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22 SIG et littoral

1.2.
L'environnement
littoral est-il
spécifique ?
1.2.1. Un
espace linéaire
considérable
La zone côtière est la frontière la plus
importante de notre planète,
tant du point de vue de la
longueur de son linéaire, que de
la pression humaine qui s'y
exerce, Par exemple, la mesure
du trait de côte de la France
métropolitaine, établie sur la base
du 1/25 000 des cartes
topographiques de l'IGN est de
16 331 km (îles incluses dont la
Corse) [LEB 99]. A l'échelle
planétaire, en assimilant la zone
côtière à une bande englobant les
espaces situés 200 mètres au-
dessus et au-dessous du
niveau moyen des mers, elle
concerne [PER 95]:
- 18% de la
surface
terrestre ;
- le quart de la production primaire
globale, dont 90% des ressources
halieutiques qui attirent les
hommes et conduit à une
diversification des activités
économiques;
- plus de 80 % du
commerce
international;
- plus de 50 % de la population mondiale
et les deux tiers des métropoles
de plus de 1,6 millions
d'habitants. Plus spécifiquement, le
critère de distance au trait de côte
montre l'extrême densité des
populations dans cet espace
(tableau 1.1).
C

‫كلما‬
‫كبرت‬
‫معات‬
‫اساحل‬
‫ارجفعث‬
‫الدانة‬
‫المحونة بث‬
Distanc
e à la
côte
(km)
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(millions)
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0
> 90
à 120
25
1
2
205
39,
5
>
120
3.3
62
556
7
10
0,0
Tableau 1.1. Distance à
la côte versus population
(source FAO 1998)
1. Les termes << zone côtière » ou «< littoral
>> seront utilisés indifféremment,
dans la mesure où il apparaît que
leur utilisation répond plus à une
notion d'échelle qu'elle ne recouvre
des objets différents. En effet, le
terme << littoral » est souvent utilisé
lorsque l'espace concerné s'assimile
à un linéaire alors que le terme <<
zone côtière » est plus englobant.
2:
40 SIG
et
littoral

l'amélioration de la situation
environnementale, économique ou
sociale. Ceci implique de pouvoir
fournir à chacun une information
à son niveau de besoin en termes
de thématique ou de complexité,
d'objectifs, de tendances et de
prospectives.
1.4.1.7. Support à la
régulation et au
règlement des conflits
La gestion intégrée des zones côtières vise
notamment à atteindre un
équilibre dynamique entre les
activités. La régulation en zone
côtière peut reposer sur de
nombreux instruments tels que :
- la planification spatiale (zonage classique à
terre: schémas, PLU, SCOT, etc.)
ou spatiotemporelle (<«< planning
» d'utilisation des zones par telle
ou telle activité, etc.);
- les incitations (par exemple par le biais de la
modulation des taxes ou des
redevances);
- les chartes réglementaires (comme pour les
parcs naturels) ou privées (code
de conduite sectoriel ou
intersectoriel);
- les instruments de gestion des
ressources (quotas, droits de
tirage, etc.);
- les
normes,
etc.
Il importe de disposer d'une vision unifiée de
ces instruments de régulation, et
notamment d'éviter le paradoxe
des conflits liés à des instruments
de régulation incompatibles ou
contradictoires (l'un
encourageant une activité dans
une zone ou pour une période
alors qu'un autre instrument
s'efforce de la limiter).
Dans un espace contraint où les ressources
sont disputées, la régulation ne
suffit pas toujours à régler les
conflits a priori. Il convient donc
de les détecter le plus tôt possible
en recherchant par exemple des
activités concurrentielles sur une
zone donnée. Il faut également
disposer de procédures de règlement
des conflits, de préférence plutôt
contractuelles ou arbitrales que
réglementaires et judiciaires. La
procédure s'appuie souvent sur
une négociation basée sur des
compensations, ou des évolutions
de limites, de périodes, de quotas,
etc., qu'il convient de représenter
de manière concrète pour que les
parties au conflit disposent d'une
vision commune du problème et
des solutions envisageables.

1.4.2. Les informations


nécessaires dans un
SIG littoral
Plusieurs groupes ont travaillé, en France
comme à l'étranger, sur
l'information géographique en zone
littorale. Ce volet sera abordé dans
le chapitre suivant. Nous nous
attacherons ici à montrer la
complexité de l'information littorale
plutôt qu'à en donner une
description exhaustive.
31:

b
Des SIG spécifiques
pour un espace
spécifique ? 43
- les zonages associés à l'exercice
effectif de l'activité et les périodes
temporelles correspondantes
[LET 04];
- les impacts
(rejets, panache,
bruit, etc.);
- les ressources nécessaires,
quantitatives ou qualitatives
(espace, eau, etc.).
1.4.3. Les
fonctions
nécessaires
Toutes les fonctions classiques d'un
SIG sont bien sûr nécessaires
dans un SIG littoral mais
certaines, additionnelles, dérivent
directement des exigences
spécifiques à la GIZC telles que la
représentation des enjeux et des
contraintes, la recherche de
compromis, le règlement de
conflits, la gestion, le suivi et la
communication.
1.4.3.1. Gestion de
la composante
temporelle
Les zones côtières sont très évolutives,
à l'image de l'estran, à l'interface
entre terre et mer, où les variations
liées à l'action de la mer (érosion
ou engraissement) peuvent être
lentes et progressives (à l'échelle de
l'année ou de la décennie), mais
aussi très rapides (à l'échelle de la
journée ou même de quelques
heures pour la marée ou les
tempêtes). En zone côtière, les
variations saisonnières sont
également importantes tant pour
l'environnement que pour les
activités humaines.
De ce fait, un SIG littoral doit avoir la
capacité à gérer la composante
temporelle de l'information et ceci à
des échelles très variables (de
quelques semaines ou quelques
mois, jusqu'à la décennie ou plus).
1.4.3.2.
Croisements de
contraintes
Un des objectifs de la GIZC est la maîtrise
des conflits qui proviennent
généralement d'une impossibilité de
concilier des contraintes. Or la
résolution a priori des conflits passe
souvent par une recherche des
zones de moindre contrainte. Un
SIG littoral devra donc permettre de
croiser les exigences et les
incompatibilités, afin de détecter
par exemple :
- les demandes de ressources
supérieures aux disponibilités
(eau, etc.);
- les activités incompatibles (concurrence
pour l'espace: permanente ou
temporaire);
- les exigences structurantes pour
certaines activités (qualité de l'eau
pour la conchyliculture, etc.);
les impacts
inacceptables
...

