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01 Catégories d'actifs
01.1 Connaissances générales
Objectifs d'apprentissage
1. Décrire et comparer différentes catégories d'actifs, de placements et de titres.
2. Expliquer les composantes des risques d'investissement (par ex., de cours/marché, de liquidité, de défaut,
de secteur, d'inflation).
3. Expliquer l'importance des différentes catégories d'actifs pour la gestion de patrimoine, la gestion
d'investissement, le conseil en investissement et les solutions proposées.
4. Expliquer ce que sont les états financiers et résumer la réglementation comptable.
5. Expliquer ce qu'est un bilan et décrire comment l'actif, le passif et les fonds propres s'y ordonnent.
6. Expliquer ce qu'est le compte de résultat et résumer en quoi il est lié au résultat d'exploitation et au
bénéfice.
7. Expliquer ce qu'est un tableau des flux de trésorerie et résumer ce que sont les flux de trésorerie
provenant de l'activité d'exploitation, de l'activité d'investissement et de l'activité de financement.
8. Décrire la différence entre le bilan des entreprises non financières et le bilan des banques.
9. Décrire les caractéristiques de la finance islamique et résumer les grands principes et les restrictions
s'appliquant aux investissements conformes à la charia.
10. Décrire les principaux produits conformes à la charia et expliquer les risques généraux et spécifiques qui y
sont liés.
Introduction
Avant de commencer l'étude de ce chapitre, assurez-vous de bien connaître le contenu du chapitre
préparatoire sur les mathématiques et les statistiques. Ce chapitre présente les catégories d'actifs, les blocs
de construction du portefeuille d'un client. Dans le chapitre sur la théorie du portefeuille, nous verrons
l'importance de la diversification des actifs d'un portefeuille (réduire les risques sans nécessairement réduire
les rendements), qui est fondamentale pour les prestations de services faites par tout gérant de patrimoine
pour ses clients. Mais pour comprendre la gestion de portefeuille, nous devons d'abord bien saisir ce que sont
les catégories d'actifs.
Une catégorie d'actifs est un groupe de placements à caractéristiques similaires de risque et de rendement,
qui réagissent par un comportement similaire à des facteurs exogènes (dont des facteurs macroéconomiques
comme les taux d'intérêt ou la croissance économique). Les catégories d'actifs traditionnelles recouvrent les
actions et les titres obligataires. Les catégories d'actifs sont les blocs de construction du portefeuille de
placements d'un client et doivent être gérées de façon à atteindre ses objectifs de placement. Les actions
(actions de sociétés) génèrent des taux de rendement relativement élevés mais présentent aussi un risque
relativement élevé (défini comme la volatilité du rendement). Le rendement et le risque des titres obligataires
sont généralement inférieurs à ceux des actions. On peut donc recommander aux jeunes clients, qui ont une
grande tolérance au risque, de placer leur patrimoine à investir dans une proportion plus grande en actions
qu'en obligations.
En tant que conseillers, il nous faut aussi comprendre les effets produits par l'association de catégories
d'actifs différentes au sein des portefeuilles de nos clients. Comme les placements appartenant à une même
catégorie d'actifs se ressemblent, ils réagissent en principe de manière similaire à l'évolution des facteurs
macroéconomiques. En revanche, des catégories d'actifs différentes réagissent en principe différemment à
l'évolution des facteurs macroéconomiques. Par exemple, en période de récession, il se peut que la valeur
des actions chute et que celle des obligations reste stable. Par conséquent en combinant différentes
catégories d'actifs pour créer un portefeuille, les investisseurs peuvent parvenir à différentes combinaisons de
risque et de rendement. Ce concept est traité en détail dans le chapitre Gestion de Portefeuille. Pour l'instant,
il vous suffit de savoir que le mélange de catégories d'actifs différentes permet de construire un portefeuille
optimal pour le client.
Comme l'une des fonctions majeures du conseiller clients est de donner des conseils en investissement et de
recommander aux clients de diversifier leurs placements, il est important de comprendre les caractéristiques
du rendement, du risque (la volatilité ou la variabilité des rendements) et de la corrélation (la mesure de la
manière dont les rendements de différents titres changent les uns par rapport aux autres) des catégories
d'actifs.
1.3 Un investissement au sein d'une même catégorie d'actifs correspond au droit juridiquement reconnu de
recevoir des versements futurs, ou d'autres avantages économiques tels que le droit de jouir d'un bien. La
valeur marchande actuelle de ces versements peut augmenter/diminuer en fonction de facteurs généraux liés
au marché et de facteurs propres au placement. Ainsi, le rendement total des placements = revenu +
appréciation en capital (ou - perte)
Un appartement résidentiel au centre de Zurich loué à des locataires est un investissement
En cas de forte expansion économique à Zurich, la demande de biens résidentiels augmentera, les
loyers pourront augmenter, de sorte que la valeur de l'appartement s'appréciera peut-
être (toutes choses étant égales par ailleurs)
1.4 Un titre est une forme d'investissement, normalement un certificat papier ou électronique, reconnu en
droit, donnant droit au propriétaire aux flux de trésorerie d'un investissement sous-jacent. Il peut aussi donner
des droits supplémentaires comme les droits de vote (actions) ou une protection contre des pertes en cas de
défaillance de l'entreprise sous-jacente. De nombreux titres obligataires offrent une forme de « garantie » en
cas de mise en liquidation de la société émettrice de l'emprunt obligataire. Nous verrons cela lorsque nous
traiterons des titres obligataires un peu plus loin dans ce chapitre.
Une action Apple est un titre d'investissement, car son propriétaire a droit aux bénéfices distribuables sous
forme de dividendes et de rachats d'actions. Si les dirigeants d'Apple ne distribuent pas de bénéfices sous
forme de dividendes ou de rachats d'actions, les actionnaires peuvent les destituer par le vote.
Si Apple annonce la sortie d'un nouvel iPhone, accueilli avec enthousiasme, les investisseurs
penseront peut-être que les flux de trésorerie futurs augmenteront et que, toutes choses égales par
ailleurs, le cours de l'action s'appréciera. Ainsi, les investisseurs peuvent profiter de la réévaluation des
flux de trésorerie futurs, à la hausse ou à la baisse.
Une action d'un fonds de placement immobilier (FPI) constitue un titre
Les « investissements » sous-jacents sont des immeubles commerciaux
En regroupant plusieurs propriétés, en gérant les revenus locatifs et en les affectant aux actions
individuelles du FPI, la société de gestion du FPI a rendu plus facile aux investisseurs individuels
d'investir dans une catégorie d'actifs complexe et illiquide.
La « titrisation » de flux de trésorerie permet au placement d'être plus facilement négociable et liquide
(facilement converti en espèces à de faibles coûts de transaction). Une propriété à Manhattan est un
placement, mais n'est pas facilement négociable et par conséquent n'est pas liquide. Cependant, une
action dans un FPI qui investit en immobilier résidentiel américain est négociable et liquide.
Le schéma ci-dessous illustre la relation qui existe entre les différents types d'investissements et le couple
risque-rendement
Actions internationales 5 14
Pour les clients, ces caractéristiques sont importantes. À long terme, les actions ont surperformé les
obligations d'État qui, à leur tour, ont surperformé les bons du Trésor. Toutefois ces primes de rendement
reflètent un risque plus élevé. La tâche du conseiller consiste à générer le rendement le plus élevé possible
pour les investisseurs, en fonction de leur capacité et de leur volonté à prendre des risques.
2.2 Les rendements doivent être suffisants pour compenser l'investisseur du risque encouru en
possédant le placement
Rendement exigé = taux sans risque (réel, avant inflation) + prime d'inflation anticipée + prime de risque
anticipé
Par exemple, nous attendrions le rendement suivant d'obligations souveraines américaines (sur 30 ans)
Rendement exigé = taux sans risque + prime d'inflation anticipée
Historiquement, ce rendement est approximativement = 2% + 2% = 4%
Un investisseur rationnel s'attend normalement à avoir plus de rendement sur des actions
américaines que sur des obligations souveraines (d'État) américaines pour compenser le risque
supplémentaire inhérent aux actions
Historiquement, ceci a été environ = rendement des obligations souveraines américaines +
(3 % à 4 %) = 7 % à 8 %
particulièrement des obligations parce qu'elles ont en principe des flux de trésorerie de revenus fixes et de
remboursements fixes. Le pouvoir d'achat diminuera. Toutefois, notez que les obligations indexées sur
l'inflation peuvent donner une certaine protection contre l'inflation. Les actions tirent profit d'une inflation
modérée, mais souffrent lorsque l'inflation est plus élevée que prévu (voir la section sur la macroéconomie
et la politique monétaire).
la situation financière : comparaison de l'actif et du passif (actif net), liquidité, levier (endettement)
les changements de la situation financière : croissance de l'actif net, de l'endettement, taille relative par
rapport aux sociétés comparables du secteur
Utile à de nombreux utilisateurs pour prendre des décisions, notamment :
les actionnaires : performance de leur investissement et évaluation de la façon dont la société est
gérée. Si les actionnaires estiment que leur investissement est mal géré, ils peuvent vendre leurs
actions et mettre leur patrimoine ailleurs
les fournisseurs : la société est-elle solvable (actif > passif), liquide (a-t-elle une trésorerie suffisante
pour payer ses dettes ?), en continuité d'exploitation (l'entreprise sera-t-elle encore en activité 12 mois
après la date de clôture du bilan) ?
les clients, occasionnels et habituels : la société sera-t-elle capable de continuer à être leur
fournisseur ?
l'administration fiscale : combien d'impôt l'entreprise a-t-elle à payer ?
les États : évaluation de la croissance, de la politique et de la législation
L'écart d'acquisition est un actif incorporel figurant au bilan d'une société, qui vient de ce qu'une société
en achète une autre en payant plus que l'évaluation de la valeur de l'actif net de la cible
Écart d'acquisition = prix transféré (généralement trésorerie versée et actions transférées) + montant
des participations minoritaires + juste valeur des participations antérieures - actif net acquis
La valorisation des écarts d'acquisition dépend des PCGR en vigueur dans le pays où la société est
domiciliée. Voici une des méthodes de calcul de l'écart d'acquisition :
Les autres actifs incorporels comprennent les droits de brevet et les droits d'auteur, dont la
valeur repose sur le revenu net qu'ils produisent.
