Carla Blanco Antella

Bac 1 philosophie

Travail dans le cadre du cours de

pensée et croyances en Asie orientale

Le système de crédit social en Chine

1
Table des matières

1. Le contexte d'émergence..................................................................................................................3
2. Le principe du système.....................................................................................................................3
3. Les conséquences sur les comportements........................................................................................6
4. Moralité............................................................................................................................................7
5. Conception de la nature en Chine.....................................................................................................8
6. Bibliographie....................................................................................................................................9

2
1. Le contexte d'émergence

Le projet d'établir un système de crédit social a émergé dans un contexte de négociation de l'entrée
de la Chine au sein de l'OMC (Organisation mondiale du commerce). C'est à la demande
d'entreprises européennes et américaines, afin de savoir à quoi s'attendre de la part de leurs
partenaires chinois avant de s'engager en Chine, que s'est mis en place ce « système permettant
d'évaluer la « qualité » des entreprises sur le modèle des techniques de scoring des agences de
notation occidentales.»2

Par la suite, ce projet a pris une tournure différente du cadre purement économique qui devait
favoriser le bon fonctionnement du système financier. Certains y ont vu l'opportunité d'augmenter le
niveau de vertu de la population chinoise, le terme « vertu » correspondant au niveau d'obéissance
des individus aux règles étatiques. L'idée a émergé vers 2008, lorsque Pékin, témoin de la crise
financière américaine, jugeait son propre système supérieur à ceux des occidentaux. Les Etats-Unis
n'avaient pas été suffisamment compétents en matière d'évaluation des risques liés aux emprunts
immobiliers. Et la Chine, quant à elle, tendait à mettre en place un système beaucoup plus
performant et rigoureux. Celle-ci ne s'abstiendra pas d'user de la répression, si nécessaire, afin que
tous ses citoyens se comportent bien.

Comme l'explique le sinologue Édouard Chavannes : « L’Empereur […] en Chine apparaît comme
le juge universel du bien et du mal, comme le dispensateur suprême de l’éloge et du blâme, dans le
monde visible et dans celui qui est invisible : il est le souverain qui règne à la fois sur les corps et
sur les âmes, sur les vivants et sur les morts, sur les hommes et sur les dieux ; en lui se réalise
l’étroite union de la politique, de la morale et de la religion, principe fondamental du gouvernement
chinois ; il est véritablement le Fils du Ciel, et son omnipotence absolue et sacrée provient de ce
qu’il est le mandataire du Ciel sur la terre ».3
De fait, jamais aucun gouvernement en Chine n'a séparé le politique du religieux.
Dans le contexte du système de crédit social, la Chine mêle les traditions confucéennes pour ce qui
relève de sa volonté de « civiliser » la société chinoise et d’augmenter le niveau de vertu des
citoyens avec celle du légisme qui consiste à punir les mauvais citoyens et à récompenser les bons.

2. Le principe du système

Le système de crédit social, organisé par la banque centrale (Banque populaire de Chine) est
hiérarchisé de manière à ce que la note de 300 soit la plus basse et la note de 850 la plus haute. 4

Quarante-trois municipalités-pilotes testent le projet jusqu’en 2020. Chacune de ces villes-pilotes

établit ses propres critères, ses propres systèmes de lettres ou de points, ainsi que son titre. Certaines
d'entre-elles ont pris, par exemple, le nom de « Crédit social de la fleur de prunier » (pour Suzhou),
ou encore celui de « Crédit social de jasmin » (pour Xiamen). Ces municipalités tirent, en ce qui
concerne la majorité d'entre-elles, leurs informations des données individuelles récoltées des

2 institut-thomas-more.org/2019/07/23/la-chine-big-brother-•-surveiller-et-punir/ (consulté le 19/ 01/ 2020)

3 institut-thomas-more.org/2019/07/23/la-chine-big-brother-•-surveiller-et-punir/ (consulté le 19/ 01/ 2020)
4 « Maxime Robin, « Aux Etats-Unis, l’art de rançonner les pauvres », Le Monde diplomatique, septembre 2015. » dans
https://www.monde-diplomatique.fr/2019/01/RAPHAEL/59403 , RENÉ RAPHAËL & LING XI Journalistes. (consulté le 19/
01/ 2020)

