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Communications bucco-naso-sinusiennes
J. Lerat, K. Aubry, J. Brie, A.-F. Perez, S. Orsel, J.-P. Bessede

Les communications bucco-naso-sinusiennes sont des communications pathologiques entre la cavité


orale et le sinus maxillaire, et/ou les fosses nasales. La contamination bactérienne par la suite peut
conduire à la survenue et l’entretien de sinusites, qui s’avèrent être un mode de révélation fréquent. Les
causes iatrogènes, telles que les avulsions de la première molaire ou de la deuxième prémolaire maxillaire,
mais aussi la mise en place des implants dentaires sont les premières rencontrées. Les tumeurs
nasosinusiennes sont quant à elles, à l’origine de vastes communications, tout comme les traumatismes
balistiques. Le traitement de ces fistules est chirurgical et dépend de l’étendue et du diamètre de la
perforation, de l’état de la muqueuse sinusienne maxillaire mais aussi de son ancienneté. Ainsi, les
communications inférieures à 3 mm ont tendance à se fermer spontanément, mais une tentative de
fermeture immédiate doit cependant être entreprise, sous couverture antibiotique. Les lambeaux locaux
par volet jugal, volet palatin ou boule de Bichat permettent également l’obturation de fistule modérée
avec de bons résultats. Les lambeaux libres sont pour leur part, utiles pour le comblement de grandes
pertes de substance. En cas de chirurgie carcinologique sinusienne, la mise en place de prothèse
obturatrice rétablit des qualités phonatoires et alimentaires satisfaisantes. Par ailleurs, l’utilisation
récente de biomatériaux ouvre des perspectives thérapeutiques. Enfin, la prévention est capitale,
notamment lors des avulsions dentaires et a permis une réduction significative de cette pathologie.
© 2011 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Communication bucco-naso-sinusienne ; Fistule bucco-sinusienne ; Avulsion dentaire ;


Implant dentaire ; Traitement chirurgical ; Lambeaux libres ; Prothèse obturatrice

Plan d’une extraction dentaire, qui conduisent à une fistule entre la


cavité orale et le sinus maxillaire, et/ou les fosses nasales. Le
traitement est chirurgical et dépend de l’étendue et de la
¶ Introduction 1
localisation de la CBNS. Les causes traumatiques de type
¶ Anatomie 1 balistique de CBNS ne sont pas traitées dans cet article.
¶ Définition 1
¶ Clinique
¶ Imagerie
2
2
■ Anatomie
¶ Étiologies 3 Le plancher sinusal est une gouttière, plus basse que la fosse
Avulsions dentaires 3 nasale, dirigée d’arrière en avant et légèrement descendante, qui
Tumorale 3 présente des reliefs bosselés correspondant aux racines dentai-
Traumatique 3 res : il s’agit du récessus alvéolaire. À ce niveau, le sinus
Maladie générale et de système 3 entretient des rapports étroits avec les dents dites « antrales »
Autres causes 4 que sont la deuxième prémolaire, les première et deuxième
¶ Implants dentaires 4
molaires. La canine, la première prémolaire et la dent de sagesse
peuvent aussi participer à la pathologie dentosinusienne,
¶ Traitement 4 notamment lors de sinus procident. Les racines de ces dents ne
Traitement immédiat 4 sont en fait séparées de la cavité sinusienne que par une mince
Techniques chirurgicales 4 couche de tissu spongieux ; c’est pourquoi toute effraction par
Autres techniques 7 des processus infectieux, tumoraux ou interventionnels de cette
Traitement de CBNS post-chirurgie carcinologique 8 région peut avoir un retentissement au niveau sinusien. La
Prévention 9 finesse de la paroi peut ainsi s’avérer un point de faiblesse lors
¶ Conclusion 9 des traitements radiculaires et explique la pénétration de
matériel d’obturation endocanalaire dans le sinus [1].

■ Introduction ■ Définition
Les communications bucco-naso-sinusiennes (CBNS) sont des Il existe trois types de fistule maxillaire : bucconasale,
pathologies rares et le plus souvent iatrogènes dans les suites buccosinusienne et bucco-naso-sinusienne. Les CBNS sont des

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Figure 3. Communication buccosinusienne de type vestibulaire.

