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Chapitre III : Propriétés générales des moments

cinétiques en mécanique quantique.

III.1 Introduction: Importance du moment cinétique :


Le moment cinétique est extrêmement important en physique, les résultats de son étude
interviennent dans de très nombreux domaines de la physique :

Classification des spectres atomiques, moléculaires et nucléaires, spin des particules


élémentaires, magnétisme, etc.

Le moment cinétique joue déjà un rôle important en mécanique classique. Le moment


cinétique pour un point matériel P de masse m se déplaçant dans un potentiel central est
𝑑ℒ
constant =0.
𝑑𝑡

ℒ est le moment cinétique orbital de p par rapport à 0. En mécanique quantique on associée à


ce moment cinétique ℒ une observable L, c.a.d un ensemble de trois observables Lx, Ly, Lz
correspondant aux trois composantes de L.

Nous désignons par L, le moment cinétique orbital, tout moment cinétique ayant un
équivalent classique.

Le moment cinétique intrinsèque d’une particule élémentaire (nous lui réservons la lettre S)
est appelé moment cinétique de spin. La combinaison du moment orbital L et du moment
cinétique du spin est appelé moment cinétique total J.

III.2 Relations de commutations caractéristiques du moment cinétiques :

III.2.1 Moments cinétiques orbitaux :

Les composantes ℒ𝑥 ℒ𝑦 ℒ𝑧 du moment cinétique classique :

𝑖 −𝑗 𝑘
ℒ = 𝑟∧𝑝 = 𝑥 𝑦 𝑧
𝑝𝑥 𝑝𝑦 𝑝𝑧

ℒ𝑥 = 𝑦𝑝𝑧 − 𝑧𝑝𝑦

ℒ𝑦 = 𝑧𝑝𝑥 − 𝑥𝑝𝑧

ℒ𝑧 = 𝑥𝑝𝑦 − 𝑦𝑝𝑥

Aux variables de position y et z, nous associons les observables Y et Z.

Aux variables py et pz nous associons les observables Py et Pz.

1
𝐿 = 𝑅 ∧ 𝑃 et

𝐿𝑋 = 𝑌𝑃𝑧 − 𝑍𝑃𝑦

Comme 𝑌 et 𝑃𝑧 commutent de même que 𝑍 et 𝑃𝑦 donc 𝐿𝑋 est hermitique (𝐿𝑥 = 𝐿∗𝑥 ).

A l’aide des relations de commutation canoniques des observables R et P, on peut calculer les
commutateurs des opérateurs 𝐿𝑋 , 𝐿𝑌 et 𝐿𝑍 entre eux :

𝐿𝑋 , 𝐿𝑌 = 𝑌𝑃𝑧 − 𝑍𝑃𝑌 , 𝑍𝑃𝑋 − 𝑋𝑃𝑍

= 𝑌𝑃𝑧 , 𝑍𝑃𝑋 + 𝑍𝑃𝑌 , 𝑋𝑃𝑍


Car 𝑌𝑃𝑧 commute avec 𝑋𝑃𝑍 et 𝑍𝑃𝑦 commute avec 𝑍𝑃𝑋 . Nous avons alors :

𝐿𝑋 , 𝐿𝑌 = 𝑌 𝑃𝑧 , 𝑍𝑃𝑋 + 𝑌, 𝑍𝑃𝑋 𝑃𝑧 + 𝑍 𝑃𝑌 , 𝑋𝑃𝑍 + 𝑍, 𝑋𝑃𝑍 𝑃𝑌


∥ ∥
0 0

𝐿𝑋 , 𝐿𝑌 = 𝑌 𝑃𝑧 , 𝑍 𝑃𝑋 + 𝑋 𝑍, 𝑃𝑍 𝑃𝑌
−𝑖ℏ 𝑖ℏ

= 𝑖ℏ −𝑌𝑃𝑋 + 𝑋𝑃𝑌 = 𝑖ℏ𝐿𝑍

𝐿𝑌 , 𝐿𝑍 = 𝑍𝑃𝑋 − 𝑋𝑃𝑍 , 𝑋𝑃𝑌 − 𝑌𝑃𝑋

= 𝑍𝑃𝑋 , 𝑋𝑃𝑌 + 𝑋𝑃𝑍 , 𝑌𝑃𝑋

= 𝑍 𝑃𝑋 , 𝑋 𝑃𝑌 + 𝑃𝑍 𝑋, 𝑃𝑋 𝑌

= 𝑖ℏ𝑍𝑃𝑌 + 𝑖ℏ𝑃𝑍 𝑌 = 𝑖ℏ 𝑌𝑃𝑍 − 𝑍𝑃𝑌 = 𝑖ℏ𝐿𝑋

𝐿𝑍 , 𝐿𝑋 = 𝑋𝑃𝑌 − 𝑌𝑃𝑋 , 𝑌𝑃𝑍 − 𝑍𝑃𝑌

= 𝑋𝑃𝑌 , 𝑌𝑃𝑍 + 𝑌𝑃𝑋 , 𝑍𝑃𝑌

= 𝑋 𝑃𝑌 , 𝑌 𝑃𝑍 + 𝑌 , 𝑃𝑌 𝑃𝑋 𝑍

= 𝑋(−𝑖ℏ)𝑃𝑍 + 𝑖ℏ𝑍𝑃𝑋

= 𝑖ℏ 𝑍𝑃𝑋 − 𝑋𝑃𝑍 = 𝑖ℏ𝐿𝑌


En résumé :

𝐿𝑋 , 𝐿𝑌 = 𝑖ℏ𝐿𝑍

𝐿𝑌 , 𝐿𝑍 = 𝑖ℏ𝐿𝑋 (1)

2
𝐿𝑍 , 𝐿𝑋 = 𝑖ℏ𝐿𝑌
Pour un système de N particules sans spin, le moment total est :
𝑁
𝐿= 𝑖=1 𝐿𝑖 avec 𝐿𝑖 = 𝑅𝑖 Λ𝑃𝑖
Et chacun des moments 𝐿𝑖 vérifie les relations de commutation (1) et commute avec 𝐿𝑗 si
𝑗≠𝑖.

Généralisation :définition d’un moment cinétique :


Nous appelons moment cinétique J tout ensemble de trois observables 𝐽𝑥 , 𝐽𝑦 , 𝐽𝑧 vérifiant :

𝐽𝑋 , 𝐽𝑌 = 𝑖ℏ𝐽𝑍

𝐽𝑌 , 𝐽𝑍 = 𝑖ℏ𝐽𝑋 (I)

𝐽𝑍 , 𝐽𝑋 = 𝑖ℏ𝐽𝑌
Remarque : ces relations ont leur origine dans les propriétés géométriques des rotations dans
l’espace à trois dimensions.

Introduisons l’opérateur :

𝐽2 = 𝐽𝑥2 + 𝐽𝑦2 + 𝐽𝑧2 , 𝐽2 est le module au carré du moment cinétique 𝐽.

𝐽2 est hermitique puisque 𝐽𝑥 , 𝐽𝑦 et 𝐽𝑧 le sont.

Nous admettons que 𝐽2 est une observable.