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réseaux sociaux, des applications smartphones, ou encore des innombrables caméras de
surveillances disposées partout. Le programme « Filet du ciel » est ce projet qui avait comme
objectif, qu'en 2020, tous les lieux publics urbains majeurs soient dotés de caméras à
reconnaissance faciale. Tandis qu'à la campagne, le programme « Yeux perçants » permet aux
villageois de connecter leurs appareils électroniques aux caméras disposées dans les différents
villages. Ces programmes émergent dans le but d'atteindre « une couverture géographique totale,
une couverture temporelle totale, et un contrôle opérationnel total » 5. Comme l'a déclaré le
président Xi Jinping, cela permettrait que le sentiment de sécurité règne entre tous. Pékin assiste au
bon fonctionnement du système dans chacune des municipalités et devra choisir le dispositif le plus
efficace qui permettra un système de contrôle centralisé et effectif dans toute la Chine.

Un nombre considérable d'informations est recueilli par les différentes entreprises (transport,
entreprises de crédit, des banques, des systèmes de paiement dématérialisés tel que Alipay) via les
caméras de vidéosurveillance, les décisions de justice, les réseaux sociaux. C'est ainsi que sont
prises les décisions de retirer ou d'ajouter des points à certains individus. Un lien entre le système
d’évaluation du crédit des clients d’Alibaba via Alipay et le système d’évaluation de crédit
municipal est perceptible dans certaines villes, dont celle de Hangzou, bien que cette possibilité soit
niée par Alibaba. La vidéosurveillance est déjà présente partout en Chine et elle joue efficacement
le rôle des forces de police.
Dans la ville de Hangzou, la branche financière d’Alibaba procède, elle aussi, à la distribution de
notes à ses acheteurs. Les mieux notés sont ainsi récompensés matériellement ou financièrement.

Cette même ville de Hangzou attribue à chaque citoyen d'au minimum 16 ans une « carte de
citoyen » dotée d'un badge magnétique multifonctions qui sert de carte de sécurité sociale, de carte
de transports, de moyen de paiement des amendes routières aux bornes appropriées, et qui permet
l’accès gratuit aux parcs de la ville. Grâce à cette carte, une vaste base de données a été configurée
dans le but de cerner le mieux possible les besoins des civils. Depuis juin 2018, une application
smartphone remplace cette carte et ses nombreux services de manière virtuelle. Pour s’identifier, il
suffit de renseigner son crédit Sésame, lequel est détecté par reconnaissance faciale.6

Dans la ville de Rongcheng, ce sont les forces de l'ordre qui ont la mainmise sur le fonctionnement
du crédit social. Dans les 919 villages sous la juridiction de Rongcheng, une chaîne télévisée diffuse
tous les soirs les informations personnelles des individus qui ont agi de manière incivique. Antonia
Hmaidi, doctorante, a analysé le système de Rongcheng et présume qu'il n'est pas inconcevable que
la Chine établisse un système décentralisé comme celui-ci.

Là où le système de crédit social est effectif, l'ordre, la discipline, l'entraide, ou encore le respect du
code de la route règnent. La population chinoise soutient activement ce système.

Tous disposent, au départ, d'un capital de 1 000 points, ce qui les place par défaut dans la catégorie
A. Selon qu'ils gagnent ou perdent des points, ils montent vers A+ ou tombent vers les catégories B,
C ou D.

