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La morphine en PCA dans la prise


en charge de la douleur aiguë
15 février 2017 | 197 405 vues | Laurence Piquard | mots clefs : ActuSoins
Magazine, Douleur, Formation, infirmière, Morphine, Paracétamol, Perfusion35 réactions

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Sommaire
 PCA de morphine : généralités
o Indications
o Contre-indications
 La titration de la morphine
 Pompe PCA : programmation et branchement du dispositif
 Surveillance du patient
 La surveillance des signes de surdosage de morphine
o Selon la fréquence respiratoire et la gravité du surdosage de morphine
 PCA morphine : points essentiels
La morphine en PCA (Patient Controlled Analgesia ou Analgésie Contrôlée par
le Patient) permet au patient de s’auto-administrer à l’aide d’une pompe
programmable des doses prédéterminées de morphine (bolus) par voie
intraveineuse, en fonction de l’intensité de sa douleur.

La titration de la morphine a lieu en salle de surveillance post-interventionnelle (SSPI) ou aux urgences sous
surveillance hémodynamique et respiratoire continue. © Raguet H./BSIP
Cette technique d’analgésie possède de nombreuses indications et peut être
associée à d’autres antalgiques (paracétamol, AINS…).
Du fait de la sophistication des appareils et du respect de certaines précautions,
cette alternative est très sécurisée et la survenue d’accidents limitée. Elle offre une
vraie autonomie au patient dans la gestion de sa douleur et de son traitement.
Seuls impératifs, le patient doit avoir parfaitement compris les modalités d’utilisation
et l’équipe médicale et paramédicale doit avoir été formée à cette technique.
PCA de morphine : généralités
Parfaitement intégrée au principe de l’analgésie multimodale, la PCA de morphine
permet d’individualiser et d’ajuster rapidement la quantité de morphine délivrée en
fonction de la douleur du patient. L’efficacité de cette technique est conditionnée par
l’information préalable et l’éducation du  patient. La qualité de l’analgésie nécessite la
prévention et le traitement des effets secondaires de la morphine, particulièrement
en cas d’association du Droleptan® avec la morphine, afin de limiter les nausées et
les vomissements.
Indications
Ses indications sont très larges et concernent la douleur aiguë modérée à intense
suite à un acte chirurgical lourd, une pathologie médicale (crise vaso-oclusive
drépanocytaire), des brûlures profondes et étendues…

Contre-indications
Toutefois, certaines contre-indications sont à respecter : le refus du patient, un
patient non coopérant ou ayant des difficultés de compréhension, des troubles des
fonctions supérieures (confusion, démence…) ainsi que l’absence de formation
préalable du personnel médical et paramédical à cette technique.
La titration de la morphine
Schéma 1 : Titration morphine
La titration de la morphine a lieu en salle de surveillance post-interventionnelle
(SSPI) ou aux urgences sous surveillance hémodynamique et respiratoire continue.
En cas de douleur aiguë intense, des bolus de morphine (2-3 mg) sont injectés
toutes les trois à cinq minutes en intraveineuse directe, afin d’obtenir un niveau
d’analgésie tout à fait confortable (zone thérapeutique) avec une échelle visuelle
analogique (EVA) ≤ à 3 (petites vagues successives en vert, schéma 1). Cela permet
d’atteindre une concentration plasmatique minimale efficace de morphine pour
soulager temporairement le patient. Une fois la pompe PCA connectée, le patient
pourra s’auto-administrer les bolus en fonction des variations de l’intensité de sa
douleur.
Lorsque la concentration sanguine de morphine diminue, la douleur du patient
augmente et celui-ci doit déclencher le dispositif d’injection pour amener la
concentration de morphine plasmatique dans la zone thérapeutique (grandes vagues
vertes sur le schéma 1). A l’inverse, lorsque la concentration de morphine est trop
élevée, le patient est « sédaté » et n’est plus capable de déclencher l’administration
de nouvelles injections (zone orange).
Pompe PCA : programmation et branchement du dispositif

