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EMC - bilan du film La française doit voter

« L'engagement des femmes et des hommes pour les libertés »

L’égalité des sexes est un sujet qui a toujours animé les hommes et les femmes.
Le film La Française doit voter retrace le parcours qui a permis à la femme d’obtenir le
droit de vote en France. Il montre l’engagement de françaises et de français qui ont
amené à permettre une égalité des droits politiques. Nous pouvons ainsi nous poser la
question des moyens qui ont amené le droit de vote des femmes à être établi en
France.
Les débats sur la loi à propos du vote des femmes ont eu lieu en 1919, pendant
la troisième République. Ce combat a pourtant commencé bien avant. Tout d’abord, le
suffrage universel masculin a été adopté en 1848 puis, les femmes ont commencé à
manifester pour obtenir leur droit de vote. En 1903, le mouvement des suffragettes a
débuté en Angleterre et, en 1906, Dussaussoy faisait une proposition de loi à la
chambre des députés permettant un droit de vote restreint des femmes. Celle-ci est
refusée par la commission. En 1914, la Première Guerre mondiale éclate et, pendant ces
4 années de souffrances, les femmes ont mené le foyer familial, géré le budget mais
aussi travaillé dans les usines pour remplacer les hommes partis au front. Ainsi, la fin de
la guerre marque un tournant pour l’adoption du droit de vote car le rôle des femmes a
évolué dans la société. En 1919, la chambre des députés accepte de travailler sur la
proposition de loi de Pierre-Etienne Flandin qui vise à autoriser un droit de vote
restrictif aux femmes. C’est-à-dire que sa loi autoriserait les femmes à voter aux
élections locales à condition d’avoir minimum 30 ans.
Pendant les débats autour de la proposition de monsieur Flandin, de nombreux
députés conservateurs ou anticléricaux s’opposent formellement au droit de vote des
femmes. Ils possèdent de nombreux arguments. Tout d’abord, les députés de gauche
soutiennent qu'autoriser le droit de vote des femmes, ce serait permettre à l’Eglise de
prendre la main sur la démocratie. En effet, selon eux, les femmes prennent leurs
décisions en suivant leurs émotions. Donc, l’Eglise catholique pourrait mettre en place
une “dictature des sentiments” et orienter les femmes, étant en plus grand nombre que
les hommes, mettraient en péril la République Française. Ensuite, de nombreux
députés soutiennent la thèse que le moment n’est pas approprié pour accorder le droit
de vote aux femmes. En effet selon eux, dans un contexte d'après-guerre, de
nombreuses autres problématiques se posaient avant celle de l’égalité entre les sexes.
Pour continuer, les opposants au droit de vote sans distinction de sexe pensent que les
femmes sont ignorantes en politique et que, même si elles possédaient ce droit, jamais
elles n’iraient voter par simple désintéressement. Ils confirment cette thèse en
évoquant qu’accorder un droit de vote restrictif prouve bien que les femmes n’ont pas
la capacité de prendre des décisions politiques de haut niveau. Ensuite, des députés
conservateurs comme Edmond Lefebvre du Prey estiment que l’homme et la femme
doivent se compléter dans leurs tâches et qu’il n’est pas bon de faire rentrer ces deux
autorités en concurrence. Il va même jusqu’à dire qu’adopter la proposition de loi
mettrait en péril le foyer familial car le chef de famille serait déstabilisé. Pour finir,
beaucoup d’opposants pensent que la France n’a pas à imiter les autres pays en
accordant un droit de vote universel sans distinction de sexe car ceux-ci n’ont aucun
recul sur les conséquences de cette loi.
La proposition de loi visant à accorder le droit de vote aux femmes est soutenue
par le rapporteur Pierre-Etienne Flandin. Celui-ci a donc mis en valeur de nombreux
arguments pour défendre sa proposition. Le premier argument est celui que de
nombreux autres pays ont déjà adopté le droit de vote des femmes et accentue le fait
que la France est en retard face à ses homologues. Ensuite, selon lui, permettre aux
femmes de voter est dans la continuité de l’évolution sociale que le rôle de la femme a
subi pendant les quatre années de guerre. En effet, celles-ci ont remplacé les hommes
dans toutes les tâches comme travailler à l’usine ou gérer le budget familial. Selon M
Flandin, la moindre des reconnaissances est de leur permettre de pouvoir exercer leurs
droits citoyens. Pour continuer, le rapporteur propose un vote restreint, c'est-à-dire que
les femmes ne pourront voter qu’à partir de 30 ans et seulement aux élections locales.
Cela permet de ne pas mettre en péril la réélection des parlementaires et d’ainsi
conquérir le vote des députés. Selon certains députés plus extrémistes dans leurs idées
comme Louis Andrieux, un suffrage ne peut être universel si seule une moitié des
citoyens votent. Ainsi, il veut que les femmes puissent voter à toutes les élections à
partir de la majorité. De plus, il soutient que les femmes pourraient alors apporter leur
finesse et leur humanité dans l'hémicycle et permettre de travailler plus efficacement
avec plus de pacifisme. Ici, il faut reconnaître avec ironie que les arguments de M
Andrieux sont basés sur un fond de sexisme alors qu’il défend le vote des femmes.
La première proposition de loi accordant le droit de vote aux femmes remonte à
1906, par M. Dussaussoy Il faudra pourtant attendre jusqu'en 1944 pour que les
femmes françaises possèdent ce droit fondamental. En effet, bien que la chambre des
députés ait adopté la proposition de M Flandin en 1919, le Sénat n’a jamais voté en sa
faveur. Cela se répètera six fois. En 1944, la politique française est en pleine
reconstruction et le GPRF permet à la loi sur le droit de vote des femmes d’être
adoptée. En 1945, près de 60 ans après les hommes, les françaises votent pour la
première fois.

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