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UNIVERSITE HASSAN II - MOHAMMEDIA

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FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES
ECONOMIQUES ET SOCIALES
MOHAMMEDIA

Master Ingénierie Comptable Fiscale et Financière


Semestre 2 : Année universitaire 2013-2014

CONTROLE DE GESTION
LA METHODE ABC (Activity Based Costing)
Réalisation : Balla KEITA
Enseignement : Professeur F. KHIHEL

Sommaire
Introduction
1. Généralités de la méthode
2. Principes du calcul des coûts à base d’activité
3. Méthodologie de la mise en œuvre du modèle
4. Exemple : cas de la Société ABC
Conclusion
Bibliographie
INTRODUCTION
 Origine
Apparue dans les années 80 aux Etats-Unis par le groupement CAM-I, destiné à la recherche
sur la gestion au sens large de l’entreprise, la méthode ABC vise à améliorer l’exploration des
charges indirectes de plus en plus importantes dans l’ensemble des coûts. En effet aujourd’hui
les frais indirects représentent rarement moins de 30 à 40% du total des charges.
Dans cette optique, la comptabilité par activité ou méthode ABC a vu le jour pour pallier aux
insuffisances que présentaient les méthodes traditionnelles de calcul des coûts.
 Problématique
Face aux nombreuses critiques subies par les méthodes traditionnelles, de nouvelles méthodes
de calcul de coût, notamment la comptabilité à base d’activité ou méthode ABC sont apparue à
la fin des années 1980, suite aux travaux de Johnson et Kaplan (1987). Cette méthode est
souvent présentée comme une innovation majeure permettant de calculer des coûts plus justes
et représentatifs de la réalité industrielle.
Cependant, cette présentation suscite certaines interrogations relatives aux apports de cette
méthode et à sa faible diffusion. Pourquoi, cette méthode, censée résoudre les problèmes
d’inefficience des systèmes traditionnels de calcul des coûts et améliorer les performances, reste
très faiblement adoptée par les entreprises ?
1. Généralités de la méthode
1.1. Contextes
L’étude d’un « nouveau » modèle de comptabilité ne peut se faire sans avoir, au préalable, situer
le contexte dans lequel il émerge. Les causes de l’apparition de la méthode ABC peuvent être
présentées comme suit :
 L’automatisation des processus de production : avec le développement de
l'automatisation des processus de production, la part des coûts de revient consacrée à la
fabrication, dont les charges directes, diminue régulièrement.
 Le recours à la sous-traitance : avec le recours à la sous-traitance, les
approvisionnements en matières premières brutes diminuent au profit des achats de
composants et de sous-ensembles destinés à être assemblés ou montés.
 L’émergence de certaines fonctions : certaines fonctions ont vu leur importance
croître telles que les activités marketing, ingénierie, télédistribution, gestion des ventes,
publicité et leur coût ont fortement augmenté.
 La réduction de la durée du cycle de vie des produits : les exigences des
consommateurs et leur recherche d'identification conduisent les entreprises à
différencier les produits proposés et à concevoir de nouveaux produits d'où une
réduction de la durée du cycle de vie des produits. Les séries mises en fabrication sont
plus courtes. Par contre, les activités de logistique, de transport, d'informatique, de
recherche qualité se sont beaucoup développées. Leurs coûts ont très fortement
progressé.
 L’évolution de l'activité globale de l'entreprise : le produit physique réel fabriqué et
vendu, n'est plus qu'un élément parmi l'activité globale de l'entreprise, faite désormais
et de plus en plus, de services à la clientèle, de maintenance, de qualité, de juste à temps,
de sur mesure, de livraison rapide, de garantie prolongée, générateurs de valeurs.
 Le travail en flux tendus : les entreprises travaillent de plus en plus en flux tendus d'où
la disparition des problèmes liés au stockage des matières premières et des produits
finis.
 L’évolution des charges de personnel : pour les charges de personnel, on assiste à un
double phénomène : l'automatisation remplace la main d'œuvre et la main d'œuvre
indirecte se substitue à la main d'œuvre directe.

1.2. Objectifs de la comptabilité ABC


Les objectifs essentiels de la comptabilité ABC visent à :
 Calculer des coûts de revient « pertinents » ;
 Affiner les relations : activités et coûts de revient ;
 Evaluer les coûts des « cycles de vie » des activités.

