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Intervention restauratrice minimale :


minicavités et miniobturations
F. Decup, B. Tison, J.-J. Lasfargues

La meilleure façon de traiter la maladie carieuse est de la prévenir. Cependant, ce but ne peut être atteint
pour tous. C’est pourquoi la surveillance active, constituée de visites régulières et de procédures de
contrôle, comme les radiographies rétrocoronaires, doit être systématisée. Lors de ces séances de
pilotage, nous devons pouvoir diagnostiquer des lésions carieuses précoces, difficilement objectivables
cliniquement. Dans certains cas, des lésions initiales ont atteint le tissu dentinaire et un curetage
chirurgical est nécessaire. Les traitements cliniques relèvent alors du domaine des interventions
restauratrices minimales, respectueuses des tissus biologiques et du comportement biomécanique de la
dent. Les minicavités sont des techniques chirurgicales centrées sur la lésion elle-même, nécessitant une
préparation d’accès amélaire réduite, afin de réaliser l’exérèse des seuls tissus pathologiques
irréversiblement atteints. Les principes d’accès aux sites lésionnels prennent des formes spécifiques et
répondent à des procédures qui sont maintenant bien codifiées : débridement de sillons, minicavités
proximales horizontales ou verticales ou accès par tunnellisation aux lésions proximales, avec
préservation des structures anatomiques et de la zone de contact interproximal. Les obturations
adhésives sont menées à l’aide des matériaux appropriés à chaque situation clinique (adhésif, ciment
verre ionomère modifié par adjonction de résine, résine composite). Aujourd’hui, le recours aux
traitements d’intervention restauratrice minimale est recommandé et doit s’inscrire dans une prise en
charge globale de la maladie carieuse. Les études nous permettent de croire à un bon pronostic de ces
restaurations, à condition de respecter leurs indications et d’appliquer les procédures opératoires
adaptées.
© 2006 Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Microdentisterie ; Minicavité ; Carie dentaire ; Minipréparation cavitaire ; Restauration adhésive

Plan par un matériau de restauration. Il y a 100 ans, Black posait les


premiers principes de dentisterie restauratrice, « des extensions
¶ Introduction 1 pour la prévention », qui ont dicté l’approche du traitement de
la carie en parallèle à l’utilisation d’alliages métalliques. Il est
¶ Spécificités des minipréparations et champs d’indications 2 reconnu, actuellement, que ces formes cavitaires conduisent à
Atteinte précoce des tissus dentaires 2 fragiliser les structures dentaires coronaires et tendent à
Diagnostic précoce des lésions 2
s’agrandir à chaque réintervention.
¶ Principes de traitement par minipréparations 3 Aujourd’hui, nos connaissances scientifiques sur l’activité de
Procédures opératoires : préparation des minicavités 3 la maladie carieuse et sur le processus de la carie nous permet-
Procédures opératoires : restauration des minicavités 7 tent de modifier notre philosophie. [1] Les méthodes de traite-
Spécificité de l’instrumentation pour les minipréparations 10 ment ont été améliorées au point que la destruction des
Évaluation de la pertinence des micropréparations 11 bactéries et la reminéralisation des tissus déminéralisés sans
¶ Conclusion 13 action chirurgicale sont parfois possibles. Dans de nombreuses
situations, l’élimination par curetage de la lésion carieuse active,
au sein du tissu dentaire, reste l’objectif de traitement principal
en vue de la guérison complète de la dent. Mais, au contraire
■ Introduction du concept de standardisation des préparations cavitaires
comprenant des extensions prophylactiques, il s’établit
Les caries sont l’expression d’une maladie infectieuse, trans- aujourd’hui le principe de l’économie tissulaire, où seule
missible, causée par les bactéries de la plaque dentaire en l’élimination des tissus irréversiblement altérés guide la forme
présence de carbohydrates. Ces bactéries produisent de l’acide de la cavité. [2, 3]
capable de déminéraliser la composante minérale des tissus durs Le développement des matériaux de restauration biomiméti-
dentaires, ouvrant la porte à l’infection et conduisant à une que et leur capacité d’adhésion au tissu dentaire ont aussi
perte de structure progressive de la dent. Dans le passé, le conduit à l’évolution des procédures d’intervention. [4]
traitement des caries a répondu à une approche purement Tel qu’il est proposé actuellement, le concept de dentisterie a
chirurgicale, visant à éliminer largement le tissu malade et à le minima est basé sur le diagnostic précoce de la carie, l’intercep-
remplacer tion des processus actifs et le traitement moindrement invasif

Odontologie 1
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des lésions cavitaires, associé au respect maximal des tissus non Figure 1. Carie occlu-
atteints. Les minicavités sont les actes chirurgicaux les plus sale : extension de l’at-
précoces que l’on peut intégrer dans cette approche ultra- teinte tissulaire amélaire
conservatrice. et dentinaire à un stade 1
Ce concept, qui paraît d’une logique évidente, a néanmoins (classification SISTA).
de la difficulté à devenir la règle. Malgré les constatations
anatomopathologiques, l’élimination de la carie par large
curetage chirurgical reste très souvent la plus appliquée. Il est
pourtant vraiment nécessaire de réévaluer la place et la perti-
nence de ces traitements voués à supprimer une pathologie
dont l’échelle, au départ, est microscopique.
Nous allons d’abord chercher à définir la place et l’intérêt des
interventions minimales au sein de nos choix thérapeutiques.
Nous aborderons ensuite la description et les procédures
opératoires liées aux minicavités et à leur restauration. Nous
nous attacherons enfin à évaluer leur pertinence clinique.
par les bactéries et le tissu plus ou moins désintégré. Plus en
■ Spécificités des minipréparations profondeur, il existe une zone de défense plus ou moins
résistante, constituée de canalicules sclérosés. À l’extrémité du
et champs d’indications cône, on trouve une dentine apparemment normale, mais où il
existe de nombreuses modifications métaboliques [6] (Fig. 1).
Les traitements d’intervention restauratrice minimale sont des La lésion carieuse initiale du cément débute par une destruc-
actes chirurgicaux ciblés, impliquant un accès réduit et le tion diffuse irrégulière formée de petites cavités arrondies
curetage limité aux seuls tissus pathologiques, de façon à formant un réseau en nid d’abeilles. Les bactéries pénètrent
préserver au maximum les structures saines. Ce principe dans le cément à un stade très précoce par rapport au dévelop-
entraîne trois conséquences : pement de la carie de l’émail. Le processus de destruction est
progressif et simultané pour les composantes minérale et
organique du cément. La dentine radiculaire est très rapidement
atteinte et l’évolution est similaire à celle de la dentine
“ Point essentiel coronaire. [6]
Dès ces stades précoces (en général, dès que la carie atteint la
dentine), la capacité du complexe dentinopulpaire à former de
Préalables à l’intervention restauratrice la dentine réparatrice en regard de la lésion carieuse permet
minimale : d’établir une barrière contre la diffusion des substances toxiques
• connaître parfaitement la nature des lésions à traiter en direction de la pulpe. L’intensité de l’inflammation pulpaire
(processus, situation, extension) ; [5] dépend de la profondeur de l’invasion bactérienne et de la
• être capable de diagnostiquer ces lésions à un stade perméabilité dentinaire. Tant que la distance entre les bactéries
et la pulpe est suffisante (lésion dans le tiers externe ou moyen
précoce ;
de la dentine), la réponse inflammatoire est négligeable, et si la
• s’adapter aux contraintes de traitement dans un champ lésion carieuse est éliminée ou s’arrête le tissu conjonctif peut
d’intervention très réduit (aides visuelles, instruments et guérir et reprendre un aspect normal. C’est évidemment un
matériel miniaturisés). argument fort pour l’interception précoce des lésions carieuses
par intervention minimale.