Refus de certification : quand l'auditeur n'est pas indépendant ou quand il y a un conflit d'intérêts ;
quand le client restreint la portée de la vérification ; ou quand des incertitudes importantes subsistent
concernant l'activité commerciale du client
5. Le bilan
5.1 Le bilan
Liste de l'actif et du passif à la fin de la période comptable (généralement l'année civile), sivant la
convention du coût historique. Notez que cela signifie que les valeurs inscrites au bilan ne sont pas
forcément des valeurs « de marché », sauf dans le cas des actifs financiers (dépôts et trésorerie) et des
dettes (prêts bancaires)
Le bilan est une « photographie » de l'actif et du passif d'une entreprise à un moment donné
On l'appelle « bilan », étymologiquement, « balance », parce que actif = passif (fonds propres inclus).
Autrement dit, le bilan est en parfait équilibre
L'équation comptable décrit la relation entre actifs, passifs et fonds propres. La reformulation de l'équation par
fonds propres = actif net reflète le fait que les actionnaires « possèdent » l'entreprise.
5.6 Fonds propres : La « part » revenant aux actionnaires dans l'entreprise. Une entreprise est financée par
des dettes à court et à long terme et des « Fonds Propres » = la participation des actionnaires dans
l'entreprise = Actif Net de l'entreprise
Composantes des fonds propres = Capital des actionnaires + réserves
Capital des actionnaires (capital-actions ou actions de la société)
Actions ordinaires = (Nombre d'actions émises x Valeur nominale) - Actions propres
Actions propres = Actions rachetées (rachats) et pas encore annulées
Il faut savoir que la capitalisation boursière de la société = nombre d'actions émises x cours boursier de
l'action
Réserves
Bénéfices non distribués = bénéfices cumulés non distribués en dividendes ou non utilisés pour
racheter des actions
Autres réserves : par ex., réserves de réévaluation
Quand une entreprise est créée ou procède à un changement important, comme une réévaluation
des actifs à long terme, le « passif » correspondant au « changement de l'actif » est comptabilisé ici
XYZ Corp
Exercice clos le 31 mars 20X2
milliers de CHF
Chiffre d'affaires (Ventes) 500 000
Coût des ventes (300 000)
Bénéfice brut 200 000
Frais de vente et de distribution (25 000)
Frais d'administration (50 000)
Bénéfice d'exploitation 125 000
Frais financiers (intérêts) (50 000)
Bénéfice avant impôts 75 000
Impôts (35 000)
Bénéfice net distribuable après impôts 40,000
Dividendes (20 000)
Bénéfice non distribué 20 000
Notez que le concept de rattachement signifie que l'on comptabilise les coûts au moment où ils sont
rattachés aux revenus qu'ils ont permis de générer, et non au moment de leur paiement.
Frais de vente et de distribution
Les frais directement imputables engagés dans la vente et la distribution, comme par exemple les frais
de transport des livraisons
Charges d'exploitation
Frais généraux de gestion d'une entreprise, qui peuvent inclure les frais administratifs
Loyer, factures d'utilisation de services collectifs (électricité, etc.), entretien, gestion, RH
Bénéfice d'exploitation
= chiffre d'affaires - (coût des marchandises vendues + coûts de vente et de distribution + charges
d'exploitation)
C'est une mesure de la rentabilité sous-jacente de la société
Résultat avant intérêts et impôts (EBIT)
= résultat d'exploitation - autres charges hors exploitation - intérêts des prêts
Il existe des différences de présentation du tableau des flux de trésorerie selon que l'on utilise les PCGR
américains ou les normes IFRS
US GAAP
Les intérêts payés, les intérêts reçus et les dividendes reçus sont inscrits au poste des activités
d'exploitation
Les dividendes distribués sont classés en activités de financement
IFRS
Les intérêts reçus et les dividendes reçus peuvent être classés en activités d'exploitation ou
d'investissement
Les intérêts versés et les dividendes versés peuvent être classés en activités de financement ou
d'exploitation
et la nature peuvent varier, à la fois à long et court terme, afin de financer les actifs de l'entreprise. Le
niveau des prêts aux entreprises commerciales dépend de la culture, de l'âge de l'entreprise et de sa
solvabilité. Le passif d'une banque est déterminé par la réglementation, la taille du portefeuille de prêts
et la nature des services financiers qu'elle offre.
La valeur d'une banque est souvent liée à la valeur totale de ses actifs (portefeuille de prêts) et non pas
simplement à son chiffre d'affaires et à ses bénéfices. Les analystes boursiers utilisent le ratio « Price to
Book » (capitalisation boursière sur valeur comptable) pour comme mesure de valorisation relative des
banques.
La valeur des actifs bancaires est soigneusement évaluée par les investisseurs de manière à repérer leur
dépréciation, c'est-à-dire le défaut de paiement de clients. Plus une banque parvient à attirer des dépôts
des clients, plus son passif est élevé, et plus elle générera des revenus de prêts portant intérêts.
La surveillance réglementaire des bilans bancaires :
Une banque doit prendre soin de gérer tout déséquilibre de trésorerie entre dépôts liquides et prêts
illiquides, et il est essentiel que la banque conserve la confiance des déposants pour pouvoir garder le
financement de son portefeuille de prêts. Cet équilibre de trésorerie est aussi lié aux exigences
réglementaires imposant aux banques d'avoir un niveau minimal de niveaux de fonds propres pour couvrir
la dépréciation des actifs et d'autres pertes (règles de Bâle sur l'adéquation des fonds propres)
Les banques ont un grand niveau d'activité ne figurant pas à leur bilan
Si une banque a des activités de banque d'investissement et de courtage, les actifs liés à ces activités ne
constitueront pas en principe une partie importante de l'actif de son bilan. Une partie de ses activités hors
bilan peut être risquée et impose de faire une gestion étendue des risques (par ex., la négociation
d'instruments dérivés)
01 Catégories d'actifs
01.2 Titres obligataires
Objectifs d'apprentissage
1. Définir les instruments du marché monétaire et expliquer les différences entre les différents types
d'instruments. Être capable de résumer les instruments non titrisés (dépôts à vue, dépôts au jour le jour,
dépôts à terme, placements fiduciaires) et titrisés (bons du Trésor, certificats de dépôt, billets de
trésorerie).
2. Décrire les instruments du marché des capitaux et être capable de les résumer en prenant pour base : les
caractéristiques des obligations, des marchés obligataires, le lieu de l'émission et la devise d'émission.
3. Décrire les différents types d'obligations spéciales et être capable d'expliquer ce que sont les obligations à
décote, les obligations zéro-coupon, les obligations à taux variable, les rentes (annuities), les obligations
perpétuelles, les obligations à double devise, les obligations indexées sur l'inflation, les obligations à haut
rendement, les titres adossés à des actifs (par ex. MBS), les obligations avec une composante d'option
(obligations convertibles, CoCo, hybrides).
4. Expliquer les termes prix au pied du coupon et prix coupon couru, et décrire leur lien.
5. Décrire la valorisation des obligations et donner une définition synthétique de la valeur actualisée et de la
juste valeur.
6. Expliquer comment sont calculés les prix des obligations et être capable de décrire comment : la note de
crédit de l'émetteur, le rang « d'antériorité » de la dette (seniority), le montant du coupon, la durée à
l'échéance et les taux d'intérêt du marché influencent le prix des obligations.
7. Expliquer l'importance des différentes structures de taux d'intérêt et être capable de résumer la
détermination de la structure par échéance des taux d'intérêt, les types de structure d'intérêt et
l'évaluation du risque de crédit.
8. Résumer les caractéristiques des ratios relatifs aux obligations, notamment : le rendement à l'échéance,
la duration, duration (= de Macaulay) et la duration modifiée.
9. Décrire les différents risques liés aux obligations : le risque de crédit, le risque de taux d'intérêt, le risque
de liquidité, le risque de réinvestissement, le risque de change et le risque d'inflation.
10. Décrire ce que sont les obligations ayant une composante d'option et les titres adossés à des actifs
(ABS).
Introduction
Les titres obligataires sont des investissements ou des titres qui permettent à l'émetteur de lever des fonds en
empruntant à un prêteur puis en le remboursant plus tard. Ce sont essentiellement des prêts émis sous une
forme qui rend leur revente à des tiers plus aisée, avant qu'ils ne soient rachetés. Les titres obligataires
comprennent des « instruments du marché monétaire » à court terme et des « obligations » à plus long terme.
Beaucoup d'obligations donnent droit à des « revenus » d'intérêts fixes, de sorte que les obligations sont
parfois appelées « produits de taux » ou titres « à revenu fixe »... même si ce n'est pas le cas de toutes,
comme nous le verrons plus loin.
Une multitude d'agents ont recours aux titres obligataires, dont les utilisations sont multiples au sein des
marchés financiers au sens large. Ces titres sont classés en fonction de leur durée
jusqu'à l'échéance, c'est-à-dire de leur durée de vie jusqu'au remboursement, et de leur
type d'émetteur, par ex., une obligation d'État à 10 ans ou une obligation d'entreprise à 5 ans.
Nous expliquons ci-dessous quels sont les principaux types de titres obligataires et en quoi ils diffèrent les
uns des autres.
marché secondaire en utilisant son rendement à intérêts précomptés : (100-99) / 100 = 1,00 %. Le
rendement à intérêts précomptés peut être converti en rendement du marché monétaire comme suit
: 1,00 % x 100 / 99 = 1,01 %.
Les billets de trésorerie (Commercial Paper) : Ils sont émis par des institutions financières (qui en
émettent la majorité) et par des sociétés non financières (entreprises). Les entreprises s'en servent
comme une alternative à l'emprunt bancaire, pour combler des besoins de financement à court terme
ou comme « crédit relais » ; jusqu'à ce qu'elles puissent mettre en place un emprunt à plus long terme
à de bonnes conditions sur le marché. Aux Etats-Unis, un billet de trésorerie n'a pas à être enregistré
auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC) si son échéance initiale est inférieure à 270
jours, contrairement aux obligations (dette à long terme). Le billet de trésorerie est généralement émis
avec une décote en dessous du pair (si les rendements sont positifs) et ne donne pas droit à un coupon
(il fonctionne comme les bons du Trésor). Comme les billets de trésorerie ne sont pas garantis, ils
peuvent s'avérer risqués pour les investisseurs si l'émetteur fait défaut ou n'arrive pas à refinancer (à
émettre de nouveaux billets pour remplacer les anciens) les billets de trésorerie qui viennent à
échéance, bien que les investisseurs puissent recourir aux notes de crédit publiques pour les évaluer.
