15/10/2022 00:24 La refonte des CCAG enfin en phase de finalisation

La refonte des CCAG enfin en

phase de finalisation
F I C H E S P R AT I Q U E S

Passées plusieurs années d’initiatives et de campagnes de travail entre des partenaires concernés
(instances dirigeantes, acheteurs publics, fédérations, acteurs du secteur privé…), il semble que
2021 sera enfin l’année de la concrétisation des CCAG « modernisés ».

À savoir, pour précision, que Bercy vient d’engager une nouvelle consultation publique relative à la
révision des 5 CCAG existants et d’un nouveau document spécifique aux marchés de maîtrise
d’œuvre, pour une période courant jusqu’au 5 février prochain (2021).

Précision préliminaire : Les « CCAG » (Cahiers des Clauses Administratives Générales) sont des
documents voués à gérer les conditions d’exécution des marchés publics, tant d’un point de vue
administratif, financier que d’organisation opérationnelle des rapports entre les parties au contrat.
Ils sont usuellement utilisés par les acheteurs publics.

Quels sont les objectifs globaux annoncés des CCAG ?

• Développer et favoriser l’accès des PME/TPE aux marchés publics, en améliorant les conditions
d’exécution financière, notamment en termes d’assurances, d’évolution des prix et d’application des
pénalités de retard,
• Promouvoir le développement durable, ce qui doit s’entendre de nouvelles clauses concernant
l’insertion de travailleurs en difficulté ou encore de clauses à vocation d’optimisation
environnementale,

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• Re équilibrer les relations contractuelles en privilégiant le dialogue entre les parties et en veillant
au respect du principe du contradictoire, préalablement à toute prise de décision coercitive à
l’encontre du titulaire du marché.

Plus en détail, quelles sont les modifications en perspective ?

• Le renvoi (ce qui n’avait encore jamais été fait) aux articles du Code de la Commande Publique
(CCP), lequel est à présent en vigueur pour toute consultation lancée depuis le 1er avril 2019,
• L’harmonisation du tronc commun des CCAG existants (sommaire et déroulé de chaque
document). Il existe effectivement plusieurs types de CCAG, en fonction de l’objet du marché :
Travaux, Fournitures Courantes et Services (« FCS »), Prestations Intellectuelles (« PI »), Marchés
Publics Industriels (« MPI »), Techniques de l’Information et de la Communication (« TIC »).   Vous
trouverez ici un lien vers la version actuelle de ces documents et leur fiche explicative respective.
• Des clauses relatives :

• À la simplification de votre indemnisation dans l’hypothèse de retard d’exécution qui serait dû à

un manquement avéré de l’acheteur ou de l’un de ses prestataires,
• À une meilleure garantie du traitement anonymisé des données à caractère personnel dans le
cadre de l’exécution des marchés (règles qui seront également applicables à vos sous-traitants),
• À la facturation électronique, devenue obligatoire pour toutes les entreprises – dont les PME/TPE
depuis janvier 2020 – via le logiciel dédié intitulé CHORUS-PRO. N’hésitez pas à faire appel à nos
services pour en savoir plus quant à la manipulation de cet outil, devenu incontournable
• L’interdiction des ordres de service dits « à taux zéro » : Que faut-il en entendre ?… Un FOCUS
vous est proposé à la fin de cet article sur ce sujet.

D’autres hypothèses de travail ?

• Une possibilité d’accord implicite d’une la réfaction sur les prix pour remplacer les réserves
soulevées en cas de constat d’imperfections mineures, lors des Opérations Préalables à la Réception
des travaux (dites communément « OPR »),
• Un délai plus court de libération de la retenue de garantie ou de la caution que vous auriez
souscrite : un outil financier qui, dans le cadre des marchés de travaux, doit pouvoir permettre à
l’acheteur de vous obliger à parfaire les imperfections relevées lors la visite de chantier finale et ce
actuellement, pendant une durée de 1 an (éventuellement renouvelable),

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• Et comme spécifié en introduction, l’avènement d’un nouveau CCAG dédié spécifiquement aux
marchés de MOE. Sur ce point, nous vous invitons à consulter les propositions de la MIQCP (Mission
Interministérielle pour la Qualité des Constructions Publiques)

L’interdiction des ordres de service « à taux zéro » : que faut-il en

comprendre ? Abordons les choses pas à pas…
• Tout d’abord, qu’est-ce qu’un ordre de service (OS) ? La question peut paraître basique, mais pas
pour tout un chacun ! Il s’agit donc d’un ordre d’exécution émis par l’acheteur à votre intention, vous
prescrivant d’accomplir des prestations précises, en principe issues du cahier des charges sur lequel
vous et lui vous êtes communément engagés.
• Ensuite, qu’est-ce qu’un « OS à taux zéro » ? Il s’agit d’un ordre d’exécution « non valorisé
financièrement » à savoir : une injonction qui vous est faite de satisfaire à un besoin de l’acheteur,
mais sans contrepartie financière ! Cela peut paraître contradictoire… Comment se voir enjoindre
une prescription de faire, sans qu’il y soit attaché un prix correspondant ?? Le CCAG Travaux par
exemple, dans sa version actuelle, permet pourtant cette pratique, par exemple concernant des
prestations nécessaires pour parfaire l’ouvrage et ce, qu’elles que soient les quantités à mettre en
œuvre (article 14.1 CCAG)

Un rappel terminologique sur cet aspect des choses : ces « OS à taux zéro » sont communément
appelés « OS exécutoires », ce qui constitue un abus de langage : en réalité, tous les OS qui vous sont
adressés dans le cadre de votre marché sont « exécutoires », cad que vous êtes obligés – contraints –
de vous y conformer, quitte à vous de faire valoir :
• Soit des prix nouveaux s’agissant de prestations de nouvelle nature que celles prévues initialement
au marché,
• Soit des réserves pour les dépassements de quantités, dans les formes prescrites par les différents
CCAG, par exemple : article 3.8.3 du CCAG Travaux, article 3.8.2 du CCAG PI. Il vous sera alors
nécessaire, en fin d’opération, de récapituler toutes vos réserves dans votre projet de décompte final,
afin de faire valoir vos doléances – à défaut, elles ne pourraient être prises en considération (article
13.3 du CCAG Travaux). Cette dernière pratique des acheteurs devrait être proscrite, à l’avènement
des décrets validant la nouvelle mouture des CCAG.

Gageons que les travaux initiés soient concrétisés dans l’année à venir, afin non de « rafistoler »
l’existant, mais de promouvoir des documents tenant compte de l’évolution rapide des rapports
entre les secteurs publics et privés, comme cela est annoncé.

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Pour aller plus loin …

• L’envoi de l’ordre de service (OS) signé signifie-t-il que vous avez pris acte, et donc accepté, les
prix qui vous ont été notifiés ?
• Pouvez-vous vous opposer aux prescriptions qui vous sont adressées par un ordre de service (OS)
?
• Pensez-vous que les OS relèvent de la responsabilité de la maîtrise d’ouvrage ou de celle de la
maîtrise d’œuvre ?

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