Les sinusites unilatérales à répétition ou chroniques sont


également un signe révélateur de CBNS, tout comme les
écoulements purulents.
Figure 1. Schéma de communication buccosinusienne d’origine den- L’épistaxis n’est par ailleurs présente que de manière
taire et contamination sinusienne. inconstante.
L’examen clinique doit être systématique et comprend une
exploration complète de la cavité buccale et de la fistule. Ainsi,
la manœuvre de Valsalva permet de confirmer la présence d’une
CBNS par la fuite d’air à travers l’alvéole dentaire en faisant
moucher le patient le nez comprimé et la bouche ouverte afin
d’objectiver le flux d’air expiré au niveau de la fistule.
L’exploration prudente de la communication peut se faire
également à l’aide d’une curette, d’un stylet ou d’une fine
canule d’aspiration.
L’examen du reste de la cavité buccale est nécessaire à
l’évaluation des structures voisines, notamment au niveau des
arcades dentaires.
Le bilan est complété par une rhinoscopie antérieure et une
nasofibroscopie afin d’évaluer le bilan muqueux sinusien et
rechercher une éventuelle pathologie tumorale, qui est biopsiée
sous anesthésie locale. Des prélèvements bactériologiques sont
également réalisés en cas d’infection [3].

“ Point important
Figure 2. Communication buccosinusienne de type alvéolaire.
Toute sinusite chronique doit faire rechercher une
communication buccosinusienne.
communications pathologiques entre le sinus maxillaire et la
cavité orale, le plus souvent de type alvéolaire, et plus rarement
de localisation palatine ou vestibulaire. Il existe alors une ■ Imagerie
solution de continuité dans l’os constituant le plancher du sinus
maxillaire et une contamination par la nourriture et la salive Il est primordial de s’assurer qu’aucun corps étranger d’ori-
conduit à une infection bactérienne, à des sinusites chroniques gine dentaire ou instrumentale ne se situe dans le sinus. De
et des retards de cicatrisation. À noter que les CBNS sont plus même, l’intégrité des éléments radiculaires doit être recherchée,
fréquentes parmi les hommes [2] (Fig. 1 à 3). afin d’éliminer toute projection d’apex dans le sinus. Pour cela,
un bilan radiologique permet de confirmer le diagnostic.
L’orthopantomogramme permet d’évaluer la denture, com-
■ Clinique plété éventuellement par un cliché rétroalvéolaire pour les dents
voisines de la CBNS.
Le diagnostic clinique s’avère assez simple. Ainsi, l’un des Le scanner réalisé en coupes coronales, axiales et sagittales
premiers signes de CBNS est la présence de bulles d’air dans évalue une solution de continuité du plancher sinusien, une
l’alvéole après l’avulsion dentaire. communication entre la cavité orale et le sinus, la taille de la
Au long cours, le patient présente une sensation de fuite d’air, CBNS, mais aussi la qualité de l’os et de la muqueuse sus-
ou bien le passage par le nez d’aliments ou de liquides comme jacente, et la présence ou non d’une opacité sinusienne. Il
cela peut être le cas au cours de la succion, ou une fuite buccale objective aussi une éventuelle atrophie alvéolaire focale associée
au cours du mouchage. Le nasonnement est quant à lui plus à une atteinte périodontale. Il est à noter que la taille de la
exceptionnel et signe une communication de vaste étendue. fistule est souvent sous-estimée [4].

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Figure 6. Tomodensitométrie des sinus de la face du même patient que


Figure 4. Tomodensitométrie des sinus de la face en coupe frontale : sur la Fig. 4 en coupe coronale : kyste dentaire.
comblement du sinus maxillaire gauche complet sur une communication
alvéolosinusienne à hauteur du kyste apicodentaire de la dent 26.