𝐽2 commute avec les trois composantes de 𝐽 :

𝐽2 , 𝐽 = 0

Effectuons par exemple le calcul pour 𝐽𝑥 :

𝐽2 , 𝐽𝑥 = 𝐽𝑥2 + 𝐽𝑦2 + 𝐽𝑧2 , 𝐽𝑥

= 𝐽𝑥2 , 𝐽𝑥 + 𝐽𝑦2 , 𝐽𝑥 + 𝐽𝑧2 , 𝐽𝑥



0

𝐽𝑦2 , 𝐽𝑥 = 𝐽𝑦 𝐽𝑦 , 𝐽𝑥 + 𝐽𝑦 , 𝐽𝑥 𝐽𝑦

= −𝑖ℏ𝐽𝑦 𝐽𝑧 − 𝑖ℏ𝐽𝑧 𝐽𝑦 (1)

𝐽𝑧2 , 𝐽𝑥 = 𝐽𝑧 𝐽𝑧 , 𝐽𝑥 + 𝐽𝑧 , 𝐽𝑥 𝐽𝑧

3
= 𝑖ℏ𝐽𝑧 𝐽𝑦 + 𝑖ℏ𝐽𝑦 𝐽𝑧 (2)

(1) +(2) =0

𝐽2 , 𝐽𝑥 = 0
La théorie du moment cinétique en mécanique quantique est entièrement fondée sur les
relations de commutation (I). On remarque qu’il est impossible de mesurer simultanément les
trois composantes d’un moment cinétique, par contre, on peut mesurer simultanément 𝐽2 et
l’une des composantes 𝐽𝑥 , 𝐽𝑦 et 𝐽𝑧 .

C) Théorie général du moment cinétique :


Dans ce paragraphe, nous allons déterminer dans le cas général le spectre de 𝐽2 et 𝐽𝑧 , puis
étudier leurs vecteurs propres communs. Les raisonnements seront très analogues à ceux de
l’oscillateur harmonique.

1) Définitions et notations :

a) Les opérateurs 𝑱+ et 𝑱− :
Au lieu d’utiliser les composantes 𝐽𝑥 et 𝐽𝑦 du moment cinétique 𝐽, il est plus
commode d’introduire les combinaisons linéaires suivantes :

𝐽+ = 𝐽𝑥 + 𝑖𝐽𝑦

𝐽− = 𝐽𝑥 − 𝑖𝐽𝑦

Comme les opérateurs 𝑎 et 𝑎+, 𝐽+ et 𝐽− ne sont pas hermitiques, mais sont adjoints
l’un de l’autre.

Nous utiliserons uniquement les opérateurs 𝐽+ , 𝐽− , 𝐽2 , 𝐽𝑧 .

On montre que :

𝐽𝑧 , 𝐽+ = 𝐽𝑧 , 𝐽𝑥 + 𝑖𝐽𝑦 = 𝐽𝑧 , 𝐽𝑥 + 𝑖 𝐽𝑧 , 𝐽𝑦

= 𝑖ℏ𝐽𝑦 − 𝑖𝑖ℏ𝐽𝑥 = ℏ𝐽𝑥 + 𝑖ℏ𝐽𝑦

𝐽𝑧 , 𝐽+ = ℏ𝐽+

𝐽𝑧 , 𝐽− = 𝐽𝑧 , 𝐽𝑥 − 𝑖𝐽𝑦 = 𝐽𝑧 , 𝐽𝑥 − 𝑖 𝐽𝑧 , 𝐽𝑦

= −ℏ𝐽𝑥 + 𝑖ℏ𝐽𝑦

𝐽𝑧 , 𝐽− = − ℏ𝐽−
4
𝐽+, 𝐽− = 𝐽𝑥 + 𝑖𝐽𝑦 , 𝐽𝑥 − 𝑖𝐽𝑦 = 𝐽𝑥 , −𝑖𝐽𝑦 + 𝑖𝐽𝑦 , 𝐽𝑥

= −𝑖 𝑖ℏ𝐽𝑧 + 𝑖 −𝑖ℏ𝐽𝑧 = 2ℏ𝐽𝑧

𝐽2 , 𝐽+ = 𝐽2 , 𝐽− = 𝐽2 , 𝐽𝑧 = 0

𝐽2 , 𝐽𝑥 + 𝑖𝐽𝑦 = 𝐽2 , 𝐽𝑥 + 𝑖 𝐽2 , 𝐽𝑦 = 0
∥ ∥
0 0

Calculons les produits 𝐽+ 𝐽− et 𝐽−𝐽+ :

𝐽+𝐽− = 𝐽𝑥 + 𝑖𝐽𝑦 𝐽𝑥 − 𝑖𝐽𝑦 = 𝐽𝑥2 + 𝐽𝑦2 + 𝑖𝐽𝑦 𝐽𝑥 − 𝑖𝐽𝑥 𝐽𝑦

= 𝐽𝑥2 + 𝐽𝑦2 − 𝑖 𝐽𝑥 , 𝐽𝑦
𝑖ℏ𝐽 𝑧

= 𝐽𝑥2 + 𝐽𝑦2 + ℏ𝐽𝑧

𝐽−𝐽+ = 𝐽𝑥 − 𝑖𝐽𝑦 𝐽𝑥 + 𝑖𝐽𝑦 = 𝐽𝑥2 + 𝐽𝑦2 + 𝑖 𝐽𝑥 , 𝐽𝑦

= 𝐽𝑥2 + 𝐽𝑦2 − ℏ𝐽𝑧

Donc :

𝐽+𝐽− = 𝐽2 − 𝐽𝑧2 + ℏ𝐽𝑧

𝐽−𝐽+ = 𝐽2 − 𝐽𝑧2 − ℏ𝐽𝑧


En additionnant les 2 égalités on obtient :
1
𝐽2 = 𝐽+𝐽− + 𝐽− 𝐽+ + 𝐽𝑧2
2

b. Valeurs propres de 𝑱𝟐 et 𝑱𝒛 :

𝐽2 est la somme de 3 opérateurs hermitéque 𝐽𝑥2 , 𝐽𝑦2 , 𝐽𝑧2

𝜓 𝐽2 𝜓 = 𝜓 𝐽𝑥2 𝜓 + 𝜓 𝐽𝑦2 𝜓 + 𝜓 𝐽𝑧2 𝜓

2 2 2
= 𝐽𝑥 𝜓 + 𝐽𝑦 𝜓 + 𝐽𝑧 𝜓 ≥0

Donc 𝜓 𝐽2 𝜓 est toujours positif où nul.

En déduit que toute les valeurs propres de 𝐽2 sont positives où nulles.

5
Nous écrivons les valeurs propres de 𝐽2 sous la forme 𝑗 𝑗 + 1 ℏ2 , avec la convention 𝑗 ≥ 0 et
les valeurs propres de 𝐽𝑍 = 𝑚ℏ.

On introduit cette notation pour simplifier les raisonnements qui vont suivre.

c) Equations aux valeurs propres de 𝑱𝟐 et 𝑱𝒛 :


Comme 𝐽2 et 𝐽𝑧 ne constituent pas en général un E.C.O.C.

Il est nécessaire d’introduire un 3𝑖è𝑚𝑒 indice, qui permet de distinguer les différents vecteurs
propres correspondant aux même valeurs propres 𝑗 𝑗 + 1 ℏ2 et 𝑚ℏ de 𝐽2 et 𝐽𝑧 .

