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Chapitre II :
La méthode ABC
INTRODUCTION :
Comme nous l’avons vu dans le chapitre précédent, les méthodes traditionnelles de calcul
de coût développées pour soutenir l’industrialisation se sont stabilisées au débit des années
1950.
A partir de la fin des années 1970 le passage progressif d’une économie fondé sur une
production industrialisée de produits de masse standardisés vers une économie fondée sur un
modèle de différenciation croissante des produits et services par segments de marché à
conduit a une remise en question des méthodes traditionnelles de calcul des coûts.
Nous nous proposons de parcourir la méthode ABC dans ce chapitre qui sera organisé
comme suite :
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CHAPITRE II La méthode ABC
1. Définition
Selon Lorino la gestion par les activités (Activity Based Costing) peut être définie comme
étant une nouvelle philosophie de gestion. Elle se traduit par une panoplie complètement
renouvelée d’outils et de méthodes, depuis la mesure des performances opérationnelles
jusqu’à la gestion prévisionnelle de l’emploi, en passant par la gestion des flux de matière,
l’analyse de la valeur et l’évaluation des investissements.
On peut dire que la méthode ABC est une méthode de gestion de la performance qui
permet de comprendre la formation des coûts et les causes de leur variation
La méthode ABC est apparue aux États-Unis dans les années 1980 et introduite dans les
entreprises dans le but de corriger de grave lacune dans les systèmes de coût standard
classiques.
Au milieu des années 90 Steve Anderson et Kaplan développent la méthode ABC pilotée
par le temps TDABC (Time Driven Activity-Based Costing), cette méthode repose sur des
équations de temps qui décrivent l’activité de base d’un groupe de ressources et toutes les
variations majeures qui s’y rapportent.
3. Objectifs de la méthode : 22
Les objectifs de la méthode ABC sont en nombre de quatre et seront présentés selon leur
importance :
22
http://www.yourscribe.com/cataloge/tous/education/cours/support-abc-final-,13/08/2013.
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CHAPITRE II La méthode ABC
La répartition approximative des importantes charges indirectes par des clefs très souvent
volumiques conduit à sous-évaluer les coûts des produits en petites séries par rapport à ceux
d’une grande série. L’imprécision des coûts peut même conduire l’entreprise à prendre des
décisions dangereuses en matière de tarification et de développement de produits.
Un découpage plus fin du fonctionnement permet de faire apparaitre le coût des activités
« accessoires » (par rapport au processus principal de production, et restées pour cette raison
cachées pour la comptabilité analytique) parfois coûteuses alors qu’elles peuvent n’apporter
que peu de valeur.
Les charges fixes ne le sont souvent que par rapport au niveau d’activités général, ainsi les
frais du bureau d’études dépendent du nombre de modèles qu’il conçoit ou améliore.il faut
donc déterminer un ou plusieurs inducteurs de coûts pour chaque activité afin d’obtenir une
relation causale pertinente.
A partir de l’activité, des applications multiples et flexibles peuvent être construites afin
de déterminer des couts par produits, par processus, par projets, etc.
De plus, dans le cadre d’un processus, peuvent être suivis de façon cohérente : le délai, la
qualité des produits empruntant le processus. Enfin, la détermination d’unité d’ouvre plus
« vraies » facilite la construction de budgets plus crédibles.
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CHAPITRE II La méthode ABC
D’après cette introduction il est nécessaire de définir certains concepts qui accompagnent
l’explication des principes de la méthode ABC ainsi sa mise en place, ces concepts sont les
suivants :
La tâche :
Elle peut être définie comme suit : « les taches constituent le chaînon de base auxquels
s’attachent les flux qui traversent l’organisation et provoquent des coûts, elles forment des
ensembles cohérents : les activités »23.
L’activité :
23
BOUQUIN, H. « comptabilité de gestion », Dalloz-Sirey, Paris 1993.p.70.
24
Lorino, P. « Méthodes et pratiques de la performance »,3éme édition, paris, Editions d’Organisation,
2003.p18.
25
Carla, M. Éric. Marie-Hélène. Philippe, D. Véronique, M. « Coûts et décisions », Paris, Gualino Editeur,
2002.p.109.
