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§ 52, La jalousie

FUMEE FLAMME (sans fumée)1


Produit de la souffrance On la voit rarement à travers la fumée et
elle meurt quand la fumée devient
envahissante
Nécessaire pour que la vie ait un sens et
soit heureuse
doit cesser pour que la flamme soit claire ne peut se tenir dans l'obscurité de la
fumée
Ne peuvent pas coexister
Différente de la flamme, qu’elle ne peut Pas la rivale de la fumée
pas contenir et dont elle n’indique pas la Sans ennemi
présence Pas liée à la fumée

OMBRE LUMIERE2
Absente quand la lumière est présente
Incapable de dissimuler la lumière
Jalousie Amour
Absent quand la jalousie est présente
L'idée ne peut pas communier avec Sans rapport avec une idée
l'amour
§ 59 : « "Comment aimer ?" »
Il faut d'abord voir les choses telles qu'elles sont. Mais en plus de cela, comment peut-
on effacer toutes ces choses s'il n'y a pas d'affection, s'il n'y a pas l'amour, cette
flamme sans fumée? C'est cette flamme et elle seule qui balaiera le contenu du
placard ; rien ni personne d'autre ; nulle analyse, nul sacrifice, nulle renonciation ne
peut accomplir cela. Lorsqu'il y a cette flamme, ce n'est plus un sacrifice, une
renonciation ; lorsqu'il y aura cette flamme, vous rencontrerez la tempête sans attendre
qu'elle vienne.

1
L'amour est si rare dans ce monde, l'amour, cette flamme sans fumée ; la fumée est étouffante, suffocante ; elle
tire des larmes et de l'angoisse. On voit rarement la flamme à travers la fumée ; et lorsque la fumée devient
envahissante, la flamme meurt. Sans la flamme de l'amour, la vie n'a aucune signification, elle devient morne et
accablante ; mais la flamme ne peut se tenir dans l'obscurité de la fumée. La flamme et la fumée ne peuvent pas
exister ensemble ; la fumée doit cesser pour que la flamme soit claire. La flamme n'est pas la rivale de la fumée ;
la flamme n'a pas d'ennemi. La fumée n'est pas la flamme, elle ne peut contenir la flamme ; et la fumée n'indique
pas la présence de la flamme, car la flamme n'est pas liée à la fumée.
2
« Les sensations de la jalousie sont aussi stimulantes qu'une caresse ; mais nous voulons la stimulation sans la
douleur et le malaise qui vont invariablement avec elle. C'est pourquoi il y a conflit, confusion et antagonisme
dans ce domaine que nous appelons l'amour. Mais est-ce l'amour? L'amour est-il une idée, une sensation, une
stimulation? L'amour est-il la jalousie?
« – La réalité n'est-elle pas contenue dans l'illusion? L'ombre n'entoure-t-elle pas ou ne cache-t-elle pas la
lumière? Dieu n'est-il pas captif? »
Ce ne sont là que des idées, des opinions, et cela n'a aucune valeur. De telles idées ne provoquent que la
discussion, l'hostilité, elles n'ont aucun rapport avec la réalité. Là où il y a la lumière, il n'y a pas l'ombre.
L'ombre ne peut pas dissimuler la lumière ; sinon il n'y a pas de lumière. Là où il y a la jalousie, il n'y a pas
l'amour. L'amour n'a aucun rapport avec une idée, aussi l'idée ne peut-elle pas communier avec l'amour. L'amour
est une flamme sans fumée.
§ 64 : « La flamme et la fumée »

FUMEE FLAMME3
Don ordinaire, partage conscient et Véritable don, communion
volontaire
Le limité : le beaucoup et le peu (origine
du don), le donner et le prendre
le désir (jalousie, colère, déception), la
peur du temps, la mémoire, l’expérience
Confondu avec la flamme = confondre le
don avec le partage, avoir conscience de
partager ou de donner (donc mettre fin à
la communion)
Il faut avoir conscience d’elle, sans
souffler sur elle pour voir la flamme
La question n’est pas de savoir si tout le monde peut avoir cette flamme ou si elle est
réservée à un petit nombre (cette question conduit à l’illusion et l’ignorance), mais
de se demander si je peux moi-même l’avoir. Pour le savoir il faut « observe[r] la
fumée en silence, patiemment »4
Je ne peux pas la dissiper car je suis la Vient quand la fumée s’en va
fumée
Inépuisable, car vide = absence de
pensées dans l’esprit et de choses de
l’esprit dans le cœur (alors l’amour est
présent)
L'une est lorsque l'autre n'est pas. Elles sont sans relation. Donc pas de lutte entre les
2. Ne peuvent jamais être en conflit5
Lutte entre les différentes réponses à
l'intérieur de la fumée

