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Sédimentation ou décantation

Définition

Sédimentation ou décantation: procédé d'enlèvement des matières


solides décantables en suspension dans l'eau, on met à profit les
différences de densité entre les phases liquide et solide.
Classification des matières décantables
On distingue deux types de matières décantables :
-Les particules grenues, qui conservent les mêmes dimensions au cours de leur chute ;
elles sédimentent indépendamment les unes des autres avec une vitesse de chute
constante.
-Les particules coalescentes s’agglomèrent pendant la sédimentation, on distingue : la
décantation diffuse et la décantation en piston.
•La décantation diffuse : lorsque la concentration en MES est faible ; le floc dispersé
décante comme s’il était seul, sa vitesse de chute augmente au fur et à mesure que
d’autre particules plus fines s’y agglomèrent.
• La décantation en piston : lorsque la concentration en MES est élevée, on a une
décantation d’ensemble des flocs qui sont freinés au cours de leur chute.
Types de décantation
Type I: sédimentation de particules isolées (discrètes ou grenues)
- en milieu dilué, pour des particules non floculantes
- les particules décantent indépendamment les unes des autres
-la vitesse de chute des particules est constante: vitesse terminale de chute

Type II: sédimentation de particules floculantes ou diffuse


- dans un milieu encore dilué (50<MES<500 mg/L)
- les particules s'agrègent pour former des flocs de plus en plus gros
- la vitesse augmente avec la taille des flocs
Type III: sédimentation en zone ou freinée ou en piston
- pour des particules floculantes dans un milieu assez concentré (MES>500 mg/L)
- les flocs ne décantent pas de façon indépendante mais en bloc
-décantation d'ensemble freinée
-Interaction entre les particules du fait de la concentration
-Création d’une interface solide-liquide
Type IV: sédimentation par compression
- le milieu est très concentré
- les particules forment une structure
-la sédimentation résulte de la modification de cette structure
-Se déroule à la base d’un décanteur secondaire et d’un épaississeur de boues
Type I: sédimentation de particules isolées (discrètes ou grenues): décantation libre

La vitesse de chute est indépendante de la concentration en solide ; c’est pourquoi les


lois classiques de Newton et de Stokes s’appliquent ici.

Principe de base:

Toute particule présente dans l'eau est soumise à deux forces:


-la force de pesanteur, qui est l'élément moteur, permet la chute de cette particule
-les forces de frottement dues à la traînée du fluide, s'opposent à ce mouvement.
Lorsqu'une particule chute, sa vitesse augmente jusqu'a ce que les forces de décantation
(poids) équilibrent les forces de frottement. Cette situation, pour laquelle dVp / dt = 0,
correspond au point d'équilibre des forces autour de la particule.

La force résultante en est la différence. STOKES a établi à partir de ces données, la loi
qui permet de calculer la vitesse limite de chute d'une particule.
Théorie basée sur la formule de STOCKES

Sous l’action de la gravité, une particule immergée dans un


liquide est soumise à un déplacement vertical dont la vitesse
atteint une valeur limite, lorsque le poids de la particule est
équilibré par les forces antagonistes qui s’opposent à son
déplacement, à savoir :
• la poussée d’Archimède
• les forces de frottement.
Exprimons les forces en présence.

• Poids de la particule, Fp
Fp = m.g
Soit en assimilant la particule à une sphère de rayon r

Fp = 4/3 Π r3ρp g avec ρp = densité de la particule (1)


• Poussée d’ d’Archimède, Fa

Un solide plongé dans un fluide est soumis à son poids P et à la force de


pression que le fluide (liquide ou gaz) exerce sur ce solide. Cette force A est
communément appelée poussée d'Archimède Fa. Elle est de sens opposé
au poids et égale au poids du volume de liquide déplacé:

Fa = PArchimède = Vdéplacé × ρfluide × g


avec :
•Vdéplacé, le volume déplacé en m3
•ρ luide, la masse volumique du fluide en kg par m3
•PArchimède, le poids du fluide, en newton (N) = Fa
•g, l'accélération de la pesanteur ou gravité, en newton par kg (sur
Terre g = 9,81)

Fa = 4/3 Π r3ρe g avec ρe = densité de l’eau (2)


• Forces de frottement, Ff

Ff = 6 Π η r v η: viscosité dynamique v: vitesse d’écoulement


(3)
Lorsque Fp = Fa + Ff , la vitesse v atteinte par la particule est telle
que :
Fp = 4/3 Π r3ρp g = 4/3 Π r3ρe g + 6 Π η r v
4/3 Π r3 (ρp - ρe ) g = 6 Π η r v