Par exemple, Fitch note les billets de trésorerie F1+ / F1, F2, F3, F4 ou F5, F1 étant la note la plus
élevée. S&P note les billets de trésorerie A1+ / A1, A2, A3, B, C ou D, A1 étant la note la plus élevée.
Les billets de trésorerie peuvent être classés en deux catégories : les billets souscrits en directs («
direct paper ») ou par l'intermédiaire d'un agent-placeur (« dealer paper »). Les « direct paper » sont
vendus directement par les émetteurs aux investisseurs. Ces émetteurs sont pour la plupart des
établissements financiers. Les « dealer paper » sont vendus par les émetteurs à des banques. Bien
que les billets de trésorerie soient des titres à court terme, ils peuvent être émis dans un programme
d'émission de quelques années (Europe) ou même être achetés et vendus en continu (États-Unis). Il
existe aussi des billets de trésorerie adossés à des actifs, utilisés par des établissements financiers et
des sociétés non financières (entreprises) pour acheter des créances et d'autres actifs.
Les certificats de dépôt (appelés CD) sont émis par une banque et représentent un dépôt bancaire
sous-jacent (d'une certaine durée) placé dans une par une autre entreprise (par ex. une société
commerciale) et ne sont pas protégés (les CD ne sont ni garantis ni adossés : l'investisseur n'a pas
droit à une sûreté ni à des actifs servant de garantie si l'émetteur fait défaut). Les CD peuvent être
négociables ou non négociables. Avec des CD non négociables, l'investisseur doit attendre l'échéance
du CD pour se voir rembourser le capital plus les intérêts. L'investisseur doit être conscient qu'un retrait
prématuré peut déclencher des pénalités. Un CD négociable permet à l'investisseur initial de vendre le
CD sur le marché secondaire aux conditions de ce marché. L'échéance des CD peut varier de 1 mois à
5 ans. Lorsque leur échéance est inférieure à 1 an, ils sont considérés être des instruments du marché
monétaire.
Dépôts fiduciaires – dépôts détenus chez d'autres banques pour obtenir des taux préférentiels pour les
clients. La banque agit au mieux dans les intérêts du client, donc en tant que « mandataire de
confiance » (fiduciary). Il n'y a normalement pas de retenue à la source sur les intérêts.
Remarquez que certains instruments sont plus risqués que d'autres comme l'indiquent leurs différentiels
de rendements ; les billets de trésorerie rapportent un rendement plus élevé (taux) que les bons du Trésor
parce que les États sont moins susceptibles de faire défaut.
Émetteur = le Trésor
Coupon = 2 %
Date de remboursement
(échéance)
Note de crédit
Note de Moody’s = AAA
Note de S&P = en cours de
Prix = 97,56 % révision ; note de Fitch =
Note de crédit = AAA
AAAu (AAA mais en cours de
Rendement courant =
Rendement à révision)
2,050 %
l'échéance (YTM) =
2,274 %
3.1 Obligations à taux variable : Une obligation dont le coupon est variable en fonction d'un taux de
référence, en principe le LIBOR. Le coupon est révisé régulièrement (mensuellement et jusqu'à
semestriellement) ; ce qui peut être attrayant pour les investisseurs lorsqu'ils s'attendent à une remontée des
taux d'intérêt
Le coupon est normalement exprimé en LIBOR + écart de taux (spread)
L'écart (spread) versé au-delà du taux de référence reflète le risque relatif de l'émetteur au moment de
l'émission des OTV
Si les taux augmentent, le coupon augmente (en fonction des dates de révision des taux) et
vice-versa
Le prix de ces obligations est moins volatile que celui des obligations à coupon fixe du même émetteur (en
raison des ajustements faits aux dates de révision correspondantes, ces obligations ont une duration plus
faible)
3.2. Obligations zéro-coupon : Ces obligations ne rapportent pas de coupons dédiés, mais à la place, sont
émises et négociées très en dessous de leur valeur nominale de sorte que l'investisseur se rémunère sur la
différence entre la valeur d'émission et de remboursement.
Les obligations zéro-coupon sont souvent « créées » en « détachant » les flux de trésorerie correspondant
aux coupons et au remboursement d'une obligation ordinaire, pour créer de nombreux flux de trésorerie
individuels, qui peuvent désormais chacun être négocié sous forme d'obligations zéro-coupon
Les obligations zéro-coupon sont attrayantes pour les investisseurs qui ont des dettes particulières dues à
des dates fixes à l'avenir. Ils peuvent avoir la certitude relative de pouvoir payer ces dettes s'ils achètent
des obligations zéro-coupon dont les échéances sont identiques à celles de la dette, sous réserve du
risque de défaut.
Les investisseurs qui pensent qu'une chute des taux d'intérêt est probable peuvent également trouver les
obligations zéro-coupon attrayantes (les obligations zéro-coupon ont une duration élevée – voir la section
8 sur la duration ci-dessous)
3.3 Obligations à deux devises : Ces obligations rapportent des coupons dans la devise de leur émission
mais rapportent le principal dans une devise différente, définie au moment de l'émission.
Les obligations à double devises sont sujettes aux risques de change.
3.4 Obligations perpétuelles : Il s'agit d'obligations qui ne sont pas assorties d'une date d'échéance
En raison de leur duration élevée, elles sont très sensibles aux variations de taux d'intérêt.
Les obligations perpétuelles sont souvent subordonnées, c'est-à-dire en bas de l'échelle des droits qu'elles
donnent aux actifs servant de garantie, ce qui crée une forte corrélation avec des risques analogues à
ceux des actions. Ainsi, les obligations perpétuelles sont aussi sensibles au risque de crédit.
Aux États-Unis, les obligations perpétuelles sont souvent appelées « actions privilégiées » (preference
shares). Cela indique plus clairement les risques sous-jacents de ces instruments. Le prix est
généralement exprimé en USD et non en % mais n'est pas lié au cours de l'action et ne dépend pas de
son évolution.
3.5 Rentes : Sont conçues pour prélever et capitaliser des fonds appartenant à un particulier et lui verser des
fonds à un moment donné à l'avenir. La « phase de capitalisation » décrit l'étape du financement, une fois que
les versements commencent, on passe alors à ce que l'on appelle la « phase de transformation en rente ».
Les rentes sont souvent utilisées dans le cadre des régimes de retraite pour que le retraité dispose d'un
flux de trésorerie stable. Mais elles peuvent aussi avoir d'autres objets (des versements de redevances ou
d'indemnités d'assurance par exemple). Les modalités varient énormément dans le détail et s'agissant des
facteurs considérés (mort, invalidité, loterie). Les versements dépendent des conditions déterminées.
Même si les versements qui en découlent sont généralement certains et stables, les rentes sont par nature
illiquides car elles sont fixées sur une période donnée.
Le vendeurs de rentes sont en principe des sociétés d'assurance (vie, réassureur) ou des sociétés
d'investissement (par ex. redevances / droits issus d'une licence).
Les acheteurs de rentes sont en principe des fonds de pension ou des gérants d'actifs à
long terme qui recherchent des flux de trésorerie stables ayant un niveau de risque
relativement faible.
3.6 Obligations à haut rendement (voir risque de crédit 9.1) : Ces sont les obligations dont la cote de
crédit appartient à la catégorie dite spéculative (<BBB pour Fitch et S&P et <Baa pour Moody's) ; elles sont
dites de qualité de crédit inférieure (sub-investment grade) ou appelée « junk bonds ». La note de crédit
repose sur la probabilité du risque de défaillance de l'émetteur et est liée à des attentes de risques propres à
l'émetteur et / ou à des risques propres à son pays d'origine ou à son secteur d'activité. Les obligations à haut
rendement comportent un risque plus élevé de défaut de paiement, par conséquent les investisseurs
attendent un rendement plus élevé de leur investissement
Sur des marchés en crise ou lorsque les émetteurs font face à des pressions économiques, les obligations
à haut rendement ont tendance à chuter brutalement et à devenir illiquides.
Les obligations considérées comme étant de qualité supérieure (investment grade) au moment de leur
émission peuvent être déclassées et passer à « haut rendement » reflétant ainsi une réduction
substantielle de leur valeur de marché. Le déclassement impliquant un passage sous la note « investment
grade » (qui s'achève à BBB) est un point particulièrement important. C'est un seuil important pour de
nombreux investisseurs institutionnels (à savoir, les fonds de pension, les sociétés d'assurances) car ils
peuvent ne pas être autorisés à détenir des obligations individuelles ayant une note inférieure à «
investment grade ». À ces époques, ces obligations font face à une volatilité plus élevée et à des
pressions sur les cours. L'inverse est vrai en cas d'amélioration des conditions économiques.
Du fait des probabilités de défaillances accrues, les obligations à haut rendement sont plus fortement
corrélées à des risques analogues à ceux des actions
3.7 Obligations à décote : Obligations dont le coupon est inférieur au rendement du marché, qui seront de
ce fait émises ou négociées en dessous du pair. Contrairement aux obligations zéro-coupon, les obligations à
prime rapportent un coupon, mais leur cours plus faible dédommage les investisseurs du taux de référence
donné qui prévaut dans l'environnement de marché actuel. Par conséquent, le rendement sera une
combinaison du coupon et de la différence entre les prix d'émission et de remboursement.
3.8 Obligations indexées sur l'inflation : Obligations dont le montant du coupon et / ou du principal est
indexé sur un indice de l'inflation particulier.
Les clients reçoivent le taux de rendement réel fixe, en supposant que les autres facteurs de risque restent
constants par ailleurs. À mesure que l'inflation augmente, le rendement nominal augmente. À mesure que
l'inflation diminue, le rendement nominal diminue.
Les obligations indexées sur l'inflation offrent une protection contre l'inflation, dans la plupart des cas,
contre l'inflation des prix à la consommation ; car les coupons et/ou le capital sont indexés sur un indice
d'inflation (par ex. l'IPC aux États-Unis). Mais selon la méthode d'indexation retenue, la protection contre
l'inflation peut s'avérer imparfaite.
