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"DICTIONNAIliK lllSTOlilQUE
Public par les soins de L. l-AVRE, memlire de la Société de- l'Histoire de France,
CÛNTKNANÏ :
Proverbes qui se trouvent dans nos poêles des XII<^, XIII»' «»t XIV-' siècles.
Noms propres et noms de lieux corrompus et défigurés par les anciens auteurs.
Mots empruntés aux langues étrangères
Usages anciens.
sfivi nEs
TOME PREMIER
NIORT
L. FAVRE, éditeur- du GLOSSARIUM de Du Cauge,
Rue Saint-Jean, 6.
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AU LECTEUR
Nous possédons des Dictionnaires de toutes sortes, mais nous navons pas un Dictionnaire
historique de l'ancienne langue française. L'Académie a tenté de combler ce vide, mais depuis trente
ans qu'elle s'occupe de cette œuvre, elle n'a publié qu'un demi-volume. Il lui faudra plusieurs siècles
pour achever un Dictionnaire qui n'aura pas moins de cent volumes in^".
Ce Dictionnaire existe cependant. Il a été fait par un érudit aussi connu que Du Gange ,
qui a consacré
trente ans de son existence à compulser les anciens manuscrits , les vieux auteurs , les chartes des \iu% xiv°, xv=
et xvi* siècles. La publication de cet ouvrage a même été commencée. Un volume a été imprimé, mais il a paru
au moment où la révolution de 1789 éclatait; alors les préoccupations ne se portaient plus sur le passé.
Aussi , cette publication n'a pas été continuée. Au grand regret du monde savant , elle n'a point été reprise
Nous venons, avec de nombreux et intelligents appuis, publier enfin ce Dictionnaire historique
et rendre, à la mémoire du savant La Curne de Sainte-Palaye, l'hommage qu'elle mérite. Non pas que son
travail soit dans l'oubli, tous les lexicographes et les philologues qui étudient notre langue ne manquent jamais
de consulter ses manuscrits où ils peuvent puiser à pleines mains, assurés d'y trouver des trésors d'érudition
et de recherches; mais pour cela, il faut habiter Paris, et encore doit-on les feuilleter sur place, à la
Bibliothèque nationale. Nous voulons, en l'imprimant, le mettre à la disposition de tous les érudits. Notre
travail sera celui d'un éditeur consciencieux.
La Curne de Sainte-Palaye, néà Auxerre en IG07, mort en 1 781, membre de l'Académie des lascriptions
en 1724 et de l'Académie française en 1738, a consacré la plus grande partie de son existence à réunir les
matériaux d'un Dictionnaire historique de l'ancien langage françois. « Mes lectures qui tendoient
« toutes au même but, dit-il, dans le prospectus qu'il lit paraître en 17oG, m'ont mis en état de
« rassembler une multitude immense de mots surannés. J'ai cru pouvoir en composer, je ne dirai pas un
« Glossaire aussi savant, et aussi bien fait que celui de Du Gange ; mais du moins un ouvrage de même
« nature qui auroit aussi son utilité. J'ai tâché, autant que je l'ai pu, de me former sur cet excellent
« modèle : trop heureux de suivre de très-loin un guide qui marche à pas de géant, un Savant universel
« qui par des travaux infatigables s'étoit approprié les conuoissances de tous les siècles et de tous les pays.
« En réunissant sous un môme point de vue dans l'ordre alphabétique, les vieux mots épars dans un grand
t nombre d'Auteurs de tous les âges , j'ai voulu représenter fidèlement notre ancienne Langue. Il m'a donc
« paru nécessaire de l'étudier dans tous ses rapports, et dans toutes les variétés, pour me déterminer sur le
« cboL\ des mots que je devois faire entrer dans cette collection, ou que je pouvois en exclure.
Dans ces quelques lignes, La Curne de Sainte-Palaye expose le plan de son Dictionnaire. Son modèle a
été Du Gange, et nous pouvons dire que s'il ne l'a pas dépassé, du moins il l'a égalé. Il prend chaque mot de
notre ancien français à son origine, il en donne l'étymologie , Thistoire, l'explication, elle fait suivre de
nombreux extraits d'anciens auteurs, poètes ou prosateurs qui l'ont employé.
Non-seulement on suit ainsi chaque mot à travers les siècles , mais les citations font connaître, de la manière
la plus exacte, les diverses acceptions dans lesquelles le mol a été pris. Celte méthode est excellente et ne
laisse aucun doute dans l'esprit sur la signification vraie et réelle des mots de notre ancien français.
Le Dictionnaire historique de La Curne de Sainte Palaye comprend les grandes divisions suivantes :
Ce beau et magnifique monument de notre ancienne langue est-il destiné à rester à l'état de
manuscrit ? Doit-il continuer à n'être à la portée que d'un petit nombre de privilégiés ? Nous ne le pensons
pas; nous croyons que le moment est venu de publier ce vaste recueil si précieux pour l'étude de notre
langue.
Il est aussi une considération de la plus haute importance qui nous engage à entreprendre cette publication.
Le feu a détruit une grande quantité de manuscrits dont le monde savant déplore la perte. La Commune
de Paris, en 1871, n'avait-ellc pas voué aux flammes les trésors que renferme la Bibliothèque nationale?
Si Paris n'eût pas été arraché, aussi rapidement, des mains des gens de la Commune, nous n'aurions
Ilàtons-nous donc (rimprimcr ce recueil. Il ne sera plus alors soumis aux nombreuses causes de destruction
« La Curne de Saintc-Palayc, qui est du siècle dernier (dit M. Litlré, dans l'inlro-
M. Ambroise-Firmin Didot, dans Tintroduclion qu'il a placée en tête du Glossaire français de Du Gange
s'exprime ainsi :
Le savant bibliophile Brunet, dans son Manuel de la librairie, regrette vivement que l'impression de ce
beau travail n'ait pas été continuée. Voici ce que nous lisons à l'article Saime-Palaye :
La Curne de Sainte-Palaye avait exposé, en 1750, le vaste plan de son Dictioniinaire dans un
prospectus qui est une sorte d'introduction à son ouvrage. Nous avons été assez heureux pour retrouver un
exemplaire de ce prospectus. Nous croyons devoir le reproduire. On verra le temps et les immenses recherches
qu'il a fallu à Fauteur pour accomplir son travail de bénédictin. C'est avec une extrême modestie, une
entière sincérité que La Curne de Sainte-Palaye parle de son œuvre. Voici ce projet destiné à servir
de préface à ce monument colossal élevé en l'hoiuieur de l'ancienne Langue française :
Depuis plus de deux siècles un p;ranrl nombre d'Ecrivains ont travaillé avec plus ou moins de succès
à l'éclaircissement de notre Histoire. Dès le temps de François I, le célèbre Guillaume du Bellay,
Seiiineur de Langey. à la lecture de celle des Grecs, des I^omains, des Barbares même, courut une noble
jalousie pour la jïloire de sa .Nation , et résolut de se plonger dans des recberches proibndes nui i)ussent
servir à débrouiller le cbaos des Antiquités l''rançoises. Il forma d'abord le dessein de démêler les
origines des Gaulois et des l'ranç.'ois: en remuant (ce sont les termes) les titres, livres, eliarlres
épitnphes, fondations, et antres choses antii/ues. Il n'avoil pas désespéré de faire une espèce de
concordance des noms anciens (les l'rovinces et des Villes de la Gaule et de la France, avec les noms
moilernes. Il n'avoil pas dédaiirné de niellre la main à cet ouvrage, et d'en composer un Vocabulaire
alpbabétique. Après s'être fait des l'ccueds pour sa propre instruction, il entreprit, pour celle du public,
deux autres ouvrages plus importants, qui marquoient et la supériorité de son génie, et la grandeur de
ses vues. Dans l'un il se proiiosoil sur le modèle de Plulaniue, de comparer les Ilomnics illustres
,
de la France avec ceux de l'Auliiiuité l'autre avoit pour objet, les Charges et les Dignités de la Couronne.
:
On y devoit expliquer leurs fondions, leurs droits, leurs privilèges, leurs prérogatives, etc. et monU'er
en quoi elles ressembloient aux Charges et Dignités modernes, en quoi elles en différoienl. Trop habile
pour ignorer (juclle variété, quelle profondeur de connoissances étoient nécessaires pour exécuter
de tels projets, ce grand homme eut aussi la modestie de se défier de ses talents mais il se flattoit du :
moins (|ue.son exciiq)lc nieltroitsur la voie des hommes [dus capables qu'il ne croyoit l'être, de finir ce
qu'il auroit ébauché. Des devoirs essentiels, les besoins de l'Etat qu'il servit avec dislinclioii dans les
guerres les plus sanglantes, et dans les négociations les plus délicates l'arrachèrent à ce travail (|u'il
reprit dans la suite, et qui néanmoins ne fut pas mis au jour.
Di Tii.i.ET, Greffier en chef du Parlement, ne tarda pas remplir les vœux de du Bellay, pour
:i le
dernier de ces trois ouvrages, par le savant Traité de In Maison et Couronne de France.
AriîEs Kcx, Pas(iuier, Pilhou, Nicot et Faucbcl, mais sur-tout le premier contribuèrent, par des
,
recherches immenses, ;i éclaircir nos Anliipiib's Fiançoises. Mais quel nouvel éclat n'out-elles pas reçu
depuis, sous les ministères de liichelieu, de Mazarin et de Colbert, par les veilles des Duchêne, des
Dupuy, (les Pilliou, des Valois, des du Cnn?;e, des PP. Labbe, Sirmond, le Cointe, d'Acliery et MalHllon.
el d'une l'oulc d'aulres (ju'il scroit iuulilo de noininer.
A LA viio de tant de secours (|u"ils nous ont itrépart-s, nous i|ui sommes soutenus, comme ils l'eloient
de leur temps, de la prolecliuu du Hoi el de la liienveillance de ses Ministres, pourrions-nous rester
oisifs, dans un siècle où l'esprit de discussion et de crilii|iie,(jpurc par le u'OÙt, semble être au |)oint de
maturité? Aussi les travaux de nos devanciers reddublent-ils le xMe de leurs successeuis. De mmvelles
entreprises le disputent joumclUMiient aux anciennes, et coiu'ourent toutes au même but. Les Archives,
les Bibliolbcques ouvertes de toules paris oiri-('iil des trésors ini'puisahles à (lui veut les employer. De
combien de Chartres, Chroniiiues, de Titi'es de toute espèce, uns laborieux Compilateurs n'ont-ils pas
enrichi le Public';' Le savant Ouvrage du P. Mabillon si bien continué, si judicieusement augmenté
par de nouveaux Ecrivains celui de Du Cange étendu, perfectionné dans la nouvelle ('-dilion qui attend
;
encore un riche supplément, nous facilitent la lecture et l'intelligence de tant de précieux monuments.
Rendons-en gi'aces à leurs Auteurs; mais osons le dire ces secours seront toujours insuflisants, tant
:
que nous n'aurons point l'ouvrage par lequel il aurait fallu commencer.
BcDÉ el les autres Restaurateurs des Lettres couiprirenl ([u'il ne suflisoit |)as de mulliplier par
l'impression, et de répandre par-tout le texte des Kcrivaius de la Crcce cl de liome, si l'on n'eu donnoit
aussi la clef, c'esl-à-dire, des Dictionnaires exacts. .Nos Littérateurs l*'rançois n'ont point prolilédecet
exemple.
Au nocT de 200 ans de travaux, malgré les vœux réib'rés d'une multitude de Savants, et les instances
de M. Kalconet dans un .Mémoire curieux ([u'il lut en 1727 dans une assemblée publique de l'Académie,
nous sommes encore îi désirer un Glossaire François, qui nous fasse entendre la langue de nos anciens
Auteurs. Nous avons, à la vérité, sur ((uelques-uns d'eux, des Glossaires particuliers, tels que celui de
Loisel sur les Poésies d'Elinand, et quelques autres; mais personne n'a, jusqu'à ce jour, embrassé l'objet
dans toute son étendue.
En se bornant h répéter sans cesse des explications inutiles, souvent fausses ou hasardées du même
mot, on a négligé d'en expliquer beaucoup d'autres qui arrêtent encore les lecteurs on s'est dispensé
:
d'assigner aux mots déjà connus toutes les acceptions dans les(iuelles ils ont été employés. Deux
raisons peuvent avoir détourné de ce travail d'une part, l'inutilité prétendue, à n'en juger qu'à la
:
première inspection; de l'autre, l'immensité des lectures en tout genre qu'exigeoit cette entreprise.
Qu'avons-nous besoin, disent les uns, d'un Glossaire François? tant d'hommes profonds dans notre
Histcire n'avoient point ce secours, et n'ont point laissé d'être experts dans la lecture de nos vieilles
Chroni(|ues et de nos anciennes Chartres. J'en conviendrai, si l'on veut; mais du moins faut-il m'accorder
qu'à l'aide d'un Glossaire, les habiles gens les auroient encore mieux lues, ou plus facilement entendues.
Les premiers pas, toujours les plus rebutants dans quelque carrière que ce soit, auroient été pour eux,
et moins longs et moins pénibles les Auteurs auroient plus utilement employé le temps qu'ils perdirent
:
el barbares qui parlent chacun leur jargon, suivant les Provinces où vécurent les.Vuteurs, et quelque-
fois même selon le caprice d'une imagination égarée, qui n'admettait ni borne, ni ordre, ni convenance
dans ses métaphores et dans ses ligures? Se condamnera-t-on à passer sa vie dans ce pénible exercice,
et cela pour recueillir uniquement de vieux mots, dont un grand nombre se sont conservés dans le patois
de quelques cantons de Province? Présenter à une Nation éclairée, civilisée, excessivement délicate,
des mots et des tours relégués dans les entretiens grossiers de la lie du peuple, ce seroit pour fruit
de ses veilles, s'exposer au ridicule que ne manqueroient pas de jeter sur un pareil ouvrage des hommes
superficiels, incapables d'en apercevoir l'utilité.
Pour vaincre des difficultés si rebutantes, pour s'exposer à de tels risques, il faut, j'en conviens, une
sorte de courage; mais enfin, si l'on s'étoit une fois bien persuadé qu'à ce prix on eût pu rendre un
service considérable aux Lettres, à sa Nation, certainement, d'aulres avant moi, se seroienl chargés
de cette entreprise. Quelle confiance d'ailleurs ne devoit point donner l'exemple du célèbre Du Gange,
dont la mémoire ne périra jamais, tant qu'il restera parmi nous une étincelle de cet amour de la
pairie, qui doit animer tous nos Savants.
QuELQu'iMMENSEs, quclqu'utiles que soient ses autres travaux, c'est sur-tout à son Glossaire qu'il sera
redevable de l'immortalité. Aussi, pouvons-nous dire hardimenl que nous tenons de ce grand homme
la certitude de toutes les connoissances que nous ont transmis les Savants qui sont venus après lui que ;
sans lui, leur marche dans la canière de notre Histoire et de nos Antiquités ecclésiastiques ou civiles, eût
été souvent incertaine et chancelante, et qu'en voulant nous guider, ils se seroienl égarés eux-mêmes
les premiers. Il est vrai qu'en déchilTrant le Latin barbare,' il a sur- tout travaillé pour des hommes
doctes qui peuvent seuls connoitre la valeur de son travail avantage dont ne peut se flatter également
:
rAiilenr iA"im Glossaire Frnnrois. Cependant il faut convenir qu'un r.lossaire François, sorti des mains
de Du Cancre, eût été un ouvrapre précieux. Je sens la dilTorence qu'on metlra toujours entre un homme
unique, el quiconque entreprendra de le suivre ou de Timiter mais celte difTercnce ne tombera que sur
:
l'Auleur, et nullement sur l'objet de l'ouvrage. Sans entrer ici dans le détail de tout ce qu'ont dit les
Ecrivains les plus graves îi la louan^ie du savant et judicieux Auteur du Cdossaire Latin de son tcmoi- ;
gnajie souvent réclamé par les plus célèbres avocats dans des causes trés-imporlantes, et du poids
qu'ont eu ses décisions dans les premiers Tiibunaux du lioyaume. je ne craindrai point d'avancer qu'il
ne manqueroit au Glossaire Fram/ois, pour jouir des mcuics avantages, ([ue d'avoir été composé par
un xVuteur dont le savoir et la capacité répondissent à l'imporlaïu'e du travail. Il m'en coûtera peu de
faire îi cet é^'ard tous les aveux (ju'on voudra; mais de quchpie façon ((ue cet Ouvra?;e soit exécuté,
il répandra toujours quelques lumières sur noire ancienne Lani;ue: el quelle autre Lanp;uepeut être plus
intéressante pour nous, que celle de nos Aveux, d;ins laquelle sont consiErnés les termes de nos Loix,
de nos Coutumes, de notre Di'oil féodal et des redevances (jui en résultent, de notre Milice, de nos
Arts et de nos .Métiers, de nos Manufactures, de noire Commerce, de nos Monnoies, des Mesures tant de
nos grains et de nos boissons, que de nos bérilages, et une infinité d'autres qu'il est aise de suppléer':'
PoiR ne parler que de ce qui concerne directement cette classe de Gens de Lctli'cs qui font de notre
Histoire el de nos Antiquités, l'objet principal de leurs études, j'insisterai sur un point essentiel, auquel,
ce me semble, on n'a jamais fait assez d'attention. La connoissance de notre ancienne Langue est si
nécessaire pour eux, que si d'avance ils ne la possèdent avec une certaine étendue, ils ne seront pas
même en état de lire comuv: il faut, les Auteurs et lés Monuments sur lesquels ils ont ù travailler. Que
sera-ce s'ils enlrepreniu^nt de les publier'' Ils ne les donneront qu'avec des fautes, des altérations et des
corruptions énormes, (lui souvent en changeront le sens. Les plus habiles gens qu'ait eu la France dans
l'art de déchiffrer les anciennes écritures, ont ([uelquefois publié des textes, qu'ils n'avoienl pas su lire.
Ne dissimulons pas ici. par une fausse délicatesse, ce qui se passa dans les premiers temps de l'Académie
des Bellcs-Lellres, au sujet de ce mot caienaire , qui dans un ancien Manuscrit se trouvoil placé à
la suite du nom d'un de nos Rois. Plusieurs Dissertations I constatent quelle fut la diversité des avis.
Ce ne fut qu'après bien desdiscussious quons'assura qu'd l'alloit lire cal en aire, en trois mois, qui signi-
Tioient ça en arrière, ou ci-devant; c'est-:Vdire, que S' Louis, le Prince en question, étoit alors décédé.
Le P. Mabillon lui-même de qui toute l'Europe savante apprit à déchiffrer les anciennes écritures, ne
fut point exempt de tous reitroches. Les uK'prises (pii lui sont échappées, en publiant le texte des Sermons
François de S' Bernard, prouvent que cet habile Anli(iuaire ne couuoissoil p;is aussi parfaitement le
vieux François que la Latinité du moyen âge. Après de tels exemples, est-il ([uclque Savant qui pût se
flatter de né point commettre de pareilles fâutesï Est-il quelqu'un qui pût rougir de les avoir commises?
N'iiésilons pas à le dire faute d'un Glossaire François, nous en sommes encore aux premiers éléments
:
de la Grammaire, par rapport la connoissance des monuments de noire Histoire, de nos Antiquités, et
i"»
de noire Littérature. On n'aura pas de peine à s'en convaincre ([uand j'aurai fait connoilre l'embarras et
la confusion des caractères par lesquels nos anciens Titres et nos Manuscrits ont été transmis jusqu'à
nous.
S.-vxs parler des abréviations, souvent Irès-équivoques, qu'on y trouve à chaque ligne, les dilTérentes
parties du discours n'y sont distinguées par aucune sorte de ponctuation ; les mots commençant par des
vovelles , et précédés (l'articles onde certains pronoms, n'olTrent point d'apostrophes, qui fassent discer-
ner l'un de l'autre; deux mots sont , la plupart du temps, mis ensemble, comme s'ils n'en faisoient
qu'un, tandis qu'un autre est coupé par le milieu, comme s'il en faisoit deux enfin jamais on y verra de
:
de ressemblance, sont presque toujours confondus avec les/: de sorte qu'un même mot peut être
lu de huit ou dix façons ditTérentes. La même difUcullé se présente à chaque lettre il n'en est iires(iue
:
aucune qui ne puisse être prise pour (pielqu'autre; les traits ijui les distinguent sont imperceptibles aux
yeux les plus clair-voyants. Dc-là tant de mots mal lus, dont on a fait autant d'articles dans des Glossaires
particuliers, ou dans des notes, et qui ont été aussi mal interprétés, quand les Editeurs n'ont pas
eu la bonne foi de convenir qu'ils ne les enlendoient pas.
Ocelle sera donc la ressource d'un lecteur dans la multitude de ces diverses leçons que le même texte
lui présente, et qui sonUlnulcs également bien fondées, à n'en jugci' que par le témoignage de ses
yeux'' La connoissance de la Langue lui donnera le seul moyen ipii lui reste de lever ses doutes, et
de sortir de ce labyrinlbe. 11 tiendra pour suspects tous les niuls ([ue son texte lui offrira, lorsiiu'ils lui
seront inconnus il admellra avec confiance ceux dont il apprendra, par le Glossaire, que l'usage est
:
(1) Voyez dans 1p Recueil des Mémoires de l'Académie Royale des Relies-Lettres, t. L page 319 et buiv. el tome V. page
34i; ceux de Mr Roindin, Roivin el Lancelot.
300 ans que Molinel ayant déjîi voulu interpréter le langage du P.oman de la Rose, et Clément Jlarot
le langage de Villon, ils lombùrent l'un et l'aulre dans de pareilles bévues; et ce qui peut les rendre
excusables cux-méuies, c'est ([ue nous trouvons de seniblables nié|)rises dans des .Manuscrits de 'lOO ans,
dont les copistes ayant mal lu l'écriture dos siècles qui les avoicnt précédés, substituèrent, au mut qui
ne s'entcndoit plus, un aulrc mot (jui ne convcnoil pas ;iu sens de la plirase ainsi trouvant le mot :
zou'mnnnlaijc on a lu soiiiijiuuildijc et comme ce mut n'éloit pas enlciidu, on a mis à sa place celui de
;
S('iii;/)n'itri(i!i(', au lieu de lire i|ue (luillaume le lîàlard étoil né en soitl;;iunila{jc 'concubina^'e; ijui
vient du \ci-bc souuiiwr formédu Lalin sitiiinarc. On lit dans un de nos plus anciens Manuscritsdu lioman
du lîrul, que Guillaume était lui en sciijiu'ui'utije ; ce ([ui ne peut avoir (lu'un sens tiès-opposé à celui
de l'Auteur original , et à la vérité de l'bisloirc.
On si:N'Tde(|uelleconséquence peuvent être do pareilles fautes pourrilisioire, jjour les Hénéalogies, et
pour les autres objets de nos éludes. Les anciennes nu'prises s'accréditeiont déplus en plus, se multi-
pliei'ont, et en feront nailre de nouvelles, si l'on n'y ap|iorle le remède le plus iirumpi. || n'y a pas de
temps à [lerdre des Recueils précieux, toujouis protégés [iar le Gouvernement, tels (|uè le Callia
:
Christ iaua, les Ordonnances de nos Uois (1), nos anciens Historiens ("ij, l'Iiisloire littéraire de la France (3),
et l'Histoire de la Diplomatique {'i), sont continués avec une ardeur toute nouvelle d'autres non moins :
importants sont enhe|)ris avec le même zèle et le même courage une Hescriplion bistori(|ue, géogra-
:
plii(|ue et diiilumaliiiue de la France un Traité des Monnoies ((j;, une IlisUure de toutes les biancbes
(.-i;,
du Droit public Fraui;ois ^7;, des Histoires particulières de plusieurs piovinccs de France tous ces :
Ouvrages réclament unanimement le .secours d'un Glossaire Frangois; mais il n'en est point, auquel il
soit plus nécessaire qu'à la grande collection de nos anciens Historiens, si l'on veut ([u'elle paroisse
,
avec toute la correction et la fidélité qui font le mérite des premiers Volumes. Elle approclie du temps
où nos Historiens ont commencé d'écrire en François à l'aide d'un Glossaiie, les textes anciens
:
paroîtront avec plus d'exactitude; les Editeurs et les Auteurs pourront èlre soulagés dans leurs [lénibles
recherches. Hàtons-nous donc de leur donner les secours qu'ils attendent de nos foibles lumières, et
tâchons de mériler d'avance, autant tiue nous le pourrons, les avantages iiue nous retirerons avec usure
de leurs soins, de leurs veilles et de leurs travaux.
Fondé sur les raisons que j'ai développées plus liaut, je compris, en commençant un cours réglé
d'études sur notre Histoire et sur nos Anti([uilés, que je devois recueillir, pour mon usage, les vieux
mots François de nos premiers Ecrivains afin que la comparaison de divers passages où se rencontrent
,
Un grand-loisir, que je dois au bonheur de ma destinée, et une assiduité presque continuelle pendant
plus de trente ans à faire des lectures qui tendoiënt toutes au même but, m'ont mis en état de
rassembler une multitude immense de ces mots suranés. J'ai cru pouvoir en composer, je ne dirai
pas un Glossaire aussi savant, et aussi bien fait que celui de Du Gange; mais du moins un ouvrage de
même nature qui auroit aussi son utilité. J'ai tâché, autant que je l'ai pu, de me former sur cet excellent
modèle trop heureux de suivre de très-loin un guide qui marche à pas de géant, un Savant universel
:
qui par des travaux infatigables s'étoit approprié'les connoissances de tous les siècles et de tous les pays.
En réunissant sous un même point de vue dans l'ordre alphabétique, les vieux mots épars dans un
grand nombre d'Auteurs de tous les âges, j'ai voulu représenter fidèlement notre ancienne Langue. H
m'a donc paru nécessaire de rétudier'dans tous ses rapports, et dans toutes les variétés, pour me
déterminer sur le choix des mots que je devois faire entrer dans cette collection ou que je pouvois en ,
exclure.
Lorsque je suis venu à considérer les différentes classes de lecteurs auxquels j'avois â répondre je me ,
suis vu entre deux écueils également dangereux les uns avides de tout savoir exigent qu'on ne leur
:
épargne aucun détail, et font un crime à l'Auteur de tout ce qu'il dérobe à leur curiosité ; les autres, d'un
goût plus superficiel, voudroient que l'on se bornât à l'étroit nécessaire; leur vue n'aperçoit que les
objets d'une utilité directe et palpable; ils traiientde minutieux certains détails, faute d'appercevoir. du
premier coup d'œil, le rapport que ces détails peuvent avoir à d'autres objets plus généraux et plus
importants. J'ai tâché de tenir un juste milieu, en évitant d'en dire trop, et de n'en pas dire assez. Peut-
être trouvera-t-on que je donne encore dans le premier de ces deux excès, entraîné par le penchant
naturel dont on a peine à se défendre lorsqu'on traite un sujet qu'on affectionne. Telle remarque ne
s'est présentée qu'à la suite d'un grand nombre de lectures telle autre découverte est le seul fruit qu'on
:
ait recueilli d'un Auteur très-rare que personne ne lit plus. La singularité, la difficulté ont d'abord fait
saisir ces objets comme intéressants, ou du moins comme curieux on leur a donné un degré d'estime
:
(1) Par M. de Villevault, Conseiller à la Cour des .Vides. — (2) Par Dom Audiguier et son frère, Bénédictins. — (3) Par Dom
Clémence. - (4) Par Dom Tassin. - (5) Par M. l'Alibé de Foy, Chanoine de Meaux. - (C>) Par JI. Souchet de Bisseaux. -
(7J Par M. Bouquet, .\vocat, neveu du célèbre Uéiicdictin de ce nom.
dont on a peine à se déparlir on croit ne pouvoir se dispenser d'en faire usage on s'y complaît,
: :
on les conserve comme s'ils dévoient nécessairement piinier l;i curiosilô mais le lecteur impartial reçoit
;
souvent avec froideur et (lucliiuefois avec dédain ce ijuc l'Auteur lui piésente avec eulliousiasnie. On a
beau vouloir cire en garde contre la prévention; il est dilTicile. eu certains cas. de tenir toujours la
balance égale entre sou propre troùt et celui des autres. 11 me sera sans doute arrivé plus d'une fois de
passer les bornes que j'ai eu intention de me prescrire; mais j'ose espérer qu'on voudra bien avoir pour
moi quelqu'indulgence ce n'est pas trop demander |)oui' les peines ([ue j'ai prises.
:
QroinrF. le but principal de cetOuvrage soit de donner ou de faciliter rintelligcnce du hingage de nos
anciens Kcrivains. on ne se bornera pas cependant rapporter tous les mots dont ils se servent et qui
î^i
sont maintenant inusités: on y joindra les mots qui nous sont encore familiers, mais qui eurent autrefois
une siginlication différente de celle que nous leur donnons. On s'attachera dans tous ces articles à
démêler d'abord leur sens propre; ensuite on expliquera suivant l'ordre progressif des idées, qui
l)aroitra le plus naturel les autres siguilications plus étemlues cl iiueNiuefois dt'tournées iiu'ils ont eues
,
depuis; soit qu'ils aient conservé la même forme, soit qu'ils aient éprouvé qucliiucs foibles altérations.
CiuQcr. acception du mot sera toujours prouvée par une ou deux autorités; et l'on indi(juera par des
renvois autres Auteurs ([ui auront employé le mot dans le même sens. Si le lecteur n'est pas entière-
les
ment de nos explications, il pourra, moyennant ces renvois, s'assurer par lui-même si elles
satisfait
.s'accordent avec l'usage que les Ecrivains indiqués auront fait du même mot. Supposé qu'il trouve dans
ces Auteurs notre justitication, et des moyens de lever ses doutes, nous nous en applaudirons; s'il y
rencontroit des signirications opposées aux nôtres, ou qui n'y seroient pas exactement conformes, nous
ne laisserions pas encore de nous en ajtplaudir. (lomme nous cbercbons autant ù nous instruire (lu'à
instruire les autres, nous désirons que nos méprises soient relevées. Nous serons trop contents d'avoir
fourni des armes îi ceux (jui combattront nos erreurs nous ne cherchons que la vérité.
:
A LA VIE de certains passages qui accompagnent notre explicalion, on pourra dire (|uelquefois que le
sens de ces textes est si clair que ce n'élail pas la peine de faire des articles pour des mots (|ui s'expli-
quent d'eux-mêmes. Mais je supplie ceux ciui me feront celle objection de penser ((ue la conqiaraison
de ces passages multipliés a souvent été l'unique voie qui nous ait conduits à l'intelligence du mol (jue ;
sur un grand nombre de plii'ases où il se rencontre, nous avons choisi celles qui pouvoient en moins
de paroles en donner l'interprétation la plus nette et la plus inconlestabic mais que ces mots se trou-
;
vent souvent confondus avec des mots iiiiulelligibles dans d'autres phrases louches, obscures, embarras-
sées; dans des manuscrits difliclles à lire, dans des textes corrompus ou défectueux, où, sans les autres
exemples que nous citons, il étoit impossible de les deviner.
A des mots dont la sigmficalion nous sera totalement inconnue, ou sur lesquels on n'a jusqu'ici
i."K(;.\nD
(jue des soupçons et des conjectures, nous rapporterons en entier tous les passages où nous les aurons
remarqués d'une part ces citations accumulées pourront dissiper les doutes des lecteurs et lever leurs
;
difficultés; de l'autre ils apporteront au mot dont la signilicnlion est ignorée queliiues degrés de lumière;
et cette foible lueur, jointe ù celle (juc fourniront d'autres passages ([u'oii pourra déterrer dans la suite,
achèvera peut-être un jour de donner tous les éclaircissements iiue nous cherchons.
Des significations primitives et secondaires, nous passerons aux acceptions métaphoriques ou figurées
qui sont encore plus ahondantes chez les peuples dont la barbarie et la grossièreté a fait long-temps le
caractère, que chez les nations où l'esprit et la politesse ont régné pendant plusieurs siècles. Trè.s-souvent
la sigiiilication accessoire est devenue la principale, et ([uelquefois a fait disparoitre la signilication
originaire. Ces termes métaphoriques une fois admis dans l'usage universel, n'appartiennent i)as moins à
la langue (jue les mots pris dans le sens propre ils ont dû uéccssairemeul entrer dans notre Glossaire.
:
Mais il est une autre classe de termes métaphoriques dilT(''reuls de ces i)remicrs. .le parle de ceux ([ue cha-
cun se faisoit à sa fantaisie. On voit bien en général que nos vieux Auteurs sont remplis de mots de cette
espèce. .Nos Poètes sur-tout en imaginent, en forment un nombre prodigieux. Dans celte foule innom-
brable de métaphores fabriquées ù plaisir, et (]ui iiérissoienl en naissant, coinmcnl, au travers d'une
antiquité si reculée, démêler ccllesqui appartenoient à notre l.angue, de celles qui n'éloienUiue le jargon
de tel ou de tel Ecrivain';' Comment discerner celles qui liient quelque fortune, et iiui du moins pour un
fem|is furent adoptées? .Nous n'avons i)as toujours assez de pièces de comparaison pour faire ce triage.
Falloit-il admettre dans notre collection tous ces termes métaphori(iues Ealloit-il les en exclure indis-
':
tinctemenir N'ayant point (le règle certaine ([ui put nous lixersur le choix, nous nous sommes laissés
aller au hasard; et peut-être nous y sommes-nous trop livrés, l'eut-êlre trouvcra-t-on que nous avons
admis un trop grand nombre de ces dilTérentes siguilications. Mais elles serviront du moins ù mieux
entendre les passages où elles sont employées elles feront connoilre le génie des Auteurs, et pourront
:
juslilier l'explication que nous aurons donnée à d'auli'cs mots foruK's selon la même analogie ce :
seront quelquefois des énigmes, des rébus, des logogrvpbcs, qui donneront le moven d'en deviner
d'autres.
O.N a dit par exemple : Payer lance sus [autre. Il seroit difficile d'assigner la véritable signification de
celle façon de i);irlcr, si l'on ijrnoroit que lance sus (anlrc, veut dire lance en arrest, lance appuyf-e sur
le t'entre (pii ^arnissoit la cuisse, cl que c'cloil dans l'allilude de la lance sus [autre, que les (iendarmes
recevoienl leur paye aux revues : de \l\ on a dit paijer lance sus [autre pour payer exactement, payer
,
aussi i'éi;idir renient ([ue l'on payoit les Ccndarnies qui éloienl sous les armes.
L'Korivdon; du mol l'ou (lui s'csl dit lanlôl pour /Vn//, nom [iroprc, tantût pour Peu adverbe, a servi à
faire des pruvei'lies ou du moins des expressions abusives. On a dil
, l'ar S. l'on , comme on dit encore
:
popuiaireuM'ul l'ar S. l'eu. On se servoil du mol S l'ou, pour d(''signer un liomme pauvre, peu accom-
:
adeser, loucber; ce qui signifie que jamais plume n'y avoil toucbé, qne'jamais on n'y avoit essuyé sa
plume; c'esl-à-dirc, que les manteaux étoient tout neufs et sans la moindre taclie.
La pi.i!i'.\nT de ces façons de parler vcnoient de nos Poêles Trouvères ou Romanciers leurs verset :
leurs chants, dont les Cours des Seigneurs avoient retenti, après les lectures publiques et les représen-
tations, passoienl de bouche en bouche. Leurs expressions avoient l'honneur de devenir proverbiales.
Dans ces leiups de barbarie ils donuoicnt le ton, comme ont fait, dans le siècle le plus poli, les Corneille,
les iiaciue. les la Konlaiiie, les Despn'aux, les Molière, les Quinault et leurs pareils. Notre langue .s'est
encore suivbai-gée des dépouilles lusliiiues et grossières des anciens Auteurs, bien plus qu'elle ne s'est
enrichie des ornements précieux de nos Modernes.
Le choix des proverbes ne nous a pas semblé moins embarrassant que celui des métaphores. Tout Dic-
tionnaire admet les proverbes qui sont usités ceux qui ne le sont plus doivent donc entrer dans notre
;
koltent
ai cru
„ ,.- de con-
server ceux qui se trouvent dans nos plus anciens Auteurs, tels que nos Poètes des XIP, Xlll' et XIV'
siècles, sur-tout lorsqu'ils se rapportoient h des noms de Peuples, de Provinces et de Villes. Ils nous
font connoitre le caractère des Peuples, ou celui qu'on leur attribuoit alors.
P.\R EXEMPLE, nous lisons dans
les Poètes François qui ont écrit avant L300 Li buueor d'Aucerre, Li
:
musartae Verdun, Li usuriers de Mes, Li manoeor de Poitiers. D'autres proverbes nous apprennent
Peuples de quelques Provinces, comme Li meillor Archer en Anjou, Chevalier
les talents particuliers des :
lui en Piedmont, Sagesse de Termes, et hardiesse d'Aussun : l'Espagnol de même en disait autant:
Dieu 710US garde^ de la sagesse de M. de Termes et de la prouesse du Sieur d'Aussun qu'on tenait dès ce
,
du Daupiune, Arces, Varces, Granges et Comiers : Tel les regarde qui ne les ose toucher; 7nais
garde la queue des Berengers et des Alemam : (Expilly, Annotât, sur l'iiist. du Chevalier Bayard.) Il
n'est presqu'aucune de nos Provinces qui ne nous fournisse quelques uns de ces dictons que nous nous
ferons un plaisir de rapporter.
Les mots qui composent les différents articles de ce Glossaire n'ont pas tous une orthographe fixe et
décidée. Il n'est pas rare que le même mot se trouve écrit de plus de huit ou dix façons difTérentes. Ces
variations se rencontrent dans le même siècle, dans la même Province, dans le même Auteur, souvent
en grand nombre dans la même page. Quelquefois, à l'aide de l'étymologie et par analogie, on peut
discerner quelle est la vraie wthographe; mais assez communément la critique est en défaut. Alors
il seroit impossible d'asseoir son jugement, sans s'exposer 'à de lourdes
méprises. D'ailleurs si nous
nous déterminions pour une de ces orthographes par préférence, et sans faire mention des autres, le
Lecteur qui chercheroit le mot sous une orthographe ditTérente allant consulter un article du Glossaire
,
où il ne seroit point, ne pourroit deviner en quel endroit nous aurions porté ce mot. Il faut donc que
le Glossaire le lui présente de toutes les façons dont il peut avoir été écrit; ainsi nous avons pris le
parti d'adnieltre toutes les orthographes, sauf à renvoyer nuelquefois de la moins commune à la plus
ordinaire. Dans celle-ci nous suivons la méthode ordinane de tous nos articles nous donnons quelques
:
citations entières du texte de nos Auteurs, et nous indiiiuons ensuite les autres par des renvois aux pa-
ges mais lorsque d'une orthoj;raplie moins commune, nous renvoyons à une autre qui l'est davantage,
:
nous nous contentons ordinairement de faire connoitre, par de simples renvois, les Auteurs qui ont em-
ployé cette orthographe, dont les exemples se rencontrent plus rarement.
La COMMODITE des Lecteurs qui auront besoin de feuilleter ou de consulter notre Glossaire n'est pas
,
l'unique raison qui nous aitdéteiminés à rapporter toutes les ditlcrentes orthographes d'un même mot :
outre qu'elles serviront quehiuefois, par leur analogie réciproque, à conriinicr nos explications, nous
espérons que les Savants pouironl en recueillir d'autres avantages. Les dilTércnts degrés [lar les(iuels
le même mot a passé, en recevant plusieurs changements successifs dans la prononciation, dans sou
orthographe, etc, sont autant dfi chaînons qui nous conduisent de proche en proche à l'origine du mot
dont nous nous servons aujourd'hui.
Porn faire sentir combien il est nécessaire, pour démêler précisément la vraie signification d'un
mot, de connoitre les diverses manières dont il se trouve orthographié, je citerai le mol adcscr et
adaiser qui se lit assez fiéquemment dans nos plus anciens Ecrivains son acception la plus générale
:
est celle d'approcher, toucher, metlre la main à quelque chose on liouve même adcser la main pris
:
dans ce dernier sens. Si nous n'avions que ces deux orthographes «rfcsc?' et adaiser, nous n'aurions
encore qu'une connoissance très-imparfaite et pi'es(iue fausse de ce mot. lue autre oitiiographe, en
levant pour ainsi dire, le voile qui couvroit sou origine, nous en donne une explication juste, claire et
.
précise. Quelquefois on écril adaiser. Il est visible que le mot (/o/s ([ue l'on a dit pour (/o/r//, et celui de
rfc' qui nous reste encore pour signilicr un Dé « coHr/ri', sont les racines du moi adaiser, adeser, adai-
ser et qu'ainsi «(/o/sc?- est proprement toucher du bout du doigt en effet nous trouvons adeser ei adaiser
. :
joints au mot toucher, non comme lui étant synonymes, mais pour dire ne toucher que très-superll-
Giellement et comme du bout du doigt.
Il seroit difficile d'assigner aux mots Godendars et Godenhoc leur véritable étymologie, s'ils n'étoient
écrits que de ces deux manières. Guillaume Guiart qui l'a écrit Godendae , donné lieu de conjecluicr (|ue
ce mot qui s'est dit d'une hallebarde (m pertuisane, sorte d'arme dont se servoient les Flamands, vient
des deux mots Allemands ou Flamands goût tag qui signifient, bonjour. L'usage où nos soldats sont en-
core aujourd'hui, pour marquer qu'ils se font un jeu delà guerre, d'appliquer a ses opérations les plus
cruelles, les expressions les plus gaies et les plus riantes, autorise à penser (|ue des peuples grossiers
avoient plus essenliellemenl cette habitude: ainsi percer d'un godendae, d'un godendars on godenhoc,
étoit proprement donner le bonjour, dire le dernier adieu à celui qu'on avoit tué ou blessé. Rabelais
nous apprend que l'expression de toHj'Oin- étoit autrefois usitée au jeu des échecs, quand on donnoit
échec à quelque pièce principale.
Veut-on pareillement démêler l'origine et la signification du mot Adés, tout présentement, main-
tenant, continuellement, sans cesse? on fera de vains elïorts, si, comme Ménage, on le déiive du Latin
ad ipsum tempus, ou de quelque autre source aussi suspecte: mais qu'on rencontre le mot adés mis avec
toul, comme on le rencontre souvent, et iiu'on lise ensuite «(//t's pour «rft'S, il n'y a [)ersoune qui ne
voie que tautadies, est le même que le Latin tota dies; qu'il a d'abord signifié toujours, et qu^on l'a pris
ensuite pour tout à l'heure, de même qu'on donne au mot incessamment l'une et Faulre signification.
Cette manière de découvrir lesétymologies de nos mots est plus naturelle, plus sûre et plus facile ([ue
celle dont se servent nos plus savants étymologisles. Ils se perdent dans des combinaisons forcées
de nos mots François avec ceux des langues Hébraïque, Greciiue, Arabe, etc. tandis (lu'ils ont sous leur
main dans nos anciens Auteurs ce qu'ils vont chercher à grands fraisdans les climats étrangers.
Les seuls mots Cr«;ffHCS, Triquaisc al Taïaut, montrent qu'un très-léger changement dans l'orlho-
graphe, suffit pour faire a|)percevoir des élymologies qu'il seroit difficile de trouver par d'autres moyens.
Puisqu'on lit Garigucs au lieu de Graigues, il est certain que le mot populaire Graigues vient de ce mot
Garigues, qui lui-même a été pris du Latin Caligœ. En lis nit Turfjnaisenw lieu de Triquoise, on juge (|ue
celle espèce de tenailles dont se servent les maréchaux, étoit un instrument emprunté des Turcs.Eufin
quel besoin d'aller, comme quelques-uns de nos Savants fouiller dans les Vocabulaires hébreux pour
,
déterrer l'origine du mot Taïaut consacré îi la chasse'!' lorsqu'on lit iau.v pour CH.r, et à /««s pour à
eux; lorsqu'on sait que cette expression à iaus, fut employée pour exciter les troupes au combat, el
que l'on s'en servoit aussi anciennement à la chasse pour animer les chiens, peut-on se dispenser
de reconnoitre que Taïaut a été formé de aiaus pour à eux , en y ajoutant un f, comme on a fait
dans le mot Tante originairement ante, tiré du mot \ni\n amita!
Il en est de même du mot Simagrée que nos Dictionnaires modernes définissent certaines façons de
faire affectées, certaines minauderies. La Piquetière Blouin le dérivoil de simulacrum, et Ménage le tire
(le ximia qu'il traîne selon la nK^llindo pnr les diverses p:i'nfl,'ilions qu'il fait essuyer aux mois radicaux;
mais un de nos anciens l'oi'tes nous conduit tn-'S-nalurcllemenl à rori<rine de simtifirée. Vax parlant des
.lup;es ([iii faisoieut plier les rè|;les sous leur antnrilô. et qui voiiloient (|ue leurs d(''cisions fussent la
suprême loi, il dit ([u'ils jouoicnl au jeu ^S"// »r«;y/x'(.'; c'est-à-dire, il tn'iujréc il me plail ahisi. Le
,
mol jouer ('toit fréquenuneul employé pour former de pareilles plirases. Les simagrées éloient donc pro-
premenl les airs d'un .luge sur son tribunal où il tranelioil du souverain. Dans la satire contre le l'ré-
sident l/iset, Hèse (lui iirononcoit ('/i//Hrt.'//'('V, se sert du moi cliim(i(;rca au sujet des cérémonies f|u'il
ti'aite de superstitieuses et dont il iirétend que Lisel est le législateur el l'ordonnaleur. On a dans la
.
autres Langues. De tout temps nous avons emprunté de nos voisins des mots et des l'a(;ons de parler de :
loul lenii)S ils en ont emprunté de nous. 11 n'est peut-être aucune nation en Europe (jui ne trouve dans
,
ce Glossaire de quoi étendre et iicrfc^ctionner la connoissance de sa propre Langue. Les Allemands, les
Anglois. les Espagnols, les Italiens sur-tout, verront des confoi'mités singulières entre leurs différents
idiomes el le n(3lre.
Nors osons encore promettre aux Grammairiens (]ui désirent remonter à la source de quelques
façons de parler, ou de ([uelques constructions irrégulières dont il n'est pas aisé de démêler le principe
et de donner des raisons plausibles, qu'ils pourront trouver dans certains tours de phrases de notre
ancienne Langue, la solution d'une partie de ces problêmes. L'expression qui nous est si ordinaire, ayir
de grand cœur, est une de celles que nous choisissons parmi beaucoup d'autres. A moins que les mots
magno corde qu'on lit dans la Vulgate, n'ayent produit ceux de grand cœur on ne démêle pas d'abord
,
le rapport qu'il y a entre l'épithètc grand et le mot cœur; mais quand on lit dans nos Auteurs de gréant
cœur, pour dire, de cœur ([ui aiirée, on voit alors que [/raH(/ est une corruption de i/)vr/Hf qui emporte
avec lui une idée fixe el déterminée.
QiANT à nos constructions irrégulières, peut-être que les Grammairiens seroienl fort embarrassés
de dire pourquoi on met un que après les? et après le comme dans le second membre des deux phrases
suivantes Si. vous faites telle chose, et que; et celle-ci
: Comme vous irez là, et que. Notre ancienne
:
Langue leur donnera la solution de ce Problême. On disoit anciennement S'il avient chose que; et:
:
Comme il soit ainsi que : alors le second que se plaçoit naturellement au second membre de la phrase;
mais lorsque depuis, pour rendre noire Langue plus brève et plus vive, on en est venu à changer la
phrase, en ne mettant qu'un simple si, ou un simple coHrwe, on n'a pas fail attention qu'alors le (/«e
qui suivoit le si et le comme blessoil les règles de la Grammaire. L'habitude l'a fait conserver dans
,
des temps où les Grammairiens n'y regardoient pas de si près; et celte habitude invétérée a fait trouver
dans cette phrase, très-vicieuse en elle-même, le mérite de ce qu'on appelle gallicisme. Je cite cette
découverte qui s'est présentée à moi: les Grammairiens plus éclairés el plus attentifs, en pourront
faire beaucoup d'autres plus curieuses et plus importantes.
Tous ces différents articles réunis, présentent l'histoire générale de noire Langue; et c'est encore un
objet utile que nous nous sommes proposé. Ainsi l'on rencontrera dans cette collection diverses remar-
ques sur des mots soil anciens, soit modernes, dont quelques-uns ont cessé d'être en usage pour faire
,
place à d'autres qui nous ont été fournis par nos liaisons avec les étrangers ou d'autres cfrconslances.
Lorsque quelqu'un de nos Ecrivains a donné l'époque fixe et certaine de la naissance d'un mot, delà
chute, de rinlroduclion d'un autre qui peut-être aura depuis été remplacé par un plus nouveau, nous
avons eu soin d'en avertir. Ces époques serviront de pierre de touche pour connoitre l'authenticité ou la
supposition de quelques actes ou titres suspects qui remontent aux mêmes dates. Ces époques aideront
aussi les critiques à découvrir l'âge d'un écrit dont l'auteur est inconnu et quelquefois même, si l'on
;
attribue cet ouvrage à divers auteurs, elles détermineront auquel il appartient vraisemblablement car :
il y a tel mot qui ne se trouve employé que dans l'espace de 40 ou de 50 ans, et même tel autre qui ne l'est
apprennent que les mots Folâtre, Accorter, Aborder Aconche et beaucoup d'autres, s'étoient mis à la
, ,
mode parmi les gens du bel air qui se piquoient de beau langage, et que la plupart de ces termes
venoient des Italiens. On trouve des remarques à peu près semblables, sur les mots, Accortement, Fan-
terie et Fantassin, Escadres et Uégimcns. Morion, Armel, Acoutrcmens de tête, el plusieurs autres
appartenants à la guerre. Fauchet, dans ses origines, dit que les Aventuriers qui suivirent dans les guer-
res d'Italie Charles VIII Louis XII et Fran(;ois I, prirent depuis le nom de soldats, à cause de la solde
, ,
qu'ils touchoient. Guillaume du Bellay vantant les services que Baïf avoit rendus à notre Langue,
dit expressément que c'étoit cet Auteur qui l'avoil enrichie du mol Aigredoux. Le mol Agenci pour
enjolivé, rendu joli, gentil, et le mol Emmaïoler donner le mai à la maîtresse, ne se trouvent
que dans les Poésies manuscrites de Froissart. Plusieurs articles de notre Glossaire présenteront des
exemples de cette espèce.
Il ne fait pas clendre trop loin l'application de ces rcmaniues mais elles pourroient être de
;
Telles sont les principales attentions que nous avons eues dans la composition de cet Ouvrage. Si nous
avions voulu lui donner tout fappaieil d'érudition dont il est susceptible, nous aurions pu feuilleter les
Dictionnaires anciens et modernes des dilTérentes Langues de IKurope, en comparer les mots avec les
articles du Glossaire de Itu ('.ange, et de celui que nous présentons. Il y a peu de mots aiixiiuels, la l'i
faveur de l'analogie, de la dilTcrente orthographe, des conversions de lettres, et des rapports directs
ou indirects d'une signilicalion à l'autre, nous n'eussions trouvé une élymoh)gie ou vraie ou vrai-
semblable. Si nous n'étions pas arrivés précisément à la source, nous aurions pu nous llatter du moins
d'en avoir approché le plus près qu'il étoit possible mais nous avons mieux aimé satisfaire l'impatience
;
où nous sommes de donner anx Gens de Lettres, par la prompte publication de notre Ouvrage, les secours
dont ils ont besoin pour la lecture de nos anciens Ecrivains.
UxiycE.MENT occupés de notre objet essentiel, et comme renfei'més dans notre sphère, nous laisserons à
des mains plus habiles le soin d'élever l'édifice entrepris par le savant Ménage, d'en asseoir les difîéren-
les parties sur des fondements plus solides, et de le conduire à sa perfection.
On TRorvERA dans ce l.lossaire des articles qui n'appartiennent point du tout à la Langue je veux parler :
des noms propres et des noms de lieux corrompus et déligurés par nos vieux Ecrivains, jus(iu'à être mé-
connoissables. Nous avons queli|uefois expli(iué ces noms, d'autres fois nous avons simplement rap-
porté le texte, laissant au lecteur le soin de conjecturer. Il poui-ia lui-même rencontrer ces noms sous
la même forme, ou sous une autre approchante, dans des lectures que nous n'aurons pas faites et peut- ;
être qu'en joignant ces passages aux nôtres, il déterminera la signilication. Enfin nous avons réuni
sous les yeux ilu lecteur les différents temps de quelques verbes dont il lui auroil été dil'iicile de former la
conjugaison.
Malcré toutes nos attentions pour ne rien omettre de tout ce que peut désirer un lecteur curieux de
s'instruire, attentions que bien des gens pourront trouver minutieuses et surabondantes, il arrivera
peut-être que d'autre nous reprocherons de n'être point entrés dans un certain détail sur nos an-
tiquités, sur nos anciennes mœurs et sur les divers usages de notre .Nation. Ces articles dans le Glos-
saire Lalin de Du Gange en sont la partie la plus riche et la plus précieuse; mais c'est par cette raison
même iiue nous pourrions nous disculper celle portion si curieuse de notre Histoire, n'etoit pas connue
:
de son temps, comme elle l'a été depuis la publication de son Glossaire et de ses Dissertations il nous a :
laissé si peu de choses neuves à dire sur ce sujet, que nous n'aurions eu q\i'h le traduire. D'ailleurs
ces articles sont si peu de l'essence d'un Glossaire, que M. de Valois les reprochoil à l'Auteur comme des
hors d'œuvre. A Dieu ne plaise, que pour nous dispenser de suivre l'exemple de M. du Gange, et pour
déguiser aux autres les bornes de nos connoissances, nous approuvions cette censure. Il n'y auroit pas
moins d'ingratitude que d'injustice à l'adopter. Si celte surabondance du Glossaire Lalin est un défaut,
c'en est un dans lequel il n'appartenoit ([u'à Du Gange de tomber celle érudition que M. de Valois trai-
:
toit de déplacée et de superilue, est une source inépuisable d'instruction qui ne nous a presque jamais
manqué, quand nous y avons eu recours. Que nous serions heureux d'avoir pu mériter de pareils
reproches, et de n'en mériter aucun autre.
Ce prospectus date de 1730. Cependant plusieurs années s'étaient écoulées, et La Clrne de Sainte-
Palaye n'avait pas encore pu livrer .'^on Glossaire à l'impression. Enfin, en 17G3, il fit part à TAcadémie de
sa détermination de publier un ouvrage qui, selon ses expressions, avait été pendant quarante années le
principal objet de ses études. Nous ne possédons pas ce discours, mais le Journal Historique sur les Matières du
temps en renferme de nombreux extraits et donne une fidèle analyse des parties qu'il ne cite pas. Nous
reproduisons cet article, qui parut dans la livraison du Journal Historique du mois de juillet 1763, sous le
titre de : Extrait de la première partie de la Préface d'un Glossaire François, lue par M. de La Clrne de
Sal\te-Palaye„ à la Rentrée publique de l'Académie Roijale des Belles- Lettres, d'après Riques de cette année :
« II y a long-tems que l'utilité d'un Glossaire François a été sentie de ceux ((ui veulent étudier notre
histoire dans les sources. Que de trésors remplis des plus riches monumens sur les antiquités de notre
— XIII —
Watioii, dont l'accès a été iiilerdit jiis(|u'à la i)lui)aii des Lecteurs, faute de clef pour y pouvoir
iwésent, à
pénétrer! Or, l'ouvrasse de M. ui; Sai.nit. va ouvrir ces précieux dépôts à tous les Curieux, et
I'ai.avi;
augmenter eu iiième-teuis le nombre de nos cunnoissances liistori(iues. Le plaisir que le Public a fait
paroitre loi'snu'il a entendu la lecture de celte IjcUe Préface nous persuade (|ue nos Lecteurs n'en
,
verront pas avec moins de satisfaction, l'analyse que nous en allons faire. Nous avertissons nue nous
cmprunteriMis les expressions de l'Autcui'; on n'en ponrrnit i)as choisir <ie meilleures. Nous nous faisons
sur-tout un devoir de transcrire lidi'iement .sou déijul. Le ton de modestie iiui y régne, est une nouvelle
preuve (lue le langage de cette belle vertu n'a pas encore vieilli |)armi nous, et nous conlirme dans
l'espérance de l'y voir subsister tant que nous posséderons des hommes d'un vrai mérite.
« Je me détermine enfin, dit Monsieur Sainti; Pai.ayk, à publier un ouvrage qui a été pendant
i>i:
quarante années, le principal objet de mes études, et que je sens moi-même n'être pas encore au degré
de perfection dont il seroit susceptible. Les raisons qui me décident à le donner tel ([u'ilest, me justifieront
peut-être auprès des Lecteurs.
« 11 est deux âges dans la vie, qui exigent des Gensde Lettres deux différentes manières de se conduire ;
le tems où l'on elitre dans la carrière et celui où, après en avoir parcouru un assez long espace
;
on ,
commence à craindre ([ue les forces ne manquent [)Our aller jusqu'au terme ([u'on s'étoit proposé. Ne
vous pressez pas de vous montrer au giand jour, dit-on, sans cesse, aux jeunes gens, impatiens de se
faire honneur de leurs premières pioiiiiclions attendez que la réflexion les ait mûries. Il n'en est pas de
:
même pour ceux qui ayant passé un teins considérable à se remplir des connoissances nécessaires au
plan qu'ils avoient formé, se trouvent en état de communiquer aux autres ce qu'ils ont recueilli Hâtez- :
vous de le répandre, pourroit-on leur dire à plus juste titre N'altendez-pas qu'affoiblis, ou refroidis par
:
l'âge, vous ne puissiez plus donner à l;i composition toute la chaleur ([u'elle demande. Ne perdez pas les
momens précieux qui vous restent et lâchez de vous rendre utiles, tandis i|ue vous pouvez l'être
;
encore. Combien de Savans en ell'et, ont étudié toute leur vie, en se promettant ([u'un jour le public
jouiroil du fruit de leurs éludes, et ne lui ont laissé ([ue des regrets superflus !
« J'avois cru, lorsque je publiai le Prospectus de mon Glossaire, qu'ayant assemblé les matériaux de
l'ouvrage, il m'en coùleroit peu pour élever l'édifice. Mais j'ai trouvé dans ce nouveau travail des ,
difficultés que je n'i^vois pas prévues, et qui se sont multipliées à mesure que j'avancois. Cependant il
falloit répondre aux désirs du public, qui, après avoir applaudi à mon projet, sembloit en attendre
l'exécution avec une sorte d'impatience. Et moi-même, je n'en avois pas moins de m'acquitler envers
deux Compagnies célèbres qui étoient également en droit de me demander compte de mon travail. L'une,
à raison de l'ancien engagement que j'avois pris avec elle, de me consacrer sous ses yeux à ce genre de
Littérature, et de m'y conduire par ses lumières l'autre (*), parce que je m'en étois fait un titre pour
;
aspirer à l'honneur de lui appartenir, et qu'en m'adoptant, elle avoit eu, vraisemblablement, égard à la
liaison qu'elle voyoit entre l'ancienne Langue dont j'ai ramassé les débris, et celle dont elle s'occupe à
maintenir la pureté. Ce qui ajoutoit encore ù mon empressement, c'est que j'avois appris de plusieurs
Membres de l'Académie Françoise, que dans une Séance où l'on avoit mis autrefois en délibération
différens projets de travail qu'elle pourroit exécuter, celui d'un Glossaire de l'ancien François proposé
,
par M. de la Monnoie, avoit été regardé comme un des plus inléressans pour la Nation.
« Ces dernières raisons l'ont emporté sur le scrupule que je me faisois de livrer mon ouvrage ù
l'impression, avant que de m'ètre assuré par de nouvelles recherches qu'il ne me restoit plus rien à faire
pour le rendre digne du public. J'étois d'ailleurs averti par mon âge, qu'il ne s'agissoit plus pour moi de
travailler former de nouveaux amas de matériaux; que le tems d'employer ceux que j'avois sous la
;"i
main, de m'écbapper et que je ne devois pas espérer de parvenir à épuiser toutes les sources,
étoit près ;
d'où il seroit encore possible d'en tirer. Car telle est la nature de ces sortes d'ouvrages ils peuvent
:
recevoir des accroissemens à l'infini, et ne s'achèvent que par degrés. Le fameux Glossaire de la Basse
Lalinité n'étoit originairement composé que de trois Volumes Deux savans Bénédictins l'ont augmenté
:
de moitié et dans peu, si le zèle des Libraires répond aux vœux des amateurs de nos Antiquités nous
; ,
la richesse du fonds qu'il avoit laissé, a dû exciter l'émulation des Gens de Lettres, et que la noble
ambition de voir leur nom se confondre avec le sien, a été pour eux un puissant attrait.
« de pareils motifs que nous devons les soins qu'on a pris pour perfectionner le Glossaire
Si c'est à
Latin ;
garde d'augurer une si glorieuse destinée pour le Glossaire François. Mais, si l'émulation
je n'ai
doit être excitée par l'importance de Tobjet, je puis me flatter qu'après moi de plus habiles ouvriers
,
s'empresseront de mettre la dernière main a un ouvrage qui intéresse h tant de titres les Lettres en
général et en particulier notre Nation. Le Glossaire de l'ancien François est le corps complet des preuves
lie riii?loire de notre Langue. Considéré sous ce seul point de vue. iiuel ol)jel iilus capable de piquer la
curiosité?
. M. DE Sainte Pala\-e, après avoir ainsi exposé les motifs qui font enfin déterminé donner an Public fi
son Ouvraçre, se propose d'indi<iuerrori°;iiie et les pro?;rt'3 successifs de notre Lang:uc; c"est-;Vdirc de ,
faire voir comment originairement née de la corruption d'une Lansïue polie, et du mélancre confus de
lanira<ros barbares et informes, elle est parvenue devenir elle-même mic Langue régulière et polie,
j^i
puis enlln à se former un caractère propre et si conforme à la marche de la nature', que toutes les
Nations de flMirope l'adoptent par préférence parce (|u'aucuno autre ne se prête avec plus de facilité
;
soit à l'exposition nette et précise des idées, soit ù l'expression forte et naïve du sentiment.
> En vain de trouver l'origine de notre langue dans le Celtique, que plusieurs Savans
a-t-on essaye
croyent être l'ancien Breton. On vouloit pai-là procurer îi notre Nation, le fiivole bonneur de parler une
Langue indigène. Mais il n'est point de Langue (ini mérite ce nom toutes sont sorties les unes dos autres,
:
cette origine immédiate est le Latin, non pas tel qu'on le parinit dans les beaux siècles de Home, mais
défiguré'par quantité de mots barbares et de constructions plus barl)ares encore. La corruption du Latin
avoi't commencé dès le premier siècle de noire Ere, dans le tcms où Home triouipbanle imposoil aux
peuples subjugés la nécessité de parler sa Langue. On peut aisément juger combien celte Langue s'altéra,
en passant par les oi-ganes de cent peuples hari)ares (pu la déligni'oicnt en la prononi.\int. Mais combiea
fut-elle plus étrangement défigurée, lorsque durant les siècles suivans, de nouveaux essaims de Barbares,
envaliissant l'Empire Homain. introduisirent encore de nouveaux mots et de nouveaux sons, dans une
Langue qu'ils avoient intérêt de parler, parce que l'usage en étoit le plus général mais à laquelle ils ne
;
y domine. Les Langues polies, au contraire, soni riches eu m'ois composés, eu tours harmonieux, en
phrases nombreuses. Les Barbares portèrent dans le Latin l'empreinte deleur langage, leurs expressions
et leurs tours. Ils en tronquèrent les mots ils en altérèrent les sons, etc., etc.
;
« Telles furent les causes de l'altération de la Langue Latine telle fut la génération de diverses Lanî^ues
;
qu'on parle aujourd'hui en Europe; telle fui en particulier, la formation de la nôtre. Nous pouvons y
remanpier encore aujourd'hui (lu'elle ne diffère souvent du Latin, que par des lettres ou des syllabes
.supprimées, transposées ou converties en d'autres syllabes équivalentes ou bien par des accroissemens
;
provenus de l'inscrliiin de diverses parlicnlos (pi'on a fait cnirer dans la coinposilion des mots ou enfin, ;
par certains caractères particuliers, tels que les articles qui suppléent à la variété des terminaisons dans
la déclinaison des noms, et les verbes auxiliaires qui contribuent à déterminer les tems dans la conjugaison
des verbes. Car, quoique nous devions au Latin nos verbes auxiliaires, et nos articles mêmes, ils nous
sont devenus propres par l'usage que nous en faisons.
« L'introduction des articles dans la Langue Laline vulgaire , paroil l'èiioque la jilus marqui'e de la
formation de la Langue Françoise. Le désordre que les Peuples Germains avoient jeté dans la première,
telle qu'on la i)arloit dans les Gaules au siècle de Grégoire de Tours, éloit tel de l'aveu de Grégoire de
,
Tours lui-même, iiu'on n'avoit plus égard, ni aux genres des noms, ni aux régimes des verbes. Les cas,
ainsi que les appellent les Grammairiens, éloient désignés non par les lerminaisonsqui leur sont propres,
mais par des prépositions. Ces prépositions disi^u'urenl, et furent remplacées par des articles, formés à
la vérité, du moins en partie, de ces prépositions même et tous empruntés du Latin, mais employés selon
l'usagi' des Nations Geimani(|ues. Celle diiïérence, l'une des plus propres ù caractériser notre Langue,
considé'rée relativement au Latin, fut l'ouvrage du huitième siècle. On en voit des traces dans ces mois
d'un lilre de l'an 7(>S. Snh polrslntc tic prcRl)!ilero, qui repondent à la jihi'ase Italienne: Sol In la jtndrstà
(Ici /trrtr ; ou de ne peut avoir d'autre emploi iiue celui de l'article del Italien, et de l'article Franroisr/».
La formation des arljcles est encore plus sensible dans cette phrased'un litnide l'an 808 Indêpercurrente :
<lu COI ps politique, par le génie actif qui l'anime et qui le meut. Sous Cbarlemagne la Grammaire se .
ressentit de l'inllneuce du sien. On sait combien ce Prince, au militïu des grands intérêts dont il étoit
occupé, donna de soins à tout ce qui apparteuoit à ce premier instrument de la science.
« Le siècle suivant nous fournit les plus anciens monuraens de la Langue Françoise qui nous soient
connus le Scrnieiil de Louis le Ge.iuaniiiuc eu 8î.'t, el l;i TraduLiion, plus ancienne ijeul-ùlre, des Actes
:
(|ui la prèlèroieiil hauleinenl à la leur. Uieu n'est plus glorieux pour elle que le témoignage de llrunello
Laliiii. (|ui, n(' eu Italie dans ce sii'cle même, aimoil mieux écrire en Franeois ; paiceque, disoii-il, cette
puylvuic cul ]ilits ili'lilablc et //lus coiinituiic de l(iii>; limijages, etc. etc.
La Lau;;ue Fram.dise devenue si célèbre, acquéroildc siècle en siècle un nouvel éclat. Les perpétuels
cliangemeus ([u'elle éprouvoit, la perfectionmiienl en l'épurant. A des mots rejetès, à des acceptions
abandonnées, succédoienl cluuiue jour de nouveaux mots et des acceptions nouvelles. Ce sont ces mots
rejetès, ces acceptions abandonnées qui sont les matériaux du Glossaire, que M. de S.u.nte Palaïe offre
au Public.
<> Vue simple liste de ces mots avec leurs acceptions entassées pêle-mêle, n'auroit présenté qu'un amas
inforuie de débris. J'ai tâché, conlinuece Savant, de les ranger dans un ordre régulier, etde les assujettir
à un plan, dont la disposilion même éclairât toutes les parties. .Je me suis proposé de mettre sous les
yeux l'altération successive des mots, en mème-lcms que je mimtrerois à l'esprit la génération insensible
îles idées qui y ont ('lé attacbèes; r(»rlogia[ilie primitive peu à jieu dégradée, présentera d'abord à l'œil,
rilistoire Physique du mol. La signification primitive insensiblement étendue, otîrira ensuite à l'esprit
la généalogie des diverses acceptions, sorties les unes des au 1res. On les verra s'éloigner de proche en
proche, tantôt s'échapper dans des sens détournés ou ligures, tanlôt emprunter, pour'ainsi dire, la teinte
de l'idée voisine, et bientôt se confondre elles-mêmes. On suivra l'enchaiiiemenl de toutes leurs
métamorphoses qui se développant successivement, aboutissent enfin (iuel(|uel'ois à une signification
toul-à-fait opposée à la signification originaire. Ce tableau qui jette nécessairement de grandes lumières
sur la partie grammaticale de notre Langue, n'en jetteroit pas moins sur la [)arlie philosophique, si je
pouvois me lîalter de l'avoir exécuté comme je l'ai conçu.
« Tel est le précis Irès-succint de la première partie de la Préface intéressante, qui sera mise à la tête
du Glossaire François.
« M. DE Sainte Palaye donnera dans la seconde Partie des moyens généraux poui- démêler dans les
mots anciens de noire Langue, les allèralions qu'ont éprouvées ceux de la Langue Latine, d'où ils sont
nés afin que ceux qui les liront puissent en connoitre la source.
;
« De la composition mécanique des mots, on passera au détail de la marche, que l'esprit a tenue pour
qu'il est en moi, au soulagement de ceux qui voudront lire nos anciens Ecrivains (car c'est le principal
but que je me propose), je joindrai quel([ues observations générales sur la Syntaxe, et sur les points les
plus essentiels de la Grammaire de notre ancienne Langue. »
Nous publierons avec le deinier volume de ce Glossaire, les manuscrits de La Curne de Sainte Pal.iye,
concernant la Langue Française, que nos recherches nous auront fait découvrir. Nous recevrons avec ,
reconnaissance, les communications qui nous seront faites à ce sujet. C'est dans l'intérêt de la science
philologique el pour honorer la mémoire de La Clrne de Sainte Palaye, que nous faisons cet appel. Nous
avons la certitude que nous serons entendus et compris.
Des notices historiques et liibliographiques sur La Curne de Sainte Palaye et sur son laborieux
collaborateur, Jean Mouchet compléteront cette publication
, une des plus importantes de notre
,
époque. L'accueil que le monde savant fait à ce Glossaire, impose des obligations auxquelles ne failliront
pas les éditeurs.
DICTIONNAIRE HISTORIQUE
On peut considérer VA comme lettre, ou comme « ce n'est mie à moy » pour ali ! ce n'est point à
mot. C"est comme lettre que nous le considérerons moy. (Voy. id. fol. 2'iG, ir.)
d'abord. Nous exposerons ensuite dans des articles
séparés, ses diverses significations , lorsqu'il est
employé comme exclamation, comme préposition,
A, prcpnsilion. A. De. Par. En. Pour. Avec.
Selon. Suivant. Après.
ou comme adverbe de lieu.
La lettre .1 ayant un son plus ouvert et plus
,
La préposition, dit M. du Marsais, supplée aux
éclatant que les autres, nos anciens Poètes Fran- rapports ([u'on ne sauroil marquer par les termi-
çois, surtout les Provençaux, l'ont employée par naisons des mots. Nous n'avons point de cas en
préférence dans leurs rimes, lorsqu'ils ont cberché François si l'on en excepte quelques pronoms ;
,
à procurer plus de pompe à leurs vers , spéciale- de là la nécessité de faire usage des prépositions
ment dans les récils des combats. plus souvent qu'en Latin, pour déterminer les rap-
Les Grecs et les Latins leur en avoient donné ports des objets de nos pensées lorsque la place ,
fabrique, par allusion aux monnoies; celles qui se mesmement que pour semblablement, pareille-
»
fabriquent dans l'Hôtel des monnoies de Paris, menl à ce que. « Il n'y a homme au monde, quand il
étant marquées de la lettre .1. (Voy. Pasq. P»ecb. liv.
« se voit deshérité, que il peust jamais aymer celluy
Vin, page ma.) « qui l'a déshérité (1) à ce mesmement que vous
:
mal à propos celte lettre avec le mot qui la suit, et Jean, pour le livre de .Jean, etc.; alors cet ,1 mar-
dont elle devoil être séparée mais dans ces deux
;
que un rapport d'appartenance c'est ainsi qu'en ;
cas, elle est employée comme préposition. Nous en parlant de lieux dédiés et consacrés aux Saints,
donnerons ci-après des exemples sous l'article .1,
l'Auleur du Roman ms. de Gérard de Roussillon en
préposition. françois, appelle lieu à S' Pierre et à S" Magde-
leine-du-Mont les églises de S' Pierre et de la
,
(1) dépouillé, dépossédé. - (2) faubourg. - (3) n'y eut. - (4) logés. - (5) clos, fermés.
AA AA
A Soissons ourent l'autre Chanoines Réguliers, manière, observe que c'est un idiome propre aux
Oi n'y sont mais U) q^e Clercs et Prêtres séculiers; Gascons: mais cet usage étoit plus général et fort
Le lieu est appelle « S" Magdcleine-
Du-Mont c'est belle église dévole et de biens pleine. ancien, comme on vient de le voir cokii do notre
;
;
Ccr. de Rouss. MS. p. ITo cl 170. expression faire à savoir, remonte jusqu'au tlou-
zième siècle. On lit « fesons à savoir » dans La
Cette môme préposition, employée pour De, ser- Thaumass. Coul. d'Orl. p. 404, lit. de 1137.
voit il former des (lualificatlfs-adjectifs ; et l'on Les prépositions l'or et De, dans le sens de pour,
disoit " Est du poil à un cerf » pour Est du poil de se trouvent aussi réunies îi la préposition à prise
cerf. ,Vov. Modus et llacio. .m>. fol. 39. Y°.) dans la même signilicalion, par une espèce de pléo-
Quelquefois elle signilioit Par. nasme, dans les exemplessuivans. « /'orliàsalveir,
« l'or eles à saneir « pour te sauver, pour les gué-
Se fuisse pris n paicns,
Puis eusse été raiens (2). rir. (Vny. S' Bern. Serm. Fr. 5i>s. p. 148, et passim.)
WiU. li YiDiers, Ane. Poct. Fr. MSS. avanl 1300, T. III, y. 1278. « l'oosleiU/c nos (i salveir, volenleit de nos « sal-
disoit " sont à ressusciter » sont pour ressusciter, écrivoit quelquefois Ad. (Voy. ce mot.) .\lors c'est
ressusciteront. « Est à venir est pour venir, doit >> proprement l'rtrf des Latins, dont on a retranché
venir. « Sont à rendre " doivent rendre. (Voy. S' le (/ pour adoucir la prononciation ; ainsi on disoit
Alhan. Svmb. en Fr. 2'^ Irad. p. 735, col. 2.) En sup- autrefois baser, masser, etc. et l'on a dit depuis
posant une ellipse, il faut rendre sont à ressusciter, abuser, amasser, etc. Ce Glossaire en fournira
par sont faits yjo/zr ressusciter. On disoit de même, (luanlité d'exemples. Voyez entr'autres l'article
« En seureté de la devant dite concorde perpclueu- A[i.\.MlON.
« ment « durer. » (Voy. Du Chesne, Gén. de Bélh. Souvent le d s'est changé en la consonne qui
Pr. p. 14G.)Les Italiens employent delà même façon commenroit le mot, dont la préposition ad est
les verbes Avère et Essere, comme auxiliaires, avec devenue inséparable. De là ces mois complir, cou-
les prépositions a, da elper, pour former les futurs tumer, etc. ont formé ceux de accomplir, accoutu-
des verbes auxiiuels ils sont joints. mer, etc. au lieu de ad-complir, ad-eoulumer.
On pourroil encore, au moyen de l'ellipse, rendre Celte addition sembloit donner |)ius de force au
raison de la construction grammaticale de ces ex- mot mais n'en changeoit pas l'acception aussi
, ;
pressions « Faire à mettre; » c'est-iVdire faire s'est-oa permis indifféremment de retrancher cet.4,
chose pour mettre, faire metlre. (Voy. l'érard , II. comme de l'ajouter et l'on dit aujourd'hui bé(iue-
;
de Bourg, p. 4 50. lit. de 12i0). « Se faire à veoir, » ler, cacher, etc. au lieu d'abequcler, aeaclicr, etc.
pour se montrer. (Vigil. de Charles VII, p. 97.) Pas- que l'on trouve quelquefois chez nos anciens écri-
quier, dans ses Lettres, T. II, p. 380, reprochant ;i vains. Voy. ces articles ci-après.
Montaigne d'avoir employé frétiuemmenl l'A de cette La préposition A s'est aussi trouvée quelquefois
AA —3— AA
r(iiinie au molqui l;i suit, par un abus qui venoil Mais il souvent employé dans le sens de
est plus
d'ignorance cl de méprise. Nous le remaniuons ici querelle, dispute, combat, qui est une extension du
d'anlanl plus volontiers, que cet ai)us peut jeter sens primitif.
souvent de la confusion dans la Céograpliie. On lit Et cascuns partist sa partie.
par exciniilc Aïwvcrs pour Nevcrs Arevcbrac pour ;
A son plaisir, sans ualic.
lievelirar, etc. Cet aluis panùt être nédc ce quci'ou MS.
riiil. M..UBk. p. 701.
a confondu la préposition avecle nom nicmeiiu'eile
Kt li manda que linincmont
préccdoil; ainsi dans l'expression aller en Arevc- l'resist (.">) et mandast parlement
brac on n'a fait(iu'un mot du nom de Itevebrac et Al Duc Hicart de N'orinendie,
de sa préposition, et l'on s'estera oliliiio d'en ajou- l'our desfaire celé aatie
ter une autre. " S'esmeul le Hoy pour aler à l'en- De son neveu et de son pore.
« contre de son pcrc en ung lieu qui a nom Enge-
id. p. 38î.
« llian. D'iliec ala jusiiues en Arevebrac. » (Voy. Metroit entre vos deus atine.
Cliroii. S' Dcn. Tom. 1, fol. i'y\.) 11 falioit dire jus- Ovide de Arlc, MS. de Si. G- fol. 91, R* col 3.
Séograpii. de la Collect. des llist. de Fr. Tom. V et Enfin l'on trouve aatie pour jalousie, animosité ;
(1) Raison, sujet. - (2) aide, profite. - (3) Venir à bout, obtenir. - (4) sort. - (5) prist. - (6) dans la meslée. - (7) débat.
AA AA
le mot subsistant hâter, qui semble être le même Dame pour qui j'ai si lie (10) pensée
K'aulre joie ne s'i puet aatir.
quertrt//r: d'ailleurs tous les autres sens peuvent
Ane. Poi-1. Fr. MSS. avant 1300, t. III. p. 1007.
en dériver sans elTort. On trouve souvent Aatir
dans cette première siLinillcatlon. Pliil. Mouskes dit Kn étendant ce sens, \atir employé non- s'est
des trois Hois qui quittent llcrode pour aller à seulement pour comparer, mais pour préférer lu
Bethléem : chose comparée peut-être même doit-on dériver
;
De là, on
a dit s'ahatir pour s'empresser, s'avan- Aatir ayant signifié hâter, presser, on a dit aussi
cer l'un contre l'autre, s'attaquer , se disputer, se Aatir, pour mettre en avant, proposer de faire quel-
battre, etc. Dans toutes ces nuances on retrouve
que chose.
toujours l'empreinte de la signification primitive, Cliascuns s'est bien aatis
l'ardeur, l'empressement , l'eUort. (Voy. ci-devant Q'i (.11) feront feste novelle.
Aatie.) Ane. Poùs. Fr. MS. du Vat, n" IWO, toi. 113, V.
« Tant se sont combatus qu'il n'y a cellui qui ne Peut-être a-t-on dit encore de-là Aalir, pour
« soit las et travaillé. Le Chevalier a si grand préparer d'avance, arranger, disposer.
« cliaull (lue à peu (ju'il ne meurt d'angoisse (i);
« car Hector ahastc si dureiuenl, qu'il lui convient S'en fesist-on un parties
Bien tireus (12) et bien aalies.
« perdre la place. » (Voy. Lancelol du Lac, T. II,
Ph. Mousk, MS. p. 290.
fol. 54, R°col. 1.)
pu naître l'acception prochaine de courroucer, irri- autres pareilles, ils se rencontrenl également dans
les Ecrivains en prose et en vers.
ter, que nous trouvons au mot Aalir.
Q'il ol faite la traïson, AATIR. Ph. Mousk. MS. p. 12i et pass. - Ane. Potit. Fr.
Et Pinabiaus s'en aali. MSS. avant i:iOO, T. 111, p. 10(17 et 1023.
Et jura qu'il avoit menti, etc. AACTŒri. Lanc. du Lac, t. 1, fol. 126, R° col. 2.
Ph. Mousk. MS. p. an. AASTiii. Chr. de B. du Gucsc. dans du Gange, Gloss. Lat.
au mot Alla.
De l'acception provoquer, s'est formée celle de AiiASTin. Chans. MSS. du G. Thib. p. 53.
Au.vTEH. Ph. Mousk. MS. p. \9i.
comparer mettre en parallèle idée voisine de la
, ;
AuATiii. Ph. Mousk. MS. p. P.ll, 388. etc.
première. AbTiii. Ger. de Rouss. MS. p. Si.
Atahina. Mot Breton, dans du Gange, Glossaire Latin au
Qu'à 11, se je doigne oïr, mot Alia.
N'en doit-on nule aatir At.mner. g. Gui.irt, dans du Gange Gloss. Lat. au mot ,
(1) chercher. — (2) à la porte. — (3) là il frappe. — (4) que peu s'en faut qu'il. — (5) eut. — (6) torts, injustices. — (7) ni
jamais. — (H) jouerai dil-il à toi, , , — (&) avec. — (10) joyeuse. — (H) Qu'Us. — (12) ajustées, compassées.
, , ,
AB AB
Aatisson, subst. Effort. Ga^çe, gapeuro, défi. Rurale, p. ii'iS; et Du Cange, Gloss. Lai. au mol
Dans le premier sens, ce mot vient d'AaIic, dont Abaclor elAbigcus.)
on peut voir ci-dessus les divci'sps acccplions.
IMiil. Moiislics, après le récit d'un tournoi, dit, en Abaoïiz, atlj. plur. Vacans.
faisant nieulion de Robert Crcspin i[\n l'cuiporlu le Ce mot a cette signilicalion dans l'expression
prix :
biens (thaeuz; pcul-èlre au lieu de biens ;ilialtns ,
sus, pour provO(iuer, délier, appeler au combat. nous disons aux abois à l'agonie à la dernière, ,
Alison, dans celle phrase, mettre sa teste en atison, extrémité. (Borel, Dicl.; C'est dans ce même sens
signilie mettre sa tète comme en gai>'e, parier sa tète (|u"on uoiuiiie à Reims Abbé-mort la cloche que ,
Je pourroie bien mètre ma teste en alison « en aboij » pour faire languir. (Voyez Vilbm, Dia-
Que fere m
peusses aussi grant mes prison (M).
logue de -Mallepaye, p. 51.)
Fabl. MS. du R. n- 7218, fol. 3i7, R» col. 1.
VARIANTES
Nous dirions aujourd'hui: « J'en mcUroisma tcle
:
Abacus, usité par les Auteurs de la basse latinité, Que tu penses de moy payer :
détail curieux sur le Traité que Bernelin avoil com- leur faisoit quelquefois employer dans des sens très "
posé sous le titre Liber Abacl (l'Abaque), sujet très- étrangers à l'acception reçue.
difficile selon lui, et sur lequel on avoit presque On trouve dans Brantôme, Cap. franc. 1. 1. p. 371,
aucune lumière avant que son Maitre Gerbert eut « abboyer à la mort » pour signifier être aux abois,
En Latin abactores, abigci, ceux qui détournent, « ville de Turin sur laquelle ifs abbayent comme
(1) 8on cœur l'invite. — (2) parenté. — (3) éducation. — (4) prompt, aisé, facile. — (5) aisément enflammer. — (6) tant soit peu
allumé. — (7) de race de bon ordre. — (8) le chien. — (9) veneur, chasseur. — (10) maistre qui l'instruise, — (11) faute.
AB —G— AB
CONJLG. ANC. vARi.\KTEs :
Abaicur, siibst. masc. Qui aboie. encore avec une légère altération dans notre mot
(Yoy. Monet. Dicl.) Abasourdir.
Mais ne put souffrir tel desroy (1) riiahitude de réunir cette préposition avec le mot
Pallas qui la noise abaisa. bandon, a probablement fait confondre ces deux
Trad. d'Ovid. MS. cité par Borcl, Dict. mots en un seul. On trouve encore à bandon pour à
discrétion dans G. Guiart. (Voy. ci-dessous Bandon).
Abaisser, verbe. Baisser. Abaisser, humilier.
On disoit dans le même sens" babandon, pris ad-
Diminuer. verbialement, « tout étoit babandon. » (Ger. de Nev.
Dans le sens propre, on a dit sabesser, pour se I. part. pag. G3.) Voy. Aiunpons ci-après.
baisser, se pencher en avant. lian ou liandon. signilie proprement publication,
si s'abessa proclamation publique, permission géiuTale. (Voy.
Et, un à un, tous les blessa. Bandon ci-après ) Le temps du lian, liandon ou Mn-
H. du Fr. co vers à la s. de FauTcl. MS. du R. n.' G812, fol. 8C.
non, étoit celui où il étoit libre de faire paitre les
Au figuré, pour s'abaisser, s'humilier. Cette ac- bestiaux en commun et sans pasteur, différent du
ception subsiste encore. « C'uns cliascunsne,s'rt/>rts^ temps où les terres étoient en dcffens, pendant le-
« mies solement desoz les devantriens (-2), mais iics quel on n'avoit pas la même liberté. « Bestes à
« assi desoz les plus jounes. » (S'. Bern. Serm. fr. « abandon, sont des bestes sans garde. « (Laur.
Mss. p. '2C>'i.) (iloss. du Dr. fr. au mot liandon.) L'on disoit aussi
Par extension du sens propre baisser, diminuer à-bandonner, pour livrer îi discrétion, et on l'a
lahauteur d'une chose abaisser a signifié dimi-
, écrit ensuite en un seul mol abandonner. L'expres-
nuer en général. « Cil feu fu si granz et si oriil)les, sion à-bandon ne faisant plus ([u'un seul mot, on
« que nul hom nol pot estaindre, ni abaissier. » l'a employée quelquefois avec la préposition par ou
Abast, impev. Abaisse, humilie. (Voy. S* Bern. 1258,^ " le piint à abandon. « (Ihid. sous l'an 122G.)
Serm. Fr. mss. p. 2Gi.) On lit dans le latin f/<'f//7/o?(f??i qui répond au mot
Abés, indic. prés. J'abaisse. (Voy.Parten. deBlois, Abandon. Des bergers qui vont îi la Crèche disent :
tlcmaniler le bénéfice de cession île biens; ([/aur. (Froiss. Vol. IV, p. 3G.)
Gloss. du Droit Vv. —
Voyez la Coiitumede llainaull, Par une extension de cette acception, l'on a dit
au Coût. g:cn. Toni I. pag-. 792,]et « mettre en droit, .abandonnéement pour bardiment, librement. « Le
« en loi et en abandon, » pour abandoniicr. " Geste '<Marcbis demanda qui il étoit qui si babandonnéc-
« couvcuance a .^[(>si^o Willaunies devant dis crcan- " menl rouvoit (1) onvrirla poile 11 dit qu'il étoit
:
•> cce loiaunicut à tenir, et si en a mis totes ses « le Itov, qui etc. « ^Contin. de C. de'l'yr. Martène,
• coses en droit et en loi et en abandon, fors son toin. V,"col. 028.)
« cors. " (Du Cbesne, Cen. de Betli. l'r. p. ICi, tit.
VARIANTKS :
de l'2iG.)
PuOVKRliE. ABANDONNÉEMENT. Anc. Poct. Fr. MSS. avant 1300,
T. 11, p. 71.5.
" Qui faictmaison, et plaide à son Sei-
nopccs et AiiA.NDONNiÎMENT. Gloss. de ilarlène — H. Est. Dict.
" Riieur, il met le sien à bandon Ou lit dans le : •> llAiiANDONNKKMK.NT. l'roiss. Vol. IV, p.3(j. — Percef. vol.II,
fol. liO, verso, col. 2; vol. VI, fol. 97, verso, col. 1.
latin, Elj'undit nununos suinplibus immodicis. (Hec.
llAUAXDON.NiiMicNT. Lanc. du Lac. t. III, fol. 122, V» col. 1.
de l'rov. anc.)
VAniANTES :
Abandonneniont, subs. mas. Cession debiens.
ADAXDON. Du Chesne, Oén. do Dcth. Pr. p. Wt, tit. de On disoit être reçu à abandonnemenl être admis
1210. — Froiss. Vol. I, p. '2-2. — Corn. Mélite, act. 5, scène îi céder ses biens, pour se délivrer de prison. On
dernière.
lit « jurer et accorder à non vouloir être reçu à
Habandon. Borel, pp. -197 et 16.5. — Al. Cliartier, Poës.
— — Percef. vol. IV, « abando)inemenl, » ce qui signilie la renonciation
p. 730. Ger. de Nev. I" part. p. 03. loi. 3,
Vo col. 1. au bénélice de cession. « Nul homme n'est tenu
" prisonnier pour deble de garde et commande,
Abandonné , adj. Livré sans réserve. Prodi- « supposé qu'il ait juré et accordé à non vouloir
gue, libéral, £;énéreux. « estie reçu ii abandonnement qu'il ne soit mis
On employoil en général le mot Abandonné pour « hors, s'il veult aluindonner, ne le serment ne lui
livré sans réserve. « nuira, car autrement sembleroit qu'il fut obligé
« de mourir. > (Cr. Coutum. de Fr. liv. II, p. 124.)
... de m'aimer n'ayez point de regret
Franc et loyal suis et abandonné. C'est-à-dire que le prisonnier détenu pour dette.de
Loyer des folles amours, p. 317. garde et commande, doit être élargi s'il offre de ,
. . . li Rois de France,
Par son grant sens et par souffrance,
ABANDONNÉ. Loyer des folles amours, p. 317. A tous les jus abandonnés :
Habandonné. Lanc. du Lac, T. II, fol. 29 R° col. 1. ICH veut c'on jut à la grieske,
A ju d'eskes, à ju de tables ;
Abandonnéement, adv. A l'abandon , sans Ces coses sont assés raisonables (2).
réserve, ù discrétion. Hardiment, librement. Anc. Poët. Fr. MSS. avanl 1300, T. IV, p. 1368.
(1) demandoit. — (2) On prononçoit raisnahles, qui se disoit aussi dans le même sens.
AB — 8 — AB
Ahandons. subst. masc. pltir. Sorte de Cou- Tout un prand jour d'esley dura le chaspelis,
Des morts et des n.îvrés fut grand Vabbaleis.
tume.
Ger. do Rouss. MS. p. 119.
S' Louis, par un de ses règlemens, abolit en 12f)0,
une mauvaise coutume qui introduite ù s"ctoit Dusqu'és nés (D fu l'anchauceiz (2)
Et ilucques (3) l'abatciz.
Compie^ine, et qu'on uouiuioit Mnnidnfis. I.e texte
porte: « Quinlam caplio (juc liebat apud Compen- Dlaridiaiidin, MS. de S' Germ. fol. 192, V col. 2.
Abannir,
verbe. Défendre, prohiber. Ce mot signifioit aussi Forêt, suivant Borel, qui
Propieuient défendre par ban. par cri public; cite un ancien Ovide ms. Si nous avions cet exem-
d'où ce mol a passé ;^ la signilication générale de plaire, nous y verrions peut-être que c'est une forêt
défendre, prohiber. abattue, une foret nouvellement coupée.
" Des prez sont ouverts ordinairement jusqu'au
Coût. gén. T. Il) p. 352, col. 2.) Voy. ci-après AmtAN- Abatomont, ,sh/).s7. masc. Prise de possession.
Nis, subst. Terme de chasse.
Ce mot se trouve au premier sens, dans les Tenu-
Abas, adv. En bas. resde Litlielon, fol. 93, R.° où on lit: « entrer par
On dit encore à bas pour en lias , dans quelques « abalement eu la terre; « ce qui signilic, entrer
provinces. en possession, prendre possession. Le verbe Aratre
Tant que d'obns vous me puissiez entendre. a la même signilication. (Voy. ce verbe ci-après.)
Œuv. de Joach. du Bellay. Kn terme de chasse, on disoit abatement pour
« Rien d'abas ; c'est-à-dire, rien de ce qui est
>•
l'action de découpler les chiens.
ici bas. (Les Marguerites delà Marguerite,.fol. 7i, R".) . . . pour plainnoment
Veoir de chiens abatement.
Abastires, subst. [cm. plitr. Tueries. Fonl. Gucr. Très, de Von. MS. fol. 13.
(1) jusqu'au.x vaisseaux. - (2) poursuite. - (3) là, en ce lieu. - (4) bruits. - (5) entendit. - ifi) sçais tu ce que. - (7) élans.
,
AB ÂB
VARIANTES CuNJIT..
:
Se le savirs, gentiex Rois coronés, ABAI'RIR. Abc. Poës. Fr. .MSS. du Vatic. n» r.a2, fol. 1.5i,
Rois abatus en seroie clamés. V» col. 2.
Anscis M3. fol. 21, V' col. 1. Abaudir. Fabl. MS. du R. n° 7989, fol. 239, R» col. 2.
ÉBAUBiR. Molière, Tartuffe, Se. l'«.
je sai à essient (1)
Se l'Empereur me fait secorcment, Abave, subst. masc. Bisayeul.
Que la Corone m'abatra erranment (2)
Rois cibutu serai tout mon vivant.
;
Enfin Abattre s'est employé dans le sens de Abliaiinis, subst. mase. plur. Défenses, prohibi-
prendre possession d'un lieu , "proprement s'abattre tions.
sur une terre, y entrer ainsi on lit « quand le : « Les communautez ne peuvent ïhitq Abbannis,
« fils puisiié abattit en la terre après la mort de « mettre ban, ny règlement à leur bois et usages,
« son père, etc. » (Tenures de Littleton, fol. 13, R°.) « sans l'autorité des Seigneurs, ou leurs Mayeurs. »
On a vu ci-dessus AnATE.MENT dans le même sens. (Coût, de Clermonf, au nouv. Coût. gén. tom. II.
(Voyez aussi E.miîatre ci-dessous.) p. 880, col. 1, etc. —
Voy. ci-devant Adannir.)
VAIUANTES :
ABB.\TI. Du Cange, Gloss. lat. au mot Abbaticium, col. 32.
Abc, subsl. masc. Alphabet. Clef d'un chitTre.
Abba-ti. Id. ibid. Nous nous servons encore de cette expression
dans premier sens. (Voy. Du Cange, Closs. lat.
le
Abbecbenient, subsl. masc. L' action de donner aux mots Abecedarium et Abagatoria.) Ainsi on
la betiuôe. nommoit Lettres parties par ^1 B t\ les Chartes
(Voy. Cotgr. Dict.) mi-parties; c'est-à-dire les écrits faits doubles sur
une même feuille, dont le milieu contenoit des
Abbecher, verbe. Donner la becquée. Af- lettres de l'alphabet (lui étoient coupées en deux,
friander. afin de constater, en les rapprochant, que l'écritétoit
Le premier sens est le sens propre. original. « l'ouradjonslcr plus grand foy et fermeté
« à ces présentes lellres, je les ay signées de mon
.... Lanières (1) faintis
Ki on abecke, et adaie (2). < seing, et scellées du scel de nies armes Si les :
Ane. Pocs. Fr. SISS. du Vat, n- UOO, fol. 38, R'. « ay faict escrire doubles, et parties par ABC.»
Sur ce débat, quant on a le loisir, (Mohsirelet, vol. I, foi. .").)
Et aue oyseaux ont faict assez bon devoir, On disoit aussi Abccc, pour désigner la clef d'un
On les abcsche chilfre, proprement l'alphabet de convention. « Let-
Crélin, p. 8S.
« Ires en chiffre iiilcrceplécs dont on avoil les
De là par extension, abéchicr pour alTriander. « Abccés,\\n moven de (luov on eut la facilité de les
canal.
« Ce Chevalier avoit (roys fils, l'ung fut accusé en-
Ce mot subsiste avec l'orlliograplie abée, pour « vers César, par envie, qu'il conspiroit quelque mai
designer l'ouverture par laquelle coule l'eau qui i> coiilre luy, tellement que César le prit en haine,
fait tourner le moulin. (Dict. de l'Acad.) Laur. « et dist au père qu'il voulsisl ahdiquicr; c"est-à-
rexpli(iue dans un sens contraire: « Ouverture par « dire débouter son iils de luy et le priver de la
« où l'eau a soncoursquand les moulins ne moulent
" succession et droits iialernels. » (llist. de la Toison
" pas. » (Gloss. du Dr. Vv.) » On ne peut empesclier, d'or, vol. 11, fol. 45, V'.)
« les rivières courans pcipctuellemcnt, (|ue les
« moulins ne moulent, ou qu'ils n'ayenl une abbée, Abditation, suhst. fem. Renoncement, éloigne-
« ou hiiiciere ouverte pour donner cours à l'eau, mcnt.
« sauf es moulins (lui ne peuvent anlicnient moul- 11 probable qu'il faut lire abdication; les
est
« dresans escliises. « (Coût. uôii. T. I, p. 'J-21.) lettres t et c se confondent facilement dans les an-
ont dit AiiEn, pour embouchure de rivière. (Voy. " boutcnienl de volnjilc/. et de délices. « (llist. de
ce mot ci-après.) la Toison d'or, vol. 11, fol. l'2, \\)
l'AI)l)é Suyer, retrace les diverses signilirati(UiS(|ue On nomme en liéarn Abbals laïcs, ceux qui pos-
ce mot a eues en divei's temps, comme titre donné sèdent les dixmes des Villages et qui nomment aux
aux personnes constituées en dignité, soit Ecclé- Cures. (Voy. Du Cange, (;ioss. Lat. au mot Abbas
siastiques, soit Laïques. laïcus, col. 27, et Laur. Glo.ss. du Dr. Fr.)
L'usaiic le plus commun (ju'ou en ail fait, a été Les Abbés chevaliers éloient les champions des
pour (l('siL;ner ceux ([ui poss(''doicnl les dignités Monastères. (La Colomb. Théat. d'honn. T. 1, p. 37.)
ecclésiastiques, et plus particulièrement le Supé- Dans le Cartulaire de Moissac, l'Abbé chevalier,
rieur d'un Monastère. Abbas miles, levoit des droits sur les biens d'une
Nous observerons ici, avec le P. Mcnestrier, que Abbaye, pour la défendre et la protéger. Les Abbés
l'on trouve sur les armoiries des Abbés, les mar-
chevaliers éloient en quelque sorte aux gages des
ques de leur dignité, il y a plus de trois cents ans. Moines. (Voy. Mézeray.)
(Ornem. des Anii. p.iW.) Nous remarquerons aussi Les Génois, dans le xiv siècle, nommoient le
avec D. Mal)illon, que le pouvoir des Abliés dans Chef de leur république Abbé du Peuple. [\oy. leurs
les choses sacrées, an ix' siècle, s'étendoit à excom-
Historiens.)
munier les La'iques, donner la tonsure, et faire des Dans l'Histoire de Du
Guesclin, par Menard, on
dédicaces d'Eglises. (Hec. des Pief. de Mabillon, trouve « Abbé de Malle-paye
» pour désigner Alain
p. 377 et suiv.)
de Taillerait, servant à la guerre. (Voy. pp. 455
etWl.)
« dey clouchié, » Abbé des cloches, est le
Ablial
Enfin Furetière observe dans son Roman bour-
titreencore subsistant d'une dignité dans la Cathé-
fieois,T. I, p. 7, que de son temps ou appeloit
drale du Puy-en-Vélay. (JournaldeTrév. Avril 173i,
Abbés, les jeunes gens de bonne famille ([ui étoient
p. 7G1) c'est aussi le tilre du sonneur des cloches
;
tonsurés, quoiqu'ils n'eussent pas d'Abbayes. Cet
dans l'église d'Annecy. (Voy. Du Gange, Gloss. lat. au
usage ou plutôt cet abus, est aujourd'hui encore
mol.l/;/i«s clochera, col. 33.)
plus étendu.
11 y avoit anciennement des « Abbés séculiers
« qui joiiissoienl des Abbayes par concession des
On abusoit aussi de ce nom en l'applitiuant aux
« Rois, et en disposoienl comme de leur propre... chefs de certaines sociétés, dont les plaisirs qui en
« Filesac l'a montré par plusieurs exemples des faisoienllelien, n'oftroient qu'un mélange, souvent
" deux premières Races. » (Voy.Mém. liist. etcrit.de criminel et toujours ridicule, de licence et de su-
Mézeray, T. I, p. 2.) On y rapporte plusieurs exem- perstition. Ainsi nous trouvons :
ples decet abus. On y lit aussi ([ue les laïques, même de Liesse et des moines h Arras. On
1° h' Abbé
mariés, prenoient le nom d'Abbés; quelquefois peut voir les spectacles burlesques qu'ils donnoient;
à'Archi-ubbés. (Ibid. p. 3. — Voy. AiicLii.\r,ni-; ci-après.) l'association de l'Abbé de Liesse avec le Prince de
Dans le XVP siècle l'abus de disposer des
Bénéfices Plaisance et le Roi des Sots de Lille, dans les Mém.
;
en faveur de toutes sortes de personnes, étoit îi sur rilist. d'Artois, par M. Ilarduin, pp. 19, 46,
son comble. Dans la harangue faite par l'Évèque de 63, 75 et 204.
Valence ii l'Assemblée des trois États h. Fontaine- 2° L'Abbé du Clergé, ou de la Mal-gouverne, ou de
bleau, en présence de François II. on lit « Les : la fêle de l'âne. L'Abbé du Clergé étoit un jeune
» Cardinaulx et les Evesques n'ont fait difficulté Clerc que le bas chœur élisoit dans une de ces
« de bailler les Bénéfices à leurs Maistresd'IIostels, ridicules cérémonies que la simplicité de nos pères
« et qui plus est, à leurs Vallets de chambre, avoit introduites. (Voyez ces cérémonies décrites
« Cuisiniers , Barbiers et Lacquais. » (Mém. de par M. Lancelot, d'après un rituel .ms. de Viviers,
Condé, in-4°. T. I, p. 560.) dans le T. VII de l'Hist. de l'Acad. des Bell. Lett.
Vers ir>G9, vingt-huit Évéchés, et presque toutes p. 255); on y cite un jugement du 31 Mars 1406,
lesAbbayes éloient possédés par des laïques et ; rendu par des arbitres, contre un homme qui avoit
dans le Conseil du Roi, on adjugea un Évêché à été élu Abbé du Clergé, et qui ne vouloit point l'être
une femme. (Hist. de De Thou, t. Vlll, p. 93.) et encore moins donner le repas qu'il devoit en
On lit dans Pasquier, que les Bénéfices étoienl celte qualité.
donnés des Custodi)ws, qui les gardoient pour
;^ Cet Abbé du Clergé se nommoit h Rliodez l'Abbé
des laïques, et quelquefois pour dès Huguenots. de la Mal-gouverne, ou de la fête de l'âne. (Voy.
(Lett. t. 11, p. 608.) Du Tilliot, Hist. de la Fête des fols, p. 22 et suiv.)
Sous Charles IX on voit des Bénéfices donnés en 3° L'Abbé des Cornards ou des Chansonniers et
AB 1-2 - AB
diseurs de bons mots ;^ Évrcux et à Rouen. Du 'A'oy. Aboie, suhst. [cm. Abbaye. Couvent.
Tilliot, iibi suprà, p. 89 et suiv.1 Dans la première acception, ce mol subsiste avec
Remarquons enfin les expressions suivantes, dans l'orlhograpbe abliaiie qui se trouve déjà dans
,
lesquelles le nom d'Abbé est encore employé abu- Eust. des (".h. Pocs. mss. fol. 2;{7, col. 2, etc.
sivement : Par extension l'on a dit AbbaijC pour Couvent
1" On appcloit Jeu de l'Abbé, une sorte de jeu où en général, Maison de Religieux; ainsi qualifioil-on
il faut imiter celui qui passe devant les autres, en la maison des Cordeliers à Alexandrie en lr)13.
loulce qu'il fait. Oudin, Curios. Fr.) " Ledit advontureux alla loger en une Abbaye de
2° On
a dit proverbialement l'as d'Abbé, pouv >>Cordeliers, etc. » Mcm. de Rob. de la Marck, Sei-
allure prave. (Cotgr. Dict.) gneur de i'"leuranges, ms. p. 1G7.)
3' Table d'Abbé pour table somptueuse. (Rab. T. V, Le mot Abbaye, employé figurémenl, a produit
p. 12i. les expressions suivantes :
4° Face d'Abbé pour visage rubicond, bouffi d'em- 1" Etre de l'abeie de quelqu'un, pour avoir le
bonpoint. (Voy. Bourgoing-, deOrig. Voc. Vulg. fol. 8. même sort, partager la même
fortune, proprement:
et 9.) être du mOme Ordre.
VAUIANTES : Fox est qui en vos se fie ;
Vous estes de Vabeie
ABÉ. Ane. Poët. Fr. MSS. avant 1300, Tom. IV, p. 13-27. As soulTraitous (2).
Abuat. Du Cange, Gloss. lat. au mol Abhas laïcus.
Ane. r«t. Fr. MSS. av.nt 1300, T. III, p. 081.
Abbè. Orlh. subsist.
AuBEi. Du Chesne, Gén. de Guines. Pr. p. 291, tit.de liCfi. 2' On disoil proverbialement :
Abbès. Labbe, Gloss. p. iX>. S' Bern. Serin, fr. MSS. p. 314.
AiiEi. Du Chesne, Gén. de Guinos, Pr. p. 2.*<i, lit. de 12il. Tout vendra en nostre Abbaye.
Abet. Du Chesne, Gén. de Derth. Pr. p. 1C2. lit. de 12(57. Eust. des Ch. Pocs. MSS. fol. 237, col. 2.
le sens propre de ce mot qui sujjsiste avec une lé- ABEIE. Ane. Poët Fr. MSS. avant 1300, T. I, p. .'»4.
gère altération d'orthographe ; mais nous rappor- AiuiAVE. Ortliogr. subsist.
terons l'expression proverbiale ù'abbesse de Lens, AmiEiic. Loi.xNorm.art. l.dansleLat./liiafia.siveEcctoia.
liclii/innis.
formée par l'équivoque de Lens, avec lenteur, et AiiEYE. Modus et Uacio. MS. fol. 110. V».
qui a été employée pour dfisigner une personne AiiiE. Roman du Brut. MS. fol. 103, R» col. 1
lente. Ces sortes d'équivoques el d'allusions de mois,
sont assez fréciuentes dans nos anciens Auteurs. Abeillage, masc. Droit Seigneurial.
siibst.
ABEESSE. Ane. Pous. Fr. MS. du V.itic, n» 1400, fol 171, U».
ABAESSE. Fabl. MS. du «. n» 7»il.-), T. Il, fol. 147, U' col. I. ABEILLAGE. Du Cange. Closs. Lat. au mol AboUagium.
Abbaiassk. Gloss. sur les Coût, de Bcauvoisis. AiioiLAr.E. Ménage et Borel, Dict.
Abbaisse. Apol. pour Hérod. p. 344. AiioiLLAGE. Du Cange, Gloss. Lat. au mot AhoUa\)ium.
Abese. Du Chesne, M. de Guines, Pr. p. 28C, lit. de 1214. Abollage. La Thaumass. Coût, de Berry, p. 455, note.
Abeille, siihsl. [cm. l'ng mot luy nuit, l'autre luy abollit.
Ce mol sulisiste avec cclh^ orlli{ij;i';i|ilie. .Nicol AI. Ctiarlicr, Pofis. p. 557.
« Qu'elle en a à voir des livres pour s'instruire. " Jean de Nucville, Ane. Poct. Fr. MSS. avant 1300, T. IV, p. UW.
(Hardiesses de plus. Rois et Émper. .ms. du R.
n' 7075, Préface. —
Voy. Aes ci-après.) Nous n'avons trouvé que
thographes employées
les trois dernières or-
dans les autres sens. On dit
VARIA.NTES :
encore embellir, pour orner, parer. Froi.ssart a dit
ABEILLE. Orth. subsist. en ce sens, pris au figuré .là maintenant avez : <•
signifient à quelque beau jour, ou comme nous k\)&\\x{, prêter. Plut. (Voy. ibid. fol. 284, Rocol.2.)
disons vulgairement un beau matin.
VARIANTES :
Vm. U. Viniers, Ane. Puel. Fr. MSS. avant 1300, p. 8-22. « trouvent en dommages es bois, etc. » (Nouv.
(1) tant me plut. - (2) à bas. - (3) je sautai. - (4) là ci:;. - (5) point ne lui plut. - (6) courre vite. - (7) aille. - (8) il oe
plaira davantage. — (9) ne me plait.
,
AB - 14 - AB
Coul. gcn. T. II, p. 601, col. 1.} Peut-èlre faudroit- T. II. p. « Par
07.-..vertu de quarte-mandement,
I
il lire abestés ou abettés. (.Voy. Auestk ci-après.) « bannissement et nlienstc exécutée par bannisse-
« ment, on poldra démener les héritages, cens,
Ahonevis, subsl. viasc. Espèce de contrat. « rentes, etc des debteurs convaincus, et
(Voy. ("ange, Gloss. Lai. au mol Abcncvisum
llii » iceux biens saisir, etc. » jbid. p. 981.)
col. 3"7.) Contrat pour jouir tant qu'il plaira, sans
limitation de durée. Ce mot est visiblement foi'mé Aber,
siibst. 7uasc. Embouchure d'une rivière.
du latin Ih'tievis, pris suhslanlivemenl , pour bon Mot lîreton. (Voy. Du Cange, Gloss. lai. au mot
vouloir, bon plaisir ; de-lù > à hciicvis, » fi volonté, Haula, T. 111, col. 1073, et Valois, Notit. Galliarum,
selon le bon plaisir; par corruption en un seul au mot Francopolis. —
Voy. aussi l'article Anuri: ci-
mot Abeimûs. « L'Abcitcvis dure toujours... Ouand dessus.)
« quel(iu"un, par un temps immémorial, a joui des
o eaux d'un Seigneur, on tient dans le Lionnois Abei'fioiss, subst. masc. Espèce de toupie.
« queSeigneur est obligé de lui donner.
le un . .
Le Duchat, dans ses notes sur Rabelais, dit que
u aboievis sous une redevance (lui emporte lodset ce mot désigne une espèce de toupie dont les en-
« ventes, dans le cas des aliénations. Abcncvis,
fans s'amusent en Allemagne. (Hab. T. IV, ^ouv.
« dans le Lionnois elles pays voisins, signifie donc
Prolog, p. 35.)
« en généial toute concession qu'un Seigneur fait
« à quelqu'un sous quchiue redevance; mais parti-
Al)oi'bnvre, subst. masc. Embouchure de fleuve.
(IJorel, Dicl.)
« culièrement une concession d'eaux pour faire
« tourner des moulins, ou pour arroser des prez. » Ce mol est visiblement composé d'aher, qu'on
(Laurière Glossaire du Droit fran(;ais au mot Ikncvis, vient de Vdir dans le sens d'embouchure, el de havre,
p. 2j7, note.) port; ainsi le mol Aherliavre paroltroil signifier
proprement les embouchures des neuves qui forment
Abcneviser, verbe. Concéder. un port.
On lit dans Lauriére: « lieiwviser, Alieurviser,
•• n'est autre chose (]ue fi.ver, abonier,
» (Gloss. du
Abeste, subst. viasc. Amiante.
Itr. au moUlcncvis. —Voy. I>i;.M;visr.R ci-après el
l'r.
Pierre qui se réduit en filamens assez souples
;
ci-dessus Apenevis.) La signification que nous avons pour être lilés, et que le plus grand feu ne sauroit
donnée à ce dernier mol, semble devoir étendre endommager. (Ménage, Dicl. ubi sujira.) C'est ce
plus loin que ne fait Laurière, celle du ver])e Abe- qu'exprime le mot Grec'i/ffCfirrof, Marbodus, en l'al-
fnus. pour désigner le quatrième degré en descen- ABESTE. Marbodus, col. 10C3, art. 33.
dant, le degré au-dessous des petits-enfans. Abestos. Marbodus, ubi suprà.
AsHESTE. Ménage, nict. étym. au mot Amiante.
« Abeiifaiis, qui est le quart-degré que les Clers
AB — ir. — AB
Bien guilc (1) la Dame et ahete Abeth, subst. masc. Action d'attendre. Action
Son Seignor qui tant s'en espert. de uuclLcr. Ruse, lVi|ionnerie. Erreur, mécompte.
Fal.l. MS. de S. G. fol. 123, U" col. 1.
Proprement ce mol au premier sens signifie l'ac-
Dans le sens d'animer, exciter, ce mot siRnilio tion de béer, d'attendre en béant , par extension,
proprement opposer' deux bêtes, deux animaux l'un relard, délai.
a l'autre. On disoit au Jiguré: « Pour ce (juc vous Kt puis me dit, por abel (2)
•' abbetasti's et i)rocurastes discorde entre notre Que je feissc sur ce bulfct.
« Seijineur le l!oy et la Heine et les altres du Fal,l. MS. du H 015, T. I, fol. 120, R- col. 1.
« Réaime. > (Du Cange, (Jloss. Lat. citât, au mot Or entendez un petitet
Abbetator.) Xi ferait mie grant abct (.3).
De là, la sij!:nification iVabi'lcr, pour allaquer de Kabl. MS. du R. i "218, fol. 230. V- col. 1.
front, faire tète. " Il leur tourna l'f'cu veis
De 1:1, pour l'aclion d'attendre en observaiil, l'ac-
« levisage aussi fièrement (|ue fait le porc-saiii;ler
tion de guetter, on lit en ce sens :
« aux chiens quant ils sont «/^(7t''s. (Percef. Vol. I, >>
Tant les chérissent, Enfin pour erreur, mécompte, comme dans ces
Et obéissent,
vers :
ABESTIR. Sag. de Charron, p. 132. - Crétin, p. 133. .\insi devoit la Vierge tendre
Abestier. Froiss. Poës. MSS. p. 339, col. 1. Pour enfanter six mois attendre.
Abetib, d'où le participe Aheli pour Hébété, dans Martin Hist. de» 3 Maries, en vers, MS. p. 82.
Franc.
VARIANTES :
Abet, subst. masc. Espèce de sapin. ABETH. Hist. des trois Maries, en vers. MS. p. 82.
En latin abies. Il y a au pays de Foix , sur les AuÉ. Ane. Poës. Fr. MS. du Vat. n° 1190, fol. 148, R".
Abet. Fabl. MS. du R. n» 7218, fol. 215, R» col. 1.
monts Pyrénées, un ancien sapin qu'on appelle l'.l-
bet coroncit ; c'esl-i\-d\re sapin couronné, en mé-
moire de ce qu'on tient qu'autrefois trois Rois dînè- Abetere, adj. Sot, hébété.
rent dessous. [Borel, Dict. au mot Sap. p. 405, et Mouskes, parlant de Charles le Chauve, dit en ce
Ménage, Dict. étym.) sens :
(1) trompe. — (2) comme en attendant. — (3) retard, délai. — (4) quenivet, canivet, diminutif de canif. — (5) amadou.
— (6) pierre à fusil, caillou. — (7) subtil, fin. — (.8) bègue. — (9) eut ce surnom. — (10) balbutiant. — (11) n'étoit fol.
AB — ic — AB
Abovoter,
verbe. Instruire, prévenir. « abreuve, mieux preuve ». (Instit. coût. deLovsel,
Il semble que ce soit la sifrnilication de ce mot T. H. p. -238.)
dans le passaj:e suivant, où il s'ag;it d'une femme COXJUG.
qui ayant mangé des perdrix, veut faire croire à son .\boverrat, ind. futur. Abreuvera. (Vov. S. Bern.
mari "qu'elles ont été mangées par le cliat. Serm. fr. .mss. p. 128.)
Puis va en mi la rue ester (1),
Por son mari adi'vi'lcr; VARIANTF.S :
On employoil ce mot comme verbe neutre dans Abevnicment, susbt. masc. Abbrenvement.
la signilicalion de boire. L'action d'abbreuver. « Xercès assembla si grans
« barnaiges (4) que \)i\rVAbevruement deses'cbe-
Le poulain au Bachelcr.
« vaux, s'asseicherent les fleuves ». (-\1. Cliarl. de
Fi à sa fontaine aOevror.
Kahl. MS. de S. G., p. 198. l'Espérance, p. 3(34.)
Ani>.\DENE.
Abir, siihat. 7nasc. Jugement, sens, esprit. AllLADANK.
.... Vous avar tant ti'abir,
Et de curteisie : Ablaier, verbe. F.mblaver, ensemencer.
Bien saurés lors miaus
Ane. Vui-l Vr.
coisir.
MSS. avant 1300, T. U, p. 903.
(Voy.Du Cange, (iloss. Lat. uldsuprà. — Cotgr.
Dict.)' «Terres Ablavées », terres ensemencées.
Alhir a eu la même sis'niliealion dans le patois (Coul. gén. T. I, p. 008).
ProveiH'^l. VARIANTES :
VAIUANTKS :
.Mil.AIEU. Du Cange, Gloss. Lat. au moi Abladiare.
ABIR. .\nc. PoiH. Fr. MSS, avant liSOO, T. II, p. 903. Adlaver. Coût. gén. T. I, p. 608.
Albik. Mot de l'ancien Provençal.
Ablais, subst. mnsc. plur. lilés, grains.
Abir, verbe. Songer, rêver. l'ruprement les fruits de la terre emblavée. (Voy.
Dans une pièce françoise, entre-mêlée de Pro- ci-devant le verbe « Ai;i.aikr » pris dans le sens
vençal, on lit les vers suivans :
d'ensemencer.) Lainière, Gloss. du Dr. fr. au mot
Da ! sabias (1) com suspir. et abir Ablais, appelle Ablaijs les blés coupés qui sont
Et con fai coulour pâlir, etc.
encore sur le champ et dans le Coût. gén. on trouve
;
Ane. Pool. Fr. MSS. avant 1300, T. III, p. 1230.
Ablays C7'oissans, pour les blés qui sont encore sur
Abistrado. pied. Les passages suivans justilient cette distinction:
On appeloit logis de r.U)?s/?-rtf/c, une maison située « Celui [lossède terre, ou In'ritages chargez de
i|ui
derrière Tancien Hôtel de Hourt^ogne, à Paris. (Fa- « droict de terrage, ou champar, est tenu, avant
« que transporter hors du champ les ablaijs, appel-
vin. Tliéat. d'Iionn, p. 71',).)
Ce mot ou ce nom, pourroit avoir quelque rap- ce1er celuy auquel est deu le dit droict ». (Coût,
port avec le « novel liu Noslre-Dame Leisbistade,» ;\
gén. T. I, p. 012.) « Celuy ([ui à garde faite, fait
dans le Testament du Comte de Guines, en 1284. « pasturer ses besles en ablays crnissans. eschel
(Voy. Du Cliesne, Cén. de Guines, Pr. p. 284.) « en soixante solsparisis d'amende ». (Ibid.)
Abitomont, subst. mnse. Habitation, demeure. ABLAIS. Laur. Gloss. du Dr. fr. - Cotgr. et Oud. Dict.
(Voy. Hahitaclf. et Haiutage ci-après.) au mot Ablay.
Pour tous les Crétiens destruire, Ablays. Coût. gén. T. I, p. 880, etc.
Qui avoient abitcment .\BLiEZ. Du Cange, Gloss. Lat. au mot Rer/alia.
Entre Mongieu, vers Occident.
Rom. du Brut. MS. fol. M, R° col. 2. Ablation, subst. fem. Enlèvement.
Du lalin Aufcrve. au supin.lW«i»??!.(Vov. Oudin,
Abjuracion, subst. [cm. Abjuration. Dict.)
Chez les .Vnglois, l'abjuration étoitun serment par
lequel les criminels qui s'étoient réfugiés dans une Able, aclj. Habile, capable.
Eglise ou dans un Cimetière, pour mettre leur vie Ce mot qui, en Anglois. se dit encore au même
en sûreté, s"obligeoient ù se bannir du Royaume, sens, paroît être une contraction de l'orthographe
pour se soustraire la rigueur de la Loi (Du Cange,
;"!
abile. (Voy. Hadii.e ci-après.) « 11 n'est mie able a hé-
Gloss. Lat. au mot.4/vHrrt//o,col.44. Yov.Britlon, — « ritage demander. » (Diitton, des Loix d'Angl. fol.
des Loix d'Angl. au Cliap. De Abjuracious. fol. 107, V'.)
24, V°.)
Et selonc ce que tu poes te fait able,
S'auront pité Dame et Amours de ti.
Abjuroinent, subst. viasc. Alijuratioii. Froiss. Poës. MSS, p. 328, col 1.
(Voy. Oudin, Dict.)
(Voy. Anadle et Avable ci-dessous.)
Abladene, subst.
Ce mol en général signifie un pays fertile en blé. Ablegic. adj. au fem.
La ville d'Amiens a porté ce nom, suivant le Ce mot dans les vers suivans, semble une faute
Roman (rAbladene, composé vers 12."'>(l, par Richard pour oblegie, obligée au figuré stricte, exacte.
, :
« sont appelez abloquieji ». (Voy. Laur. Gloss. du Elle estoit si horrible et si al>lio)in»nble
Jamais ne la laissoient asseoir à leur table.
Droit frani^'ais.j
Ibid. p. "9.
VARIANTES :
« lant, sont les enfans des enfans aux enfans, à Par extension del'idée de la cause à l'elTet,
« Yabuepvcu et à Vabnu'pce c'est-à-dire les enfans
;
abominer a signifié maudire, « Coradins le Roy de
« des enl'ans aux enfans. » (Bouteill. Som. Rur. p. « Jérusalem..!., abominait et avoit en despit mult
468. —
Voy. Ibid. p. 460.) « sexe de famé. » (Contin. de G. de Tyr, Marlene, T.
V, col 7.'î'i.: « Bénir la mémoire de Trajan et«/w?«i-
Abnicpce, subst. fém. Arrière-pctite-fille. « ner celle de >«éron. » (Essais de Montaigne, T. il,
Bouteill. Som. Rur. p. 468. (Voy. le passage rap- p. .-)i7.)
porté à l'article précédent.) VARIANTES :
« deux manières de satisfaction, l'une est «/;o/i/oirt' Le lieu est gras et dru et bons et deliclable,
€ de coulpe, et de peine éternelle redevable îi la Et ly air attrempé de tous biens aboitdahle.
« coulpe. » iCartlieny, Voyage du Chevalier Errant, Gcr. de Rouss. MS. p. 17.
c reur ait mis ou fait mettre en .son contrat plus « paroitre avec fraude au itai'ent lignager qui retire
« grand pris que la cbose n'a cousté, il fait amende « un héritage, »|u'on a payé cet héritage plus cher
« arbitraire.... et aiissy s'il a mis en &c& abonda)i- « qu'on ne l'a cll'cctivemeùl acheté. » Laur. Gloss.
c ces, cousts et mises, plus grandes clioses ([u'il ne du Dr. fr.) « Si aucun aciiuerenr en faisant la con-
c doit, il en fera amende. » (Ibid. p. 9i.) « noissance du retrait au lignagr, abonde plus
De ]h l'expression meltre à nJionilance un acliat, a. grande somme de deniers jiour le sort principal,
pour augmenter av(!c fraude la somme lant du i)rix « (ju'il n'en a payez il restituera au... retrayeur
principal (jue des frais d'une acquisition, atin de « les deniers qu'il avoit trop abonder. « (Coût. gén.
l'airepayer au retrayant un béritage plus cber T. 11, p. 13. —
Voy. Aiio.NDA.NCE ci-dessus.)
qu'on ne l'a acheté. (Voy. Coût. gén. T. II, p. 13. Pour « affluer, venir en foule «. On disoit figuré-
Et verbe Abonder ci-après.)
le ment « là abondil l'avant-garde, les bannières et
;
On dit encore « A'aiiondance de cœur la boucbe « les estendars si furent les (landois rompus et mis
:
parle; » expression proverbiale qui se trouve dans » en (Mém. dOl. de la Marche, liv. !«'.
fuite. '>
Crétin, p. 19(1. C'est la traduction de ces mots de p. -iOl.) Alors ce verbe est neutre.
l'Evangile Ex abundantia
: enim cordis os loquitur. On peut expliquer habonder au même sens dans
(Luc. G, 45.) les vers qui suivent, puisque " se rassembler « est
V.\RI.\NTES : une extension naturelle daflluer, venir en foule.
ABONDANCE. Ortli. subsist. Quant loing me vy des doulx acointemens
Habondance. .loiiiv. p. 25. — Saintré, p. 33. De celle en qui toute vertu liahande,
Habundance. Ord. T. I, p. 607, col. 2. - Faifeu, p. 109. .Jeune, gentil, belle, plaine de sens,
Je croy de moy n'a plus belle en ce monde.
Abondant, adj. Eust. desCh. Pocs. MSS. fol. 155, col. 1.
« luy (\'(ihi)itda)U une belle lille. » (.1. Le Maire, . . . maint mal norrist et abonde.
Illuslr. des (laules, liv. I, p. liS.) D'abondant étoit Falil. lis. du U. n" 7i!18, fol. 255, R» col. 2.
déjà vieilli du temps de Vaugelas. De là, abondv^ « a deux ou trois des privez »
on a dit
VARIANTES :
pour «rassemblé, renfermé avec deux ou trois amis, »
ABONDANT. Orthog. subsist.
en parlant d'un Ministre qui flattoit son maître
AncN'DANT. Du Gange, Glosa. Lat. aux mots ce Abun- lorsqu'il étoit présent, et le déehiroit en son ab-
danti. T. I, col 68. sence.
H.\BUNDANT. L'Amant resusc. p. 108. .... quant il est d'illuec partiz,
Et priveeraent obundiz.
Abondenement, subst. musc. Abondance. A II ou des privez,m
Là ert ses Sires sers clamez (I) ,
C'est le sens que paroit oiïrir ce mot dans les
Là mesdisoit et lesdengeoit (2).
vers suivans : Parlen. de Blois, MS. de S. Ger. fol. 165, V" col. 3.
Fabl. MS. du II. n- "îtS, fol. J-J, V* col. 2. Mes IIucs Chapet cndcraentres (1)
(,)ui d'Orliens tint la Duchoe,
CO.NJIG. Fist tant, qui que l'eust voe (2),
Qu'il fu du Règne couronnez
.46oHS/, subj. Abonde. En lalinrt;(!/)if/('^ (S'Hcrn. Où son pais iert (3) ahoriiez.
Serai, f. Mss. p. 8i.) G. Guiarl, MS. fol. 117, R'.
renies et devoirs liommagés, ou se borne à un de- « serfs laillable's à volonté raisonnaljlc pour être ,
voir pour lui tenir lieu de l'hommage. (Voy. Lau. « sujets à payer la taille serve par chacun an. mais
Gloss. du Dr. fi'. et le mot Aiion.nk.ment ci-dessous.) « sont néanmoins serfs rt/;o«m''s, et niorlaillables,
De là, ce mot a si?'iiifu''lc droit méme(|ui se payoit " et s'apiiellent «//o«))es ; parce que les droits an-
en vertu d'un abonnage ou abdiiiiemenl. Sully, fai- « nuels de la taille leur ont été abonnés, taxés et
sant l'état sommaire do tous les droits et redevan- >' limités à certaines redevances annuelles, etc. »
ces dont étoient composés de son temps les revenus (La Thaumass. Coût, de Berry, p. 17.").)
du Royaume, parle des « droits de voirie foiia- , Ces serfs abonnés, sont probablement les mêmes
« ges.... quaiages, boiiades, vinages, abonnages, que ceuxiiu'on appeloil gens de condition rttosm^s,
« jaugeages, marijucs de cuirs, etc. » (Mém. T. X, dans la Coutume de Nevers. (Voy. AnosMi; ci-après.)
p. 228.) l!a place ([u'occupe ce mot dans le passage Enfin être rt//f>"/ic', en termes de fief, c'est être
que nous citons, entic vinage et jaugeage, indique /rt.i't; à payer une certaine redevance. Delà, on a
assez ([ue ce n'est pas le même que Donnagi; ci- dit par extension abo)iné pour taxé, accusé abonné ;
ABONNÉ. I.aur. C.loss. du Iir. fr. franchit selon Monel, pour l'accommoder, le pri-
;
Abbonni';. l'asq. llech. liv. IV, p. :iT3. vikigier de (|nclque droit ou exemption dans son
Aboni. Du Canpe, (Uoss. Lat. au mot Ahonnuti, col. 50. lief, dans sa juridiction. Celte définition, dans Mo-
Abonni. Laur. Glo.ss. du Dr. fr.
nel, n'est pas plus exacte que les autres.
ABOHNfc. G. Guiart, MS. fol. 147, R".
Abosnê. Coût. gén. T. 1, p. 312. AImnner homnie et femme serfs, pour taxer, limi-
ter à certaine somme annuelle, la taille qu'un Sei-
Ahoilueineiit, siihsl. maso. Sorte de couven- gneur avoit droit de leur inqtoser, lorsqu'il n'y
iioii. avoit point de conli'at d'aiionnement. V'oy. sous
Le sens [)ropre de ce mot, est le même que celui AiidNNi; ci-dessus.) C'est ce que Monet a voulu faire
ci-dessus; et c'est par uxtensiou qu'il
d"rt/^OH«rt//<' entendie par • alfranchir moyennant le prix de l'af-
a sig;nilié ni;urémeiit une évaluation fixe d'une
, « franchissement. »
chose incertaine. .Nous disons encore Abonnement Nous remanjuerons que dans quelques Coutu-
dans ce sens. (Voy. Itu Cange, (iloss. Lat. au mol mes, abonner des rentes et devoirs homagez,
Ahonamcnlunu et Laur. Gloss. du Dr. Ir.) De là, on c'est lesborner et les fixer; mais les borner et
disoit que l'arpcnl cloil VAbbonnisscnicnt (1), l'cva- les fixeren les diminuant et les apetissant, pour
luatioii du vol d'un chapon. (Coul. gcn. T. 1, p. Ifi.) user des termes de l'ait. '208 de la Coutume d'An-
VAIUANTES :
jou. (Voy. Laur. Gloss. du Dr. fr.)
11 y avoit alors aliénation dans ces sortes d'abon-
ABONNEMENT. Orlhog. subsist. - Froissart , liv. III
nemens. De là le molabonner, pour aliéner, dans
,
page 157.
AuiîoNissEMENT. Cout. géu. T. I, p. IG. l'ancienne Coutume de Touraine. (Voy. Laur. Gloss.
Aeoknemf.nt. Cotgr. Dict. du Dr. fr.)
AiîOUUNEMiiNT. Du Cange, Gl. Lat. au mot Abonamenlum.
En généralisant l'idée particulière de l'obligation
résultante d'un contrat d'abonnement, on a dit s'a-
Aboiinei', verbe. Borner, limiter. Evaluer, fixer.
bonnir, pour contracter en général, s'obliger, s'en-
Aliéner. Contracter, s'engager, s'obliger. Viser , se
gager; C'est le sens ([ne paroit offrir ce passage de
buter.
ÎMi' Mouskes, dans leiiuel il s'agit du Testament du
La signification propre d'abonner, est la même
l'ioi l'hilippe-Auguste.
que celle d'aburner, mettre des bornes ; et l'on
disoit: abonner un Chasseur, pour borner, limiler
.... son grant trésor de pieres
Préciouses, dignes et cieres,
le terrain sur Iciiuel on lui accordoit le droit de Sidonna il à S' Denis
chasse. Monel duune à celte expression une expli- Vers qui il s'iert moult abonnis :
cation peu juste: c'est, selon lui, accorder à un Quar il iert ses om s'el devoit
;
.\ voiler, et il i avoit
Chasseur le droit de chasser dans ses bois. Pensée et cuer, etc.
Pasquier veut qu'on ait dit abonner par corrup- Ph. Mousk. .MS. pp. C39 et CIO.
tion, pour aborner. MiMiaiie croit au contraire ([ue Nous ne parlerons point de la signification sub-
le mot de bonne, élaul Uvs-aucien dans noire lan-
sistante d'abonnir, qu'on trouve dans le Dict. de
gue, l'on aura dit aborner au lieu d'abonner, et Colgr. avec celle d'abonner.
borne au lieu de bonne dont ce verbe est foruu'.
,
Enfin s'abonner a signifié viser, se buter, s'atta-
(Voy. son Dict. élym.)
cher particulièrement à une chose, la reg.irder
On a employé figurément le sens propre d'abon- comme son but principal. C'est en ce sens qu'on lit :
ner. De là, ces expressions « abonner un roussin :
ter Il certaine somme par an la taille (lu'uu .Sei- Sur ceux o quiex ils s'abonnent.
Ibid. fol. 269, R'.
gneur pouvoit imposer à sa volonté, aux serfs qui
n'étoient pas abonnés. (Voy. Abonné ci-dessus.) Mo- C'est-à-dire auxquels ils s'attachent, qu'ils choi-
nel dit que c'est « imposer la taille aux sujets, de sissent pour but de leurs coups.
« leur bon gré, à la différence de celle qui s'impose
VARIANTKS
« à la discrétion du Seigneur, ([ui se nomme quesle-
:
(1) l'abonnement.
,
ÂB AB
Ahor, siibst. masc. Aubier. Espèce d'arbre. che. « Quiconque est Evêque dudit Tbérouane
Ce mot formé (Vaihurnnm, suivant Ménage, Dict. « est Seigneur de ladite ville el abordcment
étym., signifie proprement le bois tendre et iilanclià- « d'icelle. » (Coût. gén. T. I, p. Gi7.)
tre qui est entre fécorce et le corps de l'arbre :
« le bois blanc qui est sous l'écorce d'un ai'bre, Al)ordoi', iH'rbe.
« et qui couvre le bois dur. » (Laur. dloss. du Dr. Nous ne citons ce mot qui subsiste, que pour en
fr. — Voy. Alhin et .\riiF.c ci-après.) remaniuer l'époque et l'origine. Tahureau dit qu'il
Par extension , r.\ubour s'est pris pour toute est emprunté des Italiens, et t|u'il étoit nouveau de
espèce de bois blanc, comme peuplier, saule, tilleul, son temps. Dialog. fol. 3'(, 11°. et V".)
tons longs et jaunes sur lesquels raheilie ne s'ariète coster. « Chacun aussi des Princes print sa chacune,
jamais. « Sanz pastore truis pastore avenant séant « et chacun des gentilzbommes saborda à ((uelque
« lès un aubour, mes mont ot poure atour, etc. » .1 Dame ou Damoiselle. » (.1. Le Maire, lUuslr. des
(Chans. fr. du 13'. siècle, ms. de jinuh. fol. 2iH. W".) Caules, liv. I, p. l'j'i.)
Ce bois trop pliant, étoit peu propre à l'aire un
arc; et c'est par allusion à ce peu de valeur, ([u'on
ADoi'cner, verbe. Dédaigner,
lioi'cl, qui cite le Roman de la Rose, ms. dérive ce
a dit proverbialement :
(Voy. AiiiE.vr ci-après.) Gisant nus sans tombeau, je dis que Vabnriif
Est cent lois plus heureux que ce pauvre chetif
VARIANTKS :
Oui naist en vanité, et retourne en ténèbres,
ABOR. .\nc. Poët. fr. MSS. avant 1300, T. I, p. 403, V-. Pocs. de R. Bclleau, T. I, p. 84.
AUBOR. Chans. .MSS. du C. Thib. MS. Clairambaut.
AunofR. Chans. fr. ilu 13'! siècle. MS. de Bouh. fol. 2W, R". Comme naissance de l'avorton est forcée et
la
AUBOURG. Chans. MSS. du C. Thib. p. 50. contre nature, on a appliqué à ce qui étoit forcé et
AUBOURT. Cotgr. Dict.
contre iiainrc, le no\n (Valiorlif. Ainsi l'on a nommé
Abord, subst. masc. Rive. abort W'uf-àwt taillé* hors le ventre de sa mère.
ij
Proprement avoir ajjords contre une rivière, c'est (Douteill. Som. Hur. p. 158.)
avoir des terres au bord d'une rivière. De là, ce mot, En étendant plus loin encore cette acception, l'on
composé de la préposition a et de hnrd, pour signi- a donné le nom d'Aborlif à des vers forcés.
fier rive dans ce passage « Est ordonné.... à' un
:
-Mes vers aussi ne sont point aboi-lifs.
« chascun ayans abords contre la grande rivière Jaoq. Tahureau, p. 2i9.
Par extension de la signification propre, on a dit (Laur. Closs. du Dr. fr.) des gens dont la
C'ctoit
abordade et abordée, pour arrivée. (Cotgr. et Oudin taille, par accord fait avec leur Seigneur, étoit bor-
Dict.)
née, limitée à certaine somme annuelle. De là, l'ex-
VAIUANTF.S
pression, taille abonmée, par o|iposition à taille
:
imposée ; celle que le Seigneur avoit droit de leur
ABORD.VDE. Oudin, Dict.
ini[)ûser à sa volonté. « Les hommes et femmes de
Abordée. Cotgr. Dict.
« condition servile, sont de poursuite; qui esta
Ahordcniont, snhst. masc. Action d'aborder, " dire qu'ils peuvent estre poursuys pour leur taille
même où l'on aborde; en parlant d'une ville, les ADOSMÉ. Laur. Gloss. du Dr. fr.
environs, les avenues par lesquelles on s'en appro- Auou.MÉ. Coût. gén. T. I, p. 879.
AB — 23 AB
AbosiiKT, vcrhr. Aliysnier. Alxxicliii-, verbe. P.oucher.
l'm'iiiikT ilniis tiii ;iliyme, c'est le sens propre de Les lialidans de (ilH'zal-Dciioit, en vci'tu de Lettres
ce mol, c|U(! nos anciens Anieurs, les l'octes sur- palenU's cnre^islri'-i's le l.'» Kéviier HY.iH, peuvent
tout, cniployoionl absolument et au liKnré, pour ex- avoir et prendre dans la foi'ètde Cbai.son « tout bois
primer la constciaiatiou la douleur profonde dans , « sec, mortet coupé avec le tranchant de la coignée
ia(inclle un ('vénemcnt mallieuieux pi(''(:ipile , « ou scie seulenienl,el après (juc les usagers à bois
absorbe udtre âme. « Ho (|uoy loule la Cbevalci'ic « vif uni couppé et abbalu aucuns aibies en leui-s
« fut (tbdsiiK'i' et courouciée. (Cliron. IV. ms. de >• « montres, le demeurant d'iceux appelle recouin ou
Nangis, an. 13;W.) « recbaptes, prendi'e pour leur usage d'ardoir et
.... ne syait mais que il face ic faire pasiis, et abouchir leurs cbeseaux, pourvu
Tant est dolens et ul>os»iez. « que le demeurant soit sec. » fReg. du Parlem. Jiss.
Fabl. MS. de S. G. p. 387. suppl. T. IV, fol. 151.)
(Ger. de Rouss. ms. p. 5!).) De cuer cstre iilionié. (id. Aboiil'é, adjectif. Essoufli'.
p. l.TO, allas alwindj.)
C'est proprement le participe de V,tjujj\i\ souf/ler
Ce mot, en se rappniclianl de racccplion propre, ci-après, précédé de Va privatif.
de soldats ellVaycs qui se pi^'cipilent, se
s'est dit La Borgoise se r'est assise
Lès son Seignor, bien aboufée
renversent les uns sur les autres en fuyant :
:
G. Guiarl, MS. fol. 20, R°. Ou |)ounuil cruiie ([ue Vaboxirière est le même
(lue l'arbousier, arbre qui devient d'une moyenne
Nous n'oserions pas assurer qualius)ner est le
grandeur, et dont le bois est blanc si dans le pas-
même qu abysmer, si nous n'avions des preuves ([ue
sage (lue nous allons rapporter, il n'étoit pas mis au
;
(Voy. ÂPENTER ci-après, pour Renverser, faire tom- gén. T. II, p. 849.)
ber sur les dents ; c'est-à-dire , le visage contre On désignoit par abouts, les héritages sur lesquels
terre. —
Voy. encore ABrciiEMENT et AiiiscER, ci-après.) on assignoit une hypothèque De là, le mot about, :
VARIANTES :
employé fréquemment dans les anciennes Coutumes,
ABOUCHER (s'). Ger. de Rouss. MS, p. ICC al. s'Aljoicher.
pour signifier un héritage hypothéqué, un héritage
Aboicher (s'). Id. ibid. affecté au payement d'une rente. « Est permis de
(I) que.
AB AB
« se pourvoir sur les abouts ou hcrita2:es livpo- gén. T. I, p. 820.)« En tant qu'il louche les arrente-
« théqués. » (Coût. gén. T. 1, p. 1100.) « mens qui se feront volontairement des maisons
Lauiièie dans son Gloss. ilu Pr. IV. donne doux « et édilices, on pourra pareillement mettre devise
délinilions de Yaboul spoeial. Pans la (loutnmede « de faire aboult d'ouvrage sur le lieu ou autre-
Pontliieu, dit-il, • c'est un fond dosiL;né à un créan- << ment » (Ibid.— Voy. Co.NTiiAitouT ci-après.)
« ciei- par teiians et aboutissans, aiin que ce croan-
VARIANTES :
« cier acquière ensuite dessus une hypotliùque
« spéciale. » ADOl'T. Cout. gén. T. I, p. lir>0.pa.«i"))i.
AiiOii.T. Cout. gcn. T. I, p. 820. - Nouv. Cout. gén. T. Il,
En elTet. cette Coutume porte, que « quand au- p. -JT."!, cdl. 2.
« cunes rentes sont vendues à vie ou à héritages, IlAiiocr.T. Cout. gén. T. I, p. 820, T. II, p. 862. - Nouv.
« elles sont réputées pour debtes mobilières si ;
Cout. gén. T. 1, p. 39(), col. I.
llAiîOCT. Nouv. Cout. gén. T. I, p. 443, col. 1 et 2.
« elles ne sont hypothéquées et réalisées, quelque
« ahoHt espécial qui soit déclaré par le vendeur, ou
(( mis es lettres de la constitution desdiles rentes. » .YDoutt'c, subst. féin. Terme d'architecture.
(Coût. gén. T. 1, p. G80.) Sorte d'ouvrage qui semble avoir queUiue rapport
Suivant la Coutume de Metz, non-seulement le avec celui qu'on nomme encore bouté. « En mur
fonds est désigné, mais encore hypothéqué spécia- « moitoyen, le premier (jui assiet ses cheminées,
lement par le débiteur. (Laur. (Iloss. tlu Dr. fr.) ('l'autre ne luy peut faire osier et reculer en
<tII ne suflit pas d'asscurer Yaboul spécial de la « faisant la moitié dudil mur et une chantclle pour
« rente, ains faut assurer le lous-us du constituant,
« conlre-feu. Mais quant aux lanciers et jambages
et celuy qui aura obtenu Tasseurement, sera tenu « de cheminées, et simaizes ou aboutce, il peut
« de discuter les hypotec(iues spéciaux avant que « percer ledit mur tout outre pour les asseoir à
« s'addresser au tous-us, s"il n'y a titre pour reco- « fleur dudit mur, pourveu qu'elles ne soient à
' gnoistre ledit about ». (Nouv. "Cout. gén. T. II, p. « l'endroit des jambages ou simaizes du premier
400, col. « bastisseur ». (Coutume de Bar, au Cout. gén. T.
1.,
II, p. lOiO.)
Il semble qu'on ait distingué quelquefois Yaboul
« pour assurance, vienne à dépérir le créancier « demandé de l'héritier ou héritiers, n'est donc
« (lu'il soit assigné et nblwuté spéciallement sur
a pourra le contraindre, afin que son deub ne
« courre risque d'estre perdu, à kiy payer le sort « certaines pièces ». (Cout. de Saint-Mihiel, au
« principal ». (Nouv. Coul. gén. t. II, p. 108D, Xouv. Coul. gén. T. II, p. 10.-)'i, col. 2.)
col. 2.)
Dans une signification neutre, atmuter étoit le
même que notre verbe aboutir, tant au propre qu'au
On étoit à couvert de pareil risque, en abournant liguré.
et déterminant la quantité d'ouvrage nécessaire pour
tout leur consel ahoulercnt
l'entretien et pour la réparation des abouta, des . . .
d'ouvrage, que Du Cange a mal expliqué pai' hypo- l'employoil plus souvent dans le sens propre :
On
théquer, dans son Gloss. lat. au mot Iiaboularc, « mai.son i\\xuiboute, etc. » maison dont les abouts,
col. 102."i. « \A où il seroit mestier de retenue, édi- les extrémités louchent une autre. (Ti'és. desl'i
ff fication, ou admendement de édilico qui se puist Chartres, Beg. 91, Pièce IV, Lettres du mois de Dé-
« faire à devise d'aboull.... aucuns des l".sclicvins.... (•embre 13;?8.) C'est au même sens qu'on lit « Che- :
« feront Visitation sur le lieu de ce fjui sera nécessité « d'une lieue de Malifernc ». iModus et Bacio, m.
AiinouTKU. Nouv. Coût. gén. T. II, p. 1054, col. 2. pliers, cerisiers rouges, saules et semblables. Coût,
de Bruxelles, au Nouv. Coût. gén. T. I, p. 1254,
Aboutir,verbe. Faire aboutir. col. 2.)
Co mol subsiste en Médociiio, avec une siirnifica- A"Arbres seicbes. Arbres secs ou morts,. « 11 est
tion neutre. Ou ne diroil plus a Mauvaises.... :
c"est le sens du mot .lr//;r (Vuue arltalote. .{rlire se Aln"ô(j<?, .subst. uiasc.
ilisoit aussi du hàtomiui sert à porter une eusei;-rne Nous ne citons ce mol, qui subsiste, que pour
ou drapeau. De là le mol uriirc. employé li^ui'é- avoir occasion de remarquer que les Étrangers ont
meut, pour l'enseigne mémo; d'où vient "peut-être appelé la Franche-Comté, l'abrégf! de la France :
l'expressiim urlwirr un étendard. « M. le Comte de dénomination dont on trouve l'oriûinc dans Pelis-
« Sommerives, connu sous lo nom de Comte de son, llist. do Louis XIV, T. II, liv. VI. p. 2.-.O.
« Tendes, après la mort de son père, eut un démêlé
« très vif avec M. le comte de lîi'issac colonel ijéné- AI)i*éfjc'mont, subsl. masc. L'action d'abréger.
« rai qui soulfroit impatiemment de voir un auti'e Diminution. Envoi, terme de pocli(iue.
a se vouloii' pai'anj;onnei' à luy, et porter l'enseigne Lo iiremior sens est le sens propre. O'oy- Abréger
« lilanche mais tout s'appaisa par la volonté du ci-après.) Par abbrégenient, signilie pour abréger,
« Roi, en faisant évanouir cet ((r//r<' blanc ». ilirant. dans ce vei's :
milieu dos grands, faisoient une espèce de fourche « soit que l'asselion fis! ce pour le plus lionnorer,
semblable celle que forment souvenlles branches
;i
" nous ne lo ferons point laiil que vous soyez pre-
d'un arbre. ^\oy. Ménage, Dict. étym. Sibilel, Poéti- « seid, mais abrégez-vous, car la demoiselle n'al-
que, T. II, p. 13(>.) « tend autre chose. » (l'ercoL Vol. IV, fol. 119. V"
Arhres l'nurchitz, Ballades et Chansons
Et Bameletz (1) de toutes les façons.
col. 2. —
Voy. AnnKvi: ci-après.)
Cliasso el (Jcjiarlio dVVniour, p. 351, coi. 1.
En (leiulanl la .signilicalion d'abrégé, proprement
rciranchor de la longueur d'une chose, ce mot s'est
(Voy. ci-après les différons mots formés û'Abre ou
dit en général pour retrancher, diminuer; de là,
Arbre, tels <iu'.\iiiukii, Aiirisku, Ahiihet, .Vnurvoii;, etc.)
« aliridger les services d'un lief « les diminuer.
VAIUANTKS : iTenures de Littleton, loi. 122, V°;. Un lief abrégé
.\DIŒ. Monet, IJicl. au mot AiiuuE. ('loil un lief dont on avoit diminué le nombre des
AB - 27 A15
pronom rotléclii; d'où \'\ei\\. s'abrificr, iiour ddjK'Tir, L'amour c'on a à dcsir.
aller cri (liniiniKint, « loulcs natures s'abritent et
Ane. l'oi^s. Kr. MS. du Valic.,n- tl90, fol. 130. V.
« ilosceiidciil. » fCliasscde (!ast. l'htîb. ms. p. I.'il.) VARIANTES :
Ite là, (Ml a (lit s'dhrièvcr, [xiiir s'ahaisscr, s'iiu- .'MIRF.VK. Gace de la Rigne. des tiéd. MS. fol. 20. V».
niilier. S' Bernard, dans son Serinoii sur lu iNali- AiiiiiKvf;. Athis. MS. fol. 7'2, R" col. 1. - Ph. Mousk. MS.
page 581
vité de .1. G. a dit « chier freire, ou ([uels fu li bc-
:
Abrivk. Athis, MS. fol. 8i, V° col. 1. - Fabl. MS. du R. n"
« soic;-ne par kai li Sire de Maieslcil s'mnilicsl et 7GI.5, fol. •1-27, V'-col. 1.
« s'abrevicst ensi. » (Serm. fr. mss. p. l'i;i.; AnnoïE. (fém.) Ane. Pous. Fr. MS. du Vatic, n" 1522, fol.
ir.l, V'col. 2.
coNjro.
Abrevicie, part, au fém. Abrogée. 'S. Bcrn. Scini.
Al>r<''vi;»ti<)ii, sh/vsL fém. Action d'abréger.
fr. MSS. p. 123 61150.) tic mut suiisisle pour désigner une écriture en
Ahreviens, subj. prés. Abrégions. (Id. ibid. p. 12.'5.; abrégé on l'employoit autrefois poursignitier l'ac-
:
— : <•
Iri'eviassel. (Id. ibid.)
" bloil (lue ce seroil Yaliréviatinn de la prise
Abrevieije,\yMl. aufcm. Alirégée. :ld. ibid. p. 171.)
" d'icelle. » (Ilist. de Chai'les Vil, p. Cm.").! De là on
VAHIANTKS :
a nommé Lettres d'Ahhrévialion, celles « que le
ABRKGER. Orth. subsist. - Ger. de Rouss. MS. <• Hoy oclioyc aux Seigneurs justiciers, pour faire
AuBUEGER. Du Gange, Gloss. Lat. au mot Feiulum tal- « tenir leur" Juridiction hors l'estendue de leurs
lialitni.
ABBUEVEn. Oudin, Dict. et Cur. fr. " Fiefs et Justices, el ce pour rt/;/)?'^';''?' les procès. »
Abbrevier. Coût. gén. T. II, p. (Vî, noie marp;. (c.) [Coût. gén. T. Il, p. (iG, note inarg.) j.)
AiiREOiKii. Joinville, p. 49. —
Farce de l'alhelin, p. i^l.
AiiRinoER. Tonures de Littleton, fol. -l'-2'2, V". ACRÉVUTIOX. Matth. de Coucy, Histoire de Charles VII,
Arkieevkh. Rom. de Rose, vers '201)75.
la
page 655.
AiiBiEVER. lîorel et Corn. Dict. Abbrévi.\tion. Coût. gén. T. II, p. (ÎO.
ABRioncn. Ger. de Rouss. MS. p. 175.
ABHiVEn. G. Guiart, iMS. fol. '230, R« et '2.>i, V". Abi'i, siihst. masc.
IMénage fait venir abri du verbe operire, couvrir
Abrevé, parlic. adj. Ilàté, empressé, prompt. ;
(1) pire. — (2) instruit, appris. — (3) captivé. — (Jk\ à tort : extra Icgem.
AB — 28 — AB
Adril. Eiist. des Ch. Poës. MSS. fol. 5C1. col. 2. - G. Ma- Dans le second sens, c'étoit le baslon, le manche
chaut, fol. -230. U» col. .1.
Abris. Nouv. Coût. pén. T. I, p. 700, col. 2.
ou chevalet d'une arbalète. On peut en voir la
Abrit. Rabelais, T. 11, p. 271. figuie dans la Milice Fr. du P. Daniel, T. I, liv. VI,
.\RBRi. -Modus et Racio, MS. fol. U\% K". chap. IV, p. i'I'-l.
Ces deux acceptions, qui paroissent être propres à
Abridcr, vcrhe. Attacher avec la bride. ce mut, lui sont communes avec Aube ci-dessus.
On lit, au sujet de l'exercice militaire, et spccia-
lement de celui de la Gendaruiorie, (|u'il faut « ac- VARUNTES :
< faire marcher après eux de front denière leur .Vbi-ifol, subsl. masc. Le voile ([ue Ion met sur
< dos, en attachant les chevaux de trois .\rchicrs la lèle des gens que l'on marie.
" «/<m/^:- aux cornets de Fareson de la selle, der- On a dit en parlant de M"" de lîeaufort qui vou-
< rière le cheval du Pai^ce à l'homme d'armes à qui loil éi>ouser Henri IV « Elle entama un propos
« ils sont. » (Milice Fr. du P. Daniel, T. I, p. 378.) » de Bâtards, et dit qu'il n'y avoit rien si aisé ((ue
« de les rendre légitimes, et qu'il ne les falloit que
Abriomont, suhst. masc. Maison, logement. « mettie sous Wibrifol. « (Mémoires de Villeroy.
Mot forme d'.l/*?/ ci-dessus. T. V, p. 1)5.)
VAItlAXTES :
Cuy donne tel coup d'espée qu'il s'aherdist ù
«
Mémoires de Villeroy, T. YII, p. 210 et suiv. et dans détour, dissimulation. Lanterne sourde.
l'ambassade de Bassompierre, T. Il, p. 18, 2',), etc. Ce mot, sous ses dilTérentes orthograplies, tire
Absclieid est le vrai mot; Abscherdit en est une son origine du latin alisconsinn, cixché; la première
corruption Selon Pélisson, « les Suisses nomment
:
acception est l'acception propre.
« Absclieid, la déclaration, ou contre-lettre signée Lors vient do dus (1) de son esconse.
-' de tous les cantons en la journée de S'-.Je'an ^i Eusl. des Ch. Pocs. MSS. fol. 525, col. i.
« Bade en 1579, avec la Maison d'Autriche. » Alisconse ou Esconse, au figuré, signifioit subter-
(Hist. de Louis XIV, T. II, liv. VI, p. 269.) fuge, détour :
Du latin Aljscissus. (Voy. Cotgr. Dicl. et Bouteill. Ger. de Rouss. IIS. p. 95.
Coût. £rén. T. I, p. (iSO. " présent son conseil. • (lioiiteill. Soin. Rur. p. -'il.)
De là. pour exprimer le coucher du soleil. Ton Ces délais sont abolis par les Ordonnances de 1539.
disoil adverliialcmeut :
art. IS. (Voyez id. ibid. p. 39 et iO.)
dessus AliSr.NTATiiiN.)
" trois lialadcs... eu \'al)sence (au défaut) du Lay. »
Ce mot a été pris pour consentement mais alors ;
([•"roiss. l'oës. mss. p. '2H, col. 2.)
c'est le même que issriilemeut. (Voyez Asskntfment
Mais vrayement je n'oseroie ci-après.)
Oster son signet, en Vacense
De ma Partie, sans offense.
.Vbsoiitor, verl>e. Quitter.
Uodu9 cl Racio, 115. fol. 158, V-.
Prniiremenl s'absenter, s'éloigner, se séparer de
Nousremaniueronsquelquesexpressionsacluelie- iiuebiu'un. « .le seay bien (lue surviennent ordinai-
ment hors d'usage, en termes de procédure. reinent affaires de telle faeon , qu'il est besoing
<
, ,
AB ol AH
" (|u'uii Miiiaiit laisse l'aud'c. et Valisciili' pour un Absoute, subj. [.ri'S. Absolve. (Voy. Gloss. de
U'inps. » (L'Amant l'éssiiscité, p. '(.")'(. —
Voy. Ha- f Ilist. de lirelagiie.i
lielais, l'ioiioslic. T. V, p. 'il». — (Kuvr. de Baïf, Absdulisl iuqiarf. subj.
, Itoiinàl l'ab>oliitioii.
loi. m, R".) Voy. .loinville, |). It'.».
VAltlANTKS : Absoutoiis, indic. |ués. Absolvons. 'Voy. Ord.
AliSENTER. Civliii , p. iW. - Nuits do Strapar, T. H, T. m, p. 'ii.-i.)
1'" add. — .loinville, Epit. dédie, p. "l. Ord. T. J, — les dilTérenles orthographes. L'acception qu'il a
conservée, esl une acception particulière née d'une
p. G13, bis, etc.)
signification plus générale el plus étendue. On
Absolez; indic. prés. Absolvez. i^Voy. Ilist. de Fr.
disoit de queliju'un ((ui n'étoil pas sujet aux infir-
en vers, à la suite dj Rom. de Fauvel, ms. du R.
n°G8r2, fol. «7, V° col. i.) mités du corps, qu'il en êloit rt/*srtH/8 eliiuitte. (Ger.
Absuloil, imparf. indic. Absolvoit. (Voy. Ilist. de de Rouss. MS. p. 20i., En parlant d'obligations pé-
Fr. en vers, à la suite du Kom. de Fauvel , Jis. du cuniaires dont on demeuroit déchargé. « Celuy que
« duisoit tender le money, est de oeo assouth et
R. n- 0812, fol. 00, V" col. ±)
« pleinment dischargé. « (Tenures de Littleton,
Absolons, indic. prés. Absolvons, Affranchissons.
fol. 77, V".,
(Voy. La Tbaum. Coût. d'Orl. p. 500, lit. de IJ80.)
Absolut, prêter. Renvoya absous. (Voy. Arresta Ces significations figurées, sont des extensions
du sens propie indiqué stms farticle Absoldre.
,
amoruin, p. Tiôi.
(Voy. ce verbe et Absolu ci-après.)
Absouùcut, indic. présent. .Vbsolvent. (Voy. Ca-
quets de l'Accouchée, p. 192.) VARIANTES :
Absout (.F), indic. prés. J'absous. (Voy. Contin. ABSOLT. Ordon. T. III, p. 415.
de G. de Tyr, Jfartène, T. V, c. 008.) Abseulz. cFlur.) Modus et Racio, MS. fol. 271, V°.
(1) rouges.
AB 3-2
AB
Absols. Ordon. T. II, p. 399.
(Plur.) AltsoliittMiKMil, adv. Absolument.
ABSort.s. Ger. de Rouss. MS. p. 2ai.
Asois. Contin. de G. de Tvr. Marténe, T. V, col. 7no. En lalin absolute. « Disant absolutement qu'ils
Asoz. Fabl. MS. du R. n- liWô. T. I, fol. 72, \- col. -2. ' vouloient avoir certaines personnes. (Monstr.
AssAUs. Fabl. MS. du U. iv 7-2IS, fol. lOG, V" col. 2.
Assos. Hist. de Fr. en vers, à la suite du Rom. de Fauvel.
Vol. I, fol. 179. —
Vov. Fabri. Art de Kliétoriq.
liv. I, fol. liO, \\)
MS. du R. n» 0812, fol. 172, R" col. 1.
As-çofuz. Modus et Raoio. MS. fol. 162, V».
Assors. Ordon. T. I. p. 211. Absolutoii'o, adj. Qui absout.
AssouTii. Tenures de Littlelon. fol. 77, V'\ (Voy. Cotgr. et Oudin, Dict.) On dit aujourd'hui
AssoLTs. G. Guiarl, MS. fol. 2œ, R».
Ifref (il)soluloirc , au lieu de Lettre ahsolutoire.
(Cotgr. Dict.)
Absolte, sulist. jém. Absoute, absolution.
Mais quand X'ahsoulti' est la pensée Al>solutrice, adj. (ém. Oui absout.
De cuer, et par confession.
Sa ccSulpe est en rémission. Senlenee absolutriee. (Procès de Jacques Cœur,
'
Kusl. des C.h. Pocs. MSS. fol. 53i, col. 3. >is. p. 17.;
J'ai tant taillii- et tant tolu, ?HHS accordé sur un faux exposé, « que le cas est
James n'en serai absolu. « à répéter par le Juge ordinaire et à luy en doit ;
Hist. d<! Fr. en vers, h la suite du Rora. de Fauvel, MS. du R. n* G812, « estre rendue la cognoissance... car parle droict
fol. 86,V col. 2.
« escrit, nul no assortis/ le droict d'autre, etc. >
De là l'expression. Jeudi-absolu, pour le .Jeudi- (Bouleill. Som. Rur. p. 3G8.)
saint, parce qu'autrefois dans TEglise d'Occident,
VARIANTES :
Encore aiijourd'luu, dans (|nel(|ues provinces, (Froiss. Vol. II, p.27, an. 1378.)
s'abstenir il'uiie succession, siiiMilie ne faire aucun De h'i, pour obligé. « La-
le participe abstraint,
acte d'Iiéi'ilicr, ce (lui produit une renonciation < des deux conditions je voudrois cboisir, ou
(luelle
tacite. (Vesl celte renonciation que le mo\. abat en- <• d'eslre cocu, ou absiruint à ne jamais faire
lion désitruedaiis le passafje suivant: « Le survivant « l'amour. » (Caquets de l'Accouchée, p. i)".,i
« ou la survivante ne peut profiler du raport ni de
ciiNjra.
« Viihsloilioii. mais les lieritiers seuls. Coût, de •<
retenue. Privation de viande. AnSTH.VINDRE. Eust. des Ch. Po("t. MSS. fol. 70, col. 4.
On au i)reinier sens Abslinoice de (/uerre,
disoit : Abstrkindre. Kroiss. Vol. II, p. 27 et 29.
pour suspension d'armes. (Mem. d'Oliv. delaMarcbe,
p. 95.) Oiieli|ucfiiis uhstinance tmit simplement :
Abstraire, vei'be. Emmener, enlever, arracher,
< Trêves ne absliuances. » (Ord. T. III, p. 30.)
lietirer.
de Dame abstinence contrainte. (Ibid. vers 15531 roit être formé du Latin Ducca. Selon ces deux
et suiv.) étyinologies, Abncbement et .l/;«/s.scHiCH/expriment
Toutes ces significations sont, comme l'on voit, l'état de celui qui penche ou tombe en avant, le
des applications particulières de l'acception propre visage ou la bouche contre terre et s'est employé ;
VARIANTES :
Abstraction, subst. fém. Enlèvement. ACrCIlEMENT. Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 388, col. 2.
C'est le sens propre; du latin abstrabere, enlever Abuissement. S' Bern. Serm. Fr. MSS. p. 287.
par force. Acbilles tenant ii grand injure Vabs-
<•
Abstraindre, vei'be. Serrer, mettre à l'étroit. « coup, getta le bras au-devant, dont il fut blecié
Astreindre, obliger. « 1res vilainement, car il ne peut tant abvier, que le
Le premier sens est le sens propre, du Latin « coup ne lui cheust sur le visage. » (Preuves sur le
adstrinrjcre, serrer, pris figurément en ce passage: meurtre du D. de Bourg, p. 274 Si toutefois abvier '.
« Yvain de Galles avoit àuremenlabstreint ceux'de n'est pas une faute d'impression, pour obvier, aller
« Mortaigne en Poitou... les avoit si abstreint de au devant, prévenir.
Carpcnl. Suppl. au Gloss.de Du C. au mut Mlle la. fois, soij abuser, pour abuser de sinj-))u'iue, de son
— Voy. Iti 1.L1; ci-après.) temps. « Soy abuser au pillaige " pour s'amuser au
« pillage, y employer le temps mal à propos. » (Voy. le
VAIUANTICS :
Jouvencel, ms. p. i2J.) On dit encore dans quelques
AnULETER. Trésor des Chart. Reg, 173. Pièce 52.Ô.
AiiLXLKTEn, Enbllleter. d. Carp. suppl. au Gloss. de cantons delà Bourgogne, s'ébuser, pour s'amuser.
Du C. au mot liullcla. On écrivoil au&siliabuser, au lieu d'«i/i(ser; faire
abus, dans le sens propre :
Abus, subst. masc. Abus. Artifice. Las aujourd'hui voy mainte créature
Le mot Abus subsiste. Nous ne le citons que pour De ces cinq sens laidement habuser
remarquer ((u'il a été introduit dans noire laiii;ue, à Et en user contre toute droilin-e,
Estre muyauLx (1) et de sens aveugler.
l'occasion du plaidoyer de Cugnières et de Bertrand.
Eusl. des Ch. Pûiis. MSS. fol. 45, col. 2.
Le premier s'étant servi des termes " de loris et
« entreprises dont usoit le Clergé sur le Roy » Ber- ;
Abuser d'un Offiee, pour l'exercer sans y avoir
trand, pour adoucir ces expressions, converlit le été admis. (Ordonn. T. 111, p. 587.)
mot de torts en celui d'.l/;HS, que Gerson fil valoir CONJrG.
dans son Traité de la Puissance ecclésiasti(iue. De là
Abus, part. Abusé. (Voy. Froiss. Poës. mss. p.
Fexjjression iippel eomme d'abus. (Voy. Pasq. Rech.
'27],eol. 1.)
liv. m. p. 250.)
VARIANTES :
K'il est si durement keus, Abuseiix, adj. Plein d'abus. Qui abuse.
Que tout froissiés est ses escus.
Nous ne trouvons ces deux acceptions que dans
Ph. Mousk. MS. p. «7.
Colgr. Dict.
A la planche vint, si monta ;
Mes il chaii et se néa. Nous ne citons ce mot en usage, que pour rap-
nom. (le Rou. MS. p. 151 cl 152. porter l'expression ancienne, couronne abusive.
(1) glissa. On dit encore griller en Normandie, pour glisser. — (2) fit un faux pas. — (3) pencha, tomba — (4) estre muet.
—
AB — 3r. — AI!
employée pour exprimer une tonsure usurpée par Dans la seconde acception Abuter a signifié,
celui qui n'a pas droit ilc la porter. (Voy. le (ir. mettre bout-.'i-hout. Ainsi on disoit • ces lettres :
Coût, de Fr. liv. IV, p. 508.) " ieui's, cl dcscliin'cs par Aubain, les pièces furent
» recueillies jiar un Gentiilioinnie aniy de Garnier,
Ahnsion, siilisl. [cm. L'action d'abuser. Sac, " qui les abiilc avec de la cire. » (Pasq. Ilech. liv.
pillage. Abus. Illusion. Irrésolution, perplexité. V, p. m;.)
Le premier sens est le sens propre. (Voy. lenioss. De là, on a dit Abuter, pour additionner, joindre
de Marot, où ce mot est pris pour une action de li- ensemble diverses sommes « Hecueillés par par- :
Dans un sens moins générique, abusion a signifié Abiitiner, verbe. Mettre au pillage. Associer au
illusion. pillage.
Songes fu ou abusions. Dans
le premier sens » Si parlascheté sumes(2)
:
Abuisson. Ane. Poës. Fr. MS. du Vat. n» 1490, fol. 132, R\ Si n'arrestasse pour tout l'or à'Ah]i!a>'t
Que j'en allasse tout le pays cherchant.
Abussal, siihst. masc. Achoppement. Percef. Vol. II, fol. 81, R* col. 1.
Ce mot est le même q\i'Abuisse>iient, avec une Cette expression, pour tout l'or d'Abijlant, étoit
terminaison diiïérente. proverbiale. On la retrouve dans ces vers :
Un achopail et abussal Jà n'a il home en eest sicle vivant
A gent de pie et de cheval. Qui i alast por tout l'or d'Abilay^t.
Guîgneville, cité par D. Carp. suppl. Gloss. de Du C. au mol Dmitarc. Anseis, MS. fol. 52, R" col. 2.
Le premier sens est le sens propre. (Voy. Borel, Mers et abismes lointaines, etc.
Molinet, p. 134.
Dict.) Ainsi on a dit « 11 semble que l'ame ébran-
:
II, p. 210.)
« quo causam Ectlesiarum Lugdunensis et Vien-
Acabit,
subst. masc. Accident, malheur. Sarasin demaincnt grant noise (1)
Sonnent timbres, trompes, tabor
On a dit cap, pour cbef, tète; mauvais cap, pour Les nos (.î) acaijaent tôt entor.
;
Kabl. MS.duU. n- 7218, fui. 213, P." cc.l. I. ACAMUSÉ. Colgr. Dict.
AccAMUsÉ. Coût. gén. T. I, p. 9C3, et T. Il, p. 1020.
(Voy. Ac.r.i.N, Ençaint et Ençaintf, subst. ci-après.)
VARI.VNTKS : Acannor, verbe. Injurier.
ACAIN'TE. Rec. des Ilist. Ue Tr. par D. liouiiuet. - Chron. Mot Picard. (Du Gange, Gloss. Lat. au mol Aca-
S. Den. T. V, p. rJr^.
AciiAiNTK. D. Carp. suppl. au Gloss. de Du C. au
ni~<are. — Voy. Dkiia.n.ner ci-après.)
mot Acciufta.
Ançaintk. Du Gange, Gloss. Lat. au mot Inchula. .Vcaitil, ,sh//.s/. inasc. Sorte de droit féodal.
M. l'iclcau dit iiue l'on doit entendre pai- .lr«/;;7,
Aoaire, suhst. Dtase. Nom d'un Saint. Signe du le doublcmenl des droits seigneuriaux à chaque
Zodiaciue. changemcnl de Seigneur. Mém. sur Ageii, p. 'M,
Dans première acceplion, ce mot est le nom
la G. D.) Hocliellavin prétend que ce droit
Mais la
d'un tîvè(|uc de .Noyon, (lui guérit les acariastres, s'appeloit arrière-aeapil ; et que l'on nommoit
suivant Sylvius, cité dans le Dicl. de Trévoux, au Acdpilfi, certainsdroilsqui.se payoient au Seigneur
mot Acariâirc. direct |>oiir ciiai|ne mulalion aii'ivée, soit par la
Tu serois plus hors du sens mort de son vassal, soil par vente, échange, ou
Que ceuls qu'on raaine à S' Acaire. autrement. (Voy. Du Gange, Gloss. Lat. au mol
Eusl. des r.h. Poi'B. .MSS. fol. 520, col. 2. Reaecapitum, T. I, col. 75.)
Laurièrc pareil cire de même sentiment, puisque
De Ih, on disoit mal S' Acaire, pour désigner le
à l'arlicle Acitpt. il renvoie à celui des droits
mal que S' Acaire guérit. On écrivoii aussi
d'issue el d'entrée, (lu'il définit « Lods el ventes, :
Aquaire. (Voy. Eust. des Cli. Poës. mss. fol. 353,
1 ventes et honneurs et autres droits seigneuriaux
col. 3; et (j. Mâchant, ms. fdl. IS-J. H» col. 2.) La
« qui se payent au Seigneur cavier, rentier, ou
vertu cie guérircvilains maux, attribuée aux Saints
« censuel et direct, par le vendeur et jiar l'aclicleur
par la superstition, dépendoit souvent de l'orUio-
« de l'héritage aliéné et redevable envers quelque
graplie de leur nom.
« Seigneur foncier, pour le vest, devest; saisine,
Par un autre abus de l'allusion des noms, on ap-
.< desaisine. » ^Gloss. du Dr. fr.)
peloit ceux ([ui acquérent, qui gagnent. < Pèlerins
de S" Aqaire. » (Ane. Pocs. Fr. sis. du Vat. u" 1 illu,
On
enlendoit donc par Acapits, certains droits
casuels, tels que le Relief, ou Hachai, etc. (Voy.
fol. 101, V".)
AcAiiiT ci-dessus.)
Dans la seconde acceplion, ce mot signilloit le
Les nouveaux Editeurs de Du Gange, ont réfuté
Verseau, signe du Zodiatiue, du nom Mm'Aquarius.
Brussel, qui, dans son Traité des Fiefs, p. 849,
Quant aux signes spociaulx .
interprète Aeapit, par feodum sine eapite. (Voy.
Li Capricornes, li Toreaulx ,
La Vierge, le Mouton, l'Acaire. Gloss. Lat. T. I, col. 73.)
Eust. des Ch. Pois. MSS. fol. 471, col. 1.
Lorsqu'un bien éloil d'un trop grand prix pour
être inféodé sous la seule obligation de l'hommage,
Il Aquaire dans la Cbron. S" Den. T. I,
est écrit
ou sous la redevance d'une petite censive, il arri-
fol. 118, Y-, et dans le Gloss. de Labbe, p. 488,
voit quelquefois que le Seigneur chargeoit le fonds,
Aquaires. i,Yoy. l'art. Auiarus ci-après.)
d'une renie seigneuriale proportionnée à la valeur
VARIANTES : de ce bien c'est ce que paroil signifier l'expression
:
ACAIRE. Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 5'29. col. 2. ad AcapitiiDi dure, citée par Du Gange, uhi suprà ;
AOAIRE. Ane. Poës. Fr. MS. du Vat. n» 1400, fol. IGl, V». ou bien le Seigneur se faisoil payer une certaine
Aquaire. Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 353. - Chron. S.
Den. T. I, fo 118, V». somme d'argent, que les Coutumes de Bourbon-
Aquaires. Labbe, Gloss. p. 488. nois el de Mvernois appellent eiitrage. ^Voy.
Laur. Gloss. du Dr. fr. sous Aeapit, Acapte,
Acaniusé, partie. Taillé en chamfrain. etc.) L'on trouve ce droit d'entrée désigné par ces
Mol formé de Camis ci-après. On a dit llgurément mots pri)n Acapte, dans un vieil acte en langue
pierre accamusée, pour taillée en chamfrain. Pierre vulgaire de l'an 1255. (Ménage, Dict. élym. au mot
dont on a rabattu l'angle, l'arête en ternies d'archi- Acheptcr.)
tecture. « Quand es murailles estant entre deux hé- Ces sortes d'inféodations éloient alors de véri-
« ritages sont mis, et assis aucuns corbeaux, ou tables ventes, ou des Aceiisemeiits. Or, prendre à
« pierres estant en veuës et lieux apparens, et ayant cens un héritage, ou en pf.yer le prini acapte, c"est
« saillie, et tels corbeaux et pierres sont aecam'usez l'acheter. Ainsi les mots Achapt et Achapter, ont pu
« par dessouz en faisant l'œuvre, et sans fraude, iceux se former d' Acapte, ou Aeapit. (Voy. ci-après Achapt
u corbeaux el pierres démonslrent ([ue tout le mur et AcilAPTEIt.)
« est commun aux deux dits héritages; et si lesdils VARIANTES '.
AC — 38 - AC
ACAPTE. Lanr. Gloss. du Dr. fr. - N'ouv. Coût. gén. T. I. M. d'Auton, Annal, de Louis XII, l.^OtVinO", p. 175.)
page 1103. C'est du mot a-carne (au carnage\ cri de guerre
ACCAPTE. Cout. d'Agen au nouv. Cûut. gén. T. 1\
,
p. 903. col. 1.
parmi les Italiens, que nous avons fait notre mot
s'acharner, s'obstiner, comme nous avons fait
Acaration, subst. [cm. Confronlalion. allarme de leur mot all'arme (aux armes).
Du mol cara , care , face , visage. On trouve
Accarati'i au même sens, dans Du Gange, Gloss. Acasemont, subst. masc. Inféodalion. Calme,
Lai [\o\'. l'art, suivant Acaremest.) assoupissement.
Du mot AcASER, qu'on verra ci-après, dans le sens
de donner en lief ; l'on a dit acaaement pour inféo-
ACAR.\TIOX. Rabelais, T. III, p. 210.
dalion. L'on distingue « Vacasotwnt fait par le
AccARATio.v. Monet et Colgr. Dict.
« Seigneur direct, ûoVacasement fait parle tenan-
Acaroniont, subst. masc. Confrontation. < cier, ou le sous-acasement.... L'acasement fait
(Voy. Du Gange, Gloss. Lat. au mot .lc'((ra//'().; On " par le Seigneur foncier et direct, est vif, pour ainsi
reconnoit dans ce mot, de même ([ue dans Acarku, <' dire, et emporte lods et ventes, comme première
et i)eut-L'treAr,AHiASTiu: ci-après, la même origine que <' rente foncière et seigneuriale, au lieu ([uc de
celle d'Ai AiiATiiiN ci-dessus. « ïacasemeni fait par le tenancier, ou du sous-
« acascmcnt, il n'est point deu de lods et ventes,
VARIANTKS :
" d'où il est appelle quelquefois rente seiche. »
ACAUEMENT. Du Cange, Gloss. Lat. au moi Accaratio.
(Laur. Gloss. du Dr. fr.)
Acc.^.REMENT. Mouet, Dict.
Ce mot, au second sens, parolt changer d'étymo-
Aoarci*, verbe. Gonfronter. logie, et s'être formé d'aecoiser, apaiser, calmer.
Proprement mettre facc-^-face, de l'ancien mot « Le venin avoit desja gaigné si avant... que sa
care. (Voy. Borel, Dict. au mot Cliere. — Ménage, « mortelle opération ne peut plus être empeschée,
Dict. étvm. au mot Accarer. Laur. Gloss. du Dr.— « mais elle fut bien un peu retardée par un acase-
fr. — Brant. Gap. fr. T. III, p, 109, etc.) " )>icnl (le cesle violente douleur. » (Printemps
d'Y ver, fol. l'ii, V°. —
Voy. Accoiser.)
VARIANTES :
AccAREn. Oudin et Monet, Dict. — Ménage, Dict. élym. ACASEMKXT. Laur. Gloss. du Dr. fr.
Acc.AROER. La Combe, Dict. du vieux langage. ACGASE.MENT. Cotgr. Dict.
Acariastre, adj. Acariâtre, d'une humeur dif- Acaser, verbe. Inféoder. Etablir domicile.
ficile,contrariante. Ce mot formé de case, maison, manoir, et par
Ce mot semble dérivé du latin Acer; il pourroit excellence manoir féodal, a signifié proprement
aussi tirer son origine du substantif care, face, donner en lief, inféoder. (Laur. Gloss. du Dr. fr.)
visage. De même que l'on en a fait le verbe Acarer, Dans ([uebiues Coutumes, comme celle de Bordeaux,
opposer face à face, confronter on a pu en former ;
c'est aussi bailler à rente. (Id. ibid.)
l'adjectif .lt•«'/'/rts^?•<', qui s'oppose en face, qui con- De lii, s'aecaser, pour s'établir dans un lieu, pro-
trarie. (Voy. AcARER ci-dessus.) prement y prendre un domicile à rente, et en éten-
dant l'acception, s'y domicilier. « Le Roi... de
• Sicilie, Duc de Lorraine et d'Anjou, aimoit fort les
ACARIASTRE. Nicot, Dict.
ACHARiASTRE. Bourgoing. de Orig. voc. vulg p. 18, V" « Gascons et (jcntilhommes de ce païs là-bas, et s'en
Acariastreté, subst. fém. Contradiction. qui s'y accazerent, dont en "est sorti depuis d'hon-
Cotgrave et Oudin interprètent ce mot par obsti- nêtes "gens. » (Brant. sur les Duels, p. 3.)
nation, opiniâtreté, entêtement, folie, emportement,
VARIANTES :
« plaisirs de sa cour. • (Brant. Cap. Etr. T. I, p. 15.) aujourd'hui autre chose ijuc marquer les accensdes
VAIIIANTKS
mots. Le Closs. de l'IIisl. de Bretagne , explique
:
Etre mis Accatz, est une ancienne façon de On lit dans un autre ms. de la même fable, agréa-
parler, qui semble répondre ii notre phrase pro-
ble, au lieu d'aceptable.
verbiale, être mis à-quia. (Yoy. AccEPTEL'R ci-après.)
tost serais mis accatz
V.\RIA>TES
De me vanter devant les Théoriques,
:
Ce mot ne subsiste plus que pour désigner un « enconter son proper acceptance. .» (Tenures de
mouvement augmenté. On l'employoil autrefois Littleton, fol. 111, Y°.)
pour désigner en général un mouvement prompt. Liltleton, Anglois de nation, semble attribuer au
AC — 10 — AC
mol Àcceptance. genre masculin, dans le passage
le Accesseurs, subst. masc. pfur. Prédécesseurs.
qu'on vient de ciler. parce que dans ce passage ce , Peut-être est-ce une faute pour ancesseurs dans ,
«
vent (I) qui luy estoit deu et que le créancier
,
(1) promesse.
AC —u - AC
Mulière l'a employé en ce sens : article pourl'enceinte d'une terre. On se sert encore
Kcole des Kcrorm», Act. IV, Scène VI. « A esté l'accieue faicte par la rivière de Seine à
mol accessoire, avec une légère altération. ACCIN, Acciîn. Arpentage. MS. de la Terre de Montmort.
Comme on a dit « un fait acccssoric »
adjectif, AcciNT. Coût. gen. T. 1, p. llCj.
Achaint. Triomp. des neuf l'reux, p. '.H\, col. 2.
pour un incidrnt. en matière de procès. ^Uritton, AciN, AciNT. IJ. CarpoHt. suppl. Gloss. de Du C. au mot
des Loixd'An-i. fol. .«, V".) AscinuK.
Connne suiislantif, ce même mot s'est employé AcTiN. Arpentage, MS. de la Terre de Montmort.
dans le sens de complice, celui qui se joint à un Ascix, As.siN. U. Carp. suppi. Gloss. de Du C. au mot
Ascimts.
autre pour l'aider commettre un crime. « En
ii
A un. flours, qui maint grief mal acoise. dation, le prêt gratuit. « Accomodation que les
Eust. des Ch. Poét. .USS. foi. £6G, col. 1.
« couslumiers appellent prester l'i autre par cour-
« toisie aucune chose. » nouteill. Som. Rur. p. 375.)
De lu, s'acoisier, demeurer coi, dans le sens de C'est le sens du verbe latin commodare Prêter. ,
se reposer.
Endormiz s'est, et acoisie:.
Accomodement, subst. musc. Commodité,
Eslrubcrl, Fabl. IIS. du «. n- 79S0, p. 33.
aisance.
P. Corneille a dit en ce sens :
Par une application particulière de l'idée du repos Et vostre fils rencontre, en un mestier si doux.
à l'idée du silence, on a dit s'acoyser pour se taire. Plus d'accuiiiodoiioil, qu'il n'en trouvoit chez vous.
(Voy.Percef.Vol.V, fol.45, R".— Voy. Coiser ci-après.) L'Illusion, Comdd. de P. Corneille, Aclc V, Sfcnc V.
