TYPOLOGIE DES JEUX VIDÉO

CNRS Éditions | « Hermès, La Revue »

2012/1 n° 62 | pages 15 à 16
ISSN 0767-9513
ISBN 9782271073969
DOI 10.4267/2042/48270
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/revue-hermes-la-revue-2012-1-page-15.htm
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 Typologie des jeux vidéo
L’appartenance d’un jeu vidéo à un type particulier
est essentiellement fondée sur son gameplay, c’est-à-dire
l’ensemble de ses caractéristiques ludiques. On parle en
français de jouabilité, terme qui recouvre conjointement
les règles d’un jeu, sa prise en main, l’univers dans lequel
il se déroule, l’expérience vécue par le joueur, etc. Lorsque
deux jeux vidéo présentent un gameplay similaire, alors
ils peuvent appartenir à un type de jeu identique. Mais
il s’agit là d’une classification subjective, opérée à la fois
par les éditeurs mais également par les joueurs. C’est
pourquoi certains jeux proposent des caractéristiques
qui leur permettent de transcender un type de jeu précis
et d’en chevaucher d’autres. Ceci explique d’ailleurs
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l’absence d’une classification officielle et consensuelle à
l’échelle mondiale.
Face à la diversification des types de jeux vidéo au
cours des années 1990, différentes typologies vont voir
le jour durant cette période (Bruno, 1993 ; Le Diberder,
1998). Actuellement, il n’existe pas de nomenclature offi-
cielle qui recouvre l’ensemble des genres vidéoludiques.
Toutefois, la typologie proposée ci-après témoigne de la
grande diversité des jeux vidéo, des univers convoqués,
des gameplay proposés ou des profils de joueurs solli-
cités par les éditeurs :
– Les jeux d’action, regroupés en sous-genres :
beat them all, combat, plates-formes, shoot them up, tir
objectif, tir subjectif, tir tactique. Ce type de jeu est extrê-
mement large et recouvre une multitude de sous-genres.
Leur gameplay fait essentiellement appel à l’habileté, la
dextérité et la rapidité du joueur. Ces jeux se déroulent
généralement dans un contexte de temps réel, où le joueur
avance au rythme de l’action qui se déroule sous ses yeux.
– Les jeux d’aventure, regroupés en sous-genres :
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aventure graphique, fiction interactive, simulation de
drague, visual novel. Ce type de jeu se caractérise par un
gameplay fortement orienté par la résolution d’énigmes,
le recours aux dialogues et à l’exploration minutieuse
d’un univers afin de parvenir à terminer le jeu. Les jeux
d’aventure sont scénarisés et leur déroulement s’inscrit
dans un schéma narratif similaire à celui d’un film ou
d’un ouvrage.
– Les jeux d’action-aventure, regroupés en sous-genres :
GTA-like, infiltration, survival horror. Ce type de jeu
mêle étroitement les caractéristiques du jeu d’action
avec celles du jeu d’aventure. L’alternance entre des
moments d’exploration, de combat, puis d’investigation
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et enfin de résolution de problèmes, est recherchée par
les éditeurs de ce type de jeu. Parvenir au dosage idéal
de ces différentes quêtes correspondrait à la définition
d’un jeu de bonne qualité.
– Les jeux de rôle, regroupés en sous-genres : action-
RPG, MMORPG Massively Multiplayer Online Role
Playing Game (jeux de rôle en ligne massivement multi-
joueurs), Multi-user dungeon, Rogue-like, Tactical RPG.
Le jeu de rôle est la transposition numérique du jeu de
rôle traditionnel, dit « sur table ». Le joueur incarne un
personnage qui évolue dans un environnement spéci-
fique et doit effectuer une quête principale. La caracté-
ristique première du jeu de rôle est de proposer au joueur
l’évolution de son personnage au fur et à mesure que
l’histoire avance. Ainsi, chaque nouvelle épreuve rem-
portée au cours du jeu permet au personnage d’évoluer
grâce à un système de points. Ces évolutions affectent
les pouvoirs et facultés du personnage ou son armement.