3
Pour donner, il faut qu'il y ait l'inépuisable. Retirer ce que l'on a donné est la peur de la fin, et ce n'est que dans
la fin qu'il y a l'inépuisable. Le don n'est pas une fin. Le don vient du beaucoup ou du peu ; et le beaucoup et le
peu est le limité, la fumée, le donner et le prendre. La fumée est le désir sous sa forme de jalousie, de colère, de
déception ; la fumée est la peur du temps ; la fumée est mémoire, expérience. Il n'y a pas don, mais seulement
extension de la fumée. Le retrait est inévitable, car il n'y a rien à donner. Partager n'est pas donner ; avoir
conscience de partager ou de donner, c'est mettre fin à la communion. La fumée n'est pas la flamme, mais nous
la prenons pour la flamme. Ayez conscience de la fumée, de ce qui est, sans souffler sur la fumée pour voir la
flamme.
4
« – Est-il possible d'avoir cette flamme, ou bien est-elle réservée à un petit nombre? »
Qu'importe que cette flamme soit pour un petit nombre ou pour la multitude ; la question n'est pas là. Si nous
suivons cette voie, nous n'arriverons qu'à l'ignorance et à l'illusion. C'est la flamme qui nous occupe. Pouvez-
vous avoir cette flamme, cette flamme sans fumée ? Cherchez et vous trouverez peut-être ; observez la fumée en
silence, patiemment. Vous ne pouvez pas dissiper la fumée, car vous êtes la fumée. Quand la fumée s'en va, la
flamme vient. Cette flamme est inépuisable. Tout a un commencement et une fin, tout s'épuise, s'use et meurt.
Lorsque le cœur est vide de toutes les choses de l'esprit, et lorsque l'esprit est vide de pensée, alors il y a l'amour.
Ce qui est vide est inépuisable. »
5
Il n'y a pas lutte entre la fumée et la flamme, mais entre les différentes réponses à l'intérieur de la fumée. La
flamme et la fumée ne peuvent jamais être en conflit. Pour être en conflit, il faut une relation ; et comment
pourrait-il y avoir relation entre la fumée et la flamme? L'une est lorsque l'autre n'est pas. »
Fumée = la sensation, liée ici à l’identification au sujet pensant et à la volonté d’aimer 6

Fumée = choses de l'esprit (pensée, jalousie, l'antagonisme, coutume)


Flamme avec fumée = cœur encombré des choses de l’esprit, donc en proie à la haine 7

« La jalousie est faite de haine, n'est-ce pas? Lorsque l'on aime, il n'y a pas de place
pour quelque chose d'autre. Mais nous n'aimons pas ; la fumée étouffe notre vie et la
flamme meurt » (§ 92, « Le processus de la haine »)

On peut facilement perdre la flamme de l’amour. Elle disparaît et ne laisse que la


fumée. La fumée envahit cœur et esprit et on passe sa vie à souffrir. Fumée sans
flamme : chant oublié, mot qui ont perdu leur sens, parfum évanoui, mains vides. On
ne se sait jamais comment protéger la flamme de la fumée, qui finit toujours par
l’éteindre. Fumée associée à la pensée, aux choses de l’esprit. Mais on ne peut pas
protéger la flamme de la fumée, c'est-à-dire rechercher, cultiver ou chérir l’amour. Elle
n’existe que lorsqu’il n'y a pas de fumée (esprit silencieux et cœur vidé des choses de
l’esprit).8

§ 101 : « La chasteté »


