;lk
FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES
ECONOMIQUES ET SOCIALES
MOHAMMEDIA
CONTROLE DE GESTION
LA METHODE ABC (Activity Based Costing)
Réalisation : Balla KEITA
Enseignement : Professeur F. KHIHEL
Sommaire
Introduction
1. Généralités de la méthode
2. Principes du calcul des coûts à base d’activité
3. Méthodologie de la mise en œuvre du modèle
4. Exemple : cas de la Société ABC
Conclusion
Bibliographie
INTRODUCTION
Origine
Apparue dans les années 80 aux Etats-Unis par le groupement CAM-I, destiné à la recherche
sur la gestion au sens large de l’entreprise, la méthode ABC vise à améliorer l’exploration des
charges indirectes de plus en plus importantes dans l’ensemble des coûts. En effet aujourd’hui
les frais indirects représentent rarement moins de 30 à 40% du total des charges.
Dans cette optique, la comptabilité par activité ou méthode ABC a vu le jour pour pallier aux
insuffisances que présentaient les méthodes traditionnelles de calcul des coûts.
Problématique
Face aux nombreuses critiques subies par les méthodes traditionnelles, de nouvelles méthodes
de calcul de coût, notamment la comptabilité à base d’activité ou méthode ABC sont apparue à
la fin des années 1980, suite aux travaux de Johnson et Kaplan (1987). Cette méthode est
souvent présentée comme une innovation majeure permettant de calculer des coûts plus justes
et représentatifs de la réalité industrielle.
Cependant, cette présentation suscite certaines interrogations relatives aux apports de cette
méthode et à sa faible diffusion. Pourquoi, cette méthode, censée résoudre les problèmes
d’inefficience des systèmes traditionnels de calcul des coûts et améliorer les performances, reste
très faiblement adoptée par les entreprises ?
1. Généralités de la méthode
1.1. Contextes
L’étude d’un « nouveau » modèle de comptabilité ne peut se faire sans avoir, au préalable, situer
le contexte dans lequel il émerge. Les causes de l’apparition de la méthode ABC peuvent être
présentées comme suit :
L’automatisation des processus de production : avec le développement de
l'automatisation des processus de production, la part des coûts de revient consacrée à la
fabrication, dont les charges directes, diminue régulièrement.
Le recours à la sous-traitance : avec le recours à la sous-traitance, les
approvisionnements en matières premières brutes diminuent au profit des achats de
composants et de sous-ensembles destinés à être assemblés ou montés.
L’émergence de certaines fonctions : certaines fonctions ont vu leur importance
croître telles que les activités marketing, ingénierie, télédistribution, gestion des ventes,
publicité et leur coût ont fortement augmenté.
La réduction de la durée du cycle de vie des produits : les exigences des
consommateurs et leur recherche d'identification conduisent les entreprises à
différencier les produits proposés et à concevoir de nouveaux produits d'où une
réduction de la durée du cycle de vie des produits. Les séries mises en fabrication sont
plus courtes. Par contre, les activités de logistique, de transport, d'informatique, de
recherche qualité se sont beaucoup développées. Leurs coûts ont très fortement
progressé.
L’évolution de l'activité globale de l'entreprise : le produit physique réel fabriqué et
vendu, n'est plus qu'un élément parmi l'activité globale de l'entreprise, faite désormais
et de plus en plus, de services à la clientèle, de maintenance, de qualité, de juste à temps,
de sur mesure, de livraison rapide, de garantie prolongée, générateurs de valeurs.
Le travail en flux tendus : les entreprises travaillent de plus en plus en flux tendus d'où
la disparition des problèmes liés au stockage des matières premières et des produits
finis.
L’évolution des charges de personnel : pour les charges de personnel, on assiste à un
double phénomène : l'automatisation remplace la main d'œuvre et la main d'œuvre
indirecte se substitue à la main d'œuvre directe.
1.3. Caractéristiques
La méthode ABC se caractérise par :
La définition d’une activité1 de l’entreprise ;
le choix d’un inducteur2 pour mesurer le coût de l’activité ;
l’exécution d’un processus3 pour la réalisation des produits ou services ;
l'abandon de la référence au produit pour privilégier la référence à l'activité ;
la réduction de la place consacrée à la fonction production ;
la prise en compte de la valeur créée par certaines activités.
1
Une activité se définit comme un ensemble de tâches élémentaires.
2
L'inducteur est l'unité de mesure de l'activité.
3
Un processus est un ensemble d'activités nécessaires pour fournir un produit ou un service.
essentiellement sur les coûts des activités qui seront affectés par la suite aux coûts des produits
fabriqués et vendus.
2.2. Les niveaux d’analyse
La méthode ABC distingue trois niveaux d'analyse :
Le niveau élémentaire de la tâche :
La tâche est le premier niveau dans la description des travaux. Elle ne donne pas lieu à un calcul
de coût.
