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12-1 Introduction
Il est évident que les secteurs de la vie économique sont nombreux et variés. Mais l’atteinte
d’un bon développement économique nécessite la conjonction des efforts de tous les secteurs.
C’est dire l’interdépendance qui doit exister nécessairement entre les différentes activités
économiques si l’on veut satisfaire les préoccupations des populations concernant l’amélioration des
conditions de vie.
L’idée même de cette interaction conduit à étudier les problèmes et les possibilités du
développement.
Ainsi, il sera mis en relief l’importance des transports et comment ils contribuent à atteindre
les autres objectifs de l’économie.
12-2 Importance et rôle des transports dans le développement
12-2-1 Considérations générales
Le secteur des transports revêt incontestablement une importance capitale dans l’économie d’un
pays tant il est vrai que le déplacement d’un homme ou d’une marchandise n’est pas une
activité secondaire à l’opération de production proprement dite.
Les transports participent à tous les niveaux de la vie d’un pays au progrès économique et
social. Ils jouent un rôle essentiel dans la mise en valeur des terres, dans la commercialisation
des produits agricoles, dans l’accès aux richesses forestières et minières.
Ils constituent un facteur capital pour le développement de l’industrie et des activités
commerciales, pour la réalisation des programmes scolaires et sanitaires et pour l’échange des
idées.
Le développement économique d’un pays demande une activation des échanges, ce qui
suppose des déplacements de personnes, d’objets et d’idées.
Pour des pays comme la Côte d’Ivoire dont l’économie est essentiellement basée sue de
grandes cultures agricoles d’exportation, une « défaillance » dans les transports peut entraîner
de lourdes conséquences pour l’économie.
En effet, les circuits de distribution peuvent être paralysés du fait des difficultés d’acheminement
de la production vers les ports ou les vers les consommateurs nationaux.
Les infrastructures de transport peuvent soutenir une politique de désenclavement d’une région
ou d’aménagement du territoire.
L’opération de transport peut être considérée comme un service productif d’utilité et générateur
de valeur ajoutée.
En effet, elle permet de transporter un bien d’un lieu où il ne répond à aucun besoin dans un
autre où il fait l’objet de demande, contribuant ainsi à donner à ce bien un surcroît de valeur.
Sur le plan des échanges extérieur, il est clair qu’un pays ne peut fonder son économie sur
l’autarcie complète. Il lui faut donc ouvrir son économie sur l’extérieur pour diverses raisons et
les transports trouvent leur importance dans les échanges internationaux surtout pour les pays
en développement.
Les pays en développement produisent des matières premières qu’ils ne peuvent pas
transformer pour le moment ; il faut donc des échanges commerciaux avec d’autres pays pour
pouvoir exporter cette production. A l’inverse, les pays en développement ont besoin des biens
d’équipement qu’ils peuvent importer des pays développés grâce à une économie ouverte.
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12-2-2 La place des transports dans l’économie ivoirienne
Côte d’Ivoire en chiffres :
⦁ 22,4 millions d’habitants
⦁ 322 460 km 2 de superficie avec un littoral de 520 km
⦁ Un taux de croissance en 2012 de 9,6 % et 8,5 % en 2013
⦁ Un PIB par habitant de 1300 Euros
⦁ 51 % de la population totale se trouve en zone urbaine
⦁ Une croissance démographique de 3,3 %
⦁ 5 pays frontaliers : Libéria, Guinée à l’Ouest ; Mali, Burkina Faso au Nord ; Ghana à l’Est
⦁ 3 principaux fournisseurs : Chine, France, Nigéria
⦁ 3 principaux clients : Etats-Unis d’Amérique, Allemagne, Pays-Bas.
La place des transports dans l’économie nationale peut être appréciée d’après la démarche
suivante :
- Etudier la contribution des entreprises de transport à l’augmentation de la richesse de
l’économie mesurée par un indicateur comme le PIB. Pour cela, il convient de s’intéresser
aux résultats des activités de ces entreprises tels que fournis par la comptabilité nationale.
- Suivre l’évolution de la consommation des autres secteurs de l’économie en matière de
transports
- Suivre les efforts financiers consacrés par l’Etat au secteur des transports.
12-2-2-1 La production du secteur des transports
Au niveau de la Comptabilité Nationale, la production des transports apparaît dans la branche
« Transports et communication ». De 1985 à 2000, la production de cette branche a été de
l’ordre de 540 milliards de FCFA, avec une croissance moyenne annuelle en volume de 4%. Sur
cette période, les transports ont donc suivi le rythme annuel en volume de la production
intérieure brute. Ceci traduit les fortes liaisons qui existent entre le secteur des transports et les
autres secteurs de l’économie. Ainsi donc les transports sont bien présents dans les
mécanismes de l’économie pour répondre positivement aux exigences du développement
économique, culturel, social et environnemental.
Les activités du secteur des transports concernent pour environ 70% les échanges extérieurs.
La valeur ajoutée de la branche représente environ 9,5% de la production intérieure brute. Le
secteur offre environ 70 000 emplois à l’économie. 80% de ces emplois se situent dans les
activités auxiliaires du transport routier.
Une enquête effectuée en 1999 a permis de dénombrer pour 108 établissements près de 30 000
salariés représentant 25% des employés du secteur tertiaire et 9,5% de l’ensemble du secteur
moderne. La masse salariale totale versée s’élevait à environ 45 milliards de FCFA, soit 40% du
tertiaire.
Le chiffre d’affaires réalisé par le secteur pendant la même période s’élevait à environ 265,5
milliards de FCFA, soit 5,5 % du secteur tertiaire.
Le secteur tertiaire contribue à 50 % du PIB et emploie 22% de la population active.
L’activité du secteur des transports est donc importante. Cela est bien illustré par la production
du secteur enregistrée par la Comptabilité Nationale sur la période 1995-2000 et présenté au
tableau ci-dessous.
Evolution de la production de la branche transport de 1995 à 2000
(Unité : milliards de FCFA)