Accoinplaindre Se plaindre.
^s'\ vcrlic.
« dressa l.ancelot sui' leseslriers etfrappa ung
« St' (iccdniiila/ijnit l'orl au due de ce qu'il lui
« Chevalier si durement (ju'il le poila à teri-e.....
De là, au figuré, on a dit accomplir, dans le sens l'étatd'une chose achevée, parfaite ce que nous ;
de terminer la vie de quelqu'un, l'exécuter à mort, nommons perfection. Ainsi Guill. Guiart a dit en
le punir de mort. « Il doit lors estre mené et accompUj parlant de la fondation de Paris :
<i îi justice, et le corps, jaçoit ce qu'il soil mort, Establirent une cité
<• livré à tel exemple comme s'il fust en vie. » Bêle et plaisant, à terre sèche.
Et l'apeîerent Leuteohe
(Bouteill. Som. Hur. p. 273.) :
parler, qui prennent leur origine dans les usages De on a employé accomplissement, pour civi-
là,
de notre ancienne Chevalerie. lité, politesse achevée, politesse qui ne laisse rien
Il arrivoil souvent qu'un chevalier s'engageoit à à désirer. Le Duc de Biron faisant le récit du bon
soutenir un pas d'armes, à rompre une lance, etc. accueil que lui avoit fait l'Archiduc, finit ainsi :
c'est ce qu'on appeloit autrefois entrepvinse. (Voy. « iMifin toute sorte (V accomplissements i\o\iiA\(nM
E-MPRisE ci-après.) Ces engagemens étoient en quel- « receu de luy. » ;ilém. de Bellievre et de Sillery,
(1) qui ramène le mot à son vrai sens. — (2) comblée. — (3) s'étoit.
AC — 44 AC
. del lloslel, seront failz par le Sonescal et par
- luy. » ^Gloss. Lat. au mol.Uan'Sffl/Ms /"onHsecMS. ACCONDUIRE. Pasq. Rech. liv. I. p. 33.
— Vôy. Aco.NTE ci-après.) AcoNuciuE. Rom. du Rrut, MS. fol. 5i, V-i col. 2.
son mérite ;dans Monstr. Vol. 111, p. IH), V".) Part. 11. p. l'23. —
Voy. AceNciirvoin ci-après.)
On a dit au même sens : Ce verbe éloll quebiuefois employé comme réci-
Hercules remirant les hauts murs de Cramonne, pruiiue, se aconsuivircnj, pour s'atteignirent. (Ibid.
Unze Geans trouva, par manière félonne ; Part. II, p. T), note de l'Édlleur.)
Mais à leur pranil pouvoir n'acoinpla une proiine (1)
On disoit aussi proverbialement :
Acconduire, verbe. Conduire, guider, mener. AcdHsui (.!'), indic. prés. Je poursuis. ;G. Guiart,
MS. fol. It!).)
(Voy. Mcot, Oudin et Cotgr. Dlcl.)
Aconsutnies, préli-r. ind. Allelgnlines. (Fabl.
Mercurius nous gouverna.
Un Dieu qui nous aconduil ça, etc. .MS.du P,. ir 7(;lr., T. II, p. 187. V" coL 2.)
I'.om. du lirul. .MS. fol. 52, V col. 2.
Aconsuirnil. imp. subj. Joindroll. (D. Carpent.
suppl. Clo.ss. de Du C. au mol Attendere 4.)
De s'acennduire à une entreprise, pour entre-
là,
Acousiui, pri'lér. ind. Atteignit. (Ilist. de Fr. en
prendre. ;Recli. de Pasq.T. 1, p. 33. Voy. Co.ndlire — vers, à la suite de Eauvel, ms. du R. n" (1812, fol. 88.
ci-après.)
V"col. 3.)
CoNJur..
AcDUseroit lisez AconseroiP, imp. subj. Attei:i-
Aceonduil, prc'ter. parf. Conduisit. (Hech. de droit. Martene, Contin. de Guill. de Tyr, T. V.
Pasq. T. I, p. 3.3.) col. ..i)7.)
(1) prune.
.
AC AC
VAlUAÎiTES : (luclqu'un, c'est être de son avis. On disoit autre-
ACONSUIVRK. (ludin, Dict. fois (/(; volve uccorl, pour à voire avis. Modus et
A(X(iNsiin. UloKs. (le rilist. de Paris. Kacio, .MS. fol. 157, IV; Au pluiiel :
AcoNsiVKE. G. Guiart, MS. fol. 27li, lî". l'ar extension de ce dernier sens, ce mot signi-
AcoNsriK. Thib. de Nav. Ane. Pout. h: MSS. avant V.m, lioil jugemeni, décision.
T. I, p. 58.
Grand dcbat avoit au jugier :
AcoNSUinE. G. Guiart, MS. fol. :V)4, V".
AcoNsuiVRE. Borel, Dict. - Ilisl. do lî. Du Guesclin, par En la (in fu li iicars fais,
Ménard, p. Xi(i. A ce que il scroit desfais.
AOONSUYVRE. Cotgr. Dict. Cleomadcs, MS. de Gai-nal, fol. 15, V- col. 3.
acort le rebord assorti d'un manteau, dont la dou- « lenie d'Issoudun ; par acquisition de chose cen-
blure s'accorde, convient, assortit avec le dessus : suelle, soit par succession directe ou collatérale,
•'
(1) jusques.
, ,
AC 'iG - AC
« aucuns ilroits de lods et ventes. » fCout. de Berri. Accorde, siibst. fém. Réconciliation. Conve-
au Coût gcn. T. II, p. 31)8.) nance. Convention, accord. Paix, union. Confédé-
De l'auteur du Glossaire sur les coutumes de
là. ration. Droit seigneurial.
Beauvoisis, a défini le cens acconlabtc, sens poilanl Comme on a dit accorder, pour réconcilier, on
lods et ventes. a dit aussi acorde, dans le sens de réconciliation.
Le simple cens éloit celui dont la mutation ne (Voy. Accorder ci-aprcs, et ci-devant AccoRn.)
devoit aucun droit au Seitrncur censuel. « Kn la Les Elmes deslacièrent et desarment lor vis
; (2)
« ville et scptaine (1) de I>un-le-ltoy, cens sont Par acorde se baisent, etc.
« simples et non accordiihlcs, s"il n"êst qu'il soit Guitecliii de Sassoijoe, MS. de Gaignat, fol. 218, R* col. î.
• ainsi dit et accordé par le bail, ou t|ue l'on ail
On vient de voir Accordance employé dans le sens
« ainsi jouy par droit constitué ou prescrit. » (Coût,
général d'accord, convenance. De là le mot accorde,
de lîerri, au Coût. gén. uhisitprà.) dans le sens spécial de convenance, rapport ou
proiiortion ([ii'on doit mettre entre la punition d'une
Accordahloinent, adv. Unanimement.
Tout d'un accord. « Dienl les auteurs accordable- faute et la faute même.
« ment. » (Chron. l'r. ms. de Nangis, sous l'an 1344.) Diex. je t'ai lonc tems méservi
Se tu me rens à droite acorde
Selon ce que j'ay déservi
Acoordance, suhst. [cm. Accords, harmonie. J'atent, et bien l'ai déser\i.
Convenance, accord. Concorde, union. Convention. Jugement sans miséricorde.
Le pi'cmier sens est le sens propre. (Voy.Comi.\N(.i;. Falil. MS. du R. n- 7218, fol. 203. V col. 1.
Son do harhe et acnrdance. tion L'on disoil dans ce même sens acorde.
:
" la leutituile et sou mol usité (iccanlc et sou ser- On a même appliciuc la signillcalion pi'opre
" menlcol Dieu. " liiaul. Cap. IV. T. 111, p. 370.) û'aecorder, aux convenances ou proportions que
On seul ([ue dans cette expression accordé, il y a l'on observe dans l'arrangement et la disposition
ellipse; comme dans l'expression subsistante â'ac- d'une armée, d'où vient accorder, pour ranger,
cord, ([ue nous employons dans le même sens. disposer.
Piritoiis a conrées (2)
Accordeinont, subst. maso. Convention, ac- Ses batailles et accordées
cord. Uroit seigneurial. D'un ù l'autre, etc.
Ce mot, au premier sens, signifie en général Atliis, MS. fol. -\, V col. 2.
convention, accord; en latin Pactum compositio. Eu étendant toujours la même acception, ce mot
(Loix Norm. ubi siiprà.) a siguilié toutes sortes de rapports
ou convenances;
Quant orent ensamble lor Concile tenu,
il dans le sens général de convenir, que le
et c'est
De cest accurclenieiit sont joïaus devenu. verbe accorder exprime encore aujourd'hui la con-
Kabl. MS. au li. n" 7218, fol. 331», V col. 1.
venance, le rapport d'une chose avec une autre ;
En termes de droit féodal ou de coutume, ce mais on ne dit plus « Ce qu'envoyé nous avez par
:
mot désiiiue un droit seigneurial; [)rupreiueut la « avant, n'accorde pas à ce qu'escrit nous avez à
conveuliou, l'accord qui lixe les droits censuels, les « présent. » (Monstr. Vol. I, ch. I.\, p. 11, V\^ Nous
« lods et ventes qui sont dûs au Seigneur censuel dirions ne s'accorde pas.
:
« par l'acquéreur, lequel a accoutumé d'en accorder 11 désigne aussi un rapport d'idées, de senlimens
> et com[)oser à son Seigneur
" à cerlaine somme. « ou d'opinions sur le même objet. On disoil autrefois
(Laur. Closs. du Dr. fr.) en ce sens, accorder les uns aux autres, pour
On l'a même employé
dans la signification de signifier, convenir ensemble, être d'un même avis.
lods et ventes, soit ([u'ôn eut composé ou non de " Hz accordent les uns aux autres ([u'ilz ne se loue-
ce droit avec le Seigneur. (Voy. Du Gange, Gloss. « roient point un terme que par certain pris. >
Lat. au mot AeciD'daDioitiiiii.) (îlodus et Racio, ms. fol. 223, V°.)
On
distingue Yaccurdcinctit du rachat « Qui veult C'est au même sens iju'on lit « Les ans : disent
« achapler aulcuu liérUaigc ((ui est tenu en fief ou " que Memnon les trouva... en Egypte; autre
« en cens d'aulcun Seigneur, il fault rachapl; et en « accordent du lieu, mais asseurenl, elc. ;Des
« cens accordemens.... Ledit Seigneur de lief doit Ace. Bigar. fol. 1, V".)
« avoir pour son rachapt la levée d'une année. » De là, s'accorder h une entreprise, pour y con-
(La Tliaumass. Coût, de lîerri, ch. c.xxiii, p. '286.) sentir, être à ce sujet de même avis, de luêuie sen-
« L'accordoncnt.... entre gens lais est de quatre timent que les autres. (Le Jouvencel, .ms. p. 518.;
blans qui valent vingts deniers tournois pour
'<
Ce verbe exprimoit aussi quehjuefois, eu pariant
« livre; et en cens d'église deux sols pour livre des personnes, un rapport d'inclination et de sym-
» pour ce qu'ils n'ont point de relraict et les gens pathie, d'où nait l'union. « Mainte belle chevalerie
« lais ont relraict. (Ibid. ch. cxxiv, p. '280.; Il n'y « avoit faict et ce fut ung de ceulx... à qui le
-'
censdu Roy aultres accordemens ([ue double
a au « Roi se accorda le mieulx. (Lanc. du Lac. T. III. >•
« cens quant le cas y advient. » (Ibid. ch. cxvm, fol. 36, V" col. 2.)
page 285.) (Voy. AccoRD.vxcE ci-dessus.)
Ce droit a lieu « En cas de ventes et aliénation,
: On vient de voir s'accorder h une chose, pour y
« ou de mutation de Seigneurie, aultre que en ligne consentir par une application particulière de cette
:
« directe. " (Ibid. ch. xcvni, art. m, p. 222.) «"En acceplion générale, on a employé le verlie accorder
« nul lieu de France fon ne paye nuls accordemewi dans le sens de traiter, faire un accord, une con-
« pour succession, réservé en la ville elseptene (1) vention « Eut advertissement comme iceluy Duc
« de Bourges. » (Ibid. ch. IV, p. 2."')7. Voy! — :
>'ment, dit cellui qui nvoil esté féru du cor. Accoster, iH'vhc. Aborder, fréquenter. Appuyer.
•'oncques cornart ne fut si «crtr/u' comme je suy. » Mettre en parallèle. Braver.
(Modus et Racio, ms. fol, 1 iO, V^) Ce verbe, suivant .Nicot, est imité de l'Italien,
Accostarc. Mais c'est plutôt un composé <le la pré-
VAni.\NTES :
position A, réunie au verbe Costkicr ci-après. Il si-
ACCORNÉ. La Colomb. Théat. d'honn. T. I, p. Sïi.
gnifie dans le sens propre se mettre à côté de
AcoRNÉ. Modus et Racio, MS. fol. IKn V". - La Colomb.
Théat. d'honn. T. I, p. 89.
queliiu'un, se ranger au costé de queliiu'nn. De lit
les acceptions subsistantes accoster, approcher
:
Accoi't, adjcclif. Prévoyant, clairvoyant. .Vdroit, quehiu'un, l'aborder " quchiuefois ;prendre sa
subtil. Civil, complaisant. « hantise et conversation », le fréiiuenter. (Voy.
Ce mot paroit avoir été emprunté des Ttaliens, (jui ^"icot, Dict.)
disent accorto, pour avisé d'entendement, clair- Ou a employé ce mot, mémo dans le sens généri-
voyant, de bon esprit et jusrement. (Voy. Nicot, que d'aborder :
P. Corn. Trag. d'Olhon, T. IV, Ac. I, Scène I, p. iô Lors s'ukeute de sor l'esclame (1).
Si dist heures de Nostre-Dame.
Celte complaisance, celle politesse, qui savent
Vies des SS. .MS. doSorb. diif. LIX, col. 2.
plaire, supposent de la pénétralidii, delà linesso, de
l'adresse. De l;i, on a dit accort, pour r.omplaisaut, (Voy. Aqcf.ntkr sous Acoutkr ci-après.)
civil, et ce mot n'est pas encore absolument hors Par une extension de ces signilications, accos-
d'usage en ce sens. On écrivoil autrefois accord. lo'jer a signille mettre à côté avec quchpie sorte de
« M. Du Fouilloux, Centilhomme autant accord (diuparaisoii, de parallèle. » Fnguerrand de .Mari-
» et accompli qu'il s'en trouve, etc. » (Dudé, des Ois. " i;uy, pendant s.'i faveur, avoil pris la hardiesse
foi.n.-., V".) ' d'àccustoijer sa statue de celle d'un Roy de
(1) banc.
AC - 4'J — AC
« France, au Palais royal de Paris. » 'Pasff. rale, le mot accoucher a passé à l'acception spé-
Hecli. i».
58 'i.) ciale d'enfanter, qu'il conserve encore.
l>o là,on a dit, « acoster aucun, pour l'irriter, Nous trouvons souvent coucber la lunce, pour la
< que nos nouveaux l'Yançois (dit L. Trippault, dans dans nos anciens Auteurs. Accocher est au
bai.sser,
" son CelloUenismel appellent ce jonrd'liuy bra- même sens dans les vers suivans, où il s'agit d'un
« ver; « proiirenient se nicllrc en parallèle, délier, coup do lance qui n'étoit pas mortel :
V" col. 1.
tlo (uiitïri.it, loi. 27, ACCOUCHER. f;er. de Nevers, p. 88.
Ac.di sTER. Kabl. MS. du U. n» 7218, fol. 291, R» col. 1. AccociiER. Athis, MS. fol. 8-4, R» col. 1.
AKi;uii-.n. Vies des SS. MS. de Sorb. chif. LIX, col. 2. Acocher. Villehard. p. 18.
AcoLCHiER. Villeharcf. p. 120.
Accotopot, subst. masc. Appui-pot. AcoLciER. Rorel. Dict.
AcoiCER. Phil. Mousk. MS. p. 01.
que Nicot explique ce terme. C'étoil
C'est ainsi
AcoLCiiER. Chron. S. Den. T. II, fol. 88. - Lanc. du Lac.
V».
proprement « ce que l'on mettoit auprcs d'un pot — Percef. — Les neuf Preux. — Froiss.
« qui étûit devant le feu, pour l'empocher de se AscoLXiiER. .loinville, p. 59.
« renverser. » (Le Duchat, sur Rabelais, 'I'. IV, p.
170. — Monel, I?orel,R. Est.etCotgr.Dict.î On a vu Accouches,
Du
subHt. fé>u. plur.
verjie AccoiciiEn ci-dessus.
Couches.
ci-dessus le verbe .Vccosti-r, Accoter, pour appuyer.
< Joubei t et Liehaut apiioileiit que les femmesen
VARI.\NTF.S :
« plusieuis lieux cominaiulcnt aux .Matrones lors
ACCOTEPOT. Monet. - R. Est. - Nicot. - Oudin. - " des aecouclies, leur garder la vidille, ou nombril
Cotgr. Dict.
AccoDEPOT. Le Duchat, sur Rab. T. IV, p. 170.
« de leur filles, pour leur faire des amoureux en
AcOTKPOT. Borel, Dict. » temps et lieu. > (Maladie d'amour, p. tJ-iS.)
« Bourgeois. » (Ger. de Nevers, p. 88.) « Le'Roy de « tourner la tète pour s'enfuir, il doit piquer son
« Navarre acoucha malade au lit de la mort. « « cheval, et Vaccouër le plus près qu'il pourra. »
(Chron. S'. Denys, T. Il, fol. 88, V°.) (Fouilloux, Vén. fol. 5.3. R-.'i
Nicot observé que, de cette signification géné- De là, on a dit être accoué à quelqu'un, pour se
— Voy.
1 monde en
([uelque endroit. » i^Cotgr. Dict.
Poi disl aies seureincnt
fait qi :
ci-dessous Accoi rs et Accocrse.)
Cil fait trop mious qi sa paiiie despent
Et losengier ; VARIANTES :
(La Thaumass. Coul. de Iteiri, p. 310.) Monet donne à ce mol une signification pins
AC — 51 — AC
génc^rale, lorsqu'il ledi'dnit, « passaj>e, vnïe jilaii- rine de Médicis. a dit: J'ai veu Monsieur de Sa-
<<
« cliée (le proue à poupe dans un vaisseau de mer. " " voyc qui avoit accoustumé l'Kmpereur, le Itoy
(Voy. aussi Dict. de Trévoux.) » d'r.spagne et veu tant de Crands, la craindre et
' la resiiecter plusijue si c'estoit sa mère. - ibutaes
VARIANTES :
Illiisires, p. K7.J
ACCOUnSŒ. Monet et Oudin, Dict.
AcouuciE. H. Uelleau, liergeries, T. I, p. 12.").
VARIANTES :
Et ton confort requist et demanda. " ses et contrefaictes... par l'empreinte du Sél qui
Eus), des Cil. Tofs. IISS. fol. 37, col. 1. « y avoit esté mise et pendue, accousue ou atta-
" chée. " (Charte de 138!) citée par D. Carpent.
On dit encore Accousine)', en ce sens, dans la
,
uhi suprà.)
l'icardie, l'Artois, etc.
Un de nos anciens Poêles, parlant du mystère de
rincarnalion, a dit dans un sens ligure èl propre
ACCOl'SINER. NIcot, Oudin, Monet. etc. tout à la l'ois :
que l'aide payée par un Vassal à son Seigneur, lors ACCOUDRE. D. Carp. suppl. Gloss. de Du C. au mot
du mariati-e "de son fils aîné, devientun droit, Acouplare.
parce « iju'il est accoustumé ainsi à l'aire ; et ac- AcouDUE. Miserere, MS. de Gaignat, fol. 212, V" col. 3.
Le sens propre subsiste; mais on ne diroit plus: Par un pou de fausse apparence,
Dont aux eus (2) vient la decevance.
Ki d'enfance acoKsIiDue Geofr. de Pari-î, à la s. du Roui, de Fauvel, MS. du R. n" 6812,
Sa mauvaise coustume fol. 19, R* col. 2.
Ne s'en puet repentir.
Prov. du Vilain, MS. de Caijnat, fol. 27G, col. 1.
VARIANTES :
" géant ou propriétaire ave peu prendre v^a^e, et En mainlz tormentz fait son nccrcsl;
« que le Serseiiut ou propriétaire s'^t'ov'c, sans que
Carmes, Augustins, Cordeliers
Ont pour elle Corps destiez.
>.le fugitif se présente pour donner gage, il sera du Th.
llisl. fr. T. II, p. 219.
« tenu pour suffisaïuenl convaincu d'avoir fait
« dommage. " Coût, de l.u.xenilniurg, au nuuv. (Voy. Accroissance ci-dessus.)
Coût. gén.T. II. p. 3Ô1, col. 2. Voy. Ciiir.it ci-après.— De lu, l'acception particulière iV Aérons, pour
intérêts, profit croissant de l'argent qu'on a prêté :
Aux autres pas ne desplace (1); Oui trop s'abaisse, on dit que Dieu Vaci-oull.
Ne gens qui niieulx saichenl garder Mûlinct, p. 1 M.
Leur lévrier, ne raieulx accroise):
Gace de la Kgnc, des Iicd. IIS. fol. Hî, I\'. On trouvera dans les variations d'orlhograiihe du
Au reste, comme nous ne trouvons point d'autres verbe Choistme ci-après, l'origine des anomalies du
exemples de cette expression, on pourroil croire verbe comiiosé aecroistre.
qn accroiser est une faute, et qu'on doit lire accoiser CO.NJCG.
les lévriers, les appaiser, calmer leur impaliencc.
AeereisI, indic. prés. Accroît. (Marbodus de Gem.
(yoy. Accoiser ci-dessus.)
art. 2.-), col. 1000.)
Aceressoni, indic. prés. Accroissent. ^Perard,
Accroissance, subst. fém. Accroissement.
Ili.sl.de liourg. p. M'A. tit. de [-IJ'I.]
Elévation, rang, dignité.
Aeruiiisent, indic. prés. Accroissent; en latin
Le premier sens est le sens propre :
Annuieiilaiilur. fS' lîern. Serm. fr. MS. p. 88.)
Sa honte fut de ma gloire accroissauce. .i<';'«.s/. indic. prés. Accroît; en latin Addit.
i. .Marol, p. 36.
(S' lîern. Serm. fr. ms. p. 73.)
Delà, au figuré le mot Accroissance s'est dil, Aeriurenl, prêter. Accrurent. ;Phil. Mousk. ms.
pour élévation, rang, dignité : page 24i.l
Mais Dames sont d'autre façon Aeraull, iudic. prés. Accroît, élève. (Molinel.
;
Acciioil, smbat. manc. Accueil. Abri, retraite. ... de bas lieu venoient en Escueil.
Élan, oll'ui't. Kiivie, tlcsir. Pi'ospérité, élévation. Eu«t. de» Ch. PoCs. MSS. fol. 127, col. 1.
verbe Accukii.i.iu ci-aprcs, ([u'on écrivoit aussi lit nulz n'a aux vaiUans cuers l'oeil.
... il lor fait si beax ai/tieu:, ACCUEIL. Oliv. de la Marche, Gage de Bat. - La .laille.
Qu'il est tenu ù plus cortoiz Champ de liât. fol. 37. V".
(Ju'onques veissenl les frarif.ois. Acueil. Chans. du C. 'l'hib. MS. de Clairembaut, p. 19.
l'arteii. de liluis, MS. de S. Gir. fol. 132, V" col. 2. AcuiL. Clians. du C. Thib. MS. de Baudelot, p. 101.
. . . . Se tçe aini autrui que vos, Aqueuz. (l'Iur.) l'arten. de Bl. .MS. do S. G. fol. 132, V'.
Dont me doinl Diex, malvais escucil. EscoElL. Froiss. Poës. MSS. p. 143, col. 2, et 14V, coL I.
EscoEL. Froiss. l'oies. MSS. p. 30, col. 2.
Alex, cl Arislote, MS. de S. Cet. fol. 72, V' col. 3.
Escueil. Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 300, col. 1.
(Voy. AccuEii.LANCE ci-après.) Escuel. Chans. MS. du C. Thib. p. 23.
EsKECL. Ane. Poës. fr. MS. du Vat. n" liOO, fol. «7, R".
Le verbe Accueillir ou Escurilliv, a signifié
Recueillir, en parlant des personnes, leur donner
Accueilluncc, subsl. fém. Accueil.
retraite
même
de lî', on a dit Acueil ou Escueil, dans le
sens
:
:
(Du Gange, Gloss. Lat. au mot .lco//)t'«sa. — Voy.
AcciKiL ci-dessus.)
Son temps pert, jeunesce et le sien,
Qui mauvais sert ; s'il n'a escueil
D'estat, d'office, ou autre bien.
Accneillii", verbe. Recueillir, amasser, rassem-
Pour vivre soy, etc. bler. Associer. Engager. Accueillir, faire accueil.
Eust. des Ch. l'uûs. MSS. fol. 390, col. 1. Accepter, recevoir. Prendre. Reprendre, répriman-
der. Attaquer, lancer. Atta(|uer, poursuivre. Pous-
On
trouve encore ce mot avec cette signification
dans les vers suivans, où le Poëte parle de ceux qui ser, exciter. Faire un élan, faire un effort. .Mettre
F/assooialiou est une espèce cl'on;iaj;enieut. De là Accueillir son erre, pour prendre sou allure.
le verbe incciicilli); pour s'en;,'ai;ei' en ^'associant (C.hrou. de G. de Nangis, an. l'iîO.)
fr. ms.
à (jueKiu'un. " Se alloua ou acciwilli a un Maistre
Accueillir à, etc. pour se prendre, commen-
» ilu mestier. » (D. Carp. suppl. Gloss. de Du Cang:e,
cer à, etc.
au mot Accolligere.) « Comme le suppliant se feust
« alloué et rtrcHr'/7// avec... lleriuen Vantlouborne . . . Païen à l'enchauz ('»'> acciiillrnl à glatir (."))
Que toz en font les vax et les montz relenlir.
« Maislie (le la nefMarieUuenecli...pourle servir...
« par la mer. » iKl. ibiil. Voy. .Vccikillage ci-après.) — Parlen. de Blois, MS. de S. Genn. fol. 170, V- col. 1.
Pour s'eng;ager en général,' comme dans ce vers: Nous disons encore figurcmeut relever quel((u'un
A vos servir tout vn'acuel.
pour le reprendre avec aigreur, le réprimander.
Symon d'.Vulic, .\nc. Pool. fr. MS3. avant 1300, T. UI, p. 1231.
Accueillir, a la mèmesignilicalion dans ce passage.
« Adoiic fut mauih- le comte d'Arondel devant le
On dit encore dans queliiues Provinces, accueillir « Duc (le 1-auclaslre et le Comte de Cantehruge; si
un ilo)ih'stii]ue, pour reui;ai;er à son service. « fut moult grandement accueilhj de ceste adve-
Accueillir conserve encore la sii^nification figurée « nue, mais il s'excusa. » (Fi'oiss. Vol. II, p. 31.)
de faire accueil recueillir, recevoir humainement,
;
En Icnui'S de vénerie, c'éloit proprement faire
avec bonté. On trouve au même sens Escueillir
sortir 1111 cerf ou autre bête de sou relevé, le lan-
dans ces vers, où le Poëte dit en parlant d'un ,
cer, l'allaquer, le poursuivre; c'est eu ce seiiS(iu'oii
amant indiscret :
congé \>ouv l'accepter, le recevoir. Ibid. p. 101.; « Le itoi de France, son frère et le Duc de liourbon
lyAccueillir, recueillir, ramasser, relever, pren- « son oncle vous ont (/cci(C///.'/ mnriellement ; car
dre ce qui est à terre, on a dit Accueillir dans le « il leur sont venues sur vous tant dr plaintes...
sens général et figuré de notre verbe prendre : « {[ue tous vous jugent à pendre. » (Froissart
« Punira oudit pais d'Espengne fourrager, à tout vol. IV, p. 2.4.)
« cinq cents Rngloiz... et accueilloient la proye; On se sert encore en Normandie du verbe ac-
< c'est assavoir heufs, vaches, moulons et berbis. » cueillir, avec cette signification d'attaquer, pour-
(llist. de 11. du (juesclin, par .Ménard, p. '250.) suivre.
De là ces expressions, Accueillir sa voye, pour Ce mot, dans le sens de pousser, exciter, exprime
prendre sa route. [Ane. Poët. fr. mss. avant 1300, une idée accessoire de poursuivre. « Le Comte
T. IV, p. l',94. —
Voy. Cotgr. Dict.) " Derby estoit liien accueillu de mettre un grand
Accueillir son clieiiii)i devant, pour prendre les " en Angleteire, car
troul'jle il estoit si bien des
devans. « Si accueillent leur chemin devant, et « Loiidriens (pie merveilles. » (Froissart. Volume
" lîoiul son chcMnin apivs eulx. » fl.anc. du l>;ic, IV. page '207.)
ï. II. fol. 'i.'î, n col. I.) On accueille, on rassemble ses forces, jiour faire
Accueillir une maladie, pour prendre une mala- un élan, un effort; de là, s'accueillir, ou & escueil-
die. (Assis. deJérus, p. 100.) lir pour « Il vint à son des-
s'efforcer, s'élancer.
Accueillir en haine, pour prendre en aversion. " d(mbcement... mais comme
triier qu'il aplanioit
(Hist. de .1. Boiicicaut, liv. I, p. 8'J.) >•il se escueillnil pour monter, etc. » (llist. de H.
Accueillir une preuve à soi, pour prendre sur du Guescl. par .Ménard, p. 370.)
(1 ) fortement. — (2) raillerie. — (3) et n'aspire qu'à faire exaucer ses vœux. — (4i poursuite. — (i>) aboyer.
,
AG AC
Tu ne scés mie, je m'en vant, Escolf indic. [irélér. Se ras.scmbla.
(s'), (Parlen.
Comment ([u'au monter tu t'csaieillcs, de lUois, MS. de S. G. fui. lOO, \ col. 2.)
Quel voie tu prens, ne recueilles.
Kscucilloile, partie, fi'-ui. Excitée, poussée. CHerle
l'roia». l'ocs. MS. p. 36, col. 2.
as grans pies, ms. de Gaignal, fol. 125, IVcol. 1.)
On peut celle siRiiiticalion les fa(;ons
lappoi 1er l'i
VAIMA.NTKS
de parler, ^'cscitillir à la course. (Kroiss. Vol. IV, :
Aquiaut, indicatif présent. Accueille. (Assis, de Par extension, on a employé ce mot dans la si-
Jérus. p. 157.) gnification générale, de mettre à terre, renverser.
Aquielt, indic. prés. Accueille, commence. (Vies « De sa lance... aculoit un arbre. » (Rab. T. I,
des SS. .MS. de Sorb. chiffr. lvui, col. 5.) p. 102. —
Voy. ibid. }\ole de le Ducbat.)
Aquieudra, indic. futur. Accueillera. (Cbass. de Enfin Acculer pris au dernier sens et conformé-
Gast. Pbéb. ms. p. 9.) ment à la signification ù'accul, revient à notre ex-
Af/Hf^HS/, indic. prés. Accueille. (G. Guiarl, ms. pression, mettre au pied du mur, mettre bois d'état
fol. 235, V°.) de reculer au figuré forcer, contraindre. « Ùue
; ,
Aquis, part, .\ccueilli. (Ph. Mousk. ms. p. 398.) « diray-je de l'éruption des larmes, lesquelles
(1) ainsi que. — (2) lisez toupoie ; toupie, saljot. — (3) qu'il faut d'abord.
AC — 56 - AC
«iiKiintenant vous ont acculé et contraiiU fairo fin Accuser, verbe. Déceler, découvrir, montrer.
« à vos resrretz. » (L'amant résusc. p. 5'i8. Voy. — C'est une extension du sens propre et subsistant
AcciL fi-dessus.) du verbe accuser. Voy. Cotgr. Dict\... « Se con-
VARIANTFS : " duisirent si mal secrêttemcnt, que leur entreprise
ACCULER. L'Am. nésiiscitê, p. 528. " fut accusée. » Monstr. Vol. 1, fol. 30r.. IW)
AcLLER. Cl. Marot, p. 5*1.
Tout l'estre du verpier accuse,
.Vcculite, subst. fém. Récolte. A celuy qui dedans l'eau muse (.3)
« toute manière de liliéralilé Royale. « (J. Le .Maire, Accuscresse, subst. fém. Accusatrice.
Illustr. des Gaules, liv. I, p. 1 i(!." Voy. AcdMisLEii — " met en danger d'eslre morte et brûlée,
Elle se
ci-après.) « si son champion est vaincu, et d'estre punie de
On s'est servi autrefois d'accumuler, danslesens « vie comme fausse «rcj<s^r<'ssf. » (01. de la Mar-
d'acculer ; soit par la confusion des deux mots qui che, Gage de bataille, fol. 31. V°. — Vov. La Colomb.
se ressemblent, soit parce que l'idée d'acculer, en- Théat. d'honn. T. II, p. 68.)
traîne celle de presser, analogue ù celle d'enlasser.
Ces sortes d'analogies ont souvent multiplié le sens Accuseur, subst. masc. Accusateur. Espèce
du même mot. On'disoit donc « 11 luy avoit déjà : d'OI'licier ou Sergent.
« enlevé le passage de Claye, où il i)onsiiit pouvoir On
a dit ce mot au premier sens, sous ses ditfé-
<•accumuler uos\VG armée. » (Méiii. de Villcrny ,
rentes orliiograplics. Aceusnr. répond au latin
T. IV, p. (17.) « F.Ue eut accumulé le Duc del'arnie, accusator, dans les Sermons de Saint Bernard,
<•l'eut contraint prendre un autre cbemin , ou de ubisuprà.
« combattre en ce passade avec désavantage. » Certainement li Jugieres, ('0
(Ibid. T. 1, p. 237.) Y ert (.")) Advocas et aceuscren.
Eusl. des Cil. Pocs. WSS. fol. 90, col. 3.
Accusatoiro, adjectif, tjui accuse.
Du Latin, Aecusatorius. Nous ne trouvons au second sens, que sous
le
l'orthographe accuseur. » Encore commaiulasmes
Sont escriptes les Iiistoires,
Et poc'sies fictoires,
« nous ù tenir que nostre Prévost par aucun Ser-
(1)
Narratoires >•gent de sa meson et de sa table, qui sont apelez
l'esmauvais acciif^aUnres, « Bedeaus ou .\ccuscurs, contre aucun des Borjois
Des bons recommandatoires. (2) « ne puisse fere nule '(! dareson. » (La Tliaumass.
Al. Chartier, de rEspérance, p. 370.
Coût. d'Ori. p. AU, tit. de 1137.)
Accusemcnt, subst. 7nasc. Accusation.
VAniANTES :
AssÉK. Nicot, Dict. — Du C. Gloss. Lat. au mot Bcgaciiini. « ges baillez en empbiléosilé on accensissement ; «
Aceminer (s'), verbe. S'acheminer
et l'Éditeur observe en marge qu'emphitéose, em-
« lignàger, sinon que les.... entrages en argent Acenser, verbe. Donner à cens ou à ferme.
« excédassent la cliarge ou devoirs perpétuels, Prendre à cens ou ù ferme.
" auquel cas il y aura retenue.. » (Coût. gén. T. Il, Ce mot, au premier sens, est le même que Cessir
p. 401 « Quant les... gens d'Église baillent leurs
)
ci-après. (Voy. Laur. Gloss. du Dr, fr. Du C. Gloss. —
« hostels à adcense h aucunes gens, celluy qui est lat. au mot accensarc, col. 70. Ord. T. V, p. 133, et
« adcenseur doit payer la disîne. » (La Thaum. les autorités ci-dessus rapportées.)
Coût, de Berry, p. 277.) Dans la seconde signification, on lit : « Nous
De là, ce mot a signifié la chose acensée; une i. primes à cens noslre maison que nous avons à
ferme, une censive. (Laur. Gloss. du Dr. fr.) « Paris, qui fut jadis aux Augustins. et laquelle
Accence et acence, en ce sens, sont masculins, sui- « nous accensismes de Révérend Père S. par la
vant Cotgrave. (Voy. Censé ci-après.) « grâce de Dieu, Evesque de Pans, par vingt livres.
Enfin VAccense éloit le prix annuel des fermes, « cbascunan. » (Gloss. de fllisl. de Paris.)
autrement le cens. (Laur. Gloss. du Dr. fr.) et c'est On a dit au même sens, mais figurément :
dans cette signification qu'on lit en ce passage : Vo doue (1) samblant demonstre et senefie ;
« Nous avons eu et pourrons avoir.... plaisir de Oue me doiioz (2) en la fin otroiier.
« faireadvantage à aucuns de nos serviteurs, ve- Et se loutjours me volés faussilier, (3)
Jou ne sai qui los coupes demander, (,4)
« neurs, archers... ou autres personnes ayans Fors cou (5) que j'ai inescheance (6) acensie.
« maisons près d'icelles forests, en lieux de petite Adc. Poës fr. MS. du Valic. n- UOO, fol. 76, V'.
(1) vostre doux. - (2) deviez. - (3) refuser. - (4) attribuer la faute. - (5) hormis que. - (6) malheur.
At ÂC
VARIANTES : Ce mot, au premier sens, est le même qu'AcEBiN
ACENSER. Godefr. sur Ch. VIII, p. fi83. ci-après. On disoit, aiguilles asserées. ( Rab. nouv.
AccENSER. Laur. dloss. Uu Dr. fr. prol. T. IV, p. ni. —
Voy. aussi Cotgr. Dict.)
AccENSiii. Perard. II. de Douig. p. t*<i. lit. de 1256.
- Il signitioit plus souvent garni, armé d'acier.
AcENsin. Ane. PoiJs. Fr. MS. du Vat. n« U90, fol. 76, V»
Perard, H. de lîourg. p. M'.), lit. de 12-29. (Bourg, ùiig, Voc. Vulg, p. '23, R.") On trouve en ce
ACE.NSIVER. Coljir. Uict. sens, Guantclct asséré, dans Rab. ï. IV, p. 05.
Adcenseu. La Thaumass. Coût, de Rerry, p. 282. Sollcrcts axsor;. jbid. p. 18.; Bastou appelé Fauchet
AssENSEU. Bouteill. Som. Rur. p. 422.
ou Vuulge, llaiiccret-. ^Charl. de 1 iG8, citée par D.
Carpentier, ubi suprà.)
Acenseur, snbsl. tiiasc. CensiUiire, fermier.
Par extension de celte acception propre, on a dit
Du mot juis dans le sens de
AcK.\sK ci-dessus,
figurément acéré pour armé. • Fermes et acérés,
ferme, ceusive. (Du Gange, Gloss. lat. au mot
Acccnsatorcs. —
Laur. Gloss. du Dr. fr. Nouv.
" contre rellorl des passions. » (S.ig. de Charron,
p. 231.)
Coût. gén. T. 111, p. 1178. Ord. T. I, p. 477, etc. etc.
— Yoy. Ci:.NSEiit ci-après.)
de
Dans une autre
la
signification figurée, peu éloignée
précédente, ou l'employoil pour endurci.
VAP.IASTES :
Cueur d'amie ou vray amant.
ACENSELIl. Oudin, Bict. Est occré trop plus que dyamant,
AccENSELU. Laur. Gl. du Dr. fr. Contre l'infortune, etc.
ADCENSEun. La Thaumass. Coût, de Berry, p. G89. J. Slarot, P. . . .
» decliascun clieval li'aiaut ix den. etc. » (U. Car- ACÉRÉ. Orth. subsist.
penlier ubi suprà. — Yoy. Ci;nsie ci-après.)
AssERÉ. Rab. T. II, p. 223.
H.wcEUÈ. D. Cacpent. suppl. Gloss. de Du C. au mot
VAIUANTES :
Acherure.
ACENSIE. D. Carpentier, suppl. Gloss. Lat. de Du C. au
mot Accensal'xo. Acerer, verbe. Garnir, armer d'acier.
ACENSIÉE. Id. ibid. Ce mot subsiste sous la première orthographe,
que .Nicot dit être une abréviation d'acicrer, armer
Acerbe, aU]. Aigre, revêche. (l'acier. (Voy. ce mot.J
Du latin Acerhu&'iQw a diltigurcment, en parlant en ce sens qu on lit: « Asseroiott niaehi-
C'est
d'un perroquet :
« armoieut de bon fer ou de fin
colis, c'est-à-dire,
Un aperceus atout y\) son œil acerbe. « acier, la pointe des herses qui étoient aux portes
Nuils lie Strapar. p. 313. « ou aux ouvertures des murailles de leur ville. >
muable.
et plus naturel de le faire dériver du latin sarpere,
Ou disoit, dans le sens propre, Espées aeériues.
couper :
(Fauchet, Lang. et Poës. fr. p. 109. 1!ranc(3) acerin.
n'y est pourcel,
Chievre, congnie, ne coustel, Atbis, MS. foL 125. R". col. 2. Voy. Acéré ci- —
Qui en puist acerber les bois. dessus.)
Eusl. des Ch. Pois. MSS. fol. 112, col. 1. De là, pour constant, immuable; acception figu-
Mal herbe croist tantost, ce dit l'en en proverbe, rée, empruntée de la solidité de l'acier.
Et ce qu'icelle joinct, estainct (2) qui ne l'acerbe. Mais De.x parost si acharhix.
J. lie ikun, Cod. 1370. Si très-vrais et si enterins.
Que caoir ne puet, ne glacbier.
(Voyez CnniiEn, sous l'article Saiu'er ci-après.)
Mirac. B. N. V. MS. 1. 2, cil<S par D. Carp. suppl. Gloss. Lai. au niot .ichcrurc-
Acéré, partie, et adj. Qui est d'acier. Garni, (Voy. Acéré ci-dessus, sous la troisième accep-
armé d'acier. Endurci, robuste. tion.)
Acertainci", verbe. Cerlilier, assurer. Klrcsùr. " aciiertel de! hocuc eiiclinenche ke no dis frère
Du mol Cerlilin. (Voy. Ckutaim;!! ci-aiurs.) « avoet en sen vi por li eiiKlise de Hiinnekart. »
'Au premier sens, ôa lit: .Nous (iccrtené des (Car|)entier, Ilist. de Camlirni, jthi suprà.)
« choses dessus tlites. » (Ord. T. Ill, p. 213.) « Les Selon la seconde acception.
« gens du pays acertninent, qu'il fut vrai. • (f.a sa- Rois Sornegur est angosox
lade, fol. 'i;J. "IV. col. 2.) « Leur (iccrtenoient, que Qu'il n'a Partenopex rescox ;
« les .\ni;lois étoient \o^és en trois sièges. » (Ilist. Ouand n'il peut o les siens trover
de Loys ilL 1>. de liourb. p. Ii8. —
Voy. AcERTEFiEit,
As frani.'ois vail |>our ucertcr.
l'arlun. de Blois, MS. do S. G. fol. 137, R'.
Aia:nTi:ii et AcKnTiuuF.u.)
On disoit aussi Acertcncr, pour être srtr, s'as- (Voy. AcERTAiNEii ci-dessus.)
surer. VARIANTES :
.... s'élongna,
ACERTER.
Que l'œil ne peult nrcrlencr, Parten. de Rlois, MS. de S. G. fol. 137, H .
Acertefier, verbe. Rendre certain. Certifier, » de se connoistre, et par cette étude étoit arrivé à
attester. « se mépriser, il fut estimé seul digne du nom de
On disoit au premier sens: « Vous mandons que « sage. » (Essais de Montaigne, T. Il, p. 82.)
<i
vous avecques ce que tout fait aurez sur
certitiez Pour affirmativement. « Ils ne parlèrent pas sec,
« ce.... et aussi des jours et des lieux esquels, et « distinctement, et acertes, mais ambiguemenl,
« ou l'aurez fait à vostrebaillage, et de la manière, « comme oracles. » (Sag. de Charron, p. 220.) J. Le
« afin que nous soyons de ce adcertifiez. « (Monstr. Maire, Illust. des Gaules, p. 350, a dit en ce sens :
Car tout ensi Lires li sognefie, Pour sérieusement " Chrysippus disoit, que
VARIANTES :
Montaigne, T. II, p. 312. —
Voy. l'Hist, de Loys ni
Duc. de Bourb. p. 31.' Ce mot "est bien rendu par
ACERTEFIER. Froiss. Poës. MSS. fol. 72, V».
Adcertifier. Monstr. tout de bon, dans le suppl. au Gloss. du R. de la
vol. I, fol. ISi.
Rose, par l'Abbé Langlel, qui l'avoit mal expliqué
dans son premier Gloss.
Acertement,
subst masc. Assurance. (Voy. Enfin, pour instamment, affectueusement: « Ledit
Les Dict. d'Oudin et de Cotgrave.)
" Duc de Bourgongne écrivoit bien acertes à
VARIANTES :
« l'Evèque de Liège, et ù aucunes bonnes villes de
ACERTEMENT. Cotgr. Dict. « son pays, en les requérant, et les sommant qu'ils
.
ACERTENE.MENT. Oudin. Dict. " pourvussent par telle manière aux besongnes. »
AC — GO — AC
(Math, de Coucv, Hist. de Charles Vil. Voy. Froiss. — ... le derrain corps de ces trois
Entendoit à jupier les drois.
Vol. I, p. 13,et.Monslrelet, Vol. IJol. IG. V°.) Vous ..
Les grans causes et les procès
« prions, et reiiuerons tant alîectueuseinent, et si Coiitinuelmenl des acés
• adcertes comme plus provons. » (Ordonn. T. 111, Que le second collège avoit
Qui par dessus les deux jugoit.
p. 448.)
Eusl. lies Ch. Pocs. MSS. fol. «5, V- col. 8 el 3.
VAUI.K.NTKS :
Acès, suhst. masc. Accès, abord, approche. Acesinans, partie. Paré, élégant.
Accès de fièvre. Incident. Atteinte ou blessure. C'est proprement le parlicipe actif du verbe Aces-
On lit dans le premier sens: mer ci-après, employé dans le sens du participe
passif. On disoit plus souvent aeesiné. (Voyez ce
fist engiens
Et de cloies et de mairiens. . mot.)
Teus que nus ne valoit acés. Il est de moult lâche corage
Ph. Mousk. MS. p. 703. Mes moult est biaus et urcsmans.
Fabl. MS. du R. n- 7615, fol. 133, V- col. f.
C'est-à-dire que nul ne pouvoil approcher. J. de
Meun, s'est servi de ce mot sous l'orthographe assés D. Carpentier paroit avoir confondu la significa-
pour accès, abord, facilité d'aborder, d'approcher tion d'Aelu'SDHDis. paré, avec celle de eointes, poli,
quelqu'un, dans ces vers: complaisant, dans deux vers du Doctrinal, qu'il
cite. (Suppl. Gloss. de Du C. au mol Scema 1) :
Cod. versCCl-CC4.
On ron;<('s et .la's»i«H:;
lit dans le ms. de S. C.
fol. 402, V" col. 2.
C'esten ce même sens, pris au figuré que l'on , VAHIA.NTES :
dit encore accès de lièvre. L'on écrivoit autrefois ACESM.\XS. Fabl. MS. du R. n" 7218, fol. XVt. R» col. 2.
aces. (Kust. des Ch. Poës. mss, fol. -173, col. 'i; .Vr.KMA.Ns. Fabl. MS. (lu R. n» 7615, T. Il, fol. 133, V» col. I.
achés. —
Al. Chart. Poës. p. 5i)8) ; asseés dans ce Ai;ksm AN/.. Dûclr. MS. de S. G. fol. 102, V" col. 2.
AciiEs.M.xNs. D. Carp. suppl. Glossaire de Du Cange au
passage « Knvirun quinze
: jours devant la S' Reiny
mot Sceina 1.
« H'an Ii27j; cheut ung mauvais air corrompu
« aont une très-maulvaise maladie advint que on
Acosiiié, partie. Paré, orné, ajusté.
« appelloit la Dando... et n'estoit nul quant elle
Nos anciens .\uleursemployoientsouventce mol,
« prenoit qui ne cuidast avoir la gravelle... et
avec celte signilicalion. (Closs. de Villeliard. —
«
«
après ce, à tous venoient les assées ou fortes
frissons, etc. » (.lourn. de Paris, sous Charles VI
Chron. fr. .ms. de Nangis, an. i>2'J, etc. etc. — Voy.
Acesmer ci-après.)
et VU, p. 113.)
Ce même mot, sous l'orthographe Àcés, s'est em- Or maudirai ma maie destinée.
Quant j'ai perdu le genl cors accsmé,
ployé pour incident en terme de pratique, propre- Où tant avuit de sons et de bonté ;
ment ce qui arrive , ce qui survient ; extension Qui valoit mel/. que le reaume de France,
à' Accès, approche. (Voy. Accessoire ci-après) : Ane. Pocl. MSS. avanl 1300, T. IV, p. U3ti.
AC — Gl — AC
.... e.\toient si arcsmcts. Acéement. D. Carp. suppl. Glossaire de Du Cangc au mot
Et si Irùs-richemenl parées ;
Sccma i.
De grans biautez, de graiis ricliesses, ACIIE.MEMENT. Anc. Po<!s. fr. MS.du Vat. n" I40(), fol. 148, V".
(Jue toutes senabloient IJéesses. Aciik.mrnt. Menestrier, Orig. des Armoir. p. ij, Ii6 et 42.
G. Macluul, MS. fol. 216, n- col. 2. A(;nEs.\iK.«KST. IJ. Carp. suppl. Gloss. de Du C. au mot
Scema i.
Un autre Poi'to déclainanl contre le luxe des Pré- Hache.me.nt. Menestrier, Orig. des Armoir. ubi iuprà.
lats, s'exprime ainsi :
autre passage :
On a dit figurément, et dans un sens moral , en
Tel chevaucent molt acesmceii>e»t parlant du Baptême :
V.4RIAXTKS :
Ordonnances, à lire asseijnier, formé du motst^ne,
ACESMÉEMENT. Chans. MSS. du C. Thib. p. U. au lieu d'asseijmer, dans les Lettres de Charles VI,
AcÉMÉEMENT. Athis, MS. fol. 44, R« col. 1.
datées du mois de Décembre 1389. Ces lettres sont
Acesmement, subst. masc. Parure, ornement. accordées aux filles de joie de la ville de Toulouse,
Lambrequin. qui se plaigiioient du mépris el des insultes aux-
Borel l'explique au premier sens. (Voy. Aces.mer, quelles elles étoient exposées, parce qu'elles ne
AcEs.MEs et AciiESMLRE ci-après.) pouvoient se vestir ne asseijnier, (ajuster, parer)
><
Nous lisons Achememens dans une autre copie >>pourvu qu'elles aient à leur bras une ensaingne
de la même pièce. Acéement paroît être une con- > ou dilTérence d'un jaretier ou lisière dedrapd'au-
traction de ces orthographes, de même qn' Achemcnt, « tre couleur que la robe. » (Ord. T. VII, p. 327.)
ou hachcment. Acesmer, ajuster, a signifié par extension équi-
Ces deux mots, pris dans le sens de lambrequin. per, fournir, pourvoir quelqu'un des choses néces-
ornement d'armoiries ont la même étymologie ,
saires.
(\\ï Acesmement. (Voy. Menestrier, Orig. des .Vr- Et s'estoient très -bien armé,
moir. p. 35 et suiv.) Rien abillié, bien accstné.
De garrots, de sayettes, de ars,
VARIANTES :
D'épées, de lances, de dars.
ACESMEMENT. Fabl. MS. du R. n» 7218, fol. 22^1, V» col. 2. G. Machaut, MS. fol. 231, V col. 3.
v.\Hi.\NTi:s :
Achantiqiic, adj.
ACESMES. Borel, Dict. On pourroit dii-e (lue
ce mot est formé û'Acante,
AciiKMEs. Xicot Oudin, Borel et Cotgr. Dicl.
, - J. Le espèce de plante épineuse que les Botanistes ont
Maire, Illustr. des Gaules.
AcHËSMEs. Borel et Cotgr. Dict. confondue quehiuefois avec plusieurs chardons,
AsCHENES. Borel, Dict. au mot Accsincs. tels que celui (|u'on nomme cbausse-trape. De là
l'expression mastic rtt'/(rtu/;Y7»(', (pie Cotgrave définit
A.cessaire, adj. Accessoire. une sorte de gomme d'un goût très-agréable, que
L'un principal, l'autre aces.saire. l'on trouve à la sommité de cette dernière espèce
de plante.
VARIANTES :
(Voy. AccEssoiiiE el Accessorik ci-dessus.) ACII.WTKJUK. Oudin el Cotgrave.
AcA.NTioLE. Oud. Dict. Fr. Esp. au mot .AcIiaiUique.
Acetabule, siihst. masc. Espèce de plante.
Sorte de mesure. Acliap, subst. niase. Esquif.
Au premier une berbe ou plante, en
sens, c'est Mot Breton, d'oii peut s'être formé l'ancien verbe
latin .tc('/rt/>;</»?n ; nombril de Venus, autrement .1 (•/(«/;('/• ci-après. (Voy. Du Cange, Gloss. Lat.au
Cotylédon. (Voy. Cotgr. etOudiu, Dict.) mot EscapiuDi.)
Le mot Acétùbitle, pris eu un autre sens, vient
du latin Acctahitlits petite mesure qui contient
,
Achapor, verbe. Echaper.
autant que la cotiuille d'un onif. Cotgravc la délinil Du motAciiAP ci-dessus, esquif, barque propre
une ancienne mesure de deux onces environ. (Voy. à s'enfuir. C'est ainsi que l'on a formé Esiiuiver, du
son Dict.) mot Esipiif, baniuc légère. « Ceux ([ui sont Achapé
" de chartie brisée. » (Ane. Coul. d'Orléans, à la
Accteuse, subst. fcm. Oseille. Kn latin, Acelosa. suite de Beaumanoir, p. 401).)
(Voy. Cotgr. Dict.)
Rien voil qu'il n'achapcra mio.
Aceteux, adj. Aigre. (Voy. Oudin et Cotgrave, F,ilil. MS. du R. Il* 7015, T. Il, fol. 15î, R- col. 1.
(1) du fourreau tirée. - (2> eux. - Çf; très -prés ou tout prés. - (4)
\ '
disposition.
i-
- (5)
\ '
épieu.
t-
- (0)
\ /
rompu,
f cassé.
<
-
(/> a celte rencontre.
—
AC 03 — AC
Achapt, s»//.s/. inasr. Itadiiit. Aclial. dont le payement étoit une espèce à'acapil, ou
On peut rosi'ardei' ces doux siLiiiilicMlioiis crimmo reconnoissaiice faite au Seif;neur. dont le vas.sal
des exleiisioiis de la sii;iiilicaliuii pailiciilirre teiioil un liérilage à tilre iriiiféodalion. Se aucun
d'AcAi'ii ou AcAi'TK ci-dessus, doiil le uiot Aclidpt, " possesseur d'aucune maison ou autres liérila-
el ses autres orlliosraplies paruisseul avoir été « ges chargé d'aucune rente foncière, «ca/v/e....
formes; nous ne le Irouvoiis oniployt' ([ue sous la " ou relraict ladilte rente icclle rente demeure
;
première, dans le sens de radiai. « Si aucun pns- " sopitc et estainle; el après ledit acbaid laditle
>'sesseur d'aucune maison ou autres liérilaLies « maison el héritage <|ui tenue estoit eu la dilt(;
« cliai'^i'é d'aucune l'ente foncière, acujili' ladille « rente achaptée sera tenue du S(-igiieur dont
,
«'rente, icellc rente demeure estainle, et après « ladille renie vendue estoit tenue. - 'Goût, zéa
« ledit J(//rtyv/, etc. (Goût. gén. T. II, p. STII.
» T. II, p. 879.)
Voy. Ar.iiArTKit ci-après.) Ce passage prouve (\u'aeliajiler esl le même (jne
Dans le sens générique el subsistant de notre le Xiivhc <(C(iptcr. On disoil au même
sens, quoique
mol Achat, cette oiilioï^raplie paroil être plus an- llguréiuenl, achaler ou acheter un crime, pour en
cienne ([ue celle d'.lc/u'/, formée sans doute du payer la peine, le racheter. (Uist. des 3 Maries, en
veibc Acheter, le nu'me (|u'Aciiai'ti:u ci-aprcs. On vers MS. p. 35, 230 et 237.)
lit,art. 155 des établisscmens de S'-I.ouis, faits en Toutes ces orthographes, même celle (Tacheter
1270: Se il aveuoil que aucuns acliclasl, cl un
>' (ju'on retrouve dans le ['' Vol. des Ordon. p. 2.'55-
<'autre du lignage li deuiandasl Vaclial, cl li oll'risL 087, etc. sont donc des variations occasionnées par
>•les deniers à rendre que li aclias li anroil cousté, les différentes manières de prononcer le même
« etc. " (Ord. T. I, p. 235. —
Voy. Aciiai'Tuhe et mot. La prononciation rude iVachapter s'adoucit
AcuKTEMKNT ci-après.) dans Le son ouvert de redevient sourd
.lr//a/('r.
Il paroil que [lar Lettres de l'achat du marclic, s'il esl piononcé rapidement. De là les orlhogTa-
ilfaut entendre l'expédition de l'Acte, par lequel plies AcIiCptcr, Aciieter. Le Glossaire fournira mille
on donnoil à ferme certaines impositions. " Ne exemples de ces sortes de changemens.
« seront lenuz les acbeleurs.... payer au... Rece- Par une extension naturelle de l'acception rache-
« veur ne à son député pour les Lettres de l'achat ter, achapler signifioit acheter. Vov. Molinet, p.
» du iiiarchic, (lue douze deniers, et pour la quit- 107. —
Saiulré, p. \¥A. —
Rabelais, T. IV, Ane.
» tance du payement, que six deniers tournois. » Prolog, p. 20, etc.) Les Picards disent encore Acaler
(Ord. T. m, p. (580.) comme dans ces vers :
On disoit au figuré :
je ne sai feme acater
Cuidiés-vous que je soie vuis. Pour ce si me sui trais en sus.
De durs jours el de pourcs nuis? Ane. Pofs. Fr. MS. du Valic. n» 1 IDO, fol. 39, R-.
Nennil j'en ai bien quatre muis
; Amours n'achate ne vent.
De bon acat. ILid. fal. 43, V-.
Froiss. l'oës. MSS. p. lli, col. 1.
Prov.
Proverbes Oui tant l'aime, tant Vachette.
Cas en sac, si est mauvais acas. Eusl. des Ch. PoJs. SISS. fol. 430, col. 1.
.\CHAPT. Bourgoing. de Orig. voc. vulg. p. 22, R». Acatissiés, imp.subj. Achelassiés. (Fabl. ms. duR.
Agas. Ane. Poes. Fr. MS. du Vat. n» li'JO, fol. 149, V». ir 7989, fol. 212, R°col. 1.)
Acat. Froissart, Poës. JISS. p. 114, col. 1. — Laur. Gloss.
du Dr. fr. — Du Chesne, Gén. de Béth. preuv. p. 104, tit. Acharad. Lisez Achalad. Prêter. Acheta. En latin
de 1246. Emit. (Loix Xorm. Art. 25.)
Achas. Ord. T. I, p. 235. Acliat, subj. prés. Acheté, en latin Eniat. ^Loix
Achat. Orthog. subsist. Norm. Art. 43.)
AcHATE. Littleton, Gloss. de M. Hoiiard. — Rymer, T. I,
p. 45, tit. de 1259.
Aehatet, subj. prés. Acheté, en latin Emat. (S*
ACHEPT. Crétin, p. 203. Bern. Serm. fr. mss. p. 289.)
ACHET. Nicot et -Alonet, Dict. — Nuits de Strapar. T. I, p. AchatissieX; imp. subj. Achetassiez. Tabl. ms. du
50 et 198.
R. 11° 7218, fol. 333, V" col. 1.)
Achelaieiit, subj. prés. Achètent, en latin Eman^
Achapter, verbe. Racheter. Acheter.
(Ord. T. Il, p. 16, col. 2, Art. 6.)
Du Gange et Ménage, font venir ce verbe du latin
Accaptare formé û'AccapItuin en françois Acapit^ ; variantes:
AcAPTE. (Voyez ces mots ci-dessus.) ACH.^PTER. Bourgoing. Orig. voc. vulg. fol. 22, R". -
Plusieurs de ces orthographes portent en effet des Joinv. p. 55. -
Rab. T. II, p. 2oS.
marques sensibles de cette origine, sur-tout celle AcAPTER. Coût. gén. T. II, p. 879.
Acater. Du Chesne, Gén. de Guines, p. 283, tit. de 1241.
ù'Acapter, sous laquelle ce mot signifie racheter, AcHATEn. S. Bern. Serm. fr. ilS. p. 289. — Joinville, p. 25.
faire un rachat; proprement racheter une rente Ord. T. I. p. 785.
AC — G4 AC
AciiATRE. Britton, Lois d'Angl. fol. 84, V». C'est dans un sens figuré et propre tout à la fois
AcnEPTKii. Duplessis. Hist. de Meaux, p. 135, Ut. de 1235.
qu'on a dit en comparant l'amant timide avec le
AciiE.^TEK. Ord. T. I, p. 51G.
Acheter. Orth. subsist. cbien de chasse " Ainsy se lamenloit le gentil
:
AuHETTEu. Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 42G, col. 1. " Chevalier, et tant doulëureusement (lue se pitié
AsKETER. Carpenlier, Hist. de Cambrai, p. 18, lit. de 1133. " et mercy fussent si près de luy ((u'ilz peussent en-
Id. ibid. tit. de 12:{7 et 1-r>5.
• tendre son giat ci), jù n'eussent si dur courage
« qu'ilz ne cornassent la priuze, et atTectassent la
Achapteur, subst. masc. .Vcheleur.
« venoison pour acharner le gentil brachet. >
Ce mot ibrmé ilu veibe Acii.\PTEn ci-dessus, ne
(Percef. vol. IV. fol. 111, Vcol. 1.)
subsiste aujourd'liui que sous l'orlhoîjraphe Ache-
teur, (jui est ancienne, car on la trouve dans une La signification subsistante d'acharner, irriter,
est une extension du sens propre.
Ordonnance d;" IS.V.. lOrd. T. 1, p. 07!», art. 1.)
(Voy. Aciienf.z ci-après).
On disoit proverbialement y a plus de fols : > Il
tut. Coût. T. 11, liv. III, m. 4, art. % p. 33.) ACHARNER. Font. Guer. Très, de Vén. MS. p. 31.
Ancharner. Fabl.MS.du R. n» 7615, T. H, fol. 165. V» col. 2.
v.\Ri.vNTKs :
AcHETEiR. Orlhog. subsist. - Ord. T. 111, p. 670, art. I. Quant du délit de la char n'issent (4>,
ACHETiÈRES. Ord. T. I, p. 513, art. 4. - Ibid. p. 5'21, art. 0. De toz mangers ont il la craisse.
Aise et repos, si les encraisse.
AcHETiEHRES. l.aur. Gloss. du Dr. fr.
Hist. de S" Lcocade, MS. de S. G. fol. 31, V* col. i.
un rapport de tendance dans ce passage « Fist : « trouver. » (Fouilloux, Vén. fol. r>7. H".)
« acitarier par les villains du pays grand foison de Les pécheurs s'en servent pour amorcer le pois-
« busclies. > Froiss. vol. I, p. l'ifi. Voy. Char- — son de lu cette comparaison « La mort gist des-
; :
On rencontre par-tout des exemples de ces pré- « l'hain, et Vachée c'est la mort. (Le Chevalier de •
positions inséparables, dont la réunion ajoute ?i la Tour, liistr. ;^ ses Filles, fol. -l'i. U" col. 2.)
la signification des mots, celle de différens lapports.
VARIA.NTES :
Tels sont les verbes Acharner, Aciioper, Aconter,
AcRoiRE etc., ACHÉE. Nicol, Dict.
AciiET. l'ouilloux, Vén. fol. 57, R".
VARIANTES :
ACHAHIER. G. Guiarl, MS. fol. 134, R». Aclionicresso, subst. fém. Coëffcuse.
ACARiER. Gloss. Lat. de Du C. au mot Carin.
AciiARnoiiKH. Enfances d'Ogier le Danois, M.S. de Gaignas, (Voy. Oudin et Cotgr. Dict. Proprement celle qui
fol. 77, R'col. \. orne, qui pure, mot formé du verbe achevter. (Voy.
AcESMER ci-dessus.)
Acharner, verbe. Donner la curée, mettre en De Ici ce mol s'est employé, pour signifier en par-
curée. ticulier CoëlTeuse, et plus particulièrement encore
Proprement donner aux bétes le goût, l'appelit les CoëlTeuses qui faisoient profession decoëffer les
de la cbair. (Nicot, vient l'expression
Dict.] d'oîi nouvelles mariées.
flc/ifl7*H<'r/('.sc/(?V/)s, pour leur donner la curée. (Font. variantes
Guer. Très, de Vén. .ms. p, 31. Voy. Ciiarner ci- — ACIIEMERESSE. Oudin, Dict. Espag. et Fr.
:
(1) le capital. - (2) glapissement, cri. — (3) avilissent, dégradent. - (4) ne sortent.
AC — (ir. — AC
AclK^noz, part. plur. ment, action d'achever. (Voy. Achever ci-après.)
Ce mot paroil (tre une cnii'iiplidii d'ucliariicz " Nouveau désir et nouvel achèvement lui vint au
dans ce |jassai;e : « Kn ce temps éloicnt les Ai'mi- « devant ce fut île trouver la Puceile aux deux
;
« naz plus arhi'ni'z à cruaulléiiuc ouci|ues mais. • « DiagoMS. (Perccf. Vol. VI, fol. 51, \{ col. 2.
.. —
(Journ. do Taris, sous Cliailes VI et VII, an litJO, Voy. Aciir.vEi ci-après.)
— Voy. AcuARNER ci-devant.)
!t
p. 62.
VARIANTES :
On a dit, en comparant
mal que peuvent faire le
ACHEVER. Du Cange. Gloss. Lat.
AcHAiFFER. Fabl.MS.duR. n-Vei."!, T. Il, fol. 1C8, R- coL2.
deux hommes tous deux mécbans, mais l'un ayant
,
A'cHEViR. Rom. de la Rose, vers 1127.
le pouvoir en main et l'autre sans pouvoir : Aghiever. Ane. Poët Fr. MSS. avant 1300, T. H, p. 804.
AcHivER. Borel, Dict.
Li poures hom mauves Aciever. Ane. Poës. fr. MS. du Vatic, n''1430, fol. 32, R».
Ne porte que son fés: Akiever. Vies des SS. MS. de Sorb. Chiffr. LX, col. 55.
C'est chose achclivêc;
Archiever. Fabl. MS. du R. n» 7015, T. II, fol. 168, R- col. 2.
Et riches Bers punès,
Quant se faut lonc tens mes,
En valt meins sa contrée. Acheveur, subst. masc. Exécuteur.
Trov. du G. de Brel. MS. de S. Ger. fol. H5, V- col. l- C'est en ce sens qu'on a dit d'un Chevalier ; « P^ut
" l'un des preux.... le mieulx aimé des pucelles,
Achetiver, verbe. Emprisonner, rendre captif. " car si fut leur Dieu, et de leurs désirs Yache-
Rendre malheureux, chetif. « vetir. " (Percef. Vol. V, fol. 109, V" col 1. Voy. —
On a dit elielif, pour captif. De là, le verbe ache- Achèvement ci-devant.)
tiver, pour rendre captif, emprisonner. (Cotgr. Dict.
— Voy. Chron. fr. ms. de Nangis, p. 2.) Dans le Gloss. Achevissance, sitljst. [cm. Achèvement.
de Labbe, Acheitiver est l'explication du latin Exécution entière, accomplissement d'une chose,
captivare. ,1.Le Maire, dans le discours qu'il prête à la Déesse
Dans un sens plus général, Achetiver signifioit Pallas s'adressant au berger Paris, fait l'énuméra-
rendre malheureux, chetif, en latin calainitare. tion de toutes les vertus nécessaires aux guerriers.
(Voy. Gloss. de Labbe, p. 492.) 11 en termine la liste par celles-ci « Armature de :
Collo'iuc des 12 lianws, MS. du R. n* 1490. « d'achopemeiit. « C'est ainsi (jue le Cardinal
(Voy. CiiEvissANCE ci-après.) d'Ossat appeloit le point de l'absolution de Henri
IV. (HisL. de Tbou, Irad. T. Il, liv. CXIII, p. .'i7(i,
Adiicoiipour, siibst. nuise. année l.v.».");) et c'est peut-être ce (jui a introduit
On lit Acliicoiipciirdi' houirca, pour archicoupeur dans notre langue l'usage familier de celle expi-es-
de bourses, maître fripon. (Houles d'Eutrap. p. 3"i(). sion. (Voy. Ciioi'ement ci-après.)
— Voy. ci-après Coupeur de pendans suus le mot
CniTHin.) .Vchopcr, verbe. Broncher. Surseoir, inter-
rompre, airèter.
Achior, masc.
suJ/st. On dit encore au premier sens, pour
ehojJi/er
Ce mot dans Tancienne Coutume d"Aiijou et du faire un faux pas en heurtant du pied contre
Maine, non imiirinice, signilie le lieu où.snuilcs ([iielque chose mais ce mot vieillit. Autrefois on
;
ruches des abeilles. On lit dans les Editions, écrivoit Arhu]u'r. (Oudin et Cotgr. Dict.)On écrivoit
Arcliier; mais c'est une faute. Achier vient du aussi Aehoiiper, Asso])er, Assoiiper, Eseltoper, etc.
latin Apiiirimn. (l)ict. étym. de R[énage. Voy. — « Il se'assopa à aucune chose en la rue, et chut en
aussi univ.)
I»ict. « un fangaz. « (Chait. de l.'iS.'J, cilée par D. Car-
Laurière se trompe lorsqu'il interprète ce mot pentier, suppl. Closs. de Du C. au mol assii]>ire.) Il
dans le sens de ruciie. (Yoy. Ord. T. I, p. 24'2, note cile aussi le passage suiv. lire d'une Charte de liiitft:
sur le chapitre Km des I-ltablissemens de S' Louis.) « Pour l'eschoison d'un treiïouel (|u'il trouva, où
Dans cette même note, il observe qu'aces et iiuciès <(. il escliopa, il chey si terre. » Dans un passage cité
sont des variations d'urlbograijhe du mot Achier. au même
endroit et tiré d'une Charte de !i7i, on
En eiïet, leur si;;iiilic:ilinu est la même " Se : lit: « Le suppliant poussa.... icelui.... tant qu'il le
• aucun a es (l^el elles s'ent'uieiitdeson«C(i"s. » (.ms. « lisl açauler ou clieoir sur la baye. « Carpentier
de Baluze, cite ibid.) regarde le mot. lca»/('r(!2), comme une variation d'or-
v.\niANTEs :
thograplie du verbe Ass()])er ou Aciioper. Mais nous
ACHIER. .\nc. Coût. d'Anjou, ch. 159. conjeclurons (|u'il faudi'oit lire Aeauter ou Acauter,
AcÈs. Ord. T. I, p. -lli. Notes. a|)puyer sur qucliiuc chose, se renverser dessus. Il
AcciÈs. Ibid. est aisé de confondre 1';/ et Vu dans les mss. et l'on
sait qu'au milieu du xiu' siècle on n'cniployoit point
Achillos, subst. iiiiise.
de cédille sous le c.
Le nom célèbre de l'invincible Achille, a été em-
On disoit au figuré .Idjopc/', Açouper. |)0ur in-
ployé au figuré, pour désigner les choses auxquel-
terrompre :
" son .lr/////e de quelqu'un, ou de quelque chose -, « suite de cette affaire est demeurée aehopée et
s'en faiie un défenseur; nous diiions s'en faire un « interrompue. « (Préambule de la Coût, de
bouclier. (Coût. gén. T. 1, p. 1(38. — Apol. pour Ilaynault. au Nouv. Coût. gén. T. II. p. il. Voy. —
Hérod. et Aresta amorum, p. 412.) une Ord. de li5.3, et Tanc. Coût, de Normandie en
vers .Ms.s. fol. '2, V°.)
Acliommer, verbe. Chômer. V.MIIANTES :
—
i I
ci-après, (ft jrel, Dict. ubi suprà. Voy. Haciio.n.) ACLAROIKR Atliis, .\IS. fol. 1(18, R» col. 2.
Acr,\inGi|.;ii. Guiteclin de Sassoigne, M.S. de Gaignat, foL
VAIIIANTES :
Trî, H» col. I.
ACIIOU. Du C;u)ge, Gloss. Lat. au mot A>ign)tcs. Acr,Aiuu. Dits de Baudoin de Condé, MS. de Gaignat, fol.
Aiciioii. Il), ibid. .m, V« col. 2.
Aiss.vDOU. Iiori:l, Dict. au mot Aisceatix. .\CL,\noiii!n. Anseis,MS. fol. 25, R» col. 2.
Cr.AKOiiiu. Athis, MS.
environs de Babylone :
Jonas de Handres l'Aumaçor (1), .\CLASSER (s'). Athis, MS. fol. 21, R> col. 2.
Qui d'Acianon est Seignor ÉCLASSER. Ibid. alias.
Floire et Blanchenor, MS. de S. 0. fol. 20V, V- col. d. EscLASSER. Ibid. fol. 119, V" col. 2.
Quasser. Ibid. alias.
Aclor,subst. masc.
Ce molsubsiste sous la première orthographe, Aclerçjir, verbe. Rendre savant.
dont les autres sont des altérations. Ménage le fait On disoit Clerc pour Savant, dans le siècle oi^i les
venir du latin barbare aeiarium, dérivé û'acii's. Ecclésiastiques étoient presque les seuls en France
(Voy. Td. Dict. Etym. et Bourgoing, Orig. voc. vulg. qui cultivassent les lettres. De h'i, le mot Aelergir
p. 2"2, V" et 2;{, R°. Encoutre'son'espée'peuU durer pour signifier rendre savant; par extension, rendre
« fer ne arcicr. » (Lanc. du Lac, fol. 80, R" col. 2.) sage « Jà mesdisant ne créiai, ains servirai toute
:
Que moult avoit tenres et bêles « d'amours, trop s'esl aclergis. » (Chans. mss. du
D'un grant clous à'achcr angoisseux. xiir siècle, .Ms. de Bouh. fol. 251, V°.) C'est-à-dire:
Vies des SS. MS. de Sorb. chif. LX, col, 57. qui a perdu le bien d'amours, devient sage à ses
VARIANTES :
dépens.
ACIER. Orth. subsist.
AciiEn. Vies des SS. MS. de Sorb. chiff. LX, col. :>!. Aclin, acij. Penché. Soumis.
AcHiER. Chans. MSS. du C" Thib. p. 147. Ce mot,qui paroit formé du latin ,lrcZ/H?.s, signifie
AciÉs. G. Guiart. MS. fol. 238, R».
Arcier. Lanc. du Lac. T. II, fol. 83, R» col. 2.
penché, dans le sens propre d'où l'on a dit au ;
(Voy. Acoi.s'tasce.)
(Voy. ci-dessus Aclin, et Aclinku ci-après.)
Acoint, (ulj. et subsl. Familier. Ami, ainaiil.
Acliner, verbe. Incliner, pencher, .\voir du Parenl, allié. Orné, ajusté. Prêt, disposé.
penciianl. Baisser les yeux. Ce mol, au premier sens, exprime une idée de
Le premier sens est le sens propre. On disoit :
familiarité, née île riiahilude d'approcher quel-
Sur son lit s'aclina. ([u'iiii, de raccompaguer, d'être toujours auprès de
Fabl. MS. du U. a- 7218, fol. 47, V-. col. 1.
lui. ()iulin et Cotgr. Dict. Voy. Acoimkr.) —
Dans le sens fip:uré, ce mol s'eniployoil pour L'amitié, l'amour et la parenté rendent familiers.
désigner le penchant, l'attachement : De lîi l'adjectif acoinl, employé substantivement
je ne peux à rien al (1), pour ami « familier et amy d'approche. » (Nicot.
:
Enfin, par une application particulière de l'ac- c'est-à-dire fort son ami, en latin familiaris.
ception propre et générale, le mot .Acli.nkr a signifie (Chron. S' Denys, T. I, fol. 2 51», Ibid. fol. W
baisser les yeux. 209. V°. )
Lors les vessiez acliner. Pour amant, dans ces vers :
Muer color, et puis pâlir. Amis, par Dieu, c'est chose voire
Fabl. MS. du R. n- 7615, T. I, fol. lU P.' col. 1. Qu'il a plus d'un asne à la foire ;
Et fu jurés li mariages.
Homme sans aucune sagesse ou grâce. (CellhelL de Ph. Mouskos, MS. p. 122
Léon Trippault.) Ce mol, suivant Borel, lire son (Voy. AcoixTFR ci-après.)
origine du Grec. aXvtatoç.
VARIANTES I
qui vouldroit garder l'une pour soy « iiaiiilit aux autres. » (Trioinph. des neuf Preux,
El laisser Vautre, je vous jure ma fcy p. 210, col. 2.)
(Œuvres poét. de McUin de S' délais, p. ¥J.) Kniin il signilloit aussi parent, allié. (Chron.
Un abord facile et gracieux inspire la confiance S' Denys, T. I, fol. 202, IV.; Allié, joint dinlérél
et mène (lueUiuefois à la familiarilé. Il fait naili-o dansée passage, en 1387: « Les Anglois e.scrivirent
aussi |)res(iué toujours le di'sii' d'élrc amis. Ite là, « an hue (le lîrebigne, comme à \(iuv accointé, qu'il
le mot acco'nilance pour liahiluilc, familiarité, " les vonlnst aider. » (Juven. des Urs. llist. de
communication. (Voy. Monet, Nicot, Oudin, Dicl. Charles VI, p. (il. —
Voy. Acoi.vr ci-dessus.)
— Closs. de Marot. —
Sagesse de Charron, p. 488, VAMIANTES :
Personne ne les sahioil ni aco'nitoit. « chanl, se joindre, se mesurer c'est ainsi qu'on :
lui parler.
(Essais de Montai^^ne, T. III. p. iSO.)
verra ci-a|irès assembler, se mesler, combattre.
' .Autresfoisavez bien ouy comment deux Chevaliers
I>e là l'expression « ^.'ncnintcr de paroles à
« se sçavent entre accoihcter aux espées, quant il
< quelqu'un, » pour l'aborder eu lui parlant. « De
« touche l'honneur de l'ung et de l'autre. » (Percef.
•' paroles s'acDinta à chascun moult bonorable-
Vol. 11, fol. 3'i, I',° col. '2.)
« ment. » (Cliron. S' Denys, T. 1, p '205.)
Souvent ce mot dans sens d'approcher, aborder
le Par les selles faire widier
Se cuide à vous bien acnbitier.
quelqu'un, emportoil une idt^e de t'amiliaritc; d'où
Athis, MS. r.iHl, R- c"l. 2.
vient acninler ou cvolntier pour faire connois-
sance. se familiariser, lier commerce avec quel- C'estencore en remontant à la signiricalion
qu'un. " Souvent maudissoient l'heure et le jour. A'acointer, approcher, que l'on remarque que de
' que de la Demoiselle s'étoit acoiitli'. » (V.er. de cet le idée l'on a pu passer à celle de voir de prîîs,
devers, part. I. p. 37.) apercevoir. Aussi lisons-nous que le père d'.Uhis.
Amis, or vous voil-je prier ignorant l'amour de son fils (^ui se mouroit :
dit «acointer une femme, » dans le sens où nous (Voy. CoiM'En ci-après.)
disons encore la fréquenter. Quand il fu revenu >
Enfin, par extension de l'idée iVacointer, parer,
« de Home, il acointa la femme à nn Mercier. » ajuster, ce mot a signifi('' s'arranger, se disposer :
(Martene, Conlin. de G. de Tyr. T. V. col. Gii5.; « S'accoincta moult fort de garder la Ville et le
On appliquoit quelquefois celte idée de fréquen- « Chastel de Sanxerre. » (Froissarl, Vol. III, p. 38.)
lation à la femme. De là, nous lisons: « Honneur De même acesnier, parer, orner, a signifié aussi
<' aux femmes d'avoir 'acninlé plusieurs masles. » s'arranger, se disposer.
(Sagesse de Charron, p. 33.3.) VARIANTKS :
A son fils les acninti', et fet Acointères, suhst. viasc. Galant. Ami,
D'eles et de lui un douz plet.
camarade.
FaM. MS. du R. n- 7218, 121, V- col. 2.
f..l.
Proprement, qui aborde familièrement, galam-
L'idée d'associer, emportant celle de faire part, inenl » Renommée avez d'estre le plus grand
:
chose, en faire part, la communiquer, l'apprendre: ' nulle femme ne s'en va à faulte. » (Percef. Vol.
« Si les acointa de ce (|ue l'en liiy avoit com[)té, cl V, fol. «3, H" col. 1.)
AC — 71 - AC
Pour Ami, Camarade :
.\CC0LLÉE. Vigil. de Charles VII, l'art. 11, p. 121. - lUI^e-
lais, T. I, p. W,.
Suies (lebonaires à tous, à nului, Alulêe. l'abl. MSS. du R. n» 7218, fol. 125, V" col. 1.
Losengiers, acoinlims de pou de gens.
Prov. de Senuke, MS. de ('.aignal, fui. 3i0, V- col. i. Acoler, verbe. Saisir au col, embrasser. Conte-
(Voy. AcoiNT ci-dessus.) nir,renfermer. Frapper sur le col.
Ce mol dans le sens propre, signifie saisir au col,
et de là on a dit: Paludament.... accolant à un
..
ACOINTERES. Proverbe de Seneke, .MS. de Gaignat, fol. « large fermait d'or. » J^om. d'Aiector, fol.
18, \\)
320, V° col. 2. C'est-à-dire, un manteau saisissant le col, l'embras-
AcoiNTEUR. Percef. Vol. V, fol. 03, H" col. 1.
sant, le tenant serré avec une agiafl'e d'or. iJaiis le
même sens, on lit < Us furent acolés d'un baudrier
:
Acolîide, siibst. fém. Embrassement. Coup sur " militaire « on leur passa au col. (Godefr. annot.
le col.
sur Charles VI, p. .")05.)
Ce mot forme de col, en lalin collum, signifie On l'a plus fréquemment employé pour embras-
proprement rembrassement tiui se l'ait, jetant
: •<
ser, passer les bras autour du col. ^Mcot, Dict. —
" les bras autour du col de celui qu'on embrasse. »
Voy. CdLEi! ci-après.) Il est même encore en usage
(Nicot, Dict.)
dans ce sens parmi le peuple.
>'ous disons encore Acolade en ce sens ; mais
L'autre jour une m'en parla,
Acolce, n'est plus en usage. « Six ou huit baisers Et en m'en parlant ax' accola.
-«tous entiers à grandes accolées et embrassées. » Chasse et Dcparlie d'Amour, p. 108,
(Aresta amovum, p. '200. Voy. Accollement et — Estrain-la et acole
col. 1.
(Voy. Cotgr. Uicl.) Particulièrement le coup d'épée " val, prist son glaive en sa main, et acola sou
que l'on donnoit sur le col des Chevaliers en les « escu. » (Ilist. de B. Du Guesclin, par Ménard,
p.
recevant. 41.) « Si la fist battre de basions, et mener tout
Là si furent faitz Chevaliers •< bâtant à son ourme, et lui fist acoler, et la fist
Qui eurent Vacollée et paulme (1) " lier. " (Journ. de Paris sous Charles VI et VII,
p.
Vigil. de Charles VII, Part. II, p. Hl. 85.) On voit par la suite du passage, que la personne
dont il s'agit, embrassoit l'arbre, de ses deux bras
Lorsque le Novice étoit revêtu de toutes les mar-
liés par derrière.
ques extérieures de la Chevalerie, « le Seigneur
Dans un sens encore plus figuré
>'qui devoit lui conférer l'Ordre.... lui donnoit :
« épée nue sur l'épaule ou sur le col de celui qu'il En généralisant et étendant cette acception, on a
« faisoit Chevalier c'étoit quelquefois un coup de
; dit : Acoler, pour renfermer, contenir.
« la paume de la main sur
prétendoit la joue. On Tous les lieux qu'.Vuvergne acolc (3).
« l'avertir de toutes les peines auxquelles il devoit G. Guîarl, ilS. fol. 89, R-.
« se préparer, et qu'il devoit supporter avec patience
« et fermeté, s'il vouloit remplir dignement son Enfin, la signification à'acoler, saisir au col, a
'<état. En donnant Yaccolade. le Seigneur pronon-
produit celle A'acoler , frapper sur le col.
^Cotgr. Dict.)
« çoitces paroles ou d'autres semblables Au nom :
VAR1.\XTES
« de Dieu, de S' Michel et de S' George, je te fais :
< Chevalier; auxquelles on ajoutoit quelquefois ces ACOLER. Journ. de Paris, sous Charles VI et Vil. n «3 '
-
Percef. Vol. III, fol. 20. R» col. 1.
« mois soyez preux, hardi et loyal. » i^Mém. de
:
Rom. V\
l'ancienne Chevalerie, T. I, p. 74. Voy. Colée — .VccoLER.
AccûLLER. Chasse
d'Aiector,
et Départie d'.Vmour,
fol. 18,
p. 168, col. 1.
ci-après.) .VccoLÉER. Cotgr. Dict.
Il y avoit un Ordre auquel on donnoit
spéciale-
ment le nom de Chevalerie de l'Accolade. (Voy. Le Acombattre, verbe. Combattre.
P. Menestr. de la Chevalerie, p. 85 et 334, etc.) Les Romains, après la conquête de l'Angleterre,
eurent toujours dans cette isle :
Des légions ou trois ou quatre
ACOL.VDE. Le P. Honoré de S" Marie, Chevalerie, p. 338. Pour gens adverses acombalre.
Accolade. Mém. de Bassomp. T. I, p. 329. Rom. du
AccoLL.\DE. Nicot, Dict.
Brut, US. fol. îi, V.
-VccOLÉE. Ménage, Dict. étym. — Oudin, Dict. ^Voy. EscoMB.\TRE ci-après.)
(1) coup de la paume de la main sur la joue. — (2) ailes. — (3) renfermer.
AC AC
Acoinblcmcut, subsl. masc. Au?;meiitalion, Ne lor lignage entremesler.
Ne lors terres acommuner.
surcroit.
Rom. du Drut. MS. fol. IC, V' col. 2.
Du verbe Acomuler ci-dessous. • Ke li inullitn-
« dine de la mercit c'un lor a inostiell ne lor li^rsl De l'expression « acommuner, ou accommu-
l;"!,
liv. Il, \>. 177. CdMr.i.ER ci-après.) Furent la dedanz aunez (2)
Acombler, mettre le comble, a signilié par exten- l'our celés marches garentir.
G. Gui.irl, MS,
sion augmenter, même en parlant d'une armée
fol. Ï77, R'.
fist li Rois commander .\f;<")MMrNER. Rom. du Brut, MS. fol. V), Y" col. 2.
Qu'apriés la mort, fu.st asamblés .Vcc.OMMUNKii. Gloss. sur les Cout. de Beauvoisis.
Liremanans et acomhlés Acu.M.MCNiKu. La Thaumass, Cout, de Berri, p. 280 et 29().
ne cou k'il avoit mis ensanble.
Pli. Mousk. MS. p. 2(l!l.
A(M)iniimiii«'i', verbe. Communier, recevoir la
Dans un sens plus figuré encore, l'on a dit communion. Coirmuiuicr, donner la communion.
Accoviblcr, pour surcbarger, accabler; « accombler Ménage fait venir ce mot du latin iiitcomniiDiieure,
» quelqu'un de maux, » pour l'accabler de maux
ou peul-étre û'AdeoDUiiicarc, composé de mica.
en les augmentant à l'excès. (.1. Le Maire, lllustr. Voy. Dict. étym. au mot Àcoiiunlcher.) L'analogie
des Gaules, liv. II, p. 231.) sensible de ce" verbe avec Aceoinmuuer, ne permet
pas d'admettre la seconde étymologie. La commu-
ACOMBLER. S' Bern. Serm. fr. MSS. p. »i2 et 375. nion éloit comme aiiioiiid'liui le signe de l'union
Accombler. J. Le Maire, lUustr. des Gaules, liv. II, p. 177. de plusieurs lidèlesdaiis la même foi. (Voy. Accom-
MUNER ci-dessus, dans le sens de réunir.)
Acommencer, verbe. Commencer. On a dit au premier sens, s'accomtnunier, pour
Du verbe Commenceh ci-après, « Aujourd'buy en comniunier, prendre, recevoir la communion Le :
« acommenee on à prendre la coustume. " (Brant. « Roy de France... lit en son pavillon chanter une
sur les Duels, p. 11.) « messe... et ^'acconnnuiiin lui et ses quatre lils
On l'employoit aussi dans la signification active; » aussi. >' (Kroissart, Vol. I, p. 18G.)
Acoumuncer quelqu'un, lui donner les premières Au second sens: « accommunier et administrer
leçons : ' les Sacreniens. » Som. Hur. tit. 31,
(Routeill.
l'une ne li ose rien véer. p. l'.t'J fit le l'ioy dire grant planté de messes,
: '
VAIUANTF.S :
ACOMMtTNlER. Chron. S' Denys, T. I, fol. 231, V».
ACOMMENXER. Brant. sur les Duels, p. 11. AccoMMii;iiEU. Kroiss.-irt, Vol. I, p. 20.
ACOU.MAXCEK. Ancienne Poésie Fr. MS. du Vat. n" 1100, .\ci,o\iMCNiKii. Boulcill. Som. rur. p. 192.
fol. 174, R». \. MMiii >,:iiii,ii. Milii-o Kr. du
,
1'. Daniel, T. I, p. KM.
\. MMMiMi.i;. Vi.-s di-.^^ S" MSS. de Sorb. Chiff. LXI,coI. li.
Ail iM.MiiiiiKU. liorel et Corn. Dict.
Acoinrniiiior, verbe. Rendre commun. Joindre, Ai:i>MMii;iiii;u. 1). Carp. suppl. Gloss. de Du C. au mot
réunir. Accoutumer. .\,,..,nn,u,,„;n;'.
Ce mol, au premier sens, signifie rendre commun, A.;cmi;nf.ii. Vies des S" MS. de Sorb, Chiff. LXI, col. 1^.
Ksr.fiMiNciiEu. D. Carp. suppl. Gloss. de Du C. au mot
mettre en commun.
Ne lor volt pas donner franchises, EsGiiMMii.iiHU. Id. Ibid.
Ne pour forces ne pour richeises ; EsGûMMiNUliai. Id. Ibid.
orthoi^raplie. Mais on ne diroit plus: « \,'nc(wipai- AcrompdJipiiet indic prés. Associe. En latin
,
« gncDioil ([u'il ont fait de nous. » (Ord. T. III, Social. (S' Bern. Serin. Vv. ms. p. 318.)
pa^e r.SS.i
VAniA.NTKS :
les Ord. des Hois de Vr. T. V, p. .'ilMl el iiDli noie I). Aco.viPAioNUCii. S' Bern. Serm. fr. MSS. p. 318.
(Voy. A(:oMi>.\ir..NEn et Comp.\gni;ic ci-après.)
Acompiller, verbe. Accomplir, ell'ecluer.
Nul, tant soit rlerc, apostiller
ACOMI'.VIGNEMENT. Ord. ï. III, p. .'.88. Ne .srauroit au vray ma pensée,
ACCO.Ml'AONKMI'.NT. Ord. T. V, p. if'.W, etc. Ne mon désir ailiiichiler,
AcoMi'AijNEMKNT. Gioss. Sur les Coût, de Beauvoisis. Ne ma voulunté acompiller
l'our en estre récompensée.
Acompaigner, i^erbe. Fré(|ucnlei', vivre en- Œuv. de Kogcr de Collerj'c, p. 61.
socier. (Voy. Compagnon ci-après.) « puyée à deux arbres à icelle se pendoit par les
;
Fabl. MS. duK. n- 7518, fol. 26, R' col. 2. ACONCEPVOIR. Rabelais, T. I, p. iCC.
I. 10
AC AC
ACOKCEVOIR. Rabelais, T. V, p. ISô. Le premier sens est le même que celui d'AccoMPT
ACONSCEVOIR. Vigil. de Charles Vil, Part. II, p. W. ci-dessus. ••ascun Serjaunt die pour excepcioii
Si
" ipie il rendy son ac<nin'te à son Seigniour... ou ii
AconclH', part. Plaisant.
Ce mot vieul île l'Italien acconciato, qui sipiitie
<• son allorné ,1 (lue ad ses roules et ses autres
proprement uiné, paré, etc. (Voy. Conçue, Ajuste- « munimentz dount il duist aeuiDile rendre, etc. »
(Brilton, des loix d'Anglet. fol. 70.)
ment, Parure ii-aprt''S.')
De là, on a dit aconché, pour désigner ce qui est On a dit « ez accoiis de la Toussainct , » par
:
Ne vouldrent estrnngc home alraire, C'est une extension de l'acception propre. (Voy.
Ne d'estrange liomiiic Seigneur faire ;
VAItUNTKS :
Aconto, suh.'it. musc. Compte. Itente, fermage. Nous trouvons Acoiiter avec la même signifi-
Conte, récit, discours. cation dans rilist. de B. Du Cuesclin, passim; mais
Nous n'avons point verbe \ccompter en ce le (Voy. ci-dessus Accniii)A>cE sous la troisième
dernier sens c'est pourquoi nous l'avons distingué
:
acception.)
du verbe Aconter, quoiqu'on puisse regarder ces
deux mois, comme étant les inùnies quant à la Acornartli, adj. Lâche, poltron.
signification. Les plus anciens monumens de notre Du mot CuitNAiiD ci-après, qui avoit la même
langue; les Sermons de S' Bernard, des titres de signification.
l'268, etc. nous offrent par-tout conter et compter,
dans le sens de calculer, faire un dénombrement. Acorus, suhst. maxc. Lis de marais.
Si, par extension de l'acception propre, ces deux Sorte de plante. (Voy. Menestr. des Tournois,
verbes ont signifié conter, raconter, faire le dé- p. 2i0.) C'est proprement le nom latin, qui a passé
nombrement, l'énumération de certaines circons- dans notre langue.
tances ou particularités, dignes d'être rertiarquées ;
On disoit aussi acoupir une femme, pour lui être Acourres, suhst. ))iasc. plur. Terme de chasse.
Relais placés aux Accours. (Voy. ce mot.; « Ce
infidèle; proprement la [nire couppe, comme
« sont-là les lieux où vous pouvez faire vos acour-
on vient de le voir dans un passage d'Eust. des
« res. Les délenses se doivent mettre comme pour
Champs.
« les loups.... et votre courre aussi de même. »
quant elle treuve (Salnove, Vénerie, p. 302.)
son amy sa mye neufve,
El jette par tout feu et flame.
Preste de perdre et corps et ame :
Acoui'ser, verbe. Installer, adialander.
Et s'el ne l'a prinse prouvée Au premier sens, ce mot vient de cour. On disoit
D'eulx deux ensemble la couvée:
acourser quelqu'un, pour fintroduire, l'installer,
Jlais bien en chée en jalousie
Qu'elle cuide en estre acoupie soit à la Cour, soit dans la Magistrature; " finsta-
Rom. de la Rose, vers 10275-10283. « 1er et jeter à Tamploi an la Cour, soit du l'rince,
« soit de Parlemanl au autre. » iMonet. Dict.)
(Voy. CouPAi'iiKR ci-après).
Ce même mot vient de cours, concours, lorsqu'il
V.iRIANTES : est pris dans le sens d'achalander, comme en ce
ACOUPPAUDIR. D. Carpent. supp. Gloss. de Du C. au passage « le dit exposant étoit mieulx acoursez,
:
VARIANTES :
Par des applications particulières de cette accep-
tion générale, .IcoHSÏJYrsignifioit équiper s'acous- :
ACOURSIER. Monet et Oudin, Dict.
AccouRciER. Le Duchat sur Rab. T. H, p. Ilî, note 2. trer de chevaux. (Sainti'é,'p. li'J.) S' acouslrer de
AccouBSiKH. Monet et Oudin, Dict. — Rabelais ubi suprà. patience, pour se munir de patience. (Dom Flores
de Grèce, fol. .\i, V°.) Dans le sens de fortifier, on
Acoiirtcr, verbe. Abréger. lit « Audit Fleurange a ville et ebasteau.... et les
:
Propri'nii'iit, rendro plus court. (Voy. D. Carpent. « avoit bien fait accoustrer. » (Mém. de Rob. de la
suppl. Gloss. Lat. de Ihi Cange, au mol Acnrtare. Marck,
— Voy. aussi Escourté ci-après.)
.ms. p. 4'2G.)
VARIANTES :
extension le participe .Irof/rZ/Hc' dans le sensd'orné, AcndiTUKR. Orth. subsist. Mên. Dict. étym.
Acoi:sTRE. R.nbelais, T. I, p. 2('>4.
revêtu, en parlant d'un Ijùton d'étendard, garni
AcouTRE. G. Guiart, MS. fol. 21C, R".
d'une étoffe pi'écieuso.
.\coingniés la parche (1) tranchent,
Oui iert si bel acottrtiiiée. Acoustreur, masc. Qui ajuste, qui
subst.
G. Guiart, MS. fol. 131, R'. arrange.
La .iaille, en parlant de son livre, dit figurémenf,
Acouster, verbe. Coûter. qu'il en a élé l'auteur, et Vaccoustreur, et le pré-
C'est le verl)e Couster ci-après, avec la préposi- senteur. (Cliamp de bataille, fol. 71, R°.)
tion expié! ive a ; l'on trouve Tune et l'autre ortho-
grapiie dans ce passage :
V.ARIANTES :
tes pièces, pour le maltrailer. C'est en ce sens, ACOUTÉ. Modus et Racio, MS. fol. 18, V».
qu'on lit « eut puis coppez les piez et les mains, AccouDK. Modus et Racio, fol. 8.
Gace de la Rigne, des Ded. MS. fol. 67, V».
:
Xcoiinfc.
« le nez et les aureilles, et mourut iicoutré. » Af:f>iii.i)K. Gace de la Rigne, des Déd. .MS. fol. 62, V».
(Cbron. S' Denys, T. I, p. i3.) Il faut suppléer ainsi. AcoLSTii. Modus et Racio, MS. fol, •18, Y".
Ces cbroniiiucs, dans le Recueil des Ilistorions de
France, T. 111, p. t>l!), portent en cet endroit: Acoutcr (s'), verbe. S'accouder.
o et morut cinsi atournez. » De Conte, ancienne orthographe de Coude, on a
De déparer, ajuster, on passoit
l'idée particulière fait sacoulcr pour s'accouder, s'appuyer sur le
h l'idée générale de préparer, ranger, arranger. coude.
De là ces expressions acouslrer ses armes. (Méin.
:
. . . . soustenir ne se povoit,
de Montluc, T. I, p. A'i.) Acnustrer les vifjiies. Acotitez s'erl sor son escu.
(Nuits de Strap. T. I, p. :i^5.} Accouslrcr les viandes. ClcomaJès, MS. de Gaignat, fol. 45, R* col. 2.
Il cile ce vers :
J'enrage lors comme aiiuarin, (2)
Dessus une fenestre s'est allé aijuenter. Pourquoi mist Dieux grand cuer en poure pense.
Eusl. des Ch. Pou». IISS. fol. 219.
Cbron. de B. du Guesclin.
Cepenilanl le verbe aqncnlcr, paroil n'être pas Ac<(uéniux, sidisl. iitasc. jilur. .Machines de
une variation de l'ortliograplie acouter, mais bien guerre.
un mol formé de caiil, pris dans la signilication de On s'en servoil pour jeter des pierres. (Borel,
côté s'(iqui')U('7'
; s"appuyer de coté. l'eut-ètre
, Dict. au moi Acqucraux.i On trouve aqucreaux el
falloil-il lire sakottcr^oui salieidcr,^o\ià Accosteu aqucreanl.f il-diis les diverses éditions de Froissarl...
ci-dessus. i Oi(liinnèrciilà porter canons en avant, el à traire
VAUIANTES :
« en uquercaux,iilh feu grégeois. » (Froiss. Vol. 1,
ACOUTER (s'). Ph. Mousk, MS. p. 7-21. p. 184.J
AccouTER. Lanc. du Lac. T. III, fol. 1,50, V" col. % VARIANTES :
AcoLTEiv. Alhis, MS.
Aquenter. Du Gange, Gloss. Lat. au mot Accubitu.i. ACQUÉR.VUX. Borel, Dict.
AqUehe.aulx. Froissart, Vol. I, p. 184.
Acouvers, partie Couvert. Aquekeaux. Id. ibid. Voy. div. cdit.
Aquehots. Mém. de Du Bellay, liv. X, fol. 342.
(Voy. CouvKBT ci-après.)
Li vilains Acquéreinent, subst. masc. L'action d'acqué-
Qui du lincuel ert acouvers. rir. Aquesl, acquisition.
Fabl. MS. du R. n» 7218, fol. 2.13, R" col. 2. Le premier sens est le sens propre. ^Golgrave.
Dict.)
Acouverter, veyhe. Tapisser, tendre. De lii ce mot s'est pris pour l'acquisition même.
Mot formé du sulislaulif (Iouverte ci- après : dans (Gotgrave, Dict.) En particulier pour acquest entre
le sens propre couvrir ; dans le sens particulier gens mariés. « Après le Irépassemenl de l'un d'eux,
tapisser, tendre. « iceux meubles el acquereniciis se divisent,
N'i ot ne rue ne destour, « etc. » (Goul. de Ghasleauneuf en Thimérais. —
Ne fust très-toute pourtendue Goul. gén. T. II, p. 20G.)
De paile et de proupre vestue,
De mantiaus vairs, de dras aperché
Fu cascune bien acoiwei-lé. Acquérir, verbe. Enquérir.
Vie de i. G. MS. cité par D. Carpent. suppl. Gloss. de Dii C. au mot Coo'peralus. Tant fut la chose aquine, et tant fut demandée.
Rom. de Rou, MR. p. 52.
proprement ce que nous nommons élays. On dit ACQUÉRIR. Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 459.
encore en quelques lieux de la Normandie, acuijei' AuuKRiR. Font. Guer. Très, de Yen. MS. p. txi.
pour étayer. Le mot acoijs est visiblement employé
en ce sens dans le passage, cité par D. Garpenlier, Acquerre, verbe. Acquérir, gagner. Chercher,
« parietes... destructi taliter quod ipsos lirmare demander.
« oportet cum Acoys. » (Des murs si délabrés qu'il Au premier sens, ce mot vient du lniin acquirere.
les faut soutenir par des étays.) (Voy. AcoLESTER ci-après.)
Et pour aquerre los et pris,
Acq, subst. masc. Droit sur la pèche. Lance, baniere porteront.
Ane. Poêt. fr. MSS. avant 1300, T. IV, p. 1345.
Nous n'osons déterminer d'une manière plus
précise quelle est cette espèce de droit, sur lequel On a dit au figuré aquerre vent, pour prendre
:
Du Gange et D. Garpenlier n'ont donné que des haleine. (G. Guiart, ms. fol. 350, R°.)
conjectures « chascun pesclieur allant aux grosses
: Par extension, l'on auioil pu dire acquerre son
« et menues cordes depuis le Gandelier, doivent au pain, pour gagner son pain en mendiant. (Fahl.
« Seigneur en saison de caresme une marée, et sur MS. du R. n° 7015, T. II, fol. 751, R° col. 1.) Mais il
« ce on leur rabat leur acq. » (Du Gange, Gloss. lat. paroit plus naturel de faire venir acquerre en ce
au mol Aquatia. —
Voy. D. Garpenlier, suppl. aux sens du latin quœrere, chercher, demander. (Voy.
mots Aql'ahia et Aquatia.) E}<(jLERRE ci-après.)
Bien acqttem, mal ariiuerii, ACQUEST. OrUi. subsist. - Laur. Gloss. du Dr. fr. -
Quand fol y fiert, tout est perdu. Farce de Patlielin.
une espèce de proverbe, auquel donna lieu
C'est Ai'.orET. (Kuv. de .loach. du Rellay, p. 419, V».
Agi ts. (Plur.) Oïd. T. 1, p. 119.
parmi les Bourguijrnons, la mauvaise conduite de AQLiC'iT. Fabl. MS. du H. n» 7218, fol. 242, R» col. 1. —
leur Duc, Charles le Téméraire. (S' Julien, Mesl. S. liern. Serm. Fr. MSS. p. 2W.
liist. p. 63.) AyCEZ. (Plur.) Ord. T. I, p. 79, art. 13.
/Uv/MJÉjrjfé', subj.prés. Acquierre. (Al.Cliart. Poës.
Acqnesto, suhst. fém. Acquisition. Exploits,
p. 615.)
conquêtes.
Aliiert, indic. prés. Acquiert. (Ane. Poës. Fr. ms.
.Nous lisons au premier sens ches X livreies : <•
Oain. piolit, avantage. Seau. ACQUESTE. Percef. Vol. V, fol. 43, V» col. 2.
Sur le premier sens. (Voy. Du Cange, Gloss. lat. Aqueste. Du Chesne, Gén. de Guines, p. 2K^, lit. de 1241.
au mot Acquesta, col. 103; et Laur. Gloss. du Aciiuester, verbe Acquérir, gagner. Conquérir.
.
Dr. fr. " Acquest est un ternie général, qui eom- Ménage dérive ce mot du latin adquu'sitare. Le
<c les acquéremens faits avant le mariage et
prend premier sens est le sens propre « un frère aisné :
« personel, etc. » (Gloss. du Dr. fr.) Dans le sens particulier d'acquérir par les armes,
On disoit proverbialement :
conquérir, on a dit :
cette acception, comme une extension de la pre- Acquescés (faute pour Acquestés). Acquérez.
mière. On la trouve fréquemment dans nos anciens (Eust. des Ch. Poës. mss. fol. 427, col. 3.)
Auteurs. On lit dans Kroissart « Si prindrent le : Aquasteil, partie. Acquis. (S. Bern. Serm. fr. mss.
« chemin d'Esvreux, mais point n'y trouvèrent page 67.)
« A'acquest, car elle csloit bien ferniée. (Vol. I, >• Aquastet, indic. prés. Acquiert. (S. Bern. Serm.
p. li.") ;] c'est-à-dire, qu'ils n'y gagnèrent rien. fr. MSS. p. 91 et 303.)
Au contredit n'a point iVaquest. » (Kabl. ms. du
•
Aquest, subj. prés. Ac»iuière. (S. Bern. Serm. fr.
R. n- 7218, fol. 2i2, H° col. 1.) Cette expression MSS. p. 40.)
signifie, ([n'il ne sert rien de contredire, que l'on VARIANTES :
tres de 13!)l, citées par D. Carpentier, suppl. Gloss. Acquesteur, fém. et masc. Acquéreur.
sul/st.
de Du G. au mol acqueversium.) Nous ne le trou- (Voy. Monel, Oudin et Colgrave.) On disoit au
(1) malaise. — (2) coi, non acquis. — (3) enfermé : comparez étui.
Il
AQ — 82 xc
De
là ces faix^ns do parler figurées « hûve acquit : après, justifier. (^Vov. Rritton, des Loix d'Anglet.
« de son possible, » pour s'acquitter de son devoir fol. Il, R".)
en faisant ce quon peut. (Lett. de Ch. Duo di^ On disoit aussi acquiter. payer. De là le mol
IJour^;. au sieur Du Fay, p. 3G8.) acquitance. pour (|uittance. ;ld. ibid. fol. 07. Test, —
Faire bon acquit, pour faire son devoir, payer du G" d'.Vlençon, ubi suprà.)
de sa personne dans une alVaire. iVoy. s'Acni itkk
v.vRi.vNTKs
au même sens.; « Nous souuncs bien contens de :
dun liéritage, en payant les lods et ventes, d'où Cai- lors seroit Picardie acguittée.
l'on a pu nommer acquit, cette espèce do droit Eust. des Ch. l'of-s. MS?. fol. lîO, col. I.
» l'héritage tenu à cens. » (Laur. Gloss. du Ne m'i valut periére (5), ne defois (6),
Droit fr.) Mais vos proueches, etc.
Anseis, MS. fol. 1, n* col. 2.
Nous disons encore acquit patent, pour signifier
un Ordre ou Mandement sur les Trésoriers, pour L'idée de justification emporte celle de tran-
être payé com[itant. Le Glossaire de Marot, expli- quillité, aussi trouvons-nous at'(/H//('rp()urjustilier:
que le mol acquit au luèuu; sens ; « Ordonnance de i<
est acquilc de cesl félonie. » ('renures de Liltleton,
« content sur les Trésoriers. » (Voy. Acijlitkh fol. 45, V».)
ci-après, pour payer, et le Glossaire de Du Gange, On est tranquille, quand on ne doit rien, ou quand
au mot Acquilanienluni.) on n'a rien à se reprocher. De là le verbe acquiter
V.\I!IAXTES :
pour payer, dans le sens propre.
ACQUIT. Orlh. subsist. Qui s'a(juite, ne s'encombre.
AccLiT. D. de Du C. au mot
Carpont. suppl. Gloss. l'rov. du Vilain, MS. de S. Gcrm. fol. 75, R- col. 3.
Aajuilum.
AcQuiCT. Lett. de Cli. Duc de Bourg, au S' Du Fay, p. 36i. De légier s'en porra acttiler.
Ane. Poèl. Fr. .MSS, avant 1300, T. III, p. IU7.
Acquis. (Plur.) Ord. T. V. p. 3û<".. art. f5.
AcuiT. D. Carpent. suppl. Gloss. de Du C.au mot s\cqmtum. Qui doit vif feu, mal s'acuite de cendre.
.Aquit. .\ouv. Coût. gén. ï. I, p. 389, col. 1. .\ne. VoH. Fr. MS. du Valic. n* 152a, fol. ICC, V- ci.l. ï.
(1) héréditaire. — (2) pardevant luy en remontant, qui l'ont précédé. — (3) défense, aide. - (i) passages. — (h) macliine
à lancer des pierres. — (G) défenses, travaux d'approche.
AC — 8.1 - AC
quefoispour se tenir quitte envers quelqu'un de Arrapi,
part. Retiré, engourdi.
oe qu'on lui devoit, Be dispenser de toute obli- Ce mol paroit être une abréviation à'.ierampi,
gation envers lui. formé de crampe, espèce <rengoui'dissemeiil ou de
convulsion qui fait retiroi- les nerfs; d'où l'on a pu
Je m'acijuictc de vous et m'en désiste.
Î31, V- col. 3.
dire en paiiarit de rclfet d'une brûlure à la langue :
G. Machâut, MS. fi.l.
Li fu langue acranic,
si la
VARIANTKS :
Et la gorge si eschaudéo ;
AcKAPEn ci-dessous. du mot .k'/in', qui s'est dit pour terre labourable,
suivant Pezron, Antiq. des Celtes, p. 4'23. « En Pi-
Je suis de \ieiUesse acrapé.
cardie et en .Normauilie, les aera^ sont pris pour
Eu»l. aes Ch. Poils. MSS. fol. 333, col. 3.
«
Peut être le même qu'AcRAPi ci-dessous. Voy. le Coût. gén. T. I, p. 1010 et iba'i. de
Morm. fol. 56, Y°.)
Acraper, verbe. Accrocher.
De rÀllemand Krapp, croc, crochet. (Voy. Acréantement, sultst. mase. Promesse.
Ménage, Dit-l. étym. au mot (iraiipiu.) Les échelles Du verbe Créanler ci-après, promeltre, assurer. Si
de corde ont un "crochet de fer au bout d"en haul. « chelui ([ni fet son testament, fet liacbier (6) à ses
De là l'expression aecrapper une échelle, pour <i hoirs... que il tendront l'ordenanche de son tes-
l'accrocher, dans le sens propre « Vindrent au :
« tament... se les hoirs voient que il fit le testa-
« pied de trouvèrent eschelles attra-
la tour, oîi ils « ment encontre ne leur
droit, li acréanlemens si
« pées aux créneaux du mur. » (Triomp. des neuf « Carpent. suppl. Closs. du Du
doit pas nuire. » (D.
Preux, p. 473, col. 1 et 2.) Cange, au mot Accreantatio. Voy. Cue.^ntement —
C'est visiblement une faute lisez aecrapées. :
ci-après.)
Dans les anciennes écritures, ces deux caractères c
et t n'étant presque jamais distingués, il étoit facile Aeréer, verbe. Faire crédit, prêter.
de les confondre. Mot formé du verbe Créer ci-après, pris dans le
Ce mot est employé figurément pour accrocher, sens de croire; d'où aeréer, avoir foi: au figuré
enlever, dans ces vers oii le Poète compare les Loix faire crédit. » .le ne sçai se vous me devez ou se je
à une toile d'araignée :
« vous doy. Or soit tout quitte... mais se de cy en
Petites gens prant à ses las (2), « nouvelle deble et le convendra escrire. » (Hist.
Mais, quant il vient une fort
A la toile, cil fait le louche (3)
mouche de B. du Guesclin, par Ménard p. '248. Voy. ,
—
Qui la deust prendre et happer, AcRoiRE au même sens.)
Et li laist sa toile acraper,
Emporter, froissier, desrompre :
Acresté, partie. Fier, orgueilleux.
Ainsis n'est justice c'un ombre, Voy. Le Duchat
Proprement, qui levé la crête.
Qui ne pugnit les grands larrons.
Eust. desCh. Poos. MSS. fol. 521, col. 1.
sur Rab. T. I, p. 180. — Et le verbe Acrester ci-
dessous.)
Pour accrocher, prendre en parlant de ; l'avidité
de la Cour de Rome: Acrester, verbe. Etre orgueilleux.
Car Rome adies pense d'el agraper. Lever la crête. Du verbe Crester ci-après. 'Voy.
Anseis, MS. fol. 56, R" col. 1. ce mot et Le Duchal sur Rab. T. I, p. 180.)
VARIANTES :
Acreuse, subst. fém. Enchère.
ACRAPER. Eust. des Ch. Poës, MSS. fol. 521, col. 1. Mot formé du verbe Aecrnitre. (Voy. Accroissei-r
Agraper. Anseis, MS. fol. 56, R» col. 1.
Attraper (lisez Accraper.) Triomph. des neuf Preux ci-dessus.) « Guillaume de Bullac dist que Lattat
p. 473, col. 1 et 2. « l'avoit accompaigné en ladite vente ou acreuse. »
(1) prend en main. — (2) filets, lacets. — (3) n'y regarde pas, n'y prend pas garde. — (4) cracher. — (5) avaler. — (6) jurer.
AC — 8-4 — AC
(Lettre de Ii08, citées par D. Carpent. — Suppl. « sa preuve, et s'il y a aucun point à quoi vous le
Gloss. de Du Gange, au mot Accresentia.) » puissiez acrochier, si le faites defaciant (2) sa
« preuve. » (Assises de Jérusalem, p. 56.)
Acroc,subst. masc. Croc, crochet. Obstacle, Ce mot a aussi signifié arrêter, saisir « Celui :
che, en ce sens; mais le dernier est du style fami- Brantôme en parlant de Catherine de Médi-
a dit,
lier. (Voy. Dict. de l'Acad. fr.) cis : « Quelle brave Reine, et de quelle audace elle
V.MIIANTF.S :
« s'en faisoit accroire ! " (Cap. fr. T. IV, p. 270.)
ACROCHE. Jeann. Négoc. T. II, p. [Kl
« Le Roy s'en fuisoil estrangement l»ien accroire
Accroche. Mém. de Sully, T. IX, Ep. p. 14. " sur l'observation de ses loix. « (Brant. sur les
duels, p. 170.)
Acrochenient, sulmt. masc. L'action d'accro- Nous disons encore s'en faire accroire, pour
cher. Incident. avoir trop bonne opinion de soi cette expression ;
Sur
le premier sens. (Voy. Cotg. et Oudin , Dict.) s'empioyoit autrefois dans un sens à peu près sem-
Ce mot a signifié incident, délai, en termes blable pour ne s'en rapporter qu'ù soi , par excès
de {>rocédure. (Cotgr. Dict. —
Voy. Acbiociie et Acnoc de conliance: Comme M. de Tavanes voulut pas-
>•
Arrêter', saisir.
en lit à sa tête, etc.
Du verbe Chociikii ci-api es Ce mot subsiste sous Par extension du premier sens, on à\so\l accroire
la première orlho;;raphe, et s'emploie encore quel-
un prisiinnier, pour le relâcher, en ci'oyant à sa
parole. « Il m'a prié (jue je le veulsisse acroire
quefois dans les mêmes acceptions; mais nos an-
« jus(iues à trois semaines, et jel'aiacj'^?!/. > (Frois-
ciens Auteurs en faisoient un usage beaucoup plus
sart. Vol. m, p. 3<)0.)
étendu.
« Dans le premier sens, ils di.soient Se voslre: •>
De même .Accroire a signifié donner à crédit,
« aversaire veaut prover contre vous par privilège,
prêter sur la parole de l'emprunteur. (Voy. Acréer
« soies gailans (1) soutillement de noter les points
ci-dessus.)
« don privilège; savoir se vous, par aucun point,
Or regnie-je bieu, si i'accrois
De l'année Drap.
« pories voslre aversaire a<;;'0(;/(it'/' à faire faillir à Farce do Palhclin, p. 57.
VARIANTES :
Se lu dies que tu n'aies
li
Cent ans accreu se paye tout à une heure. « solz û'acroupis, monnoie de Flandres, pour douze
Ce proverbe (ju'on trouve dans des vers ù la suite « deniers la pièce. » (Lettres de 1398, citées par
du Pursaloire d'amour, dans un ms. intitultî: La D. Carpent. suppl. Gloss. de Du C. au mol Acroujii.)
danse aux aveugles, [)-JiV Michauil, est répété par On lit dans d'autres lettres de 1 'i02 » Hz allouèrent :
dessus: qui excelle au-dessus des autres, qui les Acroupir, verbe. Gîter, coucher. S'agenouiller.
surpasse ; c'est en ce sens qu'on lit :
Déprimer.
. . . Rois apieles
. fu li Le sens propre est accroupir. De là pour giter,
Carlemannes par tous règnes ;
coucher, dans ces vers où il faut lire acrouper, au
C'est à dire, sire acroisans,
Rois et Erapereres poisans. lieu û'acouper :
Ph. Mousk. MS. p. 118. Fors du Chastel et de la Tor
La getont et de son douaire
Ce mot dans la suite a élé employé comme un
;
VARI.\NTES :
Fabl. MS. du R. n' 7218, fol. 11, V col. 1.
(1) pas mesme : ordinairement neis-ne ipsitm. — (2) paye : sot-solvit. — (3) totis diebus.
AC — 86 - ÂC
ayes cntaultê dans ce passage « Abbaz les édifi- : Actéoniser, verbe. Faire cornard.
« ces, et acruaulté que les puissans, et les plus Faire porter des cornes comme à Actéon. (Voy.
» graus citez, et les plus nobles mettes à Tespée. » Caquets de l'Accouchée, p. 41.)
(Clirou. S' Deiiys, T. I, fol. M, V°.) C'est-à-tlire,
« sois si cruel tiue tu passes au 111 de l'espée, etc. » Actor, verbe. Dresser des Actes.
de dresser des Actes; propre-
\.'art d'acter, l'art
Actabei', verbe. Achever.
ment connoissance des formules, la science des
la
On a dit li?urément baille-moi le poinhal. car
: «
Notaires. Celte expression est emidoyée en ce sens,
< je le actaberai voulant dire qu'il le aclievoroit
:
par l'h. Mouskes, en parlant des diverses connois-
o de murtrir. » ;D. Carp. suppl. Gloss. de Uu C. au
moi Actuare. — Voy. Achever et Acab.^t ci-dessus.)
sances dont on ornoit l'esprit de Charlemagne.
Aprisl Charlon Dialectique,
Actalneiix, adj. Opiniiltre. Offensant. Querel- Astronomie et Rélorinue ;
paroles injurieuses. ;Gr. Coût, de France, Liv. III, Hien amer, ne bien honnorer.
p. 297;; et par une extension de celle acception. G. Machmit. MS. fol. 231, V- col. 3.
l'on a dit ataineus, pour ce qui fatigue, ce qui
ennuie. (Voy. l$orel, Dict.) Dans un sens particulier, ce mot
a signifié Auteur,
Ataineux est expliqué par querelleux dans le celui qui fait, qui compose des livres.
Dictionnaire de Borel et c'est l'un des principaux
;
De prouver le contraire suis prest,
sens du verbe Atainer. Par les acteurs et livres, etc.
Eust. des Ch. Pois. MSS. fol. 51, col. 1.
Au figuré, ce mot appliqué à sentier, chemin, a
désigné pénible, fatigant. Peut-être en ce sensvienl- Voyez un Manuscrit, intitulé Voyage de Cènes, :
il de taner, peiner, fatiguer. (Voy. Ta>er.) parJ.Marot, où l'on trouve encore .4r7<'Hr pour
par une voie boiteuse, Auteur.) Ce même ouvrage imprimé sur un exem-
Roiste, estroite et atainense. plaire où Marot avoit fait beaucoup de corrections
G. Guiart, MS. fol.72, Vv de sa main, offre p. ir>, le mot Auteur, au lieu
d'Acteur; ce (lui pourroit faire conjecturer que
ACT.\INEUX. -M. Chart. quadrilogue invectif, p. «G. c'est vers ce temps-là qu'a cessé l'usage du mot
ATAiONEfx. Gr. Coutum. de Fr. Liv. III, p. 297. Acteur, dans cette signification.
Atainels. g. Guiait, MS. fol. 21C, V». Sans parler de l'acception particulière qu'il
Ataineux. Borel, Dict.
Attavnecx. Cotgr. Dict. conserve, nous observerons qu'on l'employoit figu-
rénicnt comme aujiuird'hui. L'on appeloil chef
Acte, suhst. fém. et masc. Action, acte. Acteur, le principal Acteur dans une alîaire, dans
Ce mot, dont la signification est aujourd'hui une intrigue, etc. (Triomph.des neuf Preux, p. 217,
moins générale, étoit autrefois du genre féminin. col. 2.)
« Furent présents et complices à la deslrousse de VARIANTES :
(1) disputoient.
AG — 87 - AC
Action, anhst. (èm. « par succession , confiscation ou autrement »
Le sens ]m(i[)i-c subsiste el l'on appelle encoi't! ; (Coul. gén. T. I, p. ma.)
actuin au lij;ur<', le droit en vertu clui|uel on ajfit
VAIIIAXTES :
On ntinunoil action à ta elione, celle i|ue « peut •' ke peur soit prouvée tant seulement par vantan-
" avoir celuy qui tient usul'ruicl d'aucun héritage à « ces, ne par manaches, mais par Vactuauté du
« vie ou ;^ certain tem|ts; iiui n'a aucun droicl en « l'ait. » (Cons. de P. de Fontaines à la suite de
•< la propriété. i\'oy. Id. ihid.)
>< Joinville, ch. .XV, n° 57.)
Sur une accusation dont la preuve étoit difficile
;i faire, les Juges ordonnoieiit le duel en certains Acturer (s'), verbe. Se tapir.
cas, qu'on disoit cticnir en action jwpulaifc. Celui
:
Se cacher, en se tenant dans une posture rac-
du Crime de Lèse Majesté en étoit excepté. « On courcie et resserrée; i)eul-étre du latin rtrc;/«s. res-
" avoit cause de ce l'aire et demander, si comme par sens, étroit. ' Se leuoit musse ou «c/î/n'ou appuyé
" en aguet contre le torchis ou apparoy de son
" la mort ou Irayson de son père ou de sa mère,
'< de son frère ou de sa sœur, de son fils ou de sa « hostel. » (Lettres de liGS, citées parD. Carpenl.
est facile de confondre ces deux orthographes en Les grant (2) eschet que pris avons,
Et Aucuhes et pavellons.
lisant ou copiant les manuscrits. A'.his, MS. V
fol. 53, col. 2.
Princes à vous suppli humblement, On lit ailleurs :
figuré, aceucilloiter une voie, prendre, tenir un che- .... verrai-je jà Vore
min. (Voy. AcciKiLi.iR ci-dessus.) C'un très dous ris
Puisse avoir de son cler vis
.... tant est la voie estroite
Qui si m'occit et acorc.
D'amie avoir, que blasmer
Ane. Pool. Fr. MSS. araDl 1300, T. Î6.
Ne doit-on pas celui qui acueilloite II, p.
Acueui'é, partie, et udj. Qui esL sans cœur. « de celuy mal. » (IlisL de Loys 111, Duc de Rour-
Foihle, qui est sans courage. bon, p. li>.').)
On a employé ce mot, soit au propre pour dési- De là s'aqueurer, pour tomber en défaillance.
gner celui a ([ui on a arraché lecœurou les entrail-
les, soit au tiguré pour signifier celui à qui le cœur
... . il en boit tant qu'il s'aqueure.
VARIANTES :
Acuillahle, adj. Agréable.
Proprement, qui mérite d'être bien accueilli. De
ACXJEURÉ. Lanc. du Lac, T. III. fol. 122, V» col. 2.
AccuECRÉ. Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 155, col. 3. là mal acuillal)lc, pour désagréable.
ACHORÈ. D. Carp. suppl. Gloss. de Du C. aumot.4coraWws. mal
AcoRÉ. Gér. de RoussiUon, MS. p. 129.
Pou plesant, et acuillabte.
Fabl. MS. du R. ii- 1218, fol. 217, R- col. 1.
AcouRÈ. Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 108, col. 2.
Le premier sens est le sens propre de ce mot C'est en ce sens qu'on a fait dire à un vieux chien
formé de cueur, qu'on écrivoit aussi ciier ou cor, qui avoit bien chassé :
etc. « Je iiay acorer ce lyoncel que là avez occis... .Mes corps bien vous acuisina. (1)
» Quant il Veut acoré, il le pendist à sa selle. » Eusl. des Ch. Pocs. MSS. fol. 300, col. 1.
repaire. « Il y a plus d'alïaire ;\ un faucon prinsde .... j'aim celé qui ne m'adaintjne.
« repaire qu'à uni;- qui a esté «r^rc'. » (Budé, Falil. MS. du R. n- 7218, fol. 218, V- col. 1.
AD - 90 — AD
Qui, de sa force cellée, Adamites, suhst. ma.sc. plur. Sorte d'Héréti-
Fraude l'honneur de l'enoant ; ques.
De tel insllnct me ravit,
Que si autre ciel m'atire. y en avoit de différentes espèces. tVoy. le Dic-
Il
Soudain de ses raiz me tire. tionnaire des Hérésies, par M. l'abbé Pluquet.)
Poi-s. de Loys le Caron, fol. 47, V" et 48, R'.
diamant, pièges d'Adamaiil, pour sii;nilier des fers sec. C'est une espèced'écume; (luelquefois aussi
qu'il n'est pas possible de brist'r. > Uue restera-t-il une espèce de coton c|ui s'attache aux roseaux
,
« aux misérables Franrois vos cousins idisoient dans les temps de sécheresse. (Voy. Cotgrave et
« les Ambassadeurs de France aux l'i-inces de l'Em-
Oudin, Dict.)
« pire à la diète de ['>ii), sinon qu'encbaisnez par
« les pieds et par les mains de menicles de fer et Adarl»', adj. Nigaud.
« do pièges d'Adamanl ; ils présentent leurs gorges " (iuillaume Moiiin appela Pierre Louchin, grant
« à couper à leurs vainqueurs, etc. > 'Mém. de du .If/rn'/c' de villain. » (Lettres de l'i21, citées par
—
<<
Bellay, T. V, p. -ilT, notes. Voy. Adamantinement D. Carpent. suppl. (lloss. de Du C. au mot Addicio.)
ci-après.) L'étymologie ([u'il indiciue nous paroit peu natu-
relle, n suppose que ce nom vient du latin addis-
Adamantin, adj. De Diamant. cere, apprendre, s'instruire, et qu'on a formé de
On a dit dans le sens propre (/emme adamantine, là rtr/«/'/t', homme neuf et simple, inepte, niais.
pour signilier une espèce de diamant. " Les meil- Nous aimerions mieux tirer son élymologie de
« leures de ces gemmes adamantines viennent l'Anglois Dallii que Junius Etymolôg. anglican,
,
« d'Inde, et ont aucune convenance avecques le dérive du Flamand Dollcn nigauder, d'où Adarlé
,
« crystal, à cause qu'elles ont plusieurs costez et pour nigaud. Le nom composé Jacque-Ualle dont ,
« faces. (J. Le Maire, Cour. Margar. p. 35.) le peuple de quehiues cantons de la .Normandie fait
Au figuré, cœur adamantin, cœur dur comme le usage dans le même sens de nigaud, pourroit bien
diamant. (J. Le Maire, Illustrations des Gaules, avoir la même origine, et confirmer celle de l'Ad-
Vol. I, p. .7«.) jectif Adarlé.
Vous avés bien les cœurs adamantins.
FaiTeu, p. 3. Adavinour, subst. masc. Devin.
Du mol Devi.neitr ci-après. (Voy. D. Carpentier,
Adamantinenient, adv. Fortement, solide-
ubi suprà.)
ment. variantes
Acception figurée, par allusion à la solidité du
:
» (S' Julien
ADAVINEUR. D. Carpent. suppl. Gloss. de Du Cange au
diamant « Adamantinement unie.
:
mot Diriiius.
Mess, histor. p. tl'-l.) ADAViNiKH. Id. ibid.
Advineuu. Id. ibid.
Adamer, ver^r. Perdre, ruiner, détruire. En-
tamer. Addextreniant, adj. Adroitement.
Au premier sens, du mot Dam ci-après en latin ;
Dextiement. (Monet, Dict.) Proprement d'une
damnum perte dommage. (Voyez Aiia.magkr ci-
,
,
manière ade.vtre. (Voy. Adextue ci-après.)
dessus.)
Addit, subst. masc. Terme de procédure.
S'esmut et par liera et par mer,
l'our Hobiert Wiskar adamer. L'Editeur du Gr. Coût, de Fr. dans sa note tou-
Ph. Mousk. MS. p. 447. chant \'interdil sur rc/ilicatinns. Liv. ill, p. 4,55.)
observe « qu'on peut appeller ccsle fnrnied'escrire,
Ce mot pris dans un sens moral signifioit plus comme les nomme fdnlonnance, ou
" OfW?7;o/iS,
particulièrement la perte de l'âme. (Voy. Damner
- responses ou responsif qui se baillent après les
ci-après.j On lit dans une paraphrase de VAve Maria :
" premières escritures. » Cette délinition paroitroit
Dominux tecunt douce Dame,
;
propre à donner l'idée de la signilicalion du mot
Fu bien chascuns à salu Dame,
Quant chascune ame erl adainée. Addit, dans ce passage. « L'une des grandes per-
Dits de Baudoin do Cundc, MS. de CJainnal, fol. 300, V col. S. >.plexités et longueurs estans es proceix de nos
« dits pays et Duché, est à cause de Vaddit et plai-
Dans la signification d'entamer, adamer paroit « derie et advient souventes fois, que le proceix
;
être le même qu't'/it/a»u;?', sous E.nta.meh ci-après. « qui aura longuement duré entre les parties, est
. ont la char plus rouge que n'est charbon en tlame,
. .
« en droit et pi'esl à juger, que leur addit et plai-
Et les oreilles lées comme une grant eschame » doii'ie n'est encore accordé entre elles: tellement
Dont il s'afublent tuit puis ne doutent nule arme.
;
AdditanuMit, suhst. mnsc. (le qui est au bout. une signification à peu près semblable.
Proprement ce (|ui est ajouté: d'où l'on a dit Se ung grant Prince se veult aduyrc,
Additamenl vinmillaire, pour le bout du sein, le Qu'il soit tant soit peu courageux :
additum, d'où vient peut-être le mot Addit ci-dessus. « les fauconniers se servent. Il est de poing et non
En termes de barreau, c'étoit ajouter, fournir de « de leurre combien qu'à un besoin on le puisse
;
nouvelles pièces à un procès, y faire des Additions. « aussi aduire au leurre. » (Budé. des Ois. fol. 118.)
(Voy. ce mot): « Avons délibéré et ordonné que... . .primier vous vueil introduire
.
« adverse qui sont contenus par les écritures ADEDONNAIRIR. D. Carpent. suppl. Gloss. de Du C. au
,
Dompter ci-après.)
Adéfier, verbe. Bâtir, construire.
(Voy. Édifier ci-après.)
Adduire, ve7'be. Conduire, amener. Instruire ,
se gisoit,
Contre le Soluelll si dormoit.
C'est-à-dire, que pour mieux s'affermir dans sa
Adenz s'est mis tout découvers, conquête, il fit abattre les murailles. (Voy. Adenter
Et son pertuis (1) fii tout ouvers, ci-après.)
Un escharboz (2) dedenz entra, etc.
VARIANTES :
(1) bouche. —
(2) escarbot. — (3) sur le dos, du latin supinus. — (4) démêlé, querelle. — (5) soufllet. — ^6) coup sur le
col. — (7) coup sur la joue. — (8) plaisir.
AD - 94 — AD
Souvent on l'employoit dans une signification On appliquoit encore l'idée de mordre à la bles-
active, pour faire tomber en avant. « Lors en fiert sure qun fait un trait, parce que ce trait arfnife,
a ung sur l'escu, uns: si grant coup, qu'il Vadcnlii mord pour ainsi dire, entame le corps de l'ennemi
« sur le col de son cheval. » (Percef. Vol. I, fol. ll;i, (lu'il alliMut.
Vcol. 1.)
La veissiez quarriaus voler
« Adenter un homme à terre, " proprement le Qui s'assiocnt en pluseurs places,
faire tomber adens, la bouche, le visage contre Sus visages nuz et sus faces
terre. Soudoiers ça et là palir,
Maint homme a à terre admté. Sus qui quarriaus aguz s'adcntcnt.
G. Guiirt. MS. fol. 132. V'.
G. Guiart, MS. fol. 317, V'.
Por Dieu le (ils Sainte Marie, De là le premier sens dont on trouve mille exem-
Ne me laissez as chiens mcngor. ples dans nos anciens Auteurs, dans les Fabliaux
FaW. MS.dcS'Gcrm.fol.209. .MS. ihi lloi, dans les vies des S" ms. de Sorbonne,
De là s'adeutir, dans un sens moral et figuré, etc. (Voy. aussi Nicot, Borel, Cotgr. et Ménage, Dict.)
pour s'attacher, s'adonner; proprement s'attacher Laurière, Closs. du Dr. fr. au mot adez, l'expli-
comme avec les dents, ce qu'on exprimoit aussi que par alors, dès lors en quoi il semble se confor-
;
quelquefois par amordre. (Voyez ce mot.) mer à l'Editeur de Bouteiller, qui l'interprète par
Ains me voil toi adenlir, adonc ou lors.
A la belle amer. Ce mot signifioit maintenant, incontinent, aussi-
Ane. Pocl. Fr. MSS. avant 1300, T. Il, p. 899. t(M, sur le champ. (Gloss. de Villehard.) " L'Empe-
.... sont apris et adcnti « reres Baudouins chevaucha adès droit à Sale-
A lecerie, (2) à mauvaistié. < nif|iie. (Villehard, page il5.
>' Voy. Chrou. —
Bestiaire de la Div. escrit. MS. du R. n' 7989, Baluze 578, fol. 197, R* col. 2. S' Deuys, T. I, fol. 25, etc., etc.)
redoulilé, pour mariiuer des eliani;enicns eonsécu- L'eau qui tombe goûte à goûte.
tifs, qui se font en (|ut'lque sorte au même instant Perce le plus dur rocher.
;
Adès avant, adès arrière. ADÈS. S< Bern. Serm. fr..MSS. p. 22-2C5, Passim.
Vigil. de Charles VII, T. I, p. 16C. Adez. Fauchct, Lang. et Po(-s.fr. p. 131, \Xi et lî-i.
Furent en grand martire, en grande afiliction, Adiès. Ane. Poët. fr. MSS. avant 1300, T. IV, p. l31i.coI.3.
N'orent pas adc:, froit n'orenl pas adez chault. Andes. Triomph. des neuf Preux, p. 38, col. 2.
Guillaume de Lorris parlant des dangers auxquels On employoit quelquefois ce verbe avec une
s"expose l'amanl qui regarde la beauté dont il est signification neutre et figurée :
AD 'M — AD
Vestue ert d'un drap d'outremer, Mors voit parmi voille, cortine ;
.Mors sole voit et adeiine,
.... il ne noirs, ne pers,
n'ert blans, Con cbacuns est à droit prisiez.
Ne vers, ne jaunes ne vermaus, Fabl. MS. du R. n- 7615, T. I, fol. 101, R* col. 1.
C'estoil uns drois adeviuaus.
Cléomaaès, .MS. de Gaignal, fol. 66, U' col. 1. Je prophétie et adevin.
l'on devine. L'art de deviner n'est fondé (lue sur des conjec-
Juiens nous au lloy qui ne ment ;
tures. De là le verbe .{deviner dans la signilication
de conjecturer, soupçonner.
A je me plaing, qui me feri ;
Cl)N.U-C,.
« ment et contre toute vérité.... ([u'eux et autres
« de nostie lignée.... nous vouloient destituer de Àdevin (.1"), ind. prés, .le conjecture. (Dits de
« nostre estât et dignité Royal.... et sous umbre Baudoin de Condé ms. de Gaignat , , fol. 316,
« desdites mensonges et adevinemens.... esmeut V" col. 3.)
< nostre peuple contre eux. « (Monstrelet, Vol. I,
fol. 1!)7, v°.; Adextre, adj. Adroit. Vif, prompt. Agréable.
De là, ce mot employé dans par- la signification Favorable, salutaire.
ticulière de chicane; chicane injuste et mal fondée, De l'adjectif f/c,ï/?T droit; en latin dexter, s'est
comme en ce passage « usant de paroles sentans : formé le composé adextre, proprement f/roj/zV?- au ;
« formedctencerieeldertr/f/ci'àiCHU'HL > (.Lettresde figuré adroit, vif, prompt, agréable, peut-être parce
l;îl)i, citées par D. Carpentier, suppl. Closs. de Du •lii'on se sert ordinairement mieux de la main
C. au mot Divinus 1. —
Voy. Adevineu ci-après.) droite (|ue de la gauche, c'est-îi-dire avec plus de
grâce, lie vivacité et d'adresse.
VARIANTES :
Adcviner, verbe. Deviner, prédire. Conjectu- C'est une femme en faits et dits adextre.
Clém. Marol, p. 280.
rer, soupçonner. Calomnier. Chicaner.
Le premier sens est le sens propre. (Voy. Deviner Cotgravc explique ce mot, par vif, prompt. (Voy.
ci-après.) son Dictionnaire.)
;
AD — 07 — AD
11 signifioit qucUnicfois agrc^ablc. (Cotjrr. Kicl. cl pour donner la main; par extension accompagner,
Gloss. de Marot.) soit de droite ou de gauche; escorter, suivre, ac-
Nous le trouvons rendu par favoral)le, salutaire compagner. « Suyvoit une moult ancienne Dame....
dans le (iloss. de Marot; acception (i;j,un'e, emprun- « elle avoit deux Chevaliers qui l'adexlroieiit et
tée comme la pi'cmière du latin r/cr/r'r, secoural)le, ' deux Damoiselles qui la siiyvoienl pour la ser-
geni'reux. Il paroit que c'est le sens d'adesti-e en ce " vir. .. (l'crcef. Vol. V, fol. l"07, V'^^oL^j.)
passai^e : Pour accompagner, être à la droite dei|uelqu'un,
Coument sont en cors d'omme ensamble marcher ù sa droite, (llonn. de la Cour, ms. p. 4.3.
Vertus si noble et si adestre, — Voy. Dkxtiucr ci-après.) Accompagner de droite
Et si mauvais visce, etc. et de gauche dans ce passage ^ Pour ce estoit-II :
Je li dirai de laquel part Peut-être aussi cette acception est-elle une appli-
Venra la grant mésaventure. cation particulière du premier sens, rendre propre,
Signes du Jugement, .MS. de S. Gerra. fol. 24, V- col S. habile à quelque chose. Alors adextrer signifieroit
On
l'employoit moins figurément lorsqu'on disoit dresser. Ce passage paroit susceptible de l'une et
s'adeslrcr ou s ade.vtrer anxixrmes, pour s'y rendre de l'autre explication.
adroit par l'exercice. (Voy. Mcot, Dict.) Delà pour CONJUG.
s'y exercer avec adressé. On s'étonnoit de voir
Adiest, imper. Prépare, dispose. (Signes du ju-
M Strozze, « estant si grand Seigneur.... faire gement, MS. de S' Cerm. fol. 2'i, V" col. 2.)
« ainsi si bravement et si asseurément la faction de
« soldat, et manier si dexlrement les armes du VARI.\NTES :
« soldat et s'y «(/fx/rrr si gentiment. » (Drant. Cap. ADE.KTREB. Merlin Cocaie, T. I,p. 319.
fr. T. IV, p. 297. —
Voy. Ade.\tre ci-dessus.) Addextrei'.. Honn. de la Cour, MS. p. 12.
.\DESTRER. Cléomadès, MS. de Gaignat, fol. .57, V" col. l.
Par extension ce mot a signillé former, instruire, Adiestuer. Anseis, MS. fol. 49, R» col. 2.
élever spécialement en parlant de l'éducation
; Adrestrer. Berte as grans pies, MS. de Gaignat, fol. 139.
d'un Piince. « En ce temps Madame l'Arcbedu-
« chesse accoucha à Bruges d'un beau fils, qui est Adhéritance, subst. fém. Saisine, possession,
« à présent nostre Prince, le plus bel, le mieulx investiture.
« adextré et adrecé que l'on pourroit nulle part Le sens propre est hérédité droit eu vertu ;
tt trouver. » (Mém. d'Ol. de la Marche , Liv. duquel un héritier se saisit de l'héritage d'un
II, p. 617.) homme mort. (Voy. ENiirRiT.\xcF. ci-après.)
Le mot dextre signilloit main en général, par C'est dans ce sens, qu'en Flandre on appelle nobles
une espèce de métonymie; d'où le verbe adextrer adliérités, les nobles possédant fiefs et seigneuries,
I. 13
,
AD — ",>8 — AD
qui leur donneul des vassaux, sujets ou censilaires, Ad honores.
à proléfïer ou îi iléfomlre, comme on peut voir dans Mots purement latins, qui dc'signent un titre
des Lettres do Philippe Duc de nourgosiie, du 13 sans fonctions, ou sans émolumens: cette façon de
Avril li-i'.t, (jui commencent ainsi : « Pliilippo IHic parler a passé il y a long-temps dans notre langue,
• de Bours:os:ne, etc. Itc la partie de nos biens et y subsiste encore. (Voyez les Pnqiositions de la
« amés les nobles adhcritcs en notre cliatellenie Chambre Ecclésiastique "aux F.tats de lilois, en 157G,
« de Lille, nous a ctc humblement expose, etc. « dans les Mess. hist. de Camusat, iii-8 p. 57, au sujet
(Mémoire de la noblesse de la province de Lille, des Officiers Ad honores des Rois et des Princes.)
imprimé à Paris, en 1705. —
Voy. Ai)iii;niTi:u ci-
après.) Adhorer, verbe. Venir à heure.
Voy. Gelthell. de Léon ïripault au mot Heure,
,
et le liiet. de Golgrave.)
Adhérileineut, subsl. masc. Saisine, investi-
ture. Adjacenee, suhst. fém. Lieux adjacens.
Le même qu'ADHÉRiT.ANCE ci-dessus ; du verbe Terres ou autres choses adjacentes à un lieu
ADiiEniTKii ci-après. " Celuy qui vend sa tenure principal. (Gloss. del'IIisl. de Paris.)
« mais il en retient encore la saisine par devers
Puis le Roy vint à Sainct Denis,
« sçachcz (lu'il est encore sire de la chose;
l'jy...
Qui luy rendit obéissance,
« mais...il peut eslre contraint à faire le Werp et Lalgiiy avec le plat pays,
« adhéritement... si ce est tenure. (Bouteill. Som. •• Deiipe'ndences, et Vajacence.
Rur. p. ;i'.»7.l L'acheteur est tenu prendre Vadlic-
'< Vifil. do Cliarlcs VII. T. I, p. 113.
Adliôri ter, ('«t/;*'. Faire héritier. Céder à litre Ailjanceinent, suhst. masc. Ajustement, ar-
d'hérédité. Saisir, investir. rangemenl.
Le premier sens paroil être le sens propre. •> La Du verbe Acenceu ci-après. (Bob. Est. et J. Thierry,
« mère... diroit (lue ii aucun de ses enfans seroit Dictionnaire.)
« bastars pour les autres ahériler. » (Beaumanoir,
Adiaiile, suhst. Espèce de Capillaire.
Coût, de Beauvoisis, p. î)8.) « Douaires n'alu'rilc ^Voy. Nicot, Dict.l On le nomme encore .\dian-
« mie enfans en manière que li pères n'en ptiist
tuni. (Voy. Dict. Univ.)
« faire sa volenté de son hiretage puis la mort de
p. 680. Vov. Laur. Closs. du Dr. Fr.) tourné, permission que l'on donne de partir.
Lelh ficf a'dictc pour sip:nilier un fief dont le
,
VARIANTES :
ADICTER. Xouv. Coût. gén. T. I, p. 237, col. 1. « peur de n'estre un jour recherché. » Brant. Cap.
Addicter. Coût. gén. T. I, p. 68G. fr. T. IV, p. 252.)
sutîragàns les deux autres tiers, pour les distribuer « vérité vaincra les rtrf/ni'OiiioHS, et faux rapports
aux pauvres. On trouve celte disposition, rapportée « faits contre Monseigneur. » (Du Clos, preuves de
.... sa part douna à chascun, analogue, qu'on a dit aussi Controveure pour men-
Ensi que cascuns Arceveskes songe. (Voy. Coxtroveure ci-après.)
Dounast les ii pars as Evesques
Desous lui, pour aumosnes faire. . .
Adjoignance, subst. fém. Inhérence.
Et TArcevesques en sa glise
L'une part euist quite mise,
En latin inhœrentia. (Gloss. de P. Labbe, p. 508.)
Si com l'escriture i adierce,
Et as povres dounast la tierce. Adjonction, subst. fém. Addition.
Th. Mousk, .MS. p. 208. Voy. Des Ace. Bigarr. avant-propos, p. 11.)
(Voy. AiiERDRE ci-après.)
Adjoindre, w/'Z**?. Joindre, unir. Enjoindre,
Adieu, adverbe. ordonner.
Ce mot subsiste sous la première orthographe. .\u premier sens, c'est le mot latin adjnngere.
L'usage en est ancien , comme ii paroit par ces
Certes dui vrais amant doivent un cuer porter,
vers :
Et leur deus cuers en un ajoindre et bien fermer.
Il me convient d'avec eulx départir, Fabl. MS. du R. n- 7218, fui. 253, R- col. î.
Et dire adieu à l'amoureuse vie.
Euil. des Ch. Poès. MSS. fol. 152, col. 2. i •
Au second sens, c'est le mot latin injungere, en-
AD — KiO — AD
joindre, ordonner. « Il donna senlence contre luy... Une femme ayant appris le soir que son mari
" et lui uiIjoiKjnit qu'il prescha tout le contraire. « devoit aller à un marché le lendemain de grand
(Chron. S- Itenys, T. II, loi. M, Y°.) malin, le fil savoir ù son amant, et lui manda :
Douteill. Som. Hur. p. 773.) Ces appels et ces même sens dans Villehard. p. 1(17.
adjauruciiiois éloient nommés voulii!icsc[ frivoles. Si n'osèrent plus séjourner.
Pour la paour de Vacljourner.
{dvd. T. 11, p. A'Ck) Les liabilans des villes de
liusl. des Ch. Pois. MSS. fol. .181, col. 2.
Tannières et de Ponstivicour, oblinrent ([u'ils
seroient supprimés en leur faveur, en s'obliiieant ;i C'est-à-dire n'osèrent demeurer plus long-
: « ils
payer au Roi > cliascnn an, par chascun chief de " temps de peur d'être surpris, le jour venant à
« feu d'oslel, deux sols parisis Iceuls " paroitre. »
Ajornement, Ane Poët. fr. MSS. av. 1300, T. III, p. l-20(). tourner en chicanerie. » (Vov. Hecherches,
.<
Le premier sens est le sens propre. C'est un « leur est absent, n'ayant aucun domicile au lieu
" vieux mol francois pour déclarer que le jour est
« ou la chose acquise "est scituée, suffira au lignager
« venu. » (Pasq. Hech. p. 0G2.)
« le faire adjourner à verge, faisant attacher
D'une entresuyvante fuyle, « l'exploit du Sergeant à la porte de l'Église paroi-
II ajourne et puis ennuyte.
chialle, pour interrompre la possession d'an et
<i
Comme ce mot
servoit ù désigner la naissance, T. II, p. 856, col. 2. — Voy. Verc.e ci-après.)
le commencement du jour, on a pu dire : Nous lisons dans une "Ordonnance de Jean 1"
la belle journée contre les faux monnoyeurs « Et touz ce (ceux) :
Qui nous estoit là ajournée. « que par informacion."... il trouvera eslre coul-
Froissart, l'ous. MSS. p. 137, col. 2. pables.... adjourne demain miseon autrement. »
«
Atljonrneur, siihst. masc. Celui qui ajourne. Vies des gS. MS. do Sorb. Cliif. XXVH, col. 3.
(Voy. Oudin, Dict.) « Doit li ajoimiierres dire Ce mot oITre le même sens dans ce passage :
« aiussint: P. nous vous ajournons contre J. d'ui « Hz s'approchèrent et virent au iiied de l'arbre qu'il
< en quinze jours à Clermont, à répondre ù vos « y avoit lettres qui disoienl en telle manière » :
Voy. sous l'article Adjmitcr, l'origine de ce mot .... sont moult lor gent desconforté
Qu'as plains chans ne sommes ostelé (2),
ctdela signilication dans laciuelle il est employé Où il n'eust ne fraite ne fossé,
« demandez sinon Vafijousie du nom du lioy. » Car moult désirent à vous estre ajouxté.
(Jeann. Négoc. T. II, p. "l'I. Voy. Au.ioLsïi;.Mi;.Nr— Enfjncc d'Obier lo Danois, MS. de Gaign.lt, fi.l. 8fl, V- col. 2.
ci-après.) La même
analogie d'idée a donné lieu à la signi-
fication subsistante de notre verbe .IniTEn.
Adjoustement, siibst. masc. Corps de troupes.
Ln étendant toujours l'acception d'adjouster .
Addition.
mctlrc auprès, approcher, on a dit. adjouster pour
Du verbe Adjousier, assembler, on a fait ajous- sei'rer de près, joindre, unir, assembler, proi)re-
temcnt au figuré, pour signifier un Corps de trou-
ment mettre auprès, à coté fune de l'autre, plu-
pes assemblées ou réunies; ralliées, dans ce
sieurs personnes, ou plusieurs choses. « Adonc se
passage :
« adjoustèrent ensemble eulx et leurs gens, et se
Cil qui fut de S' .Tehan sires. « babaiulonnèrent sur Sarrasins, auxquelz ils com-
En rassembla si longues tires (1),
« baltii'eut de glaives fièrement en poussant. »
Que vi= d'armes largement,
Fu li dui ajoustcmoU. (llisl. de Hertr. du Guesclin par Ménard , ,
qu'AojorsTE ci-dossus. (Uob. Est. et Colgr. Dict.) lîras à bras se sont entrepris,
De là l'expression adjoustement de testament, Bras ont dessus et dessous mis ;
pour Codicile; écrit pour lequel on ajoute quelque Ez lès vous (.3) ensemble ajoustés
chose à un testament. 'Beaumanoir, p. G9 et 70. — Pis contre pis, lez contre lez,
Par derriers les dos s'embracièrent.
Voy. Ai>jorri;it ci-après) Rom. du Brul, MS. fol. 0, R- col. 2.
Poète dit à ce sujet : « li loa qu'il semonsist ses os [-i] et les ajousta à la
(1) file de soldats, troupes. — (2) campé. - (3) les voilà. — (4) troupes.
AD - 1(13 — AD
« fontaine de la Forie. (llartèno, CoiiUn.de (i. de
" vient de juste, qui a ses proportions et ses mesures'.
Tyr, T. V, col. GOO. —
Voy. Aipjoisïii.Mi:.\T ci-après.) (Ménage, Dicl. étym. au mol «f/yHs/^'r. C'est vouloir
Le bel oste (1) que li llois ajuuslc établir une diUVrcnce de siguificalioii entre deux
Où de fîenl a si fière somme, mois, qui ne dilVèieiil peut-être que par une varia-
S'estent sur lu rive de Suinme. tion (roriliographe, née de la pnuiouciation de !'«,
(;. Cuiarl, MS. fol. 117, V'. plus ou moins ouverle; ce ijui semble devenir au
En reslrcis'iiaiit à ruiiion du iiiariai;e racLCplidii luoiiis iirobablc par les passages que nous avons
générale tie joindre, unir; l'on a dil ujousLcr [luur ra|>i)orlés ci-dessus. Ony [iou\{:adjustir ou ajuster,
allier, marier, l'ii père dil à son tils, dont il désap- pour adjouster; et réciproquement adjouster pour
prouve rincliiialioii pour une reiiiuic au-dessous de adjuster.
son état : notre conjecture est appuyée, il en l'ésulte
Si
Celo n'est pas de ton affaire i\najuster qui subsiste, est le mc'me dans son ori-
Ne ditîne ilo loi descliaucier ; gine qu'ar/yo».s<rr; et (lue la signification figurée
Je le vorrai jilus sorliaucier, que ce mol conserve, peut être i-egardée comme
Que que (i) \\ me doive eouster
Que je te vorrai ajoster une exiension des idées approcher, assemider,
As nieillors gens de cest pais. réunir. Celle signification étoit nouvelle du temps
Fabl. MS. de S' Gcrni. fol. 80, R- col. 3. de Balzac, (iiii taxoit ce mot de jargon à la mode.
(Socrate, Cluél. T. II, p. 234.)
La nuance qui distinjrue les deux significations
joindre et ajouter, est si légère, qu'au premier coup-
d'u'il elles paroissent se confondre. Toutes deux ADJOUSTER. Percer. Vol. -
III. fol. 151, V»coI. 2, Coût, de
sont une exiension de l'idée mettre auprès, ilais IJouilIon, au nouv. Coût. gén. T. II, p. 860.
notre mot ajouter, iiu'on vient de voir si souvent Adjouxtkr. Mémoire de Du Bellai, par Lambert, T. VI. —
Pièces justificatives p. 324.
employé en parlant des personnes, semble s'être Adjuster. Du Cliesne, Gén. de Guines, Pr. p. 289, tit. de 1260.
dit plus rarement qu'aujourd'hui, en parlant des Ajosteh. S' liorn. Serm. I"r. IISS. p, 184 et 194.
choses. On en trouve cependant des exemples dans Ajousïeh. Rom. du Brut, MS. fol. 9, R» col. 2. - FroisE.
les Sermons de S' Bernard Vol. III, p. 88.
sous l'orthographe ,
Ajoi-ter. Fabl. MS. du K. n» 7218, fol, 167, R« col. 2.
ajosler, qui répond au mot adilerc dans ces mêmes Ajl'.ster. Chron. S' Denys, T. I, fol. 31. V».
Sermons en latin. « Mestier est k'à cest vespre soit Ajcter. Du Ch.esne, Gén. deChûtillon, Pr. p. 60, tit. de 1268.
« ajosteie li lièce (3) del malin. » (S'Bern. Serm. fr.
Mss. p. 184.) Cil ki à l'umaniteit ajosteit lo
<.
nom Adjousteiir, sul>st. masc. Celui qui ajoute.
« de Deu. » (Id. ibid. fol. 194. Voy. Adjoustement — Mol formé du verbe adjouster, pris dans le sens
et ÀDJorsTELR ci-après.) subsistant. (Voy. Des Ace. Bigar. avant-propos,
On pourroit croire que notre adjuster ou mot p. 3, et l'arlicle Adjouster.)
ajuster seroit différent d'adjouster, si l'on ne trou- La même raison qui nous a fait distinguer
voit celle orthographe au même sens dans ce pas- adjoustement, d'ajustement, nous détermine à sé-
sage « Jou Ernols Cuensde Chisnes et Castellains
: parer Adjousteur cI'Adjistei'r ci-après.
« de Broborc, faits à sçavoir ke ai donnei el
« adjuslci à le Capeleiie de Broborc sis livrées Adipiscer,t)«'^c. Acquérir.
< de renie par an. » (Du Chesne, Gén. de Guines, Du latin adipisci. On disoit, « prendre et adi-
preuv. p. 281), lit. de 12G0.) On lit ajuster avec une « piscer la possession. » (Godefroy, sur Charles
signification semblable dans les Chron. S" Denvs, VIII, p. 74U.)
T. I, fol. 31, V°.
La manière la plus simple, et peut-être la plus Adir, subst. masc. Sorte d'épicerie.
usitée, pour s'assurer qu'une mesure étoit juste, (Gloss. de l'Histoire de Paris.)
étoit de Vadjouster, de l'approcher, de la mettre
auprès de. la mesure originale sur laquelle elle Adirer, verbe. Égarer, perdre.
devoit être réglée. De là ce mol, pris dans le sens Ce mot, encore usité dans la Normandie, étoit
figuré d'étalonner. > Pour adjouster et mai>quer d'un usage frécjuent à Paris, quand Nicot composa
« chacune mesure, aulnes ou poids, sept palars et son Dictionnaire. Après avoir observé qu'il vaut
« demi. » (Coût, de Bouillon, au nouv. Coût. gén. autant comme esgarer, il ajoute pourtant usez des :
T. II, p. 860.) « Avoir sects et adjouster mesures à formules de esgarer. (Voyez sur son Etymologie le
« bled et à vin sont déclarez espèce de
, Diclionnaire de Monet —
Gloss. lat. de Du Cange,
—
;
« moyenne Jurisdiction. » (Coût. gén. T. I, p. 8G4. au mol Adirare. Ménage, Dict. Etym. etc.)
— Voy. Ibid. T. Il, p. 4.) « Ayant adii'é mes bagues et joyaux, le Sire Artile
On disoit aussi adjuster « Donner et adjuster .1noslre compère.... retrouva le tout. » 'Nuits de
« mesures, sont exploits de haute Juslice. » (Coût. Slrap. T. II, p. 20.) » Trouveures ou choses adi-
de Bar, au Coût. gén. T. II, p. 1033. Voy. Adjus- — rées. » (Ord. T. III, p. 312.) « La doulce Vierge
TEMENT et Adjusteur ci-après.) « adira son fils, lequel estoit demeuré au temple
S'il faut en croire Caseneuve, ce mol en ce sens « pour disputer contre les sages de la loi; si le
" etc. L'abbé Lenglet n'a pas entendu ces vers. Adjudication, subst. fém.
(Voyez son Gloss. suppl.) Ce mot subsiste, il a été employé par un de nos
On a dit adirer cuer gai pour perdre sa gaieté. anciens Poètes, pour indiquer une espèce dépêché,
.... qant j'entendi commis [lar rintenliou, entre personnes mariées, et
Q'elemot congié douné; qui pouvoit être regardé comme une sorte d'adul-
Se ne m'eust conforté tère. Voici le passage quoiqu'il soit un peu obscur,
:
Un peu en fui premiers adis l)0lice, cl juger en même temps des contestations
Et esbahis pour l'aventure. (juc l'aisoii naitre la perception de leur droit, ils
Froissart, l'oi's. MSS. fol. 307, col. J.
IxMivdicnl faire et constituer un Prévost. C'est ce
Adits, subst. tnaac. plitr. Kspèce d'animal. qui semble résulter de ce passage « devant le...., :
C'est peut-être le même que Varlive ou chacal, « Prévost doivent eslre ventillées toutes les causes'
dont parle M. de liuiïon, (liisl. naliir. T. V, p. 'il '»,) « qui au droit desdits Mareschaux appartiennent,
et qu'on trouve dans l'Asie et l'Afriiiue, aux envi- « et en V adjudicature, et doit avoir de chatmne
rons de Trébisonde, etc. Louis Xt « cnvoyoit " commission deux sols et de chacune amcnile de
;
« quérir bestes estrangesde touscostez; comme « soixante sols, doit avoir dix-si'pt et. se l'amende ; . .
« en Barbarie, une espèce de petits lions qui ne " estoit de soixante livres, en quoy encourt tmite
« sont point plus grands que petits renards, et les ff personne qui faict ou vient contre les estatuts
« appeloit .\>lits en margej Aduz ou Ardits. )»(Mcni. « desdits Mareschaux, il a aussi dix-sept livres. »
de domines, p. VJI.) ^Voy. Bouteil. Soni. Bur. p. 897 et 898.)
(1> de ce que.
AD — Kir, — AI)
A<lju(ior, verbe. .luser, condamiior. Ce mot emprunte les deux premières acceptions
Acceplidii générale eiiipniiili'e du latin mljuili- du latin adjiirare. Comme verbe neutre, il signifioit
care, et {[ue l'on trouve dans un titn; sans date, jurer, faire serment, promettre avec serment. (Vov.
placé Ji la suite d'une i)irce de l'ii'.l. (Du Cliesne, Cotgr. F)ict.) • ^ ^
Gén. de liar-le-nuc, preuv. p. .'t;i.) Comme verbe actif, conjurer, prier, proprement
Elle snbsisloit encore du temps de .1. Le Maire. taire jurer, faire promettre nm chose avec serment.
« Les mauvaises destinées m'ont l'ait demeurer jus- Rabelais, T. FV, dit au Cardinal de
p. ix, Kpist.
« ques à présent là ou Madame nostre mère
. . . ChAtillon « ceulx qui par moy seront rencontrez
:
« m'envoya dès que je fus m; pour ("viter la mort à « congratulans de ces joveux escripts tous je ,
« laquelle i'estoye adjugé. » (lllustr. des Gaules, " adjurerait vous en savoir gré total, uniquement
Liv. L p. m.) » vous en remercier et prier pour conservation
On disoit par une espèce de métonymie, aiu'jer « et accroissement de ceste vostre grandeur, etc. »
une i)cine, pour condamner à une peine. Cette signification subsistoit encore du temps de
Por ce paine ajurjie
t'est la .1. Le Maire. " Par tous les Dieux, je ['adjure que
Que tu recevras sans tarder. " ne vueilles tuer mon Cygne. » fFllustr. des Gaules,
Fabl. MS. du R. n' 7218, fol. 139. R- cM. 2.
Liv. IFI. p. 312.;
La signification particulière (|ue ce mot conserve F)aus un sens moins étendu, faire prêter serment.
encore, n'est pas moins ancienne dans notre lan- (Cotgrave el Nicot, Dicl.) D'où l'on a dit « tout :
Adjuration , siihst. féiii. .Serment. L'action Adjutoire, sulist. masc. et adjectif. Aide,
d'exiger le serment. secours. Secourable.
Voyez, sur le premier .sens, les Dict. d'Oudin et Au premier sens, c'est le mot latin .\djutorium.
de Cotgrave. Par eulx et par leur ajuctoire
Out des Engleiz Quenut (t) victoire.
La seconde acception se trouve dans Cotgrave et
Rom. de Rou. MS. p. 184.
Nicot. (Voy. Adjurer ci-après.)
Ce mot très-ancien dans notre langue
, étoit ,
conjurer. « Estoit l'ung des hommes qui habitast « donna çrand fulliment et adjutoire. » Illust. des
« dedans ces forestz, qui plus sçavoit de l'art de Gaules, Liv. IF, p. 189.)
« Nigromance, et de adjuremens, el d'enchante- is'ous ne le trouvons employé comme adjectif que
« mens. » (Percef. Vol. I, fol. 29, R" col. 3.) dans ce passage :
" deur reiiuerera que pour 1^ proffit dudit delfaut, " d'une femme de servile condition ne peuvent ,
" en cause, sera prins àsuspenser jusques à la jour- " du Seigneur dont ils sont serfs. « (Coût, de
« née suivante: à laquelle sur admentenaiice que
Adniinistrateresse, &uh&t. fém. Administra- « est, mais cbailif mi cum sunl dcssemblant li mi-
;
Dans une signification particulière, Curatrice " altres. » (S' Bern. Serm. fr. mss. p. 314.)
;
(1) C'est fait avec l'oreille par les Romans, (x. k.) - (2> Il
un mot savant fait avec les yeux, tandis que /li(/a(ice a été
vaiidrait : (N. ic.) - (3) Clérical n'a pas de femiiun, parce qu il
mieux bailtiulrc et haillislrerie voir l)u C. au mot Ilajulus, .i.
était (le la famille qui restait invariable, venant tlun adjectif latin de la 2« classe. (N. E.) - (l) Trailiichon : « Il y
de fc;rand.
eut abbé et abbé.Abbé et abbé, ce n'est qu'un seul nom: mais dans l'un de ces abbés, il n'y eut que les seules paroles de
ce nom. Ce n'est qu'un office, et c'est peu de chose à mon avis ainsi dillérenl entre eu.\ les serviteurs, l'un adnunistre
:
d'une manière et Tautre d'une autre. » (n. e.) - (.5) auprès, mot explétif. (N. e.)
AD 107 — AD
C'est par une analni^ie peu p^^s scmblahlcî à
îi On a dit au môme sens en parlant de malades :
celli' (lue nous avons indiquée' sous le mot Ahminis- Elle leur administre, elle les couche «t liéve.
TRATKiN ci-ilessus, pi'is (laus le sens d'iiilervention , G. Uacliaol, MR. p. 89.
(Triompb. des neuf l'reux, p. 3;i'i, col. -2.) ADMINISTRER. Monst. Vol. I, ch. 191, fol. 2<«, V».
Admenistker. Gloss. du P. Lalibe, p. .520.
VARIANTES :
Admonf.stk». Modus et Racio, MS. fol. 220, R».
Administrer, verbe. Administrer, gouverner. Adininistrcur, siibst. masc. Celui ([ui admi-
Servir, fournir, donner. nistre. Celui qui sert.
Ce mot formé du \n[\n administrai'e, se dit encore Nous trouvons souvent ce mot employé dans la
au premier sens en parlant des clioses. On Fem- signification particulière et subsistante de notre
ployoit autrefois en parlant des personnes. « Le mot Administrateur, qui administre, qui régit.
« Roy... accordoit tontes requestcs luy faicics par î'i
(Voy. Beaumanoir, iihi suprà. Gloss. sur les —
« ceux de qui il estoitflf/H(/«!S/»r'. > iMonsli'. Vol. I, Coût, de Bi'auvoi.sis, etc. etc.)
cil. 191, p. 200. Y°.) Ainsi ne font administreiir que braire,
Il paroit emprunter la seconde acception du lalin
Vivres quérir pour mesgniée (6> et argent,
Chevaulx, harnois pour chevaulcher ou traire.
miiiistrare servir, fournir, donner
, acception ;
Administre vivent bien saigement,
encore subsistante dans les expressions Ailuihiis- Vestuz, peuz sont gaignent largement
;
trer les Sacrcmens, Administrer des preuves, etc. Et si font po, etc.
mais beaucoup moins étendue qu'elle ne l'ctoit Eust. des Ch. Poi'S. MSS. fol. 3i7, ccl. 2.
dans l'origine de notre langue, comme on en peut Dans un sens plus général, on disoit au figuré :
juger par les passages suivans : « (1) As cuers ki Si fès au Bacheler entendre.
<i eiulurit estoient si cum pière, aministrevet om à Que tôt adès doit son cuer tendre,
« droit les coutels de pière dont Jh. C. nave (2) fist la Et la droite voie tenir,
De plus en plus preus devenir :
" circoncision. » (S' Bern. Serm. fr. ms. p. 220.) « A A droit i doit tendre et tirer.
« leurs propres mains adiuinistroieut l'eau en Et tôt son afaire atirer,
« leurs bouches. » (Percef. Vol. V, fol. 3G, R" col. 2.) Au mestier des armes s'offrir.
Si doit le cvier du tôt offrir,
« Tu es sage et es appelle es aiïaircs des humains... Car se li cuers n'est amiwster,
« Vecy le mondequi te «/«('/(/.s/jr beaux chevaux, Li cors n'i a guères mesler.
« belles robes , bonnes viandes, etc. « (.Modus et Fabl. MS. du R. n" 7015, T. U, fol. 161, R- col. 1.
Racio, Ms.. fol. 220, R°.) donc que
Or faut-il je le garde,
Souvent dans les écritures du 13' et du M" siècle, Et que les vertus je regarde
Ve et Vo se ressemblent cette ressemblance, jointe
: De quoi je sui aministn's,
à l'abréviation de Vr qui n'aura pas été remarquée Et anciennement registres.
Froissart, Poês. MSS. p. 36, col. 2.
par le copiste, aura pu faire lire admoneste pour
admenistre en cet autre passage: « Vaine gloire Ce même mot a signifié celui qui sert. De là l'ex-
K leur rtf/;HOHi's/^ tout ce qui leur fault de perles, pression Aministreor espirit, en lalin Ministratorii
« de pierres précieuses et de toutes richesses. » spiritus, pour designer les Chérubins. « Chérubin,
(Modus et Racio, ms. fol. 220, R°.) « ce dist li Profète,"estevent [7) et ne soyenl mies...
Enfin, Administrer h)i prisonnier, c'étoit le ser- " Tuit sunt aministreor espirit por ceos ki doient
vir, le soigner, lui fournir les secours dont il avoit « receoivre l'érilaige de salveteit. (S' Bern. Serm. >>
besoin. (Voy. Froissart, Vol. 111, p. 33. « Le Duc de i fr. MS. p. 324. —
Idem. Serm. lai. Voy. Admixis- —
« Bourgongne, qui avoit la garde du Duc de Bar... TRATEim et Administrer ci-dessus.)
« et d'autres plusieurs prisonniers qui estoient au
VARIANTES :
« Louvre, et lesquels il faisoit administrer par ses
ADJUNISTREUR. Beaumanoir. ch. 16. p. 96.
« gens... les restitua et rendit à ceux de Paris. «
Ad.menestrières. Ibid. ch. 7, p. 47.
(Monstrelet, Vol. I, ch. 103, p. 167, R°.) Administre. Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 347, col. 2.
(1) Traduction : « Aux cœurs endurcis comme pierre, on présenterait avec raison les couteaux de pierre avec lesquels
J. C. nouvellement né fut circoncis. » (n. e.) — (-2) neuf. — (3) insensé. - (4) dLx fois. —(5) Traduction : « Et toi-même tu y
seras. » (n. e.) — (6) mesnie ; voir D. Carpentier, Glos. français, (n. e.) — (7) sont debout.
,
AD — 108 AD
Admixistrières. Beauraanoir, ch. 4, p. 31.
Amenistreur. Gloss. sur les Coût, de Beauvoisis.
A.MixisTREOR. S' Bern. Serm. Fr. MSS. p. 65.
ADMIRATION. Froissart. Vol. I, p. 361.
Au.MiNisTn.vciox (lisez Admiracion). Triomph. des neuf
Amixistues. Kroissart, Pocs. MS. p. 30, col. 2.
Preux, p. ll'.t, col. 1.
A.MiNisTUEin. Ibid. p. '.m, col. I.
.\D.MiR.\cioN. Kust. des Ch. Pol-s. MSS. fol. 274, col. 3.
AMNiisïEii. Kabl. MS. du K. iv 7015, T. II, fol. 16V, R" col. 1.
Amui.\c.ion. Fabl. .MS. du R. n» 7218, fol. 203, R" col. 2.
R.\iiLE ci-dessus.)
Admittei', verbe. Recevoir, admettre.
Ce mot subsiste avec la seconde acception mais ;
Du
latin Admittere. (Voy. Adicmis ci-dessus, sous
on ne diroit jilus faire situes «H(//'rt///'s pour signi-
:
la troisième acception.) « Poet le Seigniour aver
fier exprimer, marquer par des signes le sentiment '<accion euverz le Soveraigne del meason que prist
de l'admiration. (Voyez Histoire du Tliéalre français, " el admit! ast son villen d'estre professe eu mesme
T. II, p. 515.1 >'la meason sanz licence el la volunt(! le Seignior,
VAltlANTKS
el recovera ses damagez ii la value de le villein. "
:
'<
autrefois en mauvaise part, pour tout geiire desiir- Ce verbe, composé du substantif latin modus
prise et d'étonnement, même d'iiorreur > Si luy :
mode, façon, moilération, modification, borne, etc.
« vint à grande iuhiiiration et desplaisance. » ,
emprunte ses diverses acceptions des différentes
signilications de ce même substantif.
(Froissart, Vol. 1, p. 3(51.) Le Duc de Bourgogne,
après l'assassinat du Duc d'Orléans, « confessa, et Le sens propre el générii|ue est façonner, donner
" dit que par l'introduction de l'ennemy, si avoit
la façon, en parlant d'un ouvrage; en termes d'A-
Le peuple dit encore en quelques Provinces, c'est En étendant l'acception d'Admoder, façonner, à
une admiration, pour c'est une chose admirable. celle (le préparer, disposer; on a dit an ligure
Enliii ce mot paroit avoir été en usage pour le s'amoder ou s'amoier pour se préparer, se dis-
signe même de l'admiration, l'exclamation. 'Voy. poser.
Eust. des Gli. l'oi's. ms. où l'on Irimve le mot .\d- Alors à jazers je m'amodc.
miracion, confondu ;illeriiativement avec le mot Comme beau parlant, bien disant.
Œuv. de Uoger de CoUepyc, p. 48.
demande on question dans le litre de plusieurs qua-
trains, après lesquels on en trouve avec le titre de je me
vueil amoier
Réponse. Le \nol Aihniraeion paroit signifier dans A rimer et à fabloïer.
Fabl. .MS. du I\. n- "SIS, fol. 277 R- col. I.
ces endroits, exclamation. ^Voy. Eust. desCh. Poës.
jiss. fol. -2Ti, col. ;i) Ce même verbe dans le sens de modérer, modifier,
(1) alloué.
AD KK) AI)
exprime encore ujie idée accessoire de Tidce prin- seconde orthographe, n'a pins guère d'usage que
cipale, façonner, «.le m'y emploieray de dieu i)on dans (iuel(|ues provinces. Il signifie fermier, mé-
« cueur et n'y espar^noray du mien pour coiilem- tayer. (Colgr. IMct. et Laur. (jloss. du Dr. fr.)
« pérer et umodier les condilions controverses Dans un sens moins propre, celui (|ui dunne :"!
Nous finirons cet article par une remarque sur autre grain, même en argent. (Voy. Du Cange,
la formation des mots francois, dont l'étymologie
Gloss. lat. au mot Ad)noisso)iata tallia.) Le Gou-
« verneur de la Chancellerie ainoissonne chascun
est latine. Si les uns, en vieillissant, ont perdu ces
« an les petits sceaulx. » ;Estats des oflic. des
traits de ressemblance qui découvrent leur origine
lorsqu'on remonte à l'urtliographe primitive ;" les Ducs de Bourg, p. 6.) « Ils ne vendront justice, ne
« ne amoissonneront foires ne marchiés. » Ibid.
autres en ont ac(iuis. qu'ils n'avoient point en
naissant (1). Telssontles \erhes, Amoier, Aorer, etc. page 297.)
que des Auteurs plus modernes ou mieux instruits, Cette signification générale doit peut-être son
ont écrit Admoder, du latin iiiodtts; Adorer, du origine à l'usage de payer en grain, c'est-à-dire
latin Adorare, etc.
avec une partie des fruits de la moisson, ce que
l'indigence ne permettoit pas de payer en argent.
VARIANTES :
Cet usage subsiste encore dans le Lyonnois, où les
ADMODER. Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 101, col. 1. paysans ou laboureurs conviennent avec les
Amoder. Qùiv. de Roger de Collery, p. 48.
Amodier. Rabelais, T. IV, p. I,")2. charrons, maréchaux et autres artisans de cette
Amoier. Ane. Poët. fr. JISS. avant liiOO, T. IV, p. 1359. espèce, de leur donner une certaine quantité de
Amoyer. Percef. Vol. 1, fol. 78, R» col. 2. grain en payement de leurs ouvrages ou fournitures
durant le "cours d'une année. C'est ce qu'ils
Adniodiateur, subsl. nuise. C'ui prend à appellent icunoissonner. Ils s'abonnent de même
ferme. Qui donne à ferme. avec le médecin. iVoy. Du Cange, Gloss. lat. an
Ce mot qui subsiste au premier sens, sous la mot Amuissonata tallia.)
(1) me faut. - émouvoir. — (3) le mode du flageolet. — (4) Sainle-Palaye s'aperçoit déjà de la différence entre les
(2)
mots populaires et les mots savants; s'il juge bien de ces derniers, il ne voit pas pourquoi les premiers s'éloignent du latin ;
ils sont d'ailleurs moins vieillis, si, comme dit Pascal, « la vieillesse du monde est devant nous et non derrière. » (x. e.)
AD 110 — AD
vAniAMF.s :
VARIANTES :
ABMOISSOXXER. Gloss. sur les Coût, de Beauvoisis. AllMONTSTEi;. C.loss. de Marot. - Gloss. de l'IIist. de
Admoison.neh. Du Cange, Gloss. lat. au mot Admodiai-e 2. Paris.
Amoisonner. Gloss. de l'Hist. de Paris. Amonester. Cléomadés, MS. de Gaignat, fol. 59, V° col. t.
A.MOisso.NER. Du Gange, Gloss. lat. au mot Amnisaonala Amoxëter. L'amant Uessusc. p. 21.x
tallia. Amonnester. g. Guiart, MS. fol. 133, V".
Amoissoxxer. Estats des Offic. des D. de Bour. p. 297.
î'employoit autrefois dans îc sens général d'avertir. « car tant vous vov palle et amorty. » (Cér. de
« Il fut."... surprins d'un remors de conscience....
-Nevers, Part. II, p. 2!).)
« et d'icelui, comme si par (juclque esprit il eust On a dit, en parlant des hypocrites :
>'
es[é amonété, qu'il s'amusoil ù la moutarde, il
A
. .
eaus, quant partirent de là, de Gaston Pliébus, ms. p. 101. et I0-2. Voy. —
Ce fu ce qu'il umoneslassent Ad.mûrtir ci-après, sous la cinquième acception.)
Sa feste et savoir le laissassent
Par tous les lieus là il venroient. /Imo?'//, se dit encore en matière de rentes, de
Clcomadis, MS. de Caigoal, fol. 95, V- col. 1. pensions et de devoirs de fief, qu'on éteint, qu'on
(1) tombe. — (2) se montre. — (3) Admonester a été fait sur Admoncslarc, fréquentatif formé de Admoncslum, corruption
de Admonilum. (N. E.) — (4) lépreuse.
-
AD — III AD
rachète. (Voy. AnMinniu eu ce sens.] Au reste, pour < admortissement, d'où il a été appelé acquêt ad-
Lieu enteiulre ces expressions .« lief npparleiiaiit à :
' viorli. - (Laur. Closs. du Dr. fr.)
« l'ÉKlisi' (idinorli ; terres il'Ki;li.ses adinurlii's ;
VARIANTES :
« i\ci admurli et iiuleiuiiisé; licrit;ij;es «f/mo;7/s et
AMilUri. Nicot, Dict. - Laurière, Gloss. du Dr. fr.
« iiulenuiisez ceiisives udiiiorlii's ; rente admurtie, A.Mouri. Ortli. subsiste. —
;
Gloss. des arrêts d'amour.
« etc.; " ou lient lire l'ailicle Aii.muiitissi:.mi;.nt ci- Amoutiz. Chasse de (last. l'héb. .MS. n. 10-.'.
demnité. Suivant fancienne Coutume de Laon en Dame, de ton Saint cors Diex toz nous conforta
Vermandois, « pour rentes constituées sur liels.... Qu'en loi prist nostre char, que por nous amorta.
« est reiiuise inl'codatinn par le Seigneur. » iCout. Comme vrais Die.\ et hom ; en ses Cie.x l'enporta!
du R. n- 7218,
gén. T. I, p. 481.) L'article 117 de la Coutume d'Or-
l'ahl. .MS. fol. 2:3, l;- col. 3.
léans, porte que « si aucun héritage censuel est ce même mot employé ligurément par op-
De là
« vendu, donné ou autrement aliéné, ou rente sur position au verbe Aviver. « Roy glorieux amorte
« iceluy constituée à Kglises, ou gens de main- « en moy le désirer de la char et avive la vigueur
« morte, le Seigneur censier, si bon luy semble, en « de l'amour. » (Chasse de Cast. Phéb. >is. p.' :%(.).
« fera vuider les mains à celuy qui l'a acquis, ou Il conserve encore cette acception figurée,
sous
« auquel il auroit esté donné ou aliéné et ne le ;
l'orthographe amortir, qui semble être moins an-
< recevra ù vicaire, s'il ne luy plaist. Et si une fois
cienne dans notre langue, que celle LÏAmorter.
« il a esté receu à vicaire, le Seigneur censier sera nuoiqu'.l;;io/7/r soit encore d'usage en |iarlanl des
« tenu à toutes mutations de l'y recevoir, en choses morales, des passions; on ne diroit cepen-
« payant les redevances telles ([u'elles sont deues. » dant plus « Quant à ce que me mandez avoir
:
< que toutes rentes achetées et constituées à prix (Lett. de Pasq. T. I, p. 5'2.) .Nous disons encore ligu-
« d'argent, posé ores qu'elles soient achetées et rément, faire mourir ses passions. (Uict. de l'Aca-
« accordées entre les parties , perpétuelles et à démie française.)
.1 tousjours. néantmoins elles sont racbetables, Amortir le feu, signifie aujourd'hui rendre le feu
« n'estoit qu'elles fussent amorties, en tant qu'il moins ardent. Autrefois c'étoit le faire mourir, ,
« touche les gens d'Eglise. » (Coût. gén. T. I, l'éteindre. (Voy. La Thaumass. Coût, de Berry,
Par le procès-verbal des Coutumes de Berry,
p. 402.) p. '281.) Xous trouvons amortcr pris métaphorique-
on accorda « aux gens du premier estât, que... ment en ce sens « Illumine mon cuer de la céles-
:
« ont racheté durant leur mariage des rentes, des « soit à condition ou faculté de la racheter etétein-
« charges ou des servitudes dues sur les immeu- dre pour certaine somme ou non. » (Laur. Gloss.
>•
« et dans ce cas l'offre du demi-denier n'a point de (Coût. d'Anjou, au Coût. gén. T. IL p. 74.)