Nous cherchons à résoudre les équations aux valeurs propres :

𝐽2 𝑘, 𝑗, 𝑚 = 𝑗(𝑗 + 1)ℏ2 𝑘, 𝑗, 𝑚

𝐽𝑧 𝑘, 𝑗, 𝑚 = 𝑚ℏ 𝑘, 𝑗, 𝑚

2). Valeurs propres de 𝑱𝟐 et 𝑱𝒛 :

a. LEMMES :

α.LEMME I : Propriétés des valeurs propres de 𝑱𝟐 et 𝑱𝒛 :


Si 𝑗 𝑗 + 1 ℏ2 et 𝑚ℏ sont les valeurs propres de 𝐽2 et 𝐽𝑧 associées au même vecteur propre
𝑘, 𝑗, 𝑚 , alors 𝑗 et 𝑚 satisfont aux inégalités :

−𝑗 ≤ 𝑚 ≤ 𝑗
2
𝐽+ 𝑘, 𝑗, 𝑚 = 𝑘, 𝑗, 𝑚 𝐽−𝐽+ 𝑘, 𝑗, 𝑚 ≥ 0
2
𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚 = 𝑘, 𝑗, 𝑚 𝐽+𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚 ≥ 0

Or 𝑘, 𝑗, 𝑚 𝐽−𝐽+ 𝑘, 𝑗, 𝑚 = 𝑘, 𝑗, 𝑚 𝐽2 − 𝐽𝑧2 − ℏ𝐽𝑧 𝑘, 𝑗, 𝑚

= 𝑗 𝑗 + 1 ℏ2 − 𝑚2 ℏ2 − 𝑚ℏ2

𝑘, 𝑗, 𝑚 𝐽+𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚 = 𝑘, 𝑗, 𝑚 𝐽2 − 𝐽𝑧2 + ℏ𝐽𝑧 𝑘, 𝑗, 𝑚

= 𝑗 𝑗 + 1 ℏ2 − 𝑚2 ℏ2 + 𝑚ℏ2
2
𝐽+ 𝑘, 𝑗, 𝑚 = 𝑘, 𝑗, 𝑚 𝐽− 𝐽+ 𝑘, 𝑗, 𝑚

Donc 𝑗 𝑗 + 1 ℏ2 − 𝑚2 ℏ2 − 𝑚ℏ2 ≥ 0

𝑗 𝑗 + 1 ℏ2 − 𝑚2 ℏ2 + 𝑚ℏ2 ≥ 0

6
𝑗 𝑗 + 1 − 𝑚(𝑚 + 1) ≥ 0 donc 𝑗 − 𝑚 (𝑗 + 𝑚 + 1) ≥ 0

𝑗 𝑗 + 1 − 𝑚(𝑚 − 1) ≥ 0 donc 𝑗 + 𝑚 (𝑗 − 𝑚 + 1) ≥ 0

Comme 𝑗 + 𝑚 + 1 ≥ 0 donc 𝑗 − 𝑚 ≥ 0 , 𝑗 ≥ 𝑚 𝑚≤𝑗

Et 𝑗 + 𝑚 ≥ 0 donc 𝑗 − 𝑚 + 1 ≥ 0 − 𝑗+1 ≤𝑚

− 𝑗 + 1 ≤ 𝑚 ≤ 𝑗 c.a.d −𝑗 ≤ 𝑚 ≤ 𝑗 + 1

Donc −𝑗 ≤ 𝑚 ≤ 𝑗

𝜷.LEMME II 𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚
Soit 𝑘, 𝑗, 𝑚 un vecteur propre de 𝐽2 et 𝐽𝑧 avec les valeurs propres 𝑗 𝑗 + 1 ℏ2 et 𝑚ℏ .

i) Si 𝑚 = −𝑗, 𝐽− 𝑘, 𝑗, −𝑗 = 0
ii) Si 𝑚 > −𝑗, 𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚 est un vecteur propre non-nul de 𝐽2 et 𝐽𝑧 avec les
valeurs propres 𝑗 𝑗 + 1 ℏ2 et (𝑚 − 1)ℏ.

Démonstration :
2
On a 𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚 = 𝑘, 𝑗, 𝑚 𝐽+𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚 = 𝑗 𝑗 + 1 ℏ2 − 𝑚2 ℏ2 + 𝑚ℏ2
2
𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚 = ℏ2 𝑗 𝑗 + 1 − 𝑚2 + 𝑚 = 0 pour 𝑚 = −𝑗.
Comme la norme d’un vecteur est nulle si seulement si ce vecteur est nul, donc tous les
vecteurs 𝐽− 𝑘, 𝑗, −𝑗 = 0

 On suppose 𝑚 > −𝑗 (m strictement supérieur à –j)

𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚 2 = ℏ2 𝑗 𝑗 + 1 − 𝑚2 + 𝑚 ≠ 0
𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚 est un vecteur non nul puisque sa norme est différente de zéro.

Montrons que 𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚 est un vecteur propre de 𝐽2 et 𝐽𝑧 .

𝐽2 et 𝐽− commutent :

𝐽2 , 𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚 = 0
Ce qui peut s’écrire :

𝐽2 𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚 =𝐽−𝐽2 𝑘, 𝑗, 𝑚

= 𝑗(𝑗 + 1)ℏ2 𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚

7
Donc 𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚 est vecteur propre de 𝐽2 avec la valeur propre 𝑗(𝑗 + 1)ℏ2 .

Or 𝐽𝑧 , 𝐽− = − ℏ𝐽−

𝐽𝑧 , 𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚 = − ℏ𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚

Soit :

𝐽𝑧 𝐽− − 𝐽−𝐽𝑧 𝑘, 𝑗, 𝑚 = − ℏ𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚

𝐽𝑧 𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚 = 𝐽−𝐽𝑧 𝑘, 𝑗, 𝑚 − ℏ𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚

= 𝑚ℏ𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚 − ℏ𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚

= 𝑚 − 1 ℏ𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚

Donc 𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚 est donc vecteur propre de 𝐽𝑧 avec la valeur propre 𝑚 − 1 ℏ.

𝜸.LEMME III 𝐽+ 𝑘, 𝑗, 𝑚
Soit 𝑘, 𝑗, 𝑚 un vecteur propre de 𝐽2 et 𝐽𝑧 avec les valeurs propres 𝑗 𝑗 + 1 ℏ2 et 𝑚ℏ .

i) Si 𝑚 = 𝑗, 𝐽+ 𝑘, 𝑗, 𝑗 = 0
ii) Si 𝑚 < 𝑗, 𝐽+ 𝑘, 𝑗, 𝑚 est un vecteur propre non-nul de 𝐽2 et 𝐽𝑧 avec les
valeurs propres 𝑗 𝑗 + 1 ℏ2 et (𝑚 + 1)ℏ.