Diagnostic précoce des lésions


Atteinte précoce des tissus dentaires Les lésions peuvent être identifiées de manière différente
Le processus carieux est un phénomène dynamique, com- selon les étapes de leur développement, allant de la perte
plexe, multifactoriel, alternant des périodes actives et des arrêts. minérale ultrastructurale à la destruction de la dent. Le domaine
Rappelons que, sur le plan anatomopathologique, la carie peut d’indication des préparations par minicavités se situe en général
affecter l’émail, la dentine et le cément. aux stades précoces de l’évolution des lésions. La décision
La lésion initiale de l’émail est une déminéralisation due à diagnostique et thérapeutique se révèle parfois complexe. La
une diminution du pH à la surface de la dent qui n’a pu être microdentisterie intéresse un domaine d’intersection où une
compensée par les phénomènes de reminéralisation physiologi- distinction doit être faite entre les lésions susceptibles d’être
ques. Pendant un temps, la paroi amélaire de surface apparem- reminéralisées, justifiables d’un traitement non chirurgical, et
ment intacte conserve sa forme anatomique et une bonne les lésions relevant d’un traitement restaurateur après prépara-
résistance, alors que la lésion progresse à partir de la subsurface tion cavitaire. [8] L’indication d’un traitement invasif reste liée
amélaire au sein de la dentine. Puis, la destruction se poursuit à l’évaluation du risque carieux du patient et du degré d’activité
dans l’émail, par dissolution des cristaux d’apatite et, à un stade des lésions. [9] La classification SISTA de l’évolution d’une lésion
plus avancé, par l’effondrement des parois, entraînant une carieuse, utilisée comme un support de décision thérapeutique,
cavitation et l’envahissement bactérien. [6, 7] donne aux stades 1 et 2, quel que soit le site, la possibilité d’être
Certaines atteintes non bactériennes de l’émail relativement traités chirurgicalement par minipréparation. [10, 11]
fréquentes, les hypoplasies et hypocalcifications, sont souvent La détection des lésions à ces stades précoces est une diffi-
rencontrées, en particulier sur les incisives. L’hypoplasie est culté compte tenu des outils actuels à notre disposition.
marquée par des dépressions linéaires horizontales plus ou L’observation visuelle des surfaces sèches et propres, associée
moins larges. Les opacités de l’émail sont des taches mates, aux aides optiques, représente actuellement l’examen recom-
blanchâtres ou jaunâtres, signant une désorientation des mandé dans la détection des caries initiales, en particulier des
cristaux d’apatite, plus larges et plus espacés, de profondeur sillons ou des surfaces lisses, accessibles à la vision directe ou
variée. Dans ces situations cliniques, l’atteinte est superficielle et indirecte. C’est aussi ce type d’observation qui permet la mise
la dentine n’est pas touchée. [6] en évidence des hypoplasies et hypocalcifications. Depuis
Dans la dentine, la lésion carieuse débutante se présente sous quelques années, de nouveaux outils diagnostiques, présentant
la forme d’un cône dont la base se situe à la jonction émail- une meilleure sensibilité, ont vu le jour : la quantification par
dentine. On distingue une zone épaisse, constituant la base du fluorescence laser (Diagnodent®) est bien adaptée à l’examen
cône, où les canalicules dentinaires sont complètement pénétrés des zones de site 1.

2 Odontologie
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Figure 3. Extension d’une carie


de site 1, stade 1. Vue occlusale en
transparence.

Figure 2. Représentation de l’image diagnostique, radiographique fonction de l’extension de la lésion, d’obtenir un accès à la
d’une lésion proximale (SISTA 2/2). dentine cariée sous-jacente, par préparation limitée et préserva-
tion des structures anatomofonctionnelles.
Pour la dentine et le cément, l’objectif est d’éliminer par
Les lésions débutantes des zones cervicales (site 3 de la
excavation ou de détruire par action antiseptique, jusqu’au seuil
classification SISTA) sont aisément repérées à l’examen visuel. La
critique, la population des bactéries viables ayant pénétré le
consistance, évaluée à la sonde, est un bon indicateur de la
tissu physiologiquement stérile. [16]
contamination dentinaire. [8, 12, 13]
Classiquement, nous pouvons distinguer les phases d’inter-
La radiographie est adaptée au diagnostic des lésions des aires
vention suivantes, même si elles se superposent souvent les
de contact proximales (Fig. 2). Les clichés rétrocoronaires
unes avec les autres au cours des procédures opératoires :
permettent de détecter des zones de radioclarté caractéristiques.
• accès à la lésion ;
Cependant, rappelons que les cas de déminéralisation sans
• élimination et destruction des tissus pathologiques ;
cavitation sont fréquents et constituent un des stades de
• finition des contours cavitaires en vue de l’adaptation
l’évolution du processus carieux. Ainsi, 50 % des lésions
étanche de l’obturation.
proximales donnant une image radioclaire limitée au tiers
Des approches de minipréparation cavitaire ont été proposées
externe de la dentine seraient des lésions non cavitaires,
depuis plus de 20 ans par Knight et Hunt. [17, 18] Aujourd’hui,
pouvant être traitées et stabilisées chimiquement chez un
les possibilités de restauration adhésives, parfaitement adaptées
patient très coopérant, à faible risque carieux. La fiabilité de
à la conservation tissulaire, permettent de développer ces
l’examen radiographique est faible pour rechercher des lésions
techniques conservatrices. Pour l’abord anatomique, les spécifi-
initiales des faces occlusales ou vestibulaires et linguales. [14]
cités opératoires diffèrent grandement selon la situation et la
topographie de la lésion carieuse. De ce fait, la classification
SISTA, reposant sur les sites de prévalence carieuse, représente
une démarche intéressante pour analyser les procédures opéra-
“ Points essentiels toires. [10, 11, 19] C’est celle que nous avons choisie comme
support de présentation.