1.3. Caractéristiques
La méthode ABC se caractérise par :
 La définition d’une activité1 de l’entreprise ;
 le choix d’un inducteur2 pour mesurer le coût de l’activité ;
 l’exécution d’un processus3 pour la réalisation des produits ou services ;
 l'abandon de la référence au produit pour privilégier la référence à l'activité ;
 la réduction de la place consacrée à la fonction production ;
 la prise en compte de la valeur créée par certaines activités.

2. Principes du calcul des coûts à base d’activité


2.1. Concept du modèle
Le modèle à base d’activité, appelé méthode ABC (Activity Based Costing) offre une solution
alternative au modèle des centres d’analyse. Il s’attache à redéfinir le traitement des charges
indirectes et propose une analyse novatrice en découpant l’entreprise en activités. L’objectif de
cette méthode est d’instaurer une meilleure traçabilité des charges indirectes.
 Principe :
 La méthode ABC met l'accent sur l'explication des causes des coûts des activités
plus que sur le calcul des coûts des produits ;
 elle ne prévoit pas de centres auxiliaires, les coûts de tous les centres étant imputés
aux coûts des produits sans répartition secondaire ;
 elle opère des regroupements d'activités selon des processus transversaux qui
dépassent les limites des centres de responsabilité.
Le premier principe est tout d'abord de recenser toutes les activités génératrices de valeurs puis
ensuite d'évaluer pour chacune d'elles, le coût correspondant. La méthode ABC se concentre

1
Une activité se définit comme un ensemble de tâches élémentaires.
2
L'inducteur est l'unité de mesure de l'activité.
3
Un processus est un ensemble d'activités nécessaires pour fournir un produit ou un service.
essentiellement sur les coûts des activités qui seront affectés par la suite aux coûts des produits
fabriqués et vendus.
2.2. Les niveaux d’analyse
La méthode ABC distingue trois niveaux d'analyse :
 Le niveau élémentaire de la tâche :
La tâche est le premier niveau dans la description des travaux. Elle ne donne pas lieu à un calcul
de coût.
Exemple : décharger un camion, trier des pièces comptables, rédiger un courrier, fraiser, sont
des tâches.
 Le niveau intermédiaire de l'activité :
La méthode ABC est centrée sur le coût des activités. Une activité est un ensemble de tâches
ordonnées et liées entre elles dans un but donné.
Exemples :
1) Le déchargement du camion, la comparaison entre le bon de livraison et le bon de
commande, le contrôle de la quantité et de la qualité des matières reçues, le rangement
des matières dans le magasin sont quatre tâches dont l'ensemble constitue l'activité de
réception des livraisons.
2) Le fraisage, le rabotage et le perçage sont trois tâches dont l'ensemble constitue l'activité
d'usinage.
3) La collecte des pièces comptables, leur tri, la passation des écritures, la consultation des
comptes, l'édition des balances sont cinq tâches dont l'ensemble constitue l'activité de
comptabilité.

 Le niveau supérieur du processus :


Les suites d'activités concourant à un but commun forment un processus auquel participent
plusieurs divisions (ateliers et services). L'entreprise est vue comme un réseau de processus
transversaux.
Un processus engendre des coûts mais aussi de la valeur (c'est à dire le prix que les clients sont
disposés à payer). L'objet des processus est de réaliser les biens et services qui donneront
satisfaction aux clients. On distingue :
 Les activités fortement créatives de valeur : des coûts élevés, mais néanmoins maîtrisés,
peuvent être admis pour ces activités privilégiées ;
 les activités ayant peu d'incidence sur la valeur, dont les coûts doivent être comprimés ;
ces activités seront supprimées, si possible. L'action sur les processus vise à augmenter
le rapport valeur/coût, aussi bien par l'amélioration de la valeur que par la limitation du
coût.
2.3. Maîtrise des coûts
 Les activités consomment les ressources
L'analyse à base d'activités facilite la maîtrise des coûts. Elle repose sur le fait que ce sont les
activités qui consomment les ressources (les ressources consommées étant qualifiées de charges
dans le système comptable). Pour agir sur le coût du produit, il faut :
 Identifier les activités ajoutant de la valeur au produit (en vue de supprimer les activités
sans incidence sur la valeur) ;
 Identifier les facteurs générateurs des coûts des activités (ou inducteurs de coûts).
La consommation de ressources (ou charges) par une activité peut résulter d'une pluralité de
facteurs qui ne sont pas tous quantifiables. La relation entre les ressources consommées et les
activités réalisées est donc directe. L'objectif fondamental de la comptabilité à base d'activités
est d'informer sur les générateurs de coûts quantifiables.
Exemple :