On a identifié plusieurs méthodes d'indexation du coupon sur un indice d'inflation :
Les obligations zéro-coupon indexées ne rapportent pas de coupon, donc l'ajustement tenant compte
de l'inflation se fait par le remboursement du principal uniquement
Les obligations indexées sur les intérêts rapportent un montant nominal fixe en principal mais les
coupons sont indexés pour toute la durée de vie de l'obligation
Les obligations indexées sur le capital rapportent un taux de coupon fixe sur un principal ajusté pour
tenir compte de l'inflation, le principal et le coupon sont ajustés tous les deux
Dans la plupart des cas, l'inflation payée représente la différence entre l'inflation en T1 et l'inflation en
T0. Il est important de noter que, dans le cas des obligations américaines indexées sur l'inflation (TIPS)
en particulier, la déflation (variation négative des prix de référence (c.-à-d. l'IPC))
peut entraîner une baisse du remboursement ou du cours. Notez toutefois que la
déflation n'affectera pas négativement le remboursement des Bunds (des obligations d'État
allemandes) indexées sur l'inflation allemande.
Dans l'exemple ci-dessous, l'émetteur Marine Harvest a émis un emprunt obligataire convertible aux
conditions suivantes :
Obligation sur 5 ans arrivant à échéance le 6 mai 2019
Coupon de 0,875 % payable semestriellement
Prix de conversion = 11,7476 EUR, ce qui signifie que le porteur d'obligations convertibles d'une valeur
nominale de 100 000 EUR en 8 512 actions ordinaires de Marine Harvest (100 000 EUR / 11,7476 EUR)
Date de conversion = n'importe quelle date tombant avant 15 jours avant la date d'échéance
Si l'action sous-jacente se négocie à un niveau suffisamment faible par rapport au prix de conversion et
que l'émetteur a une note de crédit solide, la composante option n'a qu'une valeur marginale et l'obligation
convertible se comporte comme une obligation non convertible.
Les obligations convertibles qui se négocient au prix de conversion sont caractérisées par une parité et
une prime modérées. Ces obligations présentent des caractéristiques propres à la fois aux actions et aux
obligations, ce qui influence la performance. Le profil de gain asymétrique est ici très avantageux :
L'investisseur prend part aux grands mouvements haussiers du marché boursier, plutôt qu'aux
mouvements baissiers, une caractéristique souvent prisée des investisseurs privés. C'est le résultat du
delta de l'option sur actions.
3.11 Obligations hybrides (voir la section 10 portant sur les titres adossés à des actifs ci-dessous)
Les obligations hybrides sont des obligations incorporant des caractéristiques supplémentaires, celles de
titres de capital, ou des droits de conversion en actions ou en obligations distinctes. Ces obligations se
situent entre des actions et des obligations ordinaires dans le bilan d'une entreprise.
L'obligation perpétuelle : Beaucoup de titres financiers hybrides n'ont pas d'échéance déterminée dans
leur contrat constitutif. Dans le cadre des fiducies et des actions préférentielles, l'émetteur n'est pas
soumis à une obligation contractuelle de rembourser le titre un jour.
Subordination : Les structures de titres de capital hybrides sont souvent des instruments fortement
subordonnés et ne constituent pas une dette de premier rang. Le niveau de subordination dépend du type
de titres. En cas de liquidation, les détenteurs de titres hybrides ne sont remboursés que s'il reste des
fonds suffisants une fois les obligations de premier rang et tous les autres titres de rang supérieur payés.
Toutefois, les titres hybrides ont un rang supérieur aux actions ordinaires. Un instrument subordonné
comporte plus de risques.
Coupons : Les flux de trésorerie provenant de titres hybrides peuvent ne pas être obligatoires et, à
certaines conditions, leur versement peut manquer sans déclencher un défaut. Le non-paiement peut se
produire, par exemple, si les exigences réglementaires de fonds propres minimaux ne sont pas remplies,
ou si verser le coupon conduirait à une violation de ces exigences.
Coupons cumulatifs et non cumulatifs : Au moment des conditions d'émission, l'émetteur peut déclarer si
les coupons sont perdus définitivement (non cumulatifs) ou seulement temporairement (cumulatifs) en cas
d'événements déclencheur. Pour les titres hybrides cumulatifs, tous les coupons manqués doivent être
payés avant le paiement de tout dividende sur les actions ordinaires.
4. Prix pied de coupon (clean price) et prix coupon couru (dirty price)
Les obligations ont deux types de prix, le prix pied de coupon (sans les intérêts courus) et le prix coupon
couru (comprenant les intérêts courus). En principe la cotation des obligations se fait au prix pied de coupon.
Dans le schéma ci-dessous l'obligation est vendue entre les dates de coupon, à la date de règlement.
Jusqu'à cette date, le vendeur possède l'obligation et a donc droit aux intérêts (courus) ; cependant, après
la date de règlement, l'acheteur a droit à l'intérêt, mais recevra l'intégralité du coupon quand il sera payé.
De ce fait, l'acheteur de l'obligation doit indemniser le vendeur des intérêts courus qui seront versés mais
n'ont pas encore été gagnés.
L'acheteur des obligations doit indemniser le vendeur des intérêts courus jusqu'à la date de vente des
obligations ; ce montant est calculé en appliquant le ratio de jours suivant :
[Nombre de jours d'intérêt courus revenant au vendeur] / [Nombre de jours entre les versements du
coupon]
Prix coupon couru : Le prix payé par l'acheteur au vendeur comprend les intérêts courus revenant au
vendeur = prix pied de coupon + intérêts courus
Prix pied de coupon (indiqué par la cote donnée sur le marché) = prix coupon couru - intérêts courus
Il faut préciser que dans certains pays, le règlement fait en fonction du prix du coupon couru peut avoir
des conséquences fiscales négatives sur l'acheteur (paiement de l'impôt sur le coupon entier) et il est
important que les conseillers gardent cela en tête pour leurs clients.
En outre, l'achat d'une obligation doit être soigneusement examiné quand les coupons sont dus très
prochainement mais peuvent ne pas être versés, par exemple quand il s'agit d'obligations dont l'émetteur
est en difficulté. Dans ce cas, l'acheteur a déjà payé les intérêts courus et peut finir par essuyer une perte
de trésorerie.
Sa valeur est calculée en actualisant la valeur des flux de trésorerie au taux de rentabilité exigé de 8%.
En réalité, les agents du marché évaluent les flux de trésorerie et le risque de l'obligation par rapport à des
obligations similaires et paient un prix leur permettant d'obtenir le taux de rentabilité qu'ils exigent. Pour
comparer des obligations similaires, nous ne pouvons pas utiliser le prix, qui dépend des coupons. Mais nous
pouvons comparer des obligations semblables en comparant leurs rendements, le rendement exigé par les
investisseurs. Comme pour n'importe quel autre investissement :
Rentabilité exigée = Taux sans risque + Prime de risque + Inflation attendue
6.6 Inflation
L'inflation joue un rôle important dans la variation du prix des obligations parce qu'elle a un effet direct sur
les taux d'intérêt du marché. En principe, si l'inflation augmente, les taux d'intérêt du marché augmenteront
et les prix des obligations chuteront.
La courbe de taux ci-dessus reflète le rendement à l'échéance (YTM) des bons du Trésor américains sur une
échelle d'échéances croissantes allant de 1 mois à 30 ans.
Considérons tout d'abord une obligation zéro-coupon sur un an, rapportant simplement un coupon
d'une valeur de 40 USD à la fin de la première année. Si nous devions demander un prix de marché
pour ce flux de trésorerie unique, dû dans 1 an, disons qu'il serait de 39,22 USD. En utilisant les
principes de la valeur temps de l'argent, nous pouvons calculer le rendement de cette « obligation à
coupon sur 1 an »
40 USD / (1+S1) = 39,22 USD
S1 = 2 %
Le rendement de cette obligation est appelé S1 = prix au comptant = 2 %
Le flux de trésorerie suivant en fin de deuxième année pourrait être considéré comme une seconde
obligation zéro-coupon qui expire dans deux ans. Dans deux ans, j'obtiendrai un montant égal au
coupon et au remboursement du capital de 1 040 USD. Encore une fois, en supposant que le prix de ce
flux de trésorerie unique en T2 = 979,78 USD, nous pouvons calculer le rendement de cette obligation
zéro-coupon afin d'obtenir le prix au comptant de l'obligation sur deux ans S2 = 3,027 %
1040 USD / (1+S2)^2 = 979,78 USD
S2 = 3,027 %
Nous avons donc S1 = 2 %, S2 = 3,027 %. Ce sont les composantes du taux de rendement moyen de
l'obligation à deux ans à coupon de 4 % Nous appelons cette « moyenne » le rendement à
l'échéance (YTM)
Mais pourquoi la courbe des rendements a-t-elle une pente ascendante, descendante ou n'a pas de
pente du tout ?
duration décrit l'impact des changements de taux sur les prix des obligations, le deuxième concept le
plus important en matière d'obligations. C'est ce que nous allons traiter dans la section suivante.
Une obligation à 10 ans aura une duration plus élevée qu'une obligation à 2 ans. En pratique, ceci signifie
que le prix de l'obligation à 10 ans comportera un risque de taux d'intérêt plus élevé (tout simplement
parce qu'il y aura plus de flux de trésorerie à être sensibles à la valeur temps de l'argent)
Si la duration modifiée d'une obligation = 5, alors nous pouvons dire que si le rendement à l'échéance
augmente / baisse de 1 %, le prix de l'obligation baissera / augmentera d'environ 5 %
En termes simples
% de variation des rendements (taux d'intérêt) x duration modifiée de l'obligation = % de variation du prix
de l'obligation (approximativement)
Écarts de crédit (credit spreads) : Rendement d'une obligation (d'entreprise) – Rendement d'une obligation
de référence (souveraine)
Le graphique ci-dessous illustre les rendements des bons du Trésor américains par rapport à ceux des
obligations de sociétés américaines en novembre 2016. La différence entre ces courbes correspond à «
l'écart de crédit ».
Risque de prolongement / risque lié à l'absence d'exercice de l'option d'achat (voir la section 10 sur les
obligations assorties d'options ci-dessous)
Beaucoup d'obligations à longue échéance, obligations perpétuelles comprises, ont des options « call »
donnant à l'émetteur de l'obligation le droit d'exercer une option de remboursement anticipé,
généralement à des dates prédéterminées. Les investisseurs, qui s'attendent à ce qu'un émetteur
rachète le titre, font face à un risque de prolongement de la durée de vie de l'obligation si l'émetteur
choisit de ne pas exercer l'option de remboursement anticipé. Si l'obligation n'est pas
rachetée, l'investisseur peut subir une perte résultant du changement de la date de remboursement
attendue du titre.
