisation : selon cenains auteurs, il
s'agissait de structurer l'ensemble des fonctions de
L'organisation des activités marketing doit cons­ l'entreprise (production, finances , recherche et
tamment tenter de résoudre le délicat problème du développement, ressources humaines ... ) autour du
contrôle de ces activités. En effet, le marketing est marketing, qui avait naturellement vocation à deve­
considéré comme responsable des résultats du pro­ nir le moteur de la stratégie. Cette vision très exces­
duit sur le marché en termes de volume de ventes et sive a conduit à de sérieux dysfonctionnements,
de part de marché. Or les activités et les performan­ notamment à l'occasion de la récession économique
ces d'autres fonctions de l'entreprise conditionnent mondiale des années quatre-vingt. Les limites du
tout aussi directement ces performances en assurant marketing sont alors apparues, et une conception
un flux de production régulier et en respectant des plus réaliste s'est établie : le markeüng a vocation à
normes qualitatives. Il est donc excessivement dif­ assurer la relation de l'entreprise avec le marché ; il
ficile d'imputer à la fonction marketing et aux autres est à ce titre le mieux placé pour idf:ntifier les orien­
fonctions des écarts éventuels entre objectifs et réa­ tations à donner à l'offre de l'entreprise, mais il ne
lisations. Le rôle crucial de l'information dans les peut suffire à engendrer les innovations qui assure­
activités de la fonction marketing a conduit à ront à la firme un avantage sur ses concurrents.
l'émergence d'un nouveau thème : la gestion du sys­
tème d'information marketing. L'idée d'une position hiérarchiquement supé­

3591
rieure du marketing sur les autres fonctions est donc
• La place du marketing s'est accrue peu à peu révolue, et le caractère transversal des relations
dans l'organisation. L'émergence de la conception

5410
entre fonctions mis en avant. Le souci des entrepri­
moderne du marketing dans les organisations a été ses est plutôt la recherche de l'in':égration la plus
progressive, et la place du marketing dans l'organi­ étroite possible de toutes les fonctions participant
gramme de la firme comme dans sa culture reflète 9:16
directement à la création de valeur à partir du pro­
cette évolution. duit ou du service. Une illustration est offerte par
35.1

l'évolution des procédures de développement des


La première fonction reconnue est la gestion des
produits nouveaux : la démarche séquentielle qui
ventes : ce département est chargé de la mise en
66.1

faisait cheminer le projet à travers les différentes


œuvre des relations de la firme avec son marché
fonctions de la firme au prix de coû teux ajustements


dans une perspective largement dominée par l'offre
105.

a posteriori cède la place à un processus qui associe


et la fonction de production ; il s'agit alors d'assurer
toutes les fonctions simultanément, suivant en cela
l'écoulement de la production vers la demande exis­
les principes de la gestion de projet.
797:

tante.
• Les structures de )a fonction marketing
5

A un second stade d'évolution, la gestion des ven­ dépendent en premier lieu des structures de l'orga­
1006

tes évolue vers la gestion commerciale : son champ nisation elle-même. On connaît à cet égard le débat
de compétences s'élargit pour donner à la démarche entretenu autour des facteurs qui gouvernent le
de l'entreprise une orientation plus active ; il s'agit
227:

choix de la structure, qui a conduit au modèle de la


alors de susciter la demande à travers une pression contingence organisationnelle.
commerciale combinant différentes techniques :
1741

force de vente et animation du réseau de distribu­ Une entreprise dont la taille, l'activité et un style
tion, mais aussi publicité et promotion. de management centralisé aboutissent à une struc­
ture par fonctions aura tendance il créer une direc­
:148

L'adoption des principes du marketing conduit tion du marketing dépendant hiérarchiquement de


enfin à renverser l'ordre des priorités dans la gestion la direction générale. Les inconvélùents de l'organi­
None

de l'entreprise : assurer la production est moins dif­ sation par fonctions sont bien connus : séparation
ficile que de trouver des clients, et l'identification de étroite des décisions, difficulté de coordination des
com:

la demande à satisfaire et de ses caractéristiques décisions relatives à un même produit ou une même
devient la base de tout le processus de gestion stra­ activité, risque de conflits dans l'allocation des res­
tégique de la firme. sources, Si les activités de l'organi sation se diversi­
rvox.

fient, il devient indispensable de substituer à la


Trois groupes d'activités sont habituellement
structure par fonctions une structure divisionnelle
chola

dévolus aujourd'hui à la fonction marketing : l'ana­


permettant de faire dépendre tout ce qui relève
lyse de la demande et de la concurrence, la formali­
d'une activité d'un même responsable hiérarchique.
sation et la mise en œuvre des décisions de stratégie
uiz.s

marketing, et enfin le contrôle des résultats de ces Les contours des structures divisionnelles peu­
décisions. vent être variés : organisation par produits, par mar-
ORGANISATION MARKETING 877