Dans ce cas, v atteint la vitesse limite de la particule: v =

Expression que l’on écrit souvent sous la forme de : (4)

Cette formule est valable dans les limites de l’hypothèse de STOCKES :


• régime laminaire
• particules sphériques
• absence de coalescence
• force de frottement,
Ff , supposée proportionnelle à la vitesse de chute, c’est-à-dire qu’il n’y a ni action des
molécules les unes sur les autres ni effet de paroi.
Théorie basée sur la formule de NEWTON
• Cas général
On considère que les particules, au cours de leur déplacement,
sont soumises à la force de traînée Ft définie par la formule de
NEWTON : S: surface de la section de la
particule (5)
C: coefficient de traînée
v: vitesse d’écoulement
La force de traînée Ft s’interprète comme étant la résultante des
forces de pesanteur et de celle d’Archimède. Cette résultante
s’écrit : Ft = Fp – Fa .
On considère particule sphérique:
La valeur de C, coefficient de traînée, est définie par la perturbation, elle même
fonction de la vitesse de chute. Cette perturbation est caractérisée par le nombre de Reynolds
Re défini par: C = b /(Re) n ; (7)

b et n sont des constantes.


• b dépend de l’écoulement ;
• n est un coefficient empirique et dépend du régime hydraulique.
Portons cette valeur dans (6).

Cette relation est valable pour tous les types d’écoulement ; il suffit de
connaître Re, n, b. Les unités utilisées sont les suivantes :

1 Pa s = 1 kg m⁻¹ s⁻¹ = 1 poiseuille PI.


Le pascal seconde est l'unité de viscosité dynamique du Système international.
• Ecoulement laminaire
Encore appelé « écoulement de STOCKES » et valable pour : 10-4 < Re < 1 ; n = 1 ; b =
24 ; D < 100 µm.

• Ecoulement turbulent
Encore appelé « écoulement de NEWTON » et valable pour : 1000 < Re < 4000 ; n = 0 ;
b=0,44 ; D > 1 mm.

• Régime intermédiaire
Encore appelé « écoulement de HAZEN » et valable pour : 1 < Re < 1000 ; n = 0,6 ; b = 18,5
; 100 µm < D < 1 mm.

Formule d’Allen
En résumé: Les différentes valeurs de b, n et C en fonction du nombre de Reynolds.

• Corrections à apporter
Les formules précédentes sont applicables à des particules sphériques. Il est donc
nécessaire d’apporter des corrections, lorsque cette condition n’est pas remplie. Aussi a-
t-on introduit un indice dit « indice de sphéricité, Ψ » qui représente le rapport entre le
volume de la sphère de même surface totale que le grain considéré et le volume du grain
lui-même.
Le terme C = b /(Re)n devient C’ = Ψ b /(Re)n (12)

Les valeurs de Ψ, compte tenu de la forme des particules, sont données dans le tableau
suivant :
Bassin de décantation idéal (suspension de particules discrètes)

Le décanteur parfait est une idéalisation analogue à celle des gaz parfait, il correspond à :
-Une équipartition du courant.
-Une absence de turbulence (régime d’écoulement laminaire).
-Une répartition uniforme des matières en suspension.
-Immobilité des particules lorsqu’elles atteignent le lit de boues.
Considérons maintenant un bassin de décantation idéal

Bassin de décantation idéal.


Nous considérons que les vitesses sont constantes. Ce qui implique :
• un débit Q constant
• une décantation de type libre.
• Calcul de la vitesse minimum de chute
On peut par ailleurs déterminer les
Soit une particule pénétrant dans la zone
différentes zones suivantes à
de décantation à un niveau h quelconque.
l'intérieur du bassin idéal de
décantation

Zone d'entrée : zone à l'intérieur


de laquelle le débit est distribué
uniformément à travers la section
A'.

Zone de décantation : zone à


l'intérieur de laquelle a lieu la
décantation dite "tranquille
"(débit uniforme).

Zone de sortie: zone où a lieu


l‘évacuation de l'eau décantée.

Zone de boues: zone où il y a


accumulation des solides décantés
On peut écrire Q = vh . A’ ⇒ vh =Q/A’ .
Puisque A’ = l .H , alors vh = Q/l.H .
Appelons x, l’axe horizontal.
Au temps t1, on a : x = vh .t1 .
Soit x = Q .t1/ l.H .

Appelons y, l’axe vertical.


