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Séance 5 TD Droit des affaires

Faits  : M Grandmarnier, propriétaire du restaurant, situé à Narbonne décide de


dresser un contrat de location-gérance pour une durée de 3 ans avec Mme Chandeleur le 10
janvier 2020. 3 mois plus tard, M Grandmarnier reçoit une demande de facture impayé d’un
montant de 3500€ relative à une commande passée par Mme Chandeleur à l’issus du contrat
de location-gérance, M Grandmarnier décide de céder son fonds de commerce à M Picsou et
ce dernier réclame l’insertion d’une clause de non-rétablissement pour une durée de 50 ans
et sur l’ensemble de la région. De plus, M Grandmarnier est inquiet vis-à-vis de ses 3 salariés
e se demande

Problématique  : M Grandmarnier doit-il payer la facture impayée par Mme


Chandeleur. M Grandmarnier peut-il se voir appliquer une telle clause de non-
rétablissement en cas de cession de son restaurant ? M Grandmarnier se demande ce qui
adviendra de Pierre Paul et Jacques en cas de cession du fonds de commerce.

Plan  : Il s’agira de répondre aux inquiétudes de M Grandmarnier quant au règlement


de facture impayé (I), quant à l’applicabilité de la clause de non-rétablissement (II), et enfin,
quant au sort de ses 3 salariés (III).

Contrat de location-gérance : contrat par lequel un propriétaire donne à un locateur gérant


de travailler dans son fonds de commerce, et lui doit une redondance.

I- Le remboursement des dettes de Mme Chandeleur lié à l’exploitation du fonds


par M Grandmarnier.

L’article L 144-7 du code de commerce dispose que jusqu’à la publication du contrat de


location-gérance, le loueur du fonds est solidairement responsable avec le locataire-gérant
des dettes contractées par celui-ci à l’occasion de l’exploitation du fonds. Or l’article R 144-1
du code de commerce exige que les contrats de location-gérance soient publiés dans un
délai de 15 jours après la conclusion du contrat dans un journal habilité à recevoir les
annonces légales. Ainsi, la Cambre commerciale de la Cour de cassation du 8 janvier 1980v a
pu juger que le loueur (bailleur ou propriétaire) et le locataire-gérant sont solidairement
responsable des dettes contractées par le locateur l’occasion de l’exploitation du fonds. Du
reste, en l’absence de publication du contrat, il n’y a pas lieu de rechercher si le créancier a
une connaissance du contrat de location gérance. Dès lors le bailleur et le locataire gérant
seront responsables solidairement : Arrêt du 7 janvier 1982 (chambre commerciale).

En l’espèce, un fournisseur du contrat ou du restaurant, a demandé à M Grandmarnier


de régler une facture impayée d’un montant de 3500€ contracté par Mme Chandeleur pour
l’exploitation du restaurant approximativement quelques mois après le début du contrat de
location-gérance. Cependant, il n’est pas précisé si M Grandmarnier a publié le contrat de
location-gérance moins de 15 jours après la conclusion du contrat.

Si M Grandmarnier a respecté ce délai de publication, alors il n’a rien a faire et a


craindre. Il n’est donc pas tenu de payer la facture impayée car les tiers auront été informé
de la passation du fonds en location-gérance et donc le contrat est opposable (=applicable) à
leur égard. Toutefois, s’il n’a pas respecté cette obligation de publication au RCS alors il est
solidairement responsable des dettes d’exploitation contractées par Mme Chandeleur. Le
fournisseur du restaurant peut donc tout à fait lui demander de régler la facture impayée et
M GrandMarnier devra s’exécuter pour le règlement du tout en vertu du mécanisme de la
solidarité en l’absence de publication du contrat de location gérance dans un journal de
location légal.
Si une action était intentée à son encontre pour le règlement de cette facture, elle serait
tranchée par le Tribunal de commerce ART L 721-3 du code de commerce/Chambre
commerciale du 22 janvier 1991.

