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ATELIER RÉGIONAL DE FORMATION ET

D’INFORMATION DES ACTEURS SUR LA ZONE


DE LIBRE ÉCHANGE CONTINENTALE
AFRICAINE
(ZLECAF)
Douala, Cameroun du 13 au 14 juin 2023

Présentation de la stratégie nationale


de la ZLECAF du Congo - Brazzaville

Présenté : par Jean Claude NZINGOULA


Directeur des Relations Commerciales Internationales (DRCI)
Négociateur en Chef de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine
1
(ZLECAF)
PLAN
Introduction

I. La stratégie nationale de mise en œuvre de la


zone de libre échange continentale africaine
2021-2030;

II. Les risques liés à la non mise en œuvre de la


stratégie nationale et les opportunités;

III. Conclusion.

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Introduction

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La structure des échanges de nombreux pays africains a
été profondément modifiée par l’essor rapide des
économies émergentes. De plus, la contestation des
Accords de Partenariat Economique (APE) et du
protectionnisme préjudiciable de certains Etats, a
également rendu nécessaire une réflexion sur la
restructuration des relations commerciales du continent
avec le monde.

Ajoutant à cela, l’ambition pérenne du continent


d’augmenter significativement la part intra régionale de
ses échanges, ainsi que l’émergence de nouvelles formes
de transactions, telles que le commerce numérique , la
définition et la mise en œuvre de nouvelles règles
commerciales au profit du continent se sont avérées
essentielles.
4
La Commission de l’Union Africaine avait recommandé
aux Etats partis, d’élaborer une stratégie nationale en vue
de sa mise œuvre.

Au niveau du Congo, une commission nationale de suivi


et d’évaluation de la mise en œuvre de cet Accord a été
mise en place par décret n°2019-160 du 26 Juin 2019 du
Premier Ministre, chef de Gouvernement, pour définir le
contenu des différentes étapes jusqu’à son
opérationnalisation.

La République du Congo, est l’un des 54 Etats signataires


de l’Accord de la ZLECAF. Sur autorisation du Parlement
Congolais, cet accord a été ratifié le 27 décembre 2018 et
promulgué par le Président de la République le 07 février
2019. 5
I. La stratégie nationale de mise en
œuvre de la zone de libre échange
continentale africaine 2021-2030.

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1. Objectif général de la stratégie
La stratégie définie par le Congo a pour objectif général
d’accroître de manière significative le volume
des échanges des biens et services de la
République du Congo vers l’Afrique ainsi que le
montant des investissements au Congo, à
travers le renforcement de la production et de la
compétitivité nationale, grâce à une économie
diversifiée, inclusive et durable.

Le Congo dispose d’un délai de dix (10) ans à compter


du 1er janvier 2021, date de l’entrée en vigueur
effective de la ZLECAf, pour restructurer son économie
en vue d’adopter des mesures ciblées destinées à
promouvoir son secteur productif. 7
2. Objectifs spécifiques

a. Améliorer le cadre macroéconomique et le climat des


affaires pour permettre le développement du secteur privé et
des investissements afin de stimuler la croissance, la création
de la richesse et l’emploi au Congo;

b. Mettre en place un dispositif réglementaire et institutionnel


adapté pour la mise en œuvre de la ZLECAF dans ses
différents volets : douane, qualité, services, concurrence,
investissement, propriété intellectuelle ;

c. Développer une offre élargie de biens et services


compétitifs pour permettre une transformation des matières
premières et des ressources naturelles du pays : bois, produits
agricoles, mines industries afin de répondre aux besoins du
marché national, régional et continental;
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d. Développer les infrastructures commerciales : transport et
logistique, énergie, télécommunications et secteur numérique pour
attirer des investissements, réduire les coûts, augmenter la
production et les échanges commerciaux et valoriser plus largement
la situation géographique du pays ;

e. Définir des politiques publiques pour une économie verte et plus


solidaire, fondée sur la redistribution, l’éducation afin de permettre
une bonne adaptation aux enjeux liés à la ZLECAf et du
développement durable ;

f. Disposer d’un plan de communication et des outils de suivi-


évaluation pour la mise en œuvre de la stratégie nationale ;
g. Mettre en place des mécanismes de mobilisation des
financements internes et externes.
L’atteinte de ces objectifs nécessitera pour les sept (07) prochaines
années, une mobilisation forte des pouvoirs publics, du secteur privé
mais aussi de la société civile congolaise et des partenaires
techniques et financiers. 9
3. Le plan d’action de la stratégie

La stratégie nationale de mise en œuvre de la


ZLECAF s’appuie sur un plan d’actions qui définit par
objectif spécifique, les activités à mener pour
atteindre ces objectifs, les résultats attendus, la
période de mise en œuvre, les organismes chargés
de cette mise en œuvre, le coût desdites activités et
un chronogramme de réalisation par objectif
spécifique.

Le plan d’action de la stratégie nationale se


décline en sept (07) objectifs spécifiques
examinés au point 2.
10
4. Communication et suivi évaluation
La stratégie nationale de mise en œuvre de l’Accord portant
création de la ZLECAF prévoit un volet communication visant son
appropriation par les parties prenantes et tous les acteurs
concernés ainsi qu’un cadre et des mécanismes de suivi
évaluation.
Cette stratégie devrait se traduire par un accord de coopération
fonctionnelle société civile entre toutes les institutions
congolaises impliquées (qu’elles soient publiques ou privées),
afin de favoriser non seulement les échanges inter-institutions
mais aussi pour mutualiser les efforts de dialogue et de
communication avec les entreprises et les citoyens.
Il s’est agit en 2021 et 2022, de lancer une campagne globale de
communication à destination des administrations, des entreprises
et des citoyens afin que tous comprennent les enjeux actuels et
à venir et les réformes considérées comme prioritaires dans le
pays. 11
Cette campagne actuellement en cours dans le pays,
permet des consultations publiques et des ateliers
techniques dans les différentes enceintes et
différentes villes du pays.