« lieu parce qu'à le bien prendre un tel rachat
: Amortir la foij et Iwmmage c'étoit racheter ce .
« est moins un acquêt qu'une ejctinctioii et un devoir par une redevance, l'éteindre, en dédom-
, ,
AD — 11-2 — AD
mageant le Sei?;neur à qui il personne
étoit dû. « Si .\(lmovtissal)Io, Racbetable.
aitj.
« c'ousliimière ; c'est Ji sravoir, personne non no- Vuy. Laur. Gloss. du Dr. fr.)
« ble, aborne à ([ueUiue devoir ou amortist la foy
« et hommage qu'elle doit à cause d'aucuns hérila-
Admoi'tisseinont sulist. masc. Acquisition
,
« cueur me amortist tellement, que comme morte du verbe AnMORTiR ci-dessus. (Vov. Ord. T. I, pré-
« cheus. " (Saintré, p. 3/(5.) face, p. <). —
Et Laur. r.loss. du Dr. fr.)
En termes de peinture . on dit que les couleurs Les Seigneurs se plaignii-enl de ce qu'ils étoient
se perdent eu mourant les unes dans les autres, privt's des droits de lods et ventes, de rachiit (»u de
lorsqu'elles Unissent par une dégradation insensi- relief, qui leur seroieni échus, si les fonds tombés
ble. Nous trouvons amortir, emiiloyé figurément en main-morte fussent demeurés dans le commerce
en termes de maçonnerie, dans une signiiication à ordinaire. Leurs contestations à ce sujet avec les
peu près semlilal)le, en pni'lanl d'un conlro-mur Eglises s'étautronouvoléessousle règne de LouisIX,
dont la saillie Huit, cesse d'être au-delà du nu du ce Saint l'oi décida contre elles, « en ordonnant
mur. en diminuant insensiblemenljusqu'à une cer- « qu'elles seroient obligées de traiter avec les Sei-
taine hauteur. « Si... four, forges ou cheminée sont <•gueurs féodaux pour être conservées dans la
« faits contre mur moitoyens, sera fait contremur < possession des héritages qu'elles auroient ac(|uis
« de l'espesseur de six poulces eu admortissaiit ou « dans leurs mouvances sinon qu'elles seroient
,
« diminuant jusques au premier estage. » (Coût. « conlraintes de les mcllre dans l'an et dans le jour
" immeuiiles, tant d'acquêts que de naissants. » « que c'est héritage admorly, car c'est héritage
(Nouv. Coût. gén. T. II, p. 87(i , col. 2. Voyez — « duf|uel ledict octroy est donné. Pourquoy fut
Admortissement ci-après.) « adtiiorlisscvicnt trouvé, pour ce (lue gens d'I'!glise
« acheployent volontiers et jamais ne revendoyent,
C'est par allusion à ces sortes de donations, qu'un
« et ainsi Vils pouvoycnl achepter à volonté et sans
de nos anciens Poètes a dit :
« congé du SeigiHMii- hnnll jusiicic'r, coiiiine autres
Ne vous tuez pour vos prouchains : " personnes séculii'i'cs, rien ncî leui' escbapperoit
Qui s'amortit, pis vault que mors. « n'acheplassenl. » (Gr. Coût, de Er. Liv. II,
(lu'ils
Eust. des Ch. Pocs. .MSS. fol. 437, col. 3.
ch. —
Voy. Amortis.mion ci-après.)
xNiii, p. 1('>3.
Les /,c//rr.s (l'amorliaacmcnt accordées par le ,
VABI.\.NTES :
« par cliasciiu (ulmarUi. » ((ir. Coût, de France, clamé ce droit. (Voy. Mercure de Fr. Juin 4739,
Liv. II, cil. wiii, p. 1(!4.) p. 12()!).) Il |);iroit (|ucce n'est pas sans quelque
Ce i)riiici|K' ilii droit l'codal est aussi ancien que fondement, puis(|iren Vl'M), sous le rijgne de
la Loi ([ui ulili^ea les gens de main-morte d'olftonir Philippe le lîel, le Parlement rendit un Arrêt en
des Seigneurs immédiats des Letti'es d'amortisse- faveur du Comte de Nevers, par lequel il lui étoit
ment pour se conserver dans la possession de leurs permis d'accorder des Lettres d'amortissement aux
biens iinniciiMcs. Car à peine furcnl-ollesolilenues, gens de miiin-morte, etc. [)Ourvu qu'il ne i-eçût
que les Scii^iiciii's nuMinls smilini'i'iil (inc ces suites point d'argent. Aulrement le lioi pouvoit mettre
de gi'àces n";iv(>icnt pu être failes leur prc^juiiice
;i ; dans sa main les biens amortis. (Voy. Du Cange,
et les Eglises furent contraintes de linancer une (iloss. lat. au mot Adniorlizat/o.]
seconde fois au profit de ces Seigneurs, cl ainsi de nos Rois accordoient le droit d'amortir, s'ils
Si
Seigneurs en Seigneurs jus(iues au lioy, en remon- pouvoient le restreindre et le inodi'rer; s'il leur
tant de degré en degré. « l»e l;i vient (dit Lauricre) éloil (lu, |)()ar chaque ;imorliss(.'iiient, un droit
« que les commuiiautez et autres gens de main- d'indeiiiiiilé, comme étant lU'U'eux souverains dans
« morte, sont obligez de payer au Hoy le droit leur Royaume, ce sont les termes dont se servent
« d'aviortisKcincnt, t\u\ n'est autre chose qu'une i|uelques-uiies de nos Coutumes, on a eu raison
« indeniiiilé; et non pas parce qu'ils sont person- de regarde!' ce droit comme un droit attaché à
« nelleiueul incapables de posséder des biens iin- la souveraineté. Par conséquent les Rarons et autres
» meubles dans le lioyaume comme Hagueau et Seigneurs n'en ont pu jouir (lu'à titre de conces-
« tous nos Auteurs l'ont cru jusqu'à présent. » sion, ou bien ils usurpèrent ce droit, lorsque la
••
(Gloss. du Dr. fr.) '< force de l'auctorité royale n'estoit bien cogneue,
Comme ces indemnités multipliées, souvent exor- « comme depuis elle l'a esté. Car telles choses qui
bitantes, parce qu'elles étoient arbitraires, excé- « dépendent de la puissance souvei-aine, appartien-
doient pres(|uc toujours le prix des aciiuisitions, et « nent à la seule majesté. » (Gr. Coût, de Fr. Liv. II.
qu'elles meltoient les Eglises dans une sorte d'im- ch. XXIII, p. IGG, note.)
possibilité de les conserver, Pbilippe le Hardy guidé Anciennement, personnes non nobles qui
les
uniquement par son zMe, crut devoir donner des acquéroient des qui ne les possédoient pas
fiefs, et
bornes cerlaiiics aux prétentions des Seigneurs. à services roinpéteiis, c'est-à-dire sans diminution,
Pour cet effet, il ordonna dans un Parlement tenu sans extinction des services militaires, étoient
à Paris, aux fêtes de Noël de l'année 127."j , que les aussi contraintes d'obtenir des Lettres d'amortis-
Seigneurs ne pourroient inquiéter les Eglises au sement ; cela fondé sur le même principe qui y
sujet de leurs acquisitions, lorsqu'elles auroient été assujettissoit lesgens d'Église. Comme eux, elles ne
amorties par trois Seigneurs médiats, sans compter pouvoient conserver leurs acquisitions qu'en payant
celuy qui avoit donné ou vendu aux Eglises que ;
aux Seigneurs suzerains, de degré en degré
pour les immeubles qu'elles possédoient à titre jusqu'au Roi, de grosses finances pour Vadmortis-
d'aumône, sans la permission du Roy, dans ses sement, l'affranchissement des services militaires
fiefs et ses arrière-fiefs, à compter depuis vingt-neuf ([u'elles étoient incapables de rendre. (Voy. Ord.
années, elles payeroient en argent la valeur des T. I, préf. p. 11, et A.MORTi ci-dessus.)
fruits de deux années et de trois années, pour les
; Nous avons remarqué ci-dessus, que les ventes
immeubles qu'elles auroient acquis, à quelque titre failes à gens d'Église, étoient appelées
des
que ce fût. Quant aux acquisitions par elles failes admorlissemens, parce qu'il en résultoit une
dans les AUeus situez dans les fiefs et les arrière- extinction de profits Seigneuriaux. C'est par la
fiefs du Roy, elles dévoient payer pour celles ([ui même analogie qu'on a dit'et qu'on dit encore nd-
leur avoieiit été ainnônécs, l'estimation des fruits mortissement pour racquit, extinction d'une rente.
d'une année et pour celles ù titre non graluil, don-
; (Voy. Laurière, Gloss. du Dr. fr.) On écrivoit quel-
ner les fruits de deux années, à moins qu'elles quefois admortiement. « Jamais on n'admorliroit
n'aimassent mieux mettre ces acquisitions bors de « la rente dedans l'an et jour, mais tùusjours
leurs mains. (Voy. Ord. T. I, sommaires, p. 303.) « après, quelque temps que ce soit l'on feroit
Cette Ordonnance, qui ne devoit avoir lieu ([ue « de sorte qu'il n'apparoistroil Y admortiement
çopr le passé, nous apprend que les Barons avoient « avoir esté fait dedans l'an et jour, etc. » (Coût,
été de tout temps en possession â'amorlir. Philippe gén. T. II, p. G49.)
III, en 1277, accorda le même droit à l'Archevêque Enfin, ce mot signifioil, en termes de Coutumes,
de Reims et aux Évêques, Pairs de France, en le une donation faile^ à la charge par le donataire de
restreignant aux arriére-fiefs, relevant d'eux. nourrir le donateur jusqu'à sa mort. « Toutes per-
(Voy. Du Cange, Gloss. lat. au mot AdmortiuUio.) « sonnes ayans enfans, peuvent donner l'usufruit
Les Comtes de Champagne pouvoient aussi donner « de leurs biens, acquests 1) et naissans '2), et leurs
des Lettres d'amortissement. (Coquille, hist. du « meubles en propriété à tous l'un ou plusieurs de
(1) Pour Acquests, voir Littré, I, p. 46, col. 3. (n. e.) - (2) « .\u regard des héritages vulgairement dits et appelez propres
ou naissans venus des pères ou mères ou d'autres parens, iceux héritages doivent retourner au plus prochain parent dudit
défunt en ligne descendante du costé dont sont procédez lesdits héritages. » {Nouv. Coust. rjénér., II, p. 680.) (x. e.)
I. 15
AD — 11 i — AD
• ses enfans, à la charge irèlre nourry el subvenu " d'autruy, tu aduichUles le plus souvent la
« à toutes ses nécessitez et autres choses que « tienne. » (Le l'rince de Machiavel, p. '29.)
« voudra apposer le donateur du contrat de J. de Meun, parlant des trois Parques, dit :
« Viiniurlissoiicnt. - (Coût, de Clennonl, au Nouv.
Saichcz que moult vous réconforte
Coût. jïén. T. 11. p. 877, coi. l.j Hcrila^e baiiié •
« durant
Rom. de la Rose, vers 20070-20G80.
la vie de Taduiortissant. » fCout. de
Clermout, ubi suprà. —
Voy. s'Amortir sous Quelquefois ce verbe étuit neutre, et signifioit
Amortir ci-dessus.) devenir à rien, se détruire, « mult anichilant
V.VHU.NTES : « s'alloil. » illisl. des 3 Maries, en vers, ms. p. -1\-1.)
.\DMOUTISSEMENT. I.aur. Gloss. du Dr. fr. On l'empioyoit encore de même, du temps de
.\nMORTlK.MKNT. Cout gcn. T. II, p. Il'h^. .1. Le Maire. « Leur force et leur dureté robuste, et
Amortissement. Orth. subsist. — Nouv. Cout. gén. T. I,
« paravant si terrible el si redoutable, se commença
p. 158, col. 1.
à amollir et anichiler. » (Illustr. des Gaules, Liv.
<•
« cas pour ce que le Porteur est Seigneur de la Prélat, je vous faz asavoir
« cause, et le Procureur non el que le Maistre et
;
Que tuit en este nnitlié.
Mot^lre ("lUillaume ont escillié,
« le Pi'Ocureur procèdent ensemble, il n'est pas
Ou li Rois, ou li Apostoles.
« possible, car il faut avoir partie directe el si Or vous dirai, à briés paroles,
<• formée qu'elle n'ait pas deux adncx, mais un Que se r.Vpostoiles de Homme
« seul qui vaille. « (Bouleill. Som. Rur. lit. Puet escillicr d'autrui terre homme,
Li Sires n'a nient en sa terre, etc.
197, p. (i'.l.)
Fabl. MS. du R. n- 7218, fol. 324, R- col. 2.
Cassation.
ADNICIIILER. C.ér. de Nevers, Part. II. p. l'J. 1
Le premier sens est le sens propre et générique. Adnichilleu. Ord. T. III, p. 149. — Le Prince de
" Du trop peu manger procèdent.... débililalion de Machiavel, p. 21.
« corps, perturbations d'esprit el anicilation de ANicuiLEn. Oudin. Cotgrave, Nicot, Dict. — Ménage, Dict.
— étvm. - Eusl. des Ch. Poës. MSS. fol. 217, col. 4.
" soi. « (Triomph. de la noble Dame, fol. 51. A.NiLLiEn. Fabl. MS. du R. n» 7218, fol. 324, R" col. 2
Voy. Admciiileh ci-après.] Annichilku. Oudin, Nicot, Rorel, Dict. — Brantôme, Cap.
Dans une signification particulière, on disoil fr. T. II, p. 387.
Aduichilation pour Cassation, en parlant d'un tes- ANNiini.Eii. Orlli. subsist. — Clêm. Marot, p. 259.
« estoient ouys, tors vaudroilla reproche: car ledit Adiioiioer, verbe. Annoncer.
« testament adiiicliiU', leur don seroit nul. » Du Annun-
latin .[(Inuiiliare ([u'on écrivoit aussi
(Bouteiil. S(im. lUir. lit. 10."., p. OIS.) liare Uuanl le lioy eutouy parler les messagiers
: >
vAni.\NTEs :
" des Admiraulx d'Égipte, qui estoient venuz
AnXICIllLATION. DouleiU. Sera. Hur. tit.
« avecques Messire .lehan de Vallance ("ij.... le Hoy
lO."., p. 018.
A.sicii..\TioN. Triomph. de la noble Dame, fol. 51. " leurdisl qu'il ne feroit nulle trêve à eulx, pre-
" mier (lu'ilz lui eussent rendu toutes les testes des
Adnicbiler, verbe. Réduire à rien, détruire. « Chreslieiis morts, ([ui pendoicnt sur les murs du
Devenir à rien. Avilir, deshonorer. " Quassere (3), dès le temps (jue les Contes de Bar et
Ce mol subsiste sous l'orthographe Annihiler, « de Montfort furent prins el avecques eux
en latin Aunihilare, formé de nihil qu'dU écrivoit « renvoia le Hoy ledit Messire .lelian de Vallance,
nichil [\] dans la b;isse latinité, d'où vient Adni- « pour la grant sagesse el vaillance qui estoit en
chiller, proprement réduire à rien, détruire. (Voy. " lui, pour adHO)icer de par le Uoy le message aux
AuMLi.Eii ci-après.) « Si tu moyennes la puissance « Admiraux. » (Joinville, p. 8!).)
(1) On écrivait de même michi; cotait pour empêcher la contraction des deux syllabes en une, et renforcer le son de la
lettre h. (n. e.) - (2) Jean de Valenciennes. — (3) Le Caire.
AD 115 - AD
CONJUG. « trouver si anulliz, pourtant 86(1) ceulx de la
Anouricvct, impnrf. indic. Annoncoit. (S' Bern. » Rochelle s'estoienl rendus. (Ilist. de B. du ..
premier sens est le sens pi'opre. < .Iulius... a esté le droit de ([uebiue
« succession.... ou autres
« à l'eiu'oiilre du bien commun, l'bonneur el la droits incorporels. " Coût, de Courtray au nouv.
•
« fraiicliis(! de la noble cité de Homme el aditul- Coût gén. T. I, ]). KK'.O, col. 1.)
« lation des nobles liommes du pays. » (Percef.
Vol. V, fol. 15, R" col. 1.) « Se fut ensuiviz adnul- Adoiser, verbe. Toucher du doigt. Toucher,
« /fl/îo» et corruption de nostre ville; conse- approcher. Toucher, frapper. Animer, irriter.
ilquemment désolalion et totalle destruction de Du mot
Doit ci-après, que l'on écrivoit fiuelque-
« nostre.... Royaume.
(Monsir. Vol. 1, fol. "iiJS.)
» fois Doi, s'est formé le verbe Adoiser. On a fait
Adniiller, verbe. Rendre nul, détruire. Dé- autre manière, comme en embrassant.
courager. Side sa main i voloit adeser.
Rendre nul, annuller comme l'on dit encore Bien en porroit le cop mortel ester.
aujourd'hui en termes de pratique, dans une signi- Chans. MSS. du G" Thib. p. lli.
On employoit autrefois ce mot dans un sens plus Que fu ce ore qui m'adesa ?
général. Cléomadès, MS. de Gaifnat, fol. 18, V* col. t.
(1) parce que. — (2) Le plus souvent si, venant de sic, correspond à of tandis que la conjonction si est transformée
en se. (n. e.)
AD IIG - AD
De Roen assaillirent le chief et le coslé ;
Le premier sens est le sens propre. ,Voy. Colgr.
L'autre que clôt Sainne, ne l'ont mie adésc.
Dict. et le verhe Ahomurer ci-après.)
Rom. do Rou, US. roi. 104.
Ce mot a ét('' pris pour action de couvrir, de
On peut rapporter encore îi cette sii;nificalion cacher. (Cotgr. Dict.)
générale, l'expression dont un ancien Poëte s"est
J.-C. en s'incarnant dans le sein delà Vier<xc, a
servi en parlant d'un manteau neuf.
voulu cacher sa Divinité sous la forme humaine ;
. . . prist un manliel d'escarlate, d'où l'on a pu dire ([ue le Sauveur en se faisant
Tôt nuef et lonc à lor costume,
Conques n'i ot adcsés (1) plume.
homme,
l'Ii. -Mousk. MS. p. 500. Prist en la Vierge aoinbrement
Fabl. MS. du R. n- 7218, fol. 321, V' col. 2.
jamais plume n'y avoil touché
C'est-à-ilire, (jue ;
que jamais on n'y avoit essuyé sa plume. C'est un L'origine de celle acception fi^iiuve paroit indi-
écrivain qui emploie les idées qui lui sont fami- quée clairement par le mot covri, dans un passage
lières. citésous l'article AmoimtER, où l'on trouve saunibrer
Pour touchi'r, frapper. pour s'incarner.
que jà adezé Enfin Adombrement, en termes de peinture, a
Ne soit tel cerf d'épée nue ; siiinilii' l'aclioii d'éhaucher, ébauche. fCotgr. Dict.)
Car c'est folie maintenue. Lbancher, donner ù une figure
c'est les premiers
Font. Guer. Trcs. de V^n. MS. fol. 17.
traits, m latin Adumbrare.
On a dit en parlant d'.\bralKim, prêt ù sacrifier
VARIANTES :
son fils Isaac :
ADOISER. Blanchandin, MS. de Germ. < adombroient son teint et le rendoient si attirant,
.S' fol. 190, R» col. 3.
.\daieh. Froiâsart, PoOs. .MSS. p. 113, col. i. « etc. » iBrantôine, Dames lUustr. p. 170.)
Adavkr. Oudin et Nicot, Dict. Ce verbe, extension du sens propre ombra-
iiar
Adesf.ii. Fabl. MS. du R. n» TOl.'i, T. II, fol. 81, V» col. 1
Adesser. Ane. Potis. Fr. .MS. du Vatic. n» 1190, ger, a signiti('' obscurcir, rendre sombre. » 11 clost
fol. 39, R».
Adeteh. Marbodus de Géra. art. 35, col. 1066. « les feuestres pour la chambre plus mimbrer. »
Adezer g. Guiart, MS. fol. 222, V». (Lanc. du Lac, T. II, fol. 3, Y» col. 2.)
Ateser. Du Gange, Gloss. Grec.
Plus ligurément encore, offus(iuer, empêcher de
voir.
Adombration, sitbst. fém. Ombre, apparence. Lermes m'amibrcnt l'esgarder
On a dit fiyuiément : « .Nous voyons tous les jours Soupirs me lolenl le parler.
;
(1) Le participe accompagné de l'auxiliaire avoir pouvait rester invariable ou s'accorder avec son régime, qu'il en fût ou
non précédé ici, le participe gardant Vs du nom singulier de la 2' déclinaison latine, est invariable, (n. e.)
; — (2) alonger.
— (3) avant que. — (4> voila. — (5) Ahvke signiiie donner la becquée. — (G) trouvèrent.
AD 117 — AD
Un cliat (I) fait sur le pont airaire A(l<>m<'s<-liei' (s'), verl)C. Devenir privé.
Li mineur desouz sn laacont ;
l'ro|)reiiieiit s'adonner, s'attacher à une maison
Le fort mur à miner commencent ;
;
Chascun de mal faire s'aoinbri\ C'est ainsi que le verbe s'accoquiner, formé de
G. Mach.TOt, MS. fol. 188, I\" col. 3.
coqiiina, cuisine, a signifié figurément s'apprivoi-
Un de nos anciens Poêles, dans sa prière îi la ser. (Voy. Adomkstioi'er ci-aprôs.)
Vierge, s'exprime ainsi :
joie cachée; ainsi l'on a dit animaux qu'on accoutume à demeurer dans les
Il n'est clers qui sceust sommer.
:
Que jà point de soleil n'eussent. pour loger. (Cotgr. Dict.) " .NLafiierbe... étant addo-
Fabl. MS. du H. n' 7-218, fol. 257, V col, l. « viestiqué chez U. de Bellegarde, etc. » 'Ménage
En sa cort, estre ses privez (4). « plions de... vouloir retourner es lieux dont sor-
Fabl. MS. de S' Germ. fol. li, V° col. 3. « tistes premièrement pour vous adomestiquer aux
V.\RIAXTES
« nostres. » (Pasq. Rech.Liv. V, p. 426.)
:
AOMBRER. G. Machaut, MS. p. 187 et ISS.-Fabl. MS. du R. .^DOMESTIQUER. Pasq. Rech. Uv. V, p. -420.
n°7218, fok358, R» col. 1. Addo.mestiquer. Cotgr. Dict.
AONBRER. Fabl. MS. de S' Germ. fol. 14, V» col. 3.
AcMBRER. Percef. Vol. VI. fol. 121, V°
ÉNOMHREB. Cotgr. et Oudin, Dict. —
col. 1.
Gloss. de P. Labbs,
Adominer, verbe. Maîtriser.
page 517. Du latin Dominus, maître. « Cil qui priseroil
Enumbrer. Percef. Vol. V, fol. 17, R» col. 2. « amour de famé, mon los (5) jamès nul jor fous n'en
Auteurs de la basse latinité, l'adverbe Tiiiir ; d'où S'il commencement, donc ne naquist-il mie
n'ot :
le mot composé adonc, très-ancien dans notre lan- Et commencement ot, si nasqui de Marie.
gue, et dont l'usage n'a été aboli que vers le milieu Une autre chose i a, qui plus sanble raençonge ;
du xvu' siècle. (Voy. Goujet. Bibl. fr. T. XVI, Ge ne puis pas veoir con raison s'y adoiige.
Ce ne fu onc oï, ainz est chose novele,
p. '•() et '(7.)
Que feme eust enfant qui remanssist pucele.
Ce mot s'employoit dans les deux acceptions de Iiisp. du Juif et du f.hrél. MS. de S' Ccrm. fol. 108.
notre moi alors, pour dans cet instant et dans cette
conjoncture. Peut-être le verbe réfléchi s'adonner, a-t-il été
On disoit : « jusqu'rtrfoHC ne s'estoit aperçcu des employé absolument dans le sens où nous disons
bonnes s'adonner, se livrer au repos. Théodoric après ses
« volontez , etc. » (Nuits de Strap.
T. H, p. 81.) comiuètes en Italie, « en France retourna mais
« il se adonna et laissa un sien Prince, » pourache-
Ma douce Dame quant vi
Vo gent cors et vo beauté, ver l'exécution de ses projels. (Voy. Chron. S'Denys,
AdoHt nul mal ne senti. T. I, fol. '27, V".)
Ne nule autre enfremelé (1) :
CONJUG.
Mais de grant jolieté
Trovai mon cuer si garni, subj. prés. Accorde. (Disp. du Juif et
ilr/o?(Y/^, du
Ke pour vous en ai chanté. Chrét. MS. de S' Germ. fol. 108, R" col. 2.)
Ane. Poi-I. Fr. MSS. av. 1300, T. UI, p. 1078.
•< doit mettre la main à l'œuvi'e pour ddiiner ordre l.e^'iH)' Je la fi-uis aouréc.
« îi nostre mal. Je loue vostre intention, eucores Ph. Mousk. .MS. p. 459.
Du latin Àdoptativiis on a dit : fils adoptatif. Aoukné (lisez Aoiu-c). Chron. de Louis W, p. I."i0.
C'est par relation à Jésus-Christ, qu'on a dit ado- voulut souffrir aius la print par la main, etc. "
« :
El champ fist une crois lever, Cils qui veuillent dos femmes au conseil contrester,
Et sa genl là fist aouri:r Ne sçavont pas l'histoire de la très bonne Hester...
La Sainte Crois, etc. Elle fut bien venuii du bon Roy .\ssuére ;
Aoureh. g. Machaut, MS. p. %il. - Ane. PoiH. fr. .MSS. Sur son cheval l'ont remonté.
av. 13()0, T. m, lOW. p. nom. du Brul, MS. fol. 92, R* col. 1.
couti'C (iuel<nu' chose. (Moiiet et Colj;rave, Dict.) comme vicieuse, puisque la préposition contre ex-
En termes de iikisoii, iiieltrc dos-;i-dos deux pièces prime une seconde fois le rapport déjà désigné par
d'armoiries. Cl iiiinie deux lions, etc. vCotgrave et la préposition à, dont le vi'rbe .U/o.s.scr est composé.
Oudin, Dict. —
Voy. Annssi:» ci-après.) Aussi disoit-on autrefois Adosser une montagne,
une rivière proprement les mettre à dos, les met-
;
ADORSER. Monet, Dict. tre derrière soy, en y tournant le dos. > N'osoye
Addukser. Monet et Oudin, Dict. < pai'tir de la montagne (jue j'avoye adossée, afin
« ([u'ilz ne m'assaillissent par derrière. « 'Percef.
Ados, siihst. masc.plur. Ilabillemens, armures. Vol. IV, fol. !), K° col. 1.) < Heciilèrent [y >m- adosser la
Coups sur le dos. ••
rivière. » (Mém. d'Ol. de la Marche, Liv. I, p. 403.)
Ce mot composé de la proposition à et du subs- Tost après les fait-on mouvoir.
tantif r/os (qu'on écrivoit r/oi(/'S, dol , etc.) signilioil Le pont Lusequin adossé,
autrefois toute es|ièce d'habillement propre à être Passe leur ost le neuf fossé.
endossé. (Voy. Dossikuk ci-après.) G. Guiart, MS. fol. 201, R°.
Quant il issi de Rune as adols qu'ot vestiz, etc. Au figuré, pour abandonner, oublier. On verra
Guitcclin do Sassoigno, MS. de Gaijjiiat, fol. 248, R" col. 2. sous l'aYticle Dos ci-après, l'expression mettre ar-
Del moustier issent, si ont les admis pris ;
rière-dos, avec la même signillcalijn.
Par les hosteus est cascuns fiers vestis.
Sor les ventailles lacent elmes burnis, etc. Quant vique mon biau parler
Et ma demorée
Anseis, MS. fol. 28, R" col. 2.
M'a tout torné à chuller (1),
Peut-être le mot rtrfos, adoiis, etc. n'est-il dans Trop me désagrée. . . .
Si l'ai adossée.
adoubement, pris dans les sens d'habillement. (Voy. Ane. Poét. fr. MSS. avant 1300, T. 1, p. 752.
Adoubement ci-après.)
Les granz Dames et U Borgois,
On disoit donner à dos pour frapper, battre; d'où Et li vilain, et U cortois,
le compose Addos poui- coups sur le dos. Sont si à cel deUt torné,
.... quelqu'un qui sera plus fort Que tout en ont Dieu adossé.
T'y eralÔourera bien ton dos ;
Nus ne quiert mes que ses solaz.
Et te donnera des addos. Fabl. MS. du R. n' 7218, fol. 80, R' col. 2.
Nous appelons encore ados, en ternies de jardi- Oraces dou Leu nous ensaigne,
nage, la terre qu'on élève en talus le long d'un mur Qu'il est hardis à la champaigne ;
bien exposé, parce que cette terre ainsi élevée, l'orme .\schans toute paour adosse ;
une espèce de dos ; ou bien parce qu'elle est au dos Mais ils crient et doute (2) la fosse.
Alars de Cambray, moralités, MS. de Gaignat, fol. 152, R°, col. 3.
du mur, adossée contre le mur. (Voyez Dictionnaire
de Trévoux.) Enfin, on a dit adosser pour tapisser, couvrir;
VARIANTES : proprement, appliquer une étolTe, un tapis, au dos
ADOS. Orth. subsist. d'un mur, contre un mur, etc. Ainsi en parlant d'un
Addos. Chasse et départie d'amour, p. 100, col. 1. pavillon « Estoit adossé par dedans d'un riche
:
avec la signitîcatioa du verbe Adorser ci-dessus. ADOSSER. Enfance d'Ogier le Danois, MS. de Gaignat,
Il paroit que, dans son origine, il a signifié pro- fol. 97, V" col. 1.
prement, mettre à dos, renverser sur le dos en ;
Addosser. Cotgr. Dict.
< Ailouars'Ai. moitié lentes, moitié maisons. » [l'c- ont été souvent employés couiine ('pilhèles de hau-
lisson, Ilisl! de Louis XIV, T. 1, p. 207.) bert; (lu'on a dit douilles de liauliert, double de
l'écu et ([uedans les pièces de rarinuie des anciens
;
A(lonl)enient. subst. musc. Habillement, habit. Chevaliers, il y en avoil une ([ui s'appeloil doubles
Armure. Crratitm, réceptinn d'un Chevalier. de coude.
On peut voir, sous l'article Anui iii;n ci-aprcs, l'o- De là, on a pu dire adoubter pour armer de toutes
rigine et l'analiisie de ces Irois acceptions. pièces; s adoubter pour s'armer.
Le premier sens paroil être le sens propre. « Prit L'espie descendit à Uicliart vint curant
; :
« maladie à Otiion , si lu mort; mes ainçois qu'il Lez nouvelles qu'il sout ne va mie celant.
« morust, se demist-il de l'Empire, et rendit au Hoi l'rancheiz, fait-il, s'atluiihlcul, chevals vont demandants;
Ne l'ont mie de pais ne d'apaisier semblant.
«< i'édéric la corone de linme et les adoubemens Traioz vous outre Diepe, quer il ont moût de gent.
» qu'il poi'|iiili|uant estoit Emiici'eor. i^Martène, .V Dame Dieu du Ciel, dist le Duc, me commant;
il "
Fabliau, qui a pour titîe Bataille de Qitaresnie et de Nicol définit .l(/oH/;fr dans ce même sens, soy
duinutije , termine la description de l'armure de " armer de toutes pièces el mettre en estai de com-
celui-ci par le vers suivant : « battre. » Celle dernière ortliogiaphe, quoique plus
Moult fu ses aUoitbemeii: bea.\. usitée, n'est peut-être qu'une altération de la pre-
BalaiUe Je (Juaresme, MS. de S' Gcrm. fol. 92, R' col. 1. mière.
Par extension, ce mot a signilic création , récep- On armoit les nouveaux Chevaliers lors de leur ,
d'où est née, ajoutenl-ils, l'acception de notre verbe les deux premières acceptions de ce verbe, naî-
Dauber. Quelque vraisemblable que leur paroisse troienl de l'acception revêtir, habiller, é(iiiiper, jus-
(1) C'est le pluriel de l'arabe dà,\ habitation. — (2) C'est l'étymologie admise par Dioz et Littré le sens de frapper se ;
retrouve encore dans le wallon udobi, ayant reçu un coup, cl dans l'ancien anglais dub, un coup, lo dub, adouber un
chevalier, (n. e.)
,,
AD — 123 — AD
tifiée par les passages suivans : « Le Duc de Hour- " pied estoit aiïolé. " (Percef. Vul. IV. fol. H8, R-
« gongnc esloil eiî granll)ruit, mouU richeineiil col. 2.j
» paré et mlaubc pour vcoir les jousles. » (Monstr. Ce même
verbe, par extension de l'acception
Vol. III, fol. li" et V'\
",).">, Voy. AnoniKMKNT ci-des- — revêtir, habiller, a signifié couvrir. "Le sang luy
sus.) Ceulx(|ui n"avoicnl nulles armures, s"(7r/0H/(r'-
« priiil à saillir par le nez, tellement qu'il en eut a
'
« rent (oui à leur vou lente de celles(iu'ils irouvrreiit coup la face toute adoubée. « (Peicef. Vol. V,
<•
« illec. " (Triouii)li. des neuf Preux, p. 'iCi'i, col. 1. fui. V" col. 2.) Plus ligiij(';menl, couvrir, dégui-
.'i.'5.
Li Rois Vadmtba richement ser. < Veut entendre à adouber la faute. » (Les
;
de l'Editeur.)
Ces mots, " revestir corne noviau Chevalier, » ex-
pliquent parfaitement bien l'expression adouber à
Eu général on emploie ce m-^t pour réparer
,
d'une dévotion mal entendue, et refusa de adouber " dre II manger les chairs crues: car.... il ne trou-
\'
moine, c'est-à-dire de lui donner l'habit religieux « voit point de feu pour les cuvre, ne créature qui
,
de l'en revêtir. luy adoubast. « (Percef. Vol. IV, fol. 8(5, R° col. 2.)
Eiinn, l'on appliquoit ce mot au pansement d'une
Sire Dus', dist l'Abés, s'il vous plaist. fort avez
Vous jà soiez moingne renduz ne adoubez, plaie. De là, le verbe Adouber dans le sens de pan-
Vous estes geunes homs, si poez vivre assez. sei-, mettre un appareil. « Luy fut adoubée sa playe
Nos serons por vous moingnes, et vous nos maintendrez. « qu'il avoit au col. » (Méra. cle Comines, p. 35.)"
Faites droite justice, et Sainte Yglise gardez :
Rora. de Rou, AÏS. fol. G3, V. ADOUBER. Fabl. MS. du R. n" 7989 , fol. 48 , R» col. 2. -
Enfance d'Ogier le Danois, MS. deGaignat, fol. 118, V" col. 1.
En termes de marine on appelle doublage le , ,
Addouber. Co'gr. Dict.
second bordage ou revêlement de planches qu'on Adober. Ph. Mousk. MS. p. iOo.
met à des Vaisseaux doslinés à des voyages de long Adoubler. Rom. de Rou, MS. p. 118.
cours. Cette remarque nous paroit propre à faire
sentir l'analogie de la signification du verbe Radou- Adoubeiir, subst. masc. Qui ajuste, qui rac-
ber (2), avec celle à^ adouber, revêtir; â'Adoubler, commode.
raccommoder, réparer. Signification empruntée du verbe Adoi'ber ci-des-
On dit encore dans quelques cantons de Norman- sus, raccommoder. De là, V expression Addouheur
die, doubler quelqu'un, pour l'équiper mal, le mal- de mauvaises causes, pour désigner celui qui rac-
traiter. Adouber, s'est dit llgurémenl au même sens. commode une mauvaise affaire en la présentant
« Si avoit le poing dextre au champ , et le bras sous un jour favorable. (Voy. Cotgr. et Nicot. Dict.)
« seneslre estoit tel adoubé , qu'en trois lieux il ne VARIANTES :
(1) Sûr et fier sur la grammaire. — (2) L'étymologie de radouber est adouber, plus le re itératif. Dans le Livre des Métiers
on trouve redauber, ce qui nous ramène à dubban par le simple dauber, (n. e.)
AD — i-ii — AD
Adoulccmont, snbst. masc. Adoucissement, Amolli, rendu moins courageux ou plus foible.
soulajirement. Arrière pucelles, meshuy ne vault \oz doulx par-
"
Du verbe Adoilcer ci-après, Adoucir; au C\^nré 1ers. Qui les escoute peult bien estre trop souvent
"
soulagLM'. » Il avoit espérance, moyennant l'ayde de « adoulcy. » (Percef. Vol. IV. loi. 137, H- col. 2.)
« son Créateur, qu'il auroit adoulcement de ses Nous ne trouvons ce mot employé comme terme
• navreures. » (Percef. Vol. IV, fol. 137, R» col. 2.) d'archileclure, que sous l'orthographe aduugi, donl
Encontre li mois d'Avril le sens propre est adouci.
Qui si me vail aprochant, Adoucir, rendre moins aigre, etc. exprime une
Ne me puis-je plus tenir idée de diininution. ;Voy. Atuu M.r.ii ci-dessus.) En
Que je face \in noYiau chant
Pour celé que je désir tant; généralisant celle idée accessoire, l'on a pu dire
Car je l'aim sanz repentir, ligurément, adougi pour diminué, aminci, rendu
Et quant sa biauté remir. [ilus délié, dans la description du chapiteau d'une
Lors vienent adouremctit colonne. « Il se monsti'ûil bien plus menu tiue par
D'amours et si soutiment (1),
" ses bouts, estant par le milieu adougi ;i la pi'opor-
Que je ne m'en puis départir.
du MS. Bouhier, » tion de l'ouvrage d'entre les volutes et du tail-
Clians. Tr.
VARIAMES
XIII' siècle, île Toi. 18S.
« loye. » (Vrai et parfait amour, fol. 21 i, R". Voy. —
DocGi ci-api'ès.) De même nous appelons encore
:
Adouciés-les, quant les jettes sur moi. S'il veut tenir secrette sa douleur.
Froissart, l'o«s. MSS. fol. 332, col. 2. Un regard triste, une blesme pâleur,
Une contenance égarée.
Adoucir, soulager, diminuer un mal, le rendre Un parler froid et fort mal asseuré.
moins insupportable. Montrent assez du pauvre udmdouré
La belle gracieuse et doulce
Lame d amour alangourée.
Tahureau, dialog. 195, R*.
Qui mes maulx amoureux adoulce. fol.
(1) subtilement.
AD — 125 - AD
Et ardi touz les vcstemenz, la gravellc es costelz,
Les livres, {es.uoui'iieineiiz. La t'oute ez flanz et la crampe en leurs doys,
C.Guiarl, MS. fui. «l, UV Lo mau Suint-Leu, la lièvre d'autre lez,
Tout les tourmens dont Dieu est aoniez, etc.
Lorsqu'un enleva le corps de S" Ma^delaiiie, Kust. des Ch. Voit. MSS. fui. 309, col. 3.
Eust. des Ch. Poës. IISS. fol. 530, col. 3. « telle saveur, comme s'elle fut rtonu'cd'espices. "
Peut-être aussi ce mot n'est-il qu'une altération (Percef. Vol. VI, fol. G, V" col. 1.)
de dosnoicment, précédé de la préposition à, que
nos anciens Poètes ont employée souvent dans le ADOURNER. Gloss. du P. Labbe, p. 521.
sens de caresse. (Voy. Dosnoi ci-après.) Addcrner. Milice fr. du P. Daniel, T. I, p. 101.
AiioiiNEU. S' Bern. Serm. Fr. MSS. p. 381.
VARI.\>'TES : AoRNER. Rabelais, T. III, p. 2. - Crétin, p. 18.
ADOURNEMENT. Triomph. des neuf Preux, p. 121, col. 2. Aocrxer. Ménage, Dict. étym. — Joinville, p. 5.
Adorn'ement. Gér. de Roussillon, MS. p. 144.
AORNEMENT. Cotgr. Dict. — Gloss. du Rom. de la Rose. — Adouzillar, verbe. Mettre en perce.
Fabl. MS. du R. n° 7218, fol. 3GI, R» col. 2. Mol languedocien. (Voy. Du Gange. Gloss. lat.
AouRNEMENT. Ord. T. I, p. 597.
T. H, col. 1004, au mot Ducilliis.) Dans plusieurs
Adourner, verbe. Orner, parer, ajuster. Habil- provinces, on dit doux-il pour fausset, petite che-
Apprêter, préparer. Assaisonner. ville de bois servant à boucher le tiou que l'on fait
ler.
Du
latin Adornare, l'on a fait adourner, aorner à un lonneau. (Voy. Doizil ci-après), d'où s'est
au même sens. » Sioiu//u^r«<'ta maison et si receos formé le verbe Adouzillar, qui signifie proprement
« Ion Roi. i,S' BeriKinl, Serm. fr. mss. p. 381.)
>>
mettre un dou:iil à un tonneau, comme l'on fait
On disoit proverbialement :
lorsiju'on l'a percé et par extension le mettre en
;
perce.
Qui va vers femme qui s'aourne,
Et sage y va, fol s'en retourne.
Frère Jean de Vigny, jeu des échecs, MS. du R. n' 7387, not. 93, p. 2.
Ad perpetuam rei niemoriam.
Mots purement employés en termes de
latins,
Un de nos anciens Poêles, considérant tout ce qui pratique dans celte expression Enquesie ad perpe- :
nous vient de Dieu, les maux mêmes dont il punit tuam rei memoriam. Compète.... à notre dite
•<
nos fautes dans celte vie, comme les ornemens, les « Cour seule d'accorder commissions d'enquestes à
instrumens du pouvoir de la Divinité, s'est servi » futur, valétudinaire, et Ad perpétuant rei memo-
d'une expression qui nous a paru digne de » riam, avant procès entamé. » ^Cout. deHaynault,
remarque : au nouv. Coût. gén. T. II, p. 47, col. 1.)
(1) âme anima ; est devenue anme, arme. — (2) Bûches, poutres ; voir Du Gange au mot Gloa.
AD — i-ic.
AD
Adpi'L'sont, arij. et ndv. Présent. A présent. dans le sens propre; au figuçé : «se mettre en
Ce mot composé des prépositions .1 et .\ff ci-des- >• train à faire quelque ouvrage. » (Borel, Dict. —
sus, signifieau premier sens, présent, ([ui existe Voy. Uraie ci-après.)
dans un lieu, présent à ce qui s'y passe.
Li Roys le Viconte manda ;
.Vdrès, suhst. masc. Dédommagement, répa-
A présent tous, li demanda ralinn. Voie, moyen secret, lîeiiuète ou Minute.
Tesmoingage de vérité.
Le dédommagémont est de droit. De h'i, le mot
G. Macliaul, MS. 230, n* col. 2.
Adras. le même qu'.VnnEssE ci-après, dmit. justice,
fol.
VARIANTES :
adressée aux .luges pour nommer un Tuteur.
ADQUIESCEME.XT. Laur. Gl.du Dr. fr. an mot .Adi/uiesce): « Pour les droits du serment des tuteurs pai'ticuliers
Aquiescemext. Bourgoing de Orig. voc. viilg. fol. 26, R". « et de la garde, seront payez à l'Amman (1) ou à son
Acquiesçation. Mém. de Villeroy, T. IV, p. 143.
« Lieutenant ipii recevront le serment, six sols ; et
l'aeceplion pnrliculii re du mot .t(/;r,s.sr', droit AliRKSSE. Nicot. et Cotgr. Dict. - D. Klores de Grèce '
f.ii. 127, K".
Clieniin. (hi s'en sei'Vdil i)ar opiiusilion à torle voie.
Ahhi.i l'roissart, Vol. I, p. 5!J.
i;i;.
« Se faisoil l'oi'l d'irenx.... mener sans péril, ear il
AuDiii.nsi;. Méni. de du (iellay, Liv. X, fol. ;!l:j, Ro.
« savoit \càad(in'ces el les lortes voyes. » (Fi oissart. AiiUECi'; G. Cuiart, MS. fol. X>i, V». S' - Bern. Sorm fr
Vol. I. p. 59.) " Couj^iiois bien les torces et MS, p. :«8.
ADiiEciiK. Ar:c. Poi-t. fr. MSS. av. l.'ÎOO, T. III, n 1003
« les adrcccs et les chemins fravans. » fid. AiiiiocF.. Tabl. MS. du li. a" 701.-), T. II, fol. Uii, R •
col. 1.
Vol. III, p. ;!r2.)
I>e là, l'expression à railrêcc pour lout di'oil. Adressé, partie. Droit. Régulier. Parfait.
« Clievauchèrent liastivenient.... et à Vadrèce Instruit. •
« dever Saincl-Ouentin. » (Froissart, Vol. I, p. S'iO.)
Le premier sens est
sens propre. Voyez le
Nous disons li^urémciit s'adresser pour aller Admksskii ci-après.) On disoit adverbialement tout
direi'tenu'nl à (|ni'li|u'un, avuir l'ocours à lui, lui adrecie, pour tout droit, directement.
faire adresse i-omme l'on parloit autrefois. Le
Vers li s'en vet tout adrecie.
Comte de Cliarolois s'oiïensoil de ce que « le Mestre, fet-il, très-bien veigniez.
« Seipieur de Crony et les siens faisnieiif plus Dites moi ce que vos huchiez ;
(Mém. d'Ol. de la Marche, Liv. I, p. iGO.) Uu verbe Adresser, diriger, régler, on a dit
Les chemins les [ilus droits sont aussi les plus adereie au féminin, dans le sens de régulière.
courts de là ce même mot employé avec cette si-
;
. tant est bcle de biauté adereie,
. .
gnidcation. « Nule seule ne (luiérent, ne nule Que dou veoir estoit grans mélodie.
« adrèee. " (S' Bernard, Scrni. IV. mss. p. 3;î8.) En
Enfance d'Ogier le Danois, MS. de Gaignat, fui. 81, W" col. 2.
latin « niilla viœ eoiiijieiidia eajilet. >> (Id. ihid.
Serm. lat.) «et avoient
alloienl par une adresse La régularité est une espèce do perfeclion. De là,
« laissé le grant chemin. » (Chron. S' Denys, T. I, la mù\, adrecie, aussi au féminin, dans la sigiiifi-
calion de parfaite, accomplie. < Le sage dit que
p. 2GI.) Ce passage est la ti'aduclion du latin
« nieonsiilte /banl el per ijuasdam eoiitpendlosas
« nulle chose en ce monde n'est parfaicte..'. car
« vins iiUer fanées iiioiiliiiin diriyexles. » (Sngcr,
« toute la plus adressée à en aucun sens deffaulte. >
p. 394. Voyez — Ord. T. V, p. 71, note; et (PerceL Vol. III, fol. 132, R- col. 1,
Nicot, Dict.) ... là fnst grant joie menée
Il s'est dit en général pour voie, chemin qui Où si grant chose ert recouvrée
Que si adrecie, pucele,
conduit d'un lieu a un autre en latin via dirigeas ;
Com ert Clarmondiue la bêle.
comme l'on vient de voir ci-dessus. « Délibéra de Clconiadès, MS. de Gaignal, fol. 54, V° col. I
Qui loi- boa cuer mettre en l'adresce Adressée, subst. fém. Adresse. Ciiemin, voie.
De proesce et ou droit sentier On lit au premier sens: « ayant donné pour en-
;
. . . chil, est del siècle départis, ADRESSÉE. Chron. S' Denys, T. II, fol, 2, R».
Kl des honors iert la voie et ïadrèche. Adressière. Favin, Théat. d'honn. T. 11, p. 1155.
AD — 1-28
AD
Adresscment, siibst. masc. Action île re- Restituer. Protéger. Secourir, aider. Fournir,
dresser. Droit, justice. Action de conduire. Voie, pouivoii-,munir. Dresser, tenir droit. Diriger,
chemin. Instruction, avis, nouvelle. Sagesse, conduire, guider. Approcher, parvenir, arriver.
équité, prudence. Egaler. Frapi^er. Instruire.
Le premiers sens est le sens propre. (Voyez On pourroil dire avec Du Cange, que des verbes
Adresser ci- après.) L'on a dit au (iguré : de la basse latinité adirectarc, addretiarc, addres-
Contre eulx feront un jugement sare, formés du latin dhrclioii, on a fait notre verbe
Envelopé de grant malices, Adresser. (Voy. lil. Cbxss. Lat. coi. I'_>7 et 13G.)
Si ne mettes lulréemenl Ménage le dérive A'addirccliare. i,Voy. Dict. étym.)
Sus culx, et grant corrugeraent.
11 paroitroit pourtant i)liis simple et plus nat'urel
MoJus cl Racio, MS. fol. 33î, R'.
d'en chercher l'origine dans les variations d'ortho-
Ce mot a droit, justice. « Le Prince
signifié graphe de l'adjectif droit, que l'on a écrit drès,
i. leur fisl respondre qu'il eÇloil courroucé des drcch, etc. d'où le verbe Adresser, Adrrehier, etc.
» domaiges et excez... faitz au Itoyauline de France, proprement redresser, rendre droit, (^elte acceplion
« et que luv, quant il seroit retôuiné d'Espaigne, propre est employée figurémeut dans ce passage :
< en feroit "bon et lovai adrecement. » (Chron. « Li Prêtait, ce suni cil (lui eus nels descendent en
lication plus particulière, instruction, avis, nou- Di, je voi là un Dieu eslit :
desquelles on doit diriger sa conduite, puisse être El bien convient mal otroïer.
On ne puet pas tôt adrc.cicr,
interprété par sagesse', équité, prudence dans les Ne mettre toute chose à point.
passages suivaiis :
Fal)l. MS. du U. n" 7015, T. II, fol. 135, R" col. 2.
Qui vit aine mais home de son jouvent, Ré[)arer un tort, Vadresser, c'est faire droit à
Encui si fussent tout bon adcrcnmantf qucliiu'un, lui rendre jusiire. Ainsi l'on a pu dire
Enfance d'Ogicr le Danois, MS. do Gaij^al, fol. tl2, R' col. 1. en ce sens adresser iiuclqu'uii d'une dureté, c(Hiime
VARIANTES :
dans ce passage Le Conseil du Itoi « ne se voiiloit
:
(1) Voici la traduction : « Les prélats sont ceux qui en nefs descendent en la mer, et qui en maintes eaux se travaillent.
Us ne sont distraits à nul passage, ni aux ponts, ni aux gués... » (N. e.) - (.2) incircare, chercher. (3) court. -
AD - 120 — AD
« diction ou ressort que sriof, moleste, destoiirbier vous lever et adrecier et avec ce les Gouverneurs
« ;
<i ou aucun (lonimnj^e sera fait sommairement le prendront par le braz et le feront drecier. »
«
« et de plein facent tout rendre, adrecier et amen- (V(iy.Du Cange, Gloss. Lat. au mot Miles, col. 737.)
« der. (Ord.T. II, p. -Ml.)
.. Poui' se di'csser sur les pieds de derrière, se ca-
Qu'il nous suflise d'observer que si ce mot a dé- brer, en parlant d'un cheval.
signé plusieurs autres moyens de rendre justice, Quant li destriers est adreckz,
c'est par la même analogie d'idées, (lu'il a eu ces De legier puet estre bleciez
diverses acceptions. Cil qui arriére ne se trait.
La protection, et le crédit, sont (juclquefois né- Mars de Cambray, Moralités, SIS. de Oaignat, fol. 150, R- col. 2.'
cessaires pour faire valoir un bon droit. De Ifi encore (Voy. DiiEssicn ci-après.)
le verbe «^//rs.srrdans le sens de luotéiicr, appuyer Plus souvent ce verbe signifioit diriger, conduire,
quelqu'un de son crédit. « En(iui doit-on et peut-on guider. « Sa doctrine nos eslruit (2) et adrecet en la
« avoir liance, fors en son Seigneur? elle Seigneur « voie de paix. - (S' Bern. Serm. fr. .mss. p, 320 et
« doit adrecer ses gens et les tenir en droit et en 321 .1 « L'accompagnoient et adressoient deux de ses
« justice. » (Froiss. Vol. III, p. l'J7.) << frères... lesquelz menèrent la pucclle seoir au
L'Evèque de Noyon, parlant à Louis A'III, s'ex- « plus hault siège. » Percef. Vol. III, fol. 7, V°.)
prime ainsi : On peut rapporter à cette signification générale,
.... Sire, pourqoi noi-on (I) les expressions suivantes: « Adrechiev un cheval à
Que del Roiaume et del Empire quelqu'un, le pousser droit à lui.
-> Le Roy humble ..
Or cuidai bien, se Jhûcris m'adresce « estoit ù demie lieue françoise de la. » (Froissart,
Qu'il ne deuist jamais avoir tristesce. Vol. I, p. 234.) « Elle li dist vous m'avez tué mon
Froissart, Poës. MSS. fol. 76, col. 1. « mary, et maintenant me voulez deshonnourer.
« Certes je vueil mielx morir ; et lors s'adresca à
En étendant la signification de ce mot aux
« une fenestre et sailly en la rivière de Leyre qui
moyens de secourir, l'on a dit adresser dans le sens
« estoit au pié de la' Tour. » (Chasse dé Gast.
de fournir, pourvoir, munir. « Les adrecèrent de
« tout ce qui leur faisoit besoing. « (Froissart, Phéb. MS. p. 87.)
Vol. II, p. 265.) « En succession de ligne directe, On arrive au lieu vers lequel on dirige sa route.
« les enfans qui auront esté mariez ou adresccs De là encore s'adresser pour approcher, parvenir,
« d'estat honnorable par leur père ou mère... ve- arriver.
« nant à la succession commune d'iceux avec les Toutes voies tant s'efforça,
Qu'à l'ermitage s'adresçu.
« autres enfans non encore mariez ny adreschez,
« seront tenus de rapporter ce que leur aura esté
Fabl. MS. du R. n- 7218, fol. 4, V col. 1.
« donné.... pour leur dict mariage ou estât. » Parvenir, arriver au terme qu'on s'est proposé,
(Coût. gén. T. Il, p. 854.) pris au figuré, signifie réussir, venir à bout d'une
De là l'expression s'adresser de sacremens. » Se chose. C'est la signification à'adresser dans ces vers :
Dans le sens propre de dresser, on disoit, en par- Nous disonsaussi figurément, qu'une chose n'ap-
lant d'un homme, s'adrecier pour se tenir droit, se proche pas d'une autre, (les Italiens disent, non ar-
lever, se mettre sur ses pieds. « 11 est temps de riva'"', pour signifier qu'elle ne peut l'égaler ; mais
(1) nje-t-on. - (2) instruit. - (3) mpidus. - (4) châlit, bois de lit.
I. 17
AD — 130 — AD
adresser en ce sens, semble exprimer une idée « sant de toutes mesadventures, etc. • iPercef.
moins analogue îi celle d'approcher, qu'à celle d'al- Vol. IV, fol. 18, R° col. 1.)
ligner dresser sur une même ligne , en latin
,
VARIANTES :
dirigere.
ADRESSEUR. Percef. Vol. IV, fol. 18, R» col. 1.
Et pour ce que nulle richesse Aduecière. Ph. Mousk. MS. p. 642.
A valeur d'aray ne s'ailivssc, Adre-sseresse. Percef. Vol. 111, fol. 93, R» col. 2.
Qu'il ne pr.uroit si hault attaindre
Que valeur d'amy ne soit graindre. Adressouer, suhst. mase. Protection, aide,
Roiu. de la Rose, vers 51Gl-5iai.
secours.
C'est encore en étendant la sisnilication iVddrcs- Mot formé du verbe Adresser ci-dessus, protéger,
ser, diriger, ^ue ce verbe a sigiiiné frapper, propre- aider, secourir.
ment diriger un coup, le porter droit, l'adresser. Mais rien ne sert ung tel adressouei:
.... en l'escu Vaclcrchiùrent, Faifcu, p. 110.
Si qu'il li ont frait et troé.
Clùomaaôs.SIS. de Gaignal, fol. «, R" col. 3. .\(lri:ulos, subst. fém. plur. Dryades.
l'eul-ctre llanuuliyades, par contraction.
Enlln adresser, proprement diriger, conduire,
s'est dit au figuré dans le sens général d'instruire, Luy suscita Muses et Adriades,
Nymphes des eaux, Nappées, jléliades.
diriger pai' des conseils, des avis « vous retiuiers ;
i. Marot, p. 48.
» que vous me adrcssicx- de ce (jue j'ay à faire. »
(Percef. Vol. V, fol. dû, V" col. 1.) Dans un sens iVdroict, adj. Adroit.
beaucoup moins étendu, inslruire, donner des nou- Eu latin Ik'xler. (.Nicot, Dict. — Ménage, Dict.
velles. « Vous iiianderez la Dainoiselli' du Chastel Etym. — Voy. Adextre ci-dessus.) Nos anciens Au-
'< qui vous adressent du lilz au très-excellent teurs ont employé quelquefois l'adjectif pour
« Alexandre. (l'erccf. Vol. iV, fol. 1, V^col. 1. — l'adverbe, comme en ce passage « Se contournoit :
On lit au premier sens, qu'à la mort de Pliilippc- Nicoléle, biax esters (2),
Augusle : Biax venir et biax alers,
Riax déduis et dous parler,
Moult biùlemcnt s'arme (1) on ala, Biax borders (3) et biax jouers,
Et quoiement en tout era pais.
Biax baisiers, biax acolcrs,
Et cou fu drois k il ert râpais Por vos sui si aitulés,
De sainte Gllse et aclreciire,
Et si malement menés,
A cuer joiant, à baude cière. Que je m'en cuit vis aler,
Ph. Mousk. MS. p. CV2. Suer, douce amie.
Fabl. MS. du R. n- 7980, fol. 74, R- col. 1.
Nous trouvons adresseresse au féminin dans cette
même signification.
Venus... est adresseresse et
« C'est parune espèce de pléonasme qu'on a dit,
« souveraine conseillère de tous les vrais amans. » « de grand dueil adoulé. « (Clirou. fr. .ms. de Nan-
(Percef. Vol. IV, fui. 18, I«" col. 1. Voy. Auresseii — gis, sous l'an 118!).)
ci-dessus, protéger.) Ce mol sous les ortbograplies endolé et endoiulé,
Du verbe Adp.esskr, instruire, on a dit Adresseur, a signifié douloureux, dans le sens oii nous em-
pour désigner celui qui instruit, qui donne avis ployons cet adjectif, pour exprimer une sensibilité
d'une cbose. « OMars, dieu des batailles et des occi- accidentelle, dans (juclques parties du corps, i|ui ne
« sions, conseiller véritable, adresseur et vray di- permet pas d'y loucber, sans causer de la douleur.
(1) son âme. — (2) Ce sont des infinitifs pris substantivement avec tes beau.c êtres, : ou mieux, avec tes belles poses. (N. E.)
- (3) badiner, voir Du Cange à ilunture, et Raynouard à BorUir. {s. E.)
AD — 131 — AD
Tole la mein ot endoUp. .levous roquir vo druierie,
Por l'espée qu'il ot portée. Bele, ne m'éscondi.sciés mie (1).
Fluiro et Ilinnchcnor, MS. Jo S. G. fol. 201, H- col. 3. Quant ele l'a liien entendu,
At'cnanimit a respondu, etc.
. . . homs qui vit Rn tel moschief
Falil. MS. du R. n- 7089. fol. 51 , V- col. 1.
A, par droit, dolorous le eliief.
Je f'avoio lors si cndondé. VARIANTES :
premier sens pour avoir île la douleur, « être Alhis, MS. fol. 122, R» col. 2.
« dolent. " .Horel, Dict.)
Robert, Duc de Normandie et père de Guillaume
On employoil queUiuefois ce verbe aveclc pronom le Dàtard, surpris de ce iiu'Arrede sa concubine
personnel. Delà s'adonloir pour s'abandonner à la
avoit coupé de haut en bas ledevant de sa chemise,
douleur. (Holgr. Dict.) Ou s'adoler, comme dans le
lui en demanda la raison.
passage suivant :
Pour exprimer la convenance, le rapport que Nous avons conservé l'expression adverbiale à
deux choses ont entr'elles, nous disons que Tune Vavenant. pour à proportion. On disoit autrefois à
vient à l'autre. C'est dans ce même sens figuré ou en Vadve)uint. « Deux mille chevaux et dix mille
qu'ailvenant a convenable, qui convient.
siiiiiifié « hommes de pied et artillerie à Vadvenant. »
« Mariage (U'e/if/H/ est se elle est mariée à conve- (Mém. de Rob. de la Mark, Seig' de Fleuranges, ms.
« nable personne, selon son liLina^e et ses posses-
p. 320.) " Le rachapt d'un muid de Brusseîles, se
« sions. » (.\nc. Coût, de Norm. fol. 44, V°. Voy. — » fait avec seize fiorins.... et les aulres en adve-
Du Cange, Gloss. Lat. sous l'article Maritagium.) « nant. » iNouv. Coût. 'j:én. T. I, p. I27."i, col. 2.)
De là les expressions suivantes à son avenant, :
Enfin, ce mot dans le sens d'agréable, gracieux,
pour convenablement. revenant, ([ui plait, exprime encore une idée de
Armez iert li Chastelains convenance. iVoy. Advenir ci-dessous.) Nous ne
De Bergues, à son avenant. l'employons aujourd'hui avec celte signification,
G. Guiarl, MS. fol. 23C, R*. qu'en parlant des personnes. Anciennement il s'est
dit des personnes et des choses.
Faire son avenant, faire ce que l'on doit, ce qui
.... si prist adont à espouse
convient. (Voy. Gloss. sur les coût, de Beauvoisis.) Une moult avenandf touse (.4).
En particularisant l'idée générale à'advenant ,
Fille fu al Comte Robiert.
convenable, qui convient, ce mot a signifié suffisant, Ph. Mousk. MS. p. 483.
proportionné. (Voy. Aven.\ble ci-après.; Il est em- Epistites (5) est avenant.
ployé coinme substantif dans ce [lassage. « Ouand Bêle et bien replendissant,
Ruige est, e sa vertu si chère
» les acquéreurs font hommage, au Seigneur suze-
Ke le boillir loll à chaldiére.
« rain par depié {'!) de fief, sans sommer le Seigneur
.Marbodus de Gcrm. art. 31, col. 1664.
« vendeur de leur porter garentage, ce ne peut
« eslre au préjudice dudit Seigneur vendeur qu'il V.\RI.\.NTES :
« n'en ayt derechef l'obéissance, sommation faite à AD\'EXANT. Percef. Vol. V, fol. 74, R» col. 1.
« son seigneur de la
Avenant. G. Guiart, .MS. fol. 216, R».
luy rendre, en l'informant
« qu'il tient advenant et portion suffisante pour le Advéïieineut, sulist. masc. Venue, arrivée.
« garenlir, sile Seigneur veut mettre en fait le Aventure, accident.
« desadvenant. (Coût. gén. T. II, p. 10., On lit en
»
Les acceptions particulières que ce mot conserve,
marge : •<ce mol ailvcnant est expliqué par les sous l'orthographe .\venement, sont des applications
« mots subséquens, portion suffisante, comme le de l'acception propre et générale, empruntée du
« desadvenant c'est portion insuffisante. » A'oy. verbe Adve.mr ci-après, venir, arriver. ^Voy. Advent.)
Laur. Gloss. du Dr. fr.) Au figuré, ce mot a signifié Aventure ," accident.
En termes de coutume, « Advenant bien fait... « Tous les désobéissans ou enfraingnans nostre...
« cequel'ainé bailleà son puiné en récompense
est « sauvegarde ou qui aus... Gardiens ou l'un d'eulx
« des fiefs de dignité (lu'il retient, et qui ne tombent « feront injures ou violences ou fliiCHCwc»/, etc. »
<•en partage, comme Baronie qui ne se départ point (Ord. T. V, p. .">3i.; C'est le même sens que celui
« entre frères, si le père ne leur en fait part. » d'.Vventure, en ce passage: « Volons que comenule
(Laur. Gloss. du Dr. fr.j II est aisé de juger parcelle « félonie ou mésaventure soit avenue, ou que tre-
définition, i\u'advenant exprime une idée de pro- » SOI- soit trové desouth terre mauveysement
portion, comme dans cette autre façon de parler, « muscé, ou de rap de femme , ou de brusure de
selon son advenant, à proportion de sa force : " nostre prison, ou de home navfré près à la mort
Or cort chascuns à son domagc : Prasinc (2) est vert de bêle manére ;
Qui n'i puet avenir, si i rue. Mais sa vertu n'est guaires chère.
Fabl. MS. du R. n- 1G15, T. 1, fol. 1U2, R- col. 2. Nulle vertu de li ne vient,
Fors kc sul tant en or avient.
employoit, comme aujourd'liui
On ce verbe en , Marbodus, de Gcm. art. M, col. 1668.
AD 134 — AD
Aviijnc , subj. prés. Arrive. (Fabl. sis. du R. leurs. » Eu partance, seront conférez tous les biens
IV 7Cir., T. I, fol. 107, H°co!. 1.) « gagnez par ceux qui voudront partance, adventi-
Avignel, suh]. prés. Arrive. (S" Bern. Serm. fr. « ees que profcctices, &\non les douaires qui seront
.Mss. page 07.) > par entier à ceux à qui auront esté donnez. "
v.\RiANTi:i : 'Coût, de Marsan au nouv. Coût. gén. Tome IV,
ADVEXIR. Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 456, col. 1. page i>08, col. 2.)
Avenir. Orth. subsist. - Fabl. MS. du R. nf72IS, fol. 109, Dans la coutume d'Auvergne, « les biens adven-
V' col. 1. - G. Machaut, MS. fol. 191, R» col. 2 et 3.
tifs, sont généralement tous les biens qui écbéent
<>
Seigneur, dans les Cliron. S'Denys, T. II, fol. 4!), V". .\DVENTIF. Du Gange, Gloss. Lat. aux mots Aduenimen-
(Voy. Advk.nkmkst ci-dessus.) tum et Aitventitia, col. 167 et l&S.
Advf.nticf.. Nouv. Coût. gén. T. IV, p. 908, col. 2.
Par,extension, ce mot a signillé le temps (jui pré-
AvENTiK. l'arten. de Blois, MS. de S' Germ. fol. 174.
cède la fête où l'on célèbre Vavi'iiemcnt du Jlessie, .\VENTiz. Rom. de Rou, MS. p. II.").
nwis de Dt-cembrc, peu de jours avant Noël, s'ap- pendant par les racines.
pelle encore dans queliiucs provinces, ?îotn'-l)aine Ce mot, qui subsiste avec différentes acceptions,
lies advi'HS, comme en ce passage « Le jour Nostro- :
signifie en général, tout ce qui peul arriver de bien
« Dame des advens, au soir, eurent conseil les ou de mal, « ce qui doit advenir et succéder à
« fran(;uisiiui se lenoycnt à Nantes, qu'ils vien- «quelques-uns, ou de quebiuecbose. Nicol, Dict.)
" droyeiit reveiller l'osl. » (Froiss. Vol. II, fol. l(ir> ]
De là, il s'est pris quehiuefois pour fortune, acci-
Un de nos anciens Poêles, a dit figurément et par dent heureux, bonheur.
allusion au caractère de celte espèce de gens, qui
Cil quien maladie aguë
sans crédit se font de fêle, s'entremettent de toutes Par sa teste, boit vin, se tue :
les affaires, et veulent s'y rendre nécessaires : Et s'aucuns en est bien venu,
Cesle feste a tous les mois ses ar!vens ;
A cas d'aventure est tenu.
Et chascun jour en sont plusieurs temptez Géofr, de Paris, i la suilc du Rom. de F.iuvcl, MS. du R. n' CR12, fol. if.
Il ne vault rien aujourd'huy qui ne souffle. « dizons li profète priet, ne cliacet (1) par
, ke
Eusl. des Ch. l'ocs. MSS. fol. 222. col. i. « sor noz. Devignent
fl!ic»/!/?r disl-il si cum li , ,
« fils acquiert par son industrie, ou qui luiéchécnl p. llTi, note de l'Editeur.)
« par succession, pendant qu'il est en la puissance En aventure de mort, en danger de mort. « Il fu
« de son père. « (Laur. Gloss. du Dr. fr.) ..inull chargiez et fn feruz parmi le vis d'un glaive.
On distingue le bienailvenlicrûuhienprofectice, « en aventure de mort. » (Villehard. p. 60, Voy. —
celui qui provient du père directement, et non d'ail- Adventurë ci-après.)
(1) tombe.
AD — I3r. — AD
11 résulte de ces apiilicalions particulières de Nous disons encore d'un homme qui aime les
l'idée gciiérale du mot advciitiire, qu'il signilie, entreprises extraordinaires, « c'est un homme qui
comme nous avons déjà dit, tout ce qui avicnt, tout aime qui court après les aven-
les aventures,
ce qui arrive fortuitement, sans cause a|)i)arenle " tures. » de l'Acad. fr.)
(Uict.
ou nécessaii'e liasard dans les passages suivans:
; H semble (lue le diminutif «l'fH/wjT/c réponde ii
« C'est une des plus danucieuscs choses qui soit à notre expression aventure amoureuse, bonne for-
:
« la guerre, (jue d'aller d'une traicle clierclier ses tune, dans les vers suivans:
« enuemiz je ne diz pas qu'il n'eu soit aucune-
:
Certes, dist la pucèle, moult m'a cis maus grevée
« ment liien venu mais c'est advenlure. « (Le Jou-
;
vencel, ms. p. TiTS.J « Pour ce dit-on (|iie les gens Séez-vous de-lez moi, si me soit racontée
« de guerre vont a Vadvcnlurc ; car (|uaut ilz par-
Aucune avenlurèle rimée ou dérimée.
FaH. MS. dn R. n- 7218, fol. SIC, R- col. i.
« lent de l'hostel, ne savent pas (lu'ilz doivent trou-
« ver en chemin. » (Id. p. 140.) Le mot advenlure, de même que hasard, fortune,
s'est pris aussi pour certain être chimérique auquel
Qui desirn merci d'amie,
De li servir se doit pener, on attribue les eirels dont on ignore la cause ;
El amer joie et courtoisie ; que l'on regarde comme l'auteur des biens ou des
Et tout orgucl doit eschever. maux qui uvicnnent, qui arrivent dans le cours de
Qui ainsi ne le veult démener,
Je di par roison et droiture la vie.
Bien lui prendra par aventure. Oez coin merveilleuse chose
Ghans. fr. a la S. du Rom. de Fauvcl, MS. du R. n" C812, fol. 57, V- col. î. \)'Aveiiluri; qui ne repose.
Qui bone l'a, si est guéris ;
De là l'expression yssii' à ses aventures, la même Et qui ne l'a, mal est baillis.
à peu près que celle ci-dessus, aller îi l'aventure. Alhis. MS, fol. 15, V- col. I.
« Tiebault du Pont et Vvain de Galles s'en yssissent
Mes Dieu ne plot et Aventure.
« ung jour à lem's avenlmrs savoir se des Anglois
Alhij, JiS. fol. 103, Vv col. 2.
« pourroient riens apprendre. " (Triomph. des
neufs Preux, Jlès .\venturc les garda
p. 07)0, col. 1.)
Que l'un l'autre ne damaja.
On trouve dans ces expressions l'origine du nom Alhis, lis. fol. 99, R' col. S.
de cette espèce de milice qu'on appela Adventurieis.
Comme ils ne vivoient que du bulia qu'ils l'aisoient, Ce même mot, dans le sens de succession,
en s'exposant à tous les hasards de la guerre, on a exprime encore une idée accessoire de l'idée géné-
dit qu'ils éloient » nourris à leur aventure et au rale A'adventure, chose qui peut ou qui' doit
« mestier de la guerre. » (Mém. d'Ol. de la Marche, advenir. « Aventure est chose qui vient de mort de
Liv. I, p. '214.) « home sauns félonie, si come de geut qui sodey-
« nement moergent par ascune socleyne maladie,
Anciennement on disoit, en advenlure, pour
« ou se lessent cheir, en le fue, ou eu le ewe, et
au hasard.
« là demoergent, jesques à taunt que ilz soient
En aventure ai chanté ; " mortz, esteintz. » ^Britton, des Loix d'Anglet.
Si ne sai s'il m'aidera.
fol. 15, V°.)
.\iic. Poët. Fr. MSS. avant 13U0, T. III, p. KGO.
On appeloit, en termes de coutume, droites
Nous lisons à toutes ailveulures, pour à tout aventures, les successions directes. « Toutes
hasard, dans Pathelin, test. p. 111 et notre façon ; « escheoites qui aviennent entre frères, si sont à
de parler adverbiale par aventure, très-ancienne « l'aisné, puis la mort au père, se ce n'est de lour
dans notre langue, répond au latin forte, (dans « mère et de lour aiol ; car l'en appelle celles
S' Bern. Serm. fr. mss. p. 116. Passim.) Nous disons « escheoites, droites aventures. » (Ordon. T. I,
aussi, û'aveiiture; expression dont s'est servi p. 123. —
Voy. Laur. Gloss. du Dr. fr.)
J. Le Maire, lllustr. des Gaules, Liv. II, p. 170.
C'est parla même
analogie à'iûéesqn'adventures
Les hasards, les périls, les accidents, heureux au pluriel signifioit droits casuels, profits de fief.
ou malheureux qui accompagnent ordinairement « Us ne sénéfieront à personne nulle de uostre
les entreprises difficiles, ont fait employer souvent « court.... lesaventures qui échoiront en leurs
le mot Advenlure, au figuré dans les anciens « receverie, comme mains-mortes, estrayères et
romans de Chevalerie, po\ir désigner ces entre- « autres revenues. » (Ord. T. I. p. 713.' Lès Séné-
prises hasardeuses, mêlées quelquefois d'enchan- chaux, les Baillis envoyoient à la Chambre des
tement dont on sait qu'ils sont remplis. Comptes les états de « touttes les forfaitures, gros-
... de chanter n'ai ore cure « ses amandes, quints deniers, rachapts et morte-
;
AvENTLnE.MENT ci-après.)
De là, on a dit Adventurer dans la signification Adventureiix, adj. et subst. masc. Éventuel.
particulicrc de harceler; proprement mettre Qui est au hasard. Hasardeux, hardi. Qui court
l'ennemi en péril, rendre sa retraite dangereuse, après les aventures. Aventuriers.
comme en ce passage « Ils désirent leur logis et se
: Le premier sens est le sens générique. (Voy.
• tirèrent.... Ceux de la ville firent grand huy Adventuhk ci-dessus.) « Ascun purchas sont
" après eux, pour eux adventurer; mais ils furent " aventureus, si comc en ceo cas: jeo le doyne à
« rechacés arrière. » (Froissart, Vol. I, p. 90.) n tcncr, si jeo soy fait Évesque. » (Britton", des
Quelijuefois ce verbe éloil absolu alors il ; Loix d'Anglet. fol. 9i, V°.)
signifioil chercher des aventures, tenter fortune en Du mot Adventure, hasard, on a dit parlers
s'exposant aux hasards de la mer. .Se meit .Messire - ailventureu.r, pour signifier des propos jetés au
« Louis en ces balteaux.... pour aller aucune part hasard. « Les parlers qui sont adventureu.r ne font
« adventurer sur la marine. » (Froiss., Vol. I, .<
ne chault ne froil. » (Percef. Vol. VI, fol. 91.)
p. 101.) De ce même mol Adventure pris dans le sens
On a vu le mot Adventche ci-dessus, pris dans le de hasard, péril, danger, on a pu (lire.lrfi'CH/»r('H.c
sens général d'accident. Les naufrages sont des pour dangereux, périlleux et par extension ;
accidents. De là l'expression adventurer une nef îiasardeux, hardi, qui s'expose volontiers au péril,
pour l'échouer. « Pour ce (luc les marchands au danger. « Celuy ([uc vous vistes hier si avan-
« auventurent souventes fois par fortune de « tiircux, ne trouvez pas estrange de le voir aussi
,
AD — 137 - AD
« poltron le Inndemain. » (Essais de Montaiîïnc, ' temps, sans branler ne d'une part ne d'autre....
T. II, nuoi(iuc'fois la fortune aide plus aux
p. 7.) " " niiaiid les Ca[iitaines de ces pillars veirent que la
« adventurctix ([ue non pas aux trop discrets. « chose alloit mal pour eux, si montèrent sur leurs
(Contes de Dcsperiers, T. II. p. 23.) C'est la tra- « chevaux, etc. » (Voy. Froissart, Vol. III, p. 214
duction de ce vers de Virgile : et 215.)
De la le nom ù'adventuriers donné dans la suite
Audaces forhma juvat , timiilosijue repellit.
à ces « gens levez parles villes et villages.... Ils
AdvcHlurcu.r, s"est dit plus particulièrement de « alloient chercher leur advenlure par fortune de
ces Chevaliers erraus, (|ui couroient après les « guerre, invitez et levez au son du tabourin. »
aventures, qui u'aimoicntciue les entreprises hasar- (Fauchet, orig. Liv. II, p. 117. Voy. ADVENrniEu.x—
deuses. 'in tiouve en ce sens. Chevalier advenlu- ci-dessus.)
reux, dans l.anc. du Lac, T. III, fol. 58, R° col. Cette espèce de troupes étoit commandée par des
2. (Voy. ADVE.NTrnE ci-dessus, et Advei^turiebs ci- Capitaines. Yves de Malherbe étoit Capitaine d'aven-
après.) turiers en 1499-1501. (,I. d'Auton , annal, de
Enfin, paroil que ce fut vers la fin du xiv
il Louis XII, p. 95.) Les aventuriers que le Duc d'Au-
Ton commenta nommer adventiireux
siècle, ([uc ;^ triche avoit pris ù son service en I'(88, avoienl un
ou adveniHiiers une espèce de Soldats qui cher- Capitaine à leur tète. (Jaligny, Hist. de Charles VIII,
choient les aventures, les occasions de la ijuerre, page 66.)
sans être eiuôlés et sans recevoir de solde. « Les Il que sous Charles VIII, on faisoit peu
paroitroit
« Compaio-nons.... qui servy avoient Aimerigot de cas de ces troupes, puisqu'à l'entrée de ce Prince
« .\Iarcel.'.. s'assamblèrent la roche de Vandais.... î^i dans Florence, en 1494, les Aventuriers étoienl con-
« et les bonnes gens qui cuidoyentestre en paix.... fondus avec les Charretieis, les .Muletiers et les
<.
se commencèrent à esbahir. Car ces robeurs et Laquais. (André de la Vigne, voyage de Charles VIII,
« pillars les prenoyent en leurs maisons et par-tout à Naples, p. 119.) Cependant nous lisons, Lettr. de
» ils les pouvoient trouver.... et se nommoyent
où Louis XII T. IV, p. I2G
, (juc les Suisses avoient
,
' [esaveiiliireux. » (Froiss. Vol. IV, p. GO et 01.) levé un corps de ([uinze cents aventuriers et que ,
> A parler par raison, les François estoyent droits c'étoit la plus belle troupe ([ui fut sortie de leur
« Gens-d'armes, et plus que n'estoyent les aven- pa'is que Louis XII réforma les francs archers , et
;
» tureux, etc. » (Idem. Vol. III, p. 279.) « Behai- leur substitua des Adventuriers; qu'en 1508, il en
« gnons et Zassons et Aventureux... sont tous avoit quatorze ou quinze mille dans son armée en
« gens armez et nourris leur aventure et an i!i Italie. (Hist. du Chevalier Bayard, p. 131.)
« mestier de la guerre. » (Mém. d'Ol. de la Marche, Quoique le nom d'Aventuriers se retrouve dans
Liv. I, p. 214. —
Voy. Adventiriers ci-après.) lesMém. d'Angoulême, p. 135, où l'on apprend que
VARIANTES :
Henri IV en avoit deux régimens à sa solde nous ;
dans une signification semblable. De lii, en parlant Il y avoit des Aventuriers à pied et à cheval.
des tournois qui furent faits à Paris, en 1539, en
(Mém. de Fleurange, ms. p. 75.)
présence de l'empereur Charles V, l'on a nommé Sous le règne de François I", les Aventuriers
Princes aventuriers, les Princes assaillans dans un avoient pour tout vêlement « une chemise à lon-
pas d'armes, tenu contre tous venans. (Mém. de Du « gués et grandes manches, comme Bohèmes de
Bellay, par Lambert, T. VI, p. 443.) " jadis ou Mores, qui leur duroient vestues plus de
Aujourd'hui ce mol ne se dit plus qu'en mauvaise « deux ou trois mois sans changer; monstrans
part; et c'est ainsi qu'en 1387, l'on appeloit « gens « leurs poictrines velues, peines et toutes décou-
« aventuriers toutes manières de pillars dont « vertes; leurs chausses bigarrées, découpées,
« tout le pa'isdeçii et delà Loire.... estoit rempli. >• « déchiquetées et balafrées; et la pluspart mons-
Ils estoyent bien neuf cens combattans, quand Ber- « troient la chair de la cuisse, voire des fesses.
trand du Guesclin, sous la bannière de Messire « D'autres, plus propres, avoient du taffetas si
Jehan de Bueil les attaqua et les défit près le fort
,
« grand quantité, qu'ils ledoubloient et appelloient
de Preuilli vers fan 1370. « Là eut grand poulsis
,
» chausses bouffantes: mais il falloit que la plus
« etboutisde lances.... et dura la bataille un grand » part montrassent la jambe nue, une ou deux, et
18
,
AD - 138 Ab
« portoienl leurs bas de chausses pendus à la cein- A l'aprocUier, pierres esqueuent (2)
- turc ,1). » (Brant. cap. fr. T. lY, p. 44. Voy. — Roidement selonc leur usages.
Non pas aus piez, mes aus visages
Ménage, Dict. étym. —
Rabelais, T. 1, p. 185. note Bidauz (3), dont bien i ot sexante,
de le Ltuchal.) A qui ceste chose atalante.
Leur relancent aus avettites
Du reste, ces troupes semblent avoir clé toujours Les dars mouluz es chières nues.
assez mal disciplinées, et fort adonnées aux brigfan-
dages. De là ces expressions " font choses que des
:
G. Guiarl, MS, fol, 29), W
« avanturiers auroienl honte de faire. » (Contes de
Au figuré, ce mot événement,
signifioit aventure,
la l\. de -Nav. T. 11, p. "iOT. « On les craint plus chose fli't'«HC, arrivée; quelquefois chose qui doit
({11' avanturiers. » (Ibid. p. Wl.)
avenir, arriver. Ilaa Passelion, traistre mau-
.< !
VAR1.\NTES :
Adverbe , snlist. masc. Teneur , mot-;Vmot.
Terme de Grammaire.
AD\'ENTL'RIERS. Fauchet, orig. Liv. II, p. 117.
Advantl'IUKH:>. Boiiclict, Serées. Liv. III, p. 9. Ce mot composé de la préposition Ad el du subs-
Av.\NTLiiiEHS. Brant. cap. fr. T. IV, p. 45. tantif Verbuin , au premier sens le mot-
signifie
AvE.NTL'KiERs. Jahgny, Hist. de Charles VIII, p. 60. à-mot , en latin ad verbum, la teneur le contenu ,
Le premier sens est le sens propre. (Voy. Cotgr. Car mieul.K ne te peulx desconfire
Que te mectre sur la littiére.
Dict. et AuvE.MR ci-dessus.) On a dit au figuré: Prouver le puis par le proverbe
« chacun an aw«». » ^Godefroy, annot. sur Char- De quoy je le diray l'adverbe ;
les VI, p. G3C.) Homme, cheval, oysel, ne chien,
S'il ne traveille, il ne vault rien.
Les Aubains sont des étrangers nouvellement Gace de la Bigne, des VU. US. f«l. 10, R*.
arrivés, des nouveaux venus dans un païs. De là le
participe .1 roi» , employé comme substantif dans Nous ne parlons ici du mot Adverbe, pris comme
cette sigiiilicatiun < Aubains,
: que les anciennes terme de grammaire, que pour faire une remarque.
« couluu)es appellent «i'CHHS.... sont ceux qui s'es- C'est que Joachim du Bellay conseiiloil aux auteurs
« tablisseut de nouveau dans la Chastellenie. (La •>
de son temps de « rendre au plus près du naturel...
Thaumas. Coût, de Berry, p. 474.) " la phrase et manière de parler latine eu ,
Eulin du verbe Advenir, croître, profiter, venir à « employant, par exemple les noms pour les Adver-
bien, ou a dit, hlle bien advenue, au même sens. " bes; ii eomhalcnt obstinez
vouloit (ju'oii dit, ils
(1) Ce passage est cité dans Vllisloirc du Costume en France, par J. Quicherat, Paris, Hachette, 1875, in-8», p. 371. (N. E.)
— (2) lancent. — (3) Voir Du Cange au mot Bidaldi.
,
AD — 139 - AD
provinces contre, à rencontre de, pour aiipH'-s, en pions désignés par celui de inêlans. (Voy. Poës. de
comparaison de. C'est la signincation li(îui'ée à'ad- Walcf, auteur des Titans, T. V, p. 227.;
vers dans les i)assai;es suivans: Le Roi d'En^^le- <<
C'est par extension ({u'advers, opposé, contraire,
« leire n'a ('un poi défient «l'crs nous. » (Martène, a sigiiilii' cruel, dangereux, qui est ù craindre, qu'il
Contin. de U. de Tyr. T. V, col. tJS5.) Les florsdes faut éviter. l'eut-ètre aussi ({u'averse , pris dans ce
« margerites (lu'èiei'ompoitasoriex de ses pies, qui sens, vient du latin aversus.
« ligissoient sor le menuisse (1) du pie pardeseure,
CIcstoient droites ('2) noires rtr<'rs ses pics. » (Fabl. Panthère est une heste averse ;
E si est de culur diverse,
M.s du R. u" 798!), fol. 72, U" col. 1.)
liestes la fuient, tant est fière.
Ains Chevaliers angoisseus Marbodus do Gcmm. art. 51, col. 1674.
Qui a perdu son liarnois
N'est (ii'i'r.s nidi ilolereus, VARIANTE.S :
Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 50-1, col. 2. N'ome qui m'osast ensaignier
Où je trovasernircs-ier.
De ces expressions averse partie , averse gent, a Parlen. dcBlois, MS. de S' Germ. fol. IGC, V- col. 1.
pu naître l'acception de l'adjectif .irfwrs, employé
comme substantif pour ennemi , parti contraire. (Voy. Advers ci-dessus.)
(Voy. Adversaire ci-après.) Nous appelons le Diable l'ennemi du genre hu-
Passe les monts pour advers assaillir.
main, ou absolument l'ennemi. .Vutrefois on disoit
J. Marot, p. 80.
aversaire. aversier. etc. au même sens. « Nostre
aversaires at
' lo feu de cuvise (5) charnel, lo
En style de pratique ,
pour adverse partie. « Ne « feu d'envie et d'orgoil, cuy li Salveires ne vint
« pourra aucune partie estre contrainte d'ester en « mies enspanre IG] en nos, mais estingure (7). »
« jugement, soit pour cause desjàauparavantles.... (S' Bern. Serm. fr. mss. p. 26i. Voy. Averserie —
« vacances intentée ou bien que son advers de
, ci-après.)
« nouveau voudroit intenter. » (Coul. de Bouillon,
. . . ains n'issi du cors nule ame d'userier
au nouv. Coût. gén. T. II, p. 8i6, col. 1.) Tant alast en enfer, au puant aversier.
Anciennement on faisoit tous les ans, à Namur Qui du Saint Paradis ait si grant desirrier
Comme j'ai de sa bouche recouvrer un besier.
une espèce de tournoi appelé le eombat des écliasses. Fabl. MS. du R. n' 7218, fol. 34G, V° col. 1.
II semble qu'on se soit servi du mot .Iwf^ss^s au
pluriel, pour désigner le parti contraire aux cham- De là, on s'en est servi pour exprimer la haine,
(1)sur le menu du pied, c'est-à-dire le cou-de-pied. — (2) droites équivaut à tout-à-fait. — (3) pour leur malheur. —
(4) instrument qui rend des sons aigus. — (5) désir; vient de cupiditia, dont Du Cange donne un exemple. — (6) épandre;
de intus pa7idgre. — (7) exstimjuere, éteindre.
AD liO — AD
l'horreur qu'inspire lalaiUeur dune personne ou sa Ce mot, dans le sens propre, signifie l'action de
cruaulé, etc. se tourner vers une chose au figuré attention, ;
Laide, vielle et hideuse plus qu'aitvsier, action de l'esprit tiui se tourne vers un objet moral
Moult li desplot la joie du Chevalier. ou physi(iue. « Seroit la femme bien farouche cl
Koin. dWudigier, .MS. de S- G. 07, R- col. 1.
fol.
" mal privée, qui ne ticiulroit conte de l'homme
battre, rencontre une reiiune ([ui lui apprend que « tout ce qui plaist à sa dame, avec(iuesune adver-
ce Géant (lu'elie noiniue Diable quelques vers plus tance qu'il a de tenir secret.... jusques aux peti-
«
bas, vient de lui enlever une jeune lille, et lui dit tes faveurs qu'il reçoit de sa maîtresse. » ^Pas-
"
en pleurant :
quier, Monophile, p. 'i'il.)
Testuet cy ta vie finer. ... il sauva la ville et leurs corps,
Se ly Jaians te peut trouver. Et espargna à la cité.
Maleuré fuy, tien ta voie,
!
Par sa grâce et douce pilé :
advcis, en latin adversare. (Voy. Advkrtih dans le (Nouv. Coût. gén. T. Il, p. 102, col. 2.) C'est-à-dire <
Vol. II, fol. 30, R".! ADVERTENCE. Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. WO, col. I.
Advert.vnce. Corneille, Dict. — Borel, Dict. l'« addit.
Adversité, suhst. [cm. Contrariété, opposition. AvEHTENCE. Mém. de Du Bellay, par Lambert, T. V, p. 385.
Malheur, disgrâce.
Advei'teur, suhst. mase. Renseignement.
Cette première sijrnification a la même origine
Acception analogue à celle d'AnvEUTENCE ci-dessus,
que celle de l'adjectif Advkhs ci-dessus, opposé,
avertissement, instruction. « Il nous faulsavoir les
contraire.
« limites anciens du royaume de Bourgongne...
... en son temps sera l'Église
En pais et en concorde assise " mais je m'en suis mis hors de soucy, pour ce que
;
Et tourneront en unité " après avoir trassé beaucoup, j'ay trouvé certains
Ceus qui sont en aversitc. " aucteurs anciens qui m'en ont donné Vadverteur. »
Géofr. de Pari» à la suile du ISom. do Fauvel, MS. du II. n* 0812, fol. 51.
(.1. I.e Maire, lllustr. des Gaules, Liv. III, p. 321.)
figurée sous l'orthographe adversité. mer le mouvement de l'âme iiui se tourne vers
le bien, qui abandonne l'erreur pour retourner à
la vérité.
ADVERSITÉ. Fobl. MS. du U. n« 7218, fol. 325, R» col. 2. Là fist li Papes rapeler,
AVERSITK. S' Bern. Serm. Fr. MSS. p. 296. L'entredit d Aubijois (2), par grâce,
AvERSiTElT. Id. ibid. p. 270. Et voust qu'il eussent par espace.
S'il s'i peussent avenir.
Adverteiice, suhst. féin. Attention. Avis, aver- D'eus à bien faire convertir.
tissement, instruction. Notilication, signification. G. Guiarl, MS. fol. i48, V.
AD — 111 — AD
11 semble qu'on ail dit Adverlii; en parlant d'une verlir dans le sens li^uré qu'il conserve, signifie
nouvelle désa^ivable, dans le sens où nous dirions par métaphore tourner vers un objet l'esprit de
aujourtl'liui tourner une nouvelle, lui donner une quelqu'un, le faire penser à cet objet, l'y faire réflé-
tournure proiue en adoucii riuipression.
;i Moult <• chir. ;Voy. AuvKiiTissEMKNT et Advkhty ci-a'pi-ès.
« esbaliys comment ils udvoii raient à Eslonne la C'est par une extension naturelle de la sii,'iiifica-
« mort piteuse de sa compaigne Priande. " (l'ercef. tion propre û'advertir, tourner vers, que ce verbe
Vol. IV, fol. 'itl, W- col. 1.) s'est dit pour opposer, proprement tourner contre.
Ce même verbe signilloit plus souvent, par méta- Il est pris ligurémenl dans ce passage « Se par :
phore, l'action de l'esprit (jui se tourne vers lesdif- » vous n'est à ces choses adverti et pourveu par
férens objets de s(ui alteutidii, de ses pensées, ou de " pitié et miséricorde. » (Eust. des Ch. Poës. mss.
ses réilexions et l'on disoit advcrtir pour faire at-
; fol. 403, col. i. —
Voy. Adveiiser ci-dessus.)
tention, penser, réfléchir, aviseï-, apercevoir avec Enfin du mot vérité qu'on écrivoil quelquefois
les yeux de l'esprit. verte, vreté, etc., l'on a fait advertir. dans le sens
Jiigos vueiUez ci advcrtir.
d'accomplir, effectuer, i)roprement rendre vrai.
Ne faites mie coin l'yraingne, Seigneur, savés pour koi j'ai men habit cangié ?
Qui ses fix lent, afin que praingne esté aveuc feme, or revois (i) au Clergié.
.l'ay
Mouclies pour soûler son venin. Or arerlirmj cou que j'ai pieçà songié.
Les petis mouches met à fin, Ainçoi sui à vous tous venus prendre congié.
Si tost qu'iU viemient eu sa toile Aoc. Pocs. Fr. MS. du Vatican, n* 1490, fol. 131, Rv
L'yraigne jà n'iert si hardie
Qu'elle au gros mouche contredie. Comme
verbe neutre, il signifioit s'accomplir,
Eust. des cil. l'oés. -MSS. fol. 5Î1, col. 3. s'elfectuer, devenir vrai. Les vers qui suivent sont,
Qui a filles à marier, îi linéique légère difl'érence près, les mêmes que les
Il doit à son fait avertir précédens.
Eust. des Ch. Pocs. IISS. fol. 333, col. t. Seignour, savez pourquoi j'ai mon abit changié ?
J'ai esté avoec famé, or revois au Clergié.
Il étoit quelquefois réciproque. « Pas ne s'adver- Or, avertira ce que j'ai piéga songié.
« tissait de la malice que cil pensoit. » (Cbron. Fabl. MS. du R. n- 7218, fol. 250, V col. 1.
S- Denys, T. 1, fol. 5.)
V.\RIANTES :
Les Bretons ont fait compaignie
Pour aler en .\lemaigne ADVERTIR. Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. H]S, col. i.
AvERTiiî. Poës. à la suite du Rom. de Fauvel, MS du R
G le Seigneur de Coucy ;
n» G812, fol. -1, Ro col. 3. - Fabl. MS. du R. n' 7218'
Mais puy se sont averti/
Qu"il fait plus doux en Champaigne.
fol. 95, R» col. 1.
Briefment, et se convertissent. (Laur. Gloss. du Dr. fr.) Cette définition semble con-
Id. ibid. fol. 479, col 3. venir à l'ancienne procédure. « En chastelet comme
« en quelques autres jurisdictions, on use princi-
Nous observerons que dans ces vers on pourroit
••paiement de deux manières d'eserire ou par
encore expliquer s"ftf/i'fr//r par se détourner s'éloi- ;
,
revêtir. C'est par extension de l'acception propre « royal. » (Bouteill. Som. Rur. lit. 25, p. 137.
qu'on a dit, terres aveslies de bled, etc. ou tout Voy. Advestihe ci-après.)
simplement terres advesties, pour désigner des
variantes :
terres couvertes de blé, etc. des terres non dé-
pouillées. (Voy. Advesti;he ci-après.) » Ont cous-
AnVESTIR. Cotgr. Dict.
AviEUTUi (lisez Advieslir). Ph. Mousk. MS. p. 334.
<< tume les Seigneurs de prendre amende de chinc(]
B sols parisis sur ceux et celles qui... laissent Advesture, siibst. masc. Vêtement. Récolte sur
« paistre leurs bestes en dommage d'autruy, soit
pied. Investitui'e.
« prez, gardins ou terres labourables a'vesties Sur le premier sens, qui est le sens propre,
« de blé, ou mars. » (Nouv. Coût. gén. T. I, p. 405,
voyez Cotgr. Dict.
col. 1.) « Que nul ne puist faire.... nouveau chemin
De là, ce mol employé figurément pour désigner
« sur héritage d'aulruy.... en temps qu'ils soient
les fruits qui couvrent, qui revêtent la terre, les
« querijuiés :l) et advêstis de biens. » (Coût. gén.
fruits pendaus par les racines, une récolte sur
T. 1, p. 833.) « Si terres y a advesties au jour du
pied. fVoy. Laur. Closs. du Dr. fr. au mot Advest.
« Irespas dudit Eves(iue, qui ne soient à ferme, « Bleds vers et autres advestiires jusques au my-
« sçachez que tout compète au Roy, si ainsi « may sont repule/. héritages, et après son reputez
« n'estoit que au jour du trespas fussent les \vari- " catbeux. » (Cout. ç;i}n. T. I, p. 7GI. Voy. —
" sons(2) et advesture couppccs et abatues. > (Bou- Advesti ci-dessus.) « Si le fief estoit si petit ([u'il ne
teill. Som. Rur. Liv. II, tit. I, p. Gâ5.) " vaulsist mie soixante sols tournois par an, ou
Nous lisons dans un sens plus figuré encore: « autre fief qui ne vaulsist son relief, sçachez que
« fist plainte à loy, Cour ndvestie d'hommes de " le Seigneur doit avoir la meilleure advesture
fief, tant que pour suffire à loy et à ce faire. » <• du fief... (\u\ dedans trois ans y viendra. » (Bou-
(Bouteill. Som. Rur. fit. 100, p. .571.) « Nostre... teill. Som. Rur. tit. 84, p. 493.) Dans ce dernier
•• grand Bailly aura regard à ce que aux jours de l)assage le mot Advesture est employé pour dési-
« plaids, noslre... autre Cour soit advei-tie (corr. gner cette récolte comme devant être enlevée ; ce
(1) chargés. — (2) champ garni de ses fruits; voir Du Cange à Varactum. (n. e.) — (3) Il faut avicrti pour la rime ; ce
mot donne d'ailleurs un sens sufnsant : il détourna {avertit), il transmit, (n. e.)
At) — H3 - AD
qu'exprime mieux le mol tlépoiiiUe, <lonl nous nous •' en pensentle mieux joui'r, et présenter, /^ar «y/s,
servons aujourcriiui dans le même sens. " liberté, lois(iue plus eslroitement tu encbaiuesel
C'est par une analogie tl'idc'es semblable à celle — captives les âmes. » ;D. l'iorès de Grèce, fol. i K'
que nous avons remaniuéc ci-dessus, sous l'article — Voy. Froissarl, Vol. I, p. 273.)
ÂDVKsTiit, t\u'.\dv('slun' a passé de la si^înification En considérant les idées comme des objets de
propre à celle d'investiluie. « Convenances du réllexion offerts à la vue de l'esprit, on a pu dire
« mariage deuemenl approuvées et vérifiées porle- figurément, Advis m'est, il m'est advis, ce m'est
« ront avesture, oires ([u'il n'y eust relief, pourveu avis, etc. pour il me semble, il me paroit, je vois,
« que les biens ne soient féodeaux. » (Coût. gén. je pense etc. !l{om. de la Rose, tibi suijvà ; Rabe- —
T. II, p. 8GG.) lais, T. III, p. 2'i et 53; Gloss. de Maiot; —
YAIUANTES : — Saintré, p. I7G, etc., etc.)
ADVESTUUK. Cotgr. cl Bord. Dict. .... si monstreray le deffault
AvESTUHE. Coût. gén. T. II, p. 8G6. De sa mémoire, et comme il fault
AvÊTURE. Nouv. Coul. gén. T. I, p. 36i. Qu'il recongnoisse son erreur.
Pourquoy, mon redoubté Seigneur,
Adviaire, subst. masc. Idée, opinion, avis. Je dy, si comme il m'est advis,
Ce mot est le même qu'Anvis ci-dessous, pris Qu'il n'est pas bien à son advis.
Gace de la Bigac, des Déd. 118. 8i, V'.
dans le sens d'idée, opinion. Ouoii|u'ils diffèrent fol.
par la terminaison, ils ont tous deux la même Ces expressions, encore usitées parmi le peuple
origine, (^'oy. Vis et Vi.mre ci-après.) et dans plusieurs provinces, peuvent aussi être rap-
Lendemain l'autel dédia, portées à la signification ù'advis, idée, opinion,
Tout ensi com li devisa Nous remarquerons qu'elles n'empor-
seiitiiiieiil.
S' Denise et son aiière.
En l'ounour S' Pol et S' Pière.
une idée de doute; car Froissait,
toient pas toujours
Ph. Mousk. .\!S. p. 63.
parlant de démence de Charles VI, et de l'accou-
la
chement de la Reine, événement qu'il ne pouvoit
Dès que vieUars prend la pucelle,
Et il ne puet tenir estière ignorer, s'exprime ainsi » fut la maladie trop bien
:
;
VARIANTES :
« fille. » (Froissart, Vol. IV, p. I«7.)
ADVUIRE Dispute du Juif et du Chrét. MS. de S' Germ. Si ce mot a désigné quelquefois l'action des
fol. 108, R» col. 1. objets sur la vue, plus souvent il exprimoit le rap-
Avère. Fabl. MS. de S' Germ. fol. 4.5, V» col. 2.
po. t de la vue à ces mêmes objets. De là ces façons
AviÈRE. Fabl. MS. du R. n» 7218, fol. 2i, V» col. 2. - Ane.
Poët. Fr. JISS. av. 1300, T. IV, p. 1371.
de parler, à mon advis, au mien avir, selon nÔstre
avis, comme je vois, comme nous voyons. « Estoit
Advis, subst. masc. Vue, visée. Idée. Mémoire, « couvert, à mon avis, de velours cramoisv. »
imagination. Réflexion, délibération. Raison, esprit, (Math, de Coucy, Ilist. de Charles VII, p. 6G7.)
jugeVient. Prudence, sagesse. Vue, dessein. Dis- II vont en une chambre enjamble
« espave (1). » (Rom. d'Alector. fol. 84, R°.) Là où tu cuides par avis
De là l'expression par avis, pour signifier en Que li cerf doie estre honniz.
ainsi l'amour: « Haa! faux garson, qui congnois- « Cheminer selon advis de pavs
à \uedepa'is. «
—
;
« troit tes ruses,, paravanture se pourroit-il garder Ilist. de Floridan, p. 700. Saintré, T. III, p. 700.)
« de toy mais tout aveugle et enfant, tu si.'ais
; Au figuré, « parler par advis de pays; » c'étoit
« desrober les volontez des personnes, lorsqu'ilz parler d'une chose à vue de pais, d'après les pre-
(1) égaré ; voir Du Cange à Espava, .Spaviœ. (x. E.) — (2) autre chose, de alium. — (S) Chiens ; voir Du Gange à Canis
alaiius.
AD lii - AD
mières connoissances et avant que d'avoir appro- avec réflexion. « Messire Pierre d'Andellée, Capi-
fondi, r^'oy. Pasq. recli. Liv. 1, p. G.) « taine de Peauforl... f/etta son advis ijne s'il pou-
Dans le sens propre, par advis sliinilloit par « voit passer la rivière de Marne au-dessus (le la
coup (le visce. " Plusieurs coups d'aguet et d'avis comme If but aui|uel l'esprit doit viser dans la
" rua le Gandois de la pic(|ue potircuider l'Kscuyer conduite d'une aiïaire. « Donner bon conseil et
" atteindre. » (Mém. d'Ol. de la Marche, Livre I, " advis sur la garde, bon gouvernement, tuicion et
page 39-i. i <•deffense du... Hoyaume.» (Ord. T. III, p. 12."). —
Viser, prendre sa viscc, diriger sa vue ;\ un cer- Voy. Adviskr ci-après, .ivertir.)
tain point, signitie llguit'nieni avuir en vue une V.n termes de [)rali(iue, jour d'avis, dilution d'a-
certaine tin dans une entreprise, dans une all'aiir. vis sigiiilioit un délai accordé au défendeur pour
On disoit autrefois yetter son avis dans ce nicuie rélkrliir aux moyens de défense. « Dilation d'avfs
sens ligure. « Il imagina, et getta son advis pour n'est donné qu'une fois, c'est à sçavoir au com-
« son nom exaucer. » (Froissart, Vol. 1, p. 2'M. — «
En joie estois ainsi ravis « prinse par le demandeur, ([uand sur le jourd'adr
Eu la douceur de mon avis. '<vis le défendeur projiose aucunes exceptions ou
En tel pensée,
En mon chemin ai esgardée « di'fenses sur lesquelles le Procureur du défen-
Dame trés-diçne d'estre amée. « deur a à parler à son maistre. » (Ibid. p. 299. —
Je li
Car de biauté
donnai la roiauté.
Voy. Douteill. Som. lUir. p. 38. Voy. Advisement —
ci-après.)
Jeli. de TEscur. Ch.ins. fr. à la suite du Rom. de Fauvcl,
MS. du It. n- 6812, fol. 61, V col. t. ^'ous disons encore proverbialement, qu'il y a
Pour
idée, opinion. (Voy. Adviaihe ci-dessus, An- jour d'avis, pour dire qu'il y a temps de délibérer,
visEMENT et Advisiun ci-aprcs.) " Ce poise moy et de rélb'cliir.
« cuvde en mon advis que vous vous en repcnti- 11 semble qu'on ait étendu la signification figurée
.. rez. »(Lanc. du Lac, ï. III, fol. 150, V° col. 2.) d'advis, réllexion, ;\ la faculté de réiléchir, à cette
De là notre expression subsistante dire son avis. puissance de l'ame qu'on appelle raison, esprit,
Tout li recorde en son avis jugement.
Cora estoit biax et clers Atys. Lors pensay moult parfondement
Alhis, .MS. fol. 21, V- col. i. A la beaulteque je veoie,
Si que parler je ne povoye.
Par extension, ce mot a signifié mémoire, imagi- En tel point elle m'avoit mis,
nation cette faculté que nous avons de nous re-
; Que presque perdy mon ndvis.
présenter les objets dont nous conservons l'image Rom. de la Rose, vers 15550.
après les avoir vus.
Se chascuns qui volentiers m'ot,
De Ui, il s'est dit dans le sens de réflexion déli- , Quand je li di aucim biau mot,
bération, action de l'esprit, qui délibère et rélléchit, M'entendoit bien, je le vaudroie ;
qui opère sur les idées gravées dans la mémoire ou Quar avis m'est, miex en vaudroie,
Me.s ainsi n'est pas la bosoingne.
l'imaginaliim. « Il alla dire, sans advis, comme Pou li'ailvis qui por aus besomgne
« celuy qui estoit tout eslouidy de cheoir, etc. » Leur fet oïr et nient entendre
(Percef. Vol. II, fol. lOG, V- col 2.) Reson ou chascuns bons doit tendre.
En armi^s vault plus advis et prudence,
Fabl. MS. du R. n- 1218, fol. 243, V col. 2.
Que foui hardi qui veult estre chauU hora.s. La prudence dans les actions, les desseins que
Eusl. des Ch. Poe». MSS, fol. 58, col. I.
l'esprit conçoit, résultent de la réflexion. Ainsi l'on
folie est default d'advis. en passant de la cause à l'elîet,
. . .
a dit ligurément,
Id.ibid. fol. 57, col. 3.
advis pour prudence sagesse dans les passages
,
En un corps bien repeu. •<grand advis. " (Froissart, Vol. I, p. 17.) « Il veit
Œuv. Pocl. de Mellin de S. Gelais, p. 31.
" bien que force sans flr/ii/.s et habillitii n'y avoient
On en ce sens, Escuijer d'advis, pour dési-
disoit « bien de lieu. » (Percef. Vol. IV, fol. 15, V" col. 1.)
réflexion. Sa'intré, p. 30.'î.) « cées el oultrées par sens et par raison... sont
Getter son avis, pour réfléchir, délibérer, voir " plus à priser ([ue celles qui sont enconvenancées
(1) atteignit.
j
AD Al)
« par râpe et (mllrc ciiydiiiicc cl .s;iiis adjousiei' lonner les poidsou mesures, (|n'«r/)î/.sï'i)ropremeiil.
« advis ne aucune raisdii. > (ll)i(l. fol. '20, \'"col. I.) mis vis-à-vis, s'est dit pour étalonné. • Auront leur
Ce mot est c'ini)l(iy(' juMir (lesseiii dans cet aiilrc; " poids tous vrays el «(/('/.SCS loyaunienl, el seront
passage » Avoyont advisé de venir sur cesle
: luoii- " vus par les... visitans el consëillans. Ord. T. H,
« taigne et la i)ren(lre les premiers, pour avoir p. 533.) On peut voir ci-dessus Adjocsteii, mettre
« l'advenla^e; mais ils faillirent fi leur nilvis. « auprès, dans le sens propre, employé (igurémenl
(Kroissarl, Vol. 1, p. ;{I8.) Le l'.oy dWiiiik'Lterre, avec celle sigiiilication, par une semblable analogie.
« ((uine pouvoil coïKiueslei' la ville de (lalais fors La verlu, les belles (lualib's se font apercevoir.
« par famine, lit charpcnter, pour foicloiae le pas De là, il semble qu'en transportant à la cause l'idée
« de la mer, un ctiaslel... Ce fut l'advis ([ui plus lit de l'elfel, on se soit servi de l'expression de tous
« de contraire ceux de Calais, et plus tttst les lit
;i />/t'?;s «yisc'c, pour désigner une persoinie pourvue
« affamer. » (Kroissarl, Vol. 1, p. 105 et IWi.) Nous de toute sorte de belles ([ualités.
employons encore le mol vue, dans cette significa- Belle et saige est, de tous biens avisée :
tion figurée. Kii li servir nule riens ne perdrai ;
De là l'expression Advis appoisé ,
pour dessein Car se je niuir, ma mort iert savourée,
prémédite^ Hecli Liv. Vlll, p. 700.
Et si je vit, en grant lionor vivrai.
(l'asii.
Ane. Poèl, fr. MSS. avant 1300, T. lU, p. 1113.
Enfin, c'est paran;doi;ie à cetlt^ dei-niere accep-
tion, (|ue et; mol a sigiiili(' disposiliou espèce de , VAIIIANTES :
au nouv. Coût. gén. T. II, p. 07, col. 1.) > Assené (1) Encores voit-on maintenant
« eindvis.. est quand un père faitdon àsespuinez Aucuns Chevalliers maintenant,
Qui autrui causes e.xpleidient:
« ou à ses filles pour les avantager. » (Laur. Closs.
du Droit français. —
Voyez Bouleill. Som. Rur.
Et, gentil Roys Loys, qu'en dient
Cens qui en eus ont bonne avise 9
tit. XXV, p. 138.) Il dient que c'est convoitise.
On trouvera sous l'arlicle Advisement ci-après la ,
Geofr. de Paris, à la suite du R. de Fauvel, MS. du R. n» 0812, fol. i!».
plupart de ces acceptions figurées, unies à l'accep- Pour esprit, imagination, dans cet autre passage :
VARIANTES
Ne si joingdre par advisées
:
Qu'il ne les treuve divisées.
ADVIS. Rom. de la Rose, vers 49, 784 et 955.
AviR. Parton. de Blois, MS. de S' Germ. fol. 103, R" col. 2.
Avis. G. Guiart, MS. fol. 26, V». - Id. fol. 320, R". Enfin, le mot advisé, par une espèce de métony-
mie, pareil avoir signifié Vedette ou Sentinelle, po-
Advisîiger, verbe. Envisager. sée en un lieu pour observer, voir ce qui se passe.
Du mot Visage ci-après. (Voy. Contes d'Eutiapel, .... quant ils vont chevauchier,
p. 15. — EtColgr. Dict.) L'un court devant, l'autre derrier.
Jà n'y ert ordonnance mise.
Eu péril sont li fourragier.
Advisé, participe. Réfléchi, prémédité. Rédigé. Avant-garde n'y a mestier,
Etalonné. Pourvu. Guet de nuit, escoute, n'avise.
On
lit, au premier sens: < Se aucune personne Pour garder l'est chascun se prise.
« y souveuoit ('2) d'adventure, ou de fait advisé... ù Eusl. des Cil. Poës. MSS. fol. 80, co!. 2.
dire, " pi'oposilions l'aictes pour le bien de la paix, Advisf'cmont, rtrfî'. En face, en visant. Sage-
« et articles sur ce adviscz. » (.1. Le FevredeSaint- ment, prudemment. A dessein.
Remy, llist. de Charles VI, p. 35. Voy. Advisement — Du mot Advis ci-dessus vue, visée, l'on a fait ,
ci-après, dans le sens de projet.) Aviséement pour signifier en visant, dans le sens
C'est peut-être par allusion ù la manière d'éta- propre.
(1) assignation ; voir Du Cange à Assenamenluin, Assciutlio. (n. e.) — (2) survenoit.
19
AD — liC — AD
Lors veissiez en maintes guises " tion. considérant et jugeant ce qui se passoil
. . .
Descendre cops aus dévalées « autour de luy. " (Essais de Montaigne, T. III,
De grans godendaz (t) et d'espées
L'un sus l'autre avuéemcnt. page 202.)
G. Guiart, MS. fol. 246, R\ Dans une signification plus particulière, on a dit
en termes de pratique, jour d'avisement, le môme
Dans second sens, on disoit voir ou reg:arder
le
que jour d'avis ci-dessus. (Voy. Gloss. sur les Coût,
aviséement, pom- \o[r, rei;arder en face, propre-
de Reauvoisis.)
ment vis-iVvis. ;Voy. Anvis ci-dessus, el Visci-après.j
Pour Esprit, jugement. « Ayant fait faire trop
« La F{ovne qui esioil sage et de jurant mémoire le
" grand feu, et par conséquent se brûlant, n'eut
« regarda moult aviséement, et lui fu bienavisque
" pas Vai'isetnent de se reculer mais envoya (juérir
• c'estoil un de ceulx qui avoit deffié le Roy.
;
<<
vue vers un objet, s'est pris figurément pour idée, par une espèce de tautologie (ju'on a dil
C'est
avis, opinion. (Voy. Adviaihe ci-dessus.)
adviser à, comme dans ce passage. « On peint jus-
Jr suis de cet advisenienl « tice cachant la teste dans les cyeux, advisant à
Que loyauté leur soit gardée. « Dieu seul. « jiouchet, Seiécs, Liv. 1, p. M'A.)
Borel, Dicl.
Considérer une chose , c'est la regarder avec
De là, pour réflexion. < Je remarquay attention, idée accessoire exprimée par .lî'z'sf/'danS'
combien il monstroit û'avisement et de résolu- le passage suivant :
(1) demi-pique : c'est une corruption de l'allemand godendag, honjoii)-, comme l'expUque ailleurs G. Guiart. (n. e.)
Ad — l'iï
AD
... la Dame s'abandonna aviser dans le sens de résoudre. « Parle conseil du
A regarder frère Denise. « Comte d'Anjou, il (aUidviiic que, etc. (Joinville, ->
Sa chiure et son saniblant avifse.
Aperccue s'est la Daino page l(»6.)
Que frère Denise esloit famé. Kiilin adviser quebiu'iin, dans la sig:nification
Fabl. MS. du W. n" 7318, fol. 330, V- col. 1, (igui'ée subsistante d'avertii', c'est propi-emenl
et
De là ce verbe a signifié voir, apercevoir, en (hrigei' la vue de son esprit vers un objet, ou lui
recevaiU les images des ohjcts vers lesquels ou a présenter des avis, des réflexions comme un but
dirigé sa vue, les connoiti'c par les yeux. auiiuel il doit viser. (Voy. Advis ci-dessus. ) « Les
« coureurs du Duc Baudoin, advisèrenl le Jouven-
Trop a grand paino h deviser
« cel, tellement qu'il fusl sur sa garde et ne peut
Ce que puis en vous aviser :
Vostre biau chief un petit sor " le Duc Baudoin riens faii-e. » [La Jouvencel, us.
Qui reluit comme le fil d'or, etc. page Ml.]
Fnlil. MS. du U. n- 7!it8, fol. 218, R" col. 1.
je vous prie
Arbalestriers pour traire visent ; Que sur ce fait m'escripvez vostre accort
Mes nul homme ans creniaus n'aviseiU. Et s'avisez n'estes de la partie.
;
et, le jour, atourz desguisez. ADVISER. Bourgoing, Orig. Voc. vulg. p. 31. V» - Gloss.
G. Guiart, MS. fol. Sli, R-. de Marot, etc.
AviRER. Hist. de B. du Guescl. par Ménard, p. 492.
(Yoy. Advisecr ci-après.) Aviser. Fabl. MS. du R. n» 7989, fol. 59, R» col. 2.
C'est par métaphore que ce même verbe a signifié
imaginer, se représenter une chose en idée, la \o\v
Adviseur, subst. masc.
avec les yeux de l'esprit. (Voy. Sagesse de Charron, Du verbe Aliviser ci-dessus, reconnoitre; on a pu
p. 17'J, etc. etc.) Cette acception, qui subsiste, est
nommer adviseurs de forteresses, ceux qui vont
ancienne dans notre langue. reconnoitre les places qu'on veut attaquer. " Avoit
.... quant je plus le regardoie « là ... hardis et apperts hommes d'armes et
.
De là, ce mot s'est pris pour les vivres mêmes on dit aujourd'hui Adulatrice pour Adtilaleuse.
qu'on mène dans une place, etc. pour convoi. « Le « Flaleurs et llateresses... jamais ne diront à leur
•<Duc de Vendosnie, adverty que de Sainct-Omer « Seigneur ne à leur Dame chose qui leur des-
« et Aire devoit parlir un advita'illement. dcli- . . . « plaise. .. comme ceste adulateuse qui à sa Dame
« béra de le destrousser. » Mém. de Du Belhiv. « faisoit acroire que son fils avoil eu victoire et en
Liv. X, fol. 333, V°.) " ameiioit ses prisonniers, et c'é'loil bien le con-
VARIANTES ; « traire; car il étoit mort. » (Le Chev." de la Tour,
ADVITAILLEME.XT. Mém. de du Rellay, Liv. X, fol. 333, V». instr. à ses filles, fol. 38, R" col. 2.)
.4.VICTUMLLEMENT. Cotgr. Dict.
VARIANTES !
Advitailler, verbe. Fournir des vivres. Munir. ADULATEUR. Bourg, de orig. voc. vulg. p. 31, V».
>Jous disons encore dans le sens propre, Avitail- Adl'lateuse. Le Chev" de la Tour, Inslr. à ses filles, fol. .38.
Ayant désir d'y Iraveiller " habondanle'en richesses sera adolée ou flattée
Là menant vivres et charroy, « par orgueil. » ^lIist. de la Toison-d'or, T. II.
Pour les françoys avilailler.
fol. G9.; On ponri'oit bien interpréter ici adule par
Vigil. de Charles VU, Part. I. p. 98.
trompi', en le faisant dériver du mot latin dolus,
Si ce verbe, formé du substantif Vitaille ci-après,
ti'omperie, d'où s'est formé peut-être le verbe latin
signifie proprement fournir de vivres, c'étoit expri-
Adulari. Du moins est-il certain que flatter et trom-
mer deux fois la même chose, que de dire • le...
per expriment deux idées très-analogues.
:
« doyers >• (kl. ibid. p. 433.) Adultère, subst. masc. et subst. fém. Qui viole
la foi conjugale. Enfant adultérin. Bâtard, enfant
variantes :
ilb'gilime.
ADVITAILLER. Chron. S' Denys, T. Il, fol. 83.
AviCTUAiLLF.n. Cotgr. Dict.
liii mot latin Adulter, composé de la préposition
AviTAiLLER. Vigil. de Charles Vil. l'art. I, p. 98. latine (/'/ et du pronom aller, ou a fait Adultère.
(1) avant-cour, cour des ouvrages extérieurs, basse-cour. Les écuries, les communs étaient habitueUeraent dispoeéi?
dans la baille des chàteau.x forts du moyen-âge. (N. e.)
AD — M!) — AI)
Aditltre; Avouli'ircs, avoitllre, en clian<icanl le /> " mais ils peuvent bien succéder à leurs mères, si
eu V, vA CM iiroiiuii(,;uil Vu cimiiiie un. C'est ainsi " elles n'ont point d'enfans nalurels et légitimes,
(jne la (lillV'renie de prontmcialion, la ti-ansposi- ' pourveu (juc lesdits bastards ne soient wlvoultres,
tion, le lelranclicnienl, ou Taddiliou d"uiie icllre ' ou autremeiil nez, ex damualo cuilu; car tels
ont iirudiiit les orllioi;raplies Avoirc, Ai'viielri', '< (tdvdultres, ou ainsi nez ne succèdent h père,
Advoitllrc, A V(iiislrc\ ele. ,Voy. Am 1.11,1111. ci-dcssiius.) " nièn- ou .111 très pareils. > On a cru devoir adoucir
Nous iiidi(Hierons la si^niliealKin pruiire i\\\ iikiI " la disposition de cet article, en décidant que
Adultère sous Uesl suhslanlifel.
.\ijri.Ti£iu;u ei-;iprès. ' bastards ne succèdent point à père ne à mère;
adjeclif. tjiioiiiu'il suhsiste eoiunie adjectil', ou ne « néanlmoins mère pour le nourrir et aliinen-
si la
diroil plus l'aule adulti:rc. » Les iueonvc'uiens sont « ter donation dcilans les termes de la
luy fait
« sans comparaison plus grands de la faute aduUèrc Coustume, (lui est de la tierce partie de tous ses
« de la l'ciiunc ipiedu uiary. "(Sagesse de Cliarion, ' biens par teslamenl, lelledon.ition est vallable. -
p. 170.) Il n'esl niciue guère d'usage aujourd'hui (Coût gén. T. II, p. 537 et .-).38.) Mais cette modifi-
eonune adjeelil', (lu'en parlant des femmes. cation favorable au bâtard, à l'enfant illégitime, ne
Ce mot, plus souvent pris comme substantif, fait rien pour l'enfant adultérin, « à le nommer de
désignoit et désigne encore celui qui viole la foi " sou propre nom, en vieux francois Avoutre. nay
conjugale, un Adultère. On écrivoit ([iieUiuefois '<en adultère. » 'Dupuy, Majorifé'des Rois, p. 'MH.)
Aditltre, Avoutre, etc. ;Vov. ("Iiron. S' Itenvs. Ib'iiri, comte de Traiistamare, cherchant à éluder
T. 1, fol. ôl, V".) le reproche de bùtardise ([ue lui foisoit Pierre Roi
Nature qui est de vin gloute. de Castille, disoit « .le me accorde bien que mon
:
L'aine de cest le cors engroute. « par bonne entente, présens l'Evesque de Burset
Guersoi (t), fols est qui ne le doute,
« plusieurs Barons et puis jut charnellement avec-
Que il a iet maint homme avouln;. ;
femme adultère. « Cil qui comandat coin lapidest El hérite à grand tor', maint bastard, maint advoulti-e.
;
(1) ivrogne; mot d'origine anglaise, (x. e.) - (2) modérément. - (3; trouvoit. — (4) seroit permis.
AD — 150 — AD
Ce mol sig:nirie, dans le sens propre, aller î> un d'où adulterie, adulteire et adultère, par le retran-
autre en latin (td alterum ire, d'où le composé
; chement ou la transposition de 1'/'. Le d se change
adultcrare, en françois adultérer. On devient adul- en i' dans avulterie. On pronom^-oit anciennement
tère et fornicateur, en allant, en s"unissant à un u comme ou. De là l'orthographe avnultrie 1'/ placé ;
autre. De là est née l'acception d'adultérer, com- devant Vr faisoit avoultire, etc. (Voy. Anri-TÉRE ci-
mettre un adultère, etc. Ainsi Adiltkkie ci-après, dessus.)
désigne proprement l'action d'aller à un autre; et C'est de signification propre
la et générale
Adiltére ci-dessus, celui qui va, qui s'unit un fi
d' Adulterie, indii|uée sous l'article AorMEHEn ci-
autre, par extension les enfans nés d'une unioi] dessus. (|u'esl née l'acception subsistante de notre
criminelle ou illégitime. mol adultère, péché qui se commet par des person-
Dans le sens d'adultérer, commettre un adultère, nes mariées, en allant, en s'unissant à quelque
on lit " Il est... licite prendre femmes en juste
:
autre, ou même par une personne non mariée,
>• guerre cl les tenir pour serves et esclaves; mais (juand elle a commerce avec une autre ((ui l'est. On
« il n'est licite h celuy (jui les a, de adultérer avec dislingue donc deux espères d'adultère; railultère
« elles. llist. de la Toison-d'or, Vol. II, fol. 1:2 L;
.
Eust. des Ch. Poés. MSS. fol. 467, col. 1. « sera déclarée injuste et illicite et pourra le ;
Ce mot, sous les orthographes Adulterie, Avulte- " atrovcras mies hèles, si cum sunt les oyvres
rie, Avoulterie, etc. paroit être du genre féminin; « Jacob, et li adulteires David, et maintes altres
et l'on peut dire que c'est à cette terminaison fémi- « choses. Précious sunt li mas (i), mais li vaissel
nine qu'on doit celle des orthographes Advoultrise, « ne sunt mies précious. (Idem, p. '233.)
•>
Avoultrise; Avoitisse dans les Vers suivans : Jean Le Eebvre, célèbre Jurisconsulte, a écrit
Plus enflambé c'ardant tison, qu'en France on ne punit point Vadultère. (Voy.
Un des fils fornicacion De Tbou, llist. fr. T. IV, p. 531.) Cependant nous
C'on seust avoilisse (1) nommer, etc.
trouvons dans nos anciennes Coutumes et dans les
Fal.l. MS. du II. n- 7C15, T. II, fol. 102, R- col. 2.
Ordonnances de nos Bois, des peines établies pour
Quel que soit le genre de ce mot sous ces trois ce crime. La plus ordinaire éloit de promener
orthographes, nous observerons qu'il pourroit être l'adultère nu par la ville, quelquefois de le fustiger,
masculin sous celle û'adulterie. Le son obscur de peines dont il pouvoit se racheter en pavant une
l'e final, supprimé dans adulteri, rend assez bien amende. (Voy. Ord. T. I, p. '259 — T. II,' p. '259;
celui de la dernière syllabe du mot latin adulterium. — et T. III, p. 597, etc.)
;
(1) Avoilisse a sa racine dans avère, désirer, et par suite signifie désir charnel, (n. e.) - (2) absout. — (3) pour neis, nec
ipsas. (N. E.) (4) mets. -
AD 151 — AD
xiir sii'cli', ou luùlnii les femmes Avoi;terik. Ménage, Dict. Elym. au mot Avoutric.
Il iiaioil (in'au
— Britton, des Loix d'Angl.
Avoi'ïiiiE. liorej, Tlict. fol. 16.
adullùres. Iciuine iriui l'aisaii elViayi'i! do
l.a li'Oii-
Avi i.TKiui:. Loix Norm. art. 37, édit. de Selden.
ver clicz olU' le radavii! d'un MoiuL', i)fudu à la AiioiiTiRE. Gér. de UoussiUun, MS. p. 97 et 98.
vokuis avoieul enlevé, Aini.ri;MiK. S' liern. Serm. fr. MSS. p. 233.
place d'uu cuchuu, ([ue des
AuLLTER. Coût. tçén. T. Il, p. Wl, col. \.
s'éci'ie :
AiJUi.Ti;i:i!:. Orthographe subsisl. — Bouteill. Som. Itur.
que ferai lasse ! titn.'R, p. 730 et 731.
Bien sai, je SL-iai dciiiaiii (trac ; ,\ipii, ri:iii. Du Gange, Gloss. lat. au mot iferclricium.
Et vous siMi'z pnidus, liiax sire, Auri.iiiiE. Rom. de la Rose, vers •17373-189.'j7.
Demain porra li slkclcs (.1) <l're ADViii.riiu:. Eabl. MS
du R. n» 72lK, fol. 317, R° coL 2.
k'od moi l'avé Irove gisant. .Vuvn.NnvK (Corr. Ailvautire.) Journal de Paris, sous
Fabl. MS. du 11. Il- 7989, fol. 01, R- col. 1. Charles VI et Vil, p. 20L
AnvnuLTiRE. Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 4«3, col. i.
Nous lisons encore nu'un certain Juge nommé Avor.TutR. l'abl. MS. du R. n» 761.">. T. II, fol. 192, R«col. 2,
Reluclie, se lit arraclier un œil pour en sauver du Aveu I.TIHE. G. Machaut, MS. fol. 205. K» col. 2.
.\Viirii:uE. DuC. Gl. Lat. col 172 et 173au mot.4'/i<iferiu/(i.
moins un ù son lils, ijui devoil les perdre tous deux .\vor ri:uY. liritton, des Loix d'Anglet. fol. 258, V»'.
pour crime d'adultère. AvûuriÈHE. Gér. de Roussillon, MS. p. 188.
que (.2) femme soustrayoit, AvouTiRE. Marténe, Contin. de G. de ïyr, T. V. col. 015.
Tels u/. èrent en sa terre ;
Ce mot, pris dans un sens plus général, a signifié exprimoit toujours une idée de mépris. La haine
fornication, pécbé de la chair entre deux personnes
des Jésuites contre Pasquier, a fait dire à l'un d'eux,
non mariées ni liées par aucun vceu. (Voy. Du dans un libelle, intitulé La chasse du Renard ou.
:
Gange, Gloss. lat. au mot aduUcrium.) L'amant Pasquiji découvert, (lue ce Jurisconsulte célèbre ne
d'une jeune fille, voulant excuser l'indiscrétion de mérita jamais le noble filtre d'Advocat que c'étoit ;
sa conduite à son égard, lui dit « J'ai sollicitement :
un Ailvocaceau de nef/les. (Pasq. Lett. ï. II, p. 797.
pourchassé de me trouver en ta présence ce :
— Voy. Advocateau ci-dessous.)
« n'est pourtant pour vouleuté mauvaise, ne pour
« adultère et lubricque opinion. (Peregrin d'a- ..
VARIANTES :
Cependant nous lisons qu'il étoit permis aux parties les ans. 'Id. ibid. ji. :V2-2. —
Vov. aussi T. Il, p. 225 ;
ple, que celui (|ui demandoit le gage de bataille, " tenus à fère loi des ores en avant; mes devant
appellàl quelqu'un pour exposer les raisons sur " ipie il l'ait fet, il n'est pas à rechevoir en
lesquelles il appuyoit sa demande car, « si ccluy à ;
« advocation, se partie le débat. » (Beauman.
" qui il touche parloit luy inesme, il pourroit plus ch. V, p. 33.)
" dire qu'il ne doit, par"cbalcur , haine ou autie- Au reste, cela ne doit s'entendre que de ceux
AD - 153 - AD
qui exerçoient la fonction d'Advocat d'une manière Aux povres gens ilz usent de cabas (3) ;
Les rentes ont, et après l'héritage.
intéressée; « car autres gens sont qui bien puecnt
ConlreJ. de Songecreux, fol. 73, V*.
« plaidicr pour autrui, sans fèrc scrcMiKuit (|iii
« aparlieiil à l'ère .l(W«/s, si couinic quaul aucun Kiilin les Moines abusant de leur étal voulurent
« plède sans attente do iouier, pour aucun de son aussi, vers la tin du quinzième siècle, être Advocats.
« lignage ou [lour aucun de ses sougiés(l) asquiex (Voy. Doctrin. de Sapience, fol. 2!». Ret V"., Ce fut
" il est tenus à aidicr, etc. " (id. ibid.) dans ce même temps qu'il fut fait défenses aux
C'étoit donc pour empêcher les elTets de l'avarice Avocats de tenir tavernes et hôtelleries comme ils
et de la cupidité de certains Avocats, qu'on les faisoient, et i|u'il fut oidoiiiK' ([u'on n'en recevroit
assujettit h la l'ormalilé du serment. Mais, il ne point s'il n'i'toit Licencié ou Bachelier. (Voy.
paroit pas que cette précaution ait eu tout le Codefroy sur Charles Vlli, p. 309.)
succès qu'on devoit eu attendre, l'n l'oéle du trei- Il y a tout lieu de croire (]ue la principale cause
zième siècle, a dit eu parlant d'eux : des malversations (lu'oii reprochoit aux .\vocats,
étoit la facilité avec huiuelle on admeltoil indistinc-
Plain sont do convoitise
Ai'ocat et Notaire ;
tement toutes sortes de personnes à exercer leurs
Tout avant veulent estre fonctions. Ce reproche étoit juste, pourvu (|u'il ne
Païez (le leur salaire. fût pas général nous savons qu'il y a eu de tout
;
Quant ont trait de la gent
Ce qu'il en puent traire, temps des Avocats dont le désiiil(>iesseiiieut iné-
Aucune pés (21 honteuse ritoit des éloges, et qui applaudissoient avec plaisir
Li conseillent à faire. aux Ordonnances de nos Rois, dont l'objet étoit de
Fabl. MS. du R. n" 7G15, T. II, fol. lil, U- col. 1.
réprimer la cupidité de ceux qui ne leur res-
Un Auteur qui vivoit vers le milieu du quator- sembloient pas. Nous lisons dans les /''Jalilisnemcns
zième siècle, leur a fait le même reproche dans de S' Louis, qu'un Avocat ne devoit « fère nul
les vers suivaiis :
marchié
•• celuy pour qui il plaide, plet pen-
l'i
Car de la cloche n'ont ilz cure, et ses successeurs permirent aux Avocats de con-
S'il a afaire à povre gent. venir de leur salaire, (\u\ devoit être proportionné
D'un costé et de l'autre prent :
Et puis de paix tost prent la cure. à la nature des affaires et à la condition des per-
Modus et Racio, MS. fol. 215, V. sonnes, sans excéder pourtant la somme de trente
livres parisis, dans les plus importantes. (Id. ibid.
n'épargne pas plus les Avocats des justices
Il
p. 300 T. II, p. 225) ; et suivant une Ordiuinance
;
ecclésiastiques, lorsque pour donner une idée de du roi Jean, celle de trente livres tournois. (Voy.
leurs pilleries, et de leur exactitude ;^ exiger les Dial. des Avocats, opusc. de Loisel, p. 18 'i. L'an-
présens de bougie auxquels le mot esclairer dans cienne Coutume de Beauvoisis étoit conf(U'me à
le passage suivant paroit faire allusion, il dit que celle disposition. « Li Avocats... puent peure de la
« deux des lits dame convoitise, bons Clercs et partie, pour qui il plaident, le salaire convenance,
•>
(1) subjccti, inférieurs. (N. e.) - (2) paix. — (3) ils servent de panier, de coffre à argent, (n. e.)
I. 20
ÂD 15-4 — AD
De \h, ces plaisanteries, qui ont passé en pro- On trouve dans les règlemens faits par le Par-
verbes, et (lu'oii trouve répandues dans les ouvra- lement, qu'on a publiés (Rec. des Ord. T. II, p.
ges qui parurent ;ilors, tels tiue les Coules de 'l'ITi et suiv. une distinction des Avocats consultans
,
Cholières, de Despériers el d'Eiitrapel, le /')•//(- el (les Avocats proposans ou postulaus, les for-
temps-d'Yver, etc. etc. Colgiave en a rassemblé mules du serment que les uns et les autres étoient
plusieurs dans son Dictionnaire, au mot Advocaï. obligés de faire, leurs devoirs et leurs fonctions.
« C'est aile d'.l'/coca^ vendre parolle. » (Rabelais, Les .\vocats consultans, qui accompagnoienl les
T. IV, p. -l-'À).) In Toëte de ce temps-lù, a dit en Avocats poslulans, faisoient leurs fonctions debout
parlant des xVvocals : el derrière le premier banc. (Id. ibid.i Lorsqu'ils
avoient prêté leur ministère à une pailie dans une
feront feste plus hastive
De Sainct Duims que de Saincl Yves. ad'aire, ils ne pouvoient plus assister au jugement,
MuUnci, p. 198. et les Juges ne pouvoient leur demander conseil,
ainsi qu'ils le faisoieni (|uel(iuefois c'est par cette
;
On voulut, en ltiO-2 et en
IGli, les obliiïer ù raison, sans doute, (|u'on les (lualilioit consiliarii.
mettre leur rei;u au bas de leurs écritures, confor- ild. ibid. T. 11, p.
218.)
mément à l'arliile t'.LXI do l'Ordonnance de lllois ; Le droit Romain avoit distingué de même les
mais ce lut iuutileuient. En IG14, on statua que les Avocats consultans, en latin Advoeali, des Avocats
Juges laxcM-oient leurs honoraires. (Yoy. Rapine, postulaus ou Avantpuiiiers; en lalin l'(ili'oin.{\oy.
étals de IGl'i, p. 77 et 78.) AvANTPAiiLiKiis ci-après.) « Advoeals posliiltiiis ne
Cet usai;e est très-ancien, comme on a pu le soient receuz à proposer autres faits, n'usages
«
remarquer plus haut, en lisant un article des « pour vouloir déroguer, interpréter ou déclarer
Coutumes de Deauvoisis, que nous avons citées ; « les.... Coutumes. » (Coulum. gén. T. I, p. 8G8.)
et l'on peut dire ([ue profession d'Avocat étoit
la Philippe le Bel ordonna qu'un Avocat (lui cileroit
autrefois moins libre, peut-cire moins considérée les Coutumes à faux, fût puni comme parjure.
qu'elle ne TcsL aujourd'hui. Les Gens du Parlement, (Voy. Ord. T. I, p. 32'i.) Depuis un Avocat de Paris,
les Juges ne maui^eoienl point avec les .\vocats, ayant avancé, en plaidant, une proposition con-
et Procureurs des paities. (Voy. Mém. serv. à l'Ilist. Iraire à une loi fondamentale du royaume, l'Avocat
de Fr. lG"i3, p. 373. —
Dupùy, major, des Rois, général se leva, et lit contre lui un r(''(iuisitoire,
p. 579.) « Que cil qui tiendront le Parlement ne auquel la Cour eut égard. (Rép. de Rodiu, liv. VI,
" beuvenl, ne ne mangent avec les Parties.... ne ch. V, p. 7i8.)
« les dites Parties avec euls ne avec les Avocats, :
;
Nous lisons qu'anciennement les Avocats, quoi-
« quar l'en dit piei;à ([ue trop grande familiarité
que lettrés, étoient obligés de soutenir, par le duel,
<• engendre grand mal. » (Ord. T. 1, p. C7G.) Cette les accusations ([u'ils avoient faites en i)laidanl.
défense qui se trouve dans une Ordonnance de ;Sauv:d, Ilisl. de Paris, T. II, p. t).")"2.) 11 semble que
1318, est limitée à certains cas, dans une autre
cette obligation devoit regarder la partie autant que
Ordonnance de liili, art. VI : «One doresnavant
l'Advocat, puisque ce (lu'il disoit en présence de
« soit dclfcndu... aux Présidens et Conseillers ..
son client, étoit réputé dit par le client même.
« que ils ne mangent ne boivent avec elles (les « Ce que li Advoeus dil, si est aussi stable, comme
« parties) à leur convy, n'avec leurs Procureurs et -'si les parties le disoient, quand ils entendent
« Avocats, quand ils syauronliiuelesdits Procureurs « ce ([ue il dient, et il ne le contredient présen-
« et Avocats les convieront à la retiuète et aux
« tement. « (Ord. T. I, p. 2GI.) Il étoit naturel de
« dépens des parties. » (Joly, T. I, p. 'i'i.) défendre aux Avocats et aux Parties, d'insulter les
Le litre de .Maiires, en latin Magistri, dont les (iensdu Parlement par des paroles outrageantes :
Avocats jouissent à présent, étoit spécialement " Car la lioneur du Hoy, de (jui il repi'ésentent
affecté aux Juges, sous Philippe le Bel, comme il " la i)ersonne, ne le doit mie souffrir. » (Ord. T. II,
paroilpar son Ordonnance de l'2!U,où nous lisons:
p. 2-28, col. '2.)
<>Prœcipimus (luod Advocati sint présentes in
« palatio, quandiu Mauistri erunt in Caméra, ut Enfin, les règlemens du Parlement, que nous
' parati sint intrare ([uoties vocabuntur. « (Ord. avons déjà cités, prescrivirent aux Avocats pos-
T. I, p. 3'i-2.) 11 falloil qu'ils fussent toujours là,
tulaus nouvellement reçus, d'avoir beaucoup de
délérence pour leurs anciens (les Avocats con-
prêts a rc'pdndic, ([uand on les appeloit. L'Ordon- ;
nance de Pliilii)[)e le Long, en date du 17 novembre sultans éloient sans doute de ce nombre), et de leur
1318, condamne à dix livres d'amende un Avocat, céder les places honorables. Ils dévoient, après leur
qui ne comparoit pas au Parlement lorsque la réception, demeurer un temps sullisant sans faire
cause de son client y est appelée. " La partie qui de fonctions, et écouler les autres. (Id. ibid. p. 226.)
« ne seroit oye et délivrée par la défaute de son Dans la Coutume générale de Ilaynaut, les Ad-
« Avocaz.... seroit après oye; mais li Avoca:i en voeals sermentés paroissenl être les mêmes que les
« payeroit dix livres d'amende.... El est assavoii' Avocals consultans et postulaus, dont nous venons
« et entendre des .li'ofrti.s résidens en Parlement : de parler. « Si lesdits Advocat::: sermeiitex, faisoient
« car nulle autre partie ne seroit excusée pour « refuz de servir aucunes parties, ils devront estre
« attendre Avoeaz estrange, ne de son pays. •> " constraints par le Juge, s'ils n'ont excuse légitime
(Id. ibid. p, (J74.J ..
au contraire. » (Coût. gén. T. I, p. 792.) Pas(iuier
AD — 151 AD
dans ses Lctl. (T. 1, Liv. VII, p. '(28,) assure que les (T. I, II, etc.) Fn s'en acquittant ndèlement, les Avo-
Avocats, pour dillérer de pluider les causes qu'ils cats parvinrent à mettre l'excellenceet la noblesse de
sentoieiil mauvaises, fei?;noienl d'être malades. Le leur professinn au pair «le la Chevalerie. Pour ce
Pn'sideiit de Tiiou réforma cet al)us. " sont-ils appelés, en droit ('ciil. Chevaliers de
Si le senneul, comme nous l'avons observd déjà, « Liiix, et doivent et peuvent porter d'or comme les
llxoit l'étal d'un Avocat, il faut cioire ([ue les Ad- " Chevaliers. « JRouleill. Som. Rur. p. 071.) Le
vocats non sernientés, dont il est mention au même même Auteur ajoute que le gain qu'ils font, non
article de la Coutume de llaynaut, étoient moins plus (|uc celui, fait en Chevalerie n'est point rap-
des Avocats, tiue des l'rocurêurs-GIercs-d'Avocals. poi'té par le fils lors du partage de la succession de
« Les .If/iwrt/i non scnnente:^.... quant ils yront son pèie. Ihid. p. 072.; Encore aujourd'hui dans la
« dehors i)our leurs maistres, fi cheval, ils auront Grand'Chambre du Parlement de Bordeaux, il y a
« par joui' xxviij s.; et sans cheval, xx ,s. dedans le un hanc où ont accoutumé de s'asseoir les Avocats
« pays. Kl s'il est besoins: que pour les négoces et et les Gentilshommes. (.Mém. serv. à l'Ilist. de Fr.
« matières de leursdits maistres, aller hors du pays, 102;î, p. 417 et 418.)
« ils auront par jour xxxij s. tournois, el pour leurs On voit dans les Mém. de Comines, Ip. 433,) qu'en
<iescritures auront le taux ordonné aux autres 1484, les Avocats du Parlement curent rang après
« Advocalz. » (Coût. sén. ï. 1, p. 7!)1 et 7!)-2.) Les les Magistrats de cette Cour. En 1491, ils étoient à
Huissiers doivent empêcher ([ue les Clercs des
<• l'entrée d'Anne de Bretagne, femme de Charles VIII,
ou d'autres, fassent leurs escrilures enta
/liiofrt/;- avec leurs chaperons fourrés. Ils avoient l'Avocat
Chambre du Parlement. » (Ord. T. II, p. '225, col. 1.) du Roi à leur tète. (Godefioy, sur Charl. VIll, p. 625.)
On voit que la principale fonction de ces Clercs On peut regarder ces chaperons fourrés comme
d'Avocats, étoit la même (lue celles des Avocats non un reste de leur ancien habillement. Un Poëte du
sermenlés; que les uns et les autres faisoient les xui' siècle, a dit:
écritures, el qu'à ce moyen les fonctions d'Avocat Li Avocat qui ont
et de Procureur se trouvoient en quelque sorte Les grans chapes foirêes, etc.
réunies. Il y a encore des Provinces en France, où Fabl. MS. du R. n- 7615, T. H fol. Ul, R' col. 1.
talens, d'un sage désintéressement et d'une exacti- « sieur et de nous, (c'est-à-dire du Roi et du Régent)
tude scrupuleuse à remplir les fonctions et les '<ou dit Parlement. » (Ord. T. III, p. 340.) Pasquier,
devoirs que les Coutumes et les Ordonnances de dans ses Rech. (Liv. II. p. 48'. a remarqué cette dis-
nos Rois leur avoient imposés. On peut lire le détail tinction, sans nous apprendre en quoi elle consiste.
de ces devoirs et de ces fonctions dans Bouteiller, Lorsqu'il s'agissoit d'alïaires qui intéressoient le
(Som. Rur. p. 33 et suiv.) dans le Rec. des Ord. Roi personnellement, ou qui paroissoient n'avoir
AD — 156 — AD
qu'un rapport indirect à radministralion générale « causes des personnes privées qui oui affaire par-
du Hoyaume, on se permelloil de considérei' le lloi " devant le... Pi'cvost: lesiiuels.lrfcoca/ssont tenus
comme un particulier; et l'Advccat général devenoit " de venir chacun jour à l'ordinaire, et faire rési-
l'Advocat Particulier du Roi. « dence continuelle durant le siège. (Gr. Coût, de
S'il éloil question d'uric alTairc criminelle, c'étoit Fr. uhi siiprà.)
l'Advocat Ciiminel du Uoi. l.e Comte d'Arma^;nac, 11 est fait mention, (ihid. Liv. IV, p. 51G,) d'un
ayant envoyé, en liiô, des Députés îi Cliarles VII, Raoul Pimont Advocatde S' Denys. C'étoit vraisem-
pour se justitier auprès du lloi, et lui demander hlaiilemeiit l'Advoué de celle Ahbaye. (Voyez .\dvoi)é
justice, lors(iue le • Proposant qui esloit assisté en ci-après.)
« faveur d'iceUiy comte dKrmiiiac. d'aucuns grands .Nous trouvons dans ré()itaiilie de Pathelin, l'ex-
« Seigneurs... eut Uni ladite proposition, l'Advocat pression AdvdCdt sous l'orDw, iiui est devenue
« Criminel du Huij, (jui esloit là présent, nommé proverbiale. Klle semble désigner l'orme près des
« Maistre Jean Uarliin, se leva, etc. » (Mattli. de l)aroisses ou deschàleaux, sous lequel se faisoient
Coucy, ilist. de Charles Vil, p. 5'»".) anciennement les plaidoiries. On a dit de même,
En matière de lise, l'Avocat i;énéral prenoit quel- Jufjcs Sduti l'Orme. (Voy. Les Opusc. de Loysel, p. 72.)
quefois le titre d'Avocat fiscal. Du moins trouvons- On litau figuré :
nous que l'Avocat général, Juvcnal des l'rsins, est Ha bone amour, par la franchiso
!
gualilié Avocat fiscal, dans Godefroy, (Ilist. de En qui j'ai mon entente mise,
Te pri que la vuelles liaster,
Charles Vil. p. 177;) et qu'on a délini l'Advocat du
Et mètre li une estincele
Roy, Advocatiis vel patronus fisci. (Laur. Gloss. du Ue ton feu desous la mamele
Di'oit fr.j Pour embraser.
Dansles .Justices seigneuriales, l'.Vdvocat d'Office Car je n'i sai meUour avocat en ceste cause trouver,
Ne qui si bien parfaitement i sache procéder.
devoitèlre le » premier Avocat en la Cour du Sei-
Chans. fr. du Xlll" siScle, MS. de lioiiliior, 328, R- col.
qu'il représente, si comme l'Advocat du
fol. I.
« gneur
« es Cours Royaux. » Rouloill. Som. lit. ii, p.
litifi
Un doulz baisiers est trop bons adrocas.
Eusl. des Ch. Po6s. MSS. i39, col.
G7;i./l/Advocat géni'ral doit toujours conclure pour
fol. I.
fiefs, fol. 1-i.) De même l'Advocat d'office ne peut .\DVOCAT. Le Jouvencel, MS. p. SfiC.
jamais « estre contre iceluy Seigneur en cas de Advocas. Enst. des Ch. Poës. MS.S. fol. 90, col. 3.
« Advocacerie. » (Routeill. Som. Rur. p. G73.)
Advocate, suhst. fém. Protecirice.
La commission d'Avocat général éloit ancienne- Celle (lui soutient, qui défend les intérêts de
ment donnée par le Procureur général. iVoy. Rep.
quebiu'un auprès d'un autre; en Advorata. lalin
de Rodin, p. '288.) L'un et l'autre faisoient autrefois (Voy. Advoc.vt ci-dessus.) <• A donc parlast l' Advocate
les fonctions d'Avocats au Conseil. (Voy. Cochet,
« des pucelles, et dist, etc. » (Percef. Vol. VI, fol. G7,
Traité de l'Induit.)
R'col. 1.)
L'Avocat général, fondé de procuration du Roi,
Dans ce même
sens, on dit encore Avocate , en
inteijelle ap|)el, en l'«88, des Lettres monitoriales
parlant de la Sainte Vierge, l' Advocate, o\\ coiuine
d'Innocent Vlll, données contre les Flamands. (Go-
on écrivoit autrefois l'Advocasse des pécheurs. (Voy.
defroy, Ilist. de Charles VI, p. 177.) Sous le règne
Ilist. des trois Maries, en vers, ms. p. 210.
de ce même Prince, .luvenal des Ursins, Avocat
général se met à la tèlc du iieuple, et vient à l'ilùtel VARIANTES :
de Saint-Poi, prier le Roi de donner la paix. (Choisy, ADVOCATE. Percef. Vol. VI, fol. C7, R" col. 1.
vie de Charles VI, p. 'ilC.) Advocassk, Ilist. des trois Maries, en vers, M.S. p. 'MO.
.Nous lisons cependant que ce fut en 16D7, (\ue Advocateau, subst. masc. Dimiuulif d'Avocat
les Avocats généraux des Cours supérieures de On l'employoit comme terme de mépris.
Paris, firent pour la première fois des harangues au
De cause qu'il soit or endroit,
Roi, lorsque ces Cours allèrent lui faire des com-
.V la Court no nous fait-on droit.
plimens sur la |)aix. (Leltr. Ilist. T. II, p. (108.) Sers, vilains, avocaleriaus
Kn 1588, on vouloit vendre la charge d'Avocat Sont devonuz emperiaus.
Ilist. de Fr. cii \n>, iil/i «iipid.
général, (piinze mille écus. Klle avoit alors trois
mille livres de gages. (Pasquier, Leltr. ï. 11, p. G.) (Voy. Advocasseau ci-dessus.)
L'Avocat du Roi, distingué de l'Avocat général
VARIANTES :
« par luy, ([u'aussi par l'Advocat à ce estahly et Advocatcur, subst. masc. Celui qui appelle.
« commis par le Roy. •>
(Gr. Coût, de Fr. Liv. 1, p. 7. Champion en termes tle Chevalerie; celui (pii
- Voy. Ord. T. I, p. 4.) appelle, (lui provo(iiii! (lueliiu'uN au combat. Par
Quant aux Avocats poslulans, ils « sont tous asser- « ma l'oy. dist-il, bien venu ;i lourde mon emprinse ;
• mentez, et conseillent, plaident et demeinent les « suis sims^Uivocalcur. « (PerceL Vol. V, fol. 111.)
AD — Jr>7 - AD
rroleclion, Es maisons Dieu (:t) vont prendre leur hoslelz.
Advoratie, Hitbst. fciii. l'iMiiloirie.
Es bourgs du lloy, es advocacioiis,
assislaiii'c. El au.x juges gardans jurisdicions,
Ce mot, dans le premier sens, signifioil [ilaidoi- De ces trois-cy quicrent chevaux et draps.
rie, l'art de plaider une eause. Eusl. des Ch. PoCs. U!^S. fol. 2G3, col. 4.
{Voy. Cotgr. Dict. et Du Gange, Gioss. lat. col. « avocliics amené/, en la Court, il doit dire par son
178, au mol Advocatia d'où Advocatie. Voyez — « Conseil au Seignor, etc. > (Ibid. p. GO. Voy. —
aussi Advocasskiuk ci-dessus, et Auvocation ci-après.) EvoQi EH ci-après.)
On protège celui dont on plaide la cause. De \h le Quoique les verbes Advoquer et Evoquer, en latia
mot Advocatie, expliiiué dans le sens d'AuvonEiuE Evocare et Advocare, signifient tous deux appeler,
ci-après, protection, assistance. (Cotgr. Dict. — ils diffèrent néanmoins par les prépositions dont
Voy. AuvouAisoN ci-dessous.) ils semble donc qu'on ait con-
sont composés. Il
AvocACiE. Gloss. sur les Coût, de lieauvoisis. mes de procédure, tirer une cause d'un tribunal à
AvocASSiE. Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 37G, col. 1. un autre. " La Cour souveraine ne devra avoquer
' causes pendantes indécises et commencées par
Advocatière, siibst. fém. Protectrice. " devant les Justices inférieures, sinon par voye
Celle quiprotège, qui soutient le libertinage ; « d'appel, ou en cas de dilation ou dénégation
« Maquerelle, peut être nommée communëmenl ..de Justice, etc. » (Coût, de Bouillon, au nouv.
<•VAdvocate des péclieurs. » (Voy. Rabelais, T. V, Coût. gén. T. II, p. 810, col. 1.)
pronostic. Pantagr. p. l'<, note 27.) Le Ducbat
observe ibid. que le mot AnvocATiÉuE manque dans
l'édition de 154'2; mais qu'il se trouve dans celles .\DVOQUER. Ord. T. V. p. 426.
col. 1); ou tout simplement Advocation. Un Avocat " et déclaration par le menu des choses esquelles
(lui n'avoit pas prêté serment, n'étoit pas à reche- « se consiste le fief tenu de luy, auquel est en teste
voir en advocation, si la partie s'y opposoit. (Voy. « Vadvcu dudit Vassal, c'est-à-dire, la reconnois-
Beaumanoir, Goût, de Beauvoisis, p. 33.) « sance et confession par escrit que le Vassal fait
Il semble que ce mot ait signiOé par extension la « de tenir dudit Seigneur feodalles choses conte-
personne ou la demeure de ceux qui exerçoient la " nues audit dénombrement qui s'ensuit à cause :
plaidoirie. •'
de laquelle intitulation dudit dénombrement,
Par gens d'armes est li peuples robes; " icelle déclaration mesmes est appelée adveu. »
Es prières (i), et es religions (2), Id. ibid.i Cette distinction de l'aveu et du dénoin-
à en faire le dénombrement, la déclaration par le « la justice qui le suivra, si prouvera le présent par-
menu. Ces termes employés dans la délinition du « devant la justice le Roi.... et le présent prouvé
mot !(/!'(•», par Nicot, expliquent celui de minu,
. « loiaulment ou conneu, l'en le rcndroit en la Cort
dont plusieurs Coutumes se sont servi pour signifier « de ceux ([ui le teudruieiil pour justicier et se li ;
déni)uibrement. « Tous sujets teuans fiefs et juris- " présent n'est prouvés soiilTisammeut, il demoer-
« diction, bailleront leurs iitlveux- et minus dedans « roit en la Cort que il aura avoé, pour justicier
« l'an à compter du jour qu'ils sont venus à nou- " par la Coutume de Baronnie. » (Ord. T. 1, p. 247.)
voile possession desdils fiefs. » (Coût. gén. T. II, Mais en général Vaveu emportoit l'homme, c'est-à-
p. 770. —
Voy. Laur. Gloss. du Droit fr. au mot dire qu'il étoit justiciable de corps et de meuble, où
Adveu., il levoit et coucboit. Ainsi quand il éloit poursuivi
Ces déclarations, ces dénombrcmenséloientdonc pour le délit commis, en s'avouant du Seigneur
distingués de l'ailvcu. Dans la coutume de Vilry, sous le(iucl il levoit et coucboit, il devoit être ren-
article lir>, on entend par adveu et dénombrement voyé eu la .Justice de ce même Seigneur. Il eu étoit
des hommes et femmes de corps, Vai'cui\\ie le Vas- de même lorsque le Seigneur rti'o»r)/7, rcilemaudoit
saldonne au Seigneur féodal, avec le dénombre- lui même son homme. (Voy. Ijoisel, Instit. Coût.
ment de ses terres et droits. (Voy. Laur. Gloss. du Liv. I, lit. 1, règle 20.)
Dr. fr.) L'oubli de cette distinction a souvent fait On trouve dans cet ancien usage l'oiigine de
confondre les aveux et les dénomhremens. De là, l'expression subsistante, « gens sans aveu. » L'au-
ces termes pris indilléremmenl eu matièîre féodale. teur du .lournal de Paris, sous Charles VI et VII,
(Voy. Douteill. Soni. liur. p. .MO, note.) « On dicl p. H),"), a (lit en parlant de Larrons et de Brigans,
« déclaration pour les héritages roturiers que le « faisoient tant de manlx que nul ne le diroit, et si
« propriétaire et tenancier est tenu bailler au Sei- « n'avoient point d'aveu et nu\ cslanàavl. >
« gneur censier. « Id. ibid.^ Quoi qu'il en soit de Xous remarquerons ici que les .{ilveux, dès le
cette remarque, elle ne peut être générale puisque commencement du xiv siècle au plus lard, étoient
plusieurs Coutumes ont employé comme synonymes connus sous le nom û'Advocaliones, et que dans
les mots adveu et déclaration. (Voy. Laur. plusieurs Coutumes, on lit nommée pour adveu,
Gloss. du Dr. fr.) (Voy. Nouv. Traité de Diplom. T. I, p. /i20. Laur. —
On peut consulter Loisel, 'Instit. Coût. T. I, (îinss. du Dr. fr.) Celte remarque servira peul-ctreà
r'oiiili'(! |)lus sensible le rapport des acceplions parti-
p. 20;) et Du Cange, (Gloss. lat. col. 177 et seq.) sur
l'origine et la nature des aveux. Anciennement culières de ce mot, avec l'acception générale appe-
l'aveu et la foi se faisoient dans le même temps. ler, indiquée sous différens articles, telsqu'.lf/i'OfO-
(Voy. Ord. T. I, p. "270, note.) Et les contestations tion, Advorjuer, Advouer. En effet Adveu dans le
en matière d"/l 11^)/, se torminoient parenquêtedans sens de reconnoissance, déclaration, acte par
les Justices Royales, et par le duel dans celles des lerinel un Vassal nomme le Seigneur dont il relève,
Seigneurs. (Voy. Ibid. p. '277.) exprime une idée liée en quelque sorte à l'idée gé-
Pour entendre ce que signifient les expressions nérale d'Advoquer, appeler.
« droit de nouvel adveu, adveu de servitude », il De même, dans le sens de réclamation, revendi-
faut savoir que suivant la Coutume de Berry, » La vindication et
cation. (Voy. AiivoLKR ci-après.)
« tous estrangers venans demeurer on la dicte terre « desponillement de meubles, est appelé Adveu,
«' et justice devenoient gens franchs, du Seigneur, '<
dont mention est faicteenquehiues Couslnmes. «
« par demeure d'an et jour, si dans l'espace de ce (Gr. Coût, de Kr. Liv. II, p. IX).) Celle action
lems ils n'avoicnt f lit adveu de servitude ez Sei- « compète à celuy qui demande la chose qu'il main-
" gneurs ayans (/rrt/c/ f/c HOHiv'/ ru/ir». » fLaThnu- « tient (qu'il appelle) sienne, luy eslre restituée. »
mass. Coût, de Berry, p. 'i(t8. Id. iliid. p. "211.) Ces (Ibid.) Faut noter que pour simples meubles, l'on
«
adveux, comme on voit, se donnoient par les Au- « ne peut intenter complainte possessoire; ains en
bains on Étrangers, au Seigneur dans la terre « iceux échet adveu et contr'adveu, s'il n'étoit
duquel ils venoient s'établir. Les Vavasseursavolent « question d'université de meubles, comme en
droit de nouvel adveu. En conséquence ils succé- « succession collatérale. » (Laur. Cdoss. du Dr. fr.)
doient « pur droictde mortaille h tous et chacuns De là, mettre adveu a signifié réclamer, peut-
leurs hommes et femmes serfs décédés sans en- être saisir en réclamant. « Se aucun habilanl de la
« fans, etc. » (Fd. ibid. p. 201.) « ville et cité de Bayonne, veut mettre ban, adveu,
C'est un
axiome en jurisprudence féodale, que « arrest ou autre empeschement sur aucune chose
VAdveu emporte l'homme, tant en matière civile « meuble, ou sur les fruicts pendens en chose im-
que criminelle. (Voy. Ord. T. I, p. 137.) Il y avoit « meuble, etc. » (Coutuin. gén. T. II, p. 714.)
VAdvru avoit viédcncnioil applcif/é, fameudeéUiil AbVoUAISON. Cot. Dict. — Skinner, voc. forens. Expositio.
(lesoixante sous. (Voy. C-imiI, de Tours, au Coul. \i.s.ii:si).N. Pitliou. Coût, de ïroyes, p. 540.
gén. T II, p. '2.").) .\h\(iisoN. liorel, Dict. au mot Advnerie.
Ij'Adi'CU (tpjilcijc avoit lieu, tant ixnir les cImiscs .\voisr)N. Chron. Saint Denys, T. II, fol. 2Gi.
AvousoN. Uritton, des Loix d'Anal, fol. 27, R".
mobiiiaires qu'ininudiiliaires. I, 'ancienne Container Avowso.v. Tenures de Littleton, fol. 121, R».
de Poitou, (Liv. Il, chaii. 'il, arl. 2), le distingue de
VappU'dcinent. " Advcus applcac::, ont convenance Advouateur, subst. musc. Celui
(jui réclame.
n avec applc'i^emens, en lant(|u'est de donner piège, Plusieurs de nos anciennes Coutumes ont em-
« et que la ciiose est tenue en main de court; et se ployé ce mol, pour désigner celui qui Advoue, qui
« dillerent d'applégenienl et se concordent avec réclame son bétail pris en dommage sur l'héritage
« demandes simples en tant ([ne avec la possession d'aulrui. (Voy. Du Cange,
Gloss. lat. ubi $upra.)
« est traite de la propriété; et îi perdre la cause « tenu resarcir(l) ledommageque
\,'Adi'()ualt'iivei[
« par contumace, il convient quatre dcfaulx comme « le beslail aura donné. " (Coût. gén. T. II, p. G."i2.)
« en demande simple, et l'amendi! n'y est (pie sim- 11 avoit encore quelques autres significalions
« pie, et en applégemcns, elle est de siùxaute sols particulières, analogues à celles du verbe Advouer
« un denier tournois. » (Voy. Laur. (Iloss. du Ur. l'r.) ci-après. (Voy. Cotgr. Dict.)
On a substitué dans la suite à cette f(U'me de
procéder « une poursuyle civile ou criminelle pour
« la restitution des meubles, dont par requcste ADVOUATEUR. Cotgr. Dict.
Advoateur. Du C. Gloss. lat. col. 193, au mot Advocator.
« présentée au Juge on peut demander l'exliibilion
« pour la reconnoissance. « \(^v. l'.out. de France,
AdvoiK', siiJtKt. fém. Avocat. Champion. Pro-
Livre II, page 135.)
tecteur d'une llgiisc ou Abbaye. Officier municipal.
Nous disons encore Aveu pour approbation, con-
Tuteur. Mari, l'upille, mineur. Prolecteur, défen-
sentement signification empruntée du verbe Au-
;
seur. Seigneur. Vassal. Père et Fils adoptifs.
que l'on trouve dans cette ancienne
voL'ER ci-après,"et
La signification propre â'Advoué, participe du
façon de parler, c/i6'oir f H rtf/DCii. « Officiers... que
verbe Advoier ci-après, employé comme substantif,
« eulx... voudront avouei', et qui cherront en ave;/,
est la même que celle d'AnvocAT ci-dessus. L'un et
« c'esl-à-dire, qui seront dans le cas d'être avoués,
l'autre ont désigné celui que la nécessité el les loix
« approuvés. » (Voy. Ord. T. Y, p. 52-4.) On nediroil
nous obligent d'appeler à notre secours contre l'in-
plus à mon adveu pour de mon aveu. (Voy. Nicot,
justice et l'oppression.
Rob. Est. et Cotgr. Dict.)
Anciennement dans les Cours oi^i l'on jugeoit par
VAHIANTES : conjure (2), il falloit que les Clercs, Bourgeois,
ADVOU. Ménage, Dict. étym. au mot Adveu. Veufves et Damoiselles, parce qu'ils jouissoient de
Adveu. Nicot, Rob. Est. et Cot^r. Dict. certains privilèges, se présentassent paradvoué qui
Aveu. Orth. subsist. - Ord. T. V, p. 524. ne fût bourgeois ne clerc. Il devoil être « couchant
" ou levant du Seigneur... afin, si faute y avoit en
Advouaison , s»/;s^ fém. Protection, garde, « celuy pour qui il seroil advoué, que le Seigneur
défense. Patronage. " s'en peusl traire h luy, el esloit tenu Vadvoué de
On a souvent employé ce mot, le même qu'Ao- « l'amender pour l'autre. » [Bouteill. Som. Rur.
vouERiE ci-après, dans le sens de protection , garde, lit. VI, p. 35.) Dans la suite, on abolit cette forme de
défense. (Monet, Dict. —
Pithou, Mém. surles'Com- procéder, comme
l'observe l'éditeur. (Ibid. p. 38,
tes de Champagne et de Brie.
Laur. (iloss. du — note (e). « Mon vieux
praticien (ajoute-t-il) appelle
Dr. fr. etc. etc.) Les Eglises, Abbayes et Monastères, « ii/H/j«/7/c?'S les .lf/i'0»es, ceux qui ont adveu de
fondés dans l'étendue d'une Seigneurie, éloient « partie pour plaidoyer pour li. » (Voy. Ava.ntp.\ruer
blablemenl moins ù craindre, sans les droits utiles autre raison, on ponvoïl advouer quelqu'un, l'ap-
et honorifiques attachés à la garde ou protection peler à son secours. Alors on venoil devant le Juge,
des Eglises. Tel est le droit de Patronage , désigné le gant en sa main pour jeter le gage et prouver...
i>
par Avo«'SO/i dans ce passage: « Fées et... Avowsons par son advoué l'offense qu'on avoit reçue
'< » et ;
« de Esglises... que dyvent estre tenus de nous en l'on disoit « Je proleste et retien que par loyale
:
(1) rcsîircire, réparer. — (2) Ce sont les coiijuratores de l'époque mérovingienne. - (n. e.)
AD IGO AD
« exoine(1) de mon
corps, je puisse avoir un gentil- ronenne, de Tonniay, rf^ B^-^î/es, etc. qui prenoient
« homme pour celuy jour mon ailvoué qui en ma ce litre, comme prolecteurs des Eglises ou des
« présence, si je luiis, ou en mon absence, à l'ayde abbayes célèbres, fondées dans l'élendue de leur
« de Dieu et de .Nostre-Dame, fera son Ical devoir ù domaine. Gautier II du nom Seigneur de Tenre-
,
" mes porils, cousis et despeiis, comme raison est. » monde, parce (ju'il étoit Advoiu' de S' Ravon de
;01ivier deMarche, gage de hal. fol. I i, l{\
la — Gand, i)renoit de même laiiualité d'Advoué de Ten-
Id. ihid. fol. oô, V». —
Vovez La Colomb. Théàl. reiiKinde. (Voy. Du Chesne, Généal. de Réth. p. 14,
d'hunn. T. II, p. 100. —
Sauvai, Histoire de Paris, l."i el suiv.) 11 esl l'ait inenlioii dans les Congés de
ï. II, p. Gô-2. -
Ord. T. I, p. '2\i. —
Du Caugc, J. Itodel, d'une Dame de Teuremonde Avoeresse de
Gluss. hi(. au mot Campiones.; « Jour de halaille en liéthune. Lq Poêle, en parlant d'elle, s'exprime
» est prins lellemenl, (lu'clie se doit delTeiidi'c par ainsi :
« mv^advoiiL'. > J'ercef. Vol. III, fol. loi, IV col. 1.; Mais seur toutes celcs dou monde,
Ces advouL'S, dont on peut lire les devoirs et les Vueil que tu m'en salues une ;
même temps Advoiiéa de l'abbaye de S' Vaast, (|u'ils fraufois, Go)ifa}iniers ou Coufalonuiers, d'une es-
se qualilioient ,lrfi'o/u'S rf'.ln-rts et de liéthune en , pèce de bannière aiipelée Confalon ou Conjanon.
attribuant ii leur Seigneurie le titre de leur dignité. (Voy. Du Chesne, (iénéal. de Beth. p. 28 el 20.) Les
Il faut dire la même chose des Advoués de Tlié- Advoués, dit le P. Ménestrier (Mém. de la Chevale-
(1) excuse qu'on allépne pour n'avoir pas comparu à une assignation. Voir Du Cangc à Kssonki. (n. e.) — (2) La racine
est nec ipsam unam, aucune. (N. e.>
AD i(ii - AD
rie, p. ICO), etoienlaux Eglises, ce que les Cheva- Ce ne fut (jue vers la fin du xi' siècle et le com-
liersbamierels étoieiit aux Souverains. Le (Jeiilil- mencement du xn' que les Villes et les Provinces,
fi (|ui on fait porler encore
lioiiiine Ions les ans la l'exemple des Eglises et Monastères, eurent aussi
i'i
bannit're de S' Claude, en liouii^o^ne représente , des Ailvoués auxquels on confia le gouvernement
l'ancien Advoné on Chcvitlicr de ce Monaslcre. des unes, et l'administralion du revenu des autres.
(Id. il)id. (i. ;i(> ;
" Ils prcuoyent aussi f]uelque part es revenus de la
S'ils s'occu|ioienl, connue
dévoient le faire, ils " ville, communauté ou pays, et spécialement es
de l'administralion inU-rieure et civile des Ef^lises " amendes, d'autant qu'ils avoient esgard sur la
on Alihayes, on les ([nalilloil Abbiis ini/cs. (llist. de « justice de laquelle ils estoient comme surin-
l'aldii" Suider, Itissert. I, T. 1, p. Il on loni siniple- ;
» tendans et tenoient souvenics tdis en fief ces
uicul. Hrcliiy. Ou lit dans une Charte de donation « gages ou revenus d'où |)eut venir qu'encore à
;
faite, en 87G, ù rci;lise de Urioude, et acceptée par '• présent en plusieurs endroits de la France,
Bernard Comte d'Auvers'ue « IJcrnardus Cornes: « le droict de justice est appelé droit de voirie
>'super ipsam Casam Dei Hector pneesse videtur. » ' ou vouerie. » (Pilhou, Mém. des Comtesde Cham-
(Voyez fialnze llist. gcnéal. de la M. d'Auvergne, pagne et Brie, ]>. 54t>.)
T. II, page ;{.) Tliibaut, Cduite de Ferette, fut établi advoué
L'impossibilité de suivre en temps de guerre, les de la terre d'Alsace pour la défendre contre l'in-
détails de cette administration, obligea les Eglises vasion des François. (Voy. Du Chesne, Généal. de
et Abbayes d'avoir quelquefois plusieurs Advoués. Béth. p. 14.) Simon de Montfort, api'ès la reddition
K Mais dépciuloicut tousgénc'raiement d'un seul,
ils de Carcassonne, demeura dans la ville, comme
i.
(lui csgard csloit appclh' (•(nnmuuémcnt
à leur Séiiesclidus ou y'oiers. (G. Guiarl, .ms. fol. 91, V° —
« principdl (j)'(i)id et .sH/y/vHiC lulvoiié ; et eux
, Voy. \ ni E ci-après.)
» quelquefois rtr/ii(j»('j sim|ilement, par l'ois, ad- Les Advoués, dans plusieurs villes, avoient
« vouez- moindres et inférieurs et quelquefois , « l'Office d'esti'C les deffenseurs de tous les Boui--
" souhiddiuniex-, L'u\n\\t\siil)(tdvocati. >>(l)uChesne, « geois et Bourgeoises.... et des habitans; d'avoir
Céiu'al. de Hi'lh. p. 'il. Tandis que ceux-là proté- » soin pour les" mineurs orphelins, et la cou.ser-
gcoient les Eglises par la force des armes ceux-ci , « vation de leurs moyens de faire entretenir et
;
les défendoieut en justice, par le secours des loix. observer les privilèges, coustumes et statuts,....
«
p. 153, tit. de 876, et Ibid. p'assim.) « au Majeur. » (Coût. gén. T. 1, p. 821. Il semble )
« par Ausegisus Abbé, des Advoués ou Protecteurs « ou sortes de maisons mortuaires de Bourgeois
« des Eglises ou Monastères, auxquels les Évè(iues et « ou Bourgeoises de la ville d'Audenarde, dont
" Abbés bailloient quelques droits et prérogatives « l'appel rèssortist en la Chambre du Conseil de
« qu'ils tenoyenl en fief. » (Gr. Coût, de Fr.Liv.lI, « Flandres. » (Nouv. Coût. gén. T. I, p. 1061,
p. 192, note.) col. 1.) Ces Advoués ou Tuteurs publics, sont
I. 21
AD — If.-2 — AD
appelés SoKi'f)'rt/Hs .l(/i'OHt's, dons la Coulume «le d'un Patron ou Patronne, Saint ou Sainte dont on
Sainl-Omer. »Puurg:ouveriier le faicl des Mineurs.... iuvotiue, dont on réclame l'assistance.
« les... -Mayeiir el Ksdieviiis, selon leur institution Constantin ont à Hoy eslit,
« el le povoir (ju'ilz ont par icelle.... créent par Sans respit et sans contredit
L'ont à i;rant joie couronné
« chacun an deux Souverains Ailvoe::, ausdicls ;
« ordonnez, onl la cognoissanee du faiet desdictz Par son conseil et par son gré,
« orphelins, de leurs corps et de leurs biens. » Firent lirutuin leur .\voé.
(Nouv. Coût. gén. T. 1, p. '290.)
Ibid. fol. 2, V col. I.
Les devoirs d'un Tuteur à l'égard de son Mineur, On a dit vous supplie pour l'honneur
: « Sire, je
ceux d'un mari à l'égard de sa femme, ont un ' de voslre Advoé M. S' Denys. » (l'abri, arl de
rapport sensible avec les obligations des Avoués lUiét. Liv. 1, fol. 1)3, V°.)
des Églises et des Villes. De là, le mot Advoué s'est Sainte pucelle, Vierge Marie,
dit pour Tuteur. « Les Souverains Advoez ont ac- Vierge vaillant, Vierge llorie,
« coustumé commectre aus.... mineurs d'ans, Nostre joie, nostre espérance,
Nostre Avoé, etc.
<• deux Advoez- el Tuteiirs particuliers.... lesijuelz
Les quinze Allcgr. de la Vierge, MS. p. 1.
« .tf/i'Ofx.etTuteursonU'administration particulière
« des biens d'iceulx mineurs d'ans, cl sont tenus Les Seigneurs doivent leur protection aux
« par chacun an de rendre compte par devant Vassaux qui la réclament. De lu, le mot Advoué
« lesditz Souverains Advoez- de ladicte adminis- s'est pris pour Seigneur, dans ce passage, où les
« tralion. » (Coût, de Saiut-Omer, au nouv. Coût, Xoriiiands, en pariant de leur Duc et de son lils,
gén. ï. I, p. -i'.tO, col. 1 etti.) s'expriment ainsi :
Pour mari dans un titre de 12i."). C'est ven- Xous amasmes Guillaume nostre bon avoé
« daige el cesle ([uitance avons fait parle créance Et son fiz amison (1), s'il traisist (2) à bonté.
« mon aisné hoir .Mehault me fille et sen Advoé Uoni. de Rou, MS. p. 87.
« qu'elle prist, Pieion d'.\ubeigni. Chevalier. » Il semble que c'est en ce sens (|u'un ancien Poète,
(Du Chesne, Généal. de Déth. pr. p. 132.) esclave de sa fidélité en amour et de sa constance,
. . . Marie est lors assignée a dit figui'ément :
un Mineur, un Pupille, (lui est sous la tutelle, la Pour Vassal, qu'on le considère comme
soit
protection, la garde de son tuteur. (Voy. Advockiuk protégé par sou Seigneur, ou comme réclamant sa
ci-après.) " Il est couslume en Champaigue, que se protection. (Voy. AnvoiEii ci-après.) \h\ Roi de
» enfens noble demeurent de père el de mcre, France, disoil, en parlant de Richard Duc de
« soient noble de père ou de mcre, se il y a hoir Normandie :
y vienne de lui-même. AliVOn:. Du Chesne, Gén. de liôlh. pr. p. 120, tit. de 123(5.
.... sa tière li calengoit, .\Dvoi-:. Alhis, MS. fol. 62, V» col. 1. - Du Chesne, Gén.
Pour cou qu'éle Avoé n'avoit; de la M. do Uéth. pr. p. 131, •134 et 139 tit. de lii3, 1247 ,
(1) aimerions ; ce mot est formé sur amissem, pour amassem. (n. e.) — (,2) traitait : de iraxissei. (n. e.)
AD — lO.f — AD
AdvoiuMiuMit, siihst. tnasc. neconnoissance, se réclamer de lui, s'en renommer, comme dans ce
aveu, (lôclMiMlion. .luKcnicnf, décision. pa.ssage " Pour gens d'armes, n'en ay tenu aulcuns
:
plus anciennes Chartres latines au mot Advocutiis, " filles encore ([uand elles venoient à se marier,
:
l'autre répond à ceux d'Advocalio, Advoccitia, etc. « le privihige en passoit avec elles dedans les
proprement action d'appeler. Lorsqu'on étoit dis- « maisons de leurs maris, aussi bien (|ne le droit
pensé par les loix de soutenir un gage de bataille, « i\(ii,Advouerics. » (Du Chesue, (!(''n de Béth. p. 'iC.)
on appeloit ([uehiu'un pour c(juibaltre à sa place. Nous reinai'iiuerons avec ce même auteur, (|ue
De là, l'expression recevoir l'Advouerie, a signifié le Pape Adrien I" ayant déclan; Cbarleuiagne Ad-
accepter /'«(/['oia', le champion présenté parla partie voué de l'Église de S' Pierre, le reçut à Home avec
adverse. « IJien se gart, qui reçoit avoué pour autrui, les croix et les bannières; et iiue les .If/cr^^/c'.s des
u car il ne li loit pas à repentir de l'advouerie, autres Églises ont reçu de inêuie l'invesliture de
« puisque il l'a reyeu en le journée que il le reçoit; leur dignité. « De là (ajoute-t-il) est demeuré la
« mais se li jours esloit alongiés... il ne seroit pas " coustume (jui se pratique encore à présent de rc-
(1> besoin.
Al) - Kir, — AD
« cevoir les Roys, Princes et Seigneurs avec la espèce de droit seigneurial. » Les Advoiiries d'Es-
« croix et la hanièro, lorsqu'ils enliriil iKHir la « laples el Iti unbly, que doivent les habilans d'icelles
« preniirio fois dans k'> I';;;lisrs (|iii sont île leur " villes à la Toussains... se croissent et amoindris-
« foudalion ou ilc leur patronage el (itlvoiicric. » " sent, selon le nombre des ménages... dont chacun
(Du Cliesne, ubi siiprà, p. 2Î).) " chef doit demi polkiii (1) d'avoine, les veuves un
Le mol advoucric, en lalin advocatio, signifloil " (|uail de polkin. (Voy. Laur. Closs. du iJr. fr.au
>•
Philippe le Bel, à l'exemple de Pliilippe le Hardi, " a petits eufans elle en doit avoir le bail et
,
défendil aux Sénéchaux par son Ordouuauce du y « Vavouerie, et emporte les meubles et les daux (2)
ntixi 1302, de recevoir aucunes nouvelles (ivouerics se elle les veut prendre. » (Pilhou, Coul. de
<•
au préjudice des personnes ecclésiasliqucs, dé- Troyes, p. 437.) « Hom est hors û'avouerie, au
clarant que la .luridiction des Kvéques et des .Vbbés « quinzième ans, et femme à la onzième. " \Id.
ne pourroit être empêchée, sous prélexle ([ue leurs Ibid. —
Voy. Ai)V()\iaE ci-dessous.)
Églises et Abbayes étoient en la garde ou proleclion bien vingt cinq ans, hors suis dViroime
.l'ay
du Roi. Il avoit ordonné en l'2t)0, que les nouvelles Curateur ne tuteur ne m'ont plus en baillie.
;
avoueries faites au Uoi par les vassaux et les le- Gcr. de Roussillon, US. p. 29.
nanciersdes Éniises, seroient mises au néaul. (Voy.
Ord. T. 1, p. 'i!»7, 319, 3/i3, M'i, 3.-)8, /(O'i et 570.) Pour adoption dans cet autre passai: « Celui
Le Roi Jean, dans une Ordonnance du mois d'Oc- « qui autre veut avoir en adoption, doit avoir au
tobre 1351, piomelde ne plus recevoir les avoueries • moins quatorze ans plus (lue celuy qu'il prend en
des Vassaux des gens d'Église et des Barons, el re- « adoption ou en Advouerie. ...".. Aucuns ont
nonce à celles qu'il a reçues, à moins qu'il n'y ait « estimé que par conlract on pouvoit faire adop-
prescription. (Voy. Ord. T. II, p. 'i55.) Cçs nouvelles " lion qu'autrement on appelle Advoourie ou
,
avoueries furent aussi défendues en P278, dans la ..affiliation. » (Bouteill. Som. Rur. lit. xciv, p. 536.
terre du Comte de Blois; et le Parlement qui les — Voy. Advché ci-dessus.)
avoit abolies, décida en P27!), que les Barons d'une Ce mol peut sans doute avoir eu plusieurs autres
terre, dont les avoueries avoient été supprimées, significations. Mais qu'il nous suffise de les avoir
et qui avoient obéi à la suppression, ne seroient pas indiquées sous les articles Anvou, Advolaison, Advoué
recevables à rien proposer au conlraire; mais que elAdvcueu ci-dessus. Par exemple, le mol Advoué
ceux qui n'auroient pas obéi, pourroient proposer prisdans le sens de Vassal, a pu faire employer
leurs moyens, et qu'il leur scroil fait droit. (Voy. Advouerie, comme terme collectif de Vassaux." Il
Reg. du Pari, collé Olim, fol. 8-2 el 110.) semble qu'on doive l'expliquer ainsi dans les vers
Il paroit que le but de ces sortes de défenses étoit suivans :
d'empêcher les Vassaux des gens d'Église de se Bernart, ce dit li Roiz, ceu ne Savoie mie
soustraire à la Juridiction qu'ils exerçoient sur eux Qu'en Normendie eust si grant avocrie.
par des advoués, et qu'on nomma pour celte raison Rom. de Rou, MS. p. 88.