Schéma 2 : PCA Montage de la tubulure - voie intraveineuse


Selon les prescriptions médicales, plusieurs paramètres doivent être programmés.
Cela concerne la concentration du médicament (morphine 1 mg/1 ml), le bolus (ex : 1
mg), la dose horaire (mg/h), la période réfractaire (intervalle de temps minimal entre
2 bolus, ex : 7 minutes) et la dose maximale de bolus/période (ex : 20 mg toutes les
4 heures).
Lors de chaque manipulation, un code permet de déverrouiller/ verrouiller la pompe
PCA afin de sécuriser son utilisation.
Les pompes PCA ont toutes le même principe de fonctionnement et nécessitent une
tubulure spécifique comportant une valve anti-reflux (voir schéma 2).
Après vérification du fonctionnement de la voie veineuse, le raccordement de la
perfusion de morphine doit être placé au plus près du site d’injection.
Surveillance du patient
La surveillance est indispensable et une fiche de surveillance spécifique est
complétée attentivement afin d’assurer une traçabilité :
 Surveillance globale : FC, TA, SaO2, FR, température ;
 Evaluation de la douleur et de l’efficacité du traitement : EVA, Nombre de bolus
demandés/nombre de bolus administrés, dose totale/24 h ;
 Surveillance des paramètres de la pompe PCA : programmation, batterie, site
d’injection, perméabilité de la voie veineuse, vérification de la ligne de perfusion et de
la valve anti-reflux ;
 Surveillance des effets secondaires : nausées/vomissements (10-30 %), prurit (10
%), constipation, rétention urinaire.
La surveillance des signes de surdosage de morphine
Le premier signe de surdosage est une sédation excessive (confusion, somnolence,
hallucinations) suivie de signes de dépression respiratoire (bradypnée).
Tout score de sédation supérieur ou égale à S2, selon l’échelle de Rudkin
(pincement ferme mais non douloureux du lobe de l’oreille) est le premier signe de
surdosage aux opiacés :
 S1 : patient éveillé, orienté ;
 S2 : patient somnolent ;
 S3 : patient yeux fermés, répondant aux stimulations verbales ;
 S4 : patient yeux fermés, répondant aux stimulations tactiles légère* ;
 S5 : patient yeux fermés, ne répondant pas à une stimulation tactile légère*.
En outre il faut systématiquement surveiller et mesurer la fréquence respiratoire du
patient, pour éviter la bradypnée :
 R0 : respiration régulière, normale, fréquence > 10/minute ;
 R1 : ronflement, fréquence > 10/minute ;
 R2 : respiration irrégulière, obstruction, tirage, fréquence < 10/minute ;
 R3 : Pause respiratoire, fréquence < 8/minute.
Selon la fréquence respiratoire et la gravité du surdosage de morphine
La détresse respiratoire reste exceptionnelle (0,019 %) et est liée à un terrain
défavorable tel que l’insuffisance rénale, l’âge ou l’obésité

PCA morphine : points essentiels


La PCA morphine est une technique très efficace et très sécurisée mais nécessite :
 Une équipe médicale et paramédicale formée à cette technique ;
 Une programmation attentive des pompes PCA et un branchement rigoureux du
dispositif ;
 Une évaluation soigneuse de la qualité de l’analgésie ;
 Une surveillance étroite du patient ;
 Une parfaite connaissance des effets secondaires et des modalités de prise en
charge d’un surdosage aux opiacés ;
 Une traçabilité de l’efficacité et de la tolérance du traitement ;
 Une parfaite compréhension de la technique par le patient.
Laurence PIQUARD
Infirmière anesthésiste formatrice
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Cet article est paru dans le numéro 20 d'ActuSoins magazine 

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1 réaction
RÉACTIONS
35 réponses pour “La morphine en PCA dans la prise en
charge de la douleur aiguë”
1. Aurélie Le Leuch
23 février 2017 à 16 h 49 min
Laura Walerowicz
Répondre