Des espaces de dialogue entre les acteurs publics,


privés et avec la société civile seront développés afin
que les uns et les autres s’approprient cette stratégie
nationale, ses objectifs et les activités qui devraient
être menées.

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5. Budget et financement

Le coût de cette stratégie nationale est estimé sur la période


2021-2030 à 2.162,35 milliards des francs CFA, correspondant
à environ 3,296 milliards d’euros (soit en moyenne annuelle
216,23 milliards de francs cfa c'est-à-dire 329,6 milliards
d’euros).
Pour évaluer cette stratégie nationale, il a été pris en compte
les coûts des actions sur la base des données relatives à
certains projets, aux budgets passés, en cours ou
prévisionnels, mais aussi en tenant compte des engagements
financiers de l’Etat Congolais et de certains partenaires
techniques et financiers intéressés, voire impliqués dans le
processus de mise en œuvre de la ZLECAF (BAD, Banque
Mondiale, CEA, Union Européenne, Fonds Européen de
Développement, Agence Française de Développement,
CNUCED, OMC, etc…). 13
II. Les risques liés à la non mise
en œuvre de la stratégie nationale
et les opportunités.

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Selon les études réalisées par la Commission
Economique des Nations-Unies pour l’Afrique (CEA),
les conditions de réussite pour la mise en œuvre de
la ZLECAF sont fortement tributaires de la volonté
des Etats membres et de leurs dirigeants de prendre
des mesures pour mettre en œuvre l’Accord, ainsi
que de leur capacité et de leur aptitude à
coordonner et à harmoniser les politiques
commerciales aux niveaux national, régional,
continental et mondial.

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En outre, l’élimination de tous les obstacles au commerce, la
bonne gouvernance et le développement des infrastructures, y
compris les technologies de l’information et de la communication,
seront également des conditions importantes de son succès.

La faiblesse et les limites du tissu industriel congolais présentent


cependant le risque que le pays soit face à une concurrence
accrue des produits et services importés qui ne permettent pas
un développement ou une adaptation des industries existantes :
il existe alors des risques liés aux faillites et pertes d’emplois, en
particulier dans les entreprises publiques peu performantes,
induisant l’augmentation du chômage et de la pauvreté.

Le Congo devra ainsi améliorer ses capacités de production,


attirer des investissements directs étrangers, et investir en
particulier dans l’éducation et la formation pour créer les
compétences nécessaires à une plus grande sophistication de
l’économie, source de croissance et d’emploi.
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Face au risque d’une augmentation importante des
flux des importations, le Congo doit mettre en place
des mesures nécessaires de défense commerciale,
en sus des mesures prises au niveau continental,
pour non seulement protéger son industrie
naissante, mais lutter contre une concurrence
déloyale.
C’est pourquoi, il est urgent d’engager, même en
ces temps d’incertitudes, des réformes
économiques et sociales en profondeur, de
diversifier l’économie afin de la rendre moins
dépendante du pétrole. Et c’est une des
opportunités que pourrait fournir la ZLECAf à la
République du Congo. 17
Si la ZLECAf présente un certain nombre d’avantages,
sa mise en œuvre comporte cependant des risques et
peut engendrer des coûts liés à l’inadéquation des
économies faiblement structurées avec ce nouveau
marché, nécessitant ainsi des mesures et des actions
d’ajustement spécifiques.

L’examen de cette problématique a nécessité une


analyse :
du contexte macroéconomique;
du climat des affaires;
du cadre institutionnel et réglementaire existant et
de son degré de cohérence avec celui de la ZLECAf;

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du potentiel productif national;
des infrastructures commerciales;
des enjeux sociaux et environnementaux.

La réussite de la mise en œuvre de la stratégie nationale est


à la fois politique et technique. Elle suppose d’une part,
l’engagement et la détermination des pouvoirs publics et,
d’autre part, la rigueur absolue de son pilotage, pour en
assurer l’effectivité et l’efficacité.

Aussi, les autorités Congolaises sont-elles appelées à se


préparer de manière résolue à l’avènement de l’ouverture
des frontières commerciales du pays en 2030, afin d’éviter
de lourdes conséquences sur les aspirations de
développement et d’émergence du Congo. Un enjeu de
taille et un véritable défi pour l’économie congolaise.
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Tirant les leçons de la mise en œuvre du Plan National de
Développement (PND) 2018-2022, le Gouvernement
évitera de retomber dans les mêmes erreurs à savoir :

des allocations budgétaires non alignées sur les


priorités de la mise en œuvre de la stratégie nationale de
la ZLECAf;

des contre performances dans l’exécution budgétaire


(écarts importants entre les prévisions et les réalisations).

Bref, le Gouvernement veillera à plus de rigueur dans


l’affectation des ressources financières en référence aux
priorités définies dans la stratégie nationale de la ZLECAf .
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III. CONCLUSION

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La ZLECAf va fondamentalement impulser un dynamisme
nouveau à l’intégration économique en Afrique. En effet,
la structure des échanges qu’elle recommande permet
d’envisager avec davantage d’optimisme l’évolution du
processus d’intégration africaine et les effets que l’on
peut en attendre, notamment en matière de
développement économique, humain et durable.

Au regard des avantages, des risques et des coûts


potentiels identifiés, la stratégie nationale du Congo pour
la mise en œuvre de l’Accord portant création de la
ZLECAf, a répondu à une question essentielle : comment
la République du Congo peut-elle minimiser les risques et
maximiser les gains associés à l’ouverture du marché
continental ? .
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Merci pour votre
aimable
attention.
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