• AAA (plus de 1050 points) : citoyen exemplaire

5 David Bandurski, « “Project Dazzling Snow”: How China’s total surveillance experiment will cover the country »,
Hong Kong Free Press, 12 août 2018 dans http://institut-thomas-more.org/2019/07/29/le-systeme-de-credit-social-•-
comment-la-chine-evalue-recompense-et-punit-sa-population/#_ftn16 (consulté le 19/ 01/ 2020)
6 https://www.monde-diplomatique.fr/2019/01/RAPHAEL/59403 René Raphaël & Ling Xi Journalistes. (consulté le
19/ 01/ 2020)

4
 • AA (entre 1030 et 1049 points) : citoyen excellent
• A (entre 960 et 1029 points) : citoyen honnête
• B (entre 850 et 959) : relativement honnête
• C (entre 600 et 849) : niveau d’avertissement
• D (549 et moins) : malhonnêteté

Dans certaines municipalités, des chartes de bonne conduite sont distribuées à chaque citoyen. Dans
celle de Qingshan, par exemple, les bonnes mœurs qui se doivent d'être respectées, telles que «
bannir les films ou livres dits érotiques, ne plus faire pousser ses légumes dans la rue, fuir les
églises non enregistrées, cesser d’être grossier avec ses voisins ou de se pavaner en voiture de luxe
lors des mariages ou des funérailles » sont affichées sur de larges panneaux bleus.

Dans d'autres municipalités, les habitants reçoivent un inventaire de plusieurs pages dans lequel
sont indiqués les points que ces habitants sont susceptibles de perdre ou de gagner en fonction de
leurs actions. Par exemple : « tailler les arbres fruitiers du voisin rapporte un point ; amener un aîné
à l’hôpital ou au marché, un point, avec une limite de deux trajets par mois ; sortir un véhicule du
fossé : un point ; aider à relever les compteurs d’eau, prêter ses outils : un demi-point. Mais si les
poules ne sont pas en cage, c’est 200 yuans d’amende et dix points en moins ; une bagarre,
1 000 yuans et dix points ; jeter ses déchets dans la rivière : 500 yuans et cinq points ; un graffiti ou
un autocollant jugé hostile au gouvernement : 1 000 yuans et cinquante points. La peine la plus
redoutable s’abat sur ceux qui partent pétitionner auprès de l’échelon supérieur, sans passer par le
chef du village (en Chine, une vieille tradition permet d’aller porter sa réclamation ou sa
protestation à l’échelon supérieur, de la commune au canton, puis à la préfecture, puis à la province)
: 1 000 yuans d’amende et un basculement automatique dans la catégorie B. » 7

Et enfin, dans d'autres encore, ce ne sont pas seulement les commandements qui sont placardés dans
les rues, mais les visages des dits meilleurs citoyens, ainsi qu'une liste des points retirés et ajoutés
durant le mois.

Ainsi, deux catégories se forment. Il y a, d'une part, les citoyens honnêtes, catalogués dans des
"listes rouges", lesquels bénéficient d'avantages de toutes sortes, d'autre part, les citoyens
malhonnêtes, inscrits sur des "listes noires" qui leur causent de nombreuses contraintes sociales ou
financières.
Un site internet, Credit China, a émergé grâce à la Commission nationale de réforme et de
développement et à la banque centrale. Ce site rend publiques chaque mois les informations des
individus dont le crédit est faible, qui sont dès lors jugés indignes de confiance et sont inscrits sur
des listes noires. « Fin mars 2019, 13,49 millions de personnes ont été jugées « indignes de
confiance » et placées sur des listes noires. 20,47 millions de demandes de billets d’avion et 5,71
millions de demandes de billets de train à grande vitesse ont été refusés pour « malhonnêteté ». Et
déjà 20 millions de Chinois ont subi l'interdiction de voyager comme ils l’entendent à l’intérieur
même du pays ». 8

7 Isabelle Thireau, « Les cahiers de doléances du peuple chinois », Le Monde diplomatique, septembre 2010. dans
https://www.monde-diplomatique.fr/2019/01/RAPHAEL/59403 René Raphaël & Ling Xi Journalistes. (consulté le 19/
01/ 2020)
8 Liu Caiyu, « Social credit system to restore morality », Global Times, 13 mai 2019 dans http://institut-thomas-
more.org/2019/07/29/le-systeme-de-credit-social-•-comment-la-chine-evalue-recompense-et-punit-sa-
population/#_ftn16 (consulté le 19/ 01/ 2020)