9. Le terme << contraintes >> est


employé ici dans un sens très
général : exigences d'espace, de
disponibilité de ressources, de
qualité de l'eau ou du milieu, etc.
18 SIG et littoral
Nous avons organisé cet ouvrage en
fonction
de
diverses
contribut
ions à
des
problém
atiques
littorales
sous-
tendues
par les
systèmes
d'informa
tion
géograph
ique.
L'approc
he est
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thématiq
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l'entrée
techniqu
e qui se
justifiait
moins ici
dans la
mesure

l'ouvrage
présente
un
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spatial
indéniab
le. Après
une
première
partie
générale
qui pose
en deux
chapitres
les
spécificit
és
géograp
hiques
de
l'espace
d'étude
et les
spécificit
és
géomatiq
ues
relatives
aux
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s
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espace.
deux
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illustrés
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étant
donc
dépos
itaires
de
risque
s.
Nous tenons à remercier les auteurs ainsi que les
membres du comité scientifique qui ont participé à
l'élaboration de cet ouvrage. Nous remercions
aussi Emmanuel Giraudet pour sa contribution
technique.
Qu'il rende hommage à François Cuq à qui sa
réalisation avait été confiée en 2002.
Françoise GOURMELON et Marc ROBIN
PREMIÈRE PARTIE
SIG et littoral:
spécificités géographiques et méthodologiques
liées aux propriétés d'interface

Des SIG spécifiques


pour un espace
spécifique ? 39
La gestion intégrée est complexe,
car forcément multidisciplinaire.
Elle s'appuie sur de nombreux
paramètres, très souvent
spatialisés, comme c'est le cas pour
la plupart des impacts et des
conflits. La représentation dans un
système unique de tous ces
paramètres est une assistance
unique à la décision et à la
gestion, ce qui explique pourquoi
tout projet de gestion implique
nécessairement la mise en place
d'un système d'information
géographique capitalisant
notamment les données << métier
>>, des modèles reliant actions et
effets attendus, des indicateurs de
gestion, la programmation et
le suivi des actions de
surveillance et de contrôle.
el

/
1.4.1.5.
Suivi et
évaluation
Dans le processus dynamique que
constitue la gestion intégrée, le
suivi tient une place très
importante car c'est notamment en
fonction des impacts observés ou
de l'évolution des objectifs que sont
prises les décisions de gestion et que
sont éventuellement adaptés les
objectifs ou le calendrier pour les
atteindre. Les données utilisées
pour le suivi concernent tous les
«< piliers » du développement
durable :
- aspects écologiques
(qualité de l'eau ou du
milieu, etc.);
- aspects économiques
(ressources, revenus
d'activités, etc.);
- aspects sociaux (répartition
sociologique des habitants,
revenu moyen, etc.).
Sur un territoire étroit que l'on cherche
à gérer de manière optimale, il
convient de disposer d'une
cartographie fine (dans l'espace et
le temps) de nombreux paramètres.
L'évaluation est un volet
indispensable d'une saine gestion.
Elle suppose la production
régulière d'indicateurs, parfois
confondus avec les indicateurs de
gestion, qui sont généralement
basés sur des données recueillies
lors des suivis.
1.4.1.6.
Information et
communication
La gestion en commun implique la mise
à disposition de l'information. Il est
évident que les décisions concertées
ne peuvent être prises efficacement
que si tous les partenaires partagent
la même information. Ceci suppose
une modification des mentalités car
il n'est pas toujours évident, par
exemple pour les industriels, de
communiquer sur les impacts de
leur activité ou pour les pêcheurs,
de dévoiler leurs zones de pêche et
même parfois la nature et le volume
de leurs prises. La mise à disposition
d'informations suppose aussi un
support commun de connaissances,
utilisant des références communes
(géographiques, symboliques,
temporelles), et capable de générer
des synthèses accessibles à un
large public.
Si l'information est essentielle aux
acteurs directs, la communication
est primordiale pour l'adhésion du
public aux contraintes de gestion
ou de financement. Chacun doit
être en mesure de comprendre en
quoi la gestion contribue à

5/
1
30 SIG
et
littoral
superposent des usages, ils
s'expriment par des tensions
croissantes entre différentes et
professionnels, catégories
d'usagers: pêcheurs et
plaisanciers, touristes
populations locales et nouveaux
arrivants. Enfin, fait nouveau en
dehors des zones où terre et mer
s'interpénètrent (estuaires, zones
humides, deltas, etc.), des conflits
apparaissent depuis peu,
générés par :
- des projets d'implantation de parcs éoliens
offshore, susceptibles de modifier
les paysages littoraux ;
- la nécessité pour les activités terrestres de
laisser place sur le rivage aux
interfaces terrestres
indispensables à toute activité
maritime (ports, installations
conchylicoles, etc.);
- l'impact sur la qualité des eaux côtières et
pour certaines activités
maritimes des rejets issus
d'activités terrestres telles que
l'agriculture intensive ou
l'urbanisation croissante (eaux
usées, etc.).
Etablir une typologie des situations
conflictuelles entre activités n'est
pas aisé, comme en témoigne la
figure 1.5 qui présente une
analyse réalisée en
Méditerranée [CIC 98].

1.2.5. Le
recouvrement
des
compétences
La zone côtière est aussi un espace où
s'exercent plusieurs compétences
administratives et juridiques
organisées de façon sectorielle.
En France par exemple, sur la
partie terrestre, les communes
constituent la plus petite entité
territoriale sur laquelle s'appuient
les services décentralisés de l'Etat
[GUI 00]. Se surimposent à cette
entité de base différents découpages
territoriaux, inhérents notamment à
la protection et à la gestion de
l'environnement, qui reposent sur
divers outils juridiques et
contractuels. De plus, sur certains
sites exposés aux risques littoraux
comme l'érosion, les avancées
dunaires et les menaces de
submersion marine, les plans de
prévention des risques naturels
prévisibles, institués par la loi du 2
février 1995, offrent un cadre
réglementaire prévoyant des
actions concrètes de mise en
œuvre. L'espace maritime côtier
n'est pas défini juridiquement et ses
limites géographiques sont à
caractère réglementaire et sont
fluctuantes en fonction du type
d'activité qui s'y déroule [BEC
87]. Il résulte de cette
juxtaposition de statuts et de
compétences administratives et
juridiques couplée à la diversité
des usagers, des difficultés à gérer
des problèmes concrets, pouvant
entraîner des situations de conflits.
Le besoin de concertation entre les
multiples acteurs impliqués sur la
zone côtière pour accéder à une
vision cohérente et partagée de
l'ensemble de ses composantes
apparaît comme la condition
indispensable à la mise en place
d'une gestion intégrée.