V.^RL^XTES
« de la Cour de l'Évêque... a Justiee dedans la ban-
:
« lieue. » (Laur. Gloss. du Dr. fr. au mol Advouerie.) ADVOUERIE. Ménage, Dict. tijm. au mot A(lvev. Du -
« Quecouques appelle des Esclievins de la ville et Cange, Gloss. Lat. col. 193, au mot Advoraria.
Advoehie. Cotgr. Dict.
« cité de Théroanne, et aussi delà seigneurie de
Advoochie. Bouteill. Sora. Rur. p. 537, note.
« Vadvouerie dudit Théroanne, et il déchet de son Advoclrie. Coût. gén. T. I, p. 569.
« appellation, ou à icelle il renonce, après dix jours Advocrie. .\nc. Coût. d'.Vnjou, p. 34 et 35.
•<passez, il commet et chet en amende. » (Coul. AvoERiE. Ord. T. I, p. 277. —
Du Cange, Gloss. Lat. col.
859, au mot Avoena.
gén. T. I, p 648.) AvoiEiuE. Gcr. de Roussillon, MS. p. 29.
On pourroit dire aussi qxC Advouerie a signifié AvûiRiE. Laur. Gloss. du Dr. l^r. au mot Avocrie.
AvouEiUE. Vies des S'* JIS. de Sorb. chilT. lxi, col. 38.
Juridjction, parce que les droits des Advoués, tant AvowERiE. Du Cange, Gloss. Lat. col. 539, au mot ilares-
des Églises que des Villes, leur étoient souvent ca llus-Foflnsccus.
concédés à titre depeut venir qu'encore
fief; •> d'oîi AvowRY. Tenures de Littloton, fol. 106, Y" et 107, R"
« à présent en plusieurs endroits de la France, le
« droict de Justice est appelé droict de voirie ou Advoy, subst. masc. Aveu, consentement.
< vouerie. » (Pilhou, Mém. sur les Comtes de Cham- (Voy. .Vdvoi: ci-dessus.) « Les contracls faits par
pagne et Brie, p. 549 el ."mO. Voy. Gr. Coût, de — •<
mineurs estans sous le régime de leurs parents
Fr. liv. II, p. 19'2, note, et Volerii; ci-après.) « ou autrement sujets à la tutelle, sans advoy e\
De là, ce met s'est employé pour désigner une « aulhurité de tels parens ou tuteurs, seront nuls. »
(1) espèce de mesure. — (2) signifie immeubles. Voir Du Cange à Duyla : c'est l'anglais date. (n. e.)
AD — ICG AD
(Nouv. Couf. gén. T. p. i-l'û. col. 2.
I, Vov. Ibid. — ger et adurés, en lisant les adurés. » Mirû concer-
p. l-iOl, col. 2. — Ibid. p. 1202. col. 1 et 2.) < tant audaciù, ot quantum prœstent multn marte
« e.rercitati longa pacesolutis... edocere lahorant. »
Advoyeue. siibst. jém. Tutelle.
Oui de guerre est bien aduré.
(Voy. .ùiviuKRiE ci-dessus. « Aulcuii mineur n'est i
« quelque ;\g:e qu'il ait, s'il n'entre et prend estât En fors esters bien adurez.
« de preslrise, de religion ou de mariage. » (Nouv. Id. ibid. fol. 49, V* col. 1.
Coul. gén. T. I, p. 290, col. 2.) Lor broche le destrier com Vassaus adurés,
Buenon de Coniiuarchies, MS. do Gaignat, fol. 107, V* col. 3.
Adurci, participe. Endurci. Vassal èrent Breton prouvé
Pour désigner un homme d'une insensibilité Hardi, et fort, et ailuré
stupide, on disoit proverbialemenl et dans un sens Qui à celui se combatirent.
Il est adurci comme un vieil àne qui par
Rom. du Brul, MS. fol. 36, R- col. ï.
figuré : '•
« accoutumance endure l'aguillon pour lequel il ne SiSauvage, éditeur de Froissart, eut été plus
« hâte guères son pas. » (Les quinze Joyes du ma- familiarisé avec nos anciens auteurs, il ii'auroit pas
riage, p. 52. — Voy. .\dibé ci-après.) dit qu'il falloit peut-être lire advisé pour aduré
dans le passage suivant « Messire .lean Ilaconde:
Adurcimont, sithst. masc. Foulure. « estoil un Chevalier moult aduré, hardy et usité,
Le sens propre est dureté mais parce qu'un nerf ; " et bien renommé es marches d'Italie. ^Froissart,
foulé devient moins souple, iju'il durcit en se reti- Vol. II, p. r>6.)
rant, on a dit au figuré .\durciment pour foulure. Ce mot employé comme substantif, éloil quelque-
• Le suif du cerf porte médecine contre adiircimcut
— foisun titre de "distinction, spécialement affecté à
>'
de nerfs. > Cliasse de Gast. Pliéb. ms. p. 22. certains Chevaliers célèbres par leurs faits d'armes.
*
ibid. p. 33.' Les chevaux esperonnent plain d'ire et de fierté
Devant trestous les autres Ouill. l'.li/iirt».
Adureir s' , verbe. S'épaissir. Buenon de Commarchies, MS. de Gai^iat, fol. 188, V* col. i.
p. 14. —
Vov. AinKci ci-dessus et Adcrf.r ci-après.)
France en ton temps, ne diffamée. Le mot .(duré, paroit signifier azuré, dans les
Geofr. de Paris, Poés. i la suite du Rom. de Fauvel, MS. du R.
n'6812, fol. 54, R- col. 1.
vers suivans :
.Nous disons figii rément d'une personne accou- Elle fude couleur diverse,
Vert, adurcc, rouge et perse.
tumée à la fatigue, à la jteine, au cliagrin, au crime,
Selonc les diverses couleurs
etc. qu'elle y est endurcie. La signilicalion figurée Demonslre diverses douleurs.
du participe' rtrfi/rt' éloit encore plus étendue. Geofr. de Paris à la suile du Rora. de Fauvel, MS. du R. n' (1812,
fol. 54.
. le repos. » (Cliron. S- Denys, T. \, fol. 237, V".) adurer un parti pour y demeurer cons-
et l'on a dit
Le latin de Suger semble indiquer qu'il faut corri- tamment, solidement attache. » Tenans et adurans
.' Seigneur el ailnré, de" tel petil povoir eounne " très-bons Cliresliens , el estoient de la basse
« j'ay. " (Ilist. de B. du Cuescliii par Ménard, page .< .Egypte. » (Voy. Pasq. rech. Liv. IV, p. 3.59.1 Ils
292 el 2'.»:«. —
Voy. Ibid. \). 3:>.] ajoutoienl qu'ils avoienl élé forcés par les San asins
On a mcuie éteiidu celle idée de solidité îi l'inva- d'abandonner le christianisme qu'ils avoienl em-
riabilité des loix de la Nature, toujours constante brassé lois de la cuiKiuéle de leur pays par les
dans ses opérations. Cluvliens; et que pour obtenir le jiardo'n de leur
Trop seroit à nous touz contraire apostasie, ils s'éloient adressés au Pape, qui leur
Et grief de nouveau monde faire, avoil « ordonné en pénitence, d'aller sept ans en-
Qui a si longuement duré, " suivant parmi le monde sans coucher en lit. »
Et qui a son cours adiiré
En eaue en mer, en eaue en terre. Bienlôt, le peuple de Paris el des environs, courut
Eust. des Ch. Pocs. MSS. fol. 4C8, col. 3. pour les voir à la Chapelle de S' Denys, où ils
éloient logés par justice. « Presque tous avoienl
semble qn udiirer, en latin aduverc, brûler, ail
11
« les oreilles percées, el en chacune oreille un
signifié au figuré llélrir, ternir, noircir, par allusion
" annel d'argent ou deux en chacune et disoient :
à l'eUet du bàle ou du feu. Peut-être aussi faut-il « (lue c'esbiil gentillesseen leur |)ays... Les hom-
attribuer l'origine de celte signification à l'usage de « mes estoient très-noirs, les clieveu.x crespez les
marquer certains coupables d'un fer cliaud, en » plus laides femmes que l'on peut voir, el les plus
;
Par tout seront pour leurs faiz bien venus. " toutes robbes, une vieille flossoye (i, très-grosse,
Eust. des Ch. Pocs. MSS. fol. 20.4, col. i. « d'un lien de drap ou de corde liée sur l'espaule,
" et dessus un pauvre roquet ou chemise pour
Adiiste, adj. Brûlé. Atrabilaire. « paremens bref c'esloient les plus pauvres eréa-
:
Ce mot qui ne se dit plus guère que des humeurs •< tures que l'on vit oncques venir en iM-ance et
du corps humain, a signifié Biûlé, hàlé du feu, du « néantmoins leur pauvreté, en la compagnie avoit
soleil en latin Adiislus. (Voy. Monet, Nicot et
; « sorcières qui regaidoient es mains des gens, et
Cotgr. Dict.) " disoient ce qu'advenu leur esloit ou à l'advenir »
Il s'est dit figurément d'un homme qu'une humeur (Pasq. nbi suprà, p. .300.) Mais l'Evêque de Paris
aduste rend triste, chagrin, atrabilaire. (Voy. Monet, ayant excommunié tous ceux et celles qui ... .
-iEditue, subst. niasc. Sacristain. En latin ^-Egis, subst. fém. Egide. Armure que les Poêles
Mlituus. (Voy. Cotgr. Dict.) donnoient à leurs divinités, particulièrement à .Ju-
piter et à Pallas. « h'acgis est escu commun à Jupiter
^Egyptiens, subst. masc. plur. Égyptiens. « et à Pallas... a pouvoir de convertir les hommes
Sorte de Vagabonds qu'on appelle aussi IBohé- •<en pierres, c'est-à-dire les rendre muets et par-
Ci) nice signifie niais et viendrait du latin ncscius. (n. e.) - (2) une couverture de feuiUage.
s (X. e.)
/
- (3)/ cicatrisé. -
<4) couverture. \ \
AE — 1G8 AE
« lients de choses véritables. » 'S' Julien, mesl. .... il l'a bien gardé
Et gardera it-en-avant.
histor. page 558.)
Ph. Mousk. MS. p. 533.
après.) De là, on a dit au tignré: » Ne s'abast mies Charger, embarrasser, dans cet autre passage :
(1) anciens. — (2) inic lune signifie au milieu de la lune, en pleine lune. (N. e.)
,
AK — loa AE
Oïl lit airs pour a?'S dans une autre copie de la /'Erin, suhst. )nasc. Airain, enivre. En latin, y^s,
même cliaiison. (Voy. Ane. l'oës. Kr. ms. du Valic. .'Eris. < A clouer les aiz des nefz valent mieulx les
n'i.Vi'J, fol. KiO. li" l'iil. i>.) " clous d'«/'«/// que de fer. « 'Le Jouvencel, fol. 88.)
On a (lit liL;nr('nHMit altirci' dans l'air, pour dissi- fin disoit proverbialement œil d'arain, pour si-
per, delruiie. M. de liurie > fui Colonel d'infanleiie gnilier un d'il jilein de feu, un ujil élincelant,
« Françoise au voyafie de M. de Lautrec vais le comme celui du Lion. (Voy. Cotgr. Dict.)
>< Royaume de Naplcs; et si commanda à son arlil- l'our désigner un sot, un ignorant, on disoit :
« lerie et s'acijuitla Irès-liien de tout. Mais le (licl « Il pense (jne niies sont pailles fl) (\'urain. « (Ibid.)
<'
malin anime contre nous autres [-"rançois de ce .Nous reina)'(iiicroiis ici que du mol arain , on a
" temps-là, (ttlira ilcnis soit air et nostre armée et fail Auai.m: ci-après, espèce de trompette.
« nos desseins. Brantôme, Cap. Vv. T. II, p. 19'2.)
>>
VARIAMES :
col. 2. -
Athis, MS. du Roi. « lez-vous... en si;avoir plus amplement la vérité
Ars. Athis, MS. fol. 74, V° col. 2. - Gér. de Roussillon , « par Pyromantie, par liéromanlie par hydro- ,
« non amazés \2), prez et gardins, tant de boys, AESC1IIÉ. Ane. Poet. fr. MSS. avant 1300, T. -
I, p. -141.
« de foings, de mouches, de vascheaulx d'cp:,, c'est- J. de Jleun. cod. vers 1516.
» à-dire ile riiclie. • (Nouv. Coût. gén. T. 1, p. iGG, Ai;(juiES (fé)ii. plur.). Nouv. Cout. gén. T. II. p. 150, col. 2.
col. 'i.); alors il se seroit aperçu que Deps est une
Acquises (fi7n. pha:). Cout. gén. T. I, p. 813.
OsciiiÈ. Chans. MSS. du C" Thib.
faute pour d'Eps ; et qu'au lieu de Voilée, adcbls,
il faut liie, Vollce d'achts dans l'aiticle vu des Cou-
AescliH'r, verbe. Faire goiiter, faire prendre.
tumes particulières du Bailliage de S' Orner. (Voy. Le sens proiire est amorcer, du mot Esche ci-
Laur. Closs. du Dr. fr.) après en lalin Ksca. De là, on a dit llgurémenl
;
On a pu écrire aebts pour eps, ou eptes, parce aeschier une loi, la faire goûter, la faire prendre.
que son de la diphtongue «c est le même que
le
Nez fustes Dieu c'en doit amer
celui de Ve simple, et que les lettres b et p étant Après ce, toute l'escriture
des lettres de même organe, on les a souvent em- Conimcntastes à preschier
ployées l'une pour l'autre. Mais la transposition du En Judée, pour aesciticr
La loi que nous ores tenons, etc.
d a'près Va rendoit ce mot ainsi ([u'adex tout-à- G. Guiarl, MS. fol. 93, V.
fait méconnoissable. (Voy. Ani;ii.i,K ci-dessus.)
Bouleiller dit « qu'autre fois on a disputé si les Aesmiiuvn, sithst. viasc. et féiii. Estimation,
« mouches à miel qui sont appellées au livre escrit
prisée. Prix, valeur.
" à la main eples, sont fciœ an inuiisitetœ, c'est-à-
Le premier sens est le sens propre. (Voyez Aes-
" dii'c, sauvages ou privées. » (Voy. Som. iîui'. On au ligure, « selonc mon
MER ci-dessous.) a dit
p. 'iôH. note (f). ) n aesmance, » « par lo sien aesinement. » (S' Bern.
On lit dans un de nos anciens Poètes :
Serm. fr. mss. p. r>rjet 70.)
Li saiges de quant qu'est soz ciel . . . tant de miséricorde a
Trait sens, con Ex trait d'erbe miel. Que je n'en sai faire acummice.
Li Ex s'assiet delez lorlie ;
Miserere, MS. de Gaignat, fol. 213, V' col. 2.
Tant la porgarde et t.int l'espie,
Qu'il trait le miel de l'amertume :
Par extension du sens propre, ce mot a signifié
C'est du saige home la costume, etc.
le prix mémo de la chose (|u'on estime, qu'on ap-
Parlon. de Blois, MS. de S' Gcrm. fol. 124. R- col. 3.
précie. « Aerast (iij assi en mi et dolor et crimor //
Prov. aasiiioitenx' de la médecine. " ^S' Bern. Serm. fr.
Qui venlt du miel, faut qu'il seuffre les .fies. MSS. p. 1 i8. —
Voy. EsME ci-après.)
Cirthcriyc, Voyage du Chevalier errant, fol. 32, R*.
VARIANTES :
(1) Voir Du Cange à Esli-ajcrUn. Droit seigneurial stir les biens délaissés par mort ou aulretnont. ^.\. E.) - (.2) non « vêtus
non loués. (N. e.) — (3) accroît, augmente.
AE 171 — /\F
Borel, (lui cite ces deux vers, explique .Ifs/Hcr Pour néant ci se retropelent.
par comparer. Quoi ([u'ilen soit de cette explication, 0. Guiart, MS. fol. 268, V.
aesnicr une chose à une autre, c'est proprement A-eiis, à-eus ; nul ne s'en aille.
l'estimer de même prix, de même valeur. Id. ibid. fol. 206, R».
De \l\, ce mot a signifié estimer, juger, penser.
« Ju, par l'eswarl del remeide, aanine la mervil-
On écrivoit canl,i\ ynnx pour eux. ^Eust. des Ch.
Poës. MSS. fol. '2G.">, col. 8.) De là, lecomposé a-eaulx,
« louse grandesce de mon péril. » (S' Bern. Serm.
cri de chasse, dans lequel on trouve l'origine de
fr. MSS. p. 147.) Peut-être faut-il lire aeumer pour
notre mot Tuyau.
aumcr dans le passage suivant « Si le disseisi fuit :
Pour estimer, croire, présumer, dans ces deux prement qui est sans goût, sans saveur. (Voy. Nicot,
autres passages : Dict. et Ménage, Dicl.Etym. au mot fade.) Cette ac-
rOteroit au sentiment de Vairon. Il prétend que le i;l/Amaiit ivssusc. p. It)."i.) M"' de Cournay a pré-
mot fatitiis, proiiremeul ijni fuliir incpla, eni|)loy(; tendu i\\\'<ilfairc étoit une orthogra[)he vicieuse, et
d'abord poui' désii;iier un houuue dont les discours qu'il falloit toujours écrire un à faire. ,Voy. Essais
sont sans sel et sans agrément, s'est dit ensuite liy:u- de .Montaigne, T. I, préf. p. ii.)
rément des alimens sans g;oiit et sans saveur. Si Quoi qu'il eu soit, ce mot a signifié et signifie en-
son opinion étoil fondée, il eu résulteroit qu'on au- core tout ce (|ui est le sujet de (luelque occupation,
roit pris pour auceidion propre du mol fade, l'ac- en général ce qui est à faire pour la conservation
ception tigurée. Dans cette espèce d'incertitude, de son bien ou de sa sauté, pour ragraïuiissement
qu'il nous soit permis de faire ici la remarque sui- de sa fortune, pour la réussite d'une négociation,
vante. En Anglois, le verbe to fade, siiinifie se flé- etc. « Il te faudra apprendre la Cbevalerie et les ar-
trir, se faner, languir et Juuius
; Elyui. Augi.') " mes, pour.... nos amis secourir eu toutes leurs
pense (ju'il pourroit venir du Flamand vuililoi, (jui « affaires contre les assaultz des malfaisans. »
a la niéuie signification. Les dérivés de vaddoi sont (Rabelais, T. 11, p. iti.) « Je laisse faire nature.... et
vaddig, engourdi, languissant, vadde dans un sens " je crains au lieu de l'aller secourir, ainsi comme
à peu près semblable en parlant d'une femme, et " elle est aux prises... avec la maladie, qu'on se-
peut-être le mot faddcdonl les riamands se servent « coure son adversaire au lieu d'elle, etiju'on la
pour désigner un lioiume intlolcMit, (|ui languit dans " recharge de nouveaux rt//i///rs. Essais de Mon- •
la paresse. On pourroit aussi trouver l'étymulogie taigne, T. 1, p. 177.) Crangousier ordonna que
.'
d'atJ'adi dans le mot latin vappa, vin usé, vin gâté. " Ulrich Gallet, maistre de ses requestes... duquel
(Voy. A\v.\i'i ci-après.) Alf'adi signifie languissant, " en divers et contentieux affaires, il avoilesprouvé
usé, atîoibli par le plaisir, dans ces vers : « la vertus et bon advis, allast devers Picrochole,
" etc. (Rabelais, T. 1, p.'id-i.)
..
IIy a seize ans que je suis ou vergier.
Où touz viennent pour quérir leur deliz, De là, M" de Sillery, Villeroy, de Frênes, Minis-
Et où j'ay veu pluseurs boire et manger, tres du temps de Sully, sont qualifiés ^;('h,s d'affai-
Qui estoient lasches et afudis.
res dans ses Mémoires T. XII, p. 'iO-i efi03.) On ne
Eust. des Ch. Pois. JISS. fol. 13, col. i.
se sert plus à présent de cette expression qu'en
.... Rois, Chevaliers et Clers, |iaii;t!il de Praticiens ou de Gens chargés de la ges-
Dont je fay recité les dis. tion d'un bien.
Sont par femme ainsis affadis,
Dcstruis, mors ou persécutez. Nous disons encore d'un homme qui agrandit sa
Id. ibid. fol. 529, col. 2.
fortune en travaillant à ses intérêts, qu'il fait ses
affaires. Cette façon de parler paroilroit avoir été
C'est peut-être par allusion au défaut d'appétit, nouvellement introduite du temps de M. de Ville-
occasionné souvent par l'épuisement des forces, roy. " Ceux qui ont la bourse mieux garnie et qui
qu'on a dit affadi pour dégoûté, ijui n'a point de " ont le plus dérobé et /'(/// leurs affaires, pour user
VARIANTES :
enclin. » (.N'ol. du Rom. d'Alex, fol. '53.) Celte ac-
..
» Fil d'Adam, lignie avère et convoitouse, k'avciz " et devant elle, avoit ung jouvencel de prime
« affaire de ricbesces terriennes, ne de temporel " bariie. « Percef. Vol. IV, fol. VIO, R° col. 2. —
• glore? » (S' Bern. Serm. fr. .mss. p. 33.) « ouelle Voyez Afaitement ci-a])rès.)
AF - ^'3 - AF
Son corps n'est mies coustumiors. Nous terminerons cet article, en observant que le
Fors que d'onnour et de tiion faire :
mol affaire est souvent employé comme masculin
Cascuns prise son bel «fuire,
Son maiiilieii, son estre et son sens. dans mis .\uleurs, deimis .1. Marotel Grelin, jusi|u'à
Froissarl, l'oés. MSS. p. lOi, col. 1 cl 2. Montaigne et Gliarron qu'il éloit masculin et fémi-
;
Vos biaus iex et vo clair viairo, Porte, et qu'il ne |)Oiivoit rimer exactement avec
Vo cors qui si est avenans, les mots tcrmini's en ère. Gharles Fontaine, repro-
Adonc nie mue toz li sans. chant à deux Poi-lcs contemporains de Clément
Fobl. MS. du R. n- 721S, fui. 218, V col. 1.
Marot, leur peu d'exactitude dans la rime, leui' dit :
Cuer de
. . . gentil afaire AF.\mE. Villehard, p. 133. - l'abl. MS. du R. n« 7GI5, T If
Ne faudroit (1) son fin amant, fol.171, R" col. 1. - Ph. Mou.sk, MS. p. 371.
Por rions que piii.ssent rolrairc Afkke. Kabl ,MS. du R. n° 7218, fol. 237, V° col. 1.
Envieus, ne mesdi.sant. ArFAin. .MailioJus, de Gem. art. 25, col. KiO).
Ane. Pool. fr. MSS. avaut iîlOO, T. IV, p. 1407. Affaihk. Orlh. subsist. — Carpent. Hist. de Cambray,
page 28, tit. de 1255.
. . . feme est d'un ufahv. Afferhe. Rymer, T. I, p. 109, col. 1 et 2, lit. de 1268.
Qu'elle aime et het de legier.
Ane. Po.ls. fr. .MS. du V.it. ii' IIOU, fol. iG2, P.'.
A-falt, adv. et conjonclion. De fait, en effet,
Le genre des affaires, des occupations auxquelles réellement. Entièrement, toul-à-fait, parfaitement!
on s'adonne, conslitiie ordinairement rétaldes per- Aussit("»t.
sonnes, leur coiidiliun. Ile là, on a pu dire « Tous : En redoublant la première lettre du participe fait,
« esloienl de si graut alfairc et si saiges, que Ten comme dans ci-dessus, on
Afaiiii: a (\\i Affait pour
« disoit que France estoit deniouree orpheline de signifier de fait, en elfet, réellement. « sapience,
« sens, et de noblesse et de force, puisque ceux s'en certes voirement ateires-tu
« (2) tôt affait suefve-
> estoient partis. » (Chron. S' Denys. T. I, « ment. » (S' Bern. Serm. fr. mss. p. 25i.) On lit
fol. 175, fV.) « Bien nous semble homme de moult dans le latin, col. 1)04 « sapientia suaviter verè
:
« haulte affaire. » (Ger. de .Nevers, part. I, p. 07.) >>î//iùit'rsfl disponens; » preuve que la significa-
. molt ert saiges et cortois,
. . tion de l'adverbe affait, est indépendante du
Et riche et de grant affaire. mot tout.
Falil. MS. de S' Germ. fol. 300.
11 conjonction dans cet autre passage. « Tuil
est
Ce mot signifie domaine. Seigneurie dans les vers « «//«//, ce dist
li Apnslles, ont péchiet en latin. :'
mots affare et affrus, sur forigine de ces deux ac- Ne seroit jamais, dist-il, fait,
ceptions. Le service militaire et l'administration de Se raconter vouloie à-fait
la justice étoient la principale a//'a/?Y de ceux qui Mes maul.x, etc.
possédoient les fiefs. De là, ce mot a pu désigner un Eusl. dos Ch. Poos. MSS. fol. 457, col. 2.
Ce mut s"est dit sjcnéralement des choses aux- cette même expression sous Affii.k ci-après.
quelles on donne une forme ou tlgure quelconque, Ce mol a eu sans doute plusieurs autres signifi-
des choses faites. fa(;onnées pour certains usages. cations parlii'ulières, de l'espèce de celles que nous
(Voy. Afaiteu ci-après.) Le moulle est un gros ç;:int venons d'expliiiiier mais un plus long détail
:
de cuir fait pour garantir la main de ce qui pourroil devient inutile après avoir maniué la signification
la blesser. De lu, on a dit : générale. ;i laquelle elles doivent être rapportées.
.... moufles bien curries,
On fait le corps, on le forme, on l'accoutume à
De novel afclies eeilaines choses, à certaiiies habitudes. On a dit.
.\ux espines cuillir. .l/(///r' dans un sens également figuré, pour signi-
Fabl. MS. du R. n' 7GI5, T. H, M. 213. R* col. 1. fier fait, formé, accoutumé, tant en parlant des
Nous disons d'une personne que son élal obli2;e hommes que des animaux. « Combien que je ne
« soye si congnoissable, ne si afi'aiclé en tous hon-
à certains devoirs, qu'elle est faite pour les remplir.
neurs, ne en toutes courtoisies que je devroye. »
C'est aussi la sisinilicalion du mol Afaitié dans les
•<
, vers suivans :
(Percef. Vol. II, fol. MO, R° col. 1.)
Prévos qui sont toz afailiez Les uns contre les autres traient,
Por prendre cels qui mesprendront, Con gent de mal faire afailice.
Aux yvres pou conquesteront. Ilui mais est la guerre entamée.
Fabl. MS. du R. n- 7218, fol. 217, R- col. 2. G. Gui.iil, MS. fol. 282, V.
cuirs, farder la marchandise, frelater le vin, faire sion, champion afeetc, un homme fait, accoutumé
durcir un bàlon au feu, le garnir de fer, alTiler des à combattre. « Chascun home (pii .seroit grant et
armes, etc. c'est donner à ces choses la forme par- « fort, ou qui seroit cham|)ii)n afecté poroit par ,
Net cliof, cheveus bien pigniez ton, des Loix d'Anglet, fol. G, V°.) « Cheval bien
Doit li fins amant vouloir. alfaiclc et preux aux armes. » (Chron. S' Denys,
"
teri. — Borel, Dict. 'i-"" add.) De là, les mots Aff.vit siste encore. (Voy. Modus et Racio, ms. passim.)
et Aff.mtkih ci-aprcs. .... adoncq la print ung lévrier
On entciidoit par marehandises affeetiés, des Bien nffaiclé pour le mestier.
marchandises fardc-es. « Denrées et marchandises Gace de la Bignc, des Dcd. MS. fol. 120, V'.
.<faulses ou «//fec/k'S. » (Ord. T. VIII, p. (>7C)) par ;
Là si vit baigner ung faulcon
vins ajfecliés, des vins frelatés. (Ihid.) Qui estoit nouvel affaiclié.
Le baslon afaiclié et invasible, éloit une espèce U. MA. fol. C, V.
de massue. Ilaulsa une grosse massue de bois ([ui
-
AU'ecsic, es,l une faute; ou doit lire ajfeclié, dans Sire, afailii'l ostoir
les Coutumes de la ville de Bernes. « Pour basture Voit-on faire mauvais tour :
(1) Lisez remuhier, dans le sens d'éloigner, détourner, en latin rcnnitarc. — (2j mot à mot : avoir moindre m.iuvais tour. (N. E.)
, , ,
AF — 175 — AF
De bel parler fu afaUic, Ce mot, comme l'on voit, n'exprimoit bien sou-
Dont a se raison commenchie. vent rien de plus, que notre participe fait pris ,
Vies (les SS. MS. du Surb. chif. LX, col. 1.
dans le sens propre. Mais la préposition à paroit
Ite là, (III :i |iii (lire triine personne qui parle ajouter à la signification simple dans les passages
tien, ([irt^lie csl iifaitcc. Il paroit (juc c'est le sens suivans, où «/«//(' semble mis pour achevé, lini
de ce iiKil dans les vers siiivans, où il faut peut-être parfait, en piirlaiit des choses.
lire affttcc pour ufcstcc. Mais uns autres mestres i fu,
Ki maint engien avoit seu
A tant cessa ceste Dame afestée, D'uevre parant et ufaiUi.
(Jni bien monstra eslrc fort afl'ectée.
Ph. Mousk, MS. p. 702.
A soustiMiir vaillaMiiiii'iil s^'ii ;ilT,iiii!.
Si failli iiol'T iiur ri.iilhv ImiI .illaire
. m G'est même
sens que lirant(jme appeloit un
en ce
A se [lanlcr (l(^ kiy tiMiuln r |i.iicillr ;
Car il sen\bluit «[u'ollr juu.i.sl (i.a rolle, etc. pied mignon et bien fait, un pied alfeclé. « Leurs
Crolin, p. yi. " robbe's fort courles... montrent à plein leurs bel-
« les jambes et belles grèves, et leurs [ncdiulfeclez
En parliciilarisanl l'acception générale û'afaité « et bien chaussez. » (Drant. Dam. Gall. T. i, p. 42(t.)
instruit, on s'est servi tle ce mot pour tl('sic,iier en parlant des personnes.
Pour accompli, parlait,
(lueUiu'un à (jui on a fait la leçon, (|ue l'on a ins-
Artus ot non li Damoisiaus.
truit de ce (lu'il dcvoil (lire ou l'aire; d'où les ex- mais moult fu biaus
Rouses (1) estoit, ;
(Monstr. Vol. I, fol. 12 i. H".) « Fist coi're novèles Gomme linessc dans l'esprit et la vivacité, sont
la
« que Corradin le fils de Corraul estoit mort; et
des ijualités nécessaires pour être parfait, accom-
list venir niessaigcs rt//h/^t'S, (jui distrent vraie-
elles ont été désignées par le mot ujuitê, ((ui
.<
pli ;
« ment ([u'il mort Corradin, etc. »
avoit esLé à la
signifioit spirituel, (in, malin, vif, actif, etc. « Plu-
(Martène, Conlin. de (J. de Tyr, T. V, col. 7'il.) « sieurs, qui est une grande dérision des lettres, ne
« Avoit Verciiigetorix envoyé ses legalz alfaillcz
« mettent leurs enfaiis à l'étude pour étudier; mais
« \)iiv toutes provinces subvertir, etc. » (Triomph. « seulement pour leur éveiller l'esprit... et pour
des neuf Preux, p. 359, col. 2.) » les rendre plus fins et ajfelte^ par le moyen de
J. Le Maire, disoil encore en ce sens « Le cau- :
« la compagnie, pour ce que les jeunes gens sem-
« teleux Sinon, uffaUc de par les Grecz... ouvrit le
« blent comme s'eniraguiser l'esprit. (.\pol. pour •>
Et quant amour me veut prisier (Percef. Vol. II, fol. 45, V°.)
Tant, qu'amer me fait sai:s folie Ce mot a désigné l'abus même des talens qu'on
Dame si proisie,
Moût doi tel don avoir chier.
outre, en voulant trop les perfectionner; par
Clians. fr. du xiii* siècle, MS. Je Bouliier, fol. 308, R" col. 1.
extension l'effet de cet abus, et l'on a dit langage
affaiclé, dans le sens où nous disons encore atleclé.
Jean li Nivelois fut moult bien affaitiez.
2'" add.
(Voy. Coquillart, p. 87.)
Borol, Dicl.
Dissimuler, feindre, c'est se faire à l'extérieur
On disoit de même ajfaictié en tous biens. autre que ce qu'on est réellement. De là, le mot
Ainsin trestous malvaiz par leur grand malvaitié afaicté ou ajl'cté, proprement fait, que Moiiet
Haient tous ceuxqui sont en tous bien alfaiclié. explique par ell'rontémeiit rusé, a signifié rusé, dis-
Ger. de RoussiUon, MS. p. 103. simulé. " Vous estes une alfetéc; vous faites
(1) roux.
AF 170 — AF
« quelque méchancelerie avec cet liommc. • .\FAii'.TiK. Très, dos Chartes, Rog. 17-2, Pièce 6.
(Moyen de parvenir, p. 02.) .\f.mti. .\nc. PoOs. fr. MS. du Vatic, n° IV.K). fol. 3-2, V».
Akmtii: Fabl. MS. du R. n» 7089. fol. 56, R» col. 1.
Feint, l'usé, ilans les vers suivans :
Al MiiKT. Ane. Poes. fr. MS. du Vatic, n» liiK), fol. HM, R".
La Dame l'ot, < 1) si en sourist. Ail II':. Assis, de Jérusalem, p. 73.
Tôt cortoisemenl li a dit. Al < 11':. Crétin, p. M.
I
Par un ofnitë gab i2) petit, Al KTiK {fi-m.) l'abl. MS. du R. n» 7218, fol. -158, V» col. 1.
Ahi com suit bone
! ; etc. Afktik. Kabl. MS. du R. n» 7-218, fol. 61, R» col. 1. Rom. -
Vies des SS. SIS. de Sorbonne,
de Rou, MS. page 81.
clu(T. Lx, col. 32.
Afkytk (fém.) Brilton, des Loix d'Angl. fol. 6, R°.
Ai-i-AicTi':. Gace de la Rigne, des I>éd. MS. fol. 126, V".
On fait, on accoutume les yeux à feindre de AnucTiK. Ciér. de Roiissillon. MS. p. Ittî.
Tamour. De là encore l'expression wil n/feté, dont Afiait. Chron. fr. de G. de Xangis, SlS. an. 1:^)3.
le grand Corneille a fait usage en parlant de l'art Akfaitk. .Martcne Contin. de G. de Tyr, T. V, col. 741. —
d'une femme, qui alVecte dans ses regards un amour Budé, desOiseaus, fol. l'2i. H".
AFFAiTifc. Borel.Dict. 'i''" add. - Modus et Racio.MS. fol 77.
que son cœur ne ressent pas. Affaittk. Triomph. des neuf Preux, p 35;), col. 2 et :i60.
Quoi je pourrois descendre à ce lâche artifice
!
Afff.csiè (lisez Alfrctié.) Nouv. Coût. gén. T. I, p. 390.
D'aUer de mes amans raandier le service. Afffxtk. Nouv. Coût. gén. T. I, p. 456, col. 2.
Et sous l'indigne appas d'un coup d'o'i/ (tffefc, Affectié. Ord. T. V, p. 676.
J'irois jusqu'en leurs cœurs chercher ma seureté. Affkt. Coût. gén. T. I, p. 8G5.
CEuY. de P. Cum. Rodogunc, Tr.igM. T. HI, p. 30. Affeté. Contes de la Reine de Navarre, T. II, p. 442.
Affktté. Contes de Desperiers, T. I, p. 77.
On écrivoit autrefois affecté, dans le même sens.
Yculx affecte: sont mes héraulx Afaitoment, subst. masc. Action de faire,
Portans, pour double d'estre pris, forme, Action de commettre. Arrangement,
fai;on.
Baston (3) à feu roydes et cliaulx. accommodement, accord. Action de dresser, d'ap-
Coqiiillarl, p. 132.
privoiser. Manière. Perfection. Esprit, sagesse,
Lorsqu'on employoit ce mot comme substantif, politesse, douceur, grâce, beauté, sincérité, bonne
pour désigner une coquette, une femme ([ui cherche foi, etc. Exécution d'un projet.
à inspirer un amour qu'elle ne partage pas, il ex- Ce mot signifie dans le sens propre et générique,
primoit encore une idée de feinte et d'artifice. « Il action de faire, action par laquelle on donne à
« trouveroit quelciue petite rt//'(?c^('> et safTrettefl) de certaines choses une forme, une figure. (Voy.
» laquelle il s'amouracheroit. » (Brant. Uam. Gall. AFAirK ci-dessus. Par extension, il a désigné la
i
^ous disons aujourd'hui une alfctée, dans une brut, qui n'avoit point été afaité, façoniK". que
signification toul-à-fait semblable. c'étoit un bâton, auquel n'avoit aucun ajl'aicte-
C'est l'ordre général, menl. Vov. Lettres de Charles VI, Très, des Chart.
De voir u»e affetlée Reg. 172, Pièce 3.)
Se trouver mieulx traittée On l'employoit de même en parlant des ouvrages
Qu'une ayant cœur loyal.
et des productions de l'esprit.
Mellin de S. Gelais, p. 205.
Uns bons un,? rime fait a,
Pour signifier ([u'une personne étoit fuite pour Que de parler bel afaila.
en aimer une autre, on disait (]u'clle étoil alfuilc Mes rien n'i vaut Vafaitcment
en amour envers elle. « En tant d'amour l'uienl Géofr. de Paris, ii la S. du Rom. du Fauvel, MS. du R. n* C815, fol. 46.
« envers lui alfais et attrais, etc. » (Chron. fr. de Dans un sens moral et plus figuré encore,
G. de Nangis, ms. an. I.'iO,3.) De lu, le mot Afnité Afaiteineiit signifioit action de faire, de commettre.
pris dans le sens d'affectionné. I,c Seigneur do
Pour comparer vers Dieu des malz X'affaitemcnt.
< Monfort eust voulenticrs venu à accoi'd à messire Gcr. de Rousillon, MS. p. 100.
« Charles mais sa femme le limonna tant avec
X aucuns ses «//'rt/f/ci-, qu'il voulsist procéder à la C'est-à-dirç, afin d'expier envers Dieu les crimes
" bataille. » (Triomph. des neuf Preux, p. r»17, qu'il avoit fait qu'il avoitcommis.
col. 1. —Voy. .\ffi:(;ti^ ci-après.) La signification particulière d'arrangement, ac-
Enfin bypnlh(M[u('i' un immeuble, c'est le dé- commodement, accord, nail aussi de l'acception
clarer fait, Vafaiter, ou, comme nous disons au- générale d'afailetnenl, action de faire, d'arranger,
jourd'hui, ValJecter au payement d'une rente dont d'accommoder, action jiar laquelle on met les
il demeure chargé. .\insi,"on a dit héiitages affels choses dans l'état (jne l'on désire. Il faut lire
de censés, pour .signifier des héiitages cliargés de ajailemenl \)Ouv afuiccnwnl dans les vers suivans :
VARIAMES :
N'onques ne fu, ne n'ert jamès
AKAITÉ. Vies des SS. MS. de Sorbonne, chiiï. I.X, col. 32. Qu'an amor ait repos, ne pais,
(1) l'entendit. — (2) raillerie, du Scandinave gabb. — (3) armes. — (4) Diminutif de safrc, qui signifiait anciennement
élégant, gentil, et se rattache sans doute au bas-latin saf/ium, orfroi, broderie, (n. e.)
AF — 177 — AF
Ne sens, no conseil, ne raison, Par douceur, politesse, dans cet autre passage,
Ne droit nul, se volenté non,
où plusieurs bonnes riuaiilés sont mises en oppo-
Ne par droit nul, afaiicment,
Korz seul de faire son talent. sition avec les défauts contraires :
Parlon. de blois, SIS. do St Gcrni. fol. 100, H' col. 3. Honte, henors; sens et folie ;
mée par le mot afaiteiiicnl dans nos anciens Il paroit mis pour grâce, beauté, dans ces vers :
couséqueiit facile à apprivoiser. (Yoy. Cotgr. Uicl.) Ken leur aiiior n'a point d'Afailemeril.
Quant la dame se tient coiiite (4) et atornée.
Moult sont prcudome Vavassor, C'est pour faire son povre ami dolent.
Et moult vivent à grant henor. Et la joie est au riche faus qui ment :
Ce sont, ce m'est avis, les genz, Et au povre se tient eskieve (5) et morne.
De qui vient plus afailemciiz Pour cou di-jou k'amors vient de noient
De chiens, d'oiseau.\ et de servise. De noient vient et à noient retorne.
;
etc.
n'étoit pas indiiférent de se distinguer. Id. ibid. T. II, p. 741.
lirenne parloit courtoisement ;
Ne il aultre ne guerroia.
ci-dessus.) Par soy, sans autre enseignement
Qui demorer veut de sa maisnie, (1) Emprist si grant afaitement.
Qu'en lui soit tous courtois afaiicmens. Rom. du BruI, MS. fol. 74, Y- col. 2.
Ane. Poet. Fr. MSS. avant 1300, T. II, |i. 828.
VARIANTES :
Ce mot a pu signifier perfection, de même qu'a-
AFAITEMENT. Parton. de Rloi.?, MS. de S. G. fol. 160.
faité a signifié parfait (Voy. Af.\ite ci-dessus.) Afaicement (lisez Affattement.) Rom. de Rou. MS. p. 94.
Nule riens aine ne trovai Afktement. MS du
R. n» 7218, fol. 107, V» col. 2.
Fabl.
De si bel contenement. Affaicte.ment. Modus et Racio, fol. 61, V». Gace de la —
Ne de tel afaitement. Bigne, des Déd. MS. R». fol. 76,
(1) maison, suite. — (2) rudesse, grossièreté. — (3) ne se compare. — (4) parée. On hésite pour rétvmologie entre le latin
cognitus et Tallemand kund. (n. e.) — (5) à l'écart du...; c'est notre mot esquiver.
I. 23
AF — 178 — AF
fol. 28, V" col. 1 ; &afl'aicHcr, pour se p;irer, afin tive, lorsque ce mot signifioit refaire, raccommoder,
de mieux séduire. ^Voy. Affaicterik ci-après.) Guill. donner ù une chose sa preinicrc foriuc. Li Giieu <>
de Lorris fait ainsi l'éloge de la beauté, qu'il « avoieiit le pont colpé; et li Ikinui lireiU tôle jor
personnifie: •• l'ost laborcret tote la nuit, por le puni ajfuitit'v. <>
N'estoil farjée ne pignée; (Villeliard. p. (12.) Il faut lire afailier. i,ld. ibid.
Car elle n'a voit uieslier Voy. Boiel, Dict.j
De soy farder et «//'uic/ier.
Un Vallet vint ci avantier;
Les applications particulières de l'acception jïc- Por recodre et por afaitier,
nérale d'afaiter, pounoienl être variées à l'infini; Si nie baillaun sien sercot,
Que rompu ot à un Escot (1).
ce mot signifie disposer dans ces vers: Fabl. MS. de S' C.crm. fol. 321.
Et mon cuer si o fêtes.
Qu'en loi soit ma créance. On
disoit au figuré, s'afaitcr, pour se raccom-
Kalil. ils. du R. n- 7218, fol. 171, ft- col. 2. moder, se réconcilier.
Henri li noirs à vous m' a faite;
Composer, dans cet autre passage :
Se nule riens vous ai melfaite, etc.
Car à mes rimes ufailicr. Fabl. MS. du U. ii- 7218, fol. Gl, V oui. 1.
Ne vueil que de vu Roys traittier.
G. Guiarl, MS. fol. 7, R: VARIANTES :
Panser, en parlant d'une plaie. « Quant le mire AFAITER. Règle de S. Benoit, lat. et fr. MS. de Beauvais,
ch. 2. - Rorn. du Brut, MS. fol. 103, R» col. 2.
« luy eut ses playes alfauit'c'S, etc. » (Lanc. du Lac, Afaitier. Ane. Poët. Ir. MSS. av. 1300, T. 111, p. 1053.
T. Il", fol. Gi, V" col. 'i.) On disoit même ajj'aiter un Afeitif.r. Rom. de Rou, MS. p. 305, idem.
blessé, pour le panser, le préparer h guérir, le Afeter. Fabl. MS. du R. n» 7218, fol. 171, R» col. 2.
Afetier. Id. ibid. fol. 9, V" col. 2.
mettre en étal de guérison. < >iul Bariiier, si ce n'est Affaicter. Gace de la liigne, des Déd. MS. fol. 93, R".
« en aucun besoin d'estancher le blessé, ne se Affaictieu. Modus et Racio, fol. 5, V».
« pourra enlreiuellre dudit lucslier; et sitosl qu'il Aff.viteu. Oudin, Monet, Dict. — Ménage, Dict. Étym.
l'aura estanrlu' cl ajl'aiU' Affaitikr. Borel, Dict. - Ane. Poët. fr. MS. av. 1300,
« . il le fera à S(,-avoir à
T. II, p. 589 et 590.
" Justice. " "l'asq. llecli. Liv. IX, p. 831.) Affecter. Percef. Vol. V, fol. 19, Y" col. 1.
L'éducation fait les lionimes ce qu'ils sont. De là, Akfectieu. Poës. d'AI. Chart. p. 515.
le mot Afallcr, pris dans le sens de former, élever, Affetier. Ord. T. I, p. 199.
Affetteh. Gloss. du P. Labbe, p. 488.
instruire. AFFcrriER. Villchardoin p. 62.
Par la bonté de son courage, AiFFAiTER. Gace de la Bigne, des Déd. MS. fol. 3, R".
Et pour le los de son barnage,
Et part la grant Chevalerie
Qu'il ot ufailie et nourrie, Afaitieinent, adv. Avec grâce. .\vec alTectation.
Dist Artus que mer passeroit. iSous avons iiidiiiué, sous Afaitk ci-dessus, l'ori-
Uom. du lirut, .MS. fol. 75, R* col. 1. gine de ces deux acceptions figurées. La première
.... aie l'avoit alatlié, est justifiée par le passage suivant :
qu'on dicssoil pour la chasse. » Qui veult bien « prit son origine cl essence enire nous l'E femi-
« afailicv son limier, etc. » iChasse de Gaston " nin... lellrc ([ui es! mnjioycmie entre la voyelle
(1) Ecossais.
AF — il'.) — AF
On trouvera sous Afaité et Afaitemf.nt ci-dessus, Aff.mmè. Floire et Blancheflor, MS. de S' Germ. fol. 198.
AFFAMf:. Orlh. subsist. - Uouchet, Serées, Liv. III, p. 173.
l'origine et ranalof!:ie de ces deux sisnifications. F^a
premii're se rencontre partout dans nos anciens Afamor, verbe. Désirer. Mourir de désir.
Auteurs de fauconnerie et di- vénerie. On disoit Le sens propre est avoir faim. De là, ce mot a
d'un faucon (lilTicilc à apprivoiser, ([u'il cloit de signifié désirer, souhaiter quelque chose avec ar-
dure iif(iifi)isii)i. ms. du It. n" 7GI.">, T. II,
(Falil.
deur. (Voy. Afamé ci-dessus.) Un amant que le soin
temps, la saison ([ue l'on
fol. 13,1, V° col. '!;) et le
(le la réputation de sa maîtresse engage à con-
prend ordinairement pour di'csser les chiens à la traindre SCS désirs, exprime ainsi la délicatesse de
Chasse, s'appeloit sdiison m
alfctaysons. (Chasse de son amour :
On a écrit Afeinmé pour Afiuné, qui a l'aim, dans Il s'en alittc, il s'en afame.
le sens propre.
Froissart, Poës. MSS. fol 318, col. 1.
Si érent trestuit afirmmé. AFAMER. Froissart, Poës. MSS. fol. 3iR, col. 1.
De mengier orent grant talent, etc. Affamer. Orth. subsist. — Jeh. de Lescur. chans. fr. à la
Floire et Blancliellnr, MS. de S' Gcrm. fol. 198, V" col. 3. suite du Rom. de Fauvel, MS. du R. n« 0812, fol. 61, V» col. 3.
•< donne mie cliar lavée mais lui donne char d"oi- ;
• (lir, etc. » [\x .louvencel, fol. 8, V°.)
« seaux vifs... et le tien;;' à Tair; ou aulremeiU ses Dans sens d'amollir, énerver, proprement
le
« pennes pourroicut afuutit'r el anienlir. Modus rendre paresseux, ce verbe avoil une signification
et Racio, ms. fol. 1-28, l\° Ou lit Alfailer dans Dudé,
. active. « Se nous n'en faisons rexercile,'nous. . . .
des Oiseaux, p. ['11; mais c'est une faute. » afétardirious noz cueurs qui maintenant prisent
Dans le second sens, on a dit : « pelil une graut chose. > (Le .louvencel, fol. -iS,
Afeinniir s", verbe. Devenir féminin. Afeutré, participe. Feutré. Enharnaché, sellé.
Un de nos Poëtes a dit, en parlant de la méta-
Garni, vêtu, fourré.
morpliose d'IIennaptirodile, opérée dans une fon-
Le premier sens est le sens propre. (Voy. Feutre
taine de Carie, à la prière de la Nymplie Salmacis:
ci-après.)
de force étrange
l'eau Cil descend! de la siele afeulrce.
Avoit fait dedans luy
merveilleux échange,
si
Anseis, MS. fol. 70, R" col. 2.
Qu'homme entier y entrant, n'en sortoit que demy ;
Et son cors émaslé s'y estoil afcmnuj, La selle fait partie du harnois d'un cheval ; de \h.
(Euv. do Baif, fol. m, V'. on a dit, Afeutré pour enharnaché, sellé.
Quier moi, fait-il, un palefroi
Afer, subst. masc. Jument ou Verrat. ;
un cheval de peu de prix, et ([ui n'est propre qu'au El Huez saisi la jument
Qui muult estoil bien afaulrce.
labourage, en ces termes, a laulsc avcr ou afer.
Fabl. MS. du r.. n- 7615, T. II, fol. 210, R- col. I.
(Voy. Du Cange, Gloss. lat. aux mois Afferi et Af-
frus.] Si le en effet le même qu'ai'cr,
mot afer est On lit Affcurée dans un autre ms.
il pouvoil signilier hèle de somme. Verrat, Rduif, .... Huet saisi la jument
Qui molt estoil bien affeurcc.
etc. puisque dans Brillon, (des Loix d'Angleterre
Fal)l. MS. do S. Gorm. fol. 59, R- col. 2.
passi)ii,] «rcr.s signifie hestiaux en général, el qu'en
IVormandie comme en Angleterre, on appelle avers Par une autre extension du sens propre A' Afeu-
les animaux domestiques. (Voy. Avoiu ci-après em- tré, garni de feutre, ce mot a signifié, garni, vêtu,
ployé comme substantif.) fourré.
De i;i, Wilkins a traduit afer, par le mot latin Et quant il est bien afaulrez.
Jumcntinn, Loix Aorm. art. 10.) et du Cange, par Si dote autant froit come chaut.
Fabl. MS. du R. n- 7G15, T. I, fol. 03. R' col. 2.
celui de verres. (Ibid. Édit. de Selden.)
(Voy. Afeltiœr ci-après.)
VARIANTES :
Iter (lisez Afer ou Aver). Ibid. Édit. de Selden. AFEUTRÉ. Anseis, MS. fol. 01. R" col. i.
Afauthè. MS. du R. n° 7015. T. 11, fol. 210, R» col. I.
Fabl.
Aiester, verbe. Régaler. Donner une fête, un Afklthiv. Roman de Gaidon, MS.cité par Du Cange, Gloss.
festin. (Voy. Feste ci-après.) lat. au mot Fcllrum, col. ;Vj5.
Affactiik. Rom. d'Alhis, MS. cité par Du Cange, «biSK/ii'ô.
Arrière reperiérent, quant messe fu chantée :
Affkuuè. Kabl. MS. de S' Germ. fol. 59, R» col. 2.
Puis afesli: ses gens, dont moult a assamblée
De gent loing et de prés qui n'i fu pas mandée., Afeutrenient, subst. fém. et masc. Rembour-
Fabl. MS. du n. n' 7218, fol. 3i8, I\' col. 2.
rcmeiit.
Proprement, action de feutrer, de rembourrer;
Afetardir, verbe. Devenir paresseux. Amollir,
l'effet de celte action, dans le passage suivant :
énerver.
Nés' (1) pueent selles retenir,
Ce verlie, composé de
préposition à et de la
Afetreure, ne arçon.
l'adjectif Faitard ci-après, qu'on écrivoit fêtard. Athis, MS. fol. 77, R* col. 2.
(1) ne se.
AF - 181 - AF
On feutre, on rembourre la selle d'un clicv;il. Ltc Nous ne connoissons point le ms. d'où Ménage a
lîi, le mol afciilrcinent a signifié une selle. de ceux qu'on lit au com-
tiré ces vers, si différons
Afeltrement. Rom. d'Athis, MS. du Roi. « Irez mal duilz et stilez à la guerre, toujours les
Afetreure. Athis, MS. fol. 77, R» col. 2. « y a réduits elaffaçunnez-. » (Le Prince de Machia-
Affecthine.(lisez Affeutntre.) G. Machaut, MS. fol. lOii.
Affestrure. Vigil. de Charles Vil, p. 29.
vel, p. 130. —
Voy. Afaiter ci-après.)
Affesture. Rom. d' Alhis, MS. du Roi. variantes :
AFEUTRER. G. Guiart, MS. fol 22S, V. on verra l'origine et l'analogie des acceptions du
Af.\utrer. Id. ibid. fol. 2(33, R".
mot Affaicterie, qui subsiste encore sous l'ortho-
graphe Afféterie, dans le sens d'affectation, manière
Affable adj. Croyable. Digne de foi. (Voy.
Affetée de parler ou d'agir, par envie de plaire.
,
Féable ci-après )
(Voy. Cotgr. et INicot, Dict.)
Sien puis trouver pour garant
MacroD, ung auteur iTès-uffabte, variantes :
mer :
et Aff-wecrf, ci-après.)
Guillaume s'enlremist de son affairement.
Hom. do Rou, MS. p. CI.
variantes :
Car trop estoit fort affailcur rexpli(iuer par malades. Ainsi dans le passage, oa
les ^ens de tenipéranienl l'oible, et les malades i|ui roienUiue nul autie eusl le gouvernement du
sont mourans, (jui n'ont plus, jiour ainsi dire, (|ue " (Monstr. Vol.
Itoy. .. I, ch. 70, fol. |-2G, V". —
le soufile. (Voy. Afflat ci-après.) " Monseigneur le Voy. AFArrii ci-dessus.)
« Vicomte de Koiian el Madame Hcalrix de (lliçon
certes, je m'y attendz
« sa femme, entendent à |)ioduire el l'aiie examiner Par les rappor/. précédons, qu'on m'a faictz
« lesmoins veils, et valétudinaires et «//«/('(//.s, en De tes boutez, non de gens comme afftctz ;
Ains estrangiers, etc.
« la cause, etc. » (D. Morice, llist. de ilret. T. il,
Crtlin, p. 18-i.
preuv. col. 7y7.)
Ce mot ne diffère d'.l/ai/J, pris en ce sens, que
AnV'afjenicnt, snbsl. niasc. Iid'c'oilatidu. l'io- jiarce qu'il s'est dit, et se dit encore des all'eclions
preiuenl, action d'aU'éager. De lu, ce mol a sit;nilié de l'àrne en général ; spécialement de certaines
chose rt//iY((/tV, donnée à fief, à féage. (Voyez ce alfectiuns ou passions, (|ui excitent le désir, la vo-
mot.) lonté, l'animosilé, la colère, etc. On écrivoit autre-
L'Afféugevient roturier, s'est dit d'une chose fois affect, pour affecté.
donnée à cens, mais avec rétention d'obéissance. C'est sans propos ; mais j'escrips comme affect.
(Voy. AFFKAiacH ci-dessous.) « Le convenant ou do- Crélin, p. SC3.
« maine conijéable tient quebiuc chose de la censie
« on a fféuycini'tit roturier ; de sorte ([u'à i'excep- Affecté, dans les passages suivans, marque la
« tion de Brouerec, les Seigneurs qui ont justice,
volonté, le désir, l'animosilé, etc. (Voyez Affecter
« l'exercent sur leurs hommes de convenant, ci-après.) « Vindrent tons ensemble, "au point du
« jour... bien rt/'/rt'/<'x- d'assaillir. » (Monstr. Vol. I,
« comme sur leurs hommes de fief. » (Coût, de
Bretagne, au nouv. Coût. gén. T. IV, p. 417, col. 4.) ch.9'2, fol. lii», V".; « Hz esloient si affectez les
« ungs sur les autres... (ju'il estoil advis qu'ilz se
Afféanov, verbe. Inféoder. Donner i^ fief, (|uel- « deussent mener jusques à la mort. » (Percef.
quel'ois donnerti cens, mais avec rétention d'obéis- Vol. I, fol. 14-2, V'-col. 1.)
sance. (Voy. Afféai'.ement ci-dessus.) « LcsSeigneui's Noblesse prent maintien si fantastique,
« qui ont terres de leur doniniaine propre non cul- Que son parler semble estre contrefaict.
Excès luy est familier domeslicque,
« tivces, pourront sans diminuer le fief du Seigneur
Et fier oultrage entretient comme affect.
« supérieur, les afféager, et en prendre reide avec Crétin, f. 13 el U.
« rétention d'obéissance. » (Coul. de Brelagne, au
Coût. gén. T. Il, p. 776.) EuCmi affecter, en termes de Médecine, signifie
faire une impression fâcheuse dans toute l'habitude
Affectateur, S!<fcs^ jnflsc. Qui agit, qui parle du corps, ou dans quelqu'une de ses parties. De là,
avec affectation. (Oudin et Cotgr. Dict. —
Voyez on a dit figurément, en comparant le mauvais état,
Afaité ci-dessus, dans le sens ù' Affecté.) le dépérissement d'un édifice, à celui du corps hu-
main ainsi affecté ; « une maison, quand lesfonde-
Affectation, subst. féni. Hypothèque. Obliga- « mens sont affecte:^ el pourris, etc. » (Pasq. Rech.
tion par laiiuelle le bien du débiteur est aiïeclé au page 890.)
créancier, pour l'assurance de sa dette. (Voyez variantes :
Afaite ci-dessus.) « Nulles rentes, eschanges, dona- AFFECTÉ. Monstr. Vol. I, ch. C4, fol. 99, V".
« lions et autres aliénations , engagemens , trans- AfI'ET. Crétin, p. 13 el 14.
« ports, et autres affectations telles qu'elles soient,
« ne seront d'aucune valeur, force , ni elfet , au Affecter, verbe. Examiner, étudier. On aime,
« préjudice d'autres que de ceux qui les ont faits et on recherche avec ardeur les objets dont l'àme est
« reconnus, jusques à ce qu'ils auront esté enre- agréablement affectée. (Voy. Affecté ci-dessus.) De
« gistrés, etc. » (Coul. de Bruges, au nouv. Coût. là, le verbe affecter, encore en usage pour signifier
gén. T. I, p. 585, col. 1.) rattachement, l'ambition, le désir, la préférence
De \h, ce mol a signifié le droit d'hypothèque, que nous donnons à certaines choses sur les autres,
résultant de l'obligation hypothécaire. « Ils devront, en conséquence de nos alfections. Mais on ne diroit
« pour acquérir la réalité el Yaffectatiou , estre plus « Si le Roy (Henri II) aimoit l'exercice des
:
« annotez et enregistrez, etc. " (Coul. de Bruges, « chevaux pour le plaisir, il les aimoit bien autant
au nouv. Coul. gén. T. I, p. 585, col. 1.) « pour la guerre, hniuelle il affectoit fort; et s'y
« plaisoit grandement, quand il y estoil. » (Brant.
Affecté, participe. Affectionné, attaché. Pas- Cap. fr. T.^II, p. 44.)
sionné, animé. Qui est en mauvais état. On affecte, on désire de connoitre la chose qu'on
Le mol A /ai /e, dans le sens d'alfeclionné, dési- examine, qu'on étudie. De là encore affecter, pour
gnoit celle atfeclion de l'àme, par laquelle on sent examiner, étudier. Il pareil que c'est le sens dans
qu'on est fait pour aimer, pour s'allacher. Affecté lequel il faut entendre ce mot en ce passage, où il
exprime le même sentiment dans les passages sui- s'agit de deux Chevaliers, choisis pour juger un
"vans: « Les... bouchers, le quartier des halles, la différend « Geste damoiselle nous trouva sur ceste
:
;
AF — 18 i - AF
« fonlaine affectant ce pourquoy veoir nous povez Afférable, adj. Convenable. On peut voir
» par devant vous. » (Percef. Vol. VI, fol. 88, R".) l'origine de celle acception figurée, sous Afférer
ci-après.
Affection, mhst. /"m. Etat d'être affecté. Envie,
Chose indigne et non afféi-able.
Les acceptions subsistantes de ce mot, sont
déjii'.
Ilist. Ju Thcàt. fr. T. II, p. 297.
naturellement liées à celles que nous venons de
marquer. Afférage, substantif viasc. Sorte de droit
Dans le premier sens, on aJu eswarz (1), dit: « Seigneurial.
" cliier frère, voslre travail, et ne mies senz uffcc- Ce mot, qui, dans le patois des environs de Mar-
« tion (|-2) de grant pitiet. » (S" Bern. Serm. IV. mss. seille,désigne un cliamp fertile, qui rapport(> beau-
page 3io.) coup, a pu signifier aussi rapport, produit, revenu
Ile là, ce mot
a si^rnifié envie, désir, par cxlcn- d'une terre. (Voy. Affeuence ci-après.) 11 y a des
sion de lelTet. « Luy print une telle et si
la cause à droits Seigneurialix qui se per(.'Oiveut sur "le rap-
« grande affection de se gratter, qu'il ne sçavnit port, le produit d'un béritage, et qui y sont propor-
» qu'elle contenance tenir. « (Nuits de Strap. T. II, lionnés. De là, peul-ètre le mut Afé'rufje, employé
page iO.) dans rénumération de plusieurs droits Seigneu-
riaux. « Avenages, verderies, defaux, amandes,
Affectionné, participe.
« dommages, chasses à gros el menu gibier et
Ce mot subsiste; mais on ne diroil plus « Vous :
« aférages. « (Mém. de Sully, T. .\, p. 221)!)
« pouvés... comprendre de quelle affectionnée ami-
« lié j'ay toujours fait aclucl service ù cestuy nostre VARIANTES :
< couvent. » (Nuits de Strap. T. Il, p. 48.) AFFÉRAGE. Du Cange, Gloss. Lat. au mot Fcrrago.
11 n'est d'usage que dans la suscription des let-
Afkuage. Mém. de Sully, T. X, p. 220.
tres, ol dans certaines formules de civilité. Nous
Afférant, participe. Qui a rapport, qui con-
remar(|uons (lue Brantôme (Dam. (iall. T. I), dans
vient, qui est proportionné. Qui est conforme. Qui
son Epitre dédicatoiie au Diic d'Alencon , Irèie du
est égal.
Roi, suscrit Vostre trés-liumble et très-obcis-
: <•
nent à la signification générale du mot .Ufecte Nés par mesure au viaire afférans.
ci-dessus. Clians. fr. du XUI* fitclc, MS. de Bouliicr, fol. 280, V- col. î.
" affectueuse volonté, etc. » (Ord. T. II, p. r)G.) I. Le .Maire, écrivoit affréant pour afférant.
< Choses affréans à femmes, c'est à savoir esguilles,
VARIANTES :
« fuseaux. « (Illustr. des (Jaules, Liv. I, p. 122. —
AFFECTUEUX. Orth. subsist. Vov. Id. ibid. p. :»8.)
Affectlex. GIoss. du P. Labbe, au mot Affecluosus.
On a dit, à l'aféranl pour signifier à proportion.
Affelonner (s), verbe. S'irriter.
>i S'il y avoil debles dont l'éritage fust ou peust
De Ffxon ci-après. « Adonc s'affeloiina
l'adjectif
« estre" encoiubré, cliascun en devroit [)oier à
Roy, et dit au Maire mettez la main (3i en Vaférant (\u'\\ preiulioil à l'éritage. > (D'Argentré,
«
«
le
luy. » (Froissart, Vol. II,
;
p. 142.)
Cuut. de Bret. p. 1988. —
Voy. Id. ibid. noie,
p. 1!»!)1.) L'usage de cette phrase adverbiale s'est
Affener, verbe. Nourrir de foin. Charger, rem- conservé au Palais.
plir de foin. Cotgrave l'explique dans l'un et l'aulre Ce mot désigne un rapport de conformité dans
sens. (Voy. Feneei ci-après.) les verssuivans :
(I) Je considère. — (2) Non sans être affecté ; nous avons là trois mots négatifs accumulés, (n. e.) — (:3) faites main basse.
— (i) s'il lui mésariive.
, >
AF — i83 AF
Hélas à ce mot afdrani
! portent, qu'elles conviennent, que l'une vient à l'au-
N'est point cil qui me viont au runge ;
tre. (Voy. AiivEMit.) Afférer, se disoit au même sens.
Car l'un souzliave, et l'autre pluiige.
Po«s. Jointes au nran. de Fauvcl, MS. du H. n- CiSii, fol. 1, R' col. 5. Or convendra ces lu7. Cl) amaigrier ;
AFFÉRANT. Nicot, Oudin et Cotgr. Dict. On lit, i\\inioi[[)ouv a féroi t. (Ibid. ms. deN. Dame.)
Afkrant. D'Argentré, Coût, de Bret. p. i;)88.
Afériss.vnt. Cléomadcs, MS. de Gaignat, fol. 8, R» col. 2. Prestres, tu dois l'élaituaire (3)
Affréant. J. Le Maire, lUustr. des Gaules, Liv. I, p. 122. A tous les malades confire,
Itel com à chascuns alire.
Affrvenco, suhsiantif fcm. Kapport, revenu, Dit de Cliarité, MS. de Gaijnat, fol. 218, R- col. 2.
d'un fonds. Il semble que le mot Aferage ci-dessus, « passez. » (Joinville, p. 48.) « Xaffjert à homme
ait désigné ({ueique droit de celte espèce. « Si home « de Royale vocation muser si parfond en litéra-
ce tient sa terre d'un auter per liomage, féaltie et « ture. " (.1. Le Maire, Illust. des Gaules, Liv. I, p. 101.
« escuage si le Seignior purchase parcel de la
Afiert bien que soit chevaliers
" terre, etc.... le Seignior avéra le lioniage et féaltie
Douz et humbles, et poi parUers.
« de son tenant purleremanantde les terres et tene- Fabl. MS. du R. n- 7G15, T. II, fol. 1C3, R- col. 2.
« menls tenus de luy, corne il avoit à devant, pur
« ceo que tiels services ne sont pas annuals sorvi-
Les distinctions dont certaines personnes jouis-
« ces et ne poienl estre apportion mes l'escuage :
sent dans la société par rapport à leur état, ou h
point, et sera apportion selon (jue ïafférence et leur mérite, étoient aussi exprimées par le verbe
« rate de la terre, etc. » (Tenur. de Littleton, fol. i9.) afférer. « Li mandoient que se lui plaisoit, il la fist
« prendre et enterrer, si come il aféroit à Roine. »
(Martène, Contin. de G. de Tyr, T. V, col. 715.)
AFFÉRENCE. Tenures de Littleton, fol. 49, R". édit. de 1639. D'assés plus cointe et plus biaus
Afférraunce. Id. ibid. édit. de 1577. Afei-roit à li servir
Que je ne sui, ne cent itiaus (4) ;
Afférer, verbe. Arriver, écheoir. Se rapporter, Et si sui cil qi plus désir.
convenir. Ressembler, être conforme. Egaler, Ane. Pocs. Fr. MS. du Vatic. a' 1490, fol. 30, V.
être égal. On disoit encore du temps de Nicot: cela ne
Nous considérerons d'abord ce verbe comme m'affiert pas, cela ne m'affiert en rien, pour signi-
étant dérivé du latin afferrc, apporter. On dit fier cela ne me regarde pas, cela ne me touche en
d'une chose apportée d'un lieu dans un autre rien. Alors Ménage dérive affiert du latin ferit.
qu'elle y est arrivée. Les occasions arrivent, sont Quoi qu'il en soit de cette étymologie. nous obser-
amenées, apportées, pour ainsi dire, par un con- verons qnaffiert. étoit d'un usage fréquent dans
cours d'événemens, d'alTaires, d'intérêts. De là notre ancienne langue, pour marquer dilTérens
peut-être, on a dit au figuré quand il y affiert, :
rapports, tels que ceux indiqués dans cet article et
pour signifier, quand l'occasion arrive, lorsque le sous celui d'AFFÉRANT ci-dessus. « S'il voit faire
cas y écîieoit. (Contes de Despériers, T. II, p. 105.) « noces... ou aucune altre chose, jai por ceu ne
Si l'idée de mouvement, exprimée par le verbe « lairat k'il ne trespast (5)... car il est pèlerins; et si
afférer, apporter, n'est pas la même que celle expri- " n'en affiert h luy niant de tels choses. » (S" Bern.
mée par le verbe advenir, arriver, du moins est-elle Serm. fr. mss. p. 308.) « Les forfais le Roi, qui af-
analogue; et c'est peut-être cette analogie qui les a Norm.
« fièrent al vescunte, etc. » (Loix art.
fait employer l'un et l'autre dans des significations
édit. de Selden.)
semblables. « Lor feroit faire récréance, se il veoit
Ce même verbe désigne un rapport de conformité,
« que elle s'y afferist. « (Pithou, Coût, de Troyes,
de ressemblance dans les passages suivans. On a dit,
p. 465. —
Yoy. Adve.mr ci-dessus, pris dans le sens
en parlant du singe:
d'arriver, écheoir.)
Geste beste, si com moi sanle,
Pour marquer la relation, le rapport d'une chose Au Dyable afiert et ressanle.
avec une autre, nous disons encore qu'elles se rap- Bestiaire devins, MS. du R. n- 7534, fol. 261, R' col. 2.
(1) Brochets, en latin Liicii. — (2) Paon. - (3) VoirLittré à Elecluah-e: c'est une potion, (x. E.) - (4) tels que moi. —
(5) passe outre.
1. 24
AF 180 — AF
Ne Teistes onques pareille Affermation, snhst. [cm. Affirmation.
Mesiée, qu'à caste aferist : Assurance avec serment. « Kilo iiiloiroi;iiée, dict
A grant merveille la lenist. « et all'erma.... (iirclle n'avoil cure d'aymer
K»kl. MS. du R. n* "218, fol. 7G, R- col. 9.
• Ouycs les respoiiscs et (ilJ'i'rnuitiuiis, le Procureur
Eiinn dans le sens d'égaler, être égal, Afférer " d'amours printses conclusions à rencontre d'elle,
exprime encore une idée parliculière de rapport. « tant qu'elle fust bannie du Royaume d'a-
(N'oy, Affer.vnt ci-dessus.) « mours. » ;Arresta amoruni, p. '2i2.'
N'ert femme qui à eles de grant biauté s'afière.
Berte as grans piè.s, MS. do Gaignat, fol. lîî, V col. î. Afferme,
subsl. fcm. Prix d'une fenne. Rail
Jamais jour ne cesserai d'espérer
d'une Ferme. On verra sous
les articles Ferme
Merci. Ne sai se Tarai ; mes hanter et ci-aïuès, comment le mot ferme, pris
Fr.n.MKK
N'os ma Dame, n'aparler. substantivement a pu se dire en général d'un
Car je n'u/'cy mie lui ;'i
; lieu fermé ; spécialement d'une métairie. L'usage
Et si me dont mi aussi
Se je li parloie où l'on est d'aliaiidonncr la jouissance d'une
Tost ne desisl, que la voie (1) ;
ferme, d'un héritage, d'une terre pour un certain
J'aim miens estre ensi. temps et pour un certain prix, paroit avoir donné
Ane. PoCl. Fr. MSS. avant 1300, T. IV, p. 1 110. lieu à CCS expressions, bailler ;i ferme, piciulie à
.... est tant orgueilleuse et fière, ferme, où le mot ferme signiOe par exleusion le
Qu'il n'est orgueil qui s'y afficrc. prix lixé pour la jouissance d'une métairie, d'un
Rom. de la liosc, vers C380. héritage; et même la convention qui en lixe le
A raa douleur prix. île \h, le composé afferme , employé dans
N'est mal qui s'af/iére. l'une et l'autre signilication.
Froissarl, Poês. MSS. fol. 208, col. 9. .Nous lisons au premier sens « la coustume de :
droit. (Ane. Poés. i'r. .ms. du Valic. ir iOO, fol. 3.1.) ! ferme, avant que il licvc les despeuilles pre-
Àferesist, iuiparf. subj. Convint. (Cléomadcis, .ms. <> mières. » (Reaumanoir, Coutumes
~ es du Reau)
'
sauvoisis, <
Poét. fr. .MSS. av. 1300, T. IV, p. l'ilO.) « pour les cent l'I de plus selonc la afferme. »
A/ierl, indic. prés. Convient. (Ane. Poës. fr. ms. du (Ord. T. l,p. 371, notes, col. l.)
Vatic. nliOO, fol. 104, R°.)
Alferméement, rt(/i'. Affirmativement.
VARIANTES :
Et ce ly affia lvt:s-affci'mccmenl.
AJ-TÉRER. Percef. Vol. IV, fol. 20, R" col. 2. Ger. de Roussillon, MS. p. 85.
Afkrer. Fabl. MS. du R. n» 7218, fol. 2.'51, II" col. 2.
Afèrir. Ane. Poi't. Fr. MSS. avant 1300, T. II, fol. 808, R".
Aferrer. Ane. Poës. fr. MS. du Vatic. n» 1490, fol. 30, V». AffeiMueiueiit, suh&l. musc. A(Termi.ssement.
Affkiuer. Ord. T. I p. 773. Appui, soutien. Affirmation. Rail h ferme.
Affermi. Villehard, p. .33. Dans le sens propre, ce mot désigne l'action
Affikuku. Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 138, col. 1.
Affuer. Pithou. Coût, de Troyes, p. U'ki. par laquelle une cliose est alïermie au ligiiré, ;
Afirer. Dit de Charité, MS. de Gaignat, fol. 218, R" col. 2. confirmation dans un bon état. 11 s'agit de la déso-
béissance et de la chute des Anges rebelles, en
Affei'inable, adj. Qui peut être affirmé. Qui ce passage « Li Deciples demande
: de cou ciu'il ;
Sur le premier sens. Voy. Cotgr. et Oudin, Dict. « autres 'Mi maistre repont, nenil pas mais pour :
On trouve le second, dans Cotgr. Dict. (Voy. Af- « leur déserté furent afermé. (Lucidaires. ms. de
fermer ci-après.) Raluze, ir 572; du \\o\, ir 7!»8i», loi. 217, V- col. I.)
De là, il a signifié appui, soutien, ce qui sert à
Afforniancf», auhst. [cm. Assertion. Proposi- afi'ermir une chose; et l'on a dit ligurément:
tion qu'on .soutient vraie, en latin assertio. (Gloss. Vos estiez toz mes deliz,
du P. Labbe. —
Voy. Affer.matiun ci-après.) Mes pro7-, m'amor et mes proliz
AF — 187 — AF
Mes Conselz, mes afenticmen- l'aïqiosition du .sceau, le serment, etc. pour la .soli-
Ma ricetù et mes chasemenz (1). dilé des actes, des traités et autres eiigagemens.
Parl.m. Je Dlnis, MS. Jo S' Germ. fol. 1H, V' col. 3.
De lu, on a dit " J'ai fait affermer ces |irésentes
:
Dans un sens plus (igurd encore, af]'ermemenl « de mon scd. " 'Duplessis, Ilisl. de Meaux, p. 101,
prisonnier, " un ('.lievalier Anglois prélendoit « faite à Arras. 'Ilist. il'Arlus III, Coniiest. de fr.
« droit il la fuy du Itoy ; et pour ce que le lioy Duc de Bret. p. 7(jrj.) Il nous faull afermer ce.sle
^^
« François en son nffcrincini'nt ne déposa pas au « paix. " (Modus et Racio fol. 78, R°.)
« gré du Cliovalicr demandeur, il se troubla et ;
Denier fet trives afermer.
« cuida riiilippe le (ils entendre qu'en ses argus il Fiibl. MS. du II. n- 7218, fol. 107, I\- col. I.
« dénii'iitoit le lioy son père ; et en la présence du
. . . s'ele cuide que la pais
< Conseil d'.Vngleterre... il haussa le poing, et tel Velle fausser,
« coup donna au r,lievalier, qu'il demeura tout Je'l baiserai pour le mieu afremer.
« étourdy. • iMém. d'Ol. de la Marclic, p. 32.) Anc. Pocs. Fr. JIS. du V,itic. n- U90, fol. 35, Rv
mot a
Enliii, ce signifié bail à ferme, l'acte par On
s'engageoit avec serment à soutenir un gage
lequel on donne à ferme un béritage. (Cotgr. de bataille. De là, l'expression affermer la bataille.
Dict. — Voy. Affi-ume ci-dessus, et Affep.mf.u «'Si fut la bataille affermée, se le Roy cust voulu :
« batre, venant l'heure du heurt. « (Rabelais, « signifie prendre ou bailler à ferme. Malgré >
Les loix ont prescrit des formalités, telles que « sentes lettres.... por très (2) mil livres de monae
(1) Voir Du Cange à CasanieiUum : terre tenue en fief à de certaines conditions, (x. E.)— (2) très est le nombre trois, (x. e.)
AF — 188 — AF
o coranle de Bretanne, de queus icelui Duc a fet pour quelque personne ou pour quelque chose ;
« nostre jrré, e à nous pat- bien e hieaniment. » car la préposition à, réunie à l'interjection simple
(D. Morice, Ilisl. de Dret. preuv. T. 1, col. 'MU, Fi, semble maniuer le rapport de ce mépris, de ce
titre de j-idô.) dégoût à l'objet qui l'inspire. Peut-être aussi que
Enliii. si le verbe uffervuT, daus le sens de sa signification est réduplicalivo, cl i|u'on a dit «/'/?
réprimer, releuir, u'csl poiiil une corruplion du pour fi fi. (Voy. Fi ci-après.)
verbe uffrciier, nnus dirons cju'il exprime encore ... de ses oevres le gaboit;
une idée accessoire de l'idée générale atVermir. Et de ses faiz, et de ses diz
Disoit eschar (2), disoit af/iz
« Le Hoy d'An<;lelerre fut si courroucé.... qu'il Et mesprisoit sus oevres tant
;
" ordonna que le demourant on niist tout à Que tuil l'en èrent mal vuoillant.
« l'espée.... Mais Geolïroy de Ilarcourt luy dist, l'arton. de liloii, MS. do S' Gcnn. fol. 1 65, V- rul. 3.
« cher Sire, vueillez fl/'/'crwcr un peu vostre cou- Ce signe de mépris est insultant. De là, l'inter-
« rage, et vous suffise de ce que vous en avez fait. »
jection Aj'fi, prise dans le sens d'outrage, insulte.
(Froissart, Vol. 1, p. l-iô. On lit: « liefrenez vostre
« cûurajre. » (Id. ibid. p. UV,). Voy. Afre.nkh — A tant partent de lui et laissent
railon de lilois, MS. Je S' Gcrm.
(3) lor affiz.
fol. 174, W' col. 2
ci-après.)
Cu.NJLT.. Au Roi Corsot se tourne et dist
Escharnissant, et par afisl, etc.
Afermège, subst. prés. Affirme. (Ane. Coût, de Id. ibid. fol. 15i. Il- col. 1.
Bret. fol. 87, R".)
VARIANTES :
Àffeniicciil, imparf. indic. Affirmoient. (Ord.
T. I, p. 3i'i.) AFFI. Parton. de Rlois. MS. de S' Germ. fol. 165, V" col. 3.
Afi. Id. ibid. fol. l'hî, R" col. 2.
Alfermcmus, indic. prés. Affermons, engageons. Ai-iST. Id. ibid. fol. loi, R» col. 1.
(D. Morice, Ilist. de Bret. T. I, preuv. col. 994.)
VARIANTES :
Affiailles, subst. fém. plur. Fiançailles. Pro-
AFFERMER. Modus et Racio, MS. fol. 145, V°.
messe de foi conjugale, ([ui précède le mariage.
Affke.mek. Chans. fr. du xm» siècle, MS. de Rouh. fol. 298. > faict en fiançailles, etc. » On lisoit dans le ms.
Afre-MEU. Ane. Pous. fr. MS. du Valic. n° li'JO, fol, 79, Y".
affuiiltes. (Bouleill. Soin. rur. lit. 'i."), p. 327.
Affessir (s'), verbe. Se lasser, s'appesantir. Et luy livra, sans nulle aefliance,
Du ialin fessiis, las, fatigué. (Voy. Cotgr. Dict.) Son ocqueton, son enseigne, et sa verge.
Faifeu, p. 52.
(I) C'est une variante du mot fouarrc; rue du Fouarrc; ce mot a sa racine dans le haut allemand (uotar. (n. v..) —
2) moquerie, qui pique au vif. (n. e.) — (3) cessent. — (4) il donne un douaire.
AF IHλ — AT
On crifrage sa pour l'exôculion d'un contrat.
foi (Laur. Gloss du Dr. fr.) Quelquefois on écrivoit
De là, on a pu dire affuntccr un contrat, pour en Affix en ce sens. (id. ibid. Voy. Affixion ci-après.) —
assurer, on garantir la validité. « La transaction... On reconnoit aisément dans cette dernière ortho-
<>cstoit à tenir et à conserver; voire, supposé en- grajibe, dont les autres paroisseiit èlre des altéra-
» cores que l'un des faiseurs eust esté mineur, tions, le i)arlici|pe latin affi.ius, fiché dans le sens
« quand ladite transaction fut faite car elle estoit :
propre, attaché avec des clous; au ligure, attaché
« afiiancéc à bonne foi. > (Bouteill. Som. rur. d'une nmnièrequelcon(iue. Delà vraisemblablement
le mot affiche employé pourdésigiier certains orne-
tit. 41, p. 307.)
V.\RIANTES : mens imaginés par le luxe oa la mode, qui s'atta-
AFFIANCER. liouteill. Som. rur. tit. 41, p. 307. choieiii sur les barnois, les habits, etc. Destrier >'
Affiat, subsl. inasc. Promesse, assurance. Pro- H°.) Vestu de veloux bleu, à grandes affiches d'ar-
'<
messe ;i laquelle on doit se lier; M. de Diron. après « genl doré. » (Cliart. Ilist. de Charles Vil. p. 187.)
le massacre île la Saint liartlu'leiny, fut mandé par On a dit en parlant du Maréchal de Doucicaut, ne
le Hoi, (jui « l'envoya quérir sur sa i)arole et cifliat, « dore son corps par diverses affiches, dont la su-
« comme l'on dit; et le dépescha en Xainlonge. » •>periluité ne sied pas moult à hommes solennels,
(Dranl. Cap. fr. T. III, p. 330.— Voy.AKFv ci-aprôs.^ " ([uoique ils en usent assez en France. » Hist. de
Boucicaul, iu-'r Paris, 1020, Liv. IV, p. 379.)
Afficavage, subst. masc. Redevance. Il y a lieu de croire quece(iu'on appeloil autrefois
Cette redevance annuelle et foncière résulloit
affiches à perles (3), éloit un assemblage de perles
d'un contrat tWifféarieiiu'iit; acte par leiiuel un attachées l'une à l'autre, une attache de perles.
Seigneur convient avec son Vassal de lui donner >ous disons aujourd'hui attache de diamans dans
un fonds de terre, ou héritage à tenir en fief, ou en une signification sendilable. Parmi les présens en-
roture. (Voy. .\mcTE.MENT ci-après.) voyés à B. Du Guesclin, par Henry, roi de Castille,
« si avoit yaintures, coppes, hanaps, couronnes et
Afficliail, subst. mase. Agrafe. Sorte de cro-
« chappeaux, et affiches à perles. » (Hist. de B. Du
cliet, (luipasse dans un anneau et qui sert à atta- ,
Guesclin, par Ménard, p. 'l'^6.)
cher un habit, un manteau, etc. Du Cange, (Gloss.
lat.) au mot Firmaculum, cite les deux vers suivans :
En généi'alisanl l'acception iYaffiche, ornement
qui s'attache, on s'est servi de ce mot pour signifier
Surqnoi l'en met un afficluul, toute espèce de bijou, quelle ([ue fût la manière
Qui autrement est dit fermail.
dont on l'employoit pour ajouter à la pai'ure. ;Voy.
(Voy. Affiche ci-après.) Afficquet ci-après.) Vn ancien Poêle voulant prouver
([u'il faut avoir connu les plaisirs de l'amour, pour
Affiche, subst. fém. Espèce de liclie, pi(|uel. bien sentir ce qu'ils ont de séduisant, fait cette
Placard. Ornement, bijou, boucle, agrafe, elc. comparaison :
Colirichet, bagatelle.
Cil acate liément (4)
Ce mot dans le sens propre a pu signifier tout Afifiues dor et aniaus,
morceau de bois, de fer, etc., fiché, enfoncé par la Ki se connoist es joiaus.
pointe. (Voy. Afficher ci-après, De là, les acceptions i
Li novices pou sénés
particulières de notre mot simple Fiche, et celle du N'ert jà si liés, c'est vérités,
Pour nul déduit qi U puist escliaoir,
composé rt//î('/ic. Dans un piège à prendre les fau- Con cLl qi set les biens aperchevoir.
cons, « il y a six affiches qui sont fichées au costé Ane. Pocs. fr. MS. du Vatic. n* liOO, fol. 170, V'.
« de la chambre entre l'escorce et le boys. »
,
(Modus et Racio, fol. 80, V°.) « La vertevelle (1) du Xosces aniaus et afices ;
d'or,
Et juiaus autres, biaus et riches.
« faux lacz doit estre de fer; les affiches et les
Ph. Mousk, MS. p. 333.
« pointes de branchètes de fol ("i). » (Id. ibid.)
C'est par un abus de la signification propre Le goût de parure, si naturel aux femmes, a
la
à.'affiche, chose fichée, enfoncée par la pointe, (jue fait dire en parlant d'elles :
(1) le gond. — ('2) fouteau, hêtre. — (3) Voir J. Quicherat, Histoire du Costume, p. 18-2. (x. e.) — (4) Celui-là achète
joyeusement, (n. e,) — (5) empressée.
AF — 190 - AF
Joyaulx porte de mainte affaire, « ment.... affichée une espée d'acier, que homme
Qui seulent bien aux femmes plaire :
mot Fixula.) " L'on a accoustumé de vendre.... par assez naturel de croire (pie l'expression latine
u les festes de Pascques, afiches et autres joueles de
affigere railicem teri-œ, a pu être liaiisporlée dans
. plonc. (Lett. de Charles VI, Mai 139-2.
.. Très. — notre langue ; les acceptions d'aflicher élant d'ail-
des Chartes, Reg. 14-2, pièce tiâi.) leurs parfaitement aiialosues à celles du verbe latin
VAHIANTES : affigere. (Voy. liabelais, T. IV, p. 'i>-29, note.)
Pour exprimer
la manière dont on empalle, on a
AFFICHE. Du Cnn?e. Gloss. lat. au mot Fi.riila.
dit « furent pris par les Turcs, desquels ils furent
Affice. Marlli. île Coucy, Hist. de Charles Vil, p. 59i. :
AFFicyui:. Molinet, p. liO. ' par le fondement affichezh pieux aigus. » (Chart.
Affii;k. Cnut. t'en. T. 1, p. 402. Ilist. de Charles VII, p. 273.)
Affique. Blason des faulses amours, p. 270.
Affixe. Laur. Gloss. du Dr. fr.
Les clous dont on se sert pour attacher une
Afice. Ph. Mousk. MS. p. 353. chose à une autre, sont fichés, enfoncés jiar la
Afiche. Ane. Poos. fr. MS. du Vat. n» 1522, fol. 153, R» col. I. pointe. De lu, le verbe afficher a signifié clouer,
allachcr avec des clous, comme en ce passage, où
Affichéement, adv. Avec la pointe. Fixement. il s'agit de .Ii'sus-Ciirisl, « en croix mort et affis. »
La pointe d'une lance restoit quelquefois fichée (Ilist. des trois Maries, en vers, ms. p. 3.")().)
dans l'écu dont on se servoit pour parer le coup. Par extension de ces deux premières acceptions,
C'est par allusion îi cet effet, qu'on a dit :
il s'est dit dans le sens général d'attacher. « Ses
Es fers dez lances lez rechurent « armes, escu, heaume cl tymbre seront pendus et
;
A/icliieiiiciil as escus
Ont touz et bons coups recheus. ceinture attacher quatre grans tranchans d'acier
><
Rom. de Rou, MS. p. 180. « bien affichez h grans fortes coroyes de fer. »
fPercef. Vol. VI, fol. 28, R» col. 2.) « Le Sergent peut
llegarder affichéement, signifioit au figuré, avoir « et doit faire quatre criées desdils héritages
lesyeux fichés sur une chose, la regarder fixement, « mcllrc el affigcr au portail de l'Eglise paro-
d'une manière fixe. « Eve nostre première mère.... « chiale un brevet de papier contenant ladite
« par son fol plaisir et regard cheut au fol fait « criée. » (Coût. gén. T. I, p. /(02.) Nous disons en-
« Par celuy regard, et celluy fait, la mort vint au
core afficher, avec cette signification particulière.
<>monde "et pour ce, a cy bon exemple de non re-
;
(Voy. Amr.iir. ci-dessus.)
« garder follement ne aj'jischéeinent. » (Le Ghev"
Dans le sens moral, ce verbe désignoit quelque-
de la Tour, inslr. à ses tilles, fol. '23, V° col. 2.)
fois un allachement, fondé sur le devoir ou la re-
VAKIANTES : connoissance.
AFFICHÉEMENT. Doctrin. de Sapience, fol. 39, V». l'un d'eulx ne scet voie ne tour
Affichéhent. Ibid. fol. 15, R". Comment il puist son .-xmour descouvrir.
Afichié.me.nt. Rom. de Rou, MS. p. 180. Qui l'a/iclti; à l'autre sans retour.
AFisciifcK.MENT. Le Chevalier de laTour, Instr. à ses filles,
Eusl. des cil. Pocs. MSS. fol. 187, col. 4.
fol. 23, V» col. 2.
Affichement, suhsl. masc. Action de ficher, l'esprit ou du cœur qui s'attache aux choses qui
d'attacher, d'arrêter. Assurance, promesse, garan- l'occupent et l'alTcclcnt. « Retourna chascun... sur
tie. C'est ainsi que Nicot et Cotgravc expliquent ce « sou lieu, et s,'affichcrent de bien jouster la tierce
mot, dont les significations se rapportent à celles •<
lance. » (Froiss. Vol. IV, p. ~>2.)
Afficher, verbe. Ficher, planter. Clouer, atta- Moult pense à venger sa prevance ;
Le sens propre est ficher, enfoncer par la pointe, Cil lesattendent au destroit.
en latin afficjerc. « Bastelliers... mettoient et uffi- Là où cuident où li maus soit,
« choient en ladite terre... aucuns pieulx... pour à Iiou dclfendre moult a/ichié,
« iceulx pieulx. attacher et lier leurs dis bas-
.
Et dou bien faire porcuidié.
. .
gium.) « Seroil dedans le perron si merveilleuse- On fixe, on arrête, ou affermit une chose en l'at-
,
AF — 101 — AF
apiiiiyanl dessus, connue l'un feroil
ou Celui qui en trésors %'aftche.
laclianl, (Ml
lluin. do Rose, c\\i par Bord, IKcl. au mot Afichier.
pieui daus la lerre. De là, le verlie
la
pour lUiiri' nu
afliclicr a siiiiuru' liser, anvlei'. Ou disoil en ce L'analogie des acceptions de ce verbe avec celles
sens, (ifliclicr sini pied, cm loul snupleuienl sV///;- (lu verbe Affiicr ci-après, est remarquable. Nous
cher. « Ci itfliclie ion piel... elsi apren do cuni grief trouvons s'aficer, el se fier employés comme syno-
« teuiplac'ion lu soies assaillis, etc. (S' Beiii. >> nymes.
Serni. IV. .mss. p. M'J.) Celle expression répond au Riclies bons est, et filz de Roi ;
\Si['ni /ii/i' jtcdi'iii. ild. [\M. .Serui. lal.i « l'riul S(mi Et tant se lie bien en soi, etc.
« lieaulnie, et le uiist en son cliicl'; et preni .son Alhis, MS. rol.88, R'col.2.
« si s'affiche ou sablon; el liève Tespée nue
escu, On lit. Id. ibid. sis. du Boi :
aussi daus le sens d'arrêter, ([uOn a dit en termes Affirmer une chose, c'est l'assurer, l'appuyer sur
de vénerie « Quatre laisses de lévriers ;»
: doubles, des preuves, des raisons, des sermens de simples ,
« l'une après l'aulre... ne pouvoicnl afficher un promesses, même sur l'espoir qui nait de la con-
« loup car il va aussi losl comme beste du monde. »
: fiance.
(Fouilloux, Vénerie, fol. 101, Vm Comment a donc nule droiture
Nous disons encore arrêter au ligure, pour déter- En amor, qni la desmesure
miner une cliosc, la résoudre. AfficJier avoil la De raniponer (4), ne de tencor ?
Nenil ce puis bien afficher,
même signillcalion. « Si fusl la bataille nfficliéeûes A amors
;
n"apartient ce pas.
« uns el des autres ; et puis s'en vindrent en une Ovide de Arle, US. de S' Genn. fol. 90, R- col. 2.
« grant place, etc. » (l'ercef. Vol. Il, fol. 3i, H".)
l'histoire le tesmoigne
Le Cavalier appuyé sur les élricrs dans lesi|uels Bien y fcry, pour voir (5) Va/iche.
;
il passe, il fiche, pour ainsi dire, la poinle du pied. lialaille du Liège, p. 375.
De lu, safficiier es estriers, pour signifier mettre le Ainçois afickc et jure bien,
pied dans les élriers, se lever sur les étriers. « Luy Onques n'ot tel, ne mais n"aura, etc.
« amenèrent son cheval... et le Chevalier saillit Alhis, MS. fol. 108, R- col. 1.
« sus, sans loucher les estriers. Sire, dist Cetera,
Mais la Dame jiu-e et afficha
« or vous affiche::, es estriers. » (Percef. Vol. I, (Juc toz jors mais la fera riche.
fol. 80, V° col. 1.) « Lancelot entrant dans les lices, Fahl. MS.de s. Germ. p. 38).
« il regarde ses jambes et se affîclie aux estriers ;
On a lu dans une citation rapportée plus haut
« et il est advis... que il soit creu de demi-pied. »
queLaiicelots'afficlianlaux estriers, paroissoitcreu
(Lanc. du Lac, T. I, fol. 00, U°col. 2.)
de demi-pied. De là, on auroit pu dire s'afficher
Par extension de la cause à l'eflet, s'affermir, se
pour s'élever. Cependant il paroit plus naturel de
tenir ferme sur ses élriers. « Il se afficlioit es es-
croire que ce mot exprime tout simplement l'atli-
« triers comme une tour. » (Ilist. de B. du Gueslin,
lude d'un homme élevé, appuyé sur la pointe du
par Ménard, p. -ii.) On disoit même dans un sens
pied.
analogue, quoique plus éloigné du sens propre Sovent bessent, sovent s'afichenl.
ficher, s'afficher es arçons. Hz s'enlreheurlentdes
.<
Rom. du Brut, addit. fol. 80, W col. 2.
« corps el des escus... Boorl se affiche es arçons,
" et le Chevalier cheut à terre. » (Lanc. du Lac,
T. II, fol. 24, Y" col. 1 et 2.) AFFICHER. Fabl. MS. de S' Germ. p. a?l.
Affichier. Erbérie, MS. de S' Germ. fol. 89. V" col. I.
S'afflclier pris absolument signifioit se tenir Affiher. Coût. gén. T. I. p. 402.
ferme sur ses étriers, ou dans les arçons. Aficer. Anseis, MS. fol. 45, R» col. 1.
Aficiier. Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. KÎT, col. 4.
Grant talent a de soi vangier ; Aficier. .4.nc. Poët. fr. MSS. avant 1300, T. II, p. y(i8.
Et moult se prent à afichicr.
Par ire point (1) le bon cheval, etc.
Alhis, MS. fol. 103, P," col. 1.
Afficquet, masc. etfém. Bijou, colifichet.
subst.
... les lances pas ne brisèrent,
En déterminant signification propre du mot
la
Et li Vassal moult s'a/ichèrent ; Affiche ci-dessus, nous avons indiqué celle du dimi-
Et non porquant Thelamont chiet ; nutif fl/^tY/^<f^ C'est par la même analogie qu'il
Paor avra (2) ains que reliet.
s'est dit de toute espèce de bijou, petit ouvrage
Id. ibid. fol. 100. V" col. 1.
curieux ou précieux servant à l'ornement d'un cabi-
Jambes ot droites, et drois piez ; net, d'une chambre, d'un habillement, etc. « Affi-
Ou cheval sit (3) bien afichie:.
« qucts se afiiclieni aux bonnets, aux choses cha-
Id. ibid. fol. 9G, V col. 1.
« peaux el semblables. » (Nicot, Dict.).La Princesse
Dans un sens moral figuré, s'assurer, s'appuyer de Piémont, parée pour recevoir le roi Charles VIII,
sur quelqu'un ou sur quelque chose s'y lier, s'y , en M94, avoil « sur sa tête des affiquets subrunis
confier. « de fin or. " (Desrey, voyage de Charles VIII à ,
(1) pique, éperonne. — (2) Ai'ra vient de hahuei-at, avec le sens du parfait, (n. e.) (3) fut assis. — (4) railler. —
(5) pour vrai.
AF — l'j-i — AF
^aples. p. 196. Charles VIII, à son enlréedans Na- » en me recommainlant à luy de très-bon cueur. »
ples, avoit < sur la teste la helle toeque d"écarlaste ^Saintré, T. 1, p. 283.)
• et le riche affiquct. « iAiulré de la Vigne. — Sires, menez
Voyage de Charles VIII, à >'aples, p. 13r>.) Les Chevaliers à vostre père ;
Coquillart, parlant des jeunes gens de son temps, Si les verra et vostremère.
Aux autres Dames parleront
stdit :
Espoir,
;
suivant :
U aumosniére, u a/icliet ;
U aniel d'or et çainturet.
Quel attirail de points, de rubans, d'af/iiiucts '?
dessus.) « Une me vallenl tant de bagues, anneaux, <•la lance, comme au bout de l'oreille pour pare-
« carcans, chaisnes, pendans, rubis, diamans, et " ment. » (Lssais de Montaigne, T. I, p. 302.)
« tels autres joyaux et rt/y(V;»f<.s. » (Nuits de Slrap.
VARIANTES :
T. Il, p. 247.)
AFI'ICnUET. Vigil. de Charles VII, part. II, p. 32.
Adieu présons, baguâtes, af/hiuetz Ai- i-iQt'KT. Cotgr. et Oudin, Dict. — Ménage, Dict. Etym.
Que l'en donnoit aux Dames pour estraines. Al ii:iiF.T. Athis, MS. du Roi.
Adieu roses, armeries et boucquetz ; Ai-icHiiTE. Athis, MS. fol. 91, V» col. 1.
Adieu Déesses chanfans comme Seraines.
Vigil. de Charles VII, part. II, p. 32. Arficteinont, subst. maac. Espèce de Contrat.
Le Blason des armes et des Dames, est une espèce Claude Desponts, dans les transactions d'Imbcrt,
de débat, où la (ihevalerie et la (ialanteiie .se dispu- Dauphin de Viennois, p. 57 ibid. p. 1 Append. ; ,
Mes rançons, se sont uf/icrjucl: qui est en faveur des liabilans de la communauté
Qu'on prend sur pouvres esgarez. d'Lxilles.
Mes joustes, se font en parqiietz Par ces actes, on convient d'un prix, on le fixe,
D'herbe vert', ou en litz parez.
Coquillart, p. 131-133.
ainsi que le temps de la jouissance. Il paroitroit
donc assez naturel de chercher l'origine û'Af/icte-
Le désir de plaire aux Dames fut toujours l'Ame mcnl, dans Afaitf.ment ci-dessus accord conven- , ,
la valeur cl de la bravoure. Ces faveurs étoient des arrêter, tant au propre qu'au ligure. L'orthographe
rubans ou Mlvesaffiqnets. (Voy. llist. de Charles VI, Af/iction qu'on trouvera sous Affixion ci-après,
Trad. parle Laboureur, p. 170.; Une Dame specta- nous semble propre justifier la dernière étymolo-
;'i
trice d'un Tournoi, où Saintré s'étoit couvert de gie. (Voy. Afficteh ci-dessous.)
gloire, « piint du pendant de son collier ung
" très-bel, gentil et riche affiquct ; et print une liès- Afficter, verbe. .Joindre, attacher. AlTermer. Dé-
« Une, riche et grosse perle... environnée de trois fier, provoi[uer.
• beaulx et gros diamans et de trois très-beaulx Ce mot «lue Cotgrave explique dans le premier
« rubis (|ue au Hoy d'armes elle bailla; puis liiy sens, paroit emprunter cette signification, ou du
« dist, vous et vous heiaulx qui estes cy, donrcz- verbe Affaiter, ajuster, joindre plusieurs choses
« vous cesle petite bague à ce très-graciêux et bon ensemble, les unir; ou du verhr Af/iclier, attacher.
« escuyer .lean de Saintré, présenterez de par moi, Du moins est-il probable que c'est par une analo-
(1) désarçonner.
AF — i;);5 AF
gie somlilahle à celle (jue nous avons iii(li«iiu^e sous " iliude Tonraine, sur la rive de Loire; et seront
Àkfic,ti:mi:nt ci-dessus, ipu' le verixï .iflidcr ;i si;;tii- (licics poires de bon Christian. « (Itabelais, T. IV,
i\é Mlïi'rniei', ;ib;ni(l()uiu;r jouissinice d'un Ikti- l,-i p. 'J2'.». .Mé'nage et Le Duchat, d'après Charles-
lage ou d'un droit pouc un certain temps, et |)our KLicnne, di'rivenl affier, pris en cette sitfnificalion,
un prix lixe et convenu entre le fermier et le i)i'0- du laliii adftcare, planter; fujere humo plantas.
prietaire. (Voy. Canije, Gloss. lat.
(".olîïr. Dict. — Du comme a dit Virgile, dans .son iv livre des Géorgi-
au mol .ifficlare.) Les Italiens disent uffitare, en ce ques. De là, l'ex pression uffer une terre de fro-
même sens. ment, encore usiti't; dans la Tonraine.
Enlin ce mot a signifié délier, provoquer, comme Ce même verbe dérivé du latin fidcre, signifioit
Je prouve le passade suivant, où il s'a<iit d'un Vassal engager sa foi, s'engager à faire une chose, assurer
qui manque :ila foi (lu'il doit fi son Seigneur : qu'elle sera faite. (Voy. Fier ci-après) > .Affier, es
ly lions so désliérilc (l"!
'<viens Romans, est faire foienasseurant, asseurer
Qui laisse son Seigneur; n'en faits, n'en dits (2) Viifficli;, « sa foi. » i.Monet, Dict.)
Jusques il l'ait sommé par un an plainement. Tout csrant (3) le Roy
deffia ;
Cor. de Roussillon, MS. p. 34. Et Hou son filluel a/ia
Qu'il li aideroit vers le Roi.
VARIANTRS :
(mss. cliap. 127), appelle affie-^, les auhains qui, pour Quar ses pères l'ot couronné
s'assurer de l'appui d'un Scii;ncur ou d'une Ks^lise, A son vivant, et tuit Va/ieni, etc.
se metloient sous leur prottnlion, en faisant la foi Id. ibid. p. 419.
Afiement. Ane. Poët. fr. MSS. avant 1300, T. II, p. 740. Que savez or comment il iert,
Xe s'il a autre afiée :'
Affier, verbe. Ficher, planter. Engager sa foi. Athis, MS. fol. 97, R- col. 2.
l'origine de celui-ci dans le latin fidere, différent du Et chascun commun pour chascune ;
verbe figcrc, d'où le composé affîgere, en françois Si que quant eul.x sont of/iécs,
Par loy prinses et mariées
afficher. Nous observerons pourtant qn'affer, dans
Si s'efforcent en toutes guyses.
le sens de planter, paroit être en effet une contrac- De retourner à leurs francfiises,
tion d'AFFiciiER ci-dessus car il .seroil peu naturel : Les Dames et les Damoyselles,
de dire ([u'il a signifié planter, parce ([ue planter Quelz qu'eles soient, laides ou belles.
une chose, c'est en quelque sorte la confier à la Rom. de la Rose, vers 146;9-14fi72.
(1) perd son fief. (2) et en faits et en dits. Les exemples de ne pour et sont fréquens dans notre anciene langue. —
(3) sur le champ.
I. 25
AF — lOi - AF
sens de jurer, faire seimenl, iiromettre. « Pour drogues des propriétés dont ils assurent l'eflel.
€ l'amour de la pucelle, Ourseau deinoura au Clias- Ainsi l'on a pu dire d'un charlatan, par extension
« tel plusieurs jours; et estoieiil souvent en leur d'un Irompeur, d'un escroc, que c'est un afficur de
« privé pour leurs amours aflicr, el lantque. etc. » cliicnilinis. « lii'gnoil en la ville d'Angiers un bon
(Percef. Vol. IV, fol. Vl'î, V" col. ±) Louis VUl, fai- " afficiix de chiendans, nommé maistre Pierre Fai-
sant la ^'uerre aux Albigeois, s'opiniàtra au sicge feu, homme plein de bons mois et de bonnes inven-
'<
excitent, ils obtiennent la contiancc. De là, le verbe Le col volif (i), teste a/ilée.
Alhis, MS. fol. 104, V- col. 3.
affier a signifié assurer. « Je vous «/'/'(/ pour vérité,
« etc. » (Ger. de devers, part. 1, p. 19.) mot affeclé spécialement au cheval d'un
De là, ce
Il Monsieur je vous prie
luy dist : Héros de Roman.
Que despeschez, s'il vous plaisl,
Mon nepveu car je vous uf/ii:
;
El cheval Tist, cou apiéle afilé;
Qu'il est en telle resverie, etc. N'avoit millor en la crestienté.
AnsL'is, MS. fui. 28, V- col. î.
Villon, Rep. franch. p. il.
Fall. MS. du U. n- 7C15, T. I, fol. 99, R'col. I. » comme l'aguillc d'un iielelier. « (liabelais, T. Il,
p. 1,59.) Aujourd'hui un couteau af/ilé, est un cou-
teau qui a le fil, au(iuel on a donné le fil, pour le
AFFIER. Clém. Marot, page 411. - Rabelais, T. IV.page.59.
— faire couper. (Voy. Affimcr ci-après.)
Villon, page 9.">.
Afier. Parton. de Blois, MS. de S' Germ. fol. 172, V» col. 3. Nous dùsons encore d'une personne qui parle fa-
cilement et avec une hardiesse accompagnée quel-
Affieur, subsl. musc. Celui qui assure. quefois de malignité, qu'elle a le bec bien affilé ;
Du verbe Affikr ci-dessus, pris dans la significa- expression figurée qui se trouve dans les vers
tion d'assurer, l'n clicf de brigands, s'il est intré- suivans :
pide et di'terminé, excite la confiance de ceux qu'il Pour retraire ces villotiéres
commande il les enbardit, il les assure. De là,
;
Qui ont le bec si affilé.
(l) trop a ici le sens d'assez, (n. e.) — (2) voûté, fait en arc.
AF 19.1 AF
Affilomont, subat. masc. Action il'aflilcr, d'ai- dans tous les droits et dans toutes les obligations
guiser. Aclion de lier, d'allaclier avec un lil de fer. d'un véritable fils. (Voy. Affilier ci-après. j Aucuns
•<
Et ColRPave cxpli(nie ce mot dans l'un et l'autre " ont estimé que par conlract, on pouvoit faire
sens. (Voy. AKFn.Kii et AKKii.i;rnK ci-après.) " uilo/ttion, (lu'autrement on appelle advourie, ou
" affiliation; comme de stipuler par conlract de
Affilor, verbe. Donner le fil, aiguiser. Couler. « mariage, que le futur espoux succédera au stipu-
Lier, allaclier avec un fil de fer. " huit, portera son nom et ses armes, comme s'il
Ce mot dans le sens propre signifie rendre sem- « esto't son propre lils, né de luy et de .sa femme
hlahle ù uu fil; au (isnré donner le fil ù un ins- « légitime. " (Bouteill. Som. rur. chap. !)i, p. .VIT,
Irumcnl qui coupe, l'affiler, l'aii^uiser. (Nicot et note.) Cette adoiition en vertu de laquelle l'adopté
Coller. Itict.i Ou se prépare au coinhal, en aii;uisaiit ne pouvoil |iri'leiidro ;i l.i .sin'ci'ssioii, ni aux autres
.ses armes. UelJi i)eut-(!trerexpi'essioii figurée .s''rt//7r'r droits et priviii'gt's des raiiiillcs, étoit une espèce
à (juerre, pour sijîuifier se préparer à combattre. d'adoption honoraire, Irès-dilTérenle de celle qui se
chascun à guerre s'aftle.
pratiquoit chez les Romains. (Voy. Bouteill. .Som.
. . .
G. Guiart, MS. fol. 50, Kv rur. ulii suprà. — Mcnestr. ornem. des armoir.
p. 'if!:! et su! van! L'adopliou dans le droit Homain
coule excite l'idée d'un liltiré en lon-
.
I.'eau i|ui
gueur, d'une manière continue. De là, le verbe rendoit les enfans adopti'S semblables, quant aux
elîels civils, aux enfans naturels et légitimes. Comme
a filer emplové par similitude dans le sens de couler.
(Voy. Fu. et I^ii.kr ci-après.)
eux, ils avoient part à la succession celte adoption
:
Qu'il nous soit permis de faire ici une remarque Celle par laquelle on succédoit au nom et aux armes
applicable ;\ plusieurs articles de ce Glossaire. .Si de ([uelqu'un, avoit, comme nous l'avons déjà re-
les mots terminés en emenl, et en eure ont été marqué, un rapport sensible avec les adoptions par
souvent pris l'un pour l'autre, c'est faute d'avoir les armes, qu'on appeloit aussi adoptions hono-
assez réfléchi sur le mécanisme de leur terminaison. rai! es. Ces adoptions n'étoient qu'une alliance entre
L'une indique ordinairement l'action (|u'on veut les Princes, qui se communiquoieul par-là récipro-
exprimer; l'autre, l'elfet de cette action c'est ainsi :
quement les titres de père et de fils. Elles ne
Hu'afplevœnl a signifié l'action d'affiler, et affileure dounoient au fils adoptif aucune part en la suc-
la partie affilée, le fil, le tranchant d'une lame. cession de celui qui adoptoil. (Voy. Du Cange,
(Colgr. Dict.) La terminaison en oire a rapport à dissert. 22, sur .loinville, p. 268.) La" tradition des
l'instrument dont on se sert pour faire une chose. armes dont on usoil dans ces sortes d'adoptions,
(Voy. Affiloire ci-après.) peut être regardée comme le signe d'une obligation
Et il résulte de ce que nous venons de dire, que réciproque de secours. Par une suite de cet usage,
c'est par une espèce d'abus qvL affileure a eu les si- Contran adopta Cliildebert son neveu, en lui mettant
gnifications d'AFFiLF.MENT ci-dessus. (Voy. Cotgr. Dict.) sa lance entre les mains, pour marque qu'il le tenoil
pour son fils car alors les Rois, qui n'avoient pas
:
Affiliant, partie, prés. Adoptant. Il est employé d'enfans, adoptoient leurs neveux par les armes,
comme substantif. (Coût, de Xaintonge, au Codt. et les désignoient ainsi pour leurs héritiers. (Voy.
gén. T. II, p. 651. — Voy. Affilie ci-après.) Frédégaire, p. 77. —
Savaron, Épée fr. p. 18-23.)
C'est sans doute à des cas particuliers de celte
Affiliation, subst. fém. et masc. Adoption. espèce, qu'on peut appliquer ce qu'a dit Pasquier,
Ce mot, que dans notre langue on avoil substitué de l'adoption par les armes en général. « Aux affi-
à celui d'adoption, en usage parmi les liomains, « Mations, (les Latins les nomment adoptions: qui
exprimoit mieux celte imitation de la nature, par " se faisoient entre les Roys, Princes et autres
laquelle on suppléoil au défaut d'enfans, en choi- « grands Seigneurs, ils s'ènlreprésentoient une
sissant quelqu'un pour fils; en le faisant entrer » hache, donnant par cela le père à connoistre à
AF 106 — AF
« celuy qu'ilprenoit à fils, qu'il vouloit que luy VARIANTES :
«
ne peut profiler par la coustume, si n'est tjue les
adoptez, aflilien-. ou associez portent et confèrent
suiv.)
« les héritages, ou qu'à iceux ayent renoncé, ou
Il y avoit adoptions d'honneur une céré-
pour les « qu'en traicté de mariage autrement eusl esté ac-
monie qui paroit avoir été particulière aux Grecs. « cordé. Car es dits cas VaffUié, associé ou adopté
En Orient, on faisoit passer sous sa chemise ou son « succède par teste avecques les autres enfans es
manteau, celui qu'on adoptoit. iVoy. Favin, Ihéût. <' héritages comme es autres biens. " (Coût. gén.
d'honn. et de Chev. Vol. 1, p. 539.) T. II, p. 6,"il.; Ce passage prouve ce que nous avons
L'histoire nous fournit encore les preuves d'une dit de la nature de l'adoplion en France, sous
autre espèce d'adoption d'honneur, qui se faisoit en Affiliation ci-dessus.
coupant les cheveux ou les poils de la barbe de celui VARIASTES :
< se contractoit une affinité spirituelle qui faisoit Nous disons encore affiliation et affilier, pour
" donner le nom de père à celuy qui estoil pris pour
désigner une espèce d'adoption, inventée à l'imi-
> parrain, et celuy de lils à l'enfant de (|ui on coupoit tation de l'adoption prise dans la nature.
" les cheveux et" le poil de la barbe. Cette même VARIANTES :
sur Joinville, p. 27 i.) Aussi lisons-nous dans /'roco/j. AJfin, conjonc. et aclv. Afin. Totalement, eu
hist. arcana, p. 3, édit. I que la façon ordinaire
;
entier.
d'adopter parmi les Chrétiens, étoit de présenter au Anciennement on écrivoit ad fui, ou à /in, en
baptême celui qu'on vouloit adopter. Il y a donc eu deux mots. Voy. Fin ci-après.) Et «r/ /îh que de <•
en France quatre sortes d'adoptions, qui se faisoient " noslre.... Ordennance soit greigneur mémoire,
au baptême ou par les armes; par la coupe des .. etc. .. (Ord. T. III. p. 527.)
cheveux ou par celle des poils de la barbe. On peut De là, on en changeant le d en f,
a dit, «/'//«, soit
voir ce qu'en dit M. Boussac; (noctes Theologicœ, soit en redoublant ce dernier caractère, supprimé
dissert. H, l,"! et 16. dans afin, conjonction qui subsiste.
AF i'»7 — AF
Celte conjoiiclion n'a aujoiird'lmi que deux n''- En latin, «/"/? h/s désigne le possesseur d'une terre
gimes; l'un avec que et le subjonctif; Taulro aveela qui confine iiune aulre, qui en est voisine. De là,
préposition de et l'iulinitif. Mais nos anciens auteurs 11! liKAiiffiii. dans la signification générale de voisin.
l'eniployoient aussi queliiuelois avec le (jiie suivi Onques ne fuy de nul donneur a/in.
(lu futur. Ku>l. desCh. l'of». MSS. fol. 2^11, col. 3.
« paine ([u'il peut à se foriongicr d, si (les chiens, donc en comparant à cette proximité de lieu ou de
« qu'il puisse fuir ii son aise, (tflin que de faire personnes, occasionnée par le voisinage, celle qui
« ses ruses plus longues. » \.Modus et Hacio, ms. résuKe de la parenté, d'une alliance, d'une liaison
fol. '2.5, V°.) d'amitié, que l'on a dit affin pour signifier parent,
Lorsqu'on disoil affni et pav(iuo\i, la conjonction proche, allié, ami. (.Nicot, Monel, Rob. Estienne
affût n'avoit point de i(''ginic; mais elle n'en dé- et Cotgr. Dict. —
Ménage, Dict. Étym. (Iloss. de —
signoit pas moins la //;/ ([u'on se i)roposoit dans l'iiist. (le i'aris. etc.) « Par le droicl civil il y a...
l'exécution d'un dessein le parquoij en exprimoit ; " ([uelipie prohibition de mariage entre les àffins,
le succès. « 11 arriva de nuit à la ville, afflii et « c'est-à-dire conjoints par les cognations du rnary
« parquoij les ennemis ne peurent avoir cognois- >< et de la femme. > (Houteill. Soin. Rur. lit. 81.
« sance du nombre ([u'il povoit avoir. » (Le Jou- p. -';7j, note. —
Voy. Affinité ci-après.)
vencel, ms. p. 58S.) Pour ses grands affim, envers tous vous clamoit.
Les terres, les provinces ont
les seigneuries, Gér. de Roussillon, MS. p. 33.
des bornes qui en déterminent l'étendue, qui mar-
Ses bienfaits l'ont de tout péché lavé
quent où elles finissent. De là, l'expression adver- Et S' Martin, de perdre Ta saulvé.
;
biale tout affm, en parlant d'une cession faite eu (,>u'il a requis et servy loyaulment.
AFFIN Sentences de
. Liéçe, p. 37S. Li peuples qui d'.Arraz se part.
Afin. Eust. des Cli. Poës. MSS. fol. 18, col. 2. De guerroier tout a/iui',
S'est vers Fampous acheminé.
^
Le participe affuié a eu plusieurs autres si<ïni- D'une amorète très -fine,
ilcalions, (litnt nous imliqueions le rappport avec A qui tox mes cuer s'a/ine ;
la si^nilicatioii propre, sous le verbe Affiner Ne jamés ne m'en partirai.
J'aurai s'amor, ou je morrai.
ci-après.
Ane. Pool. fr. MSS. avant 1300, T. IV, p. l.-)28.
VARI.\NTES :
AFFINÉ. Orlh. subsist. - Cléomadés, .MS. de Gaisrnat. C'esl encore par une applicalion parliculièi'c
fol. -25. R"col. 1. de l'acceplion i;énérale, finir, Icriniiu'r. (iifalliner
Afiné. g. r.niart, MS. fol. 330, R».
a signifie tuer; proprement Unir, terminer la vie
de iiuel([u'un par un coup mortel.
Affiiuk', sitbst. fém. ¥\n, terme. (Voy. Affin
ci-dessus,employé comme substantif.) Deucalioa .iVchilIes, le preux combatables,
.Vvoit esté si destinez
etPyrrha, échappés au délup:e,
Qu'ilne pooit estre iif/iiw:.
. s'en allèrent à confesse, Fors par la plante seulement.
Au temple Themys la déesse, Ovide, MS. cité par Borel, Dicl.
Quijngeoit sur les af/iiwes
De toutes choses destinées. (1) Au (itiuré, l'on a dit en parlant d'une odeur, dont
Rom. do la Rose, vers 1818.H8487. la force anéantit toutes les autres :
« leurs offices. » (Ord. T. 111, p. 38!). — Vov. Moult af/itic:, et à mort mis.
Affi.ner ci-après.) Ilist. dcft trois Maries, vers MS. p. 472.
C'est de ce même verbe affiner, qu' affine ment Nous disons d'une chose parfaite, îi laquelle il
s'est-dit pour action de duper, ruse, finesse.
n'y a plus rien à faire, qu'elle est finie. L'or, par
Ainsi trompa il Vabbé finement exemple, est parfait, il est en quekiue sorte fini,
Qui se mesloit vers luy à'uftinemenl. lorsqu'il est puriru'. De lîi, le verbe affiner, pro-
Faifeu, p. 91. |iroiii('iil liiiir, ;i siL;niHé et signifie encore rariiner,
purilier par le feu, ou par quelqu'autre moyen.
Affinor, verlie. I-'inir,terminer, borner. Tuer, « Faisoient fondie, ardoienl el af/inoient leur
ané;iiitir. l'oiis.sL'r ;i binil, nnluirc à l'extrémilé.
« « is'ul ne affine, ne
suif. » (Ord. T. III. p. G'iO.)
Kal'liner, purifier. Rendre [\\u subtil, rusé. Duper. « fasse affiner nul argent, nemonnoye blanche, ne
Affirmer.
« nnire. » (Oïd. T. H. p. 'ii'i et 2i;î.) On l'employolt
Le sens propre est finir, terminer littéralement,
;
quelquefois absolument en ce sens. « Oue nuls
mettre à fin. (Voy. Fi.n ci-après.)
" Changeurs ne autres.... ne nuls Orfèvres ne
... il n'est rien que mort n'afinc. " soient si hardis de racbacier (3), ne affiner, sans
Eusl. des Ch. Pofs. MSS. fol. .i57, col. i. « le ciuigit', eh;. •• (Ibid. p. i7i.)
A tant a a/ùié son conte. Le Comte Thibaull. voulant donner l'idée de la
Fabl. .MS. de S- Gcrni. p. 188. pureté el de la déli(;alesse de son amour, a dil :
Si mandons c'un Sergent soit preste, Tant pur est mes granz desirriers.
Qui. pour a/i>wr ceste guerre.
Face tout plain de vin le voirre (2).
Que j'en teing mes granz maux chiers.
Si sui afiinez con li ors,
Eusl. des Cil. Poês. MSS. fol. MO, col. i. Vers li qui est touz mes trésors.
De Ane. Poil. Fr. MSS. avant 1300, T. p. 300.
lù, on d'isoil un compte, pour l'apurer,
affiner 1,
le finir, le terminer, rendre un compte linal. De là, (jii a pu se servir de l'expression, aminir
(1) soumises au destin. - (2) verre. - (.3) Voir Du Cunge à liacachure: c'est séparer l'or et l'argent d'un alliage, (x. e.)
AF — r.i'j — AF
affinée, en luuhml d'un amoui' [laifail, pui' et " à lenir pmir ceulx de Logres, et Claudin pour
délicat. « ceulx de (Jaunes. » (Lanc. du Lac, T. III, fol. 40,
V'col. 1.)
Onquos amour si affinée
No fu, qui si tost fusl finée. VAIUANTKS :
Clcomailès, MS. de Gaijnal, fol. 25, U" col. I. AI'TLNER. Journ. de Pari-s, sous Charles VI el VII, p. 48.
Ai-iNKH
Ane. Poet. fr. M.SS. av. ia)0, T. I, p. 399. -
On peut (lire rédexion, l'expérience,
(|ue la Cléoiii.id.s, MS. de Gaignat. fol. 71, V» col. 3.
meut, affiner, employé lii;urémenl et par coiiipa- » peurs, thriacleurs, etc. • Rabelais,
rt////i('Hrs,
l'aison en ce sens dans nos auteurs du seizième et pronostic, T. V, p. l."». Voy. Akfineu ci-dessus,—
du dix-septième siècle. (Voy. Gloss. de Marot. — dans le sens de duper.)
Contes de la Iteine de Navarre, p. 503. Loyer —
des folles amours, p. 3(lC. Essais de Montaigne, — Affinité, suhst. fém. Proximité, alliîince.
T. 1, ji. \'cl, etc. etc. —
liob. Klienne. Thierry. Ce mot dérivé de l'adjectif «(//h, auroit pu signi-
Monel, Nicot, Oudin, Colj,'rave, Dict.j 11 semble fier dans le sens propre le voisinage, la proximité
que ces Dictionnaires, en plaçant cette acception qui résulte de la situation d'un lieu qui (confine avec
figurée, avant celle d'affiner, purilicr les métaux, un autre. (Voy. Affin ci-dessus. Pris ligurément, il
le sucre, aient voulu la donner pour une
etc. désigne encore, comme il le désignoit autrefois, le
acception primitive, d'où celle-ci seroil dc'rivée ;
degré de proximité que le mariage acquiert à un
c'est cciieiidant le cniitraire. Habelais faisoil allusion homme avec les parens de sa femme, et à une
à la manière d'affiner, de purifier de clarifier les femme avec ceux de son mari. « Affinité.... c'est la
« prochaineté qui vient par avoir compagnie char-
liqueurs, en disant: " fins non affinez-; mais
" affinans passez par estaniine Une. > (Kabelais. « nelle l'un avec l'autre, d'entre gens qui ne sont
T. V, p. 132.) « ensemble de nulle parenté, selon la loy escritte...
« ou l'alliance de deux parentez et cognations pro-
On force en quelque sorte ceux qu'on dupe, à
« cédant de nopces licites par le droict canonic.
devenir fins et rusés. De là encore, affiner pris
« Elle se contracte de toute copulation naturelle. »
dans la signification de duper. {Voy. Akfinki'r ci-
après.) « 11 ne faut jamais tromper, ni affiner ; mais (Bouteill. Som. lur. tit. 81, p. 475 et 47(i, note.)
« bien se faut-il garder de l'eslre. « « Il y avoit entre eux accointance que on apiiellé
(Sagesse de
« affinité de par les femmes. » (Chron. S' Denys,
Charron, page 252.)
T. I, fol. 2G3, \{\)
Pour fin que vous soyez, Monsieur, on vous a foie.
Th. Corneille, l'Amour à la mode, T. V, acl. UT, se. 2, p. 40.
Affinitif, adj. Qui rapproche.
Nous lisons dans Pierre Corneille : De l'adjectif .\ffin ci-dessus,
a fait celui d'affl- on
Vous voulez va'afincr , mais c'est peine perdue.
nilif; et l'on a dit, amour
pour signifier afinitive,
Mclite, T.
le sentimentde l'amitiéqui rapproche les personnes
I, acl. IV, se. 2, p. 54.
qui ont entre elles quelque alliance ou affinité.
paroit assez singulier ([ue ces dernières accep-
Il « Un Duc de Syrie, nommé
Phala, par amour affi-
tions peu anciennes dans notre langue, ne subsis- » nitive, ou alliance qu'il avoit avec le Prince
tent plus; tandis que celle d'affiner, purifier les Il Memnon, etc. >'
(.1. Le Maire, illustr. des Gaules.
métaux , dont l'origine remonte au treizième Liv. II, p. 205.)
siècle, comme le prouvent les passages que nous
avons plus haut, s'y est conservée jusqu'au-
cités Affinoir, subst. masc. Affiiierie. Lieu où fou
jourd'hui. Du Cange,
(Gloss. lat.) cite une Charte de affine. (Voy. Affinf-r ci-dessus.) Rémi Belleau s'est
1290, où on lit affinatcdansle sens de notre verbe servi de ce mot, dans un sens propre et figuré tout
affiner. On pourroit cependant donner la raison de à la fois, en parlant des yeux de sa maîtresse;
celte espèce de singularité; c'est que les termes « seure demeure et vray séjour de ce petit alïron-
d'art sont moins dépendans que les autres, du teur Amour, la forgé el Yaffinoir où il forge.
caprice de l'usage. « trempe et assère ses sagettes. » (Berseries. T? I.
Enfin, nous croyons qu'affiner dans le sens d'af- fol. 44, V».)
firmer, promettre, est une faute, et qu'il falloit lire Nous appelons encore affinoir, finslrumenl au
afferma pour affina dans le passage suivant (I) : travers duquel on fait passer le chanvre ou le lin.
« Vous avez de noz Chevaliers, dont je vouldroye pour l'affiner. (Voy. Afflnoirf, ci-après.)
« que vous nous rendissiez pour les vostres.... Et
« ilz dirent qu'ilz le vouloient bien Lors assurèrent Afi'inoire, subst. fém. Coupelle. Petit vaisseau
« d'une part et d'autre. Si \e affina Messire Gauvain en forme de tasse, dont on se sert pour purifier.
afiatollé pour upistoUé. « Ils accordent leurs chalu- AFFIXIO.V. Coût. gén. T. I, p. 402.
« meaux, et entreprennent soy donner du bon Al l'icTiON. Godefroy, obs. sur Charles VIII, p. C21.
<< temps. Ainsi se font les besongnesdu bon homme
« de mary ainsy est le bon homme bien apislollé,
; Afflaqnir (s"), verbe. Devenir fiasque, lâche,
' etc. » (Les quinze joies du mariage, p. 87.) fdible, languissant. De l'adjectif Feaoi'e ci-après, on
VARIANTES :
a dil safll'aqidr, tant au propre ([u'au figuré. (Voy.
Cotgr. Dict.)
AFFISTOLER. Blason des faulces amours, p. 263.
Afistoler. liorel, Dict. 1"' additions.
Apistoller (lisez ,l/i.s/n//6')-.)Les quinze joies du mariage, Afflat, ,s!</).s/. ?HrtSf. Souffle. Du latin Af/latiis.
page 87. (Oudin et Cotgr. Dict. —
Voy. Afflateu ci-dessous.)
Affistolenr, sithst. masc. Persifieur, railleur.
Afflator, vej-be. Favoriser, flatter.
Le sens propre répond à celui d'AFFisToLEit ci- On
l'roprcmeut souffler. (Voy. Affi.at ci-de,ssus.)
dessus. On a dit an figuré :
Al. Chart. PuCs. 11. 71 J. Euil. des Ch. Poô:. MSS. fol. DOC, col. 4.
Afflatcur, ndj. Flatteur, natlensc. Ce mot s'est " a en indignacion et moult contre cueur. » (Ord.
dit en ce sens d'un Cdurtisan, d'un baiser, etc. T. III, p. 'M\. — Voy. Affleiiovi;.mfnt ci-dessus.)
(Epilli. de Martin de la l'orte. Vciy. Akflatkh ci- — Dans un sens moral, on a dit, eu parlant de
dessus.) l'amour :
VAHIANTI'.S :
. sens et raison maisfrie
. .
mot signifioit ralfolblissement des forces d'un Etat : « faictcs. » (Triomph. des neuf Preux, p. 453, col. 1.)
« et ufjleboiement des monoies, etc. « (Ord. T. I, « hardier (3). Sitost (|ue les hardieot (4 les appro-
p. Gli, bis.) «•chièrent, il se mistrent au retraire, et se com-
Rob. Estienne, Thierry, Nicot et Monet, rappor- « mencièrent li crestiens à affebloier, et à bouter
tent l'orthographe rt/fo!/*//ssf»)^«?, qui subsiste. « l'un en l'autre. » (Martène. Contin. de G. de
VARIANTES :
TjT, T. V, col. 721.)
AFFLEBOIEMENT. Ord. T. I, p. 614, bis.
Ce verbe redevenoit actif, lorsqu'en parlant d'un
Affoibliment. Ord. T. II, p. 560. Chevalier, dont la pesanteur des coups faisoit
Afebloiance. Ph. Mousk. MS. p. 43. foiblir, faisoit plier l'ennemi, on disoit :
« ensoiniet (1) entor la cuzanzon (2) de son affla- ou de son esprit, elle ne lui fit épouser un mnri
« viliet cors. » (S' Bern. Serm. fr. mss. p. 190.) dont la fidélité leur fût suspecte. « Quant Dame
« reineint veve, et elle a une fille, et elle s'afebloie;
Tant jut et tant geuna que moult fu ajlebiz.
» et li Sires qui elle sera feme lige viengne à lui
îi
Rom. duRou, MS. p. 81.
« et li requierre; Dame je vuel que me donnés
Et si estoit geuns,
« seureté que vous ne mariez vostre fille, sans mon
si fu afebloiez.
Fabl. MS. du R. n- 7i!18, 31i, R' col. 2.
conseil... car ele est fille de mon bons lige;
fol.
>>
Et se n'i doi pas penser; elle afoibloie, pour et elle s'afebloie; c'est-à-dire,
(1) occupé soigneusement. — (2) souffrance, douleur cuisante. — (3) harceler. — (4) escarmoucheurs ;
voir Du Cange à
Hardimenium. (n. e.) — (5) chargeant.
I. 2G
AF - 20>2
AF
quand la fille est foible ou mineure. ,Voy. Ibid. d'affliger. Nous en avons indiqué l'origine sous
noie de lÉdileur.i Akflict ci-dessus. On a regardé les maux qui
VAIUANTKS : affligent l'humanité, comme le fléau dont Dieu se
AFFLEnO\"ER. Ord. T. III. p. Mi. sert pour chûtier les hommes, pour les punir; et
Afkbloik». Fabl. MS. du R. n» 7-21S. fol. 3-i.^, Rocol. I. l'on a dit: « ciim loiiiiement serai-je tormenteiz en
Akeihlih. Ilist. de Fr. à la suite du Uom. de Fauvel, MS. « travail et en dolor. et uf/liicx- de mort lote jor » !
du II. n- rK><|-2, fol. IX, V» col. 2.
Affei'.lieh. Ane. Voit. Fr. MSS. avant 1300, T. III, p. 11»2. (S' Dern. Serm. fr. mss. p. 18'J.) « Verilei/. et j'ustiso
Affehi.iu. Nicot, Dicl. " afllieveul voirement le challif : mais paiz et misé-
Affebloier. Martène, Contin. de G. de Tyr. T. V, col. 7'21. « ricorde jugievent anceos (1) c'on l'esparnasl. »
.4FFE11L0YKR. Borcl et Corn. Dict.
Affl.wilier. S' l'.ern. Serm. fr. MSS. p. 190.
Id. ibid. p. 37.5.. afflicvent répond au mol
Affoiislieh. Eust desCh. l'oes. MSS. fol. 50<i. col. 4. aflliijcbant. (kl. ibid. Serm. lat.)
Affoiuloier. Trioinpb. des neuf Preu.\, p. 453, col. I.
Afleiur. Rom. de Uou, MS. p. 81. VARIANTES :
Aflouloier. Alhis, MS. fol. tt*, Y» col. 1. AFFLIGER. Orth. subsist. — Bourgoing, orig. voc. Vult'.
fol. Xi, v».
Afflict, participe. M(\iç;é. Abattu, renverse. Afflier. S' Bern. Serm. fr. MSS. p. 375.
AFFLiiF.n. Id. ibid. p. 180.
11 paroit nue dans la lonnation du mot latin af-
(I) au contraire ; il faut lire auccis, avec le sens indiqué par l'auteur, (x. E.> - (2) tombée. - (3) contrite.
—
AF 203 AF
un diamant qiron fiiit paroitrc net, on le taillant de Afflux, .s)///.s/. ?«rt,sr. Afllucnce. (Cotgr. Dict.
manière (iiie si!s iléfauls qu'on appelle jioints et Voy. Affmence etArFr.i i:ii ci-dessus.)
gendarmes soient impereeptililes. Voy. (lol^i'. l>i(;t.) (
Coulant d'un pied legier sur le sable afleuré, chien enragé. Pierre Corneille employoit affoler
Non marqué de leur trace, etc. dans la signification figurée d'enrager, être dans
Œuvr. de r.aif. fol. 186. Rv une grande colère.
VARIANTES : Si ce n'est qu'à dessein ils reuillent tout mesler,
AFFLURIR. Cotgr. Dict. Et soient d'intelligence à me faire affoler.
Afleurer. Œuvr. de Baïf, fol. 18G, R». La Suivante, Coméd. T. I, act. V. se. i, p. 59.
(1) Afflouir doit avoir sa racine dans af/lurrc. devenu afflidre à la basse latinité il faut aussi le rapprocher du mot /?/>«, :
encore employé en peinture ^n. e.) - (-i) U vaudrait mieux dire: dans le bas-latin; follis, en latin classique, sigmne
soufflet de là au sens métaphorique de vessie gonflée de vent, il n'y a qu'uu pas. (N. E.)
:
AF — 20 i - AF
Lorsiiue le prcjufrc prend la place du bon sens et La ruige toilt (3) la passiun
Ke prent à ume (\) par luneisun,
de la raison, on pense, on a<;it en fou ; on afnic Dont il chet, e est afnlez.
comme Ton disoil autrefois :
Marbodus do Gem. arl. H, col. 1054.
Que tant convient peiier'.' Bien peut l'on «fùler, modestie irritent la passion d'un homme, qui s'ima-
Longement cnHsircr d'amor; gine qu'il y a « non seulement du plaisir, mais de
Chascun jour doble ma dolor. " la gloire encore d'ctifulir et débaucher celte
roa. MSS. av. l'JOO. T. III. p. 1043.
« molle douceur et cette pudeur enfantine, et de
.\iic. fr.
Cora plus regardent li amant, « ranger à la mercy de nostre ardeur une gravité
Plus s'afoleitl en regardant. " froide et magistrale. » (Essais de Montaigne. T. H.
Com plus ufolent, plus regardent.
F«bl. .MS. du R. n' "218, fol. 134, R' col. 1.
page 521.)
La signification dV(/?o//r dans le passage suivant,
On trouve ancienne signification dans des
cette répond à celle d'alToler, enrager, devenir furieux.
ouvrages plus modernes. Est si éperdument ><
On l'einployoit en cesenscomme verbe récipro(iue.
» fl//'o/<i de l'amour d'Argentine... qu'il en a perdu « Tout ainsi que la besle sauvage el farouche ne se
p. 78. —
Voy. Affoller ci-aprùs, blesser.) " et s'esleve contre luy, s'il en veut approcher :
ces de chélidoine, l'une noire, l'autre rouge. Eust. de» Cb. roiis. MSS. fol. 242, col. 1.
(1) le chasseur. - (2) CoIin-maiUard. - (3) 61e, tollit. - (4) homme. - (5) paye-t-il cher, comparât.
AF — 2or. —
Affonccr, verhe. Enfoncer. Jeter loin. tonneau [lour le mettre en perce, y mettre le foret.
Le premier sens, est le même (|ue celui du verbe (Voy. ArroitER ci-après.) Dans plusieurs Coutumes,
ApFd.MiKit ci-après. (Voy. Col{;r. Hict.i \'njfur se faisoit par les Officiers île la justice d'un
.ill'oHCcr, si^iiiiioit aussi jeter loin. (Id. ibid.) .Sei'^'iieur. • l'our son droit de foraige, appaitienl
« seulement de ebacuiio pièclie de vin deux lots
Affonder, verbe. Knfoncer, couler fond. î^i " de vin et douze deniers; pour cliacun tonneau de
Fondei', jeter des fondemens. Saper des fondemens. .< cervoise deux lots, outre et par-dessus le droit et
Du latin fiDiiIna, on a fait alfonder. Ce verbe, « salla're de ses nflieiers faisant Vujforl. » (Nouv.
dans le premier sens, étoil iiuciiiuefois neutre. Coût. géii.T. I, p. i(l7, eol. \.)
« (Juant les mariniei's virent ([ue la barque iijl'on- .Nous aurions pu croire que le mot afforl en ce
« droit en la mer peu ;i peu, etc. » (Joinville, p. 'iït.) passage signilic la lixation du prix du vin, si nous
Ne puet li fusts n/'/'oiuler nullement, ne l'eussions trouvé ailleurs distingué de la mise à
Car légers est, etc. prix. « Les Taverniers.... qui empireront cervoise,
Eusl. des Ch. l'oi's. MSS. fol. 60, col. 3. « ou autres brevages, après Vaffort et mise à pi'ix,
Quelquefois actif, comme en ce passage :
.. fourferont, etc. > (.Nouv. Coût. ï. 11, p. 'iTG. col. 1.)
On retrouve h peu près la même distinction, dans
c'est le droit tourment.
cet autre passage « Au Mayeur compète et
Oui les bons cuers et prodommes affonde
:
VARIANTES :
Aft'orage, subst. masc. Ouverture avec un foret.
Droit seigneurial. Fixation de prix.
AFFONDER. Testam. de J. de Meun, vers 655.
Affondher. Dial. de Tahureau, foI.2-2,V°. Ce mot ne difi'ère d'ArFOR ci-dessus, que par sa
Afonder. CEuvr. de Baïf, fol. 170, R". terminaison. Faire l'afforage d'un tonneau, c'étoit
le mettre en perce, v mettre le foret. « Afforage....
Affor, sitlist. inasc. Ouverture avec un foret. « se fait par Justice, pour s^avoir si le breuvage est
Fixation de prix. .< bon pour boulter en corps humain. » (Nouv. Coût.
On a dit, au premier sens, faire l'affort dlin gén. T. I, p. 238. col. 1 et 2.) Affeurrage peut avoir
Le droit d'à [forage, (jui se payoit aux Seigneurs, .\FKKURAOE. Cotgr. Dict. - Laur. Gloss. du Dr. fr.
.\Fir:inAK;E. Du Gange, Gloss. lat. au mot Afforwinim.
étoit dilTéreat de celui dû aux Ofiiciers(iui afforoicnt
Affkuhiiage. Coût. gén. T. I, p. 088.
le vin. « Si aucun vend vin ou cervoise es inetz .\FK(inAii;E. Nouv. Coût. gén. T. I, p. ail, col. i.
« dudit Esclievinnge, il convient qu'il soit afforé Afobace. Ibid. p. 3i<), col. '2.
« par les Mayenrs et Escbovins. ... cl pour ce délivrer
" deniy lot de vin ou cervoise. un pain, une tren([ne .\ff()ra(Ioi', verbe. Mettre en perce, percer, fixer
« de fromage et un fagot; et à Messieurs de Saint un prix, taxer. Cotgrave explique ce mot en l'un et
« Vaast, pour leur droit d'o/'/'o/v/yc, quatre lots de l'autre sens. (Voy. Affouage ci-dessus et Afforer
« chacune pièce. » (Ibid. p. io-i, col. I.; Dans le ci-après.)
Comté de Cuines, le tlroit d'afforage dit aux Sei-
gneurs pour les fonds (lu vaisseau où est le breuvage Afforaiii, adj. Forain. Qui est du dehors, en latin
vendu, appartient à tout béritier de lief, soit que à foris. " Pour une debte duement vérifiée, après le
cause dicelui lief, il ait justice ou non. " Quant à " trespas de quelqu'un, soit bourgeois ou afforain,
« Vaflorage qui se fait par .Justice, il n'appartient » les créditeurs, etc. » (.Nouv. Coût. gén. ï. I, p.
(ju'au Seigneur ayant justice, et non point ù 1203, col. I.) < Bourgeois inhabitans...." estrangers
•
« forage est aucunement dilTérent de celui iVa/fo- Hélas ! bien me doibs acorer. (.5)
« rage. » (Laur. Closs. du Dr. fr.) Les héritiers de Cent mil soulois avoir d'un simple mandement ;
»
et se fait ledit
affeurage, le taux et jirix du vin par la Justice et " compétente estimation. » (Ord. T. II, p. 171. —
« Officiers du lieu. » (Laur. Closs. du Dr. fr.) « Les Voyez Affoiikment ci-après.)
« possesseurs de Haute-justice, ou Viscontiers ont
'< sur leurs sujets vendans vins à broche, ou îi
AFFORCEMENT. Ger. de UoussUlon, MS. p. 103.
« détail, droit d'afforage, qu'ils ne peuvent vendre AFOnci.MENT. Ord. T. H, p. '274.
(1) voiture, chariot. - (2) broc. - (3) droits sur la bière ; camha signifie brasserie. (N. E.) - (4) héritages francs. —
(5) décourager.
AF — 207 - AF
Affon'or, verbe. Fairo oiïori, s'elTorcer. Forcer, « marrliié par paianl lele monnoie et pour tel pris
preiulrcilc l'orct'. Dmiiier de la force, valider. « c(nnme il courra aux termes.... et ou cas que il
On a (lil au iireiiiicr sens « les habitans de J.an-
:
« ne voudra ce faire, se le vendeur ne veut estre
• jjres niaiiilcnoienl [)hisienrs j;riefs, exactions el « contens poui' les termes avenir, de la monnoie
« noiivelicU's imieliiies à culx.... esire lai/ el l'allés " coui'anl an temps du bail au feur du marc d':ir-
< par nous. nu an moins \ut[\)^iill'(nritiits dn faire
. . .
« gent, Iceli vendeur |iouri"i son bois el sa vente
• conlre leuis privilèges. (Ord. T. 111, p. (U'.'i eltl('>;{. >< reprendie ou point où elle est.... en recevant
De lu, le parlicipe AHoreié ponr sii^nilier (jui s'est « dudil acbateur ce que il li en doit poui- le bois
efforcé. Nous, ou noslre
'< Ollicier, nous estions " plus coupiK' ([ue iKiié; lequel paiement se fera an
« ajfore'w^ et an'orcicns de faire le contraire en leur « pris (lu marc d'argent du tenqjs de la prise, en
« préjudice. " ^Ordonnances, Tome 111, i». Wli.) " égard à VaH'uronent dudil bois, |)Ims graiil value,
Ce verbe, dans la signitication de s'ellorcer, faire « on mendre du bois couppé au bois à coupner. •
effort, étoit plus souvent réciproiiue. " .Noslre l're- (Ord. T. III, p. .i'! et H.)
» \os[sall'orçoil de penre oullre vintsolz tournois, Ce mol paroil avoir signifié plus souvent augmen-
« pour raison de niellre la bannie, etc. » (Id. ibid. tation de valeur; ce (jui nous feroit croire qu'rt/-
p. (>.")() et Gû7.) « Li serf (|ui se sont (ifurcié de des- foveinenl en ce dernier sens pourroil élre une
« truire leur Seigneur, doivent eslre ars. " (Ueau- altération (roi'tbogr;q)lie du mol Alfureemeiil. Se
iiianoir, anc. Coût. d'Orl. p. 409.) " le vendeur ne veull eslre coulent de la feble
de Vlôl.)
« ou à copper ou à exploiclier; et de ce .sera fait
Dans le sens de forliller, renforcer, on lit < sens :
« compétenl estimation. » (Ord. T. 11, p. 327; ibid.
p. 487 et .')'i7.) Notre conjecture est d'autant pins
« ce que les dis Religieux puissent abalre les foussez
vraisemblable (|ue farticle de l'Ordonnance que
• et les forleresces, fors que en les amendent el en
' les alforcent. » (Tit. de 132'>, cité par D. Car-
nous rapportons ici, ne diffère de celui qui est cité
sousAFFiiiicF.MF.NTci-dessus, que parle mol. l/'or(?/«(')(/.
pentier, suppl. Gloss. de Du C. au mol Alj'iireiare.)
De \h, on a dil, ajforeer au figuré pour valider, VARI.iNTES :
augmenter la foice d'un contrat par l'addition de AFFOIŒ.\IE.\T. Ord. T. III, p. 14.
queUiues formalités nécessaii'es. « Toutz ceux sount Aruwi.NUiNT. Iljid. T. II, p. 327.
« mauveis, si corne est de dones granulés, dount
" nul bail de seisine ensuyt et ascuns sount en le : Al'foi'or, verbe. Percer, mettre en perce (1). Esti-
« commencement febles, que puis sont affoi'ccs mer, meltre à prix. Acheter.
par conl'ermement de ceux qui ount la propreté;
« Ce verbe dans le premier sens signifie percer, en
« si corne est de dons l'aitz par enfauntz dedens âge, latin fnrare. (Voy. Forer ci-après.) il s'est dil parti-
et par ceux que lùens ne ount en la propreté,
•' culièrement des pièces de vin et d'autre sorte de
« cornent que ilz soient venus à la possession. » boisson (|ue l'on met en perce où l'on fait une ,
(Britton, des Loix d'Anglel. fol. 89, V°.) ouverture avec le foret pour en tirer la liqueur.
(Voy. Cotgr. Dict.^" De là, l'expression afj'orer vin à
AFFORCER. Britton, des Loix d'Anglet. fol. 89, V».
eer'la'ni prijc. C'éloit, comme semble le prouver
Afforcier. Perard. H. de Bourg, p. 48G, tit. de 1257. clairement la seconde partie, d'une citation de Dn
.\forcer. Ger. de Roussillon, MS. de la Cathédrale de Sen.s. Cange, mettre en perce une pièce de vin pour être
Aforgier. Beaumanoir, anc. Coût. d'Orl. p. iW. vendue en détail, à un prix proportionné à la qua-
lité du vin. « Si aucune personne vend vin , en
Afforcment,si/?'S/. mase. Estimation de valeur, « ladite terre, à taverne, il doit l'argent d'un sextier
(1) Le premier sens nous semble être celui de mettre en Tente ; c'est alors un composé de forum, (n. e.)
AF — 208 — AF
Cette explication est encore justilii-e p;ir le pas- » en peult sur sa teste ; et est ce appelle Vaffor-
sage suivant :
« tiaige, etc. » (Nouv. Coût. gén. T. I, p. 435, col. 2.)
et Affouage ci-dessus.) Mais on trouvera plus natu- Ml mol Affuiafiium.) « Lequel règlement s'obser-
rel de les dériver, pris en ce sens , du substantif
/"pm;-,en latin /on/H(. (Laur. Gloss. du Dr. fr. — < vera semi)lablement es usages des bois taillis,
« soit pour ('/((/M/'/rt'/c de fours, etc. » (Coût. gén.
.Menaire, Dict. étym. etc.) Affcnrer, c'est « bailler T. Il, p. iOT't.)
o an qualité de Magistral ou de Seigneur le fcin\ le Do là, on nomma le droit de prendre du bois dans
- prix, le taus à une danrée ù vandre. » (Monet, une forêt pour chaulfer son four, ilroit de fournage.
Dict.) « Si aucun vend vin ou cervoise... il convient (Vov. FofRNAi-.K ci-après); droit d'affouage ou de
« qu'il soit afforc par les Mayeui's et Escbevins
chauffage, le ili'oit d'y faire provision de bois pour
.< dudil lieu, etc. » (Nouv. Cout."gén. ï. 1, p. i3'2, son feu. 11 semble [lourtant que la Coutume de
col. 1.) « Sera le vin affeurr par la .Justice, appelle Gorze voulu distinguer le chauffage de l'affouage,
ait
" à ce quatre des plus ijrcudliommes du lieu les- ,
comme gros bois, du menu bois.
l'on dislingue le
« quels sans faveur et sans tiaine mettront le vin à « Ne sera permis auxdits usagers de vendre leurs-
feur convenable. » (Ord. T. 11, p. 350.) « dits droits d'affouage, chaulfage, fournage et
En étendant la signification, à'affeiirer. estimer, « autres es bois de i;oupe et taillis à aucuns forains
mettre à prix, on a dit affeurer pinir acheter sui- ' et estrangers. » (Nouv. Coutume générale T. 11,
vant le prix de l'estimation, convenu entre l'aclie- p. 10%, col. 2.)
leur et le vendeur. P. a affeuré son cheval à G. Enlin ce droit de couper du bois dans une i'orél
« au feur de dix livres, et en ce sont accordez et :
pour son chauffage a été désigné par le seul mol
" pour ce que F', n'a pas les deniers, G. luy donne d'affouage. « Tous les sujets résidens à Verecourt,
« terme de quarante jours par convenant que il luy " doivent au jour de S. liemy de chaque année les
« payera lors douze livres pour le cheval. Illec est « e.scbels (1) en grain et en argent si;avoir, chaque ;
« usure faicte de quarante sols. » (.\nc. Coût, de feu deux pena'uts ;2 bled, autant avoine et encore
>'
Norm. fol. 30, R'.) ("est le sens que Pasquier donne un bichet d'avoine des renies pour Vaffouage des
..
à ce verbe dans le même passage. (Voyez Id. Hech. .. grans bois. <> (Voy. Du Cange, Gloss. lat. au mol
Liv. Vill, p. 73-i.' Nous avons adopté cette explica- Sca::,udia.)
tion, quoi(|ue lîiirel, dans son Dictionnaire an mot VARIANTES :
Afcurer, ait prétendu qu'elle n'éloit pas fondée. AFFOUAGE. Nouv. Coût. gén. T. II, p. 105V, col. 2.
Affouaige. Du Cange, Gloss. lat. au mot Affitiayhtm.
Affornaine, siihst. masc. Droit de four banal. " chaleur trois sepmaines, et iiouniuanl (pie les
Il consisloit en une charge de paille que lefournier « Iruyes soient refroidies, le sanglier ne se trait
prenoil chez le censitaire sujet à la banalité. (Voy. ..
pas tle elles comme fait l'ours, aint;oys demeure
FouRNAiiK ci-après.) " Les dits babitans sont tous >i
en leur compaignic. et s'afouehe, et .sont ensem-
« banneretz au four dudit Fiiache, en payant audit « ble jusi|nes à l'Epiphanie. " (Chasse de Gast. Phé-
« fournier estans tenu d'aller (iiicrir la patte de biis, MS. p. ()!).)
« et vont (luorir les racines de la fouchière et de ment dite, de \n pleine affolure. « L'approuvande-
« l'esparRe dedans terre. (Cliasse de Gast. Pliéb.
><
« ment ((i) pour la plaine affolure... limité à huit
Ms. p. IG\.) « muids de bled. (Nouv. Coût. gén. T. II, page .'.9,
..
VARIANTES : col. 1.) Celui (|ui par débat auroit ro.'il crevé ou
^'
AFFOUCIIIER (S-). Nicot et Coti^T. Dict. « perdu, .sera traité comme ûe plaine affolure. Qui
Affouoieu (s'). Monot, Dict. au mot Affouchier. » auroit son bras ou jambe entièrement coupée,
AFOUciiKn (s). Chasse de Gast. Phéb. MS. p. 59.
Afouciuur (s'). Ibid. p. 161.
» sera approuvandé de dix muids de bled comme
« cxcMnnl plaine affolure. « (Ibid.) Ces passages
Affouor,
verbe. Faii'e du feu rallumer. On a ,
prouvent l'inexactitude de la seconde partie de
dit en ce sens « L'usage per tout mes bois por
:
celte délinilioii « Affolure, c'est bras ou jambe
:
Cange, Gloss. lat. au mot.l//bca?'^. Voy. Affouage — (Ibid. note de l'iMliteur.) L'amende fixée pour Vaf-
ci-dessus.) /'rt/«?r se payoit en proportion , « à l'advenant
De là, le verbe ajl'ouer dans la sii;nilicalion d'al- « pour demy, tiers, ou quart A'affolure. » (Ibid.)
lumer.
Grans periex (2) est que nous n'ardions
El feu qui jà est affouàs. AFFOULEMENT. Brant. cap. fr. T. I, p. tl9.
Dit de charité, MS. de Gainai, fol. 220.;R* col. 2.
Affole.ment. Cotgr. Dict.
Affolleme.n't. Percef. Vol. II, fol. 25, V° col. 2
Au figuré, on disoit d'un homme dont la colère Affolence. Percef. Vol. Il, fol. 25, V" col. 2
s'allume :
Affoleure. Oudin, Dict.
Affolleure. Percef. Vol. III, fol. 75, R° col. 1
Tel deul et tel courrouz en a .iVFFOLLLnE. Nicot et Monet, Dict. - Gloss. sur les Coût
Que tout en rougist et afoue : de lieauvoisis. - BouteiU. Som. Rur. Liv. II, tit. 4 p 8C8
Le tref (S) fet drecier de la soue (4). Affolure. Du Cange, Gloss. lat. T. I, au mot Effolatura,
'
G. Guîarl. MS. fui. 3-23, Y». col. 224. -Cotgr. Dict.
AFFOUER. Dit de Charité, MS. de Gaignat, fol. 220, Affouler (7), verbe. Venir en foule. Fouler,
R».
Affoer. Du Cange, Gloss. lat. au mot Affocare. écraser, opprimer, vexer. Faire une contusion,
Afoueu. g. Guiart, MS. fol. 323, V». meurtrir, blesser, estropier. Rompre, casser ou
endommager.
Affoulement, subst. masc. et fém. Action de On peut dire que la diversité
des opinions sur
venir en foule. Action de blesser, d'estropier. Bles- 1 origine de ce verbe,
en prouve l'incertitude.
sure, état d'un membre estropié. Peut-èti-e faudroit-il chercher dans les langues
la
Du verbe afjbuler, venir en foule, on a dit alfoii- du Nord. De voll ou vol, qui en langue Teutonne
lement dans le premier sens « A''en pouvant plus :
et Belgique signifie plein, rempli, de même que
« à cause du grand affoulement et rafraischisse- {ull en Anglo-saxon, l'on auroit pu former le verbe
« ment des gens de l'ennemi.... fit sonner la re- simple fouler, aussi ancien que le composé «//"ow/er
« traitle. » (Brant. cap. fr. T. I, p. 119.) ou affoler. (Voy. Fouler ci-après.)
Ce mot de blesser, d'estro-
signifioit aussi action L'aftluence d'une multitude de personnes dans
pier. (Voy. Cotgr. Dict.) « La Damoiselle (|ui a prins un lieu le remplit, y fait foule. De là, on a pu dire
« garde au Roy, ne desiroit guères sa santé; ains affouler pour signifier venir en foule. « Le peuple
" désire son affoUement du moins, ou sa mort. » « s'y affoulloit avec une si grande presse, qu'il
(Percef. Vol. 11, fol. 20, V» col. 2.) " demeura près d'une grande heure, avant qu'arri-
Par extension, blessure, état d'un membre estro- « ver au logis du Rov, tant la presse empeschoit
le
pié. (Voy. Cotgr. Dict.) Mais plus souvent, on disoit « chemin. » iBrant. cap. fr. T. III,
p. 80.)
affolure en ce sens, et quelquefois affolence. Par extension de la cause à l'eflet, fouler, étouf-
« Trop se doutoit de Vafjolence du Roy car la ;
fer, écraser en foulant.
« faulse vieille qui remué l'avoif, avnit mis sur sa
Hérodes qui fît décoler
« playe, etc. » (Percef. Vol. II, fol. 25, V°col.2.) .<
Il Les Innocens et afoler,
« sera ainsi, se mort ne m'adevance, ou affoleure Et démembrer par chacun membre.
« de membres. » (Id. Vol. I, fol. 126, V° col. Fabl. MS. du. R n- 7615, T. I, fol. 73 R'. col. 2.
1.)
« Vont ayder les Chevaliers qui estoienl navrez
;
couroit la dernière
» mais ilz n'ont garde de mort, ou à' affolure, etc. » Après toute ceste assemblée.
(Id. Vol. VI. fol. 103, R° col. 2.) L'une crioit, je suis blessée ;
Nous indiiiuerons quelle pourroit être l'analogie L'autre j'ay laissé ma massue ;
(t) fau-e du merrain. - (2) péril - (3) signifie voile ; voir Du Cange à Treffa. (n. e.) -
(4) de la sienne de sa nef. -
;
p) Dans le traite conclu avec la comtesse de Flandre et d'.Vrtois, en 1370, on lit à l'article 1" : « Quiconque enfreindra
tes tneves par fait dont mort, affolure ou pla>je ouverte, que fon dit pkuic a banlieue,
s'ensuit, puni sera de peine capi-
tale. B (N. E.) -
(b) provision. -
(7) du latin fulto, onis, d'où nos mots foule, fouler, foiUon. (x. e.)
'57
AF - 210 — AF
Au figuré, fouler, opprimer, vexer. (Voy. Fon.i-d foulées. Autrefois, on disoit en ce même sens,
ci-après.: > Nous ne clieirlions les gros Larrons et qu'elle étoit afolée.
« Tvrans... or(.•anousrt//o//('Jo/^H^elc. » (Rabelais, Voirs est or en ferai comme â'afolée beste
;
;
T. V, p. 54.) Ton cuir ferai ester des pieds et de la teste.
Fabl. MS. du R. n- 7218, fol, 313, R- col. 1.
Jà d'amer ne recrerrai ;
Et se lo vilain en grouce, Ces acceptions particulières de meurtrir, avorter,
Savez que jV-n ferai ?
Je n'iére (1) point vers li douce
fouler conduisent iKilurcIlcuieiil à l'acception
,
;
liés trop bien le batterai. générale de blesser, sous hKiuelle elles sont com-
Jamais ne mangera de pain, prises, ainsi que plusieurs autres, dont le détail
Cil m'o/o/f-fole-fole,
seroit ici supcrllu, puisqu'il est facile de les y rap-
Cil m'afule le vilain.
Ane. Poil. Fr. MSS. avanl 1300, T. 11, p. 670.
porter. Elle doiibtoit.
•
que lors il cheust en . . .
Jusques à fouUer le cliamp des fleurs de lys. Pour le mordre, luy courut sure :
« baston, de inerrc, ou autre coup. » (Laurent Joii- Et bien s'ocist et bien s'afolc
Qui croit famé sage, ne foie.
bert, expiic. des mots vulg. w" "i.) (Jue dans le Laii-
Id. ibid. n- 7218, fol. 211, P." col. I.
guetl(jc, alfoler signifie encore faire une contusion,
meurtiir. ^Ménage, Tiict. Etyni. au mol Alfulcv ;) et Nous remai'tiuerons ici pour faire voir le rapport
que l'avorlement, la foulure d'un nerf, étant ordi- que pourroit avoir le verbe afjouler, blesser, avec
nairement la suite de quelque accident de cette affoler, devenir fou, que comme nous disons d'un
espèce. Ton aura dit salfoiilrr, pour avorter, homme (|ui pense cerveau
et agit follement, qu'il a le
comme en ce passage où il s'agit des attentions blessé, l'on auroit pu dire de même (|n'il a le cer-
recherchées d'un mari pour sa femme, lorsiiu'eiie veau affolé, qu'il est affolé, en employant ce mot
est enceinte. < S'il chet une espingle à la Dame, il dans le sens de blessé et en regardant comme une;
Pour fouler, blesser eu parlant d'un cheval. Se •< mais si le verbe alfouler ou affoler n"a signifié
« aucun loue un cheval ou autre beslc à chcvaii- blesser, que parce qu'en foulant quelqu'un, on le
« et en chevauchant la beste s'alfolle, le
cher, blesse; c'est par une espèce iralnis qu'il s'est dit
« conducteur, etc. » (Coût. géii. T. Il, p. 7(17.1 dans la signification de blesser en coupant, en per-
Nous disons d'une bêle qui a les jambes usées (;aiit, etc. d'estropier, couper un bras ou auli'C
;
par un long et violent travail ([u'elle a les jambes membre, de manière qu'on ne s'en [misse plus
(I) ne serai.
AF — '211 — AF
servir îi l'avenir. < Linnburl son ni|ni-ii n;i\r;i-il si Affoiiror, vcrhe. l'ournir île paille, de fourrage.
« fort on la cuisse on lui niouil l()n;;lenis
(jn'il Du mot fourre, (|ui s'c'crivoil/'';i/ar(', etc., l'on a dit,
« affollé. « (r.liion. S'Penys, T. I, fol. KIO, li.) Le .\ffeiirer, affourer, affarrer, etc. [lour signifier
« coup... luy l'ail une si fti'ande playc ([u'il luy l'ournir de paille, de fourrage. (Voy. Feurrk ci-après.)
« couppe le maislre nerf du bi'as. Lors lui dicl le " .\lfourer les moulons, c'est fournir leurs râteliers
« bras aval qui affolé esinil, Ouanl Malebranclio " de fane ou paille, et semble <|n'on die uffoiirrer
« veil qu'il osloil iiffollc d'un bi'as, elc. » (Percef. « pour affarrer ou affairer. > (Nicot, Dict. Voy. —
Vol. 1, fol. '.{'., It" col. -2.) Affeirreh et Affoihager ci-dessus.)
Il résulle de ces deux passages et de plusieurs
variantes :
« qu'un alTranchissement et non un anoblissement. » « cbatel (1) son Seigniour à douer et à vendre à sa
(Le Laboureur, de la Pairie, p. 2112. Voy. Affran- — " volonté. » (Rritlon, des Loix d'Angl. fol. 78, V*.)
chir ci-dessous.) Les autres se nourrissoieut eux-mêmes, et s'entre-
tenoient avec les fruits provenant de la culture
Affranchir, verbe, l'.cndre libre. Du mot Franc d'une portion de terre qui leur étoit assignée par le
ci-aprés. On n'admettoil un serf à rendre témoi- propriétaire, auquel ils payoieut certaines rede-
gnage en justice, ([u'après qu'il avoit été alTrancbi. vances en bestiaux, en grains, etc. M. l'abbé Dubos
« Le privilé;.;e du Prince est si favorable, quand il appelle servitude (ieimanique ce genre d'esclavage,
« s'apit de sa .senrelé, (jue pour av('rer un l'ait, il que Tacite nous dit avoii' été connu de son temps,
« peut afjranvhir un sert', etc. » (,01iv. de la Marche, tiaiis la Cermanie.
gag. débat, fol. 31, V°.) y a bien de Fapparence que celte servitude
Il
On sait que celui qui naissoit d'un esclave et passa dans les Gaules avec les peuplades de Ger-
d'une femme libre, étoit affranchi ; d'ofi vient cjuc mains qui s'y établirent que les Francs, Germains
;
« par le dit commun des anciens du pays de Rric et d'origine, cliangèreut de pays sans changerd'usages;
« Champaigne, l'on disoit communément que la qu'en devenant habitans des Gaules, les uns y furent
« verge ennoi)list et le ventre affranchist; qui estoit libres, les autres esclaves; que ceux-ci cultivèrent
« clère remonstrance qu'il estoit de nécessité, aupa- les terres qui leur furent assignées aux mêmes con-
« ravant qu'un enfant fût censé et réputé noble, ditions de servitude qu'on auroit exigé d'eux pour
- qu'il fut extraict de père noble. » (Coût. gén. T. L les terres qu'ils auroient cultivées en Germanie;
p. !11.) « La femme donnoit la liberté; mais.... le enfin, que ce genre de servitude dut s'accroiti'e dans
« mari seul anoblissoit. » (La Roque, sur la noblesse, les Gaules en proportion de l'accroissement de la
p. 196. —
Voy. Affranchi ci-dessus.) puissance des Rois Francs.
Fermer de barres de fer une fenêtre qui donne Celte puissance, dont la principale force consistoit
vue sur une autre maison, c'est affranchir cette dans le revenu des terres fiscales que des esclaves
maison d'une espèce île servitude. De là, on a pu ou serfs faisoient valoir, sous l'inspection d'un
dire « Celuy qui a des fcnestres, ou le jour sur
: .Maire, CVoy.Mairk ci-après.) fut afToiblie par les do-
« l'héritage d'autres personnes. ... il sera teim nations de ces mêmes terres, que nos Rois multi-
« d'affranchir lesdiltes fenestrcs avec des barres de plièrent on faveur des Églises. Le Clergé posséda
• fer et des vitres. (N. Coût. gén. T. \, p. 895, col. 1 .)
>> ces terres avec les mêmes privilèges et les mêmes
On a abusé encore delà signification de ce verbe, droits, que si elles eussent toujours fait parlie du
lorsqu'on s'en est servi eu parlant de réparations fisc; par conséquent avec les serfs qui en étoient
faites à un b:'itiment, ou à un chemin, pour s'af- regardés comme une dépendance. Les concessions
franchir en quehiue sorte de divers inconvéniens. à titre de bénéfice, ou de propriété, faites à des
" Lorsqu'il y a quelques maisons entre héritiers et Seigneurs en récompense de leurs services, ou de
« usufruitiers, et qu'il vienne à manquer quelque leur attachement, ne furent pas moins dangereuses
" chose
«
touchant la massonnerie, elc
fruitier...
l'usu-
sera obligé d'entretenir les murailles,
— dans les conséiiueuces; principalement lorsque les
terres fiscales ([ui en faisoient l'objel devinrent
« toicts, etc.... de soiie ([u'ils affranchissent d'eau toutes héréditaires, à quelque litre iiu'elles eussent
« et de vent. » (Ibid. p. 1273.) L'on posera des été concédées. Alors, on vil s'élever sur les débris
« chemins de pierre, à pied et demy au moins des de la Puissance royale, plusieurs petites souverai-
« costez, si la largeur de la rue le permet, h peine netés presiiue inilci)endantes, dont les usurpations
« de l'amende de xx sols parisis; et celuy qui les excitoieiit tous les jours de nouvelles guerres. Ces
affranchit avec des pieux ou des pierres, sans y
« guerres accélérèrent encore la ruine de l'autorité
faire aucunes fosses, à peine de pareille amende,
• souveraine, en faisant passer continuellement un
si ce n'estoit du consentement de la loy. » (Ibid.
« grand nombre d'hommes, de la main du Roi dans
p. 984, col. 1 .) celles des grands vassaux. D'ailleurs, le peuple qui
« lenuieut, et ()our les raclieter au cas ([u'il n'eût connoitre, les tiouveronl détaillées d'une manière
« pu les défendre. » (M. l'Alibé Cainier, de l'Orii;'. du aussi curieuse ([ue savante, dans Du Gange, (Gloss.
gouvern. l'r. p. IGi et 105.) Telles paroissent èlre les lat. au mot Manuinissio.)
causes de cette servitude dans huiuelle presque tout Tant (lue la Religion ne se fit pas un devoir de
le peuple, on le tiers-état, vivoit au coiniueucemenl Vall'ranchissciiu'iit des esclaves; tant que le Gou-
de la troisième i"ice. veinement ne s'en fit pas une loi, la liberté que
On s'étoit .iusi|u"alors beaucoup moins occupé (luelques-unsobleiioienlde leurs maîtres nepouvoit
du soin d'en arrêter le progrès que du désir de guère ralentir le [)rogrès de l'esclavage. Aussi pres-
l'étendre; « et combien que nostre religion Chres- que tout le peuple, comme nous l'avons déjà re-
« tienne n'approuvast telles servitudes tyranni(iues, marqué, éloit-il devenu serf, au commencement
« ou si ainsi le voulez, tels servages faroucbes et de la troisième race. Ce fut alors que nos Rois
« sauvages, toutefois après son premier plant, ne cherchèrent à rétablir la puissance .souveraine. Ap-
« fut tout d'un coup plantée cette plenière liberté pauvris par les concessions volontaires ou forcées
« qui règne entre les Glirestiens. » (l'asq. Hecb. de leurs prédécesseurs, ils se trouvoient presque
Liv IV, p. 332.) Ce n'est pas ([ue les exemples d'af- sans domaine; conséquemment, presque sans hom-
franchissement aient été rares sous nos Hois de la mes. Leur politique autorisée par la religion vil
première et de la seconde race. Ou peut se con- dans V a ffraiicl lisse ment un moyen propre à léparer
vaincre du contraire en parcourant les diverses l'affoiblissement de leur pouvoir. Dans cette vue,
collections de nos anciens monumens historiques. Louis VII affranchit, en 1180, les habitans de la
Mais, on observera fine le motif de la religion, ville d'Orléans; Louis le Ilutin el Philippe le Long
encore moins celui du bien de l'État n'entroient pour affranchirent tous les serfs de leur domaine. (Voy.
rien dans ces aH'iaiichisseuiens; qu'ils étoient ordi- Beaumanoir, anc. Coût. d'Orléans, p. 4(J.VitJ7. —
nairement, ou des grâces de caprice, ou des récom- Ord. T. I, p. 583 et 053.) Ils trouvoient dans la re-
penses méritées. ligion, et surtout dans les principes du droit naturel
Il paroil prouvé ([ue les nations différentes qui les motifs de leur conduite « comme, selon le droit
:
habitoient les Gaules, sous la première et même « de nature, chacun doit naitre franc, et par aucuns
sous la seconde Race, avoient chacune leur loi « usages ou coustumes qui de grant ancienneté ont
nationale. Les Romains, et les Gaulois qui avoient » esté introduites et gardées jusques-cy en nostre
adopté leurs loix et leurs usages, affranchissoient « Royaume, et par avanture pour le meffet de leurs
donc leurs esclaves, suivant la loi romaine; les « prédécesseurs, moult de personnes de nostre
Francs, suivant la loi salique, elc. L'esclave devenu commun pueple, soient encheiies en lien de ser-
<•
citoyen étoit réputé de la nation de celui qui l'avoit « vitudes et de diverses conditions, qui moult nous
relation naturelle et politique de parenté et d'intérêt « de tant comme il peut appartenir ;i nous et à nos
rapprochoit sans cesse et nécessairement les uns Ilsuccesseurs, telles servitutes soient ramenées à
des autres, se trouvèrent tellement confondus et « franchises, et à tous ceus(iui de ourine (rj,ouan-
réunis qu'ils ne formoienl plus qu'une seule et même .1cienneté, ou de nouvel par mariage, ou par rési-
nation, ils purent voir sans peine leurs loix parti- « dence de liens de serve condition, sont encheiies,
culières céder à des loix générales. Alors l'affran- « ou pourroient eschoir ou lien de servitudes,
chissement ne fit plus d'un esclave un citoyen « franchise soit donnée o bonnes et convenables
Romain, ou Franc; mais un citoyen de l'État, quelle .<conditions. » (Ord. T. I, ubi siiprà.J Les Seigneurs,
que fût l'origine de celui qui l'avoit affranchi, et quel qu'ait été le motif dont ils furent animés, sui-
quelle que fût la forme de l'affranchissement. Toutes virent l'exemple du Souverain. Peut-être qu'en
devenoient indifférentes. Un Évêque d'Orléans af- affranchissant leurs serfs, ils songèrent à retenir
franchit un serf de son église à la face des autels, une autorité prête à leur échapper, sur des hommes
suivant l'usage introduit par l'Empereur Constantin. à qui la liberté que nos Rois accordoient aux serfs
Cet affranchissement, ou « manumission qui alloit de leur (îomaine faisoit naturellement désirer de
« il la première servitude Romaine, « gravé sur le changer de maitre. Quoi qu'il en soit, les affran-
pilier d'une porte de l'église de S" Croix d'Orléans, chissemens diminuèrent bientôt le nombz'e des
(1) d'origine.
—
AF 21 i — AF
serfs; insonsiblcment ce peuple d'esclaves tlevinl Ncvers, par une Charte d'affranchissement, ac-
libre et sujet d'un mnitre logilime. cordée en 1230, permit le mariage de filles serves
a pu renianiuerque différentes causes avoient
Ou en lieux de fianchise. (Voy. Née, hist. du Nivernois,
faitpasser de la main du lîoi dans celles de ses p. 40.) F.n vertu de l'affranciiissemcnl, un serf
vassaux, les esclaves, que les anciennes Coutumes maiii-mortahie pouvoit, mourant sans enfans
appellent serfs de corps et d'héritage; que ces h'gitimes. lester en faveur de ([ui bon lui scmbloit.
esclaves allaclics îi la terre sur laquelle ils vivoient, Aulremcnt, » pur ceo que serfs sount annex (1) à
en faisoient en quelque sorte partie, qu'ils en éloient " fraunk lenement le Seigniour, ne sount mye
regardés comme une dépendance. De là, cette loi " devisables en testament. « (Britton, des Loix
d'Anglet. fol. 78, V°.) Ces esclaves ou serfs, connus
qui défendoit d'affranchir un huinme de corps, sans
le consentement du Seigneur suzerain. « Nus Va-
sous les dénominations générales de serfs main-
« vasor ne Genlislioms ne puel franchir son hons
mortahles ou Iresfonciers, étoient moins serfs de
" de cors en nulle manière, sans l'assentement au
corps que (Vliéritage. Ils étoient serfs « à cause des
« Baron, ou du chief Seigneur. » (Ord. T. I, p. 'iSS.)
« terres et héritages qui furent baillées à leurs pré-
Les terres, ou les llefs dont les hommes de corps « décesseurs, ou à eux, sous ces conditions servîtes.»
faisoient partie, étoient abréfjés par leur affranchis-
(Pasquier, rech. Liv. IV, p. 33i.) Par l'affranchis-
sement. 11 falloit donc que le chef Seigneur y con- sement, un homme de corps, ou serf de poursuite,
sentit, sans quoi le serf affranchi lui étoit dévolu
obtenoit la liberté de (]uitler son domicile pour
aller s'établir où il vouloit, sans que le Seigneur
dans le même état et la même condition qu'il éloit
avant l'affranchissemenl, et ainsi successivement de pût le réclamer. (Voy. Id. ibid.) Le Chapitre de
S' Germain d'Aiixcrrc affranciiissanl de la main-
Seigneur en Seigneur, jusqu'au Hoi, parce que le
Seigneur suzerain n'avoit pas plus de droit que les morte les biens- meubles et les héritages des
ixnU-mù'abréijer son fief; et iiue raffr.mchissement habilans de la lerre d'Écan-S'-Gcrmain, excepte les
d'un serf, passé de la main du Roi dans celle d'un « hommes et femmes de corps main-morlaliles et
" de poursuite, liiiuel sont et demourroul en celle
vassal, intéressoit directement le souverain. (Voy.
Beaumauoir, Coût, de Bcauvoisis, p. "2.">3 et suivant. « mesme condition que ilz estoient paravant. »
— La Tliauinass. Coût, de Berri. p. 16 et suivant. (Ord. T. Vil. p. 390.) Il y avoit donc autant de sortes
Id. ihid. p. 108 et suivant.) Aussi voyons-nous que
d'affranchissemens que d'espèces de servitudes,
lorsqu'il n'avoit pas confirmé les lettres d'affran- dont la différence constituoit celle de la condition
chissement accordées par ses vassaux, les serfs des serfs. (Voy. Serf ci-après.) « Ce mot alfiaiichis-
affranchis dcmeuroicnt par rapport à lui dans la semenl et de bourgeoisie, sonne et signifie que
^>
m^me condilion. (Voy. Pasq. Bech. Liv. IV, p. 335.) « le bourgeois affranchi est manumis, eximé et
« affranchy de tous droits de taille serve, morlaille,
Telle est la disposition d'une Ordonnance de Charles
" et autres droits de servitude estima de la mor-
VL datée du 20 octobre 1409. « En noslre dit Royaume ;
" estoient de main-morte et serve condition; les- lesdits droits de servitude. " (LaTli;iumass. Coût,
<>
franches par rapport au Roi, st'uible moins ac- La ûiyr,- |i,iil (lel sien laisoil,
corder un nouveau droit à ces Églises, ([ue leur Kt li .ilaiil it li venant ;
C'est peut-cire sous ce uicuic point de vue (iu"on On lit plus haut :
doit considérer le pouvoir ((uc Louis Vi donna, Qu'il estoient clamé lavoa.
en 110!), à l'Abbé de, S' Deiiys. d'alfrancbir ab-
solument les serfs de l'Église, de l'un et de l'autre
C'est fi cause de son teint hàlé, noir comme celui
sexe. (Voy. Félibien, liist. de l'Abb. de S' Deuys,
page ia7.)
d'un Africain, que le frère de Louis de Briese et de
Jean d'Yppre, étoit nommé le haffre, le liasle de
Affrc, siibst. féni. et inasc. Frayeur, cfl'ioi. Flnmlres. Kn ce cas, il faut dériver le mot liaffra
Criminel, brigand. Africain. du latin afer, Afiàcain. La Duchesse de Bourgogne
perdit au sii'ge de Nicopoly trois frères, « que
Ce mol, ([uou ue trouve point dans le Dict.
de H. Eslienne, est beaucoup moins ancien dans
><moult elle aimoit, quoy qu'ils fussent bastard; le
« premier fut le Haffre de Flandres, etc. »
noire langue que le verbe Affreer ci-après.
Quoique Hiclielet l'ait retranché de son Diction- (Froissart, Vol. IV, \). 'II'.) l'ius haut on lit le
naire, en est fait mention dans celui de l'Acad. <'Hase, et le Hasle de Flandres. « (Id. ibid. not.
il
Dict. —
Ménage, Dict. Étym. —
Dict. Univers.)
a troublé l'esiirit, a fait perdre la tète. Voy.
Affreis ci-après.) On a dérivé le mot affi'é du Grec
On frémit, on frissonne de crainte et d'horreur.
De lu peut-être, le mot affve employé pour expri- aoçioi-, démens. (Celthell. de Léon Tripiiault.)
mer la frayeur, l'effroi qu'excite l'approche de la
mort, la vue d'un danger, etc. On disoit « affres :
AFFRE. Celthell. de Léon Trippault.
c de la mort. » (Monet, Dict.) Belles affres, dans le Aphké. Id. ibid.
sens où nous dirions belle peur. « Ils eurent tous
« si belles affres (ju'ils deslogèrent sans trompette Affréemeiit, adv. Avec effroi. D'une voix
« et s'enfuirent. » (.). d'Aulon, annal, de Louis XII, effrayée. Affré ci-dessus, et Affreusemast
(Voy.
p. -190.) « Les autres Capitaines avoient les plus ci-après.) « Hz commencièrent à crier aux Engioiz
« belles affres que gens eurent jamais. » (Mém. de « moult affréement, qu'ilz allassent à garant, et
Montluc, T. I, p. 51 G.) « que le Déable venoit. » (Hist. de B. du Guesclin,
(1) Ce mot, qu'on ne trouve qu'au xv« siècle, vient, d'après Littré, du haut-allemand chvr; on peut lui comparer l'italien
(iffo, hérissé, aigre, (n. e.) — (2) Du Gange signale le mot offractore, pour cffractorc : qui fracture les portes, (.n. e.)
AF — 210 — AF
On lit effrées, s'en effréerenl. (Ibid. .ms. du Roi. " filles, n'est que lesdits conjoints
à l'exclusion des
— Voy. Effreer ci-après.) « y eussent autrement pourveu, soit par affreris-
« sentent et deshéritance. » (Coût, de Chiniay, au
VARIANTES :
nouveau Coût. géii. T. II, p. '271, col. 2.)
AFFRÉER. Alhis, MS. fol. 105, V» col. 2.
Afbaier. Ibid. fol. 76, R» col. 2.
