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Opérations unitaires Absorption

Absorption et Stripping

I. Introduction
L’absorption est un phénomène ou processus physique et chimique dans lequel des
atomes, molécules, ou ions entrent dans une phase gazeuse, liquide ou solide. Ce
phénomène est différent de l’adsorption où les molécules restent à la surface. Les
molécules absorbées, quant à elles, entrent à l'intérieur de la phase (i.e. en profondeur
dans le volume). L’absorption est donc la rétention d’une substance par une autre.

II. Définition

Le principe du est la mise en contacte à d’un


.gaz riche en soluté avec un liquide pauvre en soluté appelé solvant ou absorbant,
ce dernier se condense ainsi dans le liquide. L’efficacité de l’absorption est d’autant
plus grande que la température du liquide d’absorption est faible.

Le principe du procédé de Stripping est quant à lui la mise en contacte toujours à


contre-courant d’un liquide riche en soluté avec un gaz pauvre en soluté appelé
éluant, ce dernier s’évapore ainsi sous l’effet de la haute température du gaz et est
entrainé

III. Les principaux avantages de l’absorption

 Adaptable à beaucoup de secteurs industriels, notamment les industries


chimiques, para chimiques et pharmaceutiques, les stations d’épuration d’eaux
urbaines, les fabrications d’engrais organiques, l’industrie pétrolière, etc.
 Bonne efficacité d’abattement (> 95 %) sur une large gamme de débits, de
concentrations et de composés. Les performances d’épuration par lavage
dépassent très souvent 95 %, atteignant même plus de 98 % dans de nombreux
cas. De plus, il convient de noter que le domaine d’application des procédés
d’absorption est très large : les débits de gaz à traiter peuvent être compris entre
1000 et 100 000 m3/h et les concentrations en polluants peuvent varier de
200mg/m3 à 30 g/m3 suivant le secteur d’activité.

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A titre d’exemple, pour les stations d’épuration d’eaux usées, les concentrations en
composés azotés sont comprises entre 1 et 10 mg/m3 et celles en composés soufrés
entre 10 et 30mg/m3.


 Adaptable à de fortes concentrations en polluants et à de brusques
variations de charge.
 Flexibilité et régularité de traitement
 Mise en route du procédé et redémarrage immédiats.

IV. Appareillage utilisés pour les opérations gaz/liquide


1. Appareils progressifs : Colonne à garnissage

Le garnissage présent dans une colonne a pour objectif de mettre en contact la phase
liquide, qui descend par gravité, avec la phase vapeur qui monte vers la tête de
colonne. Il doit offrir un degré de vide suffisant pour laisser passer le liquide et le gaz
à contre-courant, sans perte de charge excessive. Il doit également offrir une grande
surface mouillée pour assurer une importante surface d'échange de matière entre le
liquide et le gaz (transfert des constituants volatils d'une phase vers l'autre).

Solvant (Absorption)
Ou
Liquide Riche (Stripping)

Gaz Pauvre
Distributeurs (Absorption)
Ou
Garnissage Gaz Riche
(Stripping)

Gaz Riche Grille support


(Absorption)
Ou
Eluant
(Stripping) Liquide Riche (Absorption)
Ou
Liquide Pauvre (Stripping)
Figure 1 : Colonne à garnissage

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Techniquement, une colonne à garnissage comporte les équipements suivants (figure 1) :

 des tronçons de garnissage (de 0.3 à 10m de hauteur selon le diamètre de la


colonne), en vrac ou structuré
 des grilles support pour les différents tronçons de garnissage
 des collecteurs permettant de récupérer l'ensemble du liquide descendant du
tronçon supérieur
 des distributeurs permettant d'assurer une redistribution du liquide sur la
surface du garnissage, au niveau de l'alimentation ou du reflux mais également
entre deux tronçons.
Il existe différentes formes utilisées pour les garnissages vrac :

Selle de Berl Anneau de Pall Anneau de Raschig

2. Appareils à étages : Colonne à plateaux

Les plateaux d'une colonne ont pour objectif de mettre en contact le liquide, qui
redescend par gravité, avec la vapeur qui monte. Ils comportent :

 une aire active percée de trous, éventuellement équipés de clapets ou de


cloches
 d'un barrage permettant de retenir sur le plateau une certaine épaisseur de
liquide
 d'un déversoir permettant d'amener le liquide du plateau considéré vers le
plateau inférieur
 ces deux derniers étant remplacés par des tubes déversoirs pour des petites
colonnes

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Solvant (Absorption) Gaz Pauvre (Absorption)


Ou Ou
Liquide Riche (Stripping) Gaz Riche (Stripping)

Gaz Riche (Absorption) Liquide Riche (Absorption)


Ou Ou
Eluant (Stripping) Liquide Pauvre (Stripping)
Figure 2 : Colonne à plateaux

V. Rappels

Notations :
Soit un mélange binaire A + B pris à la température T et à la pression P.
Soit xA le titre molaire en A dans la phase liquide du mélange.
Soit yA le titre molaire en A dans la phase vapeur du mélange.
Soit PA la pression partielle de vapeur en A émise par le liquide à la température T.
Soit PA°(T) ou Pvs la pression de vapeur saturante de A à la température du mélange T.