II- Le cas la clause de non-rétablissement souhaitée par M Picsou

Ici, en l’espèce, M Picsou souhaite insérer une clause de non-rétablissement dans l’acte
de cession de fonds de commerce afin d’empêcher le rétablissement de Grandmarnier sur
l’ensemble de la région pour une durée de 50 ans. La clause de non-rétablissement est une
variété de clause de non-concurrence post contractuelle. Elle interdit d’exercer une activité
concurrente après la fin de-u contrat. Les conditions de validité d’une clause de non-
concurrence ne sont pas définit par la loi mais par les juges. Néanmoins, la clause de non-
rétablissement st présente afin de borner l’obligation de non-concurrence d’origine légale de
par l’existence de la garantie d’éviction du vendeur. ART 1626 du code civil. Cette clause doit
être proportionnée au regard de la contrariété à la liberté fondamentale du commerce et de
l’industrie. (+liberté d’entreprendre) En effet, cette obligation de non-concurrence a pour
objectifs de sauvegarder les intérêts du cessionnaire en lui donnant les meilleures chances
de recouvrer la clientèle cédée via l’acquisition du fonds de commerce mais cette
sauvegarde ne saura contrarier la liberté de commerce et d’industrie. Pour être valable, une
clause de non-concurrence doit être, premièrement, délimitée géographiquement et
temporairement, deuxièmement, être conforme aux intérêts légitimes de la société et du
vendeur, troisièmement, être proportionnée. Ces conditions sont cumulatives et la clause de
non-concurrence qui n’est pas conforme à ces conditions est susceptible d’être annulée par
un tribunal de commerce. Elle sera donc réputée comme non-écrite. Si l’on reprend les deux
conditions, la clause de non-concurrence doit être déterminée géographiquement et pour
une certaine durée : Arrêt de la chambre commerciale du 16 janvier 2001.
En l’espèce, la clause envisagée est prévue pour une durée de 50 ans et prévoit donc bien
une durée délimitée. Le premier critère de limitation dans le temps de la clause est bien
respecté bien que la durée proposée soit excessive. S’agissant de la géographie, celui-ci doit
bien être délimité (Arrêt de la chambre sociale du 12 mars 2019) et doit se limiter aux
hommes dans lesquels l’activité du vendeur peut éventuellement concurrencer l’activité du
vendeur. Le périmètre peut s’étendre à la région pour vu que l’ancien salarié puisse
continuer à exercer une activité professionnelle. Arrêt de la chambre sociale du 15
décembre 2019. Il peut aussi s’étendre à un territoire plus vaste, que celui de la nation, par
exemple. En l’espace, la clause borne cette obligation de non-concurrence à une limite
géographique. Donc la condition de limitation géographique est respectée. Néanmoins, la
clause limitant la reprise ou la limitation d’activité sur la région est excessive aux regards de
la vive activité. On envisage ici difficilement comment M Grandmarnier avec une simple
activité de restauration pourrait faire concurrence à M Picsou dans toute l’Occitanie. Il ne
pourrait lui faire concurrence que dans périmètre géographique raisonnable, notamment
une ville pommée. Sur la deuxième condition, une clause de non-concurrence doit être
limitée dans son objet, c’est-à-dire, qu’elle ne doit pas interdire purement et simplement
l’exercice par l’intéressé de son activité professionnelle, ce qui constituerait une atteinte
excessive à sa liberté d’entreprendre. Cette clause de non-concurrence ne peut que
restreindre cette liberté mais pas que simplement la supprimer, c’est pourquoi que sera
réputée non écrite la clause qui dépossédera le vendeur de toute sa clientèle et qui
l’empêcherait d’exercer sa profession, par exemple. En l’espèce, ce n’est pas le cas ici, car
elle limite ma m-liberté de M Grandmanier et ne lui interdit pas d’exercer sa profession.
Le dernier critère. Pour être valable, a clause de non-concurrence ne doit pas comporter de
restrictions excessives de concurrence. Devront être strictement proportionnées à la
fonction qu’elle remplit. Chambre commerciale du 4 mai 1993. A titre d’exemple, la
disproportion que tenir aux faits, que la clause est stipulée pour une durée trop longue ou
s’étendre à un territoire trop important. = Conseil constitutionnel du 10 mars.

En l’espèce, les limitations de M GM pendant 50 ns peut apparaitre excessive aux


regards du fait que M GM exerce une activité de restauration. Elle peut être
disproportionnée à l’objet du contrat car elle va au-delà de ce qui est nécessaire pour
recouvrer la clientèle constituée. S’agissant de la délimitation géographique, celle-ci semble
disproportionnée. Une clause stipulant une absence de concurrence sur la région pour une
activité de crêperie apparait disproportionnée. Cette appréciation de la disproportion de la
clause se fera in contreto par le juge. L 721-3 du code de commerce. Ici, M GM a de grandes
chances de voir cette clause considérée comme inapplicable, disproportionnée (NON
ECRITE). On pourra conseiller à M GM de refuser une telle clause de non-rétablissement au
profit d’un délimitation raisonnée de son obligation de non-concurrence vis-à-vis du
prochain cessionnaire. ART 1626 du code civil.

III- La situation des salariés du fonds cédé

ART L 1224-1 du code du travail : lorsque survient une modification dans la situation
juridique de l’employeur, notamment par succession, vente, fusion, transformation du
fonds, mise en société de l’entreprise, tous les contrats de travail en cours au jour de la
modification subsistent entre le nouvel employeur et le personnel de l’entreprise. Ce texte
est d’ordre public (Les parties ne peuvent pas y déroger et que toutes preuve contraire serait
dérogé dans l’écrit.) En principe, le fond étant une universalité de faits, en cas de cession, les
contrats ne sont pas cédés automatiquement sauf stipulation conventionnelle contraire.
Néanmoins, il existe des exceptions réservées au contrat de bail et au contrat de travail. Dès
lors, M GM peut se rassurer. M Picsou devra reprendre ses anciens salariés. Les contrats de
travail seront repris dans les mêmes condition qu’auparavant. Dans les cas contraires, M
Picsou devra se tourner vers une procédure de licenciement et donc octroyer différentes
indemnités aux salariés évincés.

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