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CHAPITRE II La méthode ABC
Exemple : paiement d’un chèque par le banquier, et comme nous avons dit que l’activité
est une ensemble de tâches, les tâches qui constituent cette activité sont :
Vérification des mentions obligatoires du chèque ;
Vérification de l’existence du solde ;
Saisir les informations sur le logiciel ;
Les processus :
Les ressources :
Les inducteurs : 27
L’inducteur est une « unité de mesure qui rend compte du comportement du coût de
l’activité, c’est-à-dire du lien existant entre le coût d’une activité et sa consommation par un
produit ou tout autre objet de coût. »28.
26
PATRICK B, « contrôle de gestion cours et applications », Librairie Vuibert, 1999.p.202.
27
X.Bouin, F-X.Simon, « les nouveaux visages du contrôle de gestion ».3éme édition, Dunod, Paris.2009.p165.
28
Carla.M, Éric.C, Marie-Hélène, Philippe, Véronique.M, « Coûts et décisions », Gualino Editeur,
Paris.2002.p111.
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CHAPITRE II La méthode ABC
a) Inducteur de ressource :
Toutes les activités consomment des ressources. Dans la méthode ABC, l’imputation des
ressources aux activités se fait par la détermination de liens de causalité entre ces dernières et
les activités. Il s’agit des inducteurs de ressources.
Il représente la clé de répartition des activités consommées entre les différents objectifs de
coût, l’événement qui déclenche l’activité et explique la variation de leur volume.
Exemple :
Inducteurs d’activités
Nombre de livraison
Activité :
Nombre de client
Editer une facture
Nombre de facture
C’est l’élément qu’on veut valoriser. Cet élément peut être un produit, service, projet,
client, marque, canal de distribution…, ou une combinaison de ces éléments. Dans la méthode
ABC l’objectif est de s’intéresser à des éléments permettant la réduction du coût.
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CHAPITRE II La méthode ABC
Après la définition des concepts de base qui accompagnent les principes de la méthode
ABC.il ya lieu de présenter ces principes à savoir :
Dans les modèles traditionnelles le principe est d’imputer les charges indirectes au
produit, autrement dit, il s’agit d’une logique d’absorption des charges indirectes par les
produits.
L’augmentation de la part des charges indirects dans la structure des coûts de revient peut
remettre en cause la pertinence et la logique de cette imputation.
Alors que la méthode ABC rétablit une relation pertinente et logique entre l’objet de coût et
les ressources nécessaires pour les produire, en introduisant le concept d’activité. Donc le
principe de base de cette méthode est :
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CHAPITRE II La méthode ABC
Vision
fonctionnel
(vertical)
La méthode ABC repose sur une vision transversale qui consiste à repérer toutes les
activités qui concourent à améliorer la valeur du produit ou de service.
Exemple :
La gestion des activités ou management à base d’activités (ABM) est une méthode de
management de l’entreprise qui doit permettre dans un premier temps un pilotage stratégique
de l’organisation dans le but d’améliorer la performance par des démarches de progrès
continu et dans un seconde temps une vision architecturelle du fonctionnement de l’entité.
L’ABC a comme intérêts la réorganisation de l’entreprise grâce au diagnostic porté sur les
activités non productrices de valeur. C’est ainsi qu’elle cherche à optimiser le couple coût /
valeur, une fois que la démarche ABC permis de comprendre la cause du coût, de mettre en
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CHAPITRE II La méthode ABC
forme des tableaux de bord de pilotage par les indicateurs et mettre en place l’organisation des
actions correctrices.
Ressources
Objet de coût
L’imputation des charges indirectes par la méthode ABC se réalise en quatre (04) étapes, à
savoir :
29 éme
BERLAND, N. & De RONGE, Y. « contrôle de gestion perspective stratégique et managériales », 2 édition,
éd Pearson, Paris, 2010.p222.
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CHAPITRE II La méthode ABC
La définition des activités est une opération délicate qui laisse une place importante à
l’appréciation dans le choix du degré de détail. Lorsqu’une démarche de définition des
activités est entreprise, il faut éviter de se lancer dans une description excessivement
détaillées des tâches effectuées dans chacun des services et de retenir un trop grand nombre
d’activités, pour que le système puisse être opérationnel.
S’il ya des changements éventuelles sur le processus de production (bien ou service) des
modifications sur la cartographie des activités est nécessaire.
Il s’agit de faire disparaitre l’arbitraire existant dans l’imputation des ressources mise en
place dans la méthode des coûts complets.