Démonstration le raisonnement est semblable :


2
𝐽+ 𝑘, 𝑗, 𝑚 = 𝑘, 𝑗, 𝑚 𝐽−𝐽+ 𝑘, 𝑗, 𝑚 =𝑗 𝑗 + 1 ℏ2 − 𝑚2 ℏ2 − 𝑚ℏ2

𝑗 𝑗 + 1 − 𝑚2 − 𝑚 = 0

𝑗 − 𝑚 (𝑗 + 𝑚 + 1) = 0 , 𝑚 = 𝑗 et 𝑚 = −𝑗 − 1 or – 𝑗 < 𝑚 (impossible)

𝐽+ 𝑘, 𝑗, 𝑗 = 0

Si 𝑚 < 𝑗 :

𝐽𝑧 , 𝐽+ = ℏ𝐽+

𝐽𝑧 , 𝐽+ 𝑘, 𝑗, 𝑚 = ℏ𝐽+ 𝑘, 𝑗, 𝑚

𝐽𝑧 𝐽+ 𝑘, 𝑗, 𝑚 = 𝐽+𝐽𝑧 𝑘, 𝑗, 𝑚 + ℏ𝐽+ 𝑘, 𝑗, 𝑚

= 𝑚ℏ𝐽+ 𝑘, 𝑗, 𝑚 + ℏ𝐽+ 𝑘, 𝑗, 𝑚

8
= 𝑚 + 1 ℏ𝐽+ 𝑘, 𝑗, 𝑚

𝐽+ 𝑘, 𝑗, 𝑚 est vecteur propre de 𝐽𝑧 avec la valeur propre 𝑚 + 1 ℏ .

𝐽𝑧 𝐽+ 𝑘, 𝑗, 𝑚 = 𝑚 + 1 ℏ𝐽+ 𝑘, 𝑗, 𝑚

𝐽2 𝐽+ 𝑘, 𝑗, 𝑚 = 𝑗(𝑗 + 1)ℏ2 𝐽+ 𝑘, 𝑗, 𝑚

d) Détermination du spectre de 𝑱𝟐 et 𝑱𝒛 :
Les lemmes précédents permettent de déterminer les valeurs possibles de j et m.

Soit 𝑘, 𝑗, 𝑚 un vecteur propre non-nul de 𝐽2 et 𝐽𝑧 avec les valeurs propres 𝑗(𝑗 + 1)ℏ2 et 𝑚ℏ
.

D’après le lemme I, −𝑗 ≤ 𝑚 ≤ 𝑗 .
𝑃
Considérons la suite des vecteurs : 𝑘, 𝑗, 𝑚 , 𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚 ,……. 𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚 .

D’après le lemme II, chacun des vecteurs 𝐽− 𝑛 𝑘, 𝑗, 𝑚 de cette suite (n=0,1, …..p) est un
vecteur propre non-nul de de 𝐽2 et 𝐽𝑧 et correspond aux valeurs propres 𝑗(𝑗 + 1)ℏ2 et
𝑚 − 𝑛 ℏ.

Démonstration :

𝐽𝑧 𝑘, 𝑗, 𝑚 = 𝑚ℏ 𝑘, 𝑗, 𝑚

𝐽𝑧 𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚 = 𝑚 − 1 ℏ 𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚
On peut montrer que :

𝐽𝑧 𝐽−2 𝑘, 𝑗, 𝑚 = 𝑚 − 2 ℏ 𝐽−2 𝑘, 𝑗, 𝑚

𝐽𝑧 , 𝐽− 𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚 = −ℏ𝐽− 𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚 , 𝐽𝑧 , 𝐽− = −ℏ𝐽−

𝐽𝑧 𝐽− − 𝐽−𝐽𝑧 𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚 = −ℏ𝐽−2 𝑘, 𝑗, 𝑚

𝐽𝑧 𝐽−2 𝑘, 𝑗, 𝑚 = 𝐽−𝐽𝑧 𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚 − ℏ𝐽−2 𝑘, 𝑗, 𝑚

𝐽𝑧 𝐽−2 𝑘, 𝑗, 𝑚 = 𝐽−(𝑚 − 1)ℏ𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚 − ℏ𝐽−2 𝑘, 𝑗, 𝑚

𝐽𝑧 𝐽−2 𝑘, 𝑗, 𝑚 = (𝑚 − 2)ℏ𝐽−2 𝑘, 𝑗, 𝑚
On peut généraliser à :
𝑃 𝑝
𝐽𝑧 𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚 = (𝑚 − 𝑝)ℏ 𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚
La démonstration se fait par récurrence :

9
Supposons que :

𝐽−𝑝−1 𝑘, 𝑗, 𝑚 est vecteur de 𝐽𝑧 avec la valeur propre 𝑚 − 𝑝 − 1 ℏ =


𝑚−𝑝+1 ℏ
Donc :
𝑃−1 𝑝−1
𝐽𝑧 𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚 = 𝑚 − 𝑝 + 1 ℏ 𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚
Et montrons
𝑃 𝑝
𝐽𝑧 𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚 = (𝑚 − 𝑝)ℏ 𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚
On a :

𝐽𝑧 , 𝐽− 𝐽−𝑃−1 𝑘, 𝑗, 𝑚 = −ℏ𝐽−𝐽−𝑝−1 𝑘, 𝑗, 𝑚 , 𝐽𝑧 , 𝐽− = −ℏ𝐽−

𝐽𝑧 𝐽−𝐽−𝑃−1 𝑘, 𝑗, 𝑚 = 𝐽− 𝐽𝑧 𝐽−𝑃−1 𝑘, 𝑗, 𝑚 − ℏ𝐽−𝐽−𝑝−1 𝑘, 𝑗, 𝑚

𝐽𝑧 𝐽−𝑃 𝑘, 𝑗, 𝑚 = 𝐽− 𝑚 − 𝑝 + 1 𝐽−𝑃−1 𝑘, 𝑗, 𝑚 − ℏ𝐽−𝑝 𝑘, 𝑗, 𝑚

𝐽𝑧 𝐽−𝑃 𝑘, 𝑗, 𝑚 = 𝐽− 𝑚 − 𝑝 ℏ𝐽−𝑝 𝑘, 𝑗, 𝑚
Donc

𝐽−𝑃 𝑘, 𝑗, 𝑚 est vecteur propre de 𝐽𝑧 avec la valeur propre (m-p).

𝐽−𝑃 𝑘, 𝑗, 𝑚 est vecteur propre de 𝐽2 avec la valeur propre 𝑗(𝑗 + 1)ℏ2 , 𝐽2 , 𝐽− 𝑝


=0

b) Détermination du spectre de de 𝑱𝟐 et 𝑱𝒛
Les valeurs possible de 𝑗 et 𝑚

−𝑗 ≤ 𝑚 ≤ 𝑗 , par action répétée de 𝐽− sur les vecteurs 𝑘, 𝑗, 𝑗 , il existe un entier 𝑁 tel que
𝑁
𝑗 − 𝑁 = −𝑗 donc 𝑗 = , j est entier où demi entier.
2

Les seules valeurs possible pour 𝑗 sont les nombres entiers où demi entiers positifs ou nuls,
1 3
c'est-à-dire : 0, 2 , 1, 2 , 2, … ..

Pour une valeur fixée de j, le seules valeurs possibles pour m sont les 2𝑗 + 1 nombres :
−𝑗, −𝑗 + 1, … … . 𝑗 − 1, 𝑗

m est donc entier si j est entier, demi-entier si j est demi-entier .

3. Représentation « standard » 𝒌, 𝒋, 𝒎 :

10
On sait que

𝐽+𝐽− = 𝐽2 − 𝐽𝑧2 + ℏ𝐽𝑧

𝐽−𝐽+ = 𝐽2 − 𝐽𝑧2 − ℏ𝐽𝑧


On déduit :
1
𝐽2 = 𝐽+𝐽− + 𝐽− 𝐽+ + 𝐽𝑧2
2

Calculons le produit scalaire de : 𝐽± 𝑘1 , 𝑗, 𝑚 par 𝐽± 𝑘2 , 𝑗, 𝑚

𝑘2 , 𝑗, 𝑚 𝐽∓ 𝐽± 𝑘1 , 𝑗, 𝑚 = 𝑘2 , 𝑗, 𝑚 𝐽2 − 𝐽𝑧2 ∓ ℏ𝐽𝑧 𝑘1 , 𝑗, 𝑚

= 𝑗 𝑗 + 1 − 𝑚 𝑚 + 1 ℏ2 𝑘2 , 𝑗, 𝑚 𝑘1 , 𝑗, 𝑚

Si 𝑘1 ≠ 𝑘2 ces produits scalaires sont nuls.