 Les produits consomment les activités


Les produits consomment les activités et ce n'est qu'indirectement, par l'intermédiaire des
activités, que le coût des ressources est incorporé aux produits. On choisit pour chaque activité
une unité de mesure de l'activité ou inducteur d'activité (sorte d'unité d'oeuvre) par
l'intermédiaire duquel le coût de l'activité est imputé aux produits.
 Conséquences de la maîtrise des coûts
La maîtrise des coûts à travers la comptabilité à base d’activité a pour objectifs :
 L’abandon de la distinction entre centres principaux et centres auxiliaires :
La méthode ABC considère que toutes les activités sont « principales » (au sens des centres
principaux du P.C.G) pour la détermination des coûts des produits. Il n'y a pas de déversement
en cascade des coûts des centres auxiliaires vers les centres principaux (et encore moins de
prestations croisées).
La relation entre les coûts et les causes qui les déclenchent n'est donc pas brouillée par les
calculs de répartition. En outre, la méthode ABC ne se limite pas à l'analyse des activités de
production. Elle porte la même attention aux activités de support, aux activités
d'approvisionnement et aux activités de marketing et de distribution. Or, la plupart de ces
activités sont fortement créatrices de valeur pour le produit.
 L’importance des charges indirectes :
La méthode ABC est une méthode d'analyse des charges indirectes. Par ailleurs, les charges
directes (prix d'achat des matières premières et composants, éventuellement main-d’œuvre),
dans la mesure où elles subsistent, sont affectées directement au coût des produits.
 L’élimination de l'incidence des stocks d'approvisionnements et de produits
intermédiaires :
L'analyse des processus transversaux allant de la conception du produit à l'après-vente, en
passant par l'approvisionnement des composants, la production et la distribution, pourrait se
heurter à l'existence de stocks intermédiaires qui nuiraient à la continuité du processus. Cette
difficulté disparaît dans les entreprises travaillant en flux tendus où le stockage est
systématiquement évité.
3. Méthodologie de la mise en œuvre du modèle
La méthode ABC préconise une analyse transversale, et non plus fonctionnelle (ou verticale)
de l’entreprise. L'approche transversale de l'entreprise consiste à découper l'entreprise par
activités et non par fonctions. Cette démarche prend appui sur le concept de chaîne de valeur
de M. Porter. Il faut donc repérer toutes les activités qui concourent à améliorer la valeur du
produit ou du service. Chaque activité contribue à la valeur du produit ou du service.

3.1. Les différentes étapes de la méthode


Les principales étapes de la mise en œuvre de la méthode ABC sont les suivantes :
 Identification des activités de l'entreprise,
 Affectation des ressources (charges indirectes) aux activités,
 Identification des inducteurs d’activités,
 Calcul des coûts unitaires des inducteurs,
 Imputation aux produits des coûts des groupements d'activités.

3.1.1. L’identification des activités de l’entreprise


Il s’agit de recenser l’ensemble des activités de l’entreprise. Cette analyse est faite à partir de
la documentation existant dans l’entreprise et par enquête auprès des personnels des différents
niveaux hiérarchiques.
3.1.2. L’affection des ressources aux activités
Les ressources sont les charges consommées par chaque activité ; elles sont directes par rapport
aux activités définies.
3.1.3. L’identification des inducteurs d’activités
Il s’agit de rechercher les facteurs expliquant le mieux la consommation de ressources. Un
inducteur et un indicateur de volume d’activité. Il traduit une relation de causalité entre la
consommation des ressources et les activités.
Exemple :
Activités Inducteurs d’activité
 Réceptionner les approvisionnements  Nombre d’approvisionnements reçus
 Contrôler les approvisionnements  Nombre d’approvisionnements contrôlés
 Stocker  Nombre de références
 Transformer des matières  Temps de fabrication
 Distribuer des commandes  Nombre de lots expédiés
 Publicité  Nombre de lots expédiés

Les activités qui ont le même inducteur peuvent être regroupées dans un centre.
3.1.4. Le calcul du coût unitaire des inducteurs
Le coût de l’inducteur est déterminé selon la formule suivante :