- La flamme est rapidement étouffée par la fumée
- ni vôtre ni mienne, elle est tout simplement flamme, claire et suffisante
- ni personnelle ni impersonnelle,
- n'appartient ni à hier ni à demain
6
§ 71 : « La clarté dans l’action »
L'amour n'est pas sensation ; il est une flamme sans fumée. Vous connaîtrez l'amour lorsque vous ne vous
identifierez plus au sujet pensant. Vous ne pouvez pas vous sacrifier, vous en tant que sujet pensant, à l'amour. Il
ne peut y avoir aucune action délibérée en vue de l'amour, car l'amour n'est pas de l'esprit. La discipline, la
volonté d'aimer, est la pensée de l'amour, l'idée de l'amour ; et l'idée de l'amour est une sensation. La pensée ne
peut penser à l'amour, car l'amour est hors d'atteinte pour l'esprit. La pensée est continue, et l'amour est
inépuisable. Ce qui est inépuisable est toujours nouveau, et ce qui a une continuité a toujours peur d'une fin. Ce
qui finit connaît l'éternel commencement de l'amour.
7
§ 92, « Le processus de la haine » :
L'amour est quelque chose d'étrange ; aussi longtemps que la pensée y est mêlée, ce n'est pas de l'amour. Lorsque
vous pensez à quelqu'un que vous aimez, cette personne devient le symbole de sensations agréables, de
souvenirs, d'images. Mais ce n'est pas de l'amour. La pensée est sensation, et la sensation n'est pas l'amour. Le
processus même de la pensée est la négation de l'amour. L'amour est une flamme qui n'a pas la fumée de la
pensée, de la jalousie, de l'antagonisme, de la coutume, qui sont des choses de l'esprit. Et aussi longtemps que le
cœur est encombré des choses de l'esprit, il ne peut y avoir que la haine. Car l'esprit est le siège de la haine, de
l'antagonisme, de l'opposition, du conflit. La pensée est réaction, et la réaction est toujours, d'une façon ou d'une
autre, la source de l'hostilité. La pensée est opposition, haine ; la pensée est toujours en compétition, cherchant
sans cesse une fin, le succès. Son accomplissement donne lieu au plaisir et sa frustration à la haine. Le conflit
naît de la pensée prise entre les contraires, et la synthèse des contraires est encore la haine, l'antagonisme.
8
§ 98, « La dévotion et le culte » :
L'amour est une chose étrange, et comme il est facile d'en perdre la flamme chaleureuse ! La flamme disparaît, et
seule reste la fumée. Cette fumée emplit nos cœurs et nos esprits, et nous passons nos vies dans les larmes et
l'amertume. Le chant est oublié, et les mots ont perdu leur sens ; le parfum s'est évanoui et nos mains sont vides.
Nous ne savons jamais comment préserver cette flamme de la fumée, et cette fumée finit toujours par éteindre la
flamme. Mais l'amour n'est pas une chose de l'esprit, l'amour n'est pas dans le filet de la pensée, on ne peut ni le
rechercher, ni le cultiver, ni le chérir. Il n'existe que lorsque l'esprit est silencieux et le cœur vidé des choses de
l'esprit.
- a une chaleur qui guérit
- a un parfum qui n'est jamais identique
- Inappropriable, insaisissable
- Si elle est retenue, elle brûle et détruit, et la fumée envahit notre être (la flamme
disparaît)9

§ 178 : « Etre intelligent, c'est être simple » :


La flamme associée aux sentiments : ils peuvent être comme « le feu qui brûle
clair, sans fumée ». Personne ne peut nous donner ce feu : dépendre de quelqu’un
d’autre enlève au feu sa dimension solitaire, sa pureté et c'est ce qui produit la fumée.
Il faut entretenir le feu, s’en occuper et éliminer (avec discernement et
compréhension) tout ce qui l’étouffe et détruit la clarté de sa flamme (= la fumée ?).
Alors le feu rayonne et rien ne peut l’éteindre.10

9
L'amour est une chose étrange qui se flétrit si vite, la flamme est si rapidement étouffée par la fumée ! Cette
flamme n'est ni vôtre ni mienne, elle est tout simplement flamme, claire et suffisante ; elle n'est ni personnelle ni
impersonnelle, et n'appartient ni à hier ni à demain. Elle a une chaleur qui guérit et un parfum qui n'est jamais
identique. On ne peut la posséder, la monopoliser ni la tenir dans sa main. Si elle est retenue, elle brûle et détruit,
et la fumée envahit notre être, de sorte qu'il ne reste plus de place pour la flamme ». (Commentaires sur la vie, §
101 : « La chasteté »).
10
Quand bien même nous éprouvons intensément, c'est en général lié à des choses aussi petites que la sécurité de
sa famille et la sienne propre, ou le drapeau, ou un quelconque leader politique ou religieux. Nos sentiments sont
toujours dirigés pour ou contre quelque chose, et n'évoquent en rien le feu qui brûle clair, sans fumée.
- Mais qui nous donnera ce feu?
Dépendre de quelqu'un d'autre, chercher un gourou, un leader, c'est enlever toute dimension solitaire, toute
pureté à ce feu et c'est cela qui produit la fumée.
- Mais alors, s'il n'est pas possible d'être aidés, cela veut dire qu'il nous faut porter ce feu en nous dès le
premier jour.
Absolument pas. Au premier jour, il n'y a pas de feu. Il faut l'entretenir, s'en occuper et éliminer avec
discernement et compréhension toutes les choses qui étouffent ce feu et détruisent la clarté de sa flamme. Ce
n'est qu'alors que rayonne ce feu que rien ne peut éteindre. § 178 : « Etre intelligent, c'est être simple »

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