Champs d’indication des minipréparations Procédures opératoires : préparation


(classification SISTA) :
des minicavités
• dysplasie et dyschromie amélaire si demande
esthétique ; Lésions de site 1
• carie de site 1 stade 1 si risque carieux modéré à fort ; Ce sont les lésions des puits et des sillons des faces occlusales
• carie de site 1 stade 2 ; et les défauts des surfaces lisses de l’émail.
• carie de site 2 stade 1 si risque carieux modéré à fort ;
• carie de site 2 stade 2 ; Stade 0 et dysplasie ou dyschromie amélaire
• carie de site 3 stades 1 et 2 si altération esthétique ou Nous n’abordons pas ici les principes de reminéralisation des
cavitation persistante. surfaces qui relèvent du traitement purement médical des
lésions ou de la protection des surfaces par scellement des
sillons. Cependant, il est des situations cliniques où des défauts
amélaires ultrastructuraux représentent un risque d’altération
potentiel ou plus fréquemment, sur les dents antérieures,
■ Principes de traitement apparaissent comme inacceptables sur le plan esthétique. Dans
par minipréparations ce cas, si les techniques d’éclaircissement sont mises en échec,
ou en complément de celles-ci, il peut être proposé l’élimina-
À l’origine, le traitement purement chirurgical des caries, tion de cet émail en vue de son remplacement par un matériau
selon le concept de Black d’« extension préventive des cavités », esthétique. On obtient une micropréparation de surface,
entraînait des pertes tissulaires importantes, souvent préjudicia- généralement en plage, sans forme spécifique. Les techniques
bles pour la pérennité de la dent. Actuellement, les traitements sonoabrasives et aéroabrasives offrent ici une action intéres-
s’orientent vers des principes de microdentisterie basés sur une sante. [20] Leur action d’élimination tissulaire étant moins
approche très conservatrice des tissus, sans sacrifices inutiles à traumatisante que l’éviction rotative, elles permettent une
des formes géométriques standardisées. élimination sélective des tissus altérés, plus fragiles que l’émail
Telle qu’elle est décrite dans le dictionnaire francophone des sain. L’ablation tissulaire doit alors être limitée à la zone
termes d’odontologie conservatrice, [15] la microdentisterie atteinte mais complète, en particulier sur les bords qui doivent
constitue l’ensemble des procédures opératoires traitant les être constitués d’émail sain en vue d’une restauration adhésive
lésions dentaires à un stade de développement précoce avec un fiable. La finition des limites périphériques est régulière et
minimum de perte tissulaire. Dans ce cadre, les miniprépara- marquée d’un chanfrein concave pour améliorer l’intégration
tions représentent les méthodes chirurgicales les plus minimes, esthétique de la restauration.
destinées au traitement des lésions primaires précoces de
Stade 1 (atteinte du tiers dentinaire externe) (Fig. 3, 4)
l’émail, de la dentine et du cément.
Pour l’émail, l’objectif est d’éliminer le tissu déstructuré L’émail déminéralisé à l’intérieur des fissures a permis le
fragilisé (zones de cavitation superficielle, white-spot) et, en passage bactérien jusque dans la dentine. À ce stade, les

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Figure 4. Minicavités
occlusales (SISTA 1/1) et
préparation de sillon a mi-
nima.

Figure 7. Extension d’une carie de site 2, stade 1. Vues occlusale et


Figure 5. Extension vestibulaire en transparence.
d’une carie de site 1, stade
2. Vue vestibulaire en
transparence. intègre ensuite l’ouverture des sillons infiltrés avec un instru-
ment fin sans chercher à relier les cavités entre elles. Le curetage
de la dentine cariée aboutit à une forme de cavité arrondie, de
profondeur et d’extension variables selon l’atteinte. Des fraises
sphériques à lames, rotatives ou manuelles, permettent le
curetage dentinaire. L’émail surplombant, non soumis aux
contacts occlusaux directs, est conservable dans la mesure où les
instruments de curetage accèdent favorablement à l’ensemble de
la lésion. En général, la largeur cavitaire ne dépasse pas le quart
de la distance intercuspidienne vestibulolinguale. Les bords de
la cavité sont régularisés à l’aide d’un instrument de finition
rotatif (fraise diamantée grain fin en général). Les prismes
d’émail exposés lors des cavités occlusales sont naturellement
dirigés de manière favorable à la pénétration des adhésifs. La
Figure 6. Minicavités
finition des bords est franche et sans chanfrein. [11, 25, 26]
occlusales (SISTA 1/2) et
ouverture des sillons at-
Lésions de site 2
teints sans liaisons des
préparations entre elles. Ce sont les lésions carieuses des aires de contacts de toutes les
dents.
Stade 1 (atteinte du tiers dentinaire externe) (Fig. 7)
Il existe des microcavitations amélaires et la lésion dentinaire
s’étend sous la jonction amélodentinaire, dans le tiers externe
de la dentine. Ce sont les conditions cliniques et anatomiques
qui guident la voie d’accès à la lésion. [27, 28]
Si la zone de pénétration carieuse proximale est directement
accessible du fait de l’absence ou du délabrement de la dent
collatérale, l’accès direct se fait par le point d’élection initial,
dans l’émail altéré. Les instruments rotatifs diamantés sont
généralement bien adaptés, mais certains instruments sono-
abrasifs coudés offrent des possibilités d’accès accrues (par
atteintes de la dentine sont superficielles et circonscrites, exemple, insert Prep Angle ® /Sonic-sys micro, Kavo ® ). Le
localisées dans le tiers dentinaire externe. Lorsque le curetage est curetage de la dentine cariée est réalisé de manière ponctuelle,
nécessaire, il doit être limité à ces seuls défauts dentinaires, sans avec conservation de l’émail périphérique, même non soutenu
les relier entre eux, et sans étendre la cavité à l’ensemble des (instruments sphériques à lames, rotatifs ou manuels). Cette
sillons. En cas de doute sur l’atteinte d’un site, il est possible minicavité prend une forme hémisphérique (Fig. 8, 9).
d’ouvrir a minima un sillon dans son épaisseur amélaire (action Dans la plupart des situations, il n’est pas possible d’atteindre
aéroabrasive, microfraise flamme diamantée turbine, insert fin d’emblée le site carié. Il devient nécessaire de sacrifier une zone
diamanté sur ultrasons) sans poursuivre plus avant s’il n’y a pas de tissu sain pour accéder à la lésion. L’abord cavitaire doit
de confirmation visuelle. Après l’ouverture du sillon, là où la respecter systématiquement les crêtes marginales (élément
lésion s’est développée, le curetage dentinaire s’effectue au sein stratégique dans la résistance de la dent) et préserver le contact
de la lésion, sous forme d’une minicavité arrondie, en préser- amélaire interproximal. Deux types d’abord sont proposés.
vant les surplombs d’émail. Une action aéroabrasive prolongée Si la situation de la lésion et l’anatomie de l’embrasure le
permet une élimination adaptée de la dentine altérée. Des permettent, un accès par l’angle vestibuloproximal ou lingo-
microfraises boules ou « poires » sur contre-angle sont égale- proximal est réalisé, de façon horizontale en direction de la
ment aptes à réaliser un curetage sélectif dans ce tissu ramolli. lésion pour prendre la forme d’une minicavité horizontale
À l’issue de la préparation, on s’assure de la régularité des allongée. [29] Cette minicavité est décrite sous différentes
contours cavitaires en vue de l’obturation. [11, 21-24] appellations dans la littérature : gouttière ou canelure horizon-
tale, horizontal box/slot (Fig. 10, 11). Des microfraises diamantées
Stade 2 (atteinte du tiers dentinaire médian) (Fig. 5, 6)
boule ou poire, à col long, utilisées de préférence sur un contre-
Dans ces lésions plus avancées, de taille encore modérée, angle à grande vitesse (pour limiter les vibrations), facilitent
l’accès à la lésion est réalisé avec des instruments diamantés de l’accès à cette zone de faible visibilité. Ensuite, des inserts
forme sphérique (boule ou poire), dont l’action commence sur hémisphériques diamantés montés sur pièce à main sonique ou
les sites présentant une cavitation franche. La préparation ultrasonique présentent un avantage évident pour l’accès par les

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Figure 8. Minicavité Figure 12. Minicavité « tunnel »


avec accès direct proxi- avec accès occlusal et préservation de
male (SISTA 2/1). Vue la crête marginale sur 2 mm (SISTA
proximale. 2/1). Vue occlusale.

Figure 13. Minicavité « tunnel »


Figure 9. Minicavité avec accès di- avec accès occlusal et préparation en
rect proximale (SISTA 2/1). Vue vesti- direction oblique vers la lésion proxi-
bulaire en transparence. male (SISTA 2/1). Vue vestibulaire en
transparence.

