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ANNEXE

1. IDENTIFICATION
Titre/Numéro Programme de coopération binationale: appui à la coopération
binationale dans les domaines du commerce, de l'environnement et du
développement local transfrontalier.
FED/2011/23228
Coût total 18.700.000 EUR (contribution du FED)
PIR: 8.700.000 EUR
PIN Haïti: 10.000.000 EUR
Méthode d’assistance/ Approche projet / gestion partiellement décentralisée -gestion
Mode de gestion conjointe

Code CAD 33120 Secteur Facilitation du commerce

2. MOTIF

2.1. Contexte sectoriel


2.1.1. Historique du projet
La présente action est issue de l'identification d'un Programme de Coopération Binationale entre Haïti et la
République Dominicaine, qui se décline en deux volets majeurs :

- Un appui au développement du commerce binational et au renforcement des infrastructures liées au


commerce dans le corridor Nord de l'Ile ;
- Un appui au renforcement de la coopération binationale dans les domaines du commerce, de
l'environnement et du développement local transfrontalier.

Lors de la réunion binationale tenue à Port-au-Prince le 12 octobre 2010 entre les deux Ordonnateurs
Nationaux du FED et les deux Délégations de l'Union Européenne, il a été acté de poursuivre la phase de
formulation du programme en préparant deux Fiches d'Action distinctes. La présente Fiche d'Action
concerne le deuxième volet évoqué ci-dessus.

2.1.2. Coopération binationale


La coopération binationale entre Haïti et la République Dominicaine répond à un double impératif. D’une
part, l’obligation d’agir ensemble dans un cadre régional pour faciliter l’intégration de leurs économies dans
le marché caribéen des Caraïbes et tirer réciproquement profit du marché qu’à eux deux ils constituent.
D’autre part, la nécessité d’harmoniser leurs relations économiques pour qu’elles soient profitables au
développement durable des deux nations. Pour autant, la prise de conscience de ces impératifs tarde à se
traduire dans des politiques clairement énoncées et dans des mécanismes efficaces.
Depuis plusieurs années cependant, les gouvernements successifs ont tenté de s’éloigner de la pesanteur
historique de la relation pour initier un dialogue devant conduire à plus de coopération. C’est ainsi que la
Commission Mixte, qui est l’instance de ce dialogue, a été dans chacun des pays renouvelée et ouverte à des
représentants du secteur privé et de la société civile. De même, chacune des parties a créé au sein de cette
commission un secrétariat permanent pour donner consistance aux efforts visant à améliorer l’efficacité des
politiques d’aménagement des territoires, de préservation de l’environnement, et du développement durable
en particulier dans la région frontalière.

2.1.3 Contexte
Les échanges commerciaux entre Haïti et la République Dominicaine ont pris de l’ampleur à partir de 1992,
suite notamment à l’embargo commercial imposé à Haïti par la communauté internationale en réponse au
coup d’État de 1991. Cet accroissement des échanges a coïncidé avec une forte décapitalisation des secteurs
productifs haïtiens induit par les sanctions économiques dans un contexte d’expansion de l’économie
dominicaine. Ces échanges sont aujourd’hui facilités par l’amélioration du réseau routier entre les deux
parties de l’île. Mais force est de constater que cet accroissement est unidirectionnel et bénéficie davantage à
la République Dominicaine. Il convient également de relever que les institutions chargées de négocier et de
mettre en œuvre les accords commerciaux accusent des déficiences en termes de capacités institutionnelles.
Bien que la situation varie d’un pays et l’autre, et que les besoins d’Haïti soient particulièrement pressants, il
reste que les expertises nécessaires pour mener à bien les négociations commerciales, pour formuler et pour
mettre en œuvre les politiques commerciales, doivent impérativement être renforcées pour les deux pays.
Les activités correspondant au résultat 1 ont été formulées à la lumière des clauses et obligations de l'Accord
de Partenariat Economique (APE), dont la mise en œuvre offrira un cadre à la formalisation des relations
commerciales binationales pour les échanges de biens, mais également services et investissements. L'APE
apportera divers mécanismes déterminants à cet égard : accords ponctuels sur les douanes ou les pratiques
commerciales, mécanisme de résolution des différends etc. Les actions ci-dessous visent à créer ou conforter
les conditions favorables à la mise en œuvre de l'APE.