Risque de convertibilité
Le risque de convertibilité est le risque que l'investisseur prend en investissant en devises ou en titres
libellés dans des devises dont les taux de change ne sont pas flottants et / ou sont peu liquides. Si
l'État impose des restrictions à la conversion de sa devise nationale dans d'autres devises, il se peut
alors que les investisseurs n'aient d'autre choix que de rester investis dans cette monnaie. Dans un tel
scénario, il est fort probable que la menace d'une dévaluation pèsera sur la monnaie et que la valeur de
l'investissement chutera.
Risque des obligations à haut rendement
Les investisseurs doivent comprendre que les obligations à haut rendement sont plus sujettes au risque
de défaut de l'émetteur que les obligations de qualité de crédit supérieure (investment grade). En outre,
les obligations à haut rendement sont beaucoup plus sensibles aux variations des cycles
macroéconomiques que les obligations investment grade, car en période de ralentissement
économique, les investisseurs deviennent plus hostiles au risque puisque le risque de défaut des
émetteurs et la volatilité des taux d'intérêt augmentent beaucoup, ce qui augmente la volatilité des
cours obligataires.
Un risque supplémentaire propre aux obligations à haut rendement est qu'elles ne sont pas, pour la
plupart, négociées sur en bourse, mais « de gré à gré » ; la liquidité du marché secondaire des titres à
haut rendement est nettement inférieure à celle des instruments cotés en bourse.
que le capital est remboursé et qu'aucun versement d'intérêt supplémentaire ne sera effectué. Le titulaire
de MBS subit une perte potentielle lorsque l'obligation est « remboursée » à l'initiative de l'émetteur plus
tôt que prévu. Cela signifie que la relation prix-rendement ne ressemble pas à celle d'une obligation
traditionnelle.
10.5 Relation prix-rendement pour les obligations « callable » (remboursables par anticipation à
l'initiative de l'émetteur)
Une obligation remboursable par anticipation est émise par un emprunteur qui a le droit de racheter
l'obligation s'il peut se refinancer à moindre coût à l'avenir, peut-être parce que les taux d'intérêt auront
baissé. Cela signifie que la valeur de l'obligation est effectivement « plafonnée ».
10.6 Relation prix-rendement pour les obligations « putable » (remboursables par anticipation à
l'initiative du porteur)
L'option de vente intégrée permet aux investisseurs
de « revendre » l'obligation à l'émetteur si les
rendements dépassent un certain taux d'exercice. Elle
garantit que l'obligation a une valeur minimale, qui
correspond à la valeur de l'option de vente. Si l'option
de vente est exercée, l'investisseur peut réinvestir le
produit de la vente à des taux plus élevés, alors que la
valeur d'une obligation ordinaire chuterait si les taux
augmentaient. L'option de remboursement anticipé
profite au propriétaire donc l'obligation se négociera
normalement avec une prime par rapport aux
obligations « classiques » similaires.
Il est important de noter que le prix payé à
l'investisseur pour l'obligation n'est pas protégé.
La valeur de l'option de vente peut être supérieure /
inférieure à la valeur nominale en fonction des
modalités de l'obligation.
01 Catégories d'actifs
01.3 Actions
Objectifs d'apprentissage
1. Expliquer les différents types d'actions et être capable de décrire les principales différences entre les
actions au porteur, les actions nominatives, les actions nominatives à cessibilité restreinte, les actions
avec droit de vote, les actions privilégiées, les certificats d'actions, les actions gratuites
2. Décrire la manière dont les actions peuvent être classées par taille (grandes, moyennes, petites
capitalisations) ; secteurs, style d'investissement (croissance, valeur, revenu), indices boursiers
(appartenance) ; cycles économiques et rotation sectorielle
3. Récapituler les droits et obligations des actionnaires et les droits des membres
4. Expliquer ce qu'est une introduction en bourse et une opération sur titres et être capable de résumer les
principaux types d'opérations sur titres : dividendes en numéraires, rachats d'actions, réduction du montant
nominal, augmentation de capital, droits de souscription, division d'actions, dividendes distribués en
actions
5. Expliquer les ratios financiers et l'analyse des indicateurs de performance clés (KPI) et être capable d'en
déduire : les indicateurs de liquidité, les indicateurs de sécurité (structure du capital), les indicateurs de
profitabilité, la rentabilité des capitaux investis (ROI), le rendement des capitaux propres (ROE), les ratios
des actions
6. Expliquer la valorisation relative et résumer les principaux ratios et indicateurs qui y sont associés :
multiples, ratio cours/valeur comptable (P/B), cours/bénéfices (PER), valeur d'entreprise (EV)/EBIT,
EV/EBITDA, comportement des multiples, actions de croissance et actions de valeur
7. Expliquer ce que signifie valorisation absolue et calcul des cours objectifs et récapituler les méthodes de
calcul : modèle d'actualisation des dividendes (DDM), modèle d'actualisation des dividendes à taux de
croissance constant, modèles de croissance en plusieurs étapes, modèle des flux de trésorerie actualisés
(DCF), méthode du coût moyen pondéré du capital (CMPC), flux de trésorerie disponibles (FCF), et valeur
terminale.
Introduction
Les actions sont le nom générique donné aux placements qui donnent à leur détenteur la propriété partielle
de l'entreprise ainsi que des droits de vote et des droits aux bénéfices. La « part prise dans l'entreprise »
prend la forme d'actions (ou de titres de participation, les deux termes étant interchangeables). Avec les
obligations, les actions sont l'un des actifs les plus importants des marchés des capitaux. Lorsqu'un
investisseur achète une action, il devient actionnaire et donc co-propriétaire. L'investisseur recherche un
rendement sous forme de part dans les bénéfices distribuables (dividendes) et dans l'appréciation du capital
(une augmentation du cours de l'action due à un investissement des bénéfices excédentaires ou d'argent neuf
apporté en capital par les actionnaires afin d'accroître la rentabilité future de l'entreprise). Toutefois, être
propriétaire de capital comporte un risque. En effet, l'actionnaire peut perdre les fonds qu'il a investis lorsque
l'entreprise sous-performe ou fait faillite. Si l'investisseur peut tolérer le risque ou le gérer par une stratégie de
diversification, leur opportunité d'appréciation font des actions une catégorie d'actifs attractive, notamment
pour les investisseurs ayant un horizon investissement à long terme. Les actions peuvent être négociées en
bourse ou hors bourse (capital-investissement). Parmi les catégories d'actifs, nous baptisons
généralement classe d'actifs traditionnelle les actions cotées en bourse et classe d'actifs non
traditionnelle (ou alternative) le capital-investissement.
1. Types d'actions
Il existe de nombreuses catégories d'actions présentant tout une gamme de variations de droits aux bénéfices
et de droits de vote.
Actions ordinaires
Les dividendes variables dépendent des bénéfices et sont fixés à la discrétion du conseil
d'administration
Les porteurs d'actions ordinaires ne sont pas prioritaires par rapport aux autres types d'actionnaires
(voir actions privilégiées ci-après) en cas de versements de dividendes, et aux autres créanciers en cas
de faillite de l'entreprise.
Généralement assorties d'un droit de vote
Actions privilégiées
Elles donnent droit à un dividende fixe, généralement exprimé en % de la valeur nominale de l'action
Leurs porteurs perçoivent les dividendes en priorité par rapport aux actionnaires ordinaires, ainsi que le
remboursement de la valeur nominale en priorité par rapport aux actionnaires ordinaires en cas de
faillite
Généralement sans droit de vote (États-Unis et Royaume-Uni)
professionnels classeront les actions en fonction de leur taille, de leur pays ou région, de leur style
d'investissement et de leur sensibilité au cycle économique.
2.1 Taille
La capitalisation boursière mesure la taille basée sur la valeur de marché de la société concernée
Calculée en multipliant le nombre d'actions composant le capital de la société par le cours de l'action
Ses catégories varient en fonction des marchés. La répartition suivante porte sur le marché actions
américain
Les sociétés à grande capitalisation ont généralement une capitalisation boursière supérieure à 5
milliards USD
Les sociétés à moyenne capitalisation ont généralement une capitalisation boursière comprise entre 1
milliard USD et 5 milliards USD
Les sociétés à petite capitalisation ont généralement une capitalisation boursière inférieure à 1 milliard
USD
2.2 Indice
Les investisseurs peuvent souhaiter investir en actions d'un pays ou utiliser une stratégie passive en
répliquant un indice représentant des critères de taille ou de région
Un indice pondéré par la valeur de marché (capitalisation boursière) est la forme la plus courante d'indice
Suppose un investissement proportionnel en valeur dans chaque action qui compose l'indice
Catégories des grandes, moyennes et petites capitalisations (par ex. indices FTSE, S&P, Swiss
Market)
Pondéré/non pondéré par les cours
Suppose un nombre égal d'actions de chaque société qui compose l'indice (par exemple DJIA)
DJIA/Nikkei 225
Indices de performance
Combine le total des revenus et tous les éléments de capital des actions qui composent l'indice
Swiss Performance Index
Investissement « income » : Certains investisseurs sont attirés par un flux de revenus stables venant de
dividendes réguliers. Par exemple, juste après la crise financière internationale, de nombreux investisseurs
ont réalloué leurs placements actions dans les secteurs des services publics et des produits de
consommation de base
Sociétés matures offrant moins d'opportunités de croissance
Distributions et rendements durables de dividendes
Investissement « value » : Investir en actions à faible potentiel de croissance des bénéfices, mais qui sont
devenues « trop bon marché » par rapport à leur valeur fondamentale. Il s'agit souvent d'actions de
secteurs traditionnels de l'économie, sur lesquels les banques d'investissement font peu d'analyses, par
exemple, les acteurs de niche de l'industrie manufacturière des marchés développés.