5
Une application qui porte le nom de Honest Shangai, permet aux Shangaïens d'apercevoir leur
crédit selon leur profession, leurs paiements de dettes, leur casier judiciaire, etc. en introduisant leur
numéro personnel d'identification. Ce numéro d'identité sera bientôt attribué à chaque Chinois dès
la naissance et sera indispensable afin d'effectuer une quelconque démarche personnelle,
administrative, financière, ou encore sociale.
Selon Séverine Arsène, sinologue, un des principaux enjeux du développement technologique dans
le contexte du crédit social, est de collecter un maximum de données sur chaque individu, des plus
intimes aux plus impersonnelles.9

Les municipalités-pilotes vont donc mener vers la création d'un gouvernement centralisé qui tentera
de fédérer chacunes d'elles.

3. Les conséquences sur les comportements

Depuis la mise en place de ce système, des mécanismes de propagande divisant les honnêtes gens
des autres se multiplient. L'ordre, le respect du code de la route et la propreté sont vents régnants
dans les rues.

« Là, je viens de réparer la cheminée d’un voisin. Si je le déclare à notre chef du Parti et si mon ami
confirme, photographie à l’appui, on devra m’attribuer un point. Les notes sont dévoilées chaque fin
de mois sur une page WeChat », affirme M. Liu Jian Yi, 64 ans.

Dans la ville de Rongcheng, une citoyenne prénommée Mme Ma Yu Ling est malade et est
incapable de sortir de son lit, la tétraplégie l'accablant depuis quinze ans. Deux fois par mois, depuis
deux ans, des riverains lui viennent en aide et lui tiennent compagnie. Cette bonne action rapporte
quatre points.10

Des listes dans lesquelles sont recensés bons et mauvais citoyens apparaissent dans d'inombrables
institutions : « entreprises d’import-export, de construction, de transport ferroviaire et aérien, de
statistiques, de conseil juridique et notarié, d'événementiel et de publicité, des mutuelles, de
protection de la propriété intellectuelle, d'organisation de mariages ». 11

Soit des individus sont désignés au niveau local et rapportent la moindre information au niveau
supérieur, soit ce sont les autorités qui affichent publiquement certaines informations en précisant
bien la personne à qui celles-ci se rapportent. A Suqian, par exemple, le visage de celui qui aura le
malheur de commettre la moindre infraction, comme celle de traverser la route au bonhomme
rouge, sera affiché sur de larges écrans à de nombreux carrefours. 12 Ainsi, les individus se
conforment, se comportent selon les attentes du gouvernement et vont jusqu'à s'autocensurer.

9 https://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/12/28/en-chine-un-systeme-de-notation-des-citoyens-encore-flou-mais-
aux-ebauches-effrayantes_5403357_4408996.htm (consulté le 19/ 01/ 2020)
10 https://www.monde-diplomatique.fr/2019/01/RAPHAEL/59403 RENÉ RAPHAËL & LING XI Journalistes. (consulté
le 19/ 01/ 2020)
11 https://www.lemonde.fr/international/article/2019/09/08/en-chine-merkel-appelle-a-la-non-violence-a-hongkong-et-
critique-le-systeme-de-notation-des-citoyens_5507875_3210.html
Frédéric Lemaître (Pékin, correspondant) (consulté le 19/ 01/ 2020)
12 https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/06/15/en-chine-des-citoyens-sous-surveillance_5315522_3234.html
(consulté le 19/ 01/ 2020)

6
Antonia Hmaidi, chercheuse, témoigne à propos d'un phénomène curieux, sans être des plus
étonnants : les personnes référentes désignées pour rapporter les informations révèlent toujours
plus de données relatives à ceux qu'elles n'aiment pas, plutôt qu'à celles qu'elles apprécient. De cette
manière, selon elle, ce système marque « le fait que soit on appartient au groupe, soit on est un
outsider ». 13