sinusiennes. La distance entre les apex et le sinus est de l’ordre


de 1 à 7 mm alors que l’épaisseur du plancher du sinus maxil-
laire est de 2 à 3 mm. Un bilan radiographique préalable peut
permettre de prévoir ce risque [6].
Ainsi après une avulsion de molaires maxillaires, la patho-
logie sinusienne est observée dans 3,8 % à 13 % des cas. La
première molaire maxillaire est le plus souvent en cause et la
taille de la communication est généralement inférieure à
3 mm [7, 8].
Une CBNS peut également être observée au cours de l’avul-
sion de dents ectopiques, telles qu’une canine incluse dans le
palais, ou bien dans le cas d’un kyste péricoronaire en rapport
avec les fosses nasales et la muqueuse palatine [9].
L’intervention de Caldwell-Luc associée à une avulsion
dentaire peut pour sa part conduire à une CBNS en raison de
l’ostéite du bas-fond sinusien fréquemment présente [3].
Les facteurs prédictifs de survenue de CBNS lors des avulsions
dentaires sont à présent connus. Il s’agit des fractures per-
opératoires des racines dentaires, la forte impaction de la dent
dans le maxillaire, un grand sinus maxillaire et l’âge du patient.
De même, une avulsion réalisée en milieu infecté favorise la
formation de CBNS, ainsi que l’utilisation excessive du syndes-
Figure 5. Tomodensitométrie des sinus de la face du même patient que
motome ou de la curette [2, 5].
sur la Fig. 4 en coupe sagittale : comblement complet du sinus maxillaire
gauche.
Tumorale
Les tumeurs nasosinusiennes sont à l’origine de vastes CBNS.
.

La fistulographie est de nos jours abandonnée et anecdotique Les plus fréquemment retrouvées sont les néoplasies du sinus
(Fig. 4 à 6). maxillaire qui touchent l’infrastructure tels que le carcinome
épidermoïde, ou bien le myélome multiple et très rarement le
plasmocytome ou le lymphome à cellules T [10].

“ Point important
Le myxome est une tumeur bénigne et rare, développée aux
dépens du tissu mésenchymateux, qui peut également conduire
à une CBNS.
D’autre part, la radiothérapie entraîne une inflammation et
Le scanner du massif facial est l’examen de référence dans
une fragilité des tissus, et peut alors induire une ostéoradioné-
l’exploration d’une communication bucco-naso- crose et une fistule dans un deuxième temps [5].
sinusienne, tant au niveau de la fistule que des structures
voisines.
Traumatique
Les CBNS au cours des traumatismes balistiques se révèlent
■ Étiologies complexes avec de fortes pertes de substance, comme cela est le
cas lors des tentatives d’autolyse.
Les causes iatrogènes sont les plus fréquemment rencontrées, Les communications bucconasales peuvent également se
suivies des pathologies tumorales [5]. rencontrer lors des dysjonctions intermaxillaires.

Avulsions dentaires Maladie générale et de système


La paroi inférieure du sinus maxillaire est centrée sur les apex Le diabète se révèle un terrain plus propice aux CBNS et aux
de la deuxième prémolaire et la première molaire, dites dents infections locales [2].

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De même, la tuberculose et la syphilis peuvent provoquer des


CBNS de cette région mais ne sont rencontrées qu’exception-
■ Traitement
nellement, tout comme le VIH. La prise en charge des CBNS est multidisciplinaire, en
La maladie de Wegener a également été décrite [10]. collaboration avec les équipes d’odontologie et d’oto-rhino-
laryngologie. Son traitement dépend de l’étendue et du diamè-
Autres causes tre de la perforation, de l’ancienneté de la CBNS et de l’état de
la muqueuse du sinus maxillaire. Les CBNS inférieures à 3 mm
Le kyste maxillaire situé au niveau périapical favorise la ont tendance à se fermer spontanément.
constitution de CBNS du fait de la fragilité locale induite.
Les patients qui souffrent de fente labiopalatine peuvent aussi
développer des fistules alvéolaires, ainsi que des fistules
Traitement immédiat
médiopalatines à l’origine de véritables CBNS. Si la CBNS survient au cours d’une avulsion dentaire, une
Tout comme lors de la chirurgie orthognathique, des ostéo- tentative de fermeture immédiate doit être réalisée puisque
tomies plurifragmentaires du maxillaire sont réalisées et peuvent l’épithélialisation survient au bout de 3 semaines.
parfois se compliquer de CBNS. Il est procédé à un nettoyage soigneux des berges, puis une
fermeture la plus étanche possible par suture de la muqueuse
par points séparés sans tension. Une compression prolongée est
ensuite réalisée afin d’obtenir un caillot. Un lambeau vestibu-