Les investissements directs étrangers (IDE) constituent l’un des vecteurs pouvant favoriser l’exploitation des
opportunités de croissance et de création d’emplois. La promotion des investissements est réalisée en
République dominicaine par le Centre des Exportations et Investissements de la République Dominicaine
(CEI-RD) et en Haïti par le Centre de Facilitation des Investissements d’Haïti (CFI). Dans ce domaine, il
convient de relever le déséquilibre considérable des flux d'investissement direct étranger (IDE) en direction
des deux pays (ces flux ont avoisiné 300 millions de dollars en moyenne entre 2000 et 2009 pour RD contre
35 pour Haïti), et la faiblesse des capacités du CFI. Des rapprochements sont également en cours entre les
secteurs privés des deux pays, visant à amplifier les investissements dans des zones franches le long de la
frontière.
Les deux pays font face à des problèmes environnementaux, dont la gravité revêt une importance accrue dans
la zone de la frontière (qui couvre 12% du territoire haïtien et 17% du territoire dominicain). Les pressions
sur les ressources naturelles ont abouti à un état de dégradation préoccupant, en particulier du côté haïtien, où
le déboisement et l’érosion exposent le pays de plus en plus à des catastrophes naturelles récurrentes. À la
dégradation des ressources naturelles s’ajoutent le manque d'accès à l’eau potable et à l’assainissement.
L’utilisation de l'eau superficielle fortement contaminée pose un sérieux problème environnemental et de
santé publique à l'échelle nationale en Haïti, que l'épidémie de choléra a mis en évidence dans toute sa
cruauté, et qui concerne aussi certaines zones de la République Dominicaine, notamment la zone frontalière.
Le manque d'investissements publics et l’isolement de la frontière par rapport aux centres a créé une relation
d’interdépendance mutuelle qui s’exprime surtout à travers les marchés transfrontaliers, et un important flux
migratoire vers la République Dominicaine.
D'une manière générale, les acteurs locaux (autorités locales, mais également ONG, secteur privé etc.)
peinent à jouer le rôle qui leur incombe, en raison des limitations de ressources et de compétences. En Haïti
les Collectivités territoriales (CT) ne parviennent pas à jouer leur rôle constitutionnel dans le processus de
développement du pays.
En République Dominicaine, en dépit de faiblesses de capacités et des ressources budgétaires, la réforme de
la législation municipale et environnementale a contribué au renforcement de capacités de gestion des
gouvernements locaux, et à la création d’unités de gestion environnementale au niveau municipal (UGAM).
L’élan de cette dynamique a permis la création de nouveaux espaces pour le rapprochement transfrontalier.
Des accords sont passés entre l’Association de Municipalités de la Région Enriquillo et l’Association de
Municipalités du Lac Azuei, et un Comité Intercommunal Transfrontalier a mis en place un mécanisme de
coordination et d’appui entre les mairies voisines de la province dominicaine d’Elias Piña et du Département
de Centre en Haïti.
Sous l’influence des actions des organisations de la société civile, la question du respect des droits des
personnes au regard de la frontière a été fortement documentée ces dernières années et si la situation n’est
pas encore satisfaisante dans ce domaine, on peut dire que les consciences ont évolué. Seulement tout
progrès dans ce domaine est sujet à remise en question brutale, tant sont grandes les préventions et profonds
les schèmes culturels négatifs. Les problèmes rencontrés à la frontière lors du déclenchement de l’épidémie
de choléra sont là pour le rappeler.
2.2. Enseignements tirés
Dans le cadre des 8 et 9ème FED, plusieurs programmes de coopération binationale ont été financés par
l’Union Européenne dans les domaines de l’environnement et des infrastructures routières. Ces programmes
ont permis la réalisation de véritable progrès dans les domaines où ils ont été réalisés. C’est le cas
notamment du programme routier qui a facilité le développement du corridor Nord. Ces interventions ont
permis aux acteurs économiques de mieux percevoir l’interdépendance des communes de la région
frontalière dans leur développement et la nécessité que celui-ci soit davantage concerté. Concernant les
enjeux environnementaux transfrontaliers, ce programme tire les leçons du "Projet d'Environnement
Transfrontalier (PET)" financé dans le cadre du 9ème FED, et dont le rapport d'évaluation plaide pour la
consolidation et pérennisation des acquis tout en prônant une nouvelle approche holistique et plus efficiente
dans la mise en œuvre.

2.3. Actions complémentaires


Le programme de coopération binationale prévoit une intervention complémentaire dans le domaine des
infrastructures (voir 2.1.1). La cohérence et la complémentarité entre les deux volets du programme
binational est assurée par une concertation étroite et permanente entre les acteurs impliqués, à savoir les deux
délégations de l'Union européenne en Haïti et en République Dominicaine et les Ordonnateurs Nationaux des
deux pays.
Ce programme présente un caractère inédit, dans sa vocation véritablement binationale et orientée sur des
activités essentiellement transfrontalières.
Parmi les autres programmes présentant, au moins partiellement, des caractéristiques de cet ordre, on peut
citer :
- le projet du Corridor Biologique des Caraïbes (CBC), lancé par les Ministères de l’Environnement d’Haïti,
de Cuba et de la République Dominicaine en 2007, avec l’appui technique du Programme des Nations Unis
pour l'Environnement (PNUE), et le récent lancement dans ce cadre de l’initiative Frontera Verde, visant la
restauration de la couverture forestière transfrontalière.
- l’aide au démarrage du Secrétariat de la Commission Mixte Bilatérale de la République Dominicaine, à
travers le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).
De même, des complémentarités devront être recherchées avec des programmes régionaux ou nationaux dont
une ou plusieurs composantes visent des objectifs et/ou des cibles similaires à ceux/celles de ce programme
binational.
Au plan régional, il faut notamment citer le Programme d’appui au CARIFORUM pour la mise en œuvre des
engagements pris dans le cadre de l’APE (47.100.000 EUR), et le Programme "CARICOM Single Market
and Economy (CSME) et intégration économique" (28.800.000 EUR dont 27.500.000 EUR du 10ème FED)
qui doit faciliter l’intégration d’Haïti au CSME et contribuer à la mise en œuvre des dispositions de l’Accord
de libre-échange CARICOM-République Dominicaine. En ce qui a trait spécifiquement à l’appui au secteur
privé, le Caribbean Export Development Agency (CEDA) met actuellement en œuvre la deuxième phase du
Programme caribéen pour le développement du secteur privé et le commerce (6.800.000 EUR), et
parallèlement, le Programme régional de renforcement de la compétitivité des entreprises régionales et
d’investissement dans le cadre du 10ème FED (28.300.000 EUR).
Pour Haïti, il convient de souligner :
- Le Programme d'appui au Ministère du Commerce et de l'Industrie d’Haïti (5.200.000 EUR dont 4.500.000
EUR du 10ème FED), dont la convention de financement sera signée avant la fin 2011. Ce programme vise au
renforcement des capacités institutionnelles du Ministère du Commerce et de l’Industrie (MCI) et à
l’amélioration de la compétitivité globale du pays. Plusieurs axes d'intervention de ce programme national
(résultat 1) rejoignent ceux proposés sous la présente fiche d’action dans un cadre binational. La
cohérence/complémentarité des actions menées a fait l'objet d'une préoccupation constante lors de la
formulation. Elle devra être assurée lors de la mise en œuvre via les partenaires concernés (Centre pour le
Développement de l'Entreprise (CDE) pour le programme d'appui au commerce, CEDA pour le programme
binational).
- Le programme d'Appui à la gouvernance et l'investissement local d'un montant de 5.500.000 EUR, avec
une première phase en cours de démarrage, prévoit notamment un Fonds d'Investissement en faveur des
collectivités locales pour promouvoir la fourniture des services de base aux citoyens et l'émergence de
l'économie locale. Une deuxième phase de ce programme, dotée d'une enveloppe de 18.000.000EUR, est
prévue dans le cadre de la programmation conjointe UE-Etats Membres menée en Haïti au lendemain du
séisme.
Pour la République dominicaine, la complémentarité est recherchée par rapport aux programmes suivants : le
programme d’appui institutionnel pour l’intégration régionale (Programa de Apoyo Institucional para la
Integración Regional - ISPRI, 6.000.000 EUR) qui a pour objectif le renforcement des capacités
commerciales, l’appui à l’intégration régionale, et le soutien à la mise en œuvre des accords commerciaux ;
le programme d’appui à la mise en œuvre du Plan Nacional de Competitividad Sistémica (PNCS) (5.900.000
EUR); le projet de modernisation des douanes dominicaines : Proyecto Coreo – Republica Dominicana
financé par le Economic Development Cooperation Fund (EDCF) dans le cadre d’un accord de coopération
avec la Corée du Sud.
Plus généralement, la complémentarité est recherchée par rapport au Programmes d’aide au commerce (AfT)
appuyés par différents bailleurs de fonds, dont les Etats membres de l’UE. On peut noter : le Caribbean Aid
for Trade and Regional Intregration Trust Fund (CARTFUND) géré par la Caribbean Development
Bank (CDB)et financé par Department for International Development (DFID) ; les projets financés par la
Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (GTZ) dans le cadre de la mise en œuvre de l’APE ; les projets
appuyés par l’Agence canadienne de développement international (ACDI) dans le domaine de la réforme
fiscale (à travers le Caribbean Regional Technical Assistance Centre (CARTAC) notamment) ; le projet
« Compete Caribbean » appuyés par l’ACDI, la Banque Interaméricaine de Développement (BID) et le
DFID ; l’initiative du Cadre intégré renforcé, appuyé par la Banque Mondiale, le Centre du Commerce
International (CCI), la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED), le
Fonds Monétaire International, l’Organisation Mondiale du Commerce et le PNUD. Dans l'esprit de la
Déclaration de Paris, l'activité 1.1 (renforcement des capacités commerciales) recherchera la coordination du
programme binational avec les différents programmes d'aide au commerce en cours.
Le Programme binational s’inscrit également dans une logique de développement des régions Nord de l’île,
en recherchant la synergie avec des initiatives telles que le projet "Pôle de développement du Nord" ou
encore, avec le projet « Tourism Management based on Cultural Resources-Puerto Plata », financés tous
deux par la BID, respectivement, pour Haïti et la République Dominicaine. Concernant le projet en Haïti
dont la formulation a démarré début 2011, il convient de relever à ce stade son ambition (projet
d'investissement global de plusieurs centaines de millions de dollars) et le fait que des discussions sont en
cours entre l'UE, la BID et US Agency for International Development (USAID) pour une participation au
projet dans le cadre de la reprogrammation post séisme du FED.

