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Université Cheikh Anta Diop de Dakar

Faculté des Sciences Economiques et de Gestion


Institut de Formation en Administration et Création d'Entreprise

Mémoire de Master II en Finance Islamique

Nom et Prénom : Fama THIAM

Sujet : Sukuk al-Salam : une alternative islamique face à la dette pour le financement de
l’exploitation des hydrocarbures au Sénégal

Présentation du sujet

La période allant de 2014 à 2016 marque un tournant dans l’histoire économique du


Sénégal. En effet, elle symbolise la naissance d’une nouvelle ère avec l’entrée prochaine de
notre pays dans le cercle des pays producteurs de pétrole et de gaz. Après des années de
recherches, la confirmation de l’existence d’hydrocarbures au Sénégal a été faite par le
Premier Ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne. La découverte s’est établie comme
suit :

- 2014 : découverte de pétrole sur Sangomar offshore Profond (entre 475 et 641
millions de barils)
- 2015 : découverte de gaz naturel (17 à 20 TCF ou 500 milliards m3) sur Saint-Louis
offshore Profond
- 2016 : découverte de gaz naturel (5 TCF ou 140 milliards m3) sur cayar offshore
Profond

Une polémique s’est alors s’installée autour de la gestion de ces futures ressources. Pour
répondre aux attentes de la population sur cette question, le Président de la République
Monsieur Macky Sall a renforcé la loi encadrant l’exploitation et l’utilisation des ressources
pétrolières, mis sur pied un Comité d’Orientation Stratégique du Pétrole et du Gaz (COS
Pétrogaz) pour une gestion transparente. La décision de rendre public les contrats miniers
scellés entre l’Etat et ses contractants fut prise et appliquée. Et dans l’optique de continuer sur
cette lancée, il a été tenu au Centre Conférencier Abdou Diouf de Diamniadio une
Concertation Nationale sur la gestion des recettes issues de l’exploitation du Pétrole et du Gaz
ce 12 Juin passé.

Cependant, un aspect important reste à étudier : celui du financement de l’exploitation


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de ces hydrocarbures. Si les quantités d’hydrocarbures sont connues, de même que les
modalités de partage des recettes, la provenance et les conditions du financement restent
presque « confidentielles ». Avec des coûts estimés à des milliers de milliard de francs CFA,
le Sénégal peut-il se permettre de recourir à la dette étant donné qu’il fait partie des pays les
plus endettés dans le monde.

D’après un article du professeur Abdulkader Thomas intitulé « Bai al-Salam, Sukuk et


les pays riches en Hydrocarbures », des pays comme le nôtre devraient éviter le financement
par la dette et opter pour une mise en place de Sukuk souverain combiné au contrat Salam
pour répondre au besoin de financement de tel projet ; D’où l’objet de notre mémoire, à savoir
étudier cette alternative à la dette pour le financement de l’exploitation des hydrocarbures au
Sénégal.

Le gouvernement sénégalais ayant eu recours à deux reprises aux Sukuk, ne se trouvera


pas en terrain inconnu et dispose ainsi d’un avant-goût de leur capacité de mobilisation de
capitaux. En effet, le premier qui a été lancé en Juin 2014 s’élevait à cent milliard de franc
CFA et le second avait dépassé toute espérance : l’offre était de cent cinquante milliard de
franc CFA et au final, l’Etat s’est retrouvé avec deux cent milliard de franc CFA même si la
demande était largement super à ce montant collecté (deux cent trente-trois milliard de franc
CFA).

Certes les coûts de financement pour l’exploitation des hydrocarbures dépassent


largement la somme des précédents Sukuk. Lors de la Concertation, le Directeur Général de
PETROSEN Monsieur Mamadou Faye à parler du besoin de financement pour chaque bloc
d’exploitation. Le gisement de gaz Grand Tortue nécessite un investissement de 9120 milliard
de Franc CFA, dont les 10% seront supportés par PETROSEN soit 912 milliard de Franc
CFA. Quant au développement du champ SNE qui est le gisement de pétrole, le besoin
d’investissement s’élève à 3285 milliard de Franc CFA dont les 588 seront à la charge de
PETROSEN (soit une participation de 18%). Ce qui nous fera un besoin total
d’investissement sur ces deux projets de 1500 milliard de Franc CFA.
Mais avec les résultats que les Sukuk ont produits au niveau international, dans certains
pays tels que la Malaisie, l’Indonésie et bien d’autres pays, la levée d’un montant si important
par le gouvernement peut être réalisée.

Pour mener à bien cette étude académique et arriver à un résultat concret, notre plan de
travail veillera à traiter les aspects de notre sujet, tant sur le plan littéraire que financier afin
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de proposer une structuration de base de ces Sukuk al-Salam sur les hydrocarbures au
Sénégal.

Dans un premier chapitre, nous allons présenter et définir des concepts centraux. Nous
étudierons chaque terme de notre sujet sous tous ses angles pour une meilleure
compréhension et prise en main de ce mémoire. D’abord, il y’aura une initiation aux Sukuk et
au contrat Salam ; ensuite nous aborderons les hydrocarbures en les définissant, nous ferons
une petite cartographie de leur situation dans le monde avant d’en venir au Sénégal.

Dans un second chapitre, nous passerons à l’étude de notre alternative islamique. En


effet, nous aborderons l’aspect du financement, parlerons des prix et des quantités prévus tant
pour le pétrole que pour le gaz. Toutes ces données nous permettrons d’avoir une base d’étude
et ainsi proposer une structuration de Sukuk al-Salam pour l’exploitation des hydrocarbures
au Sénégal.

Plan

Introduction générale

Premier chapitre : Définition et présentation des concepts centraux


Introduction

Sous-partie 1 : Sukuk al-Salam

I. Les Sukuk
1. Définition et historique
2. Typologie des Sukuk
3. Structuration
II. Le contrat Salam
1. Définition et historique
2. Particularité des contrats Salam
3. Structuration

Sous-partie 2 : Les hydrocarbures dans le monde

I. Présentation des hydrocarbures


1. Définition
2. Cartographie mondial des hydrocarbures 3

3. Les enjeux économiques


II. Situation des hydrocarbures au Sénégal
1. Les découvertes d’hydrocarbures au Sénégal
2. Cartographie des zones d’exploitation
3. Présentation des parties

Conclusion

Second chapitre : Structuration de Sukuk al-Salam pour les hydrocarbures

Introduction

Sous-partie 1 : Etude de faisabilité

I. Données de base de l’étude


1. Les phases de financement
2. Les besoins de financement
3. Mode et coût du financement
II. Etude de l’alternative islamique
1. Faisabilité économique et sociale
2. Détermination des investisseurs
3. Les parts et taux de rendement estimé

Sous-partie 2 : les phases et le montage des Sukuk al-Salam

I. Les termes de référence


1. L’émission et la collecte
2. Les contrats
3. Durée
II. Structuration
1. Le comité de contrôle charaïque (Sharia board)
2. Takaful
3. Montage

Conclusion

Conclusion générale.
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