“ Point important
laire peut s’avérer nécessaire pour réaliser une fermeture sans
tension ; il est décrit ultérieurement dans cet article. Un
recouvrement postopératoire par une plaque palatine ou une
gouttière souple peut favoriser une meilleure cicatrisation [13].
L’avulsion de la première molaire ou de la deuxième
Par ailleurs, la surveillance postopératoire doit être rigoureuse et
prémolaire maxillaire est la première cause de survenue de
régulière.
communication bucco-naso-sinusienne ; les implants Le patient doit alors éviter toute manœuvre d’hyperpression,
dentaires sont également une autre cause iatrogène telle que le mouchage violent, les éternuements à bouche
significative. fermée, les variations brutales de pression dans la pratique de
certains sports, ou de dépression (boisson à l’aide d’une paille),
ainsi que les bains de bouche trop fréquents [13].
Le traitement médical doit être associé et comprend un
■ Implants dentaires traitement antibiotique par voie générale (tel que amoxicilline-
acide clavulanique), car toute infection ou inflammation
sinusienne est un facteur de mauvais pronostic à la fermeture
Le développement des implants dentaires a été considérable
de la CBNS [14].
au cours de ces dernières années. Ainsi, un édentement maxil-
laire peut être pallié par une technique prothétique.
Un dentascan doit être réalisé auparavant afin de déterminer
la quantité d’os disponible transversalement et longitudinale-
ment compatible avec la pose d’implants dentaires et de prévoir
les emplacements des fixures. Seule la paroi osseuse est ouverte,
“ Point important
la muqueuse sinusienne est laissée intacte selon la technique
d’élévation du plancher sinusal ou « sinus lift ». Une tentative de fermeture immédiate de la commu-
Une incision palatine est donc réalisée puis la crête alvéolaire nication buccosinusienne doit être réalisée dans la mesure
et la paroi du sinus maxillaire sont forées en prenant soin de ne du possible.
pas léser la muqueuse sinusale. Les limites sont définies par
l’ouverture piriforme latérale, le foramen sous-orbitaire et la
crête zygomaticoalvéolaire. La muqueuse sinusale basale est
ensuite réclinée cranialement et l’implant est mis en place à Techniques chirurgicales
travers la crête alvéolaire sous contrôle visuel. La cavité rési-
duelle peut être comblée soit par de l’os autologue soit par des La chirurgie a pour objectif d’assurer la ventilation et l’aéra-
matériaux alloplastiques. Le volet mucopériosté est repositionné tion du sinus maxillaire, de retirer l’os pathologique et de
et suturé par des points séparés et sans tension, et de manière réséquer l’épithélium épaissi le long des berges de la fistule. Le
la plus étanche possible. Dès l’ostéo-intégration de l’implant et traitement chirurgical vise à réaliser deux plans muqueux,
la cicatrisation obtenues, les prothèses peuvent être mises en sinusien et gingival, eux-mêmes constitués de deux épithéliums
place [11]. différents, respiratoire cilié et malpighien. Le plan osseux n’est
Un dépassement endosinusal de 1 à 2 mm de l’implant sans réhabilité qu’en cas de perte de substance très importante ou
atteinte de la muqueuse est toléré. mise en place concomitante d’implant [15].
La réalisation de l’implant peut cependant se compliquer par Une couverture antibiotique par voie générale type
une pénétration endosinusale lors d’un forage trop profond ou amoxicilline-acide clavulanique est primordiale à tout acte
bien de l’insertion endosinusale de l’extrémité apicale de chirurgical et est débutée 10 jours avant l’intervention et
l’implant, pouvant induire une CBNS. Un bilan radiologique de poursuivie 8 jours en postopératoire.
contrôle est donc nécessaire [1]. Le premier temps opératoire consiste en une infiltration à la
Une chirurgie préimplantaire doit être envisagée en cas xylocaïne adrénalinée du vestibule et à l’incision vestibulaire au
d’insuffisance de volume osseux maxillaire, en particulier en cas bistouri lame froide en regard de la CBNS. On procède ensuite
de procidence du sinus maxillaire ou de résorption osseuse à un décollement large de la face antérieure du sinus maxillaire
alvéolaire dans les suites d’avulsions dentaires. Un abord à l’aide de la rugine de Joseph.
sinusien par voie vestibulaire est réalisé, puis un greffon osseux Le deuxième temps comprend le traitement de l’ostéite, qui
autologue d’origine iliaque ou bien un biomatériel tel que est indispensable et réalisé par l’ablation du tissu granulomateux
l’hydroxylapatite est impacté dans la paroi du sinus maxillaire au niveau de la muqueuse et du bas-fond sinusien et par une
horizontalement de manière étanche et sans tension. Cepen- corticotomie à la curette puis à la fraise boule tungstène sous
dant, une des complications peropératoires les plus fréquentes irrigation continue au niveau de la CBNS afin d’obtenir un os
est la brèche de la muqueuse sinusienne, responsable de sain et saignant et une régularisation des berges. Tous les tissus
l’infection du greffon mais aussi de la libération de fragments inflammatoires sont excisés et envoyés en anatomopathologie et
de greffe dans le sinus [12]. en bactériologie. Un lavage abondant au sérum bétadiné et au