2.4. Coordination des bailleurs de fonds


La plupart des interventions des bailleurs se limitent à la conduite de projet de part et d’autre de la frontière.
Ces projets ayant essentiellement pour but de promouvoir le développement local.
En l'absence de programmes d'envergure binationale, la coordination des bailleurs devra être avant tout
sectorielle, dans le cadre de la mise en œuvre des activités du programmes (résultats 1 et 2 en particulier) de
chaque côté de la frontière. Cette coordination devra être placée sous l'égide de la Commission mixte. Elle
doit également impliquer les acteurs locaux et nationaux concernés.

3. DESCRIPTION
3.1. Objectifs
L’objectif général du programme binational est de favoriser le développement d’Haïti et de la République
Dominicaine, en appuyant un processus d’intégration régionale qui tient compte des exigences de
développement durable et des impératifs de réduction de la pauvreté.
Les objectifs spécifiques sont : i) de favoriser le développement d’une coopération économique et
commerciale binationale axée sur l’exploitation d’avantages réciproques et le renforcement de la solidarité,
ii) d'appuyer les initiatives transfrontalières dans le domaine du développement local et de gestion durable
des territoires et des ressources, iii) et de renforcer les capacités des institutions publiques dans leurs efforts
visant la formalisation de relations et des échanges dans tous les domaines d’intérêt stratégique et collectif
pour garantir un environnement favorable au développement des deux pays.
3.2. Résultats escomptés et principales activités

3.2.1. Composante 1 : Développement du commerce bilatéral dans le contexte de l’APE


(7.200.000 EUR)
Activité 1.1 - Renforcement des capacités pour la maîtrise des politiques et des réglementations
commerciales, et appui à la promotion de l’investissement. (2.000.000 EUR)
i) Appui aux organismes chargés de la négociation, du suivi, et de la mise en œuvre des accords
commerciaux. Cet appui en faveur des Ministères du Commerce et des organismes concernés par ces
questions sera concrétisé à travers les activités suivantes : études et analyses sectorielles (y compris sur les
aspects binationaux de la mise en œuvre de l'APE), appui à l'harmonisation des dispositifs Qualité,
organisation de rencontres/séminaires d'intérêt binational, formation de cadres techniques.

ii) Renforcement des capacités des institutions de promotion des investissements. Il s’agira d’appuyer à la
fois le CFI et le CEI-RD, et de favoriser le rapprochement et la collaboration entre ces deux institutions pour
attirer des investissements (IDE) dans des projets impliquant les deux pays. Cette coopération portera
notamment sur : i) l’amélioration de l’image de l’île en tant que région d’accueil pour des initiatives visant à
l’implantation de plateformes d’exportation à destination des marchés tiers ; ii) la conception et la mise en
œuvre de programme commun de promotion de l’investissement et de ciblage (investor targeting) ; iii)
l’examen des conditions d’harmonisation des régimes d’investissement des deux pays.
Dans ce contexte, les besoins spécifiques du CFI en termes de renforcement des capacités devront être
évalués et pris en charge.
iii) Réalisation de programmes de formation en politiques et réglementations commerciales.
Activité 1.2- Appui aux initiatives des secteurs privés haïtien et dominicain (3.200.000 EUR)