Figure 10. Minicavité Si le précédent accès n’est pas possible, s’il existe une carie de
horizontale proximale la fossette marginale occlusale ou une restauration occlusale
avec accès par l’angle ves- déjà présente, une minicavité « tunnel » occlusoproximale,
tibuloproximal (SISTA oblique, est alors préférée. [30-32] L’accès est effectué au travers
2/1). Vue proximale. de l’émail (fraise boule diamantée grande vitesse) au niveau de
la fossette occlusale (Fig. 12). Cette ouverture cavitaire doit
respecter l’intégrité complète de la crête marginale : une largeur
et une hauteur de 2 mm minimum doivent être conservées.
Après franchissement de l’épaisseur du tissu amélaire, il est
fréquent de distinguer une coloration brunâtre de la dentine
proximale sous-jacente, qui sert avantageusement de guide pour
le curetage de la lésion. L’excavation de la dentine cariée est
poursuivie à l’aide d’une fraise boule à faible vitesse sur contre-
angle, en direction du point de pénétration de la lésion
carieuse. Cette progression se fait de manière oblique jusqu’à la
zone interne de l’émail proximal sous le point de contact
(Fig. 13). Au sein de la lésion, le curetage de la dentine infectée
Figure 11. Minicavité horizontale se fait par un balayage interne de la fraise le long de la jonction
proximale avec accès par l’angle vesti- amélodentinaire, en direction vestibulaire, linguale ou cervicale
buloproximal (SISTA 2/1). Vue vesti- selon un mouvement pendulaire de la fraise. La cavité est plus
bulaire en transparence. étendue en interne qu’au niveau de l’accès occlusal et s’étend
le long de la face proximale. La paroi pulpaire de cette cavité
doit être curetée au minimum et avec précaution afin de
conserver une épaisseur suffisante de dentine parapulpaire.
L’excavation manuelle, aidée ou non d’une action de disso-
lution chimique, est techniquement peu aisée pour ces micro-
cavités et ne sert éventuellement qu’en action finale de
complément. L’utilisation des systèmes d’air abrasion est
possible, mais leur action sur la dentine ramollie est moindre
que sur les tissus environnants plus durs et donc plus à même
de se fragmenter sous l’action des particules projetées à grande
vitesse. De plus, compte tenu de l’absence de sensation tactile
et de contrôle visuel lors de leur utilisation, il est recommandé
de les utiliser après apprentissage et avec prudence.
embrasures pour préserver l’intégrité de la dent adjacente À l’issue du curetage de la dentine cariée, il est possible
(exemple : PCS/ EMS®, Sonic-sys micro, Kavo®). Le curetage du d’explorer délicatement avec une sonde et de contrôler la
tissu carié dentinaire est poursuivi avec des instruments rotatifs qualité de l’excavation de la dentine infectée. Il est également
à long col sur contre-angle. Le contrôle du curetage est réalisé nécessaire d’observer la paroi d’émail proximale (que l’on
en vision indirecte. La profondeur de la lésion nous entraîne aborde ici par voie interne) qui a été le siège de l’entrée
parfois à élargir l’ouverture aux dépens de la face d’accès pour bactérienne et qui est partiellement déminéralisée. Un tissu
une élimination correcte du tissu lésé. marbré, brunâtre et blanchâtre, est visible par vision indirecte à

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Figure 14. Minicavité


« tunnel fermé » avec ac-
cès occlusal (SISTA 2/1).
Vue de la paroi interne de
l’émail déminéralisé de la
face proximale.

Figure 15. Minicavité


« tunnel ouvert » avec ac-
cès occlusal (SISTA 2/1).
Vue de la paroi interne de
l’émail cavitaire de la face Figure 17. Extension d’une carie de site 2, stade 2. Vues occlusale et
proximale. vestibulaire en transparence.

Figure 18. Minicavité verticale


proximale avec accès par la face
occlusale (SISTA 2/2). Vue occlu-
sale. Noter la préservation partielle
de surplombs de la crête marginale
et de la zone de contact proximale.

non à une fissure de la crête marginale est généralement


observée. La radiographie montre une atteinte du tiers médian
Figure 16. Minicavité « tunnel » (SISTA 2/1) sur dent antérieure 23. de la dentine.
Vue linguale. L’accès à la lésion s’effectue depuis la face occlusale, au
niveau de la fossette marginale, en direction proximale, sous
l’aire de contact. La sensation tactile du passage dans la
l’aide du miroir. S’il ne présente pas d’effondrement cavitaire, le dentine ramollie est très nette. Le curetage est réalisé avec une
tissu amélaire peut se reminéraliser au contact d’un matériau de fraise boule ou poire, à basse vitesse. Secondairement, la cavité
comblement bioactif (ciment verre ionomère et fluorure). est étendue au niveau de la crête marginale occlusale pour
Chaque fois que cela est possible, il est préférable de conserver prendre une forme arrondie hémisphérique appelée minicavité
la paroi ainsi, afin d’obtenir une minicavité tunnel fermée, de verticale [11, 30, 33] (Fig. 18). Ce type de minicavité est commu-
bon pronostic (Fig. 14). Si une cavitation existe déjà, elle est nément nommé « adhésive » ou « vertical box/slot » ; il prend
simplement régularisée, réalisant alors une minicavité tunnel souvent la forme d’une goutte. Les surplombs de la crête
ouverte (Fig. 15). marginale sont partiellement conservés si l’émail est résistant et
Compte tenu de la proximité de la dent collatérale et de la les zones de contact interproximales préservées au maximum
difficulté du contrôle visuel, il est impératif, lors de cette (Fig. 19). Plusieurs études rapportent que, lors des préparations
procédure, de mettre en place une bande matrice métallique proximales, il existe une altération de la face de la dent
dans l’espace interdentaire pour assurer une protection des adjacente dans près de 75 % des cas ! [1] Pour en améliorer la
tissus environnants. Il existe des inserts sonoabrasifs angulés réalisation clinique, il est nécessaire de réaliser un écartement
spécifiques (exemple : inserts de Hugo, Sonic sys Kavo®) avec
préalable et de protéger la dent collatérale à l’aide d’une matrice
une extrémité mousse qui permet de régulariser les bords sans
métallique. Mais il est préférable d’utiliser des inserts sono- ou
léser la dent adjacente.
ultrasonoabrasifs à face travaillante unilatérale, qui ne sont pas
Dans le secteur incisivocanin, le principe des minicavités
mutilants pour la dent voisine comme le serait une fraise,
tunnel reste le même. De plus, l’impératif esthétique est
particulièrement bien respecté par les formes des minicavités. difficilement manipulable dans cette zone. Ces instruments
L’accès à la lésion est plus facile du fait de l’accès visuel aisé et permettent une finition parfaite des contours de la cavité qui
de l’anatomie des dents. L’abord se fait par la face linguale en favorise ainsi l’adaptation du matériau d’obturation et l’étan-
respectant la crête marginale et en conservant l’émail proximal chéité marginale (par exemple, PCS/ EMS®, Sonic-sys micro,
à la manière de la minicavité tunnel (cf. supra) (Fig. 16). Kavo®) (Fig. 20).
Dans le secteur antérieur, à ce stade, l’accès à la lésion est
Stade 2 (atteinte du tiers dentinaire médian) (Fig. 17) réalisé par la face linguale de préférence avec conservation de
Une cavitation est cliniquement décelable dans l’émail de l’émail vestibulaire. En général, l’émail proximal est éliminé
l’aire de contact proximal. Une coloration grisâtre associée ou mais le contact interproximal est facilement respecté.