Et le carré de la norme de 𝐽± 𝑘1 , 𝑗, 𝑚 vaut 𝑗 𝑗 + 1 − 𝑚 𝑚 ± 1 ℏ2

On pose :
1
𝑘, 𝑗, 𝑚 + 1 = 𝐽 𝑘, 𝑗, 𝑚
ℏ 𝑗 𝑗 +1 −𝑚 (𝑚 +1) +

Et
1
𝑘, 𝑗, 𝑚 − 1 = 𝐽 𝑘, 𝑗, 𝑚
ℏ 𝑗 𝑗 +1 −𝑚 (𝑚 −1) −

e) Matrices représentant les opérateurs de moment cinétique :


Nous avons :

𝐽𝑧 𝑘, 𝑗, 𝑚 = 𝑚ℏ 𝑘, 𝑗, 𝑚

𝐽+ 𝑘, 𝑗, 𝑚 = ℏ 𝑗 𝑗 + 1 − 𝑚(𝑚 + 1) 𝑘, 𝑗, 𝑚 + 1

𝐽− 𝑘, 𝑗, 𝑚 = ℏ 𝑗 𝑗 + 1 − 𝑚(𝑚 − 1) 𝑘, 𝑗, 𝑚 − 1
C’est-à-dire que :

𝑘, 𝑗, 𝑚 𝐽𝑧 𝑘′, 𝑗′, 𝑚′ = 𝑚ℏ𝛿𝑘𝑘′ 𝛿𝑗𝑗 ′ 𝛿𝑚𝑚 ′

𝑘, 𝑗, 𝑚 𝐽± 𝑘′, 𝑗′, 𝑚′ = ℏ 𝑗 𝑗 + 1 − 𝑚′(𝑚′ ± 1)𝛿𝑘𝑘′ 𝛿𝑗𝑗 ′ 𝛿𝑚𝑚 ′±1

Ces égalités montrent bien que les éléments des matrices qui représentent les composantes de
J ne dépendent que de j et de m, et non de k.

11
i) 𝑗 = 0, 𝑚 = 0 les sous espaces 𝜀(𝑘, 𝑗 = 0) sont de dimension 1.
1 1 1
ii) 𝑗 = les sous espaces 𝜀(𝑘, 𝑗 = ) sont à 2 dimensions ( 𝑚 = ou
2 2 2

1
𝑚 = − ).
2

𝛿𝑘𝑘′ = 1 𝑠𝑖 𝑘 = 𝑘′ 𝛿𝑗𝑗 ′ = 1 𝑠𝑖 𝑗 = 𝑗′
𝑘, 𝑗, 𝑚 𝐽𝑧 𝑘′, 𝑗′, 𝑚′ = 𝑚ℏ𝛿𝑚𝑚 ′
𝛿𝑘𝑘 ′ = 0 𝑠𝑖 𝑘 ≠ 𝑘′ 𝛿𝑗 𝑗 ′ = 0 𝑠𝑖 𝑗 ≠ 𝑗′
1
(pour 𝑗 = 𝑗 ′ = 𝑘 = 𝑘′ )
2

1 1
𝑚 = , 𝑚′ = 𝛿𝑚𝑚 ′ = 1
2 2

1 1
𝑚 = − , 𝑚′ = − 𝛿𝑚𝑚 ′ = 1
2 2

1 1
1 𝛿1 1 𝛿1 1
2 2 22 2 2 −2 ℏ 1 0
𝐽𝑧 =ℏ 1 1 =
− 𝛿−1 1 − 𝛿−1− 1 2 0 −1
2 22 2 2 2

𝑘, 𝑗, 𝑚 𝐽+ 𝑘′, 𝑗′, 𝑚′ = ℏ 𝑗 𝑗 + 1 − 𝑚′(𝑚′ + 1)𝛿𝑚 𝑚 ′ +1

1 𝛿1 3 𝛿1 1
2 22 22 0 1
𝐽+ = ℏ =ℏ
𝛿−1 3 𝛿−1 1 0 0
22 22

1 𝛿1 − 1 𝛿1 − 3
2 2 2 2 2 0 0
𝐽− = ℏ =ℏ
𝛿−1 1 𝛿−1−1 1 0
22 2 2

Ou
𝐽+ = 𝐽𝑥 + 𝑖𝐽𝑦
𝐽+ + 𝐽− = 2𝐽𝑥
𝐽− = 𝐽𝑥 − 𝑖𝐽𝑦
1
2 1 ℏ 0 1
𝐽𝑥 = 𝐽+ + 𝐽− =
2 2 1 0

12
1
2 −𝑖 ℏ 0 −𝑖
𝐽𝑦 = 𝐽+ + 𝐽− =
2 2 𝑖 0
La matrice représentant 𝐽2 est donc :

1 1 1 1
2 3ℏ2 1 0
𝐽 2 = 𝐽𝑥2 2 + 𝐽𝑦2 2
+ 𝐽𝑧2 2 =
4 0 1
𝐽2 𝑘, 𝑗, 𝑚 = 𝑗(𝑗 + 1)ℏ2 𝑘, 𝑗, 𝑚

𝑘′, 𝑗′, 𝑚′ 𝐽2 𝑘, 𝑗, 𝑚 = 𝑗(𝑗 + 1)ℏ2 𝛿𝑘𝑘 ′ 𝛿𝑗𝑗 ′ 𝛿𝑚 𝑚 ′

iii) 𝑗=1
(𝑚 = 1, 𝑚 = 0, 𝑚 = −1)

𝐽𝑧 𝑘, 𝑗, 𝑚 = 𝑚ℏ 𝑘, 𝑗, 𝑚

𝑘 ′ , 𝑗 ′ , 𝑚′ 𝐽𝑧 𝑘, 𝑗, 𝑚 = 𝑚ℏ𝛿𝑚𝑚 ′

𝑚𝛿11 𝑚𝛿10 𝑚𝛿1−1 1 0 0


1
𝐽𝑧 = ℏ 𝑚𝛿01 𝑚𝛿00 𝑚𝛿0−1 =ℏ 0 0 0
𝑚𝛿−11 𝑚𝛿−10 𝑚𝛿−1−1 0 0 −1

𝛿12 𝛿11 𝛿10 0 2 0


1
𝐽+ = ℏ 𝛿02 𝛿01 𝛿00 =ℏ 0 0 2
𝛿−12 𝛿−11 𝛿−10 0 0 0

0 0 0
1
𝐽− =ℏ 2 0 0
0 2 0

0 1 0
1
𝐽𝑥 =ℏ 1 0 1
0 1 0

0 −𝑖 0
1 ℏ
𝐽𝑦 = 𝑖 0 −𝑖
2
0 𝑖 0
13
1 0 0
2 1 2
𝐽 = 2ℏ 0 1 0
0 0 1
Remarque : On peut vérifier que les matrices de 𝐽𝑧 , 𝐽𝑥 et 𝐽𝑦 satisfont aux relations de
commutation entre moments cinétiques.