Les activités prévues ici s’appuient sur l’ensemble des programmes et des projets visant à améliorer
l’environnement des affaires en Haïti et en République Dominicaine et s'inscrivent dans le cadre des
stratégies nationales élaborées en la matière et des études binationales menées sous l'égide de la Commission
mixte. Elles interviennent au niveau intermédiaire en faveur principalement des Organisation Intermédiaires
(OI), et également au niveau micro, en appuyant directement les entreprises, la priorité étant dans tous les cas
accordée aux initiatives pouvant générer de manière significative des emplois durables.
i) Appui aux organisations intermédiaires regroupant des entreprises intéressées à s’implanter sur le marché
du pays voisin et/ou celles qui opèrent simultanément sur les deux marchés. Il s’agira de : i) renforcer leurs
capacités institutionnelles et de perfectionner leurs compétences dans les domaines de la planification
stratégique et de la gestion ; ii) de les rendre aptes à encadrer efficacement les entreprises, en leur fournissant
des services appropriés de type Business Development Services (BDS) dans différents domaines (formation,
gestion, finance, marketing, technologie, contrôle de qualité, mise en réseau, échange d’information,
conseils, etc.) ; iii) d’améliorer leurs fonctions de représentation en faveur des entreprises ; iv) de réaliser des
conférences et des rencontres périodiques d’hommes d’affaires, d’entreprises, de chambres de commerce et
autres parties prenantes intéressées à développer des initiatives, transfrontalières ou binationales ; v) et de
réaliser des foires binationales. Les cibles principales de cet appui sont : les Chambres de Commerce
nationales et organisations représentatives des secteurs privés, ainsi que des Chambres régionales à travers
un processus de mise en réseau et une approche transfrontalière. Un appui spécifique à la Chambre de
Commerce Haïtiano-dominicaine pourra être considéré (après évaluation de ses capacités).

ii) Mise en place d’un mécanisme de subventions pour appuyer directement les entreprises dans le cadre d’un
fonds de type matching grant scheme pour : i) la réalisation d’études (étude de faisabilité, études de marché,
et autres études techniques) et autres initiatives connexes se rapportant à des projets prometteurs d’intérêt
binational ; ii) la création de joint-ventures ; iii) la conception et la réalisation de plateformes d’exportation
vers les marchés tiers, et notamment vers les marchés européens ; iv) l’insertion dans les grappes de
croissance (clusters) établis sur les deux territoires ; v) le développement de zones franches, de parcs agro-
industriels et de parcs industriels impliquant des investisseurs haïtiens et dominicains ; vi) la facilitation de
relations interentreprises entre des Petites et Moyennes Entreprises (PME) établies en Haïti et en République
Dominicaine.
Les entreprises et secteurs bénéficiaires seront sélectionnés sue la base des critères suivants :

- filières à fort potentiel de croissance, en particulier dans un cadre binational, identifiées comme telles dans
les stratégies nationales des deux pays et de la Commission mixte,
- appui aux projets fortement générateurs d'emplois.
Des mesures seront prévues pour prévenir les risques de distorsions de marchés, "effets d'aubaine" et
favoriser la pérennisation des actions : contribution propre des bénéficiaires, critères de sélection sur les
secteurs stratégiques, etc.

Le CEDA s'est également engagé à mettre en place un bureau en Haïti dans le cadre de la mise en œuvre de
ce programme et des discussions vont se faire su sein de l'agence afin d'étudier la possibilité qu'à la fin du
programme ce bureau puisse être pérennisé et soit à même de poursuivre ses actions au service des secteurs
privés haïtiens.

Activité 1.3. - Facilitation des échanges et renforcement des Administrations Douanières (2.000.000 EUR)

L’activité relative à la facilitation des échanges et au renforcement des douanes vise à appuyer la poursuite
des processus de modernisation en cours des deux systèmes douaniers et leur interconnexion, à travers un
appui aux deux administrations douanières pour la mise en œuvre de leurs plans stratégiques respectifs. Ces
actions s'inscrivent dans la "feuille de route" de la Commission Mixte Bilatérale en matière de facilitation du
commerce.

i. Un volet renforcement des capacités/formation portant principalement sur :


- appui à la capacité de contrôle/surveillance douanière de la frontière (maîtrise des flux, lutte contre les
fraudes) sur la base d'une évaluation des besoins (formation/équipement) en cours ;
- renforcement des capacités (formation) sur les enjeux liés à la mise en place du nouveau cadre
réglementaire côté HT (code des douanes) ;
- renforcement des capacités des acteurs des secteurs privés RD et HT (techniques modernes de
dédouanement etc.) dans le but de renforcer leur implication dans le processus de modernisation des douanes
(dispositif sur base de contribution des bénéficiaires).
- évaluation des autres besoins en matière d'assistance technique et de formation ;
- appui à la mise en application des normes internationales (engagements liés à l'APE, cadre de normes
"SAFE" et conventions Organisation Mondiale des Douanes, Convention de Kyoto révisée) favorisant la
mise en place concomitante de procédures douanières modernes, efficaces et harmonisées ;
- appui à la mise en œuvre de normes Sanitaires et Phytosanitaires conjointes et inscrites dans un cadre de
coopération régionale ;

ii. Appui aux initiatives visant l'harmonisation et l'interconnexion des systèmes douaniers HT et RD
- appui aux processus de modernisation en cours des douanes HT (Sydonia) et RD, dans une optique
d'intégration binationale et régionale (guichets uniques, "hub" régionaux) ;
- interconnexion des systèmes informatiques des douanes haïtiennes et dominicaines, sur base d'une étude
définissant les paramètres et les conditions de la réalisation d'une interface entre les systèmes développés
dans chacun des pays.
- appui à la mise en place de protocoles et dispositifs conjoints sur les enjeux présentant un intérêt binational
majeur (formulaires communs, accord bilatéral sur le transit/transport routier, mise en place de douanes
juxtaposées etc.) et figurant sur l'agenda de la Commission Mixte, pour promouvoir des avancées concrètes
vers un accord bilatéral ;

3.2.2. Composante 2 : Appui à la coopération transfrontalière et aux initiatives de développement local


(5.000.000 EUR)
Activité 2.1 - Mise en place d’un fonds d'appui aux initiatives locales de nature à favoriser le développement
durable.