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Figure 7. Résection des berges de la communication buccosinusienne Figure 9. Exérèse de la dent causale de la communication buccosinu-
et du plan muqueux gingival afin d’éliminer tout tissu inflammatoire. sienne et de l’os ostéolytique adjacent.

Figure 8. Résection de l’os ostéolytique de la communication buccosi-


nusienne pour éliminer tout signe d’ostéite.
Figure 10. Communication vestibulosinusienne avant fermeture.

sérum de l’ensemble du sinus est ensuite réalisé. Il faut garder


en mémoire que le defect osseux et l’ostéite sont beaucoup plus sont réalisées à travers la muqueuse et le périoste vers la grande
grands que l’atteinte muqueuse [16] (Fig. 7 à 10). base charnière vestibulaire. Ce lambeau buccal trapézoïdal est
Le traitement sinusien peut être complémentaire au traite- alors soulevé. Des incisions à la base du volet permettent
ment de la CBNS afin de retirer toute formation polypoïde, d’obtenir une mobilité suffisante du volet et d’augmenter ainsi
muqueuse pathologique, infection ou corps étranger et permet- la couverture [17]. La fermeture est réalisée sans tension de
tre alors une bonne aération. Une exploration du méat moyen manière complète et étanche à l’aide de points séparés aux fils
est établie sous microchirurgie endonasale et une méatotomie résorbables 3-0 à au moins 5 mm des berges de la fistule [13].
moyenne est réalisée selon la technique habituelle. L’explora- Afin de protéger et améliorer la cicatrisation, de la colle
tion de la cavité sinusienne est effectuée à l’aide de l’optique biologique peut être ajoutée.
rigide de 30°, puis 45°, voire 70°. Un drainage sinusien peut être L’inconvénient majeur de cette technique est la perte de
nécessaire et une sonde de Petzer est, dans ce cas, mise en place profondeur du vestibule [14] (Fig. 11 à 13).
dans le sinus maxillaire par la méatotomie et des lavages doux
au sérum physiologique sont effectués en postopératoire Plastie par volet palatin
pendant 3 jours. L’exploration et le drainage sinusien peuvent
En cas de limitation de mobilité de tissu vestibulaire, le
aussi être effectués par la voie de Caldwell-Luc avec méatotomie
lambeau de rotation pédiculé sur l’artère grande palatine s’avère
inférieure [3].
intéressant puisqu’il n’existe pas de rétraction tissulaire
postopératoire.
Plastie par volet jugal Le lambeau palatin est prélevé dans toute l’épaisseur muco-
La plastie par volet trapézoïdal selon Rehrmann permet périostée, avec une base d’implantation postérieure large. La
d’obtenir un volet mucopériosté en incisant la muqueuse sur le partie antérieure du lambeau doit être légèrement plus large que
milieu des alvéoles des dents voisines lorsque la deuxième la taille de la fistule. La longueur du volet est de 3 à 4 cm pour
molaire et la deuxième prémolaire sont encore présentes, permettre une rotation latérale sans difficulté et d’une largeur
jusqu’à leur apex. de 1,5 à 1,8 cm. Il se situe à 2 ou 3 mm de la ligne médiane
À partir des berges antérieures et postérieures vestibulaires du palatine [18] . Le lambeau est incisé à 5 mm de la gencive
defect osseux, deux incisions divergentes au bistouri lame froide palatine (afin d’éviter toute lésion périodontale) puis élevé en

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Figure 11. Fermeture du volet jugal par des points séparés résorbables
et sans tension.