j quelconque : on a

𝑘, 𝑗, 𝑚 𝐽± 𝑘 ′ , 𝑗 ′ , 𝑚′ = ℏ 𝑗 𝑗 + 1 − 𝑚′ (𝑚′ ± 1)𝛿𝑘𝑘′ 𝛿𝑗𝑗 ′ 𝛿𝑚 𝑚 ′ ±1


1
or 𝐽𝑥 = 𝐽+ + 𝐽−
2

𝑘, 𝑗, 𝑚 𝐽𝑥 𝑘 ′ , 𝑗 ′ , 𝑚′ =

𝑗 𝑗 + 1 − 𝑚′ (𝑚′ + 1)𝛿𝑚 𝑚 ′ +1 + 𝑗 𝑗 + 1 − 𝑚′ (𝑚′ − 1)𝛿𝑚 𝑚 ′ −1 𝛿𝑘𝑘′ 𝛿𝑗𝑗 ′
2

1
Et 𝐽𝑦 = 𝐽+ − 𝐽−
2𝑖

𝑘, 𝑗, 𝑚 𝐽𝑦 𝑘 ′ , 𝑗 ′ , 𝑚′ =

𝑗 𝑗 + 1 − 𝑚′ (𝑚′ + 1)𝛿𝑚 𝑚 ′ +1 − 𝑗 𝑗 + 1 − 𝑚′ (𝑚′ − 1)𝛿𝑚 𝑚 ′ −1 𝛿𝑘𝑘′ 𝛿𝑗𝑗 ′
2

𝑖 𝑖
La matrice 𝐽𝑧 est diagonale et ses éléments sont les 2𝑗 + 1 de 𝑚ℏ ; les matrices 𝐽𝑥 et
𝑗
𝐽𝑦 n’ont d’éléments non-nuls qu’immédiatement au-dessus et au-dessous de la diagonale
𝑖 𝑗
principale : 𝐽𝑥 est symétrique et réelle, 𝐽𝑦 antisymétrique et imaginaire pure.

On a 𝑘, 𝑗, 𝑚 𝐽2 𝑘 ′ , 𝑗 ′ , 𝑚′ = 𝑗(𝑗 + 1)ℏ2 𝛿𝑘𝑘′ 𝛿𝑗𝑗 ′ 𝛿𝑚𝑚 ′

Les éléments diagonaux de 𝐽2 valent tous 𝑗(𝑗 + 1)ℏ2 .

Remarque : L’axe oz que nous avons choisi comme « axe de quantification » est
entièrement arbitraire : toutes les directions de l’espace sont physiquement équivalentes, et
l’on s’attend à ce que les valeurs propres de 𝐽𝑥 et 𝐽𝑦 soient les mêmes que celle de 𝐽𝑧 .

(leurs vecteurs propres sont cependant différents puisque 𝐽𝑥 et 𝐽𝑦 ne commutent pas avec 𝐽𝑧 ).

14
D. Application au moment cinétique orbital

1. Valeurs et fonction propres de 𝑳𝟐 𝒆𝒕 𝑳𝒛

a. Equations aux valeurs propres en représentation 𝒓 :


En représentation r , les observables R et P correspondant respectivement à la

multiplication par r et à l’opérateur différentiel ∇.
𝑖

ℏ 𝜕 𝜕
𝐿𝑥 = 𝑦 −𝑧
𝑖 𝜕𝑧 𝜕𝑦

ℏ 𝜕 𝜕
𝐿𝑦 = 𝑧 −𝑥
𝑖 𝜕𝑥 𝜕𝑧

ℏ 𝜕 𝜕
𝐿𝑧 = 𝑥 −𝑦
𝑖 𝜕𝑦 𝜕𝑥

Il est plus commode de travailler en coordonnées sphériques.

𝑥 = 𝑟 sin 𝜃 cos 𝜑 𝑟≥0


𝑦 = 𝑟 sin 𝜃 sin 𝜑 avec 0≤𝜃≤𝜋
𝑧 = 𝑟𝑐𝑜𝑠𝜃 0 ≤ 𝜑 < 2𝜋

L’élément de volume 𝑑 3 𝑟 = 𝑟 2 𝑠𝑖𝑛𝜃 𝑑𝑟𝑑𝜃𝑑𝜑

= 𝑟 2 𝑑𝑟𝑑Ω

Où 𝑑Ω = 𝑠𝑖𝑛𝜃 𝑑𝜃𝑑𝜑
𝑑Ω est l’élément de l’angle solide autour de la direction d’angles polaires 𝜃 et 𝜑.

15
Par un changement de variable :

𝜕 𝑐𝑜𝑠𝜑 𝜕
𝐿𝑥 = 𝑖ℏ 𝑠𝑖𝑛𝜑 +
𝜕𝜃 𝑡𝑔𝜃 𝜕𝜑

𝜕 𝑠𝑖𝑛𝜑 𝜕
𝐿𝑦 = 𝑖ℏ −𝑐𝑜𝑠𝜑 +
𝜕𝜃 𝑡𝑔𝜃 𝜕𝜑

𝜕
𝐿𝑦 = 𝑖ℏ
𝜕𝜑

D’où l’on tire :

𝜕2 1 ∂ 1 𝜕2
𝐿2 = −ℏ2 2
+ +
𝜕𝜃 𝑡𝑔𝜃 𝜕𝜃 𝑠𝑖𝑛𝜃 𝜕𝜑 2

𝜕 𝜕
𝐿+ = ℏ𝑒 𝑖𝜑 + 𝑖𝑐𝑜𝑡𝑔𝜃
𝜕𝜃 𝜕𝜑

𝜕 𝜕
𝐿− = ℏ𝑒 −𝑖𝜑 − + 𝑖𝑐𝑜𝑡𝑔𝜃
𝜕𝜃 𝜕𝜑

En représentation r , les fonctions propres associés aux valeurs propres 𝑙(𝑙 + 1)ℏ2 de 𝐿2 et
𝑚ℏ de 𝐿𝑧 sont solutions aux équations :

𝜕2 1 𝜕 1 𝜕2
− + + 𝜓 𝑟, 𝜃, 𝜑 = 𝑙 𝑙 + 1 𝜓 𝑟, 𝜃, 𝜑 (1)
𝜕𝜃 2 𝑡𝑔𝜃 𝜕𝜃 𝑠𝑖𝑛2 𝜃 𝜕𝜑 2
𝜕
−𝑖 𝜓 𝑟, 𝜃, 𝜑 = 𝑚𝜓 𝑟, 𝜃, 𝜑 (2)
𝜕𝜑

𝑙 est entier où demi entier et m ne peut prendre que les valeurs – 𝑙 , −𝑙 + 1 ……,
𝑙 ….. 𝑙 − 1, 𝑙 .

Dans les équations (1) et (2) 𝑟 n’apparait dans aucun opérateur différentiel. On va tenir
compte que de la dépendance en 𝜃 et 𝜑 . Désignons par 𝑌𝑙𝑚 𝜃, 𝜑 une fonction propre
commune de 𝐿2 et de 𝐿𝑧 correspondant aux valeurs propres 𝑙 𝑙 + 1 ℏ2 et 𝑚ℏ . Les
𝑌𝑙𝑚 𝜃, 𝜑 sont appelées les harmoniques sphériques.