-'Suivant la Coutume de Metz, un père qui avoit
aliéné l'héritage de sa femme, même de son con-
Affrenor, verbe. Mettre un frein. Rendre docile sentement, ne pouvoit en cas de veuvage se rema-
au frein, refréner. rier, sans exposer les enfans du second lit à être
Le premier sens est le sens propre. poursuivis en garantie, à moins (]u'il n'y eût Lettre
il'affrerement. « S'il avient pour garai'ilir le ven-
A fource ouvrirent sa bouche eslre
il (1) son gré,
A guise de cheval que on a afrcné, « dage, les derniers possédans les meubles et dettes,
Li ont mis cèle corde, etc. « seroient tenus îi la garantie, s'il n'y avoit Lettre
Berle as granç pii's, MS. de Gainât, fol. t23, R* c*tl. 2. « d'affraiiriment, parce que pour garantir, sont
un cheval " prcmiei' obligez meubles i[u'bérilages, sauf où il
C'est avec le frein iiu'on rend docile.
•< v a unespécialib' en faild'dhli^ation, oucensive. »
De lu, on a dit :
Dans la signification morale et figurée de refréner, AFFREREMENT. Pilhou, Coût, de Troies, p. 58.i et 585.
on disoit :
Affrayri.mext. Nouv. Coût. gén. T. II, p. 424, col. 2.
Affrerissement. Id. ibid. p. 271, col. 2.
Soufrance les orguex a fraine,
Et les guerres à pais maine.
Affrété, participe. Lié, attaché. Equipé.
Mars de Cambray, MS. de Gaignal, fol. 158, R- col. 1.
Sur le premier sens. (Voy. Colgr. Dict.)On appelle
Autruy amer, avoir langue afrenée, encore frette(3) le lien de fer dont on garnit le
Fait en tous iieu.\ son bon nom remanoir.
Eusl. des Ch. Pots. MSS. fol. 3G8, col. 3.
moyeu d'une roue, pour empêcher qu'il n'éclate,
qu'il ne rompe.
En considérant les lojx de la décence et de la Dans la signification d'équipé, nous lisons :
Cuers plain de sens, et cors de grant biauté. Ce mot pris en l'un et l'autre sens, est le même
De l'amoureus rcgart bien afrcné,
Et langue bien castoie, que I'retê ci-après.
Qi vous auroit à amie VARIANTES :
AFFRENER. Percef. Vol. 11, fol. 117, V» col. \. Affreus, adj. Qui effraye. Ce mot, de même que
Afer.ser. Ane. Poës. fr. .MS. du Vatic. n" 1490, fol. 40, V\ le participe Affre, vient d'ArrRE ci-dessus. (Voy.
Afrainer. Alars de Cambray, MS. de Gaignat, fol. •I.'jS, R». Moiiet et Cotgr. Dict.)
Afrener. Fabl. MS. du R. n<'7218, fol. 179, V» col. 1.
(1) en dehors de son gré, contre son gré. — (2) récompensé. — (3) Il ne faut pas confondre frette, qui est une
contraction de ferrelte, d'après Diez, avec frêle, signifiant paré, qui vient du bas-latin fristatus. C'est à celle étymologie
qu'il faut ramener le mot cité dans l'exemple, (n. e.) — (ij voilà.
. \
AF - '217 — AF
Arfrciiseté, suhst. fém. Chose effrayante. Du Affuicant. Athis, MS. fol. 104, V» col. 1.
mot Afkiucis ci-dessus. (Voy. Rob. Est. Thierry et — Afhican. Rabelais, T. IV, p. W5 et 47.
AuFiiicAN. Enfance d'Ogier le Danois, MS. de Gaignat,
Nicot, Dict.) fol. KM), R" col. 2.
AcFiticANT. Ansois, MS. fol. 09, V° col. 1.
Affi'iandoinont, subat. mnsc. Action d'uffrian- Auii'.iQUANT. Ruenon de Commarchics, MS. de Gaignat,
der. (Cot^ravo el Moiiet, Dict. Voy. AFpnioi.i;Mi;.Nr — le col. 2.
fol. Iir,,
Ei'KitiQiiAN. Rom. de la prise de Jérus. cité par Du Cange,
ci-après.) Gloss. lat. au mot l'atliuni, col. 07.
VAKIANTES :
AFFRIANDEMENT. Cotgr. Dict. Affrique, suhst. fém. Afrii|iie. Troisième partie
AFFRiAxnicMANT. Monet, Dict. du monde au midi de lEuropo. Lusancicns Ceogra-
jilies la iHiriieiit pour la plupart à l'Orient par le
Affriandoi", verbe. Rendre friand. Proprement, Ml. Séiiarée de l'Asie parce lleuve, et de l'Europe
rendre une chose agréat)le au goût; au ligure, la
par la mer Méditerrannée, on a pu la nommer
rendre agréable à l'esprit. (Voy. Fhiand ci-aprùs.)
Affrique, du mol arabe .l/z/fra/î qui signifie séparer.
Vous, fiUes du Dieu puissant (Voy. Martin, Lexic. etym.) Au l'cste, il n'y a rien
Et rte la Nymphe marine,
d'assuré sur l'origine dec^etlc dénomination. fVov.
Cette mignarue cyprine,
Fillette au Dieu blanchissant, Rourg. orig. voc. vulg. fol. 31», K°. Dict. Univers. —
Affriumh'z ma chanson — Rabelais, T. I, prolog. p. 48, note de Le Duchat.)
Des plus mieleuscs douceurs, etc.
Voi-i. de Loys le Caron. fol. -43, R-.
Un Duc d'.l !(/;•( (/(«' et de Morance,
Vassauz de moult grante puissance.
On netrouve point .ce mot, dans Rob. Estienne. Athis, MS. fol. 105, V col. 1.
Cependant Thierry, Nicot et MuncI, le citent dans Lu Poule d'Afrique, ainsi nommée, parce que la
leurs Dictionnaires, avec la signification (jui sub- première race en est venue d'Afriiiiie. est vraisem-
siste. (Voy. Affuitkh ci-après.)
blablement la même que la Pintade, espèce de
poule que les Auteurs appellent poule d'Afrique, de
Affriolement, ^ubst. mnsc. Action d'affrioler.
Barbarie, de Numidie, de Guinée, etc. (Voy. Bou-
(Voy. Thierry, Oudin, Cotgrave et Nicot, Dict.) Le
leill. Som. rur. nol. p. 2ô0.)
verbe dont ce mol est formé, subsiste dans le style
familier. (Dict. de l'Acad. fr.) C'est un dérivé du
verbe Frire ci-après. (Voy. Affriandemekt ci-dessus. AFFRIQUE. Rourg. Orig. voc. vulg. fol. 39, R».
AFRUiE. Marbodu's. col. 1662.
Affriqiiain, AuFFRiQUE. Chron. S' Denys, T. I, p. 137.
adj. et suhst. masc. Africain.
AuFRiQUE. Rabelais, T. I, prolog. p. 48, not. 20.
On employoit ce mot comme adjectif, pour dési-
gner les étoiles que l'on tiroit d'Afrique. Affriter, verbe. Affriander. lie frit, participe du
D'un cendal (1) vert et affricdnt verbe Frire ci-après, l'on a dit affriter dans la si-
Ot confanon, etc.
gnification figurée d'affriander.
Alhiâ, MS. fol. 105, V- col. 1
Et ge en demant le bevrage
En sa tente gisoit sor un paile aufrUjuant.
De cest amor qui bien affrite.
Buenon de Coiniiiarchies, I\IS. de Gaignat, fol. 107, col. \.
Taisiez Dame, laissiez lui quite, etc.
La position de l'Afrique, relativement l'Europe, i^
Corlois d'Artois. MS. de S. Gem. fol. 83, V- col. 2.
(1) C'était une étoffe toute de soie, tort prisée au temps des Carlovingiens. (Voir Quicherat, Histoire du Costume, p. 122.)
On tire ce mot du latin simion. (n. e.)
1. 28
AF - -218 — AF
« bravement de loin, et... noslre Cavalerie a une Affrontement, suh&t. masc. Action de se ren-
« furieuse boutée à Vdffront, etc. > (Disc. Polit, et contrer, rencontre, attaque. Action de tromper,
:Milit. lie la .Noue. p. i3().) tromperie.
une métonymie semblable ù celle que
C'est par Du verbe .\ffronter ci-après, l'on a dit au premier
nous avons remarquée sous Auent ci-dessus, que le sens " affin de voir ce (lui se passeroit à Yaffron-
:
mot front se prend encore llgurément pour tout le " /fm^')i< de ces deux armées, etc. » (Mém. de Sully.
visage. De lî>, le composé affront dans le sens d'ou- T. I, p. 304. —
Voy. Oudin, Dict.)
trage, injure faite, ou dite à queliin"un en (ace. l'a Dans le second sens « faut laisser au Magistrat
:
père outragé par une plaisanterie indiscrète de la « descouvrir et punir les affrontemens de ces
;"i
part d'une de ses tilles, lui fait ce reproche : belistres et maraux. » (Bouchet, Serées, Liv. III,
•'
rectif, " comme on parle, comme l'on dit. >'(Serées, Que mors kai, etc.
Députés du Parlement qui avoit déclaré les Princes Le front partie de la tète. De là, le verbe
fait
étrangers incapables de régner en France, vinrent affronter pris figurément pour blesser à la tète,
pour justifier sa conduite; l'Archevêque de Lyon, assommer.
qui étoit lu présent, dit que " la Cour avoit fait à Et ne te chaille qui hault monte ;
- M. (le .Maveune un vilain a front ; " et sur ce que Qui de plus hault chiet, plus &\ifro)itc.
le Président remontra iiue " la Cour n'étoit point Eusl. des Cil. Tocs. MSS. fol. 331, col. 2.
« afronteuse;i\ ne faut, répondit Monsieur de Lion,
Miex li vcnist qu'il fust ufrontez d'une mâche (4).
« tant s'arrêter sur les mots. Afront est un mot
Fabl. us. du R. n- 72IS, fol. 252, V col. 2.
• Italien. lié! nous ne sommes, répliqua le Prési-
On distinguoit affront de superchevie. « Quel- Cortois d'Artois, liS. de S. Germ. fol. 847, V' col. 3.
« qu'un.... luy avoit fait, à ce qu'il disoit, une su-
Tant en tuent, tant en afrontent,
• percherie et un vilain affront. » (Uouchel, Serées,
Qu'à peines le sauroit nul dire.
Liv. II, p. 144.) Cependant Monet explique ce mot .\insi furent mis .à martire.
dans la signification de tromperie. (Voy. Affronter G. Gui,irt,US. fol.l'.l, R'.
ci-après.)
VARIANTES
En considérant le front comme le devant de la
:
haut du visage, dont il fait aussi partie, l'on
tète, le
AFFRONT. Monet, Dict. - Douchet, Serées, Liv. I, p. 365.
Afront. Rom. du Brut, MS. fol, i;i, V» col. 2. a dit affronter dans la signification de confronter;
proprement mettre deux personnes front ù front,
l'une devant l'autre. L'Amiral accusé d'avoir eu
Aflrontailles, subst. fem. plur. Désignation
part à l'assassinat de M. de Guise, demanda ([ue
d'aboutissans. Aboutissans.
Ce mot, au premier sens, « est procédé de ce Poltrot ^ fust premièrement acaré
(5) à luy et affronté
aux côtés d'un autre fonds. (Monet et Oudin, Dict. Ce sont merveilles sanz pareilles.
— Voy. Front ci-après.) Ne plus que l'en puet les esteilles (6)
(i) m'aimes moins. - (2) celui qui manie l'engin : - (3) à sotiunc. c'est-à-dire à fin mettre à mort. (N. E.)
Vartillcur. (s. e.) :
— (4) c'est le mot masse. - (5) mettre face à face : cara, en français chiure, signifiait visage, (n, e.) - (G) étoiles.
AF — 21!» — AF
Conter, ne plus je raconter Du mol affront, pris pour outrage, injure faite
Ne puis la teste, n'afrniilcr. ou dite en face; on a pu dire affronter, dans le sens
Tant, toutes voies vous en veil dire,
Que do luminaires de cire, d'outrager, injurier, |)ai' extension, déshonorer en
N'ot le conte son souverain (I). outrageant. Il paroit assez singulier que le verbe ail
lUst. de Fr. en vers, ;. la s. de Fauvol. MS. du n. n- C812, fol. 80, 11- col. 3.
perdu deux acceptions conservées au substantif par
l'usage. Cependant Thomas Corneille a dit
Le mol front, sisiiilic encore le devant de la tcMe :
de certains animaux. Ainsi l'on a pu dire que les Ton pourroit du mien contracter la souillure;
sanj,'
Il est encor sans tache, et ton père aljroyitc
tôtes de deux béliers s'aflriDilciiL lorsiiu'opiiosc'cs
N'en corrompt pas si tost toute la pureté.
l'une à l'autre, elles se reucoulrcul, se cliiniiicul, se
Le» lllust. ennemis, oct. iv. se. 8. T. VI, p. Cl.
heurtent. (Voy. .Monel, Dict.) C'est eu ce luôuu; sens
qu'on disoit n'affronter, pro[)rement opposer front Ce même
verbe d;ins la signification de désiio-
à front, en parlant de deux chevaux qui se ren- norer, est ancien dans notre langue.
contrent et se lieurtenl avec violence. « L'un des De voir sachiez que cil s'afronle,
« Escuyers doit i)Ourmener le cheval en son quarliei' Qui le mauvais loc et amonte.
« des lices, non vers la moitié; et l'autre Escuyer Mars dcCambray, MS. de Gaipial, fol, ICO. H- col. 1.
« plus avant d'un peu, t;ar(lant que les clievaux'ne
Ilseroit peut-être plus simple de dire qu'affronte}'
« s'affrontcnl, ne cond)attent. » (La Jaille du champ
en ce dernier sens, a été formé de front considéré
de Bai. fol. r>0, V°.) Les vers suivans font allusion à comme étant le siège de honte de
la et la pudeur.
l'efTel de la violence de ces l'cncruitres, nu'nas(''cs
Nous disons encore d'un homme qui s,'afronte, qui
avec adresse dans un combat pour désarçonner son se dé.shonorc, ([u'il n'a plus de front.
adversaire :
Si l'on en croit .N'icot, « parce que la honte a son
Maint bon serjant 1 deschevauchent, « siège au front, et ((ue tels qui affrontent aucun
Dont les chevaus sont a f routés.
Qui là endroit est desmontoz, etc. « .semblent en cstre privez et esliontez , on dit
G. Guiart, MS. de S. G. fol. 267, II'.
« affronteraucun pour décevoir impunément
,
Faire tête, dans les deux passages suivans Racio, MS. fol. 74, V".) « Moy qui estoye paoureuse
:
(1) c'est-à-dire qu'on ne pourrait compter davantage de bougies. (N. e.) — (2) ne les.
AF — 220 — AF
Las! Sire Dieu, à vous nous affinjons. arbre, caché pour voir sans être vu. (Voy. Affisïkr
Vieil. Je Charles Vil, part. 69.
1. p.
« Si les met ^les lévriers) es futayes au lonc
ci-api'ès.)
On court en fuyanl. De là, le verbe affiiir clans la « de tes rais, et les afuste en telle manière qu'ilz
signification d'accourir. « Verrez venir et affiiir " puissent veoir l'un l'autre, et doivent estre afustés
- gens d'armes, Ciievaliers et Escuyers de France à « et couvers de branches pour estre mains veus. »
« grand effort. " (Froissart, Vol. III, p. 119.) (Modus et Racio, ms. fol. lli, R°.)
Les Bourguignons et les .Vngloys De là peut-cire, notre mot fi\lé employé figurémenl
Tantost après y alfowjroit ; pour désigner un homme (|ui, cachant avec soin ce
Et par deux assaultz ou par troys. pense, semble être à Vaffût des actions et des
(|u'il
Firent tant qu'Uz la rescouirent'. (1)
Vigil. de Charles VII, part. I, p. 14.
discours qu'il voit et entend. Afustis avoit la même
signification dans notre ancienne langue.
Il du temps de Nicot, qui dans
vieillissoit déjà Et l'Emperères afuslis,
son Dictionnaire au mot Àfl'iiir, conseilloit de faire Ki les gierois (3) avoit rostis,
usage du verbe accourir. Se raist empirant en l'Empire :
Se Dieu Toulsist l'avoir permis, ce fust « dessoubz du vent pour eulx afusier, el si le pays
Pour les François rempart de bon affust. « où ilz se doivent afuster, est de clère fustaye, ilz
Crclin, p. 138.
< doivent estre afustex, plus loing les uns des autres
De là encore affust pour signifier une machine de " qu'ilz ne doivent ciuant ilz safustent en pays
bois servant à soutenir le canon et à le faire rouler. < couvert. » .Modus el Racio, ms. fol. 73, R".) « L'en
(Voy. Cotgr. Dict.; Les affnsls de l'artillerie, sont " afuste lesgardesdespaniaux (4; et seleleu
« la garniture de bois, comme roues et charroy, et <> vient, le garde le doit laissier passer son fust ;
« semble que l'origine de cecy vient de fustis. > « (c'est-à-dire l'arbre, le buisson qui le cache, der-
(Nicot, Dict. Voy. .\FrLSTER ci-après.) " rière lequel il est à l'affût) puis lui doit getter un
Cotgrave explique ce même mot par toile de " de ses basions après le cul. liiid. fol. (iS, R". —
batiste; peut-être une espèce de futaine. (Voy. Voy. Affi:stk ci-dessus et Fust ci-après.)
Ft iT.MM-. ci-après, dont on a cherché l'étymologie, Dans le second sens, .iffuster signilioil garnir de
dans le latin fustis (2).) fust. (Nicot, Dict.) En ternies d'artillerie, mettre le
canon sur son affût, espèce de machine de bois
Affusté, participe. Mis à l'alTùt. Fùlé. Mis sur roulante. (Voy. Affist ci-de.ssus.) Cette acception
l'airùt. subsiste; maison ni' diroit plus « cuidant (|uedeus-
Du mot Affist ci-dessus, l'on a dit affusté pour " sions venir par un bout, les.... onnemysy avoient
signifier mis à Vaffût, proprement caché par un " mis la pluspart de leur artillerie, et mesmement
(I) reprirent. — (i) De Fouchtàn, nom d'un faubourg du Caire, où l'on fabriquait cette étoffe, (n. e.) - (3) jarrets.
-
(4) panneaux.
AF — i'ji — AF
- avoient faicl affnsesier de du camp, outre
celle gereux de se confier, et dont la parole n'étoii pas
« le... Rhin, pour baltre par devant le bout de leur sûre, qu'il étoit de fier ufis.
« dit cauii). » (Lctl. de Charles IJuc de Dourgogne, Quar félon sunt et de moult fier afin.
au sieur Du Fay, p. JKJ'i.) Anscis, .MS. fol. 50, R- col. I .
Des lunettes sur le nez, comparées à un cuioii (In donne un fief à la charge de foi et lioinmage
sur l'rt /'/»/, l'un a pu dire lii;urcuieid « i'kuiscIic/, :
;
Confiance en soi-même, en ses forces ou dans 115, V°, et H6, R°.)Ailleurs, on lit, arrefours. (Ibid.;»
Toutes voies par son afi AFOUR. Modus et Racio, .MS. fol. 1C8, Y».
Li bons Rois tous les desconfi. Affour. Ibid. fol. 174, R".
Tant que cil à sa merci furent, etc. Arfour. Ibid. fol. 115, Y».
Ph. Mou.k, MS. p. 86. Arrefour. Ibid.
Peut-être confiance en Dieu, et dans son secours.
Afourcher, verbe. Placer en forme de fourche.
Là les ocist et desconfi. Enfourcher.
Et par Dieu et par son afi.
(Voy. FouRc ci-après.) « Met les cuisses du cerf
Id. ibid. p. 109.
« contre terre, jointes l'une à l'autre, si que la
De là, on a dit d'un homme auquel il étoit dan- « queue du cerf soit contremont
; puis a fourche
les
(1) deux morceaux de toile claire comme celle d'une araignée, (n. e.) — (2) leurre, appât, (n. e.)
000
AF AF
« deux jambes du cerf par devers la queue. > deviennent stériles. De là. on a dit dans un sens
(Modus el r.acio, ms. fol. 31. V».^ moral :
L'allitude ordinaire pour tirer de l'arc, «st d'a- ... la Hors qui porte le fruit,
vancer un pied devant l'autre, de manière nue les El l'ame norrist et afruit :
fendu, de taille à être bien à cheval, à bien embras- « justice, et le laisser en l'ordonnance de ses
ser le cheval, qu'il étoit bien afonrchant. « Cheva- " créanciers... el la raison si est que sans mautel
« lier doit avoir gresles cuisses, les pieds et les " bien se peut vivre. » (Douteill. Som. rur. liL .\x,
« jambes ung peu courbez, et estre bien afonrchant page 799.)
« el avoir durs os, etc. » (Le Chevalier de la Tour, Le manteau ou autre vêtement dont on se cou-
Guidon des guerres, p. 92, R- col. 1.) vroit, étoit souvent retenu, fixé par une agrafe. De
là, le mol aff utile pris dans la signification générale
VARtANTES :
premenl fructifier, rapporter, produire du fruit; Descaus, nus pies, affublés d'une nate.
au figuré, du bien, de l'utilité. Ane. Poél. fr. MSS. avant 1300, T. III, p. 1167.
Tos cis aferes riens n'dfniite. On a dit dans un sens propre et figuré tout-à-
Fahl. MS. du l\. n- 7218. fol. 3. R" col. 1.
la-fois :
atlaclier en a<irafant, i)ar extension altaclier, dans Qui mollit volontiers l'afiihla.
Li mantiaus plus escorta (2)
le sens le plus général :
thieu de Coucy, Hist. de Charles VII, p. 595.) AFUBLER. Fabl. MS. du R. n° 761.0, T. I, fol. 113, V' col. 2.
.•iFECLER. Borel, Dict.
Le Régent pour l'eure affala Affeudler. Cotgr. Dict.
Un chapperon de la livrée, etc. Affubler. Bourg, de Ori". Voc. Vu!g. fol. 39, V». — Du
Eust. des Ch. Poîs. .\!SS. fol. 573, col. 1. Cange, Gloss. Lat. au mot Af/ibulare, col. 218. — Valesiana,
p. 201. - Ménage, Dict. Étj-m. - Rob. Estienne, Nicot et
Il s'agit dans d'un manteau en-
les vers suivans, Oudin, Dict.
chanté, avec lequel on éprouvoit la fidélité des Affller. Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 573, col. 1. -
Molinet, p. 184.
femmes.
La fée fist ou drap \m euvre Xhihlenre, subsl. fém. et masc. Manteau, vê-
Qui les fauces Dames descuevre. tement, coitfure.
Jà Dame qui l'ait ufubU,
S'ele a de riens mesevré
Nous avons indiqué l'origne de ces acceptions,
Vers son Seignor, se ele l'a, sous Affi'ller ci-dessus. « Cume ço oid Ilélies, de
Li œantiaus bien ne li sera, « son afublail cuverid sun viarie, e eissid ^4 » (Livre .
Qu'il ne soit trop cors, ou trop Ions, etc. .'i'afubleure ot contremont haucie
Fahl. lis. du R. n° 7615, T. I, fol. H3, R'col. ).
Pour le mai :
— (3> Ce passage est cité dans l'Histoire du Costume de J. Quicherat, p. 244. (n. e.) - (4) Traduction :
(2) s'accourcit.
« entendit Ehe, il couvrit son visage de son manteau et sortit. i (n. e.) — (5) Voir plus bas, page 228, article
Quand ce
Agali : « Plas piez avoit et agalis ; grans estoient, haingres et alis » ce mot, on le voit, pouvait être pris en bonne et en
;
mauvaise part les pieds sont muigres. et la dame a la taiUe »«»ice ; on pourrait le rapprocher de l'allemand hager, qui a le
;
« sont aujourdliui de nopces. » (Rabelais. T. IV, AGACEMENT. Rob. Estienne, Nicot et Cotgr. Dict.
Agacemant. Monet, Dict.
p. 283.
Agas.seté, Agassl-re. Cotgr. Dict.
Et qu'est-ce cecy, est-ce à meshuy.
Dyable y ait parts; ar/a, quel prendre?
lia! Sire, que l'en le puist prendre
Agacer, verbe. Aiguillonner, piquer, irriter,
Qui ment, etc. exciler, harceler, ([uereller. Rendre un son aigu.
Farce de Palhclin, p. 40.
Agacer. Émousser.
VARIANTES On a dérivé ce verbe àn\a\.\n acuere, aiguiser (1).
:
AG.V Eorel, Dict. — Celtliell. de Léon Tripault. — Ménage, (Voy. Celtliell. de Léon Tripault. —
Bourg, de orig.
Dict. Étym. — Dict. Univers. voc. vulg. fol. 40, V° etc.) Nous rappelons cette
Agau. D. Carpentier; suppl. Gloss. de Du Gange. étymologie, de préférence aux autres, parce qu'elle
Agua. Rabelais, T. IV, p. 283. semble nous découvrir la cause du rapport de signi-
fication qui se trouve entre Agasseh et Agusser ci-
Afjacc, subst. fém. Pie. après. Le verbe agusser signilioit aiguiser agacer ;
Sans rappeler ici les diver.ses étymologies de ce ou agasser, aiguillonner, proprement piquer avec
mot indiquées dans le Dict. Univ. ail mot agacer, et un bâton aiguisé, on garni d'un fer aigu tlgurément ;
dans Ménage, (Dict. Étym.) sous ceux d'agacé et piquer, irriter, exciter, harceler, quereller. (Voy.
agasse, nous observerons que l'agace pourroil avoir Borel, Rob. Estienne et Cotgr. Dict. Faifeu, p. 13, —
été ainsi nommée à cause de son cri aigu. (Voy. Du clc: Telle paroit être l'origine du sens figuré de
Cange, Gloss. Lat. au mot Aregata, col. (j76.) En notre verbe agacer, lors même que nous l'employons
Languedoc, on l'appelle agasso. agace en Bretagne, en parlant d'une femme, dont les regards^ les
rt^rtf/zr* en Picardie en Poitou ajace (•!). Ménage,
;
propos, les manières irritent les passions et excitent
Dict. Étym.
les désirs.
A chascun son estât suffise : Les oiseaux, ennemis du hibou, l'agacent, le
Va'juchc ne vcult eslre canne. harcèlent par leurs cris aigus, dès qu'ils l'aper-
L'église son estât prophanne, etc.
çoivent ou qu'ils l'entendent. De là, on a dit: « Les
Eu3l. des Ch. l'oi-s. JISS. fol. 2)4, col. 1.
« menus oysiaux viennent agatier le liuan, ou la
On a dit figurément en parlant de l'IIippocrène : chuète. "'(Modus et Racio, ms. fol. 100, V'.)
<•
(I) Le bas-latin a les formes a'jnliu, aigatia ; Diez le tait venir du haut allemand agnhtra. (n. e.) — (2) Diez fait venir ce
mot de l'ancien haut allemand hatjan. précédé de la particule romane a, ce qui aurait permis le changement de h eu g. On
peut aussi le considérer comme un dérivé de agarc ; on Normandie, on dit qu'un oiseau agarr, quand il défend son niu par
ses cris à Paris, on dit agtiichcr un chien pour l'exciter. Quant à acuere, il aurait donné aigure (n. b.)
;
—
AG — '225 — AG
On
imite le cri des oiseaux autour de la chouette, Afjachics, mbst. maac. plur. Espèce de Moines.
en rendant des sons aigus; en ayaçanl, comme on C'est par allusion au plumage noir et blanc de
disoit auti'efois. " Doit.... agacer, et apcUer les l'Agace, de la l'ie, que l'on a nommé />r;'^',s «;/a-
<' oyseaux d'une fneillc d'ierre, et après piper l)ien cliiescertains Moines, dont l'habit étoit blanc et
<• bas. » (Moduset Uacio, foi. S'.). \\\) « (Juant l'en noir. Le l'ape Ciégoirc, dans un Concile tenu à
<• Ireuve les oyscanx, l'en s'assici eu une phun? dcs- Lyon, eu l'i7;i, su|jprima » pluisseur ordeuement
" couverte, et met I'imi sa cliuotle iiors d'un cosli', " par le conseil des l'rescheurs el des Krei'es Mi-
« et sou hrculet (I) d'autre, et doit l'en (igachier de « neurs, si come li l''reres agachies, el li Ereres aus
« la fueilled'yeiTcet piper... si prentl'en lieaucoup « sacs et luit li autresqui n'estoienl rente. > (Chron.
.. d'oiseaulx. » (Ihid. ms. l'ol. 18'>, V°.) de Erance, citée par Du Cauge, Closs. lat. au mol
Lov^i\n agacer, siç,iiilic celle espèce de sentiment FmlrcH l'ijes, col. G02 (-!).)
incommode (|ue le pi(iuaul des acides cause aux
dents, M. Ijancclot le dérive du latin acere, dont la Agai'in, siilist. nuise. Cor, espèce de durillon.
racine, suivant Martinius, est la même ((ue celle du Sommité.
verbe acucre, aiguiser. AnciennenuMit, l'on ccrivoit Si la racinede ce mol est la môme que celle
(lacer, asscr, etc. d'AcACKK ci-dessus, ou peut dire qu'il a signifié
l'aigre grappe d'aisil (2)
. . .
cette espèce de durillon (jui vient aux pieds, soit à
Mangiérent en ramenlirance cause de la forme du cor, dont la racine est termi-
Les anciens, dont leur fil, née en pointe soit à cause de la douleur aiguë
;
Par la grape do curtil,
Aassent leurs dénis en pesance. qu'on en ressent. (Voy. Dict. de Trévoux el Cotgr.
Eust. des Ch. l'oës. MSS. fol. 84, col. 3. Dict.)
Il signifioit aussi sommité, la pointe, l'exlrémité
On a dit dans un sens moral
et figuré :
du sarment ([ue pousse le cep de vigne. (Voy. Cotgr.
De vont rungant l'cscorce
la noiz ;
Dict.)
Mais ne sevent qu'il a dedenz.
Péchiez lor aace les denz :
VARIANTES :
Nous remarriuerons avec Le Duchat que « des Agaillai'dir, verbe. Devenir fier. Rendre gail-
« dents agacées, ou comme on parloit ancienne- lard.
o.ment. esgttassées, sont des dents rebourliées et On a dit dans le premier sens :
« hors d'état de couper. « (Ménage, Dict. Étvm. Bien est cest Roi agaillardi !
Rabelais, nouv. Prolog. T. IV, p. 54.) De lu, le" verbe Oyez comme il fait le hardi,
Et comme il ocit et al'ole
agacer a pu signifier en général reboucher, émous- Cens de France par sa parole.
ser. (Voy. Rob. Estienne, Nicot, Monet et C(Mgrave, Il pert que ce soit Renouart ;
Dict.) Ménage, le dérive en ce sens d'exaciare, fait Et il n'a homme si couart, etc.
ù'cx et iVacies. (Voy. Agacement ci-dessus.) G. Guiarl,MS. fol. 115, R-.
VARIANTES :
Dans second sens, ce mol signifioit rendre
le
AG.\CER. Orth. subsist. - Modus et Racio, MS. fol. 89, U». gaillard. (IL Eslienne. conforra. du Er. avec le
A.\CEn. Hist. de S" Léocade, MS. de S' Germ. fo!. 27, R' Grec.) De là, s'agaillarder pour devenir gaillard,
Aasser. Eust. des Ch. Poés. MSS. fol. 84, col. 3.
ACHER. Nicot et Cotgr. Dict.
s'égaler. (Cotgr. Dict. —
Voy. Gai et Gaillard ci-
après.)
Acier. Borel, Dict.
Ag.vguier. Modus et Racio, MS. fol. 181, R». VARIANTES :
Agacier. Borel, Dict. — Id. ibid. l»-'" addit. AGAILLARDIR. IL Estienne, conform. du Fr. avec le Grec.
AoASSER. Bourg, de orig. voc. vulg. fol. 40, V». Agaillardeu. Cotgr. Dict.
Agatier. Modus et Racio, MS. fol. 190, V».
Ag.\zer. Cotgr. Dict. — Celthell. de Léon Tripault.
Egasser. Cotgr. Dict. Agait, subst. masc. Guet. Guet-apens. embûche,
Esgacer. Faifcu, p. 13. piège, artifice, ruse, feinte. Vedette. Embuscade.
Esgasser. Rabelais, T. l, p. 317. Lieu d'où l'on guette.
Esguasser. Ménage, Dict. Etym. au mot Agacer.
Ce mot. que" l'on dérive de l'Allemand Wacht,
veille; en Anglois Wateh, signifie guet, veille.
Agaceur, snbst. masc. Celui qui aiguillonne. —
(Monet, Dict. Voy. Agaiteour et Agaiter ci-après.)
Au figuré, celui qui pique, qui irrite, par quelques
Lièvres couars venans de sa pasture.
paroles, ou par quelques actions. (Monet et Cotgr.
Son giste quiert es montaignes, es vaulx.
Dict. —
Voy. Agacer ci-dessus.) Les yeulx ouvers, se dort soubz la verdure ;
(1) appât fait de brcuUlcs, entrailles de poissons, (.v. e.) — (2) grape d'aisil signifiant raisin de treiUe, me parait opposé à
raisin de verger. gra]K de curtil. (N. E.) - (3) Traduction : « Ils ne savent ce qui est dedans, jusqu'à ce qu'ils sachent briser
l'écaillé, briser le noyau. >< (n. e.) - (4) Edition d'Henschel, tome II, page 401, col. 2. (.n. e.)
I. 29
AG — -216 - AG
De là, on disoil dans le sens propre, à Vayucl, à guet-apens, comme nous disons encore » Si mal :
l'aguet, en ternies de fauconnerie. iVoy. Agay ci- « leur servit leur aguet appensé, que des ennuis
Estre en agait, en esgitet pour veiller. « Com- » rent pressez et atteints. » (.1. d'Auton, Annal, de
« manda quilz feissenl armer loiis leurs ^ens Louis Xll, p. .'57.) « Omicides el uialélires, ([ui l'ait
X d'armes, el eslrc en iiyuccl, et tous proslz à la " n'auroient esté par traïson, ou par a</uet appensé,
< minuit. » (Joinvilie, p. 51 • 11 osloil tard mais
) : » etc.> ^Ord. T. lll, p. '.VM.) Vax iraïsoii et en .-
« quant son Kscuyer, ijui tousjours esloit en ayel, < aguet de chemin purpensé. flbid, T. I, p. 257.) <>
« le voit venir, il saillit avant, et luy dist: Sire, L'ancienne orthographe aweit se rapproche plus de
« bien sovez venu. » (Percef. Vol. 11," toi. Il i, H l'étyiiiologie de notre mot aguet. « Cent sols les
col. 1 el 2.) •amendes, altresi de heinfare (1) et de aweit pur-
Tousjours eust fallu estre au guet, " pensé. « (Loix Norm. art. 1.)
Vivre en crainte, soin et tourment, Ce dessein de nuire est désigné par la préposition
En mangeant son pain en csgiiet pour, dans les vers suivans, où le Poëte dit en par-
Sans oser dormir s^ureraent.
lant des médisans et des envieux :
Vifil. du Charles VII, rart. II, p. 15C.
Tout adès sunt en atjdit
Au mettre sou agiiet à une femme, pour
fissuré, Pdur les fins amans grever.
signifier veiller, L^ueller roccasioii do ia séduire. Itiex les puist tous agraventer (2) ;
« Quand les ;;allaii(ls voycntune belle jeune femme Quar je ne les porroie amer.
« mariée à un vieil liomme, ou à un sotin,etqu"elle
Chaiis. fr. du xiii- siècle, MS. de Douliier, fol. 310, R" col. 1.
« est jolie et gaye, ils y mettent leur aguet. » (Les En remontant à l'origine de notre langue, on voit
quinze joyes du mariage, p. 181.) que le mot agait ne signilioit pas de sa nature une
Un œil à l'esgai éloit un œil vif, éveillé, toujours délibération el projet, comme Pasquier l'insinue
aux aguets. dans ses recherclies, (Liv. VUi, p. 70(1 et ([ue c'est ;
Bouche riant, iex à Vesgai : par extension du sens propre, action de veiller,
Fin cuer douz, por qui je m'ésgai. qu'il a signifié le dessein [)our lequel on veille,
Fabl. MS. du R. n° 7218, fol. 267, V" col. 2. embûche dressée pour surprendre (inehiu'un et
La nécessité de veiller l'exécution d'un marclié,
i^i l'assassiner, guet-apens. « Aucuns descorde, len-
fait à terme de payement et de livraison, l'a l'ail « chon, mesfée, ou délict estoit meus en cliaude
nommer marché à agliais. « C'est une vente.... de « meslée, entre aucuns de nostre Uoyaume, ou par
« laquelle celuy qui désire profiter, doit aghaisler, " agait et de l'ait appensé. » (Ord.T. 1, p. 5{i. —
« c'est-à-dire, guetter.... observer le jour du terme, Voy. Ati.iRii ci-après.)
•' et ne le laisser escouler sans avoir prcallablcinenl Car maint pèlerin avoit mort
» livré ou payé; et au refus de sa partie, coiisI^ik' Par poison, el donné la mort ;
« vendeur consigner soubs la main de justice la Au figuré, embûche, piège, artifice, ruse, feinte
« denrée el marcliandise par luy vendue, et par
employé pour surprendre quelqu'un et le tromper.
« l'acliepleur les deniers du marché avant le temps
une Gorgoise,
<•desdits aghais expiré, et à faire signifier par jus- Qui molt estoit saige et cortoise,
« lice à sa partie, afin qu'elle délivré ou reçoive la Molt sçavoit d'engin et A'a(juct.
1 chose vendue, ou les deniers consignez, et en cas Fabl. MS. do S' Germ p. 358.
« d'opposition, etc. » (Nouv. Coût. gén. T. II, p. 98."), Pleur do femme n'est fors qu'njaif.
col. 2.J On marché et agais. (Ibitl. p. 977. col. 2.)
lit Rom. de ia Row, vers 14151.
Veiller uses inléiéls dans une affaire, c'éloit y Dans le sens propre, on appeloit coup d'aguct,
aller d'aguct, connue (raguct.iEssins de Montaigne, une feinte pour surprendre son adversaire et le
T. I, préf. p. 23.) ^ous dirions aujourd'hui avec tromper à la parade. " Le Seigneur de Ternant ciiii
précaution, avec prudence. " Peu dé mariages suc- < marchoil et féroil à coups d'.iguet, sui'init le dict
« cèdent bien qui sont commencés par les beau- ' Caliol, et lui donna si grande atteinte au haut de
« tez el désirs amoureux.
y faut aller d'aguct.
II... " la pièce, etc. » (Mém. d'Ol. de la Marche, Liv. I,
« Celte bouillante anéction n'y vaut rien. Voire est page 2'(8.)
« mieux conduit le mariage par main tierce. » Les Vedetles font le guet, veillent, pour empêcher
(Sagesse de Charron, p. 181. —
Voy.Id. ibid. p. 125. les surprises de l'ennemi. De là, le mot agait a
Si l'on veilloit à dessein d'assassiner quelqu'un, signifié Vedette. « Le Comte Pullois, ù tout cent
ou de le surprendre, c'étoit un aguet appensé, un « lances, et Messire Thomas Frinel et sa route,
(1) fuite, évasion d'un serf de l'anglais hci», serf, et fuy, route,
: (s. e.) — Ci) renverser, de accrepaitji'e, augmentatif de
accrepare: crcpare a donné crever, (n. e.)
AG - 2-27 - A(;
et ratta(iuer au i)assage. (Voy. Agaiteoih ci-après.) « LesCandois... mirent emhusches sur le passage....
« Le cuens Lois... dist Sire.. ^.. j'ai sor lor agait
;
'< et trouva les agucllcuis des Candois qui le pri-
« esté, et veus les ai, et sacliies se vos aies avant, « rent, et luy cou[ièrenl la gorge. « f.Mém. d'Ol. de
« jà pies n'en eschappera Or chevaucha l'Km- la Marche, Li'v. I, p. :i8.'{. Voy. Agait ci-dessus.) —
« pereor avant, et li Chevaliers aiirè's. Li lilac et li
variantes :
« Comaiii saillirent de lor onhiischoitcut et
AGAITEOUR. Lucidaire, MS. de Baluze, n» 572 du Roi
« occistrent tuit cens de la compagnie l'Empereor ;
qu'un. " Lors se mist en un agait, où cil dévoient Le devin devant luy passa.
« revenir, et les vit passer à (11 totes lor proies. » Rom. du Brut, MS. fol. 109, R- col. l.
VARIANTES :
On remployoit en ce même sens avec un régime.
AGAIT. Fabl. du R. n" 7989, fol. 89, V» col.
IIS. 1. - Percef. Il la baisa, et elle lui ;
Vol. I, loi. 49, R» col. 1, etc.
Assez pleurèrent ambedui.
Agais. Athis, MS. du Roi. De dehors la presse la trait, '
Agaiz (plur.). Chron. fr. de Nangis, MS. p. 2. Que homs, ne femme n'es agait.
Aget. Percef. Vol. II, fol. 114, R« col. 1 et 2.
Ageut Aguct.) Le Jouvencel, MS. p. 554.
(lisez
Rom. du Brut, MS. fol. 108. V col. 2 cl 109. R- col. 1.
VARIANTES :
Agaitement, sitbst. masc. Action de guetter. .AGAITER. Rom. du Brut, MS. fol 109, R" col. 1.
(Voy. Agait ci-dessus et Agaiter ci-après.) AG-USTER. Borel, Dict. au mot Aghais.
(1) a signifie ici avec. (s. e.) - (2) du latin vulgaire intertiare, proprement se mettre en tiers entre le voleur et le volé ;
par suite, rechercher. (N. e.)
AG — -iiS
AG
AGAiTiEn. GIoss. Labbe, au mot Speculan, p. 52C.
(lu p. .Mais moult ne mer\'eille par m'ame,
Aghaiter. Du Canjie, Gloss. lat. au mot Achachiare. contre moy ne vient ma Dame.
i,>ue
AoiAiTiEii. Eust. des Ch. Poi'S. MSS. fol. 237, col. 2. Et qu'est-ce esyar la porte es close.
:'
Agi'estkr. Du Cange, Gloss. lat. au mot Achaclihirc. — Je ne vis onques mais tel chose.
Galland, du Franc-aleu. p. tO. Eust. des Ch. Pof s. MSS. fol. 458, col. 4.
AoiETER. Oudin et Monet, Dict. - l'abl. MS. du B. n»7218,
Vocol. 1.
fol. 48,
L'inspection d'une chose, est l'action par laquelle
AuL'ETiER. Gloss. du P. Labbe, au mot Insidiari, p. 508. — on la rei;aide. C'est donc par extension du sens
Fabl. MS. du R. ir 7218, fol. 151, V' col. 2. propre, qu'esoard a signifié inspeclion, la charge,
.^GUETTER. Colgr. et Xicot, Dict. le soin de prendre garde à quel(iue chose. « Le Vis-
ÉNAGAiTER. Rom. de Rou, MS. p. 133.
EsGAiTER. l-abl. MS. du K. n" tM, fol. 58, V" col. 1.
contier... a le reg^d et esijard sur les vivres et
'•
EsGUEiTEU. Rom. du brut, MS. de Bombarde. « autres denrées iiui se vendent os uièlos de sa Sei-
cal, durillon, (jui vient aux pieds ^l)- « justicier pour en prendre la punition et les justi-
il ot une longue jambe
" lier. » (Coût. d'Artois, au Coût. gén. T. I. p. 7'<r>.)
. . .
« loche ^vous l'appeliez bois d"aloës) poi filée d'or de cil sommes fut
<> assi cui nostro Sires tramist
" cypre. » (Rabelais, T. IV, p. 3.) « en Adam, de cuy costeil fut traite li coste por
sovent la voi
et :
Garde t'en bien ; à honneur prend esrjard.
Mais ce li siens cuers ne m'est puis, Lors je respons honte, allez à l'escart ;
:
Par extension, ce mot a signifié l'objet oll'ert ;\ la Pour raisonner d'une chose en bien juger, il et
vue, sur letiuel elle agit, spectacle, dans les passa- faut l'avoir vue, l'avoir considérée avec attention ;
mais il venir de aàlcre. (n. e.) — (2) maigres et hàlés le mot alis étant en rime, 1;^ terminaison is n'a pas une grande
le fait :
Desoremais voil proier en chantant ; " fusl solisant, adrecié h mon esgart,
il seroit
El se li plaisl, ne me
sera tant flore.... " as us et as costumes
de Ghasteillon et de
Que se Pitié/, li ciet as pie/, por moi, « Uormanz et n'an feroient point d'amande
Si doc-je (1) molt k'ele ne la conquière :
" cil (|ui auroientfait lo jugement ou l'esgart, elc. »
Ensi ne sai se fais sens, ou foloi ;
Car cest égarz va par son jugement. (Du Cliesne, gén. de Cliastillon, Preuv. p. J.'i.
Chans. MSS. du C'V Thib. p. 15. lit. de 1231.)
Si ferai, bele douce amie ;
Li Rois voust pour ce qu'en paiz fussent
,Ie m'en tendrai à vostre fsrjdi-t. Que Vesiiart de sa court eussent,
Ainz qu'il peussent plus forfaire
Fabl. MS. du R. n- 7218, fol. r.l, î\' col. 1. :
Hom. de Rou, MS. p. 70. juger suivant les loix et les coutumes d'un pays.
Si le faites semondre par l'u-sage du lîoiaume
Le mol ('s^/rtn/signilloil plus communément jiii;e- «
ment, décision prononcée en justice, sentence d'un " et le menés par t'esgart de la terre, et s'il par
Juge, rendue en connoissancc de cause sur le vu " esgart de cort enchiel, nos somes près de
« faire tant (ju'i! soit amendé. (Martène, Contin.
des pièces, d'après l'inspeclion des pièces. (Voy.Du »
Gange, Closs. lai. au mot Esi/ardinm. Laur. — de (]. de Tyr, col. 707.)
Gloss. du Dr. l'r. an mot EsnariL) « Esijai't n'est pas Se mettre en Vesgart de quelqu'un, c'étoit le
« assise; ne ne doit estre tenus com assise, que prendre pour juge, se soumettre à son jugement.
« court ne peut faire csijart que de paroles, de Alons jà au Comte Richart ;
« quoi l'en se mel en csgart ; et pledéerpeut faillir, Si nous raeton en son esrjart.
11 nous jugera loiaument, etc.
« et faut souvent que moût meillour pleideor... a
Rom. de Rou, MS. p. 153.
« l'on vehu souvent faillir à dire ce que mestier li
" estoil en plait. » (Assis de Jérus. p. 198.) « Ores, Le mot agard ou esgard, a signifié jugement,
«' dit, esgart ou conoissance n'est mie une meime parce que dans un procès, le Juge regarde, examine
« chose car l'on fait d'une parole conoissance de
; le droit des parties. Si ce droit est examiné, discuté,
>< court, ne esijard [)eut l'on faire d'une parole por ;
sans forme judiciaire, il signifiera convention
'< quoi il est clere chose que esijard n'est mie une en général :
« meime chose. « (Ibid. p. 35.) « Sur cest malter soit tenuz li esfjarz
« trové, agard fuit (juc il recovera, etc. » (Tenur. Que vos genz feront d'ambes parz.
de Littleton, fol. 99, R°.) Quand le moiagavd, n'au- Parlon. de Blois, MS. de S' Germ. fol. 13i. V° col. 3.
roit jamais eu que celle significaliou ligurée, il n'en Convention, partage, dans les vers suivans :
« appela et par le plée del appel fuil liel aganle Rom. du Brut, MS. fol. 106, V» col. 2.
;
» repellé et anenly (4), et passa jugement pour la Convention, traité de paix, ou trêve dans cet
« femme. » (Britton, desLoixd'Anglet. fol. 252, R°.)
autre passage :
(1) crains-je. — (2) baisse. — (.3) On appelait égard, un tribunal qui, dans l'ordre de Malte, jugeait par commission les
procès entre les chevaliers; égard signifie donc prise en considération, instruction, (x. E.) — (4) anéanti. — (5) Beyrouth.
AG — 230 AG
(Voy. Ar.AiT et Ac.aiter ci-dessus.) « L"un tleux ne «sembloil feu qe riens ne porroit s'olïrir. •
« fasse mal à l'autre, ne aucuiulommaiire, moleste, de la S" Croix. >is. p. 4.^
illist.
« agard, assault, ne aucune autre grevanoe. l.a On disoit se le voir esgarde, comme nous dirions,
Colomb. Théàt. d'iionn. T. II, p. 45.) Peut-être aujourd'bui, si je vois le vrai, à voir les choses
faut-il lire agait. Quoi qu'il en soil, agard est la telles qu'elles sont.
traduction du latin iusidin': ncuter covuin alteri •<
. li Sires de Chevreuse
. .
<•
inférât tuigoreni, iiialioii, duiunum, insiili;is, Porta rorillambe vermeille.
= insitllnm, aliitdve gmvainen. Voy. Spelmau. >•
Par droite semblance pareille
'
A cèle, se le voir esgarde
Gloss. au mot Campus, p. 100, col. ±] Que r^Vbés de S' Denis garde.
V.\RIA.NTES :
G. Guiai, MS. fol. 3VJ. Rv
AG.\RD. Britton, des Loix d'Anglet. fol. Ml, R». Esgarder l'esgard d'un message sur quelqu'un,
Agahde. Id. ibid. fol. lit, R».
c'étoit jeter la vue, les yeux sur lui pour le charger
ÉGABD. Gloss. sur les Coût, de Geauvoisis. — La Thau-
mass. Coût, de Berri, p. lOV. d'un message.
ÉGARZ. Chans. MSS. du Comte Thibaut, p. 45. Pour cou que Guenelons li fel
ESBART, EsBHAilT. Ord. T. III, p. -295. Estoit do grant Cevalerie,
EsG.vR. .4.nc. Poët. fr. .MSS. avant 1»T0, T. III, p. IlSTi. Et s'ot boine Bacelerie,
EsGARD. Rvmer, T. I, p. 45, tit. de 12.50. El moult iert sages et sénés,
EsGARs. .\ric. Poët. fr. ,MSS. av. l:i«)0. T. III, p. 1(191. RoUant et li autres Barnés
Règle de S' Benoît, lat. et fr. MS. de lieauvais,
E.-^GAr.T. Esgardérent sor lui ïesgart
cil. 10. - Pérard, H. de Bourgogne, p. 30; tit. de 1213, etc. Del mesage, etc.
E^^GARZ. Parton. de Blois, MS. de S' Germ. f. 131, V" col. 3. rii. Uoufk. MS. p. 173.
EsGLARD. Rabelais, T. I, p. 2M.
EsPARD. D. Morice, Hist. de Bret. T. V. Preuv. col. '.W
Aufiguré, ce même verbe signifioit voir, con-
et 99S ; tit. de 1265. sidérer, avoir égard. » Nous aveons aucune cous-
Esw.uis. S' Bernard, Sérm. fr. MSS. p. 232. « tomes îi Orliens, qui n'estoient pas poi fitables à
EswART. Ord. T. III, p. 29i. - S< Bern. Serm. fr. MSS. « la Ville; et nous agardasmes au profit des
p. 86. 1!7, 2(w.Passim.
EwABD. Nouv. Coût. gén. T. I, p. 38S, col. 1.
<i Borjois et ;\ la sauveté de nostre àme, et les
.. (Ord. T. I. p. l."), col. -2.)
abatisines. -
Aflarder, verbe. Regarder, voir. Considérer, Par extension juger, décider. « Ont... resnaule(l)
avoir égard. .luger, décider, ordonner. Adjuger. « discrétion pour ewardeir entre le prout et le
Du verbe simple Garder ci-après, forme de l'Alle- « damaige (2\ » (S' Bern. Serm.fr. Mss.p. 78 et 79.)
mand Wdj'den, en Anglois Ward. on a faitrt,(7«;v/(?r, « S'assemblèrent tuit et prinstrent conseil de faire
propre est regarder, jeter la vue sur un objet : (Martène, Contin. de G. de Tyr, T. V, col. 073.)
« mult furent esgardé de maint gent qu'il nés Agarder ou esgarder, signifioit plus communé-
" avoient ains mais veuz. « (Villehard. p. 10.) ment décider en justice. De là, l'expression esgarder
S'esrjarde vers soleil levant
par jugement pour juger définitivement.' (Voy.
;
La mer 1 voit qui dure tant. .Vgarii ci-dessus. « Li Sires li puët bien esgarder
I
Parlon. de Blois, MS. de S' Gei-m. fol. 130. R» col. 1. « par jugement, que il a le lié perdu par droit,
Par extension voir, apercevoir eu recevant les « quand li jors sera passé. Ainsi remest le fié au
images des objets que l'on regarde. " Mostrent.... « Seigneur. » (Ord. T. l, p. ICI .)
Eswavx; indic. prés, .le considère ; en hilin, Cun- Dans un sens plus (igui'é encore, se gasler, se
sidero. (Itl. ihid. p. '208.) corrompre.
Esw(ir::,ent, subj. prés. Qu'ils considèrent; en Se j'avoie un riche mez (1),
latin Cousidcrcnt. (Id. ibid. p. KJl) Jlio.\ voudroie, c'est vertez,
Assez qu'il aijasiesisi.
vAiu.\NTi:s : Que nulz homs la coiiquestst.
EswARUEK. Id. iljid. p. 41, ti-i ot ll:i. AC.ASfEU. Ane. Poiit. fr. MSS. avant liJOO, T. I, p. 170.
ftwARDEiu. Id. ibid. p. 78 et 79. AoA.sTiii. Deaumanoir, ch. 24, p. 127.
ÈWARDER. Id. ibid. p. 10, 48 et 82.
Anaster, verbe. Dévaster, ravager. Gâter, en- « raison des dommages donnez par les besles, au-
dommager. Gâter, corrompre. « Irement appeliez agalis ; ains appartient aux
Le sens propre est dévaster rendre vide et désert. « Seigneurs L-basteilains, etc.» (Coût. deXainclonge,
(Voy. Gasteu ci-après.) au Goût. gén. T. Il, p. Gi7. En marge, on lit —
agastis (3). Ibid.)
Tout a fait ayasler, et tout rais à charbon.
VARIANTES :
Aiic. Poil. Fr. MSS. avaul 1300, T. I, p. 17G.
AGASTIS. Du Cange, Gloss. lat. T. VI, col. 1438, au mot
Le défaut d'occupations laisse un vide dans la vie. Giiastare (4).
Agatis. Coût. gén. T. II, p, 628.
De là, on a dit ligurément en parlant d'un homme,
vieilli dans une place trop bornée pour l'étendue
de ses talens « Là deinoura et (KjasUi le remanant
:
Agay, subst. nuise. Terme de fauconnerie.
« de sa vie en une dignité, etc. » (Chron. S. Denys,
On curée aux faucons, on les met en curée
fait la
avec lecœur et la moelle des oiseaux, qu'ils ont
citée par D. Carpent. suppl. Gloss. de D. Gange, au
pris. (Voy. Modus et Racio, fol. 65, V°.)
mot Gastare.)
Ce même verbe gâter, endommager.
signifioit Car aux deu.x grues ont osté
« il i avoit aucun fol qui eust delessié empirier
Se Les cuL'urs par endroit le costé
Puis sont les molles qu'i mectront
« sa partie, comme laisser vignes agastir, ou Sur les cueurs; de quoy ils paistront
« trenchier arbres, ou laissier vignes à l'ère, etc. >> Leurs faulcong, etc.
(Ord. T. L p- 219.) Agaslir, dans cet autre passage Gace de la Bijne, des î>éd. MS. fol. 12-J, V.
où il s'agit de la garde que certains vassaux étoient De là, cette définition du mot agay : « Entre fau-
obligés de faire dans le Gliàteau de leur Seigneur, « conniers c'est la mouelle qu'on lire des os. «
paroit être une faute. " Se il ne se tenoit à son (Mcot, Oudin et Gotgr. Dict.)
« estage souffisaument, et li Sires l'en apelast, et On excitoit le faucon à voler, en lui criant à
« li deist ; vous m'avez laissié agastir mon lige raguet, à l'aguet. (Voy. Matthieu de Goucy, Hist. de
« estage, li Sires porroit bien avoir son serement Charles VII, p. 671 ;) et l'on a dit du faucon qui
« que il n'eust pas laissié agaslir son étage, et se gueltoit, qui apercevait l'oiseau, qu'il éloïi au guet.
» il n'ose fère le serment, il en perd ses meubles. » l\oy. Gace de la Digne, des Déituits, ms. fol. 125, R°.j
(Ord. T. L p. Ii7.) 11 vaut mieux lire à garder, De "là, peut-être agaij qui semble être une variation
comme dans le ms. de Baluzc. (Voy. Ibid. note g de d'orthographe du mot Agait ci-dessus, a signifié la
l'Editeur.) curée que l'on faisoit aux faucons avec le cœur et la
(1) de mansus, devenu masus, puis, par le changement d'à accentué en e. Hier. (n. e.) — (2) Et dans la nouvelle édition
d'Henschel, tome VI, p. 746, 3« col., sous le mot vasium. (n. e.) - (3) On peut encore citer l'exemple suivant de la Chronique
des ducs de Normandie, tome II, p. 249, vers 22,740 « Arses sunt les cités garnies, Craventées et ayasties. » (n. e.) -
:
durée de la vie. Jeunesse. Age viril. Vieillesse. Amer vueil tout mon âge,
Majorité. Ane. Pocl. Fr. MSS. avant 1300, T. IV, p. Ufi3.
iiu latin (vvum (i^dont aé paroîl être une abrévia-
tion, l'on a fait aive, aifje, etc. d'où le mol luje qui
Le temps qu'il y a i[iron est en vie, comme dans
ces vers :
subsiste. Considéré relalivement à l'étymologie, il
signifie le temps, c'est-à-dire, la durée des choses, Puis dient (4) en ranc eonlremont,
Selon l'a»; que il ont.
mesurée par le mouvement des astres.
Parlori. de Wois, MS. de S. Gcrm. fol. 1G8, \V cal, 1.
On a divisé la succession des temps en différeus
âges. De là, ce mot s'est dit et se dit encore d'un Nos nos poons bien entr'amer,
espace de temps, composé de plusieurs siècles d'un ;
Que assez somes d'un ai':.
Rom. do Narcisse, MS. de S' Genii. fol. 1 10, R- col. 1.
espace de temps indéterminé; de la durée ordinaire
de la vie. Entre mari et femme, « est Vaage réputé égal,
Quoiqu'il désigne encore aujourd'hui un temps <iquand l'un n'excède l'autre de plus de quinze
indéterminé, le temps auquel les choses dont on u ans. ' (Coût. d'Auxerre, au Coût. gén. T. \, p. 207.)
parle, sont, ou ont été, ou seront, l'usage exigeroit « I^es Philosophes et Médecins défendent aux hom-
qu'au lieu d'âge on écrivit temps ou siècle, dans les « mes d'eux marier devant Yaage de trente ans,
passages suivans « je croy l'crmement iiue si les
: o aux Mlles devant Yauge de dix-huit et dienl que :
« l'hiiosoplies qui ont fait la condition de l'homme « \'aage de trente ans à l'homme, se rapporte à
« tant grande et précieuse, eussent eu la connois- « Vaage de dix-huit à la femme, estant riiomme à
" sance des erreurs et folies de Vaage où nous « trente ans aussi jeune en son endroit que la femme
« sommes, au lieu de le dire outi'e tous les aulres « à dix-huit. » (L'amant rcssusc. p. L43.)
« animaiis seul pmlicipant de l'aison, luy eussent On a remarqué dans l'âge de l'homme, comme
« donné toute autre delinition. i^Dialog. de Taliur. >>
dans l'âge du monde, des changemens d'après les-
pagel.) quels oii a aussi divisé le temps, la durée de la vie,
Si dist c'onques en nul aé, en plusieurs âges différons. L'enfance, le bas ûge
Beauté n'ot paix avec cliato. (3) éloit Vaige enfanlil. fS' Berii. Serm. fr. mss. p. 145.)
Rom. de la Rose, cite; par Bord, Dicl. au mot Tctlçon. h'aage petit. (P.ob. Lslienne,, Dict.)
Illuec l'ont mis à grant honor, Et distrcnl ((u'avoient trouvé
Où encore gist à cest jor; Un enfant di' pulil ac;
Où Dex a maint miracle ovré, Filz de la mère Maromex :
L'acclamation vivez par ange, c'est-à-dire long- On disoit jeune âge, ou tout simplement âge,
temps, répond à celle de vive le Roi, dans ces vers, pour signifier la jeunesse.
où il s'agit du couronnement de l'bilippe-Auguste:
Prince, chascun doit dans son jostie aé
D'une part li couronne
tint la Prendre le temps qui lui est destiné.
Li Roys Henryz par son hommage, Eusl. des Cil. Poes. MSS. fol. fil, col. \.
Et crioil: vices pu)' uaijc.
G. Guiart, MS. fol. 13, V-.
Lequel vaull niiculx à jeune Chevalier,
Et a homme qui par le monde va,
C'est par allusion au quatrième âge du monde, Uelle Dame, s'il se veult marier,
nommé par les Poètes l'ûge de fer, que Malherbe Qui jeune soit, ou moyenne qui a
I,'aof/fc' passé, etc.
appelle âi/e/'<?m%, un temps, un siècle malheureux. Id. ibid.fol.no, col. 1.
L'orthographe n'autorise-l-elle pas la décomposition en a et ;/«i, avec le sens de réjouissance, basse viande ou os,
(1)
que bouchers adjoignent aux morceaux achetés ? Quant au cri cité plus haut, il doit éveiller l'attention présente de
les
roiseau et non sa gourmandise future il rentre donc dans le sens d'aguot. (n. e.) - (2) 11 vient de la forme
;
bas-latine
non conservée œtulicum, aé, éé, au contraire, viennent de œlalcm, par la chute du premier I et le passage de l'a accentué
;
au son e. (N. e.) - (3) chasteté. - (i) opinent, disent leurs avis.
AG — 233 - AG
aige entendaule, opposé à aige enfantil dans le d'années dans les passages suivans: « une femme
passag;e suivant « Qui n'esleiroil(l) anzois cors fort
:
« assez de bon aage crioil le nom de Jésus à
« et aige entendaule k'il ne fesisl (2) aige enfanlil, " l'oreille de ce mourant. » (L'amant ressusc. page
« si ceu estoil on sa poosteit. « (S' Bern. Serm. fr. 539.) « Ces deux dames qui... se monstrent assez de
lat. Mss. p. l'i.").) " tmn aur/e, sont tes deux tantes. » (J. Le Maire,
L';\ge viril se nommoit aige bernil : « N'en ait Illusti'. des Caules, Liv. 1, p. 133.)
« j'ai mies petite dessevrance entre les larmes de C'est du moins ce qu'on enlendoit par aage mé-
< dévocion, c'est à'aige bernil, cl entre cèles pri- diocre. « Femme (Vaage médiocre, et comme de
« mières larmes, etc. (S* Rcrn. Serm. fr. mss.
>< « «(uarante ans. > (L'amant ressu.scit. p. ^53.)
p. 219.) C'est la traduction du latin « nec parum : On est vieux à soixante ans l'on a ])assé l'âge :
« distat inter lias laei'!i)naK devolidiiis el irlatis viiil, ou tout simplement Vâge, comme l'on disoit
« utiquejam vn'ilis, alqiie eas (juan priniœva œlas, auh'efois. « De mcui'dre elde homicide peut le plus
« ete. (Id. Serm. lat. col. 810.)
•> « prochain du lignaige faire la suyte; et se le plus
« que ce jeune enfant ne le deust metlre à mort, « prochain après luy, etc. » (Ane. Coul. de.N'orm.
« ainsqu'd parvint en aage d'Iumune, considéré la fol. 9'i, R".) « Cil a ;j«,s,S(' aage, qui a passé plus de
« grand force qu'il avoit veu en luy. » (l'ercef. " (|uaranle ans. » ^ibid. fol. 97, R".; niioi()ue ce
L'âge viril est l'âge oii l'on est en force d'homme. Qui senator est de vile.';.
« S'if n'estoit en \tage ou en force d'homme. >>
Atliis, MS, fol. 65, V col. 1.
(Percef. Vol. IV, fol. 3G, R" col. 1.) De là encore,
l'expression avoir aaige, pour «lire être assez fort, Quoique le mot âge se dise encore absolument
avoir assez de vigueur pour entreprendre une chose dans le sens de vieillesse, on ne diroit pourtant
et l'exécuter. plus « sur son aage ne vouloit estre oyseux.
:
»
Là, Dieu mercy, j'ai cueur et encor aahje. Ne puet garir joenes, ne vieiz.
Crélin, p. 20G. Il n'est jovente, ne aez
Que de ton dart ne soit navrez.
C'étoit aussi de Chevalerie, le meilleur
\'aage Pyramc el Tliisbé, MS. de S. Germ. fol. 98, R' col. 2.
(1) ne choisiroit. — (2) plutôt qu'il ne feroit. — (3) Pourquoi ne pas entendre sénateur qui avait vécu quatre âges d'homme,
quatre générations ? (n. e.) — (4) yeux.
I. 30
AG — I^M — AG
« doit avoir vingt et un an. Froissait, Vol. 111, .\au;e. Crétin, p. iOC).
AÈ. Ane. Poèt. fr.MSS. avant i;!00, T. III, p. 1087. - Alliis.
page 239.) MS. fol. 10, V»col. 1.
4" Sans ciiycs, h moins qu'on ne lise sous emjcs Aez. Uom. du lîou, MS. p. 50. - Pyrame et Thisbè, MS.
dans le passage suivant : de S. Germ. fol. ',W, R" col. 2.
Aie. Parton. de lilois, MS. de S. Germ. foL 1C)8, R» col. 1.
... le Koi Jehan moult faidoient (1)
AiGE. S' Rerniiril, Serm. fr. MSS. p. 171.
Pour cou qu'il avoit à uns jour AiVE. Alhis, .MS. du Roi.
Pendu à duel et à tristour
ÉAGE. Nicot, Dict. - Villon, p. 11. - Crétin, p. 169. -
XXV enfans sans èages Mellin de S" Gelais, p. IM. — Ph. Mousk. .MS. p. .">5i.
K'i li orcnt mis en ostages, etc.
ÉAIGE. Ane. Poèt. fr. .MSS. avant 1300, ï. III, p. 1158.
I>li. Mousk, MS. p. bii.
\Tenur. do LiUletoii, fol. '2-2, \ Rymer, T. I, . — est dans celui de la vieillesse. (Voy. Age ci-dessus.)
p. llô, col. I, tit. de V2H). ]>'ù(ic parfait, lo droit Mes g'i vi Dames et pucelles
nioiiU mi' plot Varroi d'iceUes,
rtiiiit
âge; (Gloss. sur lesCoul. de Ueauvoisis.jCet nue est
Kt plus de l'iiiio que de toutes.
différemment prescrit par les Loixet les Coutimics. Dures ne. furent, no estoutes (3) ;
" Aage parfait, <\\\im\. à ([uiter par la fille (|ui se Mes doucement enlangagies
« marie, en contracl de iiiaiiage les biens jù à elle Et de jone écujc éagics.
« advenus, se prend à quatorze ans, el quant aux Froissarl, Poûs. MSS p. 307, col. 2.
« tien de biens-iuimcublcs, à ce que les conlracls Du mot âge, pris dans le sens de majorité, l'on a
« soi[(M\.e(îticl, aafje parfait s'entendra doresna- fait âgé pour signifier qui est en âge, qui a Vâge
<>vant... à XXV ans. « (Coul. de la .Marche, au porté par les loix du pays, pour user et jouir de ses
Coût. gén. T. H, p. r>17.) \.'Û!ic parfait, lixé à (|ua- droits, et pour pouvoir contracter valablement.
torze ans, est appelé Vâge de discrétion, et distin- « Sont les enfans nobles reputez aagen, c'est à sça-
gué de plein âge dans le jiassage suivant « Le : " voir les enfans masles à vingt ans et un jour, et
" plein âge de maie et female solonque le comon « les filles à ([uinze ans et un jour. « (Coût, de
" parlance est dit l'âge de xxi ans; et l'âge de dis- Valois, au Coût. gén. T. I, p. 3'.»,").) \)'aigée, est une
' crétion est dit l'âge de .xiiii ans. » (Tenur. de faute dans le passage suivant il faut lire tout sim- :
Litlleton, fol. '22, V°.; plement «/.cyc'- " Quelconque jouit et possède d'au-
La sigiiilicaljoii du mot âge pour majorité, est « cun droit réel ou personnel, à titre ou sans titre
très-ancienne dans notre langue. C'est en ce sens « paisiblement, signament le temps, terme el es-
Kn cel tans fu en son pais " absens, tels possesseurs... aciiuiert leur droit de
Li Dus Sadragesel ocis « la chose par luy possessée. > (Coût, de Pernes,
(Jui tote
Sou (il
Aquitagne tenoit.
quR ^'rans noris avoit, au .Nouv. Coul. gén. T. I, p. 383, col. 2. Voy. —
Peuissent bien vengior leur père :
Aniaii ci-après.)
Mais il ne voiront par misère. L'Ordonnance des Eaux et Forets fixe la coupe
Par quoi à Boume fu jugiet
Et est,'ardot et otriiet
des bois à certain âge, à certain temps de leur
K'il orent fourfait, on éage (2),
croissance. De là, on à dit » Dos aéglé ù coper.
:
->
(1) haïssoient. — (2) étant en âge, étant majeurs. — (3) soties; c'est un composé dcshillus, (n. e.)
AG 235 — AG
le déclarer d'âge h pouvoir géi'er ses affaires, soit Agencoiiiont, .s«//.s/. wa.sc. Proportion, conve-
comme étant émancipé, soit comme étant déclaré nance. Agr(''mord, gr'àce.
majeur. I/r>niiiereui', en 1.'577, <ionna au Dauphin, Ce mot, qui subsiste sous la première orthogra-
lils (le Cliarlcs V, la Lieulenaiice et VicaircTie du phe, signilie encore manière de placer, de mettre
royaume île .Naples, « et aussi Viujéa et supléa lou- en ordre, d'arranger, d'ajuster. (Voy. Adjanchment
« tes choses que par défault dW^^e pouvoient donner ci-dessus.) Mais il ne se dit iilus, ni des proportions
« empeschement audit Dauphin pour les grâces et et convenances observées dans l'arrangement de
« gouvernemens obtenir. (Chron fr. ms. de Xan- certaines cbo.ses, ni de l'effet agréable qui en ré-
gis.) Charles VI« émancipa et aai/a les Ducs de sulte. Autrefois il signilJDit convenance, propor-
« Guienne de
et Touraiiie S(>s lils. > ((îodcfroy, tion; par extension, agrément, beauté. (Colgr. Dict.
Annot. sur l'Hist. de Charles VI, p. 7'iO.) Ce même — Voy. Agencer ci-après.)
Prince encore mineur, lors de la cérémonie de son VARIANTES :
Agencé, participe. Rendu dépendant, réuni. Pour composer dans le passage suivant :
Les villes adjacentes, placées, situées assez près Famé ot courtoise et eschevie (4)
les unes des autres pour èlre réunies sans inconvé- Henriz dont je les vers agance.
nient dans l'administration politique et civile, for- Qui suer estoit au Roy de France.
moient, du temps de César, les cités ou différons G. Guiart, MS. fol. 22, V.
cantons des Gaules. Cette réunion rendoit ces villes Pour disposer, en parlant des préparatifs d'un
dépendantes de ces mêmes cantons « estimez plus assaut.
« ou moins puissants par le nombre de leurs clien-
Hors Bourdiaus fu grief li affaires,
« telles, que nous disons villes subjectes ou agen-
Là où cil des vessiaus contraires
« cées. » (S' Julien, Mesl. hist. p. 00. Voy. Agen- — Font l'assaut croislre et ajancer.
cer ci-après.) G. Guiarl, MS. fol. 22i, ^ .
(1) tressaillait. — (2) Cent a sfu-ement donné agencer; mais gant lui-même vient-il de genfilis ou de gcnitus ? (n. e.) —
(3) glaïeul. — (4) a le même sens que chevie ; qui a de la chevance, qui est riche. (N. E.)
AG — 236 — AG
ûii voit que l'usage a beaucoup reslreinl l'accep- Peut-être désigne-t-il un Chevalier parfait dans
tion de ce mot qui subsiste dans le style familier. les vers suivans :
Certe jou aim miex assés k'ele me mence (1) .\L'.ENCI. Kroissart, poës. MSS, p. 410, col. 2.
C'une autre me desist voir, ki mains ra'ufjence. AnENsi. Id. ibid. p. 257, col. i.
Ane. Poil. Fr. ilSS. avant 1300, T. 111, p. 1015.
Agenssi. Fabl. MS. du R. n° 7218, fol. 180, V" col. 1.
\GENCER. Orth. subsist. - Ane. Poët. fr. MSS. avant 1300, .\u départir fui raout pensis
T. III, page laiTj. ^.. ^ ^ ^. , Puis devins net et arjensis ;
\Dj VNCKR. Rob. Estienne, J. Thierry, Nicot et Cotg. Dict. Tout pour li plaire :
Les mouvemens qu'à l'orloge apartient, etc. " veuille (ajoute-t-il) que cette Dame fasse les actes
Froissart, Poês. .MSS. p. 53, col. 2.
" d'un homme, ny qu'elle s,'agen(lar)iie comme un
On l'employoit comme adjectif dans la significa- « homme, ainsy tjue j'en ai veu... qui montoient à
« cheval.... portoient le pistolet à l'arçon de la
tion de convenable. Un maintien tel qu'il convient
" selle, et le tiroient et faisoient la guerre comme
de l'avoir, étoit un viainlien ayensi.
« un homme. » (Brant., Dames Gai. T. II, p. 3G0.)
Plain de toute courtoisie.
Et de maintien a</t')i.si.
Agener, vei'be. Gêner, faire souffrir, incom-
Digne d'avoir belle amie.
Froissart, Pocs. MSS. fol. 219, col. 1.
moder.
Proprement mettre à la gêne. (Voy. Gehenner ci-
Enfin ce mot a signifié les tjualités du corps, de après.) De là, on a dit en parlant d'une procession
l'esprit et du cœur qu'il convient de réunir, pour où l'on souffrit, où l'on fut très-incommodé de la
être agréable ou parfait. pluie « furent les Seigneurs de Sainte Geneviève,
:
Et se ne sçai comment puisse avenir " moult ancncz de la pluie car ils estoient tous nus ;
A la merci de vous, Dame wjensic. '•pies. " (.lourn. de Paris, sous Charles VI et VII,
Froi*s.nrl. Poûs. MSS. p. 299, col. 1. page loy.)
On a dit, en parlant de la S" Vierge :
Agenoialléement, adv. A genoux. Kn latin,
Ne m'emportera mie aussi fjeniculativi. (Voy. Gloss. du P. Labbe, p. 504.)
Anemis (2) ([ui est plains d'envie ;
FaW. .MS. du R. n- 7218, fol. 18C, V- col. 1. (VÔy. Agenoileer ci-après.) Ce mot employé comme
- (2) le Démon. - protection, sauvegarde on trouve aussi mainbourg : c'est le mundiburdium des temps
(1) mente.
;
(3)
mérovingiens, (n. e.)
AG - 237 - AG
substantif, désifçnoil parmi le peuple une constella- députés du Roi d'Angleteire pour traiter de la pai.K
lion septentrionale, voisine du Dianon et de la Cou- à Amiens, agenouillèrent devant le Roy: mais
?,'
ronne. On trouve la raison de celte dénominaliou " les deux Ducs demourèient en leur estât et un ;
vul{;aire dans les vers suivans : "seul petit s'inclinèi'ciit pour l'honneur. » (Frois-
Voisin de co Dragon un image estoilc
sait, Vol. IV, p. LCi.i C'est sansdoute comme Dépu-
Figurant le portrail d'un liomme travaillé, tés, que les Ducs de j.aucaslieet d'Yorck se dispen-
Et pressé sous le faix se retourne et se vire. sèrent du cérémonial, puisijue le (^omlu d'Iùby, lils
Son vray nom proprement on ne sceut jamais dire. de ce même Duc, de Lancastre étant réfugié en
Le vulgaire pourtant Vwjeuuillê l'appelle ;
Courbé sur ses genous, comme cil qui chancelle. France, Wiigennuilla devant le Roi pour le remer-
(Euv. de Ucmy Ucllcnu, T. I, p. 177. cier des discours ohligeans ([u'il lui tenoit. 'Voy. Id.
ibid. p. 318.) Le même usage se prali(iuoil à laCour
(Voy. (ÎKNou.i.Eii ci-après.)
des Rois d'Angleterre. (Voy. Id. ibid. p. 'i',»«.,
On saluoit les personnes fi qui l'on devoit du
A(jcnoill«M', verbe. Mettre ;^ genoux. Tomber respect en mettant un genou h terre, en saye}iouil-
sur les genoux, l^'aire tomber sur les genoux. lant d'un genoul ; ce qui diiïéroit de i' agenouiller,
Du niot Cknoii, ci-après, l'on a fait saijenoiller,
se metli'c à deux genoux. (Voy. Froissait, Vol. IV,
verbe réciproque (|ui subsiste sous l'orthograpbe
p. '27.) Il paroit c|ue Monstrelet n'a point observé
agenouiller, et qui signifie comme autrefois se cette distinction, lor.squ'il a dit ([ue le Comte de
mettre à genoux. Il semble ([u'on l'ait employé Charolois, avant fait sa paix avec le Duc de Bour-
substanlivemeiit au premier sens, dans ces vers oi!i
gogne sou père, n'agenouilla trois fois en l'abordant
le Poète exprime le regret avec le(iuel il s'éloignoil
jiour lui parler. agenouiller en ce cas, comme
':>
'<
que la Royne se agenoulloit devant lui, il se va VARIANTES :
(1) tombent. — (2) en provençal a:ir, formé sur adirare. (n. e.)
.
AG •238 — AG
L'u de nos anciens Poêles, a dit, en parlant de la
force du penchant que les hommes ont tous en AGES. Du Cange, Gloss. lat. au mot Agijcslus.
général pour les plaisirs de l'Amour :
Agiers. Cotgrave, Dict.
comme un attentat au droit des gens, la détention Et à Léonce qu'il ne voult décevoir, etc.
de Secrétaires d'Ambassade, d'Agens, ou de Mi- Eust. des Ch. PoSs. MSS. fol. 216, col. 4.
nistres arrêtés sous prétexte d'espionuaïï'e. (Vov. Par extension de ce premier sens, ageu signifioit
Pelisson. bist. de Louis XIV, T. II, p. 17-^20. ) On marié. Alors on dcsignoit une union légitime par
définissoit les Agens « Vis-ambassadeurs, ou les conséquences de cette même union.
« faisant Testât des Ambassadeurs jusques à ce que
Et s'ot une autre fille eue
« le Prince duquel ils sont serviteurs y ait A Danpiorc ù s'iert ageur.
« pourveu. » (S' ,lulien, Mesl. bist. p. I.')'i.) Du Ph. Muusk. MS. p. COi.
temps du Cardinal de Retz, c'éloit un simple
r.refiier qui étoit Agent de la Cour de France à Agfjôro, snhsi. masc. Rempart, digue, levée etc.
Rome. (Voy. Mém. du Card. de Hetz, T. III, Auias de terre ou de pierre (Voy. Cotgr. Dict.) :
AC — 2:i0 - AG
encore remède p;lulin;Uif un remède (lui joint, attacher ensemble difl'êrenles choses. 'Voy. Rob.
qui unil les parlies sépai'(''cs, (|ui aide à leur union. Estienne, .1. Thierry, Nicol cl .Monel Uict.;
VAIUANTES :
A<|<|liitiiU'iiieiit, .s;;/;,s/. inasc. AcIIdii de join-
AGGR.\F1-E. Cotgrave, Dict.
dre, d'unir. AouM-KK. Nicot, Dict.
Dans le sons propre, aclion d'engluer. (Col^r. AoriAi-E. lidurj,'. de Orig. Voc. vulg. fol. 45, V».
I,
Thierry, Xicot, Dict.
cliap. K, fol. 7, V°.
pointes recourbées. De là, on disoit agralfe, et plus « nos gens... agrapper conlremont ces murs et
anciennement agrappe de fer. (Voy. AccitAFFEr. ci- « dresser esclielles. •> (Ilist. de .1. de Boucicaul,
dessous.) « Il jetta aussitôt un menu cordeau de i\\-\\ Paris, 1020, Liv. Il, p. 201. — Voy. Ack.\i'ER
" longueur sufiisante, au bout duquel fut soudain ci-dessus.)
« attaché celui du gros cable (lue le Soldat tira
On jette le grappin pour accrocher un vaisseau,
i<incontinent îi mont, et ayant allacbê une ngvaffe pour l'aborder, d'où le verbe réciproque; a'agraffer
<>de fer (lui y étoit à l'entre-deux d'une canonnière pour s'accrocher. « Les vaisseaux du Roi éloient
« avec un gros levier, etc. » (Mêm. de Sully, T. II, >< résolus, si l'armée Angloise les venoit attaquer, de
p. 92.) « Ceux d'Ablieville, et par espêcial les « agraffer chacun au sien. » (Mém.de Bassompière,
s,'
I pescheurs si envoyèrent... de nuicl aucuns de T. III, p. 420.) 11 y a tout lieu de croire que l'on
« leurs gens à loul un bastel assez près du Crotoy ; a employé rarement l'orthographe nouvelle agraffer
« etaucuns... en nageant allèrentattacherrtr/ra/j;;t's
.
dans le sens d'accrocher II n'en est pas de même
« de fer par dedans l'eaue aux basteaux.... aus-
à'agrapper. (Voy. Agraper ci-dessus.)
« quelles «r/rrt/v^cs y avoil de bien longues cordelles,
Les doigls de la main qui se ferme pour prendre,
<•par lesquelles cordelles iceux navires furent... font le crochet. De là encore, on disoit agrapper
« audit lieu d'.VblieviUe, dont les Angiois furent pour signifier saisir, prendre avec violence » si :
« malement troublez. » (Monstrel. Vol. Il, fol. 137, « aucune gent viennent à ois pur ois à soscorre,
V° et 138, K».) « si plongent ensemble ois, ceos k'ils puyent
Il y avoil des lances à agrappe, dont les com-
agrappeir. « (S' Bernard, Serm. fr. mss. p. 2._i
baltans, par leur cartel dedéll s'interdisoient quel- Prendre, saisir avec avidité dans les vers suivans,
quefois l'usage. « Aurons chacun une lance de où le Poêle dit en parlant de la mort :
d'arme, dont le fer étoit courbé en forme de croc. Enlin prendre, saisir avec avidité et subtilement:
.'Fut donné à Jean de Sercey et Guilleaume de nous disons encore populairement aggripper et
" Vichy cinq rondelles et cinq agrappes pour gripper en ce sens :
dans un anneau qu'on appelle porte, et qui sert à (Voy. Aggriffer ci-après.)
)
AG - -lio - AG
VAniANTES : ruiner, détruire, etc. (Cotgr. Rob. [•Istienne, Oudin,
AGGRAFFER. Cotgrave, Dict. Nicot, Dict.)
AoiiAKFEH. Mém. de Bassompierre, T. III, p. 4-20.
Diex les puist tous agravcnler.
Ac-.RAi'EH. Eust. des Ch. Poos. MSS. fol. 280, col. 1. - Id.
ibid. fol. 323, col. 1. - Fabl. MS. du R. n" 761.">, T. 1,
Chans. fr. du xiir siècle, MS. de Buiiliier, fol. 311, V" col. 1.
Agrapper. llist. de J. de Boucicaut, in-i". Paris, 1G20. » tué, froissé en uug fossé, ou aggraventé en une
Liv. Il, p. 201. < rive, pourtant qu'il ne se entendist pas à occire,
" il. ne doit pas estre osté de la Communie de
Aofjrandir, verbt'. A^Tniidir. « l'Eglise. » (Ane. Coût, de Norm. fol. 32, l\\ -
Ce Verbe, formé de l'adjectif (Iiiam» ci-après, Voy. AiJGRAvrn ci-après.)
subsiste avec une Irès-léizcre dilVi'rence d'orllio-
graphe. (Voy. Moiiet, Iticl. .Mais on ne ilit plii:sti;;n- VARIANTES :
rëmenl, aggrandir une chose par paroles, dans la AGGR.\ VA.NTEU. Cotgr. Rob. Estienne, Oudin et Nicot, Dict.
signilîcation d'exagérer. i^Hob. Eslienne, J. Tliierry Accravanteu. Cotgrave, Oudin et Monet, Dict.
AccHEVANTER. Colgrave et Xicot, Dict.
elNicot. Dict. —
Voy. Ar.i;RAXi)issK>iANT ci-dessous.) Agra VANTER. Cluon. S. Denvs, T. II, fol. 130, V».
Ac.RAVENTEu. Chans. fr. dxil.i' siècle, MS. de Couhier,
Ann'">"*'''^'^'*">''»"' • ii'd'St. viaac. Agrandis- fol. 310, R» col. 1. - Lanc. du Lac, T. III, fol. 2, V° col. t.
sement.
Au tiguré, exagération. (Monet, Dict. — Voyez Afiflravation, snbst. fém. Gravité, importance.
Charge, accusation. Aggrave.
Adr.itAMiui ci-dessus.)
Au premier sens, ce mot signifioit gravité, im-
An(i'''>P'"«^i% verbe, flrapiller. portance des choses « remonstrèrenl à leur Roy
:
Diniinulif d' agrapper. (Voy. Agraffek ci-dessus.) « Vaggravaliun de l'injure faite aux voisins. » (J. Le
.S'il est en plllart aggrapillant,
.Maire, Ulustr. des Gaules, Liv. 11, p. 171. Voy. —
Aggresse ci-après.)
Il pillera sa pilleri'e, etc.
Molinct, p. 192.
Dans le second sens, charge, accusation dont une
personne est chargée, soit par la plainte de l'accu-
Afj<ji"iv;nilci', verbe. Surcharger, accabler, sateur, soit par la déposition des témoins. Lorsiiu'en
écraser, briser, enfoncer, ruiner, détruire. En- parlant des nouvelles charges qui aggravoienl les
graver, engager dans le sable. accusations contre le Cardinal Mazarin on s'est ,
Du verbe simple (jnAv.vNirn ci-apri^s, l'on a fait le servi du terme agravalion, c'étoit avec la modifi-
composé agriravaiiler 1 .dont l'oriirineesl la même cation pour ainsi parler; d'où l'on peut conclure
que celle d'Adr.nAVKit ci-dessous, appesantir, charger. que l'usage de ce nmi n'cloit pas alors généralement
De lu, il accabler du poids
signilioit surcharger, admis. (Voy. Mém. du Card. de Retz. T. 11, p. 304.)
d'une charge, d'un fardeau (Monet, Dict.) au figuré, ;
C'éloit aussi un aggrave, la seconde fulmination
accabler du poids de la maladie, de l'ennui, etc. solennelle d'un monitoire à chandelles éteintes,
après trois publications du même monitoire. « Par
Douce santé de lanpueur ennemie,
De jeux, de ris, de tous plaisirs amie " voye d'excommunienienl, ou analhémalisation,
Par toy la vieen corps arjjfavanté « aggravation, réaggravation, interdit, etc. » (Preuv.
Est restaurée. sur le meurtre du D. de Bourg, p. '258.
Cléni. Marot, p. 352.
On reconnoitra l'origine de ces significations
Sine seront point ces peines figurées en lisant avec quelque rétlexion les articles
Égales au dur ennuy, Aggiiavement et Aggraveu ci-après.
Oui par traces inliumaines
Me rentraisnc avecques luy. variantes :
Le poids d'une charge, d'un fardeau écrase delà : ^^(I(J«"ivé, participe. Appesanti, accablé.
le verbe aggravanter dans la signification propre et La maladie, la vieillesse, le sommeil, la fatigue
figurée d'écraser, briser, enfoncer. « Ledit mur appesantissent et accablent. De lu, ces expressions
" cheul sur ce vieil Dut; de Hrétaignc et le agra- figurées, aggrégié de maladie : » l'ormcnt aggrégié
« vanla, dont ce fut inouil granl pitié à vcoir. » < de malailic. de ce siècle trespassa. « (Chron. S"
(Chron. S' Dcnys, T. Il, loi. VM, V°.) Denys, T. 1, fol. '2i, V"j; aggrave de vieillesse (.Nuits
Charger un corps de troupes avec vigueur, c'éloit de Slrapar, T. 11, p. iO.); aggravé de somme (Cotgr.
Vaccravanter, l'écraser, l'enfoncer. (Voy. Chron. Dict.). La Fontaine, dans le conte d'Ilans-Carvel, a
fr. .MS. de Nangis, sous l'an. 1290.) dit en ce sens :
AG — 2'.l — AG
Aggravé des pieds, ou sii,nplemcnl aggravé, signi- de tout mal physique et moral qui agit, qui pèse,
fioit appes:iiiti par la fatigue, fatigué à ne pouvoir pour ainsi dire, siii- l'aine ou sur le corps souvent ;
marclier :(Nicot, Dicl.) « Auaxiuièue reganlanl sur l'un et l'autre à la fuis, et d'une fnyon réciproque.
« une fois trop cnteutiveineul les estoilles, cl levant « Li corps ki {;orrunipaiiles est, agrievet 'en latin
<ile nez en l'air comme une truye a g gravée, toniha •' aggravai) assi l'aiiiime, el si la fait laisse et
• à l'iinpoui'veu dedans une fosse, là (ii'i il fut moi|ué • perezouse (1). » (S' Bern, Serm. fr. >is. p. 'i(il.)
« d'une vieille ([ui le reprit de vouloir, etc. » Kn effet, on peut croire que de la comparaison
(Tahureau, Uialog. fol. 127, VMlians plusieurs pro- naturelle d'un impôt que l'on paye, d'une peine
vinces, on dit d'un animal dont les pieds sont qu'on ressent, etc. à un |)oids dont on seroit chargé,
blessés, écorchcs par le gravier, ((u'il est engravé. sont nées les acceptions figurées d'aggraver qui
Peut-être ([u'en ce passage aggravé signilie la nunne signifioit charger d'im|)ùts, surcharger, accabler,
chose. Alors il faudroit le dériver du substantif ()pl)rimer. (Oïd. T. I, p. ."JG^, etc. Voy. Aggraveme.nt —
Grave, sable, gravier. (Voy. Agguavantkii ci-dessus, ci-desus.)
et Aiir.uAvi:n ci-après.) Accabler, oppresser de douleur : en ce sens, il est
récipro((ue dans ces vers :
VARIANTES :
d'où le verbe simple griéver, grever, graver. Le aura dit aggraver, ou agréger dans la signification
composé aggraver signifioit dans le premier sens neutre et figurée de peser, appuyer, insister. « Pour
appesantir, rendre plus pesant. (Cotgrave et Monet, " ce que li sembloit qu'elle avoil parlé trop aspre-
Dict. —
Voy. GiuEVER ci-après.) « ment, elle leur disoit sacoulpe.... et moût s"ac-
De là, ce verbe pris figurément désignoit les effets « cusoit etrecordoil les paroles qu'elle avoit dictes
« lication vient de grève, etc. » (Mcot, Dict.) Du verbe Aggressf.u ci-après. (Cotgr. Dict. —
A'oy. Aggression.)
VARIANTES :
AGGR.WEU. Cotgrave. J. Thierry, Xicot, Dict. Agfjresser, verbe. Assaillir, presser. Devenir
.VciilEVEU. rii. Mousk, MS. p. 241. pressant, ou plus grave; accroître, augmenter;
Aggiieveh. Vie d Isabelle, à la suite de Joinville, p. ISO.
.\GUAVEli. Pérard, II. de Bourgogne, p. W,l; lit. de 1257. aigrir aggraver.
;
Agregek. Vie d'Isabelle, à la .suite de Joinville, p. 174. Du latin aggressas, participe du verbe aggredi,
AOKEGIER. Ane. Tout. fr. .\ISS. av. V.m, T. II, p. .>84. proprement marcher, aller à quel(|u'un, par ex-
Agrever, Fabl. MS, du K. 7218, fol. 29i. R» col. i.w tension l'assaillir, le presser en allant ù lui. en
Agriever. S' Bern. Serm. fr. iMSS. p. 61, 2i9, 276.
courant sur lui, on a fait le \ eri)e aggresser. (Voy.
Aggressement ci-dessus, Aggre^semi et Ai-cressiun
A.00ï'«^'0er, verbe. Amasser.
ci-après.)
Kn latin aggregare. Cesl en particularisant l'ac- « Hz lui vindrent
Il signifioit assaillir, presser. i^l
V.\RIANTES :
" mença à parler en hault ce qu'il dovisoit en ses
" liensées, (pii trop luy agressoient le courage. »
AGGRÉGKR. Cotgrave, Oudin, Rob. Estienne, J. Thierry,
Nicot et .Monet, Dict. (Percef. Vol. IV, fol. 4!), H- col. 2.)
Agréger. Marcoul et Salemon, MS. de S. Germ. fol. 1 16. V". Il est neutre dans cet autre passage, où il pa-
de l'herbage pour le nourrir d'avoine ou d'autre « ses sacrcmeas. " (Monstr. Vol. 111, fol. 85, It°.)
grain ce ([ui le rend plus fort et plus ferme. (Voy.
; Il est vrai que l'explication augmenter, accroître,
(1) je ne sais.
AG — 243 — AG
« appoincter, il les irritoil cl nfifiresanit (VinUna- Si ne faut pas dem.inder si j'euz peur.
Pour ai;,'ieiii-. Quand j'apperceuz un si lier ugijrtjjimr.
" laige. » (liabelàis, T. I!l, p. 220. •-
Mais en supposant que le verbe aijfjresfier' ne AGGRIPEI:R. j. Le Maire, 2" Épit. de l'amant verd, à la
dérive pas du latin dugrcssiis dans les passades où suite du Liv. I, de l'Illustr. des Gaules, p. I.jû.
il est pris iif;urémenl, ne i)eut-on pas le regarder Agripeir. liorel, Dict.
alors comme une variation d'orthograpbc du verbe
agfjrcvcr, rendre on devenir plus pesant, au ligure Agian, subsl. ?h«.sc. Habit d'enfant. Drap mor-
plus griel', plus à charge. (Voy. Aiicuaveh ci-dessus.) tuaire.
Ces deux significations particulières semblent
rentrer dans celle û'Agios, Agiau.x, etc. (Voy. ce
AGGRESSER. Cotgrave et Monet, Dict. mot.) Peut-être faut-il lire au singulier .If/irt». (Voy.
Agresser. Triomphe des neuf l'reux. p. >.")0, col. 1. Cotgr. Dict. au mot agiaux qu'il soupçonne être
le pluriel A' Agian.)
Aggrcssion, siibst. fém. Agression.
En latin agyressio ou aggvessuru. (Voy. Ar.GitEs- Agien, subsl. masc. Esprit, entendement.
SEMENT et Aggresskii ci-dcssus.) « Si la beste d'un Le même qu'ExciEx ci-après ; en latin Ingeuinm.
« voisin tue la beste de son voisin ou d'autre, s'il On disoit « : selon mon petit agien. » (Ilist. des
« est trouvé que la beste tuée ait aggressé et as- trois Maries, en vers, ms. p. 220. — Voy. Engien
« sailly l'autre, sçacbez que lors n'y clict quehiue ci-après.)
« restitution mais si sans aggrcssian l'une bcsle
:
« ait tué l'autre etc. » (Bouteiller, Som. rur. lit. 40, Agieter, iwrbe. Jeter, mettre dehors.
p. 861.) Plus bas on lit aggressnre: (Id. ibid. p. 802.) Au figuré déposséder. (Voy. Engeter ci-après.)
Siesmurent vers Rou la guerre
variantes :
Pour lui ogivler de la tiére ;
On a dit grippe pour griffe : de là, le verbe dans le sens d'exercer, former, instruire. (Vov.
composé Aggriffer, ou Aggripper, mettre la grilfe Oudin, Dict.)
sur une chose au figuré, la prendre, la saisir sub-
;
Aggi'ipeur, subst. masc. Celui qui pille. « beaucoup d'agios. » (Cotgr. Dict.) 2° Les démons-
(Voy. Aggripper sous Aggriffer ci-dessus. Piller trations de respect ou d'amitié nous disons encore ;
se dit des chiens qui se jettent sur les animaux faire mille agios avec cette signification. 3° Les
ou sur les personnes. C'est en ce sens qn'aggripeur exclamations qui accompagnent ces démonstrations,
a signifié matin (Voy. Borel, Dict. le chien Cerbère
: . et entin exclamations en général, quel que soit le
dans les vers suivans : sentiment dont elles sont l'expression. [Voy. Ra-
(1) M. Littré, au mot Agiaur, ne fait que résumer la discussion suivante. (N. E.)
AG 14 — AG
bêlais, T. I, p. i-ll ; kleni. T. V. ji. 4i ; notes de Le sa gent. (Mon. .\ngl.
" citéparDuCange, Gloss. lat.
Duchal.) au mot Agistarc.)
Par extension, ce mot a signifié :
1°Les clioses à
la vue desiiuelies on se sent alTecté d'un sentiment A(|iiel, subst. masc. Agneau. Sorte de monnoie.
de piété ou d'admiration ; Drap mortuaire. .;Voy. La prononciation de ce mot. qui subsiste sous la
Ac.iAN ci-dessus.' Heii(|ues ou ornemens d'Église seconde orthographe, n'éloil pas toujours la même:
dans le passage suivant: « Je ne veids onciines tant en parlant de la chair d'agneau, on prononçoit
« de sandeaux, tant de llam beaux, de torches, de aneau sans ff, qui rend le son li(|uide; agneau en
<• glimpes et iVaoiaux. Jtabelais, T. V, p. -ii.)
•> parlant de l'animal même. Voy. lUcbelet, Dict. —
2° Les objets d'une admiration puérile, colincliets Dict. de Trévoux.) liorel, n'a i)oint marqué cette dis-
en fait de parure. h4)0user une vieille femme, tinction ildilqu'oiiprononroitaneau pouragneau,
:
« pour le regard des maris ce leur est une grande et au contraire agneau i)our anneau. ^Voy. Anel
<" espargne. 11 ne leur faut point tant d'cigiols et ci-après.)
« béatilles pour les i)opiner qu'à ces jeunes Cette différence de prononciation qui a produit
« éventées. " (Contes de Cliolières, p. '210. Coli- y
l'ancienne orthographe ciiiel pour agnel, ûonn:i lieu
llchets d'enfant, clioses «lui servent îi parer les à une méprise assez plaisante ijui fait le sujet d'un
enfans, à les habiller; iVoy. Acian ci-dessus.) En fabliau, où il s'agit d'un Anglois qui demande à
général, choses de peu de valeur, peut-être aussi manger un (juartier d'niiel, et à ([ui l'on sert un
aises, commodités; alors ai/ios viendroit de l'Italien quartier d'ànon. (Voy. Eabl. ms. de S'Cerm. fol. i7.)
agio ([ui a la même signification. « .Ne despendent- Une blanche d'agneaux étoit une fourrure de peau
« ils rien à meubler leur bibliothèque'? il leur faut d'agneau. Cotgr. Dict. —
Voy. Al;m;un ci-après.)
" tant d'(i(/ios. tant de livres, etc. " Id. ib. f"'282, V'.) On a dit proverbialement pour signifier qu'il
Quoi qu'il en soit, agios est purement grec dans meurt plus de jeunes gens que de vieillards :
Tout à part luy, d'arjios une botte. De là, être agnel siguifioit être doux :
(Voy. GisTi: ci-après.) De là, le mot ngislrmenl a si- 11 se forma contre la Reine Elisabeth, en L'iSi,
gnilié en général imposition d'un dioil. « Pur plus une conjuration, cpii se nomma l'Agneau de Dieu.
« tost haster cel ranzon, si pria il qu'il vousist (Voy. de Thon, hist. trad. T. l.\, Liv. i.xxvm, p. l'Jj.)
« granter pur mettre un agislement d'argent sur On sait que Vagncl d'or est une ancienne mon-
(1) ouailles.
AG AG
noie qui avoit cours eu Franco. l'oul-ch e n'csi-clle
pas auléricureau v^'^ua ilcSaiul-Louis 1 ,c(iiuiiic le AG.NELEME.NT. Colgrave, Dict.
prélendenl(iucl(iucs auteurs qui oui parlé ilc celte .\i<;nklement. Id. ibid.
postérieure, sout dans l'erreur. Si les Ordonnances Aîincler, verbe. Faire un agneau.
de l'iiilippe le Bel et de F.ouis Mutin ne prouvent pas (Voy. A(ixi:i..) Ce verbe, (jui subsiste sous la pre-
((ue les pieuiiers (ujucls il'or soient du )èi;ue de
mière ortliograiitie, ('bjil employé comme substan-
Sainl-Louis, du moins prouvent-elles (|u'il eu lit fa- tif, lors(iu'en parlant des biebis, on disoit « à :
•> et mettre pour sexe {'D sols parisis, et aussi pour AGNËLER. Ortli. subsist. - Cotgr. Dict.
« huit sols de bourgois polis. (Ord. du '27 Janvier >• AiNGNELEii. Fables d'Esope, .MS. de lialuze, n» 572 du
13d0. —
Rec. des Ord. T. I, p. 477.) « Pour ce que Roi, n° 7980, fol. 32.
;
« de M^'' Saint Louis, nous avons fait regarder en Agnelet, sub&l. viusc. Petit agneau. Espèce de
« nos Hegislres seur le fait de la niouoie (le l'or, et monnoie.
« avons trouvé que il tist faire le denier d'oi' que Ce mot, dans l'un et l'autre sens, est le diminu-
« l'on appelle hVaiijnel et que il eust cours pour tifû'açinel. (Voy. Agxei. ci-dessus.) monnoie, Comme
le petit (ujnelel valoit moitié moins que Vaynel.
« dix sols parisis tant seulement et pour ce ([ue
> nous voulons en tout garder... ces Ordenances, « Les deniers d'or lin à l'agnel.... ayenl cours....
" etc. (Ordon. du l.^ .lauvier 131.").
" Ibid. l'hi- — "
"
pour Irenle sols parisis la pièce.... et les petits
aif/nelels d'or fin, pour quinze sols parisis la
lippe le lîel, par ses Ordonnances du mois de Juin
1313 et du 17 Avril 1314, avoit décrié toutes les " pièce. » Ord. T. III, p. 190.)
monnoies blanches de son coin et toutes les mon- VAIUANTES :
noies d'or, hors le denier à l'aigncl qui devoit cou- AGNELET. Orth. subsist. -
Cotgr. et Rob. Estienne. Dict.
rir « pour (|uinze sols de petits tournois, ou douze AiGXELET. Gloss. de .Marot. — Rom.
de la Rose, vers 21307.
« sols parisis. » (Voy. Ord. T. l, p. j'iOet rt3(i.)
Aignt:lez. (Plur.) Du Cange, Gloss. lat. col. 911-921.
AiNGNELET. H. de fr. en vers, à la s. du Rom. de Fauvel,
lors demora MS. du R. n» ()812, fol. 82, R» col. 2.
h'ainriniau d'orque l'on aoura, Angnelait. G. Machaut, MS. fol. 201, R» col. 2.
Parisis et tournois de table;
Iceste sans plus fu courable. Agnelière, subst. fém. Espèce de membrane.
Hist. de Fr. en vers, à la suite de Fauvel, MS. du P.. n" GSli, fol. 8i, II" col. 3.
C'est une membrane (|ui enveloppe quelquefois la
tète de l'enfant, lorsqu'il vient au monde, et que
Quoique cette monnoie
eu cours en France ait
l'on appelle coiffe. (Voy. Cotgr. Dict.)
jusques au règne de Charles YII, les agnels d'or
étoient devenus rares sous celui de Charles VI. variantes :
(Voy. Choisy, vie de Charles VI, p. ItiS. Du Cange, — AGXELIÈRE. Cotgrave, Dict.
Gloss. lat. aux mots Moiietœ aureœ Reg. Franc, col. Aignelette, Aignelière. Id. ibid.
911-021. —
Id. ibid. au mot Miiltoues, col. 1083.
— Le Blanc, sur les monnoies, p. IGt) et 180.) Agnelin, subst. masc. et adj. Petit Agneau.
Laine d'agneau. Qui appartient à l'agneau.
VARIANTES : Le premier sens est le sens propre. (Voy. Oudin
AGNEL. Fabl. MS. de S' Germ. fol. 47, V" col. 1. et Colg . Dict.)
Agneau. Orth. subsist. — Cotgrave, Rob. Estienne, Nicot De là, ce diminutif d'AcxEL ci-dessus, a signifié
et Monet, Dict. laine d'agneau, fourrure de peau d'agneau. (Cotgr.
Agnels. S. Bernai-d, Serm. fr. MSS. fol. 40.
Agniel. Anseis, IISS. fol. 50, V» col. 1. Dict. - Ord. T. III, p. 404. — Anc^l Coût. d'Orl.
AiGNEAx. Parton. de Blois, MS. de S' Germ. fol. 1G5, V^col. 3. page 472, etc.)
AiGNEL. Crétin, p. 2'2 -
Marot, p. 2(30, etc.
et 23. ,T. Comme adjectif, il signifioit qui appartient à
AiGNEUx. (Plur.) Britton.des Loix d'Anglet. fol. 144, R». l'agneau. (Oudin, Dict.)
AiGNiEL. jVnseis, MS. fol. 30, V" col. 1.
AiNEL. Marbodus de Gemm. art. xxxvi, col. 1G(j6. VARIANTES
AiNGNEL. l'^bl. MS. du R. n» 7218. fol. 204, col. 1. V AGNELLX. Oudin et Cotgr. Dict.
:
(1) Cette pièce est aussi représentée à l'Eclaircissement 2, page 461, du Joinville de M. de WaiUy (Paris, Didot, 1874, ia-%>).
Pour la valeur intrinsèque et extrinsèque, voir ce même passage. (N. E.) — (2) seize.
AG — -IK — AG
AijiK'uilldl i|ui semble un diminutif dMH^"/ ci-apivs. Aijoué. participe. Engoué. Dégoûté.
siftnifie peul-olre un anneau de celle esjièce dans le Ou peut voir sur l'une et l'autre signirication.
passasse suivant, on d'ailleurs laltéralion des ter- (Colgr. Dict. -
Coules de Ciiolièrcs, fol. 138, V").
mes de marine paroit affectée. « Enfans, vostre Agoué, se dit encore à Beauiie en Bourgogne, pour
« lendrivel (11 csl tumbé. Hélas! n'abandonnez l'or- signifier dégoilté. Alors la préposition a devient pri-
o geau ,2;, ne aussi le liiados (3). ,1e oy Vai/m'iiillot vative. (Voy. Ménage, Dict. étym. au mot Engoue.)
« frémir est-il cassé ? Pour Dieu, sanlvons la bra-
:
" elle deruièrcment, luy bailla six aulnes de damas « est prisé chacun arpent vingt sols, et s'il est de
« pour faire une cotte simple... une turquoyse et « fontaine, vingt-cinq sols, et s'il assoue de lui-
« un .lf/«Hs-/)('i d'or bien genl avec plusieurs autres « même, trente sols. » (Coût, de Nevers au Coût,
« menues cboses. « (Arcst. amor. p. 159.; gén. T. I, p. 905. —
Voy. Coul. de Bourgogne, ibid.
p. 855.) « Ouanlîila prisée des eaues, l'on a accous-
Agobilles, subst. fem. plur. Choses mal pro- « tumé en Champagne de priser chacun arpent
pres, chiffons, choses de peu de valeur. « d'eaue en eslang de fontaine, quinze sols tournois,
(Voy. Colgr. Dict.) Dans quelques endroits de la « et en eaue ù'agousis, vingt sols tournois de rente
Normandie, le peuple dit encore ragobilles en ce « par an. « (Coul. gén. T. I, p. 424.)
sens; les Languedociens escoiihilles. (Voy. Ménage, Égout, la chute cl l'écoulement des eaux de pluie.
Dict. Etym. au mot .lffof*///<>s.)
« Les servitutes qui ont cause discontinue, comme
VARIANTES :
.< d'agonts de maisons s'acquièrent par trente
AGOBILLES. Cotçr. Dict. « ans. " (Coul. d'Anjou, au Coul. gén. T. II, p. ini.)
AoouBiLLEs. Id. ibid. Égout, conduit par où s'écoulent les immondices
d'une boucherie, etc. « Nul boucher.... ne pourra
Agol('', participe. Bordé par le collet. " avoir esvier, ne agoust par lequel il puisse laissier
Anciennement, la partie de rbabillement, qui est « couler sang des dictes bêles ne autre punaisie. »
autour du cou, le collet, l'ouverture par laquelle ^Oïd. T. III, p. lliO. —
Du Cange, Gloss. lai. au mot
passe la tète, se nommoit goule, gueule. De là, on Fraetellum. — Voy. Esgoit ci-après.)
aura dit d'une pelisse dont le collet étoil bordé d'une
riche fourrure, qu'elle étoit richement rtf/o/t%. VARIANTES :
Vestiis d'une police richement arpiUi-, AGOUT. Un Gange, Gloss. lat. au mot Fraclelluyn. - Al.
Par dessus son bliaut n'ot pas ciiappe fourrée. Charlier, quadrilog. invectif. p. 428.
, Rom. de la Prise de Hicrusalcra. MS. cXM par Du Cange, Gloss. lai. au Ar.OT. Coût. gén. T. I, p. 855.
mol GMaMantcÙi. AiiOUST. Ord. T. 111, p. GK).
Agoux. (Plur.) Gloss. de l'Hist. de Paris.
(Voy. Engoulk et Goii.K ci-après.) AïoouT. La Thaumass. Coût, de Berry, p. 207.
(1) Serait-ce un diminutif de linlur : barque, canot attaché le long du bord et enlevé par les lames ? Tous les mots qui
suivent indiquent des avaries de la coque, non de la m,"iturc. (N. K.) — (2) Oniue, ouverture, gouttière le long du tillac et
du sabord. — (^) Tircimrd, tirefond, dont on se sort pour retirer le bordage d'un vaisseau, quand il est enfoncé. —
(4) Ihirdtiij'^, fermeture des sabords. — ('>) Du Cange nous donne deux mots qui peuvent expliquer celui-ci: 1° 'jm-ra,
capuchon espagnol:'! longs poils, comme les filaments de la plante ici décrite; 2° rjarra, rjon-as.^iii, yurcu ; les deux textes
italiens cités sont vagues, et l'explication de Du Cange n'est pas plus précise: vimini.i spccies; gorra parait plutôt signifier
friche, et ïcujoiirc aurait été ainsi nommée parce qu'elle épuiserait les linières. (N. e.)
AG - 2'i7 - AG
Ajiouloi", vcrlic. Déj^ouUcr. Faire dégoullcr. Agrailir sa voix, c'étoit l'affoiMir, la rendre grêle
Faire égoiiUer. et aiguë. (Voy. Cotgr. et Monet, Dict.)
Dans le premier sens, ce verbe éloit neutre cl
VAIilA.NTES :
Rendre menu, délié, fin, etc. (Voy. Graile ci-après.) Par raison d'arjréabiclé
De là, le verbe réciproiiue s'agreslir, devenir menu. Plaine avoir doivent fermette.
Ane. Coût, de Norm.-ui. en vers, MS.
La queue du Loutre, « longue et grosse... s'agreslit fol. 93. V*.
« en allant vers le bout. » (Modus et Racio, fol. 50.) (Voy. Agréable ci-dessus, et Agréatios ci-après.)
(1) épargner voir Du Cange k Escharckellus et Scardus. (n. e.) - (2) Graille vient de gracula, féminin de graculus, geai.
;
On appelle encore vulgairement la corbine graille, graillant, graiUot, et la petite chevêche, graillon, (n. e.)
AG •2'i8 — AG
Agréabletto, adj. au [cm. Diminutif d'agréable. verbe réciproque. < J'accepte de bon cœur et re-
O'oy. des Ace. Bigarr. fol. 137. Y°.) « connoissant ce que nature a fait pour moy, et
On disoit au premier sens, consentement ou AGRÉER. Orth. subsist. - Les Marg. de la Marg. fol. 3, R«.
aoréalion. (Nouv. Coût. sén. T. 11, p. 'iil, col. 1.1 AoGRÉEB. Gloss. du Rom. de la Rose.
« Que nostre présente confirmation, afiiratioii et AoniEB. Ane. Poët. fr. .MSS. av. 1300, T. IV. p. i:^.
« approbation des Coustumes, etc. » (Coût. gén.
T. II, p. '.171. —
Voy. AouK.MîLKTK ci-dessus.) Henri IV,
Agrei,
page, harnois.
suhst. masc. Approvisionnement. Équi-
pressé par le Pape, l'Empereur et le Roi d'Espajïne,
d'aœepter les propositions de paix et de conciliation
On désire ce qui est nécessaire et utile, comme
cliose agréable, cliose (pie l'on trouve à son gré.
qui lui ctoient offertes par » tant de Gouverneurs,
« Officiers de la Couronne et autres cbefs d'armées,
Voy. Agrée ci-dessus.) De là peut-être, le mot agrei
" et grands Ecclésiastiiiues » consulte Sully, qui lui
a signifié comme terme collectif les clioses utiles et
nécessaires pour la défense et l'approvisionnement
remontre que « infinies... seront... les brèclïes (|u'ils
« feiont ù la France et la royauté, s'il se fait une
ii
d'une forteresse, d'un cbàleau :
« pacification d'agrcatinn avec eux tous ensemble, Le cliastel ferai tel et métrai tant d'aijrei,
' suivant ce que ces pacificateurs le demandent. »
Rien vos porrcz di-fTendre et de Conte et de Roy.
Rom. de Rou, MS. p. C8.
(Mém. de Sully, T. H, p. 7.)
Par extension ce mot a signifié
, l'instrument Les choses nécessaires pour compléter l'armure,
public dans lequel les propositions agréées sont l'équipage d'un Chevalier, ou le harnois de son
contenues, Hatilication. « Deslors que les ileux cheval. (Voy. Agroier ci-après.)
« premières agréations furent envoyées d'Espagne,
vieg de Tenedon
« etc. » iNegot.de Jeannin,T. II, p. '297.) « Avec Ou pou ai eu de mon bon.
« Vagréaiion ou ratification qu'il a portée par delà, Là perchai (1) hui cest agroi
Por aler à cest grant tornoi.
« etc. - (Ibid. T. I, p. 271.)
l'arlun. Je Rlois, MS. de S' Germ. fol. 152, V col. 3.
(1) achetai. — (2) Agrès est le substantif verbal de agréer, formé sur l'allemand gcrecten, préparer, (n. e.)
AC — 2i9 — A(;
sens dans Marciilfe, on a fa il nqrère, agrière, etc. certaines choses dont le goût est rude et désa-
Dans plusieurs Coutumes, « e'ostlelcrrase etcliam- gréable, on disoit qu'elles étoient agrestes. (Voy.
—
,
u part nue le Seigneur l(>ve sur les j;crl)Os de bled Cotgrave, Dict. Dict. de Tiévoux.)
« au temsdes moissons. « (Laur. Closs. du Dr. fr.)
« C'est la part cl porlion que le .Seij;iieur prend sur Aqrcstio, subst. fém. Rusticité, rudesse.
« le ehamp môme lorsqu'il est cullivé. » (Ménage, (Voy. lîorel, Dict.)
Dict. Étym.)
On le voit, ce droit était perçu de deux manières :
Agricole, subst. masc. Laboureur.
l'une en partageant le blé, iors(iu'il étoit battu; (Voy. Colgr. et Rorel, Dict.)
l'autre en prenant sa part eu gerbes. C'est ce qu'on
appeloit « (Kjverer le bled.... serré, ou taillé. » Agriesté, subst. fém. Aigreur.
(Coût. gén. T. Il, p. 071. —
Voy. Ar.nr.iir.it ci-dessous.) Au ligure, l'aigreur d'un ressentiment de ven-
" Maintenant, du moins en beaucoup de lieux du
geance, ou de haine.
« Royaume, on le prend en gerbe sur le ciiamp
Moult a dur cueur, qui n'amollie,
« môme, comme l'on prend la dixme. « (Ménage, Ouant il treuve qui le supplie
Dict. Étym.) Et quant trop dure Vayriesté,
Cedroit, qui diffère en plusieurs ctio.ses de la C'est folie et grand maulvaisté.
censive, n'est pas toujours la marque d'une sei- Rom. de la Rose, vers 3352-3337.
gneurie directe. « h'afiricr, ou le ciiampart dans (Voy. Agriester ci-après.)
« la pluspart de nos Coutumes est une servitude
« particulière, et qui peut estre deue à une per-
Agi'iester, verbe. Aigrir.
« sonne qui n'a point de seigneurie. » (Laur.
On a dit figurément en parlant des soins d'une
Gloss du Dr. fr.) La déclaration du Moi du 8 no-
femme pour un mari, dont l'impatience aigrit la
vembre H)8i, coriceinant la nobililé des biens du
maladie :
Languedoc, porte que « les liéritagcs baillés à cens,
Et fait, quant il est à mai'tire.
« rentes foncières, champart ou agrier, seront
Qu'elle le puisse gecter d'ire :
« roturiers. » (Article xiv.) S'il mjriesle, celle le garde
Lorsque dans un contrat d'engagement, on sti- Et piteusement le resgarde;
puloit que le Créancier payeroit son Débiteur i^i Et maintefoiz par sa douçour
une rente pour lui tenir lieu delà part ou portion Le retrait de mortel langour.
Eust. des Ch. Poes. MSS. fol. 488, col. 3 el 4.
qu'il se seroit réservée dans la récolte du fonds
de terre engagé, cette rente s'appeloil aussi (vjrcr. (Voy. AiGRiER ci-après.)
Dans la Coutume de Sole, « c'est la rente que le
« créditeur doit payer cliacun an à son debteur, Agrimenser, verbe. Arpenter.
« pendant la jouissance qu'il fait de l'héritage Mesurer un champ. « Le Seigneur foncier peut
—
i^i
« lui engagé. » (Laur. Gloss. du Dr. fr. Voy. Du « agrimenser terres et vignes de son fief, quand
Gange, Gloss. lat. au mot Ychigare.) « bon lui semblera. » (Coût. d'Agen, au nouv. Coût,
gén. T. IV, p. 903, col. 1.)
VARIANTES ;
T. II, p. 071.)
Uraque l'esveille et agroie,
Puis oevre l'us, s'el lait entrer.
Agreste, adj. Rustique, rude, grossier, âpre.
Parton. de Blois, M3. de S" Germ. fol 451, R* col. 3.
Eu latin Agrestis. Ce mot subsiste; mais on ne
diroit plus, parole agreste. (Voy. L'Amant ressus- Agréer, en termes de marine, a une signification
cité, p. 92.) 11 signifioit âpre, lorsqu'en parlant de analogue. (Voy. Agrei ci-dessus (1).)
(1) Voir aussi la note de l'éditeur. On trouve plus souvent airoier, formé sur an-oi.
I. 32
AG — -250 — AG
Agu, adj. Aigu. Tranchant, perçant, pénétrant. nenier fet en cest mont vertus ;
Denier fet les vilains agus.
Oui se termine en pointe. Ce mot, employé sou- Fobl. MS. du R. n- 7218, fol. 167, R- ool. 1.
vent comme épitliéte de lieatime, seml)le indiquer
quelle en éloit ordinairement l'ancienne forme. Si f\'oy. Agun ci-après.)
([uelquefois elle étoil rdudc, plus souvent elle étoit VARUNTES :
aiguë, pointue. AGU. Enfance d'Ogier le Danois, MS. de Gaignat, fol. 106,
De i-ooiis hiames et d'afju:. R» col. 1. - Fabl. MS. du R. n" 70!."), T. Il, fol. 103, U» col. 1.
Allùs, MS. fol. -l, V- col. 2.
— Rob. Estieniie, Xicot, Oudin, Dict.
Agus. Dit de Charité, .MS. de Caignat. fol. 217, V» col. 2.
Et li Turc pris ont Fiemagu, EsGi'. Le Jouvencel, MS. p. '297. — Coquill. p. IH. —
Ses armes et son elme agu. Crétin, p. 150.
Ph. Mousk, MS. p. ICO.
cienne dans notre langue. (Voy. Aciillo.n ci-après.') (Voy. Agu ci-dessus.)
Je ne sai se ce fu lièvre agiie, ou quartaine.
V VARIANTES :
Fai)l. MS. du l\. n* 7218, fol. 313, col. 1.
Comme les yeux de ceux qui les suivoient, l'ius figurément encore, habitude à la guerre.
Du plus aigu remarquer les pouvoient. « ]j'agucrris!>emcnt universel auquel s'entretien-
Œuv. do Joach. du Bellay, fol. 262, Vv
« neiit toutes les nations de l'Europe, etc. » {Mém.
Il paroit que l'orthographe aigu introduite
s'est de Sully, T. III, p. 431.)
du temps de Moiiel, «lui l'emploie dans son Dic-
VARIANTES :
(1) C'est l'orthographe de la Chanson de Roland, texte du xr siècle, non connu de Sainte-Palaye. (n*. e.)
.
AG 251 AG
aguèce pour aoiicté dans les vers suivans, où les >' iio'ienl i'aguigncltes, elc. « (Contes de Despériers,
Apôtres étant comparés douze pierres aiguiser,
i^i :i T. Il, page 52.)
l'on (h'si^iic par le mol (njncvc les elfcls de leur
exemple sur les Martyrs, qui comme eux scellèrent AguilaniKMi, .s;//).s/. 7nfisr. Présent du dernier
Des Martirs fors et piécieux. inaiidie, aux environs de liouen, haguinelo ; lio-
Dit do Charilé, MS. de Gaignat, fol. 22i, R' col. 3, et V" col. 1
(iniiiinio, liiigiiigitané, vers Dayeux et les Vays, etc.
VARIANTES :
Du moins paroil-il vraisemblable que cet haguinelo
AGUETÉ. D. Carp. suppl. GIoss. lat. de Du Gange. et même hoquinann que M. do Crantemesnil, cité
Aguèce. Dit de Charité,MS. de Gaign. fol. 224, R» col. 3, et V". par Ménage, croyoit formé des mots latins hoc in
annn, sont des altérations du compo.sé aguilanneu.
Afluotto, suhst. [cm. Espî>i;e d'oiseau. iiu'on dit ailleurs aguilanleu. (Voy. Ménage, Dict.
\'raisemblai)iement l'aigrette, espèce de petit Etym. uM suprà.)
Héron, ainsi nommé à cause de l'aigreur de son On sait (|ue les Druides, après avoir cueilli le
cri. (Voy. AuaiKTTE ci-après.) Le cri aigre de cet oi- gui-de-chêne avec tout l'appareil de leurs cérémo-
seau, considéré comme aigu, peut l'avoir fait aussi nies superstitieuses, le distribuoient au peuple
nommer n/iiictlc. Peut-être encore emprunte-t-il comme un gage de l'aliondancede l'année nouvelle
cette dénomination de la forme longue et aiguë de qu'ils annonçoieni, en mnnl agnikaineu. Ce même
son bec. (Voy. Agu ci-dessus.) cri, retenu en certaines villes de France depuis les
mais ne se faignent Druides, comme l'a remarqué Bord, dans son Dic-
De prendre butours et badians, tionnaire, an mot aguilanleu, est encore usité,
Pocnes, (iijuellcs, hérons blancs.
surtout en Picardie pour souhaiter une année
,
Gace do la Bijnc, des Déd. MS. fol. 1 1 , V".
abondante et fertile et le compliment du premier
;
.\guillat, ntilist. inasc. Espèce de poisson. une pyramide, un obélisque. (Voy. André de la
(Voy. Oudin, Dict.) Le même que Vaguillade, Vigne. Voyage de Charles VI à Naples, p. 123. —
espèce de chien de mer. (Cotgr. Dict. Voy. Aguil- — S. Gelais, Verger d'honneur, cité par Du Gange,
i.ADE ci-dessus, et Agcille ci-après.) Gloss. lat. au mot Agulia, col. 2.">G) une espèce de ;
Or a aijuilles d'Antioche.
d'un limon mais il con-
SU,
Ce mot ne se dit ])liis ;
Eu8l. des Ch. Poi-s. MSS. fol. col. i.
serve les autres signiticalions, auxquelles il seroit
Ily a eu aussi les aguillcs de Damas. « Tirant de inutile d'ajouter celles (lu'on trouvera dans le Dicl.
» sacuculle une petite csguillc de [hnuas, huiucllc de Trévoux.
« y estoil attachée, etc. » Nuits de Strap. T. II, variantes :
page .")2.)
AGUILLE. EustdesCh. Poës. MSS. fol. 204. col. i. - Rob.
On donnoit de&aguilles pour de lavieilleferraille. Estienne, Gram. fr. - Cotgrave, Oudin et Nicot, Dict.
(1) digérée.
AG - 253 - AG
Agueille. Rabelais, T. I, p. 32:5. La forme aiguë d'un ferret a fait nommer ar/uil-
Agollk. Ph. Mousk, MS. p. 4W). lèle,ou comme l'on écrit aujouid'hui aiguillette,
,
Eguille. Regnyer, Sat. VI, p. 'lO.
Esquille. Modus et Racio, MS. fol. 132, V». un coidon, un tissu, etc. feiré par les deux bouts.
On a dit ligurémenl d'une aiguillette dél'eriée par
Aguillé, participe. Fourni u .lisuilles. Travaille un bout, i|u'elle étoil boigne. « L'an de la bonne
à raif;uille. l'iciiié d'une aij;uilie. Fait comme une <> vinée, on donnf)it la (|uarte de bon vinel friande,
aijîuille. « pour une ainuillctlc burijne. » (liabelais, T. IV,
On tiouvc ces (lillerenles acceptions dans Coti;r. anc. prolog. p. 1:5.)
Dict. C'est par c()ni|)araison (|u'on a nommé aii;uillc C'est à l'usage d'attacher le haut de chausses avec
une petite verge de i'er qui sert à marquer l'heure une faut rapporter l'origine de ces
aiguillette qu'il
sur les cadrans. De là, l'expression cadran aiguillé. expressions ))eu honnêtes, tirer esguillcltcs, lascher
(Epith. de Martin de la l'orle. — Voy. .icrn.Li: ci- l'aguillctte. (Voy. Les quinze joyes du mariage,
dessus.) p. 15. -Rabelais, T. 111, p. 119.)
VAUIANTKS :
Telle est encore l'origine de ce (ju'on appelle
AGUILLÉ. Kpilh. de Martin de la Porte. nouer l'aiguillette, faire un prélendu malélice auquel
Aiguillé. Cotgr. Dict. — Oud. Cur. fr. le peuple attribue le pouvoir d'eui[ièclier la consom-
mation du mariage: « Cav, nouer l'esi/uillelle ne
A<|uilléo, subsl. (cm. .\ii;\iillon. signiflic autre chose qu'un couard amant.... aussi
.'
On noMimoit rt.7»i//tr, « une verge.... :"i toucher " peu disposé que si Vesguillelte de sa bragelte
« et chasser liuefs. • (D. Carp. suppl. Gloss. lat. au « estoit nouée. > (Des Ace. Bigarr. Liv. IV, p. .-ie.)
mot .{(/nillailn. — Voy. Ar.iiiLL.\DE ci-dessus, Agcu.i.on C'est peut-être aussi par la même raison que
et Aglise ci-après.) courir l'aiguillette, s'est dit d'une femme débauchée
qui court après les hommes, et qui se prostitue.
Aguiller, verbe. Coudre. Piquer. (Voy. Des Ace. Bigarr. p. 40. —Rabelais, T. III,
Ce verhe dérivé d'Acru.!,!': ci-dessus, désigne dans p. 177.) Au reste, l'opinion de Le Duchat et celle de
l'un et l'autre sens l'usage (|u'onfait d'uiu! aiguille. Pasquier sur l'origine de celte expression ne sont
On disoit aijuiUicr une pUiie, pour signilier coudre pas sans vraisemblance. » Courir l'aiguillelle, et par
une plaie (Voy. Fahl. ms. du R. ir 7015, T. II,
: « corruption courir le guilledou (3), pourroit bien
fol. 177, R°coL 2.) Ar/uillier dans un sens propre et « être proprement courir les grans corps de gardes,
figuré tout-à-la-fois, siguifioit Piquer. « de tout temps prati(iuez dans les portes des villes,
Si ne portoit mie aguillon « sous des tours dont les flèches se terminoient en
Pour sa povrc gent aijuillicr, « pointe comme l'aiguille d'un clocher. » (Rabelais,
Desyreter, ne exillier. T. m, p. 17(5, note 4.) Mais la vraie signification
Ph. Mousk. MS. p. 97.
de cette façon de parler n'étant plus connue, l'on
aura cru qu'une femme » n'étoit dite courir l'aiguil-
AGUILLER. Ph. Mousk, MS. p. 97. X lette qu'en tant qu'elle étoit d'une profession à
Aguiler. D. Carp. sup. GI. lat. de Du G. au mot Agnilluda. « faire détacher ffl/(/!n7/t'//6'. » (Voy. Ibid.)
Aguillier. Fabl. MS. du R. n» 7615, T. II, fol. 177, R°.
On a imaginé divers moyens pour inspirer l'hor-
reur de la prostitution. Eïi Languedoc, la veille de
XQwlWeie, suhst.fém. Petite aiguille. Aiguillette. la foire de Beaucaire, on donnoit le spectacle d'une
Au premier sens, c'est le diminutif d'AcuiLLE ci-
course de filles de joie, nues ou en chemise et le:
dessus.
prix de la course étoit un paquet d'aiguillettes.
Tout autresi com l'aymant déçoit (1)
h'aguillelle par force et par vertu,
(Voy. Ibid.) Les femmes de celte espèce, en exécution
A ma Dame tout le mont retenu de l'Ordonnance de S' Louis, portoient une aiguillette
Qui (2) sa biauté conoist et aperçoit. sur l'épaule, pour marque d'infamie : dont depuis
Ane. Pool. fr. MSS. avîuil 1300, T. U, p. C76. » est dérivé entre nous ce proverbe, par lequel nous
Partager le butin au pris d'une ayuillette, signi- « disons qu'une femme court l'esguillctte, lorsque
fioit partager également le hulin, jusqu'à la valeur « elle prostitue son corps à l'abandon de chacun. «
même d'une petite aiguille. < Conclurent que le (Pasquier, Rech. Liv. VIII, p. 704.) De là, on pouvoit
« butin seroit à bonneusance; c'est à sçavoir ([ue dire d'un homme livré au plaisir sans modération
« plus y travailleroit, plus y prendroit de proufllt :
ou sans décence qu'il couroit l'aiguillette. (Voyez
« et fut advisé que si le butin estoit parti au pris Récréai, des devis amour, p. 51.)
« d'une aguillettc, chacun s'en attendroit h son Brantôme faisoit peut-être allusion à la galan-
« compagnon. » (Le Jouvencel, fol. t>0, IW) « Serons terie, ou tout simplement à l'aiguillette dont on se
« tous à butin jusques au pris d'une csguillecte. » servoit comme d'un ornement, lorsqu'il a dit « le :
(1) Déçoit, en latin decipil, a ici le sens d'attirer, (n. e.) — (2) Qui a pour antécédent mont (monde). (n. e.) — (3) Guilledou,
d'après Ch. Nisard, serait une corruption de ijuilledin, ancien nom d'un cheval anglais qui va l'amble. Courir le guilledou,
c'est donc courir sur le iiuilledin on nous excusera de ne pas développer le sens figuré de cette expression. On trouvera
;
plus loin, dans ce Dictionnaire, les vers de Perrin qui justifient cette dérivation « Pour ce mari de louage, Ce coureur de :
AG — 2r>i - AG
« en Franrc et uacquetto les Trésoriers
rcsfjitillettc Egcillier. Monet. Dict.
EsGUiLLiER. Cotgrave et Borel, Dict.
» de l'espargne sur quelque clietive pensinn qu'on
« luv donnoit... lit requérir Dom Jouan d'Auslriche,
Aniiillon, subst. masc. Aiguillon. KpriMUtc
« etc. (1) » (Brant. cap. Estr. T. H, p. 37.)
Dans If sens propre, bâton ferré et aigu, dont on
VARIANTES : se sert pour faire avancer les bœufs, elc. (Voy. Aau
AGUILLETE. Nicot, Dict. ci-dessus, et Ar.i u.i.onneu ci-après.)
Aguili.ktte. Cotgrave, lîorel et Nicot, Dict.
AiGL'it.LETE. Monet, Dict.
Un mois et plus estoit remese (2)
Sa barbe qu'ele ne fu rese
AsGUii-i.ETTE. Oloss. du RoiD. de la Rose.
:
Aguilleter, verbe. Aiguilletler. (Id. ibid.) Ces deux proverbes sont anciens dans
Lors trait une aguiUe d'argent « bien nayz, bien instruits... ont par nature ung
D'un aguillicr mingnot et gent.
« instinct cl aguillon, qui tousjours les poulse à
Rom. do la Rose MS. cité par D Carp. sup. Gl. lat. de Du C. au mol Agullium.
« faiclz vertueux. (liabehiis, T.'l, p. .329.)
..
C'étoil aussi la pelotte, ou petit coussinet dont Il s'est dil par comparaison de l'aiguillon, du
les femmes se servent pour ficher des aiguilles. pi(|uant d'une abeille « ly eys (5) at ausi la doucor
:
(Voy. Nicot et Monet, Dict.) « Un afiniUier de drap .<del miel, et la pointe de Vawillon. « (S' Bern.
« de laine, à couches de soye, elc. > (D. Carp. sup. Scrm. fr. ms. p. 18.) de la pointe de la partie la plus
Closs. lat. de Du Cange au mot agullium.) avancée d'un bois formant un triangle. (Voy. Agcille
Cotgrave est le seul qui explique ce mol par faiseur ci-dessus.)
d'aiguilles, sous l'orthographe esguiliier. On trouve Tous-dis en costiant le bois
aiguillier avec la même signification dans le Dict. Tant alasmes ceste fois,
.'i
(1) Il faut distmguerles ai;iuilletles d'épaule qui subsistent encore dans l'habillement militaire, des aiguillettes d'attaclie
qui reliaient le gipon ou pourpoint aux chausses. On lit à l'article 12 de lacté d'accusation de Jeanne d'Arc « S'est mise à :
porter chemises, braies, gipon, chausses longues d'une seule pièce, attachées audit gipon par vingt air/wlletles. » Rabelais
se demande si c'étaient les chausses qui s'attachaient au pourpoint ou le pourpoint qui s'attachait aux chausses mais il :
veut se moquer des subtilités scolastiques, comme lit plus tard Molière, disputant en buroco et bnraliplon sur la forme
dun chapiau. Les boutons no détrônèrent les allachcs d'uiijuillelli; que dans les dernières années du régne de Louis XIV,
ou on affecta l'austérité dans lo costume comme dans les mœurs. Les ahiuilletles se réfugièrent sur l'épaule et à la cocarde
du chapeau, mais elles en furent bientôt bannies. (N. E.) - (2) restée. -"(3) s'ôchaulTe on trouve aussi, dans la Chronuitie ;
des aria de Snrmandtc : n Senz feiz u Ireis u plus se point Que contre a<juHtn„ eschaucire (vers 20,.552). » (n. e.) -
(1) fesse, de nalira, diminutif de nates. (N. E.) - (,') Abeille. - (G) EsainlilUm signifie coin c'est le diminutif li'eschanlel, :
venant lui-même de cani, resté dans co)i/o)i. C'est un mot d'origine germanique. (N. E.)
AG — 2.-..-, — AG
Amorroyiles, lujuitlons « saguise, ou aguillon à quoi il touclioit ses
Couslumiî et lièvre quartaine <« beufz. " (D. Carp. suppl. Gloss. lat. de Du Cange,
Diex vous iluint et sunglanlo estraine.
au mot Aguillada.)
Eust. dos Cil. l'o.s. MSS. fol. 221, col. 1.
page 151.)
.Vgulsier, adj. Aigu.
Aguilloimement, subsl. masculin. .Vction Peut-être faut-il lire aguisics dans ce passage :
Du verbe Aguillonner ci-après. (Voy. Cotgrave et MS. du R. n° 7989, fol. 7i, R° col. 2.) Du moins la
Nicot, Dict.) formation de cette espèce d'adjectif dérivé d'AGu
V.VRIAXTES : ci-dessus, paroit-elle singulière, dans notre langue.
AGUILLONNEMENT. Cotgrave et Nicot, Dict. (Voy. Agi'ise.;
ESCUILLON.NEME.NT. NicOt, DiCt.
Agun, subst. masc. Tranchant.
Aguillonner, vei'be. Aiguillonner. Signification empruntée de l'adjectif agu, d'où
Dans sens propre, piquer avec l'aiguillon au
le ;
ce mot dérive. (Voy. Agc et .\giete ci-dessus.)
figuré inciter, presser. (Voy. Acuillos ci-dessus.)
Pour ce t'espée a double agun.
L'autre convie, ayuilloiinc, et pourchasse. Dit de Charité, MS. de Gaignat, fol. 217, R» col. 3.
Crétin, p. 99.
Notre verbe aiguillonner n'est plus guère d'usage Agusadge, subst. masc. Droit Seigneurial.
qu'en ce sens. (Voy. Dict. de l'Acad. fr.) Les Seigneurs ont imposé quelquefois à leurs
vassaux l'obligation de faire aiguiser leurs outils et
VARIANTES :
autres instrumens de labourage par celui qu'ils
AGUILLONNER. Cotgrave et Nicot, Dict.
préposoient à cet
ÉGUILLONNER. Mouet, Dict.
effet ; et le droit ((u'ils payoient
ESGUILLON.NER. NicOt, Dict. pour Vaguisement, s'appeloil agusadge. (Voy. Du
Cange, Gloss. lat. au mol Agusadura.)
Aguillonneur, subst. masc. Celui qui aiguil-
lonne. Agusser, verbe. Aiguiser.
En latin Stimiilator. (Gloss. du P. Labbe. p. 527. En latin acuere, rendre aigu. (Voy. Acr ci-dessus.)
— Voy. Agl'illon>'er ci-dessus.) On peut voir sous l'article Ag.acer quelle peut
VARIAMES :
être la cause du rapport de signiûcation qui se
trouve entre agasser et agusser, acucier, etc.
AGUILLONNEUR. Nicot, Dict.
AiGUiLLON.NEiR. Oudin, Dict. Aujourd'hui l'on écrit aiguiser, comme dans Monet,
ESGUILLONNEUR. NlCOt. DiCt. Dict. Mais on ne diroit plus d'une chose qui se
termine en pointe qu'elle va en aiguisant, en
Aguise, subst. fém. Aiguillon. aguisant. \Voy. Nicot, et Monet, Dict. Cette façon
(Voy. Aglillade et Aguillee ci-dessus.) " Print de parler est ancienne dans notre langue car dans ;
AH — 250 AH
les vers suivansoù l'on décrit la forme d'un pont (Vov. Hist. des trois .Maries en vers, ms. p. 12
merveilleux, dont le nulieu ressembloit au faite — Kabl. MS. du H. ii" 7-218, fol. 201, H" col. 1.)
d'une maison, nous lisons; L'expression suer d'Ahan, encore usitée en style
s'estoit fez en aguisant bas, est très-ancienne dans notre langue.
Tel ahain a que tos ircssue.
Et paroit estre plus trenchant
Vies des SS. MS. do Sorb.
Conques ne fu coutiaus, n'espée. Cliif. LXI, col. 3i.
Fabl. MS. du l\. n- 7Î18. fol. 300, IV col. 1. Tyois (2) qui de grant Itahan suent
Le cheval sous Guillaume tuent.
(Voy. Agiisk ci-dessus.)
G. Guiart, MS. fol. 130, R-
VARIANTES :
Elle se retrouve employée dans Rabelais, (T. IV,
AGUSSER. Psautier, MS. du R. Ane. n» 1695; Nouv.
n» 78:37, fol. 8(1, V" col. 2.
nouv. prolog. p. 39) dans Montaigne, (Essais, ï. III,
;
AcuciEH. Songe d'Enfer, Fabl. iMS. du R. n» 7218, fol. 85. V». p. on, etc.)
AuussER. Psautier, MS. du K. Ane. n» 1095 Nouv. n" 7837, ; Le son naturel Ahan étant, comme nous l'avons
fol. 147, R» col. 1.
déjà remarqué, l'expression d'une extrême fatigue,
Aguiser. Cotgrave et Nicot, Dict. — Clém. Marot, p. 202.
d'un travail forcé, l'on a dit travailler jusques
Agiist, masc. Août.
sitbst.
au Ahan. (Voy. Monct, Dict.) 11 explique tirer Ahan
En latin Augiistus, le mois d'Août. (Voy. Hom.
dans le sens propre de respirer forcément; mais
celte même fa(;on de parler i)rise au ligure, avoit
du Brut, MS. fol. 81, R° col. 2.)
signifié, avant lui, fatiguer, travailler, au point de
Tu dis qu"amors te fait mal traire ? « beaucoup qui d'anJiau et lasseté se jetloicnt par
Faire Ahan h fiuelqu'un, le mettre à grand Ahan, " en ses courtillages. » (Coût. gén. T. I, p. 831.
c'étoit lui faire peine, le cbagriner, le tourmenter. Voy. Gloss. sur les Coul. de Beauvoisis.)
(1) Diez et Littré ne sont pas loin de cette opinion ce mot se retrouve dans toutes les langues romanes, (n. e.)
;
—
(2) Les Tijois sont les Allemands, les Tedeschi (Deutsch). (n. e.)
;
Ail — 257 AH
Tu n'as ne femme, ne enfans ;
Peut-être aussi qu' ahennage en cet endroit, ,
Tu n'as ne terres, ne alians signifie récolte, comme dans ces vers où l'on
Qui ne soient tout mis à censé.
Froissart, PoJs. MSS. p. 340, col. 2.
prétend prouver à un amant raisonnable, que deux
maîtresses viilenl mieux (lu'une, en lui disant :
le sens de récolter.
Je pense de cueillir l'ahan
Il répond :
Eusl. des Ch. PoCs. MSS. fol. 4Î2, col. 2. Ains est moult pesans outrages
De bien guaitier n passages.
(Voy. AiiANAGE ci-après.)
Ane. Poi'S. fr. MS. du Valic. n' 15îî, fol. 158, Vv
VARIANTES :
(Voy. AiiAN ci-dessus.)
AHAN. Ane. Poët. fr. MSS. avant i:iOO, T. IV, p. ia5C.
— Lucidaires, MS. de Gibert, fol. 10, R». — Ovide, de Arte,
MS. de S' Germ. fol. 98, U» col. I. - Eust. des Ch. Poiis. AHANAGE. Ane. Poës. MS. du Vat. n» 1490, fol. 150, V".
MSS. fol. 425, col. 1. - Clém. Marot, p. 5(50, etc. - Nicot et
fr.
Ahennage. Cotgr. Dict.
Monet, Dict.
Aam. Ger. de RoussLUon, MS. de la Cathédrale de Sens.
Aham. Vies des SS. MS. de Sorh. chilT. lxi, col. 34. — Ahané, participe. Travaillé.
Hist. des trois Maries, en vers, MS. p. 'Mi. Les acceptions du participe sont les mêmes que
Ahen. Cotgr. Uict. — Hist. de B. du GuescUn, par Ménard,
page 173. celles du vi'ibe AiuNicRci-après. L'on observera seu-
ANH.A.N. Fabl. MS. du R. n» 7G15, T. II, fol. 131, R° col. 2. lement ici ([n'en transportant l'idée de travail à ce
- Mém. du BeUay, Liv. VUl, fol. 244, V°. qui en est l'objet, on a dit d'un ouvrage auquel on
Eniian. Rom. du Urut, MS. de Bombarde.
avoit beaucoup travaillé, qu'il étoit ahané. « Ne se
Hah.vn. lîlanchaudin, MS. do S. Germ. fol. 183, V» col. 1.
« soucient ([ue ce labeur ahané par tant d'années
Ahanuble, adj. Labourable. « soit applaudy. » (Du Tillel, Rec. des Rois de
Du molAiiAN ci-dessus, pris dar le sens figuré France Avis de l'Editeur.)
:
(1) —
(2) Eléonore, femme de Louis VII. (n. e.)
franche. — (3) Griveler, faire des profits illicites, vient peut-être de grive,
à cause des ravages de cet oiseau dans les vignes, (n. e.) — (4) fredonne son air.
I. 33
AH — -258 — AH
« es faict porter par moi jusquescy pour moy plus ner à même cbose.
l'arfient signilioit poul-éire la
» ahanter. « iPercef. Vol. IV. fol. 107, IV col. ±) (Voy. AiiANER ci-dessus.) Car l'on a i)u à\re ahanuer,
Le verbe Àliaiicr cHoit aus^i aclif dans la sisiiili- dans la signiticalion figurée iVuluniiiir. aspirer,
cation particulière tte hibourer. ^Voy. Aiia.n ci-des- comme l'on a dit lianner pour hannir. (Voy. IIan-mr
sus, et IIas.ner ci-après.) ci-après.)
Fonnens et terres ahaiioil.
FaM. .MS. du H. n' 7218, fol. 2«, V' col. 2.
Aliardi, adj. Fort, vaillant, brave.
Pi'opreniciil dur. (Voy. Uaiuu ci-après.) .\u figuré,
11 se prenoil absolument en ce même sens :
l'on a nuiiimé les vertus guerrières, la force, la va-
« Qui est trouvé aliiuKint sur clieniin publiciiue cl à leur, la bravoure, taches iiharilics. (Voy. G. Guiart,
« la dernière roye preiil du ubcmiii, etc. " rmulcill. MS. fol. 117, \\)
Som. rur. lit. iii, p. SdO.j Ahciner est une laule; il
faut lire aheincr, labourer. (Vov. Borel, Dict. ii'" Aliardir, verbe. Enbardir.
addit. p. -270.1 Voy. AiiARm ci-dessus.) On a dit ligurément en
Jehan, on aluuir et semé parlant de l'amour :
— Nicot, Dict.
Ahanner. g. C.uiart, MS.
fol. 248, Y». - Eust. des Ch. Quant la terre a fruit et fueille porté,
Poês. MSS. fol. — Essais de Montaigne, T. I,
42."), col. 1.
Humeur delïault trop pou d'aliercion
:
- -
Monet, Dict.
Faifeu, p. 87. Fait au fust; c'est sa perdicion.
p. 227.
Ahantkk (lisez Ahanier.) Percef. Vol. IV, fol. 107, R" col. 2. L'ente ne puet lors à grant fruit venir :
Ahemek (lisez Aheiner.) Rorel, Dict. 2" addit. G'est ce qui fait tout arbre deffenir.
Aheneh. Du Gange, Gloss. lat. au mot -4/i(i)ia)'e. Eust. des Cb. Pois. MSS. fol. 307, col. ).
La semence, et que ce doublassent AHERCION. Eust! des Ch. Poës. MSS. fol. 307, col. I.
Les ahannières, tout périroit ; Adhérition. Ord. T. V, p. 396.
Et U monde de faim mourroit. Adherment. Ord. T. V, p. 396.
Eusl. des Ch. Poês. MSS. fol. 555, col. 2.
AHANIER. Fabl. MS. du R. n« 7218, fol. :i45, R» col. 1. >•la convoitise de la cliar(iui est trop alierdanl, etc. »
Ahannière. Eust. des Gh. Poi-s. MSS. fol. 555, col. 2. (Modus et Hacio, >is. fol. l'.tl, 1{°.) « Quant la char
« d'omme est si gluant et si aerdani, peut elle bien
Ahanneux, ailj. Pénible.
" estre acomparagie à glu. » (Ibid.)
Du mot AiiAN, peine, fatigue. (Voy. Cotgr. Dict.)
On s'attache, pour ainsi dire, à ce qu'on veut
Ahannir, verbe. Aspirer. prendre. Ite là, on a dit, par extension, en parlant
On a dit d'une personne ([ui n'aspiroit qu'à uni' d'une femme (lui prenoit tout ce qu'elle trouvoil
seule et uniciuc! cbose, (|u'elle ne liaiinisoU à autre sous sa main :
avoine. L'on trouve tlans celte expression propre et Mez la famé estoit auques de ses mains aerdant ;
figurée l'origine de l'acception du verbe composé Chape chaete (3) prist so'l n'eust bon garant.
Rom. dcRou, MS. p. 51.
ahannir, dans les [jassages suivans « Les plus :
(1) crûs, augmentés. — (2) amant subtil, adroit. — (3) chue, loinJoée; de Ut l'expression, chape-chute.
.
(1). Carpenlier, suppl. Gloss. lat. de Du Ciinge, au Amors s'aerl en cuer verai ;
mot udluvrcrc . —
Voy. Aiuoiucnt ci-après.)
El se reprent, et enracine.
Fabl. MS. du R. n' 7218, fol. 20Î, V' col. 1
VAniANTKS :
si l'on ne trouvoit riulinitif ahcrder, dans Modus et Et puis si s'en alla sans perdre,
Racio (impr. fol. Oi, R".) On lit aherdre (ibid. .ms. Car à lui nul ne s'ose uherdre.
foi. 191, V" Gacc de la Uigne, des Draliiils, MS. fol. 119. Rv
)
Au premier sens, ce verbe signifioit rendre adhé- C'estaussi par extension du premier sens attacher,
rent, attachei', joindre, unir. Glu est de telle con- qu'ff//n'f/;r, signifioit prendre, saisir. 'Voy. Aiikhda.nt
« dicion, que quant elle est moueillie, elle ne peut
ci-dessus.) « Adonc tray (2) un coustel bien affilé, et
« prendre ne aherdre aucune chose. » (Modus et « aherdi .Facob parmi la chevesaille (3) » 'Hist. de
Racio, MS. l'ol. 191, V°.) D. du Guesclin, par Ménard, p. 160. Voy. Ibid. —
Amors qui tôt prant et embrace, p. 10, etc.)
Et tôt acrt, et tôt enlace, etc.
Alex, et Arisl. MS. de S' Gcrm. fol. 72, R' col. 2.
A tant \'ar.i-t par la gargate (4).
Fabl. MS. du R. n- 7218, fol. 13, V col. 1.
Plus souvent il étoit réciproque. « Li homme... Li maufès (5) fait-il, vous aerde.
« lairat son père et sa meire, et si saherdercU à sa Fabl. MS. du R. n' 7989. fol 239, V' col. 1.
« femme et dui seront en une char. » (S* Rern.
;
Le Diable par le col m'aharde.
Serm. fr. mss. p. 111.)
Marg. T. Vv
LesMarg. de la I. fol. 110.
Amours, ta signerie est frainte;
Car cascuns de volenté fainte El quant la mors Vahierst et prist
Aime le feme ù il s'ahcrt. N'ot oir ki sa tière tenist.
Ph. Mouskes, MS. p. 9.
Ane. Pos. Fr. MS. du Valic. n- 1490, fol. 128, R°.
Qui n'a ne fié, ne terre,
De là, s'aherdre à quelqu'un, s aherdre avec Ne doute pais, ne guerre;
quelqu'un dans la signification Ogurée de notre S'aucuns le veult aerdre,
Mauvaisement vendenge
verbe adhérer, être du parti de quelqu'un, s'y atta-
:
En termes de pratique, aherdre à une appella- Et n'y va jamais nul, tant soit-il grand et fort,
Qu'il ne luy soit besoin exercer maint effort.
tion, signifioit interjeter une nouvelle appellation Maint comlDal difficile, et mainte Initie aherdre.
en adhérant à la première. « Nous sommes enhers, J. Le Maire, ;i la suite de l'Illustr. des Gaules, p. 389.
« adhériz, adherdons et adhérissons aux appella-
« tiens faictes, etc. » (Ord. T. V, p. 395.) CONJUG.
Les nuances de cette première acception, étoient Aart (s'), indic. présent. S'attache. (Hist. de S"
très-variées. On disoit ligurément, en parlant de Léocade. ms. de S. Germ. fol. 33, R° col. 3.)
l'espérance qui revient se fixer dans un cœur qu'elle Adherdij (s'), indic. prêter. S'attacha. (Hist. des
avoit abandonné espoir se reconforta et se
: ><
trois Maries, en vers, ms. p. 23. Gloss. de l'Hist. —
« ahardith moy. « (Percef. Vol. V, fol. 35, V" col. 2.) de Paris.)
Ce même verbe exprime la constance de l'amour, Aersist, subj. imparf. Attaquât. (Assis, de Jérusal.
dans les vers suivans : p. 69.)
AH — 2G0 - AH
Aert. indic. prés. Prend, saisit. (Fabl. ms. de S. « semblables comme ledit Mens, le Conte
telles et
Germ. fol. -1(5, R° col. 3.) « adhérens et depuis appellans ont faiz. »
et ses dis
Aliardist, indic. prêter. Prit. ^Percef. Vol, V. fol. (Ord. T. V. p. 395. —
Voy. Aiieuhant ci-dessus.)
81, V" col. 2.)
VARIANTES :
Ms. du Vactic. n" IV.H), fol. \1'1, R°.j Au iiguré s"«rf/i(''/r;' rt ou avec quelqu'un, signi-
Ahert. indic. prêter. Prit, saisit. (Assis. deJêrus. fioil s'attacher à son parti, ou îi son sentiment. Voy.
Liv. 11, ciiap. -2-1.) AiiERDRE ci-dessus.) « Ceux qui s'estoient adhères
Allient indic. prêter. Se prit. (Ph. Mouskes, « et conjoincts avecquesinoy sont maintenant
s' s
MS. p. 239.) " tous rebelles. » (Froissart, Vol. II, p. 108.) « Ceux
VARIANTES : « qui il I>oys s'estoient ahére:^ et accordez, etc. »
AHERDRE. S' Bem. Serm. fr. MSS.
p. 62, 113, etc. Fabl. - ;Chron. fr. iis. de Nangis, an. 12IG.) .le m'adhère <>
VARIANTES
Dans le sens propre, on a dit :
:
Les ie.x ot grans, sorcis velus.
AHÉRENCE. Du Gange, Gloss. lat. au mot Adhœrentia. Et les costes toz descouverts,
Adhérence. Coût. gén. T. I, p. 238. Et le cuir si aus os aers.
Que les costes qui dessous èrent
Ahérent, adj. et siibst.Qui adhère, qui est Parmi la pel toutes li pèrent (2).
attaché. Eabl. MS. <iuR. n- 7218. fol. 4, R- col. 2.
On a dit figurêment :
Au figuré :
lation en adhérant à la première. On trouve la Trop s'est à moi mal fere aersc, etc.
preuve de ces deux significations ligurées dans le Fabl. ils. du. R n- 7218, fol. 138, R'. col. I.
(1) parement, palliiitn. Nous avons encore conservé le mot poêle : tenir les cordons du poêle, (n. e.) — (2) paroissent.
AH — 2<il — Al
Éire nhers d'esclanie, c'cloit mërilertlesplainlcs, " .scieur et au covent du noveil lieu noslre Dame
des reproches dont l'iiuuneur est attaque. " (le Leisbistade erhage et le paslurage de me
le
Ou tost recevras grant blasme. - tout en tour là ù li casliaus fu jadis. (Du Chesne, •>
Kioisaart, l'oCs. MSS, fol. 195, col. 2. hisl. géii. de la M. de Cuines, pi', p. '280, lit. de l'2'<4.)
AHERS. S> Bern. Serm. fr. MSS. p. 39, 220, 282, etc. " car tout ce (|ui esloit dans la dite Église deNostre
Aers. Fabl. MS. du 11. n" 7t)89, fol. 241, H" col. 1. - Ane.
Poot. fr. MSS. avant 1300, T. IV, n. 1359.
<' Dame tout le long des vigiles; les
fut allunu;
Ahieks. Ph. Mouskes, MS. p. 599. « torches et les cicjrges de l'Escurie y furent bien et
AiEns. Idem, p. 185. « honorablement ulieitrez{2). » (Matthieu de Coucy,
Ahcrse, suhst. fém. Cohérence, union, réunion.
hist. de Charles VU, p. 73(i. —
Voy. Aheurer ci-après.)
C"esl le sens propre. Dans la Coulume de Valen- Aheurer, verbe. Arriver. Appeler. Expatrier.
ciennes, les frères et sœurs qui partagent une Du mot Heure on a fait aheurer, le même
hérédité et la relèvent chacun pour leur part, sont qu'AiiiioRER,formé du latin hora. .lr//iore?' siguifioit
héritiers, et non cohéritiers. Pour devenir cohéritiers venir à l'heure, arriver à temps par extension de ce :
Ci) Claimj pour clidm équivaut à clumi^, plainte, (n. e.) — (2) C'est peut-être une variante orthographique pour aeuvrés,
ouvrés. (N. E.)
AH - 2G-2 — AH
après.)De là, le verbe aUochcr dans la slgiiirication 11 faut lire ahonte:>, au lieu d'ahonter dans les
d accrocher. vers suivans, où ce mot désigne la honte attachée à
la chute des Anges rebelles.
Si s'enfuit trestoz esm:u-is ;
< lissera Ion blasme. > (Percef. Vol. 1, fol. 58, R"
Ahonir, vcrhe. Désiionorcr, insulter.
F'roprement faire ]ion ^3, en signe d'aversion et de
col. 1. —
Voy. Assis, de Jériis. p. 51, etc.)
Kniin l'on a pu dire d'un homme sans honte qu'il
mépris pour (lueliiu'un par extension l'insulter, le
;
étnil ahouté, parce que l'habitude du déshonneur
déshonorer, en manifestant par celle espèce d'in- rend insensible îi la honte. Peut-être aussi la pré-
terjection le sentiment qu'il inspire. (Voy. IIonmu posilion (I est-elle privative en ce sens. Alors ahonté
ci-après.)
seroit le même (lu't'.siniNTr: ci-après. « Sans craindre
Seignor eustes débonnaire : « rien eomme gens ahontés, etc. » (Triomph. de la
Vilainement Vahonnesistcs, etc. noble Dame, p. 22.)
Fabl. MS. du R. n- 7615, fol. 79. R' col. I .
VARIANTES :
Aliontage, snhst. mnsc. Péslionneiir. d'où le verbe aiionter dérive, a la môme origine que
^Voy. HoNTAGR ci-après.) « Laiiuclle chose tourna le verbe honnir. (Voy. Honnir et Honte ci-après.) En
« en granl domaige et au derrenier ahonlaige, etc. « ce cas rt//r)?(<frsignilieroit la même chose qu'AiioNiR,
(Chron. fr. sis. de Nangis, an. 1188, p. 2.) proprement faire iion en signe de mépris pour ,
(1) pieu. — ^2) Il existe deux mots hocher: l'un, conservé dans hochet, vient du flamand hul.ien, secouer l'autre, formé ;
SUT hoche: mu
UT hoche, neut-f-tre du
qui vient peut-être hnrflpr signifie
nrrnrfl. herser,
rtn latin orcare, «icnîfîp faire pno.lip une
iino coche,
fnirp une pntnillp Le
iino entaille. «lens du mot donné en
I.p. sens
exemple le rapproche de ce dernier, (n. e.) — (3) Le primitif hnnnir vient de l'allemand hahmin, moquei
(4) ennuies, avec toute la force qu'il conservait encore au .wu" siècle, (n. e.) — (.5) malgré elle. — (0) éhontée.
AU — 203 — Ali
VARIANTES :
AHUCHER. Modvis et Raclo, impr. fol. GO, R».
Ahucuter (lisez Ahuchier). Modus et Racio, MS. fol. 111.
AHURIR. Cotgrave, Borel, J. Thierry et Nicot, Dict.
AiiEUEiiR. Monet, Dict.
Ahiigue, adj. Énorme.
L'origine (Valiityue paroit être la même que celle Ahurte, adj. au [cm. Qui s'aheurte, qui s'obstine.
de l'adjectif Anglois hut/e, en latin imjens. (Voyez On a dit ligurément « Te convient-il laisser
:
Skinn. Etym. Ling. .Vngl. au mol lluuc.) Dans la « ahuries volentés et opinatives espérances, pour
description de l'armure du (iéaiit (ioliatb, on lit: « ce (jue celuy qui suit son propre conseil se prive
« Li halbercs pesad cinq mille sicles; e le fer de sa « d'autruy suitte. » (Al. Chartier, de l'Espér. p. 3,")0.
« lance, sis cenz e la lianste fud grosse et ahiKjue,
;
— Voy. AiiiRTER et AiiuRTERiE cl-après.)
" etc. » (Livres des Rois, ms. desCordel. fol. '21,' V")
Aliurté, participe. Heurté, choqué. Aheurté,
Les pierres sont telles et tantes,
Tant ahuyuen et tant pesantes obstiné.
Que force d'omme, qui or soit, Le premier sens, est figuré dans les passages
L'une d'èles ne porteroit. suivans: « ne soit ahurleix^àe, nule chose li frai-
Rom. du Bnit, fol. 01, V" col. 2. « leteiz (8) de Ijimaine nature. « (S' Bern. Serm. fr.
Uns jaians moy et ly 1^2) ravy MSS. p. ô3.) « Nule chose ke desplaiset al peire et
La pucelle volt pourgesir (3); « dont sey oyl (9) poyent estre ahurteit. » (Id.
Mais la tendre ne'l pot soutïrir. ibid.
Trop fut ahoeijes, trop fu grans, page 203.)
Trop lais, trop gros, et trop pesans. Dans la signification
figurée A'aheurlé, obstiné,
Id. il)id. fol. 87, R" col. 1. on lit : tant que ù ceste langueur fut ahurtée,
«
AllURTÉ. Eust. des Ch. Poës. MSS. fol. 387, col. 2, passim.
élevé.) — Essais de .Montaigne, T. II, p. 559. —
Nicot, Dict.
VARIANTES : Ahurteit. S' Ber. Serm. fr. MSS. p. 200.
AHUGUE. Rom. du Brut, MS. fol. 61, V° col. 2 Ahcrteiz. Id. ibid. p. 53.
Ahoege. Ibid. fol. 87, R» col. 1.
Halege. (Corruption d'Ahoeije.) Ibid. MS. de Bombarde. Ahurter ^s'), verbe. Heurter, choquer. S'aheui-
ter, s'obstiner, s'attacher.
Ahuri, participe. Effrayé, elTarouché, effaré.
Si le substantif hurt dérive de l'Allemand hort (10),
(Voy. AiiLRiR ci-après.)
pierre, ahurter signifie proprement heurter contre
Le lundi latrouppe royale une pierre, contre un corps dur et solide. oyez
Fit gribouillette générale (4),
Aux environs de Montlhéri HiRT et HiRTER ci-après.)
:
J'en suis encore tout ahuri. De là, on a dit dans la signification générale de
Piller, biûler, etc. heurter, choquer « Por ceu k'a ceu ne s'ahurtet
:
Mém. du Gard, do Rttz, T. IV, Liv. V, p. 305 (5). « cil qui cort, si est mestiers ke sescuers soit enlu-
On trouve en
bas-latin uccus ou huccus, qiu probablement a été formé sur l'adverbe hue. (n. e.) -
(2) elle. - (3) forcer
- ^}X
(4) brûla, ravagea tout. - (5) Voir aussi le Courrier burlesque de la ijuerre de Paris,
p. 448. (N. E.) - (6) Ahurs signifie
voleurs; comparez l'espagnol hurlar, voler. (N. E.) -(7) Vient de hure: l'effroi faisant dresser les cheveu.x, la tête
ressemble a une hure. (n. e,) - (8) fragilité. - (9) yeux. - ^10) Ce serait faire un cercle vicieux, le mot aUemand, d'après
liiez, ayant ete forme sur ce mot roman. L'étymologie est encore
inconnue, (n. e )
AH — -iiîi - AI
« mineiz de la lumière de discrétion. » (S" Bern. Quelquefois cette exclamation étoit composée,
Serm. fr. mss. p. 190 et li)l.) comme dans ces vers :
Et se de voulenté s'ahurle AHV. Nicot, Dict. - Bourç. Orig. Voc. Vulg. fol. 47, V».
A faire mal et à pechier, Ahi. Richelet, Dict. -
Lucidaires, MS. de Gihert, fol. 7;î. R".
ll.viii. Fabl. MS. du R. n» Ttil."., T. II, fol. 17«, R" ool. 1.
On lui devroit plus reprouchier.
AuiL.^s. Fabl. MS. du R. n» 7959, T. II, fol. 09, V» col. 2.
Eust. des Ch. Vofs. MSS. fol. 56î, col. î.
Pris en bonne part, il sisnifioit la durée, la soli- Ai, exclam, simple et exclam, composée. Ah!
dité dun attacliemciit r;iis()nnable. Aheurter ne se ha! Aie. Hélas!
dit plus en ce sens, ni des personnes, ni des choses. Ce mot, au premier sens, exprimoit l'admiration,
Mes tout certainement seust le désir; une joie imprévue, lorsqu'il étoit répété
Que comme Roi le serviroient deux fois do suite. « llaij I cum plus saigc sunt cil
Ne contre son vouloir n'iroient :
G. Guiart, MS. fol. 250, R*. « ki à altrui ne l' comendent mies » (S' Dern. Serm. 1
Ahit con grant délit aront! Ane. Poft. Fr. MSS. avant 1300, T. IV. p. 1531.
I.ucidaires, MS. de Giliorl. fol. 73. R". En criant hai ! hai !
;
ment de la peur, de la surprise. (Nicol, Dict.) .là pour souUeirs pains à flor (2),
Ecrire ahi sans /;, couune faisoient, du temps de Robechon ne guerpirai :
(1) d'eu-x-mêmes. — (2) pour des souliers décorés de fleurs peintes. On parle, dans les chansons de geste, de souliers
peints à lions, (n. e.) - (3) peu.
AI — 2G3 AI
(S' Bern. Serm. fr. mss. p. 2'i7.) Le cri naturel de la prie fortune qu'elle vous soit a/da/v/?.
.fe » (Percef.
douleur, etc. étant nécessairement toujours le Vol. Ili, fol. ;w, Vcol.2.)
même, il n'est point étonnant que ces exclamations Mais fortune est mjdahle et volontaire
dilTèrenl si peu de celles qui subsistent. (Voy. A cueur qui vcult sa vertu demonstrer.
AiiiLAs sous AiiY ci-dessus.) J. Marol, p. 80.
n» 6812, fol. 40, R» col. 2. - Alhis, MS. fol. 10, col. 2. V AIDABLE. Froissart, Vol. I, p. 97.
Av. Bern. Serm fr. MSS. p. 2.'>2.
S' AVDAULK. J. Marot, p. 86.
H.M. Chans. du xiii» siècle, MS. de liouhier, fol. 184, R°.
Hay. S' Bern. Serm. fr. MSS. p. 270. Ai(la])Icinent, adv. En aidant, en secourant.
H.MLAs! S' Bern. Serm. fr. MSS. p. 247.
Il dérive de l'adjectif Aidahle. (Voy. Gloss. fr. lat.
secourable.
Cependant, par une exception à l'observation gé-
Ce mot formé du substantif aide, signifioit au pre- nérale qu'on vient de faire, le mot Haydement,
mier sens la faculté, le pouvoir d'aider. (Voy. (jui signifie proprement action d'aider, a signifié
Aiable ci-dessus.) « Ceux de dedans estoient très-
aussi aide, secours. Il répond au mot latin muni-
« bien garnis; et y avoit bien deux cens compai-
mentum dans ce passage, oii Démétrius apprenant
« gnons aidables, etc. » (Froissart, Vol. I, p. 97.)
qu'Alexandre aidé du crédit de .Jonathas, avoit
« Y en avoit vingt mille des plus aidables et des
« plus preux. " (Id. ibid. Vol. III, p. 81.)
réussi à mettre les Juifs dans ses intérêts, dit Que : .<
Marche, Gage de Bat. fol. 20, R«.) AID.\NCE. Fabl. MS. du R. n» 7218, fol. 281, R" coL 1. -
Dans la signification de secourable, ce mot dési- Hist. de Fr. à la s. du Rom. de Fauvel, MS. du R. n» 6812,
fol. 75, R'col. 1, etc.
gnoit non-seulement le pouvoir d'aider, mais en- Haydement. Livres des Machabées, MS. des Cordel.
core certain penchant ou inclination à le faire. fol. 170, R° col. 1.
On s'aille entre alliés ; on se prête des secours y Ilde croire que la prononciation de
a lieu
réciproques. De lîi, le participe aidant qui subsiste, la diphtiiongue ai dans aide, ètoit plus forle et plus
employé comme substantif dans la sii;niliciition d'al- distincte dans le quinzième et le seizième siècle
lié. " Consentons (|ue les maixliandises de noslre qu'aujourd'hui, puis(iue les Poètes de ce temps
» Royaume puissent alor et venir paisiublement de faisuient rimer aide substantif et verbe, avec le
« nostre Hoyaume en la Conté de llavnnau, à (I) mot subside.
« estre despendues de ceux de la Conte et usées, et Le Roy, par ce moyen là.
« de ses aidans : et les mairbandises de ladite Les affranchit de toutes aUles,
« Conté de llavnnau, en nostre Hoyaume, duianl l'our vivre comme exemps çii et là,
Sans paier tailles ne subsiiles.
• les alliances; etc. » (Ord. T. 1, p. 330.) S'enibe-
«
Vigil. de Charles VU. pari. I, p. Î3).
« songnèrent.... de parlementer une trêve entre
« Monseigneur Cliarles de Dlois et la Comtesse de Ce Brennus inhumain, sans espoir de subsiile.
Tenant le glaive en main affm que par mort se ayde,
» Montfort, huiuelle s'y accorda; et aussi firent Fut de luy homicide, etc. ,
" tous ses rti(/a«s. » (Ki'oissart, Vol. I, p. UUi.) Grelin, p. i30.
Ce même mol a signilié une espèce de nionnoie.
(Voy. Du Cange, Closs. lat. aux mots Deiiiiriiis
En remontant de l'elTel à la cause, on s'est servi
du mol aide, secours, pour sigiiilier la personne
Albus, col. 131»!);. Le lloi Jean, fixant le prix des
qui aide, qui prête ce secours. Dans ce sens figuré,
monnoies, par son Ordonnance du .">
décembre
il est encore des deux genres.
I3G0, s'occupoil du soin de facilitei' à ses sujets
Ses aides envoie quère,
le moyen d'aider les pauvres, et de les secourir.
Si qu'à lier jor les ait joslées (4)
« Ferons faire notre monoie, par laiiuelie, Soz val bruiant, bien conraées (a)
• fan pourra faire plus asiéement des aulmonez à De belles armes, de destriers, etc.
« la pome gent. ^Ord. T. III, p. 'i35.) Ue là, les Atliis, MS. fol. 71, Vcol. î.
aichnifi.espèce de monnoie de peu de valeur. Les Aides-de-camp, dans les Tournois, aidoient
« Chacun llorin de Liège eomplc ù vingt aijdans,
le Mestre ou Mareschal-de-camp, dont ils faisoient
« sans avoir esgard à la valleur des pattars, aydaiis,
les fonctions. Ils agissoient par ses ordres, et
' ou autres monnoyes, du temps de la constitution portoient comme fui des bâtons dorés, pour
» des cens. » Ord. du pays de Liéue, au Coût. géii. marque de leur office. (Voy. Meneslrier, des Tour-
T. IL p. 074.)' » Le Varlèl du... Siège îles Trènle- nois, etc. p. 194.)
« deux.... s'il fait quelque labeur pour l'asseudilèe
les Tenans avoient des
Dans un pas d'armes,
> du Siège extraordinairement, il aura cinciuanle
aides. Le jeune adventureux, le Cirand-Escuyer
•
qui aide, espèce d'officier, Hecors, etc. Ce qui aide, " et sans aide... rompit nettement plusieurs
chevdle, etc. Aide, droit seigneurial. Aide, impôt. « lances. » (Chron. scandai, de Louis XI, |). 130.)
Ce mol, dont l'usage a fi.xé le genre, éloil autre- Ces Aides ont pu être compris sous la dénomi-
fois tantôt féminin, tantôt masculin ; il signifioit nation de Te)unis, parce ([u'ils concouroieiit avec
aide, secours. (Voy. Au>.\[iLrri;el Aidanck ci-dessus.) eux à tenir le pas d'armes, ou parce qu'ils rem-
On observera qu'il n'est pas moins ancien dans plafoienl les Tenans mis hors de combat. • Pour
notre langue que les mots Aie, Aikve, etc. (3) Par <> <ile combat à pié se trouveront douze Tenans,
(1) pour. - (2) Cet article peut être ainsi résumé Au xu« siècle, époque où la féodalité est constituée, l'homme libre ne doit
:
payer d'impôts extraordinaires que dans quatre cas 1» quand le scit;neur arme son fils chevalier — 2» quand il mario sa
: ;
îllle aînée; — ;i' quand il est prisonnier — 4' quand il part pour la croisade. On trouve un cinquième cas dans certaines,
;
Ïirovinces quand il rachetait une partie aliénée de son flef, ou quand il faisait une acquisition. C'étaient les aUlcs létjales,
:
iiyau.r (aii.cilimn Icijulc). En Kranche-Comlé, des abbés lèvent des ailles loyaux: quand ils vont en cour de Ronie — 1 •
;
2° quand ils sont intronisés — (juand ils vont à la croisade — 4° quand ils font l'acquisition d'une terre. L'impôt était
; '.i" ;
généralement fixe. Quelquefois le seigneur, dans l'un des quatre cas, doublait le cens c'était injuste, le cens étant un ;
loyer. Aussi, dans ce cas, le seipneur et ses tenanciers finissaient-ils souvent par s'arranger à l'amiable. Ce mol garda sa
significaUon jusqu'à Charles Vil. .Mais alors le sens se restreint: aiilr ne signifie plus impôt extraordinaire, m.iis impôt
indirect enfin il ne s'applique plus qu'à certains impôts indirects. C'est Louis XI qui restreignit le droit d'aide à certaines
;
marchandises vin, bétail, poisson de mer, bois à brûler, draperies. Cette aide consistait en un sou pour livre, d'où son
:
nom de gros ou de vingtième. Le vin en détail fut, en outre, frappé d'un droit spécial (le quart du prix, converti au xvii'
siècle en un huitième du prix). Le droit de gros sur la draperie fut supprimé en 16W. Les autres restèrent jusqu'à la
Révolution. Les aides royaux n'étaient pns générales: ainsi le quart sur le vin ne se levait pas dans toute la France;
certaines provinces, comme la Rretagne, en étaient e.xemptes. D'autres provinces, Poitou, Maine, etc., substituaient au
droit de gros par une somme payée d'avance ou abonnement dit équivalent. Enfin, à Paris, on le remplaçait par des droits
d'entrée, dont la moitié était généralement réservés au gouvernement, (n. e.) — (3) Ce mot vient du bas-latin adjitla,
formé sur le supin adjulutn, de adjuvarc. (N. e.) — (i) assemblées. — (5) équipéesj fournies.
.
AI - 207 — Al
« savoir liuict Tcnnns, el qualre Aiiilex. » (La les Aydes, espèce parti(;ulière d'artilleurs, les bou-
Colomb. Tliôàl. d'Iionii. T. I, p. I7r>. — Voy. tetenx, etc. Plusieurs compagnons d'icelle aitil-
annal, de Loiii.s .VII,. p. !2r>:5.)
i. d'Aiiloii, « lerie comme (lanonniers. Chargeurs, Cartiers,
Les Aides de Paneterie tildÉeliausannerie, sont « Aijdes, Koulefeux, Arbalestriers, gens à pied
mentionnés dans une Ordonnance du 17 novcinbi'e " suivans ladite aitillerie. Pionniers, Maçons,
1317, comme Officiers de de l'liili|)pe Le
l'Ilùlel " Mareschaux, Serruriers et antres gens de toutes
Bel. (Voy. Labbe, Alliance Cbronol. T. I, p. i>:yi. « prati(|nes deslinoz el propres au faict de ladite
— Ord. ï. III, p. :«, notes, col. 1 et 2.) >' artillerie. » (André de la Vigne voyage de Ctiarles
;
nation de ces Officiers varioil en I3S1, sans être En étendant celte acception générale aux choses
abolie, puisqu'en 1400, on retrouve les Valets dont on tire aussi des secours, par l'usage qu'on
et Aides de fourrière; les mêmes sans doute que en fait, l'on a pu nommer Aides tout ce qui aide;
les Aides et Sous-Aides, en 1407. (Voy. Ord. T. IX, par exemple les chevilles qui servent, qui aident
p. 104. —
lbid.p.257.) à joindre et bien lier les différentes pièces néces-
Il paroit que VAide de Vénerie, supérieur aux saiires à la construction d'un navire. « iXous enten-
Pages et aux Varlets, étoit inférieur aux Veneurs. u dons bien ([ue pui.sque le fondement deceste nef
« Puisque cest enfant a esté bon Page et bon Varlet « a souffert tel heui't, que toutes les aides de la nef
« de chiens, et ore est bon Aide; qu'il soit bon « sont tous eslocbées (2); par quoy nous doublons
« Veneur. « (Chasse de Gast. Pbébus, ms. p. 213 ) « grandement que quant viendra en la grant mer,
« Que VAide soit monté de deux bons cbevaulx au « que la nef ne puisse endurer les corps des undes
« moins et doit aler en queste aussi comme font les
; « de l'eaue, sans qu'elle périsse. » (Joinville,
« Veneurs et Variez... à tout un Varletciui li meine p. 112. — Voy. Aïs, planche.)
« son limier. » (Chasse de Gast. Pbébus, ms. p. 207.) par la même extension que certains droits
C'est
Les Sergens-majors des Régimens ont eu des payés au Roi par ses sujets, ou aux Seigneurs par
Aides, dont l'emploi leur donnoil rang d'Officier. leurs vassaux, afin de les aider à soutenir une
Bassompierrc pouvant nommer à un grand nombre dépense extraordinaire, furent et sont encore
de places vacantes, craignit d'abuser de la permis- nommés aides, droits d'aides.
sion que le Roi lui en avoit donnée. « J'avois bien est naturel de croire que les Aides en différens
11
« moyen (dit-il) de faire des créatures et de donner cas ont été le tribut de la reconnoissance des
« force charges, y en ayant plus de quatre-vingt à sujets et des vassaux. S'ils ont désigné les Rois, les
« pourvoir de Capitaines, Lieutenans, ou Ensei- Ducs, les Seigneurs en général, par lemot Advoué.
« gnes Sergens-majors, .iides, ou Prevosls des
; c'est qu'ils les regardoient comme des protecteurs
« bandes: mais, etc. » (Mém. de Bassomp. T. II, qu'ils pouvoient appeler à leur secours. Us se
p. 172.) faisoient en quelque sorte un nouveau droit à leur
Il y avoit pour le service de l'artillerie des Aides protection, en leur offrant volontairement de les
de Canonniers. « Avoit délibéré de semer parmi aider dans les nécessités urgentes et imprévues.
« les champs son artillerie, en petits buissons... De là, ces Aides qu'on appeloit aides libres, aides
« et en lieux où on ne les povoit bonnement veoir... gracieuses. (Voy. Du Cange observ. sur les établ.
« car dix, douze quinze mil hommes sont plus de S' Louis, p. 179. —
Id. Gloss. lat. au mot
« aisez à congnoistre que ne sont deux ou trois :
Auxilium, col. 88rj, etc. etc.)
« C'est assavoir ung Canonnier el ses .lù/cs. « (Le Bouteiller, Jurisconsulte du xiv« siècle, ne voyoit
Jouvencel, ms. On
entendoit alors par
p. 503.) dans de chevalerie et de mariage que des
les aides
Canonnier celui qui commandoit une batterie. Ses Aides graeieuses, qu'un simple usage de courtoisie.
Aides formoient un corps de deux ou trois mille Cependant, dit le même auteur: " pour ce qu'il
hommes, parce que l'on comprenoit sous cette dé- « est accoustumé ainsi h faire, et accoustumance
nomination générale les chargeurs, les cartiers (1), « est deshéritance selon aucuns les hommes
« qui sagement le veut faire, ce doit esire î'iclia- Coût, de Norm. fol. 57, V*. —
Voy. Du Gange, nbi
« cunes fois nouvelle chose pour et afin que ce ne suprà, etc.. etc.] Les dénominations particulières
« tourne trop à coustume : et n'en peut le Seigneur indiquent les dilîérens cas où ces loiaus aides, ces
« faire demande par contrainte ne par loy, mais aides chevels sont exigibles.
« que le demander en est par courtoisie. » Bouteill.
L'aide de Chevalerie, dans la Coutume d'.\miens,
Som. rur. tit. 8ti, p. r>tU). L'opinion de ce Juriscon- « est pour chacun fief tenu en Pairie, dix livres
sulte auroil eu plus de vraisemblance, s'il se fût • parisis dcus par les Vassaux au Seigneur feudal,
contenté de dire, comme l'a supposé Cliarondas; » quand il fait son fils aine Chevalier. > ^Laur. Gloss.
« que du commencement Vayde qui se faisoit au
du Dr. fr.) Au reste, on sait qu'il y a presque autant
« Seigneur pour la chevalerie de son fils, ou de dilTérentcs fixations de ce droit, qu'il y a de Cou-
« mariage de sa fille, par ses vassaux et sujecls. tumes (jui l'admellent. Celle de Normandie le \'i\e
« n'estoit ijue de courtoisie et honnestelé. n'y à un demi-relief pour certains fiefs, et pour d'autres
« estans subjects par la disposition de droict com-
fiefs moins considérables à un tiers de relief. (Voy.