– Les jeux de réflexion, regroupés en sous-genres : jeux
de labyrinthes, jeux d’objets cachés, jeux de puzzle,
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 Typologie des jeux vidéo
concernent des jeux qui requièrent de la logique et de
la réflexion. Il s’agit souvent de l’adaptation de jeux
traditionnels, ici sous leur forme numérique, mais on
retrouve également des jeux originaux. Les énigmes, les
labyrinthes et les casse-tête y sont fortement représentés
et incitent le joueur à réfléchir pour libérer un passage,
ouvrir une porte ou résoudre un problème.
– Les jeux de simulation, regroupés en sous-genres :
animal de compagnie virtuel, jeux de gestion, God game,
jeu d’élevage, simulation de véhicule. Ce type de jeux pro-
pose au joueur de simuler virtuellement un événement
donné. Il peut s’agir de gérer une économie, conduire un
avion de ligne ou un véhicule de combat. Leur fonction
est moins ludique que symbolique d’un apprentissage
destiné à se rapprocher au plus près de conditions réelles.
Les joueurs recherchent essentiellement à se procurer des
sensations proches de la réalité, sans pour autant courir
les risques inhérents à ces pratiques (perte d’argent dans le
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cas d’un jeu de simulation économique ou accident dans
le cas d’un jeu de simulation d’hélicoptère, etc.).
– Les jeux de stratégie, regroupés en sous-genres : jeu
4X, jeu d’artillerie, stratégie, stratégie en temps réel,
stratégie au tour par tour. À l’instar de leur version
réelle, les jeux de stratégie virtuels reposent sur des
objectifs similaires. Accroître son territoire, détruire
NOTES
1. Voir le jeu de rythme Guitar Hero créé en 2005 aux États-
Unis, où le joueur dirige un guitariste et tente de jouer des
chansons de rock.
R ÉFÉR ENCES BIBLIOGR APHIQUES
Bruno, P., Les Jeux vidéo, Paris, Syros, 1993.
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ses ennemis ou faire prospérer une armée sont généra-
lement les buts à atteindre. Les jeux de stratégie font plus
généralement référence aux jeux de guerre traditionnels,
disputés sur plateau et appelés wargames. Ils reposent
sur la réflexion du joueur et sa capacité à faire les bons
choix afin d’avancer.
– Autres types de jeux : casse-briques, combat moto-
risé, course, rythme, Party game, sport. Cette dernière
catégorie, principalement basée sur l’action, comprend
notamment tous les jeux dont le déroulement a lieu dans
un cadre sportif. Y sont également classés les célèbres
casse-briques, jeux vidéo de première génération mais
aussi les jeux où le joueur s’implique physiquement dans
la partie. C’est le cas avec des jeux de type DDR (Dance
Dance Revolution), où il s’agit de reproduire des pas de
danse sur un tapis numérique qui enregistre les capa-
cités du joueur à évoluer au rythme de la musique pro-
posée par la machine. Ce type de jeu est décliné dans une
version de maîtrise des instruments de musique1.
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Enfin, le serious game vient compléter cette classifi-
cation, en imposant l’idée que le jeu puisse devenir sérieux,
c’est-à-dire participer à l’accompagnement de l’apprentis-
sage dans un contexte ludique. Certains préfèrent le terme
de jeux utiles2 en insistant davantage sur l’aspect forma-
teur ou informatif du jeu, plus que sur l’aspect ludique.
2. Voir dans ce numéro l’article de Emmanuel Guardiola,
Stéphane Natkin, Delphine Soriano, Even Loarer et Pierre
Vrignaud, « Du jeu utile au jeu sérieux (serious game) », infra.
Le Diberder, A. et F., L’Univers des jeux vidéo, Paris, La Décou-
verte, 1998.
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