𝐿2 𝑌𝑙𝑚 𝜃, 𝜑 = 𝑙(𝑙 + 1)ℏ2 𝑌𝑙𝑚 𝜃, 𝜑

𝐿𝑧 𝑌𝑙𝑚 𝜃, 𝜑 = 𝑚ℏ𝑌𝑙𝑚 𝜃, 𝜑

16
Remarque :

Les équations en 𝑌𝑙𝑚 𝜃, 𝜑 donnent la dépendance en 𝜃 et 𝜑 des fonctions propres de 𝐿2


et 𝐿𝑧 . Une fois trouvé la solution 𝑌𝑙𝑚 𝜃, 𝜑 de ces équations, on obtiendra ces fonctions
propres sous la forme :

𝜓𝑙,𝑚 𝑟, 𝜃, 𝜑 = 𝑓(𝑟) 𝑌𝑙𝑚 𝜃, 𝜑

𝑓(𝑟) est une fonction de r .

 Pour normer 𝜓𝑙,𝑚 𝑟, 𝜃, 𝜑 en norme séparément 𝑌𝑙𝑚 𝜃, 𝜑 et 𝑓(𝑟) .


2𝜋 𝜋
0
𝑑𝜑 0
𝑠𝑖𝑛𝜃 𝑌𝑙𝑚 𝜃, 𝜑 2
𝑑𝜃 = 1

0
𝑟 2 𝑓(𝑟) 2 𝑑𝑟 = 1

b) valeurs de 𝒍 et 𝒎 :

𝜶) 𝒍 et 𝒎 ne peuvent être qu’entiers :


ℏ 𝜕
𝐿𝑧 =
𝑖 𝜕𝜑

𝐿𝑧 𝑌𝑙𝑚 𝜃, 𝜑 = 𝑚ℏ𝑌𝑙𝑚 𝜃, 𝜑
ℏ 𝜕
𝑌𝑙𝑚 𝜃, 𝜑 = 𝑚ℏ𝑌𝑙𝑚 𝜃, 𝜑
𝑖 𝜕𝜑

𝑑𝑌𝑙𝑚 𝜃 ,𝜑
= 𝑖𝑚𝑑𝜑
𝑌𝑙𝑚 𝜃,𝜑

𝑙𝑛𝑌𝑙𝑚 𝜃, 𝜑 = 𝑖𝑚𝜑 + 𝑐 𝑡𝑒

𝑌𝑙𝑚 𝜃, 𝜑 = 𝐹𝑙𝑚 (𝜃)𝑒 𝑖𝑚𝜑

Or 𝜑 varie entre 0 et 2 𝜋 et :

𝑌𝑙𝑚 𝜃, 𝜑 = 0 = 𝑌𝑙𝑚 𝜃, 𝜑 = 2𝜋

𝑒 𝑖𝑚 2𝜋 = 𝑒 𝑖𝑚 0 = 1 , 𝑚 ne peut être qu’un entier dans le cas du moment cinétique orbital.

Si 𝑚 est demi entier 𝑒 𝑖𝑚 2𝜋 = −1 . Donc 𝑙 doit être entier.

17
c) Principales propriétés des harmoniques sphériques :

Relation de récurrence :

𝐿± 𝑌𝑙𝑚 𝜃, 𝜑 = ℏ 𝑙 𝑙 + 1 − 𝑚(𝑚 ± 1)𝑌𝑙𝑚 ±1 𝜃, 𝜑


𝜕 𝜕
Or 𝐿+ = ℏ𝑒 𝑖𝜑 ( + 𝑖𝑐𝑜𝑡𝑔𝜃 )
𝜕𝜃 𝜕𝜑

𝜕 𝜕
𝐿− = ℏ𝑒 𝑖𝜑 ( − 𝑖𝑐𝑜𝑡𝑔𝜃 )
𝜕𝜃 𝜕𝜑

𝜕 𝜕
𝑒 𝑖𝜑 ( − 𝑖𝑐𝑜𝑡𝑔𝜃 ) 𝑌𝑙𝑚 𝜃, 𝜑 = 𝑙 𝑙 + 1 − 𝑚(𝑚 + 1)𝑌𝑙𝑚 +1 𝜃, 𝜑
𝜕𝜃 𝜕𝜑

𝜕 𝜕
𝑒 −𝑖𝜑 (− − 𝑖𝑐𝑜𝑡𝑔𝜃 ) 𝑌𝑙𝑚 𝜃, 𝜑 = 𝑙 𝑙 + 1 − 𝑚(𝑚 − 1)𝑌𝑙𝑚 −1 𝜃, 𝜑
𝜕𝜃 𝜕𝜑

𝜷) Relation d’orthonormalisation et de fermeture :


2𝜋 𝜋 ′
0
𝑑𝜑 0
𝑠𝑖𝑛𝜃 𝑑𝜃𝑌𝑙𝑚
′ 𝜃, 𝜑 𝑌𝑙𝑚 𝜃, 𝜑 = 𝛿𝑙′ 𝑙 𝛿𝑚 ′𝑚

D’autre part, une fonction quelconque de 𝜃 et 𝜑 , 𝑓(𝜃, 𝜑) , peut être développée sur les
harmoniques sphériques :
∞ 𝑙 𝑚
𝑓 𝜃, 𝜑 = 𝑙=0 𝑚 =−𝑙 𝐶𝑙,𝑚 𝑌𝑙 𝜃, 𝜑
2𝜋 𝜋 ′∗
𝐶𝑙,𝑚 = 0
𝑑𝜑 0
𝑠𝑖𝑛𝜃 𝑑𝜃𝑌𝑙𝑚
′ 𝜃, 𝜑 𝑌𝑙𝑚 𝜃, 𝜑 𝑓 𝜃, 𝜑
∞ 𝑙 𝑚 ∗
𝑙=0 𝑚 =−𝑙 𝑌𝑙 𝜃, 𝜑 𝑌𝑙𝑚 𝜃 ′ , 𝜑 ′ = 𝛿 𝑐𝑜𝑠𝜃 − 𝑐𝑜𝑠𝜃′ 𝛿(𝜑 − 𝜑 ′ )

𝑠𝑖𝑛𝜃𝑑𝜃 = −𝑑𝑐𝑜𝑠𝜃

𝜸. Parité et conjugaison complexe : on peut montrer que :

𝑌𝑙𝑚 𝜋 − 𝜃, 𝜋 + 𝜑 = −1 𝑙 𝑌𝑙𝑚 𝜃, 𝜑
Les harmoniques sphériques sont des fonctions de parité définie et indépendante de m ; elles
sont paires si l est pair, impaires si l est impaires.