3.1.5. Imputation aux produits des coûts des groupements d'activités


Le coût complet (ou coût de revient du produit) est obtenu en cumulant :
 les charges directes ;
 les charges indirectes des centres de regroupement qui sont imputées au prorata des
inducteurs d'activité.
Une fois le coût de l’inducteur obtenu, ce dernier s’imputer aux coûts des produits.
3.2. Différences entre le modèle des centres d’analyse et la méthode ABC
En se basant sur le principe de la continuité, les entreprises, dans le calcul de leurs coûts de
revient utilisent des méthodes d’évaluation (méthode des centres d’analyse, méthode à base
d’activité appelée méthode ABC) dans un but bien précis. Ces méthodes cherchent un mode
d’évaluation des produits (biens et services) réalisés par les entreprises. Les valeurs des coûts
des produits calculées servent de point de repère et de comparaison par rapport à des valeurs
données par le marché.
Les coûts de revient des produits constituent des instruments utiles pour les dirigeants
notamment pour le calcul de résultats prévisionnels, et comme base pour les négociations sur
le prix de vente. Dans cette optique, ces coûts par produit doivent incorporés la totalité des
charges de l’entreprise aux coûts des produits d’où la dénomination de « coûts complets ».
Tableau de comparaison des méthodes de calcul des coûts
Méthode des centres d’analyse Méthode ABC
Traitement des charges indirectes
Les charges indirectes transitent dans des Les charges indirectes sont regroupées dans
centres d’analyse pour être ensuite imputées les activités et le coût de chaque activité est
aux produits à l’aide d’unités d'œuvre (U.O). déterminé. Ce coût est ensuite répartis entres
les produits à l’aide d’inducteurs.
Centre d’analyse et activité
Un centre d’analyse correspond le plus Une activité correspond à un ensemble de
souvent à une division comptable, tâches homogènes. Le fonctionnement de
comprenant des activités non homogènes. l’entreprise est appréhendé à travers une
véritable « carte de ses activités ».
Unité d’œuvre et inducteur
L’unité d’œuvre est souvent liée à un volume L’inducteur de coût traduit une relation de
de production. causalité entre l’activité et la ressource
consommée (ou charge).

3.3. Limites de la méthode ABC


3.3.1. Avantages du modèle
Une aide à la maîtrise des coûts et à la prise de décision :
 Le découpage en activités permet de mieux répartir les charges indirectes. Il n’y a plus
une clef unique par centre mais plusieurs, donc, une meilleure affectation des ressources
aux activités et des activités aux produits.
 Les inducteurs d’activité apportent une première approche de la performance de chaque
activité. La mise en place d’inducteurs de performance (inducteur de délai, de qualité,
de coût, etc.) enrichit cette analyse.
 La méthode ABC impute aux coûts des objets les ressources réellement consommées ;
les productions en grande série ne sont plus pénalisées par les petites séries, tout aussi
coûteuses en maintenance, réglage et planification, contrôle…