6 Odontologie
Intervention restauratrice minimale : minicavités et miniobturations ¶ 23-144-A-10

Figure 19. Minicavité


verticale proximale avec
accès par la face occlusale
(SISTA 2/2). Vue proxi-
“ Points forts
male en forme de
Qualités des matériaux d’obturation adhésifs :
« goutte ».
• adhésion à l’émail et à la dentine (étanchéité et
protection biologique) ;
• renforcement mécanique grâce à la cohésion du collage
dent/restauration (amélioration de la résistance quelle que
soit la forme de la cavité) ;
• intégration esthétique ;
• comportement bien contrôlé pour un faible volume
(contraintes de polymérisation réduites) ;
• présentation et manipulation pratiques (différentes
viscosités, conditionnement sous forme injectable).

stéréotypée conduisant à des sacrifices tissulaires inutiles :


élimination des surplombs d’émail, aménagement d’une forme
en contre-dépouille et adjonction de rainures de rétention.
Les matériaux d’obturation adhésifs (composite et verre
ionomère) présentent aujourd’hui les qualités adaptées à la
restauration des minicavités.
Dans le domaine des interventions minimales, grâce à ces
matériaux, il est donc possible d’obtenir à la fois la protection
biologique, la réhabilitation anatomofonctionnelle et l’intégra-
tion esthétique. [36]
Le matériau composite adhère à l’émail et à la dentine grâce
à la création de microrétentions réalisées par mordançage acide.
Dans l’émail, qui doit être parfaitement minéralisé, des micro-
porosités sont créées puis pénétrées par l’adhésif. [37] Dans la
dentine, le réseau collagénique est ouvert et imprégné par
Figure 20. Préparation des bords proximaux avec un insert ultrasono- l’adhésif pour former une couche hybride. Cette union micro-
abrasif (EMS) à surface hémitravaillante et protection de la face adjacente mécanique assure la liaison entre le tissu dentaire et le matériau
par une matrice métallique pour une protection des tissus sains. composite de restauration. Actuellement, toutes les familles
d’adhésifs peuvent être utilisées dans le cadre des restaurations
par minicavité. Les propriétés mécaniques et optiques des
Lésions de site 3 résines composites sont très bonnes. Le point faible réside dans
la difficulté à obtenir un joint adhésif parfaitement étanche
Elles comprennent les lésions carieuses à point de départ dans les tissus altérés et dans les zones cervicales où le bord de
cervical, amélaire ou cémentaire concernant toutes les faces de la cavité est exempt d’émail. [38, 39]
toutes les dents. Le matériau verre ionomère adhère aux tissu minéralisés de
Pour les lésions précoces qui nous intéressent (stades 1 et 2), manière chimique par un échange d’ion entre le ciment et la
le traitement de première intention est basé sur les techniques surface dentaire minéralisée. Ce mode d’adhésion permet
de reminéralisation. La lésion peut ainsi être arrêtée, voire d’obtenir un degré de liaison même sur un émail en partie
reminéralisée en totalité par application de vernis fluoré après déminéralisé à condition qu’il soit résistant. De plus, les
élimination de la plaque et contrôle du risque carieux. Après la propriétés bioactives de ce matériau mis au contact de tissus
reminéralisation des tissus, il persiste une cavité représentant un partiellement déminéralisés et non infectés aident à une
risque de recontamination bactérienne et des colorations reminéralisation par échange d’ion fluor. [40] La mauvaise
disgracieuses. Pour ces raisons, une préparation et une restaura- résistance à l’usure du verre ionomère contre-indique son
tion sont généralement envisagées. utilisation dans les zones directement soumises aux contraintes
L’accès à la lésion est direct et ponctuel. Il est réalisé à l’aide de mastication. Pour améliorer ses propriétés de résistance
de fraises diamantées à grande vitesse et de fraise à lame à faible mécanique, il est utilisé sous forme renforcée, modifié par
vitesse. Les procédés d’aéroabrasion et de sonoabrasion trouvent adjonction de résine photopolymérisable. Ses qualités optiques
ici une bonne indication également. La finition des bords se fait sont insuffisantes pour répondre à une intégration à long terme
éventuellement par un biseau sur l’émail si la restauration est en dans les secteurs visibles.
composite (inutile avec du verre ionomère). Les bords sont nets Toutes les techniques de restauration adhésive nécessitent
sur les limites dans le cément. [34] l’obtention d’un environnement opératoire protégé de la salive
et de l’humidité. Ces conditions sont facilement obtenues par
Procédures opératoires : restauration l’utilisation d’un champ opératoire (digue) qui présente égale-
des minicavités ment l’avantage de faciliter l’accès visuel aux sites
d’intervention.
L’objectif des restaurations des minicavités est la protection Compte tenu des avantages et des limites actuelles de ces
biologique des tissus et la reconstitution anatomique et fonc- matériaux de restauration, on peut définir leur utilisation de la
tionnelle de la dent. Si possible, nous cherchons à rendre manière suivante.
invisible cette obturation.
L’amalgame reste une solution possible pour certaines Lésion de site 1 (puits et sillons des faces
minicavités dans le secteur postérieur, mais il demande une occlusales et défauts des surfaces lisses)
adaptation de la forme de préparation aux principes de Black
basés sur la résistance mécanique du matériau et de sa réten- Dysplasie ou dyschromie amélaire
tion. [35] Même si on a pu adapter ces principes à des formes L’utilisation du composite avec un adhésif est indiquée. Le
plus conservatrices, on aboutit toujours à une conception grand choix de teintes et de translucidité proposé dans les

Odontologie 7
23-144-A-10 ¶ Intervention restauratrice minimale : minicavités et miniobturations

Figure 21. Obturation


à la résine composite re-
couverte d’un scellement
des sillons pour les mini-
cavités de site 1 stade 1.

Figure 23. La préparation à l’aéroabrasion permet de réaliser une


minicavité arrondie au niveau de la fosse centrale et une ouverture a
minima du sillon distal qui ne sera pas approfondie.

Figure 22. Carie SISTA 1/1 à la fosse centrale de 16. Il existe un


sillon douteux en distal.

systèmes récents permet d’obtenir des résultats esthétiques


excellents et durables. L’attention doit être particulièrement
Figure 24. L’obturation adhésive est réalisée avec un composite micro-
portée sur les finitions et le polissage des surfaces afin d’attein-
hybride, dans la minicavité, et un scellement de tous les sillons est effectué
dre une intégration optique optimale.
avec une résine fluide.
Stade 1 (atteinte du tiers externe dentinaire) (Fig. 21)
La surface de la cavité exposée aux contraintes occlusales est Figure 25. Obturation
très réduite et les sillons ouverts présentent un relief anfrac- à la résine composite mi-
tueux. Une préparation réalisée avec l’aéroabrasion offre une crohybride des minicavi-
surface favorable pour l’adhésion. [37] Le comblement est réalisé tés de site 1 stade 2.
à l’aide de composite microhybride associé à un adhésif. La
forme fluide, injectable, de ces matériaux trouve une bonne
indication et permet le scellement de l’ensemble des zones
anatomiques cariosusceptibles de manière préventive (Fig. 22,
23, 24).
Stade 2 (atteinte du tiers dentinaire médian) (Fig. 25)
Dans ce cas, les contacts occlusaux se situent en partie dans
l’aire de la restauration, ce qui implique le choix d’un matériau
mécaniquement résistant. Le composite microhybride permet
l’obturation directe par stratification après traitement de surface
avec un adhésif amélodentinaire (Fig. 26, 27, 28). Bien que plus
souvent mis en œuvre au stade plus avancé (stade 3), on peut
noter que le verre ionomère peut parfois trouver ici un intérêt
par sa capacité à adhérer efficacement à la dentine affectée qui préférentiellement avec du verre ionomère car la surface de la
a pu être conservée dans le fond des cavités et grâce aux restauration est exempte de contrainte directe. De plus, on
possibilités d’aide à la reminéralisation par relargage de fluor. Il cherche à favoriser les conditions de reminéralisation dans cette
est alors systématiquement recouvert par une résine composite zone confinée. La minicavité horizontale nécessite la mise en
sous forme d’une technique sandwich. place d’une matrice transparente maintenue au niveau cervical
par un coin interdentaire. Un léger écartement de cette matrice
Lésion de site 2 (atteinte de l’aire de contact doit permettre l’injection du matériau jusqu’au débordement
proximale) pour éviter d’emprisonner des bulles. La matrice est ensuite
plaquée sur la face de la dent et la photopolymérisation
Stade 1 (atteinte du tiers externe dentinaire) (Fig. 29, 30, 31)
s’effectue au travers. Les finitions doivent être précises, car la
Pour les préparations à accès direct et les minicavités hori- parfaite élimination des excès et le polissage garantissent
zontales, l’obturation est réalisée avec une résine composite ou l’intégration parodontale de la restauration. Les fraises à finir,