Fonctionnant sur le modèle d'une "facilité", ce fonds aura pour objectif de promouvoir le développement
socioéconomique local des régions frontalières. Une priorité sera accordée à la préservation de
l'environnement et à la gestion durable des ressources naturelles. Afin de promouvoir la coopération
transfrontalière, une mise en œuvre de nature transfrontalière sera privilégiée.

Ce fonds fonctionnera par appel à propositions, et pourra être mobilisé au bénéfice des autorités locales, des
acteurs non étatiques et du secteur privé dans les régions frontalières des deux pays.

Les détails sur l’opérationnalisation de cette facilité et ceux relatifs aux critères, procédures et règles d’accès,
seront validés sur le terrain à travers un/des atelier(s) à organiser sur la zone frontalière, et ensuite détaillés
dans le cadre des lignes directrices des Appels à propositions.
A titre d'exemple, ce fonds pourra, entre autre, financer des activités telles que :

- appui aux acteurs locaux pour l'élaboration et la mise en œuvre de plans de gestion environnementale ;
- actions pilotes de promotion des énergies de substitution au charbon de bois pouvant inclure la diffusion
des techniques et la mise à disposition des équipements de nature à faciliter l’adoption de nouvelles
technologies plus respectueuses de l’environnement ;
- récupération des terres dégradées par l’exécution de projets pilotes de reforestation adaptés aux réalités
nationales des deux pays ;
- identification aménagement et promotion des sites écologiques, touristiques et culturels des deux cotés de
la frontière, dans le cadre d'un renforcement du réseau binational d'aires protégées ;
- appui aux actions/micro-actions génératrices d'emplois et de revenus (très petites entreprises, marchés
secondaires etc.)

3.2.3. Composante 3 : Renforcement du dialogue binational par l'appui à la Commission Mixte et la


mise en place d'un observatoire binational (3.000.000 EUR)
Forte d'un soutien politique au plus haut niveau de l'Etat haïtien et dominicain au lendemain du séisme, la
Commission Mixte Bilatérale est désormais en ordre de marche, dotée d'une "feuille de route" sur tous les
thèmes d'intérêt commun (commerce et investissement, douanes, services financiers, tourisme,
environnement, santé, transports et communications) et de secrétariats permanents des deux côtés de la
frontière. La création de ces instances permanentes doit augurer d’une nouvelle dynamique dans les relations
binationales. La redynamisation de ces instances devrait s’appuyer sur les services d’un observatoire national
qui mettrait à disposition des services publics et des différents acteurs un éclairage technique permanent
présentant de l’évolution des échanges et de la coopération entre les deux pays et de leurs fondements.
Activité 3.1 - Appui à la Commission Mixte (2.500.000 EUR)
Cet appui pourra se traduire par un soutien direct aux activités nécessaires au bon fonctionnement de la
Commission mixte (études, déplacements/rencontres etc.), des actions en faveur du renforcement des
capacités des secrétariats techniques, et pourra intégrer un volet équipement/fournitures pour la partie
Haïtienne, sur la base d'une évaluation des besoins nécessaires à la mise en place du secrétariat technique.
Le contenu et la mise en œuvre de cet appui sera concrétisé à travers un dispositif ad hoc de chaque côté de
la frontière (voir chapitre 4.1 "mode de gestion" pour la mise en œuvre).
Activité 3.2 - Mise en place de l’observatoire binational (500.000 EUR)
La mise en place d’un Observatoire des relations binationales permettra de suivre les questions se rapportant
à la problématique des relations haïtiano-dominicaines, avec un focus particulier sur les aspects d’échanges
de biens et de services, sur la migration, l’éducation et l'environnement. Les chercheurs de l’Observatoire et
les universitaires des institutions partenaires pourront de manière complémentaire fournir un éclairage sur
différentes questions d’intérêt pour les deux républiques. Cet Observatoire binational constituera un outil
privilégié d'analyse au service de la Commission mixte.

3.3. Risques et Hypothèses

Les risques de ce programme sont inhérents à sa dimension "binationale" qui lui confère un caractère
original et, et maints égards, inédit.
De fait, la plupart des composantes et activités sont en partie tributaires – au moins dans le rythme de mise
en œuvre et l'intensité de l'appropriation – du cadre institutionnel et politique des relations entre les deux
pays parties prenantes en général, et de la volonté politique conjointe de poursuivre la dynamique de
collaboration et d'harmonisation en cours.
Il en va ainsi notamment de l'appui à la Commission Mixte (activité 3.1) et de la facilitation des échanges
par le renforcement des administrations douanières (activité 1.3).
Cette volonté de travailler ensemble et d'instaurer une dynamique véritablement binationale devra également
être concrétisée de la part des acteurs impliqués et/ou bénéficiaires de plusieurs activités, en particulier :
Acteurs Non-étatiques et pouvoirs locaux dans la zone frontalière (activité 2.1 appui aux initiatives locales),
entités à identifier de part et d'autre de la frontière dans le cadre de la mise en place de l'observatoire
binational (activité 3.2), secteurs privés haïtien et dominicain (activité 1.2).
La poursuite du climat de confiance et de solidarité établi au lendemain du séisme (et prolongé voire
conforté aujourd'hui avec les nouvelles autorités investies en Haïti), et au-delà les nombreuses avancées
concrètes de la coopération binationale portées par cette dynamique, sont autant de signaux positifs à cet
égard. La mise en place des structures permanentes de la Commission mixte, dont la concrétisation était
attendue – et sans cesse repoussée – depuis 1996, est le gage d'un processus inscrit dans la durée.
Il convient également de relever que tant les activités identifiées que les modalités de mise en œuvre arrêtées
ont été formulées en tenant compte du risque évoqué ci-dessus. On peut notamment mentionner les exemples
suivants :
- soutien au niveau meso sur les activités commerce et secteur privé, échelon intermédiaire bénéficiant aux
acteurs nationaux tout en favorisant les partenariats binationaux,
- appui à la modernisation des deux systèmes douaniers et adhésion conjointe aux normes/accords
internationaux en vigueur comme leviers d'une interconnection/harmonisation binationales,
- deux appels à propositions "parallèles" de chaque côté de la frontière, avec un objectif privilégiant les
projets transfrontaliers et des mécanismes de sélections des projets et de suivi binationaux, pour le résultat 2,
- dispositifs ad hoc de chaque côté de la frontière pour le soutien à la Commission mixte, basés sur une
évaluation des besoins différente.