Elles ont un PER faible, l'investisseur estimant que ce ratio remontera à sa moyenne à long terme
(retour à la moyenne)
Il peut s'agir d'entreprises en difficulté et « survendues » par le marché, l'investisseur estimant qu'elles
ont toujours une réelle « valeur » et un potentiel de redressement
CROISSANCE À UN PRIX RAISONNABLE (GARP) : croissance à un prix raisonnable
Stratégie d'investissement qui vise à conjuguer à la fois les principes de l'investissement growthetde
l'optimisation value afin de trouver des actions individuelles
L'investisseur recherchera des entreprises ayant de bonnes perspectives de croissance des bénéfices,
mais évitera les actions à PER élevé
À mesure de l'évolution du cycle économique, la performance relative des différents secteurs change.
Certains investisseurs font des « roulements » d'un secteur à l'autre pour profiter des variations
prévisionnelles du cycle économique. En période d'expansion par exemple, les actions des établissements
financiers tirent relativement bien leur épingle du jeu à mesure que l'ensemble de l'économie reprend
confiance, empruntent plus et font spéculent plus, alors qu'en période de creux, les sociétés de services
publics et leurs bénéfices dépendent moins de la consommation de biens discrétionnaires.
En pratique, la surperformance relative de cette approche d'arbitrage est déterminée par la capacité à
prévoir les changement de direction prévisionnels de l'économie.
Responsabilité limitée : Le concept juridique de responsabilité limitée protège les actionnaires de dettes
dépassant le montant du capital entièrement libéré. Ceci veut dire qu'en cas de faillite, les porteurs
d'actions ordinaires perdront leur investissement, mais sans avoir à payer de dettes conditionnelles.
Date de constatation
La société fait une déclaration de distribution de dividendes
Date de détachement
Date à partir de laquelle les actions se négocient sans droit à dividendes
Fixée les règles de bourse et de règlement-livraison (par ex. T+2)
Date de référence de l'inscription dans le registre des actionnaires (« record date »)
À cette date, l'ensemble des investisseurs inscrits dans le registre des actionnaires percevront leurs
dividendes
Fixée par la société
Alternative aux dividendes en numéraire, elles sont rachetées au prorata de la participation existante de
l'actionnaire
Les actions rachetées sont classées dans la catégorie des actions auto-détenues
Elles ne confèrent ni droits aux dividende, ni droits de vote
Exclues du calcul du BPA
Exige l'approbation des actionnaires car le rachat d'actions affectera la liquidité
Motifs
La raison la plus fréquente des rachats d'actions est qu'il s'agit d'une méthode fiscalement optimale
pour restituer des liquidités aux actionnaires, mais il y a d'autres raisons :
Faire savoir au marché que les administrateurs pensent que les actions sont sous-évaluées
Soutenir le cours de l'action (nouvelle demande)
Soutenir le BPA après l'émission d'actions nouvelles suite à l'exercice des options d'achat d'actions
des salariés
Rachat de la valeur nominale (réduction du montant nominal), une forme d'ingénierie financière
La société rachète ses propres actions (similaire au remboursement d'actions)
Utilise la trésorerie de la société pour rembourser le montant nominal seulement
Entraîne une réduction de la valeur nominale du capital
Pas d'incidence sur les autres comptes de « capital », comme le compte de prime d'émission
Rendement relatif, ratios des Mesure la part d'un actif ou des bénéfices, associée à la détention d'une
actions action : Utilisé afin d'évaluer la proportion relative (voir ci-après)
XYZ Corp
Exercice clos le 31 mars 20X2
CHF :
Chiffre d'affaires 50 000 000
Coût des ventes (30 000 000)
Bénéfice brut 20 000 000
Frais de vente et de distribution (2 500 000)
Frais administratifs (5 000 000)
Bénéfice d'exploitation (EBIT) 12 500 000
Intérêts à payer (5 000 000)
Bénéfice avant impôts 7 500 000
Impôts (3 500 000)
Bénéfice net (Bénéfice distribuable après impôts) 4 000 000
Dividendes (2 000 000)
Bénéfice non distribué 2 000 000
Ces ratios peuvent indiquer au départ que XYZ a des niveaux faibles de liquidités. En revanche, il est
normal que de nombreuses entreprises aient des dettes à court terme supérieures à leurs actifs à court
terme, à l'image des acteurs de la distribution. Si l'entreprise est en continuité d'exploitation, alors elle sera
en mesure de générer suffisamment de flux de trésorerie liés aux activités d'exploitation pour payer ses
dettes exigibles.
Pris ensemble, ces indicateurs de sécurité suggèrent que XYZ a des nivaux de levier relativement faibles
et de bons indicateurs de sécurité. En revanche, comme c'est le cas dans l'analyse des ratios de liquidité,
un investisseur doit étudier la nature de l'activité de l'entreprise. Celles à forte intensité capitalistique ont
souvent des niveaux élevés de levier et une faible couverture des intérêts. Elles ne sont pas considérées
comme des « investissements à risque » sauf si leur rentabilité est faible.
Pris dans leur ensemble, ces indicateurs de rentabilité suggèrent que XYZ génère un rendement du capital
significatif et un ratio valeur comptable/fonds propres élevé. En revanche, ils ne donnent pas d'indication
sur le rendement fonds propres évalués à leur valeur de marché. Par ailleurs, les investisseurs voudront
comparer XYZ aux sociétés pairs du même secteur.
Le PER est un ratio clé utilisé par les investisseurs. Il leur donne une idée précise de la valeur relative de
l'action en comparant le facteur clé de valorisation (à savoir le BPA) avec la valeur absolue attribuée à
l'action.
Si l'investisseur estime que l'action affiche une croissance élevée du BPA et/ou des bénéfices significatifs,
alors il attribuera généralement une valeur relative élevée à l'action, c'est-à-dire un PER élevé
Les investisseurs peuvent évaluer l'attractivité relative d'une action en comparant le PER avec d'autres
actions comparables. Lorsque le PER de l'action en leur possession est supérieur à celui d'actions
comparables, mais s'ils estiment dans un même temps qu'elle possède des fondamentaux très solides, ils
peuvent juger l'action plutôt sous-évaluée.
Dans l'exemple ci-dessous tiré du site d'informations financières Bloomberg, nous
comparons le PER d'Apple à celui de ses concurrents. Remarque : ce titre
s'échange avec une « prime » de 10 %, traduisant le point de vue de marché que le BPA d'Apple
enregistre une croissance supérieure et/ou des bénéfices plus élevés que ceux de sa catégorie.
6. Valorisation relative
6.1 Générateurs de valeur
La valorisation relative consiste à comparer une société avec d'autres sociétés comparables, afin de
déterminer si elle est sous-évaluée (bon marché) ou surévaluée (chère)
L'approche consiste à identifier le générateur clé de valeur de l'entreprise (généralement les bénéfices
puisque les investisseurs en détiennent une participation et non dans le chiffre d'affaires ni l'EBIT), puis à
le multiplier par un multiple de valorisation 'cible' pour estimer la valeur relative 'véritable' de l'entreprise
Facteur de valeur x multiple cible = valeur estimée
La valorisation relative comporte deux étapes :
1. Identification de sociétés comparables ou concurrentes :
Même secteur, segment, taille, zone géographique
Exemple : Les bénéfices identifiés étant le générateur clé de valeur, nous utiliserons le PER afin de
calculer la valorisation relative de la Société A
Secteur PER
Société X 20
Société Y 18
Société Z 25
Interprétation
Ratios cours/bénéfice (PER) élevés : Le marché pense que les bénéfices augmenteront rapidement
et/ou que la société en génère des montants significatifs et qu'elle présente un faible risque
Ratios cours/bénéfices (PER) : Le marché pense que les bénéfices n'augmenteront pas rapidement
et/ou que les bénéfices sont faibles et volatils
Les actions de croissance (« growth ») ont un PER élevé comparé à l'indice de référence
Les actions de valeur (« value ») ont un faible PER comparé à l'indice de référence
Ratio de croissance du PER : S'utilise lorsque le secteur affiche un taux de croissance bénéficiaire très
élevé, à l'image de celui du secteur technologique
Interprétation
Harmonise le ratio PER en comparant la croissance du bénéfice attendue
Permet une comparaison plus valable entre des actions de sociétés comparables
Ratio cours/valeur comptable : S'utilise lorsque le générateur de valeur est directement lié aux actifs au
bilan
Interprétation
Les actions de croissance ont un ratio P/B supérieur à l'indice de référence
Les actions de valeur ont un faible PER comparé à l'indice de référence
Ratio EV/EBIT(DA)
EV
Les multiples de référence sont influencés par des facteurs psychologiques et les conditions de
marché, et ils peuvent varier fortement : Bulle des valeurs technologiques de 1998-2000 par rapport à
l'éclatement de la bulle des TMT de 2001 à 2003
Des entreprises comparables doivent avoir une taille similaire et appartenir à un secteur équivalent. Le
tableau suivant indique qu'Apple a une capitalisation boursière 3 fois supérieure à celle de son plus proche
concurrent : Samsung. Les grandes entreprises se négocient généralement à des valorisations relatives
supérieures à celles de leurs plus petits concurrents parce qu'elles donnent l'impression d'un risque
inférieur.
En revanche, il se peut que l'utilisation du PER ne soit pas adapté à ce secteur. Si nous examinons
d'autres indicateurs de valorisation relative, nous constatons une différence entre les primes/décotes.
Sur la base du ratio EV/EBITDA, Apple semble afficher une valorisation relative inférieure à celle suggérée
par le PER.
7. Valorisation absolue
Les valorisations absolues sont utilisées en plus des valorisations relatives afin de faciliter l'évaluation des
anomalies de valorisation du cours de marché de l'action
Elles utilisent des facteurs fondamentaux et les générateurs de valeur (dividendes, flux de trésorerie, taux
de croissance) pour calculer le prix correct théorique d'une action ou le cours objectif d'une action.
En comparant ensuite le cours objectif au prix actuel de l'action, l'investisseur peut décider si la société
est surévaluée ou sous-évaluée.