1. Mélange idéal

Loi de Raoult : Pour un mélange idéal, la pression de vapeur en A émise par le


mélange est égale au produit du titre molaire en phase liquide et de la pression de
vapeur saturante de A à T:

Loi de Dalton : La pression partielle en A dans la phase vapeur est égale au produit
du titre molaire en phase vapeur et de la pression totale, soit :

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2. Mélange non-idéal
Les déviations à l’idéalité s’observent quand des interactions apparaissent entre
les molécules constituant le mélange. La loi de Raoult n’est plus vérifiée.

VI. Coefficient de conductance volumique de transfert

Considérant l’absorption dans laquelle un gaz est dissout dans un liquide sans réaction
chimique.

La représentation de base du transport du gaz soluté est fondée sur l’additivité des
résistances en phase gazeuse et en phase liquide

D’après la théorie du double film

Interface

Le flux  d’absorption par unité de volume d’absorbeur

a : aire interraciale entre G/L rapportée par unité de volume (1m3) d’absorbeur
(m²/1m3)

NA : flux spécifique moyen d’absorption par unité d’aire interraciale.

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Pg , Pi : Pression partielle du soluté de la phase gazeuse et à l’interface

Ci , CL : concentration du soluté dans la phase liquide

kg , kL : coefficients de transfert de matière partiel de la phase gazeuse et liquide

se coefficient est rattaché à une résistance d’un film gazeux d’épaisseur G par
diffusion moléculaire et en régime permanant. La composition au sein de la phase
reste cste, il en n’est de même pour la phase liquide.

VII. Bilan de matière

Soit une colonne d’absorption ou de stripping illustrée selon le schéma type (figure 3) :

LN+1, xN+1, XN+1


GN, yN, YN

L, x, X
G, y, Y

G0, y0, Y0

L1, x1, X1

Figure 3 : Schéma de principe

Notations phase liquide :

 L débit de la phase liquide, indice 2 à l'entrée (sommet ou haut de colonne), 1


à la sortie (bas de colonne)
 x titre massique en soluté dans la phase liquide
 X rapport massique en soluté dans la phase liquide, avec X = x/(1-x)
 L', débit du liquide exempt de soluté, càd L' = L (1-x). Ce débit est constant
tout le long de la colonne lorsque le gaz inerte est insoluble dans le liquide.

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Notations phase gaz:

 G débit de la phase gaz à l'entrée, indice 1 à l'entrée, 2 à la sortie


 y titre massique ou molaire en soluté dans la phase gaz
 Y rapport massique ou molaire en soluté dans la phase gaz, avec Y = y/(1-y)
 G' débit de gaz inerte hors soluté, càd G' = G (1-y). Ce débit est constant tout
le long de la colonne lorsque le gaz inerte est insoluble dans le liquide.

Bilans de matières global, en soluté, en solvant et en inerte:

 LN+1 + G0 = L1 + GN
 LN+1 xN+1 + G0 y0 = L1 x1 + GN yN
 L' = LN+1 (1-xN+1) = L1 (1-x1)
 G' = G0 (1-y0) = GN (1-yN)
Droite opératoire et construction de MacCabe et Thiele à contre-courant :

 Débit de solvant pur :


 Débit d'inerte pur :
 Bilans sur le bas de la colonne : L
Lx -

En remplaçant : L par L'/(1-x), L1 par L'/(1-x1) , G par G'/(1-y) et G1 par G'/(1-y1) on


obtient:
L' x /(1-x) - L' x1 /(1-x1) = G' y /(1-y) - G' y0 /(1-y0)

Soit encore L' (X - X1) = G' (Y – Y1), qui s'écrit enfin :

Equation de la droite opératoire

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Opérations unitaires Absorption

 Bilans sur le sommet de la colonne : LN+1 xN+1 + G y = L x + GN yN


 LN+1 xN+1 - L x = GN yN - G y

En remplaçant : L2 par L'/(1-x2) , L par L'/(1-x), G2 par G'/(1-y2) et G par G'/(1-y) on


obtient:
L' xN+1 /(1-xN+1) - L' x /(1-x) = G' yN /(1-yN) - G' y /(1-y)

Soit encore L' (X 2- X) = G' (Y2 – Y), qui s'écrit enfin :

Equation de la droite opératoire

La droite opératoire passe par les points (X1, Y1) et (X2, Y2), coordonnées des deux
extrémités de la colonne. Le tracé de cette droite opératoire sur la courbe d'équilibre
permet de déterminer le de la colonne.