3.4. Questions Transversales


L'une des composantes majeures du programme (résultat 2) cible de manière spécifique les objectifs
d'amélioration de la gestion de l'environnement dans la zone frontalière, où la gravité des problèmes
environnementaux revêt une importance accrue dans la zone transfrontalière (qui couvre 12% du territoire
haïtienne et 17% du territoire dominicain), approfondissant là le cercle vicieux de la pauvreté critique,
comme l’indiquent diverses études réalisés par des organismes nationaux et internationaux, dont le rapport
de développent humaine du PNUD pour la région dominicaine d’El Valle.
La question du genre sera prise en compte dans le cadre de la mise en œuvre du programme, avec des
modalités spécifiques selon les activités. On peut citer à cet égard :
- Volet commerce : une attention particulière sera accordée à la représentation des femmes dans les
séminaires, groupes de travail et formations organisées en matière commerciale ; de même pour
l'identification des entreprises bénéficiant d'un soutien.
- Volet environnement/développement local : l'Appel à propositions pourra intégrer des dispositions
spécifiques visant à promouvoir la place des femmes et des associations/groupements les représentants parmi
les acteurs locaux ciblés et les projets retenus.
- L'observatoire binational mis en place pourra palier l'absence ou l'insuffisance actuelle de données fiables
sur les multiples enjeux transfrontaliers liés au genre (femmes migrantes, "Madame Sara" pour le petit
commerce transfrontalier etc.).
Le programme renforcera par ailleurs le cadre de promotion et protection des Droits de l'Homme, à travers la
fourniture des services de base aux populations plus vulnérables.
L'ensemble des activités du programme vise directement ou indirectement le renforcement des capacités des
autorités nationales et/ou locales. De manière plus spécifique, l'appui accordé à la Commission mixte doit
permettre d'accompagner la structuration en cours de cette institution, pour en faire un acteur majeur de
proposition et d'arbitrage sur les enjeux binationaux, au service des autorités des deux pays.
Enfin, le programme aura un impact direct sur la gouvernance en matière de douanes et de facilitation du
commerce binational, à travers l'appui aux plans stratégiques de modernisation des deux administrations
douanières.
3.5. Parties Prenantes
Les parties prenantes à ce programme en sont également les bénéficiaires directs. D’abord les secteurs privés
des deux pays, pour ce qui a trait au développement du commerce bilatéral, qui verront là leurs capacités
commerciales et d’actions communes renforcées. Les collectivités locales et les petits producteurs dans le
secteur agricole notamment qui bénéficieront d’aide à la production et à la commercialisation. Plus
généralement, l’ensemble des services de l’Etat (Ministères techniques, Douanes, etc.) qui animent le
dialogue et la concertation au niveau des échanges binationaux et qui auront un rôle spécifique à jouer dans
ce programme.

4. QUESTIONS DE MISE EN ŒUVRE

4.1. Mode de gestion

Une Convention de financement sera signée entre la Commission et la République d'Haïti (Ordonnateur
National) pour l'ensemble du Programme, sur la base des Articles 21 au 24 du Règlement (CE) No 215/2008
sur le règlement financier applicable au 10ème FED. Pour ce qui concerne les fonds mobilisés à partir de
l'allocation du 10ème FED pour la région des Caraïbes, l'Ordonnateur Régional a délégué la gestion à
l'Ordonnateur National d'Haïti et l'Ordonnateur National de la République Dominicaine, chacun pour les
composantes relevant de leur responsabilité, tel que détaillé au chapitre 4.1 de la présente Fiche d'action.

Afin de garantir le caractère binational du programme, l'implication de la partie dominicaine (Ordonnateur


National + Délégation de l'UE) dans le suivi de la mise en œuvre de l'ensemble des composantes sera assurée
à travers les mécanismes suivants :

- les deux comités de pilotage mis en place dans le cadre du programme,


- la diffusion des rapports de suivi et d'évaluation produits par CEDA dans le cadre de la mise en œuvre
de cette activité,
- la possibilité d'organiser des réunions/missions conjointes ad hoc de suivi, sur proposition de l'un des
partenaires du comité de coordination.

Une assistance technique sera mise en place afin d'appuyer les ON dans la mise en œuvre de l'ensemble du
programme. Elle sera recrutée par un appel d'offres international lancé sous la responsabilité de l'ON Haïti.
Cette assistance technique sera notamment chargée de la gestion et coordination binationale de l'ensemble du
programme, de la préparation des appels à proposition prévus ("facilité" environnement/développement
local, observatoire binational), du suivi de l'ensemble des composantes, y compris celles mises en œuvre
dans le cadre d'une convention de partenariat (Résultat 1), de l'organisation des réunions de
suivi/coordination du programme, des actions de communication/visibilité. Cette assistance technique devra
également veiller à la cohérence de l'ensemble du programme binational à travers le monitoring de la
composante "infrastructure/développement du commerce transfrontalier dans la zone Nord. Elle sera
constituée des experts suivants :

- deux experts chargés de la coordination de l'ensemble du programme, recrutés pour la durée du programme
(48 mois) et placés auprès de chacun des ON (1 de chaque côté),
- un ou des experts pour des missions d'appui de court terme,
Le nombre, la catégorie et la périodicité des missions de court terme seront définis d'un commun accord par
l'autorité contractante et l'UE et précisés de manière détaillée dans les termes de référence.