Au temps t1, on a : y = – vp .t1 + h .

Soit t, le temps mis par la particule pour parcourir le bassin dans le sens
horizontal, L, la longueur du bassin. On peut écrire : L = vh .t = Q .t / l.H .
D’où t = L.l.H/Q (13)

Ce temps t représente celui dont dispose la particule pour atteindre le fond et


donc être décantée. Lorsque la particule est décantée, y = 0 et l’on peut écrire :
0 = – vp .t + h .
Soit t = h/ vp .

En comparant les deux expressions de t, on a : l H L /Q = h/vp . D’où vp = hQ/L.l.H


(14)
• Vitesse de surverse vs ou Vitesse de sédimentation critique Vsc (charge superficielle ou
aussi taux de débordement ou vitesse de Hazen ou charge hydraulique).
Vsc est un critère majeur de dimensionnement.

Cette vitesse vp (verticale) est celle que doit avoir au minimum la particule entrée au
niveau h pour être retenue dans le décanteur. On l’appelle, en général, vs, vitesse de
surverse pour une entrée à la hauteur (limite) H.
Donc toutes les particules pour lesquelles vp > ou égale vs seront retenues. Celles dont la
vitesse vp < vs ne seront retenues que si elles pénètrent à un niveau inférieur (par
exemple, ½H sur la Figure ci-dessous).
• Rendement du décanteur

− Cas des par cules animées de la même vitesse de chute

Considérons une particule qui pénètre dans le décanteur au niveau de la surface libre.
Ce niveau correspond à la hauteur H du bassin.
Si du fait de vitesse horizontale, la particule met le temps to pour parcourir la longueur L
du bassin, ce temps to est celui maximum dont elle dispose pour atteindre le fond.

On a donc :
H = vs. to
vs, vitesse de surverse, représente la vitesse de sédimentation de la particule qui, entrée
au niveau H, décante dans le temps to.
to = H/vs
to : temps de rétention hydraulique = temps nécessaire pour atteindre le fond.
Si on considère maintenant une autre particule pénétrant dans le décanteur au niveau
h, cette particule dispose également du temps to pour rejoindre le fond du bassin, et sa
vitesse vp est telle que :

to = h/vp
En comparant les deux expressions de to, il vient :
h/H = vp/vs
D’où : vp = h.vs/H

donc si une particule pénètre à un niveau quelconque dans le décanteur, elle sera retenue
à la condition que : : vp > vs.h /H

Si vp = vs, toutes les particules pénétrant à un niveau quelconque seront décantées. La


fraction f (%) des particules animées d’une vitesse vp, et qui décanteront, sera telle que :
F = vp.100/vs = h.100/H

Il est possible d’exprimer f (%) en fonction de certaines caractéristiques géométriques du


bassin. Nous avons toujours : to = H/vs
mais également: to = L/vh
En comparant les deux expressions, il vient : vs = H.vh/L
Multiplions le numérateur et le dénominateur par l : vs = H.vh.l/L.l
Or H l.Q =vh
L l=A
D’où vs = Q/A
La fraction décantée: F = vp/vs = A vp/Q
Cette équation permet de calculer le rendement d’un bassin de décantation, en ce qui
concerne les particules dont la vitesse de chute vp est la même.
− Cas des par cules animées de vitesses de chute différentes

Considérons maintenant un décanteur dans lequel sont introduites des particules dont la
vitesse de chute vp n’est pas identique. Ce décanteur travaille dans des conditions de
débit telles que sa vitesse de surverse vs est bien définie.

Je rappelle que vs est la vitesse minimum de chute que doit avoir la particule qui pénètre
en surface, pour atteindre le fond du décanteur durant le temps où elle séjourne dans
celui-ci.

On a vu que :
Toutes les particules ayant une vp > vs seront bien évidemment éliminées, celles qui ont
une vitesse de chute vp < vs le seront cependant en partie, compte tenu de leur niveau
d’entrée dans le décanteur.
Le tracé expérimental de la fonction fnd = f(vp) en posant « fnd, fraction de particules non
décantées », permet de déterminer la fraction totale, fd, des particules qui seront
décantées, quelle que soit leur vitesse de chute.
− Tracé expérimental de fnd = f(vp)

On fait chuter dans une colonne de 2 m de haut, des particules grenues, en provenance
des eaux brutes à traiter. On laisse la décantation se faire, et à des instants réguliers, on
prélève des échantillons au fond de la colonne.
Le rapport du poids de MES déposées, à celui des MES totales introduites dans la
colonne, permet d’établir la fraction des particules décantées et celles des particules non
décantées.
Si:
− mo, quan té de MES introduite dans la colonne ;
− md, quan té de MES déposée, au temps t ;
− mnd, quantité de MES non déposée;
on a:
− frac on déposée, fd = md/mo
− frac on non déposée, fnd = 1- md/mo …
…vp s’obtient en faisant : vp = H/t , H étant la hauteur de la colonne.
On dresse le tableau de valeurs suivantes:

t t1 t2 t3 etc..
fnd
vp

On peut alors tracer la courbe fnd = f(v(t)) .


