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TD3

Physique quantique
Année universitaire 2023/2024

Exercice 1 :

La transformation d’un état 𝜓 à un autre état 𝜓 ! peut se faire par une transformation unitaire,
tel que :

𝜓 ! = 𝑈𝜓

Où 𝑈 est matrice unitaire vérifiant 𝑈𝑈 " = 𝑈 " 𝑈 = 𝐼. Un opérateur 𝐴 se transforme selon :

𝐴! = 𝑈𝐴𝑈 " ou 𝐴 = 𝑈 " 𝐴! 𝑈

1. Montrer que :

i. Si 𝐴 est Hermitien, 𝐴! est aussi Hermitien.

On a :

𝐴! = 𝑈𝐴𝑈 "
(𝐴! )" = (𝑈𝐴𝑈 " )" = 𝑈𝐴" 𝑈 "

Où on a utilisé la règle : (𝐴𝐵𝐶)" = 𝐶 " 𝐵" 𝐴" . Puisque 𝐴 est Hermitien, 𝐴 = 𝐴" . Donc :

(𝐴! )" = 𝑈𝐴𝑈 " = 𝐴!


𝐴! est alors aussi Hermitien.

ii. Les valeurs propres de 𝐴! sont les mêmes que celles de 𝐴.

L’équation aux valeurs propres de 𝐴 s’écrit :

𝐴𝜓# = 𝑎# 𝜓#

Où les 𝑎# sont les valeurs propres. Puisque 𝑈 " 𝑈 = 𝐼,

𝐴𝑈 " 𝑈𝜓# = 𝑎# 𝑈 " 𝑈𝜓#

En appliquant 𝑈 à gauche, on a :

𝑈𝐴𝑈 " (𝑈𝜓# ) = 𝑎# 𝑈𝑈 " (𝑈𝜓# )


𝐴! (𝑈𝜓# ) = 𝑎# (𝑈𝜓# )

En remplaçant 𝑈𝜓# par 𝜓#! , on obtient :

𝐴! 𝜓#! = 𝑎# 𝜓#!
Donc, les valeurs propres 𝑎# de 𝐴 sont aussi les valeurs propres de 𝐴! .

2. Montrer que la relation de commutation fondamentale [𝑥, 𝑝$ ] = 𝑖ℏ reste inchangée par


transformation unitaire.

Considérons 𝑈 l’opérateur unitaire qui effectue la transformation. Donc :

𝑥 ! = 𝑈𝑥𝑈 " , 𝑝$! = 𝑈𝑝$ 𝑈 "

On alors :

[𝑥 ! , 𝑝$! ] = 𝑥 ! 𝑝$! − 𝑝$! 𝑥 ! = (𝑈𝑥𝑈 " )(𝑈𝑝$ 𝑈 " ) − (𝑈𝑝$ 𝑈 " )(𝑈𝑥𝑈 " )
= 𝑈𝑥𝑝𝑈 " − 𝑈𝑝$ 𝑥𝑈 " = 𝑈(𝑥𝑝$ − 𝑝$ 𝑥)𝑈 "
= 𝑈𝑖ℏ𝑈 " = 𝑖ℏ𝑈𝑈 " = 𝑖ℏ

D’où le résultat.

3. Montrer que la valeur moyenne d’un opérateur 𝐴 ne change pas par transformation
unitaire.

Si 𝐴 et 𝐴! sont les opérateurs avant et après la transformation unitaire, on a :

< 𝐴 > = < 𝜓|𝐴|𝜓 > = < 𝜓|𝑈 " 𝑈𝐴𝑈 " 𝑈|𝜓 >

En remplaçant 𝑈|𝜓 > par |𝜓 ! >, on a alors : < 𝜓 ! | = < 𝜓|𝑈 " . Donc :

< 𝐴 > = < 𝜓 ! |𝑈𝐴𝑈 " |𝜓 ! > = < 𝜓 ! |𝐴! |𝜓 ! > = < 𝐴! >

D’où, la valeur moyenne ne change pas par transformation unitaire.

4. Montrer que :

i. Le produit scalaire est invariant par transformation unitaire.