8 Odontologie
Intervention restauratrice minimale : minicavités et miniobturations ¶ 23-144-A-10

Figure 29. Obturation


au ciment verre ionomère
photopolymérisable ou à
la résine composite micro-
hybride des minicavités
avec accès direct (SISTA
2/1).

Figure 26. Deux sites carieux cavitaires, SISTA 1/2, sur la fosse centrale
de 46.

Figure 30. Obturation


au ciment verre ionomère
photopolymérisable ou à
la résine composite micro-
hybride des minicavités
horizontales (SISTA 2/1).

Figure 27. Curetage et préparation de deux minicavités indépendantes


sur 46 et exploration des sillons.

Figure 31. Obturation sandwich


des minicavités tunnel : ciment
verre ionomère comme substitut
dentinaire bioactif recouvert de ré-
sine composite microhybride.

Figure 28. Obturation à la résine composite microhybride des minica-


vités et reconstitution anatomique.

les bandelettes abrasives et les inserts à polir (sur contre-angle Stade 2 (atteinte du tiers dentinaire médian) (Fig. 38)
Profine®) sont utilisés jusqu’à obtenir une continuité tactile-
ment indétectable entre la restauration et la dent [41] (Fig. 32, La restauration des minicavités verticales proximales de site
33, 34). 2 stade 2 est en rapport avec l’occlusion et parfois avec le
Pour l’obturation des préparations tunnel, il est recommandé rétablissement du contact proximal. Ces restaurations font appel
de systématiser la technique sandwich : après injection de verre à une stratification de composite microhybride en technique
ionomère photopolymérisable dans la cavité, la partie occlusale directe. Une matrice métallique, maintenue par un coin inter-
est remplacée par une résine composite avec un adhésif sur dentaire en cervical, est préalablement placée contre la face
1 mm d’épaisseur pour assurer une bonne résistance mécanique proximale et plaquée par un anneau de Mac Kean. Il est
(Fig. 31). Dans cette situation, la conservation de la crête
fortement recommandé d’effectuer un contrôle visuel à fort
marginale représente un risque potentiel de fracture pour la
grossissement de l’adaptation cervicale de la matrice : on
dent. Le module d’élasticité des CVIMAR est le plus adapté à
estsurpris de constater qu’il est souvent nécessaire d’améliorer
assurer le soutien de la crête tout en conservant ses qualités
d’adhésion aux différents tissus et ses capacités d’aide à la l’étanchéité dans cette zone en repositionnant la matrice ou en
reminéralisation. [32] Le positionnement d’une matrice plaquée ajoutant un autre coin interdentaire. Le matériau composite est
sur la face proximale de la dent est nécessaire pour prévenir apporté en deux incréments obliques, le premier contre les
toute fuite de matériau vers l’embrasure (même si le tunnel est parois internes cervicales et vestibulaires, et le second contre la
considéré comme fermé) (Fig. 35, 36, 37). Après polymérisation, paroi interne linguale, puis un incrément horizontal occlusal est
il est impératif de polir la face proximale intéressée à l’aide de ajouté. La reconstitution anatomique consiste à modeler et
strip abrasif ou d’un insert oscillatoire à polir (sur contre-angle adapter le composite en continuité avec les berges de la crête
Profine®). Ces restaurations sont complétées par une application marginale et à reproduire la concavité correspondant à la
de vernis fluoré sur la face proximale. fossette occlusale (Fig. 39, 40, 41).

Odontologie 9
23-144-A-10 ¶ Intervention restauratrice minimale : minicavités et miniobturations

Figure 32. Une préparation sonoabrasive a été réalisée pour le traite- Figure 35. Minicavité tunnel sur 26 pour le traitement d’une carie
ment d’une carie proximale (SISTA 2/1) sur 24M : minicavité horizontale SISTA 2/1 mésiale. Noter la conservation d’une épaisseur importante de
à accès lingual. crête marginale (≥ 2 mm) et la protection par une matrice métallique de
la face proximale de la dent adjacente.

Figure 33. Après coffrage par une matrice celluloïde transparente, Figure 36. L’obturation est d’abord réalisée avec un ciment verre
maintenue par un coin interdentaire, une résine composite microhybride ionomère photopolymérisable remplissant la portion dentinaire de la
de faible viscosité est injectée dans la minicavité. La matrice est ensuite minicavité. Le matériau est régularisé en surface.
plaquée contre la dent pour la photopolymérisation.

Figure 37. La reconstitution anatomique occlusale est réalisée avec une


résine composite microhybride par technique adhésive, en un seul incré-
Figure 34. Les excès sont soigneusement éliminés à l’aide de strips, ou ment.
comme ici d’insert à polir mécanique, monoface, sur contre-angle Pro-
fine®.
Spécificité de l’instrumentation
Lésion de site 3 (atteinte de l’aire cervicale) pour les minipréparations
Les restaurations des minicavités des sites 3, stades 1 et 2, sont L’approche thérapeutique guidée par l’économie tissulaire est
dépendantes de l’analyse clinique. Si une altération esthétique un concept de traitement global qui ne doit pas être simple-
ou une cavitation persiste après inactivation de la lésion, une ment réduit à l’utilisation de mini-outils. Cependant, la
obturation peut être envisagée. Il est possible d’utiliser des verres réalisation clinique d’une minicavité requiert des moyens
ionomères ou des composites microhybrides en fonction de techniques adaptés. L’aménagement d’un accès limité, pour le
l’incidence esthétique. Les matériaux bioactifs sont préférés si le curetage d’une carie, rend les conditions opératoires plus
risque carieux est mal ou difficilement contrôlable. [34] complexes : nous cherchons à intervenir non plus à une échelle

10 Odontologie
Intervention restauratrice minimale : minicavités et miniobturations ¶ 23-144-A-10

Figure 38. Obturation à la ré-


sine composite microhybride des
minicavités verticales (SISTA 2/2).