ques, par marchés géographiques, par marchés ins­ La planification reste la procédure centrale de la
titutionnels (grandes entreprises, administrations, démarche marketing, même si la conception du plan
particuliers, ... ). Mais l'adoption par l'organisation a beaucoup évolué. Le principal apport du plan est
d'une structure divisionnelle conduit au démembre­ la formalisation des hypothèses relatives à l'envi­
ment de la fonction marketing, qui se trouve dès lors ronnement et à la firme sur lesquelles les décisions
répartie entre les divisions. Une application trop sont fondées, et l'évaluation de l'impact de variantes
stricte de ce modèle de structure conduit à des gas­ de ces hypothèses. La réactivité de la firme se
pillages de ressources, en raison du risque de dupli­ trouve ainsi améliorée en cas de modification d'élé­
cation des activités entre les divisions. Une direc­ ments stratégiques dans son environnement. La pra­
tion du marketing fédérant les activités des tique contemporaine des procédures de manage­
différentes divisions peut contribuer à atténuer ce ment marketing a ainsi rétabli un équilibre entre la
risque. Une structure matricielle de l'organisation pensée stratégique qui gouverne la définition des
sera l'aboutissement de cette évolution, même si le sources de compétence distinctive et le manage­
fonctionnement de ce type de structure n'est pas ment opérationnel qui doit ajuster constamment les
dépourvu de difficultés. actions commerciales à un environnement très ins­
table. Il est symptomatique de constater le décalage
Q lLes procédures de la fonction marketing sont
entre les travaux des années cinquante qui n'hési­
bien spécifiques. Le marketing est une fonction qui taient pas à évoquer un marketing mix optimum vers
dépend de façon cruciale de l'information. La prise lequel la firme devrait tendre pour le maintenir
de décision marketing est en effet précédée d'une ensuite à l'identique, et l'ajustement constant des
phase complexe de recueil, d'analyse et d'interpréta­ variables d'action qui est aujourd'hui pratiqué par

3591
tion d'informations sur le marché et sur l'organisa­ les entreprises. Au débat sur les mérites respectifs
tion, et suivie de procédures de contrôle qui permet­ de la planification et de la flexibilité a succédé une
tent de faire remonter le plus rapidement possible pratique qui concilie ces deux supports de la straté­

5410
des informations sur le résultat des décisions. La gie.
rapidité des procédures de collecte et de circulation
de l'information est un facteur de survie de l'organi­ 9:16
L'évolution de la notion de contrôle marketing a
sation lorsque des décisions s'avèrent inadaptées. été parallèle à celle des procédures de planification.
Le processus de contrôle du budget annuel conserve
35.1

L'échec du lancement d'un nouveau produit, une


campagne de communication inadaptée, une mau­ naturellement toute son importance, et assure l'inté­
gration du budget de la fonction marketing au bud­
66.1

vaise fixation du prix, un canal de distribution ina­


dapté, peuvent avoir en quelques semaines un get de l'entreprise. Mais le contrôle opérationnel des
principales variables d'action a vu son importance
105.

impact négatif durable sur l'image de la marque,


parfois même remettre en cause l'existence de la augmenter : l'ampleur des budgets engagés par les
firme. entreprises pour le soutien de leur politique com­
797:

merciale exige en effet un suivi très étroit de la pro­


Les entreprises doivent aussi se doter de procédu­ ductivité des actions. Les besoins d'information qui
0065

res spécifiques pour faire face à des situations de résultent de cette pratique du contrôle expliquent le
crise : rappel de produits présentant des risques en développement de la notion de système d'informa­
tion marketing.
27:1

raison d'incidents de fabrication, boycott d'une mar­


que, actes de malveillance, rumeurs portant atteinte G Le système d'information marketing apparaît
à l'entreprise. Les exemples sont nombreux de fir­
2

aujourd'hui nécessaire. Dans la conception origi­


1741

mes qui doivent adopter dans des délais très courts nelle du marketing, l'étude du marché est la base de
une réponse appropriée à une situation de crise. Il la prise de décision. La collecte d'information est
est donc indispensable de prévoir quelles structures
:148

donc principalement tournée vers l'étude de la


seront chargées de prendre des décisions dans un tel demande afin d'identifier des besoins non ou mal
contexte, et de disposer de canaux de remontée très
None

satisfaits chez le consommateur. L'évaluation de


rapide de l'information afin de suivre l'impact des l'efficacité des décisions est fondée sur des sources
décisions adoptées. d'information sommaires : statistiques internes sur
com:

Un problème crucial de la prise de décision en les facturations ou les livraisons, suivi du carnet de
marketing résulte de la surabondance de l'informa­ commandes ou encore panels classiques d'acheteurs
rvox.

ou de détaillants, au rythme de parution trimestriel.


tion disponible dans l'organisation. Alors que la
démarche de marketing a toujours accordé beau­ L'idée du système d'information marketing est de
chola

coup d'importance aux procédures de collecte et de réaliser une intégration plus étroite des sources
traitement des données, la principale difficulté pour d'information disponibles afin de rendre cette infor­
le cadre dirigeant est davantage aujourd'hui celle de mation plus directement utilisable pour la prise de
uiz.s

localiser l'information la plus pertinente pour pren­ décision. L'émergence du concept de système
dre une décision adaptée. d'information marketing a coïncidé avec le dévelop-

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