la
in,
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on,
leur
3-1/
Des SIG spécifiques
pour un espace
spécifique ? 37
Les aspects temporels sont
généralement notables. Au plan
physique, le littoral est une zone
dynamique qui subit fréquemment
des variations importantes.
Quant aux activités humaines
qui s'y déroulent, telles que le
tourisme et la pêche, elles sont
souvent marquées par une forte
saisonnalité. Enfin en mer,
l'occupation successive des
mêmes zones par des activités
différentes est la règle.
Les problématiques littorales se
caractérisent en outre par une
complexité importante, propre à
toute interface:
- grande variété de situations
géographiques (la variété des
paysages et des situations
littorales rend difficile la simple
transposition de solutions
standards: chaque cas est un
cas d'espèce);
- grande variabilité spatiale (en termes
d'occupation et d'utilisation du
sol, par exemple) et temporelle ;
- grande variété des
enjeux et des usages et
donc des acteurs.

1.4.1. Le SIG
littoral: un rôle
majeur
Si l'intérêt des SIG pour l'environnement
littoral est reconnu depuis
plusieurs décennies, c'est
seulement à partir du début des
années 1990 que les applications
se sont diversifiées et multipliées,
utilisant alors les progrès
technologiques réalisés en
informatique et surtout les
données d'observation (in situ et
télédétection) de plus en plus
nombreuses.
Les SIG ont un rôle central dans la GIZC
car ils ont vocation à intervenir à
tous les niveaux du processus
itératif : représentation des enjeux,
cartographie des ressources,
représentation des contraintes,
gestion, suivi et évaluation,
information et communication,
support à la régulation et au
règlement des conflits.
1.4.1.1.
Représentation
des enjeux
La GIZC cherche à prendre en compte
simultanément tous les enjeux qui
s'expriment dans un périmètre
donné (à la fois terrestre et marin) :
- enjeux économiques pour un ensemble
d'activités telles que la pêche, la
navigation, l'agriculture, les loisirs,
le tourisme, l'industrie portuaire, la
conchyliculture, etc.;
enjeux environnementaux (qualité de l'eau,
bruit, qualité de l'air, paysages,
etc.); - enjeux écologiques
(biodiversité, faune, flore, etc.);
- enjeux
fonciers et
urbanistiques;
- enjeux culturels
(patrimoine, sites,
etc.);
- enjeux liés aux risques côtiers tels que les
pollutions de la mer ou des
rivières, la submersion côtière, les
inondations, etc.

b
24 SIG
et
littoral
1.2.2.2. Les limites
avant-littoral et
arrière-littoral
Les limites géographiques de la
zone côtière, ainsi que la part
respective de ses deux
composantes terrestre et
maritime, sont variables et
discutées (figure 1.2)+ Certains
auteurs la définissent comme
une zone géographique aux
limites floues qui subit les
influences réciproques de la
terre et de la mer, et qui coïncide
théoriquement avec l'emprise
spatiale nécessaire à la mise
en œuvre d'un programme de
gestion [BEC 87, CAR 87].
Pour d'autres auteurs [HOL
93], elle inclut les plaines
côtières et le plateau continental
jusqu'à sa limite au large,
correspondant ainsi aux espaces
exondés lors des fluctuations
climatiques et eustatiques du
Quaternaire. D'autres auteurs
enfin l'assimilent à la frontière
entre des éléments relativement
bien connus (terrestres) et des
variables beaucoup plus
difficiles à appréhender (marines)
[WRI 99]. Comme le rappelle à
juste titre Y. Lacoste [LAC 99], il
faut se garder de trop élargir
vers l'intérieur la bande
littorale, au risque de la
confondre avec les régions
côtières. Ceci ajoute d'ailleurs à
la confusion car la limite de la
région côtière n'est pas non plus
définie. Toutefois, même si la
bande littorale peut être
assimilée à une zone d'où l'on
peut voir la mer, ce qui est
corroboré par le prix du foncier
[LAC 99], il est nécessaire
d'introduire une dimension
physique pour délimiter la
bande littorale. Sur les littoraux
plats, cette limite est toujours
difficile à positionner. Le choix
de critères physiques (climat,
hydrologie, biogéographie, etc.)
ou sociétaux (prix du foncier,
dynamique de l'urbanisation,
activités économiques
spécifiques et bassins d'emploi,
etc.) aboutit à des enveloppes
différentes aussi bien côté avant-
littoral qu'arrière-littoral.
domaine
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1.2. La
zone
côtière
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4-19
Des SIG spécifiques
pour un espace
spécifique ? 31

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Oléoduc
Extraction de mineral
Pêche d'espèces démersales 00
Ressources biologiques
Pêche pelagique
Aquaculture
Effluents estuariens
Archéologie sous-marine
Zone d'étude scientifique
Péche
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Pollution
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C
ro
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Activités
récréatives
Figure 1.5. Relations entre
activités humaines en zone côtière
méditerranéenne [CIC 98]
1.3. Gestion
intégrée des zones
côtières (GIZC)
En zone côtière, la multiplicité des
usages, conjuguée à la fragilité
des composantes
environnementales peut entraîner
des situations critiques dont la
résolution implique des mesures
concrètes de gestion. Mais des
carences au niveau des
procédures, de la planification, des
actions et des institutions, liées à
une méconnaissance fréquente de
l'importance économique et sociale
d'une gestion durable des zones
côtières sont autant de freins à la
mise en place d'une approche
globale et efficace [COM 99].
‫)ج( و‬
38 SIG
et
littoral
La gestion partagée, au cœur du processus
de gestion intégrée, implique le
partage des informations
relatives à tous ces enjeux pour
l'élaboration d'une plate- forme
commune d'objectifs, sur la base
de compromis. Dans ce contexte,
il est essentiel de pouvoir
juxtaposer et comparer, sur une
base géographique commune
les données «< métier » de
chacun.
1.4.1.2.
Cartographie
des ressources
L'exploitation optimale mais durable des
zones côtières nécessite de
disposer de la cartographie
actualisée des ressources,
renouvelables ou non. En effet,
c'est souvent sur la question de
l'utilisation ou de la répartition
des ressources que se posent des
problèmes délicats de recherche
de compromis, que ce soit entre
des intérêts particuliers ou entre
l'intérêt général et des intérêts
particuliers. On peut ainsi
évoquer la question des
ressources halieutiques, de plus
en plus disputées dans les
zones touristiques entre les
pêcheurs plaisanciers et les
pêcheurs professionnels, celle
des ressources en eau sujette à une
surexploitation liée au tourisme et
aux loisirs, aggravée parfois par
des activités très
consommatrices comme
l'agriculture.
1.4.1.3.
Représentation
des contraintes
Idéalement, les contraintes associées à
chaque enjeu ou à chaque activité
devraient trouver leur
représentation dans un SIG
littoral, notamment :
- en termes
d'exigences: espace,
périodes, ressources;
en termes d'interactions: il convient de
représenter toutes les
incompatibilités (entre activités,
avec la protection ou le statut de
la zone occupée, etc.);
- en termes d'impact environnemental
associé à chaque activité
(panache d'effluents, impacts
paysagers, bruit, odeurs, etc.);
- en
termes de
risques.
L'élaboration de compromis ou la prévention
des conflits potentiels, implique
en effet le croisement de diverses
contraintes s'exerçant sur le
littoral.
1.4.1.4.
Gestion
La gestion intégrée suppose la prise en
compte simultanée des
conséquences de toutes les
décisions sectorielles. On
rappelle en effet qu'une approche
intégrée ne se met pas en œuvre à
travers des actions intégrées qu'il
serait malaisé de définir, et
encore plus de décliner, mais par
une approche unifiée des
actions sectorielles, analysées et
décidées non plus seulement à
travers une logique de filière, mais
à travers toutes leurs
conséquences
environnementales, économiques
et sociales.