« mun: mais que par coustume et usance, telle Ane. Goût, de Norm. fol. 57, V" et 58, R".) Il est .<
« courtoisie seroil tournée en sujession ; dont " à faire l'ainsné lilz de son Seigneur Chevalier. »
« toutesfois le Seigneur ne pourroit avoir con-
(Ane. Goul. de .Norm. uhi suprà: 11 est dû « ijuand
« trainte, s'il n'avoit tiltro, ou que la coustume du « l'aîné fils du Seigneur est fait Chevalier • (Nouv. :
pour qui ce devoir éloit plus essentiel, le droit de Chevaliers, en latin mitiles. à cause du service mili-
se faire aider par leurs vassaux. On peut dire qu'en taire, au(iuel ils élDiont obligés comme possesseurs
général les vassaux d'un Seigneur étoient sujets, et propriétaires des fiefs el ce service militaire étoit
:
par rapport au Roi :, comme sujets du Roi, ils l'objel principal de la chevalerie féodale. Ainsi,
étoient membres de l'État: il dévoient donc contri- faire Clievaiier le fils d'un Seigneur, c'étoit lui
buer à sa défense; ils dévoient donc aider ses donner l'habit militaire, en latin iv.s//.s bellica,
défenseurs. l'armer, l'éiiuiper comme il convenoit à un homme
De là, ces devoirs ou droits féodaux qu'on destiné par sa naissance à la profe.'^sion des armes,
nomma Loijaus aydes en général, parce qu'ils puisqu'il éloit né l'héritier d'un fief ([u'il ne pouvoit
étoient prescrils par la loi. Si la Coutume les ré- pdsst'nler sans devenir le prolecteur de ses vassaux
gloit, ils étoient ciiiistumiers: raisonnables, lorsque et le di'fenseur de l'Ktat. Tel est l'esprit d'une loi,
la raison les lixditcn proportion des facultés des née probablement des Coutumes des anciens Saxons,
vassaux (Voy. Du Gange, observ. sur les Établ. ou Germains, et qui par cette raison pouvoit n'être
de S' Louis,' p. 179. — Id. Gloss. lat. au mot pas moins connue des Francs, ([ue des Lombards,
Au.tilium, col. 8.35. etc. etc.! des Normands, des Anglois et autres peuples sem-
Les liiiaus aides, les aides eoustumiers considérés blables, tous (lermains ou Saxons d'origine: elle
relativement au chef-seigneur à qui ces droits sont est citée par Un Gange, (Gloss. lat. aux mots le,v.
AI — 209 — AI
lorica et leiidis.} Si celle loi suivaiil laquelle, tiil d'aide sur ses tenans feudaux, ou colliers, en l'un
..
?uem hœreditas tcrrœ pcrvcHcril, atl illitiii rcstis >desdits deux cas. (l-aur. (]loss. du Dr. fr.j On
ellica, id est liirica, et ultin i)V(ix'nni et salut io convient que les aides de chevalerie, de mariage,
leiidisdelx't /icrtiiievc, u'esl pas la loi pi'imilive des etc. ont été payées en dillérens cas où la demande
fiefs, cl spiHiak'iiiL'nl des liel's de Normaiulif, (jni (|ue les -Seigneurs en faisoienl ne pouvoit être fonilée
sont tiefs de haubert ou de cuiiassc, eu laliu fciida sur l'obligation du service militaire; mais tel paioit
loricœ ; du moins paroil-il viai de dire que dans la avoir été le |iriiicipe de ces droits, aux(|uels on a
formation du {iouvernemeut féodal, ou eu adopta donné une extension (jue l'usage, autorisé par les
les principes. En effet les Seiirneurs de liefs ont
<• Coutumes et les loix, a rendu légitime.
« toujours été gens dévoués à TKtat et au service ]j'aide de rançon , est regardée comme la plus
<« de leur Seigneur; gens faisans prolessioii des juste des aides légitimes. l'^lle « est à rachapler le
« armes L'homicide ne leur éloil pniul imputé; " corps de son Seigneur de prison, quand il est
« et cette prérogative venoitde celle loi l'oiulamen- « prins pour la guerre au Duc. » (Ane. Coût, de ,
« taie du lief, suivant la(iuelle ils éloienl Chevaliers, Norni. fol. ."tT, V".) En Litld, par Arrêt de rL(;hi(|uier
« avoient la vengeance du prochain, et éloient de Houen rendu en inlerpiélation de cet article
,
salaire el la récompense du service qu'ils rendoient (Salvaing, usage des fiefs, p. 'i'i2.) Suivant les Cou-
comme défenseurs de l'État, ou comme prolecleurs tumes dé Lodunois, Bretagne, Anjou, Touraine, etc.
de leurs vassaux. 11 éloil donc juste d'exiger l'aide le vassal doit payer ce droit « à son Seigneur feudal,
de chevalerie (juand un Seigneur, en faisant son « noble el non roturier, pour la rançon d'icelui,
fils aîné chevalier, le melloit en état d'acquitter ce « quand il est prisonnier des ennemis de la foi, ou
double devoir. Les vassaux l'aidoient alors, parce 1 (lu Hoyaume, pour le profit commun, ou pour son
qu'il ne jouissoit pas encore du fief dont il éloit ' Seigneur souverain. » (Laur. Gloss. du Dr. fr. —
fhérilier: autrement, Yaide de clievalerie n'éloit Voy. Salvaing, usage des fiefs, p. 242.)
plus exigible. C'est le sentiment de Rouillé, cilé par Ces aides légitimes et coutumières n'éloienl pas
De Jort. « Onpeut, (dit cet ancien commentateur) moins dues au Roi ((u'aux autres Seigneurs. On lit
« sur le chapitre des aides, faire plusieurs ques- dans un Mandement de Philippe le Bel, en date du
« lions; la première, le Seigneur a un fils et une 1" décembre 1313, adressé au Sénéchal de Sain-
>> fille, le Seigneur va de vie à trépassemenl, l'ainé tonge « comme naguères nous aions fait nostre
:
« se fait Chevalier et aussi marie sa sœur; sçavoir, « amé (lisez aîné) fils Chevalier, et pour cause de
« si les hommes lui doivent payer aide de ctievulerie « celle chevalerie, les gens de nostre Royaume
V et de mariage; l'en peut répondre à la question « soient tenus à nous faire certaine aide, nous vous
« que les hommes n'en payeront rien car les aides
:
« commandons que vous ladite aide, en la manière
« sont dus au fils aîné et à la fille aînée; et [)uisque « a esté fait autrefois en cas semblable, en
que il
.< leur père est mort, ils ne sont plus ne fils ne fille, « vostre sénéchaucie et es ressorts failles
toute
« mais sont Seigneurs, el aussi ils ont dequoy se « » (Ord. T. 1, p. 534.) Ce mandement
lever, etc.
« mieux pourvoir qu'ils n'avoient au devant de la prouve ([ue les Rois prédécesseurs de Philippe le
« moit de leur père; car le fils a la seigneurie que Bel, avoient fait lever l'aide de chevalerie quand ,
« le père avoil; et pour ce il se peut mieux faire ils avoienl fait leurs fils aînés Chevaliers; c'est-à-
« chevalier, etc. » (Voy. Disserl. sur les aides dire, ([uand leurs fils aînés avoient commencé à
chevels, p. 1-i.) porter les armes et à servir l'État en qualité de
On que dans l'origine des Aides féodales, le
a cru Chevaliers. « Ce dut être en vue de cette chevalerie
principe de Vaide de Chevalerie étoit commun à « que François 1" fil lever en 1540 Vaide de cheva-
Vaide de mariage, qu'alors celte aide n'étoit légiti- « lerie pour la chevalerie de son fils aîné.... Henri
mement due que lorsque le Seigneur marioit "lui- Dauphin de France... né le 31 mars 1518. En 1537,
'<
même sa fille, et lorsqu'elle aVoit la dignité de « il commandoit l'armée que le Roi envoya en
l'aînesse, lorsqu'elle étoit héritière en tout ou partie « Piémont Alors r«/f/e de chevalerie étoit dû
du fief pour lequel son mari devroit le service mili- « au Roi son père aux termes de la Coutume
taire. " L'ainsné filz est cil qui a la dignité de Quand cet aide fut levé, Henri avoit vingt-cinq
.'
<•l'ainsnécsse ; et ce mesme doibt l'en entendre de « ans, ainsi il est sans doute qu'il ne fut point levé
ne pouvoit « devoir au même Seigneur, au même « qui avoit été prisonnier, et qui fit lever Vaide de
« temps, aide de chevalerie pour'la chevalerie de « rançon ne fit pas lever pour lors Vaide de cheva-
« son fils aîné, et aide de mariage pour le mariage lerie, quelciue pressant besoin qu'il eût d'argent,
<'
aides chevels. p. IG.) L'une excluoit l'autre, dans la « dû; mais il le fit lever depuis. (De Jort, dissert,
>>
Coutume de Ponthieu, oîi « le Seigneur a droit sur les aides chevels, p. 55 et 56.)
AI - 270 AI
On a soutenu que ces aides éloient dues au Roi, Dans les cas où le changement de chef-Seigneur
seulement il cause dos fiefs tenus de lui nuement et donnoit lieu au relief, les vassaux dévoient l'aide
sans moyen. (Voy. Laur. Gloss. du Itr. fr.i Cependant de relief, ou de rachat. En Normandie, ce droit
ilparoitque nos Rois, comme fielTeux souverains « est deu ([uand le Seigneur meurt et son hoir
étoient fondés îi en ordonner la levée sur leurs « reliève vers celuy de qui il tenoit son fief; et cest
sujets, soit (|u"ils relevassent ininiédialemenl du " aide doibt estre iaict par demy relief; et pour ce
Roi, ou d"un Seigneur particulier, riiiliiipe le Rei « doibt l'en sçavoir que généralement tous les liefz
dans ses Lettres du septembre lot»8, où il s'aj^it de « qui doibvent relief, doibvent aide de relief de la
Vaille pour le mariage dlsabelle sa lille, l^eine « mort au Seigneur; et cest aide est deu aux hoirs
d'Angleterre, s'explique en ces termes « Nos igitur : « des Seigneurs; et ainsi leur aident leurs hommes
« visis Registris consuetudinum Normanniœ, ac " et doibvent aider à relever leurs fiefs vers les
•> diligenteV inspectis Registris insiiper noslris, « chefz-seigneurs. • (Ane. Coût, de Norm. fol. 57,
« l'arisius habita deliberatione super liiis pleniori, R". col. 2.) Dans le comté d'Eu, il est exigible à
« decrevimus declaravimus noi)is deberi ilictiini
et toutes mutations. S'il ne se paye point au Roi, c'est
« subsiiliinii ducatu pnedicto, tain a itmtris
in •<qu'il ne relève d'aucun, et que la cause d'establis-
« immédiate subditis, quant a subditorum iiostro- « sèment du droict cesse en luy qui n'a besoin
i< rum siibjeclis, ac levari prœcipimus subsidium « d'estre aydé envers un chef-sèigneur, puis(iu'il
« memoratum. » (Ord. T. 1, p. '153.) " est par dessus tous, non submis à aucun. » (Voy.
« Seigneur le service de l'ost qui doibt estre faict « geors, ils n'i mettront riens, se eus ne veulent. »
« au Prince: les aultres doibvcnl l'aide de l'ost. (Ord. T. I, p. 138.— Voy. Ihid. notes.1 « Nus bons
« Ceulx qui doihvent le service sont tenus à le faire < qui tient en parage ue fait aide i\ son aparageor,
« l'ost, on envoyer personne pour eulx ([ui le
en " se il ue le fol au chief-Seigueur; et se aucuns est
« face avenaument. Ceulx qui doibvent l'aide, n'en « qui ail aparageors, (|ui tiennent de lui en parage,
» doibvent point rendre ne la lever devant que le « il ne lor piiet terme moltro hors de parage. » (Ord.
« Prince leur ait ottroié la quantité de l'aide du T. ï, p. 139.) Ilfalloitdonc, pour qu'un puîné garanti
1 fief: mais quant l'aide sera déterminé et ottroié en ])aragc sous l'hommage de l'aîné, dût contribuer
" par le Prince, cbascun sera tenu la rendre à la avei; lui au payement de l'aide de chevalerie, ou de
» semonse de quinze jours, si comme il tient du mariage, cxig('e par le chef Seigneur, que non-
« fief, etc. " (Ane. Coût, de Norm. fol. (i(i, V". — seulement il fût semons, mais encore que le terme
Voy. Salvaing, usage des liefs, p. "i'i'i. Du Cange, — de la semonse ne fût pas hors du parage. Il est vrai
Cdoss. lat. au mot Auxilium, col. 892.) que le parage étant failli, autrement toutefois que
»
AI 271 — AI
de l'aide avoit été faite. Car suivant la même Cou- « et honneur qu'ilz y attendent à avoir, et que nous
tume, cliapitre xliv, où il est jiarlé de Vaide de l'osl, >< voulons (jue eulz et leurs successeurs et le pays
><cculx ([ui doibvent l'aide, n'en doibvent point « y aïeul per[iéluelment; et aussi Va aile el subside
» rendre, ne la lever devaul ipie le l'iince leur ait « qu'il nous ont fait en faisant ledit achat el pour ;
« ottroié la quantité de Vaide du fief, ilais (juant « ycelli paier et toutes autres choses que nous
« Vaide sera détermine et ollroyé par le Prince, « porrions de ci en avant acquérir et approprier
« chascun sera tenu le rendre à la semonsc de « audit Contée, nous avons approprié, unie et
« (|uinze jours, si comme il tient du lief, sans « annexé, etc. » (Ord. T. V, p. H') Les vassaux du
« aulcun delay. (Ane. Coût, de .Norm. fol.ôS, R°
»
Seigneur de Chagny lui dévoient un semblable droit,
col.t2 — Ibid. V"col. 2.) 11 paroitcju'on a suivi
fol. Gt), lorsqu'il acquéroit une terre de nature à être réunie
la même les parties de tlef devenues
l'ègle pour à la terre principale, et dont elle pouvoil être
arrière-liefs, par lin de parage. augmentée. Telle est la disposition de l'article VI des
F.es six espèces d'aides dont on vient'd'expliquer privilèges accordés aux habilans de celte Baronnie,
la nature, ne sont pas les seules que les Coutumes, el conlirmés par le Roi Jean, en 130-2. (Voy. Ord.
les Loix et les Conventions particulières aient pu T. IV, page 37G.) Suivant la Coutume de Bretagne
« quand le Seigneur acheté terre de son lignage,
rendre légitimes. 11 y en a plusieurs autres qui ont
« sessujetsluyavancentl'annéedeses redevances.
été rassemblées et distinguées avec autant de saga-
cité que d'érudition par Du Cange. (Closs. lat. au (Voy. Salvaing, usage des liefs, p. 243 et 244.)
mot Auxiliittn, co\. 88-i-8'J4.) Si le bien commun des La diminution des revenus du Domaine de nos
vassaux et des sujets n'étoit pas toujours l'oiijet Rois, el l'augmentation des dépenses nécessaires
réel de certaines aides, telles que Vaide pour l'àe- pour suffire aux besoins multipliés de l'État, les
quisition dune terre, etc. Vaide pour la défense mirent souvent dans le cas d'avoir recours au peu-
du pays du moins en étoit-il le prétexte. « Devons
; ple, afin d'en obtenir une espèce d'aide nouvelle,
" savoir qu'il y a plusieurs causes pour lesquelles dill'érenle des aides féodales ou coutumières, telles
'<ung Roi peut demander nouvelles aides de ses que les aides de chevalerie, de mariage, de rançon,
« subjectz. Premièrement, pour la juste défense du etc.; Vaide de l'ost, dont Philippe de Valois par ses
« pays, comme il est escript. Secondement, se le lettres du 17 février 1340 (Kwd exempta les Bour-
« Roy veult aler contre les Hérétiques les Sar- , geois et habilans de la ville de l'aiis, en considératioa
« rasins, ou autres ennemys de la foy; et s'il n'a de de celle qu'ils lui accordoient pour un an. « Voulons
« quoy il y peust aler de ses revenues ordinaires. « et octroyons.... que il ne soient tenuz de nous
« Tiercement, quant le Roy est prins en juste < faire aide, ou service pour cause de noz guerres
« guerre, quant à soy n'a de quoy il se puisse » durant ladite année... pour cause de fiez, ou de
« racbater ne paier sarançon. Quartement, «luant « teneure de fiez. » (Ord. T. II, p. 321.) Quoique la
• le Roy fait son fdz Chevalier, ou quant il marie défense du Royaume fut l'objet de la nouvelle aide^
« sa tille, ou quant il achate nouvelle terre: car comme de Vaide féodale, on rencontra des obstacles;
« toutes ces choses si regardent le proufiît de ses « pour ausquels obvier, les sages mondains qui
« subjectz car le Seigneur en devient plus puissant,
: « manioienl les aiïaires de France, » conseillèrent
« ou plus riche, ou pourra ou temps avenir plus d'appeler le peuple à ces assemblées solennelles du
« supporter et aider ses subjects. « (Songe du Ver- Clergé et de la Noblesse, où l'on régloit l'admi-
gier, Liv. 1, chap. 136, in-4'' Paris, Jean Petit.; nistration générale du Royaume. En conséquence
Quoique les Docteurs décident qu'un Seigneur n'a « le roturier fut exprès adjousté, contre l'ancien
pas droit de se faire aider par ses vassaux, lorsqu'il X ordre de la France, à cette assemblée, afin que
peut se passer de leur secours, l'usage en France « celuy sur lequel devoit principalement tomber
est contraire à leur décision. Les droits d'aide lui " tout le faix et charge.... estant en ce lieu engagé
(1) mutilation.
AI — -ii-i — AI
< de promesse... n'eust puis nprès occasion de pressons de l'État, ce Prince eut recours aux Em-
« retifver ou murmurei". Invention «grandement prunts, etc. Par ses Lettres du 4 juin 1315, il nomme
« sage et politique, » dont Philippe li> Bel essaya des Commissaires auxquels il donne « plain pooir
avec succès, durant la sruene de Flandre. iPasquier, « et autorité de prendre et recevoir emprunz
Rech. Liv. H, p. 77 et 78.) « de quelzcon(iues personnes que ce soient, qui le
11 leva, en l.'^02, une ayde de vingt livres tournois, « pourront faire, soient d'Église, Relligieux ou
surchaiiue cent livres tournois de revenu annuel. Séculiers, Nobles et non Nobles, Villes, Commu-
en fonds do terre. Elle eloit de vin^4-cin(i livres, « nautez et l'niversitez. (Ord. T. 1, p. 581, notes.)
>•
pour cinq cents livres en meubles. [\o\. Ord. T. I, Le 3 juillet de la même année, il ordonna que les
p. 36!».' En mai 1303, tout roturier dont le mobiliei- serfs du Domaine du Roi seroient affranchis, moyen-
valoit cinquante livres, ou plus, jus(|ues à la somme nant finance. (Voy. Ibid. p. 583.)
de cinq cents livres, sans y comprendi'C les usten- Les moyens de pourvoir îi la défense du Royaume,
siles de riuMel. devoit payer une finance, une aide étant épuist's ou insuflisans, les successeurs de
convenable, pour être dispensé de servir en per- Philippe le Bel imitèrent son exemple. Ils assem-
sonne. Il devoit une ayde semblable, lors(iue le blèrent les trois États, et ils obtinrent des aides,
fonds de terre dont il jouissoit, non compris le que quelques-uns d'eux appeloient subsides gra-
manoir, étoit de revenu de vingt livres. (Voy. Ord. cieux, aides gracieuses. (Voy. Du Gange, Gloss. lat.
T. I, p. 373 et 37 i.- Les Letti'es du mois d Octobre au mol Aii.viliinn, col. 880.) Les habiians de Paiàs,
de la même année, adressées à l'Évéque de Paiis, eu l.'W8, accordèrent ù Philippe de Valois une aide
portent qu'on lèvera Vaifle d'un Gentilhomme armé, de quatre cents hommes de cheval, pour la guerre
pour cent livres ou livrées de terres possédées pai* de Flandre; et pour celle ([u'ileut à soutenir contre
les gens d'Église et les Nobles; et pour cent feux le Roi d'Angleterre, ils lui accordèrent, en 13'(fl, une
l'aide de si.\ Sergens à pied, qui dévoient être imposition, ou assise sur toutes les marchandises
fournis par les Koluriers. (Voy. Ord. T. I, p. 383.) et denrées, qui seroient vendues dans leur ville et
Le contenu de ces Lettres est rappelé dans un les faubourgs. La levée de ces aides, dont l'une
Mandement du 9 juillet 1.30'(, où l'on voit que les étoit pour trois mois, et l'autre pour un an, se
Nobles qui refusoient de servir en pcrsnnne, ou faisoit par les habitans mêmes, ou par les Col-
qui, |)oui' cinq cents livres de terre, ne pouvoient lecteurs députés. « Sera cueillie et levée ladite ayde
fournir un Gentilbomnie armé et monté sur un « par noz bonnes genz de Paris, lesquiex payeront
cheval de cinquante livres tournois, etc. payoient " lesdites genz de cheval à nostre Trésor de Paris. »
la somme de cent livres, pour cinq cents livres de (Ord. T. 11, p. 20.) S'il arrivoit « aucuns debas ou
terre, dans les Domaines du Roi. Quant aux non- « discussion... entre les Collecteurs députez à lever
nobles ou Hoturiers, soit qu'ils fussent dans les « ladite imposition, » et les habitans; les Prévôt et
Domaines du Roi, ou dans ceux des Seigneurs, ils Échevins en prenoient connoissance, et après eux
dévoient Vaide en entier, suivant l'octroi, à moins les Gens des Comptes, s'ils n'avoient pu réussir à
qu'ils ne fussent conditionnés et abonnés. .S'ils mettre les parties d'accord. (Voy. Ibid, p. 321.)
l'étoient, ils faisoient aide de quatre hommes de Les aides que le Roi déclaroit tenir à subside
pied, pour cent feux. (Voy. Ord. T. I, p. /d'i.) On .se gracieux, comme étant libéralement voulu et ac-
plaignit de ces aides, et Philippe le Tiel en lit cesser cordé |)Our toute leur communilé. (Ord. T. II. p. 319
la levée, comme on l'apprend d'une Ordonnance et 321) dévoient cesser, dès qu'il y auroit paix ou
de Louis llutin, en date du mois de Mai 131."). trêve conclue, « payé tout avant ce que lesdites
« Faisons sçavoir... que comme nostre trés-cliier « gens de cheval auroient cousté pour le temps
« Sires et Pères, ou temps (]u'il vivoit, eust voullu " passé et pour le retour. « (Voy. Ibid. p. 20.) « Se
" et ordenné qui" une subventions se levast par « il avenoit que pais feust, nous voulons (jue ladite
« disans icellesubv<'ution èstre levée non diicnicnl, « lesdiz bourgois et habitanz, afin que l'en le tenisse
« et requerrans ladite subvention cesser dou tout, < plustost, toutesfois que besoing en sera pour
" nostredit très-chières Sires et Père, considérant « cause de.... guerres. •> (Ord. T. 11, p. 321.)
« que il avoient mont esté grevez ou temps passé, Le besoin pressant de pareils secours, les faisoit
« et soutenu granz couz et granz fraiz ayt or- acheter par l'exemption du ban et de l'arrière-ban,
« donné, voulu et commandé, eiie délibération sur l)ar la cessation des emprunts, etc. < Parmy ceste
< ce, avec son grant Conseil, que la dite subvention « ayde, euls ne seront tenuz de nous faire aultre
« cesse dou tout Nous considérans la bonne et
: « ayde, pour cause de nostre guerre de ce présent
« droiturière volonté que nostre dit très-chier Sires « ost, ne d'aller en ost, ne en chevauchiée, soit par
« et Père ot, en ce faisant.... voulions, oidonnons '. ban ou par arrière-ban. » (Ibid. p. 20 et 320.)
« et commandons, en appuiant et ratifiant ladite " «jiie pour ceste rt;/'/f'....touzempruns.... cessent. »
« Ordonnance. . . que
ladite subvention cesse dou (Ibid.) ' (Jue lesdiz bourgois et habitans, durant
« tout des or endroit, etc. > (Oïd. T. 1, p. 580 et 581.) « ladite imposition, pour cause de leurs héritages,
Privé d'une ressource si nécessaire dans les besoins " quelque part, et en quelconque Jurisdiction ou
AI - 273 - AI
« Bailliage que il soient assiz, ne soient tenuz de et l'autorité souveraine céda aux malheurs des
« nous en faire antre fl/rf<' ou subvention. (Ihid. <•
temps. Le Roi .(ean après bien des débats réussit à
p. 321.) Kn se conduisant ainsi, Philippe de Valois se faire accorder par les Etats de tout le pays de
marchoit sur les traces de Philippe le Hel, (|ni dans Languedoc et Coulumier une gabelle sur le sel, et
l'insti'uction ([n'il l'cniil ses lU'pulés dans les
j^i une aide de huit ileniers pour livre sur tout ce qui
S(5nécliauss(''es et les ItaiUics du liuaunic, pour les y seroit vendu, à l'exception des héritages. Ce fut,
finances de l'osl de Klandrcs, leur l'cconiiuanda ilit Pasquier, un coup l'oit liardv, lequel aussi receut
d'appeler des plus souflisanz d'une Ville, ou de plu- grand contraste. (liech. Liv. Il", p. 79.; .Non-seule-
seurs ensemble, selouc le pays, et de les engager à ment il reconnut par son Ordonnance du 28 décem-
lui accorder pour un an Vaitle qu'il demandoit, en bre 13.')5, que cette aide lui étoit accordée par les
leur faisant entendre combien son Ordonnance du trois Etats, senz préjudice de leurs libertés, privil-
samedi après rAiinonciation iJKl'i, éloit piteable, léges ou franchises mais il consentit enwjre qu'ils
;
espécialement pour le menu peuple, et courtoise ;i vérifiassent les comptes de ce qui auroitété reçu et
ceus qui payeroient. « Il seront déportez et quittes dépensé, qu'après avoir constaté en présence des
o de l'osl de cette saison, et des Sergens que l'on Cens du Conseil du lioi combien l'aide auroit valu,
« avoit oslroiez et de toute autre subvention poui' ils ordonnassent l'accroisseiiient de la Catielle, etc.
« ceste année, et du retour de la monoye pour tant etc. « Se il voyent que lesdites ai/les ne souffisent
o comme il auront payé, lesquelles choses leur « pour ce présent subside, il pourroient croistre la
« peussent estre assez plus grièves. » (Voy. Ord, « gabelle selon ce que bon leur semblera et que
T. I, p. 361). —
Ibid. p. 370 et 371, notes.) « nécessité le requerrera, ou pourveoir autrement,
B acquis à nous ou à noz successeurs aucun nouvel " tains personnages, bons, honnestes et solvables
« droit mais les tenons estre octroiez de leur « pour en estre les Ordinateurs... qu'outre ces
« volenté.... ne voulons point lesdites impositions <iCommissaires généraux, ils esliroient encores en
« estre enregistrées en la Chambre de noz Comptes « chaque province, neuf particuliers, trois de cha-
« à Paris ;lesquelles, se par adventure y sont trou- « que ordre, desquels les trois du Clergé jugeroient
« vées enregistrées, nous voulons que les diz Regis- •>les Ecclésiastiques, les trois Nobles ceux qui se-
« très ne ne leur puissent... porter préjudice ou « roient de leurs qualitez, et les trois Roturiers, les
« temps à venir. « (Ord. T. III, p. 682.) Bientôt le « gens de condition roturière appeliez toutesfois,
:
peuple, qui faisoit alors partie des Etats, ne se con- « chacun en leur endroit, leurs autres compagnons
tenta plus de la conservation des anciens privilèges, « au jugement des procez. Et au cas que l'on
il en sollicita de nouveaux avec toutes sortes « appellast d'eux,on auroit recours aux Députez
d'exemptions. Il voulut avoir part à l'administration, « généraux qui en jugeroient en dernier ressort. »
I. 35
AI — 274 — AI
(Pasquier, Rech. Liv. H, p. 79. —Voy. Ord. T. III, des aydes faites en faveur de personnes qui lui
p. -i-i et '23.) S"il ;uTivoit que les Généraux et Su- étoienl dévouées, le rendirent insensiblement maître
perintendans fussent à doscorl. le Parleuienl pouvoit de l'administralion. « 11 commit de ses favoris tels
les accorder. (Voy. Urd. T. 111. p. -ia efii. — l'as- « qu'il luy plul pour les levées de ces deniers, les
quier, roch. Liv. 11, p. 80.) Us deuiandèrenl qu'en " uns estaiis maislres des Comptes, les autres d'au-
considération de Taide (ju'ils accordoieut, le Roi » tre qualité car il n'y avoit celuy iiui ne fust très-
;
s'ot)lij;e;U pour lui et ses successeurs de faire dores- " aise d'esire employé en cette charge pour le gain
navanl perpeluellenient bonne nionnoye et estable ; " qu'il en rapportoit. » (Pas(iuier, rech. Liv. II,
que par le conseil des Superintendans élus par les p. 81.) Si le peuple se plaignoitde leurs vexations,
trois Etals, il établit bonnes personnes sur le fait de c'éloit le Roi qui iiommoil des Réformateurs, dont
ladite mon noyé, etc., etc.; qu'il délendit les prises de le pouvoir étoil pres(iue illimité. Gaucher Vivian,
vivres qu'il supprimât tous accroisscmens de da-
;
Conseiller au Parlement, et Jean de la Tuillo, iiailli
rennes anciennes, toutes nouvelles (larennes, celles de Touraine, furent envoyés, avec ce titre, par le
du Roi même, etc., elc; (|uil permit à tout sujet de Roi Charles V, en dilïérens diocèses pour faire le
piller sur les ennemis du Royaume, sans (|ue les procès à ceux qui avoientfail des malversations sur
Officiers «cénéraux pussent exiger aucun dmit sur le l'ait des Aides et Finances. Leur commission,
ce butin, à moins «[u'ils n'eussent eu part ?i l'action ; datée du G avril 1375, est conçue en ces termes:
qu'il ordonnât la cessation de tous subsides, durant < Vous mandons et commettons et eslroittement
la levée de cette aide, etc., etc. '\o\. Ord. T. III, « commandons par ces présentes, et enjoignons sur
p. 20-37.) Mais eu ac(iuies(;anl à toutes leurs de- « la l'oy et loyauté que vous avez à nous, que
mandes, le Roi déclara que s'ils refusoient de lui " procédez à pur et noble office, sommièrement et
accorder les nouvelles aides dont il pourroit avoir « de plain, sanz stripit et figurede jugement conti'e
besoin, « ilrelourneroit à son domaine de la mon- - lesdiz Officiers, et chascun d'eulx quelque part
« noyé et à ses autres droits, excepté celui de « qu'il se transportent, ou soient demouians eu
" prise. » (Voy. Ibid. p. M.) » nostre royaume, en nous faisant restituer pre-
Les prétentions des trois Etats s'accrurent encore,
<i mièrement tout ce que les dessus nommez auront
lorsque Charles V, en qualité de Lieutenant géné- « reçeu pour les choses dessus dictes, outre et par
ral,ou de Régent du Royaume, les assembla pour « dessus ce qui ordenné estoit en reformant,
corrigant, muant et ordenant le gouvernement
remédier aux maux occasionnés par la prison du «
et sur les finances en général, daté du \'i uovembie l'avenir des gages du Itoi, et ne pourroienl plus rien
de la même année, a pour titre ce sont les (irde-
: prendre sur le peuple pour les quittances qu'ils
« nances faicles par le Roy nostre Sire sur le fait donneroient et pour les actes judiciaires qu'ils fe-
» de ses aides, etc. » (Ord. T. Y, p. ô38-5'il.) roient; ([ue les louages se payeroient dans la suite
Avant ce temps. « Les Généraux des aydes estoicnl à trois termes, ipie les Asséeurs et Collecteurs des
« nommez par h!S Estais, et confirmez parle Roy.... fouages ne seroient plus nommés par les Elus elles
« Depuis, le Roy seul sans autre controolle y pour- autres Officiers mais qu'ils seroient choisis par les
;
« veut. » (Pasquier, rech. Liv. II, p. 81.) Ces nomi- habilans des lieux, sujets ii cette imposition que ;
nations de Généraux des finances et de la justice ces Asséeurs el Collecteurs seroicnl réputés Offi-
AI - 27 Kl
ciers Royaux, etc. le tout pour (jarantir le peuple rie " ne préjndicieroit auxdiz Rourgois et habitans
nouvelles vexations. (Voy. Ord. T. VI, pa!;îc '(i.J, « pour le temps passé, présent ne avenir, en sai-
444 el suiv.)
" sine ne en propriété, contre leurs libériez el
Kiinn, ce Prince abolit les fouagesparses Loltres » franchises, etc. etc. • fVoy. Ord. T. VI, p. <i()0-
du te. scplcmbi'O i:!«0, Mui Utvc.nl donnc^os le jour (i02. — Ibid. p. 7M].) .Mais bieulôt le IUjI se ressaisit
imérnc (le sa uiorl. (Voy. Ord, T. VI, p. riTti; notes.) de railmini.str.iti(ui d(!S aiiti's i|U(! le peuple s'ef-
Ouand les |dainles du peui>le, devenues plus sédi- forçoit d(! .Voy. (»rd. T. Vil, p. .V2,
re|)r(Midre.
tieuses, auroicnt été la cause de cette abolition, il 187, 'ii"), .Vii,passini.] Vax 1388, il ordonna « par
seroil toujours vrai de dire avec Pasquier, (]ue « l'advis et délibéi-acion des.... Dues de IJerry, de
Cbarles V, « lequel ne fui jKissansraison surnommé " Roui-goigne et de liourbonnois et plusieurs autres
« le Sage encores que de l'ois autres ilreceusl
îi « de son Sanc et de son (irant Conseil, la levée
« quelques traverses des Estais leurs cholères « d'une aille par manière de taille laquelle aide ;
« refroidies, ou l'assemblée dissolue restabiis- « seroit mise sus et cuillie par certains Coinmis-
« soit toutes cboses conformément ù son désir. » « saii'cs qu'il nommeroit. » (Voy. Ord. T. VII,
(HeclKM-clu's, l.iv. Il, p. 78 et 7!».) p. 18(i-I88 .\iiisi le fouage de Charles V fut remis
)
La même lîoiiduilc eut le même succès sous le en avaul [lar Charles VI, qui l'appella taille « mot ;
impôts. Ou lit dans ses Lettres du '27 janvier 138'i : I3!)l (|,30'2): « Nous, à cause de nostre souverai-
« comme assez, tost après le trcspassement de nos- « avons mis-sur les dictes Aides
nel(', avons
« tre très-cbier Seigneur et Père.... les aides, qui « commis et or(lf)nné certains noz Conseilliers-
« en son temps avoicnt cours en nostre « Généraulx sur le dit fait, ausquelz nous avons
« Royaulmc, i)Our la delTence d'icelui, et mesme- <' donné plain povoir, auctorité et mandement
« ment en nostre ville de Paris, eussent esté « espécial de mectre et instituer, ou destituer tous
« abbatuë de fait et mis au néant par certaine com- « Ofliciers en tous les faiz et eslatz desdictes aides,
« mocion de peuple, faicte à Paris par plusieurs « comme bon
leur semblera, etc. " lOrd. T. VII.
« gens de maie volenlé, etc. » (Ord. T. VI, p. G8r>.) p. 457, 458.) à peu ces aides accordées pour un
Peu
L'Ordonnance [)ar laquelle il révotiua toutes les an, et levées par des Officiers populaires, suivant
aides et autres Impositions extraordinaires établies le désir du peui)le que l'on ménageoit, furent
depuis le règne de Pbilippe le Bel, est du 16 no- établies à perpétuité, et toujours levées par des
vembre I38(i, deux mois après la mort de Charles V. Officiers à la nomination du Roi. « Les choses
« Pour le relèvement et allégement de nostre « prenans leurs accroissemens pied à pied, d'un on
« peuple, de nostre auctorité royal, plainne puis- « passa à deux et trois ans, et enfin à perpétuité:
« sance, certaine science et grâce espécial... « Encores ne fut-ce pas assez. Par le mesme advis
« remettons, et anullons, et mettons du tout au « des Estais, on mit une nouvelle charge d'impost
« néant touz aides et subsides quelxcon(iues qui « peuple, qui se leva par capilalionsetfeux, el
sur le
<>pour le faict des guerres ont esté imposez, « que du commencement fouage. Cela
l'on appella
« cuilliz et levez depuis nostre prédécesseur le Roi « fut levé pour une foi et à petite somme par lestes.
« Philippe.... jusques aujourd'hui, soient fouages, " Toutes fois sous Charles Vil, on le rendit per-
« imposicions. gabelles, xui" un" et autres quelx- « pétuel. » (Pasq. Rech. Liv. Il, p. 79.) .\lors on
« con([ues ilz soient, et comment qu'ilz soient diz substitua l'imposition fixe des Tailles et des Aides
« ou nommez.... et avec ce.... octroïons par ces à la place d'un droit domanial appelle « monéage,
« présentes à noz diz subgez que chose (lu'ilz aient « droit de seigneuriage. > Nos Rois, spécialement
« paie ù cause des dessusdiz aides, ne leur tourne les Rois Jean et Charles V, pressés par les besoins
« à aucun préjudice, etc. » (Ord. T. VI, p. 527. de l'État, en tirèrent des profits considérables,
Voy. Ibid. p. ^u^'l. '<Gi.) Cette révocation générale auxquels ils ne renonçoient que pour lever sur le
des anciens subsides mit dans la nécessité d'en peuple les droits d'aides qu'ils demandoient. (Voy.
établir de nouveaux alors le peuple n'y consentît
; Ord. T. III, p. 435, etc.) Le peuple, sous le règne de
qu'à des conditions semblables à celles qu'il avoit Charles VII, soufi'rit tellement de ce droit de mo-
déjà obtenues. L'Ordonnance de Charles VI, datée néage, que les guerres finies avec les Anglois, il
du mois de .luin 1381, portoil que Vaide accordée supplia le Roi de s'en départir, et consentit à l'im-
pour un an par les trois États de l'Artois, du position fixe des aides et tailles perpétuelles. « Un
Boulonois et du comté de S;iint-Paul, seroit levée ancien Registre des monnoyes qui paroist avoir
>>
par «certains Esleuz commiz de par eulx oudit " esté fait sous le règne de "Charles Vil, dit que
« païz et auctorisiez par le Roi ; qu'en la payant, les « on(iues, puis que le Roy meit les tailles des pos-
« Bourgeois et habitans seroient quittes et paisibles « sessions, des monnoyes ne luy chalut plus. »
« de toutes imposicions, suljsides, Ireziesmes, qua- (Voy. Ord. T. III, préface, p. 103. On observera que )i
« Iriesmes de vins, gabelle de sel. fouages et autres le changement et l'affolblissement des monnoies
« subvencions quelconques imposées, ou à im- avoient été si préjudiciables au peuple sous les pre-
« poser de nouvel, etc., etc.; que l'octroy de ladicte miers Rois de la troisième race, que des villes et
« aide... par eulx fait de leur gré et consentement, des provinces entières leur accordoient des dons
AI '270 — AI
gratuits de trois en trois ans pour avoir une mon- diroit cependant plus d'une chose qui ne sert à
noic stable on trouve dans un titre de Louis VII,
; rien, qu'elle ne peut rien aider. > Par droit vient
de l'an 1150, et dans les Lettres de Pliilippe-Auj;uste, " li gloriliemenz après la chariteit et l'umiliteit ;
de l'an 1187, la preuve de ce droit triennaire, « car il ne puet niant aidier sans chariteit. »
" semblable à Vaidc qui se payoit de tiers an en (S' Bern. Serm. fr. mss. p. 141.)
« tiers an au Duc de .Normandie, atin qu'il ne fit
Il étoit réciproque en ce sens, comme il l'est
• cbanjjer la monnoie... au préjudice des sujets et encore, ^'aider d'un faucon, c'éloit s'en servir pour
" des marcliands étrangers. » (Voy. Laur. (Jloss. du
le vol. (Voy. Modus et Hacio, impr. fol. 77, R°.)
Dr. fr. aux mots Aide et Moniiéage. Fonce- — Pris absolument, il signifioit se servir de ses
magne, Extr. pour la première race, p. C0:5-('i()(>.) membres, s'en aider.
VARIANTES : Si ont là plaisance à devis ;
AI — 277 — Al
Aideur, suhat. 7)iasc. Celui ([ui aide. ortliograplies aide, aicve, ajue. (Voy. ces mots.j On
lin parlicuiarisanl l"accciitioii t;énérale de ce mot, écrivoit iiidiiréreiiinienl aie, aide, etc. dans le
on appeloit aideur, un aide de cuisine, d'échansou- premier sens :
VAIUANTES : « vas à ta maison pur tes aises aveir? > (Livre des
AIDEUX. Jean de Meun, Cod. vers 792. Rois, MS. des Curdel. fol. .V2, V" col. 2.) Cette seconde
Aidis. Cuenon de Commarchies. MS. de Gaignat, fol. 195, R". acception est analogue à la première. fVoy. Aiable
ci-dessus.)
Aidière (1), subst. masc. Celui qui aide. le mot aie, dans le sens de plaisir, signi-
Enfin
Voy. Aideur ci-dessus. On disoit dans le sens fioitce qui rend aise, ce qui aide à l'accomplis-
général : « Nous li prions que
nos exécuteurs îi
sement d'un désir, de la volonté en général, ce qui
« soit bons aidlêres, et boens delTendierres de
haite. (Voy. Aider ci-dessus.)
« nostre exécution mettre à fin. » (Test, du C"
d'Alenyon, à la suite de Joinville, p. 185.) Dame, entendes mon désir,
Très-doce Marie.
Destruisière de Sarrazins, Nule riens tant ne désir
A Crestiiens aid'wre fias. Com faire vostre aïe.
Ph. Mousk. MS. p. 219. Ane. Poêl. fr. MSS. avant 1300, T. U, p. 907.
aie, qui subsiste. (Voy. Ménage, Dict. Étym.) Se ne m'aies. Dame, qui m'aidera"
Peut-être le mot aie (2) est-il une contraction des Vies des SS. MS. de Sorbonne, chiff. LXI, col 39.
{i) Aidière (adjutor) est le cas sujet, aideur (adjutorem) le cas régime; de même l'on a emperere et empereor,
empereur, (n. e.) — (2) Aide est le substantif verbal de aider : aie est aide, où le d est tombé, comme dans louer de laiidare,
cheoirde cadere. (N. E.) — (3) leurs vassaux.
AI — 278 — AI
Je sui coin li oiseaus Aiève, subst. mase. et fém. Aide. Contrat livpo-
Qui au laz bret et crie ;
Et fait de dolans joiaus : logie des orthograplies aiève, aive, etc. avec celle
Ausi puet ma doce amie. du verbe aïever, semble indiquer une même origine.
Ane. l'ocl. fr. MSS. «Tint 1300, T. III, p. 1680. (Voy. AÏEVER ci-aprës.>
Pou vaut qui ne s'ahie.
Ses mostiers est queus (21, or li covient aive :
On employoit souvenl ce verbe ù l'optatif, on Et son mostier refaire, et tote nuit veiller.
réclamant ïàideàe Dieu, des Saints, ou des hommes. .\nc. Pofl. fr. .MSS. avant 1300, T. IV, p. 1332.
Guesclin, par .Ménard, p. 480. Alhis, ms. fol. 10, — « créditeur se pourra retirer vers la Loy, et illec
VARIANTES :
AI '270 - AI
Désir m'assaut, penser tue, « mens vers la rivière de Meurchin. » (Nouy. Coût,
Dieu mjcuf;
gén. T. I, p. /(il, col. 1.)
Xlellez fin en ma Uolour
Sanz (lemour.
Eusl. des t'.h. l'uB. MSS. p. 193, col. 3. xViglant, subst. masc. Kspèce d'arbrisseau,
VARIANTES :
l'robalilemcnl l'églantier. V. .Xiclantier ci-après.)
AIEVER. Poome de la mort, MS. de Noailles, p. 33. Chascun di.st d'amours son bon
AiDJEVER. S' liern. Sorm. fr. iMSS. p. :i05. Et son talent.
Ajvek. Pb. Mouskes, MS. p. 782. .Mais pucéle a plus doz non.
AowiîR. Dit (lu N. 11. MS. (le Turin, fol. 5, V» col. 2. Et adès rent
Ayeueh. Eust. des Ch. l'oiis. MSS. p. liKi, col. 3. Miel et roses à fuison
Ayuek. Rora. du Brut, MS. fol. 70, U° col. 1. Qui prés la sent.
Si vos di tôt ausiment;
Com Hors novéle d'ai'jlant
Aigado,subst. [cm. Aig:uadc. Et la prime rose rent, etc.
Du mot aigitt' ou aiijc, l"on a fait aigade ou Chans. fr. MS. de Modéne. — Ane. Putt. Fr. MSS. av. 1300, T. I, p. IÎ3.
aiduadc, orlliograplie iiui subsiste, et (iu"on trouve
VARIANTES :
dans Haljelais, [T. IV, p. 7, '279, etc.) et dans Monet,
(Dict. —
Voy. .ViGi'K ci-après.) « Le Clievalier d'.Vulx,
AIGLANT. Chans.
AiGLENT. Ane. PoiJt,
fr. MS. de .Modone.
fr. MSS. avant 1300, T. Il, p. 856.
« provensal. Capitaine des Kailères.... pour n'cstre AVGLANT. Id. ibid. T. I, p. \%i.
>'empesclié en son aigade alla à lerre pour
o asseoir son guet. « (Du DcUay, Mém. Livre X^ Aiglanticr, subst. masc. Églantier.
fol 341, V°.) Ce mot, que Bore! et L. Trippault dérivent du
VARIANTES I
Grec (1), désigne une ronce à petite feuille, portant
AIGADE. Du BeUay, Mém. Liv.
ÉGADE. Ménage, Dict. Étym.
.\, fol. ail, V". rose fort odvreuse. (Monet, Dict. — Voy. Aiglant
ci-dessus.)
•'Le tiers secret est de ne laisser les chiens, ne AIGLAKTIER. Dict. de Trévou.\.
« faire courir au malin... parce que si on leur ac- .Vgla.nthier. Celt-hell. de L. Trippault. - Corel, Dict.
<'coustunie Vesgail, et qu'ils viennent à courir sur l'« addit.
• le haut du jour, ayant senty la chaleur du Soleil,
Aglantier. Modus et Racio, impr. fol. 90, V».
AiGLENTiER. Fabl. MS. du R. n" 7218, fol. 246, V° col. 2.
'<ils ne voudront plus cha.ssër. » (Fouilloux, Vén.
Arglantier. Cotgr. Dict.
fol. 13, V°.) ÉGLENTiER. Chans. fr. du 13» siècle. MS. de Doubler, fol. 49.
VARIANTES :
En(;lextier. Carthény, voyage du Ch" errant, fol. -'ki, R».
EsGLANTiER. Eust. des Ch. Poës. JISS. p. 61, col. 1.
AIGAIL. Orth. subsist. - Ménage, Dict. Étym.
ÉGAiL. Fouilloux, Vén. fol. 61, R".
EsGAiL. Id. ibid. fol. 37, V». Aiglat, subst. wasc. Aiglon.
ESG.VL. Ibid. fol. 88, R». Ce mot, sous la première orthographe, a signifié
jeune aigle, le petit de l'aigle. ;Colgr. Dict. Dict. —
Aigement, subst. masc. Usage de l'eau. de Trévoux. —
Voy. Aiglet ci-après. j
Telle paroit être la signilicaliôn de ce mot dans Peut-être faut-iflire aiglaus. au lieu û'aiglaus.
l'article XVI des Coutumes de liouvain. « Maret dans ces vers :
(1) Eglantier est le dérivé ; aigUmt est le primitif; Diez le dérive d'aculeus. (n. e.)
AI — 280 — AI
de Taigle. (Voy. Nicol, Moiiel, Ricliclet, Dict. Dict. — (Voy. Cotgrave, Dict.)
de Trévoux.) Ù est eiiliii décidé masculin, dans le Aigre, adj. Qui pique, qui aiguillonne. Avide-
sens propre, et féminin en termes d'armoiries et de Vif, ardent, hardi, prompt, impatient, etc.
devises. [\o\. Dict. de l'Acad. fr.) On a distingué
Dulatin accr. mot dont l'origine, suivant les éty-
six espèces d'aigles. « L'aigle fauve, est celle que
mologistes est la même que celle û'acutus, l'on a
« nous nommons l'aigle royal et roy des oiseaux,
fait agre ou aigre, comme û'acutus, on a (lùtagu ou
« et autrefois aigle de .Jupiter. » (Budé, des
aigu. (Voy. Agu ci-dessus.) Le mot aigre se dit pro-
Oiseaux, fol. 104, V°.)
prement des choses qui piquent désagréablement le
].' Aigle est le plus grand, le plus fort et le plus
goût. On l'employoit et on l'emploie encore comme
vite des oiseaux, qui vivent de proie. De là, on
substantif dans celle signification propre et primi-
dit figurément d'un homme supérieur aux autres
tive. « Je aguisay la lance qui le fériit au coslé; je
par ses talens, que e'est un aigle ; façon de parler
« meslay l'rt/V/rr'et le fiel pour lui donner le bru-
qui est ancienne dans notre langue.
« vage. etc. » (Percef. Vol. VI, fol. 12."), V°col. 1.)
C'est II itir/lcf: des Chevaliers. Par extension, ce qui fait à peu près sur l'ouïe et
Puis ne volera volentiers
Faucons, le jour k'ai^le ait veue :
sur l'odorat, ce que fait Vaigre sur le goût, a été
Ainsi est-il de sa venue appelé rt?V/?'^. Quoique cette acception figurée sub-
Com de l'aigle que veu ont siste, on ne diroit plus d'une haleine forte et qui
Oisel : car puis ne voleront blesse l'odorat, qu'elle est aigre. (Voy. Cotgr. Dict.)
Hardiement cela journée.
Pour ce est l'aigle comparée On disoit aussi figurément d'un oiseau que la
A lui, etc. faim aiguillonnoit, (]u'il avoit aigre faim. " Qui
CléomadC-s, MS. de Gaignat, fol. 34, K" col. 3. « veult voiler de son espervicr si en vole au
AIGLE. Orlh. subsist. - Athis, MS. fol. 72, R» col. 2. - « faucon soit plus mat qu'il ne souloit.... et soit
Cléomadès, MS. de Gaignat, fol. 34, R" col. 3. « aigi'C de la bonne chair, si luv mue sa viande,
Aigre. Gace de la Higne, des Déduits, MS. fol. 99, R».
ÉGGLE. Modus et Racio, MS. fol. 171, V". ..etc. " (Budé, des Oiseaux, fol. 123, R°.)
ÉGLE. Livre des Rois, MS. des Cordel. fol. 41, Y" col. 2. Mais !c faictes ung peu plus maigre,
AIGLE.SSE. Cotgr. Dict. Pour le faire encoires plus aigre;
Et puis après, selon son fait,
Aigleron, snbst. masc. Aiglon. Si l'engressez sur son bien fait.
(Voy. Oudin et Cotgrave, Dict.) En le leurrant de bonnes chairs.
Gacc de la Ilignc, des Ddd. MS. fol. 951, R*.
(1) pécore.
-
AI - IM — AI
« sons et aller fil Kspai^ne. (t'roissart, Vol. III, (Ks.sais (le Montaigne, T. I, p. 451. Voy. Sagesse
p. 119.)" Nohio Chevalier, ai(ire contre ses enne- de Charron, p. VM.j
« mis. (Cliron. S' Deiiys, T. Il, fol. -2i, V».)
.. (Test dans ce même sens figuré que Jean-Antoine
de Bail', lils de Lazare, a nommé le feu de l'amour
Car il fu nobles et vaillant,
D'onnour faire aigres et taillans. un feu aigre-doux.
Froissarl, PoC». MSS. p. 155, col. 1.
Les animaux divers, les plantes, tous les biens
A l'estour sont venu aigre et volenteis.
Bucnoii de Commarcliics, MS. Je Gaignat, fol. 200, V° col. 1.
Dessous ta main, amour
tu gardes et maintiens :
De grand aigrèce fu ses cuers alumés. « lie; et ces vieulx doubles Ducats, Nobles à la
Enfance d'Ogier le Danois, MS. de Gaignal, fol. 90. R" col. 1. » Rose, Angelots, Aigrefins, Royaux, et Moutons à
« la grand'laine, retourneront en usance avec
(Voy. AiGRETÉ ci-après.)
« planté de Seraps elEscutz au Soleil. » (Rabelais,
mêlé d'aigre et de doux. On a dit ligurément en de sa tête, qui est avancée et aplatie, ressemble à
(1) On nomme ainsi le jus de cédrats ou de citrons à demi mûrs, préparé aux environs de Gênes, non pour l'usage des
confiseurs ou des distillateurs, mais pour celui des parfumeurs. (N. e.) — (2) Il est une monnaie persane nommée
aschrafi. (n. e.)
I. 36
Al — -iS-i — AI
ceWe àey!i\?}e;capi te est magno.... rostroaquilim. et agissent sur elle avec une force extrême. De là,
De peut-être, suivant la remarque de Le Ducliat
lîi on a dit « se délecter aiorcmcnt à une chose. »
le nom de Viiign'lnt. Peut-être aussi nous est-il ,Voy. Aic;iiK ci-dessus.) Charles le Travaillant, Duc
venu de l'Aus^lois. ouoi ([u'il en soit, ce poisson de Bourgogne, " fut en deux batailles et en
est Irès-commun sur les côtes dAns^leterre et " plusieurs rencontres et sièges, accompaignantson
d'Ecosse. (Hondelet, uln siiprà, cliap. 10, cité par père et desjà se monstra lier et courageux et
"
Ménage, Dicl. Ktym. au mol Kgrcfin.) En An^îlois, principalement à tenir ordre, où il se délectoit
"
Efl,(//f siguilie aiiiie ; et /•"/«, naj;eoire. Seroil-ce là aitirciiii'iil, monstrant qu'il csloit Prince. » (Mém.
"
VARIANTES : VARIANTES :
AIGREFIN. .1. Thierry, Nicot, Cotgrave et Oudin, Dict. - AIGREMENT. - Vies des SS. MS. de Sorb.
Orth. subsist.
Dict. de Trévoux. —
Richelot, Dict. chiff. i.ix, col. 1. -
Cléomadés, MS. de Gaicnat, fol. 37, V°.
E<;ei.efin. .1. Thierry et Nicot, Dicl. Aguement. S' Bern. Serm. fr. MSS. p. 3-29.
ÉiiELFiN. Oudiii et Colçrave, Dict. AiGUEME.NT. Athis. MS. fol. 83, V».
EuiiEFix. J. Thierry, Nicot et Cotgrave, Dict. Ayghejœnt. Ord. T. III, p. 153.
EscuAKiN. Royaumes et terres, dont les Marchandises ÉGREMEST. Livre des Rois, MS. des Cordol. fol. 115, R».
viennent à Bruties, MS. de N. D. n" 2, fol, 19, R» col. \.
EsGUEKiN. Hist. du Théàt. fr. T. I, p. 471. Aigrct, adj. Piquant, offensant. Aillent.
Le sens propre subsiste [iris ligurément, ce
Aigrelet, adj. Aigre-doux. ;
on dit encore liguri'-ment au [iiemier sens écrire et Le raisin même qu'on cueille encore vert et
parler aigrement mais re.vpression punir uijgre-
; aigre. « Personnes amblans«/fi'?r^, raisin, foing et
ment, c'est-à-dire, avec rigueur et sévérité, n'est " autres menues choses. « (Ord. T. V, p. G76. —
plus usitée. « Si vous mandons que Ibid. note de l'Éditeur.)
« vous punissiez en tèle manière et si mj-
« gvcmenl ([ue tous autres, etc. » (Ord. T. Il'l, VARIANTES :
Enfance d'Ogicr MS. de Gaignal, Ane. Pocs. I''r. MS. du Valic. n" 1400, fol. 87, V-.
le Flanfiis. fol. 7C, V' col. 2.
Il semble
(|u'on ait abusé de cette signification ... il le féri de si grant aigreté
De tel vertu, de tel poesté
figurée lorsqu'on a dit on parlant d'une émeraude, Que dou cheval l'a à terre versé.
d'un vert très-vif, ([uelle étoit aiijrcinenl verte. Enfance d'Djier le Danois, MS. de Gaignal, fol. 10'.', R' col. 2.
•"Les Éthiopiques sont fl/(/)rmni/ verdes. » (J. Le
... du tout les desconfirons
Maire, couronne Margar. p. ."il.)
Par prouèce et par aiyrclés.
Les passions dominantes aiguillonnent l'àme. G. Guiarl, MS. fol. 227, R:
(I) Ce poisson se nomme aussi â)u>ii: il est du genre gade. (x. E.) — (2) convoite, dans le texte latin concupiscit.
,
AI — 283 AI
Aigrette, siihst. fém. Oseille. Ksp^ce de Hôrnn. Au figun-, l'on dit bien ifini cri aigu et perçant
Panache. qu'il est aigre; mais pour en désigner l'elfet sur
L'Oseille est d'un goill un peut aijrret. De l;'i, l'organe de l'ouïe, on ne diroit pas qu'il est aigris-
on a nommé aigrette cette espèce de plante pota- sant.
gère. (Voy. Cotgrave, Oudin, Dict. Ménage, Dict. — I,a moito, nuit, sa teste couronnoit
Ktym.) De mainte estoiUe au ciel resplandissante...
On a aussi nomuK^ (H Ton nomme encore aigrette, Le Gresillon au.K prez rejarg onnoit,
Perçant, criard, aune voix égrissunle.
une espèce de petit Ik'toii hhmc (]ui a la voix aigre
et aiguë (1). (Nicot et Monel, Dict. Ménage, Dict. — Vovi. de Jacq. Tahurcau, p. 251.
Étym. —
Voy. Aorrrrr. ci-dessus.) « Plusieurs Lorsqu'un mal empire, on dit qu'il s'aigrit. Il
« faucons.... se paissent de gros oiseaux, comme devient plus piquant. De là, le verbe aigrir, ou
<. de héron, de hutoirs, de égreales, d'oiseaux s'aigrir dans la signification figurée et morale d'em-
.1 marins semblables ii hérons. » (Modus et Racio, pirer.
Ms. fol. 123, V.) Et tousjours la rigueur du mal qui le transporte
Cet oiseau a sur le dos et fi côté des ailes plusieurs En le diminuant s'ai'jrist et se fait forte.
Œuvr. de Desportcs. [». 457.
plumes blanches. Unes et déliées, dont l'assemblage
forme un ornement auquel on a donné le nom Ta vie après du tout luy abandonne,
Qui en péché journellement a'xjrist.
môme de Vaigrette. (l'est par comparaison qu'il
CKin. M.irot. p. 453.
désigne encore aujourd'hui certains bouquets de
pierres précieuses disposées en forme de bouquets en ce même sens figuré qu'on dit encore
C'est
de plumes d'rtî'f/îr^/^'s, etc. (Voy. Aighelet ci-dessus.) aigrir une affaire. (Voy. Aigrisskment ci-après.)
Autrefois, en termes d'armoiries, l'on appeloit le La réprimande aigrit l'esprit; elle pique et offense.
panache d'un heanlme, aigrette, vol, eh-. « Pour De \h, ce verbe a signifié réprimander, blâmer:
« cimier, un lyon d'or, tenant en sa bouche un oy- (Psautier, ms. du R. anc. n° loy."», nouv. n" 7837,
« seau d'argent entre deux grandes aigrettes, ou fol. 68, V-col. 1.)
« vols d'azur. » (La Colomb, théàt. d'honn. T. I, Chagriner dans les vers suivans
—
:
VARIANTES :
C'est ce qui m'airjrift :
porter :
presser.
Cler vin avoir, sa poulaille rostir, Le destrier point, des esporons Vaiijrie.
Connins (2), perdriz et pour espicerie,
; Ansûis, lis. fol. 69, V col. 2.
Canelle avoir, safran, gingembre et prie
Tout 6'airjtwin et verjus destremper
;
;
Aigrier, s'est dit plus figurément d'un homme
Dormir au main, etc. pressé vivement par son adversaire.
Eost. dos Ch. Poés. MSS. p. 308, col. 4.
Lors U keurt seur, moult durement Vair/rie.
Tel coup li donne dou brant delez l'oiie
Aigreur, subst. fém. Ardeur, impétuosité. Que par i poi n'a la sèle guerpie. (3)
Quoique ce mot subsiste dans le sens propre et Enfance d'Ogier le Danois, MS. de Gaignat, fol. 89, R* col. t.
Dans le sens propre, aigrir signifie encore faire AIGRIR. Orth. subsist. - Enfance d'Ogier le Danois, MS.
devenir aigre, rendre aigre m'ais on ne dit plus : de Gaignat, fol. 88, V" col. 2.
d'une sauce dans laquelle' on met de l'aigre, qu'on Agrir. Pseautier, MS. du R. .Ane. n" 1695, Nouv. n» 7837,
fol. 68, V» col. 1.
y aigrit. Aigrir une saiiee,c' éio'û la rendre piquante. MS. fol. 40, R» col. 1.
AiGi'.iER. Anseis,
(Monet, Dict. — Voy. Aigre ci-dessus.) Egrir. Poës. de Jac. Tahureau, p. 251.
(i) Diez rapproche ce mot de l'italien ar)himne, du provençal aigron, qui signifient héron, et qui viendraient de l'ancien
lemand heigero. (n. e.) — (2) lapins. — (3) peu s'en fallut qu'il ne quittât la selle, (n. e.) — (i) chaleur.
AI — 284 — AI
Aigrissement, nttbst. masc. Action d"algrir. .Mais il te fault garder d'Esijru»,
Peu penser, quérir conipaignie
On a dit (igurémeiit en parlant de la Heine lini- En plusieurs lieux, non pas en ung;
nehaut, soupçonnée trop légèrement d"a\uir em- Tûusjours mener joyeuse vie.
poisonné le Hoi Childebert son lits; « tjuant cette Poés. d'Aï. Charticr, p. 737.
« Princesse fut présentée par ses ennemis au Hoi
« Clotaire second, pour luy estre fait et parfait son
On disoit en parlant de l'oisiveté, vice pernicieux
fi l'honneur et à la vertu :
« procez extraordinaire, tout ce dont ils la cliar-
« gèrent, fut qu'elle avoit fait mourir dix Hois....
Decliassez la car ce vous est uigriDi
;
« ricide de r>liildebert. " (Pasquier, Hech. Liv. V, Il semble qu'on ait employé le mot Égrun comme
p. 4"20. —
Voy. .\iGuin ci-dessus, dans la signilication adjectif, lorsqu'on a dit :
VARIANTES :
usages paiiiciilicrs qu'un l'iiisoildc Vdigiic. On ilisoil iiar D. Garp. siippl. Gloss. lat. de Du Gange au mot
provcibialcnicnt : .\igueriuin.)
Ce fait vins que ne fait uUjue. dans le second sens. De là, vin
.\iguer lé vin,
Prov. du Vilain, MS. de S. Cctiu. fol. 278. K" coi. 5.
aigné i>our\\n mêlé d'eau. Du vina/j/Mc'séparoient ..
Peut-être se lavoit-on aussi les mains en soi*tant aroei'. - ((Charte de l'an I.'îiO, citée par D. Garpent.
de tahle':' Alors on poui-i'oit dii'eavec la Colombièi'e, suppl. (ilo.ss. lat. de Du Gange, au mol Aiguei'inm.)
que corner raigue ou l'eau, c'étoit sonnei' la trom-
pette, ou le cor poui- faire lever tle table les Che- \\(]nou\, adj. Aqueux. Aquatique.
valiers. (Voy. Eai: ci-après.) Ou ti'oiive ce mol avec l'une et l'autre signifi-
On resli'eignoil encoi'e l'acception générale d'al- cation, dans Gotgrave, Dict.
gue, loi'Siju'on(lisoit Vnique de Garonne, Vaujuc de
Muese, etc. l'eau de la Garonne, de la Meuse, etc. Aifiniei*, su'isf. iiiase. Égout. Évier. Aiguière.
(Pli. Mouskes, MS. pai^e la."). Enfance d'Ogier le — Ge mot, formé iVaigue signiOoil dans le'premier
Danois, ms. de Gaignat, fol. 118, R° col. 2.) sens égout, conduit par où s'écoulent les eaux :
(Péi'ard, Hist. de Bourg, p. Sl'i, lit. de 126G.) « Se citées par D. Garp. suppl. Gloss. lat. de Du Gange
" misti'ent sur les rans, tous armés de pié en cap... au mot Aiguerium.)
« et passèrent Vegue, qm petit estoit. » (Ilist. de B. Dans le second sens, évier, conduit par où s'é-
du Guesclin, par Ménaid, p. lil.) Peut-èti'e que coulent les eaux, les lavures d'une cuisine. (Cotgr.
dans ce dernier passage Vegnc est une faute, et Dict. —
Voy. AiGiiKRE ci-après.)
qu'on doit lire le gué. Un mari dont la femme Enfin Aiguière, vase dans lequel on met de l'eau
s'étoit noiée, crie à ceux qui la clierchoient en pour le service ordinaire de la table et pour d'autres
suivant le cours de la rivière usages. iGotgr. Dict. —
Gloss. du P. Labbe, p. un.
Enfin aiguë s'est dit pour larme, goutte d'eau qui Aiyuière, subst. fém. Évier.
sort de l'œil, et dont la cause est l'attendrissement, (Voy. Gotgrave, Dict.) On appelle encore aiguièi'e,
la douleur, etc. du mot aiguë, une espèce de vase dans lequel on
Quant Symons ot Bertain parler si laitement.
met de l'eau. (Voy. Aiguier ci-dessus.)
Bien satnble gentil femme moult grant pitié l'en prent,
;
AIGUË. Livre des llachabées, MS. des Cordel. fol. 168 R" Aiyuosité, subst. fém. Humeur aqueuse.
col.1. - Ane. Poët. fr. MSS. avant 1300, T. III, p. 1217. « Lesroignons parles veines émulgentes en tirent
Ague. Valois, notice, p. 372, col. 1. " Yaiguosité que nommez urine. » (Rabelais, T. III,
AiGE. Anseis, MS. fol. 22, R° col. 1. - Ph. Mousk. MS. p. 2S3.
AiGNE (lisez Aiguë). Pérard, Ilist. de BourOTc;. i- p. 471, tit
page 27.)
=. ^
de 1250.
Aygue. Valois, notice, p. 372, col. 1. Ail, subst masc. singul. et plur. Ail, aulx.
ÉGUE. Nicot, Dict. au mot Esrjuièt-e. En latin aUium. (Voy. AiLLAOEet .\illie.) « Les aus
" de Gandelus ont été renommés. » (Vovez Ane.
Aiguer, verbe. Fournir d'eau. Mêler d'eau. Poët. fr. MSS. avant 1300, T. IV, p. 1653.)
Dans premier sens, on disoit aiguer un pré
le : On disoit proverbialement :
(1) craint l'eau bouillante. - (2; le courant. - (3) entourer de gazon la porte qui barre l'écluse du moulin, (x. k.)
. .
AI - 286 - AI
Cet ancien proverbe se retrouve dans un Poêle entrer es èles d'une montagne, dans la signilîcatioii
du XV siècle. de côtoyer.
Femme qui en ses jeunes saulx Es clés de Mongieu entra.
A aymé le jeu ung petit. Et jour et nuit tant esplolta,
Le mortier srnt tousjours les aulx. Qu'au demain vint à la vallée
Encore y prent-elle app(^tit. Que ly gaitor ly ont mon.stréo,
Ca<|uillart, p. 30. Où les Romains passer dévoient.
Rom. du Unit, MS. fol. 23, R- col. 2.
Atnasser la dixme de l'ail, est une expression
proverbiale dont on trouve rorijrine el la siîrnifica- On noinmoit ouvTages de fortifica-
ailes, certains
EsLE. Gace de la Bigne, des Déduits, MS. fol. 131, V°. - AILERON. Cotgrave. Nicot et Monet, Dict.
Clém. Marot, p. 448. — Oudin et Nicot, Dict. .\iLLERON. Nuits de Strapar, T. II, p. 172.
Halle. Le Jouvencel, JIS. p. 14<). Alleuon. Fatrasies,MS. de Paulmy, fol. 9, V» col. I.
Helle. Psautier, MS. du R. n» 7837, fol. 178, V» col. I.
Hesle. ModusetRacio.impr.fol. G8,R". - Ibid. MS. fol. 112. Ailette, suh&t. fém. Petite aile. Aileron.
Nageoire.
Ailée,
suhsl. [cm. Galop. Ce diminutif signifioit au premier sens petite
On en ce sens, « bailler les ailées à un
disoil aile (Colgrave, Nicot et Monet, Dict.
: Voy. Aile- —
» cheval, » pour signifier mettre un cheval au grand rette et Aileron.)
galop, le galoper. (Voy. Cotgrave, Rob. Estienne, Dans le second sens aileron, l'extrémité de l'aile
Nicot et Monet, Dict.) On observera que cette ex- d'un oiseau (Nicot et Monet, Dict.
: Voy. —
pression, dans la([uellele mot ailée semble présen- Ailerette.)
ter un sens analogue à celui du mot aile, vient Au ligure, nageoire. (Nicot et Monet, Dict.)
peut-être d'une expression beaucoup plus ancienne
variantes
dans notre langue. On disoit « courir heslais, esk's, :
Ailer, verbe. Donner, mettre des ailes. Aillade, subst. fém. Sauce à fail.
On a dit en ce sens : (Voy. Cotgrave et Monet, Dict.) « C'estoit une
(1) De même qu'on a écrit èle pour aile, on a eu elée au lieu d'ailée, (n. e.) - (1) .Mercure, facunde nepos Ailantxs. (s. e.)
— (3) M. Jal, dans son Glossaire nautique, donne du mot luloiee l'explication suivante, qui est plus précise « fort bordage, :
allant de l'avant à l'arrière du navire dans toute sa longueur, et s enroulant sur tous les baux il relie les solives et le ;
pont qu'elles supportent. » Ce mot se rattacherait à l'espagnol esloria, dont nous ignorons l'origine. (,N. e.)
AI - 288 — AI
. puante haleine qui estoit venue de l'estomacli de être, cemot employé dans le sens figuré de pique,
o Pantagruel, alors qu'il mangea lanld' ai llade. - aigreur, querelle eiilre plusieurs personnes.
(Rabelais, T. II, p. 273.) Le peuple en Languedoc Vous esmustes ceste aillie.
et en Guyenne mange encore de l'ail et des noix Ane. Pof s. fr. MS. du VaUc. n' U90. fol. 175. R'.
pilées ensemble; et ce r;ii;oût s'appelle aiUadc. ail-
VARIANTKS
lado. L'ailladcid fait aussi avec de l'ail cuil. dusel. :
proverbiales, » ne valoir une aillie. la monte d'une « part del Roiaume. « (Rymer, T. I, part. 2, p. 45,
aillie; ne douter une alée, etc. » (Voy. Ail ci- col. 2; lit. de 1259.; Mais "dire allieurs autre part,
dessus.) c'éloit une répétition lout-à-fait inutile, puisque la
Marchiez ne vaudroit une aillie. sigiiilication à'allieurs n'en étoit pas moins vague.
Se denier ne'l fet assambler. « Gauffriers et pastissiers seront contrainctz h aller
Fabl. MS. du R. n' 7218, fol. Î68. V' col. 2. « cuyre et faire leurs gauiïres aux carrefours et
Mais ne lor valt le monte d'une aillie. « alùeurs autre part, où bon leur semblera, sans
Anseis, MS. fol. 69, V' col. 2. « eulx approcher des dictes Églises. » (Arest. amor.
et force sont boen ensemble p. 373 et 374.)
Sens ;
Vassal, fit-il, par quel conunent c'éloit le mettre ù couvert de leurs attaques. « U
Avez-vos fait tantes oilliées. « emplovera son cori)S, sa vie et toute sa cheva-
Et les savors ('2) avez laissiées? « lorie...". pour vous niectre hors de Vain de vos
Ibid. fol. M, V- col. 1.
" ennemis. (Le .louvencel, ms. p. 353.)
>•
L' aillie étoit une sauce piquante. De là, peut- " S'allécher à Vhaim des appas d'une femme, ou
(1) toutes seules. - (2) sauce douce. — (3) soit noire Lieutenant.
AI — 289 - AI
« de l'amour, » signifioil se laisser prendre à l"appût Je crois, ces Bourguignons sont de fer, ou d'acier :
du plaisir.
L'on ne les puet par force do nulz estours chacier.
Ils ont les cuers plus durs que n'est ly aijement, etc.
Ulysse adverty de Pallas, Ger. de Rousftillon, MS. p. 154.
Sans s'allécher à l'Iiaim de tels appas
Pensoit tousjours d'aller revoir sa lame, etc. De là, acceptions figurées de l'adjectif ai-
les
(lùiv. (CAuiadis J:i[nyn, p. 2. nianlin. (Voy. Aimantin ci-après.)
rentes espèces de crocliels, ou d'anneli'ts, qu'on .\1MAXT. Marbodus de Genim. art. 1, col. 1G40.
employoit à divers usages (Ciiasse de Gaston :
AiMANs. Chans. MSS. du O- Thibaut, p. 43.
Phébus, Ms. p. ;?19. —
Italielais, T. 11, p. Kîn, etc.—
Aimas. Marbodus de Gomm. art. 1, col. 1f>40.
AVE.MENT. Ger. de HoussiUon, MS. p. lit.
Monel, Dict.) Par e.vtension, ce mol sii^ailioit une Aym.vnt. Gloss. du P. Labbe, au mot Adamas.
ciicmise tle maille, espèce d'armure composée de
petits annelels de fer. (Monet, Dict.) Aini.-iiitin, ndj. nui a la qualit(', la vei'tu du
diamant.
VARIANTES :
Au dur, solide, constant, etc. 'Vov. Aimant
iigurt",
AIM. Fabl. MS. de S. Germ. fol. at, V» col. 3.
Ain. Ph. Mouskes, MS. p. 420. - Eust. des Ch. Poës. MSS. ci-dessus.) On disoit rempart aimantin, foij aiinan-
p. 207, col. 1, etc. tine, etc. (Epitli. de M. de la Porte.)
EiN. Chaslie-Musart. MS. de S. Germ. fol. lOG, V» col. 3. Pourvcu que l'amvre de Nature
Haim. Cotgrave, Uob. Estienne, Nicot et Monet, Dict. Et l'Empire de Jupiter
Hain. Borcl, Dict. — Œuv. de Joach. du Uellay, p. C6, etc. En sa constante beauté dure
Et puisse les ans dépiter.
Aimant, ,s»/).s/. masc. Diamant. Lié d'une aimantine chaisne, etc.
En latin ackunas; mot qui désigne la dureté du Œuv. d'Amadis Jamyn. fol. 47, \".
MS. de Noailles.
attiroit le fer comme Vaimant, le diamant. Ameçon. Chans. JISS. du C'<- Thibaut, p. 1i3.
Magnete trovent Trogodite (1) Amessox. Cotgrave et Oudin, Dict.
En Inde, e précieus est ditte. ÉMEiçoN. Ane. Poët. tr. MSS. avant 1300, T. I, p. 141.
Fer resemble, e si le trait Hamesson. Nicot, Dict. au mot Haim.
AJtresi cum l'ahiutnl fait.
Jlarliodus de Gem. art. XIX. col. 1656. Aiiîii, ejciamation.
De vraisemlilabiement l'origine de la signifi-
là Le pronom mi, moi, réuni à l'optatif du verbe
cation actuelle du mot Ahiiant. La pierre qui attire aier, aider, a produit les exclamations composées
le fer aura été désignée par le nom du diamant, aimi, aivtmi, etc.
qu'on appeloit Aimant, et auquel on supposoit cette L'autrier l'oi chanter aiini.
Aimi Diex, ainri que ferai?
vertu attractive.
Jà de li ne me partirai.
C'est par allusion à cette même vertu qu'un de Falil. MS. du R. n" 7218, fol. 218. R- col. 2.
nos anciens Poètes, dont le cœur s'attachoit à la
beauté, lors même qu'elle lui résistoit, a dit :
En pronon(;ant la diphthongue ai comme é fermé,
l'on a dit émi ; liémi. ou lieimi avec aspiration.
Et je doit molt qu'il (2) ne me soit divers (3),
Se il tous est (4) as autres débonnaire. Emi, émi! Jlarotéle,
Mais tant me fi là où beauté repaire, N'ocfés pas vostre ami,
K'aimans sui, se tout n'est vers moi fers. Douce amie cointe et bêle.
Chans. MSS. du C" Thib. p. 43.
Chans. fr. du xni" siècle, MS. de Bouliier, fol. 210, V'.
W les Troglodytes, habitants des cavernes, (n. e.) - (2) je crains fort que l'amour. - (3) contraire, cruel. - (4i encore
I-
37
Al — 290 — AI
C'estde ces exclamations cmi, hcini. Dcx! qu'où « muère, tèles dètes sont as hoirs de la famé, etc. »
de rinlerjeclion plaintive las, ([ui oloit réunie. <'la plus forte, ains eneores que le logis du Casteau
« en Cambresis soit assez mal aisé pour loger une
Aimi las! aimi je muir por li. !
mes \\). On disoit Kvaiii, Itcrtain, etc. pour Eve. Quant li vilains l'a entendu,
Berte, etc. [Voy. Fabl. jis. du fî. n- 7-2-18, fol. Il, Ains de riens si dolans ne fu.
R" col. 2. —
Berte as grans pies, ms. de Gaignat, Cléomadis, MS. de Gaijnat, fol. 21, R" col. 3.
On disoit ((/«.'• JoHj-, alain7> jornée , pour signilier de temps mais aussi priorité d'ordre.
;
avant le jour. (Voy. .41.^X8 ci-après.) Dans Porfires, dont iihia vous di,
Qui moult por li fu bons amis
Au matin voudras aler
t'en
l'rist o soi de ses Chevaliers, etc.
A'inz jour, pour ce c'on ne te voie, etc.
Vies des SS. MS. de Sorb. Cidf. LX, col. 58.
Fabl. MS. du R. n- 7015, T. II, fol. 124, V col. 2. — Ibid. fol. 125.
M'aront il empirié mon vert elme bruni. Serm. fr. mss. p. 303.)
P.ucnon de f.ommarcliics, MS. de Clignât, fol. IDi, U° col.
Diex est li vrais triades (2) où ains n'ot amertume
-2.
;
Eins (jue li dire autre parole, Ains est plains de douçor, et plains de soualume.
Les ex li baise, si racole. Fabl. MS. du R. n- 7218, fol. 337. V' col. 2.
" muerl. qui lient en douaire, li douaire vient as Dans sens propre l'expression qui ains ains,
le
" hoirs ou point qiio il est ou laiis dou tresiiasse- signilioil l'un plutôt que l'aulre, l'un avant l'autre,
" ment à la lame ... se il i a rentes, ou deniers l'un s'eiïoi'cant de devancer l'autre. « La descunfi-
« deuz dont li termes sont passez ains quoi que èle « turc turnad sur Israël, e fuirent luit lu einz cinx-.
(1) Les noms de femme en n, conformément à une habitude de la langue ullem,'»nde, d'où ils étaient sortis, s'allongeaient
souvent, aux cas obliques, par l'addition d'une syllabe nasale. M. (Juicheral, dans son Traité de la formation des noms de
lieu (Paris, Franck, 18ti7, in- 12), en rassemble un grand nombre d'cxtmples aux pages 03 et Oi; il cite même des noms
communs ante, aiitain, nonne, notmain. (n. E.) — (2) triangle.
:
, ,
AI 201 — AI
" chascuns îi sun tabernacle. » (Livre des Rois, ms. Aiiiroî.s, ;/?'«7>o.s///0H c/ adverbe. Avant, aupa-
(lesCordel. fol. (1, It'col. -2.) rav;int. jiliis, pliil()l.
Et s'en aloient (]ui aiiis ains. Les pii''|iiisiti(]iis rt/;it' et a/H('o/.s ne diffèienl cjue
CUomtLi!'<. MS. do Gaignal. fol. 5, V col. 2. par l'addilioii d'une terminaison, dont l'origine
Chascun pour bon ostel s'elTorce ; paroil assez inceitaine. On l'a cherchée dans le
El (jui uinz ainz partant s'onbatent (1). comparatif de la préposition latine antè imaginé ,
Parmi la viln s'enlrebatent, etc. par analogie, comme si l'on d'il dit aiitiùs. Peut-
F«1>1. MS. du K. ir 70J5, T. Il, fol. 188, U" col. 1
être celle origine n'a-t-clh; d'iinlre piiiici(i(; ([ue la
En étendant cette idée de priorité de temp.s ou , réunion du pronom ce, dont aiircos seiiihie offrir
d'ordre, à la préférence ciue l'on donne à certaines l'ancienne orthographe 6'cr>. Peut-être aussi est-ce
choses, à certaines actions sur d'autres , au choix le pronom (juai, ou coi, réuni à la préposition «me.
qu'on en fait par préférence ù d'autres , on disoit On a dit avec une espèce de laulologie ains quoi ,
ligurénient. « donner (ihiz mainz ijuc plus », c esl- que pour signifier avant ([ue. (Voy. Reaumanoir,
à dire plut(3t moins que plus. (Voy. Fabl. ms. du H. dont, de Reaiivoisis. p. 70.) Ue là, ce semble, la
ir7218, fol. 170, R'col. 1.) préposition composée ainçois, dont on oublioil le
Et miex avient c'on avilie ains sens littéral avant ce, ou avant quoi, lorsqu'on
Le gentil qui vilains devient l'employoil dans la signification de la préposition
Que le vilain homme qui vient simple aine.
A gentillèce par bien fet, etc.
F,il.I. MS. du R. n- 7218, fol. 2«, V" col. 1.
Dans le sens propre, on disoit :
Maire, illustf. des (iaules. Liv. II, p. 199. Voy. — (Bestiaire d'amours^ ms. du R. n- 7534, fol. 278, R".)
AiN(;oiNs et Ainçois.)
Diex comment puet U cuers durer
!
o tion générale, etc. « (Preuves sur le meurtre du passages suivans. « Ils ont einchieus choisy d'estre
D. de Bourg, p. 299. — Voy. Ains et Ainçois.) « vagabons avec leur liberté. » (Les 15 Joyes
. . .
Dans le sens propre, on disoit les ainçoins que, du mariage, préf. p. 5.)
pour avant que. (Voy. Alains.) » La partie
signifier On a par fausser goï :
(1) s'en •vont, s'empressent. - (2) Gui\Te, espèce de serpent. — (3) tout-à-falt née. - (4) dons. — (5) débiteur.
AI — 292 - AI
« » (Rob. Est. Crara. fr. Oi. Vov. AiNC Ca fors, certes cil de Grant-mont,
eslit. p.
Et là dedenz en lor maisons,
ci-dessus.) S'acordent as ai>iz>ic: poissons :
Anceos. S' Bern. Serm. fr. .MSS. p. 3lO, 37 1, 373, 382, passim.
« presentans et opposans ;\ iceulx, sans déclarer les
Anxiiiê. Borel, Dict.
.\.\CHiEZ. Rqm. de Uou, MS. p. 38, 2$?, 401. « causes de leurs oppositions, ou préscalations ;
Anchois. Règle de S' Benoit, lat. et fr. MS. de Beauvais ,
» par (luoy l'en ne peult procéder à faire les estais
ch. 17. - l'h. .Mouskes, MS. p. 3. - Borel. nict.
« et distributions d'iceulx decrelz, ne congnoistre
.\Nçoi. Ane. l'oC'S. fr. MS. du Vatic. n lliiO, fol. 52, V°.
Ançois. Vies des SS. MS. de Sorb. Chili'. LXi, col. 32. >•ceulx qui sont ainsnex-, ou puisnez. » (Ord.
Anxoys. Clém. Marot. p. 137. Royaux à la suite de TAnc. Coul. de iNonn. fol. 33,
T. II, fol. 139, V» col. 1.
Ansois. Fabl. MS. du U. n' 7C>15, R- col 1 et 2.)
p. 10, 25, 55, 82 , passim.
Axzoïs. S' Bern. Serin, fr. MSS.
EiN-CHiis. Les quinze joyes du mariage, pref. p. 5. Plus ligurément encore, priorité, antériorité
i"
Eixçois. Bible. Ouiot, .MS. de N. D. fol. 104, V» col. 2. de date. " Ne vaudra nent cest assise, à qui grée
Enchelx. Les quinze joyes du mariage, préf. p. 9. « serra fait del toi t fait à eux par quite clamaunce,
Encielx. Ibid. p. 187.
Ençois. Teslam. du C'~ d'Alençon, à la suite de Joinville,
••
ou par cschaunge, ou en autre manère ne à ;
p. 182. -
Ane. Poët. fr. MSS. av. 1300, ï. I, p. 129. Ibid. - " ceulx ([ue par brefe de eijne date de mesme l'as-
T. IV, p. 1489. « sise se soient avaunt plevutz. vBritton, des Loix
Ixçois. Fabl. MS. du R. n» 7218, fol. 85, V° col. 2.
d'Angl. fol. lli, R".)
L'antériorité de la date d'un contrat, d'un titre en
Ainsné, partie, adj. snbst. Aîné. Plus âgé, plus général, établit la piiorité, l'antériorité de Thypo-
ancien, antérieur. Premier, supérieur. îhè(|ue. De là, ces expressions figurées charge, :
L'ortliographe subsistante est une contraction rente, dette aisnéc, droit aisné. (Voy. Laur. Gloss.
ù'ainsné, inol composé de la préposition rt/?!^, avant, du Dr. fr. —
.style de procéd. au Parlem. de Norm.
réunie au participe né. (yoy. Abc ci-dessus.) Pris fol. 73, R' et V°"col. 2.)
dans une signification particulière, il désignoit, le mot ainsné signifioit souvent en
Enini même
comme adjcrlif cl cdiiime substantif, le premier né temps priorité d'âge, et par extension, la supério-
des enfants d'un mcinc père, ou d'une même mère. rité acquise par l'âge et l'expérience. « Sire, dist
« Cesl vendaige et ceste quitance avons faict par « Lizeus, vous direz premier ; car vous estes aisné
« le créance mon aisné lioir mehault me fille. » " de moy en toutes choses. (Percef. Vol. VI, ••
(Du Cbesne, hist. gënéal. de la M. de Béthune pr. , fol. 86, R-col. 1.)
p. 132. til. de I2'i5.) « Jean, ainsse lilz du Roy de Et les Barons a tous mandez.
« France, Hue de .Normandie, Comte d'Anjou et du Les plus puissans et les esnez,
« Maine. » (Ord. ï. 111, p. 572.) 11 paroit ([u'ainsse Et ceux qu'il tint à plus senez.
Rom. de Rou, MS. p. 215.
est une altération à'ainsné. « Prist son einned fiz
« ki dut après lui régner, etc. » (Livres des Rois, Furent de gent hardie esjié,
Et vallant, et large, et séné.
MS. des Cordel. fol. 125, V" col. 2.) » Samuel . . .
Anne. Les iv filles le Roy, MS. de Turin, fol. ;«",, R' col. 1. Knvnage. Id. ibid. col. 9H
tit. de \1'A. ;
au mot Aincscia.
et autres analogues, le mot air est, selon Ménage,
AÉNÈAGE, AiNSGNÈAGE, AlNSNAGE. Id. ibid.
(Dict. Étym.) une altération de l'infinitif
«;'?• dissyl-
AisNAGE. D. Morice, preuv. de l'hist. de Bret. T. I,
col. 935 ;tit. de 1248. labe; proprement marcher, aller, en latin adiré.
AiSNÉAGE. Nouv. Coût. gén. T. II, p. 10.'j2, col. 2. - Laur. (Vov. Aire et A'iueu ci-après.)
Gloss. du Dr. fr.
En effet, aïr, ou aliir, pris substantivement
ÉNINAAGE. D. Morice, preuv. de l'Ilist. de Bret. T. I,
col. 941 et 942 ; tit. de 1248. comme aujourd'hui le verbe aller dans certaines
(1) II ne faut pas confondre aire, signifiant démarche, avec le (luide gazeux que nous respirons. Il vient probablement de
area, nid les fauconniers auront parlé des hommes comme des oiseaux, et dit de bonne aire, pour de bonne naissance, (s. E.)
;
— (2) vient de iter: il s'écrivait aussi eire, oire ; le provençal a edrar, qui représente iterare. (n. e.)
.
AI — 295 — AI
G. Guiarl, MS.fol.97, V.
Moult en occient et enverssent,
. .donc veistes le mouton
. Et par dessus eulx les traverssent...
Comme il nioit ses cous dVii'c, la vertu des lions chevaux
Et reculer pour mie.x forir. Et l'air des bons vassaux.
Kabl. MS. du R. o- 7218, fol. 48, V- col. 2. Rom. du Rrut, MS. fol. 9C, V col. 2 cl 97, R- col. 1
(Hist. de B. du Guesclin, par Ménard, p. 238. — peuf-ètre encore dans le sens de force,
C'est
Voy. AÏRÉE.) courage, qu'il faut expliquer aïr dans les vers
suivans :
Tant se sont entreheurté l'un convenoit cheoir, ;
Quant Boz s'en vint poifrnant, qui fîert de tel hayr. La Dame longuement se test :
Que le bras à Thierry sur le col Forclion tranché, etc. A tart li giote un lonc soupir,
Ger. de Roussillon, MS. p. 151. Et reprant ainsi son air.
Ses cuers revient mes folement, etc.
Ce même mot, sous l'orthographe oir, signifioit Parlon. de Blois, MS. de S. Gcrm. fol. 150, R- col. 3.
voyage, équipage acceptions analogues à celle de
;
conduite que l'on tient pour l'exécution d'un <• deschira sa barbe. (Ibid. p. 181.) « Quant Nabon
>•
dessein, d'un projet de vengeance, comme dans ces " eut tous ces vers leuz, plus que au devant il fut
vers :
« enayr mis. (Percef. Vol. V, fol. 112, R° col. 1.)
•-
(I) C'est le substantif verbal de aïrer (adiraré), et signifie colère, (s. b.)
" o \
- (2)/ et. (;}) avec son ardeur (N. E.) - (4) hoirs.
héritiers. / \
AI — 2',)r) — AI
Li Vallùs miiert, l'ame s'en vail :
Dans un autre .«s. on lit oirre, (Ibid.)
La pucèle plus pros se Irait ;
Vers soi se Irait par tel mr, .\Paris s'en vint sejorner ;
trace. Voyage. Éciuipage. Air, façon, grâce, appa- lia ! Losengier de mal aire.
rence. Nature, propriété, qualité. Terre, terrain, Ane. Pocl. Fr. MSS. avant 1300, T. III, p. 1002.
place, lieu, clianip, espace de terre. Grange. Nid.
Lienviex ne se puet taire
Nichée, l'ace, famille. Couple, paire. Par son félon cuer de pute aire,
Ce mot, masculin et féminin sous les premières Quant il voit une prude fème
Qui bien s'atorne, et bien s'acesme.
orthographes, paroit être le mémo (iuV(/r. (lïr,
Id. ibid. T. IV, fol. 1315.
oir, etc. Dans le premier sens, on a dit, venir grant
oirre, bon oivrc. (Voy. Confess. du Renard, .ms. de Pière ke Chelonites a num...
N. D. n' -1, fol. li, R° col. 2. Froissart, Pocs. mss. — .Mult est bel et de bon aire
Si est tote porpre et vaire.
p. 115, col. 1.: De là, Texpression figurée en oirre, Marbodus de Geram. art. x.\.\ix, col. I6C8.
c'est-ù-dire, vilement, promplement. (Parton. de
Blois, MS. de S* (ierm. fol. 145, R° col. 3. Voy. — iluand li dous temps et sa sesons s'asseure,
(Jue biaux Estez se raferme et esclaire,
Air ci-dessus.) Que toute riens à sa douce nature
Le sens de ce mot étoit analogue à celui d'allure. Vient et retrait, se trop n'est de maie aire.
Faucbet, Laog. et Poës. fr. p. 139
lorsqu'il signifioit :
1"Les voies, les traces, les erres d'un cerf, etc. Cesl dans une signification à peu près semblable
(Modus et Racio, ms. fol. 41, V° Voy. Erre — qu'on dit encore aujourd'hui d'un jeune arbre de
ci-après.) nature à devenir grand et drort, d'un jeune homme
1" Voyage, allée et venue d'un lieu à un autre. de nature à devenir grand et bien fait, qu'il est
« A tant Saûl... alad un sun uncle herberger sis : d'une belle venue. Au reste, cette dernière acception
« hostes enquistrent de sun être, e que dit li ont du mol aire masculin et féminin, a pu être regar-
« Samuel. » (Livres des Rois, ms. des Cordel. fol. dée comme une extension des acceptions du mot
12, R- col. 1 et 2.) aire, en latin area.
Tous ensemble lindrent leur cire :
Le xùoiaire, en latin area, signifioit, terre, ter-
A une mare sont venu, etc. rain, héritage, champ, lieu, place, espace de .terre,
Fal.l. MS. du n. 7015. T. II, fol, 79, V col. 1. destiné à certains usages, propre à certaines pro-
(I) chaud.
AI -2'M AI
ductions. « Les fruits qui ne sont ameublis ne Les oiseaux de proie font ordinairement leur nid
séparez de l'aire, » c'est-à-dire de la terre, sont des sur un lieu uni, sur un terrain plat et découvert,
fruits pendaus par les racines, et léputés immeu- telque le sommet des rochers. De lu, l'expression
bles. « Les fruits estant croissans sur héritages.... tenir aire en termes de fauconnerie.
" attendu qu'ils ne sont ameublis ne séparés de En chascune isle à un rochier :
« Vaire, seroient et appartiendroient à riiérilier, Illeuc seulent aigle jouchier,
« etc. » (Coût. gén.T. l,p. 1)05.) S- Dcrnard, parlant l'aire leurs nis et leiiir aire.
du double miracle que Dieu opéra en faveur de Rom. du Brut, MS. fol. 72, R» col. 1.
sel, soit \n\v la chaleur du soleil, soit par le moyen Par raaulalent leur reprova
du feu. ^Livres des Machabces, ms. des Cordel. Que x.\ ans ot errr tenue,
Onques si grant desconvenue
fol. I7'2, H" col. 1. —
Laur. Gloss. du Dr. fr. Du — Ses oisiaus ne li firent mes, etc.
Gange, Gloss. lat. au mot area, col. 075.) « Aire de Fabl. MS. du R. n- l'ie, T. 1, fol. 9i, R* col. 1.
« marais sallant [\) noblement tenu et sans disme,
garnie de vasois et autres choses nécessaires, est Dans un autre ms. on lit aire. (Voy. ibid.)
« prisoedeux sols; ets'il y adismes,dix-buit deniers; 11 est naturel de penser que nos ancêtres qui se
Droit en mi l'aire de la sale pavée. celui de nichée, qu'en Normandie on dit, aire de
Anseis, MS. fol. 5i, R- col. 1. pif/eons. La couvée, la nichée de pigeons n'est
jamais que de deux petits. De là, on aura nommé
Cette expression familière au peuple
e)i vii l'aire, aire de pigeons une paire de pigeons, deux pigeons
en .Normandie, prouve que le mot aire a signilié appariés, accouplés. (Voy. Airer ci-après.)
généialement place unie, lieu uni, superficie plane On trouve dans le Dict. de Trévoux el ailleurs,
sur laquelle on inaiclie, etc. (Voy.Dict.de Trévoux.) plusieurs autres significations du mol Aire. Toutes
De là, il s'est dit el se dit encore particulièrement sont analogues à celles qu'on vient <rexpli(iuer. Il
d'une grange, d'une phice unie et préparée pour y suffira donc de remarquer, en finissant cet article,
battre les grains. (|ue la lermiiiaison de plusieurs noms, tels que
Prestres, tu es batère en aire, .•^oiiimière, Sorbière, Corbière, etc. est formée du
Pour le grain de la paille traire. mol aire 0), en latin area. (Voy. Menestrier, orn.
Dil de cli.nrilé, MS. do Gaignal, fol. Î18. R- col. 2. des armoiries, p. 408 el iO!).)
(1> ; en latin
toison Veilus. —
(2) terre ; en latin Area, ou Terra. .ludic. cap. fi. 0) Adora. (4) Ceci est surtout vrai des — —
marais de la Charente-Inférieure (ancien Aunis.)(N. E.) —
(5) participe du verbe dont il ne nous reste que l'expression
ci-rjit. (N. E.) —
(6) Ces mots sont terminés par le suffixe arius, a, um, devenu erius à la basse latinité, et qui donne ea
français les formes ier pour le masculin, ii-rc pour le féminin, (n. e.)
AI — 297 — AI
VAIUANTKS : VARIANTKS :
AIRE. Cotgrave, Dict. — Buenon de Commarchies, MS. de aïréement. g. Machaut, MS. fol. 222, R» col. 3.
Gaignal, fol, ISK», U»col. 1. - Ph. Mouskes, MS. p. 30(i. .AinÉE.MANT. Guitechn de Sassoigne , MS. du R. nouv.
AiiURii. .1. Marot, p. 2ô6. n^GORi, fol. l:3G, col. 1. V
Anuii. Triomph. de Pétrarque, trad. du B. d'Opéde, AïRÉME.NT. Percef. Vol. VI, fol. 75, R» col. 2.
fol. li), V».
EiHE. Livres des Rois, MS. des Cordel, fol. 12, R" col. 1 et 2. Aïrement, subst. masc. Course. Colère, dépit,
IIaiube. Modus et Racio, MS. fol. 41, V".
cliagrin.
OiHE. Bcrte as grans pies, .MS. de Gaignat, fol. 120, V».
OiURE. rabl. MS. du R. ii" 7615, T. 1, fol. 70, V» col. 1 ;
On a dit de grant aïr pour signifier en courant.
variante. — Anseis, MS. fol. 5, V" col. 2. — Ph. Mouskes, De là, le mot aïremnu dérivé il'aïr, paroit s'être
MS. p. 45't. - Roiu. du Brut, MS. fol. li:t, R" col. 1. etc, etc. dit dans h; sens de CDurse, en parlant d'un Cheva-
Oyhhe. Fatrasios, MS. de Paulmy, fol. 7, Vocol, 1.
Aire. Livres des Uois, MS. des Cordel. fol. 75, V" col. 2. — lier qu'un coup d'ciïorl et l'impétuosité de sa ,
Fabl. MS. du R. n" 7'21S, fol. 117, V" col. 2, etc. course avoiciil fait tomber par terre.
— Pczron, autiq. des Celtes, p. Ii71 et V2(i. Cil cheit à la tère dou bon destrier corant,
AiiEiE. S' liern. Serm. fr. ^fSS. p. 359.
AvitE. Coût. gén. T. II, p. fi(K).
A la force dou cop, et à Vaïronant.
Km;. Rom. du lirut, MS. fol. 72. R" col. 1. variante du MS. Guilcclin de Sassoigne, MS. du R. nouv. n- 0985, fol. 136. \' col. 3.
;
On a vu
air, aïr, oir, aire, oire, eire, etc. dans
« destrier des espérons 1res aïrement, etc. » (Per-
le sens d'allure, marche, voie, voyage. Le verbe
cef. Vol. YI, fol. 75, R".)
aïrer, oirer, eirer a signifié aller, marcher, voyager,
François qui aircemcnt être en voyage « criez plus hait, criez
: kar vostre :
Mais onques ne s'en etïréa, Aufiguré être en voie, en train être prêt, dis- ;
Il
lequel sont de le nation de le Vile, ou qui s'i sont
11 étoit plus souvent récipro(iue :
On remarquera que s'aïr et se haïr signifioient airer dans le sens d'accoupler, apparier, mettre
également s'irriter, se mettre en colère. (Voy. Alhis, deux à deux. « On dit les perdrix sont airées. pour
:
que parce qu'il exprime une colère habituelle et Ane. Pois. fr. MS. du Valic. n* 1190, fol. 28, V.
constante'' En cITet. la haine est une habitude de la semble qu'on puisse rapporter à cette significa-
Il
colère contre quelqu'un. On est continuellement tion l'acception figurée du verbe réciproque s'rtrt/re;',
irrité, toujours en colère contre celui qu'on hait. dans les vers suivans. In amant dont le cœur est
(Voy. IIair ci-après.) déjà uni à celui de sa maîtresse, la prie d'admettre
CoSJfG. le corps à cette union, de ne les point séparer l'un
Ahir (je m'), indic. prés. Je m'irrite. (Ovid. de de l'autre, de ne pas dcffaire la paire et pour lui :
Arte, MS. de S. Germ. fol. 95, V° col. 2.) prouver que celle union est raisonnable, il dit :
Aïr (je m'j, iudic. prés. Je me chagrine. (Ane. Poët. Si convient mon cors suir
fr.MSS. avant 1300, T. III, p. 1013.) Mon cuer U'i où il s'uaire.
Aïrie, partie, au fém. Prête, disposée. (Fabl. ms. Quoiqu'il soit du retenir.
Et puis dont que sans retraire
du R. n« 7(iir>, T. II, fol. 182, V" col. 2.) Pour l'amour parfaire
Airieie, partie, au fém. Irritée. (S" Bern. Serm. Li cors ensievi,
fr. MSS. p. 378.) Douz cuers aiez ent merci :
variantes :
Ne derfaites point la paire.
Ane. Pofl. fr. MSS. avant 1300, T. II, p. 1121.
AIRER. Chron. S. Denys, T. I, p. 2.'54. - Ane. Poiit. fr. MSS.
avant 1300, T. IV, p. 1531. - Fabl. .MS. du R. n» 7015, T. II,
L'expression deffaire la paire rend l'explication
fol. 128. R» col. 2. etc. etc.
Ahireb. Ovid. de .\xte, MS. de S. Germ. fol. ifô, V» col. 2.
accoupler, apparier, unir, si vraisemblable qu'il
- Ane. l'oët. fr. MSS. avant 1300, T. I, p. 144. paroitra peut-être inutile d'observer que s'aairer
(1) en moi. —
(2) doux, agréable. —
(.3) Sous cet article sont mêlés trois verbes bien différents: 1» airer, errer, dont erre,
oie-, est le substantif verbal et qui vient de itcrare ; 2' airer, se mettre en colère, qui suppose la forme adirare; 3» hoir,
dans saint .\lexis, hadir, qui vient de l'anglo-saxon hatian. (N. E.)
.
AI 20!) — AI
dans ces vers pourroil être expliqué par s'élablii', Ais, sitijst. inasc. [cm. shig. et plur. Ais, planche,
se fixer, aar[>lioii analofcueàl'acceplioiulomicilicr; douve, etc.
ou l)ien par voler, s"cnvoler. Au fi^'uré, nous disons, Anciennement le mot aia, en latin axis, assis,
que le cœui' vole après l'objet de son désir. n'étoit pas comme aujourd'liui toujours masculin.
Dans le sens de voler, s'envoler, le verbe aairer Li feus esprent si durement
dérive du substantif air. A'oy. Akr ci-dessus.) Et si très-merveilleusement
Pour les haiz qui sont toutes sèches, etc.
Hal Espreviers, fait- il. dontez et do bon aire.
G. Ciiiart, MS. 71, R'.
Tant dolans to guerpis mais il me l'estuet (I) faire
:
fol.
Enfin airier signifioit a'crer, donner de l'air, « Le iiert de sa lance en l'escu ung si grant coup
mettre ;i l'air. (Dict. de Trévoux.) « qu'il en fit les aijes voiler. " (Pcrcef. Vol. \,
VARIANTES : fol. 31, V-col. i.)
AIIIEK. Cotgrave, Oudin, Nicot et Monet, Dict. Peut-être le mot aide, dans le passage suivant,
Aaiheh. Ane. Pois. fr. MS. du Yatic. n" 1490, fol. 54, R». est-il une altération de l'orthographe aye, dont la
Aerieu. Beaumanoir, Coût, de Beauvoisis. p. 290.
AiniER. Uict. de Trévoux. — Du Cange, Gloss. lat. au mot
terminaison marque le genre féminin « Toutes les ''.
ma femme est jalouse, Fabl. MS. du R. a' 7218, fol. 338, R- col. 2.
De l'adjectif .4(>(?î<s. AIS. Orth. subsist. - G. Guiart, MS. fol. 313, R". - Fabl.
Mais cil à l'escu d'argent MS. du R. n" 7218, fol. 358, R» col. 2. - Co^rave, Nicot et
Monet, Dict.
Se contient aïreusenwnt. -
AÈs. Lanc. du Lac, T. II, fol. 2, R" col. 2. Ibid. fol. 14, V».
Parlon. de Blois, MS. de S' Germ, 133, V"
fol. col. 1.
Aix. Cotgrave, Dict. au mot Ais.
(\r'oy. A'iRÉEMENT ci-dessus.) Aiz. Villon, p. 77.
Es. .Mhis, MS. fol. 73. V" col. 1.
A'irison,s^(^'s^/6'»^.Vîtesse, impétuosité, course. H-UZ. G. Guiart, JIS. fol. 70, V».
Hays. Le Jouvencel, MS. p. 303.
L'origine de ce mot est la même que celle d'aïrée. Aye. Percef. Vol. I, fol. 31, V» col. 1.
Et vait férir le fort roi Canemon. Aide. Joinville, p. 112.
Et li Rois lui, par grant aïrison : AissE. Rabelais, T. IV, p. 2C7.
Mais 11 uns l'autre ne remut de archon.
Ajiseis, MS. fol. il, R«. ~ Ibid. fol. 65, V° col. 2. Aisable, adj. Facile, commode.
(Voy. AiRÉE et AÏREMENT ci-dessus.) On a dit en ce sens « ports aijsibles à descente.
:
»
AI — 3(»0 — AI
AIS.\BLE. Vie de S" Katherine, MS. deSorb. chilT. lx, col. 2. 11 semble ascance, et non ascance
qu'il faut lire
AjsiBLE. D'Argentré, Coût, de Bretagne, p. 1388. sans quoi il manqueroit une syllabe au vers où ce
Aysiule. Gloss. de l'IIist. de Bretagne. mot se trouve. Alors aséance est une altération
d'aisance, repos.
Aisance, suhst. fém. Repos, loisir, commodité. VARIANTES :
Soulagement.
AISAN'CE. Orth. subsist. - Cotgrave, Nicot et Monet, Dict.
Ce mot, dérivé d'aise, subsiste. (Voy. Aise.) 11 — La Tliauinassiére, Coût, de Berry, p. (M!.
désigne encore aujourd'hui une certaine facilité AissEN'CE. Hist. de la ville de l'aris, T. III, p. -ïlo, col. 1.
d'esprit et de corps dans raclion les commodités ;
Asc^vNCE. D. Carpentier, sup. G. 1. de D. C. au mot Asseiiciœ.
de la vie. Mais pour sigiiilier (lu'on a le loisir, la
commoilité de faire une chose, on ne diroit plus Aisceaii, subst. masculin. Bardeau, Copeau.
qu'on en a Vuisaitce. (Voy. Cotgrave et .\icot, Dict.) Cloison. Madrier. Doloire. Espèce de hache ou de
Les bois où les vassaux d'un Seigneur avoienl la marteau. Bêche. Essieu, axe.
commodité de prendre leur chaulfage, de faire Du mot ais, on a fait aisceau, en latin ajciculus,
pûturer leurs bestiaux, s'appeloient hois (Faisiuices. diminutif d'a.vis, pour signilier bardeau, petit ais,
« Le droit prorogatif et de précipul consiste en mince et court dont on couvre des maisons, etc.
« chasteau et maison seigneurialle avec pesches (Monet, Dict. —
Voy. Aiscei.ee, Aiscettk, Aissu,.)
« es eaux seigneuriales, hois d'aisiniccs communs On a peut-être comparé à de petits ais fort minces
u à la bourgeoisie. » (>ouv. Coût. gén. T. II, p. 857.) les éclats, les morceaux de bois (|ue la hache, la
De lu, on a nommé droits û'aisanci'S, ou tout doloire font tomber du bois qu'on met en tcuvre,
simplement aisances, les droits de chauffage, de lors(iu'on a dit aisceau dans le sens de copeau.
pâturage, etc. « Les habitans d'aucunes villes ou (Nicot et Monet, Dict. Voy. Aiscette.)—
« villages en général, ou en particulier, qui ont Dans la signification de cloison, paroi d'ais,
« droiet d'aisance, usage et pasturage des bois et aisceau paroit être employé comme ternie collectif
•'forests d'autruy, pourront jouyr et user selon d'ais, planche. (Monet, Dict. Voy. Aiscelle.1 —
. leurs liltres et privilèges de leurs diltes aisances Il semble (ju'on doive expliquer ce mot, dans le
.<
et usages. (Couf. gén. T. Il, p. -1029. Voyez — passage suivant, par madrier, sorte d'ais fort épais,
AlSEMK.NT.) dont on fait les plates-formes des batteries de canon.
Ce mot signifioit, non-seulement les commodités " Soixantes charrôtes trois chargées de pelles.
dont on jouit par l'usage des Communes; mais en- « picques et tranches; deux chargées d'a/ss('rt»/.f (1)
core celles qu'on se procure en assujettissant le « pour servir aux... pièces d'artillerie. > (J. d'Auton,
propriétaire d'un fonds, d'une maison à y soulTrii- Annal, de Louis .\II, an. 1500-1507, page 182. —
certaines incommodités ou servitudes telles que : Voy. Aismcr.)
l'écoulement des eaux, un passage, une vue, etc. On nommoit aisceau une doloire; outil avec
" Maison ou bostel avecques tous ses droits, letiuel on dole, on aplanit la superficie d'un ais,
« vues, issues, entrées, aissences, adjacenccs, ap- d'une planche, d'un morceau de bois. (Cotgrave et
« paitenances et appendences. » (Hist. de la ville Nicot, Dict. —
Voy. Aiscette.)
de Paris, ï. 111, p. 275, col. 1. Voy. Du Cange, — Uaisceau est aussi une espèce de hache, ou de
Gloss. lat. au mol Aisanlia.J marteau, à l'usage des Tonneliers, des Charrons et
Ces mêmes aisances considérées relativement à autres artisans travaillant en bois; une « hachète
celui qui en souffroit (juelque incommodité, ont été « recourbée au arrièic, à court manche, servant à
appelées aisances nuisil/les. « Peut le propriétaire « ébaucher pièces de bois, nommémaiit courbes ou
" creuser.... dans son héritage au-dessous sa creuses. « (Nicot et Monet, Dict.
>< Voy. Aiscette.) —
" maison, pour y faire fossé, cave... citerne, esgout Ce même mot s'est dit d'une espèce de bêche,
« et autres aisances nuisibles, arrière, ou proche instrunu^nt dont on se sert pour tourner la terre et
« la boruf, limite ou mur couirniiii. paisonnier, ou briser les moles. (Bord. Ondin et Co|i;iave, Dict.)
" metoyen. • .Nouv. Cmil. i^rii. T. Il, \>. KllKl, col. 2.) La tonne de celte bêche qu'on lunnnic en Languedoc
On a dit s'aiser, poursatisfaiie un besoin naturel. aissaile,aissailou en Provence, en Bourgogne maille,
De là, le mot aisance qui signilie encore le lieu est il peu près la même <jue celle de Vaisceau des
pratiqué dans une maison pour y aller faire ses Tonneliers, espt;cede marteau qui a une tête ronde
nécessités. Autrefois on disoit, aisances de ])rivex: d'un côté, et de l'autre un large tranchant. (Voyez
(Coût. gén. T. I, p. ;{'(. — Voy. Aim.mi;nt, Aiseu.) Aicette, Aissade.)
Le pardon des péchés met la conscience en repos Enfin, il a signifié essieu (2), pièce de bois ou de fer
et la soulage. ;Voy. Aiseu, soulager.) De là, on a dit : passant dans le moyeu des roues d'une charrette;
(1) Ce mot pourrait avoir le sens de hache, doloire, puisqu'on a parlé d'armes précédemment. D'ailleurs, jusqu'au siècle
de Louis Xl\ l'artillerie et le génie étant confondus, leurs armes et outils devaient être mêlés. (N. E.) — (2) Essieu et
,
teetures, axe d'une coluune, d'un pilier. (Cotgi'ave, AIsr.KU.K. OiKlin, Dict.
Dict. — Voy. AissEL.)
Ai-cii.i i:. Pli. M.mskfs, MS. p. 2?4.
.\i-i.i.i,i;. Ii(iiit.'ill«'r, Soin. rur. p. 87,'j.
VARIANTES : Ai-si;i.i,t.E. .Muiistrelet, Vol. I, fol. Hi, V».
Ai.-ssiiLE. Miserere du Heclus de Moliens, .MS. de Gaignat,
AISCEAU. Cotgrave, Borel, Oiulin, Nicot et Monet, Dict.
fol. ajti, V» col. :i.
AiSSK.vu. Colt,'rave et .Monot, Dict.
EscEAU. Monet. Dict. au mot />«;((». AissBLLE. Cotgrave et Monet, Dict.
EssEAU. Gott'iave et Monet, Dict. EssiiLE. G. Guiart, MS. fol. 21).'., V".
. . . entre la vie et la mort, Aise (3), subst. udv. et adj. Repos, loisir. Com-
N'i a qu'une aisselle de bort. modité, convenance, bienséance. Contentement,
Froissart, Poés. MSS. p. 277, col. I.
joie, plaisir. Aisément, facilement, commodément,
11 faut peut-être lire aisscclles, au lieu û'ais- etc. Content; qui est en repos; qui est bien régalé,
seelées , dans le passage suivant « En laquelle : etc.
i<
église.... fut fait un sollier d'aisseelées; et là Le substantif «/sp ne paroit pas avoir toujours été
" estoit le Roy assis emprès le crucifix. » (Mons- féminin. On disoit yraiis aises; tout son aise, (Le
:
p. 1008, col. 2.) Peut-être faut-il lire: contre parois Impossible est pour tout l'or d'.lise, etc.
de terres, ou d'aisselles':' Alors aisselle signifiera Hisl. du Théâl. fr. T. II, p. 10.
ais, planche; par extension, paroi d'ais, comme (Voy. .VisEMENT et Aiser.)
l'explique Monet au moi Aiseeau : ou paroi mur en En "remontant de l'effet à lacause, on a nommé
général, si on lit sans virgule, aisselles de deux fl/,s(' tout se qui procure, ou ne trouble pas le repos,
bricques d'épaisseur. (Voy. Aisceau dans le sens de les commodités de la vie. Aise signifie ^ commodité
cloison, paroi.) « avec pais et repos. » (Monet, Dict.)
(1) Tibériade. (n. e.) - (2) C'est le mot grec ccxwy, image. (.\. e.) - (3) L'étymologie de ce mot est très douteuse. On la
demande à l'allemand et au celtique, mais en vain. (n. e ) — (4) mène, conduit.
.
AI 302 — AI
Ais et soûlas et joie m'ont bien clamée quite (1). Dans une signification particulière, ce mot dési-
Bertc as grans pics, MS. da Gaignat, fol. 126, R* col. 1.
gnoit le plaisir de l'amour. (Voy. Aiser, Aisour.)
. . . cm
congnoist le bien par le mal, ... ils sont bras à bras molt à ese.
Et la douçour qu'on appelle aise,
Fabl. MS. de S. Germ. fol. 37, R° col. 1.
Par la duité d'avoir mesaise.
Eusl. des Cil. PoCs. MSS. y. 561, col.*. La lu.^ure, l'aisse del cors,
La gloutenie et li ivréche,
N'onc nul ne sceust quel cbose est aysc, Vaiiso délite la riquèche, etc.
S'il n'a devant apris mesaise.
Bestiaire de la div. Escril. MS. du R. n- 7989. fol. 100. R" col. 1.
Rom. do la Rose, vers 2Î101
le mot aise a signilié tiquipaoc, train, c'est-ù-dire, indifféremment porter aise, ou porter à aise, c'est-
les choses de convenance, de bienséance pour voya- à-dire, aisément, facilement, commodément, etc.
ger commodément, pour la commodité du voyaiic. « Aparçut se David qu'il ne pout à haise les armes
< Le Hoy à tout son Conseil et à tout son aise. s"cn « porter. « (Livres des Rois, .ms. des Cdnlel. fol. 23,
« venoil", etc. » (Juvenal des Urs. llist. de Charles R° col. 1.) « C'est une chose que de porter aise son
VI, p. 32.) « faucon. " (Modus el Riicio, ms. fol. 110, V'.) « Faire
C'est encore dans une signification particulière « ponts pour passer celle rivière plus aise et
qu"on disoit faire ses aises, pour prendre ce qui « plus scuremeiit. » (Froissart, Vol. I, p. 72.) » Il
accommode, s'accommoder de choses auxquelles ou « les desconfiroil plus aise. » (Le Jouvencel, ms.
n"a d'autre droit quecelui de sa propre convenance, page 13G.)
de sa propre commodité. « Si se commencèrent à Ci puet on ai: héberger.
« espandre les compaignies sur le pais, \h oîi ils Fabl. MS. du R. n- 7615, T. I, fol. 105, V- col. 1.
« firent moult de maux.... si les soustcnoit ledit
" Duc, et les souffroit faire leurs aises, pour ce On a dit " : moult aise se chastic, qui par autruy
« qu'il pensoit, etc.
» (Kroissart, Vol. I, p. 410.)
« se chaslie. (Percef. Vol. 11. fol. i 17, V" col. 1.)
On
a dit d'une chose à la bienséance de qucl(|u'iin nos anciens Auleiii's, à rimiUilioii des Latins,
Si
« vigne, si eu frai curtil ; kar prese à aise me est a donné le précepte, (lllustr. de la Lang. fr. fol. 3'/,
(3),
« e jo te durrai une altre vigne, » (Livres des Rois, R'".) il n'est pas surprenant qu'après avoir fait un
MS. des Cordel. fol. 117, R" col. 1.) adverbe du substantif rt/,sc, on en ail fait un adjec-
11 signifioil coulent, qui est en repos. « .le ne
Enlin, pour signifier ([u'une chose ne convient tif.
pas à quelqu'un, (ju'elle n'est pas de son goût, '< seray jamais rt/sc, jusiiu'à ce que je me sois ac-
qu'elle peut troubler son repos en lui inspirant de « quittée. » (Les Quinze joyes du mariage, p. 122.)
la défiance, on disoit, ee n'est pas so)i aise. Un Che- On particuiarisoit cette acception générale «lui
valier Anglois refuse d'accepter les présens du Roi subsiste, l'ar exemple, on disoit aise pour content,
de France, parce que « ce n'est pas Vaise ne la paix ([ui est bien régalé. « .le doy demain avoir à disner
(1) m'ont abandonnée. — (2) fou. - (3) J'expliquerai : je l'ai prise à mon aise, etc. (N. e.)
AI — ;i()3 — AI
ÉsE, Fabl. .MS. de S. Germ. fol. .V), H' col. 1. Aaisié. Fabl. .MS. du U. n' 7r,l.-,, T. Il, fol. IW, V' ool. 2. -
Uaise. Livres des Uois, JIS. des Cordel. loi. Zi, U" col. 1. Cleuinadés, MS. de Gaignat, fol. lii, H" col. 2.
AAis.-,if;. Athis, .MS. fol. (JO, V" col. 2.
Aasik. r.Lgle de S' lif-noil, .MS. de IJouhier,
Aisé, participe et adjectif. Qui a des commodi- p. fX).
Testarn. du C" d'Alençon, .1 la suite de .loinville,
Ak.sm':.
tés, (les l'acililés. p. 182. -
Fabl. .MS. de S' Germ. fol. 49, V" col. 3.
Le mol ((/.s<' subsiste avec plusieurs signilicalioiis, AisKD. Livres des llois, MS. des Cordel. fol. (17, ii" col. 1.
toulcs iiualo^ues à celles du verbe uiser. Mais on AisiÈ. Fabl. MS. du H. n° 7015, T. Il, fol. IM, V" col. 2. -
Le .fouvencelj JIS. p. \T>S.
ne diioil plus 1" en purlunl de (iueli|u"un ([ui n'a AsAsfc. Atlns, iMS. fol. GO, V» col. 2 variante du MS. du Roi. ;
pas le loisir, la commodilé d'aliendre, ((u'il n'est AssA.sK. Ane. l'oët. fr. MSS. avant 1300, T. III, p. 1271.
point (lisir (rallcudi'e. (Kabl. ms. du li. n" 7015, Avsii. Lanc. du Lac, T. Il, fol. 82, Iv col. 2
Avsiii. Ibid. T. I, fol. .')8, H» col. I.
T. Il, loi. 14'i, V'fol. '2.)
EsÉ. Uritton, des Loix d'.\ngl. fol. 141, R".
-1" En parlant d'un débiteur ([ui n'a point le
moyen, la commodité de payer, «m'il n'est pas aisé
Aiséenient, adv. Facilemeul, commodément.
de payer, (neaumanoir, Coût, de Ueauvoisis, p. 141.
— liouteiller, Soni. rur. |i. S;58.^;
Gaiement, joyeusement.
Du mot aise, on a fait aisécment, ou aisémoit
;î' Kn parlant d'un lioiiniie qui a la commodité,
qui subsiste dans le premier sens. Cependant on ne
la l'acililL' irexéculer une chose, ((u'il est aisé de
diroit plus
l'accomplir. (Sainlré, p. 3r>7.) Dans le sens contraire,
:
on disoit, Diat-aisé. (l'ercef. Vol. IV, fol. 152, IV.) trouverez, ne vous desplaise,
I
Si cora de boire et de raengier,
parlant d'une personne (jui s'exprime avec
A' Vax
ICt de aisiémcnl couchier.
facilité, ([u'elle estbien «/s/VV ilc parûtes, (.luvenal
Cléoraadcs, MS. de Clignai, fol. 49. R" col. I.
desUrs. llist. de Charles M, p. lO'J.)
5" En parlant d'un liomme incommodé de la (Voy. AisivioiF.NT ci-après.)
goutte, à qui la goutte ùte la facilité d'agir, qu'il est On a dit aisément pour gaiement, joyeusement.
mat aisé de sa personne, (.laligny, bist. de Charles « S'ébatoit ledit messire Charles de parolles avec ce
Vin, p. 2G.) « messire Henry... et passèrent ainsi (.elle nuit
0" En parlant d'un Courtisan trop incommodé par « moult aisément. - (Froissart, Vol. 1, p. 285. —
l'âge pour continuer de vivre à la Cour, qu'il n'est Voy. .'Vise, Aiser, etc.)
plus aiscd à ester à curt. (Livres des Rois, ms. des VARIANTES :
Cordel. fol. ()7, It" col. 1.) AISÉEMEXT. .ToinviUe, p. 35. - Nicot, Dict.
7° En parlant de que!([u'un riche en vaisselle et AiisiÉ.MENT. Parton. de Blois. MS. de S. Germ. fol. \Tù\. R».
en argent, qu'il est bien aisé de vaisselle et trésor. j^isÉMANT. Monet, Dict.
(Froissart, Vol.
.\isÉMENT. Orth. subsist. - Froissart, Vol. I, p. 285.
I, p. 30i.)
AisiEMEXT. Cléomadés, MS. de Gaignat, foL 49, K" coL I.
8° En parlant d'une terre où l'on a la commodilé
AsiÉEMENT. Ord. T. III, p. 435.
de Feau et du bois, qu'elle est aijsiée de rivière et
de forés. ^Lanc. du Lac, T. 1, fol. 58, R° col. 1.) Aisément, sutjst. masc. Repos, loisir, facilité,
9" Enfin on ne diroit plus en parlant d'une mai-
commodilé. Chose de commodité voiture, droit de ;
son, d'une abbaye par exemple, où l'on doit trouver chauffage, de pâturage, etc. ustensile. Lieu de com-
rassemblées toutes les commodités de la vie, qu'elle modité.
« doit eslre ensi aasiée quetotes les choses dont en
Ce mot dérivé d'aiser sigiiifioit repos, loisir,
« aura mestier soient dedenz. » (Règle de S' Benoit, facilité, commodité.
.MS. de Bouhier, p. IKl.)
On a dit encore d'un homme qui jouit des com- \ ilortemer se herbergèrent ;
modités de la vie dans une condition médiocre, Sont une nuit illeuc remez.
qu'il est aisé. Cette acception étoit autrefois plus Rom. Je Rou, SIS. p. 2G0.
générale. Se tant de hardement avoit
Dame, dist-il, c'estoit folie .\ssez aièsement et loisir
Que le neveu votre Seignor De son coraige descovrir.
Amiiez de si fol amor ; Fabl. de iMS. de S. Germ. fol. Gl, R" col. 2.
Li péchiez doubles en estoit.
Sire, se Diex conseil m'envoit. On a dit,mettre en subjection par aisément du
«
C'est la coustumes de nous famés, " corps, » pour attacher, sans (.'iler la facilité d'agir.
Et de nous uaisies dames. " Enfermez deux à deux et mis en subjection la
Fabl. MS. du R. n- T-ÎIS, fol, 200, l\' col. 2.
« plus seure que faire se pourra par tels endroits
S"est ormoult riches arrivez, " de leurs membres et aisément de leurs corps
La merci Dieu, et aaissic:. « qu'ils verront estre à faire. » (Hist. de Paris,
Atbis, MS. fol. GO, V' col. 2. T. III, p. 598. —
Voy. Aise.) « Jlon couronnement...
On lit rtSrtS(/s; (ibid. ms. du Roi.— Voyez Aiseu « sera entre Sidrac et Tantalon pour Yaisement
ci-après.) « des loingtains princes. > (Percef. Vol. I. fol. 117.
VARIANTES :
V° col. 2.) « Manda au Roy Loys par ses messages,
« qu'il venist al encontre de luy, là où il pourroit
AISÉ. Orth. subsist. - Froissart, Vol. I, p. 304. - Bouteil-
1er, Som.
rur. p. 838. " mieulx à son aijsement. » (Chron. S' Denvs, T. I,
Aaisie (fém.) Fabl. MS. du R. n° 7218, fol. 200, R° col. 2. fol. 19C, R°.)
AI — 30 i — AI
On dit encore « à son point etaisemoit, " pour
: Charles VI, p. !).">.) « Laissons chaufl'er madame, et
dire, à son loisir, à sa commodité. ^Dict. de l'Acad. « soy un peu aiser en son privé. » (Saintré, p. 557.)
Par extension, ce mot a signifié les chost'S mêmes Si m'oisf" selonc la saison
qui procurent des commodités en général voilure, ; Du temps joli.
droit de chauffage, de pâturage, etc. ustensile, cliose Pensant au bien fait cors poli
Qui mon cuer a si amoli.
de commodité dans un ménage. « nue nulle per- Jehan, de Lescur. chans. fr. à la suile du Rom. do Fautel,
« sonne... n'ait povair de prendre clievaus, bestes, MS. du R. n- 6812, fol. Cl. V col. 2.
» charrètes, batiaus, ne autr'cs aiscmi'us ou voitu-
Les Chevaliers fait aciiscr:
« res par terre, ou par yau, fors seulement, etc. " Et le mcngier fist aprester.
(Ord. T. I, p.4r)9.) « Tous cens qui ont aiscvicnl ou Etlriib. fabl. MS. du R. n' 7996, p. 81.
" dit bois, doivent un tourtel. > (Voy. Du Gange,
en latin aqua ; et dont l'origine est plus vraisem- S'aiser, devenir facile. • Je voyois.... les diflicultez
blablement la même que celle du mot aise, en « de mon entreprise s'aiser et se planir. » (Essais
Italien ayio. (Voy. Ai(;emi;nt ci-dessus.) de Montaigne, T. II, p. 435. Voy. Aise.) —
On comprenoit sous dénomination générale
la La jouissance des commodités de la vie procure
d'aisément, les ustensiles, les choses de commodilé le repos. De là, ou a dit aiser pour jouir des com-
nécessaires dans un ménage. « Gie aurai... sis de- modités de la vie, vivre à son aise, commodément
< niers de la livre don meuble cbascun an, fors que et en repos. (Voy. Aise et Aise.)
« en armeures et en robes faites aveuc lor cors, et
Ceus est beaus et preus assé,
« en aise)iie)ilz d'ostel. » (Généal. de la M. de Chas-
S'ilest riches et assasés
lillon, pr. p. l'i; Voy. Aysinks.)
lit. del'i.'il. — Et s'eust de coi aaifiisr,
:
Enlîn ce mot s'est dit d'un lieu de commodilé. Partant lairoit le tornoier.
« Par droicte loy de canon, il est défendu à toul Ane. Poûl. fr. MSS. avant 1300, T. III, p. 1211.
VARIANTES :
Dans une signification active, on disoit aiser
AISEMENT. Orth. subsist. - Crétin, p. 51. - Clém. Marot, pour enrichir, nourrir, fournir, meubler, etc.
p. 563, etc. « S'aident de nos deniers, et en demeurent riches;
AifesEMENT. Fabl. MS. de S. Germ. fol. 01, R» col. 2. " et acheplent terres, et font grans maisonnemens
AiGEMENT. Nouv. Cout. gén. T. I, p. 4il, col. 2.
« et autres choses; et si en aisent ceux qui, etc. »
Aysemext. Ibid. T. II, p. 9i, col. 2.
É.SEMENT. Rom. de Rou, MS. p. 200. (Ord. T. II, p. m'i.) Viande avoit à plant(=, telle
><
Rendre facile. .louir des commodités de la vie. " moy ccsl pèlerin eu la cliaiubi-e el le liens bien
Procurer les commodités de la vie; enrichir, nour- " secrètement, el r«/.s<'de lout ce qu'il luifauldra. »
rir, fournir, meubler, etc. Contenter, satisfaire un (Modus el Racio, ms. fol. 277, V°.)
besoin naturel, une passion. On a même dit aiser un lieu, pour l'accommoder,
Ce verbe dérivé du substantif aise signifinit re- le rendre commode en le meublant d'une façon
poseï', se reposer, prendre du repos. » Sii-e Che- convenable. " Feray... «/.série lieu de toutes choses
« valier vaincu, or vous aijse::, huy mais car ; « dont il est meslier. » (Lanc. du Lac, T. III,
« jamais en autre lit que en cestuy ne vous ayserez fol. 03, V" col. 1.)
« vous. » (Lanc. du Lac, T. II, i'ol. 4, R" col. 2.) Ces acceptions particulières et plusieurs autres
• Iceux Gendarmes arrivèrent il Calais pour de même espèce forment l'acception générale
« eux ref.iire cl aisier comme bien meslicr eu d(//.s('/', accommoder, procurer des commndités.
« avoient. » (Jean le Fevre de S' l'.emy, liist. de I « Deux Escuyers pour servir Gérard et aiser. »
AI — 305 - AI
(Ger. de Nevcrs, part, II, p. Î)G. — Voy. Aisi: ci- nom ! entend si douce nouvele ;
J)ésuse-toi, et renouvelé
dessus.)
De ta pensée mol uinive;
Clmsciinn tout son povoir fait Raferme ton cuer qui chancelé ;
De luiservir ot uaiiiier: Se en toi as bonne estincele
Un petit le firent mcngier, etc. En plus grant ardour la ravive.
CIcorandùs, MS. ilc Gaignat, fol. 19, V col. 3. Miserere du Reclus de Molicn», MS. de Gaignat, fol. 214, V- col. 1.
Car ailleurs va aisicr son corps. Les Flagellans qui se répandirent en France,
Eusl. des Ch. Pocs. MSS. p. 448, col. 4. l'an 13'<(), céléhroient les soullrances de Jésus-
Cousines baisent leurs cousins. Christ par un cantique, dans lecjuel on lit :
aiser a pu signilier en général, contenter. (Voy. Loons Dieu vos bras ostandez ;
;
Et en l'onneur de sa seuffrance,
Aise ci-dessus.) Chéons jus en croix, en tous lez.
VARI.\NTES :
Cl.ron. fr. MS. de Nangis, an t349.
AISER. Modus et Racio, MS. fol. 140, V». - Cotgrave,
Nicot et Monet, Dict. paroit qn'arsil est une faute ; quelques vers
Il
Aaiser. Estrub. Fabl. MS. du R. n° 7996, p. 81. - Dit de plus bas, on trouve aisil. On a dit dans un sens
Charité, MS. de Gaignat, fol. 21,5, V" col. 1. propre et figuré tout à la fois :
Ayser. Saintré, p. (ïJS. - Lanc. du Lac, T. 111, fol. 13, V» la punition du péché originel dans les descendans
col. 2. — La Salade, loi. 14, 'V» col. 1. Villon, p. 71, etc. — d'Adam.
Aysier. Gace de la Risjne, des Déduits, MS. fol. 82, R». —
Percef. Vol. IV, fol. 61, R» col. 1. Dist Salemon le soutil.
ÈASER. Reg. de Maynard, ofiîc. des Remembr. Échiquier Que l'aigre grape lïaisii
de Londres, tit. de 1373. Mangièreut en ramenbrance.
Eust. des Cil. Poés. MSS. p. 84, col. 3.
Aisieus, adj. masc. cl fém. Facile, accom- VARIANTES :
modant.
AISIL. Fabl. MS. du R. n» 7218, fol. 124, R" col. 1, etc.
On a désigné la facilité
de quelqu'un h se con- AiziL. Régime de vie, sous S' Louis, cité par Falconnet.
tenter d'une chose, à s'en accommoder, en disant: Arsil. Chron. fr. MS. de Nangis, an 1349.
EsiL. Du Cange, Gloss. lat. au mot Igni^ grœcus.
Je cuit qu'il en seroit aisieus à conseiller.
Guileclin de Sassoigne, MS. de Gaignat, fol. 252, V col. 2.
Aisin, subst. masc. Vinaigre.
Pour signifier que la pensée de l'homme est faci- Ce mot, qui diffère d'aisil par la terminaison,
lement portée au mal, on a dit qu'elle est mal aisive. n'en avoit que le premier sens.
I. 39
.
AI — 300 — AI
. . ._La crois où Diex fut penez, bêche, que par une terminaison Languedocienne ou
Li aisins dont fu abeuvrez, etc.
Provençale. Borel. Dict. aux mots Aisccaii et Lou-
Fïbl. MS. du U. n- Tf IS, fol. 13*, R- ool. 1
che. —
Du Cange, Cdoss. lat.au mot Lissadonus.
(Voy. AisiL ci-dessus.) — Voy. AiscKAf, Aiscette.)
c'étoit l'assurer après l'avoir crue trop légèrement, " sée par les choses ensorcelées que les Magiciens
avec trop de facilité. « mettent aux entrées des portes. (Bouchet, >•
VARIANTES :
Essoi. Cotgrave, Dict.
AISOUR. Ph. Mouskes, MS. p. fi2.5.
AisoH. Id. p. 667. .Vîssôle, subst. fém. Aisselle. En latin a.iilla,
diminutif d'a/a, aile. In Juge qui ne cache pas au
Aissade, subst. fém. et. masc. Bêche, sarcloir. coupable la pitié dont il est ému, s'expose à trahir
Ce mot ne diffère iVaisceau pris dans le sens de la justice. C'est pouniuoi l'on a dit ligurénient :
AI — 307 AI
S'aucuns contre la loy nivùle, « d'essieu de chariol, tenant la roue à l'essieu. •
Juge avant pour lo droit ataindre; (Monet, Dict.)
Et soit pitez desouz l'ais-xrlc.
Mais ainvois que plus lo tlaùle, VARIANTES :
guer d'aisselhiirc. (Voy. Aisskm.aiiu: ci-dessous.) Anciennement on s'approchoit des murs d'une
Les jouets (renfanl, les liocliets sont ordinaire- place assiégée, sous une couverture d'^ss/:-, espèce
ment attaches avec un ruhan qui passe de l'épaule de galerie faite avec des ais, des planches, des
gauche de l'enfant sous le bras droit, sous l'aisselle Madriers.
du bras droit. De lu, on a nommé aiscelliêres, ces ... cil des creniau? qui les béent
Leur giétent mainte perre dure.
hochets, ces jouets d'enfant. (Dourg. de Orig. Voc.
Mes il font une couverture
Vulg. fol. 58, V'.) X)'i;ssiz, pour leur fait achever;
VARIANTES :
Si que nul ne les puet grever.
G. Guiarl, MS. fol. 78, R'.
AISSELIÈRE. Cotgrave, Dict.
AiscELLiÈUK. Bourg, de Orig. Voc. Vulg. fol. û8, V". On nommoil figurément mantel d'essis, une es-
pèce de fortification en ais, une espèce de palissade.
Aissellaire, adj. Axdlaire.
Là endroit séoit un moulin
Qui appartient ;i l'aisselle. (Voy. Aisséli;.) On croit Où l'en ot souvent moulu blé,
qn aiscellare est une faute, et qu'on doit lire aisccl- D'un inini/el rf'es.sis afublé.
VARIANTES :
Aisser, suhst. masc. Madrier, ais, planche. Esse. AISSIL. Cotgr. et Oudin, Dict. - Monet, Diet. au mot Essil.
Sorte d'ais fort épais. « Les aissers acclampés et Aissi. Cotgrave, Dict. — Dict. de Trévoux.
« chevillés ansamble, » dont parle Monet, au mot AissLS. Monet, Dict.
Essil. Fabl. MS. du R. n» 7G15, T. II, fol. 191. V» col. 1. -
aisser, formoienl vraisemblablement ce qu'on nom-
Monet, Dict.
moit figurément manteau d'aisscllez-, espèce de pa- Essis. G. Guiart, MS. fol. 203, V'.
lissade servant à la défense d'un poste, etc. (Voy. Essiz. Id. fol. 314, V».
AissiL.) « Y avoit manteaux d'aissellez, et sur le
« derrière longues broches de fer pour clorre une .Aisu, subst. masc. Vinaigre.
« bataille.... el à chacun d'iceux étoit assis un veu- En Grec, S^i>. (Voy. Aisil ci-dessus.)
« glaire, ou deux. » (Monstrelet, Vol. I, fol l'28, 1{°.) Li filz la Virge pure et monde. . . .
Peut-être faut-il lire aisselles ? (Voy. Aiscelle ci- Por nos fu traiz pt desachiez,
dessus.) Quoi qu'il en soit, aiscler paroit avoir la Eatuz, escopiz, déhachiez.
De fiel, d'ais» enpoisonnez
même signirication qn'aisser dans le passage sui- Et d'.Vube-espine coronez.
vant entur le temple, de quatre parz fud uns
: « Hist. de S" Leocadc, MS. do S. Germ. fol. 27, R' col. 3.
« murs de treis estruiz de aiselers ki bien furent
« poliz, c asis, e afermez. » (Livres des Rois, sis. Aital, adj. Tel.
desCordel.fol. 87, V" col. 2.) C'est un mot Languedocien, formé d'ital. (Borel,
Ce n'est (jue sous l'orthographe aisser, que ce Dict. au mot Ital. —
Rabelais. T. V, p. 12; note de
mot signilloit esse ("2) ; « lie\isse, cheville de bout Le Duchat. — Voy. It.vl ci-après.)
(1) Mais avant de plus le flageller, il t'est permis, (n. e.) — (2) Vient de la lettre s, à cause de sa forme, (x. e.)
AI - 308 — \ï
Aitre, siibst. viasc. et fém. Parvis. Cimetiîre. Du Cange dérive aistre ou âtre en ce sens d'un
Cour. Foyei', clieminée. Maison. Existence, état. mot Saxon (3), d'où les Anglo-Normands ont fait
Ce mot, dérivé ilu latin «//•/«)«, signilioit parvis : astre, en \iii\n asirum.
le parvis intérieur et extérieurdu temple des .luifs; Ij'àtre, cheminée fait partie d'une
le foyer, la
le parvis d'une église, etc. « Les altels (lue Manas- maison. De ce mot pris figurément a signifié la
là,
« ses out fait as dons (litres dcl temple, etc. » maison toute entière, comme le mol feu signifie
(Livres des Rois, .ms. des Corde), loi. I.M, V-col. i.) toute une famille. « Le astre demurra al pûné. »
Le parvis intérieur, « le aitre ki plus fiul prucein fl (Voy. Du Cange, Closs. lat. au mol Astru)n.)
' al temple.... fud H ailres as pruveircs. » (Ibid. Qui n'a ses enfans dont repaistre,
fol. 8;»,V" col. ±) « Dédiad li Reis la meited de Dont il a si.x ou sept en l'ai$lre.
« Vailre ki ert devant le (cmple, etc. » (Ibid. Miserere du Reclus do Moliens, MS. de Gaignat, fol. 205, V" col. Il
fol. 0-J, V" col. '1.) « Le Itoy Contran fit occir Cho-
« nulplie en Vuitre S' Martin de Tours. » (Chron.
De là encore l'expression, « sçavoirles âtres, les
rt//;'(',s d'une maison, d'un logis. » ^l)u Cange, ubi
S' Denys, T. 1, fol. ."18. ] On appelle encore ;i Rouen
ïaitre Motre-Dame. le parvis, la place qui est devant
suj)rà —
Dict. de Trévoux aux mots Aitre et Atre.)
AITIIE. S' Itern. Serm. fr. MSS. p. 77. - Livres des Rois,
On encore proverbialement d'une maison où
dit
MS. des Cordel. fol. 80, V» col. 2. - Kabl. MS. du R. n" 7015,
la cuisine est Jort mauvaise, « ([u'il n'y a rien de si T. II, fol. 131, R" col. 2, etc. - Borel, Dict.
« froid que Vàlre. " Cette expression semble avoir Aistre. Fabl. MS. du R. r." 798<l,fol. 2i0, V» col. 2.
.V.sTiiF.. liorel, Dict. au mot Aire.
été propre aux f'arisiens. « En sa maison, il n'y
Athk. Ph. Mouskes, MS. p. ,315. - Coût. gén. T. I, p. 34.
« avoit rien si froid que Vàlre, comme nous parlons
— Dullin, Nicot et Monet, Dict.
« à Paris. » (Apol. d'IIérod. p. 150.) Atiue. Ménage, Dict. Etym. au mot .ilre.
(1) prochain, (n. e.) - (2) est accroupi. - (3) Aire n'a pas li même origine que aiirc, la forme ancienne étant aistre.
L'ancien allemand astrih, plancher carrelé, doit être l'origine de ce dernier mot. (N. e.)
;
AI — 3(19 — AJ
Aiiulai', vcrlic. Aider.
faiil-il dire ajuler, au
Kii laliii adjularc. l'eul-èliL! A17.E.Du Cange, Gloss. lat. au mot Ajacis, col. 2.59.
lien d'aJHCcr. Aiiolons lu Saint Kspiril.... iv"il
« AicK. Dict. de Trévoux.
« nostro (Icsicr njucct, elc. " ^S' Iterii. Senii. IV.
MSS. p. IS'i.) .\j()!i('r, verbe. Enjoliver, orner, [larer.
Dans le sens primitif, rendre joli, c'est-à-dire,
Cil faliron (I) (|Uo'l solient (i) aiudar
li
Manuscrit do S' Benoîl-sur-Loire, p. 271. extension de ce premier .sens, ajolier s'est dit dans
la signification figurée d'enjoliver, en parlant des
Venez moi sccourre, fine amour ;
Venez m'ahidur, bonne amour. choses; d'orner, parer, en jjarlant des personnes.
De riCscur. Cliims. fr. ù la s. du Rom. do Fauvol, MS. du R. n" 0812. (Voy. Cotgrave, Dict.) On l'employolt comme verhe
réciproque. • Elle avoil moult grant désir d'avoir
(Voy. AiDK» ci-dessus.) <i
en son auclorité ung cani.se dont elle vi'oyt assez
VAIUANTES :
« près d'elle ([ue ung Chevalier s'en ajolijiiit (plus
AIUDAR. Jehan de l'Escur. à la suite du Rom. de Fauvel, <i bas, on lit) : se paroit. » (Percef. Vol. I, fol. I'i.3,
AIUDE. Du Cange, Gloss. lat. au mot Aiiula. ver. (Voy. Ajolier ci-dessus.) Le luxe étoit tel en 1 '«43,
Adjuge. L'Amant ressusc. p. 1.51 et 152. que les Pages du Duc de Bourgogne, « portoyent
Adiudh.\. Serment de Louis Roi de Germanie. « divers harnois de teste, garnizet ajolivex: deper-
AiUDH.\. Serment des Seigneurs François , sujets de « les, de diamantz et de balais.... dont une salade
Charles le Chauve.
« seule esloit estimée valoir cent mille escusd'or. »
(Monet, Dict. —
Ménage, Dict. Etym. Dict. de — « grosses lances, etc. » (Ibid. p. IC^.)
(1) manquèrent, faillirent. - (2) avoient coutume. - (3) en. - (4) prison. - (5) Ces quatre derniers mots sont en latin :
jîOJi illi ibi ero. (N. E.) — (6) Ce mot a été traité de bien des manières : il donne encore ai'jues, il a même donné Dax
{ad aqiias). (n. e.)
.
AJ 310 — AK
être composé, en jjénéral un vtMoinent
siçrnifioit Venins destruit, quant est beue ,
propre à niclli'o par-dessus l'habit, ou la robe. De Quant serpent pomt (1), s'en fait ajue.
Marbodus d.; Corn. .in. XXXII, col. IGGl.
là, on a pu dire en parlant d'une paysanne «[ui
avoit mis un pirde-robe, espèce d'habillement de Au liguré, le mot ajue a désigné celui qui aide.
toile qui servoit à conserver celui de dessous, qu'elle « Il porat avoir tantes ajties. Umi compaignonscum
étoit (ijoppée. « Elle avoit prise une chemise blan- -. il avérât, etc. » (S- Bern. Serm. fr. mss. p. 18G.)
« une s'Oi'Stirelle, un jrarde-robe. Href, elle
ciie, En latin, « tôt sunt au.viruirii, quot socii. » (Id.
« en beau point et propre
ctoit Ainsi ajoppce, vSerm. lat. col. 801. — Voy. Aide ci-dessus.)
« et bien lavée, elle se mit environ son beurre. »
VARIANTES :
dans les manuscrits. (Voy. .Vjo.nc.) Quoi qu'il en soit, particule de, et signifioit s'aider d'une chose, s'en
ttjous au pluriel désignoil une espèce de irenèt. se- servir, en faire usage. « De griès mediciues ne
lon Colgrave (Dict.) « En laiiuelle terre avoit ffyoo;/s, « s'ajiiet mies. » (S' Bern. Serm. fr. mss. p. 108.)
« etc. " (Letl. de 1395, citées par D. Carpent. suppl.
CONJCÇ.
Gloss. lat. de Du Gange, au mot Adjotum.)
Ajiiel, indic. prés. Aide. (S' Bern. Serm. fr. mss.
Par extension, ce mot sous l'orthographe adjnub
page 3-21.)
signifloit le terrain même où croissent les njous,
Ajiisl, subj. prés. Aide. En latin .Irf/Hii^^ (Id. ibid.
« Terres qui sont appelées adjoitbx. elc. » (Carlu-
page 'iH.)
laire, C\U\ par D. nurpculier, suppl. (Jloss. lat. de
Du Gange, au mot Ailjolnm.) > Pour la moitié d'un Ajuère, snbst. nuise. Gelui qui aide.
« adjoiib, séant vers le boisj etc. » (Id. ibid.) (Voy. AiDiÈRE ci-dessus.) « Molt esl feolx. (3) ajuères
« cil ki lasseiz ne puet estre. » (S' Bern. Serm. fr.
VARIANTES :
p. 330. —
Voy. AiEVE ci-dessus.) Alvonkeur,
mentaire.
suhsl. inasc. Exécuteur testa-
Diex ait merci des trespassez ; (Voy. Akenket ci-dessus.) « Keunsiseonset entau-
Que le hiens qu'il ont amassez
Ne lor feront jamés ujuu. " iiscoiis (V por ahoilwnrs i\c cbil no tintaument
FaU. MS. du R. n" 7218. fol. 138, V* col. 1
" Mrs>irc (iii.itici- Scihicrs, clc. • \Gar|ientier, llist.
de ('.iiinl.iay, T. Il, i)r. |). 18, lit. de 1133.)
Se faire ajue d'une chose, signifioit s'en aider,
comme dans ces vers où l'on a dit en parlant de Akkor-schado, snbst. niasc. Dégât, dommage.
rÉinalliile :
Ge mot emprunté de la langue Thioise signifie
(1) pique. - (2) si les. - (3) féal, loyal, (n. e.) - (4) choisissons et établissons.
AL — 311 - AL
dans la coulume il'Alost, • doinmaî^es faits aux Anandulk. Nicot, Dict. au mol Anaudule.
Anaudule. Id. ibid.
« bois, fniicts, prcz, estoiipeinciil el omporis des
u liayes cl liayons et semblaJjles (loiiiiiiat;es. » .Vhihjrc, adj. Dispos, agile, vif, léger, svelle.
(Nouv. Coiil. i;én. T. 1, p. llJJa, col. 1.) (iai, joyeux.
VAIUANTKS : Ce mut (lu'on dérive du latin ulncer signifioit et
AKKER-SCHAnE. Nouv. Coût. gcii. T. 1, p. 1132, col. 2. signifie encore, sous l'ortliogitiplie alèijre, cette
ACKEU-SciiADK. Ibid. p. H3;), col. 1. disposition naturelle des parties du corj),;, dont les
elfets -sont l'agilité, la vivacité, etc. On disoit en ce
AI, prcposilionct article. Au, etc. sens: « alaii/redc sa personne, • 'fJûdefroy, ohserv.
C'est la prc'posilioii ù réunie ;i l'arlicle le. Pc al. sur Charles VIII, p. .'îjI variante margiri.) ; Ne se <.
(Voy.
En latin aliud.
Va..) On a dit
Souvent on écrivoit cl pour al.
en parlant d'un Cbrétien nue
,Ms. des Cordel. fol. 17;5, V" coi. 2. Voy. ALAinnE- —
.MK.NT, Al.AUaiESSK, Al.AIGIlETK, AlaIGRIR.J
l'amour des ricbesses aveui;le sur ses devoirs :
Fragm. de i'hîsl. do Boèce, MS. do S' Iknoîl-sur-Loire, p. 273. Estienne, Nicot et Monet, Dict. — Rob. Estienne, grazn fr.
p. 106. - Dict. de Trévoux.
.... me rasaut amers fine Alègre. Orth. subsist. — Livres des Machabèes, MS. des
D'un très doue mal ; Cordel. fol. 164, R» col. i. - J. Marot, p. 36.
Car je ne pens à riens al, ALiÈcnE. Athis, .MS. fol. 3i, V» col. 2.
Fors là où mes cuers s'acline. Aligre. Gloss. du P. Labbe, p. .ôOf et 526.
Ane. Pocl. Fr. MSS. avant 1300, T. Ul. p. TO-i. Allaigre. Rabelais, T. II, p. 212. - Id. T. V, p. 101
Allègre. Percef. Vol. V» col. 2.
V, fol. 80,
De là, les composés alsi, ausi, etc. en latin, Haliègre. Luciilaires, du
R. n"7989, fol. 22i, V» col. 2.
.MS.
aliud sic. (Voy. Ausi.) Haligre. Lucidaires, MS. de Gibert, fol. 35, R".
Défaillance.
ALAIGREMENT. Rob. Eslienne et Nicot, Dict.
Dans sens propre, diminution de tension au
le ; Alégremant, .\laigremant. Monet, fJicl.
figuré, défaillance par le relâchement, la diminution
des forces. iCotgrave, Dict. Voy. Atacliir, sous — Alaiyrcsse, subst. fém. Agilité, vivacité. Joie,
Alasciier ci- après.) alégresse.
Les significations de ce mol sont relatives à celles
Aladule, sulist. .Nom de pays. de l'adjectif Alaigre. (Voy. Alaigbeté.)
une contrée d'Asie proche du Kurdistan,
C'est VARIAMES :
Martinière.) VARIANTES :
vABiA?;Tiis :
ALAIGRETÉ. Rob. Estienne et Nicot, Dict.
ALADULE. Nicot, Dict. - Dict. de la Martinière. Alegret.\t. Fragm. de THist. de Boèce, MS. de S. Benoît-
An.\dole. Dict. de la Martinière au mot .i/adule. sur-Loire, p. 275.
(1) couvre, offusque. - (2) cœur; en latin, cur. - v'v pense. - (4) C'est l'AnatoUe actuelle, (x. e.)
,
AL — 31-2
AL
Alaigiir, l'crbe. Rendre dispos, gai, joyeux. n voila assomme d'un toict de tortue qui échapa
(Voy. AiAir.BE ci-dessus.) « F'ar l"aidcde Dacchus... " des pattes d'un aigle en l'air. » (Essais de Montai-
• sont liaull élevez les esperils des lumiains leurs ; gne, T. I, p. 'M\.^ Telle est l'origine de la significa-
• cori)S evidenlement alaif/ris, etc. » (Uaitelais, tion de notre adjectif alerte. ^Voy. .\i..virte.)
T. IV, p. '2711.) « Kist à maint Rei lor anui, et fl/c'- Souvent on (\s/ à l'erte, on veille pour garder les
<•groit Jacob en ses oueies. » (Livres des Macha- autres de surprise en les avertissant à temps d'être
bées, Ms. des Cordel. fol. 158, Y" col. 2.) sur leurs gardes. De là, notre adverbe alerte et
notre expression donner une alerte.
VABI.\NTES :
Aboivré alains qu'il pot. >' joyeux et halerte de sa personne. " (Godefroy,
l'a,
Fabl. MS. de S. Germ. fol. 56. K' cul. I. observ. sur Charles Vlll, p. ;^.")1. — Voy. A-l'aiiite
ci-dessus.)
tremblant comme feuille,
Alebis qu'ele pot se despeuille VAIUAXTES :
;
Lez lui se couche, si s'estent. AI.AIRTE. Bourg, de orig. voc. vulg. fol. 70. R°.
ibid. fol. 59, V' col. 1. Halehte. Godefroy, observ. sur Charles YIII, p. 351.
VAIÎI.\MF.S :
ALEINS. Fabl. MS. de S. Germ. fol. 59, Y° col. 1. l'appelant cuntrée alamande, du nom à'AlaMnda,
Aleinz. Ibid. fol. 68, V»col. 1. ville située dans cette ancienne province de l'Asie
(1) C'est le féminin du participe crto, contraction de cretto, du verbe ccijcre ou ergcrc, qui est le français cri/jer. (N. E.)
AL .31 ;{ - AL
At.AMiiiornit ci-dessous.) On a dit lii;ur('inciU en par- Qu'on soit lionnesle,
Gentil, galland,
lant d'iiiio feniineplanle " un jeuiii' jijentidionime
:
.Sougie, volant
< qu'olio avoil pris pour son aniy... renvoya dans
Comme un allant,
" la IcriiMion i)ar assassinat ny poison, mais par Et qu'au besoin test on s'appreste.
« altitiihl(iiiciiii')il de substance. « (liranlôme, IMason de» faulu-s aniour», p. 341 .
passer par l'alambic. (Voy. Cotgr. Dict.) Ce verbe, (Mém. de Comines, T. I, p. /i<)l.) Le Duc de Bour-
qui subsiste sous la première orlliograplie, n'est bon à ([ui le l'.oi d'Espagne feist présenter.... or,
<<
plus d'usage (lu'aii ligure. Cependant pour designer « argent et vaisselle. ... ne voult rien prendre
l'action d'un ])aiser de feu, sur l'àme de deux « sinon, chiens nommez allands, etc. « (llist. de
amans, on ne diroit plus figurcment :
Loys III, Duc de Bourbon, pAM. —
Voy. Froissart,
Allamhiipions dans nos feuz, Vol. III, p. 25'i. — Id. ibid. p. '22.)
Moy on te baisant, ton amc, Les alanx' vcanires avec lesquels on chasse aux
Et toy d'une mesme llame, ours et aux sangliers, tirent sur le mutin. (Voy. Nicot,
Par entremeslez accords,
La mienne aussi de mon corps. sont auques tailliez comme laide taille de
Dict."! « Si
« lévriers, mais ilz ont grosses testes, grosses lèvres
Pasquier. Œuv. nicsl. p. 382.
« et granz oreilles s'ijz muèrent d'un ours, ou
On ne Alambiqucr un universel, pour,
diroit plus, « d'un sanglier, ce n'est mie trop grant ji -rie. >
tirer une conséquence générale. « Cette proposition (Chasse de Gast. Phébus, ms. p. 110.)
« semble estre du tout nécessaire, si de plusieurs Quant aux alans de boucherie, ils servent à
« particularités nous alamhiquons un universel. » garder les maisons et à conduire les bœufs. (Nicot,
(Pasquier, Heob. Liv. VIII, p. 053.) Dict. —
Chasse de Gast. Phébus, ms. p. 110.)
Dans la signification figurée d'extraire, on a dit :
« ceux qui par cy-devant nous avoient enseigné
VARIANTES :
« d'escrire histoires, alambiqiiêrent de l'ancienneté ALAN. Cotgrave, Borel, Oudin, Nicot et Monet, Dict. —
Eust. des Ch. Poës. MSS. p. 4(13, col. 2. - Chasse de Gaston
« tout ce qu'il leur avoit plu. » (Pasquier, Rech.
Phébus, JIS. p. 279.
Liv.I, p. I.) « Honorons grandomcnl la Pi'agmatique Alant. Eust. des Ch. Poës. MSS. p. 232, col. 4.
« Sanction, que nous avons iilniiiliHiuéc des Con- Allan. Cotgrave, Nicot et Monet, Dict. — FouiUoux, Vén.
fol. 118, V°. - Gace de la Bigne. des Déduits, MS. fol. 99, R».'
« elles de Constance et de Basle. » (Id. ibid. Liv. 111,
Ai.LAND. llist. de Lovs III, Duc de Bourbon, p. 134
page 237.) Allant. La Colomb. Théàt. dhonn. T. L p. 143.
On en les passant par l'alam-
clarifie les liqueurs HiLLAND. Epith. de M. de la Porte, au mot Chien.
bic. De là, onencore figurément qu'une affaire
dit
a passé par Falambie, lorsqu'elle a été éclaircie, Ah\n(jonvé, part. Devenu ou rendu languissant.
examinée, approfondie avec soin. Telle paroit être (Voy. Alangourer ci-dessous.) « En la République
la signification A' alambiqucr àM\s les vers suivans; « d'Athènes... il estolt loisible à la femme choisir
Mille jaloux soucis m'environnent le cœur ;
« quelque personnage de mise, qui suppliast au
Et comme les amans entretiennent leur peur, « deffaut du povre allangouri mary, h la charge,
J'alainhicque mon songe, et le tiens véritable. « etc. » (Arest. amor. Nouv. édit. p. 491 et 492.)
Œuvr. de Dcsportcs, p. 3G9. On a désigné l'effet d'une passion amoureuse en
disant :
VARIANTES :
L'ame d'amour alanrjourée,
ALAMBIQUER. Orth. subsist. - Cotgrave et Borel, Dict. Tantost il veut ses cheveux frisoter,
Alambicquer. G'Aivr. de Desportes, p. 369. Se parfumer, se tiffer, mignoter.
Allambiquer. Pasquier, œuvr. mesl. p. 382. Dialog. de Tahureau, fol. 195. R'.
ÉL.MUBiQUER. Cotgrave, Dict.
VARIANTES :
Alan, subst. masc. Espèce de Dogue. ALANGOURÉ. Dialog. de Tahureau, fol. 195, Ro
En Espagnol, akuio. L'origine de ce nom sera Alangouiu. Nicot et .Monet, Dict.
indiquée au mot Alanije. (Voy. Alanye ci-après.) On Alangourv. Fouilloux. Faucon, fol. 24, R».
distingue trois sortes d'.4/rt)!s. Le bon alun, celui
Alengouri. Pasquier, Rech. Liv. VI, p. 545.
Allangouri. Arest. amor. p. 491.
sans doute qu'on a nommé nlan gentil., est de la ÉLANGORÉ. Cotgrave, Dict.
tailledu lévrier. (Voy. Nicot, Dict.) « Bon alant doit Élangoury. Oudin, Dict.
« courre sitost comme un lévrier. » (Chasse de EsLANGOURÉ. Cotgrave, Dict.
EsLANGOURY. Oudin, Dict.
Gast. Phébus, ms. p. 115.)
Amour déteste
Alaïujoureisrcrft. Rendre languissant, affoiblir.
La pesant teste
Du nonchalant ;
Du verbe neutre langourer. on a fait alangourer
Et admoneste verbe actif, et souvent réciproque. (Vov. Alanguir.)
40
AL — 31^ AL
Or ce les faisoit rangourir (1) Grèse est moult fors, et Aloiie
Oui ne faisoit qu'altintjourir Si est plentivouse (2) et garnie.
CeiUx qui au monde se plungèrent. PU. Uoiukw, us. p. 33!.
Teslam. de Jean de Ueiui, Ter? l^l-iÂ23.
Cn Roi d'Alamje a donc pu faire présent d'un
Las! cet object m'énamoure...
Tout mon esprit s'ulamjoure,
chien rare au roi de Macédoine, à Alexandre fils de
Du regard qu il va mou%'ant. Philippe.
Pots, do Loys le Caroo, fol. 45, V'. Fluvinus l'excellent acteur,
VAR1A>TES Racompte oncoires ung greigneur
:
De la hardiesse et puissance
ALANGOURER. Poës. de Loys le Caron. fol. 4C, R». Et subtilité et vaillance
ALANGOCmn. Sagesse de Charron, p. IG-i. D'ung chien que le Roy d.'.llanye
Envoya, de sa courtoisie,
Alançjuir, verbe. Rendre languissant, aiïoiblir. .\uRoy .Mexandre le grant...
En sa court avoit ung Lyon;
Ce composé du verbe simple languir, étoit actif Grant estoit et lier et félon.
et réciproque, comme le composé alatttiouvcv. iVoy.
Langourer et L^ngcir.) Mont;iiL;m', peli^uaiit son élal ... le chien par le gavyon (3)
Si roidement print le Lyon
après une chute si violente qu'il éloit resté presciue Que le froissa quant l'ala prendre
sans sentiment et sans vie, dit « 11 me sembloit : Si que puis ne se pcult deffendre.
" que ma vie ne me lenoit plus qu'au bout des Gaco de la Digne, des Déduits, MS. fol. 73, Y'.
« lèvres je;
fermois les yeux pour ayder, ce me Il probable ([u'un chien de ce courage et de cette
est
• sembloit, à la pousser hors; et prenois plaisir ù
vigueur étoit de même nature que le molossus des
« m'ahiii'juir et à me laisser aler. » (Essais de Mon-
Latins, espèce de dogue venue de la Molossiile, ou
taigne, T. II, p. 70.) d'Épire en Italie; (|ue l'Epire l'avoit tirée A'Alanije,
Pour signilier que rien ne pouvoit affoiblir un et que les Alains ([ui s'établirent dans l'Espagne
désir de l'àme, on disoit y
:
portèrent cette même espèce de dogue, qu'en Espa-
Jamais de te servir, la fortune, ou malheur, gnol on nomme alano, alan en François; nom qui
Élauyuira mon ame d'amour pleine, etc. indique leur première origine. (Voy. Ala.> ci-dessus.)
Poês. de Lojs le Caron, fol. 70, V'.
VAUIANTKS :
(Voy. Ala>'gourer ci-dessus.)
ALANYE. Gace de Digne, des Déduits, MS.
la fol. 73, V».
Ale.nie. Ph. Jlouskes, iMS. p. 232.
;VL.\NGUIR. Essais de Montaigne, T. II, p. 70.
.\LLANGcm. Cotgrave, Dict. — Sagesse de Charron, p. 421.
Alapie, snbsl. fém. Nom de ville, ou de pays.
ÉLAXGUIK. Poës. de Loys le Carron, fol. 70, V". Peut-être Alapia ville de la Cœlé-Syrie, (lue
,
que le premier de ces peuples inconnus, qui se « Soiildans de ISahillonne et .Mabalocli le grant ,
répandit dans la Cermauie, les Gaules et l'Espagne " Turcii Razul, le Sire de Ralaque; les Roys de
étoit sorti des environs d'une cliaine de montagnes, > Maroth et de Alapie prins. » (Saintré, p. 500.)
Royaume de Macédoine. On a donc eu raison de " destriers, l'ung hurla à l'autre si qu'il n'y eut :
parler de la Grèce et de VAlanije comme de deux « liaye que de drap vermeil estoit pendant û/a;'de:
pays voisins et limiti'ophes : " tellement que le destrier de Messire Enguerrant
<\) avoir de la rancœur, de la haine. (N. E.) — (2) fertile, abondante. — (3) gorge, gosier. — (4) Il faut écrire ri l'arde ou
à l'harde ; c'est une forme féminine de hard, qui signifie grosse branche, bùton de charrette à bœufs: la haie était donc une
barre à laquelle était suspendue une éioffe de couleur, (.n. e.)
AL — 315 - AL
« loml);i et celiiy (lcSainlr(5 fust espaiik'. » 'SMinlnj, Clém, .Mai'ol, page 382. — C. Durant, à la suite de
ch;i[). xxxvir, p. 'ir»5.) L'Kdileur expliiiuaiU ces mots : Itonnefons, p. 105. — Pa.sipjier, Lelt. T. II, p. «7,
o si n'y oui liaye, etc. dit: comme la liaye...
(ju'il etc.) Outre acceptions iiu'il conserve, il signifioil
les
« la barricie, n'estoit ([iie de drap vermeil [itMidaid vigilance. Troys choses
..
communément font
" ù l'air, etc;. » Le passa!;-(! du clijipilre wxv, par « g;iigner les batailles; c'est assavoir arroy,«//«/';«r,
lequel il prétend jusliliei' l'explicaliou pcndmit à « et place choisie. » (J.d'Auton, annal, de Louis
Ml,
l'air, prouve seulement (jue les barrièi'csdela Lice, MSS. fol. do, R°.)
éloient des toiles tendues de lin drap vermeil. VARIANTES :
" Entra dedans les lices, en sou r:\uc: ordonne; et... ALARME. Orth. subsist. - Marot, p. 20. - Clém. .î. Marot,
il list son tour d'aller et de venir tout de loni; de p. 4.»i. - Nicot et Monet, Dict.
<i
la loille ((ui tendue estoit de tin drap vermeil. •>
Allaumk. Crétin, p. lin. - Pasquier, Lett. T. Il, p. 07.
(Saintré, ehap. xxxv, p. '240 et 247.)
Alas, exclamation.
C'est l'expression d'une douleur accablante et
Alargir, verbe. Lûcher ou alonger.
réfléchie. < Lors s'écria Adam en plorant e si dist
Proprement élargir. (Voyez Esi.argir.) Il y a :
R. n' 7837, fol. 7, R" col. 1.) « Il doit mettre son ALAS. Fabl. MS. du R. n» 7980, f> 09, V'' - Villchard. p. 14.
« limier devant soy en le tenant couit, atln qu'il se Allas. Livres des Rois, MS. des Cordel. fol. ''', V» col. 1.
« tieingne mielx îi routes, jusques à tant qu'il en
« ayt bien assenté; et puis li alnrgir le loyen petit
Alaschor, verbe. Lâcher, détendre, vider, des-
« à petit, ellesuivir bêlement. » (Cbasse de Cast.
serrei', débrider, délivrer. Affoiblir, faire tociber on
Pliébus. MS. p. 183.) Au reste, comme les idées par- défaillance.
ticulières de largeur et de longueur sont analogues
Du verbe
simple lascher, en latin laxare, on a
à l'idée générale d'étendue, il est possible qu'on ait fait lecomposé- alascher. (Voy. Lasciier.^ Le sens
dit alargir pour alonger, et que ce soit la signifi-
propre est lâcher, détendre vider, parce qu'en :
cation de ce verbe dans le passage qu'on vient vidant certaines choses, on les détend, on les rend
de citer.
plus lâches :
Fait alîuster ses gros engiens. Il ot foin et avaine moult fu bien aaisiez.
;
alarme en un seul mot. « Lors icellui gaitte com- quant Dame Oue
« mença à crier.... alarme; tray, seigneurs tray.
Se senti des dens aUischie
Dont souffert ot si grant hascliie.
« A donc se coururent armer. » (Ilist. de B. du
Sagement tret à li son col, etc.
Guesclin, par Ménard, p. 'i83.1 On lit, à-l'arme: Fabl. MS. du R. n» 7218, V
(Ibid. page 352. —
Voyez >'icot et Monet, Dict. — Le sentiment de la douleur, des maux eu général,
fol. 251, col. 2.
le ressort des organes du corps. Afin >> (jue le cause de leur nation plus souvent l'!slrctdiots,
;
•>grant cbaul et les yaues (|u'ilz beuironl en chas- c'est-à-diie ballcurs d'estrade, nom qui indique
« çaut ne leur puisse aUitichier le cuer, etc. » leur manière particulière de comballre. « l'sance
(Chasse de Gast. l'hébus, .ms. p. 140.) « Hz sont laz >' albanoise est d'escarmoucher, et esbourrer la
On disoit « meslée, et puis se retirer îi quartier après avoir
« et alascUix- et faonniz. » (Ibid. p. 2-2G.)
plus souvent ulacinr, aUischir en ce sens: sV(/rt- « donné l'alarme. » (Merlin Cocaie, T. II, p. 239.)
chir, s'ulaxchir peur défaillir, tomber en foiblesse, On retrouvera chacun de ces noms, placé dans
en défaillance. ^Cotgrave, Oudin, Nicot et Monet, l'oi'dre alphabétii[ue. Peut-être celui de Capelets
Poisson (iu"on trouve dans l'Océan oriental : Cependant le clui/x'ait Allianuis étoit une espèce
(Cotgrave et Oudin, Dicl.) Vraisemblablement l'al- de bonnet Tui-c, de ligure pyramidale.
11 devoit
bicore, « ainsi appelé à cause d'une espèce de pièce paroitre d'autant plus élevé qu'il n'éloit point garni
« blanche qu'il a sur l'endroit du cœur. » (Ménage, de la scsse, longue pièce de toile ou de tall'elas,
Dict. Étyin. —
Voy. Dict. de Trévoux.) enirclacée autour d'un bonnet de turban. Du reste,
CCS .\lliauois étoient habillés comme les Tui'cs et
loujdiirs bien montés. Ils comballoient ordinaire-
ALRACORE. Colgrave et Oudin, Dict.
.\lbocore. Dict. de Trévou.\, au mot Albicore. ment à cheval. Infatigables à la guerre, ils ne
laissoient point de repos ti l'ennemi, qu'ils afl'oi-
Albaiiois. adj. siihst. niasc. Habitant d'Albanie. blissoienl par de fréquentes escarmouches. Philippe
Soldai Alliaiiuis. Espèce d'liéréli(iue. Ecossois. de Comines i)arlant des Albanois ou hJsIradiuls au
Ce mot étoit adjectif lorS(iu'on disoit « Estra- :
service de la République de Venise, en I 'i9'i, dit (i) :
Dict. —
Rabelais, T. IV, p. 130. La Colonibière, — u cheval, comme les Turcs, sauf la teste où ils ne
Jls s'appeloient aussi Morieiis, parce qu'il y avoit « estoient faicts et duicts aux escarmouches des
(I) Voir J. Quicherat, Histoire rfit Costume, p. 3i8 et aiO: les détails qui suivent y sont résumés, (n. e.)
AL — 317 — AL
« montasnos, pointe de lance les iclournoienl
i^i
< rné Messire Mercure, très-gaillart homme el
« liaUuiL jn.s(ines leur iialaille. » (.1. d'Aulon,
l'i
K moult adroicl scelon la mode de leur pays,
annal, de Louis XII, an. !r.(t7 [i. l'i.) Ces lances, « lequel avecques luy avoit cent Albanoys, tous
" gens de trye (2) pour le niestier de la guerre. »
moins longues sans doute «lue les lances ordinaires,
s'appeloient demyes lances : (.1. d'Auton, annal, de Louis XII, mss. fol. fi(», !',•
et V°.) Le passage suivant ollre une descriidion
Les Albanoys avec dcmijes taiices
Bruire faisoient leurs pannonceaulx au vent. exacte de leur manière de combattre. « Avecques
i. Marot, p. 25. « soixante .l//>rtnoy.s des siens adressa aux Fspai-
Quoique les Albanois fussent très braves, surtout « d'autres Officiers fixes, un Commandant général,
etc. » (Daniel, mil. fr. T. II, p. 440.)
à cheval, le feu de l'artillerie auquel ils n'étoient
..
de Novarre, en 1500, ils leur refusèrent un sauf- p. 440.) Le Duc de Mavenne", en 1585, avoit quatre
conduit, « comme à ceulx (jui de gayeté de co:'ur cents Cavaliers Albanois dans son armée. (Voy. De
> pour picquer les François, de pays loingtain Thou, hist. T. IX, L. p. 403.1 Nicot, parle encore
8->,
« s'estoyent par trop de fois essorez. «"(J. d'Auton, des Albanois. présent (dit-il) on appelle en
« A
annal, de Louis XII, an. 1500, p. 103.) « particulier Albanois, ces hommes de cheval
On peut croire que les elTets de cette haine « armez ii la légère.... qui portent les chappeaux à
cessèrent dès qu'il y eut des Albanoh au service « haute testière, desquels on se sert pour chevaux
de la France (l). En 1503, il y avoit.dans l'armée de « légers, qui viennent dudit pais d'Albanie, dont
Louis XII en Italie « ung Chevalier Albanoys, nom- « les Papes se servent encore de ce temps es
(1) On en avait reconnu l'utilité à la bataille de Fornoue. (x. e.) — (2) choi.x, élite.
AL — 318 - AL
« garnisons île plusieurs villes du Sainl-Siége(l). » un cens, ou rente annui'lie, et iiuelques deniers
(Nicot, Dict.} d'entrée. (Laur. Gloss. du Dr. fr. Cotgrave, Dict. —
On a dit que ces Albanois venus de lu Crèce et — Voy. Ai.iiKiiGEn.)
de l'Kpire tiroient leur première origine des
Albanois d'Asie; et que ceux-ci avoicnl été ainsi AUjerge, subst. fém. et masc. Logement,
nommes à cause de leur blancheur. Kn ce cas le maison, auberge, hôtellerie. Droit de gile. Rente
mot latin ulbus, blanc seroit l'ctymologie de leur seigneuriale. Espèce d'adoption.
nom. ^Voy. Dict. de la Martinière. Dict. de — On observera que des mots heri et bevg, dont le
premier signifioit multitude, armée, en langue
Trévoux.
Dans le vur siècle, il y avoil des hércliriues qu'on Tbioise ; le second, montagne, lieu de sûreté,
appeloit Albanois, du nom du lieu où leur secte camp, etc. sont dérivés les mots latins heriberga,
avoit pris naissance. Délruile en Orient, elle heribenjum, beriberniiim qneces mots latins com-
:
se reproduisit dans VAlba)tic C.recque, d'où elle posés dont ou a fait lirrberge. albcrgc, ont signifié
s'étendit en plusieurs endroits de la France. C'étoit dans les capitulaires et ailleurs, camp, logement
une branche de Manichéens. (Voy.Dict.de Trévoux. de gens de guerre; par extension logement en
— des llcrcsies.)
Dict. général, hôtellerie. (Voy. Ménage, Did. Elym.)
On prétend aussi que l'I-lcosse, donl la parlie Telle est l'origine de notre mot auberge variation ;
seplentiiûuale est remplie de montagnes fort de l'ancienne orthographe albcrge, dont l'étvmo-
blanches, a été nommée pour cette raison Albanie ; logie est visiblement celle du hcrbcrge. (Voy.
Ili:niiKn(;K, Hi-.niiEnr.ER, etc.) Rorel explique auberge,
et les Écossois, les habitaus de l'I-^cosse, Albanois.
Au reste l'origine du mol Albanie pouri'oil bien en latin heribergium, par relraile, demeure;
être la même ([ue celle d'Albir, dérivé de Alb ou albergue et lialbcrge, par auberge, hôtellerie.
Alp, qui signifioit Montagne. (Voy. Ai.mi;) Ouoi qu'il (Voy. Ai.iiERGER ci-après.)
en soit, parce que la coutume de voyager, dit Aos Itois, de la première et delà seconde race,
Walafridus Strabo (vie de S. Cal, Liv. II, chap. 47\ lorsqu'ils visitoient,comme ils en avoient le droit
étoit comme naturelle aux Albannis, aux Éeo.ssois, une fois l'année, les villes, ou les principaux lieux
on appela .1/^aHo/s tous les Étrangers. De là encore, du royaume, dévoient être albergcs, loges avec leur
dit-on, les mots atibain, fl»^flj»c. (Dict. de Trévoux. suite durant l'espace de trois jours, et défrayés de
— Voy. AciiAiN ci-après.) tout par le Seigneur et les habitaus du lieu. Mais
les dépenses excessives que ce devoir occasionnoit
VARIANTES : aux églises, aux abbayes, aux villes, etc. détermi-
ALB.\NOIS. Cotgrave, Nicot et Monet, Dict. nèrent ceux de la troisième race à consentir ((ue le
Albanoys. J. Marot, p. 25.
droit de gîte, nommé alberge. ou albcvguc eu Lan-
guedoc, pût être évalué en argent. " On en dislin-
Albassaii, subst. masc. Espèce de pierre.
« guoit de deux sortes dans celte province; c'est
Le nom de celte pierre, quisemiile dérive; du mot
à sçavoir les n//;('r!7!/cs des nobles, et les rt//^o'j7;<es
«
latin albiis, paroit en désigner la blancheur.
des non-nobles. » (Brussel, usage des liefs,
«
En effet, Valbassan est une pierre blanche et dure,
une espèce de pierre à chaux, dont on peut faire p. 560. —
Voy. CisTF, ci-après.)
du mortier. (Colgiave et Oudin, Dict.}.^ Voy. — On évalua" non-seulement ce droit en argent,
mais même
on le convertit en une redevance ou
ALnEIlEAC.)
rente annuelle. (Voy. Brussel, usage des fiefs,
VARIANTF.S :
comme Valbassan. [Co[gn\\G, Dict. —Voy. Albassax.) « ment aux Seigneurs par les Communaulez, ont
« retenu d'alberges.
le nom
(Laur. Closs. du <•
(1) Les EstradioU n'étaient plus qu'une curiosité dans les armées de Henri III. On n'en forma plus de nouveaux après la
bîtaiUe de Coutras (1537), où ils furent à peu près exterminés. Les derniers disparurent sur le champ de bataille d'Ivry. (n. e.)
AL — 319 — AL
(1 utloplion, l'on iccoil un ('lr;inger (l;uis une maison, Albi(|(>r>is, anbul. tnuHc. .Nom irilér(;liques.
dans une famille, un l'y adniel, el jiour ainsi dire, Ce nom fui donné à des héréli(|ues du Languedoc
on l'y lotie. (Voy. AunoiuiKn.) vers le milieu du xir siècle, et durant les deux
siècles suivaus. Les Auteurs ((ui en oui jjarlé ne
varianïe:s :
conviennent pas de ce qui leur a fait donner le
ALliEUCE. Laurière, Gloss. du Dr. fr.. nom d'.ilbif/eois. Les uns le dérivent d'Albe ou
Ai-iiHuiiiu:. 1(1. ibiil. — Mùiiage, Dict. Ktyra. .1/;as, ancienne capitale du Vivarais. D'autres le
AiiiiKiniii. liurtl, Dicl.
tirent d'Mbi, lieu où c<^s hérétiques (•toii'iil en
JlALIlKIKiE. lii. iliid.
Alueuc. Du Cango, Gloss. lat. au mot Albcrritini, col. 283. |ilus grand nombre, et où ils furent eondamnés.
Ahuuig. Id. ibid. (Ilist. Kccl. de Fleuri, T. XIV, p. WC).)
D. Vaisselle croit, sur l'autorité de Pierre de
Alberîiemcnt,s;//y.s^»)rt,sr.F.sp(''ced'aliénalion. Vauceruay, que le nomd'.l//;/;;t'0(S fut donné à tous
On appelle en llaupliiui'^ (ilbcrufiiiciil un iiail eu les li(''i'(''li(|ues du Languedoc, soit parce qu'ils
empliyléose. (Salvaing, usa^e des liel's, p. 118. — avoient été condamnés dans le Concile, tenu à
Voy. Laur. (iloss. da Dr. fr.) Lombez en yl//;/(/(;ois, soit parce que l'on compre-
noit sous le nom général de ;^rt)/s d'AUnfjcois, une
Albcrger, vcrhe. Loger, arrenler. grande partie du Languedoc. 11 croit aussi que les
Dans premier sens, on disoit albei'f/cr el
le .ilbincoin oni élé désignés sous les noms de Toulou-
auberiicr. (Colgrave et Oudin, Diet. Voy. Alueuge — sains, Provençaux, liulgaies, Poplicains, Patarins,
ci-dessus.) Cathares et Vaudois. (Voy. D. Vaisselle, hist. de
En termes de
Droit, ulberger un héritage, c'étoit Languedoc, T. III, p. :>'ùi; note xni.) M. de ïhou
eens ou rente annuelle et pour quelques
le bailler à (ilist. T. I, p. .'iSS, Trad. fr.) regarde aussi les
deniers d'entrée en Dauphiné, donner eu
: Albitieois comme une hrauche des Vaudois, et
empliytéose. (Laur. Gloss. du Dr. Ir. Dict. de — ajoute qu'ils eurent beaucoup d'autres noms.
Trévoux. Voy. — .VLUEur.ATidN el Aliieiu'.i;.ment Cependant M. l'abbé Plu(iuet (Dict. des Hérésies,
ci-dessus.) T. 1, p. 5"),) prétend que les Vaudois n'ont jamais
VAUIA.NTES : dû èire confondus avec les Albigeois; que
ALI3ERGER. Oudin, Dict. - Laur. Gloss. du Dr. fr.
M. Dasnage n'a atfecté de confondre les Albigeois,
AuBEKGER. Cotgrave, Dict. les llenriciens, elc. que pour eu composer dans ces
siècles une communion étendue et visible, qui
Albei'jada, suhst. fém. Rente seigneuriale. tenoit les dogmes des Protestans. 11 y eut une Inqui-
Dans la Coutume d'Acs, « c'est une rente géné- sition établie à Toulouse pour rechercher les
« raie, uniforme, eommunémeut i)ayee pour raison Albigeois. Le dernier acte de foi qu'elle célébra
« de toute une paroisse, ou de tous les tenemens et est de 1383. (DicL des Hérésies, ubi sitprà.)
« terres d'une Baronnie par les liabitans d'icelle ;
V.iRIANTES :
« pour le payement de laquelle chacun deshabitans
ALBIGEOIS. Orth. subsist.
« entr'eux contribue pour la quantité des terres
AuBEjois. Fabl. .MSS. du R. n» 7218, fol. t"4, R" col. 2.
« qu'il a prius, ou autrement tient. » (Coût. gén. AuBEJOS, AUBiJLiis. Du G. Gloss. lat. au mot Albvienses.
T. n, p. 078. —
Laur. Gloss. du Dr. fr. Gloss. sur — AuBUjois. Jlartcne, Contin. de G. de Tyr, T. V, col. 032.
les Coût, de Deauvoisis. —
Voy. Aluerge ci-dessus.)
All)ogon, subst. masc. Espèce de plante.
VARIANTES : Le Pouliot, plante dont l'odeur est aromatique.
ALBERJ;U)A. Laur. Gloss. du Dr. fr. - Gloss. sur les (Voy. Borel, Dicl.)
Coût, de Beauvoisis.
AUBERGADA. Du Gange, Gloss. lat. au mot Albenjada. Albraii (1), subst. 7nasc. Jeune canard sauvage.
AUBERGADE. Cotgrave, Dict. — Laur. Gloss. du Dr. fr. Canard sauvage qui a mué.
On dérive ce mot du Grec, ou de r.Vllemand.