Exemple : décharger un camion, trier des pièces comptables, rédiger un courrier, fraiser, sont
des tâches.
Le niveau intermédiaire de l'activité :
La méthode ABC est centrée sur le coût des activités. Une activité est un ensemble de tâches
ordonnées et liées entre elles dans un but donné.
Exemples :
1) Le déchargement du camion, la comparaison entre le bon de livraison et le bon de
commande, le contrôle de la quantité et de la qualité des matières reçues, le rangement
des matières dans le magasin sont quatre tâches dont l'ensemble constitue l'activité de
réception des livraisons.
2) Le fraisage, le rabotage et le perçage sont trois tâches dont l'ensemble constitue l'activité
d'usinage.
3) La collecte des pièces comptables, leur tri, la passation des écritures, la consultation des
comptes, l'édition des balances sont cinq tâches dont l'ensemble constitue l'activité de
comptabilité.
Les activités qui ont le même inducteur peuvent être regroupées dans un centre.
3.1.4. Le calcul du coût unitaire des inducteurs
Le coût de l’inducteur est déterminé selon la formule suivante :
Volume de production
Produit
prévisionnel
A 600 000
B 400 000
C 150 000
D 200 000
E 50 000
On en déduit l’imputation à chaque produit en multipliant le coût de l’unité d’œuvre par les
temps respectifs
A B C D E
12,5 7,50 2,50 20,00 7,50
En multipliant le coût des inducteurs par les temps unitaires, on en déduit l’imputation des
inducteurs aux produits
Produit Inducteur Inducteur heure Imputation
MOD machine unitaire totale
A 5,38 2,12 7,50
B 3,23 7,95 11,18
C 1,08 13,25 14,33
D 8,60 10,6 19,20
E 3,23 2,65 5,88
Comparaison entre les deux méthodes
Produit Ancienne Nouvelle
A 12,50 7,50
B 7,50 11,18
C 2,50 14,33
D 20,00 19,20
E 7,50 5,88
Avec la nouvelle méthode, les produits A, D, E à fabrication manuelle voient leur imputation
de charges indirectes réduites. Au contraire, B et C qui consomment davantage d’heures
machine voient leur contribution alourdie.
L’ancienne méthode qui répartissait tout en fonction des heures de main d’œuvre directe
conduisait ainsi à “ subventionner ” les produits faibles consommateurs de main d’œuvre directe
par les autres.
L’hypothèse d’homogénéité des activités sur laquelle repose la méthode classique de la
comptabilité analytique n’est pas réalisée dans l’atelier Montage.
3) Calcul des imputations en prenant en compte les trois activités
On en déduit l’imputation aux produits en multipliant les temps unitaires par le coût des
inducteurs
Heures Nombre de
Produit MOD Total
machine séries
A 3,50 1,58 0,82 5,90
B 2,10 5,93 3,27 11,30
C 0,70 9,88 1,64 12,21
D 5,60 7,90 8,19 21,69
E 2,10 1,98 16,37 20,45
4) Comparaison des résultats
Produit Méthode 1 Méthode 2
A 7,50 5,90
B 11,18 11,30
C 14,33 12,21
D 19,20 21,69
E 5,88 20,45
CONCLUSION
La méthode ABC est une méthode d’évaluation qui permet de comprendre la formation des
coûts, les causes de leurs variations. Cette méthode met l’accent sur le processus de fabrication
et non directement sur le coût des produits. Elle prend en compte les coûts engendrés par une
organisation spécifique ou les coûts de la qualité.
La méthode consiste, pour un processus donné (et donc un résultat à atteindre), à choisir des
inducteurs de coûts pertinents pour chacune des activités du processus, afin d’obtenir un modèle
de calcul permettant d’analyser la performance du processus en faisant varier les hypothèses.
Les résultats obtenus permettent d’aider à la prise de décision quant au fonctionnement du
processus. Ensuite, les impacts des décisions prises pourront être suivis dans le temps à l’aide
d’indicateurs de performance définis par rapport aux objectifs assignés aux processus.
La comptabilité de gestion s'intègre ainsi davantage dans la stratégie globale de l'entreprise.
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages :
Thierry Jacquot, Richard Milkoff : « Comptabilité de gestion : analyse et maîtrise
des coûts », Pearson Education France, 2007
Wilfried Niessen, Anne Chanteux : « Les tableaux de bord et business plan »,
Edipro, 2005.
Sites Internet :
Académie de Lyon : La comptabilité d’activité (www2.ac-lyon.fr)
Centre de Ressources en Economie et Gestion (CREG) : La comptabilité par
activité (www.creg.ac-versailles.fr)
Kit de gestion pour l'Ingénieur : La comptabilité à base d’activité
(http://www.unit.eu)
La chaîne Comptalia TV : La méthode ABC (www.comptalia.tv)
LICP : Le modèle à base d’activité (www.licp.fr)