‫دا‬
Chapi
tre 1

Des SIG
spécifiques pour
un espace
spécifique ?
I 1.1.
Introduct
ion
L'espace littoral présente plusieurs
particularités qui nécessitent
d'être soulignées en
introduction de cet ouvrage, La
question qui vient
immédiatement est la suivante:
existe-t-il une originalité
spatiale littorale telle qu'il
soit nécessaire d'envisager un
développement méthodologique
original afin d'en gérer les
divers aspects? La réponse est
positive car la confrontation
entre la mer et la terre génère
des espaces spécifiques avec
des dynamiques naturelles et
sociales originales.Les
domaines terrestre et marin ont
des modes de fonctionnement
propres qui s'expriment sur des
pas de temps variables et
dont la compréhension implique
des observations et des modes
de représentation particuliers,
En zone côtière, ces deux
domaines interagissent pour
générer un système complexe, à
la fois riche et diversifié mais
aussi (extrêmement
vulnérable),Les dynamiques
y sont d'autant plus sensibles
que cet espace est exigu et qu'il
est le siège de conflits d'usage
entre la société et la nature
d'une part et entre certaines
composantes sociales d'autre
part. Il vient naturellement à
l'idée que la gestion de cet
espace y est peut-être plus
sensible qu'ailleurs et nécessite
une information et des
méthodologies qui, en
reprenant bien évidemment ce
qui se fait ailleurs, trouvent en
cet espace des développements
originaux.

Chapitre rédigé par


Françoise GOURMELON,
Christophe LE VISAGE et
Marc ROBIN.

3/
Des SIG spécifiques
pour un espace
spécifique ? 25
L'amalgame entre ces paramètres
n'apporte pas non plus une
réponse claire. Tout au plus
pouvons-nous définir une zone
de transition entre l'espace côtier
et l'espace au-delà. Le concept
de limite ou d'enveloppe floue
peut, dans certains cas, constituer
un recours pour sa délimitation.

1.2.3. Un
espace
complexe
La zone côtière est un espace
complexe, à l'interface entre les
domaines terrestre et marin, où
interagissent de multiples
composantes physiques,
biologiques et anthropiques. Les
processus qui s'y déroulent
interviennent sur une gamme
spatiale et temporelle étendue.
Ainsi la composante marine
possède un caractère extrêmement
dynamique : échelle quotidienne
(marée), saisonnière ou annuelle
(cycle lunaire et biologique), voire
pluriannuelle (changements
globaux). La compréhension du
fonctionnement de la zone côtière en
vue de prédire son évolution sur
les court, moyen et long termes
implique la mise au point d'un une
gamme étendue d'échelles modèle
de réalité (figure 1.3) basé sur
spatiotemporelles en relation et
sur des informations de nature et de
sources variables en fonction du
niveau d'analyse requis [CUQ
00]. Il est en effet admis par la
communauté scientifique
concernée par les changements
globaux que les modifications
locales ont une influence
significative sur des processus
observables aux petites échelles
spatiales :
- à l'échelle locale, la problématique est
d'analyser des processus
dynamiques spécifiques et d'étudier
voire de simuler les conséquences
d'une décision de gestion sur le
milieu. La description des processus
dynamiques implique, dans ce cas,
de disposer d'informations
pertinentes du point de vue
thématique et acquises à haute
résolution spatiotemporelle ;
AL
- à l'échelle régionale, l'impact sur le
système des actions humaines et sa
prédiction à moyen terme ne peut
s'appréhender qu'à des échelles
spatiotemporelles impliquant
l'intégration spatiale des interactions
prises en compte à l'échelle locale.
C'est à ce niveau que l'on s'intéresse
à des problématiques concernant
par exemple la qualité des eaux
côtières, les dynamiques
sédimentaires ou les changements
environnementaux provoqués par les
modifications des activités
humaines ;
- à l'échelle globale, l'objectif est de
prévoir les changements à long terme
en adoptant une approche
prospective combinant les variations
locales et régionales de la zone
côtière et la modélisation du climat
et des dynamiques
socioéconomiques sur le long
terme.