Supposons un critère de prix de revente, à savoir que l'action sera revendue à un autre investisseur à
un instant n
La valeur de l'action correspond tout simplement la valeur actuelle de l'ensemble des dividendes futurs
à Tn plus la valeur actuelle du prix de revente à Tn = Pn
Dans la mesure où la société reçoit dans les faits des capitaux de la part de ces deux catégories
d'investisseurs, nous calculons le « coût moyen pondéré du capital » (CMPC)
Où : Kd = coût de la dette
Ke = coût des capitaux propres
Wd = pondération de la dette
We = pondération des capitaux propres
t = taux marginal d'impôt sur les sociétés
Pondération des capitaux propres et des dettes en fonction des valeurs actuelles de marché et non des
valeurs comptables historiques
Utilisation des structures de capital cibles ou optimales selon les cas
Coût de la dette après impôts, puisque la société bénéficie d'une réduction de l'impôt à payer en
déduisant les intérêts à payer des profits avant impôts : Les intérêts, comme charges déductibles, et les
produits, sont protégés par la dette
Dans notre exemple ci-dessus, nous calculons en T5 la valeur terminale comme suit : TV5 = 198/0,1 =
1 980
Il convient d'actualiser ce chiffre à T0 = 1 980 / 1,1^5 = 1 229
D'où : EV = 565,6 + 1 229 = 1 795
Dans l'hypothèse d'une croissance constante :
01 Catégories d'actifs
01.4 Catégories d'actifs non traditionnelles
Objectifs d'apprentissage
1. Décrire comment l'augmentation des besoins et des objectifs d'investissement a étendu l'univers
d'investissement et son impact sur les placements.
2. Décrire ce qu'est un hedge fund et en résumer les principales caractéristiques : transparence, frais de
gestion, commission de performance, aspects techniques.
3. Résumer les stratégies des hedge funds et expliquer les opportunités et risques qui y sont associés.
4. Décrire les caractéristiques des matières premières et résumer les différentes formes d'investissement
ainsi que la performance du marché. Expliquer les opportunités et les risques associés aux
investissements liés aux matières premières.
5. Expliquer ce qu'est le capital-investissement (private equity) et en résumer les étapes et les stades.
Décrire les différentes méthodes de prise de participation dans des sociétés non cotées et de financement
de ces sociétés : Capital-investissement, capital-risque, buy-out, investissements directs et indirects, fonds
de capital-risque, fonds de buyout (par exemple, management buy-out (MBO), leveraged buyout (LBO)),
étapes et stades du financement. Expliquer les opportunités et les risques associés à ces types
d'investissement.
6. Comparer les investissements immobiliers direct et indirect, et décrire un fonds immobilier et un real estate
investment trust (REIT) (société d'investissement immobilier cotée). Expliquer les opportunités et les
risques liés aux différents types d'investissement immobilier, direct comme indirect.
Introduction
Les catégories d'actifs non-traditionnelles (ou alternatives) sont des actifs qui ne sont pas conventionnels
comme le sont les actions, les obligations et les liquidités. Les actifs non-traditionnels incluent l'immobilier, les
matières premières et le capital-investissement. Les investisseurs détiennent ces actifs cars ils sont souvent
faiblement corrélés avec les investissements conventionnels, ce qui améliore le risque du portefeuille. Les
actifs non-traditionnels sont généralement moins réglementés et peuvent offrir un meilleur profil de
risque/rendement.
Les gérants actifs cherchent à générer un rendement excédentaire (alpha) pour le risque (bêta) pris ; en
contrepartie, les gérants actifs facturent généralement des frais plus élevés
Les fonds d'investissements alternatifs ont le plus souvent une gestion active et visent des rendements
alpha positifs
Convictions éthiques et valeurs sociales
Investissement socialement responsable (ce dans quoi je souhaite investir)
« S'assurer d'investir dans des domaines sur lesquels l'investisseur porte un jugement positif », par
exemple dans des entreprises socialement responsables
Conséquences sur la performance
Limiter l'éventail des sociétés peut également réduire le potentiel de la performance
Les sociétés qui remplissent les critères de responsabilité sociale sont en général de petite taille
Responsabilité sociale de l'entreprise (RSE)
Mécanisme d'autorégulation mis en place par les entreprises
Respect de la législation, des normes éthiques et des normes internationales
Prise en compte de critères extra-financiers
Individus, planète, bénéfices
Intègre souvent les problèmes environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG)
La commission ESG (CESG) recommande vivement la prise en compte généralisée de tels critères
différents niveaux de risque et de performance via une exposition à diverses catégories d'actifs et zones
géographiques. Au sein de ces stratégies, les hedge funds ont une combinaison de positions longues
(acheteuses) et courtes (vendeuses), et elles peuvent recourir à l'endettement par levier ; en empruntant
de l'argent pour investir, explicitement ou implicitement par des produits dérivés (forwards, futures, swaps,
options) afin d'amplifier les rendements.
Les hedge funds sont de taille et d'en encours gérés différents et leur structure va de quelques personnes
à plusieurs centaines de salariés.
Certains investisseurs voulant une exposition diversifiée aux hedge funds choisissent souvent d'investir
dans un fonds de hedge funds, qui est un fonds qui investit dans un portefeuille de hedge funds ou de
stratégies de hedge funds.
Des investissements importants nécessaires au départ. Parfois supérieurs à 250 000 dollars
Nombreuses stratégies d'investissement (voir le détail ci-après)
Ils ont souvent très peu de restrictions et visent à générer des rendements absolus (bêta faible)
Faible corrélation avec les marchés de titres en général
Risque d'investissement
Passent pour plus risqués que les fonds communs de placement, mais en pratique, de nombreuses
stratégies de hedge funds ont une volatilité faible
Positions potentiellement plus importantes et/ou plus concentrées (longues et courtes)
Positions à effet de levier (par l'emprunt, par des instruments dérivés)
Les stratégies d'investissement dépendent souvent de modèles économiques ou statistiques qui
reposent sur l'analyse technique (dite chartiste) sans avoir de thèse d'investissement sous-jacente
Le modèle peut présenter un risque quand la stratégie n'est pas constamment passée en revue pour
refléter les changements de la dynamique du marché
Frais supérieurs à ceux des fonds de placement
Frais de gestion élevés (par exemple 2%), plus commission de performance (par exemple 20%)
Commission de performance soumise à des
taux de rendement prioritaire (« hurdle rate ») : niveau minimum de performance à atteindre avant
de pouvoir appliquer une commission
Clauses high-watermark : nécessité de remédier à une période précédente de pertes avant de
pouvoir appliquer une commission.
Imposent souvent des limites de rachat (pour refléter l'illiquidité de la stratégie)
Périodes de blocage : Rachat de parts interdit pendant une certaine période
Délais de préavis : après un blocage, le rachat n'est possible que par préavis, par ex. 30 ou 90 jours.
Clauses « gates » : Seuls des rachats partiels sont autorisés afin d'éviter des « sorties de capitaux
préjudiciables au fonds »
Les hedge funds sont souvent créés offshore afin de bénéficier d'une réglementation moins lourde et
d'avantages fiscaux.
Traditionnellement sujets à moins de surveillance, même si la réglementation s'est durcie à la suite de la
crise financière de 2007-2009
Par exemple Directive sur les gestionnaires de fonds d’investissement alternatifs (dite AIFMD) de 2011,
stipulant que les hedge funds travaillant dans l'UE sont tenus de s'enregistrer auprès des
autorités de tutelle nationales et de communiquer davantage d'informations
Leur commercialisation dans le grand public n'est pas autorisée
Sauf exceptions assorties de contraintes, par exemple, la règle de la SEC (Securities and Exchange
Commission) Advertising Rule
Actionnaire Achat d'un volume d'actions suffisant pour influencer les politiques ou
activiste les orientations d'une société
S'axe sur les opportunités offertes par les actions de sociétés dans des
Situations situations de restructuration autres que la fusion-acquisition et la faillite,
spéciales par exemple les émissions secondaires/rachats et les ventes
d'actifs/scissions
De nombreuses stratégies exigent que des mises importantes soient maintenues sur de longues périodes,
expliquant ainsi le recours fréquent à un effet de levier élevé et l'exigence courante de niveaux
d'investissement minimums élevés ainsi que de contraintes sur les retraits.
Certains hedge funds ont un effet de levier important et sont très ciblés, tandis que d'autres s'intéressent à la
macroéconomie et jouent sur les fluctuations de taux d'intérêt et des devises.
Il est donc très difficile de trouver les caractéristiques et les facteurs clés qui influencent leur performance ;
cependant, la seule chose que tous les hedge funds ont en commun est leur désir d'obtenir des rendements
absolus.
Avantages des hedge funds
Accès à l'alpha avec une faible volatilité
Faible corrélation avec les actifs traditionnels, et sont donc un bon moyen de diversification
Il faut prendre de la distance pour évaluer certains de leurs avantages car les données de la performance
sont difficiles à mesurer
La fréquence de valorisation des fonds peut fortement varier d'un gérant à l'autre, ce qui limite
l'efficacité de l'évaluation de la performance
La corrélation avec les actifs traditionnels a tendence à augmenter fortement sur un marché volatile
(phénomène appelé « convergence des corrélations »)
La comparaison des performances des hedge funds est difficile car leurs stratégies d'investissements
spécialisées ne sont pas comparables
Les indices de hedge funds pâtissent du « biais du survivant », c'est-à-dire de la tendance des fonds
clôturés pour cause de piètre performance à être retirés d'un indice (par ex., un indice
de hedge funds) qui saisit la performance totale des fonds
Groupe Produits
Produits softs Cacao, café, jus d'orange, colza, épices, sucre, bois d'œuvre et pâte de
bois
4.4 Métaux
Métaux : Principales utilisations
Industrie de base
Cuivre Électricité, construction
Métaux précieux
4.5 Énergie
5. Capital-investissement
5.1 Définition du capital-investissement
Quand on parle des actions, on parle souvent des actions de sociétés cotées en bourse qui sont
négociables sur une bourse de valeurs.