4. Moralité

Même si la société chinoise repose sur des idéaux d'ordre et de régularité, et que la
technologie y est perçue comme un moyen d'y parvenir ; et même si le système de crédit
social ne semble pas être interprêté comme une grande dystopie orwellienne par ses habitants, ce
système n'en reste pas moins liberticide. En effet, en Europe, il est évident que la protection des
données personnelles fasse partie intégrante des droits de l’homme. Mais ce projet n'a pas pour
ambition de s'arrêter aux frontières chinoises. Un des principaux théoriciens du projet, Lin Junyue, a
déclaré en 2016 avoir l'intention de répandre le système de crédit social « dans le cadre du projet
des nouvelles routes de la soie », ce qui contribuerait à « l’exportation de la culture institutionnelle
chinoise à l’étranger ».14 C'est pour cette raison qu'il n'est pas absurde de penser que chaque
individu interagissant avec l'économie ou la société chinoises, même en-dehors de Chine, puisse un
jour être concerné par ce projet. Les entreprises européennes sont, d'ailleurs, déjà concernées par le
système d'évaluation. 15

La moralité et la légalité sont ainsi outrepassés dans les domaines économiques, sociaux et
politiques avec ce système chinois qui confond l'économie et la morale.
Si l'on devait retracer les objectifs principaux de ce projet du gouvernement chinois, l'on
remarquerait, pour commencer, son ambition d'établir une société basée sur la « confiance », dans le
but d'assainir les transactions économiques. En conséquence, les citoyens sont divisés en deux
catégories : d’un côté, les personnes de confiance, de l’autre, ceux qui la rompent.
Ensuite, l'un des objectifs qui sous-tendent au développement de l'économie, est celui de la collecte
des données personnelles. Les citoyens ont tendance à sous-évaluer leurs données et à ne même pas
prendre conscience qu’ils en produisent. Avec le système du numéro d’identité unique, il est facile
pour le gouvernement de s'emparer d'énormément de données pour très peu cher et en toute légalité.
16
De plus, ce ne sont ni des dizaines, ni des centaines, ni des milliers, mais des centaines de
millions de caméras de surveillance à reconnaissance faciale qui ont été disposées dans tous les
lieux publics et qui, depuis 5 ans, permettent un fichage au quotidien. 17 Les technologies nouvelles,
et particulièrement le numérique, permettent d'étendre le contrôle social bien au-delà de ce que l'on

13 https://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/12/28/en-chine-un-systeme-de-notation-des-citoyens-encore-flou-mais-
aux-ebauches-effrayantes_5403357_4408996.htm (consulté le 19/ 01/ 2020)
14 Lin Junyue « Rétrospective de quinze ans de construction du système de crédit social en Chine » (en chinois), 9
septembre 2016 , dans http://institut-thomas-more.org/2019/07/29/le-systeme-de-credit-social-•-comment-la-chine-
evalue-recompense-et-punit-sa-population/#_ftn16 (consulté le 19/ 01/ 2020)
15 https://www.lemonde.fr/international/article/2019/09/08/en-chine-merkel-appelle-a-la-non-violence-a-hongkong-et-
critique-le-systeme-de-notation-des-citoyens_5507875_3210.html
Frédéric Lemaître (Pékin, correspondant) (consulté le 19/ 01/ 2020)
16 https://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/12/28/en-chine-un-systeme-de-notation-des-citoyens-encore-flou-mais-
aux-ebauches-effrayantes_5403357_4408996.htm (consulté le 19/ 01/ 2020)
17 https://www.amnesty.fr/liberte-d-expression/actualites/le-reve-chinois (consulté le 19/ 01/ 2020)

7
imagine le plus souvent. 18
Enfin, l'objectif ultime de ce système est de réprimer toute dissidence qui constituerait une menace
pour l'ordre et le bon déroulement de l'économie du gouvernement. Le pouvoir s'arroge désormais,
avec le système de crédit social, le droit de juger de la moralité des individus et peut, en ce sens et
en beaucoup d'autres, être lui-même jugé immoral.19
L'évaluation, finalement arbitraire, qui résulte de ce système renforce le côté totalitaire et
bureaucratique du pouvoir : celui-ci se voit en maître de tous les aspects - social, politique, culturel
économique - de la vie des gens. Le nouveau service de mutuelle de santé auquel seuls les individus
possédant au minimum 600 points de crédit pour pouvoir y accéder ; le caractère intrusif du système
dans le milieu scolaire ; ou encore, la propagande activement menée par le gouvernement et inspirée
des informations tirées des réseaux sociaux, en sont la preuve formelle.