− Expression du rendement

Pour un décanteur dont la vitesse de surverse est vs, on montre que le rendement R
s’exprime par :

compte tenu de leur niveau d’entrée h. En effet, ces particules seront


éliminées, si leur vitesse vp est telle que : vp =vsh/H.

se calcule par intégration graphique et correspond à la surface


hachurée de la courbe de la figure ci-dessus.
Type II: sédimentation de particules floculantes ou diffuses

Principe de base:

- Dans un milieu encore dilué (50<MES<500 mg/L)


- Durant leur chute, les particules colloïdales s’agglomèrent les unes aux autres pour
former des flocs de plus en plus gros et moins dense. Il en résulte deux conséquences aux
effets opposés :

− la taille des amas formés s’accroît au fur et à mesure de leur déplacement. Ce qui est
facteur favorable pour la décantation puisque la vitesse de celle-ci est d’autant plus élevée
que le volume de particules est important;

− cependant, ce e augmenta on de volume est accompagnée d’une diminu on de la


densité et ce phénomène contrarie la décantation.

Enfin de compte, la particule sera soumise à la résultante de ces deux effets antagonistes
et l’augmentation de la taille des particules l’emportera sur la diminution de la densité.
Dans un bassin à flux hydraulique horizontal, la trajectoire des particules, du fait de
l’accélération qu’elles subissent, sera curviligne. On constate que la vitesse de chute
des particules floculantes varie le long de leurs trajets

Il n’existe pas de formulation mathématique permettant de calculer les vitesses de


décantation comme dans le cas des particules grenues. Seuls des essais de laboratoire
permettent de tracer les courbes d’élimination des particules, en fonction
• de leur niveau d’entrée
• du temps …
… dans le cas des colloïdes.
Procédure expérimentale

On simule la décantation des particules dans une colonne de 2,4 m de haut (par exemple) et
on s’impose un certain pourcentage d’élimination constant pour des hauteurs de chute
différentes. Ce qui correspond à des temps bien évidemment différents eux aussi.

Exemple : on désire obtenir une élimination de 30% de particules initialement présentes. On


introduit l’eau à traiter au niveau 60 cm et la laisse décanter jusqu’à ce que 30% de la
concentration initiale des particules se soient déposées. On note alors le temps t60.

On reprend l’expérience en partant du niveau 120 cm et on note le temps t120 qui correspond
à celui nécessaire pour déposer également 30% de la concentration initiale. On fait de même
pour les autres niveaux, 180, 240 cm et on relève les temps respectifs t180, t240.

On trace alors la courbe d’élimination 30%.


Ces opérations sont reconduites pour 40, 50, 60%, etc. … d’élimination et l’ensemble des
courbes obtenues permet de construire le diagramme suivant :
Utilisation du diagramme
Ce diagramme d’expérimentation permet de déterminer :
• le rendement du décanteur pour un pourcentage d’élimination voulu
• le temps de séjour requis
• la vitesse vp nécessaire.
• Calcul du rendement
Le rendement du décanteur est obtenu en appliquant :

• R, pourcentage total de particules éliminées dans un bassin de décantation idéal


(rendement) ;
• R1, R2, R3, …Rn, pourcentages de particules éliminées dans un bassin de
décantation idéal, à une profondeur h, et après un temps de rétention t ;
• ∆h1, ∆h2, ∆h3, … ∆hn, hauteurs moyennes entre deux courbes de même
pourcentage d’élimination des particules ;
• H, hauteur de la colonne.
• Calcul du temps de séjour

Le temps de séjour est celui des particules qui pénètrent au plus haut niveau.
On le lit directement sur le diagramme, là où les courbes d’équi-élimination
coupent l’axe des temps.