< 𝜑|𝐴|𝜓 > = < 𝜑|𝑈 " 𝑈𝐴𝑈 " 𝑈|𝜓 >

Posons |𝜓 ! > = 𝑈|𝜓 > et |𝜑 ! > = 𝑈|𝜑 > (donc < 𝜑 ! | = < 𝜑|𝑈 " ). On a alors :

< 𝜑|𝐴|𝜓 > = < 𝜑 ! |𝐴! |𝜓 ! >

On mettant 𝐴 = 𝐼, l’équation au-dessus devient :

< 𝜑|𝜓 > = < 𝜑 ! |𝜓 ! >

Donc, le produit scalaire est invariant par transformation unitaire.

ii. La trace d’un opérateur (matrice) est invariante par transformation


unitaire.
De la même manière, les éléments diagonaux de l’opérateur s’écrivent :

𝐴%% = < 𝜓% |𝐴|𝜓% > = < 𝜓% |𝑈 " 𝑈𝐴𝑈 " 𝑈|𝜓% >
! ! |
On posant |𝜓% > = 𝑈|𝜓% > et donc < 𝜓% =< 𝜓% |𝑈 " , on a :
! |𝐴! |𝜓 ! !
𝐴%% = < 𝜓% % > = 𝐴%%

D’où :

8 𝐴%% = 8 𝐴!%%
% %

En d’autres termes, la trace est invariante par transformation unitaire.

iii. Si 𝐴 et 𝐵 commutent dans une représentation, ils commuteront dans


toute autre représentation.

𝐴! 𝐵! − 𝐵! 𝐴! = 𝑈𝐴𝑈 " 𝑈𝐵𝑈 " − 𝑈𝐵𝑈 " 𝑈𝐴𝑈 " = 𝑈𝐴𝐵𝑈 " − 𝑈𝐵𝐴𝑈 "
= 𝑈(𝐴𝐵 − 𝐵𝐴)𝑈 "

Donc si 𝐴𝐵 − 𝐵𝐴 = 0, 𝐴! 𝐵! − 𝐵! 𝐴! = 0. D’où le résultat.

Exercice 2 :

1. On définit deux opérateurs 𝑎" et 𝑎 comme suit :

𝑎:𝑛 > = √𝑛:𝑛 − 1 >, 𝑎" |𝑛 > = √𝑛 + 1|𝑛 + 1 > , 𝑛 = 0, 1,2, …

Déterminer la forme matricielle de 𝑎" et 𝑎.

Multipliant la première équation de la gauche par un état < 𝑛! |, on a alors :

< 𝑛! |𝑎:𝑛 > = √𝑛 < 𝑛! |𝑛 − 1 > = √𝑛𝛿#! ,#'(

Cette équation donne les éléments de matrice de 𝑎. Donc :

< 0|𝑎|1 > = 1, < 1|𝑎|2 > = √2, < 2|𝑎:3 > = C3, …

De la même manière, multipliant la deuxième équation de la gauche par < 𝑛! |, on a :

< 𝑛! |𝑎" |𝑛 > = √𝑛 + 1 < 𝑛! |𝑛 + 1 > = √𝑛 + 1𝛿#! ,#)(

Les éléments de matrice sont alors :

< 1|𝑎" |0 > = 1, < 2|𝑎" :1 > = √2, < 3|𝑎" :2 > = √3, …
Les matrices complètes sont :

0 0 0 0 …
0 1 0 0 0 …
1 0 0 0 …
0 0 √2 0 0 … "
⎛ ⎞
𝑎=D G , 𝑎 = ⎜0 √2 0 0 …⎟
0 0 0 √3 0 …
0 0 √3 0 …
⋮ ⋮ ⋮ ⋮ ⋮ ⋱
⎝⋮ ⋮ ⋮ ⋮ ⋱⎠

2. Un opérateur réel 𝐴 satisfait l’équation suivante :

𝐴* − 5𝐴 + 6 = 0

i. Déterminer les valeurs propres de 𝐴.

Puisque 𝐴 est solution d’une équation quadratique, il aura deux valeurs propres. Donc, l’opérateur peut être
représenté par une matrice 2 × 2. Ces valeurs propres sont solutions de l’équation :

𝜆* − 5𝜆 + 6 = 0

La résolution de l’équation donne :

(𝜆 − 3)(𝜆 − 2) = 0 ou 𝜆 = 2 ou 3

Donc, la matrice 2 × 2 la plus simple représentant l’opérateur 𝐴 avec les valeurs propres 2 et 3 est :

2 0
𝐴=R S
0 3

ii. Déterminer les vecteurs propres de 𝐴.