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Routier 68,5 81 90 103 128,5 157,5
Ferroviaire 5 6,5 8 10,5 11 12
Aérien 12,5 16 17 22 29,5 34
Maritime et 14 15 20 24 34 39
lagunaire
Auxiliaire 30 38,5 48 57 62,5 77

12-2-2-2 La consommation de transport dans les autres secteurs de l’économie


En considérant les 3 grands secteurs de l’économie (primaire, secondaire et tertiaire), le tableau
ci-après donne les dépenses (unité : milliards de FCFA) de chacun d’eux au titre du transport de
1998 à 2000.

Primaire 20,21 16,4 25,95 16,2 30,06 14,8


Secondaire 13,36 10,9 17,82 11,1 22,32 11,0
Tertiaire 89,51 72,7 116,43 72,7 150,48 74,2

Le tableau montre que le tertiaire qui regroupe les services et les affaires consomme plus de
74% des prestations de services où l’opération de transport est bien utilisée comme facteur de
production.
12-2-2-3 Evolution des budgets publics alloués aux transports
Au cours de ces dernières années, l’Etat a soutenu un effort considérable en faveur des
transports en leur consacrant une part appréciable des investissements publics. Le crédit annuel
alloué au secteur des transports représente environ 23% du budget spécial d’investissement et
d’équipement (BSIE).
L’intervention des pouvoirs publics touche essentiellement les investissements pour la
réalisation et l’entretien des infrastructures, mais se rapportent également à des dépenses
d’équipement des services. Cet investissement ne prend pas en compte les frais de
fonctionnement de directions administratives intervenant dans le secteur.
En plus de ces chiffres, il est bon de noter la subvention d’équilibre versée à la SOTRA dont le
montant s’élève à environ 20 milliards par an.
12-2-3 Les interactions entre l’économie et le secteur des transports
Le transport en tant que bien intermédiaire intervient dans tous les domaines de l’économie. La
plupart des produits et une partie des services comportent une part de transport que l’on peut
considérer comme facteur de production.
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C’est le transport qui permet l’existence de vastes marchés. Il permet en effet à des biens
produits à des endroits différents d’être substituables sur le même marché de consommation.
Le développement du transport peut entraîner le développement des secteurs industriels,
agricoles, minier, etc.
La liaison par un bon réseau de transport des zones de production aux zones de consommation
peut encourager la production et même la création de nouvelles unités de production ou
l’extension d’unités existantes contribuant ainsi à faire appel à plus de prestations de services
de transport.
En Côte d’Ivoire, ces interactions sont illustrées par la part prise par le développement des
infrastructures routières dans l’atteinte des objectifs du gouvernement en matière
d’aménagement du territoire :
- lutter contre les disparités régionales par la création d’emplois ailleurs qu’à Abidjan en vue de
fixer les populations ;
- désenclaver les régions les plus éloignées et d’accès difficile pour soutenir le développement
agricole.
Aujourd’hui, le développement équilibré atteint par la Côte d’Ivoire au niveau des principales
régions accroît la mobilité des personnes qui peuvent désormais se déplacer plus facilement à
l’intérieur des zones et entre les zones. Ceci a induit la création des coopératives de transport
de voyageurs qui développent l’exploitation des cars de grande capacité avec plusieurs lignes
au départ d’Abidjan pour les principales régions du pays.

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