Figure 39. Minicavité verticale avec accès par voie occlusale pour le
traitement d’une carie SISTA 2/2. Noter la forme conservatrice globale et
la préservation de bord d’émail large et de finition régulière.
dentaire, mais à une échelle tissulaire. Les objectifs de traite-
ment des interventions restauratrices minimales imposent que
puisse se faire la distinction visuelle et opératoire entre les
différents tissus et structures en présence : l’émail sain et l’émail
altéré, la dentine saine et la dentine pathologique. La qualité et
la pérennité des restaurations passent par un contrôle visuel de
la finition des bords des préparations, et de l’adaptation et de
l’étanchéité des marges de l’obturation. De même, lors de
l’instrumentation des zones proximales, on cherche lors de la
suppression de l’émail périphérique à éviter de léser les tissus
adjacents. [1]
Heureusement, les technologies actuelles nous permettent de
mieux nous adapter à ces situations spécifiques.
Tout d’abord, il est fortement conseillé d’utiliser des aides
visuelles. Des grandissements de × 2,5 à × 4,5 (voire plus avec
l’utilisation d’un microscope opératoire) offrent à notre vision
un pouvoir de résolution très supérieur. La distinction précise
des contours anatomiques et des atteintes tissulaires est une Figure 40. Après préparation de la surface amélodentinaire et coffrage
aide au diagnostic reconnue. La visualisation détaillée pendant par une courte bande matrice maintenue par un coin interdentaire,
l’intervention de l’action des instruments et du résultat opéra- l’adhésif est appliqué.
toire garantit l’atteinte des objectifs de traitement. De plus, la
distance de travail imposée par ces systèmes, associée au choix
d’une bonne profondeur de champ et d’une source lumineuse
coaxiale, donne un confort de travail sans égal.
D’autre part, des spécificités de l’instrumentation opératoire
sont fortement associées aux préparations des minicavités.

“ Points forts
Critères des « outils des minipréparations » :
• action d’excavation et de préparation (action
d’antisepsie éventuelle) ;
• dégagement du champ visuel dans le site d’inter- Figure 41. La reconstitution anatomique est réalisée avec un composite
vention ; microhybride en deux ou trois incréments successifs. L’économie tissulaire
• précision opératoire pour l’accès et le curetage obtenue grâce à cette minicavité a permis la conservation du contact
tissulaire ; interproximal, ce qui facilite grandement la procédure de restauration.
• élimination sélective des tissus altérés ;
• facilité d’utilisation et polyvalence.
Les avantages et les inconvénients de chacun ainsi que leurs
paramètres de choix sont rapportés dans le Tableau 1. [42-48]

Actuellement, plusieurs systèmes s’approchent de ces impéra- Évaluation de la pertinence


tifs : des micropréparations
• excavation manuelle ;
• élimination chimiomécanique ; Outre-Atlantique, le National Institute of Health (NIH) a
• curetage rotatif ; récemment mis en évidence l’intérêt scientifique du diagnostic
• sono- ou ultrasonoabrasion ; précoce des lésions carieuses associé à leur traitement médical
• air-abrasion ; ou chirurgical dans une approche de préservation tissulaire. [49]
• photoablation. Pour évaluer la fiabilité de ces traitements, quelques études
Sans chercher à développer leurs caractéristiques, il est cliniques sur le moyen et le long terme sont disponibles. Elles
intéressant de relever leurs intérêts spécifiques dans le cadre des ont permis de montrer l’efficacité des techniques d’intervention
interventions restauratrices minimales. restauratrice minimale.

Odontologie 11
23-144-A-10 ¶ Intervention restauratrice minimale : minicavités et miniobturations

Tableau 1.
Comparatif des outils d’intervention restauratrice minimale [42-48]

Type Procédure et contrôle des Accès visuel Avantages Inconvénients Intérêt pour les
d’excavation tissus excavés microcavités
Manuelle Travail par contact Dégagement correct Pas de vibration Long à réaliser Peu adapté
Sélection par sensation tactile Faible coût Nécessité d’un accès
Recul clinique +++ large
Chimio- Travail par contact Dégagement correct Aide à l’ablation Chronophage. Peu adapté
mécanique Sélection par dissolution chimique sélective de la carie Nécessité d’un accès
ciblée Faible coût. large
Action antiseptique
Rotative Travail par contact Dégagement moyen Rapidité et efficacité Aversion des patients à Bien adapté pour
Sélection tactile par vitesse Amélioré par utilisation d’intervention cause des vibrations. toutes les situations
de rotation et type de fraise des microfraises long col Recul clinique +++ Anesthésie nécessaire (attention en
proximal)
Air abrasive Travail par impact à distance Dégagement correct Absence de vibration Efficacité moyenne Bien adapté pour
Sélection par durée d’action et Mais brouillard de Action préférentielle sur Risque de surexcavation les lésions
angle d’attaque particules pendant les tissus durs altérés occlusales et les
Faible action sur la
l’action dyschromies
dentine ramollie
Pollution
Sonoabrasive Travail par contact Dégagement correct Accès à des zones Efficacité moyenne Bien adapté surtout
Sélection tactile par durée difficiles. Action ciblée Faible recul clinique pour les lésions
d’action et type d’inserts grâce aux inserts proximales
à hémiface travaillante
Photoablation Travail par impact Dégagement correct Ablation sélective de la Coût excessif Peu adapté
Sélection autocontrôlée dentine cariée Long à réaliser
par variation de puissance

Globalement, il apparaît que les traitements a minima des études indiquent que leur longévité est comparable aux restau-
dyschromies et les minicavités en général préservent la structure rations traditionnelles de classe II à l’amalgame. [51]
de la dent et ont un bon potentiel de survie à long terme. Mais En général, les échecs sont dus à des caries ou à des défauts
d’après les études, aujourd’hui, on ne peut pas conclure d’une d’intégration parodontale par excès de matériau d’obturation.
façon aussi nette pour les restaurations tunnel. [26]
Restauration par minicavités tunnel
Restauration par microabrasion de surface Ces restaurations prêtent à plus de discussion et méritent
À notre connaissance, il n’existe pas d’étude clinique sur les d’être plus précisément développées. Il est difficile de comparer
traitements et les restaurations par microabrasion de surface. Les les études portant sur l’évaluation des minicavités tunnel tant
cas cliniques le plus souvent exposés mettent en évidence la les zones d’accès, les formes de préparation, l’instrumentation
bonne préservation des structures saines, l’état de surface utilisée, l’extension du curetage proximal et le mode de restau-
parfaitement adapté aux techniques adhésives, et une intégra- ration ont pu varier au cours du temps et des expérimentations.
tion esthétique excellente et durable grâce aux résines compo- Les résultats de ces évaluations doivent donc être pris avec
sites actuelles. précaution et esprit critique.
Les conclusions de la majorité des études cliniques indiquent
Restauration par minicavité préventive occlusale que la durabilité des restaurations des minicavités tunnel n’est
pas très bonne.
Le NIH s’est appuyé sur un grand nombre d’études pour
Une étude in vivo a montré qu’il restait de la dentine cariée
montrer le caractère significatif du succès des restaurations
résiduelle dans 8 % des préparations tunnel. [33]
préventives occlusales (75 % à 87 % de survie à 9 et 10 ans).
Une revue de synthèse nous indique que quatre études
Des revues de synthèse qui ont analysé ces études rapportent
cliniques portants sur 4 années rapportent des taux d’échec
des comportements identiques aux obturations à l’amalgame,
allant de 21 à 65 % et donnent une durée de vie moyenne des
avec en plus une bonne préservation tissulaire. [26, 50]
minicavités tunnel estimée entre 45 et 72 mois. [27] Les échecs
Le rapport NIH conclut que les minicavités localisées et le
pour les dents permanentes étaient dus à des fractures de crêtes
scellement des sillons anfractueux associés préservent la
marginales (35 %), une cavitation de l’émail proximal (31 %) et
structure de la dent, offrent un meilleur joint, diminuent les
une carie récurrente (38 %). Les échecs sur la denture primaire
risques de carie récurrente et prolongent la durée de vie de la
étaient dus principalement à la fracture des crêtes marginales
restauration. [49]
(84 %).
Les points faibles de ces traitements sont liés essentiellement
Des minicavités tunnel restaurées avec du verre ionomère ont
aux procédures opératoires et en particulier à la manipulation
été testées en résistance par une charge exercée sur la crête
des matériaux adhésifs. [50] Les échecs sont dus à une carie
marginale. Papa et al. ont trouvé 56 % de perte de résistance à
secondaire ou, plus souvent, à la détérioration de l’obturation
la fracture pour les dents restaurées par une minicavité tun-
(en particulier la perte de tout ou partie de la résine de scelle-
nel. [52] Notons que ces évaluations ont été faites sur des
ment). Souvent, une réintervention partielle peut suffire pour
restaurations réalisées au verre ionomère conventionnel. La
prolonger à nouveau la vie de la restauration.
procédure actuelle recommande le recours à une technique
Restauration par minicavité proximale d’obturation sandwich associant ciment verre ionomère modifié
par adjonction de résine (CVIMAR) et résine composite avec
horizontale ou verticale adhésif. On doit pouvoir attendre de ce type de restauration une
Les quelques études cliniques existantes concernant les meilleure absorption des contraintes et une diminution des
minicavités proximales verticales ou horizontales montrent des risques de fracture. Les restaurations des minicavités tunnel
taux de succès importants. Plusieurs revues de littérature réalisées par des cliniciens expérimentés montrent en général un
réunissent ces études qui s’étalent sur des durées de 2 à taux de succès plus important, ce qui met en évidence la
10 ans. [26, 50] Les taux de survie vont de 70 % à 100 %. Ces nécessité d’un d’apprentissage.