𝑌𝑙𝑚 𝜃, 𝜑 ∗
= −1 𝑚
𝑌𝑙−𝑚 𝜃, 𝜑

18
d) Fonctions propres de 𝑳𝟐 𝒆𝒕 𝑳𝒛 :
Pour définir les fonctions 𝑌𝑙𝑚 𝜃, 𝜑 il faut chercher la dépendance en 𝜃 de 𝐹𝑙𝑚 (𝜃). On va
commencer par considérer le cas particulier 𝑚 = 𝑙 ;

on a :

𝐿+𝑌𝑙𝑙 𝜃, 𝜑 = 0

Soit : 𝐿+𝐹𝑙𝑙 𝜃 𝑒 𝑖𝑙𝜑 = 0

Qui s’écrit en remplaçant 𝐿+ par sa valeur :

𝜕 𝜕
𝑒 𝑖𝜑 + 𝑖𝑐𝑜𝑡𝑔𝜃 𝐹𝑙𝑙 𝜃 𝑒𝑖𝑙𝜑 = 0
𝜕𝜃 𝜕𝜑

Ce qui donne :

𝑑
− 𝑙 𝑐𝑜𝑡𝑔𝜃 𝐹𝑙𝑙 𝜃 = 0
𝑑𝜃

𝑑 𝐹𝑙𝑙 𝜃 𝑑(𝑠𝑖𝑛𝜃 )
Soit : = 𝑙𝑐𝑜𝑡𝑔𝜃𝑑𝜃 = 𝑙 , dont la solution générale est :
𝐹𝑙𝑙 𝜃 𝑠𝑖𝑛𝜃

𝐹𝑙𝑙 𝜃 = 𝑐𝑙 𝑠𝑖𝑛𝜃 𝑙

Où 𝑐𝑙 est une constante de normalisation.

On aura donc pour chaque valeur de 𝑙 entière et positive une fonction 𝑌𝑙𝑙 𝜃, 𝜑 unique définie
par :

𝑌𝑙𝑙 𝜃, 𝜑 = 𝑐𝑙 𝑠𝑖𝑛𝜃 𝑙 𝑒𝑖𝑙𝜑

Par action répétée de 𝐿− sur 𝑌𝑙𝑙 𝜃, 𝜑 , on calcul les fonctions : 𝑌𝑙𝑙−1 , 𝑌𝑙𝑙−2 , … , 𝑌𝑙𝑚 , ….., 𝑌𝑙−𝑙
correspondant aux différentes valeurs de m.

Calcul de la constante 𝒄𝒍 :
La condition de normalisation s’écrit :

𝑌𝑙𝑚 ∗ 𝜃, 𝜑 𝑌𝑙𝑚 𝜃, 𝜑 𝑑Ω = 1
Soit :
2𝜋 𝜋
0
𝑑𝜑 0
sin 𝜃 𝑌𝑙𝑚 ∗ 𝜃, 𝜑 𝑌𝑙𝑚 𝜃, 𝜑 𝑑𝜃 = 1

On obtient dans le cas des 𝑌𝑙𝑙 𝜃, 𝜑 :

2 𝜋 2𝑙 𝑠𝑖𝑛𝜃𝑑𝜃
2𝜋 𝑐𝑙 0
sin 𝜃 =1

19
En remarquant que sin 𝜃 2𝑙 = 1 − 𝑐𝑜𝑠 2 𝜃 𝑙 et 𝑠𝑖𝑛𝜃𝑑𝜃 = 𝑑 𝑐𝑜𝑠𝜃 , on obtient après
intégration par partie :

1 2𝑙+1 !
𝑐𝑙 =
2𝑙 𝑙! 4𝜋

𝑙
Par convention on prend 𝑐𝑙 = −1 𝑐𝑙 ce qui fixe la phase de 𝑐𝑙 , on aura :

−1 𝑙 2𝑙+1 !
𝑌𝑙𝑙 𝜃, 𝜑 = 𝑙 4𝜋
𝑠𝑖𝑛𝜃 𝑙 𝑒𝑖𝑙𝜑
2 𝑙!

On sait que:

𝐿−𝑌𝑙𝑚 𝜃, 𝜑 = ℏ 𝑙 𝑙 + 1 − 𝑚(𝑚 − 1)𝑌𝑙𝑚 −1 𝜃, 𝜑

Qui s’écrit aussi sous la forme :

𝐿−𝑌𝑙𝑚 𝜃, 𝜑 = ℏ 𝑙 + 𝑚 (𝑙 + 𝑚 + 1)𝑌𝑙𝑚 −1 𝜃, 𝜑

En appliquant 𝑙 − 𝑚 fois l’opérateur 𝐿− à 𝑌𝑙𝑙 𝜃, 𝜑 on obtient 𝑌𝑙𝑚 𝜃, 𝜑 sous la forme :

𝐿− 𝑙−𝑚
𝑌𝑙𝑙 𝜃, 𝜑 = ℏ 𝑙−𝑚
2𝑙 1 × 2𝑙 − 1 × 2 × … .× (𝑣 + 𝑚 + 1) 𝑙 − 𝑚 𝑌𝑙𝑚 𝜃, 𝜑

C'est-à-dire :

𝑙+𝑚 ! 𝐿− 𝑙−𝑚
𝑌𝑙𝑚 𝜃, 𝜑 = 𝑌𝑙𝑙 𝜃, 𝜑
2𝑙 ! 𝑙−𝑚 ! ℏ

Ce qui donne après un calcul relativement lourd :

−1 𝑙 2𝑙 + 1 𝑙 + 𝑚 ! 𝑖𝑚𝜑 𝑑 𝑙−𝑚
𝑌𝑙𝑚 𝜃, 𝜑 = 𝑒 𝑠𝑖𝑛𝜃 −𝑚
𝑠𝑖𝑛𝜃 2𝑙
2𝑙 𝑙! 4𝜋 𝑙 − 𝑚 ! 𝑑 𝑐𝑜𝑠𝜃 𝑙−𝑚

Expression des harmoniques sphériques pour 𝑙 = 0, 1, 2

. pour 𝑙 = 0 ; 𝑚 = 0

On obtient une seule fonction de symétrie sphérique appelée «fonction s » :


1
𝑌00 𝜃, 𝜑 = 4𝜋

. pour 𝑙 = 1 ; 𝑚 = −1, 0, 1

On obtient trois fonctions appelées « fonctions p ».

20
3
𝑌11 𝜃, 𝜑 = − 𝑠𝑖𝑛𝜃𝑒 𝑖𝜑
8𝜋

3
𝑌10 𝜃, 𝜑 = − 𝑐𝑜𝑠𝜃
4𝜋

3
𝑌1−1 𝜃, 𝜑 = 𝑠𝑖𝑛𝜃𝑒 −𝑖𝜑
8𝜋

. pour 𝑙 = 2 ; 𝑚 = −2, −1, 0, 1, 2

On obtient cinq fonctions appelées « fonctions d » :

15
𝑌2± 𝜃, 𝜑 = 𝑠𝑖𝑛2 𝜃𝑒 ±2𝑖𝜑
32𝜋

15
𝑌2±1 𝜃, 𝜑 = ∓ 𝑠𝑖𝑛𝜃𝑐𝑜𝑠𝜃𝑒 ±𝑖𝜑
8𝜋

15
𝑌20 𝜃, 𝜑 = 3𝑐𝑜𝑠 2 𝜃 − 1
16𝜋

Représentation de ces fonctions :

z z

𝑙 = 0, 𝑚 = 0 𝑙 = 1, 𝑚 = 0 𝑙 = 2, 𝑚 = 0

Remarque : Les harmoniques sphériques sont très importantes en physique atomique et


moléculaire. Elles forment, ainsi que leurs combinaisons linéaires, les orbitales atomiques des
électrons externes des atomes monovalents, comme on va le voir dans le chapitre suivant sur
l’atome d’hydrogène.

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