Les différentes composantes du Programmes seront mise en œuvre selon les modalités suivantes:

La Composante 1 sera mise en œuvre en gestion conjointe, à travers la signature d'une convention de
contribution avec CEDA sur la base de l'Article 29 du Règlement (CE) No 215/2008 sur le règlement
financier applicable au 10ème FED.CEDA remplit les critères prévus par le Règlement financier applicable.

Le Caribbean Export and Development Agency (CEDA) est retenu en raison de son expertise spécifique et
de son implantation régionale. CEDA pourra mettre à disposition des pays bénéficiaires une expertise
permettant d'accroitre le potentiel d’appropriation et d’intégration du programme tant au niveau binational
que régional. Le choix de CEDA est fait dans la perspective de garantir la complémentarité et la cohérence
avec les actions similaires menées pour la région, et pour lesquelles le CEDA fournit une assistance
technique, tout en évitant tout double emploi. Concernant la mise en œuvre des activités liées "renforcement
des administrations douanières" pour partie haïtienne, le CEDA devra coordonner son action avec la
CNUCED qui contribue au processus de modernisation des douanes haïtiennes à travers la mise en place du
Système Douanier Automatise (SYDONIA).

La Composante 2 sera mise en œuvre en gestion partiellement décentralisée sur la base des Articles 21 au
24 du Règlement (CE) No 215/2008 sur le règlement financier applicable au 10ème FED. La Commission
exerce un contrôle ex ante de toutes les procédures de passation de marchés et d'octroi de subventions. Les
paiements sont exécutés par la Commission.

La composante sera mise en œuvre à travers deux appels à propositions, lancés respectivement par les
Ordonnateurs Nationaux Haïtien et Dominicain, avec l'appui de l'assistance technique en charge de la
gestion/coordination générale du programme.

La Composante 3, Activité 3.1 sera mise en œuvre comme suit:

Du côté haïtien; en gestion partiellement décentralisée sur la base des Articles 21 au 24 du Règlement (CE)
No 215/2008 sur le règlement financier applicable au 10ème FED. Les activités seront exécutées à travers des
devis programmes via des opérations décentralisées directes publiques. La Commission exerce un contrôle
ex ante de toutes les procédures de passation de marchés sauf dans les cas où les devis-programmes
s'appliquent, pour lesquels la Commission exerce un contrôle ex ante pour les marchés publics de plus
50.000 EUR et peut exercer un contrôle ex post pour ceux ne dépassant pas 50.000 EUR. La Commission
exerce un contrôle ex ante de toutes les procédures d'attribution de subvention. Les paiements sont exécutés
par la Commission, sauf dans les cas où les devis-programmes s'appliquent, pour lesquels les paiements sont
exécutés par le pays bénéficiaire pour les coûts de fonctionnement et les contrats dont le montant ne dépasse
pas les plafonds indiqués dans le tableau ci-après:

Travaux Fournitures Services Subventions


< 300.000 EUR < 150.000 EUR < 200.000 EUR ≤ 100.000 EUR

Du coté dominicain, en gestion conjointe à travers la signature d'une convention de contribution avec le
PNUD sur la base de l'Article 29 du Règlement (CE) No 215/2008 sur le règlement financier applicable au
10ème FED. Le PNUD remplit les critères prévus par le Règlement financier applicable. Le PNUD est retenu
en raison de son expertise spécifique et de son implantation binationale, gage d'une meilleure coordination
entre les deux pays. Le recours au PNUD doit également permettre de capitaliser sur les actions en cours de
renforcement institutionnel de la Commission Mixte bilatérale en République dominicaine menées par cette
organisation sous financement FED (Technical Cooperation Facility).

La composante 3, Activité 3.2 sera mise en œuvre en gestion partiellement décentralisée sur la base des
Articles 21 au 24 du Règlement (CE) No 215/2008 sur le règlement financier applicable au 10ème FED. La
Commission exerce un contrôle ex ante de toutes les procédures de passation de marchés et d'octroi de
subventions. Les paiements sont exécutés par la Commission. Cette activité sera mise en œuvre via un Appel
à propositions lancé par l'Ordonnateur National d'Haïti. Cet appel à propositions permettra d'identifier deux
entités (une dans chacun des deux pays), réunies en "consortium" et proposant un cadre de coopération
adéquat pour des activités d'observation binationale (études/enquêtes sur les problématiques
transfrontalières; collecte/traitement/diffusion d'informations pertinentes sur les relations haïtiano-
dominicaines) dans les secteurs d'intérêts prioritaires identifiés (échanges de biens et services, migration,
éducation et environnement).
4.2. Procédures de passation de marchés et d'octroi de subventions /devis programmes

1) Contrats
Tous les contrats mettant en œuvre l'action doivent être attribués et exécutés conformément aux procédures
et aux documents standard établis et publiés par la Commission pour la mise en œuvre des opérations
extérieures, tels qu'en vigueur au moment du lancement de la procédure en cause.

La participation au marché pour l'action décrite par la présente fiche est ouverte à toutes les personnes
physiques et morales visées par le règlement applicable. L'ordonnateur compétent peut étendre la
participation à d'autres personnes physiques ou morales sous couvert du respect des conditions établies par
l'article 20 de l'annexe IV de l'accord de Partenariat ACP-CE.

2) Règles spécifiques applicables aux subventions


Les critères de sélection et d'attribution essentiels pour l'octroi de subventions sont définis dans le «Guide
pratique des procédures contractuelles dans le cadre des actions extérieures de l'UE». Ces critères sont établis
conformément aux principes stipulés au Titre VII "Subventions" du règlement financier applicable au 10ème
Fonds européen de développement. Toute dérogation à ces principes doit être dûment justifiée, en particulier
lorsque le financement de l'action est intégral (dérogation au principe du cofinancement): Un financement
intégral ne peut être accordé que dans les cas visés à l'article 109 du règlement (CE) n° 215/2008 du Conseil
du 18 février 2008 portant règlement financier applicable au 10ème Fonds européen de développement.