Des SIG
spécifiques pour un
espace spécifique
? 35

LOICZ (Land-Ocean Interactions


in the Coastal Zone) qui est lui-
même l'une des composantes
de l'IGBP (International
Geosphere-Biosphere Program).
LOICZ est mis en place au
début des années 1990, sur des
objectifs scientifiques
concernant l'étude des
processus biogéochimiques en
zone côtière et de l'impact des
changements climatiques
globaux sur les sociétés
humaines de manière à fournir
des éléments scientifiques et
socioéconomiques pour la mise
en œuvre de la gestion intégrée
[HOL 93].
La réalisation de ces objectifs
scientifiques sur le long terme
implique la mise à disposition de
séries de données d'observation
acquises dans des conditions
normalisées. Ce besoin converge
avec celui exprimé par
l'ensemble de la communauté
scientifique relevant des
sciences de l'environnement qui
s'est traduit depuis plusieurs
années par la mise en place
d'observatoires. On peut citer les
24 structures établies aux Etats-
Unis par le programme Long
Term Environmental research
(LTER) et, en France, les
observatoires des sciences de
l'univers (OSU) et les
observatoires de recherche en
environnement (ORE). Le
concept de zones- ateliers,
développé par le programme
environnement, vie et sociétés
(PEVS) du CNRS inclut
également cette notion de collecte
de données d'observation
pluridisciplinaire sur le long
terme. Sur le littoral, un certain
nombre d'initiatives récentes
s'inscrivent dans cette
démarche d'observations
pérennes. C'est le cas par
exemple du projet Litto3D (IGN
et SHOM), du réseau national
d'observation de la qualité du
milieu marin et des réseaux de
surveillance microbiologique et
du phytoplancton (Ifremer).
Citons également, dans un cadre
opérationnel, l'observatoire du
littoral concernant l'ensemble
des côtes françaises et mis en
œuvre en 2004 sur décision du
Comité interministériel de la mer
(voir chapitre 2).
Dans le même temps, en marge des
programmes de recherche, des
réseaux associatifs sont mis en
place depuis la fin des années
1980 afin de fédérer la
communauté concernée par les
zones côtières. Ainsi en Europe,
Eurocoast (European Coastal
Association for Science and
Technology) et EUCC (European
Union of Coastal Conservation)
s'appuient sur des réseaux
nationaux constitués de
chercheurs, d'ingénieurs et de
gestionnaires du littoral. Leurs
objectifs sont de diffuser les
connaissances scientifiques et
les techniques concernant la
protection et l'aménagement du
littoral, tout en assurant la
promotion des approches
pluridisciplinaires.
S'il est indiscutable que ces activités
scientifiques produisent de
multiples résultats sur l'étude de
divers processus et occasionnent
des échanges entre chercheurs,
un certain nombre de constats
sont réalisés quant à la difficulté
d'intégration de ces différents
savoirs. Ainsi, par exemple, les
conclusions de la conférence
européenne de San Feliu
(Portugal) organisée par l'EUCC
en 1999 insistaient sur la
difficulté à développer l'approche
pluridisciplinaire indispensable à
la compréhension des
processus globaux qui s'y
déroulent. D'après P. Burbridge

Des SIG spécifiques


pour un espace
spécifique ? 29
Traditionnellement donc, les zones
côtières sont en mer des zones de
concentration naturelles pour de
nombreux usages. Mais cette
concentration augmente très
régulièrement depuis quelques
années, alors que les activités
traditionnelles régressent ou ne
progressent que lentement. En
effet, les mondes maritime et
terrestre qui se sont longtemps
ignorés hors de quelques interfaces
limitées telles que les ports
deviennent de plus en plus
interdépendants:
-- les politiques concernent de plus en
plus, à la fois la terre et la mer
(énergie, matériaux,
environnement, pêche, etc.);
- les impacts des activités traversent
l'interface (pollutions marines sur
les côtes, pollutions d'origine
terrestre en mer);
- les acteurs sont de plus en plus
souvent les mêmes des deux côtés
de l'interface.
Il suffit pour s'en convaincre de lister
quelques activités maritimes
apparues dans les dernières
décennies :
- énergie (parcs éoliens offshore,
installations d'exploitation de
l'énergie de la houle, de la marée
ou des courants, câbles de
transport d'énergie);
-
télécommunicatio
ns (câbles sous-
marins);
- pêche et aquaculture: récifs artificiels,
dispositifs de concentration de
poissons, aquaculture, algoculture,
conchyliculture, etc.;
- exploitation des ressources du sol et
du sous-sol : matériaux
(granulats, maerl), pipelines, etc.;
- dessalement d'eau de mer, captage de
sources sous-marines d'eau
douce, conduites diverses;
- extension en mer de la terre sous la
forme de polders multi-usages
(aéroport, activités industrielles,
agricoles, touristiques);
- îles artificielles mobiles ou ancrées
destinées à des fonctions diverses
(port artificiel, plate-forme
pétrolière, habitat touristique, plate-
forme de loisirs, etc.);
- ouvrages côtiers ou sous-
marins divers (digues
flottantes, etc.);
- gestion dynamique du trait de côte
(contrôle de l'érosion et de
l'engraissement des plages, etc.);
- centrales de mesure et de surveillance du
milieu marin, capteurs océano-
météorologiques dérivants ou non.
1.2.4.3. Des
conflits
croissants
La multiplication des usages et des acteurs
en mer côtière comme sur le littoral
terrestre entraîne des conflits de plus
en plus nombreux. A terre, espace
privé, ces conflits d'usage se
concrétisent généralement par des
conflits pour l'espace, qui se
traduisent par des problèmes fonciers.
En mer, espace public partagé où
se

al

4
1.4.2.1.
Informations
de base
Des SIG spécifiques
pour un espace
spécifique ? 41

Comme on l'a vu précédemment,


l'essentiel des informations
nécessaires à la gestion des zones
côtières a une composante spatiale
notable. Son utilisation pour une
gestion partagée implique de
disposer de référentiels communs,
supports pour les informations
communes et outils de base pour la
gestion. Le développement de ces
référentiels a fait en France l'objet
d'une recommandation du Conseil
national de l'information
géographique (CNIG) qui indique
qu'ils devront être adaptés au
caractère spécifique des zones
côtières. Ces informations de base
devraient comprendre au minimum
la topographie continue terre-mer,
le niveau de la mer,
l'orthophotographie à terre et sur
l'estran, la sédimentologie
superficielle en mer; toutes ces
informations devant être recueillies
avec des précisions et des
résolutions exigeantes.
Les informations administratives de
base sont également indispensables
dans tout SIG littoral. C'est le cas
des limites communales, des
limites de mer territoriale? et des
zonages généraux (aménagement
du territoire, occupation des sols,
urbanisme).
Les principaux réseaux d'infrastructure
doivent aussi être considérés
comme une information de base,
puisque l'objectif est de gérer des
activités humaines qui en dépendent
infrastructures réelles comme la
voirie, rails, réseaux électriques et
téléphoniques, eau et assainissement,
télécommunications, etc. ou
virtuelles comme les dispositifs de
séparation de trafic maritime par
exemple.
1.4.2.2.
Informations
d'environnement
L'environnement est au centre de toute
gestion intégrée des zones côtières.
De ce fait, le SIG littoral devra
accueillir les informations relatives à
l'état du milieu (écosystèmes, qualité
de l'eau, etc.), mais aussi à la
description générale de
l'environnement :
- informations physiques et statistiques
(nature du sol ou des fonds sous-
marins, vent, vagues, houle, marée,
courants, etc.);
- informations écologiques :
écosystèmes, zones de
protection, etc.;
- autres informations:
paysages, bruit, autres
nuisances, etc.
1.4.2.3. Cartographie
des risques et des
impacts
La gamme des risques existant
en zone côtière est importante
[ROB 03]:
risques naturels, liés par exemple au
changement climatique, à l'érosion
côtière (écroulement de falaises,
dommages aux constructions et
ouvrages côtiers), aux
7. La largeur des eaux territoriales
est mesurée à partir de la «< ligne
de base », laisse de basse mer ou
ligne polygonale simplifiant le tracé
des côtes et fermant les baies et
estuaires.