3.3.2. Limites de la méthode


La principale limite du modèle à base d’activités réside dans sa complexité. La qualité du
modèle dépend de la façon dont il est défini : définition des activités, définition des inducteurs,
regroupement des inducteurs, etc.
La méthode ABC ne garantit pas la « vérité des coûts réels ». Le choix des inducteurs d'activités
peut paraître arbitraire et discutable comme le sont les choix des unités d'œuvre dans la méthode
traditionnelle. Cependant, cette méthode permet d'améliorer l’analyse des coûts et de cerner la
progression de certaines charges afin de sauvegarder la compétitivité de l'entreprise.
4. Exemple : cas de la Société ABC
4.1. Enoncé du cas
La société ABC est une entreprise industrielle. Son mode de production très automatisé s’appuie
sur un système de GPAO (Gestion de Production Assisté par Ordinateur).
La direction de la production s’attache au respect des programmes de fabrication en termes de
qualité, quantités et dates de réalisation. Au niveau du contrôle de gestion, on surveille le suivi
des engagements financiers traduits dans les budgets, ce qui, au quotidien, se traduit par
l’obligation de toujours produire au moindre coût.
Le système de comptabilité analytique repose sur des centres d’analyse qui sont aussi des
centres de responsabilité.
Les responsables de la société ABC pensent de plus en plus que ce système est mal adapté à
leur mode de production : la répartition des charges indirectes ne leur paraît pas respecter les
causalités réelles entre les productions et les charges qu’elles induisent ; certains anciens
produits voient ainsi leur coût anormalement alourdi au profit de productions nouvelles dont le
coût paraît largement sous-estimé.
Monsieur Said, contrôleur de gestion de la société ABC, a suivi un séminaire sur la nouvelle
méthode des comptabilités dites par activités (ou méthode ABC).
A une réunion de la direction générale, il présente une simulation sur les résultats que donnerait
l’application de ces nouveaux concepts au centre de montage de l’entreprise.
Il conclut sa présentation par un exposé général sur :
 l’inadaptation des méthodes classiques de calcul des coûts à des systèmes de production
automatisés
 les solutions que peut apporter la comptabilité par activités.
Travail à faire :
Vous êtes invité à reprendre cette présentation en vous appuyant sur les données des annexes 1
à 5 en procédant aux travaux suivants :
1) Calculer le montant des frais de montage à imputer aux produits dans le système
classique de comptabilité analytique.
2) Calculer le montant des frais de montage à imputer aux produits en prenant pour base
les activités indiquées dans l’annexe 4. Analyser les écarts obtenus.
3) Calculer le montant des frais de montage imputés aux produits en prenant pour base les
activités mises en évidence dans l’annexe 5. Etudier l’origine des écarts obtenus avec
les résultats de la question précédente.
4) En vous fondant sur les résultats précédents, donner une conclusion sur les
améliorations que la comptabilité par activités peut apporter à la connaissance des coûts
dans l’entreprise.
Annexe 1 : Extrait des gammes opératoires des produits assemblés dans le centre
montage
Nombre d’heures Nombre d’heures
Produit Poste de travail Taille série
machines de main d’œuvre
A Machine manuelle 20 000 0,004 0,025
B Machine automatique 5 000 0,015 0,015
C Machine automatique 10 000 0,025 0,005
D Machine manuelle 2 000 0,02 0,04
E Machine manuelle 1 000 0,005 0,015

Annexe 2 : Prévisions de production en volume

Volume de production
Produit
prévisionnel
A 600 000
B 400 000
C 150 000
D 200 000
E 50 000

Annexe 3 : Imputation des charges indirectes dans le système actuel


Les charges indirectes du centre s’élèvent à 15 250 000 F.
L’unité d’œuvre est l’heure de main d’œuvre directe.
Annexe 4 : Analyse sommaire des charges par activité
Dans une première analyse, un pointage des charges du centre conduit à répartir les
15 250 000 en deux parties :
6 558 000 imputables à l’activité manuelle
8 692 000 imputables à l’activité automatisée.
Pour la première activité, “ l’inducteur de coût ” est l’heure de main d’œuvre directe ; pour la
seconde, il s’agit de l’heure machine.
Annexe 5 : Analyse détaillée des activités
Une analyse plus fine des activités réelles du centre Montage conduit à répartir ses charges en
trois catégories :
4 270 000 relèvent de l’activité manuelle
6 478 000 relèvent de l’activité automatisée
4 502 000 sont imputables au lancement des séries de fabrication
Pour cette troisième activité, l’inducteur de coût est la série lancée.
4.2. Corrigé du cas de la Société ABC

1) Imputation des frais de montage dans le cadre d’une comptabilité analytique


classique
Calcul du nombre d’unités d’œuvre (heures de main d’œuvre directe)
Produit Temps unitaire Production Total
A 0,025 600 000 15 000
B 0,015 400 000 6 000
C 0,005 150 000 750
D 0,04 200 000 8 000
E 0,015 50 000 750
Total 30 500
Total des charges 15 250 000
Coût de l’unité d’œuvre 500

On en déduit l’imputation à chaque produit en multipliant le coût de l’unité d’œuvre par les
temps respectifs
A B C D E
12,5 7,50 2,50 20,00 7,50

2) Imputation sur la base des activités de l’annexe 4


A l’activité manuelle est associé l’inducteur de coût : heure de main d’œuvre directe
A l’activité automatique est associé l’inducteur de coût : heure machine
Calcul du coût des inducteurs
Produit Temps unitaire Temps unitaire Production Temps Temps
de MOD machine MOD machine
A 0,025 0,004 600 000 15 000 2 400
B 0,015 0,015 400 000 6 000 6 000
C 0,005 0,025 150 000 750 3 750
D 0,04 0,020 200 000 8 000 4 000
E 0,015 0,005 50 000 750 250
Volume inducteur 30 500 16 400
Charges 6 558 000 8 692 000
Coût de l’inducteur 215,02 530,00