2. Aurélie Le Leuch

23 février 2017 à 16 h 49 min


Audrey Bourgade
Répondre
3. Mathilde Pinguet

17 février 2017 à 21 h 02 min


Camélia Raynal Pat Patoche Marie Pirrone Pierre Ouplomb Paul Piton Novo
Répondre

4. Elo Fo Roum

17 février 2017 à 18 h 46 min


Celie Faure pour votre groupe
Répondre

5. Anais Etienne-Sabot

17 février 2017 à 17 h 00 min


Je l’ai déjà eu aussi et j’ai fini en surdosage car mal réglée… !
Répondre

6. Isabelle Gonnard Caron

17 février 2017 à 6 h 20 min


On les utilise depuis plus de 10 ans …. c est tres bien
Répondre

7. Sophie Callet-Costa

16 février 2017 à 22 h 11 min


Utilisée pluri-quotidiennement depuis plusieurs années (en même temps, dans mon
métier, c’est indispensable !)
Répondre

8. Maria Puerto

16 février 2017 à 21 h 27 min


Ça existe depuis plus de 10 ans …
Répondre

9. Aurélie Liez

16 février 2017 à 20 h 51 min


Heureusement que ca existe de nos jours !!
Répondre
10. Nicolas Gr

16 février 2017 à 20 h 27 min


Laure Juving Virginie Mendoza
Répondre

11. Nadege Rinuccini

16 février 2017 à 18 h 58 min


Moi aussi je veux ça
Répondre

12. Actarus Ninou

16 février 2017 à 17 h 24 min


Le groupe officiel des blouses blanches afin d’échanger et partager des infos mais
également nos expériences et compétences …
https://www.facebook.com/groups/1495447840731862/
Répondre

13. Aurore Caligaris-eyssautier

16 février 2017 à 9 h 04 min


Si la voie intraveineuse est bien faite
Répondre

14. Régine Montégut

16 février 2017 à 8 h 24 min


Operé au mois de janvier d’une prothèse de hanche à 50 ans par voix intérieure je me
suis révéveillée sans PCA et j’ai horriblement souffert jusqu’à en pleurer et regretter de
mettre faite opérèr car de nos jours la douleur avec tout se qu’il y a comme molécules ne
doit plus existée !!
Répondre

15. Régis Ide

16 février 2017 à 8 h 23 min


C’est donc le BOLUS/MALUS!!! HHAHAHAHAHAAH! (Je sors)
Répondre

16. Jean-Marc Pocard

16 février 2017 à 8 h 02 min


Un des points très important (bien mentionné sur le dessin ) c’est l importance de la
valve anti retour et donc montage de la ligne dans les règles de l art, j ai souvent vu des
surdosages [avec ou non détresse respiratoire /arrêts ventilatoires
(récupérés=> »magie » du naloxone il faut toujours en avoir)] avec un mauvais montage
si plicature de la tubulure remontée importante de la morphine dans la perf et dès que la
perf repasse : gros flash de morphine…!!
Répondre

17. Mathilde D'Apolito

15 février 2017 à 19 h 36 min


Josephine Van Isacker
Répondre

18. Pauline Milon

15 février 2017 à 19 h 32 min


Clement maintenant je vois de quoi on parlait en anglais
Répondre

19. Coraliie Deffein

15 février 2017 à 18 h 21 min


j en veux bien pour dormir
Répondre

20. Mélissa Vera

15 février 2017 à 17 h 58 min


Julia Gaillot mon enfer
Répondre

21. Croutu J-l

15 février 2017 à 17 h 04 min


Heuuuuu!!!!! Je viens kuste de m’en sortir. Mauvaise reaction a la morphine qui était
pourtant a petite dose. Résultat anxiolitique et antidépresseur. J’ai tout arrêté morphine
anxiolitique et antidepresseur ben je m’en porte beaucoup mieux.
Répondre

22. Margaux Carton

15 février 2017 à 14 h 34 min


Emmanuelle
Répondre
23. Fredo Turpin

15 février 2017 à 13 h 47 min


oui j’ai déjà utilisé ça m’a valu un tour en salle de déchocage pour mauvaise réaction à
la morphine
Répondre

24. Donia Serraye

15 février 2017 à 13 h 01 min

Thibault 🙂
Répondre

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