5. Conception de la nature en Chine

Dans le Livre des transformations (le Yi Jing), ainsi que dans la pensée héritée des traditions
confucéenne et taoiste, on trouve l'idée d'un principe ordonnateur au coeur des réalités naturelles, un
principe immanent au cours incessant des mutations. 20
Je m'interroge sur ce à quoi ressemblerait une société basée sur l'harmonie avec la nature.
Autoriserait-elle une hiérarchie organisée entre les êtres humains ?

6. Bibilographie

Dubois de Prisque, Emmanuel, La Chine Big Brother – surveiller et punir, 23 juillet 2019 : institut-
thomas-more.org/2019/07/23/la-chine-big-brother-•-surveiller-et-punir/ (consulté le 19/ 01/ 2020)

Raphaël, René et Xi Ling, Bons et mauvais Chinois, janvier 2019 : https://www.monde-

diplomatique.fr/2019/01/RAPHAEL/59403 , René Raphaël & Ling Xi Journalistes. (consulté le
19/ 01/ 2020)

Dubois de Prisque, Emmanuel, Le système de crédit social – Comment la Chine évalue,

récompense et punit sa population, juillet 2019 : http://institut-thomas-more.org/2019/07/29/le-
systeme-de-credit-social-•-comment-la-chine-evalue-recompense-et-punit-sa-population/#_ftn16
(consulté le 19/ 01/ 2020)

Croquet, Pauline, En Chine, un système de notation des citoyens encore flou mais aux ébauches
effrayantes, 28 décembre 2018 : https://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/12/28/en-chine-un-
systeme-de-notation-des-citoyens-encore-flou-mais-aux-ebauches-
effrayantes_5403357_4408996.htm (consulté le 19/ 01/ 2020)

18 https://www.cepag.be/sites/default/files/publications/analyse_cepag_-_avril_2019_-_notation.pdf (consulté le 19/

01/ 2020)
19 http://institut-thomas-more.org/2019/07/29/le-systeme-de-credit-social-•-comment-la-chine-evalue-recompense-et-
punit-sa-population/#_ftn16 (consulté le 19/ 01/ 2020)
20 https://www.persee.fr/doc/oroc_0754-5010_1983_num_3_3_898 (consulté le 19/ 01/ 2020)

8
Lemaître, Frédéric, En Chine, Merkel appelle à la non-violence à Hongkong et critique le système
de notation des citoyens, 08 septembre 2019 :
https://www.lemonde.fr/international/article/2019/09/08/en-chine-merkel-appelle-a-la-non-
violence-a-hongkong-et-critique-le-systeme-de-notation-des-citoyens_5507875_3210.html
(consulté le 19/ 01/ 2020)

Leplâtre, Simon, En Chine, des citoyens sous surveillance, 15 juin 2018 :

https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/06/15/en-chine-des-citoyens-sous-
surveillance_5315522_3234.html (consulté le 19/ 01/ 2020)

Amnesty International, Le « rêve chinois », 05 juillet 2019 : https://www.amnesty.fr/liberte-d-

expression/actualites/le-reve-chinois (consulté le 19/ 01/ 2020)

Latteur, Nicolas, Petite géopolitique de la notation des populations, avril 2019 :

https://www.cepag.be/sites/default/files/publications/analyse_cepag_-_avril_2019_-_notation.pdf
(consulté le 19/ 01/ 2020)

Lincot, Emmanuel, Les nouvelles routes de la soie du numérique et le défi de l’intelligence

artificielle, 2019 : https://www.cairn.info/revue-nectart-2019-2-page-146.htm#no5 (consulté le
19/ 01/ 2020)

Jullien, François, La conception du monde naturel, en Chine et en Occident, selon Tang Junyi,
1983 : https://www.persee.fr/doc/oroc_0754-5010_1983_num_3_3_898 (consulté le 19/ 01/
2020)