Albie, subsl. fém. Albion. Ilalber, qu'on prononce halbre en Allemand,
La plus grande des iles Dritanniques, oii sont signifie demi ente signifie canard. De là, le
:
l'Angleterre et l'Ecosse. On a cru qu'elle avoit été co'mposé frauçois Jialbrent, albrent, atbmn, etc.
ainsi appelée cause de la blancheur des roches
ii
proprement demi-canard. (Voy. Rabelais, T. IV,
dont elle est bordée sur les rivages. Mais on ne anc. prolog. p. 15; note de Le Duchat. Ménage, —
s'accorde point sur l'étymologie de ce nom. Peut- Dict. Étym") En effet, le jeune canard sauvage est
être est- il plus raisonnable de le dériver du mot nommé albran, c'est-à-dire demi-canard, ou canar-
celtique atb, ou alp qui signifie montagne. (Voy. deau jusqu'en octobre... el un mois après on
Dict. de la Martinière, aux mots .1/^ et Albion.) l'appelle canard ou oiseau de rivière. (Dict. de
Eustache des Champs dans une ballade qu'il Trévoux, au mol Albreut. —
Mcot, Dict.)
adresse t\ Chaucer, Poëte Anglois, lui dit :
On nommoit aussi rt/l;rcHf, « unecane, oucanaixl
Tu es d'amours mondains Dieux en Albie. « sauvage qui a mué. " (is'icot, Dict. Voy. —
Eusl. des Ch. Poês. MSS. p. 62, col. 2. Albre.ner.)
(1; Ce mot, sous la forme halbran, se trouve dans Littré. (n. e.)
AL - 320 — AL
VARIANTES :
ALBRAN. Orth. subsist. - Monet. Dict. ALBRENER. Ortb. subsist. - Monet et Oudin, Dict.
Albrent. Cotgr. Oudin etNicot, Dict. - Dict. de Trévoux. .\LBBENNEi\. Colgrave et Nicot, Dict.
Alebra.n. RabPlais, T. V, p. 59. — Monet, Dict.
Allebrknt. Xicot, Dict. au mot Albroil. .Vlltrot, fiubst. 7)ia!ic. Pays de Gascogne.
Allebhknth. Celthell. de L. Trippault.
H.xLBBAN. Ménage, Dict. Étym. — Monet, Dict. au Ce |iays. situé dans les Landes de îfordeaux et
mot Atbia». dans le iliocèse de Bazas, étoit si aiioudant en
H.VLKBANT. Cotgrave, Dict. lièvres, qu'il en fut appelé l.eporelum, l.rprdum :
Halebbax. Monet, Dict. au mot Albran.
Hallkbrent. Oudin et Nicot, Dict. au mot Mirent. nom latin dont on a fait le fraiu;ois Alchrct. Albrct,
en confondant vraisemblablement la préposition à,
Whvené, participe. Rompu. Diminue, délabré,
comme dans Arevehrac, Anevcrs, avec le nom même
épuisé qui est en mauvais état. (lu'olie précédoit, lorsqu'on disoit aller à Lehret.
;
En termes de fauconnerie, Alhrené se dit encore (»n peut voir notre rcmaniue sur ces sortes de
d'un oiseau rompu eu son peu nage, d'un oiseau qui léunions, l'article .1, préposition.
l'i
latin (lia. Cepemlaut Le lUichat croit que ce mol i/iKnifie, Atcauf/c. etc. La morelle est nue plante
est formé en partie de lialbcv, d'oii peut-être dont on distingue plusieurs espèces. Il y a une
Allebrer qu'on verra ci-après, et qu'il signifie morelle à fruit noir. (Voy. Cotgrave, Dict. —Dict.
rompu, diminué, mutilé à la moitié pour me servir de Trévoux. —
Ménage, Dict. Élym.)
de .ses termes. (Voy. liabelais, T. IV, anc. prolog. VARIANTES :
p. ITi, note IS.) Les pennes ulbroiécs se peuvent ALCANGE. Ménage, Dict.Étym. - Oudin, Dict.
« anter d'autres pennes, et ressouder. » (Monet, Alcacange. Arteloque, faucon, fol. 9C, V».
Dict.) ALcn.\NGE, Ai.cuECHANGE, Alchequange. Cotgrave, Dict.
Pris figurément, albrené désignoit en général le Alkekengk. Ménage, Dict. Étym.
Ai-kerexge. Cotgrave, Dict.
mauvais état d'une personne, ou d'une chose; le dé- Ai.qcaguenge. Ménage, Dict. Étym.
labrement d'une armée, l'épuisement d'un homme, Al.yiiAQUENGE. Dict. de Trévoux.
etc. dont les fatigues ont diminue les forces. « Mit Alqceguenge. jMénage, Dict. Étym.
« sur pied une très-belle armée laquelle servit
« bien à rafrnischir celle du Roy, qui estoit fort Alcareri'ia, subst. fém. Métairie. Hameau.
« (illcbnhiéi' cl mal men('e, pour lès grandes incom-
Mot Gascon, dont les significations paroissent
« modih's qu'elle avnit p:'ili. > 'Uraiibnne, cap. fr. empruntées de mots Espagnols, dérivés de l'Arabe.
T. I, p. 380.) Le même Auteur parlant de certaines (Vov. Du Gange, Gloss. làt. aux mots Alcheria et
femmes peu sensibles au mérite de ces braves mili- Alcaceria, col. 2î»0el2'Jl.)
taires rompus du harnois et des grandes courvées
de la guerre, disoit « aucunes et plusieurs il y en
:
AIce,subst. fém. Espèce d'animal.
« a, (jui aimeroient mieux un bon ai-lisan de Veiius,
Peut-être un Elan, ou Ane sauvage; en latin
« frais et bien émoulu, que <iuatre de ceux de Mars,
Alces. (Voy. Dict. de Trévoux.) « La machine estoit
" ainsi allebrencz-. « (Id. Dames Gall. T. II, p. 345.)
" un char tiré par quatre Ranchers, ou .i/rrs;et
" sur ce char estoit Cassiopée, Reine d'Ethiopie. »
VARlA>Ti;S : (Mcnestr. des Tournois, etc. p. 51.)
ALDRENÉ. Orth. subsist. - Monet, Dict.
Ai.si-KBREXÉ. S' Julien, mesl. bist. p. TiiO. Alclicniie, subst. fém. Alchimie, Chimie. Opé-
Allebukné. Brantôme, cap. fr. '1'. I, p. 380. ration d'Alchimie. Infidélité, supercbci'ic, etc.
IIalbbenè. Rabelais, T. V, p. -144. - Cotgrave, Nicot et
Ou ne s'accorde point sui' l'origine de ce mol.
Monet, Dict.
Hallebrenë. Cotgrave, Dict. (Voy. Bourg, de Orig. voc. vulg. fol. 73, V". Borel —
et S'icol, Dict. —
Dict. de Trévoux.) Si l'élymologie
Albrener, verbe. Chasser aux Albrans. de Bochart, que Ménage préfère à toutes celles qu'il
(Voy. Nicot, Monet et Oudin, Dict.) Chasser aux ia|ipiiite, est la vraie, Alchymie signifie proprement
canards sauvages, quand ils sont jeunes, ou (|uand Art occulte. (Voyez Ménage, Dict. Élym. au mol
ils muent. (Cotgrave, Dict. —
Voy. Alukan ci-dessus.) Alijucinie.)
AL - 3-21
AL
Quoi(juc la signilicaliori de cliyniie
tlalcliyniie cl 6 mon Dieu ! quelle honte
Il doit avoir, et peur que je racompte
soilla même, on appeloil parliculièiemcnt (l),cl on
A vous, amye.
appelle encore Alcliyniie, ahjitiniic, elc. la < science Et vous à iiioy le discours de sa vie!
« qui traite de la Iransnuilalion des mdtaux » : Car entre nous sa trop faulse alijuemie
(Dial.de Talnireau, fol. 100, 1! .) . L'art de prcîparer Est découverte.
« et de fondre les métaux pour an exprimer l'or et
Les Marj. de b Mari;, fol 379. R*.
Mais du commun peuple, etc. AnouEMiE. Cotgrave, Borel et Nicot, Dict. — Sicile, Blason
Eust. des Ch. l'oès. MSS. p. 247, col. 3. des couleurs, fol. 14, V". - Percef. Vol. IV, fol. »K, V».
AnouEMYE. Villon, rep. fr. p. 10. — Vigil. de Charles VII,
Peiit-être a-t-on dit aussi, besotujticr en nrquemye, part. II, p. 120.
Viifil. de Charles VU, part. Il, p. 120. On sait que la rechei'chede la pierre philosophale
est une folie ruineuse. De là, on a d('(ini alchemiste,
La comparaison du butin, des fruits du pillage, " souffleur, maître ouvrier de résoudre ses moiens
avec les métaux dont les Alcbimistes tirent de l'or an fumée
« et le tout à néant. » (Monet, Dict.) « Le
et de l'argent, pourroitètre l'origine de l'expression « commun langage des Mquemistes, est, qu'ils se
besongncr en arquemie , aussi-bien que de cette promettent un monde de richesses
« Mais à la
façon de parler proverbiale, « faire Yalquemie des « lin tout leur cas s'en va en fumée. » (Desper.
« dents, aux dents, ou avec les dents; » c'est-à-dire
amasser, faire de l'argent, épargner en jeûnant, en
Contes, T. I, p. 87. — Voy. Alciiemie.)
(1) La chimie, depuis l'époque où écrivait Painte-Palaye est devenue une véritable science: tandis que l'alchimie
,
cherchait la panacée universelle et la transmutation des métaux, la chimie étudie la composition des corps. Le mot alchimie
vient de l'article arabe al et du mot chimie; celui-ci viendrait lui-même du grec/'y,"i''«, qu'op rapporte à Chain, nom de
l'Egypte, supposée la première patrie des arts chimiques. Xvecx''f^"' de XvfJ.oç, suc. la chimie est l'art relatif aux sucs et
l'origine est moins obscure. En tous cas, l'orthographe actuelle chimie et l'ancienne chijmie, sont autorisées, (x. E.) -
(2) impute.
I. 41
AL — 322 — AL
Alebastre, suhst. uiasc. Alb;\lre. Alectryomantic, suhst, fém. Divination.
Le plus coniinuu est l'albàlre blanc. Celui dont la Celle qui se fait par le moyen d'nn coq, ou d'une
couleur approulie de celle du corail, pareil avoir alecloire. (Colgiave, Dict. Dict. de Trévoux, au —
servi de comparaison au coloris, qui anime la mot Alectoronianlic. —
Voy. Alictoihe ci-dessus.)
blancbeur d'une belle femme. « Si avoit toute la
« cbair et le viaire plus blanc que fin alehastrc mis Alemagne, sitbsl. fém. Allemagne.
« à point de fin vermeil. » (Percef. Vol. I. fol. 75, Grande région de l'Europe, peuplée de nations
R°col. 2 et V° col. 1.) dilTéreiiles et réunies sous le nom (rAUcinans, en
latin alcmanin; nom inconnu avant le règne de
Alebastrin, adj. Qui est dalbitre. Qui est blanc Caracalla. (Voy. ALt.MAN ci-dessous.) Les bornes de
comme l'albâtre. l'Allemagne qu'on dislingue quelquefois en baute
Le premier sens est le sens propre. (Voy. Cotgr. et eu basse Allemagne, ne sont pas aujourd'liui les
Dict.) mêmes (|uc (('Iles de l'ancienne Germanie. (Voy.
On disoit poëtiquement, dans le
fiçirurément et Dict. de la Maitinière.)
second sens, dents alhastrincs, qorqe ctlhâtrine, etc. Il paioil (|ue l'Allemagne, ainsi divisée, étoit ce
(Épith. de M. de la l'orle. —
G. Durant, ii la suite qu'on iiommoit les Allemaignes. (Voy. Mém. d'Ol.
de Bonnefons, p. 87, etc.) de la Marche, Liv. I. p. lli.) On disoit d'un homme
(jui devoil échouer dans sou ciitrepiise: plustost
ALEBASTRIN. Cotgrave et Nicot, Dict.
" auroit comiuis toutes les Alleinai(j)ies. » ^Ger. de
Albastuin. Épit. de M. de la Porte. ^'evers, part. I, p. 9.)
Albathin. g. Durant, à la suite de Bonnefons, p. 87. L'humeur belliqueuse des Allemands, à laquelle
cette façon de parler proverbiale fait allusion,
Alebreniio, suhat. [cm. Salamandre.
pouvoit leur inspirer cette licite dé'ilaigneuse que
;Voy. Cotgrave et Oudin, Dict.)
les Fran(;ois semblent leur avoir reprochée.
Et com les plus créaLiles s'y font mectre, ou s'y mectent. " et de contredire à toutes ses volunlez. » (Arest.
(1) On disait déjà d'eu.\ dans l'antiquité : caput nescio ubi imposiium. (n. e.)
AL 323 — AL
On leur a rcproc'hc l'art lie Iroiiipcr par de belles faire leur devoir, ils se proslernoient et baisoienl
promesses :
la terre, suivant l'usaj^e de leur pays. (Id. ibid.
T. V, Liv. .\LVL p. 6.'i5.)
Et c'est la f/uisc d'Alumainijm:
Qu'on gracie les gens par paroles :
La rivalité trop naturelle entre deux nalions
On l'aprent partout aux Escoles. guerrières, et dont les intérêts étoient si souvent
G. Machaul, MS. fol. 181, V- col. 2. opposés, irritoit peut-être dans les Allemands,
Il paroit qu'on eslimoit la trempe des épérs cette lierté dont les François se vengeoient par le
d'AUematine. S' I^ouis combaltaiil les iiirnli''les mépris (ju'ils témoignoienl i)Our les usages et les
étoil armé d'une espéc d' Mtmiiijni'. iVoy. .loin- in(juurs de cette .Nation. (Voy. Eust. des Ch. Poës.
.Mss. p. .351, col. 4.) Si des Allemands se trouvoient
ville, p. 43.) Ces épées éloient longues et tran-
chantes. avec un François, ils affectoieut de parler leur
langue devant lui ils le regardoient d'un air de
;
A gn-inz espâiMi d'Alointingiie
Leur trenchsnt souvent les poinz outre, etc. hauteur.
G. Gu-arl. MS. fol. CO, V*. ... la nature des Alemana
Est où ilz scevent bien Roumans (1)
VARI.\Nïi:s :
Puisqu'il y ait un seul François,
ALEMAGNE. Contes d'Eutrapol, p. 102. Si demourroit cntr'eulx dix ans,
Alemaigne. Cléomadès, MS. de Gaignat, fol. 12, R» col. 1. .làn'y parleront queTliioys.
Alemaingne. g. Guiart, MS. fol. G9, V'>. Et l'esgardent sur le travers, etc.
Alemayne. Ryiner, T. i, part, ii, p. 8'2 tit. de l^fï^.;
Eust. des Ch. Pof-s. MSS. p. 354, col. 4.
Allemaigne. Mém. d'Ol. de la Marche, Liv. I, p. Iti.
Almaigne. Gace de la Digne, des Déduits, MS. fol. 101, V'. En parlant Thioys ou le haut Allemand, ils
n'étoient point entendus. De là, on a pu dire d'une
Aleman, suhst. masc. Allemand.
chose inintelligible qu'on n'v entendoit < que le
Ce nom d'origine Teutonique signifie littérale-
hault alemanl. » (Voy. Rabelais, T. 1. p. 100. Ibid. —
ment tout homme ou homme (Hranger. Il convient T. II, p. 100.)
donc à un peuple composéde nations étrangères et reproche qu'Eustache des Champs 'ubi suprà)
Si le
confédérées, à un peuple composé d'hommes de faisoit aux Allemands d'un peu de gourmandise
toutes nations. (Voy. Ménage, Dict. Étym. au mot n'étoit pas juste, du moins n'étoit-il pas nouveau.
Allemans.l Les Suisses distingués des Allemands « Le dit commun, laquelle chose je ne tiens pas du
par André de la Vigne, (Voyagé de Charles VIII, à « tout à faulx, ne du tout ii véritable le Xorniand :
Naples, p. 118,^ et plusieurs autres historiens, ont chante, l'Anglovs si boit et VAlleuiant manqut. »
••
été souvent confondus sous le nom d'Allemands, (Chron. S' Denys, T. Il, fol. 211, V°.) Il seroil peut-
par J. d'Auton, (Annal, de Louis XII, paxsim.) être singulier de vouloir justifier ce reproche par
c Dix mille .l//('H(rt)!(/s estoient venus du pays « la Coustiime d'Alemagne, où le créancier à faute
« des Ligues. ' (Id. ibid. an. lûOG et 1507, p. 113.)
« d'estre payé au jour dit, se va loger en la meil-
On permettoit aux différentes Puissances de « leure hosfelerie, y boit, mange et fait grand chère
l'Europe do lever des troupes en Allemagne, ?i « aux despens de son debteur jusques à l'entier
condition (|u'elles ne seroient point employées < payement. » (Contes d'Eutrap. p. 102.)
contre l'Empire, ou contre l'Empereur. (Vov. De On peut attribuer l'origine de cette phrase
Thou, hist. T. VII, Liv. LXI, p. -288 et 28'J.") Les proverbiale Querelle d'Allemand, aux anciens dé-
:
Allemands au service de la France, sont appelés mêlés de la France avec l'Allemagne. Il paroit
Allemands-François dans Froissarl, ^Vol. I, p. 190.)
même assez naturel d'en fixer l'époque au temps
Il paroit que nous avons emprunte d'eux l'usage
des querelles de Charles V et de François I. La
des timbales. Le Roi de Xavarre, en 156'2, tlt Croix du Maine, (Biblioth. p. 140,) rapporte une
marcher devant lui des timbales, h la façon des lettre de Guillaume du Bellay, qui a pour titre:
Allemands, lorsqu'il entra dans la ville de Rouen, « Lettre escrile a un Allemand sur les iiuerelles et
prise par l'armée du Roi. (Voy. De Thou, hist. « ditTérends d'entre Charles V, Empereur, et le Roy
T. IV, Liv. XXXIII, p. 435.) « Très-Chrestien François I. » Au reste les Alle"-
Les Allemands et les Suisses combattoient avec mands autrement nommés Tyois ont pa.ssé pour
la pique; arme que nos Chevaliers employaient
être naturellement (|uerelleurs. L'impatience avec
dans les tournois, et qu'on nommoit pique d'AIe- laquelle ils soutTroient la plaisanterie, est marquée
mand. (Voy. De Thou, hist. T. V, Liv. XLVI, p.
dans les vers suivans
630 et 631. — J. d'Auton, annal, de Louis XII,
:
(2)
d'honn. T. I, p. 175.) Le mousquet, très-rare parmi Et Tyois ne sevent sofïrir
eux, leur étoit même inutile. (De Thou, )(/)/ suprà.) Nul gap s'il n'est à lor plaisir.
Ils devinrent suspects à cause de la conformité Si s'apareillent de vengeance.
Et il en ont moult grant puissance...
de religion avec les Protestants iiue le Roi vouloit Véez, fait-il, à son ami
combattre, en 1574. (De Thou, hist. T. VII. Liv, LIX, Q\xe\pliiit (3) U Ttjois ont basti.
p. 140, et 141.) Lorsqu'ils faisoient serment de bien Parlon.de Blois, M.5. de S Germ. fol. 156, V" col. (.
On abusoit (luebiuefois de cette franchise. De 1;V ALKMANDIER. Blanchaudin, MS. de S. Germ. fol. 1S4.
ces farous de parler, contrefaire l'Ailcmand, èlre Ai.KMAMiKii. Pyrame etTvsbé, MS. de S. Germ. fol. 100.
pris pour Allemand, etc. dans lesquelles Allemand Al.mkndier. .lourn. de faris, sous Charles VI et VU,
signilie dupe. (Voy. Oudin, Dict. et Cur. fr. Dict. — page 7Ô0.
Ama.ndelieh. lîorel, Dict. au mot Alcmamle.i.
de Trévoux.) Amende». Ilist. de la Toison d'or. Vol. II, fol. 3, V».
Souvent trop de franchise offense c'est une :
brus(|uerie qu'on nommoit réponse de vray Alle- Aloniandinc, subst. fém. Allemagne.
mand. " Fisl responcc d'un vraij Mleman'd ; car (Voy. Alem.mi.nk, Ai.EMAN ci-dessus,)
« il pensoit qu'il n'y eusl justice non plus qu'en Li Dus i fu d'Mfmatidine
« Alemaigne mais il sabusoit
: Le Roy... fist Sa mère fu noble Rome
De la terre de fiouguerie.
" arresler ses pensions, etc. » (Mém. de Hob. de
.Vthis.MS.fol. 88, R'col. î.
la Marck, scii;'. de l'ieuranges, p. 33.").)
L'expression populaire peii/iie d'Alcinan, désigne Dans le .ms. du Roi, on lit :
allusion au ridicule des galans de son siècle, qui des Ch. Poës. MSS. p. 37y, col. 2. — Voy. Ale.ma.nde
affectoient de paroilre avoir les cheveux blonds ci-dessus.)
comme les Allemands en général. Ils les avoient
rarement noirs, puisqu'on disoit proverbialement : Alênes, subst. fém. plur. Melle.
" Dieu me garde d'un Lombard roux, d'un Allc- En latin .Y/tfr//rt. (Voy. Oudin, Nicot et Monel,
« niand noir, elc. « En latin Deus vie prok'fjat à
: Dict.) On en plusieurs espèces. En gé-
dislingue di'
Louihardo ruifo, Ahnnano nigro, etc. (.Serm. de nérai, c'est une herbe retirant au goût du poivre, et
Barlète, part. 1, fol. l'ri, V" col. 2 et !i3, R° col. I.) que pour celte raison, on a appelée poivrette. (Voy.
VARIANTES -Xicot et Monet, Dict. au mot l'oivretle.) l'eul-être
:
Alleman. Oudin, Dict. une plante des lleurs de laquelle sortent de petites
Allemant. Chron. S' Denys, T. Il, fol. 211, V».
têtes garnies de pointes, et dont les semences sont
Alemande, subst.J'éui. Amande. d'un goùl [)i(|uaiilel amer. (Voy. Ai.enois.) Du moins
(Voy. Ménage, Dict. Étym.) est-il probable que c'est ainsi qn'alesne a signifié
Figues, dates et .ilonandcs. une espèce de Raye. (Voy. Alesne ci-après.)
F.ibl. .MS. de s. Germ. fol. «, R- col. I.
VARIANTES
(Voy. Ane. Coût. d'Orléans, p. 47i. — Eust. des ALENES. Oudin Monet, Dict.
et
:
(I) Ne trouverait-on pas Tcxplication de ce dicton dans le fait suivant ? Philippe le Bon, à la suite d'une maladie, en
dut se faire raser la tête. Comme le renard ayant la queue coupée, mais avec plus d'eflicacité, il ordonna par édit, à
•14r>l,
tous les nobles de ses Etats, de se faire raser la tète. L'agent principal de cette persécution fut Pierre de Ilagenbach, un
Pierre le Grand anticipé sur ce point. Les nobles llamands, comme les paysans russes, étaient appréhendés au corps et,
bon gré mal gré, passaient par les ciseaux. « Albert Krantz raconte, dans son Ilisl.iirc di:i VitKdnlr.s, qu'en 1481 les princes
allemands s'envoyaient des ciseaux, accompagnés de lettres, pour s'inviter réciproquement à se couper les cheveux. Cela
n'empêcha pas le prince Maximilien, fils de l'empereur, qui possédait une des plus belles chevelures dorées que l'on pût
voir, de la conserver dans toute sa longueur; et comme il resta lidélo à cette mode tant qu'il vécut, ce lut pour ses
sujets un encouragement à nourrir ces opiniâtres crinières d'Allemands, qui ne connurent jamais d'autre peigne, au dire de
Rabelais, que les quatre doigts et le pouce. » (Voir Quicherat, Histoire du Costume, p. 2*J9.) (n. e.) — (2) On dit encore
feuille aténtv, pour feuille subulée. (x. E.)
AL — 325 - AL
de Normaiidio, en parlant (rmie iliosc |ioinliic el .' furieusement en lice, el s,'ateuti,Hse)U eu la
très iii(iuaiilo, iikmiic eu paiiaal d'iiiio tlotileui' " course. » (Essais de Montaigne, T. III, p. /i'23. —
aigiic. Si l'on aihnel celle explicatii)ii, (|iii ne petit Voy. Alentkii ci-dessus.)
être jusliriéc iiue jiar la vraisemblance de nuire .Vu figuré, s'«/('/(<ir du mal signifioit être plus
conjecture sur l'orij,Mne de la si^iiitication du mot lent, moins prompt à faire le mal.
alênes [\oy. Ai.k.nks ci -dessus), on conviendra sans Car ne se veullenl repentir
peine que le cresson aienois, le nasitor, a été ainsi Des maulx qu'ont fai/,, ny alentir.
iiomnK', parce (|ue la semence en est d'un goût très llist. iiit trois .Marie», en vers, MS. p. 340.
piquant et très-ùcre; parce que les narines sont Kn un mot, l'acception figurée do, ceverben'étoit
piquées, offensées par racrimonie de celte herbe. pas moins générale ([ue celle de notre ycihallalen-
(Voy. Dict. des Arls et Dict. de Trévoux au mot , lir. (Voy. Cotgrave, .Nicot et .Monel, Dict.j
Nasitor, qui signifie cresson aienois.) C'est sans On est relardé , arrêté par les rdistacles qu'on
doute par corruption (in'on a dit or/r/fo/s (1) pour rencontre ils empêchent l'etlet de nos résolutions ;
;
aloiois, comme on a dit Ahiois pour Olenois, Orlé- ils le rendent plus lent. De là, le verbe «/cj/^à- dans
nois, etc. (Voy. Ohlknois.) Si l'on en croit Ménage, la signification de relarder, arrêter, empêcher.
rorthograplie"«/Ho?s, contraction d'alénois, « pour- (Voy. Percef. Vol. V, fol. iV2, V° col. 1, etc.)
« roit favoriser l'Elymologie ab alcndo. » (Ménage, Fo.x est qui jusqualores
Dict. Etym. au mot Cresson.) S'atent à repentir.
Trop se puet li péchieores
VAUIANTFS : Garder et alentir.
ALENOIS. Cotgrave et Nicot, Dict. Fabl. MS. du R. n- 7615, T. II, fol. Uî, R- col. 1.
Allenois. Epith. de .M. de la Porte. Mes li siècles ne lesse oij sommes alenti.
Alnois. Ménage, Dict. Etym. au mot Cresson.
— Rom. de Ticbaul de Mailly, .MS. de N. D. fol. \ii.
Ori.enois. Kauchet, Lang. et Voiis. fr. p. 195. Ménage,
Dict. Etym. au mot Aienois. C'est-à-dire, arrêté, empêché. Les vers suivans
Aleiiter, verbe. Ralentir. Impatienter, retarder. présentent la même signification :
Le premier sens est le sens propre. (Voy. Alkn-tir.) En une tour print lors à regarder
Fleur de beauté, ainsi le veuil nommer,
Au ligure, alenter sa poitrine souspirante signifloit Dont je sentys mon cueur trop alenttj.
ralentir la violence de ses soupirs. (Voy. Poës. de Percef. Vol. I, fol. 78, R" col. 1.
Jacq. Tahur. p. 1(50.) Ce verbe est réciproque dans
Nous disons aujourd'hui , en parlant d'un cœur
les vers suivans :
quelqu'un d'avoir une cliose, on disoit qu'il en étoil Quelquefois ce verbe éloit neutre. disoit, sans On
lent, c'est-à-dire impatient. ^Voy. Lent ci-après.) On alentir, pour signifier, dans l'instant, sans tarder :
désignoit l'effet par la cause. De là, \e\evhe alenter Mes à tart m'en dui repentir :
Se Diex plest, je ni morrai pas ; ALENTIR. Fabl. MS, du R. n» 7615, T. II, fol. 142, R» col. 1.
.Vins aurai de mes maus respas - Percef. Vol. V, fol. 112, V» col. 1. - Cotgrave Nicot et
Dont s'amor adès me tormente : Monet, Dict,
Mes le sien secors trop m'aletite ALANTin. Cotgrave, Dict.
.\ donner moi le don d'amie, etc. .\LLENTiR. Cotgrave et Nicot, Dict.
Fabl. MS. du R. n" 7218, fol. 254. I\- col. 1,
VARIANTES :
Alentis, adj. Lent, paresseux.
(Voy. Lentiecs, Lentis, etc.)
ALENTER. Fabl. MS. du R. n» 7218, fol. 25i, R» col. I.
Allenter. Poës. d'Amadis Jamyn, p. 152. Il montent es chevax ; n'i a nul alenti:
Vers pont d'OLre s'en vont le cliemin ferreiz.
Alentir, verbe. Ralentir. Retarder, arrêter, Parlon. de Blois, MS. de S. Germ. fol. 174, \- col. 2.
Bellay, Mém. Liv. X, fol. 3/i0", R- etc.) De là. s'alentir Alentissement, sitbst. masc. Ralentissement.
en la course. « Se mettent inconsidérément et (Voy. Cotgrave. Oudin et ilonet, Dict.)
JVi L'histoire montre au contraire qu'oZciîois est une corruption d'«/-/t'/(uis\ On lit dans les Cris de Paris, de G.
Villeneuve « Aus et oingnons à longue alaine
: Puis après cresson de fontaine Vez-ci bon cresson orlennis (vf
! !
C'est encore le nom du cresson des jardins, (x. e.) - (2) éloigne. - (3) Il fut employé par Corneille, Molière e* de la
U ne se trouve pas dans le Dictionnaire de l'Académie, mais M. Littré lui a rendu le droit de cité et le qualifie d'exce' ,rs 20). »
. Rolrou
:
jent.CN.^)
, .
AL — 3-26 - AL
perçante comme
les oiseaux de proie en général ;
Ai. vNTissEMENT. Moiiel. Dict. au mot Alentir. la force du Million, peut-être Milan, en latin \Vî/-
Allextisskment. Oudiii, Dict.
viits ,3 Mais on ne dit point que VAlérion étoitune
.
espèce d'aigle.
Ah'rion, sithst. tnasc. Espèce d"oiseau de proie.
On convient (lu'anciennement on ap'peXo'xt Aiglet-
Terme lie Hlason. les en termes de Dlason, ce qu'on nomme aujour-
Espèce d'aigle, aigle plus foi'l (]ue l'aigle ordinaire, d'hui Mérions. Mais les anciens les fignroient
suivant Ménage, dont l'opinion n'est pourtant fondée «' avec aisles rabattues, et bien souvent avec bec et
que sur une conjecture de Jean de Salesbery, qui " piez, comme de petites aigles. « (Du Cbesne, hist.
dit : « ai^tiilarum species poit'ntis-
.l/ar/o , furtc généal. de la M. de Montmorency, Liv. I, p. 12.) Il
« sima. " Une autorité si douteuse prouve-t-oUe, paroilroit donc que ces aiglettes n'ont été appelées
comme le croit Ménage, que " le mot alérion a été .lierions que lorsque l'usage a prévalu de les repré-
« fait û'iilario, contraction A'aquilario, augmentatif
senter sans bec et sans pieds, seulement avec les
« à'aquila , et non pas d'alario fait iïiila. » Le ailes éployées ou étendues; lorsqu'elles furent,
Duchat a remaniué (ju'en latin valeria désignoit pour ainsi dire, toute aile. De \h, on a dit en parlant
un aigle fort, un grand aigle, «lu'on nomme encore de la foy « Si est par métaphore comparable à
:
à Metz halère ; (jue de lialcre, on a pu former alé- « l'oysel qui s'appelle alérion, le(|uel n'a point de
rion; que peut-èlre aussi alérinu et halère sont ' liiez pour errer sur terre; maisest tout son inou-
dérivés de adlei\ ([ui signifie aigle en Allemand. « vement par esles qui l'exaucent ('<) en l'air. « (Al.
(Voy. Ménage. Dict. Etym. Laboureur, orig. des — Chartier, de l'Espér. p. 328.)
arni. p. 209, etc.)
On n'ose, après la décision de Ménage, assurer
que le mol alérion, en latin alario , soit dérivé de ALERION. Bestiaire d'amours, MS. du R. n» 7.^»'*, fol. 278,
a/«, «//(; mais on observera que la force de cet
V" col. — Cléomadés, MS. de Gaignat, fol. 5, V» col. 1
Aleiron. Guiteclin de Sassoigne, MS. du l\. a" G985, fol. 13C.
oiseau de proie, la vitesse de son vol et le bruit de Alélion. Oudin, Dict.
ses ailes en volant, ont donné lieu ;\ ces comparai- Allklyon. Cotgrave, Dict.
sons si familières à nos vieux Romanciers, » courir Allérion. Cotgrave, Dict. — Dict. de Trévoux.
<•plus d'alérion, bruire comme un alérion , etc. «
(Voy. Aléran sous Alesan.) Alerrer, verbe Egarer.
Et il 11 court plus d'alério» (1).
Mettre hors de la voie. (Voy. Erre.) On a dit figuré-
Anaeis. MS. fol. 19, R* col. -2.
ment. L'avoil si affolé et alerré de son sens, etc. »
(Chron. S' Denys, T. 1, p. l,").)
Et fait le destrier bruire com un alérion.
Guitcclin de Sassoignc. MS. de Gainât, fol. 240, V' col. 1
G«r. de Roussillon, MS. p. 127. " aux arthes, ni au gros, aux allés, etc. (Ord. >•
volerie étoient ceux qu'on faisoit venir du Levant. La met d'aU's moi cochier.
(Voy. Ai,Es.\.N ci-dessous.) Les alérionn étoient rares Ane. Pofl. fr. MSS. av,inl 1300. T. III, p. 1086.
vers les paities d'Occident. (Voy. Gace de la Bigne, Q'alrs un pré verdoiant.
des Déduits, MS. fol. 132, V».) 'ils avoient la vue Ibid. p. 988.
(1) plus vite qu'AIrrion. — (2) Canard ; en latin Anas. - (:\) Il faut y ajouter le suffixe :onis. (N. E.) - (î) exhaussent.
élèvent. (N. E.)
AL — 327 AL
On (lisoil/«(r (/'«/("s, coiiiiiic_(l;uis (luehiucs por- qu'en termes de menuiserie, on appelle encore
"virices on ilil encore par tiuprcs de. alaise, dans un panneau d'assemblage, la planche
L'autr'ier errai in'ainiblciiro (1) la plus étroite ajoutée à l'un des cotés, pour en
l'ar (l'iilrs uno fontaine, etc. remplir la bordure. (Voy, Dicl. des Arts. Dict. —
Il.id.(i. HOI. de Trévoux.)
VAniAN TES :
Alesiin, udj. cl suhsi. nuise. Alez;in. Clicval ALÈSE, Alaise. Dict. de Trévoux.
alezan. Elalse. Dict. de Hiclielet, au mot Alaise.
En Espai;nol mol de l'Arabe Elèse, Elèze. Oudin, Dict.
.{lauin . (lérivé
alhesan (2), ([iii sii;iiilic un clieval comateux el de
bonne race. i.Ména^e, Dicl. Ktyni.j La raison de la Alésé, participe. Qui est de côté. Qui bat du
préférence donnée îi l'alezan lirùié sur i'alesan flanc; essoullé. Alézé. Alizé.
elair, estexprimée dans ce proverbe Espagnol :
Ce mot est un dérivé de lés, ou lez, ancien mot
« Alazan tuslailo, antes )iiueyiii che eaiimdo; « (lui signifioit côté, tlanc, etc. en latin, latus. (Voy.
c'est-à-dire, alezan brûlé, pluUH mort ijue lassé. Alèse et Aléser.) Dans le premier sens, on a dit par
De lîi, vraisemblablement, on a dit en françois contenance aléùe, c'est-à-dire de côlé, avec un air
alexan touslade puil ale:iU)i (Rabelais, d'indifférence.
, luslade.
T. IV, p. 9. — Cotgr. Dicl.) . . . Elle est tant sage et de grant renon
Il semble (ju'on ait voulu insinuer (in'alesaïu'lDil Que
se Seigneurie
formé de ala, aile, lors(|u'onaécriL aleran, allcrdu. Ne lipercevoir mie,
laist
Selle me bet, u a cier (i) :
comparoit alors la course de vâlesan au vol d'un Un cbeval essoullé bat du fianc. Delà, le participe
oiseau, au vol de Valcrion. « Les bons coureurs, alaisié a signifié essoufié.
« peut-être les alérans, venoient du Levant comme
« les bons oiseaux de voleric, les nierions,
A tant es-vous un message eslaissié ;
etc. » Sur un cheval séoit molt alaisié :
(Voy. Alerio.n ci-dessus.) Molt lot le jor pené et travellié.
Par là li poile .Uixandrin Anseis, MS. fol. 37, V col. 2.
Si li covient faucille.
VAHUNTEs :
Et aloisne el estrille ;
EsL.vizER. Ibid. T. II, p. 307; note (c.) Peut-être une alesne de Dourrelier, ou quelque
EsLÉsiER. Ibid. T. I, p. 805 art. 19. ; autre outil aigu; car raccoptiondu mol alesne étoit
très-générale. On en a restreint l'étendue en nom-
Alesnaz, snhst. masc. Espèce d'arme. mant lancette, poignard, etc., ce qu'anciennement
Sorte de poijrnard, ou de couteau aigu comme on nommoit alesne en général. » Elle tira son bras
une alesne. ^Voy. U. Guiart. .ms. fol. 214, R°.) " et se list frapper en une vaine d'une petite n/csnr
Un aicmiz d'acier destent, « aguë et trenchant comme ung rasoer et le sang ;
Et pour plus? lort ruer s'encline ; " en saillit. - (Lanc. du Lac,T. ÎIJ, fol. l(10,V"col.2.)
Fiert l'Emperiére à la poitrine.
« Les Mareschaux et Gardes du Champ luy firent
G. Guiart. MS. fol. 128, V. « faire serment qn'ilz ne se aideroient de liarnoys
... un alesnaz bien poignant. « ne de baston qui ne fust de vue et de cogneue,
r'arlon. de Blois, MS. de S' Gcrm. fol. 135, R- col. 9. « et qu'ilz n'aumient alesne, pouldres, ne choses
Esmolues et acérées,
" du corps (juc Dieu lui a preste, armé comme bon
A alenaz et à espées.
G. Guiart. MS. fol. 1-28, V. « lui semblera.... ayans.... lance, hache, espée et
Xdague.... sans avoir alesnes, ne crocs, broches,
Les vers suivans prouvent que c'éloit un poisjnard, « poinsons, etc. » (Monstrelet, Vol. I, fol. 8, V".)
qu'on nommoit aussi alesne, et dont l'usage éloit Peut-être a-t-on désigné ces rt/?.s«('s, ces sortes de
défendu dans les gages de Dalaille. (Voy. Alks.ve.) poignards, lorsqu'en déterminant quels dévoient
Vers le Uoy d'Arragon s'abesse être, pour un gage de bataille, les fers des lances
;
Cherche des armeures l'estre « soient pas tels que il puissent passer par le^
Pour lui ocire et aflner.
« mailles don haubert sans tailler ou rompre
G. Guiart. MS. fol. 99. R-,
" mail. » (Assises de Jérus. p. 82. Voy. Ai.esnaz.) —
Les armeures li souzliùve, Auligure, " mettre une alaine dans le cœur, »
Valcnaz du cop qu'il destent quelqu'un une
signifioit poignarder, causer ù
Li met el corps, etc.
Id. ibid. V.
extrême douleur.
En mon cuer a mis une alaine
VARIANTES : Anemis (3) qui mon cuer encombre.
ALESNAZ. Parton. de Blois, MS. de S. Germ. fol. 135, R".
Hé Dame qui n'es pas vilaine,
!
Alenas. g. Guiart, .MS. fol. 125, H». Gèle l'en fors, si l'en descombre.
Alenaz. Id. ibid. fol. -241, R». Fabl. MS. du R. n» 7ÎI8, fol. ISfi. R- col. 2.
d'acier, pointe d'acier qu'on nommoit fer û'alcsnc, AI.KSXE. Lanc. du Lac, T. III, fol. 109, V° col. 2.
lors(iu'elle n'étoil point emmanchée; alesne, si elle ALAINE. Fabl. MS. du R. n« 7218, fol. 186, R» col. 2.
Alehne. Fabl. MS. de S. Germ. fol. 42, V» col. 3,
étoit garnie d'un manclie. » Fers h aloines ne Aloine. Ane. Coût. d'Orléans, p. 472.
« doivent (lue le conduit. « (Ane. Coût. d'Orléans, Aloisne. Fabl. MS. du R. n» 7615, T. II, fol. 213, R» col. 1.
page 472.)
J'ai fers d'alcrites à suors (2) ;
Alètes, subst. plur. Espèces de menus poissons.
J'ai les hacètes à seignier, etc. Coutume. Sorte de droit.
Fabl. MS.de S. Germ. fol. 43, V- col. 3. 11 p<aroit que la signification de ce mot étoit
(I) Ce mot viont du haut allemand alansa, transformé en alas)ta ; suisse, alusma; allemand moderne, ahle. (n. e.) —
(2) Cordonnier ; en latin Hutor. — (3) le Démon.
AL — 329 - AL
locale; que sur les ('(Mes nu l'on pôi'lioil le Imrciig, traduction; mais s'étanl associé Alexandre île Paris,
la sanliiii" et l'anoliois, il dùsiLinoil ces Irnis fS[)r(Ts ils lireiii commeiicenienl du
eiisciiibléiiiuiit le
de ineiiii poisson, eu latin aiccitiiii, ttifcliiiiii, iViii\ Itoman d'Alexandi'c. " (Voy. l'aucliel, Lang. et
vraisemblablement olèlcs ; (inc dans les lieux on Poès. fr. p. 83-80.) Peut-être même Alexandie de
l'ancbois, la sardine, ou le baren^- man<iuoienl, il Paris n'y travailla-l-il qu'après la mort de Lambert
désignoil (pielqu'antre espèce de nu'nn poissnn de li Cois? C'est le sentiiiienl de Pasquiei'. Nos
nieron de rivière, par le(inol iisi-loieid roinpiaci's. " anciens idil-il) eurenl une iiiaiiièie ilc faiie qui
(Voy. Du Candie, Closs. lat. aux mots Mcciuiit, " mérite de n'eslre leue. Car si ([uelqu'un avoit
Mectium, ÀIctus, etc.) « commencé un aaivre de mérite, et qu'il fusl pré-
Menuise vive orrés crier, « trouvoit ([uehiue bel espril (|ui y melloil la main
Et puis ali-les de la mer. " |)(iur ne laisser Touvragc iiupiiilail. Kn celle
Fabl. MS. du R n" 7-218. fol. 24fi, R- col. 2. « façon se trouva la vie d'MexuinIre, lranslalé(; de
Onpercevoil des droits sur ce même poisson. « latin en fraïu.'ois; prémièreiuent par Lamjjert li
(Voy. Alks.) Peut-être (lue dans l'origine on les <• Cors, et parachevée par Alexandie de Paris et ;
payoit en nature; d'où l'on aura [lU nommer /(?s « ses faits et gestes composez par Pierre de S. Cloot
aliètcs certain droit, ou Coutume de la Vicomte " et Jean li Nevelois. » (Pasquier, Rech. Livre VII,
d'eau deUouen, « ù laquelle Coustiiuie il appartient page 599.)
« que de Pasques jusques ;^ la Trinité, iiuiconiiue Si le Roman d'Alexandre est le premier de nos
« porte poisson d'eau douce à col, il paye 1 denier; Romans, composés en vers de douze et de treize
« achevai 4 deniers; en boulaille 1 denier, mais syllabes; si Lambert li Cors a commencé ce Roman,
il faut en conclure (lu'il est rinv(_'iileur d'un rhyllime
« qu'il ail mis le poisson de son col on la boulaille;
« et se il y a mis autrement, il paiera 4 deniers (lue ses continuateurs, Pierre de S'-Gloot, Jehan li
« pour la boulaille. " (Us et Coutumes de la Vicomte Nevelois el même
Alexandre de Paris, n'ont fait
d'eau de Houen, ms. — Voy. D. Cangc, Cl. 1. col. 31.5.) qu'imiter. Pourciuoi donc auroil-on préféré le nom
de cet Alexandre, pour désigner les vers de douze
VARIANTES
et de treize syllabes, au nom même de leur inven-
:
vers de longue ligne, c'est-à-dire, les vers de douze L'uniformité de son dans la terminaison d'une
et de treize syllabes furent employés la première longue suite de rimes, « s'observoil principalement
fois à écrire la vie d'Alexandre le Grand, « d'où la « aux vers de douze à treize syllabes. » (Pasquier,
» postérité les nomma vers Ale.vandrins, mot qui Rech. Livre Yll, page 399.) Mais elle n'étoit point
« est demeuré jusques à huyen usage. » (Pasquier, particulière aux vers Alexandrins. On croit, avec
rech. Liv. Yll, page COO. —
Fabri,"art de llethor. Fauchet, que nos anciens Poètes « faisoyent la
Liv. Il, fol. 2, R\—
Art Poèt. de Sibilet, Liv. I, « lisière ou fin de leurs vers toute une, tant qu'ils
p. 27. —
La Croix-du-Maine, Bibliolh. p. 238 et il-'i.) « pouvoyenl fournir de syllabes consonanles, afin
Geoffroy de Thory, cité par la Croix-du-lMaine, ulii ([ue celuy qui louchoil "la harpe, violon ou autre
•<
suprà, s'est trompé en disant que » Pierre de Saint- « instrument en les cltanlaiil ne fust contraint muer
« Gloot et Jehan le A'evelois estoyent seuls autheurs « trop souvent le ton de sa chanson, estant les vers
que faisant allusion à l'aigle Impériale, il vient En deux parts veoir y pouirés
originairement de (Ujuilifci-, qui signifie Porte- Roy, Roc (3), Chevalier et Aupliiii,
enseigne de fEmpire. Voy. Hict. de Trévoux. Du — Fierge (4) et Peon, etc.
Poëme de la Vieille, MS. du R. n* 7i35, in-fol.
Cange, dloss. lat. au mol AlfcniK, col. 3(10.; Le grade
militaire d'un Al/ier, d'un Enseigne Fran^-ois, étoit résulte de ces observalions, ([ii'alpn signifioit
,11
entre le Lieutenant et le Sei'gent, comme le prouve l'Éléphant >r>), la troisième pièce du jeu des Echecs,
la liste des Officiers faits i)risonniersà la bataille de celle que l'auteur du Roman de la Rose appelle fol ;
Marfée prés de Sedan, eu lOil. « Capitaines tant nom qui est demeuré en usage jus(iu'à présent.
< de Cavalerie que d'Infanlcrie, soixante-liuil; Lieu- Voy. Les Espagnols qui la nonimoient
Fin. ci-après.)
« teuans, soixante-cinq; Aljlcrs, cinquante-sept; Deffll, Arpl, ont changé ce nom en celuy û'Alferez-,
»
« Sergents, quatre-vingts; moindres Officiers, etc. " « el les Ilalieus en celuy â'Alfière, Sergent de ba-
(Mém. de Monlresor, T. Il, p. 317.) « A la prise de .. laille. " (Mém. de l'Acad. des B. Let. T. V, p. '2.-.8.
« Itome, par .M. do lîourbou, un Mficr, ou Porte cn- — Voy. Alfier ci-dessus.)
« seiync Romain, sur l'alarme de l'assaul, il luy
VARIANTES
prit une telle émotion et action de corps et
I
>•
(I) Pion. - (2; Cavalier. — (3) la tour. - (4) la dame ou reine voir Du Cange à Ferciit. (n. e.) -
; (5) Dans les jeux d'échecs
qui viennent de la Chino, Vune des pièces est encore un cléphar.t. (x. e.) — ((i) Amalgame peut à la rigueur s'expliquer par
(xaXàyfia, ramollissement, comme le propose Diez. Mais alijame ne peut venir de ce mot. (N. E.)
AL 331 - AL
en François algarade. (Voy. Du Gange, f.loss. l;it.
aux mots .'l/(/fl?'rt,jl/î7rtr!<(l), etc.col.3(»l.)Ce|ieii(laiit .^LC.ARADK. Orth. sub.sist. - Cotgrave, Oudin, N'icot et
quelques lUymoIogistes croient qu'algarade est .Monet, Dict.
foi'inc A' Alger. " Le commerce de la Barbarie avec AncAUADE. Mém. de Sully, T. II, p. 247.
« les Marseillois nous a... donné (luclques termes,
« enlr'auli'cs celuy d'iihjantili', (|ui vient iïAlijcr, Ahjarie,suhst. fém. Algalie.
« d'où les Pirates viennent faire tics courses sur la Insli'uiuent de Chirurgie, sonde creuse dont on
« mer médilerranée. "(norel, Dicl. pré!', p. iHet'i'J. fait usage pour les rétentions d'urine. (Voy. Cotgr.
— Voy. Ménage, Dict. Élym. Dicl. de Trévou.x.) — Oudin, Nicot et Monet, Dicl.; L'origine de ce mot
est Arabe. Dict. de Trévoux, au mot algalie.) Ce-
De auroil pu signifier en général, « course
lu, il
penilant ou l'adéiivé du Grec barbare (•!) àçyaAeîov.
« et infeslation d'ennemis faite fi l'iinpourveu,
i,Voy. Ménage, Dict. Ktym.)
« course sur l'annemi à l'improveu. » (Nicot ot
Monet, Dict.) C'est dans le sens d'atta(|ue imprévue
qu'on a dit: « Les François se firent universels Alflc, subsl. fém. Algue.
» possesseurs de cette Gaule, ayans premièrement
Fn au fond dps eaux,
latin alga. Plante qui croit
" mis en tout devoir de fourrager cette Gaule. > France. (Dict. de Trévoux, au mot Algue.)
(Pasquier, Recli, Liv. 1, p. -l'i el "17>.)
Algier.
Le tumulte sont les effets de ces
el la surprise On soupçonne qn'algier est un mot corrompu,
sortes d'alta(iues imprévues. Elles réussissent ordi- et qu'il faut lire à loier dans ce passage: « Les
nairement par une ruse, par un stratagème. De là, « terres qui sont à Cens rémanent à Cens, se ils
le mol algarade aura signifié tumulte, émotion sou- « sont raisonnables, et les terres qui sont Algier
d'aine (Colgrave et Nicol, Dict.)
: « romanent Algier,et les terres qui sont à crever,
Au figuré, procédé de mauvaise foi, mauvais « il les poent crever Algier. » (La Thaumassière,
tour, ruse, finesse; en général aciion ou parole qui Coût, de Borry, p. 103.)
surprend et offense; plaisanterie, raillerie, brus-
querie, etc. " Je vous prie de me dire ce que vous Alfiorisme, stibst. musc. Algorithme.
« pensez touchant les procédures de Monsieur de L'art de calculer, la science des nombres en ;
» Bouillon Tant plus je l'ai obligé, tant plus il latin Algnrithmits (3). (Voy. Martin. Lexic. Étyra.)
« m'a fait d'argarades et tâché toujours de faire
< Jean de Fontenay, natif d'Orléans.... a escrit
« défier les Huguenots de moi, etc. » (Mém. de Sully, « un livre dWqorisme. appelé autrement chiffres. »
T. II, p. 247.) « Toutes les traverses et algarades (Du Verdier, Biblioth. p. 1215.)
« qu'elle avoit jouées à son mary. « (Contes de Des- C'est par allusion à la manière dont le zéro vaut
périers, T. II, p. 258.) et fait nombre en algorithme, qu'on a dit en parlant
Dans le sens de raillerie, plaisanterie, on disoit du Doge des Vénitiens :
l'eau. C'estune corruption de ioyaUïoi-. qui vient de eoyety, travailler, (x. E.) — (.3) Viendrait d'«/ Korismi. le Ivharismien,
mathématicien arabe, qui vivait sous le calife Almamoun, dans le premier tiers du ix« siècle: cette étymologie rend compte
du ;;. Au xu« siècle, l'algorithme était l'arithmétique avec des chiffres arabes. (N. E.) — (4) On trouve enc'bre cette forme
dans Eust. Deschamps: « Arismetique est science de gecter et compter par le angorisme et autre nombre commun. » (x. E.)
AL — 332 — AL
VARIANTES : qu'il faudra faire. « J'espère veoir mon feu mary
ALGORISME. Cotgrave et Oiidin, Dict. - Rabelais, T. 11, '< Albadan, el avec mou lilz retourner pour li'
p. 128. " donner du tourment l/ori> ('o»i»;c' fl/(/r,s, dist
Agorisme. Du Verdier, Biblioth. p. l'ilo.
Angohisme. Eusl. des Ch. Poi's. MSS. p. 394, col. 3.
" le Roy alli'z, allez, dépeschez nreii
; le pais. A
« ceste parole, les Satalites reulevèrent. » (D.
•< mon mignon: ù le gentil ubjounan. deçà Gym- AL'HORS. Rob Estienne, Gram. fr.
Alhors, Alhou, Alor. Nicot Dict. au mot Alor$.
« iiaste, ici sus l'eslanlerol. » (,Mabelais, T. IV, Alors. Orlh. subsist. — Nicot et Monet, Dict. - Ménage,
p. 88. .\mour c'est toy qui est Vargousin de la Dict. Etym.
« galèie, où je traine la cadène comme un forçat. »
dit alors, par abréviation ; « el semble qu'on y Aufiguré, ehercher son alibi, c'étoil faire diver-
« pourroit mettre un h. » (Nicot, Dict.) Quelquefois sion à sa passion pour une femme, chercher son
en effet on écrivoit al'hors. (Voy. Rob. Estienne, plaisir ailleurs. « Il ayine mieux se ruiner d'heure
Gram.fr.) " à autre auprès la femiiie qui ne lui est destinée,
On disoil et on dit encore alors comme alors, « que de cherher son alibi avecq'unes et autres. »
(I) Ce mot viendrait lui-même d'à/, le, et de vazir, vizir. (N. E.)
(
AL nsr? — AL
On ri'Iroiive In niôiiio niinlof;ie d'idreilaiis losoiis .\li<-U'r, verbe, (bouclier, se r-oucbei, .s'élcii-
lifliux' iVii/ihi, (h'kiur. siihlcrrii^o, iimyt'ii adioil cl dre, eli-.
sulilil |MMir sorlir (ri'iiiliari'as. I.oiiis \l, ' i|ii;uul il On truuvc l'origine de cette acceplion générale
•• coiivi;i le lioy d'AiiulcIiMic de venir à l'ai'is l'aiix! dans ri'llymologic de licl; substantif dont on a
« bonne clièrè; li ([n'il lui pris un mot... s'en formé le verbe alieter. (Voy. Lier ci-après.
« repenlit lonl aussitosl, el Irouva un alilii ponr En le voyant ainsi mort (tllili;.
« rompre le ciuiii. (liranli'mie. Dames (lall. T. II,
••
(riiCin, p. H.
p. '«.'Hi.; Cri'lin, dans son (''L;io^ne sur la naissance
Dans les vers suivaus, ¥>'aHU'r paroit signilier
dn hanpiiin, api)slroi)lie les ennemis de la l"'rance
s'asseoir en se coucbanl, en s'étend.inl par lerie
en ces termes :
:
Ilecailloux bis
attitude assez naturelle d'un homme qui jnue aux
Serez fourbis. dez sur une mint!te, sui- une es[M'ci' de hois.seau
Se tendez nous mettre en servaiges : posé par terre.
Car bien trouverons alibis
Je juerai. fet-il, à li
De garder moutons el brebis,
Mais que ce bel enfant vie aages. Puisque tu m'en as aati...
Il ont une minète eslite;
Cn'liii. |i. Kh
Kl Thibaut primes s'i alite
Souvent ces détours, ces sulilerfuges sont (!('- Qui de jouer estoit ardant :
phuM's. Ils sont, |)oui' ainsi dire, lors le sujet, liors Les dez ataint, etc.
ralil. MS. du n. n- 7218, fol. 235, H- «!, i V- cul.
du sujet pour lequel on les emploie. De là, ils ont et 1.
été appelés forains ulilm ou alibis forains. Alibi- Dans signification particulière
forains en un seul mot. !.I. Marot. p. 8i. Nicotet — la
coucher, pour cause de maladie, aitler subsiste,
rie coucher, se
t'n
Monet, Dict.) ancien Poète a dit en ce même sens ;
VAItlANTKS :
rum étoit un bomme ingénieux à trouver des «/«/;?, ALICTEU. Colgr.ivo, Dict.
.\LITER. Orlh. subsist. l'abl. - MS. du R. u" 7218, fol. -iiô
des moyens adroits et, subtils pour sortir d'em- Alitier. .\uc. Poët. fr. MSS. avant
barras. (Ménage. Dict. Étym. Dict. de Trévoux. — Alliter. Crétin, p. 42.
l:îno T. I. p. .Vtfi
que le Maréchal de Biron, à qui «la Reyne mère, Chil jougleor vous en ont dit partie :
« quand elle avoit quelque grande affaire sur les Mais ils n'en sévent valissant une alii-.
« bras.... avoit son grand recours, en goguenai'dant Anseis, MS. fol. I. If col. I.
ALIBORUM. Hist. duThéàt. fr. T. II, p. 406. - Testam. de thographe du mot aillie, gousse d'aii. si familier à
Pathelin, p. 126.
Aliboram. (Corr. Aliborum.) Borel, Dict. ,iu mot Paldinage.
nos anciens Poètes, poui' désigner le peu de valeur
Aliboron. Rabelais, T. III, p. 11-2. des personnes el (les choses. (Voyez Ail. Aillie
ci-dessus.)
Alictenient, subst. masc. État d'un malade
alité. Alien, ad], mase. et fém. Qui est d'un autre lieu.
(Voy. Cotgrave et Oudin, Dict.) Qui est h un autre, à autrui.
(1) Comme en peut voir dans le roman du Renard, vers 19,309 et suivants, aUbot-o» est à l'origine tuie plant
AL — 331 — AL
Uaiis le premier sens, étranger, qui est d'un autre VAUl.YMES :
lieu, en latin alienus. On a dit rjcnt aticiu' pour ALIEN. Britton, des Loix d Angl. fol. 15, R'.
nation étrangère. i,Voy. Rom. du lirut. ms. (- iî), R.) Allien. Ilapin, hist. d'Angl. in-i". La Haye, 1727, T. Iir,
page 221.
Au figuré, recil aliène signilioil récit étranger à
.Vlik.nk. Rom. du Brut, MS. R» col. 1.
fol. 11,
une ijueslion, discours déplacé. « Lequel aliregé Ai.iKNNE. La Thauraassiére, Coût, de Berry, page 112, tit.
« récit, pour ce ([u'il sembloit.... estre alh'nc en lat. de 1279.
« cest endroit et non servant à mon prepos, etc. »
(Du Bellay, Mém. Liv. V, prolog. fol. 10, R".) C'est Aliéner, verbe.
dans un sens analogue et non moins figuré ([u'on a En latin alienare. On
sait que ce verbe subsiste;
dit: " s'égarer en chose alicnc de son but pour •>
aussi ne le rapporte-t-on ici que pour remarquer
s'éloigner de son but, s'arrêter à une chose éh lignée qu'aliénée participe, a signifié acquéreur, celui au
du but. iVoy. Pasquier, monoph. p. 133.) l)rofit duquel un fonds a été rt/Zc'/ic'. Si tenant à .<
L'adjectif alien , aliène , s'employoit souvent « terme de vie alien en fée, celui en le reversion,
" ouceluyen le remainder poit enter sur Vulienée,
comme substantif.
« et si tiel aliénée dévie seisi de tiel estate, etc. »
Et pour ne sçay quel aliène
Lais ma lille Guendolicne. Cl'enur. de Liitleton, fol. 97, V°.)
Rom. du Brut, MS. fol. H, R* col. 1.
étranger n'avoit pas renoncé aux loix de son pays, (Voy. Ai.iE ci-dessus.)
que par sa naissance il étoit, pour ainsi dire, à un
autre Prince, et par conséquent soumis à ses loix. VARIANTES :
C'est en ce sens que le Roi Sornegur, parlant des ALIER. Rom. de Dolopathos, MS. de N. D. n' 2, fol. 51, R".
Aluer. Moralités, MS. de Gaignat, fol. 283, R« col. 2.
Chevaliers qu'il avoit à sa solde, dit qu'ils lui étoient
aliens.
Or ai en cest ost Chevaliers, Alignagé, partie, ad}. Apparenté.
Ce dit-on, bien ii' milliers. (Voy. Clercmonde... avoit une
Lir.NAr.E ci-après. i
<
Li V milliers ne sont pas mien ; « sienne tante estant maryée noblement.... à l'ung
Ainz me sont trestuit alien « des plus gentilz el bien allignagez, nommé
Quant auront prises lor sodées,
Si s'en r'iront (1) on lor contrées.
« Tarsus. " (Percef. Vol. IV, fol. 18, V° 1.)
Parlon. de lilois, MS. de S. Gcrm. fol. 133, V col. 2 et 3.
« ayant justice, sont eschaiigez h autre héritage ALIGNAGER. Beaumanoir, Coût, de Beauvoisis, page 440;
« d aliène jurisdiction combien qu'il n'y eust ,
tit. de 13't3.
« deniers dcbourcez, rentes sont doués au Seigneur
Alionaoier. La Thaumassicre, Coût, de Berry, p. 103.
d'Aniadis .lanivn, loi. liif', V". Ane. l'oët. fr. mss. — « Lue lièvre... si dedans trois jours qu'elle a levreté,
avanl i:!00, T.' III, i>.
Kt'.l'.l.j
" ne tri'uve le inasle pour soy faire alinhier, les
3" Kn parlant d'une l'ennue, ou d'uu lionuue, dont " levjcliaux seront mangez par elle. « (Ibid. p. 48.)
la laiileéloil (Iroileell)ienpropoi-lionnéc, qu'il cHoit VAIUAXIKS :
aligné, (lu'ello éloit ai'ujnce. (dolgr. el Itorel, Diel.) ALIGNER. Orth. subsist. - Chasse de Gast. Phébus, MS.
Droite et aUijnéc et plaisans. page 108.
Ane. l'oPt. Fr. MSS, avant 1300, T, III, \<. 1073. ALICNIER. Ibid. p. 93.
Ali.mkr. (corr. Alinier.) Villehard. p. 26; variante.
. . . blanche comme lleiir tin lis Alinkr. liorel, Dict.
Visaigo eut bel, diiul.x et alis Aliniiif.r. Chasse de Gast. Phébus, MS. p. 'W.
Elle estait gresle el alUjnix.
Uoni. do la Rose, vers lOlG-lOit*. AlimcnUition , suhstanlif féni. Nourriture,
4" En parlant d'une sapetle tirée droit et bien Alimens.
ajustée, (|u'elle éloil jnsle et alignée. (Mém. d'Ol.
(Voyez Coût. gén. T. II, p. 8iî>. - Féiibien, bist.
delà Marehe, IJv. 1, p. 'i!)l.) de la ville de Paris, T. III, p. ô-iO, col. i lit. de 1-418.) ;
5" En parlant d'un lioinmc ajusté, paré avec une Le verbe lalin alcre est la racine de ce mot, ainsi
affectation eontrainle, (in'il éloit iilignié. que de plusieurs autres (lui subsistent.
Ilsont plus joint et sont plus ihoil, Alioquin, adv. Autrement.
Plus acesnié, plus aHijuié
Et plus poli et plus pignié, etc.
Mol purement latin qu'on trouve avec , celte
Hisl. de S" Lcocade. MS. de S. Gcroi. fol. 29, V* col. 3.
signification, dans le Jouvencel, fol. 78, V".
On voit quelle pouvoit être l'extension du sens Alippc, suhst. féni. Gourmade.
figuré de ce participe du verbe aligner. (Voyez Proprement coup sur les lèvres, différent du
Aligner ci-après.) liorion, coup sur l'oreille, de la jouée, coup sur la
VAni.vNxr.s : joue, etc. Telle paroit être la signification d'alippe,
ALIGNÉ. Ortli. subsist. - Ane. Poët. fr. MSS. avant i;îÛO, vraisemblablement dérivé de lippe, ancien mot
T. III, p. 1073. françois qui signifioit lèvre.
Aligniè. Ibid. p. 1099.
Chascuns sera malegripe;
S'ilz treuvent les gens mau courtois,
Alignement, &uhst. mase. Lignage. Horion aront et d'alippe, etc.
Par extension, vertu liéréditaire, et qui indique Eusl. dos Ch. Poës. MSS. p. 270, col. 3.
le lignage d'un liomme, la ligne dont il descend. On
disoit figurénieul en luirlant de ceux qui n'avoient
Peul-èlre l'aul-il lire, et alippe, comme le sens du
vers paroit l'indiquer.
pas liéiiU' de celle veilu, (ju'ils cloienl lignée desli-
gnée, qu'ils n'avoient point û'ulignement.
Aliqiialement, adv. Tellement quellement.
Elle est trop en mours disparée, Plus anciennement, on disoil alijues, en latin
Et de ces devanciers sevrée
Qui se menèrent noblement. aiiquid, dans ce même sens. (Voy, Aiufes ci-après.)
Il sont lignée deslignée « Estant aliqualement indignéj elc. » (Des Ace.
Contrt-faite et mal alignée : Escr. Dijon, fol 53, V" —
Voy. Cotgrave, Dict.)
En eux n'a point d'ciligytcmeut.
Géofr. de Paris, Poùs. à la du Rom. de Fauvcl. MS. duR. n" G812, R-.
s. fol. Ô3.
Alis, adj. Lisse, poli, uni. Plat. Net, qui est sans
tacbe.
Aliçiner, verbe. Terme de marine. Terme de
Dans le premier sens, alis désignoit l'effet de
vénerie.
l'embonpoint.
Le mot latin Hnea,i\'oii est dérivé ligne, signifioit
corde de lin, corde en général. (Voy. Lig.ne ci-après.) Cors bien norris, char bien alise
Fel de vers et de feu chemise.
De là les significations de notre verbe aligner.
,
Poëme de la MorI, MS. du R. n- 7218, fol. 72, R° col. 2.
Autrefois, on disoit aliner des vaisseaux, dans le
Molt iert bêle, graille, et grasse, et alise
sens d'équiper. (Voy. Borel, Dicl.) C'éloil peat-èlre
Le vis avoit vermel comme cerise.
les fournir de funin, de cordages; peut-être aussi Ane. PoEl. Fr. MSS. avant 1300, T. II, p. 852.
les ranger sur une même lig'iie, dans un combat
Gentes estoient el alises.
naval. Ouoi qu'il en soit, aliner semble mis pour
Fabl. MS. du R. n" 7218, fol. 257. V col. 1.
équiper dans ce passage « Lors commença en :
En termes de vénerie, aligner signifioit couvrir Bouche très-bien alise, resplendissant visage.
Fabl. MS, du R. n" 7218, fol. 274, V- col.
une bêle femelle. On disoil, le loupfl//f/Hcla louve; 2.
le lièvre sa femelle, pour ce ([ue reela illam pelil. On dit d'une superficie lisse et unie qu'elle est
AL - 330 — AL
plate, tl'fsl 011 ce sens i|ir((//.s désij;iioit un effet Alixaiuh'o, fém. Alexandrie.
sithsl.
conlraiie à celui île remlinnpoint. l'effet de la mai- qu'un pouvoit nommer le dépôt
Ville d T.gypte,
greur sur un visage tloiil la bouche et les joues du commerce de l'Asie avec l'Kurope. Ouentiroitdes
moins relevées étoient devenues plates. rubis, des étoffes précieuses, des épiceries, des dro-
Mais béguins à grands chaperons, gues, etc. " Nul Orfèvre ne peut mettre amalitre (3)
.\ux chères (I) basses et alises, etc. " avec balais, ne éméraudes, rubis d'Oriant, ne
Rom. d<; la Rose, fol. 7», V. Voy. Ménage, Dicl. Elyin. « i'Alixandre, si ce n'est en manière d'eiivoiire-
« ment, servant comme un crital senz feuille. »
lléias '.
l'rclats et d'Eglise,
i,'er.s
Sur qucy nostre foy est assise, (Ord. T. 111, p. H.)
Chiefs estes de Chrestienlé ;
Li covertoir sont d'.4/ian(id)-c...
Vous nous voyez nuds sans chemise. Devant le lit gist un tapis
Et no.ître face si esli:e. Oui est de plume de Feniz.
Et tous lanjiuis de poureto.
Li drat du lit sont riche assez, etc.
CoiifLiinitc ilii l^iliourcurs. Vov. Monslrclcl. Vol. I, fol. Sîi. T.-
Parlon. de Ulois, MS. do S. Germ, fol. 128, R- col. i.
l'eul-ètre ;i-l-f'n nomme pain ulis, du pain sans Va en maison fort souvent
la
levain, dans une significalion analogue à celle de l'or le gingembre c'on i vent ;
ment les verbes aijver et aliver dans le sens d'éga- Li Espervier et li ostor ;
ler, rendre égal, mettre à l'ivel; expression dans Et li bon cheval coreor ;
stantif composé de l'article le réuni à l'adjectif àT/. Les mecincs contre toz max.
et qui ne diffère de nivel, niveau, que par le chan- Parlon. de Blois, SIS. de S. Germ. fol. 130, R* col. 1 et 8.
gement dune lettre de même organe. (Voy. Asiveller Vu cier mantel de blanc Ermine,
ci-après. Covert de propre Alissandrinc.
Fabl. MS. du R. n- "989, fol. 54, V- col. 2.
Et inontaigne ayvci;
fait la
Où François ont esté l'yver. El Franchois viènent poignant par le gaudine,
Des premiers fossez en aval Al maistre tré (11) de soie Ali.randrinc.
Si gentiment qu'il n'y a val. 6", V'col. 2.
Anscis, MS. fol.
Ne rcclii r. ne raoliére tendre,
Par où on ne puist Ijien descendre \ oy. Ai.ixANDRi: ci-dessus.)
Du mont jusques en la valée, etc.
G. Guiart, MS. fol. 76, Rv VARIANTES I
(1) vi.sages. — (2) On dit encore, à Ouernesey, livci, dans le sens de niveau; l'origine est le latin libella, diminutif de
lihra. On emploie encore, dans certains rnéliers, Texpression livé, une planche bien Urée; nous nous étonnons de ne pas le
rencontrer dans Littré.( N. e.) - (3) améthyste. - (4) zédoacrée, espèce de gingembre, (n. e.) - (."i) canelle. - (G] réglisse.
— (7) sorte d étolfe précieuse, (x. e.) - (S) monnaies. - (9) cumin. - (10) ou (jarcmjal, sorte d'épice. (n. e.) - (11) la tente
du Chef.
AL — 337 AL
« Mais qui s'en appligcrnit, Testât rlevroit esti'C d'amorcer, (latter. (Andr. 1,1,21.) Quoiqu'il y ait
« gardé eiilMiil conime il dcvroit; car i|iii ne le plusieurs exeinpbs pareils, alaieter, dans celte
« garderoit il attempteroil, cl feroil ratt;ni|ilanl le signification, peut être le même (\u'alecter. (Voyez
« premier allable. « (Ane. Coût, de Bret. fol. TiS, Alixtku ci-dessus.)
\°. — Voy. Préalable ci-après.) Primes Inr est molt doucement,
Comme d'autre carnel délit
Allaictcincnt, suhst. masc. Ad ion d'allaiter. De bclc laino avoir en lit.
(Hob. Estienne, Nicol et Monet, Dict. Voyez — De biau boire, de biau mengier,
Et de riquéces covoitier...
Allaicteh ci-dessous.) Mais puis défiiie laidement :
le verlie aUuictcr. (Voy. Laict.) Ce mot qui ne sit^ni- ALLAICTER. Rob. Estienne et Nicot, Dict.
fie aujourd'hui que donner teter, signifioit autre- î^i Alaiter. S' Rem. Serm. fr. MSS. p. IflS.
fois teter, sucer le lait de la mamelle d'une femme, Alaitier. Bestiaire de la Dtv. Escrit. MS. du R. n° 7989,
fol. 202, R» col. 2. - Chasse de Gast. Phébus, MS. p. 53.
ou de femelle de quebiue animal. On disoit
la :
Alattier. Ph. Mouskcs, MS. p. 8.
enfant allaitant, alailanl enfant. (S* Bern. Serm. Ai.ECTER. L'.\mant ressc. p. 220.
fr. Mss. p. lOi et 198. —
Monet, Dict.) Les Ours ALiiTiER. Fabl. MS. du R. n° 7218, fol. 222, V° coL 2.
o naissent en mars, et naissent deux au plus.... et Allaiter. Orth. subsist. - S' Bern. Serm. fr. MSS. p. -164.
Alléter. Fabl. MS. du R. n» 7(il5, T. H, foL 179, R» col. 1.
«1 alaitent bien un moys, petit plus. » (Chasse de Alletter. Modus et Racio, MS. fol. 91, V".
Gast. Pliébus, ms. p. 52. Voy. Laicter.) —
C'est par allusion à la douceur du lait, qu'on a Allaquais, subsf.inasc.plur.EspkceûeSoMats.
dit ligurément, alaiter dans le sens de goûter, Les mêmes que
les Aventuriers « car avant ce ;
On a dit figurément en parlant de l'Avare qui « nomme halaguès, alaguès, Alacays, etc. » (D.
meurt de faim, au sein de l'abondance : Carpentier, suppl. Closs. lat. de Du Cange, au mot
Car quant plus suce, et mains ahtitc. Lacinones. —
Voy. L.iqcais ci-après.)
Poème de la Mort, MS. île Noailles, Strophe 3i variantes :
De là, on
figurément alaieter pour amor-
disoit Les deux vers suivans justifient cette explication.
cer, attirer par des plaisirs dont la douceur compa-
L'Aygle haultain, despit de la fracture
rée à celle du lait, flatte l'esprit ou les sens. Térence De son plumage, entend à y pourvoir, etc.
a employé le mot lactare dans le même sens Id.ibid.
(1) morceaux friands. — (2) Le mot nous est venu de l'arabe, comme le prouve la forme présente, qui se rattache au
portuguais lacayo: le mot oriental est lakiijy, être attaché à quelqu'un, (n. e.)
I
43
AL 838 — AL
charité j'oi moult aie,
Allection, subst. fém. Election, agrégation, (1)
Espérance m'a trop boulé
association. De toi querre en ceste valée, etc.
En lalin aUectio, mot dérivé de lectiim, supin du Dil de Charilé. MS. de Gaignat, fol. 226, et R- col. 1.
verbe légère, assembler. De là, on a délini allection
dans une signification particulière, « la réception Peut-être qu'en donnant la préférence au verbe
>•
d"aucun en iiuehiue ville au droicl de la cité estre sur le verbe avoir, dans la formation de ce
« et boui'geoisie dicelle. > ;Bouteiller, Som. rur. prétérit du verbe aller, on s'est décidé pour le plus
annot. p. 7l>7.)
ancien usage. " Ce samblevct j'ai ke li teiis de per-
« séculion fust 'p\ aleix-. etc. iS'Bern. Serm. fr. >>
Et avoec vous ci deniorrai. 1" La lin vie d'un îionime en disant qu'il
de la
Pb. Mousk. MS. p. 123.
éloit allé, passé, trépassé. » Quant sourent que
< Jonatlias estoit pris et aie, et luit cil qui od lui
Allée et venue, empressement à servir une per-
« estoient, etc. • '^Livres des Machabées, ms. des
sonne, à faire réussir une alTaire, etc. (Voy. Allék.)
La Dame les dégrés avale.
Cordel. fol. 173, V" col. 2. Voy. Aller.) —
A Sun monster ot moult grant aU :
Comme est li hom mors et alez.
Bauduins ses fius tint lestrief. Fabl. MS. du R. n' "218, fol. 261, V" col. 1.
l'h. Mousk. ilS. p. 243.
Seignor, quant cil sera aies
. . . coumencié fu la gierre ; Deuens Infer sera posés.
Et si avoit maint aie eue, Lucidaircs, MS. de Gibert, fol. 32, R-.
Dont la paiue ot été perdue.
PL. .Mousk. MS. p. 602. 2' La d'une action, d'une affaire, d'un ditfé-
lin
rend, etc. en disant qu'il étoit allé, passé, ([u'elle
Dans un sens analogue à celui d'empressement,
étoit allée, passée. « Touts nianers d'actions réals,
concours d'allans et venans, foule.
» personals, et actions d'appeal sont aies et
Moult i trovai de gent dcstroite, « extinctes. » (Tenur. de Liltleton, fol. 117, R°.)
Qui à aler s'i atornoient
Mes trop en vi qui retornoient Cuidoit tous estre asseurez
Por la voie qui estoit maUe. Que ses contens (3) estoit alez.
Tant vous di ni a pas grant aile; Cléoraadcs, MS. de Gaijnal, fol. 32, V' col. 2.
Mes mendre que je ne creusse.
Fabl. MS. du I\. n- 7218, fol. 309, Y- col. 2. 11 .semble que par une
suite de la comparaison du
temps, de la durée des choses, à un espace de lieu,
A Leun, en la mestre sale
Al couroner ot moult grant aie. on en ait considéré les altérations, les changemens
Ph. Mouskes, MS. p. 361. successifs, comme autant de pas qui les conduisent
à leur fin. On disoit :
(Voy. Allée ci-dessous.) 4° En parlant d'un homme affoibli par l'âge, d'un
VARIANTES :
homme arrivé à son dernier terme, qu'il étoit allé :
coL « si ami li distrent que presist fème il dist qu'il la
ALLE. Fabl. MS. du R. n" 7218, fol. 309, V» 2. ;
Frais de voyage. Concours. Chemin, pas- signilioit en général un lieu par lequel on peut
voyage.
aller, par lequel on passe.
sage': galerie, porti(iue, ruelle, escalier, corridor.
Dans le premier sens, allée signilioit action de La cliarapaigne soit longue et loe,
s'en aller, fuite :
Et que là ait esté l'alce.
Gace de la Itignc, des Déduils, MS. fol. U4, V'.
Plus ont entr'eus Valée chière
Que le Drason ne la banii>ro. Enparticularisant celle acception générale, on
Vont-s'en Tyois chascun s'acesme
employoit ce mot pour signifier
:
:
De prendre au tost fuir son esrae.
i' Galerie, portique. (Chron. S' Denys, T. 1, p. 161.
aller, départ,
G.Guiarl, MS. fol. 131, V°.
la bien allée.Le Comte de Foix envoya dire h tous a le chevet des deux licls, estoit une gi'ande
les Chevaliers qui alloient à la guerre d'Espagne, « chaire. » (Honneurs de la Cour à la suite des Mém.
en 1385, qu'avant leur départ pour ce voyage, il sur l'anc. Chevalerie, p. 31.)
vouloit leur donner à dîner " qu'il vouloit d'un :
3" Escalier 11 paitil de la salle, et s'en vint sur
: .<
« disner payer la bien allée. « (Froissart. Vol. III, « une gallerie, où il y a à monter, par une large
p. 46.) Donner un souper avant son départ, avant « allée, XXIV degrés. (Froissart, Vol. III, p. 'il.)
>>
que de s'en aller, de se mettre en voyage, c'étoit 4° Corridor, en termes de fortificalion 1" Le che- :
payer sa bien allée. « Le Comte d'Erby.... prit congé min couvert, sur la contrescarpe, sur le bord exté-
« ae tous les Seigneurs de France... et fist donner
rieur des fossés d'une place, par lequel on peut aller
« et départir à tous les Officiers du Roy grans
auLourdesfortilications. « Estoit sur l'aZ/t'C des murs,
« dons... et aussi à tous Menestriers et Héraux, qui « et n'attendoit autre chose que il ouistdes nouvel-
« pour ces jours dedans Paris estoyent, et qui le
les. Il regarde tout bas et veit... ombre d'hommes
a furent à l'IIoslel de Clisson, à un souper oîi il <cqui alloient sur les fossés. » (Froissart, Vol. III,
« paya sa bien allée à tous Chevaliers François qui
p. 284.) 2° Le chemin des rondes, par où l'on alloit
« là vouloyent estre. « (Id. Vol. IV, p. 325. Voy. — à couvert derrière la muraille, distingué du chemin
Desrey, àlasuitedeMonstrelel,fol. 119, R°.) couvert dans le passage suivant « Les contrescar- :
On désignoit l'inutilité des voyages, des allées " pes servent... et en doit estre Vallée couverte
et venues d'un homme pour la réussite de quelque « assez large. Autre allée aussi me semble estre
affaire en disant > il a eu Vallée pour le venir.
:
utile, laquelle seroit derrière et au dessous de la
;
(Cotgrave, Dict. —
Voy. Allé et Aller.)
«
« que aux estanchons... Si est que les rais qui sont « La muraille èstoil sans gallerie et sans allée,
« tendus aux fourches chiéent à venir de deux pars, « et n'y pouvoitarresterleguet de la ville. » (Mém.
« d'alée et de venue ; et l'autre ne chiet que d'une d'Ol. de la Marche, Liv. I, p. 226 et 227.)
« part. » (Modus et Racio, ms. fol. 63, V" et 64, R°.
— Ibid. fol. 61, V°.)
Au viser et aus dévalées,
Emplissent des murs les alées,
On a nommé
par extension du premier sens D'ommes envers et adentez.
action d'aller, voyage, allées et venues, les frais de G. Guiarl, MS. fol. 34, V.
AL — 3-iO — AL
Quant ils oient bon flabeaus
Les acceptions particulières que ce mol conserve Si lor fetil prant aléjance.
lire,
ont la même oriïïine tiue celles dont on abrège ici Et oublier duel et pesance.
rénunk.'ralion. (Voy. Alloir ci-après Fâbl. MS. du R. n- 7G15, T. II. fol. i08, R- ool. 2.
ALLÉG.\N'CE. Gloss. de l'IIist. de Paris. (Reg. des Péages de Paris. Voy. du Cange, Gloss. —
Alège.\.nce. Coquillart, p. 93. lat. au mot Alcgium.j
Au figuré, il signifioit et signifie encore généra-
Allégation, suhst. fém. Citation. lement ce qui allège le poids des maux, ce qui les
En généralisant l'acception propre A' allé (j a lion,
rend légers et supportables, soulagement.
citation d'une loi, on a dit « est une belle alléyalion
;
Allège, mb&t. fém. Soulagement. ALLÉGEMENT. Orth. subsist. - Rabelais, T. II, p. 232.
Danslesenspropre,onnomme«//e(7efl)un bateau Alégement. Vigil. (le Charles Vil, part, il, p. 21.
Ai.EiGE.MENT. Chans. du 13- siècle, MS. de liouhier, fol. 190.
qui sert à en décharger un plus grand, à Valléger Aliégement. Eust. des Ch. Poës. MSS. p. 190. col. 3.
en cas de besoin. Il semble i\n'alléctii' en ce sens, Aligement. Id. ibid. p. 448, col. 1.
soit une faute el qu'on doive lire allège. (V. Monet. Allégemant. Monet, Dict. au mot Allège.
Alligeme.vt. Vigil. de Charles VII, part, i, p. 5.
Dict.) ijuoi qu'il en soit, tillège au ligure signifioit
soulagement. » Mesme en la tristesse, il y a quelque
» (Houchet, Serées, Livre
Alléger, verbe. Rendre léger. Soulager, rendre
« allège de plaisir. III,
— Voy. Allégeance et Allégement.)
moins grief. Relever. Diminuer.
p. lô?.
De l'adjectif léger ou légier, on a fait alléger,
allégier; dans le sens propre rendre léger, en dimi-
ALLEGE. Xicot et Monet, Uict. nuant un poids, la pesanteur d'un faix en général,
Allèche. Monet, Dict. en particulier la charge d'un vaisseau. " liateaulx
« et mariniers pour deschargcr el alléger les dites
AllôgeHUCc, suhst. fém. Soulagement. « nefs et vaissaulx. » (Ord. T. III, p. 577. Voyez —
Ce mol est vieilli. (Voy. Dict. de l'Acad. fr. au mol Allège et Allégement ci-dessus.)
Allégeance.) On disoit figurémenl :
(1) On disait au .xin' siècle, dans ce sens, un alévioire. Ce mot et les suivants sont des composés d'allevare. (N. e.)
AL :ui — AL
« sensualilcilestsi fi chergc kc nos en nule manière Au flgun', on disoit ?,' allégerer. - Puis après
« ne"l [joriens soslenir, si nos par cnlrecliainiaule " s'estreun peu allégeré et revenu à sa gaye
« repos n'en estions aUgit. • (S'Bern. Serin, fr. mss. » humeur, il nous dit, etc. (llrantùme, cap.
« fr.
moins grief, alléger dcsigiidil et désigne encore la ALI.KOKUER. lUantùme, cap. fr.T. II, p. 317.
diminution d'une douleur morale ou physique, la Ai.ÉGEuiR. Cotgrave et Oudm, Dict.
diminution de l'alVaissement occasionné par le poids
de cette douleur. (Voy. Au.i:vi:n ci-dessous.) Allégeur, suhst. masc. Qui soulage.
Hareul [e muir d'amourcles; (Voy. Oudin, Dict.)
Biaus dous cuers alégién m'ent.
Aiic. PoCI. fr. MSS. av. 1300, T. UI, p. 1-227. Alléyiior, verbe. Citer une loi. Défendre en
Et n'est qui de ses mauU l'allège justice, justifier. Demander en justice.
Villon, p. 23. Anciennement le verbe Alléguer n'éloit pas tou-
.\LLÉC.ER. Orth. subsit. - J. Marot, page 2130. - .Molinet, de Charles VI, p. 1G4.)
p. 131. — Nicot et Monet, Dict. 4" Justifier, défendre une action, un raisonne-
Aléger. Lamant ressusc. p. 2i7, etc. ment, etc. en allégant, en citant comme loi l'exemple
Alégier. Ane. Poet. fr. .MSS. avant 1300, T. III, p. 1104.
Alégir. Eust. des Ch. Poës. MSS. p. 5l>i, col. 3. de quehiu'un, son opinion. Cette acception figurée
Aléjer. Chans. du 13'' siècle, MS. de Bouhier, fol. 248, R». subsiste. (Vov. Allegance et Ali.égatio.x ci-dessus.J
Aliéger. Estrub. Fabl. MS. du R. n» 79'.K), p. 46. Enfin alléguer respit signifioit demander un délai
Aljer. Ane. Poët. fr. MSS. avant 13X1, T. II, p. 947.
en justice; proprement citer la loi qui en rend la
Aligir. S" Bern. Serm. fr. MSS. p. 279.
Allégier. La Thaumassière, Coût, de Berry, p. 4C6. demande légitime. » AlUguier respit ou terme, ou
•<
requerre autre juge, che seroit à tard. " Beau-
Allégerer, verbe. Rendre léger. Soulager. manoir, Coût, de Beàuvoisis, p. 45.)
Ce verbe, sous l'orthographe alégerir, signifioit VARI.OTES :
(1) Adversaires.
AL 312 — AL
Alioier.Ibid. fol. 143. V» col. 2. Mes chiez tous tant conseil i a,
AuGUiER. Ibid. fol. m.
R» col. 2. Que vous perdez l'alleluya.
Allègeh. Du Caxige, Gloss. lat. au mot Aillegiare. Si vous convient tenir au trait ;
Ar.uÉiiL-iEU. J. Lefévre de S'-R. H. de Cliarles VI, p. IGl. Flamens vont tost, et vous à trait (1).
Alliger. Nouv. CouL gén. T. II, p. 851. col. 1. Hisl. do Fr. en mts, 1 b suite du Rom. de F.nuvd, MS. du R. n- 6812, toi. 70.
l'alh'luie cinst. pour signilier depuis la Pentecôte, Aler les covendra en doulerous abri.
Rora. de Tiebaut do Mailly, MS. de N. P. 112.
depuis l'Avent, de|)uis l'Epiphanie, depuis la Septua- fol.
gésime, etc. Ce dernier sens paroit -^tre celui du On soupçonne qu'rt/c?' est une faute de copiste,
passage suivant: « Sairemens cesse dès le commen- occasionnée par l'abréviation iVenliérer, dans les
« cernent de l'Avant, duskes à lendemain de la vers suivaiis où le Poète dit en parlant de la Tour-
a Teffaigne, et dcshc rnllcliiie clost jusques à la terelle, dont les époux imitent rarement la constance
« quinzaine de Pasques. » (Voy. Du Cange, Gloss.
et la fidélité :
lat. au mol Allcluin claiiHiim^'co]. 311.) Et se cil muert, d'autre n'a cure.
Il semble ((uo ce soit par allusion aux répétitions Ne sont mie de tel nature
Plusors frens qui au siècle sont :
(1) lentement. - (2) Le verbe aller est encore un des deskicrala de l'étymologie. (n. e.) - (3) je quittai mon chemin.
AL 343 — AL
On en aller, sans le pronom person-
disoit aussi lieu, pour en .sortir. De là, ces expressions aller,
nel. Bien-aurez est cil ki ce/, veslimenz wanlut
« venir, aller issanl, cl autres semblables dans les-
« por ceu qu'il niiz n'en aillct etc. » (S' Bcin. , (luellcs l'action, l'arrivée, la sortie paroit être dis-
Scrm. fr. mss. p. 2'.)'.) tinguée du mouvement qui la précède. « Ainsi que
L'acception ilV(//<')' éloit si générale, qu'on pour- " en cèle peine fui, Flourcnline alla venir: si lui
roil ex[>li(iuej' ce verbe en autant d'acceptious par- disl, etc. " (Cer. de iNevers, part. 1, p. 129.)
ticulières iju'il y a de verbes (jui exi)i'inienl une Par le/, herberges vont lor anemis cerchant :
idée analogue à celle de niaicher, se mouvoir d'un N'atendent mie fors qu'il s'en aiujeut issanl.
lieu à un autre. C'est par une suite de celte analo- Korii. de Rou, MS. |>. 1Î5.
Mes ce ne fu pas cuer fin, ailles: ira ou alera, etc. (Voy. Saintré, p. 513.
Si com
Hist. de Fr. à la suite
il parust en
du Rom.
la fin.
de Fauvel, MS. du R. a' 6812, foi. 74.
Fabl. MS. du R. ir 7218, fol. 323, R" col. 2. Tenur. —
de Littlelon, fol. ôû, 1{°.; Plus souvent, on suppléoit
Ondésigne encore l'inutilité des allées et venues ces modes du verbe aller, qui ne subsistent plus.
de quelqu'un, des mouvemens qu'il s'est donnés On en suppléoit même «lui subsistent encore et qui
pour la réussite d'une atïaire, en disant « il a eu : sont très-anciens dans notre langue lorsqu'on ,
« Yaller pour le venir « façon de parler qu'on : disoit voise pour aille; irions pour allassions, etc.
trouve dans une ancienne traduction de Machiavel. (Voyez Lettr. de Louis XII, T. III , p. 14. — IMd.
(Disc, sur Tite Live, p. 163. Voy. Allée et Allé — page 97, etc.)
ci-dessus.) On observera que le verbe aller s'em- Quant aux anomalies de cette même conjugaison,
ployoit souvent comme substantif. (Voyez Allers les plus extraordinaires paroissent avoir été occa-
ci-après.) sionnées par l'altération du subjonctif présent,
Suivi de l'infinitif d'un verbe, aller signifioit et Par exemple, à la troisième
j'aille, tu ailles, etc.
signifie encore se mouvoir, se mettre en mouve- personne on écrivoit aillet; ait, en supprimant
ment, pour faire une chose. « A tant se sont aie dans la première syllabe la lettre i, et la lettre e
« couchier, etc. » (Rom. de Dolopafiios, ms. de N. D. dans la dernière; aut, en changeant al en au, etc.
n° 2, fol. 64, V» col. 1.) On retrouve ce même changement dans auge,
On se met en mouvement pour arriver dans un variation d'orUiographe de la troisième personne
Alera, indic. futur. Il ira. (Tenur. de I.ittielon.) Le verbe aller, employé comme substantiL
Alesl, subj. impart'. Il all;\t. (S' Bern. Serm. fr.) signitioit: l'Action d'aller, départ: » Les noces sunt
Alet, indic. imparf. Il alloit. (G. .Macbaut, .ms.) « apparilliées, et tote li Cors de la célestienne
Alet, impér. Allez. (Man. de S' Mart. de Limoges.) « compaignie nos désiret et atent: si corrons....
Aleiie (ju\ ind. imp. J'allois. (S" Bern. Serra', fr.) « par desiers et par esploiz de vertuz car esploi- :
Aleuent, ind. imp. Us alloient. (kl. ibid. p. "iô-i.) « lier est alcrs, etc. » (S' Bern. Serm. fr. mss.
Aleuet, indic. imparf. Il alloit. ^Id. ibid. p. 2ii.) p. 07.) En latin, » çvoûcere proficisci est » (Id. ibid.
Alge (jo^, subj. prés. J'aille. ^Livres des Rois., Serm. lat.)
Alge, subj. prés. Il aille. (Marbodus, de Gem.) Action d'aller, course, voyage, allée et venue
2°
Algiez, subj. prés. Vous alliez. (Livres des Rois.) d'un lieu à un autre. « Item ait.... icelle porte avec
Allâmes, indic. prêter. Nous allâmes. (Dits de « l'estable des chevaux emprès icelle, pour y tous
Baudoin de Condé, ms. de Gaignat.) « ses allers et venirs faire à son plaisir. « (Bou-
Alièmes, ind. imparf. Nous allions. (Ane. Poët. fr.) teiller, Som. rur. p. 870.) « Ensi fut respoitiez (i)
Aliens, indic. imparf. Nous allions. (Pérard, Hist. >' li allers d'Andrenople. » (Villehard. p. 199.)
(1) différé.
AL — sr. -
AL
<[ue Louis, lie Ravitîi'e, mécontent du partage
Hiii du franc-aleu, p. 10, etc.) De là, l'expression tenir
que Louis Débonnaire avoit fait de ses Klals.
le iValiief; c'est-à-dire po.sséder liér<'dil;iiiemenl «t
« est assembla et saisit toute la tare de l'aller en franchement, posséder comme héiilier et non
« Empire. » (Cliron. S' Denjs, T. l, fol. ITG,, V".) Au comme va.ssal. On croit apercevoir cette dislinctimi
reste le texte peut avoir été corrompu. Les Editeurs dans la réponse de Gérard de HoiLssillon au roi
du Hec. des llist. de Fr. lisent ost assembla, et : •• Charles le Chauve, qui le inenaçoitde le déshériter,
" saisit toute la terre de là le Ithn. » (Voy. T. VI, de le dépouiller de tous ses biens.
p. Itill.) Foy que doibs Sainct Denis, n'oseras arrester
Quelquefois signification ^'allers étoillamême
la Là où Dieu soit crebeu, s'a toy tu me fais pendre,
que celle (Tallure, façon d'aller, démarche. (Voy. Déshérité ne sois, et puis te feray pendre
Clialle ly Chaiif, entond mais te'tiennent pour sage,
:
par filet. (,Voy. Allier ci-dessous.) « terre sans Seigneur. » (Voy. Ibid. not. et observ.
p. -404.) On sent aussi que le propre intérêt des
VARIANTES :
possesseurs en alleud, a pu les engager à recon-
ALLERS. Bouteiller, Som. rur. p. 876. noitre les Seigneurs, dont la protection pouvoit les
Alers. Livres des Rois, MS. des Cordel. fol. 86. R» col. 2.
rassurer contre la crainte d'une usurpation, ou de
Aliers. Fabl. MS. <iu R. n« 7218, fol. -197, R» col. 2.
Ajler. Estrubert, fabl. MS. du R. n» 7996, p. 69. quelqu'autre injustice.
AlXiER. Fouilloux, Vén. fol. 120, R". Ouoique les alleuds en général aient toujours
été héréditaires, tous ne furent pas exempts de
Alleud, subst. masc. sing. et masc. plur. Franc- droits seigneuriaux. De là vraisemblablement,
alleu. Héritage. l'usage de distinguer en alleud et frane-alleud, les
On s'est épuisé en conjectures sur l'origine de héritages, les biens héréditaires. Alors, sans addi-
ce mot, sans l'avoir fixée. (Voy. Ménage, Dict. tion du mot franc, alleud signifioit un héritage
Étym. —
Dict. de Trévoux.) Dans la langue Teuto- sujet à certains droits ou devoirs imposés par les
nique et Gothique, ail lod signifie tout revenu, Seigneurs féodaux, d'une manière peu uniforme.
revenu entier: al laud ou lod, en langage Breton, (Gaîland, du franc-aleu, p. 8 et 10. Du Gange. —
signifie lot, la portion d'un héritier, héritage. De Gloss. lat. T. I, col. 330, etc. Voy. Alleltier et —
liC peut-être le composé alleud, alaud, alode,
~ Allœdial ci-après.)
alodie, etc. en latin alodis, alodium, etc. (Voy. Du Et li Qneiis Héraus jura lues
Gange, Gloss. lat. T. 1, col. 33<) et 3-40.) Ges deux De la Couronne et des (ih(es
Étymologies, indiquées par l'ancienne acception de Al Duc Willaume feauté,
ce mot, paroissent assez vraisemblables. Nos mo- De par le Roi en loiauté.
Ph. Mouskes, MS. p. 453.
numens historiques, spécialement les Ghartes de
donation en faveur des Églises et des Monastères, Ce mot alleud ou alleu n'est plus usité qu'avec
attestent que les alleuds étoient des biens hérédi- l'adjectif franc. Le possesseur d'un franc-alleu,
taires dont le revenu appartenoit tout entier aux « combien quesubmisà la justice d'autruy, n'est
possesseurs, des héritages exempts de tous droits « tenu à foy et hommage envers aucun Seigneur:
seigneuriaux. (Voy. Le P. Sirmond, note sur l'épit. « ne le suit à la guerre ne rend secours ou assis-
:
XXV de GeotTroy de Vendôme. Du Gange, Gloss. — « tance, en cas de querelle par irrévérence, il ne
:
lat. au mot alodium, col. 333 et 334. Galland, — " tombe point en commise il ne doit aucuns lots :
franc-ulleii roluiier est terre sans justice. ^Voyez " allouer (corr. allccicr] le faict. » (Coul. de Bouil-
T. I, col. 337. —
Montesquieu, Esprit des Lois, Com je sui en dure eure conçus et alevcz.
T. II, p. .-.07-510.) Fabl. MS. du R. ii' 7218, fol. 3i5, V col. 2.
VAIUANTES :
... cil m'aleva et norr!,
ALLEUl). Cotgrave, Dicl. - Pasquier, R. L. Vlll, p. 058. lit me fisl mon mesttcr aprendre.
Alaud. liorel, Uict. au mot Ala. Cl(!omad(is. MS. de G.iicnal, fol. 71, V- col. 3.
En
parlant de l'anionr ([ui fail naître les talents, « mesuraules. » (Lucidaires, ms. du H. ir 798i>,
qui les fait croître :
fol. 'i'ii), IV'COl. 1.)
Douz est li maus qui met la gent en voie
De tous biens dire, et faire, et alever. François qui la bataille reuvent (1)
Bien doit on croire en ceUii qui l'envoie, De toutes parties s'esmouvent.
Cliascun conroi, lente aleure.
Et lui de cuer servir et honnourer.
C'est bonno amours qui nie fet chant trouver S'en va joint comme en quarreure.
;
en latin, « et dedi domui patris lui oninia de sacri- vitesse du pas d'un cheval, de la marche d'un vais-
« ficiis, etc. » (Livres des Rois, ms, des Cordel. seau, etc. « .S'enlreviennent enlalentez de mal faire
fol. 4, R° col. 2.) « l'ung à l'autre, et s'entrefiérent à la arant alleure
Les nuances de cette acception sont très variées « des chevaux. » (Lanc. du Lac, T. II, fol. i3, R-col.
C'est encore dans le sens de croître, qu'en |)arlant « 2.) Chevaucha à lote sa \i^[W\[\e.... firant alehure,
du vent, on AhoM aile ver pour s'élever, souiller. « etc. » (Villehard. p. 1 W.) « Tendirent leurs voiles
Dés que la mort ce grand coup eut donné. « en haut, et singlèrent yraut aleitre vers l'es-
Tous les plaisirs champestres s'assoupirent :
« cluse. (Chron. S' Deuys, T. Il, fol. lilG, R".,
'.
Allenier. (Corr. Allevier.) N. Coût. gén. T. II, p. 858. « uns plauchiers (jue a seurs fust li alers et li venirs
« que l'um poust entur très-bien aler, apuier à
AUeviner, verbe, .\leviner. « aheise, e ester. » (Livi'es des Rois, ms. des Cordel.
Empoissonner un étang, en y jetant de l'alvin. fol. 8G, R° col. 2.)
(Dict. de Trévoux.) « Si faut déduire les fraiz qu'il a
V.\RLVXTES :
un héritage exempt île droits et de devoirs seigneu- Sous l'orthographe a/il/, les liaisons, les com-
2°
riaux. De là, l'usage de distinguer VaUeutler sim- plots de plusieurs personnes liguées entr'elles :
plement dit, du fraiic-alleutici; dans nos anciennes
c'est gr.ins Raillius
li
Coutumes. (Voy. Alukid ci-dessus. On exigeoit le i
(Ibid. p. 080. —
Vov. Du Cange, itbi siiprà. Laur. — VARIANTES :
Gloss. du Dr. fr. Cotgrave, Dict.) — ALLIAGE. Orth.
Aliage. Cotgrave, Dict.
subsist. - Monet, Dict
•Juelquefois ce verbe étoit actif; alors il signilioit Ai.i.ÉAdE. Coût. gén. T. I, p. 1155. — Cotgr. et Monet, Dict.
demander serment en vertu de la loi'iiui
le le
prescrit. (Voy. Ane. Coût, de Bret. fol. i2i, R".) Alliance, subst. fém. Ligue. État, pays allié.
Liaison, union. Conveulion matrimoniale. Serment,
VARIA.NTES :
obligation.
ALLEYER. Laur. Gloss. du Dr. fr. - Cotgrave, Dict.
Alaier. Ane. Coût, de Bret. fol. 12i, R». Le sens figuré du mot alliance qui subsiste, est
Aleier. Du Cange, Gloss. lat. au mot .idlegiare. relatif à celui du verbe alliier. (Voy. Ai.liier
ci-dessous.) L'usage en a restreint l'étendue. Autre-
Alli, subst. tnasc. Halliement, réunion : liaison, fois, on élendoit la signilication d'alliance, union
ligue. (jui se fait entre des Ktals pour leurs intérêts corn-
et) C'est la forme populaire du latin alleyare : alléguer en est la forme savjnte. (N. E.)
j ,
AL aw AL
muns, à celle d'Etat, de pays allié. « Après (|U(i U; Cançon, pour moi va ma Dame jéhir (1)
" Roy de C-aslille.... vous aura impétrc^ bon sauf-
Que jou sui siens, ne ji'i n'enkier issir
I le sa prison ; car g'i ai aloiance
« conduit et scur pour passeï' paisiblement paiiny l'ait de men cuer pour le miene houneranche.
<• les Huyauuies de Nnvarr(^ et de France, cl pour Ane. Puit. fr. MS. du Valic. n- U90, fol. Oï, V-.
« aller jiis(|nes eu la ville de Calais, ou (|uel(iueau-
G'est dans un sens analogue à celle espèce d'obli-
« tre part, ou havre, on puil iiu'il leur jilaira pren- ation qu'on lit :
•<pour se mettre îi couvert, il espousa une femme Plus souvent, il étoit actif. Dans le sens propre,
« qu'il prit au lieu où chacun en trouve pour son on a dit en parlant du serpent qui tenta Eve :
(1) avouer. — (2) M. Littré suppose un fréquentatif de ce verbe latin. (,.n'. e.)
AL - 350 — AL
« aleiche et attraye Ji ramour, (L'amant etc. » rt/o/.' « Vous mandons que vous faciez donner, par
ressusc. p. 98.) Quelquefois ce verbe étoit réciproque. « toutes nos monnoyes, de chacun marc d'argent
trestout mortel péchié
'< qui sera apporté en icelles alla\jé à (juatre deniers
De cueur devons hayr
Dont moult de gens de cil en sont moult entéchié. '< douze grains cl au-dessus, huit livres (luinze sols
Par droicle acoustumance s'i sont si alléchié •> tournois. Ord. T. II,. p. 4ii.) « Marc d'argent
Que Dieu veoir ne pèvent, tant en sont aeschié. " allaiié à i|uatre deniers. marc d'argent allaijé . . .
Ai.ÉKiEU. Ane. P0.-S. fr. MS. du Vatic. n» 1190, fol. 128, R». « qui entrera, ou billon qui sera apporté en noz
Alesciier. j. de Meun, Cod. vers 3ÇW. « monnoyes iillaiié à ung denier dix-huit grains
Ai.lciEU. Hist. de la Toison d'or. Vol. I, fol. 8, R°.
Alléciuer. j. de Meun. Cod. vers 1515. » jiisqnes à In luij d'un denier treize grains et ung
Alluueu. FouiUoux, Vén. fol. Wî, R". " tiers lie grain. » (Ibid. p. i'i9.) On voil comment
comparé aux ailes d'un oiseau, lorsqu'elles sont « formeye, cl cesle enspireie. » (S' Bernard, Serm.
étendues, a été nommé allier, ou aillier, du mot fr. Mss. p. i;$.">.)
aile. (Voy. Ménage, Dict. Etym.) C'est encore dans un sens fig-uré que s'alliier à
Celle dernière clymolôgie paroit être celle quelqu'un signilioit s'assembler, se réunir, se rallier
d'fn7//rr, espèce d'oiseau de proie, peut-être le même auprès de lui pour le défendre. (Voy. Au.i ci-dessus.)
que Valérion. (Voy. Ai.Kr.ioN ci-dessus.) . . . afin qu'il ne le perdissent
Si comme aigles, ailtii'rs et escoufles. Et qu'avec lui il se tenissent,
Uible liistoriaux, MS. Voy. Borel, Dicl. tout à li
11 s'(i//ii/'/v'i' V
VARIANTF.S :
Furent trouvé en bon arroi
ALLIER. Orth. subs. - Mén.Dict. Etym. - Dict. de Trévoux. .Mort el navré d'alés le Roi.
AL — 3.-)!
AL
son lils et d'iiii lils pour sa mûre, à un lieu i|ui propriétaires. < Si aucune chose tenue loluriè-
les uiiil :
« remeiil et par ce moyen taillablc, et descrite au
" registre des choses allivrées et coltisées par ladite
Doucement sont d'anjour entière
Lilil et la mère uloiié, etc.
" taille, devient entre mains priviléijiées, etc. »
MiwiTru du lli'clusdo Molicns, MS. du Uaignal, fol. H3, V" col. 3. uNoiiv. Coût. nén. T. IV, p. !I08, coL 2.) « Fonds....
« destinez au soula};eiiient des Conimiinaulez trop
Les coiiveiUions, les serineiis étant aussi com-
« altivrces. » (Voy. lîemontraiices de la Cour des
parés ù des liens qu'on ne peut rompre on disoit :
Puiskc la Dame s'aloic « si on ne faisoit apparoir par escrit, qu'il fust tenu
Et dist, amis vostre soie.
;
« en lief, ou franc-aleu. » fBoutciller, Soin. rur.
Ane. Pois. fr. JIS. d» Valic. n- U90, fol. 142, R*.
tit. i.x.xxiv, aniiot. p. 49G.)
•
Per sermens grans devers le Roy s'alloye; On employoit(|uelquefois l'adjectif «//od/aZ comme
Et quant il est devers luy aUmjé,
^ substantif. Dans la Coutume île Donrbonnois, Val-
.Vu bieu servir tout sou povoir desploye.
lodial corporel qui signifie un héritage, un fonds
l'ercef. Vol. V. fol. 111, R° col. 2.
en franc-alleu, est opposé à Vallodial incorporel,
Cette acception tlgurée est particulière au verbe rente foncière aussi en franc-alleu. Cotte rente
aligéer. (Voy. Lige ci-aprés.) « se constitue lors(iue le propriétaire d'un héritage
Mon cuer, saciés par vérité. " franc et allodial le transporte tout entier, ou en
Gens cors, vostres liom à vos se rent. « transporte une partie à quelqu'un, à la charge
Et fait hommage et seureté " (l'une rente annuelle. » (Laur. CI. du Dr. fr. p. Ù.)
Comme hom à Dame uligéé
Par serement. V.\RIAXTES :
VARIANTES
Allivrei", verbe. Taxer, imposer. :
Anciennement, on nomniuil l/vre ou iinrée de ALLOIGNAUNTE. (Corr. Alloiç/naunce.) Britton, des Lois
d'Angl. fol. 38, R».
terre, en latin libra ou libnila tcrrœ, une livre de Aloigxement. Fabl. MS. du R. n» 7615, T. II, fol. 141, V".
revenu en terre, une portion de terre valant une
livre de revenu. De là, le verbe allivrcr a sii;niné Alloiug, adv. Au loin dans l'avenir.
loin :
taxer, imposer en proportion de la valeur des On soup(.-onne qn'alohie et aluaine sont des alté-
terres, en proportion du revenu des possesseurs ou rations d'allohig, mot composé de la préposition a
(1) suivre.
:
AL — 352 — AL
et de rtulverbe loiiif/ réunis; qu'ils signifient au Enfin une trêve est un délai conventionnel d'Iios-
loin, dans un lieu éloigné de celui dont on parie, lililés. De là, on a dit en ce sens:
en ce passage :
El d'armes pot soulîrir grant fès. Aux Anglois n'avons paix n'(i/o»yti<,".
Soi" un destriers (ist mottll aloiiu' Kust. des Ch. Poôs. MSS. p. 111, col. 1.
Il vai moût tost. quant bien sepoine...
Le cheval broiche de ravine ; VARIANTES :
L'escu ot joint à la poitrine.
AIXOINGNE. Art d'aimer, MS. de N. D. n'^ 2, fol. \&S, V*
Alhis, SIS. fui. "9. Il- col. 2.
col. 1. - Eust. des Ch. Poës. MSS. p. 113, col. 4.
vAniANTEs
De joste lui l'asiest, ne le vout aloiffiier.
:
Guiteclin de Sassoigiie, MS. du R. n- 6',185, fol. 138.
ALLOING. FaW. MS. de S< Germ. fol. 87, V° col. \.
Al-oiNE. Athis, MS. fol. 79, R" col. 2. Quelquefois ce verbe étoil réciproiiue. « Ainsi
Aluaine. Ibid. variante du MS. du Roi. » qu'il combattoit, il s'abbandonna trop et s(i!nn(jna
Fal.l. MS. du It. n* 7218, fol. 11», V' col. i. » veullenl redonner et aloigner par amis, tant
avint après cèle emprise
< comme vouroient alongnier par amis, etc. »
il le
Il
Que li François orent emprise (Ord. T. i. p. riti'i. —
Voy. Au.oint.nk ci-dessus.)
Contre le Conte de Champaigne ; On éloigne une chose" du lieu où elle doit être,
Car (l) Rois de Krance en IJretaigne
li
en la détournant. De là encore, le verbe alloyner
Envoya son ost, sans aloirpie:
Car mors est li Quens de lioloigne, dans la signification de détourner, soustraire.
Dont li François orent fet chief. « Trésor muscé en terre et trové, volons que soit
Fald. .MS. du R. n- 7615, T. II, fol. 186, R" ool. I, » nostre... Et volons (inc home que le trovera en
Qui de XV ans vie uloigtia « licion entre eux, i.ssint ijue la terre en fee simple
Pour ce qu'ainéreinent ploura. « est altoir à le lile puisnc en allowance des terres
Rom. du Brul, MS. fol. IG, V- col. I.
" et tenements tails allolés à le file eigné, etc. »
Chascun doit bien proier (Tenui'. (le Liltleton, fol. r.7, li" édil. de 1077.) On
De sa vie alin(j)iicr. lit, ulots, allâtes. (Ibid. édit. de 1031).)
Marcoul et S.nIcn)ons, MS. do S' Gcrm. fol. HC, V° col, 1.
VARIANTES :
VARIANTES :
ALLOTÉ, Ai.i.OTTÉ. Tenur. de Littleton, fol. rs, édit. de 1577.
A.LLOINGNER. Procès de ,Iacq. Cuer, MS. p. l:t. Alot, Alotté. Ibid. fol. 57, édit. de 1039.
Alloioneu. Cslgrave et Nicol, Uict.
A1.LOYNER. Uiitton, des I.uix d'.\ngl. fol. 18, R".
Aloigneh. l'abl. MS. du U. a» 7(il."), T. II, loi. 141, V'.
Allotement, subst. masc. Action de lotir, par-
Aloignier. Guileclin de Sassoigne, MS. du U. n» 0985, tager. Lot, partage.
fol. 138, R» col. 3. On voit dans le même article des Tenures de
Aloingnier. Ord. T. I, p. 38G. Littleton, la preuve de ces deux significations, dont
Alongner. Chron. S' Denys, T. I, fol. 08, V».
Alongnyeb. Gace de la Uigne, des Déduits, MS. fol. 109.
l'une est une extension de l'autre. « Un auter par-
.Aloyner. Britton, des Loix d'.Vngl. fol. 18, R". " ticion ou allotement est si comme soient quater
« parceners. et après le particion de les terrez fait,
Alloir, subst. tnasc. Allée, passage, galerie, « cliescun part del teri'C par sov solement
soit
corridor, etc. " escripl,en un petit escrouet (3), et "soit covert
La signilicalion de ce mot est la même que celle « touten cereeu Icmanerd'un petit pile, issint que
d'allée, passage, galerie, etc. (Voy. Allée ci-dessus.) « nul port voier l'escrouet; et donques soient les
En cèle chambre entra errant '• iiii piles de cere mis en un honet à garder en les
;
Un grant vilain trouva gisant.... « maines d'un indifférent home, et donque l'eigné
En costé lui moult bêlement < file permierment mettera sa maine en le bonet,
Passa outre tout coiement.
« qu'il prendra ,4) un pile de cere ovesque l'es-
Quant le grant vilain ot passé,
Lors a un a/loii- trépassé « crouet deius mesme le pile pur son part, etc. En
Qui en costé un prael séoit, etc. « ceo caz covient chescun d'eux luy tener à sa
Clcomadcs, MS. de Gaignat, fol. 12, R" col. 2 et 3, « chance et allotement. « (Tenur. de Littleton, fol.
Plus souvent il en termes de
signifioit corridor, '^'l, V'.) Quoique cette manière de lolir semble
fortification (1). « Li Borgeois montent à alcoirs des justifier l'étymologie de lot, dérivé d'un mot Alle-
vmurs. » (Vixhl .ms. du îi. n° 7989, fol. 74, R°.) mand qui signifie sort, on soupçonne qu'il peut
Les alcors a fait garnir avoir une origine commune avec le mot alleud.
Se cil pensoient d'assaillir. (Voy. Lot ci-après.)
Athis. MS, fol. 102, V'col, 1,
VAIiI.\NTES :
Les gaites de la ville sont par les aleors. ALLOTE.MENT. Cotgrave, Dict. - Laur. Gloss. du Dr. fr.
Guiteclin de Sassoigne, MS. du R. n- 6985, fol. 138. Allotment. Tenur. de Littleton, fol. 50, édit. de 1639.
Allottement. Ibid. édit. de 1577.
VARIANTES :
ALLOIR. Cléomadès, MS. de Gaignat, fol. 12, B» col. 3. Allotir, verbe. Lotir, partager.
Aléeitr. g. Guiart, MS. fol. 314, R».
Aleoir. Fabl. MSS. du R. n" 7989, fol. 74, R» col. 2. (Voy. Cotgrave, Dict. —
Laur. Gloss. du Dr. fr.)
Aleor. Athis, MS. fol. 102, R» col. 2.
Aleour. Ibid. Variante du MS. du Roi. Alloiiance, subst. fém. Approbation, ratifi-
cation.
Allois. C'étoit un ancien usage en Angleterre, que le
Mot corrompu, qui dans l'article iv d'une Ordon- Roi envoyât dans les provinces certains Officiers
nance de Charles-le-Bel, portant règlement sur la par qui les privilèges des Églises dévoient être
pêche, semble désigner un engin de pêcheur, approuvés, ratifiés. Ces ratifications se nommoient
parce qu'on accritmal-ù-propos: \e trahie, Vallois, alloua)ices. Si vous truessez par chose de record,
-<
(1) C'était un pont de bois faisant le tour des murs, souvent sans remblai, comme à Avisnon. (n. e.) - (2) meurt. —
(3) bulletin. — (4) dans lequel il prendra.
I- 45
.
AL — 354 - AL
(Charte d'Edouard 111, citée par Du Canjje, Gloss. Aloev. D. Morice, preuv. de l'ilist. de Bret. T. I, col. 1002.
i/expression figurée, en alloivauce de, signitioit poser, enterrer, coucher, jeter, etc. Louer: donner,
au lieu de, en la phice de. Hem si... les deux ••
ou prendre louage. Donner en payement. Marier,
;"»
" mercenaires ou aU)e~< i\\i'\ ne vivent que de leur Ly Rois le chastcl asséia,
service. » ',Ord. T. 111. p. 'ii, nules. Vov. (lliron. — Ses Barons entour aloa
S- Denys. T. 11, fol. 2^0. Laur. Gloss. du — IliJ. fol. 3, U- col. 2.
par Du Cange, Closs. lat. au mot Allocatiis. Voy. — En ma chambre a bon aromas
De cynamon, mirre, alloé,
Ane. Coût, de Bref. fol. 40, H" etc.) Quespandu ay et alloé
On nommoit encore plus particulièrement a/ZoîU'S, Sur mon lit cscarlatte d'Ypre.
les Lieutenants des Sénéchaux, des Baillis, etc. Eusl. des Ch. Pofs. MSS. p. 530, col. i.
« Ordonnons que desorenavanl hounne ne soit C'est encore dans la signification de placer, qu'on
« .Juge ordinaire, c'est assavoir Séneschal, Alloué, disoit s'allouer, pour se louer, se placer dans une
« ou aulre Juge ordinaire, que tout premier
Baillif maison pour y travailler, se placer au service de
« il n'ait juré l'assise. » (Ord. des Ducs de Brel. quel(|u'uii et a ses gages. « Toutes manières d'ou-
fol. 197, V°. —
Voy. Laur. Closs. du Dr. fr.) Les « vriers qui n'auront tasches (1), ou propres
fl/oHt';-étoieul « Officiers subalternes des Séneschaus « vignes... seront tenus, les jours ouvrables, d'eux
« el Baillifs, qui jadis lenoient siège an tans de « aller allouer es lieux dès places accouslumés;
« vacations. « (Mouet, Dict.) Il paroitroil ([ue les
" ne se devront, ou pourront allouer hors desdites
Viguiers, les Prévois ont eu des Alloués. (Voy. « places, cl demeureront es dites places, tant qu'ils
Laur. Gloss. du Di'. fr.) Au reste, cette dénomi- < seront allouez, sans eux partir d'icelles. " (Ord.
nation, ((ui pouvoit convenir à loiite espèce T. II, p. 307 et 308.)
d'Oflicier-Lieuteuanl, avoit unesignilication locale. Ceens a un serjant (2) qui l'autr'ier s'aloiia ;
Dans une province, alloué désignoit le Lieutenant Ne fu pas por avoir, mes por moi qu'il ama.
du sénéclial, le Lieutenant du dans une aulre,
bailli Fal.l. MS. du K. n« 7218, fol. 347, V col. 1.
etc. peut-être le Lieutenant du Vicomte en ce Ainsi, louer qiiehiu'un à .son service, ou comme
passage. « A tous ceux (|ui verront cl orront cesie l'on disoit autrefois, Vallouer, c'est le iilacer dans
« présente lettre, Alen de Tregaranluc, alloué en sa maison ou ailleurs, pour y travailler à prix
« la Vicomte de liolian.... salas en nostre Seignor.
d'argent, le substituer en sou lieu et place dans les
« Sachent, etc. » (H. Morice, preuv. de l'hist. de fonctions d'une profession, d'un emploi, d'un office,
Brel. T. I, col. yj-i ; lit. de l'iG4. Voy. Ai.loikr — etc. (Voy. Alloce ci-dessus.)
ci-après.)
Uns fèvre inanoit à Creeil,
VARIANTES ; Qui, por batre le fer vermeil,
ALLOUÉ. Ane. Coût, de Bret. fol. 40. — Farce de Patheliii, Quant l'avoit trot du feu ardant,
p. 82. - Mém. de SuUy, T. 111, p. ;iW. Avoit ulouc un serjant, etc.
Aloé. .Ménage, llist. de Sablé, p. 220 ; tit de 12G5. Fabl. MS. du R. n- 7218, fol. 230, V- col. 1
« louasre, ou (|ui onl alloue lesdiles bestes. » (Coût. Cil doit bien dout(;rde manache, etc.
de Norni. art. i.xvii. —
Voy. Du Cange, Gloss. lat. au Poème de I» Mon, MS. de Noaillc», Slrop1i« 7.
mot allocarc.} Le tans que Dieu m'avoit por lui servir preste,
Allouer une maison, la donner, ou la prendre à Tout l'ai en maies oeures perdu et aluf.
Vie do S" Thaysieis, MS. de Sorbonnc,
louage, c'dtoit y placer un locataire, ou s'y placer, chifT. ixvii, col. 6.
Il semble qu'on ait comparé la circonstance d'un Littlet. fol. 17.) « Ceste ruse est «//(/«<'> et approuvée
combat, d'un assaut, l'objet d'une occupation, d'une « de plusieurs sans difficulté et sans scrupule. »
dépense, il un lieu dans lequel on place, on emploie (Sag. de Charron, p. 401 Cependant on le dérive )
ses troupes et son artillerie, son temps et son en ce sens du verbe latin laudare, ou de l'ancien
argent, lorsqu'on a dit 1° Allouer artillerie, allouer mot francois Los. (Voyez Pasquier, rech. Livre 11,
:
gens, et artUlerie, etc. dans le sens d'employer, p. 118. — Xicot, Dict. — Ménage, Dicl. Etym.)
user, épuiser. (Voy. Aloui ci-dessus.) « Tous les jours COXJIG.
« y avoil assaut et escarmouche, tant que ceux de
Allow, part. Approuvé. T. de Litlleton, fol. 17.
« dedans y alouêrent l'artillerie qu'ils avoyent,
« tellement qu'il n'avoyent plus riens que traire. » VARI.\XTES :
(Froissart. Vol. 111, p. 15.) « Les arbalestriers.... .\LLOUER. Orth. subsist. - Pasquier, Rech. Liv. II, p. 118
« avoient le jour devant aloué la plus grand'partie — Ménage. Dict. Étym.
« de leur traict à l'assaut. » (Monslrèlet, Vol. .\LEii. (Corr. .llocr.) Athis, MS. fol. 10;^. Y» col. I.
1,
.Vlieuer. Poëme de la mort, .VIS. de XoaiUes. strophe 7.
fol. 49.)« Le Roy passa delez la cité de Béarnais, .\LIUKR. Prov. du Vilain. MS. de S' Germ. fol. 277, V» coL 3.
« sans assaillir car il ne vouloit alouer ses gens
: Alloer. Marbodus, de Gemra. col. 16.S6.
« et son artillerie sans raison. » (Froissart, Vol. 1, Allower. Tenur. deLittleton, fol. 17, R» édit. de 1639.
.Vlllter. S' Rern. Serm. fr. MSS. p. 24.
p. 146.) » Prismes un escadron qui n'estoit point Aloer. Athis. MS. fol. 33. Ord. T. I. p. 537.- - Rom. du
« encoves alloué, et tirasmes à tout ledit escadron Brut. MS. fol. 62. R» col. 1.
« à la droicte main de nous, pour charger sur les .Vlouer. Heaumanoir. Coût, de Beauvoisis, p. 16.5.
« ennemis. » (Lett. de Charles Duc de Bourg, au Alower. Tenur. de Littleton, fol. 17, R» édit. de 1077.
Aluer. Livres des Rois, MS. des Cordel. fol. 112. — Frois-
sieur Dufay, p. 363.) sart, Poës. MSS. p. 433, col. 2.
2° Allouer le temps, dans le sens d'employer,
passer, consumer. « Lesquelles batailles ainsi or- Allowe,
subst. fém. Loyer.
« données pour cause que les compagnies ne furent Prix, revenu d'une chose louée. (Voyez Allouer
« sitost venues à lieu commode , aulcun temps ci-dessus.) « Soit fait enqueste par serment de
AL 356 - AL
« Jurours combien les édéfices en le cliièfe maiior, Alloynour, subst. masc. Celui qui détourne,
" el les fosses, et les vivers.... vaillent par an de qui soustrait.
• clore allowe et les repris. » (Britlon, des Loix La signification d'fl//o,i/HO!/r est relative îi celle du
d'Angl. fol. 184.) verbe alloijner, éloigner détourner, soustraire.
;
Allouvi, participe. Affamé : acharné, « malice en les ullonnours que les (illutinoiirs
,
l'ropremenl affamé comme un loup. vBorel et " soient puiiys par prison, etc. > (Brilton. des Loix
Micot, Dict. C'est en ce sens qu'on disoit allouvi d'Angl. loi. '20., On lit (illeijnoiti', dans le iiiéine
de faim. sens. ^Id. ibid. fol. 7. —
Voy. Ali,oi.N(;.m:u ci-dessus.)
Tant seront ii/ouii/s de fain. VAniANTKS :
Contred. de Songccreux, fol. 174, V". ALLOYNOUR. Rritlon, des Loix d'Angl. fol. il!, V".
Alleynouu. Id. iljid. fol. 7, V».
De ce mol a signifié affamé; par extension de
là,
la cause à l'effet, acliarné à la proie figurcMiient :
AlUicei", verbe. Placer, mettre. Planter, semer,
acliarné au travail, etc. « La convoitise est sans cultiver. Allécher, ou allumer.
' frein et comme une beste alloiivie, qui tourmente On a dit /oc, leuc; en latin locus, lieu (1). De là, le
« non-seuiemenl son homme d'un désir insatiable
verbe alliieerdans la signification d'allouer, placer,
« de s'accioistre de plus en plus, mais d'une crainte mcllre. " liepoignet-oin nostre trésor el champ, et
" de perdre ce qui est aciiuis. » (Pasquier, recli.
" nostre pécune rt//H(T/-oin el sachet. » (S'Bern.
p. 87G.I Vousayderay-je encore làï Je suis allouvij
"
Serin, fr. mss. p. 00.)
et alïamé de bien faire et travailler. » (Kabelais. Il pareil qnalluciicr avoit la même origine, lors-
T. IV. p. lor>. — V. Allouvi.me.nt et Ai.i.oLvm ci-apri-s.! qu'il signifioit planter, semer, cultiver acception :
VARIANTES :
particulière à'allitcer, placer, mettre dans un lieu.'
ALLOUVI. Nicot, Dict. — Pasquier, OCuv. mest. p. Wô. (Voy. Allouer ci-dessus.)
AixouvY. Oudin, Dict. — Rabelais, T. IV, p. 105. Je voy caupctrape et chardon
ALoivi. Merlin Cocaie, T. Il, p. 21. Qui de leur semence font don
Alocvy. liorel, Dict. — Contred. de Songecreux, fol. 17i. Destruicte en est la bonne blée
Soit donc lèle semence estrepée (2) :
" bazon qui luy saisit la main, il redoubloil allou- Les rosiers coupent et essartent ;
viment les coups. » ^Pasquier, lett. T. III, p. 'l.) El les chardons vont aluchaitt.
Hist. de S" Lcocade, IIS. de S. Gcrra. fol. 29. V" col. 2.
allouvi. (Voy. Oudin, Dict.) Mal herbe croist tantost, ce dit l'en en proverbe ;
Et ce qu'icellc joinct estainct, qui ne la cerbe.
Allouyer, subsl. iiiasc. Espèce d'Officier de Maint bel jardin s'en pert, et maint belle gerbe :
VAIUANTES : VARIANTES :
ALLOUYSE, Alloise. Dict. do Trévoux. ALLUCER. S' Bcrn. Serm. fr. MSS. p. 90.
Aloisc, Alouyse. Gloss. deTUist. de Bretagne. Aleicher. (Corr. Alucher.) J. de Meun, Cod. vers 1372.
(1) Littré, au mot altitclion, voit là un composé de ad et de hu, lucis. (N. e.) - (2) Extirpée, arrachée.
AL - 357 - AL
ALLiiciiiEn. Al. Chartier, de l'Espcr. p. îtt.
-
C'est en ce même sens qu'on a dit par compa-
Ai.ucueu. llisl. de S" Léocadc, MS. de S' Germ. fol. 20.
raison :
aux liabitans de S' Palais, en 1279, soient en latin, nostre dict Cousin. » (Félibien, bist. de Paris,
11
de (iloijite « pourroit sii;nifier tous ceux... qui sont lîourg. pr. p. 285, passim.) Vaumusse, comme on
de là, de ce lieu ; à moins que de aloque, ne soit lit dans la déposition de M' Séguinat, secrétaire de
une altération du latin, de alode, de allodio. ce même Duc. « Mon dit Seigneur s'en ala devers
« Omnes illi et quilibet per se, qui sunt de aloqite. « luy, (le Dauphin,) et osta son rtî/m(fs,sf qui estoit
« dum tamen teneanl operalorium in quocunKiue de veloux noir, et se inclina devant lui d'un
'<
« loco villœ et donum, unum denarium ([uàlibet « genoul jusques à terre, en le saluant moult
« septimanà nobis reddant. » (Voy. La Thaumass. « humblement. » ;Ibid. p. 273. Voy. Ailmuce —
Coût, de Derry, p. 112.) ci-après.;
VARIANTES
ALLUEC. Bestiaire, MS. du R. n" 7089, fol. 177, R" col. 1.
:
Allumé, participe. Illuminé. Enluminé. Beste gèlent lor poil, et ces oisiaus lor plume ;
(1) au palet. - (2) prirent. — (3) Voir Du Cange à Bussa, comme à Naca. (s. e.) — (4) bien fortifiées par des tours. (N. E.)
AL — 358 — AL
Quelquefois allumer tHoit mis absolument, •' qui allument en la salle etc.
» (La Colomb. Théàt.
comme dans ces vers :
d'honn. T. I, p. 7!).) Il apperceut que vers luy..
Il famé se levèrent ;
et sa « venoit la lumière en allumant les Dames et
Au feu vinrent et alutiureut. « Pucolles (lui la clarté du feu suyvoient. "
(PerceL
Le moine virent en mi l'aire. Vol. V, fol. -20.)
Fibl. SIS. du R. n- 7615, T. II, fol. «9 V col. î.
11 fist promiers le firmament...
L'auteur de la Bible Guyot, Hugues de Hercy, l'^t la Lune pour alumer,
dans la description (lu'il l'ait de l'usaj^e de la lîous- Par nuit, l'air, la terre et la mer.
sole en son temps, nous apprend que les Nau- G. Machaut, MS. fol. 280, V- col. 1.
allumer à l'ainuUlf, c'est-à-dire, qu'Us l'aisoient ALLUMER. Orth. subsist. - Percpf. Vol. V, fol 20 V»
allumer une chandelle pour voir à l'aiguille de la Ar.i-.Mi:i\. Ane. Poët. Fr. .MSS. av. 1300, T. I, p. 475.
boussole quelle route ils dévoient tenir. _:^
Quant la mers est obscure et brune, Alliimerie,
siibst. fém. Illumination.
Quant ne voit estoile ne lune ;
Illumination en signe de réjouissance. « Si
Dont font à l'aiguillf alumer: » esloionl les rues... si plaines de jeu, de mystères
Puis n'ont-il garde d"esjarer. " et iX allumeriez, tant riches et tant bien faictes
Contre l'estoilc va la pointe, etc.
que l'on veoit aussi clair comme îi plain jour. »
'
Alu.mnkh. Livres des Rois, MS. dos Cordel. fol. 148, R".
... je vous voy
D'un dur aloy,
Alliis, adverbe. Hors toute mesure, ù l'excès. Faux et très-mal examiné.
Kii alleniiiiid (ill aitss ou itlle iiussen signifie tout
Rlason des faulccs amours, p. âii.
hors. De là, l'expression lriiu|uer allus, c'est-à-dire
boire hors toute mesure, à l'excès, sans mesure. Telle est l'origine de l'acception figurée de notre
< Enfans, heuvez à pleins godets. Si bon ne vous mot aloi, dans ces façons de i>arler, liomme de bas
« semble, laissez-le. Je ne suis de ces importuns aloi, marchandise de mauvais aloi, etc.
« contraignent les Lans et Com-
Lifrelol'res ([ui...
« paignons trinquer, voire carous, et nlliia ([ui pis
ALOI. Orlh. subsist.-Du Cange, Gloss. lat. au mot Liga 3.
a est. >i
(Mabelais, T. HI, prolog. p. ITi. — litid. note Ai.ay. Du Cange, Gloss. lat. au mot Lcga col. 108.
de Le Duciiat.) AI.I.OV. Id. ibid. au mol AUeium.— Pasquier, llech D 882
VAmANTKS :
Aloy. Ord. ï. I, p. m), etc.
ALLUS. Rabelais, T. III, prolog. p. 15.
Alluz. Cotgrave, Dict. Aloiement, subsl. masc. Alliage. Ligue,
alliance. Obligation.
Aime, ailj. Qui nourrit, qui fertilise. Qui réjouit ;
Le premier sens est le même que celui d'alliage,
beau, bon, etc. union de plusieurs métaux par la fusion. « Ordon-
Le premier sens est relatif à l'origine du mot « niez de ce qu'il falloit pour faire un fourneau
latin almtis, d'où l'on a dit al)ne en fràn(,'ois. (Voy. « ù'alléement de métaux. (Mém. de .Sully, T. VII,
>-
Nicot, Dict. —
Essais de Montaigne, etc.) p. 19. —Voy. Alliage.)
Onse rejouit de la fertilité.'C'est un bien que Au figuré, ce mot signifioit: 1" Ligue, union de
l'homme a sanctifié par des hommages, des actions plusieurs personnes liguées ensemble :
On a dit figurément :
dans une personne :
(Voy. Alluer ci-dessus.) Les monnoies d'aloij éloient ALOIEMEXT. Enfance d'Ogier le D. MS. de Gaignat, fol. 92.
Alie.ment. Chron. S' Denys. T. I, fol. 245, \".
les monnoies dans lesquelles il y avoit de l'alliage. Alléement. Mém. de Sully, T. VII, p. 19 et 20.
« Pièces antiques de monnoye, les unes d'argent,
•< les autres d'aloy. « (Contes de Despériers/l. I, Alonge, subst. fém. Allongement, longueur,
p. 138.) Lorsque l'alliage étoit conforme à l'Ordon- lenteur, délai, retard.
nance, on disoit qu'elles étoient de droit aloy, c'est- La signification propre de ce mot qui subsiste,
à-dire, de bon aloi : contrefaites, c'est-à-dire de est analogue à celle A'alongeoir. (Voy. Alo.ngeoir ci-
mauvais aloi, de bas aloi, s'il n'y éloit pas conforme. dessous.)
« La connoissance de noz monnoies, assavoir se Dans le sens figuré d'allongement, longueui-, len-
« elles sont de droit aloij, ou contrefaites appar- teur, délai, retard, on disoit « Procéder par alon- :
AL — 360 — AL
« ges. 'Le Laboureur, liist. de Louis do France,
» choses semblables de la maison voisine
Duc d'Anjou, Hoi de Sicile, p. ns.) « seroient trop courts ou pourries devant le parois,
Mettre alonge, pour allonger, relarder : « la partie à qui lesdils sommiers.... appai'liennent
Montaigne, T. 111, p. 3'20.—Yoy.Au)NGKom ci-dessous.) La longue distance d'un lieu à un autre produit
réluigiiement. De lu, le verbe alonger a signifié
Alongemont, suhst. viase. Prolongation. Eloi- éloigner « Le très-grand désir cl vouloir i]ue j'ay
:
gnement, séparation. « à m'en délivrer, m'a fait par deux fois venir et
Ce moi subsiste dans sens propre. Il se dit
le <-allongier de mon pays par deux cens cinquante
même encore figurcment des longueurs, des « lieues. » (Monslrelet,"Vol. I, fol. i, R°.)
lenteurs d'une affaire. Anciennement, il signilioit Cil quipour moi vous enchaciérent,
prolongation de temps « n'auront puissance
: Lt dou pais vous alonrjèrenl, etc.
<> d'exécuter lettres ou mendemens, de donner Alhis, MS. fol. 57, V col. i.
AL ac.i — AL
Aloiifluir, vcrbi'. Allonger, prolonfrer. Moult par est bons-eun'îS (3)
Qi d'armes est alasés,
liendrc plus loiii;'. « La
(Voy. Ai.unc.ku ci-dessus.)
Et moult a de bion conquis.
« Itaniuiscllo reconimcuca à eslevcr sa voix et Mais c'est trop plus grans esplois
« alloiigirsn iiouchedc doux pieds. » (Des Accords, D'avoir s'amie à son cois (4).
Escr. Dijon, fol. 7, Y°.) » Le cerf.... vil plus lou- Ane. PoC». fr. MS. du Valic. n- 1490. fol. ICi, R*.
« guenieul (|uc nulle autre beste.... pource qu'il se Alosez fut de grant bonté.
« rejouist ([uant il est vieil.... Kt ainsi faisoienl les Rom. du lirai, MS. fol. 2C, U* col. î.
désigné une maladie de cette espèce par le mot Mais dites s'uns renoiiôs
alopisie , ((ui paroit être le même qu'alopécie (1). Doit puis estre aconpaigniés
« Henry Quint fut malade à'alopisie qui est
le ,
A bone gent alosée.
Ane. Pocs. fr. SIS. du Vatic. n- I49U, fol. 159, V'.
« ladrerie au cœur et à la teste. « (Mém. d'Ol. de la
Marche, p. loy.)
Aloser, verbe. Louer, lionorer. Louer, vanter.
Alori, participe. Attaché. Colorer, déguiser.
Peut-être attaché avec une courroie, en lalin, Ce verbe, dérivé du substantif los, signifioit louer,
lorum. honorer. (Voy. Los ci-après.) On a fait l'éloge de la
Et fu mis en uns pelori
philosophie de Platon, en disant :
;
Alose, subst. fém. Espèce de Poisson. Faire une chose qui honore, c'étoit s aloser, se
En latin Alaiisa (^2). (\oy. Ménage, Dict.ÉLym.) On faire honneur.
a fait si grand cas des Aloses de Bordeaux, qu'avant Se vous metez le voslre en biaus mengiers doner,
le xnr siècle elles étoient passées en proverbe. N'en biaus ostex tenir, n'en la gent honorer,
(Ane. Poët. fr. mss. avant 1300, T. IV, p. 1(553.) Por Dieu et por le siècle, et por vous aloser,
On a ridiculisé la folle générosité des Chevaliers Ne devez mie après vos despens dolouser.
Fabl. MS. du R. n- 7218, fol. 335, R- col. 1.
qui payoient très-cher les louanges intéressées des
Hérauts d'armes , en disant « qu'elles ne leur Si la louange prodiguée par l'amitié, la
étoit
« valoient une alose. »
flatterie, l'amour-propre, le verbe aloser distingué
.... as chans et à l'ostel du verbe louer, signilioil vanter; acceplion connue
Fait tant qu'il en porte los tel
De renommée qui l'alose :
du peuple en >ormandie. « Se je le vous louoye,
« vous diriez que ce seroit pour luv aloser. etc. »
Mais cil los ne vaut une alose
Au Chevalier, bien dire l'os. (Lanc. du Lac, T. 11, fol. 97. V" col. i.) - 11 est deux
Dit* de Baudoin de Condé, MS. de Gaignat, fol. 319, V' col. 2. « manières de persécuteurs.... l'une est de ceulx
(1) Cette maladie, nous apprend A. Paré, se nomme vulgairement pelade, (x. e.) (2) Cette forme, ainsi que celle
û'alosa, se rencontrent dans Ausone. (N. e.) — (3) bienheureux. — (4) choix.
4G
AL — 302 — AL
VARIANTES : Ces Officiers, dont il est parlé dans les Ordon-
ALOSER. ints de lîaudoin de Condé, MS. de Gaignal, f»5'2. nances du pays de Liéjre. étoieiit vraisemblablcmenl
Ai.ossEH. Guiteclin de Sassoiitne, MS. du R. fol. 138. du nombre de ceux ((ue l'iui cdiuprciioil sous la
ALorsER. Uorel, Cotgrave et Nicot, Dict. dénomination générale d'(;//()(/('s. (Voyez Allock
Alozek. Fauchel, Lang. et Poes. fr. p. 05.
ci-dessus.) Les Greffiers de nostre haute-justice
••
Kt chascune avoit esparvier; Poës. fr. page 13.) « Jules César, au rapport de
L'un sor estoit, et l'autre muyer. « Suétone,.... estant es Gaules dressa une nouvelle
Se trouvèrent tant de perdriseaulx, « Légion laquelle il donna le nom gaulois
îi
Cailles, aloues et autres oiseaulx,
Que chascun vole à son devis.
" d'alouette, parce ce que comme dit Pline... elle
« portoit une creste sur son armet, comme Vat-
Gacc de la l'.ignc, des Déduits. MS. fol. 130, V*.
« loiiette sui' sa teste. » (Pasfjuier, rech. Liv. VIII,
On sait que
plus beau vol et le plus agréable
le
p. 057. —
Voy. Favin, Thcàtr. d'hpun. T. 1, p. 3,m.
est encore aujourd'hui la volerie de l'Épervier aux
aluiies, au.\ alouettes. Anciennement, prendre
— liorel, Dict. —
Ménage, Dict. Élyui. Dict. de —
le Trévoux.)
plaisir de cette chasse, c'étoit « se rigoler de Valoc. »
C'est par allusion à la ruse dont se servent les
(Voy. G. Guiart, ms. fol. 22ti, V".) alouettes, pour délourncr les chasseurs du lieu oh
L'Alouette s'élève en l'air et retombe en chaulant :
sont leurs petits, ([u'on a dit ligurémeiit « douiier
elle craint l'épervier, l'émérillou, comme son mortel " la bourde de l'alouette, » pour signifier donner
ennemi. De là, on a dit: le change, détourner adroitement iiuehiu'un des
Quant fortune a fet homme haut chanter comme atoe, vues qu'il peut avoir, en lui présentant une cliose
Et il cuide mie.x estre assis desus la roe, pour une autre. (Voy. C>olgrave. Dict.)
Dont retorne fortune, si le géte en la boe.
L'idée de cette façon de parler proverbiale, « si
Fabl. IIS. du U. n- 7218, fol. Î48, H' col. I.
« le ciel tomboit, il y auioit bien des alouettes
Ensi en face Dieu ma mie « prises, » semble être de Uabelais, qui a dit:
Qu'à niesdissant n'ait conpaignie.
Car plus doit redouter félon
« n'espérez dorcscnavant prendre les aloueltes à la
Que l'aloe l'esmeriUon. « cheuledu ciel; car il ne lumbeia de vostreéage. »
Ane. l'ocl. fr. MSS. avant 1300, T. Il, p. 73». (liabelais, T. V, [ironostic. p. 2i.) « Ou dict (jue les
" alouettes grandement rediuihleut la ruine des
Dans les vers suivans, on fait sans doute allusion « cieulx; car les cieulx tumbant toutes seroienl
à une espèce de proverbe familier aux fauconniers.
» prinses. » (Id. T. IV, p. 76.)
Mauvais j^aaing fait en gibier
Qui pert l'ahic et l'espervier.
Tel la ferons, ce m'est avis, ALOUETTE. Orth. subsisl. - Favin, Thcàt. d'iior.n. T. I,
Se vos perdons et nos amis. page 355.
Athis, MS. fol. 53, If col. 1. Ai.ACETE. Borel, Dict.
Ai.LouKTTE. Bourgoing, de Orig. Voc. Vulg. fol. 87, V».
VARIANTES :
.Vi.ciKTE. l'auchet, Lang. et Poës. fr. p. 13.
.\LOUE. Fabl. MS. du R. T. II, fol. 1G9.
Alloue. Dict. de Trévoux, au mot Aloi;. Aloul, participe ou adjectif. Usé.
Alok. Ane. Poet. Ir. MSS. avant 1300, T. IV, p. 1303.
Aloeau. Gace do la Bigne, des Déduits, aMS. fol. 145, R".
La signification de ce mol paroit être relalive f»
Aloyau. Ib. ibid. variante de l'Impr. celle d'allouer, employer, user, etc. « Outils forbeiix,
<• maigres, lasches, secs, alunis, poltrons, débitiez,
Aloucns, suhst. musc, pliir. Espèce d'Officiers « esclopez. » (Coules de Cholières, fol. 208, V". —
de justice. Voy. Alloi ER ci-dessus.)
(1) Les Romains, avant leurs expéditions en Gaule, nommaient cet oiseau (jalerita. Ils adoptèrent aussi le mol cervoise,
cervisia, qui plus anciennement se disait zythum. (ti. e.)
) —
Al. .%;i — AL
Alouière, suhst. fém. Espèce de bourse. Alourdir, verbe. Devenir lourd, stnpide. Rendre
11 pai'oil vraisemblable que dans un temps où la lourd, slupidc; étourdir.
voleiie ilt; l'i'pervier aux alouettes tHoil l'amusement Sur le premier sens, voy. Oudin, iJict.
le plus ordinaire de la noblesse, on ail nommé Le même verbe étoit actif, dans le sens d'étourdir,
aloiiirrc, respùc(Mle bourse dans l;ii|uelle on metloit rendre lourd, stupide.(Cotgrave et Corneille, Dict.
les nioucs, les allouettes (iu"(in avoit prises. On voit nict. de Trévoux.)
dans une ancienne miniature une Heine faisant
présent à un Écuyer, d'un j)Cinio)iC('l et d'une Aloyau, sul)!it. masculin.
alnivre. (Voyez Hom. de Lancelot, ms. de S' Ceim. Ce mot, qui subsiste et dont l'origine est incon-
n" 17!), fol. 138, 11°. nue i'2), ne seroit-il pas le même <\u'aloeau, aloijau,
Les lettres que m'ot tramis Rose, espèce d'oiseau, [)eut-ètre le même qui' Vitloe. l'Voy.
Toutes deus, foi que doi Saint Pière, Ai.uuE ci-dessus.) La comparaison qu'un grand man-
Avois encor en Valoiére geur feroit d'une pièce de bœuf avec un aloeau, une
Que je portoie à ma ohainture.
Et elles qui mettent grant cure alouette, paroitroit assez naturelle. Du moins e.st-il
A savoir de quoi elle ert plainne, vraisemblable (|u'on nomme un dindon, une
Si c'estoit de soie, ou de lainne, alonclte de cordonniei', parce que pour l'appétit
Ou d'Hn frion, ou d'une aloe, etc. de gens peu accoutumés à une cbère délicate,
Froissant, Toes. MSS. p. 171, col. 1.
un dindon semble une alouette.
Cette acception particulière étant généralisée,
alouière aura signifié cette espèce de bourse qu'an- Alpage, subst. masc. Pâturage ou Droit de
ciennement on portoit à la ceinture, pour dilïérens pâturage.
usages. On
altéroit la signification primordiale du mot
Riche clieinture et aloiére Alpe, en l'étendant à celle de vallée. (Voy. Alpe
Que chascun appellent gibecière.
Dits du Chovallor, MS. Voy. Du Canje. Gloss. lai. au mot AUoverium.
ci-dessous.) De lu, on aura nommé
en Da'uphiné
alpage, un pâturage dans les montagnes, dans les
Rien ne te soufist, ne liabonde...
vallées, un pàtui'agc au bas drs montagnes; peut-
Gaste-bien, qui tant bien contons,
Que ne criens tu que Diex confonde è(re le droit de pâturage, en laliii alpagiam. (Voy.
h'alouuière où tu tant répons. Journal de Verdun, Octobre I7'i8, p. 2()0. — DicL
Miserere du Reclus de Moliens, MS. de S' Gerni. fol. 209, V" col. i et 2.
de Trévoux. —
Du Cange, Closs. lat. au mot
On alnière : Ibid. ms. de N. D. n" 2. Gibecière:
lit Alpagium, col. 343.)
Ibid. variante d'un autre ms.
Les l'élerins, les Bergers portoient des alouiêres. Alpe, subst. fém. Montagne. Vallée, détroit,
Car de cent un n'y voy pas palerin gorge de montagnes.
Qui n'y laisse bourdon et abmicrc Ce mot, dans le sens primordial, signifie mon-
Eust. des Ch. Poës. MSS. p. 112, col. 2. tagne, bauteur, en langue celtique .1//) ou Al-pen.
Moult de bregiers et de bregiéres, Diel. de la Martinière, au mot Mb. —
Dict. de
Cainses (1), jupeaux et aloièfes
Portoient, selonc leur usage.
Tri'voux, au mot Aljies. —
Voy. Alrie ci-dessus.)
Froissart, Poés. MSS.
L'Apennin et les Pyrénées ont été quelquefois com-
p. 285, col. 2.
pris sous cette dénomination générale. On la parti-
VARI.\NTES :
cularisoit en disant, Alpes Grégeoises, Alpes
ALOUIÈRE. Eust. des Ch. Poës. MSS. p. 112, col.
ALOïkRE. Fatrasies, MS. de Paulmy, fol. 11.
'2.
Gauloises, Alpes Pennines, etc. (Voy.Monet, Dict. —
Aloiière. Froissart, Poës. MSS. p. 282, col. 1. Dict. de Trévoux, au mot Alpes.)
Alouuière. Miserere du Reclus de Moliens. Il y a sans doute entre les idées de hauteur et de
Ne cuidez point que vous aloufle. deur des vallées est relative à la hauteur des mon-
Pleust à Dieu que ce fust bourde. tagnes. De là, on a désigné une vallée par le mot
Eust des Ch. Poës. MSS. p. 461, col. 1. alpe. (Voy. Du Cange, Gloss. lat. au mot Alpes.)
Là commençâmes à bourder, Si la vallée éloit profonde et étroite, alpe signifioit
Et elles moi à alourder...
gorge de montagnes, détroit, passage entre deux
Et celle à qui on conseilla,
Si bellement le descouvri, montagnes. (Id. fbid. —
Borel, Dict. 2''" add. Voy. —
Qu'en tastant ïaloière ouvri; ALP.iGE et AlPEN).
Et tout ce que mis y avoie
Ot elle, et noient n'en savoie. Alpen, subst. masc. Pâturage.
Froissart, Po5s. MSS. p. (71, col. 1. On observe que si les mots alpage et alpen sont
(Voy. Lourd ci-après.) usités, ce n'est qu'en Dauphiné. Ils ont la même
(1) Ceintures. — (2) Ménage supposait ad et htmheUus, chair du dos. (x. E.)
AL — 3Gi — AL
origine ; mais on souproiine qu'ils diffèrent de «wrt/H... e Ambri regnad sur Israël. » (Livres des
significalion ; qn'alptni sijrnilie un piilura^re dans les Hois, MS. des Cordel. fol. 100. Ibid. fol. 105.) —
mont;!^'nes, dans les vallées ; alpiuje, le droit d'y Ona désigné par ce mot une supériorité plus
conduire des bestiaux; la redevance qu'on paye flatteuse que celle d'une taille haute, la supériorité
pour ce droit, un droit de pâturage, en latin alp'a- ((ue donnent les bieusdc la fortune cl les honneurs;
giuin. \\o\. Ai.i'ac.e ci-dessus.) Au reste, Clioiicr, celle (|uc nuTilent les vertus et les laleiis. « Hues
dans son liist. de Dauphiné, ne les a point distin- « de Colemi Ollies de la Hoclie...
et plus //rt/i
gués. (Vov. Journal do Verdun, Octobre 17i8,
p. 200.
—
"nict. de Trévoux. —
Du Cange, Closs. lat.
«
p.
estoienl Conseil del Marchis. » (Villehard.
del
117.) " Se croissèrent deux mult hall Baron de
au mot A lpan i mu.) " Fiance, Symons de Montfort et Kenauz de Mom-
" mirail. » (Id. p. '2.)
Alpestre , adj. Montai;nard niontai;neux , ,
Alteit paroil avoir la même significalion dansces
escarpé, sauvage. vers :
Divination par la farine d'orge, en grecA'Xifizofiaynç. .1// ou liait se disoit généralement de toutes les
(Voy. Cotgrave, Dict.) choses physiques ou morales, (jui surpassent les
choses ordinaires du même genre. « Este vus (1)
Alqiiimi, subst. mnsc. Espèce de métal.
" eves (2) grandes ki veneient devers Eiloin, cunie
Métal coinpiisé d'étain cl de cuivre, connu à Metz
« de crétines (3) s'i n eurent balte plenlé icos (4)
sous le nom iïdlijttiDii. .Mi'uage, Dict. étym. au mot ;
«
del ost. (Livres des Rois, ms. des Cordel. fol. 125.)
Fait m'avez plus lialle service que oiuiiies gens
Alquiniqiie, adj. Faux, de mauvais aloi. « feissent-mais à nul home chrestien. » (Villehard.
On abuse de l'alchimie, en altérant les métaux ; page 77.)
ol c'est relativement ii cet abus, qu'anjoit alqui- Crier bail, h halte voi.r, c'est hausser le ton de
nique a signifié argent faux et altéré, argent de voix ordinairiv « Criez plus hall, criez... Cil
mauvais ;doi. (Voy. Gouliedils de Songe-creux, « crièieiil à //((//r' voix. » (Livres des Rois, ms. des
fol. IK.j Peut-cire faut-il Vivcalqiihiiique? ^\oy. Alciie- Cordel. fol. 112, R" col. 2.)
MiE, mot d'où sont dérivés Alquimi, Alquiniqiie et Demande, dit-il, bien hait :
(Livres des Hois, ms. des Cordel. fol. 12, V° col. 1.) Enfin, on disoit détruire le liait et le bas, pour
Au figuré, l'expression avoir plus halle main, signifier une destruction totale, universelle. « Des-
signifioit être supérieur, avoir le dessus, l'avantage. . Iruirai e ocirai lei, tes eirs e lun lignage, e
< Cil ki se teneient à Ambri, curent la plus halle « (|iianques à lei apent, jesque al chien, e le hait
(1) Voilà. — (2) Eaux. — (3) Crues d'eau. — (4) Ceux. — (5) Chall ou cald vient de calidus, chaud ; l'expression chalt pa.i,
signifie donc à pas précipités; c'est une métaphore, comme le latin llammca vestigia. (N. E.)
AL .'{or. AL
. et le bas, par lulc Israi'l. " (Livres des Hôis. (|ue vers la (in du w siècle, on nornmoit encore
Ms. des Cordel. loi. 118.) une église, un Voy. Du
autel en langue vulgaire.
Dans les anrieiis litres, cclto même expression ait Gange, Gloss. lat. au mot
Ge fut dans ce
.l//((r<'.J
et lias ou aile el basse, sii;iiirioil lolalemeiU, sans même temps possesseurs des biens
<iue les Laï(iues
exeeplion, ai)soliunenl. (Voy. Du Can?,e, (iloss. lai. de l'Église, imaginèrent une distinction entre les
T. I, col. ;!r)0. — Gloss. de l'IIisl. de lîret.) termes Église et Autel lorsqu'on leur reprochoit
;
comme altar chez les anciens Latins, signifioit terre « homme d'armes qu'il estoit; mais la force fut sur
élevée pour servir d'autel. (Voy. Pezron, Antiq. des « luy si grande, qu'il ne la peut surmonter; et là fut
Geltes, p. i'iîJ. —
Dict.de Trévoux.) On sait comment « tant altéré qu'il fut occis en armes. » (Froissart,
les Juifs élevoient des autels au milieu de la cam- Vol. IV, p. 347.)
3° Au figuré, en parlant d'une réversion dont
pagne, pour sacrifier à Dieu. « Il dcist à David que
« il en alastpur lever unrt//c'r en^onurance^'oslre- l'ordre est uiterverti, qu'elle est alterate. < Si terre
>< Seignur. » (Livres des Rois, .ms. des Cordel. fol. 70.) « soit doné en savant (2) le reversion al
taile,
Les Chrétiens ont nommé autels les tables qu'ils 1' donour, tenant en taile par son fait
et puis le
élèvent à Dieu pour célébrer la Messe. Ces autels, " enfeffa le donour à aver et lener à luy et à sez
dans la primitive Église, éloient de bois el sans or- « heirez à toutz jours... par tiel felTemeiit fait à le
nement; il n'y en avoit ([u'un dans chaque église. « donour, le réversion adonques esteant en luy.
Au commencement du \r siècle, on ordonna qu'ils « son reversion ne fuit discontinue ne alterate,
seroient de pierre; ensuite on les para de fleurs, el « etc. (Tenures de Littleton, fol. I iO.)
>'
dans une môme église, leur décoration, leur forme, ALTÉR.AT. Tenur. de Littleton, fol. 140, R».
le céi'émonial de leur consécration, olfrent à la .ALTÉRÉ. Orth. subsist. — Froissart, Vol. IV, p. 347.
curiosité des choses intéressantes. (V. D. Mabillon,
préfaces, pp. 275, 575, etc. —
D. Ruinart, préf. sur Altération, subst. fém. Crainte, inquiétude.
Grégoire de Tours, p. 28. —
Dict. de Trévoux.) Ge mot subsiste; au figuré, il signifie une alté-
Quelle que soit l'origine de ce mot, on observera ration dans les esprits causée par quelque passion :
(1) C'est-à-dire ce qu'on dépose sur l'autel, (n. e.) - (2) sauf.
AL 30(;
AL
mais ou ne diroit plus, en désignant la cause par " l'ne fièvre pestilenle... luy causa la mort, et estant
l'effet « Ayant esté trouvée avec sou aniy par son
: « sur ses artères, se j>enlit Vert en grands regrets. »
« mary, il n'en dit rien.... mais s'en alla counuicc Rranlùuie, Pâmes gai. T. II. p. 181.)
< et la laissa là dedans avec son amy fort pantoise '2° L'état
d'un homme (pii voit approcher l'instant
« et désolée, et eu grande altération, etc. » (Bran- de sa mort, de son supplice. « Gomme
il estoit en
tôme, bames gai. T. I, p. 90.) < ces altères, \o\s\n luy dict qu'il falloit lire son
(I)Ce mot n'est pas de formation populaire; cependant Du Cange cite au mot accordia un exemple du xin' siècle, et on
le trouve dans lierchcure, traducteur au .kiv siècle, (n. e.)
AL — :{67 AL
parti (iii'il doit prendre. « Comme ils estoiciil en Alterner, verbe. Changer.
" CCS allcrcs, le Conseil secret des Dix lit nicltic Clianger alternativement, succéder l'un à l'autre,
« deux Supposls à la perle pour eni[>csclicr (iiraiicun agir l'un aju-ès l'autre; en latin alternarc. (Yoyez
« ne sortisl(iu'il n'cust sisiiié. » (LcU. de l'usquicr, Uudin et .Nicot, Dict.)
T. Il, p. 297. —
Yoy. Id ibid. p. 471.)
3° Un mouvement extraordinaire d'esprit cause
Altcrque,
suhst. fém. Altercalion.
(Voy. Altlhcas et Altercation ci-dessus.) « Afin
par une inspii'alion qui est ou (|ui |)aroil ùli'c divine,
.le me
n'y ait altcrque entre eux, etc. » (Contes de
«lu'il
mouvcuieut (|u'(iu niuuuio eiitliousiasmc : >•
Et le hasard encor' qui les plus hauts tresbuche, Dans le sens propre, plante amère comme aloès,
Jaloux de son bonheur luy livra double embûche d'où a pu être
elle nommée aluine, aloine, etc.
L'une autour S'-Laurent, et l'autre devant Dreux.
Car bien qu'il combatit comme vaillant et preux,
;
N'amoindrirent de rien ses fortunes prospères. Plus amère fut l'eve, quant li Rois l'ost beue,
Pasf[uier, Œuv. raesl. p. 552. Que s'i se détrempast n'aluiue, ne segiie (,2).
Notice du Rom. d'Alex, p. 5i.
(1) Ce mot se trouve dans le Livre des Métiers, d'Et. Boileau (xiii^ siècle); le latin signifie peau à faire des souliers, des
sacs ;c'est aujourd'hui un terme de relieur, (n. e.) — (2) cigiie. — (3) aigri.
AL 3G8 — AM
N'a giicres soi, qui là ne boit. Trop à trençant alemèlc
Por vin vermeil, si comme sans. En perdre les grans bontés
Ne défaillit ouques li blans. D'amours qi à droit les sent.
Ne aliiisiiiers. ne hermoisiés. Ane. Poes. Fr. MS. du Valic. n- UOO, fol. 145, Rv
Ne por llore li eerisiés.
rarmï le» rcns (1) les vont perlant On
ahusoit de la signilication û'alcmclle, lame,
O plains hanas, et espandant. fer tranchant, en l'élendant celle de pointe, fer i^i
(Voy. Borel, Dicl. '2'- add.) Itaudoin de Condé, ms. de Gaignat, fol. 313.)
variantes :
VARIANTES :
Le branc nu trait dont trence Valemiélc. Aniadéîins, aubst. masc. plur. Nom de Reli-
Anscis. IIS. fol. 65, V'col. 1.
gieux.
Les uns font faire enheurdeures (3) Religieux Augustins, ainsi appelés du nom de
Es espées toutes nouvèles, leur Fondateur, Amédce, Duc de Savoie. (Voy.
Et font fourbir les aleméles.
Amadi;i:s ci-dessous.) Le Duchat observe que, « dans
G.Guiart.MS. fol.329,R-.
« Viiet, de la vraye et fausse Religion, L. VIIl,
l'n fer de hache, en général un fer d'arme tran- " chap. VI, les Amadéens sont une branche de
chante. Hache qui avoit largi' alemelle,
" etc. » " Franciscains. - (Voy. Rab. T. IV, p. 81. Id. —
(Ilist. de du Guesclin, par Ménard, p. 47!).)
15. ibid. note 3.)
ïrenchans sont com alomcles. variantes :
licsliaire, de la fliv. Escril. MS. du H. n- 7080, fol. 100. AMAliftANS, AMATiÈENs. Rabelais, T. IV, p, 81, - Id. ibid.
p. 82 net. de Le Duchat.
;
Un proche du tombeau,
vieillard gieux.
Oui prend une jeune pucclle. Les mêmes sans doute que les Amadéans, fondés
Se veut tuer d'un beau Cousteau, Ripaille, en 14'i8, par Amédée, Duc de Savoie.
i'i
Non pas d'une vieille alhnnèle. Si l'on eu en lit Colgrave, c'étoit une branche de
Bouchet, Scrccs, l.iv. II. p. 2?3.
Franciscains. (Voy. Amaheans ci-dessus.) 11 définit
En comparant la douleur, le chagrin, à un glaive Amadées, un certain ordre de Cordeliers. (Cotgrave,
qui hle.sse r;\me cl la poignarde, on disoit : Dict.)
(1»rangs. — (2) plante médicinale, dont le nom vient du latin con.iolkla: on croyait, en effol, qu'elle arrêtait les
héxnorrhagies. (n. e.) — (3) poignées.
M
AM — 369 — A.
« pourroit escrire en deux li;;nes qui l'ail (jue le ; Signilication n'iaiive â celle du verbe amadouer,
« Lecteur, impatient de telles loni;ueurs, après (jui subsiste. (Voy. A.madoi :i;it ci-dessous.)
« avoir bâillé Irois ou quatre fois, jette enfin par
o terre le livre, et baille au Diable un si grand VAKIANTKS :
« babillard d'Autheur. (Des Ace. bigarr. préf. p. 3.) AMADOUEMENT. Nicot et Oudin, Dict.
Amadol'emant. Monet, Dict.
Amandocement (corr. Amadouenmnl .) Cotgrave, Dict.
Ainadiscr, verbe. Affecter le langage et les
sentimens d'Amadis.
Amadouer, wî'i)C. Caresser; flatter (.3).
11 semble que l'ancienne galanterie françoise ait
Quoique ce verbe soit peu ancien dans notre
été polie et l'éformée par la lecture du Roman
langue, l'étymologie n'en paroit pas moins inconnue.
d'Amadis, si goûté dans le xvi' siècle. Alors on
Ménage l'a cherchée dans le participe latin amatus,
voulut aimer et s'exprimer, comme dans ce roman.
d'autres dans cette expression llattouse, amabo te.
L'amour y paroissoit réconcilié avec la vertu et
l'on craignit qu'il n'en devînt plus dangereux.
;
(Voy. Ménage, Dict. étym. Dict. de Trévoux.) —
Cependant on croit apercevoir dans amadouer et
« Aucunes, après avoir apris à cunadiser de paro-
amadiscr. une origine commune. Il semble que ce
« les, l'eauleur venoit à la bouclie, tant elles desi-
soit par allusion au langage (latleur et séduisant
« roient de laster seulement un petit morceau des
du roman d'Amadis, (\n'(nnadoHcr a signifié cares-
« friandises qui y sont si naïvement cl naturellement
ser, flatter. (Voy. Sagess(! de Charron, page 458.)
« représentées. » (Discours polit, et milil. de la
Tabourot croyôit inutile et ridicule le soin que
Noue, page IGl.)
prenoienl les Auteurs de son temps, « d'addresser
Quant tu vois cest Amadis « quelque advertissement au Lecteur, qu'ils ama-
Qui se couple avec s'amie.
Dis nioy, fille qui le lis,
« dnuënt d'infinies épilhèti's flatereaux, le priant
De quoy te prent-il envie? « (lu'il reçoive gracieusement et d'un bon œil, les
Les Touclics du sieur des Accord?, fol. 54, V". « matières selon qu'elles sont par eux traiclées. »
Le langage d'Amadis (Des Ace. bigar. préf. p. 1.)
étoit un langage déceptif,
(Voy. Fouilloux, Vén. fol. 90.) On le tl'ouvoit d'une
grâce séduisante. « Une damoiselle nesçauroit èlre Amadoiieur, subsl. masc. Flatteur, séducteur.
« entretenue de deviz mieux attintéz,"mignardez
(Voy. Mcot et Monet, Dict.i Martin de la Porte em-
« et amadise-^ de plus gentille grâce, que sont ceux ploie ce mot comme épithète d'amour, de Poète, etc.
« que luy tiendra un homme lettré. » (Contes de L'usage qui a proscrit les substantifs aniadoiiement
Cholières, fol. 219.) 11 faut croire cependant i|ue le et amadoûeiir, n'a conservé que le verbe a;«a(/0M<'?".
Poète Tabureau n'étoit pas le seul qui préférât (Voy. A.MADOLER cl-dcssus.)
l'expression libre et naïve de l'amour de village,
à une luimiigiie amadisée, à une déclaration amou- Amafrose,
subst. fém. Cécile.
reuse, dans laquelle on affectoil le langage et les Ce mot, que Cotgrave et Oudin expliquent dans
sentimens d'Amadis. de cécité, obscurcissement de la
la signification
Poës. de Jacq. Tahureau, fol. 124, V*. .UIAFROSE. Cotgi-ave et Oudin, Dict.
Amaphrose. Cotgrave, Dict.
VARIANTES :
(1) espèce. - C2) soupirans. - (31 Ce mot, que n'avait pas enregistré la pretaiére édition du Dictionnaire de l'Académie,
et qui est du xvi' siècle, viendrait, d'après Diez, du Scandinave mata, donner à manger aux petits oiseaux. Cette étymolosie
septentrionale est fort acceptable, puisque le mot se rencontre surtout dans les patois du Nord, sous la forme amidouler. (,.n. E.)
I. 47
)
AM - 370 — AM
« joignant les mains regracier Irès-liumblcmonf Ainaladir, verbe. Devenir malade.
« Dame Raison. •j(J. Marol, p. 45.; De l'adjectif malade, qu'aucienncmenlon écrivoil
C'est ce çfui la peau Vainéyroys. malapte, eu laliii malè iijilns, du a formé le verl)e
Rom. du la r>ose, vers 481G. composé (iitiahitlir. Si atnalailid, ;si s'en plainst,
•>
A.MAIC.RIER. Eust. des Ch. Poës. MSS. p. 292, col. 3. Quand .lehan ot bien entendu
A,M.\luRôiEK. lu. ibid. p. 138, col. 1. Ce que Fortune li ot randu,
Am.mguoyeu. Gacc de la Uigne, des Déduits, MS. fol. 92. Et de son frère le grand outrage.
AMÉGHOYER. llom. de la Rose, vers i«16. Le grand orgueil, le haut langage...
Amesgiuu. J. Jlarot, p. 45. .Si va dire par grand' iiKiaHce,
Ainaiso, siihst. [cm. II. I.obincau, Hisl. de Brcl. T. II, p. 719. col. 1.
maisonncr. (Voy. Maisoxneu ci-après.) Dans le pre- Amenés fu ses destriers Ârabis...
mier sens, on dlsoil: « Quand elles se trouvèrent Aspres, poissans, fors et amancleis.
' en uiig très-bel lieu et bien amaisonné, etc. » Knfancc d'Ogier le Danois. MS. de Gaignat, fol. 9J.
•< Engloiz les vindrent assaillir. » (llist. de B. du « biaux jovenciaus, nobles et prouz et corageux,
Guesclin, par Ménard, page 53;$. Voyez Amasser, — " en toutes forces et toutes légiéretez de cors ave-
bâtir; par extension établir. " nables et amaneiiix-, et Princes metablesen toutes
« choses. » (Chron. S' Denys, Hec. des liist. de fr.
AM — .371 — AM
à manier un cheval adroit dans l'allaqiie el
, hi Levé se sunt li Baron signoris :
défense, clc. (Voy. AMANr ci-dessous.) l'or errer s'est cascuns amanevis.
An«ei», M.S. fol. 71, R- col. 1.
Il trait l'espée com hom anuDinns.
Ansuis, MS. fol. 57. V* col. 2.
(Voy. Amanevi ci-dessus, et Amam ci-de.ssous.)
De bien férir sunt tout amancris. G.ice de la Bigmc, des Déduits, MS. fol. 117, R'.
VARIANTES :
Amannctte, subst. fém. Menotte. Anneau de
AJVIA.NEVL .itliis, MS. fol. W.
Am.\neniz. Ch. S' Denys, Rec. des hist. de fr. T. III, p. 2SI
fer avec lequel on enchaîne les mains d'un crimi-
Amanevis. Anseis, JIS. fol. 2, R» col. 2. nel. (Voy. Du Cange, Gloss. lat. au mot Manulea.)
Amaxevit. Cléomadès, MS. de Gaignat, fol. W, col. 1
Amenevi. Ane. Poët. fr. MSS. avant 1300, T. I, p. 341.
V On a dit manette dans le même sens. (Voy. Manette
ci-après.)
Amanevir (s'), verbe. Se préparer, se disposer. Amanoter, verbe. Emmenoller. Garnir d'une
Du substantif main, l'on a formé amanevir, comme manivelle, d'un manche, d'une poignée.
adextrer du mol dextre , avec une signification Dans le premier sens, amanoter ou emmanoter
analogue. signifioit mettre des menottes aux mains d'un pri-
AM - 372 — AM
soniiier. d'un esclave. (Voy. Colgrave, Oiuliu ci On (lit encore d'un homme qu feint d'aimer
Monet, Itict.) toutes les femmes qu'il voit, qu'il est amoureux
Ce même verbe, sous rorllio?;raplie atiutiioter, des onze mille vierges. Autrefois, c'étoil Vamant
siguifiûit garnir d'une manivelle, d'un manche, (tes on~e mille.
d'une poignée. (Voy. Cotgrave et .Monet, Uict.! D'un commun bruit parmy toute la ville
On m'appeloit l'oi/miit îles onze mille.
Qui tous les jours en aymoit deu.x ou trois.
AilANOTER. Cot'Tave et Monet, Dict. Des Ace. l!i;;ar. fol. 28, \\
Amanottkh. Oudin, Dict.
.\.MENOTER. Monet, Dict. au mot Amanoter. On a proverbialement » \.'amant apperi.'oye
(lit :
Em.manoteb. Cotgrave, Dict. « bien s'amve par une petite raygère (1). » (Percef.
Vol. V, fol. .T), I{°col. 1.)
\miinl, participe et substantif, .\imant. .Vmant,
amoureux. . . . Coustume est ensi d.'amant
Que plùre vet à toute gent,
Signification générale, la même iiue celle du
A s'amie meismement.
verbe amer, dont amant est le participe. (Voyez Alhis, MS. fol. 31, V- col. 2.
Amer ci-dessous.] Il paroil designer l'amour filial
Onques ne fu, n'en double mie.
dans ces vers :
Ne lés amans, ne lède amie.
Si fist Clarmondine autressi ;
Froissart, Poës. MSS. p. 9, col. l.
Son père manda tout ainsi
Que sa besoigne estoit alée. (Voy. Amic ci-dessous.)
Comme sage et bien avisée
Nule riens ne mist en oubli VARIANTES :
De ce que amaul aféri. .UIA.NT. Orth. subsist. - Chans. fr. du 13- siècle, MS. de
ClcomaJi's, .MS. de Gaign.nt, fol. 58. R" col. 2. liouliier, fol. IWl,V° col. 1.
Aimant. Triomp. dos neuf Preu.\, p. 267, col. 1.
On a dit d'un homme qui craignoil Dieu et fai- An.mant. Hegle de S' Benoît, MS. de Bouhier, p. 56.
moit, qu'il éloit cvement Deii et anmant. (Règle de Aysiaxt. Arest. amor. p. 105.
S' Benoit, ms. de Bouliier, p. 5G.)
On parlicularisoit l'acception générale du parti- Amantolor, verbe. Couvrir.
cipe ainuiiU lursqu'eii parlant de deux personnes Proprement, couvrir d'un manteau. (Voy. Ma.ntel
de dillcrcns sexes, qui s'aiinoient, on disoit qu'ils ci-après. De là, ce verbe a signifié, par extension,
éloienl amans ])ar ainours. (Percef. Vol. V, fol. M, couvrir dans un sens général, soit propre, soit
y» — Voy. Amer ci-dessous.) Ce même parti-
col. 2. tiguré. « .Nous ammantelons en France, contre le
cipe, employé seul, avoit la môme sigiiillcalion. « froid, les citroniers, grenadiers. » (Monet, Dict.)
« Quelle enticprise y a-t-il en ce monde.... ([ui ne
l'un par nostre France
« soit aysée et facille à une personne amante':' ••
Aiiimantclc son ignorance
(L'Amant ressuscité, p. A'S.) D'un vestement tout rapiécé,
S'égayant en l'aulry plumage.
L'usage du participe amant, pris substantive-
Œuvr. de Baif, fol. 31, R-.
ment, est ancien dans notre langue.
Dame, merci VARIANTES :
Les Trioiuph. do la noWc lianic, p. 300. " list son (tiiifts de toutes manières de gens. •
(Voy. Amarki li, Amauiteit ci-dessus ; Amaiutimi-; ci-
(Triompli. des neuf Preux, p. AM. col. 4. Voyez —
Amasse ci-dessous.)
dessous.)
dans un sens analogue h celui d'as-
C'est aussi
semblage, naval signilioit équipement de
i\\x'a]iiHS
Amaritiime, .s»ks/. fnn. Amertume.
et dusa^réable. (Voyez Hotte. De ceste province de liilhinieestoit lorsHoy
«
Espèce de saveur aairrc
Fu Mûysen eu malt tribu-
« ung apelé .Nicliomède, quant César y fut envoyé,
Ami:!» ci-dessous.) « iii'ant
erl ove lui pur Vaincrlivic
« avec le(|uel il se mist et tint durant IVfwas naval
« laciou, c li itoeples iji
« des eauves. » (Ilist. de la S"^ Croix, MS. p. 1-i. — >' plu Ji déshonneur (lue en augmentation de bonne
« reiioinuiée, iiar murmure de chasteté' souillé. >
Voy. Amaukuu, Amaiuteit, A.MAUiTiDii ci-dessus.)
(Triomph. des neuf l'ieux, p. 'i'Jl, col. 1.)
VARIANTES :
Quoique ce mot ail eu plusieurs autres acceptions
AMARITUME. Borel, Dict. -
Dict. de Trévoux. particulières, on croit ([u'après en avoir indiqué
Amartume. Chron. S. Uenys, T. Il, fol. 36, V». l'origine, il suffit de dire qu'elles se rapportent
Amertime. Hist. de la S" Crobc, JMS. p. 14.
toutes à l'acception générale amas, assemblage.
neaux du port. " I.e bable de lailitc ville pourroit est la même. (Voy. Amas ci-dessus.) On faisoit un
« empirer, dont il conveudmil lesdiz Marclianz et
crime à Detisac de ne s'être pas adressé au Boi,
« leurs gens amarer en la ville de Leure, et illec-
pour empêcher les exactions du Duc de Berry, dont
« ques leurs danréez marchandises descliarger. »
parce que sur ses remontran-
(Ordon. T. III, p. r.7!). —
Voy. Monel, Dict.)
il
ces,
éloit le Trésorier,
« on y eust pourveu et grandement il se fust
;
VARIANTES :
« excusé (les amasses dont il est maintenant en-
A-MARRER. Orth. subslst. - Cotgrave et Nicot. Dict. « coulpé. <> (Froissart, Vol. IV, p. 23.)
Amarer. Pezeron, Antiq. des Celtes, p. 1333. — .Ménage, Dict.
Amassé,
parlicipe. Qui a amassé. Ramassé.
Ainarris, subst. Matrice. On dérive ce mot du On observera sur
le premier sens, qu'amasser
latin mnlrice, ablatif de matrix. iVoy. Ménage, une somme d'argent et la posséder, sont deux idées
Dict. étym.) > Le sain et graisse de loup amollit la ((u'on a réunies^ lorsqu'en parlant du possesseur
•<dureté du foye des hommes, de ïainarrii des de la somme amassée, on a dit qu'il étoit amassé.
« femmes, et eii appaise les douleurs. » (b'ouiiloux. Voy. Amasselr ci-après.)
Vén. fol. 113, R°.) Et s'est riques et a>ii(tf:sés
Que cent mars puet l'an desppndre,
Et autres cent por ses tors rendre.
AMARRIS. Rorel, Dict. Ane. Poet. Fr. MSS. avant 1300, T. IV, p. 1319.
Am.\rri. Cotgrave, Rob. Estienne, Nicot et Monet, Dict.
Amarry. Fouilloux, Yen. fol. 113, R". Dans un sens moins figuré, ce mot signifioit gros,
ramassé. « On cognoist les meilleures et plus vail-
Amas subst. masc. Assemblée de troupes.
, « laus faucons à ce qu'ils ont... les jambes courtes
Levée de troupes. Equipement de flotte. ' et bien amassées et nerveuses, rondes par le
Ce mot est composé de la préposition à réunie « haut, par le bas fermes et sèches. » (Budé, des
au substantif niasse, abrégé dans l'ortographe luiias Oiseaux, fol. 115, R" —
Voy. Gace de la Bigne, des
qui subsiste, et altéré dans iniiats, amatz-. On disoit Déduits, MS. fol. 12G, R°.)
anciennement à-i)i(isse, dans le sens propre en Les autres significations de ce participe sont les
masse. ;Voy. Masse ci-après.) mêmes que celles du verbe amasser, assembler,
L'assemblage de plusieurs gens, de plusieurs bâtir. ^Voy. Amasser ci-dessous.) Il n'en est aucune
vaisseaux, etc. étant regardé comme formant une (jui ne se "rapporte à l'origine du mot amas. (Voy.
masse, un seul corps on a désigné par le mot,
.4mas ci-dessus.)
amas : [" Une assemblée de troupes dans un lieu de VARIANTES :
(!) Le hollandais a dans ce sens maaven; le mot breton n'est que le mot français, introduit comme tant d'autres dans
une langue pauvre, pour rendre une idée nouvelle. (N. e.)
AM - 37i - AM
4;«.\sÉ. Nour. Coût. gén. p. 294, col. 1, etc.
T. I, « autel prix que ouvriers à ce cognoissans le pri-
Xm.kzé. Ibid. T. I, p. 417, col. 2, etc.
' scroient en valleur pour emporter hors. » (Bou-
teiUer, Som. rur. lit. i.xxiv, p. 4;!l.) Il paroit au
Amasscment, sitbst. inasc et fétn. Aclion
coiitraiie ([ue tout étoit réputé immeuble dans les
d'amasser amas. Bâtiment dépendant d'un héri-
;
" d'icelle, qui se doit estimer comme si le tout Quant ù l'orthographe amasse, réunie sous
« estoit démoly en un mont puisiiu'en retrait : amassement, on observera que dans le Coutumier
« lignaguei'. laCoutnniede Peule permet de repren- général, on a souvent écrit le participe amusé sans
» dre les terres hannajjlcs '2) tenues dudit Esche- l'accent que souvent ce partici|)e est séparé mal-
;
« vinage, le tout ou partie d'icelle.... mais si c'est à-propos du substantif qui précède, par une virgule,
« un manoir nmaié, il ne se peut diviser mais ;
comme dans l'article C de la Coutume d'Artois;
.1 faut qu'il prenne tout ledit mannoir. » (Voy. l'aiticle H de la Coutume de Saiiit-Paul, etc. où
Coût. gén. T. 1, p. 7r)(». Xouv. Coût. gén. T. I,— il faut lire sans virgule, mais avec l'accent aigu,
p. 415!) De là, on aura compris sous la dénomi- mannoirs amascs, jartlins amasés, etc. « L'héritier
nation générale amassement, amasement, toutes « succédant en mannirsamases, et autres héritages,
les appartenances et dépendances d'un manoir « elc. » (Coût. gén. T. I, p. 750.) » Tous manoirs,
" la chambre, la cheminée, le four, le porlnocq « Edifices, maisons et amasemeiis ; prez, jardins
" à pourceaux et closture de porte sur rue aussi « ou autres héritages amasex-. » (Voy. Laur. Closs.
« haute que le pavé avec les chesncs et pierres de du Dr. fr. p. 46.)
« gré, si aucunes y en a et tous les surplus des; VARI.\NTES :
« amazemens eslans ausdils manoirs ou mets, se AM.VSSEMENT. Cotrave, Oudin et Rob. Estienne, Dict.
« prise comme bois charpente et ([u'est ù mettre .V.MASF.MKNT. Xouv. Cout. gén. T. I, p. 342.
« en œuvre. » (Coût, de Gorre, au nouv. Coût. gén. .\M AsKUKNs. (plur.) lîorel, Dict. au mot Amases.
T. A.MA/.KMKNT. Nouv. Cout. gén. T. I, p. 406, col. 1.
I, p. 429.)
A.MA.>-ii. Cotgrave et Borel, Dict.