• Calcul de la vitesse de surverse


Pour chaque % d’élimination désiré, la vitesse de surverse est telle que : vs = H/ ts .

ts: temps requis pour l’obtention d’un pourcentage donné de sédimentation (min)

H: hauteur de la colonne (m)

A partir de ces divers résultats, on peut établir le diagramme du rendement du


décanteur.
• Diagramme du rendement
On construit la courbe R% en fonction de vp et à partir de ce diagramme, on peut
reconnaître la vitesse vp nécessaire pour obtenir un rendement donné.
Type III: sédimentation en zone ou freinée ou en piston
(MES>500mg/l)

Ce type de décantation est caractérisé par une concentration élevée de particules ; ce qui
entraîne la formation d’une couche de particule et, par conséquent, l’apparition d’une
démarcation nette entre les solides décantés et le liquide surnageant. On trouve ce type de
décantation dans la partie profonde des décanteurs.

La décantation freinée, dite « en piston » ou en zone, a fait l’objet de plusieurs théories de


décantation, la théorie largement acceptée est celle de KYNCH.

Théorie de KYNCH

L’hypothèse fondamentale de Kynch est que la vitesse de chute d’une particule ne


dépend que de la concentration locale C en particules.
Quand on réalise une décantation à partir d’une suspension relativement concentrée
(> 500 mg/L de MES) dans une colonne de hauteur et de diamètre suffisants, et que
l’on mesure la hauteur de la couche supérieure du floc en fonction du temps, on
obtient une courbe de ce type :
Floculation des
particules
Décroissance
linéaire Disparition de la zone à
concentration constante C0
Point de compression (disparition de la
zone à concentration variable)

Considérons les divers segments de cette courbe :


− A-B. La surface de séparation est plus ou moins nette ; elle correspond à la phase de
coalescence des flocs. Il peut arriver que des phénomènes d’ordre cinétique rendent cette
phase inexistante.
− B-C. On a un segment rectiligne important qui traduit une vitesse de chute constante v0.
Cette vitesse est fonction inverse de la concentration initiale de la suspension. Si on prend
pour exemple une boue activée qui relève du traitement des eaux usées, on constate que
lorsque la concentration passe de 1 à 4 g/L, la vitesse diminue de 6 à 1,8 m/h.
− C-D. Ce tronçon présente une concavité orientée vers le haut et correspond à une
ralentissement progressif de la vitesse de chute de la couche supérieure du floc.
− D-E. A partir de D, les flocs se touchent et exercent une compression sur les couches
inférieures.
Résultats pratiques

La théorie de Kynch s’applique aux tronçons BC et CD qui couvrent le domaine essentiel de la


décantation des boues floculées. Ils correspondent aux cas rencontrés dans les décanteurs
statiques à lits de boues.
Considérons le cas d’une décantation freinée où la phase de coalescence est absente.
Dans le triangle BOC, la concentration et la vitesse de chute sont
constantes et correspondent aux conditions initiales régnant en B.

Dans le triangle COD, les courbes de même concentration sont des


droites passant par l’origine et la concentration croît au fur et à
mesure que l’on se rapproche du point D ; les diverses couches sont
donc appelées à se toucher de plus en plus pour en arriver à
provoquer un phénomène de compression qui se manifeste en D. Il
est donc possible, grâce à la courbe précédente de connaître la
composition du milieu boueux à divers instants.
• Instant t1
La composition du milieu en fonction du niveau
auquel on se déplace est donnée par la verticale
élevée en t1 :
− b-c, vitesse de chute constante, composition
constante (conditions initiales) ;
− c-d, vitesse de chute décroissante, et la
concentration augmente en conséquence;
− d-e, phénomène de compression, concentration
maximale.
• Instant t2
La zone supérieure a disparu.
• Instant t3
Il ne subsiste plus que la zone inférieure.
La concentration en un point N quelconque de
C-D se détermine en traçant la tangente au
point considéré qui coupe l’axe des ordonnées
en HN.

On a à l’interface : CN = H0 C0 / HN

La vitesse de décantation est donnée par :

vN = dH/t ; c’est-à-dire par la pente de la tangente HN -N

Corrélativement à la concentration initiale C0, la


concentration moyenne, CH , de la boue sur toute la
hauteur H sera : CH = H0 C0 /H
Les trois parties, BC, CD et DE, de la courbe de
KYNCH trouvent leur application dans le calcul des
ouvrages en sédimentation freinée :

− la phase BC correspond au domaine des


décanteurs à contact de boue ;

− la phase CD est rela ve aux ouvrages dans


lesquels une concentration de la boue est
recherchée (appareils à recirculation de boue
épaissies) ;