Figure 13. Lambeau mucopériosté trapézoïdal.


A. Décollement du lambeau en coupe frontale.
B. Section du périoste à la charnière du lambeau.
C. Abaissement du lambeau mucopériosté et suture à la muqueuse
palatine.
D. Section du périoste à la charnière du lambeau en coupe latérale.

partant de l’avant vers l’arrière jusqu’à la sortie de l’artère


palatine de son foramen. On procède ensuite à une rotation
latérale du volet vers la fistule. La fermeture est réalisée à l’aide
de points séparés sans tension aux fils résorbables 3-0
(Fig. 14) [19].
Une plaque de protection de l’os peut être appliquée afin
Figure 12. Lambeau mucopériosté trapézoïdal.
d’éviter toute ostéite. Un rapport longueur/largeur inférieur à
A. Incisions divergentes à hauteur de la fistule.
2,15 est nécessaire afin de limiter le risque de nécrose. Il est à
B. Section du périoste à la base du lambeau.
discuter en cas de réparation de CBNS au niveau de la
C. Suture du lambeau par points séparés.
tubérosité [20].

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Figure 14.
A. Trajet de l’artère grande palatine.
B. Volet palatin disséqué d’avant en arrière.
C. Rotation du lambeau et suture par points séparés.

Figure 15. Fermeture par la boule de Bichat.


A. Réalisation du lambeau buccal.
B. Incision périostée sous le processus zygomatique.
C. Avancée de la boule de Bichat et suture.
D. Fermeture mucopériostée par points séparés.

Boule de Bichat vascularisation et le comblement de grandes pertes de subs-


tance, et les lambeaux libres microanastomosés.
La boule de Bichat s’avère efficace en cas de CBNS importante
(supérieure à 1,5 cm), ou après l’échec d’un traitement tradi- Le lambeau lingual antérieur est utilisé en cas de lésion
tionnel. Il s’agit de tissu adipeux qui s’étend postérieurement touchant le palais dur, alors que le lambeau postérieur est
sur 2 cm à travers la muqueuse et les fibres du buccinateur. En indiqué dans les larges fistules postérieures du palais mou. Le
effet, la boule de Bichat se situe dans une zone limitée par le lambeau antérieur a une base de 2,5 à 3 cm de large, 5 à 6 cm
masséter, le tendon du temporal et le ptérygoïdien interne en de long (la limite postérieure est représentée par les papilles
arrière, le buccinateur et son aponévrose en dedans, le premier gustatives), et de 5 à 6 mm d’épaisseur musculaire [25] . Ce
plan des muscles peauciers en dehors, et le canal de Sténon et lambeau est alors soulevé et avancé jusqu’au niveau de la fistule
son mince feuillet aponévrotique en avant ; elle s’étend de puis suturé sans tension par des points séparés de fils résorba-
l’aponévrose massétérine à l’aponévrose buccinatrice. Sa riche bles. La langue doit quant à elle être suturée de façon à éviter
vascularisation développée aux dépens des branches des artères tout hématome. La section du pédicule a lieu 3 semaines plus
maxillaire, temporale superficielle et transverse de la face est tard sous anesthésie locale. Cette technique présente l’avantage
favorable à une bonne cicatrisation [21]. d’une riche vascularisation et aurait un intérêt dans la mise en
Après avoir réalisé un lambeau mucopériosté trapézoïdal place future d’un implant [26] (Fig. 16).
buccal, une incision verticale de 1 cm est faite dans le périoste
Le lambeau temporal permet la fermeture de large CBNS. Il
en arrière du processus zygomatique afin d’exposer le tissu
adipeux. Ce dernier est avancé avec son pédicule puis recouvre est basé sur la vascularisation par l’artère temporale, et peut être
la fistule, et suturé sans tension par des points séparés de fils amené jusqu’au niveau de la canine homolatérale. Une incision
résorbables 3-0 [22]. hémicoronale est nécessaire afin d’exposer et mobiliser le
Cette technique a l’avantage d’éviter les pertes de profondeur muscle temporal, avec ou sans ostéotomie zygomatique puis le
du vestibule. Elle est aussi utilisée en cas de pathologie tumorale lambeau est avancé en transbuccal. Il est en réalité peu
(par exemple après l’exérèse d’un myxome maxillaire [23]). Le employé [10].
taux de fermeture s’élève à 98 % selon Poeschl [24] et peu de Le lambeau libre musculaire de grand dentelé est intéressant
complications sont décrites. Il s’agit d’une procédure rapide, en cas de CBNS de taille importante, ou bien en cas d’indispo-
sans cicatrice, et réalisable sous anesthésie locale. L’épithéliali- nibilité des tissus locorégionaux, en particulier après un
sation prend 2 à 3 semaines et cette plastie permet une bonne traumatisme ou une chirurgie antérieure [27].
vascularisation de la muqueuse et de l’os, voire des greffes
Les greffes osseuses autologues telles que mandibulaire, des
osseuses [21] (Fig. 15).
côtes, de la crête iliaque ou de péroné sont utilisées en cas de
perte osseuse supérieure à 5 mm de diamètre, l’échec des
Autres techniques techniques conservatrices habituelles ou en cas de nécessité
D’autres techniques chirurgicales sont utilisées telles que les d’implant. Leur utilisation implique des suites opératoires
lambeaux musculaires locaux, qui permettent une très bonne lourdes [19, 28].