Remarque :
 cette construction peut être tracée sur la courbe d'équilibre en rapport massique
ou en rapport molaire, le rapport L'/V' devant être dans les mêmes unités.
 cette construction peut également être tracée sur la courbe d'équilibre en titre
massique ou en titre molaire avec une approximation tout à fait satisfaisante si
les titres sont inférieurs à quelques pourcent (1 à 5% par ex)

Résolution graphique par la méthode de McCabe et Thiele :

 On trace la courbe d’équilibre en rapport massique


𝑳′
 On trace la droite opératoire de pente qui passe par les points (X1, Y0) et (XN+1, YN),
𝑮′

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Dans le cas de l’absorption, la droite opératoire est située au-dessus de la courbe


d’équilibre
Courbe d’équilibre en rapport massique
Y dans le cas de l’absorption

𝑳′
𝒀= 𝑿 − 𝑿 𝟏 + 𝒀𝟏
𝑮′
Droite opératoire

 A partir du point (XN+1, YN ), on trace une verticale, l’intersection de X=XN+1 avec la


courbe d’équilibre donne le point (XN+1,YN).
 A partir de ce point, on trace une horizontale, l’intersection de Y=YN-1 avec la DO
donne le point (XN,YN-1).
 L’intersection de X=XN avec la courbe d’équilibre donne le point (XN,YN-2).
 L’intersection de Y=YN-2 avec la DO donne le point (XN-1, YN-2)
 Ainsi de suite jusqu’à l’obtention d’un Yi  Y2

Dans le cas du stripping, la droite opératoire est située au-dessous de la courbe


d’équilibre
Y
Courbe d’équilibre en rapport
massique dans le cas du Stripping

𝑳′
𝒀= 𝑿 − 𝑿𝟏 + 𝒀𝟏
𝑮′
Droite opératoire

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Opérations unitaires Absorption

 A partir du point (X1, Y0), on trace une horizontale, l’intersection de Y=Y0 avec la
courbe d’équilibre donne le point (X2, Y0).
 A partir de ce point, on trace une verticale, l’intersection de X=X2 avec la DO donne
le point (X2,Y1).
 L’intersection de Y=Y1 avec la courbe d’équilibre donne le point (X3,Y1).
 L’intersection de X=X3 avec la DO donne le point (X3, Y2)
 Ainsi de suite jusqu’à l’obtention d’un Yi  Y1

VIII. Valeur minimale du rapport Lmin /G

L’analyse de l’équation de la droite opératoire montre que la pente est égale au rapport
L’/G’, c’est-à-dire à la consommation spécifique de solvant (mol de solvant/mol de gaz
inerte B).

𝑳′
𝒀= (𝑿 − 𝑿𝟐 ) + 𝒀𝟐
𝑮′
Si l’on suppose connues la concentration initiale Y1 et finale Y2 du gaz ayant le débit
G’ et la concentration initiale du solvant X2, la position de la droite opératoire est définie
soit par le débit L’, soit par la concentration finale X1 du solvant.
Pour les valeurs de G’, Y1, Y2 et X2 fixées, la valeur de X1 augmente quand le débit
de solvant L’ diminue

Y
Droite opératoire pour le débit réel de liquide

Y1 𝑳′
𝒀= (𝑿 − 𝑿𝟐 ) + 𝒀𝟐
𝑮′

Droite opératoire
pour L’min

Y2
X
X2 X’1 X’’1 X1Max
Figure 4 : Courbe d’équilibre en rapport massique dans le cas de l’absorption

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Opérations unitaires Absorption

Sur le diagramme on observe plusieurs positions de la droite opératoire (pour les


mêmes valeurs d’Y1, Y2 et X2) tracées en fonction de différentes consommations
spécifiques de solvant. Le rapport (L’/G’) ne peut pas s’abaisser sous une valeur
minimum correspondant à la pente de la droite opératoire qui coupe la courbe
d’équilibre ; dans le cas contraire le système passe dans un régime de désorption. Le
point d’intersection caractérise une force motrice du processus nulle. À partir de
considérations économiques, on détermine le débit optimal, généralement situé entre
1,3L’min et 1,5L’min.

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