− la phase DE est exploitée pour l’épaississement


des boues.
E
Détermination de la vitesse de surverse
La détermination de la vitesse de surverse nécessite des mesures expérimentales. On
procède de la façon suivante :
une colonne de verre est remplie du mélange eau à traiter, coagulant et floculant. On y
observe le déplacement de l’interface et on note la hauteur de ce dernier en fonction du
temps. Les résultats sont alors portés dans un tableau à partir duquel on établit la courbe
de KYNCH
Si on appelle C1, C2, C3, etc., les concentrations moyennes
des boues lorsque l’interface se trouve respectivement aux
niveaux H1, H2, H3, etc., on a toujours : C0.H0 = Cn.Hn
Le décanteur dispose d’une surface S pour traiter les boues qui
arrivent par minute. La quantité de ces boues est liée au débit et à
la concentration et peut s’écrire : Q0.C0 (flux)
La colonne a pour caractéristiques :
− s (pe t s) surface
− H0 hauteur.
En un temps t, elle traite une quantité de boues C0 H0 s .
Si l’on veut comparer le « travail » de la colonne à celui du
décanteur, il est nécessaire d’utiliser des temps identiques.
Les surfaces S et s doivent être telles que:S/s = Q0.C0 t/C0 H0 s
D’où l’on tire la. surface du décanteur : S = Q0. t/ H0 ; Soit Q0 /S = H0 /t
Bilan matière

Si l’on considère les flux de matières dans un décanteur, on peut établir le bilan qui suit.
• Exploitation
− H0 correspond à la hauteur de l’interface, lorsque l’on se situe au temps t = 0.
− Hp correspond à la hauteur de l’interface, pour t = tp, temps au bout duquel la
concentration de la boue est celle souhaitée pour la purge.
A partir du tableau des essais donnant H = f (t), on peut déduire t puisque que l’on connaît H
(Hp). On peut donc ainsi calculer vs la vitesse de surverse.

• Charge matière ou charge massique

Elle s’exprime en kg de MES par m² de surface horizontale du décanteur par heure (ou par
jour) et représente de ce fait, la quantité de MES dans le décanteur.
Précisons qu’un décanteur n’est pas une simple cuve dans laquelle les boues vont se
déposer, mais un ensemble relativement complexe comprenant divers éléments et
dispositifs annexés à l’unité principale : trémies à boues, collecteur d’eau décantée, racleur
de boues, systèmes d’extraction automatique de boues.
Dans le cas de la décantation libre ou diffuse, on fait appel essentiellement à la vitesse de
surverse pour dimensionner les ouvrages, alors que dans celui de la décantation freinée,
c’est à la charge matière Cm que l’on a généralement recours.
Cm = kg de MES/m²jour.
En comparant vs =Qd/S à vs = HO – Hp /t , on obtient : Q0 / S = (HO – Ht) /t

Appelons Qj le débit journalier en m3/j et S la surface du décanteur. Si nous voulons


ramener les calculs au jour puisque Cm utilise cette unité, nous devons écrire :

Qj/S représente le volume d’eau qui est pris en compte chaque jour par m2 de surface.
La concentration de l’eau brute en MES étant C0 en g/L, la quantité totale des MES
présentes dans ce volume représente la charge matière. On écrira :

La méthode de Kynch qui s’appuie sur la théorie du flux présente une insuffisance pour
expliquer le profil de concentration en solides aux différents niveaux d’un décanteur
continu et constitue donc des approches insuffisantes du fonctionnement d’un décanteur-
épaississeur en sédimentation de zone. La vitesse de chute d’une couche de particules est
fonction de sa concentration locale, indépendamment des concentrations voisines. Par
ailleurs, la méthode Talmadge et Fitch répondent à ces insuffisances.
Méthode de Talmadge et Fitch

Talmadge et Fitch ont permis à déterminer la surface de décantation à partir de simple


construction graphique effectuée sur la courbe de sédimentation.

- Tracer la variation de la hauteur de l’interface H en fonction du t.