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plancher sinusien. Pour recouvrir la greffe osseuse exposée dans


la cavité buccale, le lambeau pédiculé est appliqué [28]. Un
contrôle scanographique est nécessaire dans les 6 mois postopé-
ratoires avant la mise en place de l’implant (Fig. 17).
La transplantation d’une troisième molaire dans l’alvéole de
la molaire maxillaire fraîchement extraite, avec des apex fermés,
n’a été que rarement décrite par Kitagawa et al. [36] . Cette
méthode permet la fermeture de la CBNS et le traitement
prothétique en un temps.
En cas de fistule alvéolaire séquelle de fente labiopalatine,
une gingivopériostoplastie peut être réalisée, à laquelle une
greffe osseuse peut s’associer.

Figure 16. Lambeau lingual. Traitement de CBNS post-chirurgie


A. Lambeau lingual antérieur disséqué jusqu’aux papilles.
B. Sutures au niveau de la fistule.
carcinologique
Les CBNS dans les suites de chirurgie carcinologique sinu-
sienne conduisent à de grandes cavités, dont le traitement
Une alternative à la greffe d’os consiste en des matériaux réside en la mise en place de prothèse obturatrice afin de
biomédicaux (méthylméthacrylate, hydroxylapatite, polytétra- rétablir une réhabilitation fonctionnelle (phonatoire et alimen-
fluoroéthylène, analogues de racines de B-tricalcium phosphate), taire) satisfaisante. Elle peut être posée en peropératoire
associés à des facteurs de croissance tels que le platelet rich fibrin immédiat et associe une plaque palatine et une balle obturatrice
(PRF) et des cellules ostéogéniques, placés dans la CBNS. Leur en silicone, et nécessite plusieurs retouches avant la mise en
efficacité est en cours d’évaluation [29, 30]. place d’une prothèse obturatrice définitive. Les prothèses à
Les plaques d’aluminium décrites par Steiner et al., s’avèrent ressort sont quant à elles intéressantes en cas d’édentement.
une technique plus aisée de fermeture et moins invasive [31]. Les lambeaux libres avec ou sans transfert osseux peuvent
Par ailleurs, la mise en place concomitante de l’implant a été également être utilisés pour le traitement des CBNS. Le lambeau
réalisée par Doobrow [32] après application de plusieurs couches antébrachial (fasciocutané) est intéressant pour les résections
de matrice collagène, puis d’os et de sulfate de calcium [33, 34]. limitées, et les lambeaux de grand dorsal ou de grand droit
Cette technique s’avère fiable en cas de nécessité d’implant, et (musculocutanés) pour les pertes de substance plus étendues,
peut être combinée à une élévation du sinus, une autogreffe malaire ou jugale [37]. Les lambeaux libres avec transfert osseux
d’os iliaque et un lambeau pédiculé de rotation [35]. La sont utiles pour la restauration osseuse de la voûte palatine ; le
muqueuse vestibulaire est incisée puis la muqueuse saine qui lambeau de péroné a l’avantage d’avoir un pédicule long et le
repose autour de la CBNS est décollée et élevée de l’alvéole vers lambeau scapulaire, qui peut être bipédiculé, est particulière-
le sinus. Les muqueuses buccale et sinusienne sont alors ment efficace compte tenu de sa forme, pour la reconstruction
suturées ensemble sans tension aux fils résorbables 4-0 et l’os fonctionnelle et esthétique du maxillaire [38].
maxillaire mis à nu. Une autogreffe d’os iliaque au niveau de la .
La surveillance locale doit être minutieuse à l’aide d’un
crête est prélevée et placée dans le sinus afin de combler examen clinique précis, complété par une imagerie de type
l’espace résiduel entre la muqueuse surélevée sinusienne et le résonance magnétique [37] (Fig. 18, 19).