3) Règles spécifiques applicables aux devis-programmes :


Tous les devis-programmes doivent respecter les procédures et les documents standards définis par la
Commission, tels qu'en vigueur au moment de l’approbation des devis-programmes concernés (cf. le Guide
Pratique des procédures applicables aux devis-programmes).

Pour les composantes/activités mises en œuvre en gestion conjointe, tous les contrats mettant en œuvre
l'action doivent être attribués et exécutés conformément aux procédures et aux documents standard établis et
publiés par l'organisation internationale concernée.

4.3. Budget et calendrier


La période d'exécution du programme sera de soixante douze mois (72) mois. Cette période d'exécution
comportera 2 phases dans les conditions prévues en l'article 4.1 des conditions générales: Une phase
opérationnelle d'exécution qui commence à partir de l'entrée en vigueur de l'accord de financement et aura la
durée de quarante huit (48) mois, et une phase de fermeture d'une durée de vingt quatre (24) mois qui
commence à partir de la date d'échéance de la phase opérationnelle d'exécution.
Le coût total est de 18.700.000 EUR financé par le 10ème FED. Il sera reparti comme suit :
Contribution de l'UE
Activités (EUR)*

Assistance technique gestion/coordination du programme 1.500.000


Composante 1: Développement du commerce bilatéral 7.200.000
Composante 2: Coopération transfrontalière et développement local 5.000.000

Composante 3: Activité 3.1.: Appui à la Commission Mixte 2.500.000

Composante 3: Activité 3.1.: Création d'un Observatoire Binational 500.000


Communication/ Visibilité 150.000
Suivi, évaluation externe et audit 150.000
Imprévus** 1.700.000
TOTAL 18.700.000
*Les contributions respectives de CEDA et du PNUD seront définies à un stade ultérieur.
** La contribution de l'UE à la ligne budgétaire «Imprévus» ne peut être utilisée que sous réserve de l’accord
préalable de la Commission.
4.4. Suivi de l’exécution
La Commission mixte sera un acteur privilégié du suivi et de la coordination du programme, à travers son
implication au sein des comités de pilotage mis en place, à savoir :

Un Comité de pilotage binational sera mis en place pour fournir l’appui politique nécessaire à la réalisation
du programme binational et garantir sa mise en cohérence avec les priorités politiques des deux pays. Il sera
composé des Ordonnateurs Nationaux, des Ministres des Affaires Etrangères et des Ministères en ligne
concernés, des secrétaires exécutifs de la Commission Mixte Bilatérale. Les chefs des Délégations UE
interviendront à titre d’observateur et les secrétaires généraux et/ou les chefs de file de l’observatoire comme
secrétaire exécutif. Il se réunira sur une base annuelle, chaque fois alternativement en Haïti et en République
Dominicaine et sur convocation de l’Ordonnateur national qui accueillera la session du comité décisionnel.

Un Comité de coordination conjoint sera chargé du suivi opérationnel du programme binational dans son
ensemble. Il sera constitué des Ordonnateurs Nationaux du FED (ou leurs représentants), des Chefs des
Délégations de la Commission Européenne (ou leurs représentants), des chargés de gestion du programme, et
des représentants désignés des Ministères en ligne concernés et de la Commission mixte. Ce comité se
réunira, à titre indicatif, tous les six mois (des réunions complémentaires ad hoc sont possibles). Il sera
chargé de: (i) Assurer le suivi du Programme, (ii) Recevoir les rapports d’exécution et les rapports de suivi
de la maîtrise d’œuvre, (iii) Recevoir les rapports sur l’exécution financière, (iv) Prendre des décisions de
réorientations nécessaires en cas de divergence entre les résultats et les objectifs convenus, (v) S’assurer de
la bonne exécution des décisions et recommandations prises lors des comités précédents.

Chacune des parties du Comité de coordination conjoint ("Comité de suivi technique national") assure le
suivi opérationnel de chacun des programmes au niveau national (volet infrastructures et volet
commerce/environnement/développement local). Ces Comités de suivi technique nationaux se réunissent, à
titre indicatif, sur une base trimestrielle.
Concernant le présent programme, ce comité sera constitué de l'Ordonnateur National (ou son représentant),
du Chef de la Délégation UE (ou son représentant) et des représentants désignés des Ministères en ligne
concernés et de la Commission mixte.
La composition et modalités de fonctionnement du comité de suivi technique du volet "infrastructure" du
programme binational est décrite dans la fiche d'action correspondante.

L'organisation des réunions de ces comités sera à la charge de l'assistance technique de coordination du
programme, placée auprès des ON.
4.5. Évaluation et audit
Des évaluations externes seront réalisées par des consultants indépendants recrutés directement par la
Commission sur la base du cahier des charges correspondant de la manière suivante:
• Une mission d'évaluation à mi-parcours;
• Une mission d'évaluation finale au début de la phase de clôture.
La CE nomme, conformément aux règles en matière de passation des marchés, un auditeur/comptable
externe renommé (par exemple une société internationale membre d'un organisme d'audit reconnu à l'échelle
internationale).
4.6. Communication et visibilité
Les actions de communication du programme seront conçues comme un outil de mise en œuvre destiné à
créer les conditions de la transparence au niveau national. Elles seront conçues et mise en œuvre par
l'assistance technique chargée de la gestion/coordination du programme auprès des Ordonnateurs Nationaux,
sur la base d'un programme d'actions détaillées dans les Termes de référence. Ces actions pourront inclure au
niveau national et binational des publications régulières, des émissions de radio, télévision, et à travers
Internet. Elles devront également prévoir des réunions/évènements sur le terrain (zone frontalière).
Les Délégations de l’UE en Haïti et en République Dominicaine seront impliquées à toute action de
communication concernant ce Programme, notamment au travers de leur site internet ainsi que par le biais
de Communiqués de presse. Les directives de visibilité de l'union européenne en ce qui concerne des
programmes financés par l'UE seront respectées.

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