Sur la courbe de décantation, deux points caractéristiques doivent être considérés pour la
détermination de la surface, il s’agit :

-Du point origine initiale de coordonnées H=Ho et t=to=0. Ho est le niveau initial de
l’interface ;

-Du point d’entrée en compression de coordonnées H=H2 et t=t2. Il s’agit du point


critique. Le point critique est déterminé par la méthode de la bissectrice : qui consiste
à tracer des tangentes aux deux extrémités de la courbe de sédimentation et tracer
ensuite une bissectrice à l’angle formé par les deux tangentes. L’intersection de la
bissectrice avec la courbe de sédimentation est le point critique.
La charge maximale hydraulique (vitesse de Hazen) dans l’ouvrage projeté doit être
inférieure à la vitesse de subsisdence de l’interface. Cette dernière est donnée par la
pente de la partie rectiligne:

Vs (m/h) = (H0 – Hs)/ts


si H en mètres et t en heures.
La surface théorique du bassin correspond à un débit de Q(m3/h) sera:
As = Q (m3/h)/Vs (m/h) As en m2

Si Co est la concentration initiale en MES dans la zone de sédimentation gênée (dans le


voile de boue à san formation) et si Cu est la concentration d’évacuation recherchée pour
les boues sédimentées, la surface du radier Au correspondante sera obtenue de la façon
suivante:
Hu = HoCo/Cu
Ho: hauteur totale du voile de boue de concentration Co
Hu correspond à Cu.

Au = Qtu/Ho
Au en m2
Q en m3/h On prend pour surface du bassin la valeur la plus élevée.
tu en h
Ho en m.
Type IV: sédimentation par compression

Dans ce type de décantation, les particules entrent en contact les unes avec les autres et
reposent sur les couches inférieures. Dans cette zone, le phénomène de consolidation est
relativement lent. On retrouve ce type de décantation dans les épaississeurs de boues par
gravité.
Conclusion :

- La charge hydraulique est liée à la vitesse de décantation des matières en suspension,


elle est déterminée par la loi de stockes dans le cas des particules isolées, mais en
présence des matières floculantes, elle se détermine par des essais de sédimentation.

- La charge en matières est généralement non déterminante dans le cas des faibles
concentrations, mais par contre devient importante lorsque la décantation est de type
piston ou freinée.

-Le dimensionnement consistera à déterminer deux paramètres principaux :


* la surface du décanteur qui sera d'autant plus grande que les vitesses de
sédimentation sont faibles.
* La profondeur du bassin qui déterminera le temps de séjour de la suspension dans le
bassin. Ce temps devra être suffisant pour permettre la formation d'une boue au fond
de l'appareil.
DIVERS TYPES DE DECANTEURS

Les décanteurs sont des appareils dans lesquels l’eau circule d’une manière continue,
très lentement.
Les boues sont recueillies à la partie inférieure puis évacuées périodiquement ou par
raclage continu si leur volume est important.
D’après leur forme extérieure et le sens de l’écoulement de l’eau, on peut distinguer
plusieurs types de décanteurs :
DECANTEURS STATIQUES

Les décanteurs statiques sont ceux qui n’utilisent pas les boues déjà formés dans les
processus de décantation . Ce type de décanteur est en général précédé d’une chambre
de mélange où l’on assure une diffusion rapide des réactifs, et d’un floculateur à
brassage lent pour favoriser la floculation.

Décanteur statique à flux horizontal


• Entrée du décanteur
Elle doit être conçue d’une façon telle que
l’énergie de l’eau d’arrivée soit dissipée, et que le
flux puisse être soit distribuée uniformément
dans le bassin. La vitesse d'entrée doit être
inférieure à 0,3 mm/sec. L’arrivée de l’eau dans le
bassin de décantation proprement dit se fait en
général de l’une des deux façons suivantes :
− le flux arrive sous une paroi plongeante et
débouche ainsi dans le bassin ;
− le flux pénètre dans le décanteur par
l'intermédiaire d'orifices pratiqués dans la paroi.

• Zone de décantation
Dans cette zone, les filets liquides doivent rester aussi parallèles que possible ; ce qui
implique qu’il n’y ait aucun élément perturbateur, vent, soleil, tourbillons. La zone de
décantation constitue la partie utile du décanteur et se caractérise par sa longueur L, sa
largeur l, sa hauteur H.
• Zone de sortie
De même que pour l’entrée de l’eau, la sortie de
celle-ci doit s’effectuer avec un minimum de
turbulences afin d’éviter la remise en suspension
et l’entraînement des particules déjà déposées.
Des goulottes, des déversoirs en V peuvent être
utilisés. Les matières flottantes qui peuvent se
manifester à la surface du décanteur sont
éliminées par une paroi plongeante juste avant
la reprise de l'eau. Le débit maximum d'un
décanteur est de 8 à 15 m3 /h par m de
déversoir.