On coni^oit d'après cette dernière citation, com-
bien les acceptions particulières d'aiiiasement,
amassement, ont pu être multipliées. " Eu cas de Aniiisscr, verbe. Assembler, rassembler, allier,
« succession aux amasseinens eu plate maison, unir. Bâtir, édifier, clore, fermer. Établir, s'établir.
« distingués des amassemens en forteresse, la Fortifier. Assommer, tuer.
« salle, la chambre, la porte, les huys et le On a vraisemblablement comparé à une masse,
< colombier héritages; et le demeurant,
sont l'assemblage, la r(''uuion de plusieurs personnes,
« granges, marescauchées, achintes, ou autres de plusieurs choses, lorsqu'on a dit amasser,
« amasse)neiis sont tenus |)our meuble. Mais s'il amaissier, ameser dans la signification figurée
" advient que ce eschée à plusieurs hoirs.... celuy d'assembler, rassembler, rallier, unir. (Voy. Amas
• qui a le gros de la maison.... doit avoir tous les ci-dessus.) Ce verbe, sous l'orthographe ameser,
•< héritages qui sont tenus pour meuble, pour désigne l'assemblage, la disposition des machines
(1) L'origine ne serait-elle pas plutôt mansus, manscaM nord, mas au midi? (n. e.) — (2) labourables.
AM 375 AM
dont on se scrvoil anciciiiioinciil pûiir former le Dans la Coutume de Cambresis, bâtir sur un hé-
siège d'une place. ritage, le clore de murs, c'étoil Vauiuser d'cdi/ices
uu murs. Action pour desreng d'héritage s'intente
Tant estut Martel denuuer
A ses cnyinz tèro itiueser, entre iK'iilagcs amasez d'édilices ou murs par
Que li Uns vint esperonnant. " (laiu de cerqiu'Mianage. " fCout. gén. T. II,
De toutes pars sa neiit mandant. p. Wii^.j Souvent on employait seul le verbe
Martel sont qu<i li bus venoit,
El qu'au chastel prendre faudrolt, etc.
amasser, umazer, avec l'une et l'aule signilicalion.
llorii. (le Itou, M.S. p. 205.
' Les possesseurs d'aucunes terres labourables
" chargées de droit de terrage ne les peuvent
Uuoi(|ue le verlie amasser, assembler, subsiste, " aiiiazcr, aprayer, ne mettre en usage de pastu-
on ne diroit plus :
« l'âge sans le gré et consentement de celuy ou
Et quant l'un esloit trcspa.«sé, >' ceux ausquels ledit droit de terrage apparlieuL »
Son Conseil estoit amassé (Cùut. d'Artois, au Coût. gén. T. I, p. T.'»?.) Les
Pour un autre mettre et avoir.
prnpriétaires lie ces sortes de droits éloient inté-
Eusl (les Ch. Poi-s. MSS. p. 1C4, col. 3.
ressés à empêcher de bâtir sur ces terres, de les
Quatre païsans amassas ici mer de murs, de les amaser, i»arce qu'alors
dbc mastius du Bergerie
Doivent do telle chasserie elles n'étoienl plus sujettes aux mêmes droits.
Parler, etc. " Dictœlerrœ rcdactœ sunt ad curtilia, sive
l'onlainc Gutriii, Tris, de Vcn. MS. p. 30. " a))i<isalœ sunt; et ita décima; provenientes in
" lalibus terris, ([uanidiu sunt amasatϞe consue-
C'est dans un sens analogue à celui d'assembler,
><ludine decanalùs loci dicuntur minuta', et
qu'on nommoil innasscx, du païs, des paysans
" censentur jure minularum et non magnarum. »
par les villages, et ras-
fifHflsscx- (e'esl-à-dire levés)
semblés en troupe. ^Voy. Amas, levée de troupes.)
(Chartul. de S' Julien, chap. xxii, tit. de 12iC. —
Voy. D. Carpentier, suppl. Closs. lat. de Du Cange,
« Approclioil avec le nombre, environ de deux
« milles hommes et bien autant de gens du païs,
au mot Aviasare.)
•<a?H«ssr:i par les villages.... Mais tost après se Il semble résulter des passages cités, i\u amaser
•<commencèrent letirei' et se mesler parmy les
ii ou amuser n'a point signilié in mansum dure,
« amassez ila jniïs, en telle confusion que, etc. » comme fa cru le P. ISoyer, mais bâtir, édifier,
(Du Bellay, Mém. Liv. Vil, fol. 220.) clore de murs; que dans nos anciennes Coutumes,
On se rassemble, pour ainsi dire, on s'unit i)ar où on lit, terres labourables, prés, jardins «mflses,
une alliance. De là, le verbe ajiiaissier. qu'on croit la signification du participe françois «)««st', amasse
être une variation de l'ortliograplie a)iiasscr, peut est la même que celle du latin amasatus dans le
avoir signifié allier, unir, dans ces vers où Charles titre rapporté par D. Carpentier, uh't siiprà. « Tous
le Simpîe dit : " manoirs, prez et jardins amassez et non amasse;:;
Dans un sens relatif à celui à'amassement (1), définition qu'ils regardent comme une conséquence
bâtiment faisant masse avec l'héritage dont il est de la signification du verbe latin admasare, adma-
dépeiulant le verbe amasser, amuser,
, amazcr siare, in mansum dare, jus et locum habilalionis
signilioit bâtir, édifier. « A esté accordé, baillié et in villa concedere. Voy. Du Cange, Closs. lat. T. II.
« livré.... une masure, lieu et pourprins.... à la col. Quoiqu'il ne soit pas bien prouvé que
-l'(2.)
"charge de le avoir fait amaser bien et souffisam- cette acception du verbe latin admasare ail été
«ment de maison manable. couverte de tieulle, commune au verbe françois amaser, il est possible
«avec aultres édifices, en dedans xij ans. » (Vov. que relativement à l'usage de concéder un terrain
D. Carpentier, suppl. Cdoss. lai. de Du Cange au à charge d'y bâtir, à charge de Vamaser de maison
mot Amasare.) manable avec aultres édil'ices, ce même verbe ait
i< argumentqu'ilz avoient été sagitlez, ou amassez « Vutnethissen, pour ce qu'elle rend sobre celuy
par nuiin d'homme. » (.Mector, Rom. fol. M.) > qui la porte, comme elle en a le nom. » (Bouchel,
« Tirèrent tant de coups d'artillerye contre nos Sérées, Liv. IIL p. '208.)
« gens que... plusieurs en amacèvenl. » ,.I. d'Anton,
variantes :
annal, de Louis XII, .mss. p. 11.)
AMATHYSTE. Rob. Estienne, Dict. - Ménage, Dict. Étym.
Maint marchant ont amacy Amathiste. Oudin, Dict. — Villon, p. 25.
Et robe sa propre gaigne, Amatithe. Ord. T. IIl, p. H.
Mercerie, draps de laine, etc. Amestice. Sicile, blas. des couleurs, p. 27.
Eusl. des Ch. Poès. IISS. p. 105, col. 4. Amethi.^sen. liouchet, Sérées, Liv. IIl, p. 208.
Ametiste. Marbodus, de Gem. col. 1685.
VARIAMES : EsMATicE. Villon, p. 25; variante.
Ûrth. subsl. - Eust. des Ch. Fous. MSS. 11É.MATITE. Pot-s de R. Relleau, T. I, fol. 36, V».
AMASSER.
p. 4(>i col. 2. - Coût. gén. T. II, p. 92ô.
;
Amacf.ii. .1. d'Anton, annal, de Louis XII, MSS. p. H. Amati, parlieipe. Affoibli, découragé, abattu.
Amacier. Ane. l'oct. fr. MSS. av. 1300, T. IV, p. mr>.
Amorti, Hétri, fané.
Aji.\uiu. Eust. des Ch. l'oës. MSS. p. 195, col. 4.
Am.viseb. Du Cange, Gloss. lat. au mot Cabannana. Dans le premier sens, on disoit au propre: » Il
Amaissier. Rom. de Rou, MS. p. 47. « avoit jà tant seigné qu'il en sentoit son cueur
Am.vser. Xouv. Coût gén. T. I, p. 294. « amalii. > (Percef. Vol. II, fol. G'<.) Au figuré :
(Voy. Amassé ci-dessus.) " Dolcns et amatiz- de la douleur qui leur estoit
advenue. » (Monstreict, Vol. 1, foi. 77.)
.<
AM - 377 - A.
vahuntf.s :
Plus estoit blanche par dessous sa cemise
Que ne soit nois (i) ains W(i\t soit remise (2) ;
AMATI. Parton. de Blois, MS. do S< Gprm. fol. iW. N'a el mont rose sa colors n'amaliae.
Amathi. Ilist. des trois Maries en vers, MS. p. 27li. AoKii.MS. fol. 11, V- col. 1.
Amatis. Ane. l'oët. fr. MSS. av. VM), T. 111, p. iiU.
Amatiz. Hist. de H. du Guesclin, par Ménard, p. 42:J. On peut rapporter à celte acception celle â'amatir,
Amatv. Eust. des Ch. Poës. MSS. p. 493, col. 3. en termes d'Orfèvre, oler le poli à l'or ou à l'argent.
guer-, ahaltre, humilier, Ainorlir, (Icirir, faner, AMATIR. Liv. des Rois, MS. des Cordel. fol. 9, V° col. 1.
AMASTin. Percef. Vol. V, fol. 72, V» col. 1.
teruir. Amattih. Du Bellay, M6ra. Liv. VII. fol. 209, R".
On ohservera que malt en Allemand, signifie Emm.\tir. Colgrave, Dict.
foible. De là, peut-cire, amativ. (Voy. Mat et Maïih
ci-après.) Quoi qu'il en soit, ce verbe très-ancien Aniazalilo, ailj. Qui est à Il semble qu'on
bâtir.
dans notre lau.nue, signilicit 1° atfoiblir, rendre : ail (lit, amazé au amazahle dans sens d'amazé ou
le
foible, dans le sens actif : lion ama~<é. (Voy. Amassi:.\w;.nt el Amasskk ci-dessus.)
" Les sujccîs du Bailliage el Chaslellenie de S'-Omer,
Pour Uoy Jouhan amalir
le
" demeurans sur les manoirs aviazez- ou amazahles
Font les murs par terre llatir.
G. Guiart, MS. fol. 57, R'. « estans sur les fronts des rues, sont lenuz com-
hisl. p. !I0.) 11 est pourtant vrai de dire que comme Élymologisles latins.
le mot lalin ])iiiiisti'riiilis dans les luis harliares et
dans les amiennes chroniques a sigiiilié Ollicier, Anibassîule, stibst. fém. Message, mission,
Minisire, Arlisan, Serviteur, abstraction l'aile de la cominission, déimtation. On a observé qu'abstrac-
noblesse ou de la bassesse des fonctions de même ;
lioii de toute dislinclioii de service, le mot
faite
dérivé d'AnthucItt, Oflicier, Ministre. (Voy. Amuas- (Loi saliquc, lit. i, art. iv, édit. de Bàlc. Voy. —
S.4DELR ci-après.) Ménage, Dict. Élym. au mol Ambassadeur.)
Le mot françôis A)ntjassade, Ambaxade, dont
VAIUA.NTES :
l'origine est la même ([uc celle du lalin ambascia,
A>IB.\.CTE. S' Julien, mesl. histor. p. 90.
Ambaciite. Borel, Dict. au mot Ambachta. signilioit message, mission, commission, dépu-
ta'tion; dans le sens étymologique, l'office d'un
Aml)ageois, suhst.
inasc. et fétn. Circuit, homme employé au service d'un autre. « Si aucun
détour. Adresse, subtilité.On soup(;onne qu'il faut « estoit envoyé en Ambaxade devers les adver-
amhcKjoije, comme s'il y avoit
mol « saires, ou pour les espicr, etc. » (Le Jouvencel,
prononcer le
ambageoije. l'eut-ètre aussi {\Wambaijo\jC n'est Ms. p. 249.)
qu'une altération d'diiilKKjeoijs, avtbiujeois ; mot Peut-être doit-on fixer l'époque de la signification
dont la terminaison françoisè esl imilative de la familière de notre mot Ambassade au temps de
prononciation du lalin ambages. (Voy. Amisagks Molière, qui dans l'AmphUryon, (acl. i, se. 2,) fait
ci-dessous.) dire ù Sosie, mal récompensé de son message:
Les discours par lesquels on essaie d'arriver in- ! juste Ciel, j"ay fait une belle ambassade.
directement à un fait, étant comparés aux longs On multiplieroit facilement, s'il étoit besoin,
circuits, aux détours qu'on prendroit pour arriver les preuves d<" l'accepliou générale du mot .Im-
dans un lieu, on disoit figurément dans la signi- hassadc, message, mission, commission. Si l'objet
fication de tergiverser, prendre des détours ; de la commission inléressoit une Province, une
i Allei- par aiuhàncs, ou en amba(joye: (Voy. Cotgr. Ville, une Communauté, un Prince, un Seigneur,
Dict.) "i" En i)arlanl d'un mari qui prenoit des ambassade signilioil dc'putation, envoi d'une ou de
détours pour arriver à la preuve de l'infidélité de plusieurs persor.nes avec commission pour négo-
sa femme qu'il croyoit coupable " Luy en jetloil
:
cier. (Voy. Le Jouvencel, ms. p. 270 et W7t. Ilist. —
« puis çà puis là un mot à la voilée et par am- de Loys III, Duc de Bourbon, p. 277. Mém. dOl. —
«
amor.
bageoiti, dont elle estoit bien esbahye. » (Aresl. de la Marche, Liv. I, p. :{'<1. Berry, chron. an. —
p. 18i.) \W2-Uii\, De là, le verbe ambas-
p. iO-i, etc., etc.)
De ce mot signilioil adresse, subtilité, détour
là, sader, négocier. (Voy. Amuassader et Amuassaderie
par lequel on vient à bout de ce qu'on veut faire. ci-dessous.)
(1) Ambactus, apiid Exnium, lingua rjallica servus appellatur. (n. E.)
AM — 379 - AM
Enlln l'iisafte a reslrciiU la siKiiificalioii do ce \.()Laboureur, de Louys de Fiance,
bist. Duc
mol au minislcTodcs Aiiibassadcurs des Souverains. d'Anjou, Roy de Sicile, p. 61, 62 et 63.)
(Voy. A^MiiAssAiii;! Il ci-apn'ïs.) Vous Ainl/iiiisftur ot mcssagifr
Oui alez par le monde os Cours
VARIANTKS :
Des grant Princes pour be-songnier.
AMTÎASSAPE. Orth. subsist. - Du Cangc, C.loss. lat. au Eusl. <lf5 Ch. l'oci. MSS. p. 30i, col. 3.
mot Ainliaxiata.
Amdaxadk. .Toinville, p. 25. — Saintré, p. GÎ7. semble «lu'il éloit de la bonne politique d'as-
11
Amhayade. Le .louveuccl, MS. p. '270. socier aux honneurs des Ambassades, les .Nobles
Embassadk. I,e Jouvencel, irapr. fol. 7'2, V". et les Jurisconsultes. Les Cens de robe, comme
Cens éloquens et scientifiques, discutoient les droits
Ambassader, verbe. Négocier. Négocier comme du Souverain; les Chevaliers, les Seigneurs, les
Député, comme Ambassadeur; signification rela- Princes anihimsadcurii, les faisoient respecter.
tive celle d'ainbiisxndc, commission, députatinn.
;"!
« ainsi, et nous pour eux, que vonlontiers ils se (Mém. de Comines, T. IV, p. 193. — Voy.
Lell. de
« meltronl en l'olx'issance du Duc de Lancastre, Louis Xll, T. I, p. l.">6.) Lorsqu'un Anibassndeui'
« etc.. Lors se départirent et retournèrent vers la n'avoit pas réussi dans sa négociation, il devoit
« ville de Ponce-Viède, et trouvèrent aux barrières refuser toute espèce de présent. (Ambassades de
« la greigneur partie de ceux de la ville, ausquels Bassompierre, T. 1, p. 157.)
« ils firent lantosl response et relation de leur
VARIANTES
« Ambassadcr/c. en disant, etc. » (Froissart, :
Vol. III, p. 137 et 138.) « Après parla des Ani- AMBASSADEI'R. Orth. subsist. - Mém. de Rob. de la
Mark, seig. de Fleuranges, MS. p. 288, etc.
« baxeries advisées par Monseigneur, (le Duc Ambassateur. Godefroy, H. de Charles VI, p. 769.
« d'Anjou,) puis le Pape demanda les advisemens Ambasseur. Eust. des th. Poës. MSS. p. 3(54, col. 3.
« des Cardinalx. » (Le Laboureur, bist. de Louys Amb vxadel'r. Le Laboureur, hist. de Louys de France,
page 63.
de France, Duc d'Anjou, Roi de Sicile, p. Gl.) Ambaxeur. Du Gange, Gloss. lat. au mot .imbnscialor.
Ambaxieur. Le Laboureur, hist. de Louys de France, p. CA.
E.MBASSADKUR. J. Marot, p. 148. — Rabelais, T. I, p. 203.
AMB.iSSA.DERIE. Froissart, Vol. III, p. 1.38. Embaxadeur. Hist. de B.du Guesclin,par Ménard, p. 151.
Ambaxerie. Le Laboureur, hist. de Louys de France.
Ambe, adjectif et préposition. L'un et l'autre :
Député, Envoyé. Ministre, Nonce, Légat. Il seroit est conjonctive; c'est-à-dire, qu'amhe désigne
inutile de répéter ici comment le même mot certaine conjonction nécessaire ou accidentelle,
ambacht, en langue Gauloise ou Teutonne, a pu réelle ou idéale, entre deux personnes, entre deux
signifier un Serviteur mercenaire, un Officier, un choses une certaine relation qui les unit l'une à
;
Minisire. (Voy. Amb-^cte, ci -dessus.) On dira seule- l'autre. De là, le mot composé ambedeus. (Voy.
ment avec plusieurs Étymologistes, qu'ilsemble AMiiEDEus ci-dessous.) Le mot simple lunbc ou
naturel de chercher d'ans niiihacht, ambnctc. aiitbes, en latin auibo, nuits apnd aUcruin suivant
l'origine de notre mot Ambassadeur, Ambaxadeur, l'explication de Martinius, signifioit l'un et l'autre,
par abréviation Ambaxeur, Anihasseur. (Voy. l'une et l'autre.
Ménage, Dict. Étym. —
Borel, Dict. préf. p. 42. — li Roiz fu vaincu et les Danois fuirent ;
Chantereau Le Febvre, orig. des fiefs, p. 166. etc., Moût y eut de naffrez. niout en y out de pris ;
etc.) Dans un sens analogue ;^ celui 6'A)>ibactc, Moût y out à.' ambe pars viex et geunes ocis.
officier, on nommoit Ambassadeurs en général, ces Rom. de Rou. MS. p. 23.
Officiers employés avec un caractère public dans Ona dit en parlant des anciens Ilérauts-d'armes,
les négociations et autres affaires, au service des dont les chausses étoient d'une ampleur ridicule,
Papes, des Rois, des Provinces, des Villes, des qu'ils portoient à leurs jambes plus d'étoffe qu'il
Seigneurs, même au service des simples parti- n'y en avoil dans les villes de Reims et Paris, dans
culiers. Ainsi les Commissaires, les Députés, les l'une et l'autre de ces deux villes réunies, en ambcs
Envoyés, les Ministres, les Nonces, les Légats, ont ces deux viles.
été compris sous la dénomination A'Ambassadeur,
N'avoit à Paris, ne à Rains
jusqu'à ce qu'elle soit devenue le titre particulier Tant tapis, à voir dire, en ambes
des Ministres qu'aujourd'hui on appelle Ambas- Ces deux viles, coin en lor jambes.
sadeurs. (Voy. Lett. de Louis XII, T. 1, p. 206. — Dits de Baudoin de Condé, MS. de Gaignat, fol. 318, V- col. î.
AM 380 — AM
Cet adjectif est devenu préposition conjonolivc, « accoustrez. » (La Colombiére, théâtre d'houn.
dans le laniiage Provençal et Gascon. (Voy. Col<îr. T. L page 11.)
Dicl.) Atitbe ioii, amb'itn. etc. signifie avec moi, On rendroit aujourd'hui dans nombre de passages
avec un, etc. Borel, Dict. au mot Li^ne. — le sens conjonctif d'flwi^c^/cH.r, en disant tous deux,
Rabelais, ï. Ili. p. 'l'ii't.] Le Ducliat prétend que si toutes deux. « Porcharons comenl nous les retei-
Rabelais eilt voulu parler bon Languedocien, au >' gnons ambedeus, etc. " Villehard. page 106.)
lieu de cailles etnb'olif, il auroit dit catiles ambe « Furent «wZ^t'S(/o{<ssesmuillers. » Livres des Rois, i
d'oli. pour sii^nilier cboux avec de l'huile, choux î» MS. des Cordel.fol. 35.)
rhuile. (Id. ï. IV, p. 253.) Maroie, allon i ambcdox :
Dans Tancien Provençal, les prépositions a et ab Uame, alez i Irestote seule, etc.
étoient probablement des abréviations de l'ortho- F»1)I. MS. do S' Ccrm. fol. 48, V col. S.
graphe am!i. Elles avoicnt la même sitmification, Ne doit cèle souffrir ne endurer torment
et sans doute la môme élyniologie. C'est dans ces A son ami qui l'aime de cuer enlirement :
mêmes abréviations qu'on" croit apercevoir l'oriçrine Ains doivent estre iim/i(i d'un cuer et d'un talent.
Ibid. fol. 271, R- col. i.
delà préposition simple «, employée pour avec:
autre préposition qu'il faut décomposer avant d'en Bêle, amés moy, et je vous ;
Ambes. Ph. Mouskes, MS. p. 143. exprimée par l'adjeclif aHWu'r/t'!/,r ait été considérée
E.MBE. Rabelais, T. IV, p. 253. relalivemenl au lieu, au temps où se faisoit cette
réunion, lorsqu'on a dit être ambedeux ensemble,
Ambedeus, adjectif et adverbe. Deux, les deux :
mettre ambedeux ensemble; façons de parler dans
tous deux, toutes deux. Ensemble; en même temps ; lesquelles l'adverbe ensemble paroit signifier dans
dans le même instant. L'adjeclif deux esl numéral :
le même lieu, dans le même lemiis. « Li marisetla
par la réunion du mot lunhc ou antbes, il devient con- « femme doivent estre au lieu tle leur Bourgeoisie
jonctif dans anibedi'u.v, ambcsdru.v, tunedeux, ame- « amedeux ensemble, etc. (Ord. ï. I, p. 315.) ••
deiils, ai>tdeu.i\aiidL'ux,ansdcii.i,andels,endels,elc.
Eiisamble manoient audni
(Voy. Amde ci-dessus.) Peut-être Andeliis u'est-il Li frèredont dire vous doi.
qu'iine altération d'Aiideula? Les orlhoiiraphes Fabl. MS. du. R a' 7218, fol. 227. V col. 2.
audeiu\ ausdeus, etc. sont vraisemblablement des Quant je fis d'ome prime et de feme la paire,
fautes de copistes, occasionnées parla ressemblance J'es mis ansdex ensanble por croistre et por fruit faire.
deslettres nel m, danslesanciens manuscrits. L'abré- Fiblel de Paradis. MS. de Berne, n' 113, T. I, fol. 203, R* col. 1.
viation ordinaire du caractère «étant omise, on aura
Si deux choses existent ensemble, si deux actions
écrit adiii pour Quoi qu'd en soit, le mot
aiiditi.
ambedeus, dont prononciation différente a tant
la
sont faites dans le même temps, c'est une conjonc-
varié les orthographes, signifioit deux conjointe- ture que dcsignoit l'adjectif ambedeux, loi'squ'em-
ment, les rf<?Hj- ensemble. On disoit VD'ambedeuz; ployé comme adverbe, il signilioit ensemble, en
:
d'ambedous uu d'amedos pars, pour des deux parts, même temps, dans le même instant.
des deux- côtés. (S' Bern. Serm. fr. >iss. paire Soi. — Quant li Rois entendi dou félon la demande ;
Floifc et Blanchedor, MS. de S' G. fol. 195, R- col. 1. « au Sainct, et promit àrt/H/u'S'/cH.r au Sainct une
Amiii;iiox. l'alil. MS. lU; S' r,,n-iii. loi. .W, V» col. 2. En regnianl Dieu et sa Mère, etc.
Amhediiy. Eust. des Ch. Poos. MSS. u. 5(!0, col. 1. Eusl. des cil. l'oM. MSS. p. 391, col. 2 et 1.
A.Mi'.EDUi. S' Item. Seim. fr. MSS. p. 303.
Amiikuiix. Villeliaril, p. ['M. En général, deuxasétoient une mauvaise chance.
Amhksihm s. F;il,l. MS. du B. n» 721H, fol. UO, H» col. 2. De là, ces expressions figurées 1" Êlreaurle point :
Anuei-us. Parton. de IHois, MS. de S< Germ. fol. 152, R». Dou chief coper toz les menace...
Andeilz. Chron. S' Denys, T. III. p. 2-Vl. S'en ceste chace fust Bylas
Anuei;h. Fabl. MS. du R. n» 7218, fol. 2;i0, V» col. 2. Jeté eussent ambesas.
Andeu.x. Ger. de Roussillon. .MS. p. 101. Alhis, MS. fol. i2C, R- col. 1.
Andex. Fabl. MS. du R. n" 7080, fol. 80, Y" col. 1.
Andoi. Falil. MS. du R. n» 7218, fol. 2:i5, R» col. 1. Si je truis le Roi GoUas,
Il a bien rjeté a>Hbesas.
Andos. Rlanrhandia, :\1S. de S' Germ. fol. 181, R» col. 1.
Andous. Anu. l'oct. fr. .MSS. avant 1300, T. I, p. 58. Estrubert, fabl. MS. du R. n- 7996, p. 61.
Andouz. Rom. du lîrut, MS. fol. 57, R» col. 2.
Andu. Xoliee du Rom. d'Alexandre, p. 10Î-. Dans sens contraire, ne pas jetter ambezas,
le
Andui. Fabl. MS. du R. n» 7980. fol. &">, II» col. 2. signifioit réussir, être chanceux. (Voy. Rom. de la
Anduis. Ger. de Uoussillon, MS. p. 86. Rose, vers 10961.)
Anduy. Chron. S' Denys, T. I, page 33.
•i" Enfin faire jetter ambesas, c'étoit perdre
Ansdeus. Règle de S' Benoit, MS. de Béarnais, ch. 5.
Ansdex. Fablel de Paradis, JIS. de Berne, n" 113, fol. 203. quelqu'un, l'empêcher de l'éussir :
AUDUi. Ane. Poet. fr. MSS. avant 1300, T. IV, page lil2. Si m'a fet geler n»ibcsas, etc.
AusDEUs. Fabl. MS. du R. n" 7615, T. I, fol. 113, R" col. 2. FaU. MS. du R. n' 721S, fol. 62, R- col, 2.
AusDui. Estrubert, fabl. MS. du R. n- 7996, page 42. Li Hospitaus et li Legas
Embedous. Fabl. d'Ésope, MS. de Gaignat, fol.' 266. Ont bien fait jeUer ambesas
Endels. Parton^ de Blois, MS. de S' Germ. fol. 162. Les Crestiens deçà les mens.
Endeux. Eust. des Ch. Poës. MSS. page 560, col. 1, etc. ,
i
ait été adjectif et adverbe dans notre ancienne (Ger. de Nevers, part. I, p. al.)
langue. Le mot aise en est la preuve. (Voy. Aise
Quprez robe à vostre talent,
ci-dessus.) A bon palelroi tôt ambiant.
Fal)l. .MS. du R. n' 7615, T. II. fol. 150. V col. 2.
VARIANTES :
.^ifBL.iVN'T. Fabl. MS.du R. n"7r)l.-),T. II. fol. 150, V° col. 2.
.Vnulant. Fabl. MS. du R. n» 79R0, fol. 07, V" col. 1.
AMBIER. Oiidin. Dict. KiiiiLVNT Eust. des Ch. Poës. MSS, p. 427, col. 2.
Embieu. Cotjrave, Dict.
Dans le second sens, on a dit en parlant de la aussi féminin. C'est par une mr-taphure empruntée
Royauté : « La monstre et le dehors est beau, plai-
d'un cheval (ju'on met du j)as a l'amble, ou du Irot
X sant et ambitieux ; mais la charge et le dedans à l'amlile. (jiie )iiellre aux antliles quelqu'un, signi-
« e.sl dur, dil'licile et bien espineux. » (Sagesse de fioil conduire queli]u'un, le faire aller, hàler, ou
Aiiiblaut, participe. Allant l'amhle. Ce parti- " tnii. le ranger à se laisser gouverner à autrui. »
AM 383 — m
« perdirent Icitn amJilcs, fiirenl moquez, de. - Aller, marclier, se mouvoir d'un lieu à un autre :
a veniicaiice rend indiserel, l'ail [larler indiseiè- ii'ambler pas de nature ail signifié agii-conlrelaloi
lemenl, ([u'il entiv auu: amhh's. > (^e propos plul naturelle. (Voy. Ai.lkr ci-dessus.)
«< p'andemenl au lloy ear il veoil son lionnne ;
L'amours deffent
" entrer sans eonlrainte iiii.f iniiblcs où il le dési-
C'on n'aeoinl fol dru volage.
« roit, pour ;'i quoy plus lacilenienl le l'aire conli- Quant Diex et siècles les gage,
« nuer, luy ilisl, etc. " ilt. t'Iurès, de (;rèee, t'ol. '^.] Amours les blasme el sousprent
2° En parlant d'un anianL ([ue l'opinion de son Qui nambliuit pas de Nature.
Ane. Poët. fr. MSS. avant 1300, T. U, p. 832.
mérite rend indiscret, t'ait at;ir indiserètenient, (jue
cette opinion \ti [ail cntrcruu.v ambles. « L'opinion Plus souvent ce verbe, dans le sens d'aller, mar-
" (ju'avez eonceue de vutre valeur, el non pas de cher, désignoit une certaine allure particulière aux
ma lieauté, vous fait entrer en ees ambles. » chevaux qu'on met à l'amble, qui vont l'amble.
(Pasiiuier, (lùiv. mesl. p. '251.) Ne fet pas le cheval embler ;
3° En parlant d'une personne qu'on met en colère, Ainz le broche des espérons, etc.
qu'on la ]iiet aux ambles. « Se plaisoil en toutes Kabl. MS. du R. a' 701.5, T. II. fol. 104, R' coL 2.
< compagnies où il se renconlroil j«('//?ï' les femmes Féme par devant home plaint, et soupire, et tramble,
« aux ambles j'enlens en colère. » (Pasquier,
,
Et enble cuer et cors et clietel tôt ensanblc.
monophile, p. KO.) Ne li chaut duquel home el praingne, ce me sanble ;
4" En parlant d'une personne ((u'on rend li'op
Quar féme est plus corant que cheval qui bien ctuble.
Chaslic-Musart, MS. de S. Gcrni. fol. 107, R- col. ».
sensible îi l'amour (]u'on la mcl aux ambles. ,
« Libéral qui voyoil avoir mis celle lénnue aux am- De là, on aura dil en parlant de mulets francs
« blés, etc. » (Nuils de Slrapar. T. il, p. K.) d'amble, dressés à se mettre d'eux-mêmes à l'am-
ble, qu'ils étoicnt bieu. ambles. « Envoyoit le Roy
Qui de l'amour par ordre veut user,
Le voir y est puis baiser, ce me semble
; :
" de Portugal... de beaux mulets blancs et bien
Le beau devis nous nwl après à l'ciitble ; " ambles, et dont on eut grand'joie. » (Froissart,
Puis de la bouche on ne peut s'excuser. Yol.IlI, p. 131.)
Pasquier, Œuv. mesl. p. 433.
On croit devoir avertir quambler, dans le sens
5" Enfin, dans un sens analogue, aimer Yamble de volei', dérober, se dérober, s"écha[)per, est une
signifioit être de complexion amoureuse. « Thi- altération du verbe embler que Ménage dérive du
" baut... estimant qu'on parloit de sa femme, qui latin involare. CVoy. Emuler ci-après.)
'< peul-estre aijmoit l'amble, comme estant de nos
'< sœurs, etc. » ^Moyen de parvenir, p. 127.) AlIBLER. Monet, Dict. - Ménage, Dict. Etym.
Anbler. Fabl. MS. de S. Germ.'fol. 17, V» col. 2.
Embleii. Fabl. MS. du R. n° 7015, T. II, fol. l&i, R» col. 2.
AMBLE. Orth. subsist. - Monet, Dict. Enbler. Ph. Mouskes, MS. p. 220.
Emble. Du Bellay, Mém. Liv. VI, fol.189, R".
Emblée. Lanc. du Lac, T. II, fol. 23, R» col. 1. Anibleure, subst. fém. Amble. Dans un sens
relatif à celui du verbe ambler, errer son ambleure
Anibleour, subst. viasc. Adj. Qui va l'amble. a signifié aller et venir, se promener. ;Voy. A.mbler
Il semble que ce mot ait désigné spécialement ci-dessus.)
l'allure du palefroi. (Voy. .4mbla.nt ci-dessus.) L'autr'ier errai m'ainbleiire
Delez le tré ai-je fait atachier Par d'alés une fontaine ;
Un palefroi ambleour, bel et cliier. Et vi, par bone aventure,
On a dit figurcment :
Anibrin, adj. Oui est de la couleur, de la nature
En enfer en irei plustost que ïamblcure. de l'ambre. (Voy. Amuiu; ci-dessus.)
Rom. de Tiebaut de Slailly, MS. de N. D. n- E. G. fol. 121 R- col. 1.
Des mouchettes à miel les imes vont aux fleurs ;
(Voy. Amrle), mot qui semble cire une abrëvia- Les autres vont léchant les perlettes rosines
Dps larmes de Narcisse, et les gommes ambnnes,
tion d'amhlenre, beaucoup plus ancien dans notre Afin de les confire en célestes liqueurs.
langue. Bergeries de R. Bcllcau, T. 1, fol. 138. V".
VARIANTKS :
ridicule, homme de néant. On observe d'après Mé- « Vembru7n de Thelème. (Rabelais, T. III, p. 271.
>•
Les choses amères occasionnent un sentiment « jusques au cueur. (Lanc. du Lac, T. III, fol. 3.)
..
on aura dit par comparaison, qu'une chose étoit figurée qui est très ancienne dans notre langue, et
amère, lorsqu'en général le seiilimeni en étoit rude par laquelle on désigne l'elfet d'une douleur amère.
et désagréable. (Voyez Ameire.ment ci-après.) Cette « Si ploreivent ameirement li Angle de paix. » (S'
acception figurée subsiste mais on ne dit plus ; : Bern. Serm. fr. mss. p. 37G.)
Li mal-vueillant s'entrenvaïssent(I) V.VRI.\>TES ;
En getant colées (2) amères, etc.
G. Guiart, MS. fol. 273, V'.
AMEIREMENT. S- Bern. Serm. fr. MSS. p. 370.
Amèrement. Orth. subsist. - Lanc. du Lac. T. III, fol. 3.
Deffeng que envers moi n'aiez pensée amt'i-e,
Que de mon pucelage ne soiez tolère (3).
Berle as graiis pies, MS, de Gaignat, fol. 136, V,' col. 2.
Amelette, subst. fém. Diminutif d'âme. On
omettroit ces diminutifs, tels qn ambrin, ambroùn,
Ce même mot désignoil un sentiment d'antipathie, etc. s'ils n'étoient propres à caractériser une espèce
lorsqu'en parlant d'une personne de caractère rude de mignardise à laquelle nos anciens Poètes sacri-
et méchant, d'humeur rude et farouche, on disoit tioienl le sentiment.
qu'elle étoit amère. Fière doucelette.
Et out dos (4) moult biaus fils Je fiche mes yeux
Norriz en sa juvante ;
En ton ciel, leur mieux.
Un dous, et un amer. Pren mon amelette
Fabl. MS. du R. n- 7615, T. II, fol. 171, V col. 2.
Qui sur toy volette, etc.
Poês. de Loys le Caron, fol. 63, Vv
Or est douce, or est amère.
Ibid. T. I, fol. 107, R" col. 2. Ce même diminutif, employé comme terme de
(1) s'attaquent mutuellement, inter invadunt. (n. e.) — (2) coups. — (3) ravisseur. - (i) deux.
49
,
AM — 386 - AM
caresse, siprnifioil. cliose teiulremant et migiione-
< démembrer à un contredit, c'étoit
(.[n'amemlircr ou
« mant dière. « [}[oi\e[, Dict.) prouver contradictoiremenl, par témoins qui se
le
souviennent des choses dont ils déposent. En ce
VARIANTES :
Aniembrer, verbe. Terme de procédure. Faire Amenccux, adj. Rancunier. Qui se souvient
souvenir. Ou a désigne figurément les articles d'un d'une injure, qui en conserve le souvenir. (Voy.
traité par lu suljslanlif membre. (V. Me-miihe ci-après.)
Amence ci-dessus.)
Dans un sens analogue, anionbrer on démembrer à Si leurprye qu'ilz ne soyent envers moy courrouceux ;
un contredit en tenues de procédure, aura signilié Car nul lioms de biens ne doit estre ameitcetix.
.1. de Meun. Cod. vers 719-720.
ajouter ([uelque article à la preuve d'un contredit,
ou le retranclier. (Juand contredit est jugié et
<•
au J\ouv. Coût. gén. T. IV, p. 238.) l'eul-èlre aussi Dans le sens de réforme, on lit : « amendance de
punition; ix'nitciice; peine inramaiile, al'Iliclive, des terres qu'il iiosséduit en la mouvance de
iiuMit
le sens généial de réparation » en mcffail ne gist teurs soient honorés. C'est une espèce d'outrage
« que iimcndc. » (Percef. Vol. 11, fol. 44.
:
« province. " (Bouteiller, Som. rur. tit. xl, p. 800.) On faisoit allusion i\ la torche allumée, lorsqu'on
« Sur si grande amende que de recevoir punition disoit amende enjlambée pour amende honorable.
« morteire. » (Froissart, Vol. IV, p. 58.) (Cotgrave, Dict.)
Lorsqu'un acquéreur se meltoit en possession Cette amende, considérée relativement à celui
d'un héritage, sans en demander l'investiture au qu'elle déshonore, aura été nommée amende
Seigneur dans la mouvance duquel il étoit situé. honteuse. « Lesdits Ministres ont tout brûlé publi-
norable, en portant un cbien sur leurs épaules les ; lieux ; car elles ne sont semblables en toutes ju-
'•
Serviteurs portoieni une selle les Paysans une ; risdictions et selon qu'elles sonl, on les appelle
« :
roue, pour nuii(iue de leur élat, de leur profession. « ordinaires, tanl parce (jue sans estre adjugées,
(Salvainir, usa^ie des fiefs, diap. xxxvi, p. I5'i. — « elles sont deuës pai' le style ordinaire, ([ue pour
Du Gange, Gloss. lat. au niol.S'(7/a, col. 335.) la différence des amendes arbitraires (pii s'ad-
<«
L'amende ou Vénienilc en matière, ou cas d'appel " jugent et arbitrent par les Juges. » 'Bouteiller,
est une espèce d'amende lionorable, de peine pécu- Som. rur. lit. xl, p. 8."ir). Voy. Laur. Gloss. du —
niaire, imposée pour la réparation de l'outrage Dr. fr. p. 38i.)
fait ;i l'honneur du Juge i|ui a pionoucé la sentence On dislinguoil encore ces amendes judiciaires,
dont on ;ippclle. du la iiomiuoit simpleinoiit soit arbitraires, soit coutumières, en amendes cri-
amende. Uui vient contre la senlence, ou appoinc-
•
minelles el capitales, en amendes criminelles el non
«'
lement, ou ordonnance du .luge, il chet en capitales, en amendes civiles. " Qui est trouvé
< soixante sols parisis d'amende, et avec ce doit " avoir emblé la value de dix sols, ou en dessous
» amender à (jatje ploijé en la main du Juge. " « par furt, chet en amende eriminelle et capitallc,
^Bouteiller, Som. rur. til. xl, p. 8.")7.) » telled'estre pendu tant que mort soit et
((ue
Celle expression amender à gage ploijé, semble « (Bouleiller. Som. rur. lit. xi., p. 867.)
estranglé. >
faire allusion à une ancienne manière de gagner A l'article desamendesciiminellcs et non capitales,
les amendes. (Voy. Gager ci-après.) On plioit le on lit « Qui est trouvé avoir emblé la valeur de
:
gage donné pour caution de l'amende. De lu, " cinq sols et en dessous jusques à la valeur de
on aura nommé l'aïucnde pour le payement de " douze deniers, chet en l'amende d'avoir couppé
la(iueile on donnoit un gage, amende plôyée. (Voy. » l'oreille et esirc banny de la terre, voire pour le
Du Gange, Gloss. lat. au mot Emenda plicata.) « premier larcin mais pour le second est penda-
:
et que celui-ci n'en payoit ni au Juge, ni au Hoi, apercevoir dans le changement de nos mœurs la
lorsque la sentence éloit confirmée. La Jurispru- cause nécessaire de ces variations ijui semblent
dence en pays de Droil coulumier étoit la même à arbitraires, on voudroil pouvoir en tracer le ta-
l'égard des Juges Hoyaux, avec celte différence, bleau. Il présenteroit sans doute des vues utiles ù
que lors(|u'ils avoient bien jugé, l'appelant payoit la politique el à la philosophie.
au Hoi une amende de soixante sols parisis. «Juant On ciitendoit ordinairement par amende civile
aux Juges suliallernes, « si leurs sentences éloienl une amende pécuniaire. (Voy. lîouteiller, Som. rur.
" infirmées, ils dévoient payer «/«('»(/(? aux parties, lit. XI., !>. 8,w-86G.) Quebiuefois l'amende pc'-cuniaire
' qui avoient appelé; el si les sentences étoient éloitune amende criminelle. G'esl à l'article des
« confirmées, les parties qui en avoient interjette amendes criminelles et non capitales, qu'on lit :
« ap[)el, dévoient payer une amende de soixante « Qui oblige à escient une cliose à plusieurs, il chet
• h vies aux Seigneurs justiciers, s'ils avoient eux- « en amende de quiidrnj)le, d'autant que la chose
• mêmes rendu les sentences; et si elles avoient .- vaut. " (kl. ibid. p. 867.)
« été rendues par leurs liomes, on payoit à leurs Dans les amendes pécuniaires, fixées par les Cou-
« homes une amende arbitraire. " (Laur. Gloss. du tumes, on dislinguoil la grosse ou grande amende,
Dr. fr. p. 381 et38'i.) <lc la petite, (ju'on nommoit aussi l'amende ou
Les amendes, les peines prononcées par les Juges, l'émende simpte. (Vov. Ord. des Ducs de Bref. fol.
el qu'on nommoit par cette raison amendes Judi- 216, V". — Noiiv. Goût. gén. T. I, p. 3116, col. 1. —
ciaires, sont arbitraires, ou coulumièrcs, ordi- Ord. T. m, p. 251 .
— Laur. Gloss. du Dr. fr. p. 383.)
M
A. — 380 - AM
On a ilil en p:irl;int de ces amendes, donlla (ixalinn Rmande. Bouteiller, som. rur. tit. xx, p. 93.
varie suivaiil les Coiiliiines : « la plus (jraiidc Kmkindi;. Ord. T. III, p. 5(ïi.
ÉMENHE. Laur. (iloss. du Dr. fr. etc.
« éniendc allire îi soy el emporte la pclile. (Ane. >•
on lit, (Ord. T. m, p. 3.'!l, etc.) empruutoicnl ([iiel- titution (h'donunagenieul. Réfoimation. Amélio-
;
quetois leur dcMoniinalimi dcî la (|ualil('ï du .lu^(; ration. On voit ([ue les acceptions <le ce mot sont
qui les pronouroil. Ainsi l'iDticnflc /iréi'asliili' t'Uni relatives ;i celles d'amende, ([u'elles ont la mérne
une amende de soixanle sols parisis, ;i lai|ucllc le origine. (Voy. Amindi;» ci-après.) Dans le premier
Prévôt condamuoil. (La Tliauniassirn', Coût, de sens, amendement signilioit réparation :
« marieray ma
ou se je aloie outre mer, ou
fille,
de Paris, sous Charles VI el Vil, p. 129.)
« se je estoie pris de guerre.... pour chacune de
L'ancienne jurisprudence françoise permettoit à
« ces quatre choses, chacuns qui sera de la fran-
une partie qui se croyoil mal jugée, de demander
« chise m'est tenus d'amende autant de deniers amendement de jugement c'est-à-dire, que le juge-
« comment il doit de sa franchise. » (La Thaumas-
;
Et se Dex plaist, l'en en dira '< Rois ne tient de nulni fors de Dieu et de luy. »
Qu'encores par aineiidc yra. (Ord. T. 1, p. 109.) On observe que passé
jour le
Géofr. de Paris, Poès. à la suite du Rom. de Fauvel. MS. du R. n" 6812, fol. 53. d'un jugement rendu en Court le Rui, on n'étoit
VARIANTES :
plus admis à en requérir Yamendement. On devoit
AMENDE. Orth. subsist. - Enf. d'Ogier le Danois, fol. 74.
en appeller selon l'usage de la Court laie. On
Amande, Ammande. Pérard, hist. de Bourgogne, p. 300. — appelloit aussi, devant le Roy, des jugemens que
Reg.de la Ch. des C. de Bourg, tit. de 1213. les Baillis refusoient d'amender, lorsqu'on en avoit
AM — 390 — AM
requis à lemps Vameudcmeiit. (Vovez Ordon. T. I, ÉMEXDAMEXT. Frag. de la vie de Boéce, MS. de S> Benoît-
pages 170 et 171.) sur-Loire, p. 269.
« sera demandé. » Ord. T. 1, p. 518.) Mais souffrir ly convint, que ne le pot amander.
Quoique ce mot désigne encore aujourd'hui un Gcr. de Roussillon, MS. p. 119.
mieux dans les mieurs, dans la santé, on ne diroit Mais ce c'on amender ne puet,
plus, par amendemens, pour signifier de mieux en Savez bien que laissier estuet.
mieux. Cléomadcs, MS. de Gaijnat, fol 11, R- col. 1.
« lignage li demandasl l'achat et li offrist les deniers « grandement déplaisoit au Comte de Flandres :
« à rendre que li achas li auroit cousté.... et se cil « mais amender ne le pouvoit. " (Id. Vol. 11, p. '258.)
« ne voloit prendre les deniers, et i meist amende- 11 semble (jue le même historien exprimoit le désir
• vient après, ou de vignes planter, ou de mesons de la possibilité du remède, en disant s'il le pût :
« fère, ou d'autres amendemens que il i auroit fès, amender. » Trespassa de ce siècle.... le gentil Duc
« il n'en rendroit rien, aincois auroit l'achat par .< de Lanclastre.... de quoy le Roy cttouslesRarons,
« les deniers palans que li autres auroit mis. » i
« Chevaliers el Escuyers furent moult courroucés :
(Ord. T. 1, p. 2.r>.) « Voulons que le Hailii de Caux... « s'ils le peussent amender. « (Froissart, Vol. I,
VARIANTES :
-• gens me feissenl tort ou force esdites choses...
" et il me fu défaillans d'ameuter le forfet, etc. »
de
AMENDEMENT.
la
Orth. subsist. - Duchosne, hist. géncal.
M. de Montmorency, p. Wt> tit. do 1205. ;
(Charte de 12G5. —
Voy. Du Gange, Gloss. lat.
Adm wnKMENT. .loiirn. de Paris, sous Charles VI, p. 12'J. au mot Alloeatua. « Si la partie contre laquelle ils
Amandeme.nt. Ord. T. I, p. 223, etc. « seioient produits, ou autre par elle suscité venoit
principe (|u"une partie, déboutée de l'appel de la <• namenderoienl rien de lui, s'ils, etc. » (.Mém. de
sentence d'un .luge, est condamnée îi Vumender, « Fleiirangcs, cliap. i.xx\iii,p. 102.)
comme Ton dit encore en terme de Palais. Pnililer, engraisser, devenir moins maigre.
Anciennemenl, amender sit;uilioi( payer une
Sire, dist-il, vcnés avant
amende, réparer un délit en payant une amende.
Por amor Deu, et esgardés
(Voy. Amkndk ci-dessus.) « Si ehiuuns crève l'oil al Com cis mouton est amendés ;
« altre per aventure ([ueUiue seit, si umenilriul Véés cora est cras et refais.
« i.xx solz del solz Engleis. (Loix iNorm. art. x.\i.)
» Fabl. MS. du R. n- 7989, fol. 211, R- col. 1.
« Soit condampnez et contrains ù euls rendre tous
Ces acceptions particulières sont relatives à l'ac-
« couz, despens, et dommages... et aussi à nous
ception générale, amiMiorer, s'améliorer, augmenter
•' ««(('«f/n' selont la qualilé et la quantité du mef-
en bonté, rendre ou devenir meilleur.
« fait. " ^Ord.T. 1, p. 807.)
Et s'en auroit-on sans dan^rier
Quelque multipliées que soient les acceptions Burre, ou sain, huile, ou craspois,
particulières de ce verbe, quelque variées qu'elles Assez a amender ses pois.
paroissent être; toutes, même l'acception augmen- Fabl. MS. du n. n' 7218. fol. 170. R- col. 2.
ter, accroître, qui est la dernière, semblent se réunir . li biaus parler donna
. .
J'aim loiaument pour amender. encore, le verbe rt)/it'?!f/c?' signifioit: 1° Parer, orner,
Chans. fr. du )3" siècle, MS. de Bouliier, fol. 231, P.*. embellir « Il sera amendé avec un couverton d'or
:
p. 1()'2.) » Pist Lancelot à unjr Escuyer.... qu'il por- » amours m'amendroit tant ke je vaurroie autre-
« tast son escu.... en la maistresse église de Sainet- « tant comme vous; car m'amenderait à vo.stre
I Eslienne.... Lors print rEscuverTescu, et avec ce " mesure. » (Bestiaire d'amour, ms. du R. n" 7534,
' bailla Lancelot quatre sommiers chargez d'avoir, fol. 279, V" col. 2.)
aflln ([ue les Seigneurs de léans en ainendassent Augmenter en désir :
Cléoinadès, MS. de daignai, fol. 20, V"col. 2. —Chasse Il possible de distinguer plusieurs autres
seioil
de (Jastiiu Phébus, .ms. p. 308. Vie d'Isabelle, à la — nuances dans les significations du verbe amender.
suite de Joinville, !>. 178. Ord. T. I,p. 81. Ibid. — — Mais on en saisira si facilement le rapport avec les
T. 111, p. '.t3, etc., etc.) nuances principales, qu'on croit inutile de les
marquer.
cèle tour
CONJIT..
Est faite de si noble atour,
Pour estranges gens honnorer, Amend. subj. prés. Qu'il paye l'amende. (Loix
Que nus n'i saroit amender. Norm. art. xlviii.)
Cléomadis, MS. de Gaignat, fol. 49, R- col. i.
Amended, participe. Qui a payé l'amende. (Ibid.
.... Èle set si biau parler, art. .wii.)
Pi bel alcr et si biau venir,
Qe nus, s'il ne voloit mentir Amendeit, indic. imparf. Se fortifîoil. (Livres des
Ne sauroit en li q'amenitcr. Rois, MS. des Cord. fol. 43, V" col. 1.)
Ane. Pocs. fr. MS. du Vatic. n' 1490. fol. 73. V. Amendoul, indic. imparf. Profitoit,croissoit. (Ibid.
fol. 4, R-col. 1.)
Et tant set sagement parler,
Que nus n'i set qu'utnetuler. Amendrad, indic. futur. 11 payera l'amende. (Loix
Chans. fr. du xiii- siècle, MS. de Bouhier, fol. 298, V col. 1. Norm. art. xxi.)
/t/HCH/, subj. prés. Qu'il rende meilleur. (La vie
3° Modifier un propos, l'adoucir. « Jene veuil pas du monde, ms. de N. D. n° 2, fol. 15, V° col. 1.)
• reprendre vostie parolle : mais je la vueil
« amender. » (Fioissart, Vol. 1, p. 319.) VARIANTES :
ies(iuelles on retrouve l'idée d'augmentation, com- ÉMENOER. Cotgrave, Oudin et Nicot, Dict.
E.MMENDER. Cliassc de Gaston Phébus, MS. p. 358.
ment le verbe amender, a signifié augmenter, Enmendeh. Coût, de Norm. en vers, MS. passim.
accroître « Veit devant la chambre si grant clarté,
:
Fabl. MS, du H. n- 7218, fol. 176, V col. 1. « deiirs de Pourceaulx; amendeulx de Truyes. »
(1) espèce de brocart, fabriqué d'abord dans les Cyclades et ensuite dans tout l'Orient. (N. e.)
AM — 393 — AM
(Lett. de 1385, Très, des Cliarles, reg. 127, pièces Amondison, ,s////.s/. fnn. Réparation. Espèce
140 et 18(). —
Voy. Amrmikr ci-dessus.) d'aiiieude houoi'able. (Voy. Amk.nde ci-dessus.)
p. 783. —
Nouv. Coût. gén. T. I, p. 3'>'^, etc.)
signifié le district du Sergent, le ressort du Bailli.
(Cotgrave, Dict. —
Laur. Gloss. du Dr. fr. au mot
La reconnoissance d'un bienfait est en quelque
sorte la réparation, le dédommagemenl de ce qu'il
Menée. —
Voy. Mexée ci-après.)
coûte à celui dont on le reçoit. De Iti, on auroil pu variantes :
dire dans un sens analogue à celui de reconnois- AMENÉE. Ord. T. II, p. 397.
sance :
Amené. Rom. Bourg. Liv. I, p. iÇâ.
donation étoit le tribut de la reconnoissance, on « nement de ma dite Da'me hors de Bretaisne, etc. »
ait dit (D. Lobineau, hist. de Bret. T. II, col." 81!); tit.
:
. . . li avoient otroiié
de 1406. —
Voy. Amener ci-dessous.)
Ces quatre deniers amendant
Pour sa victore, etc. Amener, verhe. Amener. Avancer. Rabattre. On
Ph. Mouskes, MS. p. 251. croit, au premier coup-d'œil, apercevoir dans le
substantif main l'origine du verbe amener, amainer,
On voit comment cette signification du verbe
etc. Celte origine paroit même assez vraisemblable
amender peut être rapportée à celle de réparer.
(Voy. Amekder ci-dessus.)
lorsqu'on lit amener un coup dans le sens de
:
AifENDISE. Vie de S'= Thaysies. MS. de Sorb. « dont il étoit armé, il amena le second coup pour
chifF. xxvn.
Amandise. S' Bern. Serm. fr. MSS. p. 172. « amender le défaut du premier. » (Chron.S'Denvs,
I.
50
AM - 394 — AM
T. II, f il.1 Cependanl les Elymologistes le croient Amanrei, indic. fut. J'amènerai. (Fabl. ms. du R.)
du verbe Ialin?Hî»rt?'e!l', que Wacli 1er dérive
forint' Amanroient, subj. imp. ils amèncroieut. (Ord.
du mol celtique menu, ([u'i signifie lieu. ,Voy. Me>kh T. 111, p. G3r).)
. tei pais e aliance. » (Liv. des Hois, ms. des Cordel. Amenrez; indic. futur. Vous ainèiiorcz. (Livres
fol. '(i.; « Lo quau tarrage il aiucucrant, ou ferant
des Machabées, ms. des Cordel. fol. ITiS, V'col. 1.)
« amener à uiei e à mes bers... an bore de Hiau- Amenrout, indic. futur. Ils amèneront. Modus et
« mou. » Généal. de la M. de Cbasleigners, pr. Racio, MS. fol. 295, R".)
p. 2!» lit de l'iiG.)
;
Amerai, indic. fut. J'amènerai. (Livres des Rois.1
Amèrent. indic prêt. Us amenèrent. (G. Machaut.j
désarmèrent,
si le
Et après se li demanilèrent
Ameront. indic. futur. Ils amèneront. (G.Guiart.)
Quèfe aventure Vaineiioit. Amerra, indic. futur. U amènera. (Borel, Dict.)
Clcouiadcs. MS. de Gaignal, fol. 37. R° col. 3. Amerroit, subj. imparf. Il amèneroit. (Ord. T. \.)
Amerronl. indic. futur. Ils amèneront. (Modus et
Au
figuré « A ceu nos voloit-il ameneir ke nos
:
Racio, MS. 304, R".)
fol.
« veissions noslre défaillement. » (S- Bern. Scrm.
Amesroi, subj. imparf. J'amènerois. (Borel, Dict.l
fr. Mss. p. :vM.) « Prengnciit soi bien garde li l'.aillis
Aiuoifjuet, subj. pr. Qu'il amène. (S' Bern. Serm.)
« menaces, espouvciitemens.
et Ofliciaux... ([ue par Amoiïiel, indic. prés. 11 amène. (Id. ibid.)
« ou cliaudes machinations... il ne amenient aucun Amoiut, subj. pr. Qu'il amène. (G. de Roussillon.)
« à olfrir amande. » (Ord. T. I, p. 73.) Quelquefois
Amiiueies, part. Amenées. (S' Bern. Serm. fr.)
le verbe amener en ce sens, éloit suivi de la prépo- Amaneil, participe. Amenée. (Id. ibid. p. 353.)
sition (le. Si ne averoit nuly poer de amener
>•
Ou ne diroit plus dans le sens propre, amener AMENER. Ortli. subsist. - Cléomadés, fol. 37, R». col. 3.
Admf.ner. Vigil. de CharlesVU, part, n, p. 1G8.
fors, pour emmener, tirer hors. (Voyez Amf..nemext
A.MAIGNEU. Fabl. MS. du R. n» 7l)l.-), T. I, fol. 113, R» col. 2.
ci-dessus.) « Knsi k'èle de la maison de chartre AMAiNKn. Cdlj^rave et Oudin. Pict. — Molinet, p. 139.
« amoignet fors les emprisoneiz qui sieyent en Amenkih. S' Morn. Serm. fr. MSS. p. 331.
« ténèbres. » iS' Bern. Serm. fr. mss. p. liO.) Amenieh. Ord. T. I, p. 73.
Amoigneu. S' liern. Serm. fr. MSS. p. 1-50.
Amener d'uvant, dans le sens figuré de présenter. Amoiner. Rorel, Dict. - Ord. T. III, p. 299.
« Li soloz de juslise ki neiz est el cuer, enluminet
« les ténèbres des péchiez, et il (imoinet d'avinil les Amciieur, subst. masc. Conducteur. Traqucur.
" oylsdelcuerlo lierjuise.de Deu. » (S' Bern. Serin. Sergent, Bailli. Le premier sens est relatif au sens
fr. .MSS. p. 184.) général du verbe amener. (Voy. Cotgrave el Oudin,
C'est en ce même sens, qu'amener, sans être Dict.)
suivi d'avant, signilioit lueltre en avant, avancer. Dans une signification particulière, on nommoit
« La prioient (|ucllc ne se départit eu fayon quel- en termes de chasse, ge>is à anuiier ou ameneurs,
« conque, luy amemuit beaucoup de raisons pour les traqueurs, ceux ([ui rabatlcnl le gibier, qui
• l'en divertir. » (.Nuits de Strapar, T. 1, p. l'IS.) l'amènent el le font passer sous le coup des
11 est singulier que les signilications d'un mot chasseurs. > L'en fait les buissons aux arcs en deux
qui subsiste dans notre langue, depuis plusieurs « manières: l'une, si est aux chiens; l'autre se
siècles, n'aient point varié. Dans le xir siècle, on « fait aux (jcns à amener... Cellui qui afuste, doit
disoit tigurément. comme l'on diroit aujourd'hui " asseoir les ameneurs à travers le buisson, etc. »
en parlant de choses qui se suivent les unes les (Modus et Racio, ms. fol. 73. Voy. Amener ci- —
autres • Li planteiz el li habondance des choses
: dessus.)
" temporels avait umeneit l'obliementel la besoigne Il y avoit des Sergens, des Baillis connus sous
•' des permenanz. « S' Bern. Ser. fr. .mss. p. 11 el l'i.) la dénomiuaiion A'ameneurs. (Colgrave. Dict.) On
Kn termes de chasse, amener signifioit rabattre peut voir l'origine de cette dénomination au mot
le gibier, l'amener, le faire venir au lieu où sont Amenée. « Les'Sergeusrt»(('/(('«rs ont ce privilège,
les chasseurs. (Modus et Racio, ms. fol. 73, V°. — . que nul autre Sergent ne ticut exploiter en ma-
Voy. .\mk>eik ci-dessous.) •'
tières réelles. » (Voy. Rec. des Arrêts de Bretagne.)
Anciennement, dans cette province " les sujets et
CONJUG. - vassaux étoientseinonds cl appelez par Y.imeneur
Amain, indic. prés. .l'amène. (Fabl. ms. du R.) et Sergents du Seigneur pour aller en guerre,
.<
Amaint, subj. prés. Qu'il amène. (Ane. Poët. mss.) " ou pour le jugement des procès et querelles. »
Amanra, indic. futur. II amènera. (Athis, ms.) (Laurière, Gloss. du Dr. fr. au mot Menée.)
(1) Ce mot ne s'employait en latin que dans le sens de conduire des troupeaux : on le rencontre dans Apulée, (n. b.)
.
AM — 39.-) — AM
VAHIAN TKS :
liiens ne doit Roi atenroiier (2) :
Et qui me het si s'en riroit. " Seigneur les faisoient qu'aux lieux où l'en ;
Jeh. de l'Escur. h la suile du Rom. de FauTel. « jugeoit par hommes, le Bailly estoit tenu en la
AM - 396 — AM
« présence des hommes à penre les paroUes des VARIANTES :
« au jugement, et que les jugemens qui seront AMENUISEMENT. Ord. T. III, p. 029.
« amenteui- des hommes soient délivrez. « (Ord. Ad.meneusement. Ibid. T. Il, p. 591.
T. I, p. ôGG.)
Admenuisement. Ibid. T. 111, p. 633.
Amenu.sement. Ibid. p. .")r)9.
VAIUANTES :
Pour Dieu, lay luy ma voulenté savoir. de pié, de les croistre et amenuiser. » (Ord.
«
(Ord. T. I, p. Ô7i.)
VARIANTES :
Le sens de ce verbe est figuré et moral dans les
AMENTOIR. Rom. de la Rose. Voy. Bore!, Dict. vers suivans :
Amentoiviie. l'auchet, Lang. et Poijs. Ir. p. 94. Car se li maus aiiwmiisoil en moi,
Hame.ntetoir. Hist. de S"- Leocade, MS. de S. Germ. fol. 32. 11 convenroit l'amour amenuiser.
Ane. Po5s. fr. MS. du Valic. n- U90, fol. 55, R'.
Ameniier, verhc. Diminuer. L'adjectif menu Pitié, dis-je ; c'est trop biau non.
et le comparatif menre ont une même origine. Voire, fet-il ; mes le renon
Est petit, to/. jors amenuise.
De verlie amenuer, dans un sens analogue à
là, le
Eahl. MS. du R. n' 7218, fol. 310, R- col. 1.
celui û'dtneiirir, a signifié faire moindre, faire plus
petit, en quantité. " L'acheteor... ne
diiiiiiiuer 11 .semble qu'on diminue l'existence de quelqu'un
« poroit unienuer le pris de la valeur de la beste en dépouillant de son bien. De là, on aura dit
le :
« que mains d'un besant, etc. « (Assis, de Jéru- « Ilne le poet amenuijserdc nulle de sesseisines. »
salem, ch. cxLiii, p. 10;{. Voy. Me.mkr ci-après.) — (D. Lobineau, hist. de Bret. pr. col. 45G.)
AMENUISEll. Orth. subsist. AMEOR. Ane. Port. fr. MSS. av.int iriO), T. IV, p. 1«)8.
Ammkniisku. Eust. des Ch. Pocs. MS. p. 4C0, col. 2. AiiA L. des Machabi^os, .MS, des Cordel. fol. 193, V».
(.
Ab.MKNrisiHK. Ord. T. I, p. 81. - Ibid. T. 111, p. 128 ct.Wi. A.MAiiii:. Ane. Poil. fr. .MSS. av. IIKX), T. II, p. '.M et «02.
A.MKNUlsiKU. t)rd. T. 111, p. VM. A.M \iin. Livres des .Macliab(';es. MS. des Cordel, fol. 98:1
Amhm'issku. Villeliard. p. 3H. AMi:ui;. Pli. Mouskes, MS. p, IVM, etc.
A.MKNiiissiKit. ^lu^ l'oet. fr. MSS. av. VM), T. IV, p. i;îK(). AMi;iii;s. S. liern. Serm. fr. .\1SS. p. 221.
Amkni:.sku. .Idiiivillc, p. 12'2. A.Mi:imii.s. Ane. Poiis. fr. MS. du Vatic. n» 1.522, fol. \'m.
AMENLisiiiii. llisl. de Ueauvais, par un Liénôdictin, p. '27:î. A.MiiUH. Fabl.MS. du R. n» 7218, fol. 121, R» col. 1.
Amenuyser. Gloss. du Rom. de la Rose. A.MiEKUES. Ovide, do Arte, MS. de S< Germ. fol. 93, R'.
Anioor, siibst. masc. Amant. Celui (jui aime. Anicr, verbe. Aimer. Se plaire. Se savoir gré.
Du hiUu nui l(ir{[), on a fail umaur,amcor,aincHr,
II
L'orlliograpiie aiinei' (i), u'esl pas moins ancienne
amêre, elc. (Voy. Amauou ci-dessus.) AncicauemeiU dans noire langue qu'«//u'/', aamer, elc. On disoit :
(Livres des Machabées, ms. des Cordel. fol. 193.) Mais il semble qu'aimer mieux h étoit une cons-
De ton frère dois estre amère.
truction plus ordinaire.
Dit de Charité, MS. de Gaignat, fol. 217, V° col. 2. Sire, si mengera, par lecors Saint Germain.
Or li fust fius et vrais amère.
Dame, ce a dist Berte, moult iniex à chaufer m'ain.
Bertc as grans pics, MS. de Gaignat, fol. 127, V" col. 2,
Ph. Mousk. MS. p. 640.
On diroit aujourd'hui, j'aime mieux me chauffer,
On comparoit , et compare encore à un
l'on
quoiqu'il y ait des cas où le verbe aimer est réci-
sentiment d'amitié , l'espèce de sympathie que cer-
proque. On a conservé l'ancienne expression
taines choses semblent avoir avec nos goûts, lors- ,
Et le clamoit son ameor, etc. plantes, à une espèce de sentiment, on dit au figuré
Fail. MS. du R. n- 7218, fol. 231, V col. 1. qu'elles s'aiment, qu'elles se plaisent dans les lieux
(1) Non, mais de l'accusatif amatorem. (n. e.) — (2) Cache en latin Celât. — (3) Cette forme est le cas sujet, comme ;
emperère. (N. E.) — (4) Lorsque l'accent latin était sur le premier a, comme dans àmat, on avait la forme aime, parce que
l'a accentué suivi d'une nasale intercale un : pànem, pain. Lorsque l'accent était sur le deuxième a, on rentrait dans la
i
AM — 308 — ÂM
où elles sont plus abondantes. Peut-être faisoil-on Ki miex nimc autrui de soi,
allusion ii celle idée d'abondance, lorsqu'on disoit :
Au moulin fu mors de soi. (2)
Proï. du Vilain, MS. de S' Gcrm. fol. ÎT5, V* col. 1.
Liez fu liProvos de cest mes
Quar le lart vit gras et espés
;
Aymons ce qui nous aytne; car nature le porte.
Qui en s'escuéle s'aime. 1. dç Mcun. Cod. vers 1654.
Fahl. MS. du R. n- '7218, fol. 116. V col. 2.
. . . qui veut estre amés, si aint. (3)
jourd'hui l'e.Kcès de l'amour de soi-même, le ridicule Cil n'aime pas, qui se cuido retraire. (4)
de l'amour-propre. Mais s'aimer d'avoir fait une Ane. Poct. fr. MSS. avant 1300, T. I, p. 155.
Si l'on di'siroit une chose , on la demandoit . . . qui bien ainme, tousjours crient. (5)
MS. de Gaignal,
souvent au nom de l'amitié. Hist. do Job, en vers, fol. 166, V- col. 2.
Clcoraadcs, SIS. de Gaignat, fol. 51, V col. 1. Ki bien aime, tost cangc sa pensée.
Anseis. MS. fol. 11. V* col. 2.
Lors à moult priié et rouvé
A. ceaus de léons qu'il pensassent Ki bien aime, souvent devine.
De son oste, et qu'il en soignassent, Athis, MS. fol. 27, R- col. 2.
Se il tic nule riens lamoient.
Ki de pou aimme, de pou hait.
Ibid. fol. 49, R- col. 3.
Prov. rur. et vnlg. MS. de N. D. n* 2. fol. 12. R' col. 2.
(1) autant je t'aime. — (2) soif. — (3) qu'il aime. — (i) qui pense à se retirer, à devenir infidèle en amitié, en amour. —
(5) craint. — (6) craindre, redouter.
y
AM 399 - AM
Amcr('i~^, Siibj. iiu]). Vous aimeriez. J'arloii. de It.)
Auicvciil, iiiii. iiiip. Us aiiiioierit. (S' l'.ei ii. S. IV.) AMERCIAMENT. Britton, des Loix d'AngL foL 77, R».
Amt'vet, iiulic. iiiip. Il aiiiidil. (Id. iliid. p. ICi'i.; Carta mat;na, fol. 31, R».
A.\iAiic;iKMi;.NT.
Amiens, iiul. iiiip. .Nmis aimions. (Id. ibid. p. llii).) Ami;hgiiik.ment. Du Gange, Oloss. lat. ou mot Marcacaltut.
A.MEiicijViUi.NTii. Britton, des Loix d'AngL loi. 26, V».
Amii'sscx, subj. imp. Tu aimasses. (Alliis, ms.)
imp. Aimassiez. (U. d'amours.)
Aiiniiisau':^, subj.
AinvHiic, iudic. imp. .l'aimuis. (Ibid. fol. l)i, V.)
Amcrcier, verh. Condamner à l'amende. Signi-
fication [tarliculicre, dont on a indi(|ué l'origijie.
Aiituiic, indie. imp. .l'ainiois. (I.ivres des Hois.j
(Voyez Ameiiciamknt ci-dessus.) « Que nuly soit si
Amot, iadie. préléril. Aima et plut dans un sens
« hardy de amcrcier nul borne en court de Daron,
neutre. Il semble iiue celle terminaison n'ait été
imaginée ([ue pour rimer avec inot(i).
« ne liuiidied, par délaute que il face. « fUritton,
des Loix d'Angl. fol. !). —
Voy. MiatcjKn ci-après.)
Chascun le sermon mot à mot
L'a bien noté comme il Vaindl
Car il leur sembla moult salvable. Ameri, partie. Devenu amer ; rempli d'amer-
Rom. du la riosc, vers 21607-21003. tume. (Voy. A.MEIU ci -dessus.) On a dit figurément :
(•1) C'est la troisième personne d'un imparfait dialectal, usité en Normandie, en Anjou et en Poitou. Il se conjuguait ainsi :
famoe, tu ainoes, il a»>i)t, nous ninioiis, vous amiez, ils amoent. C'est par cette forme qu'on peut expliquer la forme de
l'Ile-de-France et de la Picardie: amoic, aiuoics, amoit... amoienl. Elles ne peuvent venir de iniuiharn : on conjecture une
prononciation amavain, puis amaucDn. Or, au latin, devient en française, oi. On a généralisé l'emploi de la troisième
personne du singulier normande au Nord de la France, pour augmenter le nombre des rimes jamais cependant elle ne ;
rime avec ot (habuil). (N. E.) — (2) Le mot marri ayant une étymologie germanique ou celtique, son composé amari-y ne
peut venir de amarus. (n. e.)
.
AM ioo AM
Ainermer, verbe. Diminuer. Briser. Médire. Il nérai, « n'est autre cliose que remener en mesure
pareil qu'ameurirel avicniier^l] onl une même ori- " ceo que dcvaunt fuit hors de mesure. > ^Britton,
gine, et que l'un ne ilitTère de l'autre que par la loix d'Angl. fol. Ainsi le brcfe d'amesurement
•il>3.)
terminaison. ^Voyez Amk.nkir ci-dessus.) Le verhe de dower éloit l'acte, par lequel on réduisoit cer- î'i
amcrmcr signitioit en général diminuer : » sans taine mesure, à certaine proportion, le douaire
• rien acroislre ne auiernier, etc. > (.\ssis. de .léru- (]u'on trouvoit excessif. « Si linéique femmes tenent
saleni, cli. xux, p. 41.) « Son host estoit auiariiic, " en douer trop, ou cbose que à eux ne appent à
« et la bataille le destraignoil. » ^Li v. des Machabées. « tenir, sauns jugement nequedent home les puit
Ms. des Cordel. fol. IGT, IV col. 2.) " mye ouster ne engeltre; et pur ceo alTert de
Dans unesignilication particulière, diminuer une « purcliacer lemedy par brefe û'amesurement de
R. n° 7837, fol. 'i;;, V'col. I.) Dans le cas où l'on proporlionnoit la (luantité de
Dans un sens moral, diminuer, en médisant, la Bestiaux que cliaiiue habilanl d'une ville, d'un
réputation, llionneur d'une personne, médire. (Voy. bouig, d'un village pouvoit envoyer paitre dans
Psautier, ms. du R. iV 7837, fol. 130, V°col. 1 et 131.) une Commune, à la quantité de terre qu'il possédoii,
l'acte par leiiuel on délerminoit cette proportion,
éloit un a))iesuremeut de ]>aslure. (Voyez Britton,
AMERJIER. Assis, de Jérusalem, chap. ix,
Amarmer. Livres des Machabées, llS. des
p. 17.
Cordel. fol. 107.
des Loix d'Angl. fol. 118. Du Cange," Closs. lat. —
au mol Ad)neiisuralii).j Lorsqu'en justice, on me-
suroit, on proportionnoil la peine au délit, c'étoit
Aiuesurats, part, ou ndjeetif. Discret. Mesuré
dans ses discours, dans ses actions. (V. Borel, Dicl.) un (nucsuronenl de justice. (Laur. Gloss. du Dr. fr.
—
Voy. Amesiuer ci-dessous.)
Amesure, subst. fém. Terme de coutume. An-
ciennement on nommoit cas d'amesures les cas où AMESUREMENT. Gl. sur les Coût, de Beauvoisis, p. 478.
l'on mesuroit, on proportionnoit la peine au délit. Admesurement. Du Cange, GI. lat. au mot Admcnsuratio.
Celle peine étuit iiécuniaire. Il y avoit cas d'ame-
sures, quand « l'un faisoit injure et outrage à l'autre Ainosurei", verbe. Mesurer. Modérer, contenir,
« de parole, ou de fait, le frappant ou faisant sang réprimer. Proportionner. Au premier sens, déter-
« et playe ; ou quand quelqu'un éloit suspect de miner une ciuantité avec une mesure.
« crime pour lequel on ne leml iiu'à amende pécu-
mnr amesure
» niaire. » (Laur. Gloss. du Dr. Ir. Voy. t^olgr. — I,a
Com longue oie estoit, etc.
Dict.) » Uui se veut passer par serement des a)ites- Falrasies, .MS. de Paulniy. fol. 10. U' col. 1.
VARIANTES :
De toutes choses est mesure ;
AilESURE. Eust. des Ch. Po<;s. MSS. p. 2.53, col. 2. S'es sages qui s'en amesure.
Amessure. Beaumanoir, Coût, de Beauvoisis, p. 157.
Fabl. MS. du R. n' 7218, fol. 132, R* col. i.
(1) Amermer suppose le latin adininimare, devenu plus tard ameutuer, puis amermer, par le changement de n en )•
devant m : anima a donné arme comme a>ime; animalia s'est transformé en armaille. (N. E.)
AM — M\ — AM
choses. Renii i]\7.,amcsur('-toij ; la vie de l'Iiommc
•' " que le serement. « ild. ibid. page 150. — Voy.
« est brefve et de peu sousteiiue. tjui ne sceldeiieii Amesiuicment ci-dessus.)
« vivre loiisjouis luy ciuivieiil eslre à aiilruy
,
VARIANTES :
« subject. " (l'erccf. Vol. Il, loi. 117.) « Vousre^iie-
AMESUREU. Fabl. MS. du R. n' 721«, fol. 130, V» col. 1.
« rez si vous prie que dedans la source de vostre
;
.\MESUKREH. liritton, des Loix d'Angl. fol. %ïi, U».
« cueur niellez... trois vertus c'est assavoii', lar- :
« gesse ordonnée, justice antcsufcc, el amour par Amette, sh/;.s/.féni. Borne, limite. La si},'nifica-
« charité menée. » (Ibid. Vol. V,t'ol.;»7.) tion de ce mot est la mèiue (jue celle de inetle, en
En prendre aussinc Roy l'amcxinv ; latin meta. (Voy. Nouv. Coût. gén. T. 11, p. 201).)
Qucr en prendro convient mesure.
CoolTrol do Paris, K In suilo du Rom. de Fouvel, MS. du \\. n- 0812, fol. 50. Ainetter, verbe. Borner, limiter. Du substantif
. . . doit eslre ninesuréc amelle, on a formé le verbe amener, proprement
Chascune Dame de parler, mesurer un espace, le réduire à certaine mesure en
Qu'èle ne se face blasmer. le bornant; par extension, bornei', limiler. (Voy.
Falil. MS. du U. n' 7218. fol. 129. V col. 2.
Mette ci-après.) Au ligure, ametler le rachat d'un
Je ne me soi onques u»wsurcr /ic/ sigiiifiGit borner, limiter la somme due pour ce
D'amer cheli ù tous mes cuers s'estuie (1), etc.
rachat. (Beaumanoir, Coût, de Beauvoisis, notes,
Ane. Poi-s. fr. MS. du \alic. n* 1190. fol. 00, Rv
p. 406.) De là, on aura dit fief ameté, en parlant
. . . lor force n'i estoit mie ;
d'un fief dont le rachat éloit borné, limité. (Voy.
Et ce les fist amesurer
D'illec tencier et ramponer.
Laur. Closs. du Dr. fr.)
Alhis, MS. fol. .H.UtoI. I.
On am-fsuroit une eonnnune, lorsqu'on propor- Amenbler, verbe. Ameublir. En termes depra-
tionnoit à la quantité de terre que possédoil chaque
li(|ue et de Coutume, convertir en nature de bien-
habitant d'une ville ou d'un village, la quantité de meuble. (Voy. Coul. gén. T. 1, p. 803.)
bestiaux qu'il pouvoit envoyer paître dans la com-
mune. (Rritton, des Loixd'Angl. foi. 149, li". Voy. — AMEUBLER. Coût. gén. T. I, p. mi.
Amesurement ci-dessus.) Ammeubler. Cotgrave, Dict.
C'est encore dans le sens de proportionner, qu'on
lit: « Gliil qui font assièle pour cousis de chemins, Ameusement, adv. Avec plaisir, de bon gré.
« ou d'Église, ou d'aucun quemun pourlit.... se Signification analogue à celle d'améement. (Voy.
« mettenl à mains leurs personnes que les autres, A.MEEMEXT ci-dessus.)
« che doit li Sires amesurer quant il le sait. » quant fu ageu
(Beaumanoir, Coût, de Beauvoisis, ch. xîcv, p. 132.) Au lit mortel, à tous fist assavoir,
Et à Léonce qu'il ne voult décevoir
Enfin, amesurer son sujet, c'étoit proportionner
Que il mourust bien aincusoneut.
la réparation au dommage par lui commis, garder
Eust. Dcsch. Poes. MSS. p. 216, col. 4.
une juste mesure entre le dommage et la réparation,
réduire ;i la mesure légitime celle réparation, en Ameux, adj. Amoureux. Qui engage à aimer.
exiger l'estimation avec l'amende encourue. (Laur.
Trop est hardy qui atoucher vous ose :
parjure. « Qui amesure son souget pour avoir avan- « Belhsabée engendrad.... un fiz e èle le fist ;
« ces de pluriex cas, li souget se passent par leur « apeler Salomun; e nostre Sires l'amad.... Si'l fist
« serement que il en ont bien faict chèque il doit. » » apeler amable, pur co que Deu l'amad. » (Livres
(Beaumanoir, Coul. de Beauvoisis, ch. xxx, p. 155.) des Rois, MS. des Cordel. fol. 54.) « L'honneste est
Par exemple un cas « dont li acusés se passe par < beaucoup plus digne, ferme, stable, amiable que
« son serment, si est quant aucuns Sires accuse « l'utile. » (Sag. de Charron, p. 544.' « Jhesu-Criz,
« son tenant que il ne li a pas paie son champart « li filz de Deu'naist en Betléem .lude. naissance !
« si coume il doit, se li acusés vient dire que il en " plaine de sainteit, honoraule al munde, amiaule
« a bien fet che que il doit par son serement. il « as hommes. » (S' Bern. Serm. fr. mss. p. 50.)
« s'en passe, se il le fct... sans entrer en connois- « Jo duil sur tei, cher frère Jonalhas, bels e amia-
' e bels furent en leur vie, e îi la mort ne se sont « abimée dans tant de Philosophie, etc. » (Lettr. de
« parti/.. » (Ibid.) Sévigné, T. IV, p. 24.)
On remarquera ([ue le mot amable ou amiable VARIANTES :
voies de la douceur. Ce dilïéreud ainsi terminé " a)nis quant tu es appelle, luy estant en prospé-
étoit une composition auiiable. « Difl'érence y a " rite; et ([uanl il est en adversité, n'altcnds pas
que tu soyes appeliez. (.1. Le Fèvrc de S' Remy,
entre arbitre et arbitrateur, et entre amiables " >-
«
» compositeurs et appaiseurs Amiable eomposi- hist. de Charles VI, p. 30.) En tout temps aime •>
" leur ou appaiseur, si est celuy iiui du consenle- " qui estrt;«/s.... c'est-à-dire, (iuelesvrays«»(//iqui
« ment des parties les met en accord c'est-à-dire, ;
<> aime, poiul ne délaisse son amin, ne en povrelé,
« que chacune partie s^ail iiien qu'avoir en deveroit " ne en maladie ne en Iribulalion. (Lett. de •>
Amiableté, subst. fém. Amabilité. En latin Son nmi) fait trop bon avoir à sa querelle ;
amatnlitas. » Tout aussitosl qu'il me souvient Car la doulcc parole les amijs amoncelle.
Gcr. de Roussillon, MS. p. 4S.
de la gi-ande beaulté, genteté , humilité et
« amijabll'té qui sont en elle, le cueur me tressue Au besoin voit-on son ami.
> de peine et de désir. » (Percef. Vol. II, fol. 9i.) Prov. du Vilain. MS. de Gaignat. fol. 277, V' col. I.
fier douceur, enjouement, gaieté, etc. « Je suis Par demander n'aquiert-on pas ammis.
« persuadée de toute Yaimabilité de la belle Roche- Pro». nir. cl vulg. MS. de N. U. n' 2, fol. 13. R- col. 2.
Hist. (le Fr. à la suite du I\. do F. MS. du U. n" G812, fol 00, R' col. 3.
Ou déleriniiioil la signification du mot ami, en
Li vis a pou d'a»imis, et li mors n'en a nus. disant «)h/,s moiiiliiiiis, amis aeijuis, par opposition
ProY. rur. cl vulg. MS. do N. D. n* 2, fol. 13. R' col. 1.
aux amis iinicliains. ;iux amis de cliar, aux amis
Plus sont de compères que d'«»iis. eliarncls. (Voy. l'saiilier, .ms. du R. ir 7837, fol. 51,
Prov. du Vilain, MS. de S. Gcnii. fol. 7.1, V" col. 2. R" col. l. —
Eust. des Cli. Pous. mss. p. 6'i", col. 3.
Assez vaut mains, ce m'est avis, — Ord. T. L p. âl, notes. Ibid. p. 315. Bou- — —
Prochains parens que vrais (i>nls. teiller, Som. rur. lit. xxxiv, p. 2.30. Hist. de B. —
Fabl. d'Ksopo, MS. do Gaignat, fol. 2GI, V' col. 3. du (Jucsclin, par Ménard, p. 541, etc.) « Pour
« aucunes rcsonnabies causes se puet escuser
On a dit amile pour amie. Celte allération de la « li .\dvocas que il ne doit... estre advocats à
terminaison ordinaire, est une preuve de la licence
« cbelui dont il a commandement se il est ses
de nos anciens Poètes en faveur de la rime licence :
N'est lais (imis, ne laide amie. On trovera l'en mes homme cliarnel ami ?
Ane. Poët. Fr. MSS. avant 1300, T. IV, p. 1313.
Quant li père et la inére ont lor enfant iiorri,
Si voudroit-il qu'il fussent mort et enseveli,
paroit inutile de prouver plus au long qu'ami Por avoir l'éritage de quoi il sont saisi.
Il
Rom. de Tiebaut de M.iilli, MS. de N. D. fol. 112, R* col. 1.
signitioit amant Lin'amie signifioit amante, mai-
;
tresse, concubine. Cette signification A'amic, qui Enfin le mot ami étoit, 1°
l'expression flatteuse
s'esl conservée dans les généalogies et quelques de la familiarité, lorsque le roi .lean appeloit le
phrases proverbiales, est très-ancienne. « Lis Reis cardinal de la Forest, soH t)-ès-elier et loyal ami;
« Saut aveit une amie... ke oui num Respha. » lorsque Louis XI, écrivant à M" de Bouchage, et
{Livres des Rois, ms. des Cordel. fol. 43, Y° col. 1.) Bourré du Plessis, les appeloit ses amis, etc., etc.
— Livres des Machabées, ms. des Cordel. fol. 182, (Voy. Choisv, vie du roi Jean, p. 371. Duclos, —
V° col. 1. — Froissart, Vol. IH, p. 354, etc.) preuv. de l'hist. de Louis XI, p. 382, 300, etc, etc.)
C'est relativement au choix d'un ami et d'une 2° Un terme de hauteur et de mépris, particulier
maîtresse, qu'on a dit en proverbe « .Sage ami : à Catherine de Médicis. « Quand elle appelloit
« et sotte amie: car d'une amie trop fine, vous « quelqu'un mon amy, c'estoit qu'elle l'estimoit
n'en avez jamais bon conte. » (Contes de Despériers, « sot, ou qu'elle estoit en colère. > 'Brantôme,
T. \, p. 65.) D"' illustres, p. 49.)
L'amitié semble naturelle entre Parens aussi : L'abréviation de m'amie, terme de caresse, est
les a-t-on nommés amis. « Vous i estes moult très ancienne dans notre langue. En réunissant
« gentiex famé et de grans ammis, etc. » (Rom. de mal-à-propos le pronom au substantif, on a dit
Dolopathos, MS. de N. D. ir'2, fol. 63, V") « Se aucuns d'un mari aliandonné par sa femme qu'il avoit ten-
« aparaille la mort son père, ou ù sa mère, ou ;'»
drement aimée :
AMIOT. Monet, Dict. Ces amiraux, dont il est tant parlé dans nos
Amiote. Ane. Poët. fr. MSS. avant 1300, T. III, p. 1252. anciens auteurs. Historiens, Poètes et Romanciers,
commandoient sur terre et sur mer, comme gou-
Ainiré, subst. masc. Amiral. Il seroit possible verneurs du pais. (Voyez Miraumont, des Cours
que, d'après les opinions différentes de quelques souver. page 375, etc.) On les vit souvent, dans le
Auteurs qui ont raffiné sur l'élymuloi^ie de ce mol, temps des Croisades, conduire les armées navales
on eilt imaginé i)kisieurs de ces orthographes. On que les Soudans » meltoient au vent, pour nous
croit pourtant (|u'elles n'étoient toutes (lue les di- " faire teste, aux voyages qu'entreprenions pour
verses prononciations, ou terminaisons du mot « l'advancementdu Christianisme. > (Voy. Pasquier,
arabe Amir ou Emir. Nos anciens Historiens, rech. Liv. Il, p. 108. Le malheureux succès de ces
i
Poètes et Itomanciers, dans le même ouvrage, pieuses expéditions semble attester l'intrépidité du
dans la même page, écrivoient indifféremment courage des Amiraux, et l'opiniâtreté de leur dé-
.imiraiit, .\mir(iut, .imirall, Amiral, Amirax, fense vertus auxiiuelles on faisoit peut-être allu-
:
Amiré, etc. (Vov. Floire et Blnncheflnr,m.-;, de sion, lorsqu'on disoit proverbialement " Seigneurs, :
S'Cerm. fol. 203 et '20i. - Villeliard., p. 197 et 199. « vous S(;avez iiu'il nous convient aujourd'huy
— G. Guiart, ms. fol. 138 et 308, etc, etc.) Ils em- « tournoyer h la plus foric gent de ces parties. Si
ployoientce mot comme-synonyme de Roi. « avons "meslier que chascun de nous vaille au-
R^ col. 2. —
Ibid. fol. \i'>. \ col. 1, etc.)
Anseis, MS. fol. 28, V col. 2. On sait qu'à l'exemple des Sarrasins « les Sei-
Li Rois Marsiles manda Turs et Persans. » gneurs qui les attouclioient de plus près, comme
Ibid. fol. 1*. R- col. 2. « les Grégeois, eurent aussi leurs admiraux, qui
Romancier postérieur aux siècles dont il détit^uroit France, et de lui obéir comme seul Amiral esdicts
"
l'histoire, les a désignes par le litre ù'A)niral, c'est « pais; laquelle Ordonnance semble avoir esté
qu'il atlribuoit à ces mêmes siècles un usage propre " i'aicte, pour exclurre tous Seigneurs François du
à celui dans lci|ucl il ccrivoil. On remarf|ue avec " nom et titre d'.l »;/;«/ en France, parce qu'il est
Miraumont, ([ue dans l'histoire de S' Louis par « souverain et appartient au Roy seul, privalive-
.loinville, « n'y ailleurs n'est l'aide aucune mention ment à tous autres. > (Miraumonl, des Cours
<•
— Ord. T. II, p. -i08, etc.) On a vu quelquefois en autorité sur la terre. (Voy. Miraumont, des Cours
France autant d'Amiraux que de régions maritimes. souver. p. 370, etc.) On li'a pas fait attention, eu
(Dict. de Trévoux.) lisant Admirai de France et Admirai des Arba-
Il étoit impossible que l'intérêt particulier de ces lestriers, à la un du chap. xv du I" Vol. des
divers Amiraux, tous jaloux de leur autorité, ne Chroniques de Monstrelet, qu'il falloit corriger Ma-
préjudiciàl, surtout en temps de guerre, à l'intérêt reschal de France et Maistre des Arbalestriers,
AM — 40U — AM
comme on lit au commencement de ce même l'Amiral, Colonnel de Tlnfanterie françoi.se
"
et ;
cliapitre. « Le Marcschal de France et le Mai>ilre exerra cet estai de Colonnel en tous les voyages
"
- des Arbalestriers. assemblèrent douze mille
. .
et armées que fit après le rov Ilenrv. » (Brantôme,
<•
• chastel puis allèrent en une ville nommée « rang aux armées de terre comme les .Mares-
« Tourby.... et là trouvèrent le Prince de Galles... « chaux. " (Id. ibid.T. I. p. 377.) Si T.l)«/m/ de
« De là allèrent tous ensemble à Calmarcin... puis Coligny, maroha au rang des Mareschaux de France,
-» prindrent le chemin à aller en Vicestre Entre il le dût à la faveur impérieuse du Connétable
de
« temps que ce voyage se faisoit, la navire desdils France, le Duc de Montmorency, qui sous le règne
• Fran(;ois vaugoil sur la mer, et... se relrahit vers de Cimrles IX avoit le principal maniement des
• Galles, à un port qui leur avoit esté ordonné; et alTaires du Royaume, et à la prudence timide du
« là les trouvèrent les François, c'est à scavoir, Maréchal de Cosse, qui n'osa contester au cousin
« l'Admirai de France et V Admirai des Arlialcs- germain du Connétable, l'honneur dont on vouloit
« triers. lesquels, etc.
'Monstrelet, Vol.I. fol. 1."..
-
le gratifier. Ce fut une exception à la règle générale,
On conviendra que la méprise
est évidente. Cepen- suivant laquelle « l'Amiral n'avoit point de rangny
dant, lorsque dans r.4rbre des batailles, .ms. f° 101) « de séance en terre. » (Voy. S" Julien, mesl. hist.
on lit: « le Roy.. ordonne g:ouverneurs parmy son
.
page .")7'i.)
<•ostqui .sont maislres, l'un de cent, Tautre de deux
« cens; et l'un est Connestajjle. l'autre Mareschal,
On Louis XIII, par son Édit du mois de
sait (lue
Le mot amiral, sinon la charge, est plus ancipn que ne le pensait Sainte-Palave on le rencontre fort souvent dans
(I) :
de .M. Léon Gautier, Tours, Marne, 2 vol. in-8% 1371.) On pourrait, d'après le même éditeur, ranger sous ce mot la forme
nmirn/h'f (vers 850) « Marsilies mandet... les amirafîex e les lilz as cunturs. » Au vers l.W). on trouve amiracle, dont
:
I elymologie est la môme, si le sens est obscur « Vait le ferir en lescut amiracle. » (n. e.)
:
AM i07 — AM
Contre lui a pugnicion Aperçut ont nostre amisiiô
De corps et toute a)nission Kelon, tant s'i sont entremis;
De biens, etc. .Mais se li cor.s en est partis,
Eust. Desch. Pocs. MSS. p. 414, col. 3.
Le cuer li ai tout laissié.
Il,id.
f. 1053.
D'amissions quelsconques bon droit liastifs prendras
Et s'elles sont ù tort niouil bien l'en clelTendras. est si commun de voir ces deux passions de
11
Gcr. do Iluussillon. MS. p. 110. l'àme, avilies par l'amour de l'argent, qu'on peut
La Coiiliscalion est une peine judiciaiie. De là, le dire avec un de nos anciens Poêles :
mol luiiissioH aura pu sijinilier en général peine Denier donne les riches fiez,
sionoii Icncrc.) 11 semble (|u"on ail dit en ce sens : C'est rinlérèt commun
des Peuples, ou des Rois,
« Vueil (lue chevaux à clievaucl:ier, ne arineures à (|ui les lie ensemble et les unit comme amis. De là,
« eaux de Casleillon et de Dormaiiz... ne soient le mol auiistié a signifie ces liaisons politiques,
" prises por dete, ne poi' plèi;e, ne por autre amis- plus connues sous le nom d'alliances, de confédéra-
« sion, etc. » (Du Cliesne, liist. généal. de la M. de tions, de partis, etc. Après que ils auront
Chastillon, pr. p. 15; til. de 1231.) Mission{i)es,l\îne « declairé se vouloir fermement adhérer à ladite
faute dans le inéme litre publié par Perard. (Hist. » concorde, et estre comprins sous le traité et con-
de Bourg, p. i31.) « corde d'icelle paix , soient comprins sous les
V.^RIANTES : " admiliex- et confédérations, seureté et concorde
AMISSION. Du Chesne, M. de Chastillon, pr. p. 15. • d'icelle paix. » (Journal de Paris, sous Charles VI
Admission. Nouv. Coût. gén. T. II, p. 595, col. 2. et CharlesVU, p. (19.)
Mission. Perard, hist. de Bourgogne, p. 431 lit. de 1231.
11 semble que dans un sens analogue, on ait dit
;
Aniistable, adj. Aimable. Qui se fait aimer. en parlant de soldats qui se détachenl d'un parti,
(Voy. A.M1ABLE ci-dessus et A.mi.sté ci-dessous.) d'un corps de troupes qu'ils désavouent leur
,
s'attache à ce qui est aimable. Telle paroit être AMISTÉ. Kymer, T. I, part, ii, p. 105, col. 2 tit. de 1260. :
l'acception de ce mot, lorsqu'on demandoil à Dieu .\DMiTiÉ. .lournal de Paris, sous Charles VI, page 09.
amistance de paix ; c'est-ù-dire l'amour de la paix. A.MisTiÉ. Ane. Poët. fr. MSS. avant 1300, T. I. p. 31.
Amysté. Rymer, T. I, part, ii, p. 1U5, col. 2 ; tit. de 1266.
(Voy. Chasse de Gaston Pliébus, ms. p. 3G1.)
VAR1A>'TES : Amit, subst. maso. Espèce de cape. Espèce de
AMISTANCE. Chasse de Gaston Phébus, MS. p. 361. couverture. Amict. Le vêtement dont les Romains
Amitance. p. Desrey, à la suite de Monstrelet, fol. 105, V». se couvroient, dont ils s'enveloppoient comme
d'une cape d'un manteau qu'on jette sur son corps,
;
(i) Mission n'est pas absurde ; il signifiait dépenses au moyen-âge. (N. e.) - (2) Il lui convient être, etc. - (3) Blessé. —
i) Ajuste, prépare.
AM — '(08 — AM
" abit deffiguré; l'aulre villains csmis ou cha- >' du Prince et du pays de Brabant ; de faire entre-
.. pcrons. » (Nef des fols, fol.'.tO, V°.) « tenir les ordonnances, statuts et mandements
2° Une espt^ce de couverture qu'on jetoit par- " toiR-hant le fait de la justice, police, etc. de faire
dessus d'un clieval proprement enharnaehé;
la selle « mettre loutes choses jugées, sentences rendues et
une pi^ce d'étolTe semblable à ces couvertures " lettres eschevinales sententiées à deue exécu-
ornées d'écussons et de broderies, qu'on met encore .< tion. en appréhendant les personnes, ou vendant
. .
sur les mulets. " les biens des débiteurs obligez ou condamnez. >•
que noire Uelijiion, le mot ainict ou amit (1) a été « V Aninian ou son Lieutenant, tant en appréhension
consacré à signilier le premier des six oruemens « de la personne qu'en la vente des biens de tel
sacerdotaux, ce lini^e béni et de ligure quarréc,que « condamné ou obligé. » (Nouv. Coût. gén. T. I,
le Prêtre, suivant la coutume des lieux et des p. l'2il. —
Voy. ibid. p. Pi3.j. —
Ibid. p. l'iiO.j
églises, met sur sa tête ou sur ses épaules, quand L'Officier à qui l'on coulioit de semblables exécu-
il s'habille pour dire la messe. L'auteur du lioman tions, dans la coutume de S' Omer, s'appeloil Aman
de Charité nous apprend de quelles vertus, de ou Les Amans, autrement appelles
Visconle. «
quels devoirs chacun de ces ornemens retraçoit < mettes de leurs amanies. peuvent îi
Viscoiites, es
l'idée, spécialement Vnviil que le Prêtre mcltoit sur « la requeste de (pielconques parties (|ui soient...
sa tète. <.arrester an corps, etc. " (Nouv. Coût. gén. T. I,
Prestres, que t'aprent lesnmi's, p.'iOi.) On observera néanmoins qu'en lisant les
Quant tu l'as desus ton chief mis. arliclcs V et vi de la même Coulume, il semble
Et tu as de ces deux loiains (2)
Loiic les joes et ton pis? qu'.l»;«« signifioil en général l'Officier, soit
Prestres, par le los de Vaniit, Mcomle ou autre, qu'un Seigneur cbargeoit d'admi-
Garde ta bouche de raesdit, nistrer la justice dans le ressort de sa .luridiction.
De mentir et de glotonner, etc. « Tous les Seigneurs ayans justice, ou leurs .Iwm/is,
Dit de Charil*, MS. de Gaignal, fol. 219, R' col. 1.
i'itaillifz et Eschevins, les Eschcvins du siège des
VARIANTES : « Vierschaeres... sont appellables, reformables, et
AMIT. Parton. de Blois, MS. de S' Germ. fol. 1,02, Y" col. 3. » ressortissent les appellations d'eulx émises de
Amis. Dit de Charité, MS. de Gaignat, fol. 219, R° col. 1. " plain droict par-devant Mayeur et Eschevins de
EsMis (plitr.) Nef des fols, fol. 90, V». « S' Omer.... I^esdils Mayeurs et Eschevins....
« cognoissent et déterminent desdiclesaiipellations,
Amman,
subst. masc. Officier de justice. Les
« tant de sentences interlocutoiresciue diffinitives
Étymologistes ont cru ce mot forme du latin ama- ;
Dans la coutume de Bruxelles, fCout." gén. T. I, p. '280, col. '2 et 2î)0, col. 1.)
;
particulière.
« L'office de VAmman et de son Lieutenant est de 11 paroit aussi difficile de fixer la dénomination
< garder et maintenir la haulesseet Seigneurie du particulière de r.l»i»irt»(, de l'Officier dont il s'agit
« Piince faire corriger et punir tous delicts et
; dans la coutume de Bailleul, et suivant huiuelle
« forfaits venans à leur connoissance par droit et " toutes les amendes... seront prises et jugées
" sentence du Magistrat de la ville; de rechercher « jus(iues à trois livres deux sols parisis dans les
« les calenges et amendes échéantes au profit » paroisses où il y a des Ammans. > (Nouv. Coût,
« du Prince de mander les Officiers des Chefs
; gén. T. I, p. 988, col. 2.)
« majeuries.... et autres Officiers en ressortans, en Dans la coulume deTcrmondc, VAimnnn étoit un
« fait des subsides extraordinaires et autres services Officier préposé à l'administration de la tutelle des
(1) M. Quicherat, à la page 170 de son Jlistoifc du CoKlione, nous apprend l'origine de Vamict : « L'aube, à cause de son
caractère sacré, dut être préservée du contact de la peau par une tunique de dessous, origine de la soutane, et afin de
cacher l'encolure de ce premier vêtement, les épaulns furent enveloppées de Vamict. T.'axiici, fixé sur la poitrine par une
broche, était déjà (.\ii- siècle) de toile blanche, mais monté sur un petit collet de .soie de couleur et brodé, que l'on mettait
en évidence. » Une gravure de la page 171, met sous nos veux le collect de l'dmict de Thomas liecket, conservé à la
cathédrale de Sens. Ces collets disparurent peu à peu depuis iiôO. (n. e.) — (2) Liens, cordons.
M
AM — W) — A.
mineurs. « I.es tuteurs sont ternis, les deux ;ins p. 722.' • Si la cause est terminée par-devant VAm-
« une fois du moins, h la semonce de VAvDnan et < ou le Bailly, on ne payera pas une plus
itKDi
« des Directeurs, ou de la J.oy par laquelle ils ont " grande amende que si ellcestuit décidée par trois
« esté esta!)lis, de l'endre eomi)te.... de leur admi- « Eschevins, et soixante-deux sols envers le Sei-
« nislralion Les susdits Aiiinian et Direc- " gneur. fibid. p. 725.) On a déjà ob.servé que
..
« leurs n'ont pas seulement la connoissance dans la coutume de Bailleul, les amendes étoient
« des mineurs de bourgeois, mais aussi de tous les - jugées jiisques à trois livres deux sols parisis
« autres mineurs. « (Nouv. Coul. gén. T. I, j). l(l!t.)
1 « dans les paroisses où il v a iies Aimnans. » (Voy.
On remarquera ([ue cette même conlunie eni[iloiele Nouv. Coût. gén. ï. 1, p. '.m, col. 2.;
terme générique d'Oflicier, pour (li''si!:iu'r celui que On peut juger par là combien il éloit naturel de
plusieurs autres Coutumes nomment Aiii))ian. (Voy. comprendre sous la dénomination gém-rale d'.lm-
Ibid. p. IKi'i.) L'une et l'aulrc dénomination parois- JHa», plusieurs Officiers dont les fonctions étoient
sent synonymes dans la coutume d'Ypre. « Les assez souvent peu distinctes. Cependant le mot
« Ànuiiaiis ne feront aucuns arrests ny défenses A)nman désignoit plus spécialement un Officier
« sans la permissinn de la Loy. » (Nouv. Coût. gcn. iiu'il est facile de confondre avec les Kscoiilets, les
T. I, p. 8i8.) « Siunou plusieurs créanciers avo'ient Messagers, les .Sergents, les Huissiers, quoiqu'ils
« fait arrester ensemble, en vertu de reconnois- soient distingués dans les Coutumes. Ce n'est que
« sance et de pci'mission de saisir... quchiues biens par une comparaison exacte de leurs fonctions qui
« cateux de leur débiteur.... rOflicicr est tenu de dans plusieurs cas sont les mêmes, qu'on aperçoit
« rendre dans le troisième jour les susdits etîels, la réalité de cette distinction. Elle parint consister
« s'il en est requis. » (Ibid. p. 882, col. 2.) en ce que les Coutumes où il y a des .1 nnnans, leur
En comparant les Coutumes oij il est parlé de ces attribuent, comme on l'a déjà prouvé, les prises de
Officiers qu'on appeloit Avimaiis, il semble que les corps, les saisies mobiliaiies et réelles, les ventes
prises de corps, les saisies mohiliaireset réelles, les et adjudications. Ainsi , l'on pour.uit, dans cette
ventes et adjudications, conslituoient essentielle- signilicatioii ])articulière, assimiler un Amman à
ment leur oilice; mais, dans queUpies Coutumes, rOflicier ([u'on nomme aujourd'hui Huissier-Com-
les fondions de cet office leur étoienl communes missaire, Briseur et Vendeur de biens-meubles.
avec les Baillis, les Prévôts ou autres Juges, à l'au- « Tous les ajournemens en la (Chambre, à la Viers-
torilé desquels ils étoient associés dans l'administra- " chare et à la petite Jurisdiction, ou pour venir en
tion de la justice. Dans la coutume de Bourbourg, « tesmoignage, sont faits par les Olliciers ayant
« tous arrests, plaintes et saisies sur toutes sortes « commission du Prince, ou par l'Huissier de la
« de personnes, se font aussi bien par le B;iilly ou « Chambre.... Les Ammans feront seulement les
« le Vicomte Burgh-grave.... que par VAviman. « ajournements et les insinuations qui servent et
« Tous lesquels Officiers sont obligez de conduire « sont requis aux faits de leurs ammanies
« les personnes qu'ils ont arrestées, incontinant « comme ceux provenants de saisies simples, de
« par-devant la Loy. » (Nouv. Coût. gén. T. 1, « saisies et exécutions, d'ajournements à jour de
p. 48G.) « Les arrests sont faits... aussi bien par les « plaid et de cautionnements, sauf que r.l»;»(rtn de
» Bailly et Vicomte... que par VAmiiiaïi, etc. » « la ville pourra encore faire ceux qui surviennent
(Coût, de Bergh-Sainl-Winox,ibid. p. 511.) « Quicon- « à cause d'ariests. » (Coût, de Furne, au Nouv.
« que voudra traduire quelqu'un en justice il Coul. gén. T. 1, p. G70.) « Les exécutions des con-
« commencera par saisie faite par le Prévost, là oîi «damnations, des sentences et de sommes d'ar-
« il y a office de Prévost, sinon par VAuiviaii de la "gent, se font par saisies de l'Aînman et deux
« paroisse et du district sous leipiel le débiteur fait «Eschevins au moins. » (Coût, de Gand, ibid. page
« sa demeure, pourquoi lui Prévost ou Amman 997.) « Toutes personnes ayant obtenu condamna-
« prendra deux sols. « (Coût, de Bourbourg, ibid. •'tion, ou expédition de justice, en lèveront un
p. 484, col. 2.) « acte du Greffier, et le délivreront à l'Amman. . .
Dans la coutume de
Cassel, les fonctions de Bailli « lequel est tenu... de mettre ledit acte à exécution
et â' Amman, leurs salaires étoient les mêmes; de « par une sommation précédente de sept jours et
sorte qu'on peut dire également de ces deux Offi-r « sept nuits, sans que la partie soit obligée d'aller
ciers, qu'ils étoient Sergens, Huissiers et .luges « avec luy à la maison où il voudra que l'exploit
tout-à-la-fois. « Le Bailly ou l'Amman aura deux « soit fait, et là y lever des elTets ou des gages. »
« sols pour la publication faite à l'église de la (Coul. de Bourbourg, ibid. p. 488.' « Si quelqu'un
« vente. Le Bailly ou VAniman, les deux Eschevins « estoil soupçonné de s'enfuir, l'Amman est tenu...
« et le Greffier auront seize sols « de mettre sa main sur tous les biens du débiteur,
sçavoir, chacun
;
« quatre sols pour leur salaire de la vente. " (Coût. « et de mettre en séquestre et en main de
les
gén. T. 1, p. 724.) « Chacun pourra poursuivre son « seurelé. (Coût, de Cassel, ibid. p. 722.) « Les
»
« débiteur là où il demeure. . . L'Amman ou le « Ammans ne font nulles exécutions que par vente
« de choses mobiliaires annotées par saisies pleine-
a Bailly du lieu où le débiteur demeure, seront
« tenus moyennant deux sols de salaire... de l'ad- " ment juridiques, ou par saisie et mise. » (Coût.
« journer ou de le faire adjourner par-devant de Furne, ibid. p. 080. col. 1.)
« le Bailly ou l'Amman, et deux Eschevins. » (Ibid. Dans quelques Coutumes, les Ammans étoient
52
AM — 410 — AM
aussi Commissaires-séquestres. " Les Ammans ne là, peut-être, «du prieuré des deux Amans
l'origine
. peuvent retenir entre leurs mains les deniers ou « au diocèse de Rouen dénomination dont on a ;
« les gaj;es des parties plus long-temps que huit " cherché l'origine avec assez peu de succès. •
« jours, où ils sont mis et consignez entre leurs (Nouv. ti'aité de Diplomatique, nhi suprà.)
« mains. » ^Coul. de Fume, au Coul. gén. T. I,
VAB1.\NTES :
" en la place des exécutions, l'.lJ/oHrtH et le Ser- Aminanic. subst. /"t'?». Office d'Amman. District
« gent auront, etc. - (Coût, de lîourbourg, ibid. d'un .\niinan. Il semble qu'on ail dit dans le pre-
p. /iSô.) " 11 est de l'office de VAtinuan de rece- mier sens « Les Ammans feront seulement les
:
» voir toutes les consignations (jue l'un fait dans la « ajournements et les iusiiiualions qui servent et
« ville. » ;Cout. de l'urne, ibid. p. fjM., « qui sont requis aux faits de leurs ammanies. . . .
<• notes justes de la cause pourquoi ils font la saisie Aniniurer, verbe. Enccindre, entourer de murs.
" de quelque bien, alin d'en faire le rapport con- Enfermer entre quatre murailles. Le premier sens
> venable. » Coul. de Furne, ibid. p. 078, col. 2.) est le sens général. i,.Monel, Dict.(> Dans une signifi-
On voit dans les Ordonnances de Metz et pays cation particulière, on a dit en pariant d'une per-
Messin, <iue les Ain)nans sont des Officiers Garde- sonne qu'on punissoil en l'enfermant entre ((uatre
notes. L'arche dans laquelle ils gardent les actes murailles, qu'elle éloit ammurée. (Id. ibid. — Voy.
publics, a même quelque rapport avec le lieu de A.MMLTCK ci-dessous.)
garde, le schut des Ammans dont on a parlé. « Il
» est deffendu. à tous manaus et habitants de
. . Ainimitcé, participe. Enfermé. Dans une signi-
« Metz et pays Messin de passer cranls, con- fication particulière, cloilré, parce que les couvents,
« tracts, obligations, lestamens, codicilles ou autres spécialement ceux de Heligieuses, sont enceints de
« dispositions de dernière volonté, qu'ils ne soyent murs. On croit qu'au lieu â'ammutcés, il faut lire
« mis en arche d'Amant, etc. » (Coût. gén. T. T, ammurées dans ces vers :
chaque paroisse de la ville il y auroil une arche appelle encore à Rouen les Ammurées, un
On
fermée h deux clefs, (lui seroienl gardées par deux couvent de Religieuses de S' Dominique, enceint
preudlioinmes qu'on nommoit Ammans dans la de murs très élevés. (Voy. Emmuhé ci-après.)
justice de Mulz, et ([u'ailleurs on nomme Garde-
notes. (Voy. Laur. Gloss. du Dr. fr. au mot A7nan. Xmncstic, substantif féminin. Amnistie (1). En
—Nouv. "traité de Diplomatique, T. T, p. 392.) De grec, dfiyi^atia ; oubli daus le sons général » Jelloit :
(I) Rabelais suit l'orthographe grecque : les modernes suivent la prononciation Ola, ayant le son de i, au moins depuis
Thucydide, (a. e.)
AM 411 AM
« tout inconvi^nieiil sur Vcuiincslie des temps, où Le vis ot kamoussé (2) dou fer et dou chamoi.
La Itoyiie l'esgarde de bon cuer cl de foi
« les ilisc'ipliiies auroiont esté dissipées et perdues. Kan<)uc en lui remiro, tout li est bon atnoi.
;
« pour en avoir abuse jusques au temps de ce bon La Hoyne Tembrace k'cn moillent si conroi.
« et p-iiid Prince le Hoy François I, ([ui lit besclicr Ouiloclin de Sa>soiiff>e. M», de Gaignal, fol. «38, V' col. ^.
« et l'ossoycr jusfiu'au fin fond de la source et
« cause de la désolation des bonnes Lettres. > Ainoier, Émouvoir. Le verbe amoier,
i>erhe.
(Contes d'Kutrap. p. (m.) altération de l'orthographe amodier, signifioil ac-
Dans un sens particulier, oubli des injures; commoder, ajuster, etc. dans le sens étymologique,
« oubiiance sempiternelle de toutes les oiïenses mesurer. (Voy. Amodemeu et Admoder ci-dessus.)
« pr(''(é(lcutcs, comme estoit Vannicstie des Atbé- Li Rois soit bien le sien coq atnniiir ;
« nieus, loisque feurent par la procsse et imluslrie L'escut li trence et haubert doublier,
« de Thrasihuius les tyrans exterminez. > (lîalx^iais, Que plus d'une aune en parut par derier.
T. III, p. 5 et G. —
Voy. Cotgravc et Oudin, I)i(;t. — Ansei», MS. fol. 33. R- col. 2.
au mot Amnios.) Dils de HauiJom doCondd. MS. de Gaisnal, fol. 316, V' col. 2.
Amodéror, verbe. Modifier. Modérer. L'origine Amoignes, suhst. plur. Canton du Nivernois.
d'amodércr est la même
que celle à'admoder ; dans On observera que nos ancêtres, dans les donations
le sens étymologique, accommoder, donner aux qu'ils faisoient aux Moines, avoient souvent pour
choses une mesure, en latin modus;]es modifier, objet de pourvoir à leur nourriture, en latin ali-
les modérer, les borner, les façonner dans certaines monia (3). De lu, on aura pu nommer leurs posses-
proportions, les préparer, les disposer, etc. (Voyez sions, almoignes, amoignes, aulmosnes, aiimosnes.
Admoder.) Ainsi, l'on a dit dans une signification (Voy. AiLMos>E.)Fn effet, il y a dans le Nivernois un
analogue « Pour ce que l'ordonnance... estoit trop
:
territoire spécialement appelé les Amoignes, «qui
« grièz et aspre... avons ladite ordonnance aniode- '<est de sept ou huit paroisses dont les Moines de ,
« rée et atemperée. » (Ord. T. II, p. 23.) « Bertran » Cluny sont, ou se disent être Curez primitifs, ou
« se mist II finance à cent mille doubles d'or, que le » Patrons et grands Dismeurs. « Mais Co(]uille, dans
« Prince amodcra k soixante mille. » (Ilist. de B. son Commentaire sur Coutume du Nivernois,
la
Du Guesclin, par Ménard, p. 297.) « Cinquante mille art. IX et xui, du Des prises des bestes, »
litre : «
« escus Bourdelois amodérez h la douziesme partie est d'une opinion différente sur l'origine de cette
« d'une pile. » (Rabelais, T. IlL p. 269.) « Bien veit dénomination. « Les anciens villageois de ce pays,
« son père enflambé d'ire sur lui pour Vamodérer, « appeloient les moines, mogues, et les paroisses,
;
o respondit, etc. » (Froissart, Vol. III, p. 347. — « des mognes; dont est venu (dit-il) le mot .4/«o-
Voy. Nicot et Monet, Dict.) « gnes. « D'autres ont cru que ce canton du
Nivernois, très-fertile en blé, a été nommé les
Amoi, subst. 7nasc. Emotion (1). (Voy.EsMov.) L'é- Amoignes, du latin alimonia; en françois nour-
motion qu'excite dans le cœur la vue d'une personne riture. (Voy. Coquille, Hist. du Nivernois, p. 502. —
chérie, et qu'on a peine h reconnoître. Bourgoingj de Orig. voc. vulg. fol. 7G, V°. — Mén.
(i) C'est le substantif verbal du mot suivant, (n. e.) - (2) Contusionné, meurtri, écrasé. - (3) La forme latine indiquée
par M. Quicherat, dans son Traité des Noms de lieux (Paris, Franck, 1868, in- 12^. est Ammonias. (n. e.)
AM il2 - AM
Dict. Etym.) Enfin M. Parmentier, très versé dans la S'humaniser, s'adoucir :
connoissance de nos anciens monumens histori- Plus dur, plus fier qu'avant, est; point ne s'amotiloye.
ques, assure que ce même canton, dans les titres G«r. de Roussillun. MS. p. 113 ; Varianle du MS. de la Calhéd. de Sen».
antérieurs au\ donations faites aux Moines, s'ap-
Adoncq orgueil s'est humilié,
peloit A)ii(ii(iucs. 11 observe que in aniœnis signifioit Et yre s'est amolyé.
dans les Amait/ncs : d'où il faudroit conclure que le Gacc de la Signe, des Déduits, MS. fol. S6, V*.
mot Amoii/iics, en lalin amœna, ^suppl. loca signi-
Humaniser, fiécliir, corrompre à force d'argent :
fioit lieux ao;réables; les Amoignes, le canton le
» Il n'est si durs cuers c'on ne puist amollier par
plus agréable du Nivernois.
« donner. » (Prov. deSeneke, ms. deGaignal, f'3'2i.)
VARIANTES :
Puisqu'il a or, argent ou gaige,
AMOIGNES. Bourgoing, de Orig. toc. vn\g. fol. 76, V". On luy eslargit ses prinsons ;
Amognes. .Ménage, Dicl. étyra. On fait ses proclamacions
Aux lieux où sont faiz les deliz.
L'Official est ainoliz.
Amoitir, l'crhe. Rendre moite, humecter. On a
Eusl. Dcschamps. poês. MSS. p. 523, col. î.
dit, en parlant du tleuve qui arrosoil le Paradis
terrestre et le ferlilisoit : Enfin s'humaniser, s'attendrir, devenir foible.
tous biens, toute sentillesse, tout honneur, à une Cuer de famé est tost muez...
N'en est gaires nulle tant fière,
" fiolle sourdant de toute doulceur et ouverture. Se il est que bien la requière.
« pour tous cueurs de e:entils hommes amoitir et Que son coraige n'amolnit,
« arrouser de toutes grâces et de toutes vertus. » Et vers celui ne se souploit.
(Percef. Vol. VI, fol. 8G, V° col 1.) Alhis, MS. fol. 22, V- col. 1.
lîN.MUSTm. S' Bernard, Serm. fr. MS. p. 384. Li Rois Richarl laisse Bretaigne,
Quant il en oit le voir tentir,
Amollir, verbe. Rendre mou. Humaniser, adou- Et vient là pour le garentir ;
l'action de l'eau sur la pierre, dont elle amollit la AMOLLIR. Orth. subsist. - E. Desch. Poës. MSS. p. .464.
dureté, lorsqu'on a dit en parlant des fondemens Amot.if.r. Ane. Poës. Fr. MS. du Vatic. n» 1522, fol. 169.
A.MOLiiKB. l'rov. de Seneke, MS. de Gaignat, fol. 321.
d'une maison :
Amolir. Jeh. de l'Escur. Cbans. Fr. à la s. du R. de Fauvel.
Au liault sommet de la liaulte montaigne A-MOLLiER. Geoffroy de Paris, Poës. ibid. fol. 52, V» col. 2.
Ne fait pas bon maison édifier... A.MOLLOIKR. Alhis, MS. fol. a^, R» col. 2.
Ne an bas lieu ne la doit pas lier .\MOLOiER. Fabl. MS. du R. n» 7218, fol. 18G, R" col. 1.
Car par eaiies pourroit luiwlier
;
A.MOLYKR. Roman de la Rose, vers 16230.
Le fondement, et périr le merrien. iV.M0CiLLEn. .Maitcne, Cont. de G. de Tyr; Glossaire.
Nulz ne se doit ne hault ne bas fier :
Amouloier. Ger. de Roussillon, MS. p. 113.
Benoist de Dieu est qui tient le moien. AvouLOYER (corr. Amouloyer). Ger. de Rous. p. 113.
Eust. Dcschamps, poi-s. MSS. p. 19. col. 2.
Amoiiccleinent, subst. muxe. Action d'amon-
Il est probable que notre verbe mouiller, signifie
celer. (Voy. Uob. Estienne et Oudin, Dict.)
cette même action de l'eau, ou de quelqu'autre
liquide; que l'acception propre de mouiller est celle Anioiifeler, verbe. Assembler, rapprocher. Le
ù'amouiller, amollir. (Voy. Mocilleu ci-aprôs.) sens propre est amasser en monceau, en forme de
On a désigné figurémcnt par le mot dureté, la petit mont. (V. Mo.nt.ei..) De lu, l'acception générale,
résistance qu'un co'ur trop insensible oppose aux assembler, rapprocher. On disoit figurément :
AM - /il3 — AM
En termes de manèçre, on dit encore qu'un cheval miner le commencement avec quelque exactitude,
5'amonrclle (1), lorsciu'on marclinnt il approche ses on tenoit en sentinelle, sur un lieu élevé, une
pieds (le (leriière de eeiix de devant, cl que ses personne chargée d'oltserver le renouvellement de
haiielies souliennenl en qiiel((ue faeou ses épaules. la lune, et d'en avertir le peuple, en latin monere.
Il seniMe qn amonceler les pieds ail la même signi- (l'est donc par extension et [\'^wvémc\\\.*\n' admonere,
fication dans ces vers : dont l'acception primitive est la même, a signifié
avertir dans un sens générique dans le sens des;
A tant Ci vous Guifier, le Soignor de Rourdèle
Deseur le blanc Liart qui les plez ai)u»u-rlc. verbes franeois, admonester, amonoier. " Chaulant
Guitc-clin du Sassoigiic, MS. de Gaignat, fol. 251, V' col. 2. " et amonoianl le couvent de chanter, et de faire
par extension, munitions de bouche, le pain de mu- On regardoit sans doute la partie orientale de
nition. « Le feu s'estoit mis à noz amonitions, en la Bourgogne, comme étant plus hante que la
« manière qu'à peine avoit-on pu retirer notre partie occidentale, « lorsqu'on désignoit les Baillis
« artillerie, ((ue les alTuts ne fussent brûlez. » :Du « de la Comté de Bourgogne située Vers l'orient et
Bellay, Mém. liv. IX fol. 301.1 « Il n'y avoit nombre « l'occidenl, par cette expression Baillis d'arnont:
« suffisant d'hommes pour garder une telle place ; « et d'aval. • (Voy. Coût, de Nivernois, au Coût,
« mais d'artillerie et à'amonition , tout ce que gén. T. I, p. 868.)
« l'Empereur avoit mené, etc. » \là. ibid. fol. 291. Les pays qui sont plus éloignés de la mer, ou
— Voy. Mlmtion ci-après.) plus proches de la source d'une grande rivière,
s'appeloient et s'appellent encore dans quelques
VARIANTES :
Amonoier, verbe. Avertir. En latin admonere. Dict.) De là, ces expressions aller amont ou :
On remarquera, d'après l'ingénieux et savant auteur aval l'eau. 'M. ibid.) On disoit, par la même raison,
du Méchanisine du langage, T. II, p. -248 et 249, qu'un fleuve retournoil «moji^ lorsqu'il remontoit
qu'en langue celtique nion, <«'/''/ en grec, en persan à sa source.
maen, en' anglois moon, etc. signifie lune. De là, Qu'avois-tu, Mer, à t'enfuir soudain ?
l'origine du verbe latin monere, îlonl on aperçoit la Pourquoy a»iont, l'eau du lleuve Jourdain
signification primitive, eu remontant à un ancien Retourner fuz contrainte?
Cléni. Marot, p. 696.
usage des Hébreux, commun à plusieurs autres
Nations. Les premiers peuples mesurèrent la durée Ilsemble qu'un vaisseau remonte la mer, qu'il
du temps par le cours des astres, spécialement par va amont en sortant du port en y rentrant, il
;
le cours plus limité de la lune, dont il étoit facile semble qu'il descende la mer, qu'il va aval. De là,
d'observer les phases. La nouvelle lune, après le on a nommé, dans quelques ports, le vent favora-
déclin, commençait une nouvelle période de temps, ble pour sortir du port, vent d'amont, par opposi-
appelée (de ("v'i'j '«f«s/s, mois; et pour en déter- tion au vent d'aval.
(1) C'est, d'après Littré, un cheval bien ensemble, bien sous lui et qui marche sur les hanches, sans se traverser, (n. e.)
AM — 414 — AM
On étendoit la signification à'aniont aux diffé- à la situation haute ou basse d'un lieu, on a pu
rentes façons de voir et de concevoir une chose dire qu'elle s'amontoit, lorsqu'elle montoit, s'éle-
plus haute (ju'unc autre, et on disoit « Sur elz : Nuit d'un état bas et vil à un état plus haut, plus
« tuz plus hait parut del esplade en amiuit. « honorable.
(Livres des Rois, ms. des Cord. fol. 12.) < Li temples Vous vous volez trop amonter
« out del pié en ainunt cent et vint aines de hait. » Et par promettre et par doner.
Fal.l. MS. du R. n- 7218, 260, R> col. 2.
(Tbid. fol. 80.) « Puisque n'avions povoir de passer
fol.
« parmi telle fouUe de Turcs, il nous valoit mieul.x Ilsperdent tout à bone estrine (1) :
« aller passer par amont au-dessus d'eulx. » Ne lour caut mais par quel rapine,
Mais k'il se puissent amonter.
(.îoinville, p. 44.) Polmo do la Mort, MS. do Noailles, Stroplio 13.
Joie en soit grant es ciex l'amont.
Fabl. MS. du U. n- 7218, fol. 143, R- col. 2.
C'est par la même
comparaison, qu'en parlant
d'une chose physique ou morale, dans laquelle
Au figuré « Nulles lettres de cent livres en
: l'esprit conçoit un progrt^'s d'élévation, on disoit
« amont no montent point en avalant que à vingt amonter, dans le sens d'exalter, élever, augmenter.
< sols. De ceste taxation sont exceptés, etc. »
Ne doit por son déduit S" Iglise oublier :
(État des Offic. des D. de Bourgogne, p. 306.) Ains le doit essaucier et croistre et amonticr.
Par la même Scignenr par amont
extension, Fal.l. MS. du n. n- 7218, fol. 335, V ol. î.
Amonter, verbe. Monter. Exalter, élever, Am.intier. Fabl. MS. du R. n« 7-218, fol. 33.5, V» col. 2.
Amointeh. Britton, des Loix d'.\nglelorre, fol. 36, V».
augmenter. Importer, appartenir. On a vu comment A.MLNTEU. Livres des Rois, MS. des Cordel. fol. 54, V".
l'adverbe amont, composé de la préposition à
réunie au substantif innnt, signifioit en-haut, dans Amorahaqnin, nubst. masc. Nom propre. Ou
le sens le plus général. De lu, le verbe amonter, observe que Dajazel I" succéda à l'empire Ottoman,
proprement arriver au haut d'un mont par ; le même jour que mourut Amurath l" son père.
extensionet figurément, monter ù certaine somme, Les Annales Turques placent celte mort en 1381.
monter haut, parvenir à certain degié, etc., etc. Dajazel étoil donc en l.'i85 le Sire de Turquie ;
« Sount amerciables au double que les damages et s'appeloil ce Sire, Amorabaqiiin. (Voy. Frois-
« amontent del trespas. " (Britlon, des Loix sait, Vol. 111, p. 78.) On croit que ce nom est une
d'Angl. fol. 30.) corruption du d^Amiral, le même, dans l'ori-
litre
Seignor, li termes est venuz. gine. qu'Amir ou Émir, réuni au nom propre
Que li biens est poures et nuz ;
Bayezid, le même que Bajazet (\n'.\mnrahai]um ;
Et li maus est si amnnln.7. signifie Amir ou Émir-Dajazet. (Voy. Amium .' Celte
C'on dit de honte, c'est bontez. d'autant plus vraiscmiilable
opinion pareil
Fabl. MS. do S' Gcrra. fol. 34, R" col. 3.
(lu'à proprement parler, liajazel est le premier des
En comparant l'étal d'une personne dans la vie. Ollomans qui ail porté le titre de Sultan; litre
pour désigner lîajazet, lils dAmuralli. (Vtiy. lialie- AMOIICEME.NT. CotRrnve, Dicf.
lais, T. Y, p. "217, note !(»., Cependantdcs iiisldiiens A.MOhCLM.^NT. Monct, Uict.
prétendent ([ue VAmorabiuiuin dyn\\ parle Froissart,
est Amuratli i\ii'Amorah(tqiiin est une altération
; Ainoi'ceur, subst. masc. Celui qui amorce.
de Moralbey, Moratben, Moralliegy, qui en langue Au figuré, séducteur, trompeur, etc. Vov. Monet,
turque signilie Moral -Seigneur. (Voy. Ménage, Dict.)
=ct. étym. —
Froissart, Vol. 111, p. 78.)
uelle que soit l'opinion [lour huiuelle on se Amorccux, adjecl. Uni amorce. (Voy. A.mor-
comme la valeur d'Amurath et de Bajazel
''^., cKiit ci-dessus.) On a dit figurément :
'temps redoutable aux Cbréliens, par lu- cœur félon, plus pierreux qu'un rocher !
t. 'e victoire si sanglante, il semble ([u'on Pour abuser par ta bouche vermeille
Celui auquel ton seul plaisir est cher ?
ait ^n à celte valeur, lorsi[u'on a dit:
rocs, de Lojs le Caron, fol. 24, V'.
ji'and langage trop avez,
..lit vous usez soir et matin
1 :
Anioi'dre, verbe. Mordre. S'acharner. S'atta-
El semble tousjours que devez
Combatre \'A)nu>-ul-Biujui>t. cher. Couler, llaijiluer. Amorcer. C'est dans la
J. Clwrlicr, hiil. de Charles, VU, p. 118. signilicalion de mordre, que Samons, Roi d'Escla-
vonie, répond aux ambassadeurs du Roi Dagobert,
VARIANTKS
qui dédaignent son alliance, sous prétexte qu'elle
:
« ciouse et plus amoraule. » (S' Bern. Serm. fr. Fortune à moi grever s'amort.
Ms. p. 206.) leh, de l'Escurel, Cb. fr. Fr. à la suite du R. de Fauvel, fol. 60.
FroUsarl, Pocs. MSS. p. 111, col. î. Son fil maine avec lui Robin,
Por çu qu'il aprenge et amorge
En généralisant l'idée parliculière, s'attacber ù Cil marchié, etc.
une cbose en la mordant, en la serrant avec les Fabl, MS. du R. n- 7989, fol. 45. R- col. 1.
Chaslie-Musart, MS. de S. Genn. fol. lOJ. R* col. 3. <>ilalliendiser et dire aviorevollesse) l'occasion de
Pour nouvel avoir assambler « sa desconvenue. » (Moyen de parvenir, p. 247.)
Se met en la voie d'embler :
mord dans un mur, qu'une roue mord dans un Amors a un dar .«orroreit Ci),
pignon, « anwrsi'v un cordeau es cocbes d'un Rien trencliant et bien unwné,
Dont éle lance, u point, u trait
« pieu, " siynilioit ratlaclicr au pieu, l'y faire
Celui qu'a son service atrait.
mordre, l'y adenter. (Voy. AnKNTi;it.) « Les deux Prison d'amour, MS. de Turin, fol. 31, V- col. i.
" boutz des deux paulx (1) se tiendi'ont à une des
« oches (!2) qu'ils chcent volentiers, se lespcrvier AMOULER. Oace de la Rifine, des Déduits, MS. fol. 107, R».
Amkuhek. l'h. Mouskes, .\IS. p. SM.
« se fiert dedans. » (Modus et Hacio, .ms. fol. 81, V°.j
Amdruu. Dits de liauiioiii de Condé, fol. 3t:j.
Amorher. Prison d'amour, MS. de Turin, fol. 31, V' col. 2.
Amol'rer. g. Guiart, MS. fol. C7, V».
AMORSEU. Dits de Bauiioin de Condé, fol. 314.
Amorcher. Cotgrave, Dict.
Amour, subst. mase. Amitié. Amour. Quand il
<>nue du Prince ou autrement. » (Nouv. Cout.gén. En amitié tout est libre; rien de forcé.
De là, on
T. L p. l'iTS, col. 1.) disoitd'une chose faite de bon gré, librement et
Ce même mot
a signifié droit d'amortissement. non de force, qu'elle étoit faite par amours, ou par
(Godefroy, Annot. sur l'hist. de Charles VI, p. G4i.
—
amour. (Percef. Vol. VI, f- lOL Fouilloux. f" 123.) —
Voy. Àdmortissement ci-dessus.) On en termes de procédure
appeloit , jour ,
VARIA.NTES
d'amour, le jour dont les parties convenoient à
1
. . . mist sa main à uns coutiel demande par amours expression familière à quel-
:
Qu'il portoit ameuré moult biel. ques-uns de nos anciens auteurs. « Haal Sire, par
Ph. Mousk. MS. r- 530.
« amours donnez-mov un don Vravement, dist
(i) Pieux. - (2) Coches. (3) Stirdoré, doré. — (4) Comparoisse. — (5) Querelles.
I. 53
AM il8 AM
« celluy, je le vous oclroy car je feroye moult En amor a peine et tristèce.
Fabl. MS. de Turin, fol. 10. R' c«I. ).
« voluiiliers chose qui vous pleust. Granl niercis,
« disl le bon Ctievalier. » (.Lauc. Ju Lac, T. 1, I'°ô0.) Amours ne laisse
On aliusoit siiii;iilièrenient de celle expression, Sur fin amant couleur ne gresse.
Rom. do la Rose, vers 2576 cl 2577.
qui si?;nilie cause, raison d"ublij;er, lorsque par
extension elle signilioil en grénoral, cause, raison Amour toult (1) sens et avoir.
« Pour l'honneur de Chevalerie el pour moy de- De chiens, d'oyseaulx, d'armes et d'amours,
« vinstes-vous compaignons de la Table ronde; Pour une joye cent doulours.
« mais ores Tavez vous guerpie pour /'(uiioitr de Gaie de la Bignj, de» Déduils, MS. fol. 106 R' «le
« moy et par liayne. » (Lanc. du Lac, T. 1, loi. laô.; Telle est Vamour des homs, c'est douleur et dommage.
Cause, raison de faire une chose de telle ou telle J. de Meuu. Cod. vers 1173.
manière. " Doivent eslre les Jacques à quatre Or laissons dont Vamour qui en dolor défine,
« quartiers... Uue les manclies soient fortes comme Où il convient léchier le miel sur l'épine.
« le corps, réservé le cuir... Que le loliet ne soit Dits cl Moral. MS. de Gaijnal. fol. 299, V* col. 1.
« point trop hault derrière, pour l'inuour de la
Ij'amour est inconstant et volage. De là on a dit :
« salade. « (Voy. Uu Gange, G\. lat. au mot Jacke.)
L'égalité est si essentielle à l'amitié, qu'en se Trop est fol qui s'y fie; ce n'est pas héritages.
J do Meun, Cod. vers U7t.
fiant trop à celle des Grands, on éprouveroit bientôt
la vérité de cet ancien proverbe: Amours de femme n'est pas héritage.
Pcrcef. Vol. VI, fol. 42, R- col. S.
AiiDiuns de Segnor n'est pas héritage.
Proï. nir. el \ul;. MS. de N. D. n* i, fol. 13, R' col. 2.
voulu insinuer qu'un amonr
Il semble qu'on ait
On a défini l'amour, ce désir naturel de s'unir inconstant pouvoit être comparé à un amour d'é-
à la personne aimée ; « une chose qui vient de pervier.
« debonnaireté de cueur, par le pourchassement .... On ne doit avoir cher
« des yeux et des oreilles. » (Lanc. du Lac, T. L Nullement amour d'esparvier;
Car on le pert trop de legier :
fol. 120.) Si l'amour nait d'un coup d'œil, on a eu
Et si est fort à accointer.
raison de dire en pi'overbe « .\mour naist devoir. »
:
De ce proverbo dire nos
(Bouchet, Serées, L. III, p. 112.) Fors ce qu'il fait à mon propos.
Que le désir, le besoin d'aimer soit plus vif, Gace de la Bifiie. des Dcduils, MS. fol. 75, V.
lorsque la Nature, aux approches du printemps, Le dégoûtsuit si naturellement la satiété, qu'il
offre à nos yeux les riantes et douces images d'une n'y a peut-être pas d'autre raison de n'aimer plus,
heureusr fécondité, c'est une vérité de sentiment que d'avoir trop aimé. On a désigné les elfels suc-
qu'on a très- naïvement exprimée, en disant que cessifs d'un amour extrême, en disant proverbia-
dans celte saison, « amour faict aux gentils cœurs lement: " Souvent les amours qui s'accomiiiencent
« aimans, plus sentir sa force et les embrase par
•<
par anneaux, se finissent i)ar couteaux. i,Brant. •>
vai)ict toutes choses. (Rom. de la Hose, vers '2'2'2r.l.; sincère; sur les (jualités les plus aimables ouïes
mon plus odieuses d'une maîtresse. On affectoit de croire
On dit, amours vainc tout : cnor i vueil cliner.
DiU et Moral. MS. do Gaignal, fol. 20!'. V- col. 1. à cet amour métaphysique, imaginé avec peu de
succès, pour arrêter les désordres dont éloient
On a voulu donner une idée du pouvoir de capables des hommes qui portoient dans la galan-
l'amour, lors(|u'on a dit: terie ce caractère impétueux (|ui les distingiioit à la
Trop plus Irait omoio-quo corde. guerre; et dans le temps même où le règne de la
Hisl. Je» trois Marios. «n vers, MS. p. 1.^. débauche étoil universel, on ne cessoit de répéter
Ce pouvoir est tel que les métamorphoses opérées qu'on n'étoit amoureux «lue des vertus, des talens
par l'amour, tiennent du minicle. « L'amour rend et des grâces. On ne demandoil aux Dames que la
« leeouard liardy; dilig:ent. celui qui est paresseux. bouche et les mains; c'est à-dire, de tenir d'elles
« Il rend avisé le sot et ignorant; et comme on dit son existence en fief. Tant de métaphysi(|ue en
« en commun proverbe :
amour occasionnoit naturellement des contestations
sur lesquelles un .luge pronouçoit des sentences
Amoid- apjircnd aux asnes à dancer. »
Hist. de Luzman cl dWrbolca, fol. 23, V*.
obscures eténigmali(|ues, auxquelles on souscrivoit
avec une respectueuse docililt'. On peut lire les an-
semble qu'on ne puisse mieux définir ces méta-
Il
ciennes jioèsies, ([uon nommuit Tançons, Jeux
morphoses, qu'en disant avec un ancien Poêle :
partis, comme une histoire curieuse de cet amour
Les faitz d'amoiic» sont œuvres de faerie. idéal, dans lequel il faut moins chercher la délica-
Crclin, p. 239. tesse de Platon que la subtilité d'un Scotiste. (Voy.
On admire encore son pouvoir dans les prouesses
Mém. sur l'Ane. Chevalerie, T. Il, \k 45-"20.;
de notre ancienne chevalerie, dont le courajïe étoit Si le cœur eût pu être la dupe d'un amour qu'on
exalté par un fanatisme amoureux. Pour être Che- définissoit si désintéressé et si pur, l'esprit en
valier et amant tout-à-la-fois, il sembloit qu'il faillit auroit moins généralement et moins longtemps
être plus qu'homme. « Se la force du corps estoit chéri la théorie, ou plutôt rillusion. quoiqu'elle
« telle qu'elle peust accomplir le hardement du semblât réalis('e par les arréls, les décisions des
« cueur, je aymasse pur amours toute ma vie; et Cours d'amour, de ces .luridictions galantes qu'on
« passasse tous les preudhommes en toutes les vit s'établir dans plusieurs contrées. C'est ainsi
« proesses qui pevent estre corps de Chevalier car :
qu'on appeloil les assemblées « où se trouvoyent
« nul ne peut estre tant preux d'amours, s'il ne << tous lesPoêles, Gentils-hommes et Gentils-
« ayme trop loyaulment... ainsi parloit Claudas... « femmes du pays, pour ouyr les diffinitions des
« et il disoit vray car il avoit esté en son amour,
:
« questions et tènsons d'amours, qui y estoient
« de merveilleuse proesse. » (Lauc. du r>ac, T. T, f- 8.) « proposées et envoyées par les Seigneurs et
L'amour étant regardé comme le principe le plus <>Dames de toutes les marches et contrées de
actif de l'héroïsme de nos anciens Chevaliers, les « l'environ. » (Voy. J. de Nostre-Dame, Ilist. des
plus amoureux dévoient être les plus braves. Alors, Poët. Prov. p. 208. —
Mercure de décembre, an.
prétendre qu'on aimoit mieux, qu'on avoit la plus 1735, p. 25!)2.) Les Poètes, plus familiarisés avec la
belle amie, c'éloit prétendre à la supériorité de bra- métaphysique de l'amour, y concouroient avec
voure sur ses rivaux ; prétentions bien naturelles avantage pour le prix de la poésie. 11 étoit souvent
à des hommes dont le mérite principal consistoit à décerné par les Dames qui présidoient souverai-
aimer et à combattre. nement à ces assemblées. (Voy. .1. de Nostre-Dame,
Après l'amour et les armes, la passion qui leur Hist. des Poètes Prov. p. 15 et 16. —
Id. ibid.
mens. à (jui feroil sur l'amour les distinctions les A.MOUR. Orth. subsist. - .\this, MS. fol. 70, V» col. 2.
plus subtiles. (Voy. Pelisson, llisl. de l'Acad. !•>. Ammors. Fabl. de Morel, .\IS. de N. D. fol. 71, V». col. 2.
in-4' p. 82 et 83. —
Mém. sur l'ancien Chev. p. 17.) Ammiji'h. Marguet convertie, ibid. fol. 73, V» col. 1.
AMiiii. C.er. de Roussillon, MS. p. 2.
Il possible que les Dames, accoutumées
seroit
Amoks. si Bern. Serm. fr. MS. p. 313, etc.
à l'hommage d'une galanterie flalleuse et délicate, Amoht. Fragm. de la vie de Boëco, p. 274.
eussent cru avoir raison tle se plaindre, si l'amour Amours. Dits et Moral. MS. de Gaignat, fol. 299, V» col. 1.
personnifié n'eût pas été d'un sexe qu'on aimoit Amur. Marbodus, de Gemmis, col. 1(556, etc.'
Amur.?. Parton. de Blois, MS. de S. Germ. f». 151, V» col. 3.
avec une espèce d'idolâtrie, d'un sexe vertueux et
ÉMUR. Marbodus, de Gemm. art. xxxv, col. 1666.
sensible auquel on devoit son bonheur et sa
gloire. Quoi qu'il en soit, rarement l'amour étoit
masculin. Cette passion personnifiée étoit Dame, Amonrachcment, suhst. masc. Passion fol-
Reine etc. (Voy. Chans. du Comte Thibaut, ms. lement ou excessivement amoureuse. (Voy. Amou-
racher ci-dessous.)
p. 21, etc.)
La Royne Amow estoit merencolicque.
Ctiassc et départ tl'.\moiirs. p. 41.
AMOURACHEMEXT. Nuits deStrapar. T. II, p. 205. - Rob.
Estienne et Nicot, Dict.
On nommoit de plaire .\MOiH.vcnEMANT. Monet, Dict.
le désir de jouir, désir et
qui embellit tout et le fait paroitre aimable, « Cu-
« pido, Dieu des amours. La noble Dame Amour Amouracher 2), verbe. Rendre amoureux à la
« étoit sa mère et patrosne. » (Voy. ibid. p. 42, folie, îi l'excès. Inspirer un fol amour ù une fille,
43 6151.) c'étoit V amouracher. " Avez-vous cogneu que je
fusse un imposteur du nombre de ceux qui
... Je vey Ctipidn, Dieu il' ainoitrs ; « amoiiraclient les filles opulentes et de maison. »
Et prés de luy, non point trop esgarée,
N'aussi sans estre d'avec luy séparée, (L'amant ressusc. p. 498.)
Estoit Amoui- faisant là leurs séjours. Le verbe réciproque s'amouracher, désigne
Une couronne elle portoit tousjours, etc. encore ce fol amour qui avilit mais anciennement ;
Il semble que dans ces vers on dise assez délica- Quel(iuefois il désignoit un amour excessif; peut-
tement que le désir est inséparable de l'amour. La être aussi fou, sans être déshonorant. » En jour
couronne est due sans doute à la persévérance. « de sa vie n'avoit veu plus belle pucelle ; et pour
Nos galans Chevaliers savoient qu'on achevoit de " sa beauté, ils'en amouracha tellement qu'il dist,
la mériter par une discrétion dont on ne devroit « etc. » (PerceL Vol. V, fol. 2. —
Voy. A.MouREn.)
jamais oublier les anciens préceptes. VARIANTES :
En amor ne doibl-on ne mentir, ne voir dire ; AMOURACHER. Orth. subsist. - Monet, Dict.
El cilz qui en jouist, bien se gard de mesdire : Amourkscher. Cotgrave, Dict.
(i) Christine ou Chrétienne de France, fille de Henri IV et du Marie de .Médicis, née le 10 février 100(5, morte à Turin le
27 décembre UKi. Elle épousa, le U
février 1619, Victor- Amôdée I", duc de Savoie; le dicton cité remonte donc au
premier quart du xvii» siècle, (n. k.) — (2) Composé sur l'italien amoiaccio, amour déréglé. Plus anciennement, on disait
amourer, mais sans nuance défavorable, (n. e.)
AM — 421 — AM
Amourean, sitlml. masc. l'clil Amour. (Voy. Emplojé comme substantif, soit au masculin,
Des Ace. Riîïur. L. IV, fol. 39. - Cotgrave elOudiu, soit au féminin, il si^Miifioit amant, amante, amie,
Dict. — Voy. Amouhktkau ci-dessous.) maiti'esse (Voy. Aiu;. l'oi'l. Fr. .mss. avant i;^(lO,
Crcy ma
maislresse,
i|ii"olTt>i)saiit T. IV, p. i;{8{).- Uabelais. T. IV, p. 1'.%. — Bran-
Misci:ililc. tu l'adresse tome, D" gai. T. I, p. 106, etc. etc.)
A Unis li>s Cupidonneau.x, Damo gentiz, de tout le mont loée
Cliaiiles et Aiiwufcaux. Pour vo bonté qui ne peut amenrir,
G. Durant, à la «uiie de Bonncfons. p. 84. Douce amoureuse, image desirrée,
Daigniés me en vo service retenir.
Amourer, verbe. Rendre amoureux. Il est Ane. PoCt. fr. MSS. avant 1300, T. IV, p. 1382.
aussi daiifieieux ((u'iiiuliU; de contrarier un amant. Quant V Amoureuse et \' Amnurcux
Plus osl chastié et plus aime S'esbatent jour et nuyt ensemble ;
Lédenge ne vaut rien ne tence (1) Failli, Art de Rhctoriq. !.. II, fol. 35, R-.
Vers cil qu'Amors a amoré,
Qiiar il est sans fin demoré On nommoit en ce sens, amoureux de carestne,
Ru tout en tout en son servise. amoureux transi, un amant dupe de sa timidité,
Fall. MS. du U. n- 7218, fol. 202, V'col. i.
ou de son respect; amoureux d'Eté, un amant qui
Quelquefois le verbe amourer ctoit réciproque. n'aime qnh son aise. (Habelais, T. II, p. 192. —
« Elle luy sembla moull belle, pourquoy il sV'/i Pasquier, (Euv. mesl. p. 38.5, etc.)
« amoura en son cueur, tellement ([ue, etc. » (Ger. .... Cil faus Amournu.'i iVF.sté,
de Nevers, part, ii, p. li. Voy. Amouraciieu.) — Qi m'ont d'amours achoisonné,
N'aiment fors quant talent leur prent.
Ane. Po«. fr. MS. du V.ilic. n- 1190, fol. 18, V.
AMOURER. de Nevers, part.
(ler. II, p. 14.
Cependant on l'amoureux de l'amant.
a distingué ,
Amoreu. Fabl. MS. du R. n» 7218, fol. 'iU-i, V» col. I.
'• L'amant est celuy qui est jà embabouiné de
« Vamouv ei l'umnureux, celuy qui est enclin à
Amoui'oteau, suhsl. masc. Petit Amour. On ;
Auprès des fontainelettes, c'étoit aimer, sans être aimé. (Voy. .\.\iant ci-dessus.)
Les Atnourcleaux aislez, Quoi(iu'en parlant de certaines clioses qu'on
Débandez, décarquelez (2), aime, on dise encore aujourd'liui qu'on en est
Ainsi qu'oiselets volages,
Voletoient sur les rivages. amoureux, on ne diroit plus d'un liomme qui aime
G. Durant, à la suite de Boouefous, p. 15i. la loi h laquelle il est religieusement altacbé, qu'il
est amoureux de la loi. « Amenrez od vos tos les
Amourette, snh&t. fém. Passion amoureuse. « amnros de la lai. » (Livres des Machabées, ms.
On proverbialement, pour signifier que
disoit des Cordel. fol. 1 J8.)
l'Amour est de tous les états : Il y a tant de rapport entre les passions et les
Aussi bien sont ainourclles vertus bumaines, qu'il semble naturel qu'amoureux
Soubs bureau que sous brutiettes. ait signifié buuiain, sensible, bon, généreux, com-
Coi^ave, Dict.
patissant. « Aucuns bons marchans, hommes
« d'iionneurqui avoient esté prisonniers.. .juroient
Amoiireus, adj. et sub. m. (Voyez Amoureuse. ) « et affermoient que plus amoureux leur avoient
VARIANTES :
« esté les Engloys que les Bourguignons, et les
AMOUREUS. Monet, Dict. -
G. Guiart, MS. fol. 318, V^ « Bourguignons plus amoureux cent fois que
Amerius. Fabl. MS. du R. n» 7218, foi. 00, V" col. 2. « ceulx de Paris, et de pitance, et de rançon, et de
Amoreus. Fabl. MS. du R. n» 7218, fol. 1«, R» col. 2. « paine de corps et de prison. « (.lourn. de Paris,
Amoros. Fauchet, Lang. et Poës. fr. p. 135.
Amorox. Parton. de Rlois, MS. de S' Germ. fol. 158, R». sous Charles VI et Charles VII, p. M.)
Amoureulx. Villon, Rep. fr. p. 31. Las vous semblés si
!
;
ainnureusc
Amoureux. Orth. subsist. — Rabelais, T. IV, p. 23G, etc. Pour Dieu, soies vers moi piteuse.
Amourous. Ane. Poës. fr. MS. du Vatic. n" 1490, fol. 18. Jeh. de TEscur. à la suite du R. de Fauvel, MS. du R. n- C812, fol. «2.
Amoureuse, adject. et subst. fém. Qui aime. Enfin, on ne pouvoit nommer Dieu, l'amoureux,
Humain, sensible, bon, etc. Les significations qu'en se rappelant sa bonté, son amour pour les
conservées à ce mot par l'usage, sont anciennes hommes.
dans notre langue. Tuit ami Dieu, proiez por moi
Le Seignor du Ciel, le haut Roi,
Homs devient à force a)norox, Le gloriex, le tout poissant,
Tôt ensement comme fievrox. ISamoreus, le bien connoissant, etc.
Parton. de Blois, MS. de S' Germ. fol. 158, R* col. !. FaU. US. du R. a- 7218, fol. liî R- col. 1.
Et quant je vis son chief blondet Il daigne retirer son immense bonté.
Et sa color, Poôs. d'AmadÎÂ Jaoïyn, fol. M, V*.
Et son gent cors aimiiifeuset ... De son ray partoit la nue
Et plain J'ator Oui longuement
;
s'estoit tenue
Mon cuer sautéle Trouble, noire, atnbh; et umbrage
Por la Damoiselle, etc. Sur mon cuer et sur mon visage.
Ane. Po£l. Fr. 5ISS. avant 1300. T. H. p. 710.
G. Machaut. MS. fol. 27, R- cot. 1.
AMOURRE. Ger. de RoussiUon, MS. p. 180.- Perard, hist. C'est dans ce même sens figuré, que devenir am-
de Bourg, p. 48f>, de 1257.
lit. ple d'autruij avoir, signifioit s'agrandir, s'enrichir
ESMOKRE. Fabl. MSS. p. 1.53. aux despens des autres. (Voy. Hist. de Fr. ;i la suite
du Rom. de Fauvel, ms. du R. n° 6812, fol. 88, l\\]
Amoustillé, part. Accoutumé au vin nouveau. On a distingué le fief ample, du fief lige. (Voyez
11 semble tiiie frère Jean, après avoir demandé à FiicF ci-après.)
manger des châtaignes rôties avec du vin doux, en VARIANTES :
« leur. » iltabelais, T. I, p. 257 et 258. Voyez — siguilioit '/('W)h';' ample, plus étendu en grosseur.
Ménage, Dict. étym.) Car du fu de la grant calour
T'ornent li ii'il trcstot en plor,
Et de la froidor ensement
AiiipIiilMtlio, subst. fém. Amphibologie. En Campteni il lot moult asprement.
latin, ainpbilmiUi. « Amphibotie vaut autant à dire Lucidaires. MS. de Gibcrt, fol. 11, V- et fol. 12, R'.
« comme sentence douteuse. » iChron. S' Denys, semble que relativement à la signification de
Il
T. II. fol. U, IV'.)
l'adjectif ample, plus étendu en nombre, on ait pu
dire ampler ou cmpler, dans le sens actif de re-
Ample, Grand. En latin, amplus. On a dit
adj.
doubler.
qu'une chose est ample, lorsque relativement à
.\\is cops détenir et cmplor,
celle que l'esprit lui compare, elle est plus étendue
Renaut fait les couarz trembler.
en longueui-, en lai'geur, en circonférence : G. Guiarl, MS. fol. 132, V.
(1) Comme cmousiillé, ce mot doit venir de mnusiUh:. montant d'un vin pétillant et gazeux, dont la racine est, comme dit
l'auteur, le latin muslum. (n. e.)
AM — /iQ3 - AM
VAniANTF.S : Amplifier, verbe. Etendre, ngrandip. L'usage
AMPLER. Lucidaircs. MS. de Gibert, fol. 12, U". figure-de ce verbe subsiste; maison ne dit plus
Emi'LEU. g. Guiart, MS. fol. 132, V«. dans le sens propre d'(Mendro, agrandir: amplifier
l'enceinte d'un camp, (niijil/ficr l'e-tendue d'un héri-
Ampletei/, subst. fém. Grandeur, étendue. La tage. .Monet, Dict. — Voy. Amplier.)
si^rnilicalion de ce mot, formé de l'adjectif ample,
est la (lue celle d"ainiililude.
uiriiu' Moyc est li
Amplitude, ,s»/)sL
fém. Grandeur, étendue. En
« roadccc de la terre et tôle son uDipIcilc--. » (S'
Ce mol qui subsiste comme terme
latin, fnnpiitnfin.
13ern. Serm. fr. mss. p. lA'i.) On a dit en parlant du
en général,
(rAitilleiie et d'AslroïKiinie, a signifié
Fils de Dieu incarné : « J'ai
ampletch de
soitceu k'il petiz soit....
la Diviniteit cor-
grandeur, étendue. (Voy. Monet, Dict. Essais de —
en lui habilel tôt li
Montaigne, T. III, p. 'il".) On disoit figurément;
..
« porelinent. » [h\. ihid. p. 85. — Yoy. Ami'Utiuk.) " amplilude de la puissance divine, de la majesté
373. —
Percef. Vol. III, fol. 34.) « Ne devoyent
>
«
son chef enveloppé. Si demoura enplus les che-
veulx... qui lui recerceloient tout autour. » (Ibid.
« iceulx privilèges estre restrainctz, mais plustost
« empli% et eslargiz. » (Arest. Amor. p. 411.) Au lieu
fol. 122, V"col. 1.)
(1) C'est le français en plus, orthographié anplus, au temps où les diphthongues en et an cessèrent d'avoir un son propre
et distinct, (n. e.)
—
AM — 424 - AM
Ampoule, subsf. fém. EsiiOce de vase. Bulle ampouler, est relative à celle du mot latin ampulla,
d'eau. Kaiis le sens propre, on nomme encore dans ce vers de la Poétique d'Horace :
rondi; en, latin, ampulla. (Vovez Monet, Dict. AMPOULER. Oudin, Dict.
Empouler. Poës. d'.\madi3 Jamyn, p. 190.
Vossius, Etym. Ling. Lat.) « U veit... la geôle de
• fer. pleine de ampoules de voires et de plusieurs
« maléfices. » (Percef. Vol. III. f'-i8.: . Au sommet Ainuafles, subst. viasc. Terme d'injure. On
« de ce pillierestoit assise une iiDipulle en manière soupçonne q\i'.\mua/jes (l) est une altération de
« d'une pinte d'eslain.... mais il vous fault entendre quelque litre de dignité' parmi les Sarrasins;
peut-être l'altération dWmustal. (Voy. A.mi-stal.)
« que le pillier esloit creux et Vampolle de lin or. »
(Ibid. fol. IIG, R'col. 1 et '2.) Et Rainmon broce, refier un Barbarin;
On sait que l'action d'un corps dur sur la peau Parmi le pance li mist l'espiel frasain (2) :
Mais sa durée est aussi incertaine Blauchandin, .MS. de S' Gerra. fol. 188, R- col. 1.
Empclle. Percef. Vol, 111, fol. 1 10, R» coL 2. « mie, c'est uns amuafles, etc. » (La Riote du monde,
Empol'i.e. Poës. de Perrin, fol. 77, V».
Ms. de Berne, n- 113, fol. 101, V- col. 1.)
Lmpollle. Percef. Vol. III, fol. 69, V» col. 1.
variantes :
(1) Xe serait-ce pas amirafle de la chanson de Roland (voir la note de la page 486) ? On trouve aussi la forme amurafle
(vers 894 et 1,269). (n. k.) — (2) Qui est de frêne; en latin, fraxineus. — (3) Coi, tranquille et sans parler.
AM — 12.-) — AM
aux ciioscs (|u'elle voit, qu'elle (v;outc le nez eu
AMUI. Vie de S" Katerine, MS. de Sorb. lx, col. G. chif. l'air,peut être comparée assez naluieliement à un
A.MUIS. Knfance d'Ogicr le Danois, MS. de Gaignat, fol. 90. animal qui, le museau levé, reste immobile et
Amliz. g. Guiart, fol. 91, V». regarde sans voir. " .[)nusrr est un verbe composé
Amuys. Hist. de Job en vers, MS. de Gaignat, fol. 171).
« de ceste préposition à, et de ce verbe muser, qui
« signifie, tenir le museau tourné et (iché à quelque
Aniiiir, verhc. nevenir inufil. On croil (jne ce
" chose. » (Mcol, Dict.i De là, le verbe s'amuser,
mot fraiirois, ou le mol hiliii tl'où il poiil dériver,
est imitaîif (lu son ?««./«///, ('.\[iiession naturelle
ou s'admuser, qui peint assez plaisamment la
d'un muet qui s'eO'orce tle parler. (Vossius, Étym. stupide attention d'une populace immobile autour
Ling. Lat. au mot Mutus. —
Voyez A.ML'i.) Dans le d'un cbarlalan quelle écoute.
sens propre, on a dit : . . . Bien sont foulz de là se estre arlmusez,
Sans (ju'il leur dist la manière de user
Sire, fais-les tous ainitii;
nom De la pouldre quelle il leur a vendue.
Ou ton loor et gehir.
Faiffu, p. 50.
Vie do S" Kalerine, MS. de Sort). cliifT. LX, col. 13.
" fols, et qui fout mine de parlementer, mais c'est le sens de muser à. [Voy. Musaru et Muser.)
" pour venir à leur point. » (Mém. de Montluc, .... Mes cuers veut devenir tiex
T. I, p. 351. — Voy. Amusement.) Qu'en vous servir veut par user
Sa vie, sans autre amuser.
observera qu'une personne stupidement attentive liv. 111, page 168. — Voyez Amusoire.)
(1) Règle est le mot de formation savante la forme populaire était riexde, rule .(s. e.)
; — (2) Littré, au mot muser, indique
les hypothèses les plus raisonnables : celle qui suit en fait partie, (n. e.)
I. 54
AN — 426 — AN
Amusoire, siibst. fém. Chose qui amuse. Cliose An ne sès-tu que tu as quatre
Autres Serjans? et si sont fratre.
qui iliverlil la vieillesse et la disirait du sentiment
Miserere du Reclus de Mulicns, MS. de Gainai, fol. 210, V* col. 3.
de riulirmilé. « Je ne puis moins en faveur de cette
• clietive condition où mon ;'ige me pousse, que de On soupçonne que c'est une imitation de l'in-
« lui fournir de jouets et d'amusoires, comme à terrogation latine an ? an-ne Peut-être y a-t-on
';
temps. Le malheur de nos guerres d'Italie a bien AN. Chans. Fr. du xiu' siècle, MS. de Bouhier, fol. 326.
prouvé (|ue • l'Estat de Naples est le jouet des En. Fabl. MS. du R. n- 7218, fol. 68, R» col. 2.
i'l'aiics et tu)iiisoir des Princes étrangers. »
(Pasquier, Letl. T. i, liv. iv, p. 1G8.) An, subsl. masc. Temps: mois; saison. On croit,
Chose qui trompe en amusant. On a défini en avec plusieurs Savans, que dans le sens étymolo-
ce sens, « L'intellect, umusoir île nostre sotte am- giciue, le mot latin an)ius, an en fran^ois, signifie
« bilion. » ;Pasquier, Lett. T. H. liv. xix, p. 5ii. — ceirle. Ue là on a pu, relativement au mouvement
Voy. Ami sKit ci-dessus.) circulaire d'un astre dont la révolution est la
mesure du leinps, désigner par ce mot le temps
Aiiuisséoinciit, adverbe. En cachette. (Voy. que le Soleil met à faire sa révolution en parcou-
Psautier, .ms. du U. n" 7837, fol. 179.) rant les douze signes du Zodiaiiue. On remaniuera
que dans notre langue, il ne signifioit (luehiuefois
Ainusser, verbe. Cacher. La signification d"rt-
qu'une partie de cette révolution, un mois, une
musscr est la même que celle du verbe simple saison c'est-à-dire, le temps que le Soleil met
;
Del Coine i est venus li Amirans : Van que voi l'erbe resplandir
Si fu ses frères de Cordes l'Aumustans. Par les prez et renverdir.
Anseis, MS. fol. 14, R- col. 2. Ane. Poèl. fr. MSS. avant 1300, T. I, p. 27i.
Je suis pucelete, foi que te doi. Dans le sens qui subsiste, an par au Ire signifioit
Cbans. fr. du xiu' siJclc, MS. de Douliicr, fol. 199, R*.
bon an, mal an compensation faite des mauvaises
;
Elle éloil aussi le signe de l'interrogation ; mais années avec les bonnes. « Dedans le clos... «« par
plus souvent on écrivoit eii? « Del enfant, fait « autre, y ont bien les Erères de cent à six vingts
• Aucasiu en ne me conoissiés vos? » (Fabl. ms.
;
" queues de vin. » (Eroissart, vol. 111, p. 287.)
du R. 11° 7989, fol. 78.) On sait que la prescription est une manière
En ne te sanle-je plus bêle d'acquérir la propriété d'une chose par la posses-
Que ne faisoit ce damoisële 7 sion non interrompue, durant un certain nombre
L'avcnlure au Cbeyalier, Vies de» S. MS. de Sorb. chif. Lvni, col. 5. d'années que la Loi détermine. De là, l'expression
Nos anciennes lois ont fi.xé la prescription de Entre les deux jours d'an reiicuf.
certaines actions réelles et personnelles, au terme L'an tout droit .m. ce. et ix, etc.
de lYiu et jour. Ainsi en matière de retraict, G. Cuiarl.MS. M. lîO.Rv
<«Dics termini, quand on parle de l'an et jour,
« compulatur in tennino; et c'est pouninoy les Le o^'d^it (1)1 est une révolution de trente-six
mille ans, après laquelle les Pla(onicii-ns ont pré-
« Coustunies dient Van et jour (jucUiues fois, el
tendu que les astres recommençant leur cours,
« aulti'es t'ois Van. pour signifier (ju'il fanll seule-
ramèneroient les mêmes événemens. Cette opinion
« menl(iue l'an soit entier, sans y comi)rendre le
jour duquel on commence
dont on abusoit, en disant, comme dans le Peregrin
• compter, soit du
fi
vérifier les dates. C'est donc relativement à ces étoit capable, qu'elle y étoil anable. » Li Roy est
mêmes variations qu'a?i reneuf signifioit nouvel « bien personne anable à donner bénéfices appar-
AN - 428 — AN
« .tenans en sa collation. » iPreuv. des Libertés de gr.^m.meV « Artémidore le Stoique, a laissé en son
l'É^l. Gali. art. xx du ciiap. xvi, p. (11 'i; Tit. de « livre des Songes, un chapitre de V.initgramma-
1331.1 " Est la personne du Roi de France conve- » tismc. où il monstre que par l'inversion des lettres
» nal)le et souiisant de donner bénéliees, di?;nilez » ou peut exposer les songes. » (Œuvres de Joachim
« ou olTices, es Kîilises, de son droit et de plein du Bellay, fol. 33, R".)
« droit: car il n'est pas pareil aux autres; car il
VARIANTES :
« est personne ««a/'/c et sacrée. " Ibid.) " Rendre
.\N.\Gn.VMM,VTlSME. Lu Printemps d'Yver. fol. 1.
« anabie et convenable à faire lioninia<;e. »
et faire .X.N.vtiUA.MATis.ME. Moyen de parvenir, p. 140.
(Ane. Tit. de V.Vl'i. —
Voy. Ménage, Dict. élym.)
En parlant d'une chose conforme à la raison, on AIUuJ^alnmo,SH/)S^ masc ('2). Sorte d'inversion
disoit dans le même sens ligure, qu'elle y éloit de lettres. Inversion des lettres d'un nom, disposées
anahle. de sorte (lu'elles forment un autre nom ou un autre
Comment que il soit véritable, sens. Le mol r//irt.7;Y/)/(//;t', masculin autiel'ois, est
Et si est à reson anabie. aujoui'd'liui féminin. La manie des anaurammcs (3)
Fabl. MS. du R. n- 7218, fol. Î8I, V col. 1.
étoit presque géiu-i'ale, sous le régne de Charles IX.
Quel(|ue vraisemblance qu'on trouve dans celte Daurat fut le pi'emier qui s'avisa d'«)/rtr/r((w;»«//sf7', '
origine d'rt/m/^/c, on .sent que ce mot, ainsi (jue à l'imitaliou du |HH"'te Lycophron, célèbre parmi les
l'adjectif (U'rt^/c, pourroit bien n'être qu'une altéra- Grecs, " non tant pour la poésie, que pour ce qu'il
tion ou contraction û'ai'cnable. (Voyez Av.\iile et « faisoit des anagrammalismes. " (Voy. Œuv. de
AvE.N.\BLE.; Peut-être aussi qu'originairement on a Joachim du Bellay, fol. 33. — Dict. de Trévoux.) On
dit ahable ou aahlf, du latin habilis. Dans la suite se moqueroit aujourd'hui d'un homme, bel esprit
Yh aura été conl'i-indu par les copistes avec 1'/;. ou et galant, qui se vanteroit d'avoir lioiivé iiuarante-
Vu aui'a été ajouté pour adoucir la prononciation. sepl anagrammes entiers, dans le nom de sa maî-
De là, anabie pour ahable, aable; du lalin habilis. tresse. C'est néanmoins un secret dont Tabouret se
faisoit gloire. « Je fis fajoute-l-il) une épislre où
Anacaire, subst. [cm. Timbale. Espèce de tam- « tous ces «)i«f/r«»////('f> esloieut si bien adaptez,
bour à l'usage de la cavalerie; le même ([ue la « sembloil (juc ce fusl une oraison coulante,
(|u'il
nacaire. ,Voy. N.\caiiie ci-après.) « sans aucune recherche alleclée. » ^Des Accords,
Tabours sonnent et anacaires ; Bigarr. fol. 78, V°.)
Car il en a là pluseurs paires On pense que les Grecs ne sont point les inven-
Qui les orribles tons épuisent.
Trompes les plus pensis déduisent.
teurs de ]'an(i(jr(n)unc. "Les plus doctes es langues
G. Guiarl, MS. fol. 340, K-.
« eu attrihiicul riiivenlion aux Cabalistcs llélireux,
« des(iuels il [jourroit bien eslre que les (Irecs ont
Anacephaléosc, subsl. fém. Terme de Rliéto- « tiré la façon. » i,Des Accords, Uigar. fol. 80, V". —
rique. Ce mut, dont l'origine est grecciue, signifie Voy. Dict. de Trévoux.)
récapitulation, répétition des principaux chefs d'un
discours. (Voy. Cotgrave, Dict. —
Dicl. de Trévoux.) Analofjie, subxt. fém. On croit que notre lan-
gue est redevable de ce mot à Henri Estienne qui ,
Ana(|0(|i(', adjecl. Anagogique. Le sens mysté- ne l'employoit qu'avec celle restriction: « si les
rieux de l'Ècriliire, déduit du sens littéral, est allé- « oreilles françoises le peuvent porter. » (Voyez
gori(|ue , Inipulogique ou anagogii|ne. Le sens
, Apol. pour Hérodote, préL p. 29.) Elles y etoient
anaiiiiijic est rclni qui conduit et élevé l'àme îi la accoutumées dès le commencement du xvu' siècle.
connoissance des choses supérieures et célestes. Moiiel se plaignoil de ce qu'on abusoit « de l'analo-
(Voyez Dict. de Trévoux. —
Apol. pour Hérodote, « gie grammérienne, en forgeant des mois en notre
p. 474.) « Suivyt son propos .... en sens licleral, « langue vulgaire, à l'imitation de certains mots
• ûHfli/o^/c et allégorie, en déduisant la dignili' de " imaginaires, lalins et grecs. » (Voy. Monet, Dict.)
« la puissance appostoliciiue, et la magiiilic(|ue
« sanctification du très-glorieulx clavier 1 de l'ara- Analogiser, verbe. Raisonner analogiquement.
« dys, Sainct-Pierre l'appostre de Jésus-Christ. » (Voy. Monet, Dict.)
(J. d'Auton, Annal, de Louis Xll, ms. fol. 50, V°.)
Analoignc, subxt. fcm. Délai, retard. Signifi-
Anayraininalisinc, sub$l. maxc. Art de l'ana- cation relative à celle du mot alloingne , peut-être
gramme. En lalin, UHUijraininatisjnus. (Voy. A.na- altéré dans analoigne.
(1) Qui porte la clef. — (2) Ce substantif est féminin dans CoUetet dans Ménage et dans Littré. (n. e.J — (3) La chose,
,
sinon le mot, remonte au xiv siècle. Voici un exemple tiré de Guillaume de Machaut, trouvère du xiv" siècle ; il veut nous
apprendre et son nom et celui du héros de sa Prise d'Alixandre, Pierre, roi de Jherusalcm et de Chypre :
Colgrave elOudin, Dict. — Voy. Ane ci-après.) " main sur ce ([ui luy estoil consacré. » (Savaron,
contre les Duels, p. 1 et 2.)
Aii;ilos, snl/sl. iiiase. Nom tlo i)ays. On doute On rcmari|uera cependant (lu'une acception si
(lue riMlilenr de iMatliieu de C.oiiey ait eu raison de dill'('rciile de celle (|ui sulisisic, a fait croire que le
croire que la région iVAnales éioit l'Alsace. Ne mol «(/((//it';/»' avoit une double origine. (Voyez
seroit-ce pas avec jilus de vraiseiiililance le pays Martiuius, Lexic. Philolog. — Vossius, Elym. Ling.
à'Anhall, nom dont on croit reconnoitre l'altéi'alion Lai. — Dict. de Trévoux.)
dans AïKiIcti':' Si esl-il venu en personne jjartrès-
« J.deMeun, après avoir représenté Genius en
« sçavoir des marches de
loïiilain voyai;e, c'est à lialiils pontificaux, prêt à fulminer \'nnaUiê)ne con-
" Flandres au pays de Bourgon;.;-ne et de là es ;
tre les réfractaires aux lois de la N'ature, ajoute :
de Bourgogne, p. 258. —
Voy. Anatiiématisme.)
Son corps estoit semblable à une anatomie,
Son visage au tableau d'une cosmographie.
VARIANTES :
Du Verdier. Bibliolh. p. Hi3.
ANATHÉMATISATION. Preuv. du meurtre du D. de Bour- Dans
sens qui subsiste, faire une anatomie,
le
gogne, p. 258.
Anathématization. Rabelais, signilioit disséquer un corps. « Ils faisoient une
T. V, p. IW.
« anatomie où ils n'y peurent jamais trouver de
Anathématisme, subst. masc. Anathême. On cœur ny de fiel «(Brantôme, Cap. Fr. T. III,
.<
a défini la juridiction des Evêques, mixtiim impe- p. 242.) On sait que l'anatomie, la dissection du
rùtm; parce qu'il « y a des peines en la Juslice corps humain, a paru sacrilège. Le scrupule reli-
« Ecclésiastique, comme
la prison, le jeusne l'a- ,
gieux qu'on s'en est faitdurant le cours de plusieurs
« inende pécuniaire applicable aux œuvres de piété, siècles, éloit aussi extrême que l'inhumaine curio-
« excommunication, anathématisme, et la dégra- sité avec laquelle on arrachoil du sein palpitant
« dation qui est la plus griefve. » (Gr. Coût. de^Fr. d'un homme condamné à la mort, le secret de con-
L. IV, p. 523.) server la vie et de la prolonger. Anciennement, on
a permis « que les criminels, à quelque sorte de
Anathême, On dérive
suhst. mase. Offrande. « mort qu'ils fussent condamnez, fussent déchirez
ce mot, du verbe grec aVor/,??;,uf,
qui signifie séparer. « tous vifs par les Médecins, pour y voir au naturel
Par l'analhéme on est séparé du corps de la société, « nos parties intérieures et en estàblir plus de cer-
et exposé à l'exécration des Fidèles. Ce mot subsiste « titude en leur art. " (Essais de Montaigne, T. II,
avec cette signification. En consacrant une chose page 041.)
à la Divinité, on la sépare des choses profanes. De
là, le mot anathême a désigné une chose consacrée
XnceXète, subst. fém. Diminutif d'ancelle. Le
par la Religion, une offrande, comme dans ce pas- mot ancelle signifioit femme épouse. De là, on ,
,
AN — 430 - AN
disoit mon ancelcte , comme on diroit ma petite Fille, dô Dieu mère
et ancelli',
ïantost fus nourrice et pucelle
femme, en termes de carresse. Quand l'.Xnge te vint dire .4ve,
;
Ancelle, suhst. (cm. Servante, esclave. Femme, ... Un preudomme qui devint
Poures entre lui et sa /ame,
épouse. En latin, ancilla ; femme ou fille à gages, Non ot Jehans et èle \fam6.
employée aux plus bas d"une maison,
offices et
distinguée d'une femme de chambre. .Tehans fust,
Se ses niez Estormis ne fust,
Theofrastes dit sans doubtence Uoniz entre lui et &'anccle.
Que bonne vie est continence... Fabl. MS. du R. n- 7213, fol. 11, R- col. 1 et U, R- col.
L'ire des enfans toult et brise
Avecques leur perversité (Voy. Ancei.éte ci-dessus.)
Les desp(>ns et l'adversité
Des chamberières et ancelles, VARIANTES :
une esclave qui étoit son ancelle. Aucespcssade, suhst. masc. Anspessade. Ce
nom d'ancesjjessade une altération sensible de
est
. . . S'anciclc estoit et sa sierve. lance-spessade : mots empruntés de l'italien lancia
Et quant ce vint à l'aviesprir spe::zala. proprement lance despècce, lance mise en
(1)
pièces, lance rompue. (Voyez Ménage, Dict. élym.)
Od li fist en son liu gésir On sait que la lance étoit l'arme propre à notre
Sa sierve et s'en fist son plaisir.
Et sachiés que trop s'adama (2),
ancienne cavalerie, et que par une espèce de méto-
Quar Pépins sa sierve enama. nymie très-ordinaire, on appcloit Lance, le Gen-
Ph. Mouskes, MS. p. 55 cl 56. darme qui la portoit. De là, ce même Gendarme se
nommoit Lance-spessadc, lorsqu'à près avoir perdu
Il résulte de ce passage que sei-ve et ancelle ont son cheval dans un combat, et rompu sa lance avec
été synonymes. De là, rendre une cité ancelle signi- honneur, il se jetoit dans l'infanterie, où il servoit,
fioit l'asservir, la rendre esclave. en attendant mieux, avec la dislinclion d'une haute
Par aus est li cités ancèle. paye. M. de Montgommeii, (Traitt>de la Mil. Fr.) dit
Ane. Port. fr. MSS. avant 1300. T. IV, p. 1375. que « celte coutume et ce nom viennent des guerres
où vivoient nos aneesseurs, nos aïeux. » lerie, pour eslre receue à intenter hrief de mort
Dans les vers suivans, los d' anchiserie signifie « attente. » (Voy. Ane. Coul. de Normandie ,
réputation précédemment acquise. chap.xcvni, fol. 120, V°.)
AN — 43-i — A\
Suivant la même Coutume, le bricf de mort d'an-
cesseiir appartenoit aux plus prochains hoirs. De Ih, ANCESSEUR. La Thaumassière, Ceut. d Orléans, p. 465 ;
le bricf (le procliiiincté d'ancessi'ur, en vertu clu(iuel tit. de 1147. - Rymer, T. I, part, ii, p. 45; tit. de fiôO. -
un fils, un pelil-iils, un neveu, etc. succécioit comme Ane. Coût, de Normandie, chap. xcviii, fol. 120, V». — Ord.
r. 1, p. 310. -
ibid. T. 111, p. 4'.>1, etc.
héritier le plus proche, à son père, ;\ son grand- ANC Kison. Duchesne, 11. giinéal. de la M. de Chàtillon, p. 58.
père, son oncle, etc. (Voy. Ane. Coût, de .Nor-
îi ANi:Kisen. Livres des Hois, MS. des Cordel. fol. 92, V».
mandie, ciiap. xciv, fol. l'il. —
.\rrest du Parlement Anceskur. Eust. Descli. poës MSS. n. ,5;{5, col. 4.
Anoesor. Chren. S' Denys, Rec. des llist. de l'r. T. V, p. 312.
de Kouen, au Coût. gén. T. I, p. lOi!).) Ance.sol'r. Gloss. de l'ilist. de Bretagne.
Les aïeux, tous ceux de qui on descend, éloient Ancksur. Livres des Rois, MS. des Cordel. fol. 145, R».
généralement désignés par aiicesseurs. Ancessror. Rymer, T. 1, part, ii, p. 45; tit. de 1259.
Anckssiou. Id. ibid.
Je sui riches Vavassors,
Estrais de nobles ancissors.
Anci-ssoii Id. ibid. p. 4<i. -
Duchesne, Hist. généal. de la
M. de Chàtillon, pr. p. 15; tit. de 1231. — l'erard, Hist.de
Falil. MS. du R. n- 7218, 350, R-
fol. col. 1.
Bourgogne, p. 474; tit. de 125:3. - Livres des Rois, .MS. des
Qu'on appelle ses tneillenrs aucesseurs ses ,
Cordel. 158, R» col. 1.
fol. -
Ord. T. II, p. :«2, etc.
Ancessores (pluriel). Perard, Ilist. de Bourgogne, p. 474.
meilleurs aïeux, ceux qui par des vertus utiles ont .\.\cEssoeR. Rom. de Rou, MS. p. 1.
riiii'ix mérité île leur patrie, c'est une distinction Anchesseur. Gloss. sur les Cent, de Beauvoisis.
raisniinable que le préjugé prodigue quehiuel'ois Anciiiseur. Duchesne, llist. généal. de la M. de Guines,
à ceux qui n'ont sur les autres que l'avantage p. 2SG; tit. de 125-4. —
Bouteiller, Som. rur. lit. Lxxxiv, p. -158.
Aniiiisour. Ane. Poës. fr. MS. du Vat. n» 14!)0, fol. 12, R».
inutile de les avoir précédés d'un ou même de plu- A.ncmiissecr. Carpentier, llist. de Cambray, T. II, pr. p. 27.
sieurs siècles. Ancisouh. Ane. l'oët. Er. MS. avant I30U, T. II, p. 82L
A.NXlst^ECR. Duchesne, Hist. généal. de la M. de Réthune,
Fils sui d'un Vavassor ; pr. p. 137 lit. de 12'i8. - Carpentier, Hisl. de Cambray, T. II,
;
Mon père est Chevalier cremus en maint ester. Ancissieu. Fabl. MS. du R. n» 7218, fol. 1,50, R» col. 1.
Fabl. MS. du R. n- 7218. fol. 346, V col. 2. ANcissi.n. Ane. Puët. Fr. MSS. avant 1300, T. II, p. 852. -
Fabl. MS. d\i R. n» 7218. fol. 346, V» col. 2.
On ne sent poinLassez vivement, pour le malheur Ancissocr. Ph. Mou.skes, MS. p. 284.
de riuiiuanité, ([ue les liommes ne forment tous Ankiseur. Carpentier, Hist. de Cambray, T. II, pr. p. 18.
ensemble qu'une seule famille dont les ancesseurs, Ansesir. Liv. des Rois, MS. des Cordel. fol. 143, V» col. 1.
les aïeux, sont le premier homme et tous ceux qui
Antecesseur. Perard, Hist. de Bourgogne, p. 432. — Xlém.
d'OI. de la Marche, inlrod. p. 6. — Nicot et Monet, Dict.
successivement nous ont précédés dans l'espace des A.NTEssoR. (corr. Ancesanr.) D. Duplessis, Hist. de l'Égl.
temps. C'est eu cette signilication qu'en parlant des