12 Odontologie
Intervention restauratrice minimale : minicavités et miniobturations ¶ 23-144-A-10

Retenons également que l’augmentation du niveau de sus- [11] Lasfargues JJ, Kaleka R, Louis JJ. Le concept SISTA : un nouveau
ceptibilité carieuse a un effet négatif significatif sur la durée de guide thérapeutique en cariologie. Real Clin 2000;11:103-22.
vie. [12] Kidd EA, Banerjee A, Ferrier S, Longbottom C, Nugent Z.
Globalement, ces résultats tendraient à présenter ces prépara- Relationships between a clinical-visual scoring system and two
tions comme une alternative à moyen terme. Actuellement, histological techniques: a laboratory study on occlusal and approximal
l’indication des minicavités tunnel en traitement de routine des carious lesions. Caries Res 2003;37:125-9.
caries proximales n’est pas prouvée. Elles sont plus difficiles à [13] Young DA. New caries detection technologies and modern caries
réaliser que les minicavités proximales horizontales ou vertica- management: merging the strategies. Gen Dent 2002;50:320-31.
les, et de pronostic plus risqué. [26, 53] Les avantages de cette [14] Ratledge DK, Kidd EA, Beighton D. A clinical and microbiological
méthode de préparation très sensible à l’opérateur paraissent study of approximal carious lesions. Part 1: the relationship between
faibles, mais la préservation optimale des tissus et des formes cavitation, radiographic lesion depth, the site-specific gingival index
anatomiques de la dent méritent qu’on les prescrive à bon and the level of infection of the dentine. Caries Res 2001;35:3-7.
escient. [15] Lasfargues JJ, Machtou P. Dictionnaire francophone des termes
d’odontologie conservatrice. Collège national des enseignants en
odontologie conservatrice. Paris: édition SNPMD; 2004.
■ Conclusion [16] Noack MJ, Wicht MJ, Haak R. Lesion orientated caries treatment--a
classification of carious dentin treatment procedures. Oral Health Prev
Nos connaissances sur la maladie carieuse et la progression Dent 2004;2(suppl1):301-6.
des lésions, nos possibilités de diagnostic précoce et les capacités [17] Knight GM. The tunnel restoration. Dent Outlook 1984;10:53-7.
des biomatériaux adhésifs ont permis à de nouvelles approches [18] Hunt PR. A modified class II cavity preparation for glass ionomer
de se développer pour le traitement des caries primaires. Les restorative materials. Quintessence Int 1984;15:1011-8.
interventions restauratrices minimales représentent aujourd’hui [19] Mount GJ. Minimal intervention dentistry: rationale of cavity design.
l’évolution du traitement chirurgical des caries et des formes de Oper Dent 2003;28:92-9.
préparation cavitaire répondant aux principes d’interception de [20] Lambrechts P, Mattar D, De Munck J, Bergmans L, Peumans M,
la dentisterie a minima. Les concepts d’économie tissulaire Vanherle G, et al. Air-abrasion enamel microsurgery to treat enamel
guident ces procédures d’intervention clinique, de l’accès vers la white spot lesions of traumatic origin. J Esthet Restor Dent 2002;14:
lésion carieuse jusqu’aux procédés d’éviction ou de modification 167-87.
de la dentine infectée. Quelles que soient les techniques [21] White JM, Eakle S. Rationale and treatment approach in minimally
opératoires utilisées, classiques (curetage manuel ou mécanique) invasion dentistry. J Am Dent Assoc 2000;131:13S-19S.
ou plus récentes (sonoabrasion, air abrasion, photoablation, [22] Peters MC, McLean ME. Minimally invasion operating care. I.
etc.), les interventions sont principalement guidées par la Minimally intervention and concepts for minimally invasion cavity
préservation des tissus non infectés. Il est cependant possible de preparations. J Adhes Dent 2001;3:7-16.
décrire les formes probables des minicavités obtenues, selon la [23] Ericson D, Kidd E, McComb D, Mjor I, Noack MJ. Minimally Invasive
voie d’accès à la lésion carieuse, et selon son site et son stade : Dentistry--concepts and techniques in cariology. Oral Health Prev
minicavités directes, minicavités horizontales, minicavités Dent 2003;1:59-72.
tunnel et minicavités verticales. La validation thérapeutique des [24] Ericson D. Minimally invasive dentistry. Oral Health Prev Dent 2003;
interventions restauratrices minimales est aujourd’hui approu- 1:91-2.
vée sur le plan international. Elles doivent être appliquées, en [25] Staehle HJ. Minimally invasive restorative treatment. J Adhes Dent
1999;1:267-84.
pratique quotidienne, quand l’atteinte tissulaire devient irréver-
[26] Tyas MJ, Anusavice KJ, Mount GJ. Minimal intervention dentistry: a
sible et parallèlement à la mise en œuvre de toutes les possibi-
review. Int Dent J 2000;50:1-2.
lités de maîtrise du risque carieux.
[27] Peters MC, McLean ME. Minimally invasion operative care. II
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F. Decup (Docteur en chirurgie dentaire, DUO, Maître de conférence des Universités, praticien hospitalier) (franck.decup@univ-paris5.fr).
B. Tison, Attaché universitaire.
J.-J. Lasfargues (Docteur en chirurgie dentaire, DSO, DEO, Professeur des Universités, praticien hospitalier).
Département OCE, Faculté de chirurgie dentaire, 1, rue Maurice-Arnoux, 92120 Montrouge, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Decup F., Tison B., Lasfargues J.-J. Intervention restauratrice minimale : minicavités et miniobturations.
EMC (Elsevier SAS, Paris), Odontologie, 23-144-A-10, 2006.

Disponibles sur www.emc-consulte.com


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