• Zone des boues


Les boues qui se forment progressivement au fur et à mesure de la sédimentation
doivent être évacuées régulièrement car leur accumulation finirait par modifier la hauteur
de décantation et nuirait au rendement du bassin. D’autre part la stagnation de ces boues
conduirait à la manifestation de réactions anaérobies.
Le volume utile de cette zone varie avec le mode d'évacuation de ces dernières,
intermittent ou continu, leur charge et leur consistance. Un volume utile de 25% du
volume total est un minimum.
Décanteur lamellaire

a) Principe
L'amélioration de la décantation passe par une évacuation du dépôt de boues plus
rapide. Pour cela il suffit que la surface sur laquelle le floc se dépose soit inclinée
pour que ce dernier puisse glisser vers le bas au fur et à mesure. D'où la réalisation
de modules lamellaires inséré dans un décanteur, dont la surface S (L x l) de chaque
lamelle devient une surface de décantation, l'angle d'inclinaison étant un des
éléments importants de ce système.

Cette disposition augmente considérablement la surface de décantation, tout en


assurant une bonne répartition du fluide dans l'appareil.
b) Mise en œuvre
Afin d'assurer l'évacuation gravitaire de la boue décantée, les lamelles sont inclinées d'un
angle θ par rapport à l'horizontale.
La figure ci-après illustre ce principe pour un réseau de plaques parallèles et montre,
dans ce cas, la surface de décantation équivalente au sol.
Les équations caractéristiques du décanteur lamellaires sont les suivantes:

Avec :
STP : surface totale projetée (qui est la projection au sol de la surface de décantation) .
lp : largeur des lamelles.
Lp : longueur des lamelles.
n : nombre total de lamelle sur l’étape de décantation lamellaire.
θ : inclinaison des plaques
VH : Vitesse de Hazen, du surverse …
La vitesse de Hazen se calcule alors sur la surface projetée de l'ensemble des éléments
lamellaires :

avec :
SL = lp . Lp
SL : Surface élémentaire de chaque lamelle.
e: entraxe: qualifie la distance entre deux points, deux colonnes ou deux axes d'un
même ensemble.
e’ : espacement entre les 2
lamelles
L’angle que font les lamelles avec e’
l’horizontale. Sa valeur résulte d’un
compromis entre la nécessité
d’adopter une pente permettant
l’évacuation facile des flocs déposés
par écoulement gravitaire.
Nombre de lamelles :
Décanteur cylindro-conique

Ce type d’appareil à flux ascendant est surtout utilisé dans les petites stations dont les
débits Q sont inférieurs à 20 m3 /h.

La vitesse ascensionnelle de l’eau ne doit pas dépasser 1 à 2 m/h et la pente de la partie


conique doit être comprise entre 45 et 65°.

Décanteur cylindro-conique
DECANTEURS A CONTACT DE BOUES
Les décanteurs à contact de boues reposent sur le principe suivant:

Lorsque le bassin est mis en eau au début des opérations, l’introduction des réactifs qui
a eu lieu en amont dans une chambre des mélanges, a déjà entraîné la formation d’un
floc plus ou moins abondant. Une partie des flocons ainsi formés va demeurer dans le
bassin et accueillir en quelque sorte le flux suivant. Les particules qui arrivent vont donc
se retrouver en contact des constituants du floc déjà constitué et cela ne pourra que
favoriser leur capture et donc leur décantation. C’est le cas par exemple du décanteur à
recirculation de boues .
Calcul des débits
I. Calcul des débits :
Il s’agit de déterminer :
Débit journalier (Qj) (m3 /j)
Débit moyen horaire (Qm) (m3 /h)
Débit de pointe (Qp)
Débit diurne (Qd)
a) Débit journalier :
Le débit total journalier est définie par : Qj = DNR

Avec : D : dotation (L/hab/J) N : Nombre d’habitant à l’horizon considéré


R : Coefficient de rejet (Avec R=0,8 )

b) Débit moyen horaire :


Le débit moyen horaire est donné par la relation : Qm = Qj /24
Le débit horaire (journalier)de pointe est le débit moyen maximum constaté sur une
période d'une heure (d’une journée).

c) Débit de pointe en temps sec: Par définition il est défini par la relation:
Qpts = Cp*Qm; Cp : coefficient de pointe
Avec : Cp = 1,5 + 2,5/Qm si Qm ≥ 2,8 L/s
Cp = 3 si Qm < 2,8 L/s

Débit en temps de pluie est donné par:


Qptp = 3* Qpts

d) Le débit diurne : Le débit diurne correspond à la période diurne de 16 heures


consécutives au cours de laquelle la station reçoit le plus grand volume d’eau
usée, soit : Qd = Qj/16heures

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