Le principe général d’allocation reste inchangé dans la mesure où l’ABC repose sur la
distinction entre charges directes et indirectes et leur imputation sur les produits
30
Inspiré du mémoire EL BERKENNOU M, « implantation de la démarche Activity Based Costing pour la mesure
des coûts opératoires d’un produit bancaire-cas pratique : crédit immobilier au sein de la BDL », diplôme
supérieur des études bancaires, Ecole Supérieure de Banque, 2008.
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CHAPITRE II La méthode ABC
Il s’agit d’imputer d’abord les ressources indirectes dans les centres d’analyses. L’objectif
est de répartir de classiquement les ressources indirectes par service, avant de les affecter par
activité.
Si les activités ont été judicieusement choisies, la plupart des ressources indirectes seront
réparties de façon directe par rapport à l’activité. Les autres ressources ne possèdent pas un
lien direct avec l’activité représentent des charges communes consommées par plusieurs
service.
Cela fait apparaître l’avantage important que présente la décomposition en activités par
rapport à celle en centres de responsabilités, puisque le recours à des clés de répartition peut
être réduit au minimum.
Ainsi les activités sont valorisées par une allocation des coûts des centres qui se traduit par
l’addition de ressources directement affectées et de leur consommation en ressources
communes.
Pour effectuer cette dernière imputation, des inducteurs de ressources seront utilisés
comme le nombre d’heures de travail
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CHAPITRE II La méthode ABC
Pour une activité regroupant des coûts homogènes, il est nécessaire de définir une mesure
unique d’activité : c’est l’inducteur d’activité. Le choix de la nature de l’inducteur est
primordial car il doit mettre en évidence un comportement de coût cohérent qui évolue
proportionnellement au volume de l’inducteur.
les activités liées au volume fabriqué : les inducteurs privilégiés sont l’heure de main
d’œuvre ou l’heure machine… ;
les activités liées aux changements de lots ou de séries : seront retenus comme
inducteurs le nombre d’ordre de fabrication ou nombre de séries fabriquées ;
les activités de soutien concernant un objet de coût : les indicateurs principaux sont
le nombre de composants, le nombre de modifications techniques ;
les activités de soutien général dont les charges sont indépendantes du volume et de
la gamme de produit : ici l’inducteur s’apparente à une assiette de répartition comme
la valeur ajoutée mais on peut préférer ne pas chercher à attribuer le coût de ces
activités aux produits.
Il s’agit de déterminer, pour chaque objet de coût, les activités auxquelles il a recours et la
quantité d’inducteurs consommée par ces activités.
Pour obtenir le coût unitaire de production des produits, il faut établit pour chaque produit
une fiche qui indique les activités qu’il utilise, ainsi que sa consommation d’inducteur pour
chacune des activités.
Le coût obtenu est composé de consommation de charges directes et du coût des activités
consommées. Cette étape nécessite d’intégrer la notion de volume de production.
La logique de ces calculs consiste à répartir le coût unitaire de l’inducteur dans le coût
unitaire du produit en tenant compte du nombre de produits fabriqués.
31
ALAZARDA. C, SEPARI. S, « DCG 11 contrôle de gestion manuel et application »,2 éme édition, Dunod, Paris,
2010.p.532.
32
ibid
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1 2 3 4 5 6 7 8
33
Y.DE RONGE, K.CERRADA, « contrôle de gestion »,2éme édition, Pearson Education France, Paris.2009.p43.
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CHAPITRE II La méthode ABC
2. Intérêts de la méthode :
l’utilisation comme outil comptable :
La méthode permet :
- D’appliquer un mode différent d’imputation des charges, et de calcul des coûts des
produits de l’entreprise ;
- D’apporter une vision des charges et leur contribution plus liée à la réalité du
fonctionnement de l’entreprise ;
- De provoquer un changement d’organisation comptable de l’entreprise. Elle abolit la
distinction entre centres principaux, centres auxiliaires, centres opérationnels et de
soutien.
Un outil de gestion :
L’analyse ABC permet par ailleurs d’identifier les ressources absorbées par chaque
activité indirecte. Il devient ainsi possible de sortir du schéma classique, "charge directe et
indirecte".pour y substituer des couples" ressources affectées / valeur contributive aux
produits" pour chaque activité.
L’analyse conduira à veiller à ce que l’activité fortement contributive ait une efficacité
maintenue.
En cas de crise, les ressources affectées aux autres activités pourront utilement être
déployées pour maintenir cette efficacité.
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CHAPITRE II La méthode ABC
La gestion par activité offre enfin des possibilités de travail intéressantes dans le domaine
du management de l’entreprise.
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