Figure 17. Fermeture de la fistule et mise en place d’autogreffe osseuse en vue d’un implant dentaire.
A. Communication buccosinusienne.
B. Décollement et élévation de la muqueuse buccale dans la fistule.
C. Sutures des muqueuses sinusienne et buccale.
D. Mise en place d’autogreffe d’os iliaque afin de pallier le déficit alvéolaire.

8 Oto-rhino-laryngologie
Communications bucco-naso-sinusiennes ¶ 20-480-M-10

■ Conclusion
Les communications bucco-naso-sinusiennes sont le plus
souvent iatrogènes, dans les suites des avulsions dentaires ou de
la mise en place d’implants. La prévention a ainsi permis de les
diminuer. Le traitement est chirurgical pour les CBNS supérieu-
res à 3 mm à l’aide de lambeaux locaux, voire de lambeaux
libres pour les pertes de substance importantes liées aux
chirurgies néoplasiques.
.

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en place au niveau du palais en hypersignal assez homogène.
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leurs principales causes. En voici les règles : 63 cases. Oral Surg Oral Med Oral Pathol Oral Radiol Endod 2003;
• le bilan radiologique, l’état de la denture ainsi que l’état 96:527-34.
général du patient permettent de prévoir les avulsions à [19] Garner JM, Wein RO. Use of the palatal flap for closure of an oronasal
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• toute manœuvre d’hyperpression est proscrite en postopéra- [22] Hanazawa Y, Itoh K, Mabashi T, Sato K. Closure of oroantral commu-
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Ces précautions ont permis de réduire le nombre de CBNS [5]. 1995;53:771-5.

Oto-rhino-laryngologie 9
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J. Lerat, Interne des Hôpitaux.


K. Aubry, Praticien hospitalier.
Service d’oto-rhino-laryngologie et chirurgie cervicofaciale, Centre hospitalier universitaire Dupuytren de Limoges, 2, avenue Martin-Luther-King, 87042
Limoges cedex, France.
J. Brie, Praticien hospitalier, chef de service.
Service de chirurgie maxillofaciale, Centre hospitalier universitaire Dupuytren de Limoges, 2, avenue Martin-Luther-King, 87042 Limoges cedex, France.
A.-F. Perez, Praticien hospitalier attaché.
S. Orsel, Praticien hospitalier.
J.-P. Bessede, Professeur des Universités, praticien hospitalier, chef de service (bessede@unilim.fr).
Service d’oto-rhino-laryngologie et chirurgie cervicofaciale, Centre hospitalier universitaire Dupuytren de Limoges, 2, avenue Martin-Luther-King, 87042
Limoges cedex, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Lerat J., Aubry K., Brie J., Perez A.-F., Orsel S., Bessede J.-P. Communications bucco-naso-sinusiennes. EMC
(Elsevier Masson SAS, Paris), Oto-rhino-laryngologie, 20-480-M-10, 2011.

Disponibles sur www.em-consulte.com


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