Le capital-investissement est un terme générique qui décrit tout type de placement dans un actif dont
l'action n'est pas librement négociable sur une bourse de valeurs
Les investissements du capital-investissement sont généralement moins liquides que les actions
négociées en bourse et sont généralement considérés comme un investissement à long terme (horizon
d'investissement de 5 à 10 ans)
Le marché du capital-investissement est une source importante de capital pour les start-ups et les jeunes
entreprises, pour les entreprises en difficultés financières et celles qui veulent faire financier leur
croissance ou leur rachat par leurs dirigeants
Investissements des fonds de capital-risque dans des sociétés n'ayant pas atteint le stade de maturité -
généralement des startups - à savoir à leur lancement, à leur stade de création (« early stage ») ou
d'expansion
Investir dans les entreprises à leur stade de création (« early stage »)
Risque et rendement élevés
Fonds LBO : Font des investissements en actions dans le cadre d'une opération où une société, l'une de
ses divisions ou un actif est acquis par les actionnaires existants, en recourant généralement à l'effet de
levier
Forme la plus courante de fonds de capital-investissement
Font appel à des gérants spécialisés et pluridisciplinaires
Recherche d'opérations d'achat et de vente
Financement
Consultants en transition et changement d'entreprises
Compétences de banque d'investissement afin d'optimiser les produits de cession
Utilisation de l'effet de levier (la plupart des fonds de capital-investissement et des investissements
directs recourent au levier à des degrés divers qui amplifieront les rendements (ou les pertes) du
capital)
Investir dans un fonds de capital-investissement peut offrir une diversification à un portefeuille existant
d'actions et d'obligations cotées, compte tenu d'une corrélation moins que parfaite
En revanche, les performances à long terme du capital-investissement sont fortement corrélées à celles
des actions cotées
Problèmes posés par les données de la performance et les risques encourus
Les performances du capital-investissement sont souvent calculées par les « valorisations des gérants
», de sorte que peu de données sont objectives jusqu'à ce que les investissements soient
vendus/liquidés
Les données de la performance sont généralement calculées trimestriellement en fonction des
valorisations des gérants, ce qui peut conduire à sous-estimer la volatilité des performances publiées
On constate que le capital-investissement présente un écart-type plus élevé que les actions classiques
Les indices du capital-investissement rencontrent des problèmes similaire à ceux des indices de hedge
funds, y compris le biais du survivant
Les investissements sont illiquides, et le marché secondaire des positions en portefeuille des fonds de
capital-investissement peut être limité
6. Immobilier
L'immobilier est l'investissement dans les secteurs commerciaux (bureaux, centres commerciaux, locaux
industriels, etc.) et résidentiels (logement). L'investissement peut être direct ou indirect, via des emprunts et
des apport de capital privés et publics :
Immobilier Classé dans les catégories générales Lieu / captation de clients : Les centres-
commercial suivantes : villes peuvent changer à cause de
Centres commerciaux - dominent le nouveaux projets et par l'effet de la
secteur de la distribution concurrence
Enceintes commerciales La diversification des locataires/des
enseignes commerciales est fondamentale
Entrepôts commerciaux
Mis en difficulté ces dernières années par
la progression de la vente en ligne
La durée des baux dans l'immobilier commercial britannique varie généralement de 5 à 15 ans, la moyenne
de marché
s'établissant actuellement à 7 ans, contre 23 ans en 1990. À noter également que la durée des baux diffère
également d'un
secteur et d'un segment à l'autre.
* L'Investment Property Databank (IPD) donne des informations économiques et financières objectives sur le
marché de l' immobilier commercial. L'IPD produit des recherches et des analyses utilisées à l'échelle
mondiale par les particuliers qui s'intéressent au marché immobilier, notamment les investisseurs, les
analystes et les chercheurs.
Comme pour la plupart des placements, les principaux facteurs de performance sont l'offre et la demande,
mais comme l'offre de biens immobiliers est fixe à court terme, le premier facteur à influencer la performance
est la demande.
Pour l'investissement dans l'immobilier résidentiel, la demande est déterminée par les niveaux d'emploi et de
rémunération, qui dépendent à leur tour principalement de l'économie.
Pour l'investissement dans l'immobilier commercial, la demande dépend essentiellement
des niveaux d'activité économique et de l'emplacement géographique.
6.2.1 Real Estate Investment Trusts (REIT) (sociétés d'investissement immobilier cotées (SIIC))
Les REIT actions vendent des actions en bourse et investissent les produits directement dans un
portefeuille d'immobilier commercial (et/ou résidentiel) en contrepartie de loyers et de plus-values.
Par exemple Land Securities Group Plc est le principal REIT au Royaume-Uni
Les REIT actions sont un véhicule permettant aux investisseurs d'investir indirectement et collectivement
dans un portefeuille de biens immobiliers. Ils permettent à l'investisseur de réduire son placement en
capital et lui évitent de s'occuper de la gestion immobilière du bien.
Les REIT actions sont exonérés de l'impôt sur les sociétés s'ils distribuent au moins 90 % de leurs revenus
locatifs aux investisseurs sous forme de dividendes (pour conserver leur statut de REIT).
Les REIT actions empruntent également sur les marchés de la dette afin de doper leurs performances.
Les REIT hypothécaires investissent essentiellement dans les crédits hypothécaires (un investissement
dans le revenu fixe).
Actif physique (aucune crainte Grandes dépenses en capital et en coûts d'entrée (juridiques et
au sujet des contreparties et fiscaux) par immeuble
des capitaux des clients) Expertise en gestion immobilière requise (sachant qu'un
Contrôle complet des décisions spécialiste de la gestion peut être mandaté en contrepartie
et de la date d'investissement d'honoraires supplémentaires) : Examens de l'historique des
Aucun frais de gestion de locataires, visites des biens immobiliers, respect des règles de
fonds santé et de sécurité (par exemple, dans le secteur des services
publics), maintenance en continu.
Revenus locatifs stables si l'on
utilise des baux pluriannuels / Risque de concentration (car la diversification exige des montants
des contrats de location de capital importants), aboutissant à :
Couverture contre l'inflation si 1. Risque lié à l'emplacement : Certains quartiers perdent la
les loyers peuvent être ajustés faveur des investisseurs en raison de leur mauvaise réputation,
rapidement de manque de connexions aux transports, de nouveaux projets
de développement préjudiciables, du déménagement d'un
Potentiel de plus-values
employeur important.
2. Risque lié aux locataires (due diligence nécessaires) :
Risque de crédit : Le risque que le locataire ne paie pas ou
paie son loyer en retard
Risque de fraude / juridique : Il peut s'avérer difficile ou
onéreux d'évincer un mauvais payeur
Périodes vacantes : Aucune rentrée de revenus locatifs dans
la période où le bien immobilier est remis en location (à
l'attention des locataires)
Frais de transaction élevés et risque de liquidité : Il est difficile et
cher de vendre vite un bien immobilier, il faut donc le considérer
comme un investissement à long terme.
Réglementé par l'État / évolution de la fiscalité : Le gouvernement
peut imposer des taxes plus élevées ou nouvelles aux
propriétaires
7 Finance islamique
7.1 Caractéristiques principales de la finance islamique
Principes clés de la finance islamique
Pour les investisseurs islamiques, tous les placements, dépôts et emprunts doivent être conformes à la charia
telle que révélée dans le Coran et la Sunna, dont les principes fondamentaux sont les suivants :
Allah, le mot arabe qui veut dire Dieu, est le propriétaire de toute la richesse
Les quêtes matérielles d'un individu doivent être contrebalancées par les besoins spirituels de l'individu
Tous les individus doivent s'assurer qu'il existe un équilibre entre la satisfaction de leurs propres besoins
d'une part et celle des besoins de la société d'autre part
Les transactions économiques doivent s'effectuer dans le cadre d'un marché responsable, juste et libre.
Les obligations
Les sukuk (« sakk » au singulier) sont l'équivalent islamique d'obligations conformes à la charia, mais ils ne
versent pas d'intérêts car cela n'est pas autorisé par la charia. Pour être conforme à la charia, les sukuk
doivent être structurés autour de trois éléments clés :
Ils doivent représenter une part de propriété dans des actifs ou des entreprises commerciales/industrielles
qui génèrent des bénéfices ou des revenus.
Les porteurs doivent recevoir une partie des bénéfices (nets, après coûts) provenant de ces
actifs/entreprises.
Le montant payable à l'échéance doit reposer sur la valeur de marché actuelle des actifs/entreprises, et
non sur le principal initialement investi.
Les actions
Les investissements en actions sont, en principe, autorisés par la charia, à condition qu'ils ne soient pas liés à
des entreprises ou des produits interdits. Comme indiqué précédemment, le rab el mal d'une moudaraba est
effectivement un investisseur en actions.
Notez cependant que bien que les fonds investis et les processus d'investissement doivent être entièrement
conformes à la charia, les entreprises structurant, gérant et promouvant ces fonds n'ont pas à être conformes
à la charia ; par conséquent un établissement financier conventionnel (généralement non conforme à cause
du riba) peut gérer et vendre des fonds de placement conformes à la charia.
d'assurance, et les bénéfices éventuels sont partagés entre les participants au takaful et l'opérateur du
takaful.
À l'instar de l'assurance traditionnelle, le takaful est fondé sur la « loi des grands nombres », c'est-à-dire sur la
diversification des risques parmi un grand nombre de donateurs du takaful.
Pour aider les investisseurs dans ce domaine, les principaux fournisseurs d'indices boursiers (tels que S&P,
MSCI, STOXX, FTSE, etc.) ont développé une gamme d'indices conformes à la charia, c'est-à-dire des
indices basés sur des actions individuelles conformes à la charia. Les actions individuelles au sein de ces
indices sont filtrées pour s'assurer qu'elles sont conformes et satisfont aux normes établies dans la
méthodologie publiée.
Pour être incluses dans un indice conforme, les entreprises doivent respecter les exigences de la charia en
matière de produits, d'activités commerciales, de niveaux d'endettement, et de revenus et dépenses
d'intérêts. Des méthodologies de sélection appropriées sont généralement soumises à l'avis d'un conseil de
surveillance de la charia indépendant au sein de la société qui est le fournisseur de l'indice. En vérifiant la
conformité des actions individuelles à la charia, les indices aident à minimiser les coûts de recherche et les
problèmes de conformité auxquels les investisseurs musulmans pourraient être confrontés sinon en
composant leurs portefeuilles d'investissement.
Procédures conformes : Les politiques et les procédures de contrôle interne peuvent analyser les
transactions et les opérations pour s'assurer qu'elles soient faites en permanence conformément aux
règles de la charia.
On y trouve donc souvent un conseil de la charia qui prend en charge la responsabilité de procéder à des
contrôles réguliers de conformité à la charia pour détecter d'éventuelles irrégularités, car toute irrégularité
peut avoir des effets très préjudiciables sur la réputation de l'entreprise dans ce secteur.
En plus des produits d'investissement, les gestionnaires de patrimoine ont également cherché à développer
une gamme de produits bancaires innovants conformes à la charia (équivalents islamiques des dépôts
ordinaires, prêts, crédits hypothécaires, etc.) pour leur permettre de mieux répondre aux besoins de leurs
clients musulmans.