En multipliant le coût des inducteurs par les temps unitaires, on en déduit l’imputation des
inducteurs aux produits
Produit Inducteur Inducteur heure Imputation
MOD machine unitaire totale
A 5,38 2,12 7,50
B 3,23 7,95 11,18
C 1,08 13,25 14,33
D 8,60 10,6 19,20
E 3,23 2,65 5,88
Comparaison entre les deux méthodes
Produit Ancienne Nouvelle
A 12,50 7,50
B 7,50 11,18
C 2,50 14,33
D 20,00 19,20
E 7,50 5,88

Avec la nouvelle méthode, les produits A, D, E à fabrication manuelle voient leur imputation
de charges indirectes réduites. Au contraire, B et C qui consomment davantage d’heures
machine voient leur contribution alourdie.
L’ancienne méthode qui répartissait tout en fonction des heures de main d’œuvre directe
conduisait ainsi à “ subventionner ” les produits faibles consommateurs de main d’œuvre directe
par les autres.
L’hypothèse d’homogénéité des activités sur laquelle repose la méthode classique de la
comptabilité analytique n’est pas réalisée dans l’atelier Montage.
3) Calcul des imputations en prenant en compte les trois activités

Produit Temps MOD Temps machine Nombre de séries


A 15 000 2 400 30
B 6 000 6 000 80
C 750 3 750 15
D 8 000 4 000 100
E 750 250 50
Volume de l’inducteur 30 500 16 400 275
Charges 4 270 000 6 478 000 4 502 000
Coût de l’inducteur 140,00 395,00 16 370,91

On en déduit l’imputation aux produits en multipliant les temps unitaires par le coût des
inducteurs
Heures Nombre de
Produit MOD Total
machine séries
A 3,50 1,58 0,82 5,90
B 2,10 5,93 3,27 11,30
C 0,70 9,88 1,64 12,21
D 5,60 7,90 8,19 21,69
E 2,10 1,98 16,37 20,45
4) Comparaison des résultats
Produit Méthode 1 Méthode 2
A 7,50 5,90
B 11,18 11,30
C 14,33 12,21
D 19,20 21,69
E 5,88 20,45

La deuxième méthode diminue le coût des articles fabriqués en grandes séries (A et C) et


augmente celui des petites séries.

CONCLUSION
La méthode ABC est une méthode d’évaluation qui permet de comprendre la formation des
coûts, les causes de leurs variations. Cette méthode met l’accent sur le processus de fabrication
et non directement sur le coût des produits. Elle prend en compte les coûts engendrés par une
organisation spécifique ou les coûts de la qualité.
La méthode consiste, pour un processus donné (et donc un résultat à atteindre), à choisir des
inducteurs de coûts pertinents pour chacune des activités du processus, afin d’obtenir un modèle
de calcul permettant d’analyser la performance du processus en faisant varier les hypothèses.
Les résultats obtenus permettent d’aider à la prise de décision quant au fonctionnement du
processus. Ensuite, les impacts des décisions prises pourront être suivis dans le temps à l’aide
d’indicateurs de performance définis par rapport aux objectifs assignés aux processus.
La comptabilité de gestion s'intègre ainsi davantage dans la stratégie globale de l'entreprise.

BIBLIOGRAPHIE
 Ouvrages :
 Thierry Jacquot, Richard Milkoff : « Comptabilité de gestion : analyse et maîtrise
des coûts », Pearson Education France, 2007
 Wilfried Niessen, Anne Chanteux : « Les tableaux de bord et business plan »,
Edipro, 2005.

 Sites Internet :
 Académie de Lyon : La comptabilité d’activité (www2.ac-lyon.fr)
 Centre de Ressources en Economie et Gestion (CREG) : La comptabilité par
activité (www.creg.ac-versailles.fr)
 Kit de gestion pour l'Ingénieur : La comptabilité à base d’activité
(http://www.unit.eu)
 La chaîne Comptalia TV : La méthode ABC (www.comptalia.tv)
 LICP : Le modèle à base d’activité (www.licp.fr)

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