44 SIG
et
littoral

d/
Le croisement de contraintes, et
notamment la recherche de zones
de contrainte minimale pour
une activité donnée, implique
des fonctions beaucoup plus
élaborées que la simple
recherche d'intersection entre
zones, fondées sur le couplage
des SIG avec des modèles de
simulation [LET 04].
1.4.3.
3.
Suivi
La gestion suppose des indicateurs sur la
base desquels sont prises les
décisions. La typologie
classique distingue les
indicateurs d'états, de pressions,
de réponses. Selon le cas, ces
indicateurs peuvent représenter
l'état du milieu par un jeu de
paramètres adaptés (qualité de
l'eau, etc.), l'état des activités
(zones couvertes, intensité,
production, valeur, etc.), l'état
des ressources (eau douce, etc.),
l'occupation de l'espace,
l'évolution du trait du côte ou de
la bathymétrie, etc. Tous ces
indicateurs, spatialisés et
éventuellement interpolés, de
même que leurs tendances
évolutives, doivent pouvoir être
visualisés et cartographiés.
1.4.3.4. Gestion:
modélisation,
visualisation
En zone côtière, une des
difficultés réside dans le nombre
élevé d'enjeux et d'intérêts et leur
dépendance directe, par
concurrence d'espace ou de
ressource, ou indirecte, du fait
des impacts croisés et cumulés. Il
est donc souvent difficile
d'évaluer a priori les
conséquences d'une décision de
gestion [CAP 99]. Même si l'on
dispose d'un modèle efficace
reliant les actions à leurs effets,
les interdépendances font que la
superposition des actions n'est en
général représentée que par des
modèles non linéaires. La
possibilité d'introduire dans un
support unique tous les
modèles disponibles, de
réaliser des simulations et d'en
visualiser les conséquences
(sous forme d'effets sectoriels,
mais aussi de conflits ou
d'impacts) permet d'adopter
des stratégies de gestion
réellement intégrée. Si un SIG,
par nature statique, n'est pas
l'outil le plus adapté pour mettre
en œuvre des modèles
physiques, économiques ou
sociaux, il n'en reste pas moins
un instrument irremplaçable
pour visualiser les résultats de
simulation ou les écarts de la
réalité à la prévision [GOU 04].
Le SIG peut donc être un outil
précieux pour mettre en œuvre
une gestion dynamique fondée
sur la prévision et la simulation,
et non seulement sur
l'apprentissage-échec dont les
échelles de temps sont en général
incompatibles avec la gestion
prudente d'espaces fragiles ou de
ressources non renouvelables.
1.4.
3.5.
1.4.3.5.
Représenta
tions
En termes de
représentation, deux
types d'exigences
apparaissent :
- celles liées à l'information de l'ensemble
des partenaires de la gestion
intégrée ;
- celles liées à la
communication
vers le public.
+

42 SIG
et littoral

inondations, aux incendies, aux


submersions marines (surcotes,
etc.), aux inondations littorales, au
déplacement de dunes ;
- risques liés aux activités humaines: transport
maritime (pollutions, collisions, etc.),
activités côtières (pollutions, risques
industriels: usines, centrales
nucléaires, etc.), loisirs (plages,
plaisance, engins de plage, etc.).
A ces risques sont associés des zonages
spécifiques tels que les zones de
refuge pour la sécurité maritimes, les
zones protégées, les zones
vulnérables.
La prise en compte des impacts conditionne
les équilibres en zone littorale. Si
certains impacts restent circonscrits et
sont relativement faciles à modéliser,
les effets des activités humaines sont
difficiles à appréhender. Ainsi, si la
géographie des bassins versants limite
à terre les impacts des pollutions, en
mer les frontières n'existent pas, et un
polluant déversé pourra se retrouver
virtuellement n'importe où. Des
modèles élaborés, dans lesquels la
composante temporelle est
primordiale, sont donc nécessaires
pour évaluer les effets d'un panache
de pollution issu d'un naufrage,
d'une collision ou d'un déversement
accidentel dans un fleuve.
1.4.2.4. Cartographie
des contraintes et des
servitudes
En plus des informations d'environnement et
des informations liées aux risques,
celles qui décrivent les contraintes et
les servitudes doivent également être
représentées dans un SIG littoral. La
spécificité des zones côtières dans le
domaine est la dualité des approches
:
- à terre, la propriété privée est la règle et il
existe très généralement un zonage
prescriptif a priori (PLU, etc.), dans
lequel les servitudes constituent des
exceptions à une règle générale.
L'introduction d'une nouvelle activité
se traduit généralement par une <<
redistribution des cartes » et une
modification des zonages existants;
- en mer, l'espace étant public donc par
essence inaliénable, c'est un
zonage << en creux » qui se dessine.
Par principe, toute activité est
autorisée partout où elle n'est pas
interdite et l'introduction d'une
nouvelle activité se traduit
généralement par des contraintes sur
toutes les autres.
1.4.2.5.
Informations
<< métier >>
Chaque activité présente dans le périmètre de
gestion intégrée doit être décrite dans
un SIG littoral. Ces informations <<
métier >> peuvent comprendre :
- les éléments de planification spatiale ou
temporelle ou les schémas lorsqu'ils
existent (cadastre conchylicole, plans
de mouillage, schéma départemental
des carrières, zones d'interdiction ou
de limitation, etc.);