Le vecteur propre correspondant à la valeur propre 2 est :

2 0 𝑎( 𝑎(
R S R𝑎 S = 2 R𝑎 S
0 3 * *

Donc, 𝑎( = 1, 𝑎* = 0.
L’équation aux valeurs propres correspondant au deuxième vecteur propre (qui correspond à la valeur propre
3) donne 𝑎( = 0, 𝑎* = 1. Les vecteurs propres sont alors :

1 0
R S et R S
0 1

iii. Est-ce que A est une observable ?

Elle facile de voir que 𝐴 = 𝐴" (= (𝐴̅)+ ). La matrice 𝐴 est donc Hermitienne. Donc, elle correspond à un
opérateur qui représente une observable.

Exercice 3 :
(
On considère un système à deux particules de spin * se trouvant dans l’état :

1
|𝜓 > = U:↑>(() :↓>(*) + :↓>(() :↑>(*) X
√2
(()
Et on effectue une première mesure 𝑆. (𝑆. étant la composante 𝑧 de l’opérateur spin et
𝑆. |𝛼 > = 𝑚/ ℏ|𝛼 >, 𝑚/ étant le nombre quantique du spin de la particule et |𝛼 > un état
quelconque).

(*)
1. Commenter le fait qu’une mesure simultanée 𝑆. donnera un résultat qui peut toujours
être prédit à partir de la première mesure. Montrer que cette propriété d’intrication
n’est pas partagée par des états résultats de produits tensoriels.

(() ℏ
Une mesure de 𝑆. lorsque le système est dans l'état |𝜓 > donnera ± * avec une probabilité égale. Si la
ℏ (*)
valeur +* est obtenue, cela implique que la particule 1 est dans l'état |↑>, une mesure de 𝑆. donnera la

valeur - *, la particule 2 étant nécessairement dans l'état |↓> . Inversement, si une mesure sur la particule 1

la projette dans l'état |↓>, une mesure simultanée sur l'autre particule donnera nécessairement +*. Les deux
particules sont dans un état intriqué. En revanche, si l'état des deux particules peut être écrit sous forme d'un
produit tensoriel, il n'y aura pas d'intrication.

2. Est-ce que l’état :

1
|𝜑 > = U√2|𝜓 > + |𝜓 ! > +|𝜓 !! >X
2

est intriqué ? avec :𝜓 ! > = :↑>(() |↑ >(*) et |𝜓 !! > = :↓>(() :↓>(*) .

Pour l’état |𝜑 > donné on a :

1
|𝜑 > = U :↑>(() |↑ >(*) + :↓>(() |↓>(*) + :↑>(():↓>(*) + :↓>(() |↑>(*) X
2
Qu’on pourra écrire :

1 1
|𝜑 > = ^ U|↑ >(() + :↓>(() X_ ⨂ ^ U|↑ >(*) + :↓>(*) X_
√2 √2

Une mesure de spin de la particule 1 avec le résultat ± * peut être accompagnée d'une mesure de spin de la

particule 2 avec l'un ou l'autre des résultats ± *. Les deux particules sont complètement démêlées.

3. Discuter l’état d’intrication des quatre états |𝑎 >, 𝑎 = 1,2,3,4, suivants :

1
|1 > = U:↑>(() :↑>(*) + 𝑖:↓>(() :↓>(*) X
√2
1
|2 > = U:↓>(() :↓>(*) + 𝑖:↑>(() :↑>(*) X
√2
1
|3 > = U:↓>(() :↑>(*) − 𝑖:↑>(() :↓>(*) X
√2
1
|4 > = U:↑>(() :↓>(*) − 𝑖:↓>(() :↑>(*) X
√2

Une mesure de spin de la particule 1 dans l'un des deux premiers états (|1 > ou |2 >) donne une particule 2
ayant un spin de même signe (spins parallèles). De même, dans chacun des deux autres états(|3 > ou |4 >),
une mesure de spin de la première particule donne un spin antiparallèle pour l'autre particule.

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