8. Abris (ports, rades, mouillages, etc.) vers


lesquels peuvent être déroutés les
navires susceptibles de provoquer
des pollutions.
34
SIG et
littoral

enjeux. Il faut souligner que les


périmètres pertinents pour la mise
en œuvre de la GIZC se
confondent rarement avec les
divisions administratives
traditionnelles (communes,
départements, régions). Très
souvent, les périmètres sont à
cheval sur ces limites. Un
exemple évident est celui des
estuaires, qui sont généralement
des limites de communes, très
souvent des limites de
départements, voire de régions,
alors que les enjeux
environnementaux et
socioéconomiques sont
généralement communs aux deux
rives... Ces périmètres sont aussi
à cheval sur la terre et la mer,
en particulier lorsque les
activités humaines empiètent sur
le fond de la mer
(aménagement littoral,
conchyliculture, etc.).
Sur ce périmètre de la GIZC, l'ensemble des
acteurs concernés définissent
dans un cadre contractuel de
contraintes librement consenties
des objectifs liés aux enjeux
locaux identifiés (gestion de
l'érosion côtière, espaces
naturels, développement
économique, équilibre social,
etc.). Ils doivent s'inscrire dans le
contexte général d'objectifs de
plus haut niveau définis à
l'échelle régionale (cohérence
territoriale, etc.), nationale
(politique énergétique, etc.),
communautaire (pêche, etc.) ou
internationale (environnement,
etc.). Ces objectifs sont recherchés
à travers des actions de gestion à
long terme, pilotées par une
structure opérationnelle. Un
système d'indicateurs permet le
suivi de la démarche et
l'évaluation des actions. Si une
vision intégrée est nécessaire, les
actions en domaine littoral ne
peuvent évidemment concerner
que les activités humaines, pour
limiter les pressions ou les
impacts qu'elles exercent sur le
milieu, ou pour compenser
autant que faire se peut les
impacts négatifs du milieu sur
l'homme (érosion côtière, impact
du changement climatique,
etc.).
Nouveau cadre conceptuel, la gestion
intégrée des zones côtières n'est
en fait que la généralisation de
pratiques et d'approches déjà
mises en œuvre avec succès en
France, avec toutefois les
limitations des instruments
réglementaires utilisés : vision à
court terme, manque de suivi et de
financement, association
incomplète des acteurs, capacité
restreinte à prendre en compte la
variété des situations et la rapidité
de leur évolution.

3/
1.3.3. Le
contexte
scientifique
Malgré l'intérêt ancien des scientifiques
pour les zones côtières, les
programmes de recherche
nationaux et internationaux
dans ce domaine n'ont démarré
qu'à partir des années 1980. On
peut citer, à titre d'exemples en
France, le programme national sur
l'environnement côtier (PNEC)
et le programme LITEAU. Au
niveau européen, différents projets
concernant la zone côtière ont été
coordonnés par le réseau
thématique ELOISE (European
Land-Ocean Interaction Studies) au
sein du programme énergie,
environnement et développement
durable du 5e PCRD (1999-
2004). ELOISE constitue la
contribution européenne au
programme international

28 SIG
et
littoral

1.2.4.1.
Enjeux
9/13
De nombreux enjeux s'expriment en zone
côtière que l'on peut regrouper
en quatre grandes familles :
- les enjeux environnementaux et/ou
patrimoniaux (protection d'un
espace); les enjeux
économiques (regroupant toutes
les activités humaines: protection
d'une activité socioéconomique se
déroulant sur un espace) et les
enjeux «< humains >>. Ils
induisent une protection de
l'espace pour le maintien de la
biodiversité des franges terrestres
ou marines, pour la préservation
des espaces naturels, pour
l'harmonie des paysages et pour
la qualité des eaux (continentales
ou côtières);
- les enjeux économiques regroupent toutes
les activités humaines et
induisent une protection <«<
soutenable >> des activités
socioéconomiques se déroulant
sur cet espace: agriculture et
forêts; pêche et élevages marins
(aquaculture, conchyliculture);
transports: maritimes et terrestres
; énergie: réseaux, production
d'énergie sur le littoral terrestre
(nucléaire, solaire, éolien, etc.)
ou en mer (parcs éoliens, énergie
de la houle); urbanisme; tourisme;
- les enjeux << humains » concernent la
protection de l'intégrité physique
de l'individu dans le contexte
d'un développement acceptable
et durable;
- les enjeux de souveraineté car la côte est
une frontière naturelle des espaces
nationaux.
/1.2.4.2. Le
littoral se «
maritimise >>
6/1.
2.
Le littoral << terrestre » est bien connu, du fait
qu'une part importante de la
population y vit ou y séjourne
temporairement. Les principales
activités qui s'y déroulent sont
donc familières à tous: zones
portuaires (commerce, croisière,
plaisance, pêche, etc.), plage et
loisirs, tourisme, agriculture
littorale, etc. Il n'en est pas de
même de la partie marine de la
zone côtière, dénommée «<mer
côtière >> par de nombreux
auteurs.
Plus encore côté mer que côté terre,
l'essentiel de la vie et des
activités se concentre dans la
bande côtière, et cela pour
plusieurs raisons :
- la production primaire y est plus
importante qu'au large notamment
du fait des faibles profondeurs qui
permettent à la lumière d'atteindre
toute la couche d'eau, mais aussi
du fait que les apports nutritifs
telluriques y sont considérables. Il
est donc naturel que s'y
concentre une grande partie des
activités halieutiques;
- les ressources minérales et fossiles marines
sont plus faciles à exploiter à
proximité de la côte et par faible
profondeur;
- toute activité humaine en mer a une
terminaison ou un prolongement sur
le littoral et finit donc par se
concentrer dans la bande côtière
(ports, terminaux, atterrissages de
câbles, etc.).

4
32 SIG
et
littoral
Traditionnellement, la régulation en zone
côtière est traitée pour
l'essentiel par une approche
purement réglementaire et
sectorielle : planification et
gestion spatiale à travers les
règles d'urbanisme à terre,
règles de circulation et d'usage
en mer. Les actions relatives à
chaque secteur d'activité ne
visent que ses objectifs propres
alors que les interactions entre
secteurs ne sont traitées que très
partiellement, par exemple à
travers la réglementation sur
l'environnement3. L'approche de
la régulation par la planification
spatiale, traditionnelle à terre,
est difficilement applicable en
mer, où l'espace appartient à tous
et où nombre d'activités sont
difficiles à contraindre dans
l'espace. Elle atteint aussi ses
limites à terre lorsque l'espace
est trop limité, comme en zone
littorale où les problèmes
fonciers traduisent le plus
souvent une offre insuffisante
pour une demande en plein
essor.
Cette situation plaide pour l'adoption d'une
approche plus dynamique et
plus intégrée des problèmes en
zone côtière. L'approche intégrée
se justifie par la nécessaire
prise en compte simultanée non
seulement de toutes les politiques
et de tous les enjeux, qu'il
s'agisse d'enjeux locaux, comme
les équilibres économiques ou
les conflits d'usage, ou
d'enjeux nationaux tels que la
politique énergétique ou la
protection de l'environnement,
mais aussi de l'ensemble de la
zone côtière (milieux marin et
terrestre). L'approche
dynamique a pour objectif de
remplacer la planification
traditionnelle dont les échelles de
temps sont de l'ordre de la
décennie par des approches plus
évolutives. Une démarche de
concertation entre les
nombreux acteurs est
également recherchée.
C'est dans ce contexte, et en réponse à un
besoin d'efficacité, que le
concept de << gestion intégrée
de la zone côtière » est né dans
les années 1970.

1.3.1. Quelques
actions
internationales
Au cours des trois dernières décennies, la
prise de conscience universelle
de l'intérêt écologique et
économique non seulement des
zones côtières mais aussi de
l'environnement global a conduit
un certain nombre d'Etats à
adhérer à des conventions
élaborées par différents
organismes dont l'objectif était de
parvenir à une gestion durable
de l'environnement.
Au niveau international, on peut citer, à titre
d'exemples: le Coastal Zone
Management Act et la «<
stratégie européenne
d'aménagement intégré des zones

3. Malgré son caractère


transversal, l'environnement ne
fournit pas un cadre
complètement intégré. La
réglementation environnementale
poursuit des objectifs
environnementaux mais elle n'a
pas vocation, par exemple, à
prendre en compte directement
des objectifs sociaux ou
économiques, bien que des
contraintes environnementales se
traduisent évidemment par des
conséquences économiques et
sociales.

Des SIG spécifiques


pour un espace
spécifique ? 23

1.2.2. Des
délimitations
sujettes à
discussion
a/1.2.2.1. La
limite
terre/mer
Il n'y a pas de recouvrement exact
entre la définition physique de la
limite terre- mer et sa limite
juridique2. Cette limitation n'existe
au demeurant qu'en droit interne.
En droit international, la limite est
claire (Convention des Nations
Unies sur le droit de la mer)
puisqu'il s'agit de la laisse de
basse mer. Le problème est
surtout que la limite juridique se
veut fixe et qu'elle ne peut donc se
confondre avec la limite
physique, qui évolue forcément
dans cette zone d'interface. Par
ailleurs, plusieurs lignes pouvant
être qualifiées de «< trait de côte
>> sont recensées [ROB 02].
Une incertitude existe donc dans
la définition de lignes de référence
synthétiques (figure 1.1).
(3
20
0
m
Quelques
lignes de
référence
s, plage
de Fort
Bloqué
(photogra-
phie
aérienne
de l'IGN,
1984).
ado
s de
plag
e
(fa aise
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Photogr
aphic
aenean
IGN,
1904

Figure 1.1.
Quelques lignes de
référence [ROB 02]

2. Article 26 de la loi littoral de 1986: les


limites du rivage sont constatées
par l'Etat en fonction des
observations opérées sur les lieux à
délimiter ou des informations
fournies par des procédés
scientifiques.

26
SIG et
littoral

Tra
nsfe
rts
d'échelles
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s
et
temp
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changement du climat
Sociaux
Ech
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n

4/
2
chang
ement
s

Figure 1.3. Un modèle de


réalité pour la gestion intégrée
des zones côtières [CUQ 00]

1.2.4. Multiplicité
des enjeux et des
acteurs
Les zones côtières sont disputées sur
toutes les façades maritimes et
dans le monde entier par des
intérêts divers. A terre comme
en mer, elles sont le lieu de
rencontres et de conflits entre
activités traditionnelles et
activités nouvelles liées à des
besoins économiques nouveaux,
mais aussi et surtout à des
besoins sociétaux nouveaux, qui
associent au littoral des valeurs
de nature et d'authenticité.
Conflits pour les ressources,
sans doute, mais aussi conflits
pour les paysages et l'espace
littoral terrestre ou marin
émergent dans ce contexte.
éc
no
im
de
d'
irr

Des SIG spécifiques


pour un espace
spécifique ? 45
A priori, toute information disponible doit
pouvoir être visible pour chacun
des partenaires de la gestion, à
travers des tableaux de bord, des
cartes d'activités, d'impacts, de
ressources, de conflits. Vis-à-vis du
public, financier des projets,
usager de l'espace et bénéficiaire
direct ou indirect de la gestion, il
est nécessaire d'élaborer une
communication plus évoluée,
puisqu'elle s'adresse à des non
spécialistes. Internet étant
désormais le support privilégié de
transmission d'information, les SIG
littoraux devront être accessibles
via ce support afin d'autoriser à
distance des visualisations à la
demande.

t
5
)

S
t

1
D
n

1.5.
Conclus
ion
De manière générale, la zone côtière est
un espace extrêmement complexe
dont le fonctionnement et l'évolution
sont conditionnés par de multiples
paramètres naturels, physiques et
anthropiques qui interagissent à
différentes échelles
spatiotemporelles. Pour prendre en
compte un nombre croissant de
contraintes et des attentes
(environnementales, économiques,
sociales) toujours plus grandes, la
gestion des zones côtières suppose
la mise en œuvre simultanée dans
un espace très contraint et avec
des ressources limitées, de
nombreuses politiques, relevant de
tous les niveaux de gouvernance
(Etat, collectivités, acteurs
économiques, citoyens) et qui
s'expriment à toutes les échelles
(locale, régionale, nationale,
communautaire ou mondiale). Cette
mise en œuvre est impossible dans le
cadre actuel d'une planification
réglementaire, où la superposition
des politiques se traduit par un <<
mille-feuilles >> de réglementations
sectorielles mal coordonnées dont
les effets se cumulent de manière
imprévisible. Partout dans le
monde, on évolue donc
actuellement vers une gestion
partagée et dynamique, réalisée
dans un cadre essentiellement
contractuel.
Cette évolution vers la gestion
multisectorielle, à travers l'interface
terre-mer, suppose l'identification
fine des contraintes et des impacts
associés à chaque activité littorale,
terrestre ou marine, qui suppose la
définition en commun d'objectifs, leur
suivi, la communication constante
vers les acteurs et le public. Une
telle complexité ne peut se gérer
qu'à travers des outils adaptés,
capables de prendre en compte
l'espace et le temps. Les SIG sont
ces outils scientifiques et techniques
qui établissent un lien tangible entre
les différents compartiments du
système étudié et synthétisent
l'ensemble des progrès conceptuels
et techniques réalisés dans le
domaine de l'information
géographique. Néanmoins, la mise
en place de ces systèmes dont les
apports à la connaissance et à la
gestion environnementales sont
reconnus, pose un certain nombre
de questions méthodologiques et
nécessite une démarche
conceptuelle rigoureuse. Concernant
le littoral, leur utilisation implique
également de disposer
d'informations de référence
pertinentes et fiables présentées
dans le chapitre suivant.

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